Aménagement Touristique Et Collectivités Locales Sur Le Littoral Du
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77 . AMENAGEMENT TOURISTIQUE ET COLLECTIVITES LOCALES SUR LE LITTORAL OU PAS DE CALAIS .l«ln-Midl#I OEWAILLY ,_,.,, ___ • '-'"E De Calais 4 Berck, sur 85 km, le littoral du Pas de Calais comporte les plages les plus fréquentées de la région en mêmetemps qu'il offre une variété notable de paysages: dunes, falaises, estuaires •.• Il accueille environ 15 millions de nuitées touristiques par an, surtout concentrées sur "la saison" d'été . La pression touristique y est donc très forte, surtout au sud de Boulogne. On se trouve toutefois en présence d'une grande variété de stations. C'est pourquoi nous voulons analyser ici d'une part les efforts que réalisent les collectivités locales, principalement les conrnunes, pour accueillir et animer les flots de touristes qui s'y dirigent, d'autre part les princi pales composantes et contraintes de type spatial qui pèsent sur leurs choix d'aménage ment et les conditionnent plus ou moins. I. COLLECTIVITESLOCALES ET ANir-iATIONTOURISTIQUE Cette animation dépend surtout, bien entendu, des moyens et des objectifs de la communeconcernée en matière de tourisme. Il est impossible d'en détailler ici toutes les facettes. Deux domaines principaux seront évoqués : A) L'infonnation et la promotion touristiques sont généralement assurées par des Offices de Tourisme. Avant l'arrêté du 21 Juin 1976, seule la ville du Touquet en possédait un, municipal, chargé de diverses missions d'animation. Depuis, dans la plupart des autres conmunes, les Syndicats d'Initiative se sont mués en Offices ou Bureau de Tourisme, selon la nouvelle terminologie, mais sans que change leur rôle ou leurs activités, Plusieurs petites communes,d'ailleurs, n'en possèdent pas, au nord de Boulogne exclusivement (Sangatte, Escalles, Audinghen, Audresselles). Le cas du Touquet est assez différent . La nouvelle règlementation y a amené la fusion del 'ancien Office Municipal de Tourisme avec 1 'ancien Syndicat d'Initia tive en un unique Office du Tourisme qui s'occupe des problèmes d'accueil et d'hébergement, de la gestion du Palais de l'Europe (qui accueille les congr~s et où se trouve aussi le Casino de la Forêt), de l'organisation de toutes sortes de manifestations. A côté de l'Of fice du Tourisme se tiennent la Fondation Sportive et la Fondation Culturelle, qui gèrent les équipements et coordonnent les activités dans leurs domaines respectifs. Associations de type loi 1901, elles sont l'émanation des clubs et associations divers de la conrnune,mais sous la tutelle de la municipalité, et sur le mêmeplan que 1'Office de Tourisme, avec subventions et ressources propres. Dans le vocabulaire municipal, les deux Fondations et 1'Offi ce de Tourisme constituent la "station", 4 la tête de laquelle se trouve un directeur placé sous l'au- 78 torité de la Commissionde Promotion de la Station présidée par le Maire. Il s'agit là d'une organisation récente (1978), originale, unique (au moins dans la région), destinée à donner plus de souplesse, mais aussi plus de puissance, à l'animation et à la promotion de la vie touristique. Dans une disposition pyramidale, la co1T111unepossède et entretient les équipements, les Fondations et l'Office de Tourisme les gèrent et coordonnent les ac tivités, gr!ce aux subventions municipales (en 1979, par ex., 427 000 F. sur un budget de 569 500 F. pour l'Office de Tourisme). Celles -ci sont, enfin, en partie redistribuées à la base, aux multiples clubs et associations à qui incombe l'animation de la vie touris tique par diverses manifestations sportives et culturelles. Une telle organisation conduit à une efficacité certaine. Elle traduit une volonté de donner_à la vie touristique communaleune permanence qu'e xprime le slogan "Station des Quatre Saisons" répandu depuis une dizaine d'années. Mais cette organisation ne peut être mise sur pied que dans les co1T111unesoù le tourisme est l'activité dominante, sinon exclusive, pour un niveau de population permanente suffi sammentélevé et avec un potentiel d'équipements et d'hébergements important et varié, Seul le Touquet réunit sur la Côte d'Opale ces conditions, les autres co1T111unesimportantes, telles Calais, Boulo gne ou Berck, ne misant que plus modestement sur le tourisme ou, conme les multiples petites communeslittorales, n'ayant qu'un potentiel touristique actuel trop modeste (sauf Hardelot, qui n'est plus qu'une partie de la co1T111unede Neufch!tel et dont le carac tère récent , on le verra, pose les problèmes de façon différente). B) Les équipements t ourist iques Cette distorsion entre corrrnunesexclusivement axées sur le tourisme et communesà activités diversifiées (tourisme , agriculture, industrie, hôpitaux, pêche) se retrouve dans la politique mise en oeuvre pour s'assurer la mattrise du potentiel d'accueil et de grands équipements qui donnent à une ccnrnuneson caractère de station. Ainsi la plupart des communeslittorales possèdent un ou plusieurs terrans de camping municipaux, en régie c.o11111unale.Seule Neufchâtel-Hardelot n'en possède pas, conséquence d'un développement touristique de "standi~gu choisi par la Société du Domaine d'Hardelot. Au total, en 1978, 14 communescomptent 17 terrains sur les 46 de ce secteur littoral (36,9 %), et offrent 2 827 emplacements sur 6 559 (43,1 %). Leur contribution est donc très importante pour l'accueil des vacanciers, surtout si l'on se souvient que chaque camp accueille en période de pointe plus de tentes et de caravanes que le contin gent autorisé et que chaque installation héberge en moyenneplus que les 3 campeurs officiellement prévus. Souvent, le rôle de la communese borne à cela. Certes, les autres équipements communauxsont également utilisés par les touristes, mais ils ne sont pas conçus et réa lisés dans le cadre d'une politique spécifique qui tendrait à promouvoir et à contrôler l'essor touristique des stations. Seules Berck, le Touquet (deux), Boulogne et Calais sont dotées d'un Casino municipal, affermé à un particulier et d'activité modeste (sauf au Touquet). Les golfs de Wimereux,Hardelot et le Touquet (trois) sont privés. Les autres aménagementsà utilisation touristique (piscines , terrains de sport ... ) entrent dans le 79 . cadre de 1'équipement "de base" de chaque corrmuneet n'ont rien de spécifiqu ement touris tique. Aussi, c'est souvent de l'i nitiative privée que dépend le potentiel d'animation et d'accueil : résidences secondaires et hôtellerie. Les communespeuvent peser sur l 'évo lution des premières dans le cadre des règlements d'urbanisme et des Plans d'Occupation des Sols (P.O.S.). La seconde leur échappe complètement, de mêmequ'un certain nombre d'équipements importants pour la vie touristique d'une station : tennis, mini-golfs, clubs hippiques, voire concession de la plage laissée à un particulier .•. Depuis peu, il semble que l'on assiste à un réveil progressif des communes qui, corrmeles textes les y autorisent, souhaitent prendre en main à leur profit certains équipements. Mais c'est un mouvementencore fort limité et la question des charges et du gardiennage reste souvent posée de façon aigüe. Dans ce domaine, le Touquet se signale encore par une intervention beaucoup plus poussée de la municipalité. Depuis quelques an nées, son patrimoine propre s'est considérablement accru, en réponse à deux soucis majeurs visant à une animation des "Quatre Saison~ : d'une part, il s'ag it de contrôler l'espace et les grands équipements, pour éviter le retrait incontrôlé d'intérêts privés pouvant soudainement paralyse r un sect eur de la vie touristique ; d'autre part, une diversifica tion des activités touristiques doit conduire la communeà ëtre moins tributaire des recet tes versées par les seuls Casinos. Ce mouvementa débuté en 1973 : la ville achète alors à un particulier les 30 courts de tennis dont elle est très fière et en confie la gestion au Tennis-Club. En 1974, 11 se poursuit à l'occasion de la dispersion des propriétés de la Société des Grands Etablissements du Touquet (1) : le Palais de l'Eur ope, le Casino de la Forêt, l ' hippodro me de la Canche sont acquis par la commune.Celle-ci intervient aussi dans le rachat et la réouverture, par le groupe familial Flament-Reneau, del 'hôtel Westminster, principal hôtel 4 étoiles Luxe de la station (165 chambres), pilier de sa vie et de son image de marque, et également propriété de la Société des Grands Etablissements, mais fermé depuis un momentet dont la reconversion menaçait. De même,toujours avec 1 'aide de la municipa• lité et au même propriétaire, le groupe d'assurances la Concorde rachète l'Hôtel de la Mer et le Casino de la Plage, qui sont alors démolis et remplacés, en front de mer, par un grand immeublecollectif. Dans le mêmetemps, également avec 1-' aide communale,le Casino de la Plage est transféré dans un "Casino des Quatre Saisons", dans la rue St Jean, la plus corrmerçante de la ville, et cela dans le cadre d'une opération de restructuration me née à l'emplacement del 'hôtel Normandy, lui aussi racheté par la ville en 1976. En 1977, celle-ci rachète l'hôtel Bristol (3 étoiles, 60 chambres) qui menaçait d'être transformé en appartements. Pendant 2 ans, son exploitation est assurée par l'Office du Tourisme avant d'être concédée à un particulier. En 1976 encore, gràce à un don privé , la commune (1) Société dirigée par M. Barrière, également propriétaire de divers casinos et équi pement s à Deauville, Royan, Cannes ••• l'activité touquettoise de la Société se ra l entissait pro g.ressivement avant d'aboutir à la mise en vente de son patrimoine local, alors qu'elle se renforçait ailleurs. 80 peut acquérir une propriété de 4 533 m2 avec une vaste villa pennettant 1'organisation de stages divers (en particulier ceux de 1 'équipe de France de Football , excel1ente opération publ icitaire pour la station).