Missa Solemnis, Beethoven
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André Larquié président Brigitte Marger directeur général C’est la deuxième fois que la cité de la musique et le Conservatoire de Paris invitent l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne pour une résidence de quinze jours, cette année placée sous la direction artistique de Sir Colin Davis. Cet orchestre se compose de 140 jeunes musiciens sélectionnés parmi plus de 4000 candidats âgés de 14 à 23 ans dans les quinze pays de l’Union européenne. Fondée par Joy et Lionel Bryer avec pour premier directeur musical Claudio Abbado, la formation a reçu le parrainage officiel de la Commission européenne le 22 avril 1976 et a travaillé depuis avec les plus grands chefs (Daniel Barenboim, Leonard Bernstein, James Conlon, Carlo Maria Giulini, Bernard Haitink, Herbert von Karajan, Zubin Mehta, George Prêtre, Kurt Sanderling…). Ce concert est diffusé en direct sur grand écran sur le parvis de la cité de la musique pour permettre à plusieurs milliers de personnes de venir écouter ce chef-d’œuvre de la musique romantique. Ceux qui n’auront pu partager cet événement auront enfin la possibilité de suivre l’enregistrement de ce concert sur France Musique le 6 août à 20h et sur France 2 le 29 août aux alentours de minuit. samedi 31 juillet - 22h salle des concerts Ludwig van Beethoven Missa Solemnis op 123 durée : 85 minutes Kyrie (assai sostenuto), Gloria (allegro vivace), Credo (alle- gro ma non troppo), Sanctus (adagio), Agnus Dei (adagio) Sir Colin Davis, direction Orchestre des Jeunes de l’Union Européenne Alison Buchanan, soprano Sara Mingardo, contralto Kenneth Tarver, ténor Stephen Milling, basse London Symphony Chorus Stephen Westrop, chef de chœur professeurs : Lutz Köhler, directeur des études, chef assistant Eckart Hübner, bois Jeff Bryant, cor John Miller, trompette Peter Gane, trombone-tuba Rainer Seegers, percussions Fabrice Pierre, harpe Ulrich Edelmann, violon I Aleksandar Pavlovic, violon II Hartmut Rohde, alto David Strange, violoncelle Peter Pühn, contrebasse concert sans entracte répétition publique de ce programme le jeudi 29 juillet à 10h résidence de l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne Kyrie Kyrie Kyrie eleison ! Seigneur, ayez pitié ! Christe eleison ! Christ, ayez pitié ! Kyrie eleison ! Seigneur, ayez pitié ! Gloria Gloria Gloria in excelsis Deo. Gloire à Dieu au plus haut des cieux, Et in terra pax hominibus bonae voluntatis. et paix sur la terre aux hommes de bonne Laudamus te. Benedicimus te. volonté. Adoramus te. Glorificamus te. Nous Vous louons, nous Vous bénissons, nous Vous adorons, nous Vous glorifions. Gratias agimus tibi propter magnam glo- Nous Vous rendons grâce pour Votre gloire riam tuam. immense. Domine Deus, Rex cœlestis, Deus Pater Seigneur Dieu, Roi des cieux, Dieu Père Omnipotens. tout-puissant ! Seigneur, Fils unique de Dieu, Jésus-Christ, Domine Fili unigenite Jesu Christe. Très-Haut ! Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, Fils du Père ! Domine Deus, Agnus Dei, Filius Patris. Vous qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous. Qui tollis peccata mundi, miserere nobis. Vous qui effacez les péchés du monde, Qui tollis peccata mundi, suscipe depre- recevez notre prière. cationem nostram. Vous qui siégez à la droite du Père, Qui sedes ad dexteram Patris, miserere ayez pitié de nous. nobis. Car vous êtes le seul Saint ; Quoniam tu solus sanctus, le seul Seigneur ; tu solus Dominus, le seul Très-Haut. Jésus-Christ. tu solus Altissimus. Jesu Christe. Avec le Saint-Esprit dans la gloire Cum Sancto Spiritu, in gloria Dei Patris. de Dieu le Père. Amen. Ainsi soit-il. Credo Credo Credo in unum Deum, Je crois en un seul Dieu, Patrem omnipotentem, le Père tout-Puissant, factorem cœli et terrae, visibilium créateur du ciel et de la terre, de tout omnium, et invisibilium. l’univers visible et invisible. Et in unum Dominum, Jesum Christum, Et en un seul Seigneur, Jésus-Christ, Filium Dei unigenitum. Et ex Patre Fils unique de Dieu, né du Père avant tous natum ante omnia saecula. les siècles. Deum de Deo, lumen de lumine, Deum Dieu né de Dieu. Lumière née de la verum de Deo vero. Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engen- Genitum non factum, consubstantialem dré, non créé, consubstantiel au Père, par Patri : per quem omnia facta sunt. qui tout a été fait ; Qui propter nos homines, et propter nos- qui pour nous autres hommes et pour tram salutem descendit de cœlis. notre salut, est descendu des cieux. Et incarnatus est de Spiritu Sancto, Qui s’est incarné par l’opération du Saint- notes de programme | 5 résidence de l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne ex Maria virgine : et homo factus est. Esprit dans le sein de la Vierge Marie et s’est fait homme. Crucifixus etiam pro nobis, Il a aussi été crucifié, pour nous, sub Pontio Pilato passus et sepultus est. sous Ponce Pilate ; il a souffert et a été mis au tombeau. Et resurrexit tertia die, Et il est ressuscité le troisième jour secundum scripturas suivant les Ecritures ; et ascendit in cœlum, il est monté au ciel et il est assis à la droite sedet ad dexteram Patris, de Dieu le Père. et iterum venturus est cum gloria, Et il reviendra dans sa gloire judicare vivos et mortuos, cujus regni non pour juger les vivants et les morts ; erit finis. et son règne n’aura pas de fin. Et in Spiritum Sanctum, Et au Saint-Esprit, qui est le Seigneur qui Dominum et vivificantem, donne la vie ; qui ex Patre Filioque procedit, qui procède du Père et du Fils. qui cum Patre et Filio simul adoratur et Qui, conjointement avec le Père et le Fils, conglorificatur, est adoré et glorifié ; qui locutus est per prophetas. qui a parlé par les Prophètes. Et unam sanctam catholicam et apostoli- Et à l’Eglise, une, sainte, catholique et cam ecclesiam. apostolique, je reconnais un seul baptême Confiteor unum baptisma in remissionem pour la rémission des péchés. peccatorum. Et exspecto resurrectionem mortuorum et Et j’attends la résurrection des morts, et la vitam venturi saeculi. vie des siècles à venir. Amen. Amen. Sanctus Sanctus Sanctus, Sanctus, Sanctus Saint, saint, saint est le Seigneur, Dominus Deus Sabaoth. Dieu des armées. Pleni sunt cœli et terra gloria ejus. Les cieux et la terre sont remplis de sa gloire. Hosanna in excelsis. Hosanna au plus haut des cieux ! Benedictus qui venit Béni soit celui qui vient in nomine Domini. au nom du Seigneur ! Hosanna in excelsis. Hosanna au plus haut des cieux ! Agnus Dei Agnus Dei Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés miserere nobis. (bis) du monde, aie pitié de nous. (bis) Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, Agneau de Dieu, qui enlèves les péchés dona nobis pacem. du monde, donne-nous la paix. 6| cité de la musique résidence de l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne Ludwig van Beethoven Avec la Neuvième symphonie, la Missa Solemnis est Missa Solemnis op 123 l’édifice musical le plus grandiose de Ludwig van Beethoven, une œuvre qui échappe pour une large part à sa fonction liturgique. Comme le notait déjà Vincent d’Indy : « Cet art admirable ne serait sûre- ment pas à sa place dans l’église ». Serait-ce que l’amour de l’humanité se serait substitué à l’adora- tion de Dieu et la salle de concert au temple ? L’ancienne et la nouvelle Dans un article de juillet 1814, E.T.A. Hoffmann s’in- musique d’église terrogeait sur l’« Ancienne et la nouvelle musique d’église » : « Aucun art, plus que la musique, ne jaillit si purement des profondeurs spirituelles de l’homme, aucun ne demande de moyens plus exclusivement intellectuels, plus éthérés. Les sons traduisent distinc- tement la prescience des forces sublimes et saintes, de l’esprit qui fait jaillir l’étincelle de la vie dans la nature entière ; la musique, le chant, expriment ainsi la pléni- tude suprême de l’existence : elle est hymne au Créateur. L’essence même de la musique fait donc d’elle, comme nous venons de le dire, un culte reli- gieux, et il ne faut pas chercher son origine ailleurs que dans la religion, à l’église. Mais, ajoute Hoffmann, pour- suivant sa marche irrésistible et triomphante, elle répan- dit sur l’humanité ses trésors inépuisables : le monde profane lui-même put alors, avec une joie puérile, se parer de l’éclat dont elle illuminait désormais la vie. » Joseph d’Ortigue en 1833, dans un article de la France catholique, s’appuyant sur l’analyse du génie beetho- vénien par Hoffmann, pouvait préciser : « Pour bien comprendre ce que nous avons à dire de la musique instrumentale de Beethoven, il ne faut pas perdre de vue […] que l’inspiration religieuse ne vit plus d’une exis- tence sociale ; que la musique dramatique, matérielle, mondaine, a absorbé celle-même qui portait le nom de musique sacrée ; que les deux inspirations, celle qui vient du ciel et celle qui vient de la terre, ont passé du sanctuaire et du théâtre dans la symphonie, et qu’enfin, libre de toutes entraves, dégagé des liens de l’école, l’artiste proclame l’émancipation de l’art, en notes de programme | 7 résidence de l’Orchestre des jeunes de l’Union européenne raconte lui-même les traditions, et annonce son avenir. Tout à la fois poète, historien, prophète, Beethoven fait entendre dans son orchestre des chœurs d’anges, la voix de l’orgue, les accents de la nature. » La genèse de l’œuvre Lorsque Czerny eut terminé en 1810 la transcription piano-chant de la partition de Léonore, il écrivit : « Finis, mit Gottes Hülfe » (avec l’aide de Dieu), et Beethoven, d’un trait vigoureux, ajouta : « Mensch, hilf dir selbst » (Homme aide-toi toi-même).