Rapport D'activité 2014
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ministère de la Culture et de la Communication ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Rapport Rapport d’activités 2014 d’activités 2014 Inrap Institut national de recherches archéologiques préventives 7 rue de Madrid CS 50008 75381 Paris cedex 08 tél. 01 40 08 80 00 1 www.inrap.fr 2 Rapport d’activités 2014 « L’Inrap réalise les diagnostics et les fouilles d’archéologie préventive. Il assure l’exploitation scientifique des opérations d’archéologie préventive et la diffusion de leurs résultats. Il concourt à l’enseignement, à la diffusion culturelle et à la valorisation de l’archéologie. » Article L 523.1 du Code du Patrimoine Sommaire 7 Introduction Nous fouillons, c’est votre histoire 10 Découvertes remarquables et récits 44 Glossaire La conduite des missions 48 Les chiffres clés 50 Les diagnostics et les fouilles 54 Le bilan de l’activité 57 La programmation scientifique 2015-2018 58 Le développement culturel 61 Les ressources humaines 65 L’exécution budgétaire 68 La politique partenariale 69 L’Inrap à l’étranger 71 Le projet d’établissement et le contrat de performance 73 Les implantations territoriales Annexes 76 Les principales publications 111 La taxe d’apprentissage 112 Les aménageurs partenaires 114 Les communes concernées par l’archéologie préventive 122 Les instances statutaires 126 L’organigramme Découverte d’une tombe à char gauloise exceptionnelle à Warcq, Ardennes © Denis Gliksman/Inrap Introduction En décembre 2014, le conseil d’administration de l’Inrap Parallèlement, une mise en perspective renouvelée des a adopté les orientations stratégiques de l’institut pour la travaux et axes de recherche de l’Inrap a été engagée, période 2015-2020. Cette étape importante constituait par le biais de l’adoption d’une nouvelle programmation l’aboutissement d’un travail d’élaboration d’un nouveau scientifique pour la période 2015-2018. projet d’établissement, auquel les agents de l’Inrap ont été invités à prendre part au cours du premier semestre. La recherche d’une performance globale accrue de l’institut est une préoccupation permanente. Elle se Définir une trajectoire pour les années à venir, traduit par la maîtrise croissante de nos dépenses la partager et la rendre concrète avec plus de 2 000 et par nos efforts constants auprès des aménageurs, collaborateurs et collègues est une volonté et une afin de nous adapter au contexte budgétaire et nécessité. En effet, nous avons la conviction que tout économique. Elle concerne également nos processus en demeurant fidèle aux missions qui lui ont été confiées de travail, comme l’illustre la réduction du délai moyen en 2001, l’Inrap doit évoluer, pour répondre aux enjeux de réalisation des diagnostics entre 2013 et 2014. d’aujourd’hui et de demain touchant notre discipline. Enfin, elle s’appuie sur l’attention portée à l’amélio- ration des conditions de travail, la formation des agents L’ambition de moyen terme que nous souhaitons porter, (plus de 1 100 bénéficiaires en 2014) et l’intégration avec le soutien de nos ministères de tutelle, affirme durable de nouvelles compétences, par le biais des l’Inrap comme un institut : postes créés dans le cadre de l’accord sur la réduction – pleinement investi dans une mission de recherche de l’emploi précaire (AREP). dont la conduite concerne tous ses collaborateurs ; – performant et fédérant l’ensemble de ses agents ; En 2014, l’Inrap s’est également attaché à développer – fort de ses collaborations avec son environnement ses collaborations avec les partenaires culturels et économique, scientifique, culturel et de son ouverture scientifiques que sont les laboratoires de recherche et vers les citoyens. les services archéologiques des collectivités territoriales. Il a renouvelé ou défini des axes de coopération avec D’ores et déjà, l’action de l’Inrap et de ses agents des établissements nationaux, tels que le musée du s’inscrit dans cette voie, comme en témoigne l’activité Louvre ou l’Institut du monde arabe. Parallèlement, de l’année 2014. des conventions ont été conclues avec la Fédération des entreprises publiques locales, la Fédération des Investi dans sa mission de recherche, l’Inrap l’a été Promoteurs Immobiliers (FPI), le Syndicat national des pleinement en 2014, en premier lieu par la réalisation aménageurs et lotisseurs (SNAL), illustrant la volonté de ses opérations de diagnostic et surtout de fouille, d’exercer nos missions dans un esprit de dialogue ces dernières constituant le socle de toute démarche renforcé avec les aménageurs. Enfin, le dynamisme d’exploitation et de diffusion scientifique. de notre politique de développement culturel et L’année a été marquée par plusieurs découvertes notamment le renforcement des actions en direction exceptionnelles ou chantiers emblématiques qui sont des jeunes publics traduisent notre engagement à la fois un facteur de fierté pour nos équipes et de à inscrire pleinement l’institut au cœur de ses missions reconnaissance de notre action par un large public. de service public. Celles-ci ne doivent cependant par faire oublier l’apport de chaque opération conduite par l’Inrap, sur le terrain puis lors des phases d’étude, à l’avancée globale des connaissances archéologiques. Dominique Garcia, Pierre Dubreuil, président directeur général 9 Nous fouillons, c’est votre histoire 10 D’une occupation néandertalienne en bord de Saône à une nécropole du Néolithique dans le Calvados, d’un sanctuaire gallo-romain près de Beauvais à un quartier médiéval de Blois et jusqu’à un camp de soldats de la Grande Guerre dans la Marne, plusieurs découvertes exceptionnelles ont émaillé l’année 2014. Cependant, si la mission de l’Inrap commence par la mise au jour des vestiges d’occupations anciennes, elle se poursuit bien au-delà : l’institut exploite les données recueillies afin d’enrichir la connaissance scientifique des sociétés du passé et il diffuse au plus grand nombre les résultats de ses recherches. Voici quelques illustrations de cette archéologie conçue comme une discipline d’intérêt général. 11 RHÔNE-ALPES–AUVERGNE | DÉCOUVERTE REMARQUABLE 1 Une occupation néandertalienne en bord de Saône LE PALÉOLITHIQUE [ENV. – 800 000 À – 9600] Le site préhistorique de Quincieux est implanté sur une butte lœssique* dominant l’ancien lit de la Saône. Unique en Rhône- Alpes, la succession des couches de sédiments composés de dépôts d’origine fluviatile ou éolienne renseignent sur l’évolution de la Saône durant le Pléistocène supérieur (de -128 000 à -11 000 ans). Une riche faune associée à des silex taillés par les Néandertaliens a été identifiée au sein d’un sol fossile, épais de plus de 2 mètres, daté de la fin du Paléolithique moyen (entre 55 000 et 35 000 ans). Les centaines de restes osseux appartiennent majoritairement à de grands herbivores – mammouth, rhinocéros laineux, cheval, bison et renne – ce qui témoigne d’un climat froid et d’un environnement steppique*. Les animaux ont été chassés ou charognés par les Néandertaliens qui ont exploité ces carcasses, certains os présentant des traces de fractures d’origine humaine. Les os longs sont absents du gisement, suggérant que les parties riches en viande ont été emportées, probablement sur un site d’habitat. Les études 2 paléontologiques* et archéozoologiques* vont maintenant préciser la nature exacte des activités de ce site. 1 Partie de défense de mammouth laineux © Henri Granjean collectif Item, Inrap 2 Molaire de mammouth laineux © Henri Granjean collectif Item, Inrap 3 Crâne d’ours des cavernes © Henri Granjean collectif Item, Inrap 4 Bassin de cheval © Henri Granjean collectif Item, Inrap LE GÉNÉRIQUE DÉPARTEMENT ÉQUIPE Rhône Philippe Alix Thomas Bouquin, AMÉNAGEUR Patricia Constantin APRR Odile Franc Angeline Frécon-Jouve NATURE DE Emmanuelle Gianola L’AMÉNAGEMENT Carroll Gibot Construction de l’autoroute Dominique Lalaï A466 Dominique Mazuy René Murat RESPONSABLE Jean-François Pasty SCIENTIFIQUE Jean-Claude Sarrazin Jean-François Pasty, Inrap 12 *Voir glossaire page 44 3 4 13 RHÔNE-ALPES–AUVERGNE | RÉCIT ARCHÉOLOGIQUE Archéologie expérimentale autour du pont-levis de Chevagnes LE MOYEN ÂGE [VE-XVE SIÈCLE] La fouille préalable à la construction d’un lotissement par la commune de Chevagnes (Allier) a permis la découverte, dans les douves d’une maison forte du XIVe siècle, de vestiges d’un pont-levis à flèches. Grâce à une étude dendrochronologique*, l’abattage des chênes ayant servi à sa construction a été datée avec précision : automne ou hiver 1360 - 1361. Autour de ces vestiges exceptionnels, une collaboration étroite s’est nouée entre les archéologues de l’Inrap, trois enseignants du lycée Pierre-Joël- Bonté de Riom (Karine Millien, Sébastien Bouet et Pierre Giroix) et leurs élèves de la section CAP bois, afin de réaliser une maquette à taille réelle du pont-levis. Ce projet d’archéologie expérimentale a fourni des informations Restitution du pont-levis précises sur les techniques de construction médiévales. Le pont-levis ainsi au château de Murol restitué a été transporté dans la cour du château de Murol (Puy-de-Dôme) © Sébastien Bouet, lycée Pierre-Joël-Bonté, Riom où il est maintenant exposé à un large public. 14 « Les jeunes ont adoré ce travail totalement inédit pour eux, ILS EN PARLENT cette ouverture sur le patrimoine et le dialogue enrichissant avec les archéologues. » Karine Millien, enseignante en génie industriel bois au lycée professionnel Pierre-Joël Bonté de Riom Sébastien Gaime Le plus ancien pont-levis à flèches découvert à ce jour Responsable scientifique « La fouille préventive menée en 2007 à Chevagnes nous a apporté la d’opération, Inrap compréhension de la composition d’un château au XIVe siècle, au début de la Guerre de Cent ans. C’est dans ce contexte de guerre qu’une maison forte a été édifiée pour constituer une défense avancée de l’édifice castral*. Dans sa partie centrale, elle abritait un bâtiment d’habitation dont une partie était consacrée à la fabrication de lingots de fer, à partir de minerai extrait sur le site et réduit dans des bas fourneaux.