Défense De La Maurienne En 1939-1940 : La Fortification, Investissement Rentable
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Défense de la Maurienne en 1939-1940 : la fortification, investissement rentable Autor(en): Stroh, P.-G. Objekttyp: Article Zeitschrift: Revue Militaire Suisse Band (Jahr): 135 (1990) Heft 4 PDF erstellt am: 04.10.2021 Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-344992 Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. Das Veröffentlichen von Bildern in Print- und Online-Publikationen ist nur mit vorheriger Genehmigung der Rechteinhaber erlaubt. 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En souvenir de son camarade Paul Chanson qui commandait le fort moderne du Pas-du-Roc, le lt-colonel Stroh a entrepris depuis 1982 une enquete en Maurienne. y visitant les lieux et que.stionnant les survivants de 1940. Nous publions aujourd'hui sa relation. La Maurienne est la vallee de l'Arc; charge de la defense du secteur allant en amont de son confluent avec 1'Isere. du col de Pelouse (au sud-est de la route compte Modane) ä celui du Galibier. 74 km jusqu'ä Modane oü n'exis- L'histoire des relations franco- la tait en 1940 que le tunnel international italiennes fut ecrite sur le terrain par ferroviaire ouvert en 1871. fortification. 97 km pour Lanslebourg oü I. Les quatre äges de la fortification debouche la route du col du Grand- francaise des Alpes Mont-Cenis menant ä Suse en Italie. 130 km au total en haut du col de En 1860, sous les principes combines l'Iseran (2772 m) qu'elle franchit pour des nationalites et du partage des revenir par la haute vallee de 1'Isere. «eaux pendantes», la frontiere s'ins- Cette vallee presente la dangereuse tallait sur les cretes entre l'ltalie et la particularite d'etre menacee par l'ltalie, France; c'etait la fin de cette «marche non par l'amont, mais sur 65 km ä separante» de Savoie qui, comme la vol d'oiseau de la Levanna ä la röche Suisse actuelle, servait de tampon du Chardonnet le long des cretes entre les grands. frontalieres sinueuses de ses versants A partir de 1880, la France a du sud. Comme chacune des douze vallees repondre au rapprochemcnt de la frontalieres, la Haute-Maurienne jeune Italie avec l'AUemagne et l'Au- avait ete dotee, ä leur creation en 1888. triche-Hongrie. Les troupes alpines d'un «groupe alpin», le N° 3, compre- creees en 1888 apprenaient au cours de nant un bataillon de chasseurs alpins. leurs manceuvres ä connaitre les une batterie et un detachement du passages, ä prevoir le comportement d'un genie; en raison de l'etendue de son eventuel assaillant en fonction du front, un nouveau groupe N° 3bis fut terrain, de la saison et des intemperies. 173 Elles organisaient contre lui des embü- face ä l'Arc: Saint-Gobain 4x81 ches et cherchaient ä faciliter leur 3,2 km; propre vie en altitude en amenageant Saint-Antoine 2 x 75 6 km 2x81 des abris et des chemins. Si le general 3,2 km; gouverneur de Lyon, commandant face aux cols du sud Lavoir 6 x 75 l'armee des Alpes, etait responsable de 6 km, 4x81 3,2 km; l'organisation et de 1'entrainement des Pas-du-Roc 2x75 6 km 4x81 troupes. il dependait de Paris pour les 3,2 km; credits et les projets de la fortification le fort du Sappey les protegeant permanente, celle construite en temps 4x75 12 km. de paix dont Vauban disait que «la Les armes, de types adaptes ä leurs sucur epargne le sang». Dans les Alpes missions, etaient inamovibles et francaises, eile a connu quatre Stades Des le de la successifsde 1880 ä 1939: precises. temps paix, carte avait ete decoupee en cartons 1. Places et forts du Systeme dit « Sere d'obscrvatoires et de batteries aux de Riviere» du nom du general qui coordonnees croisces, tables gra- fut directeur du genie jusqu'en phiques de tir; les corrections du 1880; certains organes perpetue- moment (aerologiques, poudres,...) rent cette conception jusqu'au etaient tenues ä jour. Les pieces debut du XX" siecle, tant il est vrai entamaient ainsi un tir d'efficacite que la fortification vieillit peu en sans reglage prealable, sur simple montagne (ex.: forts du Telegraphe, indication des coordonnees donnees de la Turra). par l'observateur au bureau 2. Certains forts (Replaton) furent souterrain de calculs; celui-ci en- durcis en beton apres l'apparition voyait dans la minute. par transmet- cn 1885 de l'obus explosif dit teur d'ordres ou par telephone, les «obus-torpille» ä detonation retar- Clements de tirs (gisement et site) ä dee. la piece. 3. A partir de 1930, la Commission 4. Apres 1935, les menaces allemande d'organisation des regions forti- et italienne firent abandonner la fiees (la CORF) bätit dans les Alpes construction de forts modernes, en de des forts modernes aux passages les raison leurs delais de construction plus vulnerables; ce furent en ; feffort se porta sur des fortins Maurienne les cinq ouvrages simplifies abritant des armes de d'artillerie du «barrage de Modane», campagne; leur creation fut obtenue de la agences chacun autour de quelques par un gros effort paires de canons de 75 et de main-d'ceuvre militaire. mortiers de 81 en casemate ayant Un reseau telephonique enterre lcs portees suivantes: desservait les forts et les fortins, les 174 observatoires et les points d'appui des ces postes en plein champ de bataille, compagnies d'infanterie dites d'inter- les hommes devaient avoir le cceur valle qui guettaient et patrouillaient. bien aecroche pour demander ä un Chacun des «abonnes» au telephone paisible Standard souterrain: «L'ennemi pouvait demander un tir selon des est sur nous! Tirez! Tout de regles qui s'assouplirent au cours de suite!» C'etait une question de vie ou cette courte guerre. En raison de la de mort. soudainete et de la precision des tirs, Le fort du Pas-du-Roc merke une Pobjectif, meme inopine ou fugitif. mention particuliere; en raison de son etait encadre par les vingt ou trente altitude (2400 m), sa construction premiers coups et il etait inutile de avait ete interrompue sept mois par an continuer. et il etait inacheve en ete 1939; son Du fait de la faiblesse des calibres. armement d'artillerie etait en place, nos artilleurs n'hesitaient pas ä tirer sans accessoires; le bloc de defense sur les «betons» amis; ce procede etait rapprochee n'etait pas construit et les nomme familierement P«epouillage». fantassins auraient du installer leurs Mettez-vous ä la place des Francais mitrailleuses dans les rochers domines menaces de pres par des Italiens; dans de 600 m par le sommet de l'Argentier *¥Ut Co,'*. 4il- ,/«£«.».«. !«J VkllQ lUsiiultt A* ff ;•¦ jr.3L UK S> cf. <^ ?w i Vv La *N r ^ 1?! i&s X ^ »i. *äjC ¦C& •iu Of^- WlriLMLi^ X °*»k tu. 55W-. S .lAli.T.i,* W ^ \t *l s*PPeJ. FORTS MofcTWf* *i 5r-<$obai/) i, <^ coxf.: Jt3 ST /Inte.« BARoorJMECHI* Ports* s t +* Ls^rclr ns& Cit,oM JU]5 mp xs -Pas-Juj Roc f4.1«o ''.<"¦'¦: ¦'. BI.1 Jr6 Arron</Az 175 plus accessible aux observateurs ita- Modane par les cinq ouvrages d'artillerie liens qu'aux patrouilles francaises. de la CORF. Ses avant-postes C'est pourquoi le eommandement de etaient ä 3 km en avant de celle-ci: cet ouvrage fut attribue ä la mobilisation ä fest aux forts sardes de l'Esseillon, au capitaine du genie Chanson de au ravin du Nant et ä la Norma, la garnison de Modane; moyennant au sud ä contrepente le long de la un appui special de ses chefs, celui-ci fit frontiere qui, sur 20 km, n'etait couler en octobre 1939 le beton du fortifiee qu'aux cinq «cols du Sud» bloc manquant autour de ses quatre (alt. 2500 m) sur 6 km. cloches en acier; il fit terminer les La position de soutien, ä 3 km en amenagements interieurs du fort par arriere, aurait couvert de ses feux les un personnel en sureffectif et reprit en forts de la CORF s'ils avaient ete hiver l'instruction militaire2. Le submerges. lieutenant Emile Baccard commandait ce Le barrage arriere comprenait une bloc 1 enjuin 1940. Devenu colonel de dizaine de casemates selon une ligne reserve d'etat-major, il ecrivait qua- coupant la vallee ä la hauteur du fort rante-cinq ans plus tard: «Enfin du Telegraphe. Chanson arriva! Enjuin suivant, sous Dans les zones non fortifiees, l'hon- les impacts des 210 Italiens, les fantassins neur du contact revenait aux dix de l'ouvrage furent persuades sections de 40 eclaireurs-skieurs qui qu'ils lui devaient la vie!» patrouillaient en altitude en prolon- geant la surveillance et l'action des points d'appui de la ligne d'avant- postes.