Éditorial

Journal d’information de la › Par Luc Fellay, Président de Commune Commune de Champéry

No 85 - Juin 2018 Champérolaines, Champérolains, Chers amis d’ici et d’ailleurs, Tirage: 1’300 exemplaires Parution bisannuelle Le déchaînement de la nature et des condi- tions météorologiques. Mais aussi des déci- Contribution à ce numéro: sions qui positionnent favorablement Cynthia Defago (rédaction), Champéry dans l’organisation d’événements Luc Fellay, Sylviane Trousseau, Christina Poelzl, sportifs internationaux de grande ampleur. Stéphanie Micheloud, Oui, ce début d’année 2018 aura bien été David Michellod, marqué de hauts faits que notre commu- Pierre-Marie Fornage, Hubert Grenon, nauté n’oubliera pas de sitôt ! Marie-Rose Gex-Collet, Alain Pichard, Sophie Texier, Deux dates, en janvier dernier : le 4 et le Marie-Christine Dussez, 21… C’est le décrochement de deux laves Mélanie Daves, Luis Mendes de Leon, torrentielles qui déboulent d’abord dans le Françoise Dassonville-Ménager, lit du torrent Nant de Gleux puis débordent Jean-Michel Defago, sur la route de Planachaux pour atteindre la Thierry Monay, Roland Avanthay, route de la Fin par Entrevayes. Beaucoup Estelle Defago, d’émotions et, fort heureusement, que des Fernand Rey-Bellet, dégâts matériels. Les conditions météorolo- Adelaïde Lassueur, Johanne Hurni, Isabelle de Schouteete, giques extrêmes de cette période ont été le vers 21h30 : elles sont le fait des sapeurs- Sonja Collet, Martine facteur déclencheur : grosses chutes de pompiers, des travaux publics, de la Police Trombert, Heidi Emery, neige, puis foehn violent, pluies abondantes intercommunale, des entreprises locales Etienne Délez, Blanche Beney, et hausse rapide de la température… La Monique Borel, Corine sous la direction du Commandant de place Avanthey, Nicole Avanthay, zone de décrochement, Ravine – qui porte de sinistre (Yves Rey-Bellet, Chef détache- Jean-Philippe Borgeaud, bien son nom – détrempée, secouée, se met ment Champéry du CSP Dents du Midi), François Jud. alors en mouvement en direction du lit du appuyé par l’Etat-major de conduite com- © Photos torrent. Un torrent déjà chargé par les préci- munal. La deuxième fois, il s’est agi d’une Niels Ebel, JB Bieuville pitations et la fonte du manteau neigeux. mise sur pied le matin, vers 10h30, préparée Réalisation: par anticipation à la suite des conditions mé- © RMS Communications, Lors de la première coulée, les interven- téorologiques désastreuses qui règnent alors Val-d’Illiez tions, rapides et efficaces, débutent de nuit, depuis plus de trois jours. > Éditorial

Ces événements vont encore nous occuper durant de dées : nous avons déjà organisé, avec succès, plus de nombreux mois : ce sera la mise en place de mesures quatre Championnats internationaux de curling dans de protection d’abord urgentes puis définitives. Mais nos infrastructures, avec les félicitations de la ces événements ont démontré la qualité des prestations Fédération Mondiale de Curling (WCF). La présidence fournies par les différents services, la grande solidarité des JOJ 2020 a alors fait son choix, et nous a déclarés entre ces derniers et une maîtrise remarquable de la officiellement site hôte des épreuves de curling. gestion des travaux de remise en état. Soulignons, tout au long des opérations, le soutien permanent et com- Depuis le début mars, nous avons intégré le Comité pétent des Services de l’Etat. La déclaration de situa- d’organisation de LAUSANNE2020 et mis sur pied un tion d’urgence agréée par le Canton a permis de réali- comité d’organisation du site des épreuves de curling à ser, en un temps record, les différentes mesures de Champéry sous l’experte responsabilité de M. Etienne protection ; mais aussi d’envisager la conception de Délez. Les contacts sont réguliers, les visites (experts nouvelles mesures de protection globale adaptées à la CIO, Comité technique, etc.), ainsi que les séances situation actuelle, et différentes de celle à la base des suivent leur rythme dans une ambiance conviviale, mesures de protection planifiées en 2011. jeune et innovante. Nous serons donc du 10 au 22 jan- vier 2020, le premier site olympique de l’histoire du Dans ces jours sombres, notre collectivité a vécu des ! heures difficiles. Mais notre communauté est compo- sée d’une population très solidaire avec les proprié- Dans le dossier de candidature des Jeux Olympiques taires touchés, les uns et les autres ont été bien entou- SION2026, nous avons vécu le chaud et le froid ! rés par les autorités, par les services de secours com- Notre position a cependant toujours été très claire : munaux concernés et par les entreprises engagées. Je nous sommes particulièrement intéressés par la mise à tiens ici à souligner cet élan de solidarité, et je me ré- disposition de notre savoir-faire, de notre expérience, jouis du mouvement d’entraide qui a marqué de nos infrastructures dans le cadre des épreuves de Champéry au cours de ces événements. Un chaleureux curling. Voilà une suite logique à tout notre engage- merci à toutes et à tous, à chacune et à chacun ! ment depuis 2005… et le parfait déroulement du FOJE, le Festival Olympique de la Jeunesse Quelques semaines plus tard, la détermination du Européenne au Palladium. Nous connaissons les Comité directeur des Jeux Olympiques de la Jeunesse conditions techniques et logistiques imposées pour des (JOJ) LAUSANNE2020 nous a réjoui. Les Autorités épreuves de curling aux JO. Indéniablement, législatives de la Ville de Morges ont pris, souveraine- Champéry a un atout, une très belle carte à jouer. Nous ment, la décision de ne pas accepter les conditions de avons donc approché le Comité de candidature pour site hôte des épreuves de curling. Champéry, après dé- expliquer notre position et, surtout, pour affirmer notre cision du Conseil municipal, s’est porté officiellement volonté de soutenir la candidature et d’apporter notre candidat. Nous remplissons les conditions deman- contribution au montage du dossier. A l’heure de rédi- ger ces lignes, le résultat de la votation populaire n’est pas connu. Mais nous poursuivons nos efforts, ce Sommaire d’autant que la décision obtenue du CIO, de la WCF et du Comité directeur LAUSANNE2020 pour les JOJ Editorial 1-2 Vie au village 17-28 est une véritable preuve d’encouragement ! Commune 3-5 Visages 28-31 5-6 Mes meilleurs vœux vous accompagnent ces pro- Parole aux jeunes Hôtes fidèles 32-35 Patrimoine 7-9 chaines semaines. Je vous souhaite une agréable sai- Nonagénaires 35-38 Agriculture 10-11 son estivale, beaucoup de belles émotions, de bons Ecoles 12-13 Carte postale 39 moments de convivialité et de partage dans notre fan- Tourisme 14-16 Notre partenaire 40 tastique REGION DENTS DU MIDI.

2 Commune

Corps des Sapeurs-Pompiers des Dents du Midi

’est en date du 16 mars 2016, que les communes Cde Champéry, Val-d’Illiez et ont avalisé le règlement intercommunal qui fonde le Corps des Sapeurs-Pompiers des Dents du Midi par la fusion des trois corps de pompiers de la vallée d’Illiez. Un corps qui a la charge de gérer environ 120 à 150 alarmes par année sur une surface de 115 km2 compo- sées de 7'800 habitants, une population qui double et parfois triple selon la période de vacances.

Le CSP des Dents du Midi comporte un effectif de 114 CSP Dents du Midi sapeurs-pompiers en 3 détachements et 1 section de Jeunes Sapeurs-Pompiers composée de 25 jeunes. Les trois villages ont conservé leurs locaux respectifs et que pour les JSP ? N’hésitez pas, prenez contact avec leurs différents moyens d’intervention. nous ! L’organigramme du CSP DDM est composé d’un Commandant, d’un Officier permanant engagé à 100% [email protected] | Tél. › 024 477 24 88 par les trois communes et d’un chef de détachement ou à l’adresse suivante: par village. CSP Dents du Midi, Administration communale Place du Village 26 / CP 65 | 1872 Troistorrents Vous êtes intéressé à nous rejoindre ? Vous désirez ou www.pompier-vs.ch avoir des renseignements tant pour les pompiers actifs

Veuillez transmettre vos textes et photos ou simplement un commentaire constructif à Cynthia Defago par courriel: [email protected]. Lisez le Messager on-line: http://www.admin-champery.ch/images/upload/portfolio_img/messager_85_juin_2018.pdf Procurez-vous le Messager gratuitement auprès de la Commune, la Bibliothèque, l’Office du Tourisme et du Bazar de la Poste

3 > Commune

Certification Valais Excellence Distribution du pour la Commune de Messager Champérolain: Champéry une précision

omme vous le savez, Le Messager CChampérolain est distribué gratuitement aux personnes domiciliées à Champéry. Notre journal est également disponible gratis au bureau communal, à la bibliothèque, au Bazar de la Poste ou à l’Office du tourisme.

Un courrier accompagnait le numéro 84 de dé- cembre 2017, adressé aux lecteurs qui ont sou- haité recevoir notre journal par la poste à leur domicile en Suisse et à l’étranger, leur deman- dant une modeste participation aux coûts d’expédition du journal, par un « abonnement » de CHF 20.-/an pour la Suisse et de CHF 30.-/an pour l’ et Outre-Mer.

Cela nous donne l’opportunité de garder des liens précieux avec nos concitoyens éloignés de la commune, et de continuer à tenir nos fidèles lecteurs au courant de la vie champérolaine.

Promotion au sein de la PIDM e mardi 28 novembre 2017, une cérémonie de promotion Ls’est tenue au Palladium de Champéry. A cette occasion et au nom des autorités locales, le sergent Ludovic Riedi, chef de la Police Intercommunale des Dents du Midi (PIDM), a été promu au grade de sergent-major.

La manifestation a été dirigée par Luc Fellay, Président de la commune de Champéry, accompagné de Fabrice Donnet- Monay, Président de la commune de Troistorrents et de Pascal Trombert, Vice-Président de la commune de Val-d’Illiez.

Les Autorités communales remercient les membres de leur police pour leur excellent travail et leur investissement tout au long de l’année.

Les Présidents et membres de la commission intercommunale se sont également associés à cet événement, ainsi que toute (De gauche à droite) En haut › Markus Weber, Mounira Gouaux, Maude Défago et Ludovic Riedi. l’équipe de la PIDM. En bas › Eric Marclay, Raphaël Cuche, François Schmidt.

4 Nouvelle déléguée à l’intégration › Par Stéphanie Micheloud | 079 944 16 69 | [email protected] Chères Champérolaines, sonniers vont et viennent, les proprié- Chers Champérolains, taires venant d’autres cantons suisses mais aussi d’autres pays européens et Mon visage ne vous dit certainement d’encore plus loin sont partie prenante rien… pour l’instant ! Je suis la nou- du dynamisme du village, les métiers velle déléguée à l’intégration engagée du tourisme et les métiers de la terre par Champéry et les autres communes cohabitent. Ce sont ces histoires de vie de la vallée ainsi que Collombey-Muraz et ces modes de vie différents qui font et tout le Haut-Lac. Je profite donc de de Champéry un village unique. J’ai la ces quelques lignes pour vous présenter chance d’être un des points de référence en quoi consiste mon travail sur votre au milieu de toutes ces trajectoires ! commune. Vous tous, habitantes et habitants de Champéry, qui aimez votre village et En tant que déléguée régionale à votre région, n’hésitez pas à me contac- l’intégration, j’ai pour mission de ter pour que nous continuions à faire de mettre en œuvre la politique Champéry un village où il fait bon d’intégration cantonale dans les com- vivre. J’ai besoin de vous pour ac- même je ne suis pas du coin (hé oui, je munes de la région. Derrière ces mots cueillir les nouveaux habitants (café- viens du Valais central), j’ai besoin de un peu compliqués se cache en fait un accueil, visite guidée de la commune), votre expérience pour découvrir et com- objectif bien sympathique : faire en pour simplifier leurs premières dé- prendre votre commune et votre réalité, sorte que chacune et chacun se sente à marches (conseils, cours de français, et ainsi être efficace dans ma fonction. l’aise là où il habite ! compréhension du système suisse et des coutumes locales), pour créer des ren- J’ai la chance de pouvoir réaliser ce tra- Quand on parle d’intégration, on pense contres (fêtes, balade gourmande, vail sur huit communes du district, al- souvent à l’intégration de personnes conférences, expositions) et pour trans- lant de Champéry jusqu’à St-Gingolph. venant de très loin, ne parlant pas fran- mettre votre amour de votre village à Je travaille donc avec huit réalités diffé- çais et ayant une culture bien différente. ceux qui viennent s’y installer. Ces ac- rentes, ce qui est riche et stimulant. Cela C’est vrai, bien souvent, et ce n’est pas tions ne s’adressent évidemment pas veut aussi dire que je ne peux pas être que ça ! A Champéry, je vais avoir qu’aux nouveaux habitants mais égale- partout en même temps et que les ac- l’occasion de collaborer avec une popu- ment à ceux qui sont installés depuis tions se développeront à leur rythme. lation villageoise variée et unique. plusieurs années ou depuis toujours ici, Variée, car tous les jours, les touristes se et à ceux qui sont de passage plus ou Au plaisir de vous croiser prochaine- mêlent à la population locale, les sai- moins régulièrement. Et comme moi- ment !

Parole aux jeunes

Promotions civiques 18 ans en 2017

e samedi 2 décembre 2017 à L18h00 à la salle des séminaires du Palladium, Axel Dussez, Antoine Mariétan, Romane Favre, Teva Brotherson, Zachary Marclay et Pierre Dayer (manque sur la photo) ont reçu leur diplôme civique ainsi qu’un livre: « CHAMPERY La Route du Grand-Paradis ».

5 > Parole aux jeunes

La Jeunesse de la Vallée d’Illiez (JVI) › Par Mélanie Daves e 11 novembre 2017, La Jeunesse de la Vallée également des anniversaires d’autres jeunesses comme Ld’Illiez a officiellement vu le jour. Des jeunes sont à celle de Eischoll, du 18 au 20 mai, ainsi que d’autres l’origine de cette association. En moins de quelques se- réunions en cours d’organisation. maines, elle a réuni une soixantaine de membres de tous âges. Avec l’espoir de dynamiser davantage la vallée et Comment rejoindre la Jeunesse ? de réunir les habitants des différentes communes, cette Il suffit de remplir la feuille d’inscription disponible pro- association veut se lancer dans l’organisation de soirées chainement sur notre site internet ou de nous contacter et de journées spéciales. Elle veut faire parler par mail. Cependant, il y a quelques obligations : d’elle et vous invite à la rejoindre. Soyez être originaire ou habiter dans l’une des les bienvenus ! trois communes et être âgé entre 16 à 35 ans. Pour que l’inscription soit offi- Qui dirige la JVI ? cielle et prise en compte, il faut la La Jeunesse de la Vallée d’Illiez est signature du futur membre ou celui dirigée par un comité de neuf de son représentant légal s’il a membres qui se réunissent régu- moins de 18 ans, sur la charte lièrement. Pour que toutes les dé- créée spécialement pour cisions soient justes et indiscu- l’association, et payer une cotisa- tables, tout est voté à la majorité : tion annuelle de 30 CHF. Des il y a trois membres qui repré- hauts tels que des sweats, t-shirts et sentent chacune des trois communes. jackets de couleurs bleues et grises sont disponibles pour les membres afin Quel est le but de la JVI ? que la Jeunesse se reconnaisse lors de Comme dit plus haut, l’objectif est de redon- manifestations. Il y a également la possibilité ner un coup de fouet à notre vallée d’Illiez en orga- d’en acheter lors des petites réunions qui auront nisant différentes activités. D’ailleurs, des évènements prochainement lieu dans un local mis à disposition pour ont déjà eu lieu tels que la réunion de la Jeunesse ou l’association. l’aide à la patinoire de Troistorrents cet hiver. Les membres sont invités à des manifestations comme le bal «Jeunesse De La Vallée D’Illiez – JVI» d’automne ainsi que le rassemblement valaisan des www.la-jeunesse-de-la-vallee-dilliez.com Jeunesses qui se passera à Grône du 17 au 19 août, mais Mail : [email protected]

Séance d’information du 2 mars 2018

(De gauche à droite) Mathieu Bovard, Cédric Gex- Collet, Damien Daves, Miguel Bellon, Alan Guérin, Delphine Gex-Collet , Xavier Rey-Mermet, Valentin Tagan, David Tagan, Dylan Jordan, Joachim Bellon, Mathieu Trombert, Maxime Rouiller, Julien Ballifard, Coline Dubosson, Romain Berra, Méline Gex-Collet, Mélanie Gillabert, Amélie Trombert.

6 Patrimoine

Exposition 2018 › Par Hubert Grenon Depuis sa création en 1993, le Patrimoine champérolain consacre une partie de ses activités à la mise sur pied d’expositions thématiques selon un rythme désormais bisannuel.

près celles de 2014 (Des Alpes à noms sur les visages des anciens champérolain propose à ceux qui le Ala Pampa) et de 2016 (Le val citoyens, écoliers ou visiteurs de veulent de mener avec ou pour eux, d’Illiez et le service mercenaire notre village. dans la mesure de ses possibilités, étranger) - expositions qui ont connu un “des recherches d’identification”. franc succès et une seconde vie en étant Nous constatons que cette tâche devient également proposées au public au de plus en plus difficile et que nos Pour ce faire, les documents que vous Château de Monthey et au Grenier précieuses sources - c’est à dire nos voudrez bien nous soumettre seront villageois de Val-d’Illiez - le Patrimoine aînés ou celles et ceux qui ont su relever scannés et reproduits et l’original sera champérolain présente cet été, du 14 à temps certaines informations - aussitôt restitué à son propriétaire. juillet au 25 août 2018, à l’Espace disparaissent année après année, culturel de la Banque Raiffeisen, appelées dans un autre monde en Nous osons même espérer, par la suite, l’histoire des fondeurs et de la emportant, bien malgré elles, des qu’une galerie de portraits, de souvenirs fabrication des cloches de Champéry. parcelles de l’histoire collective de d’école, de manifestations... puisse faire notre village. l’objet de futures expositions ou Depuis bientôt 150 ans et presque sans simplement venir les enrichir. interruption, des Champérolains ont fait Aussi, afin d’éviter que ne s’oublient perdurer cette activité artisanale et ceci à tout jamais des renseignements que Vous pouvez sans crainte contacter le même avec des moules d’origine qui les jeunes générations... (et les soussigné et d’avance nous vous ont retrouvé le chemin du village; futures) souhaiteront peut-être adressons nos chaleureux recherchées par les connaisseurs et les retrouver plus tard, le Patrimoine remerciements. collectionneurs, nos cloches et leurs artisans valent bien une exposition.

En plus d’un remarquable échantillon de cloches et du matériel nécessaire à leur fabrication, l’exposition retrace “l’Histoire de la cloche” et celle des fondeurs champérolains, avec à l’appui divers panneaux explicatifs.

Un film présentant les étapes de leur confection et de croustillantes anecdotes locales ou régionales relatives à nos cloches ne manqueront non plus pas de séduire le visiteur.

... et pour que nos souvenirs ne s’éteignent pas

Que ce soit sur des photos de familles, de classes d’école, de contemporains, de manifestations... il n’est pas rare que Classe du régent Michelet en 1928. Des airs de familles... En haut, les 4 premiers à gauche: .... Grenon - .... Avanthay - ... Berra - ... Clément .... le Patrimoine champérolain soit En bas, les 4 premiers à gauche: .... Exhenry - ... Oberhauser - ... Trombert - ... Marclay contacté pour essayer de remettre des Pour les prénoms, on vous laisse deviner… Réponse au prochain numéro !

7 > Patrimoine

Qu’in l’est le seinse de la via? Quel est le sens de la vie? › Par Rouze à Dzi › Par Marie-Rose Gex-Collet Savez-vous après quoi vous courez tous les jours ? Ce qui Sadé-veù apré quié veu treutò toué lou dzeu ? cein que fait vous lever le matin ? Ce qui donne du sel à votre vie ? Si veu fit lévâ le matin ? cein que bahle de la sò à voutra oui, tant mieux ! Car énormément de gens sur terre via ? Se lé vâ, tant miô ! la ya on moé de dzeins su ceta l’ignorent. terre que ne le savont pas ! Un jour, quand j’étais jeune, une personne me demanda: On dzeu, quand ire dzevouna, na féna m’a intervò : Ecoute, quelle est la personne la plus importante pour toi, Ekeute, quinté dzeins compte le deple pôr te su la terra ? sur terre ? Ben… c’est une question difficile ça… je n’y ai Bin… l’est pas iseù à te dre cein… L’aï dzami mouzo à jamais pensé à vrai dire… je dirai ma maman, enfin mes dre vri, te déra, ma mâre… mou pareints, lé leù que parents… ce sont eux qui m’ont donné la vie, et eux qui m’ein balla la via, et leù que l’an tô fit pô qu’usse la via m’ont permis d’avoir la vie que j’ai aujourd’hui. qu’y voua. Non la personne la plus importante pour toi sur terre, c’est Nâ, la dzein la ple importeinte por te su la terra lé te ! et toi et personne d’autre ! Tu dois prendre conscience de cela nion d’âtre ! Te da preinde concheinche de cein et voèvre et vivre ta vie pour toi. ta via por te ! Cette réflexion, pourtant si sage, ne m’avait jamais traversé Ceta mousaye, portein, se sadze, ne m’availle djami l’esprit. Donc je n’étais pas là pour vivre pour quelqu’un d’autre, mais pour moi. C’était si juste et pourtant… si traverso la tête. Adon, n’ire pas einthie po voèvre po difficile même d’y penser. Jusqu’à aujourd’hui, j’avais quaquon d’âtre mais por me. L’ire tan dieùste, et toujours fait ce que mes parents attendaient de moi, ils portein…se défecèle rin que de la mousa. Tant qu’are, savaient bien ce qui était bon pour moi, vu qu’ils étaient availle todzeu fi cein que mou pareints atteindave de me, mes parents. Je vivais sur leurs traces. Certes, enfant c’était é savaillont bin cein que l’ire bon por me, di que iran bien de se comporter ainsi, mais à l’âge adulte… je devais mou pareints.vouévra su leu tracé. Bin suro, éfant l’ire revoir mon mode de penser et me faire un mode bien à moi bin de fire dince, mais granta… dévave revère mon qui convenait à ce que j’étais devenue. moude de mousâ et me fire on moude bin à me, que convenave à cein qu’ire deveneùta. Et elle continue avec une autre question ? Es-tu, aujourd’hui, vraiment satisfaite de ta vie ? Et m’a pôso n’atra demeinde: Voua, é to conteinte de ta via ? Que veux-tu dire par là ? Que veù -to dre per einthie? Et bien, beaucoup de gens croient que réussir sa vie c’est Bin on moué de dzeins se musont que reussère leu via posséder une belle maison, une belle voiture, des habits à la lé : d’ava na brâva mison, na bella voiture, des brouillés mode etc. Mais quand ils ont tout ça , ils se rendent compte à la moude etc. mais quand l’en tô cein vaillons bin que qu’il leur manque toujours quelque chose. leù meinque todzeu quique sa. Oui elle avait raison ! Comme cela la vie n’avait pas de sens, je devais donner un Vâ l’availle rison ! Dince la via n’ava pas de seinse. sens à ma vie, un vrai sens… le mien. Dévave bailli on seinse à ma via, on vri seince… le min. Cein qui apprat cé dzeu einthie est valablo pô toé ! Et fo Ce que j’ai appris ce jour-là est valable pour tous : nous devons savoir chacun ce qu’on veut, puis tout mettre en sava tsacon cein qu’on veùt et tô fire pô y arrevâ ! œuvre pour l’atteindre.

Patronymes de chez nous › Vieux › Par Alain Pichard ur une place de Paris on trouve de s’appeler Gibert vieux . Mais nos lage portaient le même prénom, on Scôte à côte une librairie nommée ancêtres du moyen âge ne devaient leur ajoutait comme surnom Jeune, Gibert et une autre qui s’affiche pas pousser l’élégance aussi loin. Lejeune ou en sens inverse L’Aîné, Gibert jeune. C’est plus élégant que Quand deux hommes du même vil- Vieux, Viel, Vieillet ou Veillard.

8 Lorsque après la bataille de Morat les tive et plausible. Contrairement aux Or en , entre Annemasse et bourgeois de Fribourg ont presque bobards du XIXe siècle les gens du Bonneville, sur les premières pentes, tous germanisé leurs noms, les fa- Moyen Âge n’étaient pas attachés à la on trouve un village nommé Viuz en milles Veillard ont adopté le nom Alt glèbe et quittaient souvent un village Sallaz. De Viuz à Vieux la différence (vieux en allemand). pour un autre. Sinon nous n’aurions de graphie est minime. Et de Viuz on pas tant de patronymes qui portent le est à un jour de marche d’Avoriaz. Si le nom Vieux vous gêne je puis nom du village que leurs ancêtres ont Donc pas loin de Champéry ! vous fournir une signification alterna- quitté.

Avis de recherche

e Messager se fait l’écho d’une demande de M. LYvan Fournier, de Basse-Nendaz, qui mène une étude sur la vie et l’histoire de Charles Frédéric Brun, dit « Le Déserteur » (1811-1871) qui a vécu plusieurs années en Valais. La vie du peintre suisse d’origine alsacienne et son histoire ont été rendus cèlèbres par le roman de Jean Giono (cf photo ci-contre).

Grâce à une lettre, M. Fournier a connaissance du pas- sage du peintre dans la vallée d’Illiez, à une époque où celui-ci cherchait à passer la frontière vers la France. M. Fournier a l’espoir que le Déserteur ait laissé quelques traces dans son sillage... Peut-être y a-t-il des dessins, tableaux, lettres chez vous, dans votre grange, au galetas, au fond d’une malle? Des informations ou des témoi- gnages sur ce qu’il a fait à Champéry, où il aurait habité?

N’hésitez pas à transmettre toute information à: Hubert Grenon › 079 786 70 14 | [email protected] Blanche Beney › 079 418 66 88 | [email protected] Cynthia Defago › 079 302 66 34 | [email protected] qui la feront suivre à M. Fournier. D’avance merci! Une oeuvre de Charles Frédéric Brun

L’histoire de l’église de Champéry la recherche d’un chouette cadeau, plein d’histoire(s), de sou- Àvenirs, de joie ? Offrez le livre du cinquantenaire de la construction de l’église Saint Théodule de Champéry.

Une église où la messe de l’Ascension du 10 mai 2018 a été retrans- mise en Eurovision par plusieurs chaînes de télévision: France, Belgique, Pays-Bas, Irlande, Suisse italienne et Suisse romande.

Prix: CHF 25.–. Disponible auprès du bureau communal, de l’Office du tourisme et du Bazar de la Poste.

Soyez les bienvenus pour faire la visite guidée de l’église, dispo- nible en cinq langues.

9 Agriculture

Notre série paysans de montagne › Par Cynthia Defago Le 75e anniversaire du Syndicat d’élevage de Champéry et la rédaction du livret de fête m’ont donné l’occasion de rencontrer à tour de rôle chacun de ses membres. En plus du plaisir de partager un café, une tisane ou une gentiane autour de la table de la cuisine avec les différentes familles, ces visites m’ont permis de mieux comprendre la richesse, la complexité et la variété des exploitations sur notre territoire.

Marie-Thérèse, Théodule et base fait 40 hectares en majeure partie livré toute l’année à Walker (Brigue) Gabriel Mariétan : un trio gagnant sur la commune de Champéry, dont pour la fabrication du fromage. La Peut-être faut-il commencer par ra- 20 hectares pour les foins. En 1997, race est la tachetée rouge, une vache conter que les parents, Benoît les parents ont acheté la surface de bien adaptée à la montagne, avec une Mariétan (1948) et Marie-Rose Bêtre (anc. Hermann Rey-Bellet), ils bonne rentabilité, idéale pour notre (1950), née Avanthay, ont élevé sept y ont construit une grande étable en région. enfants, tous liés à plein temps ou à 2000, c’est donc une exploitation temps partiel, à l’agriculture champé- saine et aux normes qui a été remise « En été, on arrive à 120 bêtes en tout, rolaine : Bernadette (1976) épouse aux trois jeunes entrepreneurs. Ces entre les vaches, le jeune bétail, les Hubert Gex-Collet1, Marie-Madeleine derniers continuent à réaliser des chèvres. On a deux alpages : Berroi, (1978) épouse Séraphin Clément2, améliorations du patrimoine, telles l’alpage de la famille du côté de Cécile (1979) épouse Reynald Gex- que des travaux à l’écurie des veaux maman, qui fait environ 30 ha. Et Collet, Joseph (1980), Théodule et des chèvres. celui de la Lathieurne juste après (1981), Marie-Thérèse (1983) et Barme (loué, qui appartient à Roger Gabriel (1984). En hiver, l’exploitation compte 31 Grenon) avec environ 45 ha ; les deux En hiver, les parents vivent à la ferme vaches laitières, et en été une soixan- alpages comprennent aussi des ter- principale de Bêtre. Au printemps, ils taine de vaches à traire pour le cou- rains bourgeoisiaux. On est 5 à 7 pour montent au mayen de Seumon. En lage du lait. Depuis 2014, le lait est exploiter, les parents, à la retraite, été, ils déménagent à l’alpage de Berroi, sous la crête qui mène au Col de Cou. Aux promeneurs qui font halte à leur ferme aux volets verts peints d’une tête de vache, Marie- Rose et Benoît proposent gentiment un verre de lait ou un fromage de chèvre de leur fabrication.

Exploitation à trois Marie-Thérèse et ses deux frères, Théodule et Gabriel, ont constitué en 2013 (avec Cécile qui a quitté la so- ciété en 2016 au moment de son ma- riage) une société simple enregistrée sous le nom Gabriel Mariétan et consorts, pour reprendre ensemble l’affaire familiale. L’exploitation de

1 Le Messager Champérolain No 80, page 10 De gauche à droite: Christelle, Enzo, Théodule, Marie-Rose, Benoît, Joseph, Marie- 2 Le Messager Champérolain No 78, page 13 Thérèse, Gabriel, Céline et Quentin.

10 sont heureusement encore très actifs. mener dans la grande Jeep de papa, bots », puisqu’elle a aussi fait le cours Tout le monde tire à la même corde, y autant que voir le monde hissé sur les sur le parage des onglons. Elle fait compris les épouses Céline et puissantes épaules paternelles. La fa- volontiers les traitements animaux. Christelle. Travailler en famille c’est mille habite toute l’année dans En hiver, depuis son logement chez notre force ; d’ailleurs notre frère l’ancienne ferme des parents les parents à Bêtre, elle fait tous les Joseph (employé dans une entreprise Mariétan, le chalet de La Croix à jours les trajets jusqu’à St-Triphon de terrassements) vient aussi donner Rumières. pour travailler dans une ferme des coups de main. » d’élevage de vaches laitières, où elle Famille Théodule, Christelle, applique ses compétences tout en ex- Famille Gabriel, Céline et Enzo et… périmentant un autre système Quentin (2015) À 37 ans, Théodule garde un carac- d’alimentation du bétail (aliments C’est le « petit » frère Gabriel qui a tère plutôt réservé, il aime bien rester composés plutôt que foins et regains). donné son nom à la société. Il détient à la maison. Avec son épouse À partir de mai, Marie-Thérèse rejoint le CFC d’agriculteur obtenu à Christelle (petite-fille de Louis Perrin) l’exploitation et les alpages, d’abord Châteauneuf. Plus tard il y a suivi le qui a 34 ans, et le fils de cette der- Seumon, ensuite Berroi. De nature cours de fromager. Gabriel travaille nière, Enzo (9 ans), ils partagent curieuse et entreprenante, Marie- occasionnellement à l’extérieur : dé- l’habitation des parents Mariétan à Thérèse s’intéresse aux innovations neigement, couvreur, chauffeur de ca- Bêtre. A la ferme, c’est souvent dans le domaine de l’agriculture de mion. Il s’occupe des machines, des Théodule qui soigne les bêtes, montagne. Elle s’occupe de la BDTA, environs de la ferme, et des vaches. s’occupe de la traite avec les parents, le suivi des animaux, qui se fait par L’été il fait les foins, et avec et c’est lui qui s’occupe des sonnettes, internet. Energique et bosseuse, la Théodule ils s’occupent de l’écurie à sa passion ! Il a obtenu le CFC jeune femme de 35 ans tient son rôle Lathieurne. Gabriel remplit les décla- d’agriculteur à Châteauneuf. En été, dans l’exploitation familiale. rations de surfaces et les autres tâches Théodule reste à l’alpage de Sportive, durant ses rares moments de administratives à l’ordinateur. Lathieurne, avec le troupeau de 35 loisirs, elle aime se promener à pied vaches laitières, les génisses et les ou en VTT dans la région. C’est grâce à sa formation de cuisi- veaux. nière qui l’avait amenée à la Cantine L’union fait la force Sur Coux, et à son sens de l’humour, Marie-Thérèse complète l’équipe, Gabriel conclut avec une confiance que la pétillante Céline a conquis mais garde son indépendance tranquille en l’avenir : « Travailler en Gabriel lors d’une mémorable Fête de Elle a fait l’Ecole ménagère et le famille, ça roule, grâce à une bonne la mi-été. Actuellement, elle travaille cours de fromager, tous deux à répartition des tâches et des do- comme gestionnaire de vente en pro- Châteauneuf : passionnée de vaches, maines, et grâce à notre complémen- duits carnés et poisson à la Migros de Marie-Thérèse est chargée de tarité. Les décisions sont prises en- Vevey. La jeune maman n’hésite pas à l’insémination artificielle depuis semble. On profite du temps qu’on est donner des coups de main à qu’elle a achevé le cours ad hoc à encore en famille, de notre bonne en- l’exploitation, surtout que le petit Middes, Romont. Elle gère « l’institut tente et des compétences qu’on arrive Quentin aux yeux rieurs adore se pro- de beauté pour la manucure des sa- à mettre ensemble chaque jour. »

Miss Champéry 2018

La plus belle, c’est « Edith », que le public a élue Miss Champéry 2018 lors de la Fête du bétail du 13 mai dernier.

Une consécration qui fait honneur à toute la famille Mariétan ! Stéphane Berra (à gauche), président du syndicat d’élevage, félicite Théodule pour l’élection d’«Edith» comme Miss Champéry.

11 Ecoles

Ça roule ! › Par Sophie Texier

e jeudi 24 mai, les petits Champérolains ont pris leur Quelques déraillements, mais pas de crevaison ! Lcasque, leur trottinette ou leur vélo pour une balade au L’idée était de tous se rejoindre à , à l’UCI (Centre bord du Rhône, sous un soleil radieux. mondial du cyclisme) pour une visite et un pique-nique bien Toutes les classes sont descendues en train ou avec le bus mérité. Le vélodrome et la piste du Supercross ont impres- scolaire jusqu’à la Satom, pour ensuite suivre par groupe un sionné plus d’un. Les plus petits se sont régalés sur la mini parcours plus ou moins long, selon leur choix. C’est dans la piste de BMX tandis que les plus grands se sont éclatés sur bonne humeur, malgré quelques coups de fatigue, que cer- le Pump-Track. tains ont pédalé jusqu’à Vouvry, tandis que d’autres, bien Après cette belle journée, la remontée en train fut moins déterminés ont roulé jusqu’au Bouveret. bruyante !

12 Fête cantonale de chant à Conthey › Par Marie-Christine Dussez haque quatre ans, les chorales Cscolaires valaisannes sont invi- tées à participer à la Fête cantonale de chant. Plusieurs ateliers leur sont pro- posés et dès janvier, les répétitions vont bon train, afin d’être prêts pour le jour J. Les Champérolains ne vou- laient manquer sous aucun prétexte cette journée qui allait réunir plus de 7’000 élèves dans quatre villages des coteaux du soleil.

Ce vendredi 4 mai, dans la rue princi- pale de Champéry résonne un cri de joie : les enfants et leurs enseignantes découvrent le super car à deux étages qui les emmènera dans le Valais Central.

Les plus jeunes élèves (de 1H à 4H), se rendent à l’église d’Ardon. Des Chippiards et Chalaisards se joignent à eux et ce n’est pas moins de 175 jeunes enfants qui entonnent des Venthône sous la grande cantine de Service de l’enseignement, leur prête chants composés par Sophie Martin. Conthey. En milieu d’après-midi, les une oreille attentive. Parmi les spectateurs, des parents 310 voix chantent à l’unisson des champérolains qui immortalisent chants tirés de «Planète Musique», du Fatigués et émoustillés par l’évènement avec leur smartphone. Claude Nougaro, du Céline Dion. Le l’ambiance de la journée, petits et public, composé d’élèves, grands s’en retournent, «en carrosse», Les plus âgés (5H à 8H) rejoignent d’enseignants, de familles, du chef du vers leur petit village au fond de la des élèves venus du Bouveret, de Département de la Formation et de vallée d’Illiez. Promis, ils seront ren- Basse-Nendaz, de Randogne et de l’Economie ainsi que du chef du trés avant les douze coups de minuit !

13 Tourisme

Région Dents du Midi SA: point de situation › Par David Michellod, directeur Avec l’arrivée de la nouvelle loi, la politique du tourisme du Canton du Valais demande aux acteurs touristiques de relever les défis dans l’offre et l’organisation, le marketing et la politique de commercialisation, ainsi que dans la définition et l’approche des marchés.

artant des recommandations anonyme Région Dents du Midi SA. Marketing et vente Pcantonales, Région Dents du Le conseil d’administration regroupe Les bases de données clients ont été Midi SA (RDDM SA) a pensé son à ce jour trois représentants des regroupées et qualifiées, ceci pour une organisation sur le renforcement du Communes, un des TPC SA, et un de segmentation en adéquation avec les marketing expérientiel, la plus forte la Cavagne. Ce dernier, M. Jean sept motifs de voyage de la implication des voyagistes, la Christe, est nommé Vice-Président de destination. Dans cette optique, deux newsletters spécifiques ont été meilleure utilisation des liaisons dans la société. Pour compléter le CA, il envoyées courant avril. De janvier à le domaine de la mobilité et est souhaité d’y intégrer d’autres mars, trois newsletters génériques ont l’exploitation des opportunités représentants des acteurs touristiques, d’internet. Ces impulsions, mises en été envoyées afin de promouvoir la condition étant que ces entités l’offre de notre destination. place dans le respect des valeurs soient fédérées en associations. Le chères à la vallée d’Illiez, proposent conseil a notamment travaillé sur les Sept media trips (presse traditionnelle un tourisme basé sur les valeurs statuts, le règlement d’organisation, le et blogueurs) ont été organisés, soit authentiques, le respect de la nature et règlement des honoraires et frais, par le biais de notre organisme faîtier de l’environnement, et ainsi de passer l’acte de fondation et l’élaboration de Valais Wallis Promotion, soit par des d’un tourisme de construction à un la stratégie. contacts directs. Ces différents tourisme d’exploitation. C’est dans ce médias provenaient des marchés contexte qu’est née la destination Accueil et information suivants : Suisse, France, Pays-Bas, Région Dents du Midi SA, une Des procédures ont été mises en place Italie, Allemagne, Belgique, entreprise de service et de Royaume-Uni, Etats-Unis. La pour coordonner et uniformiser les management touristique indépendante, destination a été présente sur 8 salons pratiques de travail. Le personnel du innovante et efficace, orientée sur les grand public ou professionnels, soit : secteur accueil/information des trois besoins et les attentes de ses European Mountain Travel partenaires et clients. offices du tourisme est entré dans une Symposium (Crans-Montana), Salon phase de formation interne basée sur des Vacances (Bruxelles), Bleu Vert Les objectifs principaux de la des échanges « inter office », qui ont Soleil (Liège), Salon du Randonneur nouvelle destination Région Dents du pour objectif d’accroître les (Lyon), Journées Suisse des Vacances Midi SA sont d’adapter et moderniser connaissances stations de chaque de Suisse Tourisme (Interlaken), le fonctionnement du tourisme collaborateur. Les horaires Salon des Blogueurs de Voyage régional selon la stratégie cantonale d’ouverture des offices du tourisme (Aveyron), Bike Days (Soleure), ainsi que de consolider sur le terrain ont été revus et permettent Konferenz Arena (Zürich). Sur la la conviction que la direction aujourd’hui de proposer un service base d’une stratégie digitale dédiée, commune est la meilleure perspective clients plus important. Pour assurer la les différents réseaux sociaux des pour l’ensemble du tourisme de la qualité et l’homogénéité de offices du tourisme ont été fusionnés sous l’entité Région Dents du Midi. vallée d’Illiez. Que de défis à relever, l’information aux hôtes à l’échelle de Deux mandats de prestations que de richesses à partager ! la destination, une brochure d’appel et marketing sont proposés à la SAVI un guide pratique verront le jour Société d’Agriculture de la Vallée Pour y faire face, les actionnaires courant juin. Un matériel et des d’Illiez, et aux remontées mécaniques choisissent M. Raymond Carrupt équipements ad hoc permettent Suisse SA. Un autre a comme Président du conseil aujourd’hui d’améliorer la qualité de été conclu avec Thermes Parc / Les d’administration de la société nos services. Bains de Val-d’Illiez.

14 Qualité et controlling Place de marché gratuitement du Multi Pass, qui est Une charte de qualité interne destinée Région Dents du Midi SA travaille inclus dans le financement de la taxe à tous les collaborateurs de Région actuellement sur une nouvelle place de séjour. Dents du Midi SA a également été de marché pour l’hiver 2018/19. Un instaurée de manière à fédérer nos groupe de travail a été mis sur pied Evénementiel: calendrier harmonisé équipes autour de nos valeurs et de afin de répondre aux exigences de Notre équipe événementielle totalise nos engagements pour consolider l’ensemble des prestataires 147 animations et évents sur l’hiver notre culture d’entreprise. La gestion touristiques dans le but de dynamiser 2017/18 et pour cet été, 67 animations du groupe privé Facebook notre offre online. et événements sont à venir. Un (Partenaires touristiques de la vallée calendrier harmonisé des manifestations d’Illiez) ainsi que l’envoi d’une Le Multi Pass permet de profiter de a été créé pour la destination, afin de newsletter chaque trimestre viennent 60 activités sans limite, sur tout le garantir une cohérence dans les dates consolider notre communication entre domaine des Portes du Soleil. auxquelles se dérouleront les la destination Région Dents du Midi Nouveauté 2018 pour les trois événements. L’édition d’un programme et les acteurs touristiques de la communes de la Région Dents du des manifestations vient également destination, en complément des Midi SA, l’ensemble des propriétaires consolider notre communication à rencontres sur site avec les de logements de vacances ainsi que l’échelle de la destination. partenaires. les hôtes en séjour bénéficieront

De gauche à droite (les 6 personnes en gras constituent l’équipe de direction) : David Michellod › directeur | 100%, Tommy Stefanelli › resp. produits & place de marché | 100%, Jean-Baptiste Godard › médiamaticien | 100%, Sidney Sigg › collaboratrice animation () | 100%, Fanny Berguerand › graphiste | 100%, Johanne Hurni › collaboratrice produits & place de marché | 100%, Louisa Freymond › collaboratrice marketing & réseaux sociaux | 100%, Aurélie Lavison › collaboratrice accueil & information (Champéry) | 100%, Thomas Leparmentier › resp. événements| 100%, Joëlle Duchoud › finances (externe | commune de Champéry), Tahia Vieux › 50% collaboratrice accueil & information (Val-d’Illiez) | 50% assistante de direction, Karim Cherif › resp. des finances (externe | com- mune de Champéry), Karolann Veysseyre › ex-stagiaire animations Champéry (n’est plus en fonction au sein de la société), Thierry Monay › res- ponsable marketing | 100%, Alice Laurain › collaboratrice animation (Val-d’Illiez) | 100%, Benjamin Arvis › collaborateur marketing & relations médias | 100%, Sonja Collet › resp. accueil & information | 80%, Hulya Neza › resp. des ressources humaines (externe | commune de Champéry), Alissa Mendes de Leon › collaboratrice accueil & information (Champéry) | 80%, Ismaël Perrin › resp. infrastructures (externe | commune de Val- d’Illiez), Adélaïde Lassueur › collaboratrice accueil & information (Champéry) | 60%, Antoine Guilleux › collaborateur animation (Champéry) | 100%, Alison Palacio › collaboratrice accueil & information (Morgins) | 100%, Coline Dubosson › apprentie accueil & information (Champéry), Baptiste Zenker › collaborateur accueil & information (Morgins) | 100%, Prune Texier › collaboratrice accueil & information (Val-d’Illiez) | 100%

15 > Tourisme

Le versant suisse du domaine skiable des Portes du Soleil › Par Pierre-Marie Fornage, président de TCCPS SA, vice-président de PDS-CH SA Depuis 2012/2013, les remontées mécaniques enregistrent un net recul de leur chiffre d’affaire, une baisse observée dans tous les pays qui nous entourent. En Valais, l’activité du tourisme représente 3 milliards de francs dont les sports de neige à eux seuls 1.9 milliard.

n 2017, le chiffre d’affaire an- Enuel des remontées mécaniques se monte à 285 millions de francs. Les remontées mécaniques du Valais emploient 1'500 personnes à l’année et à 5'000 personnes durant l’hiver. Notre société, Téléchampéry-Crosets- Portes-du-Soleil SA, TCCPS SA em- ploie 26 personnes à l’année et 131 durant l’hiver pour des charges de personnel de 5,3 millions de francs.

Le Valais compte 40 sociétés de re- montées mécaniques et 446 installa- tions dont la moyenne d’âge est de 22 ans selon l’Sssociation Valaisanne des remontées mécaniques. La situation financière difficile de la › Déterminer une stratégie tarifaire et Il faudrait remplacer actuellement 118 société Télémorgins-Champoussin commerciale unique installations pour un budget annuel de SA a nécessité l’implication de notre › Se doter d’une représentativité de 100 millions afin d’entretenir ce parc. société dans la gestion et poids auprès de l’Association Hélas, en 2018, aucune nouvelle ins- l’exploitation de celle-ci dès l’hiver Internationale des Portes du Soleil tallation n’est prévue. 2016-2017. Des contacts réguliers › Accroître la probabilité de dégager des marges financières répondant avec les conseils d’administration de Fort de ce constat, le Canton du aux ratios de la branche Equipements Touristiques de Chalet Valais s’est donné les moyens de ré- › Renforcer l’attractivité du domaine Neuf Bellevue SA ainsi que de Télé- agir. La nouvelle loi sur le tourisme et le positionner efficacement au- Torgon SA ont permis d’établir un entrée en vigueur en 2015 et la nou- près du consommateur velle loi sur l’encouragement des re- projet basé sur une vision commune › Crédibiliser la structure auprès des montées mécaniques acceptée par le du domaine suisse des Portes du investisseurs institutionnels et privés. Grand Conseil en mai 2018, donnent Soleil. En résumé, elle permet les moyens au Canton d’intervenir d’optimaliser le nombre d’instal- La création de Chablais Invest SA avec des aides financières auprès des lation, qui pourrait passer de 47 à 34. permettra aux Communes de partici- sociétés de remontées mécaniques. La vision finale est qu’une seule so- per au financement de ces nouvelles Une des clauses fixée par l’Etat du ciété de remontées mécaniques ex- installations et de participer aux stra- Valais pour octroyer ces aides de- ploiterait le domaine suisse des Portes tégies d’investissement des sociétés de remontées mécaniques. Leur im- mande aux exploitations de remontées du Soleil. plication devrait permettre d’éviter mécaniques de se professionnaliser. des situations récemment vécues à L’élaboration d’un masterplan par Les arguments qui militent en faveur Crans-Montana et à Saas-Fee. destination est une condition indis- d’un groupement global autour de PDS-CH SA sont les suivants : pensable pour l’obtention des aides Les défis qui nous attendent sont im- › Répondre aux exigences de l’Etat financières cantonales. Il inclura le portants. Nous avons actuellement planning des investissement pour du Valais pour l’obtention de crédits une opportunité à saisir. Ce projet l’enneigement mécanique, pour les NPR futurs Portes du Soleil Suisse est une véri- installations de remontées de méca- › Rendre cohérente la gestion opéra- table chance pour l’ensemble de notre niques et pour l’hébergement com- tionnelle et économique qu’offre région et pour chacun de ses habi- mercial. une exploitation groupée tants.

16 La vie au village

Illiez Bike Club: nouveau club sportif de la vallée d’Illiez › Par Monique Borel pour le Comité réé début 2018 par quelques Cpassionnés de vélo, le Illiez Bike Club souhaite réunir tous les (futurs) adeptes du vélo des communes de Champéry, Troistorrents et Val-d’Illiez dans une seule entité. Que vous soyez fan de MTB (cross-country, enduro, downhill), amateur Route ou E-bike, soyez les bienvenus au sein de notre club.

La formation et l’encadrement des jeunes cyclistes est un projet qui nous tient spécialement à cœur. Ainsi nous proposons de mai à septembre une école du vélo, parrainée par Steve Morabito et Ben Walker ! Les entraîneurs principaux Thierry Favre et Arno Cambier, certifiés Jeunesse + Sport, se réjouissent d’accueillir les organisera des événements cyclistes cyclistes dans la vallée d’Illiez. enfants et jeunes de 6 à 16 ans les dans la vallée d’Illiez, comme c’est déjà Nous nous réjouissons de regrouper mercredis entre 17h30 et 19h (selon les le cas par exemple avec la Course de tous les amoureux de la petite reine au groupes). Le point de rendez-vous côte Monthey-Champéry du sein de notre association. variera en fonction de l’entraînement. 31.08.2018 et l’Enduro du Val d’Illiez (manche Helveti’Cup) du 01.09.2018 N’hésitez pas à nous contacter pour Pour les adultes, des sorties VTT sont dans le cadre du Bike & Sound. plus d’informations: également au programme de mai à [email protected] septembre: les dames se retrouvent le Finalement, notre club s’engagera pour la «Illiez Bike Club» mardi et les messieurs le jeudi, à 18h. défense des droits des cyclistes et aidera au Thierry Favre (Champéry) président: Le Illiez Bike Club soutiendra et développement des infrastructures tél. +41(0)79 501 37 08

19e édition des Rencontres musicales de Champéry › Par Luis Mendes de Leon, Président ’est le 31 juillet que cette 19e édition ouvrira listes de l’Académie Menuhin, l’Ensemble vocal Cses portes, jusqu’au 13 août. de Poche, ainsi qu’une nouvelle étoile du piano, le Japonais Ryutaro Suzuki. En effet, si notre fes- Cette année, nous avons choisi la musique compo- tival peut accueillir des artistes du monde entier, sée pour la danse comme fil rouge, qui a inspiré tant c’est qu’au bout de vingt ans, par son cadre en- de compositeurs. Rythme et musique sont en effet voûtant, il a acquis une renommée dont l’écho intimement liés à la danse ; et ce n’est pas notre s’entend bien au-delà de nos frontières ! groupe Champéry 1830 qui nous contredira ! Le Temple, mais aussi l’Eglise vous accueilleront Ainsi, vous pourrez écouter des airs tziganes de pour écouter de la belle musique et pour vous re- Dvorak et Schumann, des valses de Chopin et des cueillir dans une ambiance pleine de simplicité. swings de la pianiste américaine Lynne Arriale qui nous fait le plaisir de revenir. De magnifiques ar- N’oubliez pas que la musique était, est, et sera tistes se réjouissent de monter la vallée, tels la toujours un langage universel et éternel, tout grande violoncelliste Estelle Revaz, les fameux so- comme notre âme.

17 > La vie au village

Communion et confirmation vanthey A © photo Corine

La communion a eu lieu le 29 avril à Champéry.

Sortie en raquettes à neige des confirmants lors de leur retraite au Simplon, les 14 et 15 avril 2018. La confirmation pour toute la Vallée s’est vécue à Troistorrents le dimanche 6 mai. Ils étaient nombreux: 54!

La Banque Raiffeisen se présente › Par Jean-Michel Defago, Président de la direction Un peu d’histoire Le Groupe Raiffeisen en 1939, se sont mises en commun en La création d’une banque La Banque Raiffeisen de Val-d’Illiez 1994 sous la raison sociale «Banque villageoise fut l’aboutissement – Champéry, dont le siège est à Val- Raiffeisen de Val d’Illiez– d’une réflexion longuement mûrie et d’Illiez, est membre du Groupe Champéry». Son conseil d’adminis- pleine d’espérance. Il s’agissait à bancaire Raiffeisen qui réunit 255 tration est composé de personnalités l’époque de favoriser l’épargne et Banques Raiffeisen indépendantes locales. de faciliter l’accès au crédit en sous la forme juridique de damant le pion aux usuriers. Ce coopérative. Elles représentent une Cette union des forces a permis à volonté commune d’affronter les l’établissement de se développer dans système coopératif, fondé sur la nombreux défis du secteur bancaire. une zone économique florissante et de solidarité et imaginé par Frédéric- Avec un total de bilan de 227 devenir un prestataire de services Guillaume Raiffeisen, préfet milliards de francs, Raiffeisen est le financiers important. Les Champé- d’Heddesdort (Allemagne), s’est troisième groupe bancaire de Suisse. rolains connaissent bien les deux implanté en Suisse sur l’initiative agences et ses conseillers, en du curé Jean-Evangéliste Traber. La Banque Raiffeisen de particulier celle de Champéry sise Les Banques Raiffeisen se sont Val-d’Illiez–Champéry dans les magnifiques locaux dont elle adaptées au cours du temps, pour La Banque Raiffeisen de Val-d’Illiez est propriétaire dans l’immeuble Le devenir des entreprises de services (anc. Caisse de Crédit Mutuel) fondée Broisin, à l’entrée de notre belle modernes. en 1930 et celle de Champéry, fondée station. La Banque affiche un bilan

18 humaines, les standards modernes sont atteints puisque l’équité homme-femme est parfaitement respectée.

Les collaboratrices et collaborateurs sont majoritairement certifiés ISO, leurs compétences sont ainsi reconnues au niveau suisse. Proches de nos clients, des artisans et des entreprises de la région, nous sommes également à 1994: Fusion des Raiffeisen de Champéry et Val-d’Illiez. De gauche à droite: Alain même d’accueillir en langues Monnay, Fernande Rey-Bellet, Denis Mariétan, Jean-Michel Defago et Jean-Luc Gillabert étrangères comme l’allemand ou l’anglais, ce qui est apprécié des hôtes proche de 225 millions de francs pour par les instances culturelles de la avec lesquels nous aimons créer un 4’000 clients. Près de 20’00 d’entre commune de Champéry et les climat de confiance. eux sont sociétaires et, à ce titre, en amoureux du patrimoine. sont copropriétaires. Grâce à une La Banque Raiffeisen de Val- gestion dynamique elle connaît un Ces divers soutiens sont un signe de d’Illiez–Champéry propose à ses essor favorable. stimulation et de confiance envers les collaboratrices et collaborateurs des habitants et les collectivités domaines d’activité motivants et La banque propose à ses partenaires auxquelles nous nous identifions encourageant l’esprit d’entreprise. l’ensemble des prestations financières pleinement. Ceux-ci sont notre première ressource dont ils ont besoin sous la forme de et nous investissons en permanence produits compréhensibles à des prix Compétence et enthousiasme pour leur formation et leur équitables (placement, financement, Les deux agences emploient douze perfectionnement car il est important de projets immobiliers, gestion de collaboratrices et collaborateurs dont conserver leur professionnalisme et de fortune, prévoyance, etc.). La le taux d’occupation oscille de 40 à garder des capacités décisionnelles dans proximité avec la clientèle est un des 100%. En matière de ressources nos villages. principaux facteurs de son succès car elle privilégie le contact personnalisé.

La carte locale Notre présence depuis 1930 auprès des Champérolains et des Val- d’Illiens, nos collaborateurs proches, nos investissements, le maintien de nos agences avec une présence optimale, notre apport comme contribuable, tout cela prouve que notre modèle entrepreneurial s’inscrit dans la durabilité.

Tournée vers l’avenir, mais néanmoins attachée à ses racines, la Banque est membre du Patrimoine Champérolain et de son homologue Val-d’Illien. De nombreuses sociétés locales culturelles et sportives De gauche à droite: bénéficient d’un coup de pouce Claudine Donnet, Mathieu Bovard, Nathalie Wyss, Fabienne Udressy, Estelle Schorlé, apprécié sous la forme de sponsoring. Nicolas Rouiller, Jean-Michel Defago, Claude Es-Borrat, Fanny Métrailler, Philippe Nos locaux de l’Espace Raiffeisen à Jud, Emilie Pilet, Zachary Marclay. Champéry, mis gracieusement à L’équipe des collaboratrices et collaborateurs de la banque allie l’enthousiasme et le disposition, servent d’écrins pour de dynamisme avec l’expérience et le savoir-faire. Elle se fera un plaisir de vous accueillir magnifiques expositions organisées lors de votre prochaine visite.

19 > La vie au village

La Cantine de Barmaz, un p’tit coin de paradis › Par Cynthia Defago

e n’est pas par hasard si Valérie C(1972) et Olivier (1971) Demange ont choisi le plateau de Barmaz pour domicile. Arrivés en Suisse en 1994, ils se sont rencontrés à Saint-Luc, dans le Val d’Anniviers. Tous deux travaillaient à la saison pour les remontées mécaniques, tout en pro- fitant de faire du ski pendant leurs congés. L’ouverture d’un Bar des Neiges, suivi de la gestion comme lo- cataires de la cabane Bella Tola de 1999 à 2009, leur avait réussi ; l’esprit de la montagne les habitait déjà, pas étonnant dès lors que leurs enfants Lucie (née en 2002 à Sierre) et Clément (né en 2005 à Sion) aient bu leurs premiers biberons à 2'340 mètres d’altitude. « Nos bébés sont montés à la cabane en motoneige ! Ils ont appris à skier avant de D’autre part, ils sont en train de retaper un vieux chalet savoir lire » raconte Olivier, le natif des Vosges. Valérie, récemment acheté à Val-d’Illiez. « On se réjouit d’avoir qui est originaire de Leognan en Gironde (Bordeaux), une vie de famille normale ; le fait d’être tout le temps région de vignoble, ajoute : « La restauration nous a avec du monde est une contrainte pour Lucie et Clément ; réunis, ensemble nous formons une bonne équipe, même s’ils ont l’habitude de partager leurs parents avec l’hospitalité et la vie rustique en montagne sont nos les clients, c’est chouette de se retrouver tous les points forts. C’est amusant d’ailleurs, deux de nos hôtes quatre. » Actuellement, les Demange sont locataires à pour la nuit prochaine furent nos clients à Saint-Luc. » Val-d’Illiez. Lucie rentre en août à l’ECG (Ecole de Au bout de dix années bien remplies à la cabane de Bella culture générale) à Monthey, après sa maturité elle pro- Tola, le couple cherche un nouveau défi. jette d’intégrer l’école de police. Clément va à l’école à Troistorrents. Tous deux donnent volontiers des coups de Coup de foudre main à leurs parents les week-ends et durant les vacances Après avoir prospecté dans tous le Valais et au-delà en à Barmaz. « Ils nous aident beaucoup, ils sont dé- Suisse, Olivier et Valérie tombent amoureux de la brouilles. » Pendant la période scolaire, Valérie reste en « Cantine de Barmaz1 », la première des deux cantines bas avec les jeunes, tandis qu’Olivier gère le restaurant et qu’on atteint lorsqu’on grimpe à pied le sentier depuis le l’hôtellerie, avec trois employés saisonniers. Avec 45 lits, Grand-Paradis. Ils la rachètent en 2011 à Sandrine dont 15 lits répartis dans 7 chambres et le reste en dor- Deledalle. 2018 est leur septième saison d’été sur le pla- toirs, le travail ne manque pas. Ni les réparations qui font teau de Barme, tandis que durant les six derniers hivers partie de l’entretien d’une bâtisse construite en 1750 ( !) le couple a exploité le restaurant de La Foilleuse à dans un rude climat d’altitude (1492 m.). Avec leur côté Morgins. De ce côté-là, l’avenir est incertain, sans pour relax et positif, Olivier et Valérie s’acclimatent aux autant altérer la bonne humeur d’Olivier et Valérie : ils conditions ambiantes : pour la réouverture il faut mettre ne seraient pas mécontents de vivre un hiver tranquille, l’eau, démarrer la génératrice, nettoyer de fond en peut-être avec la réalisation d’un projet de randonnée à comble, aérer les couvertures et les édredons, ôter les peaux de phoque ou en raquettes vers l’alpage de Barme toiles d’araignées. Elle est une pro du bricolage et soigne enneigé, couronnée par une halte-fondue à la Cantine ? la décoration : dans la petite salle boisée aux rideaux bro-

20 dés de cœurs, le couvert est déjà mis pour le soir sur des Informations pratiques jolis chemins de table en tissus rose. « Nos carafes pro- La Cantine se trouve sur le parcours du Tour des Dents viennent de l’Atelier Saint-Hubert, les tables et les bancs Blanches. Tour que l’association du même nom, en bois massif pour dehors ont été fabriqués par le Triage s’efforce de valoriser auprès du public. Plus de rensei- forestier, c’est important de nous fournir dans la région. » gnements www.tour-dentsblanches.com

Spécialités à la carte Ouvert de mai à mi-octobre Ainsi la carte propose, en plus des traditionnelles fon- Renseignements et réservations dues, croûtes au fromage et assiettes valaisannes, des +41 24 479 11 63 | +41 76 438 11 64 viandes de choix : les cabris viennent de chez Jean- Mail : [email protected] Claude Marclay, les agneaux de chez Marc Gillabert, les www.cantine-barmaz.com veaux de chez Jean-Daniel Perrin à Val-d’Illiez ; en sai- son, les chasseurs d’ici livrent chamois, chevreuils et lieu, par exemple d’observer les oiseaux migrateurs qui autres sangliers tirés dans les environs. « Nous sommes se dirigent vers le Col de Bretolet. Clément suit à la ju- gâtés, et nos clients aussi. » Olivier doit pencher la tête melle la balade des chamois sur les névés d’en face sous pour franchir la porte de la cuisine et retourner à ses four- les Dents Blanches. Olivier continue : « Au réveil, le si- neaux. Un délicieux fumet monte de la grande marmite lence est total, rompu seulement par les cloches des où mijote un fond de veau. Clément prend la commande vaches. Et puis nous profitons de la « vie de village » du des clients de Saint-Luc : deux tartes aux myrtilles sau- plateau, nous échangeons des nouvelles avec les autres vages, encore tièdes, ils vont se régaler ! habitants : les paysans auxquels nous achetons le lait et les fromages ; nous partageons un verre avec nos col- Haute et basse saison lègues de la Cantine des Dents-Blanches2. » Valérie ren- Par une belle journée de haute saison, la terrasse de la chérit : « J’ai enfin le temps de lire ! » Cantine de Barmaz ne désemplit pas. Ni le trampoline, ni le toboggan ou les balançoires qui font la joie des en- Eau, électricité et … Wifi fants ! Les parents en profitent pour manger ou pour somnoler sur les chaises longues… L’eau de source est tirée juste derrière la montagne et distribuée aux cantines et chalets depuis un réservoir qui Pendant les périodes calmes de juin, septembre et oc- a été partiellement enfoui sous l’éboulement de 2006. tobre, la famille prend le temps de jouir de la magie du Depuis lors, l’eau n’est plus potable, elle devient trouble lorsqu’il y a un orage. La cantine se fait livrer l’eau mi- nérale par palettes. La commune pro- jette l’exploitation de la Vièze dont le débit est suffisant pour produire de l’électricité. Cela permettrait de ne plus utiliser les génératrices bruyantes.

La réception des ondes WIFI est aléa- toire, mais suffisante pour gérer la ré- ception des e-mails de réservations. Olivier et Valérie sont philosophes : « Pour les hôtes qui rêvent de se couper du monde, d’un séjour sans internet, chez nous c’est le paradis ! »

1 Aussi connue sous le nom « Chez Belle Montagne » du nom d’un propriétaire précé- dent Ronald Schoonenberg

2 Voir Messager Champérolain No 83, page 32

21 > La vie au village

Karembeu Indoor Trophy, 12-13-14 janvier 2018 › Par Jean-Philippe Borgeaud, Président du comité d’organisation a patinoire du Palladium s’est un Match des Légendes qui a déplacé qui ont travaillé pour cette première édi- Lmuée en terrain de football le les foules – près de 800 personnes mas- tion, notamment le FC Troistorrents, temps d’un beau week-end de janvier et sées aux abords du terrain ! Idem pour MM. Philippe Salvi et Philippe Wick, le a accueilli des centaines d’amateurs de la journée du dimanche, exclusivement personnel du Palladium, les bénévoles ballon rond, regroupés autour du par- destinée aux juniors. Plus de 300 et le comité d’organisation, ainsi que rain de l’événement Christian d’entre eux (garçons et filles), venus de bien entendu notre star Christian Karembeu, figure bien connue des toute la Suisse Romande, se sont af- Karembeu. Champérolains. frontés dans un tournoi amical mais aux réels enjeux pour ces futures stars... Le Karembeu Indoor Trophy revient Le succès fut au rendez-vous, notam- en 2020, du 31 janvier au 2 février ! ment lors de la soirée du samedi avec Un grand merci à toutes les personnes © photo JB Bieuville © photo Niels Ebel

© photo JB Bieuville © photo JB Bieuville

Christian Karembeu face à Fabrice Borer – on n’est Christophe Bonvin, nc*, Johann Lonfat, Stéphane pas là pour se faire (trop) de cadeaux mais l’arbitre Sarni, Pascal Zuberbühler, Sébastien Fournier, Lionel Nicole Petignat veille. Moret, Pierre Issa, Michel Pont, nc*, Nuno Gomes, La journée du dimanche, entièrement dédiée aux ju- Nicole Petignat, Philippe Wick. niors, a également remporté un franc succès grâce no- Accroupis: Alain Gaspoz, Blaise Piffaretti, Gaizka tamment à la forte implication du FC Troistorrents. 36 Mendieta, Xavier Margairaz, Eric Abidal, Fabrice équipes juniors (320 joueurs) ont foulé la même pe- Borer, Robert Pirès, Alexandre Rey louse que les stars, sur un terrain divisé en 3. *nc = non communiqué Parterre de stars au moment de la photo de famille sur Éric Abidal et Robert Pirès ont fait un passage remar- la glace recouverte du Palladium. De gauche à droite, qué et fortement apprécié lors du tournoi juniors du Debout: Philippe Salvi, Christian Karembeu, dimanche.

22 Une délégation de l’Ordre International des Anysetiers à Champéry › Par Françoise Dassonville-Ménager onsieur Luc Fellay, Président Mde la commune de Champéry et Sénéchal de la Commanderie des Anysetiers du Valais, recevait le di- manche 30 avril onze représentants du Chapitre de la Commanderie de la Baule-Presqu’Ile Guérandaise (sud Bretagne), et leurs épouses, venus à Genève à l’occasion de la tenue du Chapitre Magistral de la Comman- derie Genevoise. Françoise Dassonville, qui vient à Champéry depuis plus de 60 ans, elle-même Maître Anysetier, a voulu leur faire découvrir son cher village : un dîner au Café du Centre avec Luc Fellay et une montée pédestre par beau temps à la Cantine sur Cou pour une fameuse Françoise Dassonville (3e depuis la gauche) Maître Anysetier raclette, les ont enchantés. guents, des drogues, des liqueurs, des- aux organismes, groupements, asso- Histoire d’une fleur chère au cœur tinés autant aux Rois, aux Seigneurs ciations et œuvres poursuivant une des Anysetiers qu’au bon peuple. action d’entraide et de secours ». L’histoire de la fleur d’anis remonte Aujourd’hui L’Ordre International très loin. Déjà avant Jésus-Christ elle Qui sont les Anysetiers ? des Anysetiers se perpétue avec dyna- est réputée pour ses qualités et bien- La Corporation des Anysetiers est misme et forme une association mo- faits. Parfait symbole solaire, la fleur créée en 1263 sous le règne du Roi derne, active qui s’étend en France, d’anis (stylisée en partant des huit fol- Saint-Louis, avec pour patron Saint en Europe et sur les autres continents. licules de la badiane) a été considérée Serge. Les Anysetiers officiaient à L’ensemble des commanderies et dans les plus anciennes civilisations Paris, rue Vielle du Temple ; Antoine l’Ordre ont fait en 2017 plus de comme la représentation graphique Gil était leur Grand Maîstre ès- 320’000 Euros de dons et depuis dix d’une plante sacrée. Ses vertus médi- qualité ! Tous les corps de métiers ans c’est plus de 2’600’000 Euros qui cinales sont reconnues depuis tou- sont représentés ; médecins, profes- ont été remis à des œuvres sociales ou jours : selon Pythagore, « il augmente sionnels de l’hôtellerie et restauration, culturelles. la force, fait cesser l’insomnie, excite commerçants, industriels, journa- l’appétit, fertilise la sécrétion de la listes, militaires et enseignants, sans semence et facilite la digestion. » La oublier les élus et diplomates : badiane (ou anis étoilé) est fournie maires, députés, ambassadeurs, par un arbre de plus de dix mètres de consuls. Ainsi que des gens du milieu hauteur. Originaire de Cochinchine artistique, et depuis le siècle dernier, (sud de l’actuel Viêt-Nam), elle a été même des dames ! transplantée dans la plupart des pays La fleur de badiane ou anis d’Extrême-Orient qui fournissent ac- Une chaîne internationale aux va- tuellement 98% de la production leurs simples d’amitié, de courtoi- mondiale. Des caravanes amenaient sie, de fraternité et de charité. l’anis depuis l’Egypte et la Chine En 1955, un groupe de hautes person- jusqu’à Alexandrie où des bateaux les nalités ressuscitent l’Ordre en restant convoyaient jusqu’à Marseille et fidèles à ses valeurs : « la création et Gènes. Les graines d’anis étaient ré- le développement de relations ami- duites en poudre au pilon (emblème cales d’ordre scientifique, culturel et de l’Ordre) et, après distillation et social entre ses membres et les sym- Le pilon, emblème macération, on en faisait des on- pathisants de l’Ordre, ainsi que l’aide de l’Ordre des Anysetiers

23 > La vie au village

Des sentiers sous une bonne étoile › Par Roland Avanthay, président de l’ASVI, association des Amis des Sentiers du Val d’Illiez ’aventure de la Passerelle Belle-Étoile s’est clô- Lturée, le 17 juin 2017, par une magnifique journée d’inauguration, relatée dans un précédent numéro du Messager.

La page étant tournée, l’association des Amis de la Passerelle Belle-Étoile s’est posé la question de Devenez membres de l’association l’avenir et de la poursuite de ses activités. A cet effet, Pour permettre d’atteindre ses objectifs, l’association lors de l’assemblée générale tenue le 12 décembre a besoin de vous ! 2017 au Café du Centre, deux modifications impor- tantes ont été apportées: La cotisation se monte à CHF 30.- par année.

› Un nouveau nom › Un bulletin d’inscription est disponible auprès du Les amis des sentiers de la vallée d’Illiez secrétariat: [email protected] (ASVI). ou sur le site de Champéry-Tourisme.

› De nouveaux objectifs › février de cette année, secondé par Fernand Rey-Bellet l’ASVI soutient et encourage un développement (vice-président), François Vaudan (trésorier), Pierre- harmonieux, durable, respectueux de la nature et de Marie Gabioud (secrétaire), Nathalie Nemeth Défago, la faune, des sentiers locaux, afin de favoriser un Thierry Monay, Fabrice Avanthey, Bertrand Perrin et tourisme pédestre régional pour tous, dynamique et Yves Delaunay. L’équipe s’est rapidement mise au tra- varié. Elle peut initier d’autres projets et participer vail et a approuvé la création de deux commissions de à l’activité d’autres entités ou manifestations pour- travail. suivant un but similaire. I. Sentiers pédestres Le comité a également été renouvelé. M. Yves Cette commission n’est pas destinée à effectuer le Delaunay ayant émis le vœu de passer la main, j’ai ac- même travail que celles existantes au niveau commu- cepté de reprendre la présidence de l’association en nal, mais elle collabore avec elles, en leur apportant propositions, initiatives et autres projets de sentiers dans toute la vallée d’Illiez. Une attention toute parti- culière sera également portée sur des aspects comme l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite, ainsi que la randonnée pour tous, familiale, conviviale et à thèmes.

II. Film Cette commission, animée par Thierry Monay, a sélec- tionné deux professionnels, Julien Roserens et Yannick Bacher, pour réaliser un documentaire destiné à mettre en valeur notre belle région. L’idée émane de membres de l’association soucieux de rassembler les habitants de la vallée autour des valeurs et atouts destinés à être partagés avec nos visiteurs et adeptes de la randonnée.

Le comité de l’ASVI vous remercie d’avance de votre soutien et se réjouit de vous rencontrer, notamment sur les magnifiques sentiers de la vallée d’Illiez.

24 La Fête Nationale du 1er août 2017 › Vue par Estelle Defago ous sommes le 1er août, les rou- cachent les Dents- Nlements de tambours et les airs du-Midi. Un peu joyeux joués par les jeunes de la fan- partout, les chars fare L’Echo de la Montagne m’ont se préparent pour réveillée dès l’aube. Les cloches des le grand cortège, vaches dans les prés tintent dans nos les villageois se oreilles et réveillent les derniers villa- costument pour geois endormis. À midi les rues de l’occasion. mon cher village, Champéry, sont déjà animées par de conviviaux Les préparatifs stands colorés rouge et blanc, où on du cortège sert du… rouge et du blanc ! C’est J’ai l’impression extraordinaire, à peine arrivée, je me d’être Marie-Anne © photo Niels Ebel laisse transporter par tout ce qui se Chazel, tout droit passe dans la rue du village pavoisée sortie du film « Les Bronzés font du Syndicat d’Elevage, qui célèbre son de drapeaux et ballons. Les généra- ski », avec ma combinaison bleue des 75e anniversaire, présente ses plus tions se lient entre elles en participant sixties, qu’une amie de ma tante a belles vaches à la tête couronnée de à l’esprit de la fête. Mon petit frère trouvée au fond de son placard… je fleurs multicolores. Évidemment, les Keanu a les yeux écarquillés sur son suis dans la peau d’une « Touriste chevaux défilent eux aussi, montés ballon sculpté en un terrifiant dino- d’Antan » et je vais défiler avec le par les belles jeunes filles du val saure vert qui s’agite maintenant au groupe du Ski-Club, auquel s’est joint d’Illiez au foulard rouge, sous vent. Nous sommes comme hypnoti- cette année la bande des amis du l’admiration des plus jeunes et sés, nous nous laissons bercer par les Chalet Eden. Ma sœur Lucie est ravis- l’intérêt des plus âgés. Les chars sui- groupes de musique et les entraî- sante avec sa longue jupe des années vants nous en mettent plein la vue, nantes fanfares. Cette année, c’est la 30, des gros souliers et une chemise l’un d’eux offre de la fondue sur son Bretagne, avec ses costumes et ses d’époque. Nous tenons chacune des passage, un autre du vin chaud ! Les binious, qui est mise à l’honneur mu- bâtons de ski en bois. Les plus jeunes Champérolains partagent un moment sicalement, nous frappons des mains enfants grimpent sur le vieux bob unique. en symbiose, entourés de milliers de rouge, au comble de l’excitation. petits drapeaux suisses et de nom- La fête ne fait que commencer breux touristes. Je suis moi-même une La nuit est tombée, le village Le bal prend la relève et tout le étudiante franco-suisse qui vient tous s’enflamme. monde vient danser et boire un coup les ans depuis mon plus jeune âge À 21h, branlebas de combat ! dans la joie et la bonne humeur. Après fêter le 1er août auprès de ma famille Accompagnés par deux joueurs le discours du Président de commune, champérolaine. d’accordéon à la casquette coquine, le jury du cortège désigne le groupe nous sommes parmi les premiers à gagnant de l’édition 2017 pour sa Les sourires sont contagieux ouvrir le cortège sous les applaudisse- prestation... et ce sont les skieurs qui Une dame, près de moi, se met à bou- ments des spectateurs qui nous remportent la bataille! Bravo au Ski- ger son corps sans complexe, éclairent aux flambeaux. Le groupe Club mené par Pierre-Yves Barth, et à m’incitant à faire de même. Elle est des Vieux Costumes défile avec un ma tante Cynthia Defago. Que les vêtue d’un costume traditionnel. Peut- bébé très sage dans un poussette feux d’artifice soient lancés, et que les être va-t-elle effectuer une danse folk- d’époque. Derrière nous, les Petits nuages laissent apparaître un ciel bleu lorique un peu plus tard ? Comme Suisses, les nombreux clubs (hockey nuit où les étoiles scintillent ! Le 1er chaque année, je suis fascinée par la sur glace, curling, VTT, natation, ten- août est une fête magique, qui fait, synchronisation des danseurs tradi- nis, caisse à savon, etc.) enchaînent, chaque année, briller mes yeux tout tionnels du groupe Champéry 1830. Il avec beaucoup d’enfants et de jeunes autant que ceux des visiteurs. faut dire que rien n’arrête les dans leurs rangs. Le Patrimoine Décidément, les Champérolains Champérolains, pas même la pluie qui évoque en chantant les fenaisons savent comment perpétuer la belle tombe sur nos épaules un moment d’autrefois, avec des outils d’époque tradition qui rappelle le serment du l’après-midi, ni les nuages gris qui et une ancestrale luge à foin. Le Grütli de 1291.

25 > La vie au village

Classes 1977 - 78 et 79

Photo prise devant le chalet chemin de Damonvelle, derrière la Résidence des Dents-du-Midi, avec Marcel Emery, qui enseignait à deux degrés par classe. De gauche à droite Assis › Ludovic Cheseaux de Michel (1979), Cécile Mariétan de Benoît (1976), Rachel Gabioud de Pierre-Marie (1979), Marie-Madeleine Mariétan de Benoît (1978), Mélanie Gex-Collet de Jacky (1977), Fabrice Cheseaux de Michel (1979). 2e rang › Christophe Oberhauser de Arthur (1977), Yves Rey-Bellet de Fernand (1979), Emmanuel Avanthay d’Ulysse (1977), Léonard Clément de Jean-Albert (1978), Simon Nançoz de Jean-Marc (1979), Florian Monnier de Claude (1979). 3e rang › Suzanne Marclay du Dr Jacques Marclay (1978), Lionel Trombert de Raphy (1978), Frédéric Jenni de Gilbert (1978), Yvanne Trombert de René (1977), Alexandre Beney de Daniel (1977), Jérôme Mendes de Leon de Luis (1979), Jérémie Wermeille de Jean-René (1978), feu Jérémie Avanthay d’Ulysse (1979 - 2005).

Guide de montagne, le plus beau métier du monde › Par Fernand Rey-Bellet guide à Champéry

uider, c’est montrer le chemin à choisit et fait la trace dans la haute du piolet, l’orage qui devrait être dé- Gson « Client » ou « Monchu » neige en ski. Une bonne pente, har- celé le matin au petit-déjeuner en ca- diraient les Savoyards. Le guide de monieuse et sécurisante de manière à bane, ou le brouillard qui rapidement montagne, c’est celui qui va devant ; obtenir un rythme de marche régulier enveloppe, dissimule les repères, an- en toutes circonstances, il doit choisir et moins fatigant. C’est encore lui qui goisse les clients, les déstabilise. la bonne voie, trouver le bon passage, doit se dépatouiller ©lorsque photo Niels Ebelles élé- Quand ceux-ci ne se sentent plus trop le bon col, le petit raccourci qui fait ments se déchaînent : la pluie qui, en sécurité, ils posent des questions gagner du temps et évite la fatigue pour certains, devrait pouvoir être re- pour se donner une contenance, inutile à ses clients ; c’est celui qui poussée d’un simple geste circulaire tournent en rond sans savoir que faire.

26 Trouver son chemin Là encore c’est lui, le guide de montagne, qui doit trouver son che- min parmi les chemins. Il doit être sûr de lui pour rassurer. Pour faire le bon choix, il doit être totalement concentré, tous les sens du vieux montagnard en éveil, écouter avec attention, humer l’air, sentir le vent, l’approche du col, se forger menta- lement l’itinéraire et gérer le temps de marche. Dans ces situations ex- ceptionnelles et tendues, les épaules du guide de montagne, larges et car- rées par définition, sont ramenées à une dimension humaine. Parfois la caravane s’agrandit. Oh ! Y’a un guide devant, y’a qu’à suivre ! La responsabilité est totale, le poids Traversée des Dents-Blanches été 1984, promise à Christian en remerciement du gros énorme. Chacun y va de son conseil, travail fourni chaque week-end pour la rénovation des boirons des Pioques à Barme. À louable, mais souvent erroné ; la l’arrière-plan le Col des Paresseux, la Haute-Cime, la Tour Sallière et la Dent de plupart du temps cela ne fait que Bonavau (Photo prise par Léon Défago) nous effleurer, tellement la concen- tration est intense, absolue, à l’affût « gnolle » bien chaud. Pour les temps, les soucis des gardiens de du plus petit indice, signifiant le bon guides, ces soirées de grande cama- cabane et de leur petite famille. Le itinéraire. raderie sont revigorantes et magni- guide de montagne est un peu un fiques après les aléas de la journée ; éducateur, il fait découvrir les Là, parfois il faut le dire, le plus chacun raconte ses petites anec- fleurs, fait parfois un détour pour un beau métier du monde a une autre dotes, toujours un peu scabreuses, beau point de vue, pour admirer un saveur ; en toute honnêteté, en pen- un peu à la manière des chasseurs, vieux chalet, donner quelques expli- sée, je me suis souvent dit que je et ma foi, les soirées, l’ambiance cations sur sa construction, la ma- serais mieux « côtté » contre le ba- aidant, se prolongent parfois fort nière de travailler le bois ; il est gnard (fourneau en pierre ollaire), tard, malgré l’heure matinale du ré- aussi conteur, des vieilles histoires bien au chaud avec un livre de veil. A ce sujet, un ami me disait : de montagne mi réelles mi légendes Maurice Métral ou de Roger Frison- « Un guide, on ne sait pas combien modifiées au fil des ans, histoires de Roche. Heureusement, ces moments ça coûte, combien ça boit et com- contrebande au travers des mon- de réflexion intérieure, poignants bien ça dort … ! » tagnes, des risques pris souvent la par leur densité, s’estompent et font nuit. Lorsqu’il fait découvrir un place à une grande satisfaction Une vocation chamois ou un bouquetin à son lorsque le refuge est en vue, et Le vrai guide de montagne, c’est un client, c’est souvent pour l’associer qu’un sourire radieux et communi- peu comme le curé ou le capucin, à une anecdote de braconnier ou de catif remplace les grimaces de fa- c’est une vocation ; le but premier chasseur. tigue et d’anxiété sur les visages. c’est de faire plaisir au client, lui faire découvrir quelque chose qu’il Parfois le vide abyssal La cabane est accueillante ne trouve pas dans ces foutues villes Le guide de montagne a également La soupe est succulente, les clients ou encore, beaucoup plus grave, une mission, même plus, je dirais, repus et fatigués sont déjà dans les qu’il n’aurait peut-être jamais connu un devoir, c’est le sauvetage de per- bras de Morphée, tandis que les sans son guide. Grâce à celui-ci il sonnes. Là, je dois l’avouer pour guides, accompagnés des gardiens, va apprendre la vie pastorale des an- avoir été membre secouriste puis prolongent des moments de décon- ciens, la montée à l’alpage, le dur responsable pendant de longues an- traction, fredonnant quelques airs chemin du berger de moutons tout nées, la tâche est diablement pre- mélancoliques en sirotant un café l’été là-haut, beau temps, mauvais nante. Le guide, encore une fois, se

27 trouve bien seul pour décider où dé- proches qu’un des leurs ne reviendra vrir la montagne, ses beautés, son buter des recherches, sur une ava- plus, eh bien là…, encore une fois, le charme et ses dangers, ses pièges égale- lanche par exemple, combien de se- guide se retrouve seul, le vide autour ment et la manière de les éviter. Le couristes il lui faut, qui va-t-il de lui est abyssal, et une fois de plus ses guide de montagne aimable et pré- déranger, souvent de nuit pour des larges épaules retrouvent une dimension voyant doit se muer en grand coordina- recherches. Se mettre dans la peau humaine. teur de telle manière qu’il y ait commu- d’une personne perdue pour imaginer nion parfaite entre beauté naturelle du son parcours et la retrouver le plus Communion parfaite paysage, cimes élancées, arêtes, gla- rapidement possible. Le guide de montagne, d’apparence un ciers, ambiance et bonne humeur au peu rustre, solide, jamais fatigué, qui a sein de la cordée et plaisir des voya- Dans la majorité des cas, les actions toujours une bonne réponse à tout, est geurs reliés entre eux par la corde, ligne se terminant bien, le merci et le sou- aussi un homme ; il prend soin de ses de vie, d’amitié et de bonheur égale- rire des personnes secourues sont clients, les initie à la montagne, leur ment. énormément gratifiants pour les inter- montre ses trucs à lui, les façonne à son venants et le guide responsable. goût pour lutter contre le froid, la soif, Là réside la vraie vocation du guide de Malheureusement, lors d’une issue la manière de s’économiser dans les montagne, la récompense du jour n’est fatale, lorsqu’il faut prendre son cou- courses, comment faire son sac, pas tant le salaire ou l’exploit, c’est sur- rage à deux mains pour aller frapper à l’équilibrer, se protéger du soleil etc. tout le fait d’avoir prodigué une joie la porte d’une famille du village, Peu à peu il devient leur confident, par- immense à ses clients, de les voir heu- qu’on connait bien, et annoncer, cher- ticipe à leurs soucis et peines, les reux, contents, et de pouvoir entonner chant les paroles de circonstances, à conseille, bref il fait partie de leur vie et avec eux un chant de Champéry « Salut une épouse, à une maman, aux devient leur ami. Le guide fait décou- vallon que l’Eternel protège. »

Visages d’ici et d’ailleurs

Fernand Rey-Bellet, guide de montagne: une voie toute tracée › Par Cynthia Defago On peut vivre sans richesse… Fernand naît à Val-d’Illiez en 1948 de Guillaume et Fernande (née Mariétan). L’enfance est nomade: « En ce temps, on était paysans au re- venu modeste, on n’avait pas de mai- son à nous, on louait où on pouvait, où c’était libre. En hiver on logeait chez ma grand-mère Reine Ecoeur à Val-d’Illiez, on restait à Bêtre au prin- temps et en automne, en été on allait à la montagne au Pas, au fond de Chavannette. Là, le 26 août 1955 (j’avais 7 ans), il y a eu un orage ex- ceptionnel, mon père a été foudroyé et grièvement blessé, la foudre a fait fondre la boucle de son ceinturon et la fermeture-éclair de sa veste. Mon grand-oncle Adrien a été tué. On Fernand, sa mère Fernande, Marie-Thérèse Rausis, le guide Michel Bonvin, Esther n’oublie jamais une chose comme ça. » Perrin et Béatrice Mariétan à la fête des guides à Martigny 1994

28 En 1962, les parents construisent le Fernand qui guide le caméraman vers chalet Cor des Alpes en Gleux à ceux dont il sait qu’ils connaissent le Champéry, (actuellement démonté sujet, mais qui ne se montrent pas tant pour faire place à un grand chalet), où loquaces une fois devant la caméra ! la famille vit en hiver. Du coup, Fernand fait deux ans à l’école de Mais vivre sans la tendresse… Champéry dans la classe d’Alfred Le portrait de Fernand serait incom- Avanthay. Après son apprentissage en plet si l’on n’y parlait pas d’amour, de mécanique auto à Monthey, il bosse musique et de poésie. Membre fonda- trois ans à l’aérodrome de . teur en 1978 du groupe de chant Les Mercenaires du Val d’Illiez, il a la sa- Le travail est nécessaire… gesse de rassembler et de faire éditer En 1977 il construit son premier ga- dans le recueil des « Chansons rage au nom bien choisi des Cimes, d’autrefois » des airs en patois et des une façon de rester branché aux som- mélodies rapportées de France ou de mets tandis qu’il a les mains dans le Navarre par les mercenaires helvé- tiques allés guerroyer sous les ban- cambouis. Quand il n’est pas au ga- nières du roi ou de l’empereur. rage, Fernand exerce son métier de guide de montagne dont il a obtenu le Et aussi l’amour pour son épouse brevet en 1978. À pied, à skis, à ra- plateau de Barme ; il est responsable Denise (née Grange à Fully), qui quettes à neige, il aligne tous les som- de l’illumination de la voie du Curé l’accompagne depuis 1971 sur le che- Clément à la Haute-Cime (pour le mets d’ici, et la plupart d’ailleurs. Il min de la vie, qui se fait parfois rude 200e anniversaire de son ascension), il emmène ses clients à la découverte de sentier vertigineux. Denise épaule son participe à la construction de la ca- ses coins favoris, de ses cabanes et mari dans ses projets professionnels, cantines préférées. Pas étonnant dès bane de Bossetan, et pendant 20 ans il ensemble ils montent en 1989 leur se- lors que tant de ses clients se soient est responsable du secours en mon- cond garage destiné à être repris par d’abord encordés, puis attachés à lui ! tagne régional. leur fils aîné Christian, tragiquement décédé en montagne en 2012 à l’âge de Dans le feu de la jeunesse… Pour les jeunes et les fans de sensa- 30 ans. Leur fille Claudine (1974) et Actif dans le développement du tou- tions fortes, il anticipe l’expansion du leur fils Yves (1979) leur donnent cha- risme champérolain, Fernand est l’un VTT dès les années huitante, il ima- cun deux petits-enfants: Samuel, des promoteurs du Tour des Dents- gine le Parc Aventure du Dahu (dans Matthias, Guillaume et Camille gran- Blanches, une boucle sur 4 à 5 jours ; les arbres) et la Via Ferrata de Thière dissent au village. Fernand poursuit sa il participe à la pose de 3 croix sur les (une des premières de Suisse). tâche de guide, pas à pas, il leur trans- sommets : à la Croix-de-Culet, Pointe Lorsque la TSR dans « Passe-moi les met sa passion et son respect pour la de Ripaille et Haute-Cime ; il lance le jumelles » choisit les Portes du Soleil montagne. Ma foi, une immense ri- Chemin des Contrebandiers sur le pour raconter la contrebande, c’est chesse…

Les Chapelay, une dynastie de bouchers, portrait de Laurent › Par Cynthia Defago uand j’étais enfant, la boucherie Une affaire de famille coups de main. Théo l’envoie faire QChapelay se trouvait en face de Déjà le grand-père, Charles Chapelay des livraisons, et plus tard lui confie « chez moi », l’Hôtel de Champéry, exerce le métier de boucher. Son fils le travail pénible d’aller à l’abattoir qui appartenait à mes parents Eva et Théophile et son épouse Julienne née tout seul tuer les veaux. « En étant Marco Defago. Le matin, en partant Grenon ont trois enfants : Laurent, né au village, j’allais à l’école, on était pour l’école, je lançais un « bon- en 1929, Pierrette (1930 - 1978, instruits par Fernand Mariétan, le jour ! » à Théo, le patron. J’aimais veuve de Charly Perrin et remariée à frère de Marcel. Le dimanche je fai- bien sa silhouette massive, son regard Jean-Pierre Marti), et Jacqueline sais servant de messe pour le curé vif, son tablier en diagonale et son (1932– 1994, mariée avec Pierre Bonvin, un saint homme. On n’y béret noir qui faisaient partie de mon Régamey, droguiste à Bex). Dès son échappait pas ! Les autres gamins qui paysage quotidien. plus jeune âge, Laurent donne des faisaient bergers n’avaient pas comme

29 > Visages d’ici et d’ailleurs

1969 - Théo Chapelay (père de Laurent) ouvre la porte de la Laurent et Elsa, retraités heureux ! chambre froide à la « Deep-Freeze Girl » Eva Defago (mère de Cynthia) dont le livre « Les Filles surgelées » vient de paraître en français. Nouveau magasin En 1959, les locaux étant devenus trop étroits, les moi des souliers ni un K-Way pour les jours de pluie. Chapelay construisent un chalet avec un logement à l’étage, sur le terrain anciennement utilisé comme pré de Parmi les jeunes, on n’était que deux ou trois privilégiés foire au bétail. Le magasin donne sur la rue, en face du à rester au village, les autres devaient partir travailler tea-room Berra devenu plus tard l’épicerie d’Ernest ailleurs. Comme Papa avait une Jeep, il m’a fait passer Exhenry, « un bon copain » précise Laurent, des lieux mon permis de conduire à dix-huit ans ; j’étais un des stratégiques de la vie économique et sociale champéro- premiers avec Denis Berra qui faisait le taxi, et quelques laine. En prévision du développement touristique, on paysans de Val-d’Illiez qui conduisaient des véhicules pense à ajouter des places de parc et un garage avec agricoles. Moi je ne voulais pas faire boucher mais pay- accès direct au laboratoire et aux chambres froides. Ce san, j’aimais travailler dehors, en contact avec la nature. sont des bonnes années pour le commerce, la consomma- tion de viande est reconnue pour ses bienfaits pour la Mais comme j’étais le seul garçon, mon père m’a fait va- santé, et les fermes du val d’Illiez fournissent des veaux loir les avantages de reprendre l’affaire qui tournait bien, blancs recherchés par les restaurateurs jusqu’en plaine. alors je me suis décidé. » Nouvelles responsabilités Laurent fait son apprentissage à Genève où il travaille « En 1960, j’ai été nommé expert aux examens de fin pendant dix ans, entre autres dans la boucherie du père d’apprentissage, je me déplaçais aux boucheries dans d’Alain Morisod. Il se forme à toutes les opérations, de tout le Valais pour voir les apprentis au boulot. Cela m’a l’abattage jusqu’au plot, en passant par la fabrication et permis de développer mon réseau. J’ai beaucoup connu de monde. On a toujours eu des employés fidèles, comme le désossage. Revenu à Champéry, il se marie en 1960 Jacob Descurtins (42 ans au service des Chapelay), avec Suzanne Grandjean, de Genève, elle-même veuve Francis Michaud (une trentaine d’années), Jean-Claude avec une fille, Patricia, qui grandit à Champéry et a tenu Chariatte (une vingtaine d’années) et Roger Gillabert. Ce avec son mari Charly le magasin Holiday Sports. En dernier a fait son apprentissage chez nous ; depuis tout 1963 naît Martine, aujourd’hui syndique à Faoug (VD) et gamin, il faisait porteur : il livrait aux hôtels, aux chalets. en 1965 Laurence, qui lui succèdera en 1998. « Laurence À la caisse, il y a eu Marguerite Rouiller et ma sœur a travaillé dix ans avec moi, elle est restée dans la viande. Pierrette, alors je pouvais m’absenter. On n’avait qu’un Elle s’est formée ici, je lui ai tout appris, et je peux dire jour de fermeture. » qu’elle ne s’est jamais trompée en rendant la monnaie. » Autonomie sur deux fronts: Laurent lui transmet ses secrets de fabrication, comme le le commerce de bétail et la boucherie fameux boudin aux choux, un vrai remontant en hiver ! En 1968, Laurent rachète l’abattoir qui appartenait à la

30 Banque Roduit reprise par l’UBS, à Eddy Faronato de Monthey, chez Et Laurence Chapelay, que grâce au pasteur Gilléron qui agit qui sa fille travaille d’ailleurs pendant pense-t-elle de l’évolution de la comme intermédiaire, une transaction trois ans. Fin 1998, Laurence reprend profession ? en cinq minutes ! Jusque là, c’était le flambeau. Il sourit : « Un vieux au « Ce ne sont pas tant les antispé- l’abattoir de Monthey qui regroupait plot, ça ne va pas. Et puis j’ai désobéi cistes qui posent problème à la tout le district. « L’abattoir m’a donné à Papa qui disait : « Tu ne mettras ja- branche, la menace vient plutôt du mais une femme au plot. Un homme l’autonomie et la mobilité qu’il me changement d’habitudes des sait comment s’y prendre pour servir fallait. Je l’ai tout rénové et mis aux consommatrices, séduites par les normes, sévères, et installé pour les clientes ; la cuisson d’une viande facilités offertes par les grandes qu’un homme seul puisse faire le bou- c’est sensuel, il mettra du charme et surfaces, ainsi que le tourisme lot. J’achetais les génisses vivantes du savoir-faire pour conseiller com- d’achat et la contrebande. Même chez les paysans, je payais comptant, ment mijoter un rôti…» À point s’il y a toujours des jeunes super elles étaient abattues ici. Les cuisi- nommé, sa compagne Elsa raconte, motivés, l’Union professionnelle niers des hôtels, qui avaient beaucoup espiègle : « C’est vrai que Laurent suisse de la viande annonce qu’elle de clients, prenaient des veaux en- m’a draguée au magasin, du temps où perd environ entre 20 et 50 bou- tiers. Le surplus était livré à Vevey, ou je louais un chalet aux Rives avec cheries en Suisse chaque année, alors j’amenais les bêtes vivantes aux deux amies. Je l’ai quand même laissé pour cessation d’activité. Il y a des abattoirs de Clarens. J’ai aussi vendu « mijoter » dix ans avant de boucheries qui ouvrent, mais c’est des quantités à la Migros, à un mo- m’installer ici à ma retraite de chez très rare. Généralement, les jeunes ment où les paysans préféraient en- Golay-Büchel. Mais j’avais eu le bouchers reprennent plutôt une graisser des veaux que de vendre du coup de foudre pour Champéry ! » boucherie déjà existante. Mais, ça lait à bas prix. Marchand de bétail, ça fait vingt ans que je suis là… a été ma passion depuis gamin ! » La fin d’une époque Donc, je continue l’entreprise fa- Laurent arrête le commerce de bétail miliale, avec mes fameux secrets Au-revoir à la boucherie en 2008, c’est Blaise Perrin qui lui de fabrication, et on verra bien la À 67 ans, en 1996, Laurent arrête la succède, auquel il a vendu le camion suite. » boucherie. Pendant deux ans il remet et présenté toute sa clientèle. Les temps ont changé. Il y a beaucoup Champéry 1830, le célèbre instrument moins de veaux, et à clochettes rapporté par les merce- beaucoup moins de naires de leurs expéditions militaires paysans, qui préfèrent dans de lointaines contrées. Chauffeur garder les petits au- bénévole pour « Nez Rouge », durant la près des vaches allai- période des fêtes, il reconduit les noc- tantes jusqu’à 10 tambules à leur domicile, des missions mois, puis les vendre qui lui ont valu de belles rencontres, à des engraisseurs vécues avec humour : « Deux filles que pour la viande rouge, j’ai ramenées au Châble m’ont même très demandée. donné 1.80 franc ! » Il lit beaucoup les Jusqu’à quand ? La journaux, se promène sans canne mal- mouvance antispé- gré une triple opération des genoux et ciste montre à quel d’une cheville : « Une réussite ! » se point le débat autour réjouit-il. de la viande est émo- tionnel. De temps en temps, Laurent me fait en- core l’honneur de venir au Chalet Eden Une force de la nature - pour le plus grand plaisir de mes hôtes - En-dehors des heures trancher un jambon dans les règles de de travail, Laurent se l’art. Quand je le vois encourager les consacre à ses hob- messieurs à prendre un supplément, et bies : pendant trente blaguer avec mes jolies clientes tandis ans, la tête haute, il a qu’il affûte son sourire et son grand tenu le « chapeau chi- couteau, je me dis : « Maître Laurent nois » dans le groupe quel bon vivant ! »

31 Hôtes fidèles

› Par Cynthia Defago et l’Office du Tourisme ors de la cérémonie organisée le 1er août 2017 par l’office du tourisme sur le parvis de l’église, le conseiller Lcommunal Jean-Philippe Borgeaud eut l’honneur de remettre une vingtaine de médailles aux hôtes qui sé- journent à Champéry depuis 25 ans, et une trentaine à ceux qui fêtaient 50 ans de fidélité à notre station. Voici quelques extraits des « déclarations d’amour » en plusieurs langues faites à l’office du tourisme de Champéry, des paroles qui font chaud au cœur ! Les médaillés ont reçu le livre « Champéry la Route du Grand-Paradis ».

Pour recevoir votre médaille, si vous le souhaitez, inscrivez-vous à l’OT, qui vous contactera.

© photo Nibel

De gauche à droite: Monique des Roziers-Pilet, Daniel Pilet, Alain Crousaz, Michel Blanc, Peter Myers, Jannick et Eric Weber, Renée Divitas, Bruno Déglise, Claude Bugniet-Schenk

25 ans M. Pierre Nidegger est vété- M. et Mme Théo Schmitt- M. Yves Chautems venait déjà rinaire pour petits animaux, pas- Wojuk de Cologne, viennent dans les Portes du Soleil grâce aux sionné de marche en montagne, depuis 1992 et comptent plus de camps de ski organisés par les pêche, chasse et champignons. 125 séjours à Champéry ! écoles de Genève. Lui et son Ses grands-parents ont construit 25 Sponsors de la fanfare l’Echo Ingrid ans épouse sont médecins, ils un petit chalet en 1950, en face de la Montagne, ils aiment le calme, l’authenticité, les de l’ancienne douane. Il apprécient le village vivant ballades en montagne, le jardi- 50 vient depuis 1955. pendant toute l’année, l’accès en nage. Et leur chalet où ils se ans train, les magasins et les sentent bien. restaurants de qualité.

32 Mme Claude Bugniet - Les camps de ski ont amené 50 M. Kyril Tidmarsh is philoso- ans Schenk « J’ai fait mon pre- M. Jacques Aubert , médecin pher, was journalist at The Times mier séjour en 1954, en loca- de famille et chargé de cours à in London, Leaderwriter & tion chez Marius Perrin ; puis l’Unil, à Champéry en 1964. Son Moscow correspondent, ILO- chaque été jusque dans les années Marlyse épouse vient depuis Director Middle East and Europe. 60 où mon père Emile a acheté un 1992, conquise elle aussi par le « My first visit to Champéry was chalet d’alpage qu’il a fait démon- vaste domaine skiable et le in 1956, I fell in love with the ter et remonter par les anciens du paysage. place and soon found myself village, sur la Route de Rumière. 25 ans scrambling up to the Susanfe Champéry, un endroit splendide, il hut… Twenty three years later, est lié à tous les souvenirs de ma leaving for a mission to India, I vie. Et… quoi de plus beau qu’un purchased a plot of land at coucher de soleil sur les Dents ?! » 50 ans Damonvella, and in the dust, dirt and heat of Asia dreamed of my green Champéry grass and the M. Peter Myers 50 ans snowy peaks above… » « Je suis quasiment né à Champéry puisque mes parents John et Susi Myers ont construit le Chalet Fiona en 1957. J’ai vécu toute la vie du Chalet de la 25 Pierre et des Oiseaux avec la famille Berra (Lucien, ans Hortense, Marguerite, Etienne, Eliane…) Mon enfance Die Familie Bernhard und Anita Schwaab est faite de cabanes, de foins, de promenades. Je suis kommt seit 1997. « Wir lieben die Walliser Sonne, neurologue à Genève. Mon épouse Lusmila, nos enfants den guten Wein, und das schöne und gepflegte Dorf, Nicholas et Christina sont eux aussi amoureux de sowie die gute Beziehung zur Agence DDMI ». Champéry. J’adore la montagne… et un bon verre de Fendant avec les amis. »

50 M. Philippe Oesch, ans M. Jean-Pierre Vannod architecte EPFL vient depuis apprécie notre station située à 1942 grâce à ses parents. Grand skieur, il moins d’une heure de voiture de son domicile 25 aime les promenades, le calme, et les ans Dents-du-Midi ! (Vaud), et desservie par le train.

Françoise Milliard est venue à 3 ans en 1955, elle y a rencontré son mari Xavier Girod, 4 en- fants et 13 petits-enfants sont venus couronner leur 45 ans de mariage. « Mon grand-père a connu Champéry par une annonce dans une journal 50 provençal, à Marseille, et ans loué « La Soldanelle » pour sa nombreuse famille, 9 enfants ! » Xavier est généalogiste, il a par- couru tous les sentiers et presque © photo Niels Ebel tous les sommets de la région.

Une foule d’hôtes fidèles, d’amis...

33 > Hôtes fidèles

Mme Françoise Okhonin- Mme Elisabeth Camilleri 50 M. Pierre Reichel, ans Droz vient depuis 1963, toute sa vient depuis 1952, son mari délégué au CICR, en missions famille aime se retrouver au chalet Nelson (décédé en mai) venait dans le monde entier, surtout les pays pour marcher, varapper, dessiner, depuis 1967. Avec leurs enfants de l’est, vient chaque année sans ex- peindre, admirer les oiseaux, Cyrille et Pierre, ils ont tou- ception à Champéry dans son vieux animaux et insectes. 50 jours été fidèles à Champéry chalet aux Arcys, resté identique de- ans et aux amis de l’AIAC. M. Pierre Grelly vient puis 1854 !! « Mes grands-parents sont depuis 1952. « Enfant à Il faudrait créer une médaille venus en 1928 avec mon père au Planachaux, j’ai eu le privilège de spéciale pour M. Alain Crousaz Chalet Grenon, puis au Chalet Dahlias vivre à côté de René Coquoz, ami qui est propriétaire depuis 1972 du chez Victor et Léonie Berra. » de mon père. J’avais un alpage à chalet «Le Travail» car il vient Hautervine. » depuis 1948 !

Gioia Burton et son mari Mme Nadja Siegenthaler (-Sauthier) était bébé quand elle est Patric Bascoul-Gauthier venue la première fois. Sensible à l’âme villageoise, appréciant retrouvent à Champéry un mo- les habitants et le temps des apéros en musique et les prome- 25 ment de sérénité loin de leurs nades à partir du chalet « Mitsouko » construit par ses parents. ans vies citadines turbulentes. Gioia vient depuis 1962, son père feu Dr John M. Robert « Bob » Smith et sa 50 Burton (O.M.S.) a Mme Fabienne Burguière est la ans famille ont loué le « Home Eden » acheté un premier cha- petite-fille du guide Fabien Avanthay. pendant une dizaine d’années, let à la famille Henri Médecin homéopathe, journa- qui réunissait une bande de co- Marclay en 1962, puis en a liste, enseignante et mère de trois 50 pains amateurs de ski, de soi- construit deux autres. « Pour enfants, elle aime le village de ans rées chantantes et dansantes. ma soeur Christabel et nos des- ses ancêtres, l’énergie dégagée Une fois assagis, ils ont partagé cendants, le village est un lieu par les Dents-du-Midi, les le Chalet des Amis, l’amour de la de rencontre familial très im- Champérolains et leur simplicité sou- montagne et tant de bons souvenirs ! portant. » riante.

De gauche à droite Devant: › Théo Schmitt-Wojuk et son épouse › Xavier Girod › Peter Myers › Michel et Marie-Christine Spira › Françoise Girod – Milliard › Jean-Michel Tardif › Marie-Claire Marchal › Claude Bugniet-Schenk › Fabienne Burguière - Avanthay

Derrière: › Nicolas Tardif › Elisabeth de Bourbon-Parme - Tardif › Cynthia Defago © photo Niels Ebel › Patricia Tosbath

34 M. René Déglise est 50 venu en 1965. ans M. Pierre Stampfli, a travaillé «Représentant pharma- 38 ans comme contrôleur aérien à Genève, fait 40 ans de politique ceutique, j’ai passé des heures en M. Ewalt Scherrer et son communale dont 15 ans comme voiture. Venir à Champéry, jouer à épouse Ilse sont de nationalité syndic de Chavannes-de-Bogis. la pétanque, faire les foins avec allemande, il est chercheur Venu en vacances avec ses parents Etienne Berra, ça me déstressait. scientifique sur le cancer, a connu à l’été 1947, puis faire du ski avec Mon épouse Julia et moi aimons Champéry en 1961 lors d’une des amis ; c’est en 1983 qu’il retrouver les vacanciers année excursion à la cabane de construit son propre chalet. après année.» Leurs enfants, 50 Susanfe. Ils aiment leur chalet et ans « Ce n’est pas une station Bruno Déglise, Jannick Weber et la nature. bling-bling, le côté familial du Renée Divitas, ont aussi reçu leur village nous a séduits.» Son médaille de fidélité. épouse et ses enfants reçoivent également leur médaile. M. John Tidmarsh a connu Champéry 50 25 ans grâce à son père Kyril. « Mon premier souve- ans nir est un banc en bois sur la route de M. Jean-Daniel Pilet et Mme Monique Planachaux où nous nous sommes reposés d’une Burin des Roziers-Pilet viennent depuis tout longue descente du Grand Paradis, skis en main ! Je petits, les parents ayant acheté et rénové le chalet n’oublie pas le restaurant de la Paix, ses nappes aux Rives en 1951. Pour le frère et la sœur, ce chalet blanches et l’attention soignée de ses propriétaires… » c’est leur coin de paradis !

Nous avons peut-être oublié de mentionner ou mal orthographié un nom et c’est vous qui en avez été victime. Nous vous prions de ne pas nous en tenir rigueur. Simplement le fait que cela soit arrivé, nous rend déjà malheu- reux ! Nous vous remercions de votre compréhension.

Nonagénaires

Joyeux anniversaire !

Paul Défago Michel Bochatay Jacqueline Mariétan

En 2018, nous fêtons trois nonagénaires: › Paul Défago, né le 26 février 1928 (voir page 38) › Jacqueline Mariétan, née le 5 juin 1928 › Michel Bochatay, né le 21 octobre 1928

35 > Nonagénaires

Hommage à un enfant du pays: Théodore Marclay › Par Isabelle de Schouteete Dubrunfaut epuis ma plus tendre enfance où C’est en 1953 qu’il épouse Rose- Dnous passions nos vacances fa- Marie Berthoud, de 5 ans sa cadette. miliales dans notre chalet “Snowstar” Le couple s’installe au chalet Les à Chavalet, j’ai souvent croisé la sil- Croix près de la Vièze (actuellement houette élancée et dynamique de chez Luc Defago, acupuncteur). Théodore Marclay, que ce soit le long Rose-Marie donne naissance à l’aîné des routes de Champéry ou du val en 1954, suivi de cinq garçons et deux d’Illiez, à la brocante ou auprès de ses filles qui se suivent de près. «J’étais ruches. Actif comme pas deux, tou- une maman très active !» dit-elle en jours prêt à aider avec son petit pick- riant. L’occasion leur est ensuite don- up tout terrain. Je voudrais ici lui née d’acheter le chalet Les Tavis, au rendre hommage à l’occasion de ses lieu-dit Sous-Scex («sous le rocher»), 90 ans célébrés le 3 octobre 2017. un endroit magnifique protégé du vent et bien ensoleillé, idéal pour la collec- Quand je lui demande comment s’est tion de cactus sous serre de Rose- passé son anniversaire, il me répond Marie1, au-dessus de La Vièze, qui en souriant et en toute modestie: «Eh attire gibier et insectes variés. «J’ai bien tip top ! Je me suis levé comme tout refait moi-même», dit d’habitude et j’ai été dormir comme Théodore. «Pendant les vacances, d’habitude.» guerre. Ensuite j’ai fait l’école de re- j’arrivais avec des pierres, j’ai crues durant deux mois et après le creusé la roche... et je n’ai pas en- Né en 1927 à Champéry du côté de cours de répétition à Bière. Je m’en core fini, je ne sais pas si j’arriverai Parse sur la route sur-Cou, Théodore serais bien passé d’utiliser une arme, à tout faire», dit-il avec humour ! est né du second mariage de son papa, mais c’était obligatoire.» il est le numéro quatre dans la fratrie. Encore aujourd’hui, les seules Il grandit dans le chalet familial «La Théodore décroche le poste de can- «demoiselles» à faire concurrence à Mitonne» avant que la famille ne tonnier à l’Etat du Valais : «Je devais sa charmante épouse (65 ans de ma- s’installe à Parse 1 puis Parse 2. remettre en état la route cantonale de riage !) sont… ses abeilles, qu’il D’une énergie et d’une santé à toute Val-d’Illiez à Champéry, l’hiver il fal- soigne avec passion depuis plusieurs épreuve, ce ne sont pas vraiment les lait appeler un chauffeur avec camion, décennies. L’œil toujours aussi pé- bancs de l’école de Champéry qui on accrochait le chasse-neige pour tillant, il me montre fièrement sa tren- l’intéressaient. Il se rappelle toutefois dégager les congères. A l’époque la taine de ruches. Rose-Marie l’a tou- du mot de son instituteur : «Si c’était route n’était pas goudronnée, il fallait jours aidé : «Je me levais à cinq à refaire comme professeur à l’école boucher tous les trous comme dans la heures du matin, je regardais toutes je ferais tout autrement. Parce que ce chanson de Serge Gainsbourg : «des ces étoiles tout en désoperculant les n’est pas le premier de classe qui fait p’tits trous des p’tits trous toujours cadres. Tous les enfants ont été nour- mieux son chemin, c’est plutôt le des p’tits trous…» La route n’a été ris au miel de nos abeilles, et grâce à contraire ! Ce n’est pas parce qu’on asphaltée qu’en 1963 par tronçons. Le cela ils sont en bonne santé. Les est bon élève qu’on réussit bien dans village était goudronné jusqu’à la abeilles font partie de la famille.» la vie.» chapelle de Chavalet puis c’était de la terre et du gravier. J’étais le contrô- Plutôt solitaire et indépendant A 18 ans, en 1945, Théodore trouve leur des routes de Champéry à («comme cela j’ai moins de pro- son premier emploi au magasin Troistorrents. L’hiver l’eau qui cou- blèmes», avoue-t-il), un autre «péché d’alimentation Berra, avec son tea- lait gelait parfois dans le rocher et mignon» de Théodore sont les anti- room (qui était situé en face de provoquait des avalanches de pierres. quités. «Il y en a partout. C’est une l’actuelle boucherie Chapelay) : «je Depuis lors, on a planté des sapins vraie caverne d’Ali-... mais bien n’ai pas fait de formation, j’ai tout de pour retenir la roche. Il n’y a jamais rangée», remarque son épouse. On ne suite travaillé, je n’avais pas le choix, eu d’accidents heureusement. J’ai pu se rend pas compte de ce que les gens tout était bon ; j’allais à la gare cher- observer toute l’évolution de la val- jettent aujourd’hui», constate-t-il. cher des colis, j’allais chercher le lait lée. L’hiver on descendait à Monthey et le fromage pour le mettre en maga- en bob-sleigh, un grand chariot à pa- 1 Le Messager Champérolain No 79, sin. J’ai fait ce travail jusqu’après la tins… et on remontait à pied !» pages 29 à 31

36 Isabelle de Schoutheete, une authentique «belgo-champérolaine».

Née à Bruxelles en 1962, Isabelle est mariée à Paul Dubrunfaut, conservateur au Musée royal de l’Armée à Bruxelles, ils vivent à Rixenart (Belgique), leur fille Daniela fête ses 18 ans ce juillet, au chalet fa- milial « Snowstar » à Champéry, bien sûr ! C’est là que les quatre enfants d’Inès Allard1 et Jacques Isabelle de Schoutheete, Théodore et Rose-Marie Marclay de Schoutheete (Caroline, Isabelle, son jumeau Amaury et le cadet Heureux grands-parents de seize actif et plein de projets. La seule Nicolas) ont passé presque toutes leurs vacances, les deux sœurs petits-enfants, leur premier arrière- chose que je n’aime pas tant c’est le ayant même étudié pendant un an petit-fils, Marco, fils d’Amanda (ins- froid.» à l’école Alpina du temps de tallée en Italie), est arrivé l’été der- Madame Malcotti. Avec son char- nier. La famille s’est bien agrandie et Quant à Rose-Marie, elle nous livre mant accent belgo-champérolain et chaque enfant pratique un métier dif- quelques conseils «bonne santé» pour un grand sourire, Isabelle raconte: férent et bien utile dans des secteurs nos lecteurs , par exemple les orties : « Je suis soprano dans un chœur variés: épuration des eaux, «Il faut en faire de la soupe, c’est dé- baroque, je joue de la guitare, menuiserie-charpenterie, chauffage- licieux et aussi efficace contre j’aime le théâtre et mes racines es- sanitaire, appareillage, police, de quoi l’arthrose. J’avais les doigts arthrosés pagnoles, la marche en montagne, former une véritable entreprise fami- et cela a disparu en les tapotant avec le ski, les voyages, l’eau. Je suis liale multifonctionnelle. des feuilles. Si vous n’en avez pas journaliste et professeur de chez vous, fauchez-les de bonne langues mi-temps, et surtout… je Quand je demande à Théodore s’il a heure et jeunes et arrosez les petites suis apicultrice-amateur depuis le souvenir de quelqu’un de avec du sel par temps sec, c’est effi- huit ans, avec trois ruches dans Champéry qui l’a marqué, il me ré- cace. L’apithérapie c’est efficace mon jardin ! » pond sans hésiter : «Tante Reine contre les coups de soleil, contre les 1 o Mariétan, qui avait son bazar devant panaris, les abcès. Déposez un peu Le Messager Champérolain N 78, l’église, toujours très élégante avec de miel sur la blessure, c’est un bon pages 18 à 19 «Une guérison miraculeuse» son camée couleur ivoire sur son en- désinfectant. Pour épargner votre semble noir». dos, fabriquez-vous un petit coussin contre se clôt sur une note un brin de feuilles de fougères ou empli de nostalgique: «Avant, l’école était Aujourd’hui, Rose-Marie pense que noyaux de cerises. Les dents-de-lion beaucoup mieux adaptée aux saisons, Champéry évolue un peu trop vite. sont un bon diurétique aussi. Mais aux fêtes, aux processions. Quand on Théodore, lui, ne trouve pas : c’est lui on a perdu beaucoup de choses dans partait dans les champs pour bénir les qui a contribué à l’élargissement des la connaissance des plantes» semailles, aplanir les taupinières, on routes, à la construction de murets, au conclut-elle. chantait «Ora pro nobis». La Fête- goudronnage des voiries pour éviter Dieu était magnifique : on sortait les poussières et talus terreux qui Quand je demande à Théodore le sage bannières, nos beaux habits, la rue s’écroulent. C’est sans doute ce qu’il conseil qu’il donnerait à la nouvelle était joliment fleurie…» a préféré faire dans sa vie : des murs. génération, il me répond tout de go : Il précise: «J’aime bien les cailloux et «Il faut travailler et aimer son travail, Après avoir goûté du fameux «miel je n’ai pas fini de construire des murs. cela passe le temps. Il faut travailler Marclay» et reçu un pot de la part de Je suis curieux de nature. J’entends par plaisir et si possible de la tête et ce couple jovial et généreux, je leur tous les bruits. De temps en temps je des mains. Il n’y a pas de sot métier.» souhaite tout de bon pour l’avenir. porte des lunettes pour lire et je Rose-Marie, quant à elle, ne com- J’emporte avec moi l’espoir, pour mes m’aide de ma loupe. Je me suis tou- prend pas que les jeunes passent leur vieux jours, de leur ressembler un peu jours levé très tôt, je suis toujours temps sur leur tablette. Notre ren- ... en sagesse, en humour et en santé !

37 > Nonagénaires

À mon grand-père Paul Défago › Par Sonja Collet Quelques mots ne suffiront pas Connaître la maladie de près, A compter la vie entière de mon grand-papa. Ton garçon, tes sœurs, tes frères aînés… En tant d’années d’existence sur terre, Que dire, à qui faire des reproches Il a connu diverses époques, même la guerre. Quand la mort plane au-dessus de nos proches. Aujourd’hui c’est pour son 90e anniversaire, Que je lui adresse ces quelques vers. Mais à côté des siens toujours espérer, Confiant, bienveillant et attentionné. Naître le dernier d’une fratrie de cinq enfants, Les liens du sang sont importants, Dans le village de Val-d’Illiez devenir grand. Rassemblons-nous, profitons-en. Laisser l’amour te guider à Champéry, Puis un beau jour, y construire ton nid. Chérir les bons moments, Un verre de blanc, vivre simplement. Soixante-deux ans de mariage… On est aussi bien là que mal ailleurs, Quatre générations dans ton sillage. Des phrases prononcées avec ferveur. Une fille, un fils, quatre petits-enfants, Trois arrière-petits-enfants qui t’aiment profondément. A travers de vieux adages, Etre conscient que les plus grands orages Ton parcours, un beau et long chemin. Ne sont finalement pas si importants, Que d’aujourd’hui, d’hier et de lendemains. Face à la course contre le temps. Avoir tout vu, tout entendu, Tout vécu, même l’inattendu. Rédiger avec l’encre de ma tendresse, T’admirer pour ta gentillesse, Dans les moindres recoins de la vallée, Te dire combien tu comptes pour moi, et dans la santé, Arpenter, gravir les sommets, Espérer te garder pour de nombreuses années. Fouler tant de sentiers hiver comme été, De la montagne tout connaître les secrets.

Profiter des panoramas, des paysages, Loin du bruit et des usages, Aimer l’odeur des arbres de nos forêts, En faire ton métier, charpentier.

Le bois, plus qu’une passion. Un savoir-faire, une dévotion Nourrie avec élan et douceur, Même retraité, en tant que tourneur.

A ton compteur beaucoup de voyages, Par le rail ou par-dessus les nuages. Encore récemment, une petite croisière, Aimer la mer, jouer à saute-frontières.

Des centaines de souvenirs partagés avec toi, Des rires, des chants, beaucoup de joies. De gauche à droite: Des repas en famille au son de l’harmonica, Charles-Henri (dit Charlot), Marie-Rose (dite Myrose), Paul, Un amour pour la musique que tu me transmettras. Sonja Collet-Défago et Rosi

38 Carte postale

Bonjour à tous de Tassonières, petit hameau de vingt habitants entre vignes et châtaigneraies au-dessus de Fully. Aujourd’hui cheffe d’une pe- tite cuisine à Haute-Nendaz, je rentre chez moi avec plaisir pour partager un verre avec les voisins sur la terrasse baignée par 300 jours de soleil par an, avec un panorama magnifique, sans oublier de laisser les problèmes à l’entrée du village dans la forêt. Aux lecteurs Je vous souhaite à tous une belle journée… et d’oublier un peu vos soucis ! du Messager Champérolain

Martine Trombert CH-1874 Champéry

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