Les Voies Romaines
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Dans le cadre du Projet Pédagogique 2016-2017 : « RENCONTRES » Classe de Troisième Dans la langue française, le nom féminin « rencontre » renvoie à trois définitions : - le fait de rencontrer quelqu’un, de se rencontrer - c’est le synonyme de combat, d’un duel - le fait que deux choses se rencontrent Dans ce dossier, nous allons décliner ce terme en « Les voies comme moyens de rencontre ». LES VOIES ROMAINES : Les voies romaines sont les voies du réseau routier créé par les Romains. Souvent en ligne droite, elles reliaient entre elles les cités de tous les points de l’Italie puis de l’Empire avec les centres de décision politique ou économique. Elles permettaient des déplacements plutôt aisés pour l'époque, que ce soit pour l'usage des troupes en campagne, les marchands ou les courriers. Elles permirent l’expansion économique de l’Empire mais aussi sa fin en facilitant les grandes invasions. I : Les « via publicae » C’étaient les grandes voies de l'Empire, les artères maîtresses du réseau routier, reliant les grandes cités entre elles. Elles étaient également appelées « viae praetoriae » (voies prétoriennes), « viae militares » (voies militaires) ou « viae consulares » (voies consulaires). C'était l'État qui pouvait prendre en charge le financement de leur construction, mais une contribution était exigée des cités et des propriétaires des domaines traversés par ces voies qui devaient ensuite assurer leur entretien. La largeur moyenne constatée d'une via publicae était de 6 à 12 m. Un exemple d’une Via Publicae en Occitanie : La Via Domitia Selon certaines légendes, la voie Domitienne reprendrait un itinéraire créé par Héraclès, la fameuse voie Héracléenne. C’est une voie romaine qui relie l'Italie à la péninsule ibérique en traversant la Gaule narbonnaise. Elle doit son nom au général romain Cneus Domitius Ahenobarbus qui la fit construire, à partir de 118 av. J.-C., sur des itinéraires déjà utilisés. Cette route, longue de plus de 500 km, assurait les communications avec Rome et permettait la fondation de garnisons protégeant des villes devenues romaines. La Via Domitia franchit les Alpes au col de Montgenèvre (1850 m), suit la vallée de la Durance, longe le Luberon par le nord, franchit le Rhône à Beaucaire, passe par Nîmes (Nemausus) et suit la côte du Golfe du Lion jusqu'à l'Espagne. Elle relie les principales cités gauloises de l'époque mais contourne Massalia (cité grecque indépendante jusqu'en -48) et Agde (autre comptoir phocéen). Au début, c’étaient surtout les légions romaines qui empruntaient cette voie, puis les marchands. Plus tard, les fonctionnaires l’utilisèrent (poste impériale), puis les particuliers pour leurs déplacements familiaux ou pour faire du tourisme. La construction de ces voies permit des échanges économiques entre les cités pour leur plus grande prospérité. La Voie Domitienne du Gard à l’Aude : Elle rentrait dans la ville de Nemausus (=Nîmes), une des plus grandes agglomérations de la Narbonnaise, par la porte d’Auguste, puis se prolongeait par l'actuelle Rue Nationale. La voie repartait vers le sud-ouest pour atteindre la station d'Ad Octavum (=Uchaud) puis Vergèze et Gallargues le Montueux. De nombreuses bornes milliaires sont visibles sur ce tronçon. Elle traversait le fleuve Vidourle sur le Pont Ambroix (dont il ne reste qu’une arche), avant d'entrer à Ambrussum (à Lunel-Viel). Castries avec un castrum (=poste de garde) le long de la voie. Sextantio (=Castelnau-le-Lez) où existait un ancien oppidum. Elle passait sur le site de l'actuelle ville de Montpellier (la ville se développera plus tard) pour rejoindre Forum Domitii (=Montbazin), relais d’étape fondé par Domitius. Mèze (c’était un relais) → Pinet → Cesseron → Saint-Thibéry → Baetiris (=Béziers) La voie arrivait à Narbo Martius (=Narbonne) par la rue de Lattre, traversait le forum romain (place Bistan) pour quitter la cité par le pont des Marchands, sur l’Aude, passait à ad Viscensimum (= Fitou) et, enfin, à proximité du célèbre fort de Salses. II : Les « via vicinale » Elles s'embranchaient à partir des « viae publicae » et permettaient de relier ainsi entre eux les différents vici (= les gros bourgs) d'une même région. Elles constituaient bien évidemment la majorité des voies du réseau. La largeur moyenne d'une via vicinale était d'environ 4 m. Deux exemples d’une « Via Vicinale » en Occitanie : 1 : La Voie Régordane Le chemin de Régordane, dit encore chemin de Saint-Gilles ou voie Régordane, aujourd'hui GR 700, est le tronçon cévenol de la route qui reliait l’Île-de-France au Bas Languedoc. Vers 843, la voie Regordane devint alors l’itinéraire le plus oriental du royaume conduisant au port de Saint-Gilles. Elle passe par la Haute-Loire (40 km), l'Ardèche, la Lozère (60 km) et le Gard (142 km). 2 : La Voie d’Aquitaine La Via Aquitania (ou Via Aquitana) était une voie romaine sans doute construite à partir de 14 ap. J.-C. pour relier Narbonne (capitale de la Gaule narbonnaise) à Toulouse et Bordeaux De la Porte Narbonnaise à Toulouse jusqu’à la limite de "la cité" à Bram, son tracé est jalonné de bornes milliaires : Toulouse la RN 113 Ramonville St Agne commune de Deyme Montgiscard Baziège Villenouvelle St Pierre d’Alzonne Castelnaudary Bram III : La Voie Herculéenne Lors de son dixième travail, une fois Géryon vaincu, Hercule ramena le troupeau d’Andalousie vers l’Argolide (= péninsule de la Grèce) par voie de mer. Faisant escale à l’embouchure du Rhône, il fut empêché d’aller plus loin par Bergion et Albion, deux fils de Neptune. Venant à son aide, son père Zeus fit pleuvoir sur les deux géants une pluie de pierres. Mais venant de tuer les enfants du dieu de la mer, Hercule préféra poursuivre son périple par voie de terre et se heurta bientôt au mur alors infranchissable des Alpes. C’est alors qu’il ouvrit, à grands coups de sa massue, la première route transalpine côtière. IV : La Via Julia Augusta C’était une importante voie romaine qui reliait Plaisance au Var, en longeant les côtes de la Ligurie et celles de la Côte d'Azur, en direction du Rhône. Cette voie reprenait, pour l'essentiel, un itinéraire existant mais son jalonnement par d'imposantes bornes, numérotées depuis Rome, en fait un des grands travaux de l'Empire naissant. La création de cette voie a entrainé la fondation de Cemenelum (colline de Nice), capitale de la province romaine des Alpes-Maritimes. V : La Via Agrippa Ce réseau rayonnait à partir de la nouvelle implantation stratégique romaine Lugdunum (=Lyon). Sous l’impulsion d’Auguste, Agrippa aménagea une voie proche du Rhône mais accrochée le plus possible au pied des collines. Cet axe passait par des points d’importance différente : Des villes : Arles, Avignon, Montélimar, Valence, Vienne, Lyon Des relais où l’on pouvait changer les équipages des voyageurs et des courriers. Cet axe fut complété par la Voie d'Antonin (sur la rive droite du Rhône) ou par la Voie des Helviens. LES VOIES NAVIGABLES : I : Le Canal d’Arles à Bouc Construit sur le tracé approximatif d'un canal gallo-romain, le canal d'Arles à Bouc est certainement un des plus célèbres au monde, grâce aux tableaux de Van Gogh. Le canal est aujourd'hui coupé en deux par les installations de Fos et comprend une partie amont d'environ 30 km (nommée "canal d'Arles à Fos") et une partie aval qui joint l'étang de Fos à Port-de-Bouc, fréquentée par de gros chalands. Un nouveau canal, nommé « Canal du Rhône à Fos », relie cette seconde partie au grand Rhône (à Barcarin). C'est sous le Consulat que le premier consul Bonaparte fit entreprendre les premiers travaux du canal d'Arles à Bouc. L'ouvrage fut construit pour assécher et assainir les marais de la région du pays d'Arles, éviter les embouchures du Rhône souvent impraticables, et assurer enfin les transports de marchandises vers Marseille et le port de Toulon. II : Le Canal de la Garonne Également nommé canal latéral, il a pour nom officiel « Canal latéral à la Garonne ». C'est e un canal français de petit gabarit datant du XIX siècle qui relie Toulouse à Castets-en-Dorthe (Gironde) près de Bordeaux. Long de 193 km, il est relié en amont au canal du Midi à Toulouse et possède aussi des liaisons avec : le Tarn (par le canal de Montech), la Baïse et le Lot Le canal est alimenté en eau par deux prises d'eau dans la Garonne : le canal de Brienne (à Toulouse) et la rigole de La boulbène (à Agen). Quatre-vingt-trois ponts franchissent le canal. Ils furent tous reconstruits en 1933 pour les adapter à la circulation moderne. III : Le Canal du Midi C’est un canal français qui relie la Garonne à la mer Méditerranée. D'abord nommé « canal royal en Languedoc », les révolutionnaires le rebaptisent en « canal du Midi » en 1789. C'est le commerce du blé qui motiva la construction du canal. Colbert autorisa le commencement des travaux par un édit royal d'octobre 1666. Sous la supervision de Pierre-Paul Riquet le chantier dura de 1666 à1681, pendant le règne de Louis XIV. Le défi était d'acheminer l'eau de la Montagne Noire jusqu'au seuil de Naurouze, le point le plus élevé du parcours. Le canal du Midi est l'un des plus anciens canaux d'Europe encore en fonctionnement. Depuis 1996, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. IV : Le Canal du Rhône à Sète C’est un canal français qui relie l'étang de Thau (à la hauteur de Sète) au Rhône (à Beaucaire).