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FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 1 LES DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME EN PREMIÈRE LIGNE FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 2 La collection Monde en cours est dirigée par Jean Viard assisté de Hugues Nancy www.aube.lu © Aube, FIDH et OMCT, 2005 2-7526-0146-8 FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 3 Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme / FIDH et OMCT Les défenseurs des droits de l’Homme en première ligne Rapport annuel 2004 Préface de Lida Yusupova éditions de l’aube FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 4 Rédaction, édition et coordination : Catherine François, Julia Littmann, Juliane Falloux et Antoine Bernard (FIDH) Delphine Reculeau, Mariana Duarte, Anne-Laurence Lacroix et Eric Sottas (OMCT) L’Observatoire remercie chaleureusement Marjane Satrapi, auteure de bandes dessinées et de l’illustration de la couverture, pour son soutien précieux et constant. L’Observatoire remercie particulièrement de leur collaboration toutes les organisations partenaires de la FIDH et de l’OMCT, ainsi que les équipes respectives des deux organi- sations. Diffusion : ce rapport est publié en version anglaise, espagnole et française. L’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) autorisent la libre reproduction d’extraits de cette publication à condition que crédit leur soit rendu et qu’une copie de la publication por- tant l’extrait soit envoyée à leur siège. FIDH – Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme 17 Passage de la Main d’Or – 75011 Paris – France Tél. + 33 (0) 1 43 55 25 18 – Fax. + 33 (0) 1 43 55 18 80 [email protected]/www.fidh.org OMCT – Organisation mondiale contre la torture 8 Rue du Vieux-Billard, Case postale 21, 1211 Genève 8 – Suisse Tél. + 41 22 809 49 39 – Fax. + 41 22 809 49 29 [email protected]/www.omct.org FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 5 PRÉFACE UNIS CONTRE L’HORREUR Les défenseurs des droits de l’Homme en Tchétchénie travaillent dans un environ- nement extrêmement difficile. La guerre se poursuit quasiment à huis clos depuis plus de dix ans – pratiquement aucun journaliste étranger, ni aucune ONG internatio- nale de défense des droits de l’Homme n’ont accès à cette zone de conflit. Qui sont ceux qui défendent aujourd’hui les droits de l’Homme en Tchétchénie ? Ce sont de simples citoyens qui, souvent, étaient fort éloignés de cette problématique avant la guerre : des journalistes, des professeurs, des avocats, des enseignants, des étudiants… Nous nous sommes réunis pour réagir et tenter de faire face aux viola- tions des droits de nos compatriotes, aux méthodes arbitraires et criminelles dont notre peuple est victime. En travaillant aux côtés de nos amis et collègues du Centre de droits de l’Homme Mémorial, j’ai trouvé ma place pour agir de façon utile. Nous fournis- sons une assistance juridique aux victimes et à leur famille. Nous recherchons notamment les personnes qui ont été enlevées et assistons les familles dans leurs démarches administratives et judiciaires. Nous défendons les personnes arrêtées et en détention arbitraire. Parfois, quand je rencontre des détenus en prison, ils ont été tellement torturés qu’ils peuvent à peine se lever ou s’asseoir. Il arrive qu’ils n’osent pas se plaindre par peur des représailles. Si je demande un médecin, l’administra- tion pénitentiaire refuse dans la plupart des cas. Enfin, nous répertorions tous les cas de violations qui sont portés à notre connaissance. Cette masse d’information, traitée et regroupée sous la forme d’une chronique de la violence quotidienne est régulièrement publiée. Nous connaissons les risques encourus. Six avocats qui essayaient de défendre la population et obtenir le respect de la loi ont disparu depuis 2000, et un autre a été tué dans sa maison devant sa famille. Ceux qui restent travaillent sous une pression permanente. Nous sommes coupés du reste du monde. La communauté des États a aban- donné à leur sort tragique des milliers de victimes. Le soutien de nos collègues russes et des ONG internationales est vital et le relais de nos actions qu’ils assurent repré- sente souvent notre dernier espoir. Une autre source d’espoir, plus personnelle mais néanmoins importante, réside dans le sentiment qu’en cas de problème majeur, notre destin ne sera pas inconnu, et que nos amis se lèveront pour nous défendre et pour- suivre notre combat. 5 FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 6 PRÉFACE Pour toutes ces raisons, l’attribution du prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’Homme 2004 * m’a encouragée et honorée. Je l’ai reçu comme un signe de confiance et d’encouragement. Le programme de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, animé par la FIDH et l’OMCT, fait un travail remarquable et absolu- ment nécessaire dans un monde où ceux qui défendent les droits de tous sont exposés aux dangers et à l’injustice. Cette solidarité a une importance immédiate, et me donne la force de continuer mon action. À long terme, cette solidarité unit des hommes et des femmes éloignés de milliers de kilomètres, dans leur lutte quotidienne contre l’horreur et pour la dignité humaine. Lida Yusupova, coordinatrice de Mémorial à Grozny (Tchétchénie), prix Martin Ennals 2004 * Le prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’Homme, créé en 1993, constitue une collaboration unique entre onze des plus importantes organisations interna- tionales des droits de l’Homme pour offrir une protection aux défenseurs. Le jury est composé comme suit : Amnesty International, Human Rights Watch, Human Rights First, la FIDH, la Commission internationale des juristes, l’OMCT, Diakonie Allemagne, le Service international pour les droits de l’Homme, International Alert, Huridocs et Defence for Children International. FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 7 MOBILISONS-NOUS ! TÉMOIGNAGES « J’aimerais vous remercier pour votre aide précieuse qui m’a soutenue durant toute cette période difficile. » Shirin Ebadi, directrice du Centre des droits de l’Homme en Iran, prix Nobel de la paix 2003 et membre de la FIDH. Iran, le 14 janvier 2005. «Merci des efforts que vous fournissez pour nous sauver. » Emmanuel Nsenguiyumva, président de la LIPRODHOR (Rwanda), en exil. Burundi, le 3 août 2004. «Merci à l’Observatoire. Ma famille et moi sommes reconnaissants envers vous pour toutes les actions que vous n’avez cessé de mener pour nous, afin de soulager nos souffrances ces derniers temps. » Golden Misabiko, président honoraire de l’Association africaine des droits de l’Homme/section du Katanga. République démocratique du Congo, le 17 août 2004. « Je vous exprime ma plus grande gratitude pour vos appels et votre solidarité, qui ont contribué à ma libération de la prison du district de Jhapa. J’ai lu les appels de l’Observatoire lorsque j’étais détenu et en ai retiré beaucoup de force et d’espoir en pensant alors que je n’étais pas seul dans mon combat. Merci pour vos efforts qui ont non seulement contribué à ma libération mais aussi à celle d’autres victimes ailleurs dans le monde. » S. K. Pradhan, secrétaire général du Forum du peuple pour les droits de l’Homme et le développement/Bhoutan. Népal, le 14 octobre 2004. « J’aimerais remercier l’Observatoire pour son soutien qui est arrivé à un moment particulièrement difficile pour moi et mes collègues. Votre assistance nous est à tous d’une grande valeur. » Stephania Koulaeva, présidente de la Commission antifasciste de Mémorial, Saint- Pétersbourg. Fédération de Russie, le 1er septembre 2004. « Je voudrais, au nom du MDDHL, exprimer notre gratitude à l’Observatoire pour votre soutien. Nous ne nous sentons pas seuls et continuons un combat que nous avons choisi et savons légitime: la protection des droits de l’Homme. » Abdoulaye Math, président du Mouvement pour la défense des droits de l’Homme et des libertés (MDDHL). Cameroun, le 26 octobre 2004. 7 FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 8 FIDH - Rapport 2004 XP4 24/03/05 12:11 Page 9 INTRODUCTION LES DÉFENSEURS DES DROITS DE L’HOMME EN PREMIÈRE LIGNE Les droits de l’Homme entre relativisation et négation En avril 2004, la Commission des droits de l’Homme des Nations unies réaf- firmait que « les États doivent faire en sorte que toute mesure prise pour com- battre le terrorisme respecte les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, en particulier des instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme et aux réfugiés ainsi qu’au droit humanitaire 1 ». Nombre de gouvernements, qui voient dans le recours à la lutte antiterroriste un moyen opportun pour renforcer leur pouvoir, foulent allégrement aux pieds cette recommandation. Les droits fondamentaux figurant dans la Charte interna- tionale des droits de l’Homme des Nations unies, et notamment ceux dont le caractère indérogeable est affirmé dans ces instruments, sont régulièrement bafoués, y compris dans les anciennes démocraties. Certes, de telles violations ont toujours existé, mais aujourd’hui un courant prétend les justifier au nom de la défense d’autres valeurs constitutives de l’état de droit, comme la liberté et la démocratie. L’annonce, en novembre 2004, de la nomination au poste de ministre de la Justice, de M. Alberto Gonzales, ancien conseiller du président George W. Bush, est à cet égard symptomatique. À l’époque où il était conseiller, M. Alberto Gonzales avait affirmé dans une note que « le nouveau type de guerre » que constitue la guerre contre le terro- risme rend « vaines les strictes limitations posées par les conventions de Genève […] aux interrogatoires des prisonniers ennemis ».