L'analyse Lexico-Sémantique Comparative Des Mots Et De La Notion ''Etat/Gosudarstvo'' Dans Les Langues Fran
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L’analyse lexico-sémantique comparative des mots et de la notion ”Etat/gosudarstvo” dans les langues francaise et russe Valentina Toujikova - Caillat To cite this version: Valentina Toujikova - Caillat. L’analyse lexico-sémantique comparative des mots et de la notion ”Etat/gosudarstvo” dans les langues francaise et russe. Linguistique. Université de Lorraine, 2012. Français. NNT : 2012LORR0140. tel-01749224 HAL Id: tel-01749224 https://hal.univ-lorraine.fr/tel-01749224 Submitted on 29 Mar 2018 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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Stanislaw FISZER Maître de Conférences Habilité à Diriger des Recherches à l’Université de Lorraine M. Antoine NIVIERE Professeur à l’Université de Lorraine Nancy, 2012 «Что такое государство? – восклицал один из российских государствоведов в начале XX в., А. Паршин, – вот вопрос, который до сих пор стоит открытым перед человеческим умом». Mixail Marčenko, Teorija gosudarstva i prava Andrej Paršin, un des historiens qui étudiait l’État au début du XXe siècle, s’exclama : « Qu’est-ce que l’État ? Voici la question qui reste universelle pour l’humanité. » 2 REMERCIEMENTS Je suis sincèrement reconnaissante à Monsieur le Professeur Antoine Nivière d’avoir accepté de diriger ce travail, de m’avoir aidée et de m’avoir apporté un soutien considérable dans sa réalisation. Ses conseils, ses précieuses remarques m’ont été extrêmement utiles. Je remercie infiniment Madame Christine Bracquenier, Madame Isabelle Després, Monsieur Vladimir Beliakov, Monsieur Stanislaw Fiszer qui, malgré leur emploi du temps chargé, ont accepté de participer au jury de cette thèse. Je dis un grand merci à tous mes collègues de l’université de Lorraine, ainsi que de l’université Stendhal de Grenoble et de mon laboratoire CERCLE, qui m’ont permis de travailler dans les meilleures conditions. En particulier, je tiens à remercier Madame Ludmila Kastler (Stendhal-Grenoble 3) et Madame Lucie Kempf (Université de Lorraine). Un grand merci à ma fidèle amie Claude-Noëlle Vaison et à mon mari Lionel Caillat, qui m’ont toujours encouragée et ont consacré beaucoup de temps à la relecture de ma thèse. Merci à mes parents qui m’ont fourni un grand nombre de sources russes, peu accessibles en France. Merci également à mes amis et particulièrement à Kira Bobrov, à Rodika Brighidin et à Marina Pantchichkine, de m’avoir énormément soutenue. 3 Sommaire Introduction ........................................................................................... 5 Chapitre 1 : L’analyse comparative des définitions des mots État/gosudarstvo dans les dictionnaires .......................... 46 Chapitre 2 : La perception d’État/gosudarstvo à partir des métaphores dans le discours politique ............................ 96 Chapitre 3 : Les associations liées aux mots État/gosudarstvo dans les dictionnaires des normes associatives russes et françaises ....................................................... 180 Chapitre 4 : Les champs lexico-sémantiques des mots État/gosudarstvo ............................................................ 282 Chapitre 5 : Les familles des mots État/gosudarstvo ........................ 310 Conclusion ....................................................................................... 422 Table des annexes............................................................................. 427 Bibliographie ...................................................................................... 459 Table des matières ............................................................................ 481 4 Introduction 1. Problématique L’épigraphe que nous avons choisie en ouverture à notre étude pose une question primordiale que plusieurs historiens, spécialistes en droit, hommes politiques, philosophes et linguistes de différentes époques ont cherché à élucider. Le concept d’État éveilla l’intérêt et les débats sur sa nature et son rôle dès l’Antiquité. Platon et Aristote, notamment, employèrent les termes de Res publica, polis (du grec cité, dans l'étymologie latine civitas) afin de désigner leur idée de l’État. Le mot État fit son apparition dans les langues européennes aux tournants des XVe et XVIe siècles. Son évolution et sa définition subirent des changements en fonction des réalités politiques. Comme l’explique la philosophe française Simone Goyard-Fabre, Machiavel fut le premier en Europe, au Moyen-Âge, à apporter un caractère polysémique au mot État (Stato), en l’utilisant dans le sens de « organisation politique et juridique dont une communauté d’hommes a besoin sur son propre territoire »1. Plus tard, Jean Bodin, philosophe et théoricien politique français (1530-1596), élabora une véritable philosophie de l’État dans son traité intitulé La République (1576)2. Selon sa conception, l’État ne peut exister sans souveraineté. En Russie, la conception théorique de la notion d’État apparut relativement tard. L’écrivain et historien Nikolaj Mixajlovič Karamzin fut le premier à décrire l’histoire de l’État russe dans son ouvrage Histoire générale de l’État russe3, rédigé entre 1803 et 1826. Nikolaj Karamzin y proclamait l’importance primordiale du rôle de l’État dans la vie de la société. Trois décennies plus tard, les slavophiles4 qui refusaient l’État, tel que l’avait formé Pierre le Grand suivant le modèle européen, 1 Goyard-Fabre S., L’État : figure moderne de la politique, Paris : Armand Colin, 1999, p.8. 2 Bodin J., Les Six livres de la République, Paris : Fayard, 1986, 6 vol. (340 p., 123 p., 209 p., 216 p., 229 p., 550 p.). 3 Karamzin N.M., Istorija gosudarstva Rossijskogo, Moskva : Eksmo, 2007, 1024 p. 4 Mouvement, né en Russie dans la première partie du XIXe siècle. 5 mais qui, dans le même temps, défendaient le rôle du souverain, abordèrent à nouveau cette question sous un angle différent. À côté de l’État, les slavophiles mettaient en valeur les institutions nationales comme l’Église orthodoxe ou le Zemskij sobor (une sorte d'assemblée représentative des couches vives de la nation qui avait cessé d’exister sous le règne de Pierre le Grand). Dans une optique différente, dans son ouvrage Dieux et l’État5, le militant révolutionnaire et fondateur du courant anarchiste russe, Mixail Bakunin, critiquait toute forme d’État et allait même jusqu’à prôner son abolition : « c’est-à-dire l’abolition de l’exploitation politiquement organisée de la majorité par une minorité quelconque -, ce serait la satisfaction directe et complète de tous les besoins, de toutes les aspirations humaines des masses»6. L’abolition de l’État demeurait, pour Bakunin, une condition sine qua non à l’existence d’une société libre. Au XXIe siècle, la définition du mot État, la perception de ce concept, ainsi que son rôle dans la vie de la société, continuent à susciter l’intérêt partout dans le monde en général et, en particulier, dans les pays de l’Ouest comme de l’Est de l’Europe. A la suite des changements politiques et socioculturels importants survenus récemment, est-il possible de percevoir une certaine évolution, tant de la définition du mot État dans les dictionnaires, que de sa perception par les locuteurs contemporains appartenant à des cultures différentes, telles que française et russe ? S’il est, en effet, question de deux cultures résolument étrangères et distinctes et, par conséquent, d’expériences dissemblables, s’agit-il de la différence de perception du mot État en français et du mot gosudarstvo en russe, ou bien les Français et les Russes parviennent-ils à comprendre ces mots de la même façon ? Quelles sont les caractéristiques qui peuvent unir, non seulement la pensée du politique, mais la vision du monde chez ces deux peuples ? Si les langues et les cultures sont différentes, existe-il, néanmoins, des matrices