Discours De Sébastien Meurant, Maire De Saint-Leu-La-Forêt, Prononcé À L’Occasion De Ses Vœux Aux Saint-Loupiens
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1 Discours de Sébastien Meurant, maire de Saint-Leu-la-Forêt, prononcé à l’occasion de ses vœux aux Saint-Loupiens Mesdames, messieurs, Je ne saurais commencer cette traditionnelle cérémonie des vœux sans revenir sur les attentats. Le 7 janvier des barbares ont semé la mort en décimant la quasi-totalité de la rédaction d’un journal, symbole de la liberté de la presse. Le 8 janvier une policière municipale était lâchement assassinée à Montrouge. Le 9 janvier, quatre personnes étaient massacrées dans la prise d’otages d’un hypermarché casher à Vincennes. Ils s’appelaient : • Frédéric Boisseau, 42 ans, agent de maintenance • Franck Brinsolaro, 49 ans, fonctionnaire de police, officier de sécurité de Charb • Jean Cabut dit « Cabu », 76 ans, dessinateur • Elsa Cayat, 54 ans, psychanalyste et chroniqueuse • Stéphane Charbonnier, dit « Charb », 47 ans, dessinateur • Philippe Honoré, dit « Honoré », 73 ans, dessinateur • Bernard Maris, 68 ans, économiste et chroniqueur • Ahmed Merabet, 42 ans, fonctionnaire de police • Mustapha Ourrad, 60 ans, correcteur • Michel Renaud, 69 ans, ancien journaliste • Bernard Verlhac, dit « Tignous », 57 ans, dessinateur • Georges Wolinski, 80 ans, dessinateur • Clarissa Jean-Philippe, 26 ans, fonctionnaire de police • Yohan Cohen, 20 ans • Yoav Hattab, 21 ans • Philippe Braham, 45, ans • François-Michel Saada, 63 ans, assassinés par qu’ils étaient juifs. En leur mémoire, je vous demande de bien vouloir vous lever et respecter une minute de silence. Merci 2 Nous formulons nos vœux de prompt rétablissement aux blessés. Le 11 janvier ces attentats ont suscité un formidable élan de défense de la liberté. Ils ont également fait éclater des fractures que certains ne voulaient pas voir au sein de nos sociétés occidentales. Les attentats islamistes ont frappé Paris mais aussi nombre de capitales européennes et les Etats Unis. Je n’oublie pas les communautés chrétiennes en voie de disparition au Moyen orient. Il faudrait absolument les défendre pour qu’elles continuent à vivre dans des territoires où elles sont depuis plus de 2000 ans. Dans le cas contraire, elles vont disparaître comme ont disparu les communautés juives du monde musulman. Je n’oublie pas justement dans notre département les magasins juifs pillés et brulés en juillet dernier à Sarcelles. Comment en sommes-nous arrivés là ? Ces assassins sont nés en France, ils ont été élevés dans les foyers et les écoles de la République. Certains pensaient que la liberté, l’égalité homme/femme, notre conception de l’espace public/privé, la place de la religion étaient une tradition définitivement acquise dans notre Europe. Notre pays, avec sa longue histoire, ses guerres de religion qui remontent au 16ème siècle, pensait être définitivement débarrassé du fanatisme religieux et de l’obscurantisme. Aujourd’hui, nul ne peut nier que notre héritage culturel est menacé de l’intérieur et que le choc des civilisations n’est pas une formule creuse. Les élites politiques seront-elles à la hauteur des attentes de la société française? La question qui se pose, la seule qui vaille. Quel pays voulons-nous laisser à nos enfants ? Comment même dans notre ville, de tout jeunes gens peuvent, au 21ème siècle justifier les tueries par la critique de Mahomet ! Avec tous nos compatriotes, de toutes croyances, de toutes opinions politiques, nous avons le devoir de nous rassembler et de nous exprimer pour défendre la liberté, notre liberté de penser, de croire ou de ne pas croire. Nous devons répéter qu’en France, dans un pays laïc, tolérant, il n’y a ni délit de blasphème, ni d’apostasie ! 3 Qu’il n’y a pas de place en France pour la polygamie! Qu’il faut exiger des nouveaux venus qu’ils respectent les principes fondateurs de la République, à commencer par la dignité des femmes, et préférer une immigration productive et constructive à une immigration d’allocataires et de peuplement ; Comme le disait, il y a plusieurs années déjà, Jeannette Bougrab, fille de Harkis, « il n’y a pas d’islamistes modérés ». Je n’oublie pas nos erreurs stratégiques : - Avoir accueilli et protégé l’Iman Khomeyni pour se faire qualifier par lui de « petit satan » et subir des attentats sur le sol national. - Avoir armé les talibans, les djihadistes syriens, détruit l’Etat Irakien, l’Etat Libyen… et maintenant tous les jours des flots de malheureux affluent vers nos rivages. J’ai, nous, avons l’espoir que les Français, athées, chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes et d’autres confessions peuvent vivre ensemble. Pour ce faire, il va falloir défendre nos valeurs, nos mœurs et notre mode de vie, affirmer ce qui relève du bon sens : Si tu es à Paris, vis comme les Parisiens Ouvrir les yeux, en disant clairement où commence la République et où elle finit ! Mes chers concitoyens, je tiens à saluer la présence de nombreux élus qui nous font l’amitié d’être là. Je remercie également les adjoints au maire et les très nombreux conseillers municipaux ; se connaître permet de mieux travailler ensemble et d’être plus efficaces. En ce début d’année et début de mandature, je vais formuler avec vous trois vœux comme principes intangibles de notre action publique. Le premier est un vœu de Vérité Saint Augustin disait que « dès que la vérité est détruite, tout retombe dans l’incertitude ». En ces périodes troublées la valeur de la parole publique doit être exemplaire. Le bon sens, la droite raison, le sens moral sont sens dessus dessous lorsque les mots sont dénaturés. 4 Cette parole doit utiliser des mots qui ont un sens. L’adjectif « jeune » par exemple ne peut en aucun cas remplacer le terme voyou, délinquant, ou autre terroriste. La jeunesse est un passage souvent trop bref. Lorsque l’ex porte-parole du gouvernement, l’actuelle ministre de l’Education nationale déclare : « La femme est un homme comme les autres ». Je reste interloqué. Je sais bien mesdames lorsque je vous regarde que vous ne ressemblez pas aux hommes qui sont à vos côtés. Je sais bien et heureusement que ma maman que j’embrasse ne ressemble pas à mon père. La langue est l’âme d’un peuple et les mots ont un sens. Cette parole publique doit aussi fixer un but à atteindre, elle doit avoir du crédit et inspirer confiance. Depuis un certain nombre d’années, et je vous ferai grâce de l’anaphore célèbre du « Moi président », de la suite et de la malédiction de la République exemplaire de M Cahuzac à Thévenoud en passant par les écoutes téléphoniques, les chiffres retraités grossièrement de la délinquance, du chômage et de l’immigration. Force est de constater que les discours sont en total décalage avec la réalité vécue par les Français. Cela ne peut plus durer. Cette défiance légitime menace la cohésion nationale, alimente la montée du communautarisme et des extrêmes. L’Etat n’assure plus correctement ses missions régaliennes car il a perdu le sens des réalités. En matière de sécurité, croyez-vous réellement que la délinquance baisse dans nos villes ? Pourquoi croyez-vous que tous mes collègues maires ici présents installent des caméras de vidéo protection ? Pourquoi nous recrutons à nos frais une police municipale ou intercommunale. Croyez-vous qu’il soit plus simple de porter un uniforme de policier, de gendarme ou de pompier aujourd’hui qu’il y a trente ans ? Il faut saluer le travail d’exception de nos policiers et de nos militaires lors des attentats. Je souhaiterais qu’on les applaudisse, vous êtes le bouclier et l’épée de nos libertés. En matière de justice Les forces de l’ordre, vos élus et la justice connaissent la plupart de ceux qui nous « pourrissent la vie », à Taverny comme à Ermont, à Franconville comme à Saint-Leu. Ne faut-il pas mettre fin aux folles réformes de Mme Taubira qui nient la réalité criminelle qui progresse au nom de la culture de l’excuse et au nom d’une idéologie angéliste. Avez- vous remarqué que les terroristes étaient tous connus des services de police et de la 5 justice ! Laissez vivre les braves gens, et « terrorisez les terroristes » comme le disait un certain M Pasqua. La culture de l’excuse doit cesser. En matière d’Education nationale et d’instruction publique Monsieur l’inspecteur, Mesdames et Messieurs les directeurs, les professeurs des écoles, les animateurs, nous comptons sur vous pour créer un sentiment d’appartenance à la communauté nationale, transmettre nos valeurs aux enfants, en faire des citoyens responsables et honnêtes. Comme le disait Jules Ferry dans sa lettre aux instituteurs : « Vous êtes l’auxiliaire et, à certains égards, le suppléant du père de famille. Parlez donc à son enfant comme vous voudriez qu’on parlât au vôtre. » Je vous remercie pour votre dévouement, votre métier est plus que jamais difficile mais votre tâche est noble. Il s’agit ni plus ni moins que de rétablir l’autorité républicaine dans les établissements. Je voudrais qu’on vous replace au centre de la transmission du savoir avec l’autorité qui sied au maître avec la mission d’élever l’élève. Là encore les mots ont un sens. Je crois qu’on peut vous applaudir Mon deuxième est un vœu de Responsabilité Nous vivons une période historique où l’Etat baisse les dotations aux collectivités comme jamais auparavant. La baisse se chiffre en dizaines de milliards d’euros sur trois ans. Certes, nous avons le niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé d’Europe, 57,1% en 2013 du PIB et nous devons absolument baisser la dépense publique. Dans les années 60, le niveau de PO était de 35%. Je ne peux m’empêcher de voir un lien de cause à effet entre « notre pays soviétisé » et la langueur de notre économie et le niveau inégalé de notre chômage.