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L'organigramme Du Parti Socialiste

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L'organigramme Du Parti Socialiste vaillent dans les. dix-huit grandes commissions grandes écoles:, je Me donnais les moyens du parti, dissimulés parfois derrière des pseu- d'accéder aux dossiers et à Une certaine culture donymes. Pour expliquer leur engagement, on dans cette société, dbime le droit à la avancera - que, sentant les vents changer, ils parole. » préparent leur avenir. Comme dit un « expert » Collaboratenr de François Mitterrand 'depuis qui a mauvais esprit : « Un énarque de gauche janvier 1974, il est très Vite devenu son homme est moins différent d'un énarque de droite que de confiance. C'est lui qui : a 'coordonné la mise d'un militant socialiste. » là n'empêche qu'en au Point du plan .écononrlique du Candidat de bûchant pour le P.S., la plupart ontdélibéré- la. gauche lors dé l'élection présidentielle: C'est ment sacrifié leir carrière . administrative. encore lui que Mitterrand enVoya alors négo- Le cas de Jacques Boniface — c'est un cier discrèteniènt; avec le secrétaire d'Etat pseudonyme — est; à cet égard, éclairant. Doc- allemand .atiX Finances, lâ 'conséquences d'une teur en sciences de gestion, la trentaine un arrivée de la gauche au pouvoir .en France. • brin chevelue, il végète dans une administra- . tion après un passage aux Finances. Ancien Dans une enquête de « l'Expansion » militant P.S.U., membre du P.S., qu'il a rejoint Philippe Lefournier le diasSait, avec Fran#is avec Michel Rocard aux Assises du Socialisme, Perretix et Lionel Stoleru, darts la catégorie des il ne peut espérer monter en grade, et il s'en économistes radicaux »,(a.0 sens anglo-saxon), moqué. c'est-à-di.re hors, deux grandes lEglises, marxiste et néo-clasSique. Et c'est vrai que Jac- -« Il n'y a, c'est sûr, aucune cohérence entre ques Attali rie se satisfait pas exacterrient de mes convictions et ce que je fais dans mon tra- là .gilide de lecture Marxis.te •qu'il'cherble à vail, dit-11. Pis, le clivage est total. Je fais compléter , et à retoucher. Il n'est pas d'accord, mon boulot consciencieusement, sans _regarder par eXentple, avec la théorie du capitalisrtle le détail. Je ne . me bats pas pour faire passer monopoliste d'Etat.. Ce qui provoque la vin- Mes idées politiques dans ma partie ; non, cela dicte des « tricoteuSes » du marxisme. e Gis- ne servirait à rien. Je me cantonne simple- Jacques Attali card d'Estaing ltd-Même pourra s'inviter chez ment au plan technique. Ce qui aboutit, j'en Grandes écoles et 'grands dossiers Jacques Attali, écrit Guy Besse, le théoricien conviens, à une, forme de prostitution. Mais 'du P.C. dans « l'Hunianité ». Il j) trouvera c'est après, lorsque je sors du bureau, que matière à itélédisserter. • commence mon vrai métier, celui de militant C'est 'à beaucoup d'experts du genre de Jac- socialiste. » ques Boniface qu'est due la notivelle compé- Christian Goux; marxiste discret, très écouté tence économique du P.S. Mais aussi à deux .de 'Mitterrand ; ne Suscite pas, lui, les Mêmes Un phénomène hommes très 'différents qui ont chacun une apostrophes du P.C. Ingénieur Civil des Ponts- Car ce rocardien n'est pas seulement un oreille de Francois Mitterrand. L'un, bûcheur et-ChatisSéeS, professeur agrégé d'économie « expert » mais aussi tut militant d'une sec- et vif-argent, est devenu, par ses analyses non- politique, Pas technocrate pour deuk sous — tion parisienne : « Je crois que les e têtes conformistes, la bête noire » du P.C. : c'est est mente un militant actif de la fédération du d'oeuf » devraient davantage se mouiller dans Jacques Attali, trente et un ans, auditeur au Var —, c'est un des meilleurs 'conjoncturistes les bagarres militantes. Si elles ne se frottent 'Conseil d'Etat. L'antre, frêle et effervescent, se français. Voilà dix ans, il annonçait, contre la pas aux réalités, elles risquent en effet de range dans le camp des économistes marxis- plupart des experts mondiaux, un déclin pro- véhiculer très vite l'idéologie dominante. Il tes : c'est 1Christian Goux, quarante-cinq ans, chain des Etats7Unis. Alors, tout le monde reste qu'elles sont de plus en plus nécessaires professeur à l'université de Paris I et direc- ricana. Aujourd'hui on ne se paie plus sa tête. pour décrypter les intentions gouvernemen- teur du 'laboratoire Conjoncture et Prospective tales. Prenez la loi de finances, par exem- 'qui travaille pour 'des g.randés entreprises. Deux facettes ple. Elle est conçue pour être indéchiffrable. Un phénomène, cet Allah Ce fils d'un par- « J'utilise l'analyse marxiste, dit-il. Et je me Il faut être très spécialisé pour la comprendre fumeur d'Alger a empilé diplômes et premiers sens très proche des économistes du P.C., Phi- et savoir la décoder. Or c'est vital, pour le prix. A Sciences Po, à l'Ecole des Mines, à lippe Herzog et Paitl Boccara. A mon avis, nos P.S., de pouvoir le faire. Parce qu'il pourra et à Polytechnique dont il est sorti divergences sont 'secondaires » Marxiste, ainsi prévoir le démantèlement de certains major. Quand on lui dit qu'il a suivi l'itiné- Christian Goux rôda bien sûr quelqiie femPs, services publics, comme les P. et T., et orga- raire classique de tous les grands commis de mais sans franchir le pas, autour .du P.C. Pierre niser des ripostes populaires par anticipation. » l'Etat-Giscard, il répond : e En faisant les Mendès-France le faScina aussi, , moment. Mais pas la Nouvelle « oin des mas- ses et (lui n'embrayait sur .rien ». C'est eh 1972, après la signature du « Programme commun », qu'il se ,çlécida .à adhérer au P.S. « Le parti L'ORGANIGRAMME communiste, c'est une Eglise. Il faut y entrer DU PARTI SOCIALISTE à l'âge du. séminaire. .» , Attali-doux... te « radical . .» k le Marxiste. Les experts du P.S. travaillent dans les • Défense nationale : Jean-Pierre Chevène- Deux 'facettes du courant scitialiste. C'est au commissions .du parti bous la direction de ment, Louis Darinot, députés, et Charles Hernu, P S maintenant de réussir l'amalgame entre délégué général, eux-mêmes conseillés par un Gilles Martinet. Cinquante collaborent aussi Son intelligentsia un peu .hétéroclite et ses avec François Mitterrand au « groupe des groupe d'officiers. militants disparates, sans sombrer dans « l'ex- experts » qu'animent Albert Gazier, ancien • Affaires sociales : Jacques-Antoine Gau, ministre, et Jean Pronteau. Grosso modo, en ancien directeur-adjoint de l'U.N.E.D.I.C. et pertocratie .» ni l'oiwriérisme. Un pari 4ùi sera tenant compte de ces deux organismes, l'orga- député de l'Isère ; Jacques Delors, professeur difficile à tenir. Le 'P.C. aussi avait çOnnu, à la nigramme socialiste pourrait être décrit ainsi à Paris-Dauphine ; Clément Michel, ancien Libération, un afflux de « têtes d'oeu.f ». Au responsable de la Sécurité sociale ; Evelyne l'ont de 'quelques années, rebutés par leS.chinoi- • Economia : on compte trois hommes poli- Sullerot, sociologue ; Jean-Paul Bachy, délégué tiques (André Boulloche, Edgard Pisani, anciens series politiques et délestés de leurs illusions, du parti. Avec, aussi, des syndicalistes de la ministres, Michel Rocard) et cinq professeurs ils étaient retournés dans leurs 'bureaux. Y.IF.D.T. et de la C.G.T. d'université ou de grandes écoles : Jacques Mais, pour le moment, le fait eStlà.: pour la • Espace, cadre de vie : Jean Rey, directeur Attali, Christian Goux, Jean Matouk, Pierre première fois 'depuis 1936, le sdcialisme recrute Lalumière et Pierre Uri. Il faut ajouter aussi dans une banque ; Claude Michel et Hubert Dubedout, députés, et Christiane Mora, pro- des « 'grosses têtes » un peti partout. Le monde quelques hauts fonctionnaires et deux direc- des lettres a maintenant une 'section d'écrivains. teurs de banque. fesseur à l'université de Bordeaux. Et au ministère 'des Financés, temple du gis- • Institutions et libertés : Jean-Pierre Cot et • Affaires étrangères : Philippe Machefer, Georges Frèche, députés, professeurs agrégés cardisme, il y a une section 'd'entreprise qui professeur à Nanterre ; X, ambassadeur de de droit, et l'universitaire Jean-Claude Colliard. compte une quarantaine de hauts fonctionnai- France ; Daniel Mayer, ancien ministre res. Après d'avoir si 'longtemps snobé, ce qu'en Antoine Blanca, responsable de mouvements • Politique industrielle : André Acquier, syn- dicaliste C.F.D.T. ; Robert Chapuis, professeur ; appelle l'intelligentsia se rapploche aujour- de jeunesse ; Didier Motchane, ancien élève d'hui du P.S. Mouvement durable Mode d'un de l'E.N.A., animateur du C.E.R.E.S. ; Nicole André Labarrière, député ; Jean Baboulène, in- Questiaux, conseiller d'Etat. Et puis, bien sûr, génieur-conseil. seul été ? Tout idépendra, en définitive, de les secrétaires nationaux du parti aux affaires • Affaires culturelles : Dominique Taddel, l'état de santé de la gauche et des humeurs internationales et au tiers monde, Robert secrétaire national et professeur agrégé de des uns et des autres. Pontillon et Lionel Jospin. droit ; Bernard Pingaud, écrivain. FRANZ-OLIVIER GIESBERT (1) Novembre 1974. Le Nouvel 6bservateur 23.
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