Juin 2016 Bulletin
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Bulletin de liaison - VOLUME XVII - Nº IV – juin 2016 Le projet de famille et la loi 20 Par Frédérike Lemay-Borduas, membre de la Coalition des familles LGBT Le 10 novembre 2015, la Loi édictant la Loi favorisant l’accès aux services de médecine de famille et de médecine spécialisée et modifiant diverses dispositions législatives en matière de procréation assistée est entrée en vigueur. Cette loi, mieux connue sous le nom de projet de Loi 20 (PL20), met fin à la couverture de plusieurs services entourant la procréation médicalement assistée (PMA) qui étaient auparavant assurés. Pour atténuer les effets du retrait de la couverture publique, des crédits d'impôt remboursables ont été mis en place pour certains traitements d’infertilité. D’autres services demeurent couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), tandis que les frais payés pour d’autres peuvent être éligibles à divers crédits d'impôt remboursables et non remboursables (expliqués ci-dessous). C'est afin d'essayer de démêler ces changements que cet article vous est présenté. Les principales directives apportées par la loi sont résumées dans le tableau suivant. 1 Depuis novembre 2015, seuls les services médicaux entourant les inséminations artificielles et les traitements et médicaments liés à la stimulation ovarienne (hors la fécondation in vitro) demeurent assurés par la RAMQ. Bien qu'aucune mention dans la loi 20 ne fait spécifiquement référence aux paillettes de sperme de donneurs (qui avaient été incluses dans les services médicaux avant), celles-ci ne sont désormais plus couvertes selon les directives publiées par le ministère de la Santé, ni pour les donneurs anonymes, ni pour les donneurs à identités ouvertes. À ce moment nous croyons que les frais associés avec les paillettes de sperme peuvent être inclus dans la déclaration des impôts comme frais médicaux. Les divers examens (gynécologique, dépistages, examens entourant l'évaluation de la fertilité, etc.) effectués dans le cadre de la PMA sont couverts publiquement indépendamment du projet de loi 20, mais leurs recours sont désormais encadrés par les lignes directrices élaborées par le collège des médecins. Il est important de bien s'informer auprès de votre clinique : certains services médicaux sont effectués gratuitement (avec prescription), mais peuvent être facturables par la clinique privée (qui peut toutefois offrir le service avec comme avantage de réduire les délais en limitant les démarches externes). Du côté de la fécondation in vitro (FIV), tous les services l'entourant sont désormais payants à l'exception des services requis aux fins de préservation de la fertilité pour les personnes qui vont suivre des traitements de chimiothérapie ou radiothérapie. En ce qui concerne les personnes trans, la préservation de leur fertilité avant une transition médicale devrait aussi être couverte par la RAMQ, mais pour des raisons administratives, les règlements ne sont pas actuellement en place. Des démarches sont en cours afin que ce problème se règle dans les semaines à venir. Des mesures transitoires ont aussi été mises en place pour les patients ayant débuté des démarches avant le 11 novembre 2015. Pour ces personnes, les services demeurent couverts pendant la durée d'un cycle. C'est-à-dire, les étapes de stimulation ovarienne, le prélèvement d'ovule et le transfert d'embryons frais (ou congelés provenant des cycles antérieurs). Les services de congélation et d'entreposage (embryons et sperme) demeurent assurés jusqu'au 10 novembre 2018. Dans le cas où il n'y a pas eu de grossesse, la patiente demeure assurée pour le transfert des embryons jusqu'à l’épuisement de ceux-ci ou dès qu'il y a grossesse. Dès que la patiente est enceinte, elle n'est plus couverte pour les services de FIV futurs. Crédits d'impôt et autres mesures fiscales Comment atténuer les frais de la procréation assistée? La plupart des dépenses liées au projet parental sont admissibles à des crédits d’impôt, tant au fédéral qu'au provincial. Le principe d'un crédit d'impôt est un allègement fiscal calculé en fonction de votre revenu. Les crédits d'impôt peuvent être divisés en deux catégories; soit les crédits d'impôt remboursables qui sont versés même si vous n'avez pas d'impôt à payer, et les crédits d'impôt non remboursables (réguliers) qui diminuent ou annulent l'impôt que vous devez payer et qui entrent dans la catégorie régulière des frais médicaux. Les frais pour un seul cycle de fécondation in vitro (prélèvement d'ovule et transfert d'embryons) sont éligibles pour des crédits d’impôt remboursables (crédits d’infertilité) si c’est pour un premier enfant (c’est-à-dire que personne dans le couple n’a été légalement reconnu comme parent auparavant). Toutefois, tous les autres frais (incluant les cycles de FIV non éligibles aux crédits d’impôt remboursables) sont éligibles pour d’autres crédits d’impôt. Le fédéral assume une part de l'allègement fiscal et le provincial assume une autre part pour les mêmes frais. La meilleure solution pour éviter les erreurs ainsi que les mauvaises surprises est toujours de vérifier auprès de votre comptable. Si vous êtes conjoint.e.s de fait ou marié.e.s, vérifiez les critères des crédits afin de déterminer pour quel conjoint.e il est plus judicieux de réclamer les frais. Certains crédits 2 sont calculés à partir du revenu familial tandis que d'autres sont calculés à partir du revenu individuel. Par exemple, le crédit d'impôt pour frais médicaux est calculé sur le revenu familial au provincial, mais il est calculé sur le revenu individuel au fédéral. Ainsi si les conjoint.e.s ont un écart entre leur revenu, le montant du crédit peut s'avérer différent selon quel conjoint.e en fait la réclamation. De plus, il est possible de transférer certains crédits non remboursables entre conjoint.e.s. Outre le crédit d'impôt proposé par le gouvernement, il existe diverses mesures d'aide financière. Voici certaines astuces pour vous orienter parmi toutes ces mesures lors de la planification des dépenses liées au projet : 1) Regardez avec votre médecin si les tests et médicaments peuvent être prescrits: même si certains tests ou médicaments en vente libre ne sont pas couverts par les assurances, ils peuvent être exempts de taxes dans le cas où ils sont prescrits (l'acide folique, les vitamines et les tests LH en sont des exemples); 2) Certains établissements de santé (CISSS) en région offrent des programmes d'aide couvrant une partie des frais de déplacement pour des services qui ne sont pas disponibles localement (programme régional d'aide financière pour le déplacement des usagers). Ces mesures, par rapport aux crédits d'impôt, ont l'avantage d'alléger dans un avenir immédiat les dépenses du projet. Le tableau suivant vous présente les diverses mesures fiscales dans le cadre de la PMA (pour voir mieux il faut l’agrandir sur votre écran). En terminant, cet article a tenté de répondre aux interrogations des membres au cours des derniers mois sur les répercussions de la loi 20, tant dans son application que dans la planification budgétaire. Il persiste encore plusieurs imprécisions entourant l'application de cette loi et certains aspects abordés dans l'article peuvent toujours être sujets à changements. C'est pourquoi les informations constituent une base qui sert de référence. Si vous découvrez d’autres éléments utiles pour la communauté, n’hésitez pas de les partager avec nous. 3 Vous voulez écrire pour le bulletin? Envoyez vos articles, en tout temps, à mailto:[email protected] ou par la poste à CF-LGBT, 3155, rue Hochelaga, bureau 201, Montréal (Québec) H1W 1G4 Les nouvelles du Québec 7 mars 2016 – Montréal sera l’hôte de la toute première Fierté Canada, qui sera présentée en collaboration avec le 375e anniversaire de la ville en 2017. L'événement se tiendra du 11 au 20 août 2017, et espère attirer jusqu'à 800 000 visiteurs à Montréal. Le directeur des communications de Fierté Montréal, Steve Ross, a présenté l'idée d’un festival national de la Fierté l’an dernier lors d'une réunion avec environ 80 autres organisations de la Fierté du Canada. « Il y a déjà une World Pride et une Euro Pride, a dit Steve Ross. Le Canada est un chef de file pour la défense des droits des LGBT alors pourquoi ne pas aussi avoir une Fierté Canada? » Le festival LGBT qui durera 10 jours comprendra des activités sportives, une conférence de trois jours sur l'avancement des droits des LGBT au Canada et dans le monde, des concerts extérieurs et, évidemment, un défilé annuel de la Fierté. Le festival devrait avoir lieu tous les quatre ans dans une ville différente. 15 avril 2016 – La troupe montréalaise du Cirque du Soleil a annulé des représentations dans trois villes de la Caroline du Nord, en guise de protestation contre la nouvelle loi qui interdit la protection contre la discrimination envers les personnes gaies et transgenres. Les artistes se sont joints à Bruce Springsteen, Ringo Starr et d'autres qui ont annulé leurs spectacles dans l'État après que le gouverneur Pat McCrory eut entériné le projet de loi HB2. En vertu de la nouvelle loi, les personnes transgenres n’ont pas le droit d'utiliser les toilettes qui ne correspondent pas au sexe indiqué sur leur certificat de naissance. Cette mesure permet aussi d'éviter que le gouvernement local adopte des lois qui protégeraient les personnes LGBT. Les réactions contre la loi sont de plus en plus importantes. Certaines entreprises, dont PayPal, ont annoncé qu'elles annulaient des projets d’installation à Charlotte. « Le Cirque du Soleil croit en l'égalité pour tous. C'est un principe qui guide nos employées ainsi que nos clients.