MAI-JUIN 2008 VOLUME 5 NUMÉRO 2

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L’aire de répartition du caribou des bois ne cesse de reculer vers le nord, à tel point que cette espèce n’existe pratiquement plus au sud du St-Laurent, si ce n’est dans le Parc de la Gaspésie. Mais le caribou ne s’en va pas : il meurt!

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Benjamin Ross, Pierre Ross-Fortin et Pierre-Marc Gravel représentaient à la quatrième Le Centre d’information et de réservations édition de la Dictée / Pakunu e mashinaitshenanut qui, comme chaque année, avait lieu à des Entreprises Essipit a remporté l’or, soit un . Pierre-Marc et Benjamin ont décroché respectivement la première et deuxième place premier prix national dans la catégorie dans la catégorie innue langue seconde. Une fierté qui rejaillit sur toute la Première Nation « services touristiques », à l’occasion des plus récents Grands Prix du tourisme québécois d’Essipit. P. 5 tenus au Palais des congrès de Montréal. Tipatshimun

ENSEMBLE VERS UN TRAITÉ Une obligation de résultat

serait appelé à trancher à titre C’est à l’occasion de propriétaire foncier. « de rencontres d’échange et d’informa- Autre question : où les tion tenues les 4 et 5 mai municipalités trouveront-elles derniers, que les mem- de meilleurs alliés pour les bres, membres apparen- aider à mettre en place leur tés et employés d’Essipit, propre plan d’aménagement, ont posé une foule de tel que stipulé dans le Livre questions et formulé vert? Essipit y travaille pour leurs commentaires en sa part depuis plus de cinq regard de la conduite ans! Au lieu de s’affronter sur des négociations et plus un sujet aussi vital pour notre particulièrement en ce région, c’est ensemble, qui a trait au régime et Québécois réunis, que nous territorial. devrions exiger du gouverne- ment du Québec qu’il entérine Sylvain Ross a mené le débat, le principe d’AADI. Que tous en compagnie des membres de ceux qui sont déterminés à l’équipe de négociation. Nous demeurer sur la Haute-Côte- relatons ici certains sujets Nord collaborent pour le plus ayant particulièrement retenu grand bénéfi ce des généra- l’attention. tions montantes. LLeses rencontresrencontres sese sontsont dérouléesdéroulées selonselon lele principeprincipe traditionneltraditionnel voulantvoulant queque toustous soientsoient réunisréunis enen cercle,cercle, Question : Comment en est- Question : Que va-t-il se ddee mmanièreanière à ccee qqu’ilu’il nn’y’y aaitit paspas ddee EUXEUX etet NOUS,NOUS, maismais plutôtplutôt uneune communautécommunauté d’échanged’échange composéecomposée dede passer si les négociations on arrivé à déterminer que ggensens éégauxgaux eett rresponsables.esponsables. l’Innu Assi d’Essipit devait échouent et qu’il n’y a pas de traité? occuper une superfi cie de des résidences permanentes subiront de baisse des revenus d’un territoire qui, rappelons-le, 48 km2? des territoires sur lesquels un de taxation dont elles bénéfi cient est ciblé en vue d’une exploi- Réponse : Essipit chemine Réponse : Nous avons effec- règlement est proposé, l’un de actuellement. tation forestière intensive au sur la voie de la reconnais- tué un simple calcul à partir nos objectifs fondamentaux cours des 30 prochaines années. sance de ses droits depuis des données suivantes : Les étant d’obtenir un territoire Question : Comment arrive- plus de 30 ans, d’abord avec Escoumins ont une superfi cie d’Innu Assi libéré de tout droit rons-nous à faire accepter à Question : Comment pou- l’Association des Indiens du de 287 km2 pour un rapport extérieur. Le résultat d’une telle nos voisins le concept d’Aire vons-nous justifi er la prise Québec puis avec le Conseil 2 approche se traduit par un Innu d’aménagement et de gestion en charge par les Innus d’un Attikamek-Montagnais et de 0,13 km par personne; Les 2 Bergeronnes s’étendent sur Assi morcelé et aux contours ha- innue (AADI)? territoire de 1 100 km pour enfi n avec le Conseil tribal faire l’AADI? 292 km2 pour un rapport de churés, mais c’est le prix à payer Réponse : Notons d’abord, Mamuitun mak Nutakuan. 0,40 km2 par personne; Essipit pour obtenir la paix sociale et qu’il n’a jamais été question de Réponse : Je répète qu’il Une démarche aussi longue et a une superfi cie de 0,08 km2 l’acceptabilité du traité. s’approprier ce territoire où sont ne s’agit pas d’une prise en parsemée d’embûches ne s’est pour un rapport de 0,002 km2 situées les pourvoiries d’Essipit, charge, mais plutôt d’une pas déroulée sans entraîner Question : Est-il vrai que les par personne. En faisant passer les pourvoiries privées ainsi gestion « écosystémique » par l’accumulation d’une dette propriétaires qui ne sont pas le territoire d’Essipit à 48 km2, qu’une partie de la Zec Nordique : les Innus, de la faune, des eaux, importante et c’est pourquoi membres de la communauté le rapport serait alors de 0,12 il demeurerait terre publique du des paysages ainsi que des j’affi rme que nous avons une d’Essipit vont être expropriés km2 par personne, soit une Québec et nous n’en serions que capacités forestières et récréa- obligation de résultat. si leur résidence principale superfi cie par individu com- gestionnaire. Disons ensuite que tives du territoire. Le tout serait Si les négociations aboutis- est située sur Innu Assi? parable à celle dont jouissent ce projet d’AADI est loin de faire effectué en collaboration avec sent à un échec, il est évident les citoyens des municipalités Réponse : C’est faux! La l’unanimité à la table des négocia- les utilisateurs, incluant les que nous aurons épuisé tout voisines. position du conseil de bande est tions, et qu’il pourrait encore subir responsables de la Zec et des recours autre que judiciaire. d’éviter les expropriations de de nombreuses transformations. pourvoiries, dans le maintien Dans un tel cas, nos Premiè- Question : La délimitation résidences principales. Différents Il est regrettable qu’un projet aussi des droits de villégiature, de res Nations reviendront sur et les contours d’Innu Assi mécanismes ont été envisagés intéressant et bénéfi que pour l’accès et des usages publics. leurs positions initiales et sont-ils défi nitifs? pouvant aller d’une transaction l’ensemble de notre région, suscite Seuls les contrats d’aménage- réclameront à la Couronne de gré à gré entre les parties, ment et d’approvisionnement leurs droits constitutionnels, Réponse : Tout ce qui est défi - l’opposition de gens qui auraient jusqu’au maintien pur et simple forestiers (CAAF) pourraient tels que reconnus à ce jour nitif concernant l’Innu Assi est tout intérêt à l’étudier avant de le des droits de propriété et de suc- graduellement être éliminés par la majorité des jugements sa superfi cie de 48 km2. Quant rejeter. Il s’agit d’un programme cession des gens qui décideront comme le propose le Livre vert. de la Cour suprême. Il s’agit à ses contours exacts, ils font sur lequel nous travaillons inten- de demeurer en place. Si je puis d’un processus long et ardu encore l’objet de négociations sément depuis longtemps, et qui Posons-nous la question : où vous assurer qu’aucune pression qui pourrait faire en sorte impliquant le principe des va- s’inspire des principes de gestion les propriétaires de pourvoirie ne sera exercée sur les proprié- de paralyser toute forme de ses communicants, c'est-à-dire du Parc provincial Algonquin en trouveront-ils de meilleurs taires de résidences permanen- développement économique que toute parcelle de territoire Ontario et de la forêt Montmoren- alliés pour protéger leurs tes, je ne suis cependant pas majeur sur les territoires concédée à l’une ou l’autre des cy au Québec; un programme qui territoires contre les coupes en mesure de vous transmettre revendiqués. Si une telle deux municipalités concernées, s’inscrit précisément dans la lignée projetées? À l’heure actuelle, tous les détails concernant les solution est inacceptable pour doit être remplacée par une ou du Livre vert proposé par le minis- ils n’ont que peu d’infl uence en lots inoccupés puisque ceux-ci les instances régionales de la plusieurs autres parcelles de tre Béchard; un programme enfi n cette matière. Ajoutons qu’en font encore l’objet de discus- Haute-Côte-Nord, dites-vous superfi cies comparables. qui permettrait aux gestionnaires cas de différends entre eux sions avec les gouvernements. de la Zec et aux propriétaires des et la Société d’aménagement qu’elle l’est encore moins pour C’est ainsi que nous sommes Il est toutefois certain qu’en différentes pourvoiries de jouer un innue qui gérerait l’AADI, il est Essipit. Nous avons vraiment parvenus à extraire la majorité aucun cas, les municipalités ne rôle infl uent dans l’aménagement prévu que le gouvernement une obligation de résultat.

ENSEMBLE vers un traité 2 Tipatshimun

ENSEMBLE VERS UN TRAITÉ Un pas dans la bonne direction

l’épanouissement de la culture Au cours du triste « innue sur leur nitassinan; ils épisode qui s’achève, souhaitent de plus jouer un Essipit a évité de jeter rôle sur le plan économique en de l’huile sur le feu en tant qu’entité distincte et auto- s’engageant dans une nome. À l’instar des maires surenchère de propos et de qualifi catifs. Lors de et du préfet de la Haute-Cô- rencontres d’échange et te-Nord, Essipit veut occuper d’information avec nos une place sur l’échiquier où se membres, membres ap- décide l’avenir de notre région. parentés et employés, j’ai répété que notre objectif Des vases communicants était de maintenir la paix En rapprochant les instances sociale et d’en arriver à municipales du processus de assurer l’acceptabilité, négociation, on va atténuer sur la Haute-Côte-Nord, l’impression généralement ac- d’un futur traité avec les ceptée que tout dans l’Entente Innus. de principe est « coulé dans le béton ». En réalité, seules À l’occasion de ces mê- les lignes directrices sont mes rencontres, j’ai tenté de immuables. C’est ainsi qu’il est répondre aux questions des entendu que les Innus d’Essipit participants (voir page 2), tout vont accéder à l’autonomie en insistant sur le fait qu’en gouvernementale, qu’il va y aucun cas, il ne saurait être Sylvain Ross, négociateur d’Essipit au Conseil tribal Mamuitun mak Nutakuan. C’est lui qui a mené les avoir des mesures de dévelop- discussions lors des réunions d’échange et d’information. question de demander à un pement socioéconomique, que peuple de statuer sur l’avenir le territoire d’Innu Assi va ces- tenant qu’il y a eu un manque la Première Nation de Mash- position d’Essipit, à celle d’une d’un autre peuple. J’y ai égale- ser d’être une réserve et qu’il dans ce domaine quant aux teuiatsh siège depuis déjà un cer- coopérative ayant su rallier des ment affi rmé qu’Essipit n’avait occupera une superfi cie de collectivités de la Haute-Côte- tain temps à une table d’échange principes de création d’emplois nullement l’intention de signer 48 km2. Quant à savoir quelle Nord. Alors que ça « bardait » avec la municipalité de Roberval et de rentabilité sous le chapeau un traité qui ne soit pas dans sorte de gouvernement sera entre les Escoumins et Essipit, et les deux MRC concernées par de l’activité communautaire. l'intérêt de toutes les parties institué, de combien seront les on reprochait de part et d’autre le régime territorial. On y discute, Comme les choses iraient mieux en cause. montants alloués sur le plan à notre équipe de ne pas infor- notamment, d’accommodements si l’on pouvait considérer Essipit mer ses voisins. Si nous l’avions quant aux contours et délimita- avec la même objectivité que économique et quelles seront En prenant le temps de fait, on nous aurait accusé d’être tions d’Innu Assi. Notons que ce s’il s’agissait de n’importe quel les délimitations précises d’In- s’informer du contenu et juge et parti; de coucher avec les comité qui fonctionne sous la autre investisseur générateur nu Assi, tout cela fait actuelle- de la portée de l’Entente de gouvernements. Aujourd’hui, des gouverne de la table centrale de d’emplois, à cette différence ment l’objet de négociations. principe, on constate que tout mécanismes devraient être en négociation, s’apprête à déposer près que nous sommes une Tout est donc sujet au principe est pris en considération afi n place pour informer les collecti- un bilan positif de ses activités. Première Nation. Comme les des vases communicants où d’éliminer le plus d’éléments vités voisines, et nous appuyons Seule condition pour y participer : gens de et de Nu- celui qui cède sur un plan, doit contraignants possibles. Il cette initiative. reconnaître la légitimité du proces- takuan, ceux d’Essipit ne visent gagner sur un autre. C’est ça la s’agit plutôt d’enrichir la région sus de négociation présentement qu’à assurer la continuité et négociation! en la rendant plus intéressante Sans pour autant négocier en cours ainsi que l’éventualité sur le plan économique et plus sur la place publique, Essipit d’un traité avec les Innus. attrayante sur le plan culturel, n’a jamais opéré dans le secret, car l’ouverture et la diversité derrière des portes closes. Le Les tenants du « non au traité » sont sources d’activités et de journal Tipatshimun, la revue agissent comme le faisaient prospérité. Sheue Innu et les différentes certains fédéralistes lors du réfé- réunions d’information tenues rendum de 1995 sur la souverai- MAI-JUIN 2008, volume 5, numéro 2 Urgent besoin d’informa- sur la réserve en sont la preuve; neté, en insistant pour que tous tion! Une publication du Conseil de la Première Nation des Innus Essipit le programme Aimun que nous les Canadiens se prononcent en La période de crise que nous s'adressant à tous les membres de la commnunauté. venons de mettre en place et même temps sur l’avenir du Qué- venons de traverser aura au notre futur site Internet com- bec. Une telle attitude équivalait moins permis de constater 418 233-2509 munautaire vont continuer à le à nier l’existence de la nation que le manque d’information [email protected] démontrer. C’est pourquoi l’ins- québécoise, et c’est cette même donne libre cours à toutes les tauration, par le gouvernement, injustice qu’on a voulu répéter suppositions. Rappelons à ce Éditeur Contrôle de la qualité d’un « comité local » réunissant sur la Côte-Nord à l’égard des sujet, que c’est l’équipe de Marc Chaloult Manon Gagnon des représentants du Québec et Innus d’Essipit. Si nos membres se négociation du Conseil tribal Johanne Bouchard des instances municipales, nous considèrent comme étant Innus, Production et Mamuitun mak Nutakuan qui Pascale Chamberland apparaît comme étant un pas si le peuple innu se reconnait en design graphique a pour mandat d’informer les Mélissa Ross dans la bonne direction. nous, si la Loi sur les Indiens dit Pascale Chamberland Autochtones, et que ce sont que nous sommes des Innus, alors, Sarah Chaloult les gouvernements du Québec Reconnaissance mutuelle c’est qu’il doit y avoir des Innus à et du Canada qui ont cette Alors que tout porte à croire Essipit! responsabilité vis-à-vis les Remerciements qu’Essipit s’engage avec ses Allochtones. À toute l'équipe du voisins sur la voie du dialogue et Une place sur l’échiquier Conseil de la Première Nation des Innus Essipit de la reconnaissance mutuelle, En matière de développement Tous reconnaissent main- rappelons qu’au Lac-Saint-Jean, économique, comparons la

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ÉDITORIAL Par Pierrot Ross-Tremblay [email protected]

Une famille sur une bien petite planète dans un cosmos infi ni » se dit sûrement d’en haut le vieux Tshakapesh. Les gens de cœur connaissent le bonheur «de servir leurs semblables. C’est qu’il existe en nous un instinct d’humanité. L’intime interdépendance de nos communautés fait de la coopération l’option la plus sage pour tous ceux réellement soucieux du mieux-être de la majorité.

La sagesse des pères ment la survie de leurs enfants. travailler à l’idéal de servir mais d’offrir à un nombre gran- obligatoirement par la coopé- fondateurs Ils seraient sûrement très fi ers l’humain. Aujourd’hui plus dissant de personnes la chance ration entre Innus et Qué- À la fi n du 19e siècle, une de voir que leur esprit habite que jamais, notre prospérité de servir l’humain au cœur de bécois. Les 200 travailleurs alliance entre nos ancêtres toujours leurs descendants. et celle de nos voisins dépend notre idéal collectif. Exiger le d’Essipit le savent plus que a permis l’établissement de la victoire de la sagesse et respect d’Essipit et de son rêve, quiconque. d’Essipit. Les vieux Domini- Renaissance de l’idéal d’un souci constant de faire de c’est défendre l’intégrité et le que, Bacon, Moreau, Ross Cent ans plus tard, l’esprit l’avenir de tous, une priorité. travail de tous ses travailleurs. et autres allaient s’installer des ancêtres devait renaître à Il est essentiel de les préserver pour de bon sur un terri- travers l’idéal de leurs héritiers du pire et de leur transmettre le Réfl échir ensemble toire occupé par leurs propres qui eurent le rêve de revitaliser meilleur de nous-mêmes. Nous Les ancêtres ont mis leur ancêtres depuis des temps leur communauté par une prise en sommes capables. effort en commun pour sur- immémoriaux. Faisant face à en charge de son destin. Au vivre et nourrir leurs familles. une marginalisation crois- cours des années, des gens de À la défense des travailleurs Cent ans plus tard, de jeunes sante par l’avancée de la partout partagèrent leur idéal. Les travailleurs d’Essipit vien- leaders savaient que la prise colonisation, du séquestre Le plaisir de mettre l’humain nent d’un peu partout au Qué- en charge était nécessaire à des terres par les industries au cœur du travail de tous créa bec. Leur travail est le moteur une vie meilleure et que la et la conséquente rareté de une formidable synergie qui de notre dynamisme et de nos coopération entre eux et avec leurs modes traditionnels de permit à tous nos travailleurs innovations. Au fond, Autoch- leurs voisins en était l’outil subsistance, ils savaient que de marier leurs espoirs à ceux tones et Québécois travaillent essentiel. Aujourd’hui, tous nos plus de coopération signifi ait des Essipiunnuat. Nous en ensemble à assurer leur propre travailleurs font partie d’une pour eux plus de compétitivité sommes venus à transcender bonheur. Le but est non seule- grande famille consciente que « Toute méchanceté procède de face à l’adversité et ultime- nos ghettos et nos peurs pour ment de servir la communauté, l’avenir de nos régions passera faiblesse. » SENÈQUE

VOYAGE AU CŒUR DU NITASSINAN

’est un voyage virtuel sur une immense carte du territoire traditionnel d’Essipit qu’a entrepris Florence Parcoret; un voyage qui la transporte sur les Csentiers, campements, portages et lieux de rassemblement traditionnels du nitassinan.

Florence est ethnologue. Recherche visait, à cette épo- écrite et géographique, et à permettront de mieux soutenir Détentrice d’une maîtrise que, à combler les vides histo- en extraire des éléments de la position d’Essipit à la table décernée par l’Université riques et à défi nir les limites nature patrimoniale, dit-elle. En de négociation ». Laval portant précisément géographiques de l’utilisation réécoutant les enregistrements sur la culture et les traditions et de l’occupation par les Innus sonores, on réalise que les La recherche qu’effectue innues, elle a pour mandat de d’un territoire devant faire auteurs de La Grande Recher- présentement Florence Parco- répertorier nos connaissances l’objet de négociations. Menée che n’en ont conservé que les ret va lui permettre de pro- en matière d’occupation et à l’aide d’entrevues avec des informations pouvant le mieux duire un plan préliminaire de d’utilisation du territoire, à aînés, elle nous est parvenue servir aux revendications terri- validation et de prospection partir d’un document qu’il est sous forme de volumes (un par toriales. Je suis, pour ma part, à afi n de confi rmer le potentiel convenu d’appeler La Grande Première Nation) accompagnés la recherche de renseignements archéologique de certains sites. Recherche. de cassettes audio et de cartes portant plus précisément sur Ces données pourront ensuite du territoire. Il y a là, selon la gestion du territoire par être utilisées dans les secteurs C’est en revisitant les documents de la Grande Recherche que Flo- Vaste étude réalisée au Florence, un trésor de rensei- les familles d’Essipit et sur des négociations, du dévelop- rence Parcoret met à jour un vé- cours des années 1980 par gnements. l’utilisation qu’elles faisaient pement du territoire et de la ritable trésor de renseignements portant sur la gestion du territoire le Conseil Attikamek-Mon- des ressources naturelles. Une culture. Tipatshimun tiendra par les familles d’Essipit, et sur tagnais, sous la gouverne de « Mon travail consiste à re- fois les nouvelles données ses lecteurs informés quant à l’utilisation que celles-ci faisaient des ressources naturelles. Richard Laforêt, La Grande voir cette documentation orale, transposées sur des cartes, elle l’avancement de ce projet.

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DICTÉE INNUE À UASHAT Les Essipiunnuat l’emportent à nouveau

ronnades plus chancelantes. Et et cela aurait pu nuire à nos tionnés à partir de tous ceux Essipit ceux qui souhaitent se ette année, c’était fi nalement, c’est l’heure de la concurrents, comme ce fut le appris en classe au cours de réapproprier la langue, et cette C le tour des gars! dictée et, chose rassurante, c’est cas l’an dernier. Mais là, on se l’année scolaire ». Il s’agit donc victoire de nos jeunes est un Ils étaient trois venus Danielle qui va la lire. retrouvait en milieu familier avec de bien comprendre le sens du incitatif des plus effi caces. d’Essipit, à participer à sa professeure comme examina- texte et de disposer du vocabu- « Les succès que connaissent la quatrième édition de Dictée trouée trice. « J’avais confi ance en mes laire nécessaire pour combler les les enfants avec l’apprentissage la dictée innue/Pakunu e « Pas de problème de pro- élèves, poursuit Danielle, car ils vides. de la langue innue ouvre une mashinaitshenanut dans nonciation ou d’accent puisque ont travaillé dur pour réussir cet porte sur les autres Premières la catégorie innu langue c’est moi qui lisait la dictée, dit exercice qu’on appelle dictée Un incitatif Nations, poursuit Danielle seconde, et deux d’entre Danielle Hervieux ». L’intonation trouée. Il s’agit d’un texte récité Ce qui, pour certains, n’est Hervieux. Peut-être serons-nous eux, Pierre-Marc Gravel et la façon de prononcer les auquel il manque 15 mots que qu’un petit pas, constitue un bientôt en mesure de propo- et Benjamin Ross, ont mots innus diffèrent en effet les participants doivent identifi er grand bond pour d’autres : ils ser des stages dans diverses décroché respectivement d’une Première Nation à l’autre, et inscrire. Ces mots sont sélec- sont en effet nombreux à communautés, tandis que nous la première et deuxième pourrions recevoir à Essipit des place. C’est avec enthou- jeunes (et des moins jeunes) siasme que les organisa- Innus de la Côte-Nord et du teurs et participants des Lac-Saint-Jean ». autres Premières Nations ont accueilli cette nou- La relève velle victoire des Essi- Interrogée sur les chances piunnuat. d’Essipit de remporter à nouveau la dictée innue l’an prochain, Danielle est formelle : On se souviendra que l’an « nous avons à l’heure actuelle dernier, ce sont deux fi lles des élèves de quatrième et cin- d’Essipit, Myriam Guindon- quième année qui, selon moi, Ross et Alexandra Genest, seront tout à fait en mesure de qui avaient remporté les relever le défi . S’ils travaillent honneurs de cet événement avec la même ardeur et la qui se déroule annuellement même détermination que nos à Uashat, sous l’égide de gagnants de cette année et de l’Institut culturel et éducatif l’an dernier, sans jamais sous- montagnais (ICEM). Elles nous estimer la concurrence d’élèves avaient raconté les hauts et d’autres Premières Nations, les bas de leur expérience, ils ont toutes les chances de en mettant l’accent sur les l’emporter à nouveau ». émotions ressenties avant, pendant et après la fameuse Vive la prof! dictée. « Mais les gars, ce n’est « Il est important de souligner pas pareil, dit Suzie Gagnon, Nos trois jeunes participants en compagnie de leur professeure Danielle Hervieux, à qui l’on doit une que le succès que nous avons directrice secteur éducation et grande part du succès qu’a connu Essipit lors de la plus récente édition de la dictée innu/Pakunu e connu à Uashat est en grande mashinaitshenanut. À gauche, nos deux lauréats Benjamin Ross et Pierre-Marc Gravel et à droite, en partie attribuable à Danielle culture : Pierre-Marc, Benjamin compagnie de Danielle Hervieux, notre troisième concurrent, Pierre Ross-Fortin. et Pierre Ross-Fortin (notre Hervieux qui en était à sa pre- troisième concurrent), affi - mière année d’enseignement à chaient une nonchalance toute UN POÈME DE MAYA COUSINEAU-MOLLEN Essipit, dit Suzie Gagnon. Elle a masculine devant l’épreuve fait un travail hors du commun – Y’a rien là, on va gagner! – et mérite l’admiration tant des semblaient-ils dire ». parents et des membres de la Construisons le monde! communauté, que des organis- Retour à la réalité mes externes tels l’ICEM qui se Je suis venue par les ailes de Venus tendre la main aux Chatter en Attikamekw, étu- De retour à l’hôtel, suite à disent impressionnés par ses l’aigle de fer jeunes du monde entier, dier en allemand, une soirée passée sur les ma- réalisations. Par-dessus tout, J’ai traversé les vents, les Afi n d’améliorer cet immense On doit créer en Tamachek, elle a su gagner le respect et nèges, la confi ance commence frontières et la mer. rêve de société. pour rigoler en fl amand. l’affection de nos jeunes, et ça, cependant à s’éroder. Vers c’est inestimable! » 10 h, on réclame la profes- Pour retrouver mes frères Dialogue entre des peuples Faire l’amour en italien et et mes sœurs des peuples méconnus et des sociétés seure, Danielle Hervieux, afi n s’amuser en cantonnais, autochtones dominantes, À tout seigneur tout honneur, de procéder à une dernière Tout en aimant en Ashanti et J’ai quitté temporairement un Fait naître l’espoir et l’exigence laissons en terminant la parole révision, et c’est le nez dans vivre en être humain! rythme de vie monotone. d’une paix imminente. aux jeunes : « La langue innue, les manuels de classe que la La beauté intérieure de l’huma- ça fait partie de nous comme soirée s’est terminée. Le lende- Provenant des 4 directions de La tolérance, la diversité cultu- la roue de médecine relle, l’amour et la paix, nité a plusieurs couleurs, le disent les adultes; à Uashat main matin, on n’en mène pas Nous nous sommes rassem- Sont les couleurs renouvelées Peu importe le continent, nous on a vu que c’est vrai! » large. « La confi ance affi chée blés dans ce pays aux couleurs de ce projet trop beau pour avons tous un cœur. « Nous avons gagné des prix la veille a quelque peu fondue, latines. être vrai. (une caméra et 150 $), mais dit Suzie Gagnon ». Les jeunes Moi, Maya de la nation innue, De l’Amérique à l’Asie, de Chanter en Catalan, crier en je veux construire un monde, d’avoir remporté la première portent une attention particu- l’Australie à la Russie Français, Où le respect, la connaissance et la deuxième place à la lière à leur « look », les rires Ils sont venus pour raconter, Exister en Innu, ou danser sur et la joie seront sur toutes les dictée innue, ça c’est vraiment sont moins assurés, les fanfa- chanter et revendiquer leur vie. un rythme irlandais. ondes. important! »

ENSEMBLE vers un traité 5 Tipatshimun

LA POPULATION S’EXPRIME L’avenir du territoire ancestral

leur servir dans leurs relations, On se souviendra « autant avec les membres de leur que l’an dernier, propre communauté qu’avec les Gitane St-Georges, collectivités voisines. chercheure et étudiante à la maîtrise en sciences Une source de fi erté forestières, a organisé, Finalement, la culture innue dans le cadre d’un projet de recherche effectué a été un sujet très abordé lors avec l’Université Laval, des discussions. Les participants sept rencontres avec des s’accordent pour dire qu’elle est membres de la Première intimement liée à l’occupation Nation des Innus Essipit du territoire et à la pratique appartenant à différents d’activités traditionnelles et, groupes cibles. c’est pourquoi, il est si important de préserver le territoire. Selon les participants, la transmission Ces réunions ont permis de la culture est essentielle et aux participants d’exprimer celle-ci doit être valorisée parmi leurs opinions et leurs visions les jeunes qui n’ont pas eu la sur l’avenir de leur territoire chance d’y être exposés aussi ancestral, le nitassinan. Les dis- fréquemment que leurs aînés. cussions conviviales et très inté- La culture innue est à la base ressantes ont été très animées, de l’identité de la communauté parfois même enfl ammées! d’Essipit. Elle est importante, non seulement pour les individus Les participants ont principa- et leurs familles, mais pour le lement discuté de la gestion développement de la commu- du territoire, de la foresterie GGitaneitane SSt-Georgest-Georges a présenté,présenté, lele 5 juinjuin dernier,dernier, lesles résultatsrésultats dede sasa rechercherecherche auxaux membresmembres dede lala PremièrePremière nauté toute entière. Les gens actuelle et future et des autres NNationation ddeses IInnusnnus EEssipit,ssipit, eett ppluslus pparticulièrementarticulièrement à ceuxceux quiqui y ontont participéparticipé directement.directement. CetCet articlearticle eenn ddresseresse lesles grandesgrandes lignes;lignes; nousnous feronsferons étatétat desdes sujetssujets abordésabordés lorslors dede lala rencontre,rencontre, dansdans lala prochaineprochaine éédi-di- d’Essipit devraient être fi ers de activités qui se déroulent en ttionion dudu Tipatshimun.Tipatshimun. leur culture, puisqu’elle leur a forêt. Plusieurs sujets tout permis de survivre pendant des aussi importants aux yeux des territoire), le manque de gestion et la préservation du territoire et des ture, centre de recherche sur les millénaires sur leur territoire, et participants ont également été de contrôle et la facilité d’accès au ressources naturelles. Ils aimeraient, énergies renouvelables, tourisme qu’elle les distingue encore dans abordés : la culture et la langue territoire (qui peuvent entraîner la par exemple, créer des emplois culturel, etc. leur développement contempo- innue, l’histoire de la commu- surexploitation, le gaspillage des diversifi és et durables en forêt, qui rain. nauté, la vie sur la réserve, ressources et le braconnage). On permettraient aux jeunes de gagner Collaboration, partenariat et les droits et obligations des déplore aussi la faible valorisation leur vie, de s’épanouir et de s’établir développement Programme Aimun en vue… autochtones, les activités tra- des ressources naturelles, dont les dans la région. Ils souhaiteraient Selon les participants, la La participation des membres ditionnelles, le développement retombées pourraient bénéfi cier également obtenir la gestion d’une collaboration, le partenariat et de la communauté était essen- d’activités pour les jeunes, etc. davantage au milieu, de même partie du territoire, pour que toute les échanges avec les entrepri- tielle pour réaliser ce projet, et que le manque de vision à long la collectivité puisse bénéfi cier des ses et collectivités voisines sont les gens ont très bien répondu Problématiques actuelles terme des compagnies forestières. activités en forêt, autant au niveau importants, voire essentiels afi n à l’appel! Ces activités ont créé Lors de ces réunions, il a aussi de la foresterie que de l’occupation. de diminuer l’incompréhension et un véritable engouement dans la été question des problémati- Vision d’avenir Selon eux, la foresterie est une acti- les tensions sociales. Les projets communauté et l’intérêt suscité ques actuelles rencontrées sur Lorsqu’on leur a demandé vité économique qui peut rapporter de développement sont égale- par le projet a incité le conseil le territoire. Parmi celles-ci, on de partager leur vision d’ave- à la communauté, si elle se fait avec ment perçus comme une source à adopter cette méthode de a parlé des utilisations confl ic- nir envers le territoire et leur des méthodes respectueuses de importante de revenus suscepti- discussion dans l’avenir. Donc, tuelles (ex : la foresterie qui communauté, les participants l’environnement tout en considérant bles de profi ter au plus de gens lorsqu’on vous invitera à partici- nuit aux pourvoiries), le nombre en avaient long à dire! Il est le long terme. Cependant, plusieurs possible. Le partage et le respect per au programme Aimun, soyez trop élevé d’utilisateurs (qui les intéressant de constater que leurs autres activités pourraient être sont des valeurs qui guident les prêts! Votre présence et vos empêche d’occuper leur propre préoccupations se portent vers développées en forêt : piscicul- Innus d’Essipit et qui doivent opinions seront importants! JOURNÉE DES AUTOCHTONES Horaire des activités

Le vendredi 20 juin Animation Le samedi 21 juin * 5 km course 12 $ Claude McKenzie ex-membre * 10 km course 12 $ Repas du midi Course du mocassin de Kashtin et auteur de l’album Centre communautaire Offert à toute la population. Pishumuss. Un vélo, gracieuseté de montagnais Paul-Arthur McKenzie, sage, Duchesne Sports sera tiré Inscription sur place à partir Mets traditionnels (castor, chanteur et joueur de teueikan parmi les participants du de 11 h outarde, saumon, riz sauvage, (tambour innu). 1 km. bannique, etc.). Les départs débuteront à 13 h Repas et activités organisés en col- Pour plus d’information, Sur le site Manakashun (beau * 1 km 2 $ laboration avec l’Institut culturel et contactez Lily ou Stéphane temps, mauvais temps). * 5 km marche 5 $ éducatif montagnais (ICEM). au 418 233-2509. Claude Mckenzie ENSEMBLE vers un traité 6 Tipatshimun

LA POPULATION S’EXPRIME Différents groupes cibles

Le principe du groupe d’échange (de l’anglais « Focus Group ») permet La recherche de Gitane St-Georges s’est effectuée à l’aide de groupes d’échange, chacun étant constitué de participants d’obtenir un cliché représentatif de la vision que partagent les membres de qui partagent des intérêts communs. Ici, un groupe composé de femmes de la communauté. chaque segment de la Première Nation. Ici, un groupe composé d’hommes de la communauté.

Un des groupes les plus intéressants par son enthousiasme et son intérêt L’échange avec les jeunes a été particulièrement animé et encourageant, en ce sens qu’on découvre chez eux une vo- pour le maintien de la culture et des traditions innues : celui des aînés dont le lonté de maintenir le lien avec le nitassinan d’Essipit. dynamisme et l’implication vis-à-vis les principaux enjeux à l’égard du territoire se sont clairement manifestés.

Les utilisateurs du territoire avaient également beaucoup à dire puisque ce Il va de soi que le point de vue des travailleurs en forêt a été particulièrement utile à la réalisation de cette étude, étant sont eux qui maintiennent bien vivant le principe d’Innu Aitun en pratiquant la donné la position privilégiée qu’ils occupent sur le territoire. chasse, la pêche et le piégeage sur le nitassinan.

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DISPARITION DU CARIBOU DES BOIS On en connaît mieux la cause

d’une ressource sans y incorpo- ’aire de répartition rer de principes de précaution; L du caribou des bois il en est résulté une erreur ne cesse de reculer vers collective qu’il faut maintenant le nord, à tel point que solutionner collectivement. cette espèce n’existe Et les moyens sont là, à notre pratiquement plus au disposition. sud du St-Laurent, si ce n’est dans le Parc de la Il est possible d’assurer Gaspésie. Mais le caribou la conservation du caribou ne s’en va pas : il meurt! des bois tout en minimisant les impacts négatifs sur la foresterie. Selon Martin-Hugues Une équipe de chercheurs St-Laurent, il s’agit d’adapter de l’Université du Québec à les pratiques d’exploitation Rimouski (UQAR) avance en aux particularités régionales, effet qu’on n’assiste pas à une culturelles et biologiques. Ainsi, migration des hardes vers des pour éviter la création de pièges territoires plus propices, mais écologiques à proximité d’ha- bien à l’extinction systématique bitats préférentiels, on pourrait et progressive de ce cervidé. Et favoriser les méthodes de pour expliquer la tendance, on l’éclaircie commerciale ou des pointe du doigt un phénomène coupes partielles qui maintien- encore peu connu, mais de plus nent un couvert sur les zones en plus documenté : les pièges récoltées. Il serait également écologiques. possible de fermer les chemins forestiers après usage pour Un lien direct freiner la circulation des pré- Il s’agit là de résultats prélimi- C’est dans le cadre de son partenariat avec la Première Nation d’Essipit, qu’une équipe de chercheurs dateurs et le rayonnement des naires de la recherche qu’ef- de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) nous a fait part de certaines découvertes relatives à la véhicules. En tant qu’utilisateurs survie du caribou des bois dans nos régions. fectue présentement l’équipe à du territoire, nous pourrions laquelle appartient le biologiste également limiter la construc- Martin-Hugues St-Laurent, ainsi qu’un coup d’œil élargi sur de patrimoine écologique. espèces fauniques tion de chalets à certains membre du groupe de recher- d’éventuels prédateurs, avantage qui contrairement secteurs, compte tenu que le che BioNord, du Centre d’étu- qu’il apprécie particulièrement Le Canada recèle 40 % aux arbres, ne caribou est directement affecté des nordiques et de l’UQAR. lorsqu’il est vulnérable (suite à des forêts boréales mon- reviendront par les activités associées à la la mise à bas, à la gestation, au diales, réparties sur jamais. Le conseil de bande étant l’un 2 villégiature. Et jamais au grand des partenaires du projet de rut, etc.). De trois à cinq ans plus 730 000 km , soit la jamais ne devrait-on s’adonner recherche sur le caribou des tard, une repousse constituée superfi cie de la Scandina- Une erreur à la poursuite de caribous ou bois, Martin-Hugues nous a fait surtout de feuillus et de sapins, va vie au complet. Par ailleurs, collective de tout autre animal, à l’aide de part de certaines découvertes invariablement attirer l’orignal et le concept voulant que la Le message VTT, autos, motos, etc. qui laissent songeur quant aux avec lui des prédateurs. Par fi dé- ressource ligneuse risque véhiculé par modèles d’aménagement du lité à un habitat où il a séjourné de disparaître à plus Un devoir d’intervention territoire qui prévalent actuel- avec succès, le caribou reviendra ou moins long La présentation faite à Essipit lement, et aux conséquences quand même, et sera alors victi- terme est une dans le cadre du partenariat qu’ils entraînent. me de prédation opportuniste de distorsion de qui lie notre Première Nation la part des loups, mais aussi des la réalité. Il à l’équipe multidisciplinaire de Qui aurait pensé il y a 10 ou ours qui s’attaquent particulière- serait plus l’UQAR, fut pour nous l’occa- 20 ans, que la régénération ment aux faons. C’est ainsi que juste sion de prendre connaissance d’une forêt pouvait causer un se referme le piège écologique d’affi rmer de résultats de recherche en- tort irréparable à une espèce et que recule, avec l’avance de qu’étant core inédits, qui feront bientôt dont l’habitat préférentiel est l’exploitation forestière, l’aire de donné la l’objet de publication dans pourtant sous le couvert des répartition du caribou des bois. surexploi- une revue scientifi que. Parmi arbres? C’est cependant le tation de la ces résultats, on note un fait cas, puisque les chercheurs de Qui gagne, perd ressource saillant : les jeunes caribous l’UQAR suggèrent aujourd’hui Il s’agit donc en apparence au cours des bois se rendent rarement qu’une zone de coupe fores- d’un combat entre deux espèces : des à l’âge adulte et il y a, entre d’une part, l’orignal qui profi te dernières tière constitue, après environ Le biologiste Martin-Hugues St-Laurent, membre du ce phénomène et les prati- cinq ans et pendant près de 35 d’un milieu artifi ciellement main- décennies, groupe de recherche BioNord, du Centre d’études nor- ques actuelles de coupe, un ans, un piège écologique dont tenu, et de l’autre le caribou des le Québec diques et de l’UQAR. lien direct, documenté et irré- le caribou a peu de chances de bois qui, suite à la perturbation traverse futable. Le travail entrepris par sortir vivant. de son propre milieu, se classe aujourd’hui Essipit en vue de la création désormais parmi les espèces en une période de pénurie de forêts Martin-Hugues St-Laurent et d’une aire protégée de 207 km2 Fidélité fatale péril au Canada et vulnérables au exploitables. Dans 10, 15 et ses collègues nous rappelle appelée Akumunan, s’en trouve Selon toute probabilité, cela Québec. C’est pourtant l’espèce 20 ans, la situation aura cepen- que nous sommes confrontés à donc justifi é. Cet exercice dont serait dû à la fi délité de l’ani- humaine qui est à l’origine de ce dant évoluée : nous serons alors un choix de société : assurer la l’objectif est de protéger le mal pour des zones où il a déjà combat, elle qui profi te fi nanciè- en surplus de matière ligneuse. conservation de la faune (dans dernier troupeau de caribous séjourné. Il est en effet reconnu rement de l’extinction progressive Bref, les sociétés forestières se ce cas-ci, du caribou des bois) ou des bois de la Haute-Côte-Nord, qu’un territoire fraichement du caribou en élargissant les sont tirées dans le pied et pour porter l’odieux de la disparition s’inscrit dans le cadre d’un récolté, procure au caribou une territoires de coupe, mais qui pallier à leur manque de vision, il de certaines espèces. Nous avons, choix de société qui interpelle abondance de pousses fraîches dilapide ses richesses en matière faudrait maintenant sacrifi er des selon lui, procédé à l’exploitation un devoir d’intervention.

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PREMIER PRIX NATIONAL POUR LE CENTRE DE RÉSERVATIONS Une équipe en or

lioré au cours des années; un Pour qui œuvre « logiciel capable non seulement dans le domaine de procéder à une gestion in- récréotouristique, décro- tégrée des différentes facettes cher l’or aux Grands Prix des Entreprises Essipit, mais du tourisme québécois, également de compiler des édition nationale, c’est statistiques et d’enregistrer des comme remporter un événements dont on pourra Oscar lorsqu’on fait du tenir compte au moment des cinéma : ça change pas bilans. le monde, sauf que…. Tranquillité et effi cacité Sauf qu’entre nous, il faut « Nous avons développé bien avouer qu’être couronné des procédures de travail afi n premier au Québec en matière d’éviter ce que j’appellerai de services touristiques, ça les courts-circuits entre nous fait un petit velours, surtout et l’externe (les clients, les lorsqu’on travaille depuis agences, les grossistes, etc.), plus de huit ans à raffi ner les ou entre nous et l’interne (les services à la clientèle, comme pourvoiries, les campings, le font quotidiennement les les croisières, etc.), dit Céline membres de l’équipe du Centre LL’équipe’équipe qquiui a rremportéemporté ll’or’or aauxux GGrandsrands PPrixrix dudu tourismetourisme : dede gauchegauche à droite,droite, ValérieValérie Roussel,Roussel, CatherineCatherine Hervieux. J’ajouterai cepen- RRoss,oss, LLuceuce Robert,Robert, KKattyatty Moreau,Moreau, ChristineChristine Martel,Martel, SandraSandra St-Gelais,St-Gelais, KimKim MoreauMoreau etet NathalieNathalie Bouchard.Bouchard. dant que le plus important d’information et de réserva- AAbsentesbsentes : MélanieMélanie St-GelaisSt-Gelais eett FranceFrance Caron.Caron. tions Essipit. avantage de ces procédures est également à l’équipe exception- et dans les bureaux ». Céline respectée, alors c’est l’ensemble de procurer à nos employées 30 secondes inoubliables nelle du Centre d’information et aurait voulu raconter tout cela, du système qui plante. Et nous une tranquillité d’esprit dont Un petit velours et un grand de réservations. Pour mieux vous mais la cloche marquant la fi n des n’employons pas elles ont besoin pour faire leur choc puisque sous le feu des orienter, Essipit est une commu- 30 secondes allouées à chaque ce mot tiré du travail correctement ». projecteurs du Palais des nauté innue-montagnaise située lauréat a subitement retentie, langage infor- congrès de Montréal, en gra- à l’entrée de la Haute-Côte- et les applaudissements l’ont matique à la Ce n’est pas la première vissant les marches de l’estrade Nord, sur la route des baleines, accompagnée jusqu’à sa place. légère. Tout, fois qu’on nous propose de où on allait lui présenter son au cœur de la magnifi que région Le choc était passé, mais le petit en effet, présenter le Centre d’informa- prix, Céline Hervieux n’en de Manicouagan ». velours lui, persiste encore. au Centre tion et de réservations Essipit croyait toujours pas ses oreilles : d’informa- au concours de l’Association « le lauréat or est une entre- « J’aurais aimé en dire d’avan- Un mécanisme bien rodé tion et de touristique régionale Mani- prise de ma région! – s’est tage, nous a confi é Céline : leur Rien de facile pour cette couagan, dans l’espoir de écrié le président de Tourisme raconter l’histoire du Centre équipe qui travaille 365 jours passer éventuellement aux Montréal, Charles Lapointe, en depuis sa création en mai 2000, par année, de 7 h à 23 h, et Grands Prix du tourisme décachetant l’enveloppe – une alors que s’amorçait l’intégra- dont le mot d’ordre est de québécois. Estimant jusqu’ici entreprise d’Essipit! ». tion de toutes les entreprises procurer au client un servi- que nos services n’étaient d’Essipit, leur expliquer le rôle ce courtois et empressé, pas encore à la hauteur de ce C’est ce mot Essipit dont Cé- de pivot que joue le personnel sans toutefois lui lais- qu’on pouvait espérer, on avait line s’est d’abord souvenu en au sein d’une organisation ser l’occasion de préféré attendre. Le fait que amorçant sa brève allocution dédiée à la qualité des services mener l’opération à CCélineéline Hervieux,Hervieux, directricedirectrice dudu CentreCentre cette année, nous ayons dé- devant la crème de la crème du offerts à la clientèle, que ce soit sa guise. Tout ici est dd’information’information etet dede réservations.réservations. croché la première place en dit tourisme au Québec : « Merci dans les pourvoiries, les condos, interrelié : du tra- long sur le degré d’excellence au Conseil des Innus Essipit qui dans les campings, aux croisiè- vail de l’un, découle le travail de réservations gravite autour d’un qu’ont atteint les membres a toujours cru en nous; merci res, au Centre communautaire l’autre et si la procédure n’est pas logiciel taillé sur mesure et amé- d’une équipe en or. GESTION DES TERRES Grande visite à Essipit

Deux délégués du conseil consultatif des terres et une délégation des Affaires indiennes et du Nord canadien dirigée par la sous-ministre adjointe, Mme Carolyn Davis, étaient à Essipit le 13 mai der- nier pour célébrer avec nous le premier anniversaire de l’adoption par le parlement, du projet de loi S-6 rendant applicable au Québec l’Accord Cadre sur la gestion des terres des Premières Nations.

On se souviendra que l’an der- portant sur la gestion des terres leur cause devant les comités nier, Essipit devenait la première de réserve. du Sénat et des Communes, les communauté autochtone du représentants d’Essipit ont eu Québec à adhérer à l’Accord Au terme d’une série de démar- la satisfaction d’ouvrir toute Cadre et à entreprendre des ches auprès de différents partis grande la voie aux Premières démarches en vue de l’implan- politiques, instances gouverne- Nations du Québec intéressées tation chez elle d’un code fon- mentales et groupes autochtones, à appliquer chez elles l’initia- Des représentants du Conseil consultatif des terres et du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien accompagnaient la sous-ministre adjointe, cier qui, une fois adopté par la suite à un voyage en Colombie- tive de gestion des terres : un Mme Carolyn Davis (au centre), lors de sa visite à Essipit. Le chef, Denis Ross, population, remplacera tous les Britannique d’où origine l’Accord événement qu’il convenait de avait prévu à l’horaire une croisière au large que ses invités ont grandement articles de la Loi sur les Indiens Cadre, et après avoir défendu souligner dignement. appréciée. ENSEMBLE vers un traité 10 Tipatshimun

DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES ET ÉOLIENNES DU TERRITOIRE

Tout n'est pas Une perdu pour la participation Haute- à part Côte-Nord! entière!

est avec une certaine amer- plans pour la conservation, la mise en C’tume que le préfet de la valeur, l’exploitation et la transformation MRC de La Haute-Côte-Nord, M. des ressources hydrauliques, minérales, énergétiques et forestières, ainsi que la Jean-Marie Delaunay, a accueilli concertation et la coordination en matière la nouvelle à l’effet qu’Hydro- de gestion de la faune et de son habitat. Québec n’avait pas retenu le Jusqu’à présent, ce travail était effectué projet de parc éolien présenté par le ministère des Ressources naturelles par notre région. Comment se et de la Faune selon les spécialités de chacun de ses secteurs. Le transfert des fait-il alors qu’Essipit soit parmi Photo : Pascal Lecoeur (www.pascal-lecoeur-photo.odexpo.com) compétences implique la superposition les bénéfi ciaires de ce que le d’orientations nationales et de valeurs gouvernement du Québec qua- La consultation et le partenariat avec les Premières Nations, ça apporte du vent au moulin! régionales aux structures techniques, et donc l’application d’une vision distincte lifi e de plus important contrat s’associant exclusivement à la com- e Québec a récemment adopté par éolien en Amérique du Nord? dans chaque région du Québec. Tout un munauté de . Ldécret un programme de mise en défi ! œuvre, par les différentes régions du Rappelons les circonstances : Québec, de « l’approche intégrée et Redevances et investissements Un partenariat en bonne et due forme confi ants que le gouvernement allait régionalisée du ministère des Ressour- À la MRC du Fjord où on va L’Entente de principe d’ordre général saisir l’opportunité de renfl ouer ces naturelles » : le défi est de taille! prévoit une relation de gouvernement l’une des régions les plus dévita- accueillir 48 des 175 éoliennes Il s’agit en fait de donner aux 18 Confé- à gouvernement en matière de gestion lisées du Québec, les élus de la projetées, soit 27 % du projet, on du territoire, alors qu’on le voit bien, les espère obtenir des retombés écono- rences régionales des élus (CRÉ) du Qué- Haute-Côte-Nord se sont associés, bec, le fi nancement requis pour assurer compétences reliées à une telle gestion passent graduellement aux mains des à titre de partenaires, à la fi rme miques de l’ordre de 100 millions $, le fonctionnement de leurs Commissions instances régionales. Si les Innus d’Essipit en raison de l’accès routier par le régionales sur les ressources naturelles et Northland Power Inc., au groupe sont intéressés à rapatrier des pouvoirs Saguenay. On prévoit d’autre part le territoire (CRRNT). En clair, cela repré- Énergie Éolienne Pessamit SEC et décisionnels en région tout en misant sur sente 45 millions $ sur cinq ans, à raison à Northland Power Fund, afi n de des redevances annuelles de un partenariat avec les autres intervenants 125 000 $ pour une période de de 9 millions $ par année. Compte tenu de la Côte-Nord, ils veulent le faire en tant présenter un projet de parc éolien de l’étendue du territoire et du nombre de 20 ans et, selon le préfet Jean- que Première Nation distincte. Même si le pour une production de 300 MW au collectivités autochtones et allochtones, Marie Claveau, on compte investir décret prévoit un engagement de la part nord de Forestville. Déception le 5 réparties entre Tadoussac et Blanc-Sablon, des CRÉ de « susciter des partenariats dans le projet afi n d’augmenter les mai dernier, alors qu’Hydro-Québec Sept-Îles et , 700 000 $ par avec les communautés autochtones » et annonçait qu’elle retenait 15 sou- revenus provenant de la production année pour l’ensemble de la Côte-Nord, qu’il y est fait mention que « le gouverne- c’est bien peu. missions, la part du lion (954 MW) d’électricité. Notons que les trois ment demeure ultimement responsable étant attribuée au groupe St-Lau- communautés autochtones de Mas- de consulter les Autochtones », Essipit Boulet au pied ou bouée de sauve- aimerait cesser d’être un joueur « qu’il faut rent Énergies, qui est, notamment, hteuiatsh, Pessamit et Essipit vont tage? également toucher des redevances et bien consulter parce qu’on y est obligé » le promoteur du projet de parc En confi ant aux CRÉ la préparation et en raison de ses droits distinctifs. éolien de Rivière-du-Moulin, situé se voir offrir la possibilité de devenir la mise en œuvre des plans régionaux de dans la MRC du Fjord du Saguenay. partenaires fi nanciers dans le projet développement intégré des ressources et Une formule à mettre au point du territoire (PRDIRT), et en y adjoignant Tout n’est donc pas perdu pour la et ainsi de partager les revenus avec Le consensus qui se développe gra- les budgets qu’il juge appropriés, le gou- Haute-Côte-Nord puisqu’Essipit est St-Laurent Énergies. duellement à Essipit est à l’effet qu’il vernement transfère des compétences aux faille trouver une formule permettant de associée à ce projet. régions en y incluant les problèmes et dif- préserver le principe d’un gouvernement Le partenariat est profi table fi cultés administratives que cela comporte. innu, autonome et responsable, tout en Un nitassinan commun À Essipit, on aurait souhaité que le Devrions-nous être encouragés ou alarmés participant avec nos voisins à cet extraor- Pourquoi avoir associé Essipit projet éolien de la Haute-Côte-Nord par une telle délégation de pouvoirs? Tout dinaire défi qui consiste à prendre en main est une question de perspective. au projet du Fjord? Il s’agit d’une soit retenu par Hydro-Québec et, les mécanismes de notre propre dévelop- pement régional. décision du promoteur, St-Laurent selon les dires du chef Denis Ross, La CRÉ et le Conseil de la Première Énergies, qui, en tenant compte des « nous partageons la déception de la Nation des Innus Essipit semblent avoir Dans un contexte où il n’y a qu’une seule lignes directrices de l’Entente de MRC et considérons, avec M. Delau- ceci en commun, à savoir que les deux place au sein de la CRÉ pour huit Pre- principe avec les Innus du Conseil nay, qu’il était temps que notre ré- organismes sont à la recherche d’outils, de mières Nations innues, et qu’il ne saurait tribal Mamuitun mak Nutakuan, gion profi te d’un retour d’ascenseur moyens et de compétences afi n d’assurer être question pour notre communauté de eux-mêmes l’avenir des populations qu’ils représenter tous les Innus de la Côte-Nord, a établi un partenariat avec Essi- de la Société d’État qui a largement représentent. Comme d’autres institutions Essipit est actuellement à la recherche pit, Mashteuiatsh et Pessamit. Les bénéfi cié des barrages Bersimis 1 et régionales qui réclament plus de pouvoirs, d’une formule de gestion des différends installations projetées sont en effet 2, sans jamais verser de redevances ». la CRÉ et Essipit souhaitent rapatrier le plus qui lui permettrait de participer à un situées sur le nitassinan commun de On retient également de l’exercice de compétences possible en région. Cela processus de planifi cation des ressources ces trois Premières Nations, même qui s’achève que loin de constituer ferait d’eux des partenaires idéaux s’il ne naturelles et du territoire, sans pour autant restait pas un certain nombre de problè- si cette portion ne fait pas l’objet de un empêchement au développe- renoncer à ses droits ou compromettre sa mes à surmonter. position à la Table centrale de négociation. revendications territoriales d’Essipit ment économique, la consultation Nous pourrions ainsi être partie prenante dans le cadre des présentes négo- et le partenariat avec les Premières Il est important de réaliser que les des décisions plutôt qu’être toujours ciations. Chez Northland Power, on Nations a plutôt l’effet contraire : ça pouvoirs délégués aux régions concernent consultés en fi n de parcours. L’avenir saura a procédé de façon différente en apporte du vent au moulin! l’élaboration et la mise en œuvre des nous dire si une telle formule existe.

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Chansonnier Jeff Rivard 22 h (Bar Essipit)

Chansonnier Jeff Rivard 22 h (Bar Essipit) 9 h Tournoi de golf « Invitation Essipit » 12 h Jeux de fer, pétanque, pêche miraculeuse (1$) et autres jeux divers + la course de boîtes à savon 17 h 30 Souper spaghetti sous le chapiteau *SERVICE DE BAR SUR LE SITE 18 h 30 Spectacle traditionnel des jeunes * AUCUNE BOISSON 20 h Groupe rock The Undergrounds (5$) ALCOOLISÉE NE SERA ADMISE SUR LE SITE Admission en prévente : Adulte : 15 $ 9 h 30 à 11 h 30 17 ans et moins : 10 $ BRUNCH pour tous au Centre communautaire Admission à l’entrée : 10 h Journée famille Adulte : 20 $ (jeux gonflables + mur d’escalade) 17 ans et moins :15 $

Réservé aux 18 ans et + Sous le chapiteau 20 h 30 21 h 30 23 h 23 h 30 Angel Forrest Offenbach Feux d’artifice Le duo Mart ‘n Do

Messe communautaire pour tous (sous le chapiteau) 14 h

DÉPOSITAIRES DES BILLETS DU POW WOW Dépanneur Boni-Soir (Essipit) 418 233-2202 Camping Tadoussac (Tadoussac) 418 235-4501 Duchesne Sports (Les Escoumins) 418 233-2245 Épicerie Louise Brisson (Portneuf-sur-Mer) 418 238-2751 Épicerie GLR (Bergeronnes) 418 232-6262 Dépanneur du Parc (Forestville) 418 587-4873 Épicerie Hovington (Sacré-Cœur) 418 236-4353 Dépanneur Messek (Pessamit) 418 567-8050 Coop des 5 Rivières (Longue-Rive) 418 231-1114

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