Les Monnaies Complémentaires Pour Soutenir UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DURABLE
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THINK TANK MONNAIES EN TRANSITION LIVRE BLANC MARS 2017 LES MONNAIES COMPLÉMENTAIRES POUR SOUTENIR UNE ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DURABLE 5 PROPOSITIONS pour réussir le développement des monnaies complémentaires en France PRÉFACE Depuis quinze ans, 19 pays de l’Union européenne ont adopté l’euro comme monnaie unique et commune. Mais est-ce pour autant une monnaie communautaire, au sens où elle permet à la communauté d’hommes et de femmes qui composent ces différentes na- tionalités d’échanger et de prospérer librement ? Contrairement aux apparences, rien n’est moins sûr, car l’euro est essentiellement un outil financier dont le moindre des paradoxes est qu’il vise à doter tous ces pays d’une économie commune sans pour autant améliorer significativement les conditions de vie de leur population. Pire encore, l’année 2012 a marqué une prise de conscience de l’écart persistant entre les ressortissants des différents membres de l’Union, certains comme les Allemands pour- suivant leur marche en avant, galvanisés par une monnaie devenue forte à l’échelle d’un continent tout entier ; d’autres au contraire, comme les Grecs, les Portugais ou les Espa- gnols par exemple, subissant le poids d’une monnaie trop forte pour leur économie. Entre deux eaux, la France tente de surnager sur un océan de dettes accumulées, et finalement ne s’en sort pas trop mal par rapport à ses voisins. Comment expliquer alors l’apparent rejet de l’euro par les Français eux-mêmes ? En réalité, les gens ont toujours été très attachés à leur monnaie, car au-delà de son rôle économique elle est généralement dotée d’attributs sociaux et humains, elle constitue le ferment de l’unité nationale, une sorte de référence identitaire, un élément essentiel de l’appartenance à un groupe, à une communauté. C’est sur ce point que l’euro n’est plus perçu comme une monnaie, mais juste comme une devise dont le positionnement immédiat en tant qu’instrument de cohésion financière interétatique ne lui a jamais permis d’entrer dans le cœur des individus. Or les gens ont besoin de monnaie, pour échanger, pour créer du lien entre eux, pour soutenir une économie intérieure qui n’a souvent rien à voir avec les vastes mouvements qui agitent les hautes sphères de la politique économique internationale. Une monnaie qui leur redonnerait le sentiment de contribuer efficacement au développement de leur collectivité, qui irait dans le sens d’une amélioration permanente de leurs conditions de vie en proportion de leurs efforts et sans hypothéquer leur avenir. Une monnaie enfin qui leur permettrait de faire progresser leurs choix de société à l’échelle nationale bien plus effica- cement que n’importe quel bulletin de vote. À ce titre, les monnaies complémentaires constituent l’outil idéal, car sans jamais se substi- tuer à l’euro dans sa qualité de devise officielle ni même lui dénier son rôle essentiel d’ins- trument de paiement, elles remettent l’individu au cœur du processus économique et lui assurent une certaine autonomie de décision propre à lui redonner le goût de consommer, à œuvrer pour sa communauté, mais aussi à apaiser ses doutes, voire ses griefs, face à une situation économique qu’il a l’impression de ne plus plus contrôler. C’est dans cette optique, de manière aussi pragmatique et réaliste que possible, que le groupe « Monnaies en transition » expose aujourd’hui 5 propositions issues de la réflexion d’économistes, de chefs d’entreprises, d’élus, de responsables associatifs et de journalistes dans le but d’accompagner efficacement les monnaies complémentaires pour qu’elles viennent enfin soutenir véritablement l’activité économique du pays. Bernard Lietaer Bernard Lietaer est un des plus grands experts internationaux sur la monnaie. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Future of Money, traduit en 18 langues. Il a été actif dans le domaine des systèmes monétaires depuis vingt- cinq ans dans une variété inhabituelle de fonctions, dont l’implémentation de l’Ecu, l’ancêtre de l’Euro. Au cours de sa carrière, il a été à même d’anticiper les principaux bouleversements monétaires. Il est membre du Club de Rome. QUI SOMMes-nOUS ? « Entreprises, institutions, marchés, chacun semblait mener son propre chemin sans tenir compte des besoins et des aspirations des autres ». La récente création du think tank « Monnaies en transition » se fonde sur un constat simple de la part de Jean-François Faure, à l’initiative de la démarche : « l’inertie glo- bale » des acteurs de l’économie française, en grande partie liée au manque d’inte- ractions entre les différents membres du système. Les crises économiques majeures sont amplifiées par un écosystème devenu inefficace, usant et abusant d’instruments d’épargne et de paiement inadaptés, ou en tout cas ne répondant plus aux exigences de notre époque. Le groupe de réflexion “Monnaies en transition” propose une réflexion globale, en s’inté- ressant aux alternatives susceptibles de protéger à la fois entreprises et citoyens des sursauts parfois violents d’une économie sur-financiarisée. A l’ère d’une consommation multiforme et repensée, les ambitions du think tank sont multiples : > Réfléchir ensemble autour de modèles économiques concrets et pérennes, qui restent encore à penser et à bâtir. > Provoquer une disruption sur le champ de l’économie et de la consommation en proposant un modèle alternatif susceptible de bouleverser les usages et de changer radi- calement les valeurs de nos modèles économiques traditionnels. > Informer une majorité de citoyens sur la nécessité de remettre « un peu de bon sens dans nos relations économiques » et donner une audience plus large à un sujet insuffisam- ment traité dans les médias ou le monde politique, alors qu’il touche tout le monde dans son quotidien. Cette initiative citoyenne regroupe des chefs d’entreprises, des économistes, des sociolo- gues, d’anciens banquiers, des juristes, des militants associatifs, mais aussi des représen- tants de la société civile au sens large. Leur objectif : envisager de nouvelles pistes d’amé- lioration des problématiques monétaires qui pèsent de plus en plus sur nos économies et replacer l’humain au cœur même des échanges. Comme le précise Jean-François Faure, « la compréhension des rouages les plus intimes de la monnaie, mais aussi de ses enjeux et de la manière dont on pourrait faciliter son affectation à une politique économique du succès, voilà ce qui devrait constituer la préoccupation quotidienne de nos dirigeants. » Dans un contexte économique, social et environnemental dégradé, les Français changent peu à peu leurs pratiques, et des innovations sociales s’installent dans le paysage quoti- dien, telles les monnaies complémentaires. Fruits de la résilience, de cette perpétuelle recherche d’équilibre entre échelle locale et mondialisation, liées à de nouvelles consi- dérations idéologiques et économiques au service de l’Humain et de la planète, elles appa- raissent comme un moyen certain d’éteindre l’incendie qui se déclare dans nos sociétés. Et puisque ces monnaies fonctionnent en complément de la monnaie nationale, pour dé- fendre des principes liés à l’économie sociale et solidaire, le think tank n’a, en aucun cas, cherché à se poser en « fossoyeur» de l’Euro. Ni à le concurrencer. Il s’agit à l’inverse de dé- montrer que les monnaies complémentaires pallient la crise financière, principal frein aux échanges, en accompagnant et en amplifiant les énergies citoyennes déjà présentes. Les monnaies complémentaires visent un modèle de croissance économique respectueux de valeurs sociales et environnementales durables, permettant ainsi de redonner du pouvoir aux citoyens, pour repenser l’économie et proposer des modèles disruptifs et positifs, qui pourraient bien révolutionner notre monde. 2 SONDAGE LES FRANÇAIS ET LES MONNAIES COMPLÉMENTAIRES Selon un sondage Opinion Way réalisé les 15 et 16 février derniers, près d’un tiers des Français sont favorables à l’introduction d’une monnaie nationale complémentaire à l’euro, ce sans qu’aucune personnalité politique ne se soit encore exprimée sur le sujet... Alors que la problématique du maintien de l’euro29 comme% monnaie unique demeure des Français se déclarentsujet àfavorables débat, àles l’idée Français d’introduir see montrent une monnaie nationaleintéressés complémentaire par la possibilité à l’euro. d’introduire une monnaie nationale complémentaire à 29% l’euro.29 Près% d’un tiers des Français (29%) des Français se déclarent favorables à l’idée d’introduire des Français se déclarent favorables à l’idée d’introduire une monnaie nationale complémentaire29 %à l’euro. une monnaie nationales’y déclarent complémentaire favorables. à l’eur Uneo. majorité des des Fr29ançais se% déclarent favorables à l’idée d’introduire Français adopte une position modérée sur des Français se déclarent favorables à l’idée d’introduire une monnaie nationale complémentaire à l’euro. une monnaie nationale complémentaire à l’euro. cette question. 32% 25% • Une véritable différence s’observe selon des personnes âgées des personnes âgées l’âge des personnes interrogées. de moins de 50 ans de 50 ans et plus 32% 25%se montr32%ent favorables. 25%se montrent favorables. des personnes âgées des personnes âgéedess personnes âgées des personnes âgées de moins de 50 ans32% de 50 ans et plus25% de moins de 50 ans de 50 ans et plus 32%des personnes âgées 25%des personnes âgées se desmontr personnesent favorables âgées. desse mont personnesrent favorables âgéese montrs . ent favorables. se montrent favorables. de moins de 50 ans de 50 ans et plus de moins de 50 ans de 50 ans et plus se montrent favorables. se montrent favorables. se montrent favorables. se montrent favorables. 14% des Français Les résultats de cette étude viennent confirmer ceux d’une autre étude menée utilisentpar OpinionWay déjà pour AuCoffre.com en mai 2016 : une monnaie locale ou complémentaire.