Fantasque Time Line | 1940
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Chapitres 2-3 – Du sang contre du temps 13 au 20 juin 1940 La guerre en Méditerranée et en Afrique du Nord Prémices de riposte 13 juin La guerre en Méditerranée Vado – Huit Bloch 210 des GB II/11 et I/23 attaquent les réservoirs d’essence, mais seul un avion trouve la cible, tandis qu’un autre s’écrase à l’atterrissage. ……… Vénétie – Après une ultime mission au-dessus l’Allemagne trois jours plus tôt (Rostock), le Farman 223-4 Jules-Verne bombarde la zone industrielle située près de Venise. Il incendie un réservoir d’essence de la raffinerie de Porto Marghera. ……… Tunisie – Trois terrains d’aviation sont attaqués par des SM.79 et des CR.42 venus de Sicile (les chasseurs italiens ont fait escale à Pantelleria). L’attaque est un échec : deux CR.42 sont perdus sur collision, deux bombardiers sont endommagés par la DCA et par un MS-406 et un autre SM.79 s’écrase à l’atterrissage. Côté français, la faible réaction de la chasse est préoccupante, le système d’alerte doit être sérieusement amélioré. ……… Méditerranée Occidentale – Deux Cant Z.501 attaquent le sous-marin français Archimède au large de l’île du Levant, lançant quatre bombes. Les Italiens revendiquent la destruction du submersible, mais celui-ci sort indemne de l’escarmouche. Au large du cap Palos (sur la côte espagnole, non loin de Carthagène), le sous-marin italien Dandolo repère une escadre française composée des croiseurs La Galissonnière, Jean-de- Vienne et Marseillaise et des torpilleurs Brestois et Boulonnais. Il lance deux torpilles contre le Jean-de-Vienne, qui réussit à les éviter de justesse. Les Italiens jouent décidément de malchance ce jour-là : au large de Bizerte, le sous-marin français Pascal est lui aussi attaqué par un bombardier italien, mais les dégâts sont peu importants. ……… Méditerranée Centrale – Le sous-marin britannique Grampus, après avoir mouillé une cinquantaine de mines au large d’Augusta (Sicile), attaque sans succès deux unités italiennes, le sous-marin Giovanni Bausan et le torpilleur Polluce. ……… Malte – Un nouveau raid italien vise l’île. Un SM.79 est à nouveau endommagé par un Gladiator, tandis qu’un autre s’écrase à l’aube près de Catane, en raison du mauvais temps. Dans la journée, trois Hurricane se posent à Malte, mais ils repartent vers l’Egypte après un bref repos. ……… Méditerranée Orientale – En début d’après-midi, la 7e Escadre de croiseurs rejoint à l’ouest de la Crète le groupe principal de l’amiral Cunningham, qui ordonne de mettre le cap sur Alexandrie. Il détache bientôt une nouvelle fois le groupe de Tovey pour ratisser les côtes de Cyrénaïque en direction de l’est, dans l’espoir de surprendre un navire italien. Les croiseurs devront toutefois naviguer à distance des côtes pour éviter les champs de mines. Les destroyers HMAS Voyager et HMS Decoy surprennent le sous-marin italien Foca, en plein mouillage de mines devant Alexandrie. Le submersible s’échappe, malgré le grenadage du Voyager. La campagne d’Afrique du Nord Libye (Cyrénaïque) – La Ridotta Maddalena tombe aux mains des Anglais. Comme pour les autres points-forts secondaires, sa garnison s’élevait à une compagnie d’infanterie, une compagnie de mitrailleuses de position, un peloton de canons anti-chars (4 x 47/32) et un peloton de canons anti-aériens (4 x 20 mm). Le Duce s’en va-t’en guerre Londres – Le gouvernement norvégien rompt ses relations diplomatiques avec l’Italie, sans toutefois lui déclarer formellement la guerre. 14 juin La guerre en Méditerranée Châteauroux – En fin de matinée, escorté par une escadrille de Hurricane, l’avion de Dudley Pound se pose à Châteauroux-Deols. Le Premier Lord de l’Amirauté est conduit à la mairie où il rencontre l’amiral François Darlan. Au bout d’une réunion de deux heures en présence de Sir Alexander Cadogan et de Roland de Margerie, réunion « semblable à la négociation d’un contrat de mariage par-devant notaire » (J. Lacouture, De Gaulle, t.II, op.cit.), le protocole de coopération entre la Marine Nationale et la Royal Navy est signé. Il inclut l’engagement britannique d’envoyer en Méditerranée « dès qu’il sera opérationnel » le porte-avions Illustrious et l’engagement français de mettre à disposition de la Home Fleet une escadre constituée autour du Richelieu, dès que le cuirassé sera lui aussi opérationnel. Les deux amiraux tombent également d’accord sur la nécessité d’adopter une attitude résolument offensive en Méditerranée. Il faut rechercher et au besoin provoquer une rencontre avec la Regia Marina avant que celle-ci n’ait mis en ligne tous ses cuirassés modernes ou modernisés. Différentes opérations sont évoquées. Les convois dont le passage est prévu à travers la Méditerranée pourraient représenter des appâts, ils seront solidement escortés 1. Des opérations de bombardement naval du territoire italien pourraient aussi offrir des occasions d’affrontement 2. Et si ces tentatives sont infructueuses et que les Italiens refusent la confrontation ? Pound expose alors à Darlan sa « botte secrète ». Comme ancien commandant de la Mediterranean Fleet, il a étudié des plans pour contrer la Regia Marina. Parmi ces projets, le plus prometteur était celui élaboré par le commandant du porte-avions Glorious, le C.V. Arthur L. St.G. Lyster : une attaque contre la flotte italienne à son mouillage de Tarente, au moyen des avions-torpilleurs embarqués Fairey Swordfish. Il y a un mois à peine, Pound a chaudement recommandé ce plan à son successeur, l’amiral Andrew Cunningham. Ce qui semblait possible avec un unique porte-avions le sera bien davantage avec deux, puisque l’Illustrious va rejoindre l’Eagle. « D’ailleurs, suggère Pound, vous avez un porte-avions, votre Béarn – ne pourrait-il participer à une telle opération? » Darlan hésite. Le Béarn était jugé inapte aux opérations de combat, car trop lent pour accompagner les navires de ligne, mais ce handicap disparaît s’agissant d’une frappe purement aéronavale comme celle étudiée par les Anglais (dont l’Eagle n’est guère plus rapide que le Béarn). Reste la question des avions embarqués. Darlan finit par promettre que ses services étudieront la reconstitution du groupe aérien du Béarn. ……… 1 Ce seront les opérations Hats, Caps et Chapeaux. 2 La plus importante sera BQ. Méditerranée Occidentale, 02h00 – Le sous-marin italien Giuseppe Finzi passe sans encombre le détroit de Gibraltar pour aller patrouiller dans le triangle Casablanca-îles Canaries-Madère. En application des plans prévoyant l’envoi de sous-marins océaniques opérer dans l’Atlantique, ce submersible et le Comandante Cappellini avaient été pré- positionnés à Cagliari, officiellement comme renforts pour le VIIe Groupe de sous-marins. Le Finzi a quitté ce port pour se diriger vers Gibraltar le 5 juin, donc plusieurs jours avant la déclaration de guerre. Peu avant 04h00 – Une escadre de la Marine Nationale (MN) commandée par l’amiral Duplat et partie la veille de Toulon, arrive au large de la côte ligure. C’est l’opération Samoyède. Celle-ci aurait du avoir lieu le 12 juin, mais le gouvernement avait annulé l’ordre dans la nuit. C’est finalement le bombardement de Bizerte par les Italiens dans la même journée qui a permis à l’amiral Duplat d’obtenir l’autorisation de bombarder la côte italienne. Les sous-marins Iris, Vénus et Pallas font barrage devant La Spezia, tandis que l’Archimède couvre le passage Gorgone-Capraia. Les escadrilles AB2 et AB4 doivent fournir une protection à distance contre les navires italiens, les escadrilles AB3 puis HS5 sont chargées de la protection anti-sous-marine, tandis que l’escadrille de chasse AC3 doit assurer la couverture aérienne. Le groupe “Gênes” (croiseurs lourds Dupleix et Colbert, contre-torpilleurs Vautour, Albatros, Guépard, Valmy et Verdun) bombarde les installations pétrolières de Gênes, les usines, les chantiers Ansaldo et les batteries côtières de Gênes et de Sestri Ponente, sans grand résultat, mais l’Albatros est endommagé par un obus italien. Le groupe “Vado” (croiseurs lourds Algérie et Foch, contre-torpilleurs Vauban, Lion, Aigle, Tartu, Chevalier-Paul et Cassard) a reçu l’ordre de s’en prendre à d’autres objectifs situés à Vado, Savone, Albissola, Zinola et Quiliano. L’Algérie ouvre le feu à une distance de 14 500 m et touche les réservoirs de combustible de Vado, qui prennent feu, en dégageant une fumée intense, tandis que le Foch vise les usines métallurgiques de Savone et les batteries côtières italiennes. Le train armé 120/3/S (4 canons de 120/45 mm), posté à Albissola (entre Savone et Gênes), tire 93 obus sur les navires français. Ses obus et/ou ceux d’au moins une batterie côtière de Savone encadrent l’Algérie, très légèrement endommagé par des éclats. Après quinze minutes de bombardement, l’escadre française repart vers Toulon (où elle jettera l’ancre à 11h30). Le torpilleur italien Calatafimi et les MAS de la 13e flottille (MAS-434, 435, 438, 439) tentent courageusement, mais sans succès, de prendre les navires français à partie. Les MAS lancent six torpilles sans résultat ; la MAS-435 est légèrement avariée par l’Aigle. Dix SM.79 du 46e Stormo tentent de localiser les navires français, mais ces derniers sont masqués par le mauvais temps. De même, les sous-marins Sebastiano Veniero, Neghelli (qui se trouve encore en mer), Scirè et Iride (les deux derniers venant de La Spezia) arriveront trop tard. Il est difficile aux Italiens de réagir beaucoup plus énergiquement, avec le redéploiement récent d’une grande partie des forces de la 2e Escadre italienne à Naples et à Messine. L’opération Samoyède, sans résultat marquant, semble toutefois intimider la Regia Marina. En fin de journée, la 12e division de torpilleurs (Aldebaran, Altair, Andromeda, Antares) va quitter sa base sicilienne de Trapani pour rejoindre La Spezia.