Mémoires D'action 1924-1974 Ouvrages De Gaston Palewski
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MÉMOIRES D'ACTION 1924-1974 OUVRAGES DE GASTON PALEWSKI Hier et aujourd'hui. Librairie Plon, 1974. Rééd. 1975. Le Miroir de Talleyrand. Lettres inédites à la duchesse de Courlande pendant le congrès de Vienne. Librairie Aca- démique Perrin, 1976. GASTON PALEWSKI de l'Institut MÉMOIRES D'ACTION 1924-1974 Edition établie, annotée et présentée par ERIC ROUSSEL PLON 8, rue Garancière PARIS La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Librairie Plon, 1988. ISBN 2-259-01875-0 PREFACE Depuis la disparition du général de Gaulle, beaucoup de ceux qui l' ont connu, admiré et servi ont publié leurs souvenirs. Parmi ces compagnons les plus proches, Gaston Palewski a été l'un des rares à ne pas témoigner de son vivant, sinon à l'occasion d'un colloque, d'une allocution ou à travers ses Propos de la Revue des Deux Mondes. Lié à l'ancien chef de la France libre depuis 1934, ayant décelé chez lui, dès cette époque, un homme d'exception, devenu successivement son plus proche col- laborateur à Londres, Alger et Paris, son ministre de 1962 à 1965 et enfin le second président du Conseil constitu- tionnel de la V République, Gaston Palewski avait pour- tant plus de titres que quiconque pour apporter sa con- tribution à l'histoire du gaullisme. Sans hyperbole, on peut même voir en lui le premier des gaullistes histori- ques puisqu'il eut l'idée de rejoindre Londres avant d'avoir entendu l'appel du 18 Juin. Au vrai, si Gaston Palewski a paru observer une cer- taine réserve, c'est tout simplement parce qu'il retardait le moment de « remettre sa copie ». Depuis longtemps, en effet, il préparait ses Mémoires d'action, y apportant sans cesse des retouches, des précisions, toujours sou- cieux de trouver le mot juste, l'anecdote significative, la nuance adéquate. Malheureusement, la maladie qu'il endura avec le courage et l'élégance qu'il mettait en tou- tes choses l'empêcha de mener complètement à bien ce projet. A sa mort, le 3 septembre 1984, le manuscrit était inachevé, assez avancé néanmoins pour qu'une publica- tion pût être envisagée. Peu après, Mme Gaston Palewski me fit donc l'honneur de me charger de mettre au point, d'annoter et de présenter ce volume. D'entrée de jeu, j'eus l'heureuse surprise de constater que les deux tiers environ du livre, c'est-à-dire les chapi- tres couvrant l'entre-deux-guerres et le second conflit mondial, étaient en bon état, exempts de graves lacunes. Dictés à Mme Gadoffre, transcrits par les soins de cette dernière — qui a droit à toute notre gratitude —, revus par le président Palewski, ces textes pouvaient être consi- dérés comme définitifs, sous réserve de légères correc- tions de forme et de quelques ajouts, au demeurant indi- qués de manière fort rigoureuse par le mémorialiste. S'agissant de cette première partie, mon rôle, par consé- quent, a été des plus modestes. Je me suis borné à effec- tuer d'indispensables ajustements, à établir quelques notes et à donner un titre à chaque chapitre. Pour le dernier tiers de l'ouvrage — je crois utile de le signaler —, il me fallut, avec l'aide et l'accord de Mme Gaston Palewski, adopter une méthode différente. A partir de 1944, nous ne disposions plus, en effet, d'un récit continu mêlant à l'action personnelle de l'auteur l'évolution de la France et du monde, mais de morceaux fragmentaires évoquant les principales étapes de la car- rière politique de Gaston Palewski : son rôle au lende- main de la Libération en tant que directeur de cabinet du général de Gaulle, la part déterminante qu'il prit à la fondation et au lancement du R.P.F., son passage dans le gouvernement Edgar Faure en 1955, son ambassade à Rome de 1957 à 1962, enfin les neuf années durant les- quelles il assuma la présidence du Conseil constitution- nel. Par bonheur, chacun de ces épisodes avait été évo- qué de manière très substantielle par Gaston Palewski soit à travers ses Propos, soit au fil d'entretiens réalisés au cours des années 1982-1983, grâce à l'amicale compli- cité de Mme Anne de Lacretelle. Par chance encore, Mme de Lacretelle — à laquelle je ne saurais trop rendre hommage — avait pris soin d'ordonner méticuleusement tous les éléments disponibles pour chacune des têtes de chap itre, et l'ensemble avait fait l'objet d'observations tr ès précises du président Palewski. Dès lors ma mission était tracée. Elle consistait à assembler ces éléments aussi logiquement que possible et à introduire quelques repères chronologiques nécessaires à une bonne compré- hension. En m'acquittant de cette tâche, mon souci constant — ai-je besoin de le dire ? — a été de demeurer fidèle à la pensée de l'auteur, et ceci m'a conduit, avec l' approbation de Mme Gaston Palewski, à éliminer cer- tains passages restés à l'état d'aide-mémoire, trop peu élaborés pour être utilisés. C'est ainsi que j'ai dû me résoudre à retrancher un chapitre relatif à l'action déployée par Gaston Palewski à la vice-présidence du Conseil des musées, haute instance au sein de laquelle son amour profond de l' art, la sûreté de son jugement et la sagesse de ses avis ne sont pas près d'être oubliés. Telle qu 'elle se présente, cette édition correspond ainsi, j'en suis convaincu, aux ultimes vœux de Gaston Palewski qui souhaitait apporter ce témoignage, reflet d'une vie consacrée au service de la France, de la liberté et à la cause de celui qui par deux fois a assuré la pérennité de ses idéaux : le général de Gaulle. Cette existence excep- tionnellement bien remplie, il ne m'appartient évidem- ment pas, on le comprendra, d'en vanter les mérites. Sous des plumes beaucoup plus autorisées que la mienne, le président Palewski a déjà reçu l'hommage dû à sa mémoire. Dans un numéro spécial d'Espoir \ la revue de l'Institut Charles-de-Gaulle, Michel Debré, Maurice Druon, Roger Frey, Pierre Lefranc et tant d'autres personnalités ont tracé de celui dont ils furent le compagnon, le colla- borateur ou l'ami de précieuses esquisses rendant justice à son intelligence et à son patriotisme. Pour ma part, n'ayant eu la chance de connaître Gaston Palewski qu'au soir de sa vie, lors des réunions du jury de la fondation Pierre-Lafue, qu'il présidait avec autorité et humour, je voudrais, plus modestement, donner aux lecteurs de ce livre quelques précisions biographiques qui, je l'espère, 1. « Gaston Palewski, 1901-1984 », Espoir, n° 50, mars 1985. leur permettront d'en mieux saisir la valeur, le sens et la portée. De Gaston Palewski, le général de Gaulle disait : « Il est toujours là où se fait l'Histoire. » Effectivement, ce qui frappe dans ce destin hors série c'est la somme d'ex- périences acquise, l'omniprésence du futur haut digni- taire de la V République sur la scène publique durant quelque cinquante ans, le rôle marquant qu'il joua aux côtés de trois personnalités exceptionnelles : Lyautey, Paul Reynaud et de Gaulle. Tout cela fut-il le fruit du hasard ? Il faudrait être naïf pour le croire. En réalité, si Gaston Palewski n'était pas réellement prédestiné à accomplir cette trajectoire singulière, il apparaît qu'il eut le rare mérite de toujours distinguer, avec une sorte de faculté de divination, non seulement ce qui était l'inté- rêt supérieur de la France, mais aussi ceux qui étaient le plus aptes à le servir et à la cause desquels il consa- crait, dès lors, toute son énergie. Cette aptitude à saisir la chance et à s'en montrer digne, il ne fait guère de doute que Gaston Palewski en fut d'abord redevable à son milieu familial. A son cousin germain, l'écrivain André Gillois, ne dira-t-il pas un jour : — Quand je répète, à toute occasion, que je dois tout au général de Gaulle, j'ai un peu de remords en pensant à tout ce que je dois à mes parents. Né à Paris le 20 mars 1901, celui qui allait devenir le plus proche collaborateur du général de Gaulle eut la chance de trouver dans sa famille, de souche polonaise, fixée en France au XIX siècle, un cadre propice à l'éclo- sion de ses dons. Ingénieur des Arts et manufactures, son père, Maurice Palewski, l'éveilla très tôt aux formi- dables progrès techniques accomplis par l'homme en ce début de siècle au cours duquel l'accélération de l'his- toire ne fut jamais plus rapide. Douce, réservée, éprise d'art et de littérature, animée par le plus intelligent des patriotismes, sa mère, quant à elle, lui inculqua le sens des responsabilités publiques et celui des belles choses qui devait devenir une des passions de sa vie. Grâce à ses parents, Gaston Palewski eut ainsi le privilège de disposer d'une vaste ouverture sur le monde, de se trouver très tôt de plain-pied au milieu du Paris des années vingt si riche de talents.