– MINES DU PIC DE L’ESTELLE IRSP n°66221.1 Inventaire des Réseaux Spéciaux et Particuliers

Les mines de fer du Pic de l’Estelle (groupe de Batère)

Concessions de Las Indis, La Pinouse, Batère et Palalda

Code INSEE – Commune(s)

66003 – Amélie-les-Bains-Palalda 66009 – Arles-sur- 66018 – La Bastide 66060 – 66113 – 66183 – Saint-Marsal 66203 –

66221 – Valmanya Pyrénées-Orientales

N°RSU N° officiel Intitulé Ouverture Fermeture 66065.02N 680 000 – Gare > ARLES SUR TECH - Gare 1898 1940 AMELIE LES BAINS PALALDA - els Mener > AMELIE LES BAINS PALALDA - 66003.01M / ≥ 1904 ≤ 1914 Palalda 66018.01M / LA BASTIDE - Les Menerots Plan Incliné > LA BASTIDE - Les Menerots Mine ≥ 1914 ≤ 1933 66221.00M VALMANYA – Réseau de la mine de La Pinouse 1907 ≤ 1931 VALMANYA - Rapaloum Transbordement > MONTBOLO - Formentera 66221.01M / 1907 ≤ 1931 Transbordeur 66221.02M / VALMANYA - Rapaloum Bifurcation > VALMANYA - Roque Jalère Mine ≥ 1907 ≤ 1931 66060.01M CORSAVY – Aigues Blanques Mine > Batère Mines 1900 ≤ 1987 66060.TM1 TA CORSAVY - Batère Mines > ARLES SUR TECH - Gare 1900 ≤ 1987 MONTBOLO - Formentera Transbordeur > AMELIE LES BAINS PALALDA - 66113.TM1 1907 ≤ 1931 TA Gare 66221.TM1 TA VALMANYA - La Pinouse Mine > VALMANYA - Rapaloum Transbordement 1907 ≤ 1931

1800 1825 1850 1875 1900 1925 1950 1975 2000 2025

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IRSP – 9 octobre 2020 1

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VALMANYA LA BASTIDE Palalda Les Ménerots ST-MARSAL

66003.01M

Pic de l’Estelle La Pinouse 66221.01M TAULIS

Batère CORSAVY

MONTBOLO AMELIE 66113.TM1

66060.TM1

-

LES

-

BAINS

- PALALDA 66065.02N

Rapaloum Les Ménerots

66221.02M 66018.01M ARLES/TECH 66221.TM1 Roque-Jalère 66221.01M Ecartement Normal abandonné La Pinouse Ecartement Etroit abandonné Transbordeurs aériens Pic de l’Estelle Plan incliné

66221.00M

Batère 66060.01M

66060.TM1

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Les roches du massif du Canigou contiennent une quantité exceptionnellement élevée de minéraux riches en fer. Ces minerais sont principalement constitués d'oxydes (magnétite et hématite), d'hydroxydes (limonite) et de carbonates (sidérite). Les principaux gîtes se divisent en deux groupes principaux : le groupe de Prades1 et le groupe de Batère. Ce gisement, connu des Romains, fut exploité sporadiquement par les autorités espagnoles, puis françaises jusqu’à la réglementation des demandes de concessions. Au cours des années 1830-1840, les pentes du Pic de l’Estelle (Montagne de Batère) furent alors divisées en une multitude de petites concessions dont certaines ne dépassaient pas 10 hectares. En 1860, la plupart ont cessé d’être exploité en raison de la décadence des forges catalanes. Seules celles de Las Indis et de La Pinouse restèrent actives, mais avec une faible production2 consommée localement. L’exploitation intensive débute au changement de siècle, sous l’impulsion de deux exploitants qui mirent en service des moyens modernes d’évacuation du minerai. D’une production annuelle moyenne de 587 tonnes3 entre 1883 et 1890, on passe à une production annuelle moyenne de 144 450 tonnes de 1908 à 1912. Durant ces 5 années, 63% de la production provient de la concession de Las Indis, 24% de celle La Pinouse et 13% de celle de Palalda. Elle est principalement expédiée dans les usines du centre de la France et en Italie via Port-Vendres. En 1930, à l’aube de la suspension des travaux, la production tombe à moins de 29 300 tonnes4.

La Société des Mines de la Pinouse

Le 1er janvier 1905, sur le versant nord-ouest du Pic de l’Estelle, les frères VALENTIN rachètent après deux années d’affermage, la concession de La Pinouse à Jean PONS, maître de forges. Ils l’exploitent jusqu’en avril 1914 puis la rétrocèdent en août 1915, avec celle de Velmanya et de Palalda, à la Société des Mines de la Pinouse5 constituée le 4 mars de la même année. La concession de Palalda est renoncée en 1929. Le 17 mars 1931, les deux autres concessions sont cédées à la Société Anonyme de Batère qui ne conserve que celle de La Pinouse pour la mettre en sommeil. Son exploitation reprend en 1958 à l’aide d’un travers-banc creusé depuis Batère.

Concession6 Concessionnaire(s) Commune(s) Création de la société Observations M. NOELL et ayants Cédée à la SA de Batère le 17 mars 1931 La Pinouse & Sarrat-Magre droit de Mme NOELL, Travaux suspendus le 31 mars 1931 26 juillet 1844 - 71,71 ha Valmanya née SOLERA Reprise des travaux de 1958 à 1987 11 janvier 1877 – 102,71 ha M. PONS depuis Batère 5 octobre 1915 Inexploitée. Velmanya7 Valmanya MM. HELSON Cédée à la SA de Batère le 17 mars 1931 2 mai 1883 - 691 ha Société des Mines de Concession renoncée le 10 janvier 1933 La Pinouse Amélie-les- Palalda MM. VALENTIN frères Bains-Palalda Renoncée le 26 janvier 1929 6 avril 1906 - 290 ha et BELAVOINE Montbolo Reynès Concessions de la Société des Mines de La Pinouse.

1 Ce groupe comprend les concessions d’Escoums (voir fiche IRSP n°66123.1), d’-Nord et d’Escaro-sud (voir fiche IRSP n°66068.1), d’aytua (voir fiche IRSP n°66068.2), de (voir fiche IRSP n°66166.1), de Thorrent (voir fiche IRSP n°66166.2), de Vernet (Voir fiche IRSP n° 66222.1), de Saint-Vincent, de (voir fiche IRSP n°66222.2) et de & (voir fiche IRSP n°66204.1). 2 En 1868, la production du groupe de Batère s’élève à 1 650 tonnes, contre 30 000 tonnes pour les mines du groupe de Prades. Dix ans plus tard, la production tombe à 740 tonnes pour le groupe de Batère, contre 72 993 tonnes pour le groupe de Prades. 3 91% en provenance de la concession de Las Indis et 9% en provenance de celle de La Pinouse. 4 49% pour la concession de La Pinouse, 31% pour celle de Batère et 20% pour celle de Las Indis. 5 Cette société était une filiale des Etablissements de Messieurs SCHNEIDER & Cie. 6 Les noms indiqués correspondent à l’orthographe utilisé à la date de l’ordonnance. 7 L'administration française avait nommé officiellement la commune Velmanya, forme erronée qui a ensuite été corrigée en Valmanya. IRSP – 9 octobre 2020 3

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La Société Civile de Batère

Le 26 mai 1899, Joseph MONIN8, maître de forges à Arles-sur-Tech, est autorisé à réunir les concessions situées sur les versants sud et nord-est. Le 16 octobre 1908, il constitue avec la S.A. de Commentry-Fourchambault & Decazeville, la Société Civile de Batère. En 1916, des modifications s’opèrent pour finalement ne conserver que deux concessions : Las Indis au sud et Batère au nord-est.

Concession9 Concessionnaire(s) Commune(s) Fusions des concessions Las Indis & Roques Nègres M. de VOGUË Corsavy 1er avril 1830 - 40 ha Aigues-Blanques M. DELCROS-RODOR Corsavy 31 mars 1832 - 29 ha 9 mars 1916 Bigarrats & Boca Nègra MM. MALE & Cie Corsavy 31 mars 1832- 40 ha Concession de Del Pou M. NOEL Las Indis Corsavy 31 mars 1832- 18 ha Mme MARROT-DESCLAUX 630 ha Las-Coudeilles MM. MALE, FORT, Corsavy 31 mars 1832- 57 ha VILLASECA et NOGUER Société Civile de Fabrique de l’église Batère St-Pierre & Las Grilladas d’Arles Corsavy 31 mars 1832- 12 ha Mme FAVIERES, née ROS Bonade M. de GARCIAS Corsavy 31 mars 1832- 30 ha Dalt M. PONS Corsavy 31 mars 1832- 7 ha Las Canals Mlle SANT-GERMA-MALER Corsavy 31 mars 1832- 8,65 ha Mme FAVIERES, née ROS Inexploitées Bernardo M. VILLANOVA Corsavy 31 mars 1832- 9 ha La Droguère M. de GARCIAS Corsavy 31 mars 1832- 5 ha Villafranca Mme FAVIERES Valmanya 9 mars 1916 10 mars 1833 - 45 ha

Le Boulet M. PUJADE La Bastide Concession de Batère 2 janvier 1845 - 73,39 ha Travaux suspendus le 26 juin 1931 420 ha La Tour de Batère Concession renoncée le 11 avril 1933 M. PONS La Bastide 11 mai 1877 - 87,1 ha Société Civile de Batère M. Joseph MONIN Valmanya Batère 26 mai 1904 - 3 ha Concessions de la Société Civile de Batère

L’exploitation des mines de la concession de Las Indis cesse en juin 1921 pour reprendre temporairement de 1927 jusqu’au 26 juin 1931. En 1939, la déclaration de guerre pousse le gouvernement à rouvrir les mines. Des travaux de remise en état sont entrepris mais les inondations catastrophiques d’octobre 1940 détruisent une partie des installations, autant sur le carreau de Batère que dans la vallée. Le 18 juin 1987, la Sté d’Exploitation Sidérurgique de Decazeville et la S.A. de Batère déposent le bilan. L’exploitation de la dernière mine du Canigou s’arrête officiellement le 1er décembre 1987, mais pour liquider les stocks de minerai accumulés, la concession reste ouverte jusqu’en 1994 pour alimenter les hauts-fourneaux de Decazeville et de Fos-sur-Mer.

8 Monsieur Joseph MONIN est propriétaire des concessions de Las Indis & Roques-Nègres, Saint-Pierre & Las Grillades, Dalt et La Tour de Batère. Il est amodiataire depuis 1897, des concessions d’Aigues-Blanques, Bigarrats & Boca-Nègra, El Pou, Las Coudeilles, Las Canals, Villafranca et Le Boulet, appartenant à la Sté métallurgique du Périgord. 9 Les noms indiqués correspondent à l’orthographe utilisé à la date de l’ordonnance. IRSP – 9 octobre 2020 4

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Une exploitation intensive nécessite des moyens d’expédition appropriés. Or, les mines du groupe de Batère sont difficiles d’accès et pendant longtemps, le minerai dû être expédié à dos d’homme, d’âne ou de mulet sur des sentiers escarpés10, vers les forges de Corsavy, d’Arles-sur-Tech ou d’Amélie-les-Bains. La mise en service des premiers moyens modernes d’évacuation coïncida avec l’arrivée du chemin de fer à Arles.

Fermeture Fermeture Gare PK Ouverture Observations voyageurs marchandises 504,317 18/08/1889 23/05/1940 En service En octobre 1940, des inondations dévastatrices (Aiguat) 511,146 10/1940 - 03/04/1972 endommagent gravement le tronçon Amélie – Arles. Celui-ci Amélie-les-Bains 511,749 n’est pas reconstruit et le terminus de la ligne est établit à 26/06/1898 23/05/1940 17/10/1940 l’entrée du tunnel de la Civadera (ou tunnel d’Amélie). Le Arles-sur-Tech 515,015 minerai est acheminé par camion jusqu’à Céret. Bref historique des gares de Céret, Amélie-les-Bains et Arles-sur-Tech.

Pour la concession de Las Indis, un câble aérien fut construit entre Batère et la gare d’Arles. Les mines de la concession de La Pinouse furent reliées à la gare d’Amélie par deux câbles aériens et un chemin de fer à voie étroite de 12,6 km. Les mines de la concession de Batère, localisées aux Ménerots furent reliées à cette même voie ferrée par un petit plan incliné. Quant aux mines de la concession de Palalda, isolées des autres, on se limita à la mise en service de deux plans inclinés ; le minerai continuant le trajet jusqu’à la gare d’Amélie par charrois.

Les Ménerots La Pinouse

Batère

Palalda

Carte du Ministère des Travaux Publics – PRADES – 1899

Les « routes » du minerai. Les gares d’Arles-sur-Tech et d’Amélie-les Bains sont signalées par un rond rouge. Les forges catalanes de Corsavy et d’Arles-sur-Tech sont représentées par une cheminée.

10 Les travaux exécutés par le comte de VOGUË pour ouvrir le chemin de Grande Communication n°3 (actuelle D43) furent terminés vers 1876. IRSP – 9 octobre 2020 5

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Le site de Batère Les aménagements modernes furent réalisés entre 1897 et 1900 entre les niveaux 1462 et 1530 : construction d’un four de grillage du minerai (ci-contre), d’un câble aérien de 9 km (voir fiche n°66060.TM1), de logements pour 500 ouvriers, d’une cantine, de magasins d’approvisionnement, etc. La mise en service du transporteur aérien fut retardée par le cyclone du 8 janvier 1900 qui arracha le câble et abattit des pylônes.

D’autres aménagements furent réalisés au début des années 1950 : auberge-bar, logements pour les mineurs et leur famille (aujourd’hui Refuge de Batère), école, …

En 1915, l’alimentation en charbon du four d’origine entraînant des frais de transport trop élevés, deux fours sont mis en service à Arles-sut-Tech. C’est a priori durant cette période que la station de départ du câble fut déplacée du niveau 1530 au niveau 1462.

Four de grillage

Quartiers arabe, espagnol, italien et polonais, cantine,… Gendarmerie

Ancien puits, trémies ❶ Ecole Gare de départ initiale

Auberge-bar et

Puits, bureaux, infirmerie, douches, ❷ logements familles

bureaux, ateliers, ventilateurs … Deuxième gare de départ

Extrait du cadastre de Corsavy

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Four de grillage

Vue générale

Même si quelques voies apparaissent sur les Las Indis cartes postales anciennes, nous n’avons pas pu retracer le réseau de surface. L’exploitation du secteur de Roques-Nègres, à environ 500 m au nord, s’effectuant à cette époque à ciel ouvert, il est très probable qu’existait une liaison 66060.01M ferroviaire avec le carreau des mines de Batère. Cette voie devait sans doute aussi Roques-Nègres desservir les travaux de Las Indis.

Ci-contre, sur la vue aérienne de 1962, le site de Roques-Nègres, avec une trace très nette que qui est sans doute l'ancienne plateforme ferroviaire. Four de grillage

Vue aérienne IGN - 1962

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Liaison souterraine avec La Pinouse

En 1958, un travers-banc est achevé (tirets rouges ci-dessous) afin de reprendre depuis Batère, l’exploitation du gîte de La Pinouse, abandonné depuis 1931.

Le transporteur aérien est rénové dans les années 1960 et une nouvelle gare souterraine ❸ est créée en contrebas du Pont Abri, au niveau 1253.

Ci-dessous, un petit réseau de surface est visible au Pont La Pinouse Abri en 1962. La nouvelle gare est sur le point d’être mise en service, avec un chargement automatique des bennes, système alors unique en France. Las Canals La Droguère

Boca Nègra

Las Indis El Pou Les Roques- Nègres

Pont Abri ❸ Vue aérienne IGN - 1962

Petite Usine

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Site de La Pinouse Les mines furent autrefois le domaine de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa (). Le carreau des mines de La Pinouse est aménagé durant les années 1904-1906, époque où les frères VALENTIN en prennent possession. Des logements11, des bureaux, des magasins sont construits, ainsi que des trémies d’une capacité de 3 500 t et de la gare de départ du câble aérien permettant de rejoindre le site de Rapaloum (voir fiche n°66221.TM1).

Voie ferrée Trémies 66221.01M Gare de départ du câble aérien

Vue générale du site de La Pinouse et l’entrée de la mine Comme pour les mines de Batère, nous n’avons Trémie pas pu retracer l’intégralité du réseau de Gare de départ surface. Néanmoins, la vue aérienne de 1942 et du câble aérien les documents publiés par le BRGM permettent Galerie 0 de deviner l’existence d’un plan incliné (ci-contre en violet, flèche dans le sens de la montée ; ci-dessous, pointé par la flèche rouge) desservant les chantiers situés vers 1500 m d’altitude. 66221.00M

 vue aérienne IGN - 1942

11 Dans les années 1880-1890, la mine occupe moins d’une dizaine de mineurs par an. En 1906, ils sont 130. IRSP – 9 octobre 2020 9

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Site de Rapaloum A la station d’arrivée du câble aérien de Rapaloum, le minerai était déversé dans une trémie, au bas de laquelle il était chargé dans les wagonnets. De là, la voie traversait un court tunnel (voir ITFF n°66221.1) afin d’accéder à la « gare » ferroviaire.

Le site de Rapaloum était également le point de jonction d’une autre voie ferrée en provenance du ravin de Roque Jalère (Roca Gelera ou Roca Jaléra). Cette voie débouchait à la gare ferroviaire après avoir traversé un autre tunnel (voir ITFF n°66221.2). En 1908, on a commencé l’installation d’une usine électrique, nécessaire au percement d’une galerie au fond du ravin. On peut donc supposer que cette voie ferrée fut posée en même temps ou peu de temps après la voie principale mise en service en août 1907.

De la station de Rapaloum, la voie ferrée (voir itinéraire dans la fiche RANDO n°66221.a) acheminait le minerai sur 12 km

La Roque Jalère Trémie jusqu’à celle du second câble aérien, à Formentère, sur la commune de Montbolo (voir fiche n°66113.TM1).

Gare d’arrivée du câble aérien

Trémie

Tunnels

Voie ferrée

La gare de Rapaloum et le train de la Pinouse.

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Reportage photo ici (cliquer sur les liens) :

01 - Ancienne voie minière de Rapaloum à Formentera : de la mine de Roque Jalère à la gare de Rapaloum 02 - Ancienne voie minière de Rapaloum à Formentera : de la gare de Rapaloum à la gare des Ménerots 03 - Ancienne voie minière de Rapaloum à Formentera : de la gare de Menerots à la caseta de Saint-Marsal 04 - Ancienne voie minière de Rapaloum à Formentera : de la caseta de Saint-Marsal à la gare de Formentere

Mines des Ménerots La voie ferrée appartenant à la Société des mines de La Pinouse, rencontrait à mi-chemin, les trémies de la mine des Ménerots (ou Manerots) appartenant à la Société Civile de Batère.

Cette mine était située à l’altitude de 1000 m et les ↑ La Pinouse trémies 200 m plus haut. Cette différence de niveau nécessita la construction d’un plan incliné à contrepoids hydraulique (appelé à l’époque « balance hydraulique »). Les travaux débutent en 1913, avec également la construction d’un four à griller. Les archives consultées n’indiquent pas si la mise en service eut lieu en 1914.

Le cadastre indique toujours l’emplacement du plan incliné qui passait au-dessus de la voie ferrée (voir fiche IPVD n°66018.01A). ↓ Amélie-les-Bains

Extrait du cadastre de La Bastide En 1913, un décalottage est en cours pour une exploitation à ciel ouvert, en parallèle de l’exploitation souterraine. Les travaux sont suspendus le 26 juin 1931 et ne reprendront pas.

Vue aérienne IGN – 1942

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La concession de Palalda, propriété de la société des Mines de La Pinouse, était isolée des autres concessions et ne pouvait bénéficier des moyens de transport mis en service pour les autres mines. Les premières recherches datent de 1901. On exploita en minières à ciel ouvert à partir de 1904, puis en galerie. Le carreau de la mine était situé à El Mener, sur les hauteurs de l’ancienne commune de Palalda12. Le minerai était déversé dans trois trémies reliées par deux plans inclinés en enfilade de 242 et 250 m, puis acheminé par charroies jusqu’à la gare d’Amélie-les-Bains. L’exploitation aurait cessé en 1914.

En 1942, la trace des plans inclinés (flèches dans le sens de la El Mener montée) est clairement visible sur les vues aériennes. Aujourd’hui, il n’existe plus aucune trace sur le quart haut. Des vestiges subsistent à la jonction des deux plans inclinés.

Palalda

Vue aérienne IGN - 1942

12 La commune est rattachée à celle d’Amélie-les-Bains depuis le 1er novembre 1942. IRSP – 9 octobre 2020 12