Michel Camilo Trio & Luxembourg Jazz Orchestra Michel Camilo Trio Michel Camilo Piano Ricky Rodríguez Bass Mark Walker Drum
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
2018 20:00 20.11.Grand Auditorium Mardi / Dienstag / Tuesday Jazz & beyond / iPhil 13–17 ans Michel Camilo Trio & Luxembourg Jazz Orchestra Michel Camilo Trio Michel Camilo piano Ricky Rodríguez bass Mark Walker drums Luxembourg Jazz Orchestra Ernie Hammes conductor, trumpet Steve Greisch, David Ascani, Jitz Jeitz, Laurent Pierre, Georges Sadeler saxophone Melvin Burger, Serge Bausch, Carlo Nardozza, Patrice Lerech trumpet Jan Kamp, Laurent Lemaire, Jacques Reuter, Alex Brisbois trombone Eric Durrer percussion ~90’ sans pause iPhil Action n° 2: Artist talk Discussion with Ernie Hammes 19:00 Salle de Répétition II D’Knipserten Le célèbre caricaturiste allemand Der renommierte deutsche Karika- Martin Fengel (connu notamment turist Martin Fengel (bekannt u. a. pour ses contributions dans le aus dem Zeit-Magazin) begleitet Zeit-Magazin) ponctue les pro- die Abendprogramme der Saison grammes du soir de la saison 2018/19 mit Momentaufnahmen 2018/19 d’instantanés sur le thème zum Thema geräuschvollen Stö- des nuisances sonores dans les rens im Konzertsaal. Lassen Sie salles de concert. Laissez-vous sich durch die vergnügliche Dar- inspirer par cette présentation stellung zu rücksichtsvollem Musik- ludique, pour savourer la musique genuss inspirieren. en toute tranquillité. « L’âge d’or du jazz » Guillaume Bregeras Sous ses mains, le clavier tremble, incandescent. Une à une, les touches dansent, chahutent comme des enfants intrépides. Dans leur savante chorégraphie, elles révèlent l’un des pianistes les plus doués de sa génération, et le plus complet jamais sorti de République dominicaine. La perle des Caraïbes qui partage sa terre avec Haïti a produit moins de musiciens de renom que ses cousines cubaine ou portoricaine, mais possède une histoire artistique tout aussi riche. C’est dans cette histoire que Michel Camilo, 64 ans, a puisé ses premières inspirations, et réveille aujourd’hui un patrimoine oublié. Qu’il se produise en solo, en trio ou avec un grand orchestre philharmonique, à aucun moment il n’est possible d’oublier d’où vient ce fils d’une famille de musiciens.Dans chaque composition, chaque arrangement, comme dans chacune de ses mélodies raisonne le feu d’un peuple surtout reconnu pour son merengue. Son île, berceau mélodique et rythmique Entre 1937 et 1950, ce genre musical né en République dominicaine inonde les États-Unis. Grâce à son tempo enlevé et une base rythmique directement influencée par l’Afrique, le merengue s’impose comme la forme artistique la plus célèbre de l’île caribéenne. Elle accompagne la vague de migration des insulaires vers la terre nord-américaine et continue aujourd’hui encore de faire le bonheur des familles descendantes de ses pionniers voya- geurs. Lui-même issu d’une famille de musiciens, Michel Camilo n’explore pas tant que ça cette musique, malgré qu’il l’ait jouée à 3 un très jeune âge. Pourtant, elle le traverse et l’habite comme si son corps entier l’avait respirée pendant des années, mais consciemment, ses références y sont désormais parcellaires. Elle est bien moins présente que la salsa par exemple, très largement rendue populaire aux États-Unis dans les années 1960, principa- lement grâce à Fania All-Stars, le groupe du Dominicain Johnny Pacheco. S’il ne fait pas partie de ce mouvement, Michel Camilo l’accompagne en s’en inspirant régulièrement. Un peu comme avec le bachata, un autre style musical populaire dans l’île qui puise ses origines dans la campagne et le milieu rural dominicains. Romantique et moins festif que le merengue, ce genre qui se rapproche du boléro semble plus présent dans la musique de Michel Camilo, notamment dans ses balades en piano solo. Seul au monde Cet exercice solitaire, il l’affectionne tout particulièrement, notam- ment pour mener de régulières introspections, mais il en enregistre très peu. C’est pourtant le cas en 2013 lorsqu’il signe un album qui sera récompensé par un Grammy, le trophée suprême pour un artiste musical aux États-Unis. Ce deuxième disque, sans autre musicien que lui-même, intervient dix ans après le premier, et rend hommage au contrebassiste Charles Flores, avec qui il a partagé la scène durant douze ans, mais qui est décédé peu avant ce nouvel album. Une grande partie de son travail de la main gauche retrace la manière dont les deux interagissaient, complices dans l’harmonie et le rythme. D’ailleurs, sur la couverture, Michel Camilo brandit la main gauche en l’air, comme pour mimer la présence d’une contrebasse et, mieux, rendre hommage à son ami disparu. Comme pour chacune de ses œuvres, le pianiste se mue en conteur d’une histoire qu’il veut fluide, claire pour l’auditeur, comme il l’explique dans une interview donnée en 2015 : « Je considère cet exercice comme un livre, avec un prologue, un épilogue, et un lien continu entre chaque chapitre. » Le pianiste apparaît plus souvent sur scène dans cet exercice solitaire, comme rassuré par la possibilité de pouvoir improviser comme bon lui semble. Le format du studio convient à cet esthète et à cet acharné du détail, mais ne peut limiter son expression à cette variante si particulière qu’est le piano solo. 5 Jazzman, pur jus Du solo à l’orchestre philharmonique, Michel Camilo a tout tenté. Pourtant, malgré les différentes variations de formation, au-delà des nombreuses influences artistiques et des nombreuses collaborations, une constante s’impose comme une évidence, l’artiste dominicain demeure avant tout un pianiste de jazz. Il se définit d’ailleurs lui-même comme tel, happé par l’esprit de liberté que le concept d’improvisation sous-tend, et le challenge que cette musique représente pour tous ceux qui veulent la pratiquer : « Je suis tombé amoureux de cette musique, de son concept, du défi qu’elle représente. Car il faut tous les soirs se remettre en question, sur scène, et venir avec de nouvelles idées qui soient fraîches et intéressantes. » D’ailleurs, même les pièces classiques de Michel Camilo four- millent de références jazzistiques, comme il l’admet bien volontiers. Contrairement à son éducation académique classique, c’est au contact direct avec le jazz que Michel Camilo apprend cette musique. Durant son adolescence, les disques de jazz n’étaient pas facilement accessibles sur son île. Il se rendait alors dans les radios pour emprunter aux animateurs leur collection et transcrire tout ce qui passait entre ses oreilles. La transcription comme forme d’apprentissage est le rituel le plus répandu dans le jazz. Charlie Parker, John Coltrane, mais aussi plus récemment des artistes comme Steve Coleman, ont utilisé cette forme de trans- mission durant leurs jeunes années. Très doué et détecté dès son plus jeune âge, Michel Camilo n’a donc aucun mal à s’approprier ce genre qui le conduit jusqu’à New York avant de lui permettre de réaliser plusieurs fois le tour du monde. Citoyen du monde Car comme tous les musiciens de son rang, Michel Camillo a parcouru plusieurs fois le monde entier. À travers sa musique, il en explore les recoins, se laisse envahir par des mélodies tradition- nelles d’autres contrées. Mieux que nombre de ses contemporains, il vit la planète Terre, la ressent, et se laisse submerger pour en produire une version très personnelle, avec des touches plus ou moins dicibles. À l’image de cette reprise de « Take Five » du pianiste 6 Dave Brubeck, dont la structure emprunte directement aux codes de la musique turque et qu’il a emmené vers des sonorités latines. cherche des musiciens Dave Brubeck, qu’il avait rencontré quelque temps avant sa dis- La musique comme cadeau de Noël! parition lors du festival de Newport aux États-Unis et qui s’était montré emballé à l’idée de voir Michel Camilo reprendre son Musik kann man verschenken! plus grand tube, ne pouvait imaginer meilleur passeur. Michel Camilo avoue qu’il lui aura fallu une année entière pour adapter ce standard, notamment pour l’ostinato de la main gauche qui plonge l’auditeur dans une douce hypnose, mais qui s’avère Qui: musiciens de tout âge et de périlleux à appréhender. Pour « Take Five », comme pour chacune tout niveau musical quel que soit de ses compositions, il pioche dans les répertoires locaux, remonte l’instrument à leur source d’origine. C’est aussi le travail qu’il effectue avec le titre « What’s up » basé sur un ragtime directement emprunté aux Où: au domicile des personnes musiciens de La Nouvelle-Orléans. Les exemples sont très nom- malades, âgées ou isolées breux mais ne traduisent pas, seuls, le goût de Michel Camilo Quand: du 01 décembre au pour les autres cultures. Lors de ses tournées, il se confronte à 26 décembre 2018 des habitudes parfois déroutantes, mais préfère se les approprier plutôt que de les juger. Lui permettant ainsi d’entrer en contact Inscription sur plus directement avec les autochtones qui le sentent ainsi d’em- www.musekschenken.lu blée très proche d’eux. Dans un entretien au site All About Jazz, il raconte notamment comment il s’est retrouvé démuni un soir en Scandinavie alors qu’il jouait dans un très célèbre club de Wer: Musiker jeden Alters, jazz : « L’une de plus grandes leçons que j’ai apprise en tournée était à jeden musikalischen Niveaus Stockholm. J’y jouais dans une salle réputée, mais entre chaque morceau, unabhängig vom Instrument les spectateurs applaudissaient à peine… À la fin ils ont exulté ! C’était Wo: bei kranken, älteren und leur manière d’écouter de la musique. Au début je pensais qu’ils n’appré- ciaient pas ce que je faisais, cela m’a beaucoup effrayé [rires] ! » isolierten Menschen zu Hause Wann: zwischen 01. Dezember « L’âge d’or » und 26. Dezember 2018 Présent sur toutes les grandes scènes mondiales depuis plus de quarante ans, Michel Camilo se pose désormais en défenseur Anmeldung unter absolu du genre musical qu’il a choisi.