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MAHLER_LIVRET 8/7/09 9:24 AM Page 1 GUSTAV MAHLER (1860-1911) DAS LIED VON DER ERDE 1. Das Trinklied vom Jammer der Erde. Allegro pesante 8:29 ൿ & Ꭿ 2009 Orchestre symphonique de Montréal Chanson à boire de la douleur de la Terre – The Drinking Song of Earth’s Sorrow Réalisateur / Producer: Wilhelm Hellweg 2. Der Einsame im Herbst. Etwas schleichend. Ermüdet 9:38 Preneur de son / Sound Engineer: Jeremy Tusz, Carl Talbot Le Solitaire en automne – The Lonely one in Autumn Montage / Editing: Jeremy Tusz Mixage et masterisation / Mixing & Mastering: Carl Talbot 3. Von der Jugend. Behaglich heiter 3:11 Enregistré les / Recorded on: De la jeunesse – Of Youth 13 (live), 14 (live) et 15 (studio) janvier 2009 / January 13 (live), 14 (live) and 15 (studio), 2009; 4. Von der Schönheit. Comodo. Dolcissimo 6:48 15 février 2009 / February 15, 2009 (overdub avec / with Klaus Florian Vogt) De la beauté – Of Beauty À la / At the Salle Wilfrid-Pelletier, Place des Arts, Montréal (janvier /January) and BavariaMusikStudio, Munich (Février /February) 5. Der Trunkene im Frühling. Allegro 4:10 L’Homme ivre au printemps – The Drunkard in Spring Chef d’orchestre en residence / Conductor-in-Residence of the OSM: Jean-François Rivest Photo couverture et dernière page du livret / Photo Cover and Booklet last page: Lukas Beck 6. Der Abschied. Schwer 29:07 Photo Klaus Florian Vogt: Alex Lipp L’Adieu – The Farewell Photo Christian Gerhaher: Hiromichi Yamamoto Photo Kent Nagano: Nicolas Ruel Design: Roland Demus KLAUS FLORIAN VOGT, Ténor www.osm.ca CHRISTIAN GERHAHER, Baryton ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL KENT NAGANO Temps total: 61:28 ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE MONTRÉAL Premiers violons / First violins Altos / Violas Flûtes / Flutes Trompettes / Trumpets Richard Roberts, violon solo / concertmaster Neal Gripp, alto solo /principal Timothy Hutchins, fl ute solo / principal Paul Merkelo, trompette solo / principal Andrew Wan, violon solo / concertmaster Jean Fortin, 1er /1st assistant Denis Bluteau, associé / associate Russell Devuyst, associé / associate Olivier Thouin, violon solo associé / associate concertmaster Charles Meinen, 2e /2nd assistant Carolyn Christie, 2e / 2nd fl ute Jean-Luc Gagnon, 2e / 2nd trumpet Marianne Dugal, deuxième associé, violon solo / Wilhelmia Hos Virginia Spicer, piccolo Christopher P. Smith second associate, concertmaster Anna-Belle Marcotte Luis Grinhauz, assistant violon solo / Rémi Nakauchi Pelletier Hautbois / Oboes Trombones assistant concertmaster Véronique Potvin Theodore Baskin, hautbois solo / principal James Box, trombone solo / principal Ramsey Husser, 2e assistant, premiers violons / David Quinn Margaret Morse, associé / associate Vivian Lee, 2e / 2nd trombone 2nd assistant, fi rst violins Natalie Racine Alexa Zirbel, 2e / 2nd oboe Pierre Beaudry, trombone basse / Marc Béliveau Bertrand Robin Pierre-Vincent Plante, cor anglais / English horn bass trombone principal Sophie Dugas Jasmine Schnarr Xiao-Hong Fu Clarinettes / Clarinets Tuba Marie Lacasse Violoncelles / Cellos Robert Crowley, clarinette solo / principal Dennis Miller, tuba solo / principal Renaud Lapierre Brian Manker, violoncelle solo /principal Alain Desgagné, associé / associate Jean-Marc Leblanc Michael Nicolas, associé / associate Michael Dumouchel, 2e et clarinette en mi bémol / Timbales / Timpani Ingrid Matthiessen Pierre Djokic, 1er / 1st assistant 2nd and E fl at clarinet Andrei Malashenko, timbales solo / principal Myriam Pellerin Gary Russell, 2e / 2nd assistant André Moisan, clarinette basse et sasophone / Jacques Lavallée, assistant Susan Pulliam Karen Baskin bass clarinet and saxophone Claire Segal Li-Ke Chang Percussions Sylvie Lambert Bassons / Bassoons Serge Desgagnés, percussion solo / principal Seconds violons / Second violins Gerald Morin Stéphane Lévesque, basson solo / principal André Dufour Rénald L’Archevêque, second violon solo / principal Sylvain Murray Mathieu Harel, associé / associate Hugues Tremblay Marie-André Chevrette, second violon associé / associate Peter Parthun Martin Mangrum, 2e / 2nd bassoon Brigitte Rolland, 1er / 1st assistant Mark Romatz, contrebasson / contrabassoon Harpe / Harp Andrew Beer, 2e /2nd assistant Contrebasses / Double Basses Jennifer Swartz, harpe solo / principal Van Armenian Ali Yazdanfar, contrebasse solo / principal Cors / Horns Éveline Grégoire-Rousseau Mary Ann Fujino Brian Robinson, associé / associate John Zirbel, cor solo / principal Johannes Jansonius Eric Chappell, assistant Denys Derome, associé / associate Célesta / Celeste Jean-Marc Leclerc Jacques Beaudoin Nadia Côté Olga Gross Alison Mah-Poy Scott Feltham John Milner Katherine Manker Lindsey Meagher Jean Gaudreault Mandoline / Mandolin Katherine Palyga Peter Rosenfeld François Pilon Monique Poitras Edouard Wingell Gratiel Robitaille Daniel Yakymyshyn GUSTAV MAHLER – DAS LIED VON DER ERDE (LE CHANT DE LA TERRE) automne et printemps, jeunesse et mort. Est-ce un rappel romantique du yin et du yang ? Ou bien celui du double visage, apollinien et dionysiaque, qui habite la La première a eu lieu le 20 novembre 1911, à la Tonhalle de Munich, musique et la nature humaine ? Au centre du Chant se trouve une quête du sens de sous la direction de Bruno Walter. la vie, entre la réalité et le rêve, une célébration des joies terrestres dans l’éclairage de la sagesse orientale. Le titre est énigmatique et l’œuvre l’est tout autant. Serait-ce une symphonie qui Comment Mahler a-t-il transformé cette poésie en musique? En utilisant les ne dit pas son nom ? Après huit symphonies, Mahler, superstitieux, n’osait pas lui ressources du lied et de la symphonie réunis, un idéal qu’il cherchait depuis ses donner le numéro neuf, afi n de ne pas tenter le destin. Il a choisi d’intégrer le cycle premières œuvres, le cycle des Lieder eines fahrenden Gesellen (Chants d’un des lieder au cadre symphonique, et donc de rester entre les deux. compagnon errant – vers 1885) et les symphonies avec voix qui ont préparé le Le Chant de la Terre est une saisissante méditation sur le destin de l’homme, chemin. La structure d’ensemble est proche du cadre de ses symphonies, en pè-lerin en ce monde, dont il doit se détacher. Déchiré entre les beautés de la nature particulier de celui de la Troisième (1896) dont l’immense Adagio en mouvement et la nostalgie de la durée éphémère de tout ce qui est vivant, c’est le chant ultime fi nal trouve écho dans L’Adieu du Chant de la Terre. d’un homme face à la mort qu’il accepte avec sérénité. Il y a de l’ivresse dans les L’œuvre est imprégnée de sonorités pentatoniques, aussi bien dans les sens deux, transe et érotisme, célébration du printemps. Ce qui les sépare ? L’opposi- horizontal et vertical, et un réseau de liens thématiques parcourt tous les lieder, tion de deux mondes asiatiques – celui, primitif, originel du Sacre, et l’autre, d’une ce qui crée une unité d’ensemble. D’autre part, le chromatisme et l’orchestration civilisation évoluée, colorée de sensibilité romantique. Un immense fossé les éloigne subtile contribuent à brouiller les repères de la tonalité traditionnelle. dans l’expression subjective, émouvante et personnelle dans l’œuvre de Mahler, collective, d’une vitalité sans états d’âme dans celle de Stravinski. La mort les réunit par la promesse de l’éternel retour du printemps. Ewig…Ewig… Mahler a choisi une mosaïque de poèmes empruntés au recueil La Flûte chinoise, anthologie de la dynastie T’ang (8e siècle). De multiples traductions et adaptations ont été retouchées et complétées par le compositeur. Le résultat fi nal garde la fi nesse des images et de l’expression de la poésie orientale, avec des résonances de l’esprit romantique. Le Chant de la Terre est divisé en deux parties de durée équivalente. La première comprend cinq lieder, tandis que le sixième lied remplit toute la seconde partie. Par leur dialogue, deux voix solistes – un ténor et une voix d’alto (ou baryton) avec l’orchestre établissent l’harmonie des contraires qui sous-tend le cycle, autant dans les images poétiques que dans la vision cosmique de Mahler. Le premier et le dernier chant sont deux piliers de l’œuvre, question et réponse, entre lesquels se déroule un parcours de vie, toujours en polarité : nuit et jour, ivresse et méditation, 1. Chanson à boire de la douleur de la Terre 3. De la jeunesse Le premier mouvement est une combinaison de la forme sonate et celle, strophique, En contraste par rapport aux précédents, les trois lieder qui suivent sont une sorte du lied, évidente par le refrain Dunkel ist das Leben…, repris trois fois. Cependant, d’aphorisme, qui trace d’un coup de pinceau des miniatures dans le style chinois. Le on n’y trouve pas de répétition exacte. Chaque apparition est aussi une modulation plus léger et le plus court du cycle, De la jeunesse, se trouve à la place du Scherzo qui augmente la tension, selon la dynamique de la sonate et suivant l’intensité du dans une symphonie dont il garde le caractère. Ici, le ténor dramatique du début de- poème. La voix de ténor évolue dans le registre extrême, à la limite du cri strident, vient une voix lyrique d’un charme irrésistible. La jeunesse et l’insouciance vivent amplifi é par l’orchestre : le singe hurle sur les tombes, présage de la mort. Et la valse encore à la surface de la vie, comme le pont de jade au-dessus de l’eau. L’ambiance viennoise, déformée, tournée à l’envers, rappelle la vanité des plaisirs de ce monde. orientale est suggérée par la domination de la gamme pentatonique et celle à tons Le refrain est une pure réminiscence wagnérienne. entiers. Les fl ûtes brodent des ornements dans les hautes sphères et à la fi n, la mu-sique s’évanouit comme un mirage. La structure d’ensemble est symétrique, en forme d’arche, en accord avec le po-ème, et se termine par le commencement. 2. Le Solitaire en automne Passage de l’automne à l’hiver : « rondo des feuilles qui tombent », mélancolique 4. De la beauté contemplation de la vie qui passe, image qui se projette dans la nature.