CONCOURS EXTERNE DE SECRETAIRE ADMINISTRATIF DE L’INTERIEUR ET DE L’OUTRE-MER - SESSION 2012 -

Epreuve n°2

Série de six à neuf questions à réponse courte portant, au choix du candidat exprimé lors de l’inscription au concours, sur l’une des options suivantes : - Gestion des ressources humaines dans les organisations, - Comptabilité et finance, - Problèmes économiques et sociaux, - Enjeux de la contemporaine et l’Union européenne.

Pour chaque option, le questionnaire à réponse courte comporte des questions communes et des questions propres à l’option choisie. A partir d’un ou plusieurs documents, les questions communes portent sur des connaissances générales permettant d’évaluer l’ouverture au monde, l’intérêt porté aux politiques publiques, aux valeurs du service public et permettant de tester la capacité de raisonnement. Pour la partie optionnelle, chaque question est accompagnée d’un ou plusieurs documents en rapport avec la question posée. Un même texte peut servir de support à plusieurs questions. Le dossier documentaire pour l’ensemble des questions ne peut excéder dix pages au total.

(Durée : 3 heures) (Coefficient 2, dont coefficient 1 pour les questions communes et de capacité de raisonnement et coefficient 1 pour les questions relatives à l’option)

Option : Enjeux de la France contemporaine et l’Union européenne

Le dossier documentaire comporte 9 pages.

IMPORTANT

IL EST RAPPELE AUX CANDIDATS QU’AUCUN SIGNE DISTINCTIF NE DOIT APPARAITRE NI SUR LA COPIE NI SUR LES INTERCALAIRES.

QUESTIONS

PARTIE 1 : questions communes

Question n°1 Quel est l’impact de l’augmentation du chômage ? (2,5 points)

Document n°1 : extrait de l’article « Le chômage atteint un nouveau record en octobre », Le Monde du 28/11/2011. Pages 1 & 2

« Combattre le chômage sans fatalisme ni tabous », Le Monde, Editorial du 27/12/2011.

Question n°2 Qu’est-ce que la taxe Tobin ? A quoi sert-elle ? (2,5 points)

Document n°2 : extrait de l’article « Taxe Tobin : Cinq questions Page 3 à résoudre pour la mettre en place », Lemonde.fr, article de Laurine MOREAU du 13/01/2012.

Question n°3 A quelles élections les électeurs français établis hors de (1 point) France peuvent-ils participer, et sous quelles conditions ? Qui pourront-ils élire en 2012 ?

Document n°3 : « Vote à l’étranger », Page 4 www.service-public.fr.

PARTIE 2 : questions pour « Enjeux de la France contemporaine et l’Union européenne »

Question n°4 Y a-t-il une place pour le « tourisme durable » ? (2.5 points) Quelle(s) forme(s) peut-il avoir ?

Document n°4 : « Tourisme et développement durable » extrait Page 5 de « Le tourisme en France », édition 2008.

Question n°5 Quelles sont les conséquences de l’augmentation de (2 points) l’espérance de vie sur les sociétés occidentales ?

Document n°5 : Article « Espérance de vie, une croissance Pages 5 et 6 éternelle ? », Le Monde.fr du 16/12/2010.

Question n°6 Quels sont les atouts et inconvénients liés à la création d’une (2.5 points) ligne TGV pour le territoire concerné par son passage ?

Document n°6 : Article « Faillite à grande vitesse, 30 ans de TGV », propos recueillis par Nathalie ARENSONAS pour Page 6 Mobilicités.

Question n°7 Quel a été le vote des électeurs croates pour rejoindre l’UE ? (2 points) Quelles sont les conséquences de ce référendum ?

Document n°7 : Déclaration d’Alain Juppé et de Jean Leonetti, « Croatie – Référendum sur l’adhésion à l’Union européenne » Page 7 en date du 23 janvier 2012. Source : diplomatie.gouv.fr

Question n°8 Quel est le statut de l’Algérie à l’issue des accords d’Evian ? (2 points)

Document n°8 : Extrait de Jacques Dalloz, « Textes sur la décolonisation », PUF, Paris, 1989. Page 8

Question n°9 a - Quels sont les objectifs du Fonds social européen (FSE)? (3 points)

b - Cas pratique Imaginez un projet pouvant être financé par le FSE : porteur du projet, public visé par le projet, conséquences concrètes du projet.

Document n° 9 Site officiel du Fonds social européen en France http://www.fse.gouv.fr/qu-est-ce-que-le-fse/le-fse-en-quelques- Page 9 mots/presentation-generale-du-fse-en/article/presentation-generale-du-fse.

Le Monde. | 28.11.11 | Document N°1

Le chômage atteint un nouveau record en octobre

Le nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité (catégorie A) a atteint 2 814 900 à la fin du mois d'octobre, a annoncé le ministère du travail, lundi 28 novembre. Ce chiffre est en hausse de 1,2 % par rapport à fin septembre, soit 34 400 inscrits en plus à Pôle emploi. Sur un an, la hausse est de 4,9 %. Il faut remonter à décembre 1999 pour trouver un nombre de chômeurs de catégorie A supérieur (2 823 400).

En ajoutant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi est en progression de 0,4 %, soit 17 200 personnes de plus en un mois, pour atteindre 4 193 000. En rythme annuel, la hausse pour ces trois catégories confondues s'inscrit à 5,2 %.

Cette annonce ne constitue pas une surprise. Un peu plus tôt lundi, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait estimé que les perspectives des créations d'emplois en France s'étaient "dégradées", avec un taux de chômage qui devrait passer la barre des 10 %, à 10,4 % fin 2012, avant de se stabiliser en 2013.

Dès dimanche soir, le ministre du travail, , avait annoncé que les chiffres de demandeurs d'emploi ne seraient "pas bons". "Chacun sait qu'ils ne peuvent pas être bons à cause d'une crise dont on ne sort pas encore et qui parfois même sur le terrain s'intensifie", avait affirmé le ministre. "Tant que la situation économique ne s'améliorera pas, je ne vois pas comment les chiffres de l'emploi pourront réellement s'améliorer", a-t-il dit.

(…)

Editorial |Le Monde| 27.12.11 |

Combattre le chômage sans fatalisme ni tabous

Les conséquences de la crise économique sont, hélas !, implacables. Chaque jour depuis trois mois, la France compte un millier de chômeurs supplémentaires. En un an, quelles que soient les catégories retenues, le chômage a progressé de plus de 5 %. Selon les derniers chiffres, l'on comptait, en novembre, 2 844 800 demandeurs d'emploi, soit le plus mauvais résultat depuis douze ans.

Pour la France entière, départements d'outre-mer compris, deux seuils symboliques ont été franchis : plus de 3 millions de chômeurs de catégorie A et plus de 5 millions d'inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues. La dégradation est encore plus forte pour les plus de 50 ans (+ 15 %), pour les femmes (+ 7 %) et pour les chômeurs de longue durée (+ 7 %).

L'espoir exprimé par de ramener le chômage sous le seuil de 9 % de la population active avant la fin de son mandat ne se réalisera donc pas. Avec la récession annoncée, c'est au contraire la barre des 10 % qui sera franchie en 2012 contre à peine 6 % en Allemagne.

1

Le chef de l'Etat ne pouvait imaginer pire contexte pour briguer un second mandat. Il a été d'autant mieux avisé, le 1er décembre à Toulon, d'inviter les partenaires sociaux à un sommet sur l'emploi, le 18 janvier, afin que "chacun puisse apporter des solutions, faire des propositions". "La crise ne doit pas nous faire baisser les bras", avait ajouté M. Sarkozy. Mieux vaut tard que jamais. Mais c'est bien tard, et pour deux raisons qui ne permettent guère d'espérer des miracles de ce prochain rendez-vous.

La première tient à l'état des relations entre l'Elysée et les centrales syndicales. Nicolas Sarkozy avait pourtant marqué des points au début de son mandat. En 2007, il avait négocié avec pragmatisme la loi sur le service minimum dans les transports, puis la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il avait ensuite eu le courage de réformer les règles archaïques de la représentativité, afin de rendre les syndicats plus légitimes et de faire progresser la démocratie sociale. Mais, depuis deux ans, la réforme des retraites menée au pas de charge, sans réelle concertation, a installé un climat de défiance qu'il sera bien difficile de dissiper à trois mois de l'élection présidentielle.

La seconde raison est plus profonde : le chômage de masse qui gangrène la société française signe l'échec des politiques de l'emploi menées par la gauche et par la droite depuis quarante ans. Or, au-delà de l'amortisseur des emplois aidés, autrefois brocardé par M. Sarkozy et aujourd'hui réactivé, bien des pistes méritent d'être explorées : de l'élargissement du chômage partiel (à l'Allemande) à la "flexisécurité" (à la scandinave), de la "sécurité sociale professionnelle" prônée par la CGT et la CFDT au "contrat de génération" préconisé par M. Hollande ou à l'allégement des charges sociales sur le travail souhaité par le patronat.

A défaut d'amorcer la décrue du chômage, souhaitons au moins que le sommet de janvier, puis la campagne électorale permettent d'affronter le problème sans fatalisme, ni tabous.

2 Document N°2

Le Monde.fr | 13.01.11 |

Taxe Tobin : cinq questions à résoudre pour la mettre en place

Le 9 janvier, le Président de la République a réaffirmé sa volonté de voir la France "montrer l'exemple" en mettant en œuvre, le cas échéant avant ses partenaires européens, une taxation des transactions financières inspirée du modèle défini par l'économiste James Tobin au début des années 1970. En parallèle, la Commission européenne fait progresser un projet de directive. Côté français, comme l'a rappelé la ministre du budget et porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, "rien n'est décidé d'avance" : les modalités d'application d'un tel prélèvement doivent être précisées à la fin janvier. En attendant, pour espérer mettre en place concrètement une taxe Tobin, plusieurs questions se posent. Les transactions financières : lesquelles faut-il taxer ? La création de cette nouvelle taxe suppose que soit défini, dans un premier temps, ce qu'on entend par "transactions financières". Plusieurs philosophies s'opposent : dans la logique de l'Américain Tobin, la taxe devait avant tout frapper les transactions sur les devises, puisqu'elle visait à limiter les fluctuations des taux de change, qui sont les cours auxquels s'échangent les monnaies. La Commission européenne a toutefois une approche différente dans sa proposition de directive de septembre 2011, dont elle espère une mise en œuvre à l'horizon 2014 : elle propose une taxe qui ne concernerait pas le marché des changes. Quant à la France, elle pourrait difficilement se doter seule d'une taxe sur les transactions sur les devises, sa monnaie étant l'euro : son entrée en vigueur nécessiterait l'accord des autres Etats européens. En revanche, la France pourrait opter pour une taxe ayant une autre assiette : les transactions boursières, auxquelles Keynes envisageait dès 1936 d'appliquer un prélèvement qui permettrait "d'atténuer […] la prédominance de la spéculation sur l'entreprise". C'est le choix fait par la Commission européenne : taxer les achats d'actions et d'obligations, ainsi que les produits dérivés. L'imposition frapperait alors les titres émis par les entreprises pour se financer, qu'il s'agisse de titres de propriété (actions) ou de dette (obligations), ainsi que les contrats dits "dérivés" appelés ainsi parce qu'ils portent sur des actifs "sous-jacents", comme les matières premières par exemple, et font un pari sur l'évolution de leur cours. La France, elle, n'exclut pas de s'orienter d'abord vers une taxe applicable aux seuls achats d'actions, à l'instar du droit de timbre britannique. Elle renouerait alors avec une logique proche de celle de "l'impôt de Bourse", en vigueur à Paris jusqu'en 2008, avant d'étendre éventuellement le périmètre de la taxe à d'autres actifs financiers. (...) Laurine MOREAU

3 Document N°3 www.service-public.fr

Vote à l'étranger

Si vous êtes inscrit sur la liste électorale consulaire, vous pouvez, pour certaines élections, voter dans un bureau de vote ouvert dans votre pays de résidence. Élections concernées La possibilité de voter dans un bureau de vote d'un consulat ou d'une ambassade est ouverte pour les élections n'ayant pas le caractère d'élection locale. Tableau relatif aux votes des Français établis hors de France

Élections Peut-on voter à l'étranger ?

Assemblée des Français de l'étranger Oui, en se déplaçant au bureau de vote.

Européennes Oui, en se déplaçant au bureau de vote.

Présidentielle Oui, en se déplaçant au bureau de vote.

Oui, soit en se déplaçant au bureau de vote, soit par Législatives correspondance, soit par voie électronique.

Référendum Oui, en se déplaçant au bureau de vote.

Municipales Non

Cantonales (remplacées en 2014 par Non l'élection des conseillers territoriaux)

Régionales (remplacées en 2014 par Non l'élection des conseillers territoriaux)

Inscription sur la liste électorale consulaire Si vous êtes inscrit au registre des Français établis hors de France de la circonscription consulaire, vous êtes automatiquement inscrit sur la liste électorale consulaire, sauf opposition de votre part. Si vous n'êtes pas inscrit à ce registre, vous pouvez demander votre inscription sur la liste électorale consulaire auprès de votre ambassade ou de votre consulat. Si vous décidez de voter à l'étranger pour les présidentielles, les législatives et les référendums, ce choix est indiqué sur la liste électorale et votre droit de vote en France ne peut plus s'exercer (ni personnellement, ni par procuration) tant que votre nom apparaît sur la liste électorale consulaire.

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Document N° 4 Tourisme et développement durable

Le tourisme mondial a augmenté d’environ 25% depuis dix ans. Il représente près de 10% de l’activité économique mondiale et figure parmi les principaux secteurs créateurs d’emplois. Toutefois, il a un impact important sur l’environnement et sur le bien-être des populations locales. Depuis quelques années, le concept de développement durable s’est imposé, y compris dans le secteur du tourisme.

En dehors de toute régulation, le triplement des arrivées de touristes internationaux prévu entre 1990 et 2020 par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) entraînera une aggravation des pressions sur les espaces naturels, un accroissement des pollutions, ainsi que des conflits d’usage sur les ressources en eau et en énergie. Dans ce contexte, la démarche de tourisme durable permet de répondre à ces enjeux, puisqu’elle inclut toute forme de développement touristique qui respecte, préserve et met en valeur à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales d’un territoire. Le tourisme durable suppose une gestion intégrée de ces ressources et s’inscrit dans une dynamique qui articule des modes de production et de consommation durable, tout en offrant aux populations qui vivent, travaillent ou séjournent sur ce territoire, des avantages socio-économiques équitablement répartis.

Deux programmes internationaux encouragent le passage à des modes de production et de consommation durables, sobres et non polluants, propres à promouvoir le développement économique et social, dans les limites de la capacité de charge des écosystèmes globaux et locaux : le plan d’action de Johannesburg adopté au sommet mondial pour le développement durable en 2002 et le processus de Marrakech, démarré en 2003, qui approfondit ce plan sur sept thèmes, dont celui du tourisme durable, en coopération avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’OMT, l’OCDE, le CNUCED et l’Unesco. La France préside depuis 2006 un groupe de travail international sur le tourisme durable rassemblant une quinzaine de pays, l’Union européenne, les professionnels du secteur et des organisations non gouvernementales. Quatre priorités de travail ont été définies : - la sensibilisation aux liens entre tourisme et changement climatique ; - les actions de prévention des impacts du tourisme sur l’environnement et la biodiversité ; - la conservation et la valorisation du patrimoine naturel et culturel ; - le tourisme durable et la gouvernance des territoires. L’objectif est de valoriser les bonnes pratiques, d’établir des lignes directives pouvant être déclinées par tous les pays et des programmes pédagogiques à destination des écoles hôtelières et touristiques.

« Tourisme et développement durable » extrait de « Le tourisme en France », édition 2008. Document N° 5

Espérance de vie, une croissance éternelle ?

Le Monde.fr | 16.12.10 |

27 ans pour les hommes et 28 pour les femmes en 1750, 78 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes aujourd'hui, presqu'assurément centenaires demain… En deux siècles et demi, l'espérance de vie a progressé de façon tellement spectaculaire que l'Institut national des études démographiques (INED) s'interroge : "Peut-on espérer continuer sur cette voie encore longtemps ?"

Dans une étude publiée jeudi 16 décembre, les démographes Jacques Vallin et France Meslè retracent les progrès accomplis grâce aux bonds en avant médicaux pour essayer de définir ce qui pourrait permettre de repousser encore les limites de la vie humaine.

5 La question taraude les scientifiques. De record en record, nombreux sont ceux qui ont essayé de trouver la limite. A la fin des années 1920, l'Américain Louis Dublin pronostiquait que l'espérance de vie des femmes ne pourrait jamais dépasser 64,7 ans. Le démographe ne savait pas que c'était un "seuil qu'avait déjà franchi l'Australie dès 1925"... En 1952, le démographe français Jean Bourgeois-Pichat estimait que l'espérance de vie plafonnerait à 78,2 ans. Sa prédiction est démentie, l'Islande ayant atteint ce niveau en 1975.

LA PROGRESSION PEUT-ELLE S'ARRÊTER ? A la fin des années 1980, le biologiste James Fries assurait que l'espérance de vie n'excéderait pas 85 ans, une moyenne que les Japonaises ont dépassée depuis dès 2002… Cette même année, les travaux des chercheurs Jim Oeppen et James Vaupel publiés par la revue Science, établissent que depuis 1841, l'espérance de vie a "imperturbablement" augmenté de trois mois par an. Un constat dont ils tirent la conclusion qu'"il n'y a aucune raison de penser que la progression de l'espérance de vie puisse s'arrêter avant longtemps". Pas si sûr ou, en tous cas, pas au même rythme. (…)

Brigitte PERUCCA

Article « Espérance de vie, une croissance éternelle ? », Le Monde.fr du 16/12/2010.

Document N° 6 FAILLITE A GRANDE VITESSE, 30 ANS DE TGV(1)

Dans un ouvrage très critique sur le modèle du tout TGV qui a animé la politique ferroviaire de la France depuis trente ans, le journaliste Marc Fressoz veut démontrer qu'en continuant ainsi, l'Etat fonce droit dans le mur. L'ouvrage sort le 22 septembre, date anniversaire du premier Paris-Lyon en 2h et une semaine après le lancement des Assises du ferroviaire censées repenser le train. Interview.

Le TGV fête ses 30 ans, et vous gâchez un peu la fête... Vous remettez en cause la politique du tout TGV encore de mise aujourd'hui, une critique à laquelle se risque aussi le patron de la SNCF, Guillaume Pepy. Pourquoi faut-il ralentir la grande vitesse ?

Marc Fressoz : Parce que trop de TGV tue le TGV et asphyxie le système ferroviaire – RFF(2) et SNCF(3)- à petit feu. Et au-delà du système ferroviaire, les finances publiques sont mises en danger par une développement délirant du TGV. A travers le Grenelle de l'environnement, le pays s'est engagé à construire 2 000 kilomètres de lignes à grande vitesse supplémentaires d'ici à 2020

Dans votre livre, vous dites même que l'impact TGV sur les territoires n'est pas toujours si positif que ça. Oui, il y a un certain nombre d'idées fausses que le désir de TGV a favorisé. A savoir qu'une ligne de TGV, c'est de l'emploi maintenu ou créé, que c'est un bienfait économique. Certes, mais le TGV bouleverse aussi la donne économique dans certaines villes. A par exemple, le prix de l'immobilier a flambé alors que c'était une ville plutôt populaire avec des prix immobiliers assez homogènes, même en centre ville. Et aujourd'hui, beaucoup de Parisiens achètent un pied à-terre à Marseille ce qui a provoqué une hausse vertigineuse des prix de l'immobilier. Sur la ligne Paris- Marseille, les gares d'Avignon ou d'Aix ont permis aux Parisiens de s'acheter des propriétés et l'effet TGV, c'est que l'immobilier devient inaccessible pour les locaux

(1)Train à grande vitesse (2) Réseau ferré de France (3) Société Nationale des Chemins de fer Français

Propos recueillis par Nathalie Arensonas pour Mobilicités

6 Document N° 7

Croatie – Référendum sur l’adhésion à l’Union européenne (23 janvier 2012)

Déclaration d’Alain Juppé et de Jean Leonetti

"Les Croates ont approuvé par référendum hier l’adhésion de leur pays à l’Union européenne. Les résultats indiquent qu’ils ont fait ce choix sans ambiguïté. Nous sommes particulièrement heureux qu’ils aient ainsi décidé que leur Etat devienne le 28e membre de l’Union, marquant leur confiance dans le projet européen.

Nous souhaitons également féliciter chaleureusement les autorités croates et l’ensemble des forces politiques du pays, unies dans un même engagement, pour la détermination dont elles ont su faire preuve au cours du processus de négociation. Leur succès montre aux autres pays des Balkans occidentaux que, si les réformes nécessaires sont menées à leur terme, la perspective européenne ouverte lors du sommet de Zagreb en novembre 2000 constitue bien une réalité.

Tout au long des six années de négociation, la France a soutenu la candidature de ce pays qui, il y a vingt ans, connaissait encore la guerre. Elle a également pris toute sa part dans la conclusion de ces négociations en juin dernier, tout en veillant au respect des exigences inhérentes au processus d’élargissement. C’est la raison pour laquelle elle se réjouit tout particulièrement aujourd’hui du vote des citoyens croates et de la perspective d’accueillir la Croatie dans l’Union européenne le 1er juillet 2013.

Nous serons heureux de profiter de cette nouvelle proximité pour renforcer encore des relations bilatérales de très grande qualité portées par le partenariat privilégié que nous avons conclu en juillet 2010. Dès l’automne 2012, la saison culturelle croate en France offrira à nos deux peuples l’occasion de mieux se connaître et de resserrer encore leurs liens."

Déclaration d’Alain Juppé et de Jean Leonetti, « Croatie – Référendum sur l’adhésion à l’Union européenne » en date du 23 janvier 2012. Source : diplomatie.gouv.fr

7 Document N° 8 Extrait de Jacques Dalloz, « Textes sur la décolonisation », PUF, Paris, 1989.

Les accords d’Evian

Le Général de Gaulle, qui a mis à profit les évènements d’Alger pour revenir au pouvoir en France, reprend en main l’armé, puis prépare lentement l’opinion à des négociations avec le FLN. Celles-ci s’engagent en 1960 et, malgré la résistance désespérée des partisans de l’Algérie française regroupés dans l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS), elles aboutissent en mars 1962 aux accords d’Evian :

« 1- L’Etat algérien exercera sa souveraineté pleine et entière à l’intérieur et à l’extérieur. Cette souveraineté s’exercera dans tous les domaines, notamment la défense nationale et les affaires étrangères. L’Etat algérien se donnera librement ses propres institutions et choisira le régime politique et social qu’il jugera le plus conforme à ses intérêts. Sur le plan international, il définira et appliquera en toute souveraineté la politique de son choix (…) L’Etat algérien souscrira sans réserve à la Déclaration universelle des droits de l’homme et fondera ses institutions sur les principes démocratiques et sur l’égalité des droits politiques entre tous les citoyens sans discrimination de race, d’origine ou de religion. Il appliquera, notamment, les garanties reconnues aux citoyens de statut civil français.

2- Des droits et libertés des personnes et de leurs garanties. Dispositions communes : nul ne pourra faire l’objet de mesures de police ou de justice, de sanctions disciplinaires ou d’une discrimination quelconque en raison d’opinions émises à l’occasion des évènements survenues en Algérie avant le jour du scrutin d’autodétermination ; d’actes commis à l’occasion des mêmes évènements avant le jour de la proclamation du cessez-le-feu. Aucun Algérien ne pourra être contraint de quitter le territoire algérien, ni empêché d’en sortir. Dispositions concernant les citoyens français de statut civil de droit commun : dans le cadre de la législation algérienne sur la nationalité, la situation légale des citoyens français de statut civil de droit commun est réglée selon les principes suivants. Pour une période de trois années à dater du jour de l’autodétermination, les citoyens français de statut civil de droit commun : nés en Algérie et justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l’autodétermination ; ou justifiant de dix années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l’autodétermination et dont le père ou la mère né en Algérie remplit, ou aurait pu remplir, les conditions pour exercer les droits civiques ; ou justifiant de vingt années de résidence habituelle et régulière sur le territoire algérien au jour de l’autodétermination, bénéficieront, de plein droit des droits civiques algériens et seront considérés, de ce fait, comme des nationaux français exerçant les droits civiques algériens (…) Au terme du délai de trois années susvisé, ils acquièrent la nationalité algérienne par une demande d’inscription ou confirmation de leur inscription sur les listes électorales ; à défaut de cette demande, ils sont admis au bénéfice de la convention d’établissement (…)

3- De la coopération entre la France et l’Algérie. Les relations entre les deux pays seront fondées, dans le respect mutuel de leur indépendance, sur la réciprocité des avantages et l’intérêt des deux parties. L’Algérie garantit les intérêts de la France et les droits acquis des personnes physiques et morales dans les conditions fixées par les présentes déclarations. En contrepartie, la France accordera à l’Algérie son assistance technique et culturelle et apportera à son développement économique et social une aide financière privilégiée. »

8 Document N° 9

Site officiel du Fonds social européen de France

Le Fonds social européen soutient des projets pour l’emploi Créé en 1957 par le traité de Rome, le Fonds social européen est le principal levier financier de l’Union européenne pour la promotion de l’emploi. Il soutient la mise en œuvre de la Stratégie Européenne pour l’Emploi (SEE). Avec le FEDER (Fonds européen de développement régional) et le Fonds de cohésion, le Fonds social européen est l’un des trois Fonds structurels de l’Union européenne dont la mission consiste à réduire les écarts de développement et à renforcer la cohésion économique et sociale entre pays et régions de l’Union européenne. Le FSE représente près de 10% du budget total de l’Union Européenne avec un investissement de plus de 10 milliards d’euros par an dans l’ensemble des Etats Membres. Pour la période 2007-2013, la contribution du FSE représente plus de 75 milliards d’euros dans la création et l’amélioration des emplois.

Attention ! le FSE n’accorde pas d’aide directement aux personnes individuelles (les fonds sont versés aux organismes de formation, collectivités locales, associations).

Le FSE soutient les projets des organismes publics ou privés visant les priorités suivantes :

Adapter les travailleurs et les entreprises aux évolutions économiques ; Favoriser le retour et le maintien dans l’emploi ; Intégrer les personnes défavorisées et lutter contre les discriminations dans l’emploi ; Améliorer le système d’éducation et de formation ; Promouvoir les partenariats et renforcer la capacité des services publics, des partenaires sociaux et des ONG en matière d’accès au marché du travail.

Le FSE bénéficie ainsi aux groupes les plus exposés au chômage et à l’exclusion, comme les travailleurs âgés afin de favoriser la reconnaissance de leur expérience professionnelle, les jeunes à la recherche d’un premier emploi, les salariés bénéficiant peu de la formation professionnelle ou les femmes par des mesures actives en faveur de l’égalité professionnelle...

Le FSE n’accorde pas d’aide directe aux personnes.

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