Revue De Presse L'usure Du Temps D'alan Parker
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REVUE DE PRESSE L’USURE DU TEMPS D’ALAN PARKER SORTIE CINÉMA 23 DÉCEMBRE 2015 « Un film intimiste et passionnant» CHARLIE HEBDO «Il faut absolument voir ce film méconnu d’Alan Parker. Parce qu’il sonne juste, parce qu’il est subtil et qu’il est d’une puissance émotionnelle rare. » PARISCOPE « À mi-chemin entre du Cassavetes et du Bergman, un film haut en couleurs. » TOUTE LA CULTURE « La plus grande réussite d’Alan Parker : un drame aussi poignant et délicat que tourmenté.» ÀVOIR-ÀLIRE « Au sein d’une photographie raffinée, voir jouer ensemble d’aussi grands comédiens que Diane Keaton et Albert Finney est un plaisir qui ne se refuse pas. » DVD CLASSIK « Intensifié par la photographie de Michael Seresin, ce drame psychologique, superbement rythmé, alterne sans cesse entre légèreté et gravité » CINECHRONICLE « Le choc en retour est 35 ans plus tard toujours aussi implacable. » DIGITAL CINE TOUTELACULTURE.COM - par Yaël Hirsch (le 22/12/2015) [Réédition] L’usure du temps, l’enfer du couple par Alan Parker Ce mercredi 23 décembre 2015 ressort sur les écrans français L’usure du temps (Shoot the Moon, 1981), le film le plus personnel d’Alan Parker (Fame, Pink Floyd, Evita). L’Association Française des Cinémas d’Art et d’Essai (AFCAE) et Splendor Films proposent de redécouvrir ce film puissant sur la fin d’un couple. Note de la rédaction : ★★★★★ Faith (Diane Keaton, sublime) et George (Albert Finney) vivent dans une maison avec leurs quatre enfants. Il est écrivain, elle est au foyer. Les enfants souffrent de leurs violentes disputes. Il finit par quitter la maison pour s’installer avec une autre femme… N’édulcorant aucun aspect de la violence et la tristesse d’une union qui se termine, le film puise dans l’intime de son réalisateur et scénariste pour se focaliser très précisément sur l’impossibilité de vivre avec et sans celui ou celle qui est devenue trop proche et trop lointain(e). A mi-chemin entre du Cassavetes et du Bergman, ce film haut en couleurs et émotions n’oublie pas de montrer l’impact de la douleur et de la haine sur toute la famille. Rude mais indémodable. L’usure du temps (Shoot the Moon) d’Alan Parker, avec Diane Keaton et Albert Finney, USA, 1981, 2h04. Splendor films. Réédition le 23 décembre 2015. ÀVOIR-ÀLIRE.COM - par François Bonini (le 09/12/2015) Une œuvre atypique dans la carrière d’Alan Parker, mais sans doute sa plus grande réussite : un drame aussi poignant et délicat que tourmenté. L’argument : La rupture après 15 ans de mariage laisse le mari, la femme et leurs quatre enfants dévastés. lui se préoccupe de sa carrière et de sa maîtresse et elle des enfants. La jalousie et la rancune va bientôt les rapprocher... Notre avis : Alan Parker avait trois films à son actif, trois films originaux par leurs thèmes (Bugsy Malone, Midnight Express et Fame), dont deux gros succès publics, quand il aborda L’Usure du temps, en 1982 ; si le sujet est cette fois d’une banalité confondante (un couple divorce), c’est dans cette veine intimiste et plus personnelle qu’il trouve un accomplissement inattendu, loin du clinquant qui alourdit régulièrement sa mise en scène. On salue ici sa sobriété et sa délicatesse qui éloignent de tout pathos et excès lacrymal une histoire éminemment casse-gueule. S’appuyant sur un scénario et des dialogues solides, il parvient à faire de chaque séquence une portion de vie imprévisible, entre acceptation et refus, faux-semblant et violence. C’est là sa grande force : on ne sait jamais comment vont se terminer les multiples confrontations entre George et Faith ; ainsi quand le mari revient chercher ses livres, accompagné d’un policier, on s’attend à chaque instant à ce qu’un éclat survienne, mais les dialogues anodins, l’évocation d’un souvenir chargent cette scène d’une densité bien supérieure. À un autre moment au contraire, une visite pour un cadeau d’anniversaire se transforme en déchaînement de violence, qui se clôt sur le visage épouvanté de George à genoux. C’est dans cette hésitation que le film trouve son équilibre, prenant peu à peu une ampleur déchirante ; de même les séquences « creuses », que Parker prolonge jusqu’à l’émotion, témoignent d’un réel talent de suggestion ; Faith dans son bain, par exemple, qui fume et chantonne, et dont le chant s’étrangle en un sanglot ; ou de nombreuses scènes avec les filles, qui, en s’attachant au strict quotidien, jouent sur la suggestion et le non-dit. On pourrait multiplier l’énumération, remarquer la force inouïe de certains passages dramatiques comme la mort du père. À coup sûr, de grands moments de pur cinéma ponctuent cette Usure du temps. On pourra certes regretter que les personnages secondaires (l’amant et la maîtresse) soient à peine ébauchés, et plutôt maladroitement. Mais l’impression générale, qui reste à la fin du film, est celle d’une émotion, d’un ton constamment juste et pudique, qui transfigure un sujet banal pour en faire une réflexion généreuse sur le couple. Et, même si on s’y attendait, les deux comédiens principaux surprennent constamment par un jeu d’une finesse qui démultiplie le caractère poignant. Il faut enfin souligner la justesse du titre français, qui donne le ton général mélancolique et, parce que c’est rare, l’utilisation d’enfants qui ne sombre pas dans la mièvrerie ou la performance. Décidément, de la belle ouvrage. CINECHRONICLE - par Thierry Carteret (le 10/12/2015) ♥♥♥♥♥ Sorti la même année que l’excellent The Wall, L’usure du temps est bien sûr à des années-lumière de l’opéra rock flamboyant sur Pink Floyd. Alan Parker s’intéresse ici à décrire le lent mécanisme qui mène un couple d’Américains moyens, à priori sans histoire, à la séparation. Un sujet que le réalisateur britannique, derrière Midnight Express, Birdy, Fame ou encore Angel Heart, maîtrise parfaitement puisque c’est aussi sa propre expérience personnelle qu’il raconte à travers ce drame poignant. L’usure du temps est relativement passé inaperçu en 1982, en partie à cause du succès de The Wall et ce, malgré sa sélection en Compétition officielle au Festival de Cannes. Le distributeur Splendor Films redonne une seconde chance à cette œuvre intimiste, l’une des préférées du réalisateur de son propre aveu, en le ressortant en salles en version restaurée le 23 décembre. Bo Goldman (Vol au-dessus d’un Nid de Coucou, The Rose) signait là son premier scénario de cinéma, sous l’impulsion de Burt Lancaster. La star hollywoodienne a en effet rapidement repéré ses talents de dramaturge lors de leur rencontre sur Playhouse, série télévisée multi-récompensée que le scénariste a également produite. Après avoir circulé durant dix ans sur les tables de réflexion à Hollywood pour être finalement jugé infaisable, le scénario, titré initialement Switching avant d’être baptisé L’usure du temps, atterrit donc entre les mains d’Alan Parker. Cette histoire racontée par Goldman, récompensé par la Writers Guild of America en 1983, lui a été adressée par les cadres de la 20th Century Fox, décidés encore à prendre des risques suite au succès inattendu d’un « petit » space opera, Star Wars de George Lucas. Sur un rythme lent et aux accords mélancoliques du morceau au piano Don’t Blame Me, L’usure du temps déroule son action intimiste. Pourtant loin d’être nombriliste, ce drame amoureux se révèle très attachant grâce à la véracité et à la justesse des situations. Porté par les talents d’Albert Finney (Wolfen) et de Diane Keaton (Annie Hall), primés en 1983 par un BAFTA (pour Finney) et deux Golden Globes (pour Finney et Keaton), le récit nous fait suivre la désagrégation de ce couple, en proie aux rancœurs et aux frustrations accumulées. Alan Parker décrit une union en pleine dérive qui ne parvient pas à mettre le mot ‘fin’ à leur histoire. Constamment tourmentés entre présent et passé, ils passent leur temps à vouloir éviter l’inéluctable et la séparation définitive, en tentant de préserver la cellule familiale avec leurs quatre enfants, pris dans cette tempête. S’ils ne s’aiment plus, un lien de complicité les unit fortement encore. Cette dimension est magnifiquement exposée, notamment dans une belle séquence où Faith et George se retrouvent dans un restaurant, suite au procès de leur divorce, avant de refaire une dernière fois l’amour. Face à eux, dans le rôle des deux amants, Karen Allen (Les aventuriers de l’Arche perdue) incarne une jeune femme ambiguë et intéressée, et Peter Weller (Robocop), un amant macho et solide, à l’opposé de la délicatesse et la fragilité de son ainé et rival. Leur présence apporte une réflexion plus large sur le couple, mais aussi sur le temps, le désir et les corps usés par le sexe, les disputes, les concessions, les compromis et les mensonges. Intensifié par la photographie de Michael Seresin (LA PLANÈTE DES SINGES – L’AFFRONTEMENT – notre critique), ce drame psychologique alterne sans cesse entre légèreté et gravité via des séquences tantôt joyeuses, tantôt tristes. L’ensemble est superbement rythmé par des morceaux des Rolling Stones, de Bob Seeger et de The Eagles. Une expérience de cinéma cathartique pour Alan Parker qui, à l’égard de sa propre tragédie intime, tend un miroir à tout un chacun. DIGITAL CINE - Par Sandy Gillet (le 24/12/2015) L’USURE DU TEMPS : THE TREE OF LIFE On l’a peut-être trop vite oublié mais si Alan Parker fut rapidement érigé en chef de file d’une génération de cinéastes anglais venus de la pub tels que Ridley Scott ou encore Hugh Hudson, ses influences profondes de cinéma, il les doit plus à Ken Loach, réalisateur des cols bleus, dont le film de télévision Cathy Come Home (1966) fut pour lui comme un révélateur doublé d’un électrochoc.