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NOUVELLE ENTRÉE OUEST DE SAINT-DENIS

Commune de Saint-Denis

INVENTAIRES ÉCOLOGIQUES TERRESTRES

Département de La Réunion (974)

j

a n v . - 1 7

ECO-MED Océan Indien 24 rue de la Lorraine – 97400 SAINT-DENIS Tél 02 62 53.39.07 - fax 02 62 53.95.07 email [email protected] www.ecomed.fr

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Écologie et Médiation Expertises naturalistes faune, flore, habitats 24 rue de la Lorraine 97400 Saint-Denis Ile de la Réunion Tél : +262 262 53 39 07 www.ecomed.fr

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Référence 20170110_SA

Commanditaire Commune de SAINT-DENIS

Stéphane AUGROS Rédacteurs Dominique HOAREAU

Dominique HOAREAU (botanique) Prospections Stéphane AUGROS (chiroptères, herpétofaune, botanique)

Coordination scientifique et Stéphane AUGROS technique

Partenariat(s) OCEA Consult’

Historique du document

Indice Date Établi par Validé par Objet

A 16/09/2015 Stéphane AUGROS PY. FABULET Rapport méthodologique

B 24/09/2015 Stéphane AUGROS PY. FABULET Rapport méthodologique + prédiagnostic

C 22/12/2015 Stéphane AUGROS PY. FABULET Diagnostic écologique – version de travail décembre 2015

D 18/02/2016 Stéphane AUGROS PY. FABULET VNEI – version de travail février 2016

E 04/04/2016 Stéphane AUGROS PY. FABULET VNEI – reprises remarques Maître d’ouvrage

Stéphane AUGROS F 20/05/2016 PY. FABULET VNEI intégrant partie milieux aquatiques continentaux Pierre HOARAU

G 10/01/2017 Stéphane AUGROS PY. FABULET Version finale

Photographie de couverture : Vue sur le littoral de Saint-Denis (©Stéphane AUGROS)

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TABLE DES MATIERES ...... 5 LISTE DES FIGURES ...... 8 LISTE DES TABLEAUX ...... 9

1. CONTEXTE ET ELEMENTS DE METHODE ...... 12 1.1. Contexte du projet ...... 12 1.2. Articulation des inventaires écologiques ...... 12 1.3. Auteurs ...... 12 1.4. Justification de l’aire d’étude écologique ...... 13 1.4.1. Contexte géographique et physique ...... 13 1.4.2. Critères de justification de l’aire d’étude écologique ...... 13 1.4.3. Carroyage de la zone d’étude : approche SIG ...... 16 1.5. Méthodes pour l’inventaire du milieu naturel ...... 16 1.5.1. Périodes d’inventaires et effort de prospection ...... 16 1.5.2. Habitats ...... 17 1.5.3. Flore ...... 18 1.5.4. Faune terrestre ...... 18 1.5.5. Milieux aquatiques...... 22 2. DIAGNOSTIC BIBLIOGRAPHIQUE ...... 26 2.1. Méthode de lissage cartographique ...... 26 2.2. Résultats : bilan des données écologiques a priori ...... 26 2.2.1. Contexte écologique de La Réunion ...... 26 2.2.2. Focus sur l’aire d’étude ...... 27 2.2.2.1. Critère n°1 : zones d’inventaires et de protection ...... 27 2.2.2.2. Critère n°2 : données disponibles sur les habitats ...... 29 2.2.2.3. Critère n°3 : données disponibles pour la flore...... 31 2.2.2.4. Critère n°4 : données disponibles pour la faune ...... 31 2.2.2.5. Critère n° 5 : Trame Verte et Bleue Réunion...... 34 2.3. Synthèse cartographique des enjeux ...... 36 2.4. Diagnostique bibliographique faune aquatique ...... 38 2.4.1. Poissons et macro-crustacés ...... 38 2.4.2. Macro-invertébrés ...... 41 3. INVENTAIRES DE TERRAIN ...... 42 3.1. Flore et habitats ...... 42 3.1.1. Justification des zones d’inventaires ...... 42 3.1.2. Résultats pour les habitats ...... 42 3.1.2.1. Descriptifs des habitats ...... 42 3.1.2.2. Évaluation de la patrimonialité des habitats en présence ...... 45 3.1.3. Résultats pour la flore ...... 47 3.1.3.1. Approche globale ...... 47 3.1.3.2. Approche par relevés différenciés ...... 47 3.1.3.3. Enjeux de conservation de la flore ...... 50 3.2. Habitats aquatiques et végétalisation des berges ...... 56 3.2.1. Description et variabilité des habitats ...... 56 3.2.2. Un milieu soumis aux influences marines ...... 57 3.3. Faune ...... 59 3.3.1. Groupes et espèces nécessitant des inventaires ...... 59 3.3.2. Bibliographie récente mobilisée ...... 59 3.3.3. Résultats pour les chiroptères ...... 60 3.3.4. Résultats pour l’avifaune aquatique ...... 63 3.3.5. Résultats pour l’herpétofaune ...... 65 3.3.6. Résultats pour l’entomofaune ...... 67 3.3.7. Groupes dont l’enjeu est estimé par la bibliographie ...... 70 3.3.7.1. Oiseaux marins ...... 70 3.3.7.2. Avifaune nicheuse ...... 72

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3.3.7.3. Avifaune rupestre...... 74 3.3.7.4. Rapaces ...... 75 3.3.8. Résultats faune aquatiques ...... 77 3.3.8.1. Poissons et macro-crustacés ...... 77 3.3.8.2. Macro-invertébrés ...... 80 3.4. Synthèse des enjeux pour la faune et la flore ...... 83 3.4.1. Flore et habitats ...... 83 3.4.2. Faune ...... 84 3.4.3. Faune aquatique ...... 87 4. ANALYSE DES VARIANTES ET PRESENTATION DU PROJET RETENU ...... 90 4.1. Les variantes ...... 90 4.2. Solution retenue ...... 91 4.3. Planification et mise en œuvre ...... 93 5. IMPACTS BRUTS AVANT MESURES ...... 94 5.1. Méthodologie ...... 94 5.2. Les habitats ...... 94 5.2.1. Les impacts directs permanents : habitats détruits ...... 94 5.2.2. Les impacts indirects temporaires : habitats altérés...... 95 5.2.3. Synthèse des impacts bruts sur les habitats ...... 96 5.3. La flore ...... 97 5.3.1. Qualification et quantification des impacts ...... 97 5.3.2. Synthèse des impacts bruts sur la flore ...... 99 5.4. La faune terrestre ...... 99 5.4.1. Les rapaces ...... 99 5.4.2. Les oiseaux nicheurs ...... 99 5.4.3. Les oiseaux rupestres ...... 100 5.4.4. L’avifaune marine ...... 101 5.4.5. L’avifaune aquatique ...... 102 5.4.6. Les chiroptères ...... 103 5.4.7. Herpétofaune...... 104 5.4.8. L’entomofaune ...... 104 5.4.9. Faune aquatique ...... 105 5.5. Bilan des impacts bruts avant mesures ...... 105 6. MESURES D’EVITEMENT ET DE REDUCTION ...... 107 6.1. Les mesures d’évitement ...... 107 6.2. Les mesures de réduction ...... 107 6.2.1. Mesure R1 : adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces à enjeux 107 6.2.2. Mesure R2 : Stockage des déchets verts lors des défrichements ...... 108 6.2.3. Mesure R3 : conservation de la flore littorale ...... 109 6.2.4. Mesure R4 : réduction des nuisances liées aux éclairages nocturnes ...... 111 6.2.5. Mesure R5 : mise en œuvre d’une procédure en cas de découverte de nids d’oiseaux protégés 114 6.2.6. Mesure R6 : Détournement du cours d’eau et pêche de sauvegarde ...... 116 7. IMPACTS RESIDUELS APRES MESURES ...... 117 8. COMPENSATION ECOLOGIQUE ...... 118 8.1. Mesure C1 : conservation des chiroptères ...... 118 8.1.1. Contexte de la mesure ...... 118 8.1.2. Descriptif technique ...... 119 8.2. Mesure C2 : plantations d’espèces indigènes ...... 121 8.3. Mesure C3 : lutte active contre Agama agama ...... 122 9. MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ...... 125 10. SYNTHESE DES MESURES ET COUTS ASSOCIES ...... 127 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 128 ANNEXE 1 : LISTE DES ESPECES VEGETALES RECENSEES ...... 133 ANNEXE 2 : METHODE D’EVALUATION DES ENJEUX LOCAUX DE CONSERVATION ... 134

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ANNEXE 3 : PLAN D’URGENCE INDIGOFERA DIVERSIFOLIA ...... 135 ANNEXE 4 : METHODE EVITEMENT/REDUCTION/COMPENSATION ...... 136

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FIGURE 1. PERIMETRE OPERATIONNEL NEO ...... 13 FIGURE 2. PROJETS CONNEXES ...... 14 FIGURE 3. AIRE D’ETUDE ECOLOGIQUE ...... 15 FIGURE 4. CARROYAGE DE LA ZONE D’ETUDE (EN VIOLET) ...... 16 FIGURE 5. GROUPES CIBLES ET EFFORT DE PROSPECTION ASSOCIE ...... 17 FIGURE 6. PHAETHON A BRINS BLANCS (®S. AUGROS) ...... 19 FIGURE 7. LOCALISATION DE ZONE D’ETUDE POUR LES MILIEUX AQUATIQUES ...... 23 FIGURE 8. ZONE D’EMBOUCHURE A GAUCHE ET AMONT DU PONT DE LA RN1 A DROITE (OCEA, MAI 2013). . 23 FIGURE 9. ÉQUIPE DE PECHE A UN PORTEUR D'APPAREIL ET DEUX EPUISETIERS...... 24 FIGURE 10. EXEMPLE D'UN ECHANTILLONNAGE ALEATOIRE (T : TRANSECT)...... 24 FIGURE 11. PRELEVEMENT DE MACRO-INVERTEBRES BENTHIQUES...... 24 FIGURE 12. ÉTAGEMENT DE LA VEGETATION A LA REUNION SELON CADET (1980)...... 27 FIGURE 13. SURFACES DES ZONES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION INTERSECTANT LE POLYGONE D’ETUDE. 28 FIGURE 14. ENJEUX LIES AUX ZONES D’INVENTAIRE ET DE PROTECTION ...... 28 FIGURE 15. HABITATS RECENSES SUR LA ZONE D’ETUDE PAR BIOTOPE EN 2014 ...... 30 FIGURE 16. SYNTHESE DES ENJEUX FLORE A PRIORI ...... 31 FIGURE 17. SYNTHESE DES ENJEUX FAUNE A PRIORI ...... 32 FIGURE 18. APPROCHE TVB A PLUS PETITE ECHELLE ...... 34 FIGURE 19. SYNTHESE DES ENJEUX ECOLOGIQUES A PRIORI ...... 36 FIGURE 20. CARTE DE SYNTHESE DES ENJEUX ECOLOGIQUES A PRIORI ...... 37 FIGURE 21. HABITATS INDIGENES PRESENTS SUR LA ZONE D’ETUDE ECOLOGIQUE ...... 43 FIGURE 22. CARTE DES HABITATS ...... 44 FIGURE 23. CARTE DES ENJEUX DE CONSERVATION RELATIFS AUX HABITATS ...... 46 FIGURE 24. RECOUVREMENT DE LA VEGETATION INDIGENE ET EXOTIQUE EN FONCTION DES RELEVES ...... 48 FIGURE 25. CARTE DE LOCALISATION DES SONDAGES FLORISTIQUES ...... 49 FIGURE 26. CARTE DES ENJEUX FLORISTIQUES ...... 54 FIGURE 27. AGAMA AGAMA DANS L’EMBOUCHURE DE LA RIVIERE SAINT DENIS (®S. AUGROS) ...... 55 FIGURE 28. PLAT ET HERBIERS DE BERGES EN AMONT (A GAUCHE), CHENAL ET CANAUX DE PECHES AU DROIT DU PONT (A DROITE) EN OCTOBRE 2015...... 56 FIGURE 29 - PHOTO DE LA ZONE D’EMBOUCHURE EN AVRIL 2016...... 56 FIGURE 30. MILIEUX AQUATIQUES DE LA ZONE D’EMBOUCHURE DE LA RIVIERE SAINT-DENIS EN OCTOBRE 2015...... 57 FIGURE 31. EVOLUTION DE LA SALINITE EN FONCTION DE LA DISTANCE A L’OCEAN EN FONCTION DE DIFFERENTES DATES...... 57 FIGURE 32. MICROCHIROPTERES : POINTS D’ECOUTE ACOUSTIQUES ET GITES CONNUS EN 2015 ...... 61 FIGURE 33. REPARITION DE L’ACTIVITE DES TAXONS SP1 ET TAPHIEN DE MAURICE SUR UN CYCLE NYCTHEMERAL COMPLET (POINT N°4) ...... 61 FIGURE 34. SPECTROGRAMME DE LA PRESUMEE CHIROPTERA SP1. POINT N°4 ...... 62 FIGURE 35. ACTIVITE DES MICROCHIROPTERES PAR TRANCHES HORAIRES SUR LES 4 POINTS REALISESEN NOVEMBRE 2015 ...... 62 FIGURE 36. BATIMENT ABANDONNE EXPLORE SANS RESULTATS ...... 63 FIGURE 37. POULE D’EAU (A GAUCHE) ET BUTOR STRIE (A DROITE) CONTACTES DANS LA RIVIERE SAINT-DENIS ...... 64 FIGURE 38. CARTE DES OBSERVATIONS D’OISEAUX AQUATIQUES ...... 64 FIGURE 39. CARTE DES OBSERVATIONS DE REPTILES SUR LE PERIMETRE D’ETUDE ...... 66 FIGURE 40. AGAMA AGAMA FEMELLE A L’EMBOUCHURE DE LA RIVIERE SAINT DENIS (FEVRIER 2016) ...... 66 FIGURE 41. REPTILES CONTACTEES SUR LA ZONE D’ETUDE ET SES ABORDS (FURCIFER PARDALIS )(®S. AUGROS) ...... 67 FIGURE 42. TRANSECT REALISE POUR L’INVENTAIRE DES ODONATES ET PAPILLONS RHOPALOCERES EN FEVRIER 2016 (D = 1.25 KM) ...... 68 FIGURE 43. ISCHNURA SENEGALENSIS ...... 68

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FIGURE 44. ESPECES DE RHOPALOCERES CONTACTEES DANS LE CORRIDOR DE LA RIVIERE SAINT-DENIS ...... 70 FIGURE 45. LOCALISATION DES ZONES DE NIDIFICATION DU PHAETON A BRINS BLANCS ...... 72 FIGURE 46. CARTE DES POTENTIALITES POUR L’AVIFAUNE NICHEUSE ...... 73 FIGURE 47. COUPLE DE TOURTERELLES PEINTES OBSERVEES DANS L’EMBOUCHURE DE LA RIVIERE SAINT DENIS ...... 74 FIGURE 48. EFFECTIF DES NIDS (OU COUPLE) DANS LES 33 PRESENTES AU SEIN DU TUNNEL CFR ENTRE SAINT-DENIS ET LA POSSESSION ...... 75 FIGURE 49. POTENTIALITES DE SURVOL DU BUSARD DE MAILLARD ...... 76 FIGURE 50. SURFACE (EN HA) DES HABITATS EN FONCTION DE LEUR NIVEAU D’ENJEU DE CONSERVATION ..... 83 FIGURE 51. ENJEUX DE CONSERVATION DES ESPECES VEGETALES INDIGENES RECENSEES SUR LE SITE ...... 84 FIGURE 52. ENJEUX DE CONSERVATION DES ESPECES ANIMALES INDIGENES RECENSEES SUR LE SITE ...... 84 FIGURE 53. PERIMETRE DU PROJET NEO ET PERIMETRE D’ETUDE ECOLOGIQUE TERRESTRE ...... 92 FIGURE 54. FRANCHISSEMENT DE LA RIVIERE SAINT DENIS ...... 93 FIGURE 55. POURCENTAGES D’HABITAST DETRUITS PAR CLASSE D’ENJEU ...... 95 FIGURE 56. ESPECES INDIGENES D’ORIGINE DOMESTIQUE DETRUITES PAR LE PROJET NEO ...... 98 FIGURE 57. ESPACES BOISES DETRUITS PAR LE PROJET (6 HA) ...... 100 FIGURE 58. ZONES PRIORITAIREMENT CONCERNEES PAR LA MESURE R2 ...... 109 FIGURE 59. SPECTRE VISIBLE POUR LES INSECTES ET POUR LES HUMAINS ...... 113 FIGURE 60. SIGNAL SONORE SUPPOSE DE CHIROPTERA SP1 ...... 118 FIGURE 61. EXEMPLES DE GITES MIS EN PLACE A LA REUNION (CREDITS PHOTOS : BERTRAND DENIS (ARTELIA), STEPHANE AUGROS (ECO-MED OCEAN INDIEN)) ...... 120 FIGURE 62. ESPECES INDIGENES STRUCTURANTES POUR RECREER UN PAYSAGE VEGETAL DANS LA ZONE ...... 121 FIGURE 63. PIEGE A LA GLUE (CREDIT PHOTO : M. SANCHEZ, V. CRECHET (NOI) ...... 124

TABLEAU 1. DEFINITION DE L’AIRE D’ETUDE ECOLOGIQUE ...... 14 TABLEAU 2. LISTE DES ZONES D’INVENTAIRES ET DE PROTECTION CONCERNEES ...... 27 TABLEAU 3. INVENTAIRES DES HABITATS SUPPORT POUR LA FAUNE PATRIMONIALE SUR L’AIRE D’ETUDE ECOLOGIQUE ...... 29 TABLEAU 4. LISTE DES TAXONS DE FLORE PATRIMONIALE PRESENTS SUR L’AIRE D’ETUDE ECOLOGIQUE ...... 31 TABLEAU 5. INVENTAIRES DES DONNEES FAUNISTIQUES SUR LE SECTEUR D’ETUDE ...... 33 TABLEAU 6 : SYNTHESE DES DONNEES DU RESEAU PISCICOLE SUR LA STATION STDENIS ENTRE 2000 ET 2014 (DONNEES OFFICE DE L’EAU ESPECES EXOTIQUE EXCLUES, * D’APRES METHODOLOGIE OCEA/OFFICE DE L’EAU 2015 RESEAU PISCICOLE 2014)...... 39 TABLEAU 7 - LISTE TAXONOMIQUE DES MACRO-INVERTEBRES DES INVENTAIRES REALISES AUX EMBOUCHURES DES RAVINES DU BUTOR ET DES PATATES A DURAND (DONNEES PROJET SWAC/OCEA CONSULT’,* : D’APRES L’ATLAS DES MACRO-INVERTEBRES BENTHIQUES DE LA REUNION, OFFICE DE L’EAU 2015). .... 41 TABLEAU 8. HABITATS CARTOGRAPHIES ...... 42 TABLEAU 9. EVALUATION DE LA PATRIMONIALITE DES HABITATS ...... 45 TABLEAU 10. INDICES FLORISTIQUES...... 47 TABLEAU 11. ENJEUX DE CONSERVATION POUR LA FLORE INDIGENE (NON APPLICABLE : ESPECES D’ORIGINE DOMESTIQUE (PLANTEES)) ...... 52 TABLEAU 12. CONDITIONS DE PLUVIOMETRIE, DE DEBIT ET DE MAREE LES JOURS DES PROFILS DE SALINITE (* : METEO , ** : OFFICE DE L’EAU)...... 58 TABLEAU 13. ESPECES CONTACTEES SUR LES POINTS D’ECOUTE ...... 60 TABLEAU 14. ENJEUX DE CONSERVATION DES ESPECES DE MICROCHIROPTERES EN PRESENCE ...... 63 TABLEAU 15. REPTILES INTRODUITS RECENSES SUR L’AIRE D’ETUDE ...... 65 TABLEAU 16. INVENTAIRES DES RHOPALOCERES ET ODONATES DANS LA RIVIERE SAINT-DENIS ...... 69 TABLEAU 17. ENJEUX DE CONSERVATION DES OISEAUX MARINS ...... 71 TABLEAU 18. ESPECES NICHEUSES PRESENTES SUR LA ZONE D’ETUDE...... 72 TABLEAU 19. AVIFAUNE EXOGENE RAPPORTEE PAR BIOTOPE EN 2014 SUR LE PROJET POLE OCEAN (IN (ANTEA 2014)) ...... 73

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TABLEAU 20. ENJEUX DE CONSERVATION LIES A L’AVIFAUNE TERRESTRE INDIGENE...... 73 TABLEAU 21. LISTE FAUNISTIQUE ET DENSITES DES POISSONS ET MACRO-CRUSTACES DE L’INVENTAIRE D’OCTOBRE 2015 (* : SUR LA BASE 1 EPA = 1 M², ** : D’APRES METHODOLOGIE OCEA/OFFICE DE L’EAU 2015 RESEAU PISCICOLE 2014)...... 78 TABLEAU 22. LISTE FAUNISTIQUE ET DENSITES DES POISSONS ET MACRO-CRUSTACES DE L’INVENTAIRE D’AVRIL 2016 (* : SUR LA BASE 1 EPA = 1 M², ** : D’APRES METHODOLOGIE OCEA/OFFICE DE L’EAU 2015 RESEAU PISCICOLE 2014)...... 80 TABLEAU 23 - LISTE FAUNISTIQUE ET ABONDANCE DES MACRO-VERTEBRES DE L’INVENTAIRE D’OCTOBRE 2015 (* : D’APRES L’ATLAS DES MACRO-INVERTEBRES BENTHIQUES DE LA REUNION, OFFICE DE L’EAU 2015)...... 81 TABLEAU 24 - LISTE FAUNISTIQUE ET ABONDANCE DES MACRO-VERTEBRES DE L’INVENTAIRE D’AVRIL 2016 (* : D’APRES L’ATLAS DES MACRO-INVERTEBRES BENTHIQUES DE LA REUNION, OFFICE DE L’EAU 2015). .... 82 TABLEAU 25. GROUPES ET ESPECES DE FAUNE RECENSES SUR LE SITE D’ETUDE ET ENJEUX DE CONSERVATION 85 TABLEAU 26. SYNTHESE DES ENJEUX FAUNE AQUATIQUE...... 89 TABLEAU 27. ANALYSE COMPARATIVE DES VARIANTES DU PROJET, D’APRES EGIS (2014) ...... 90 TABLEAU 28. SURFACES D’HABITATS IMPACTES PAR LE PROJET NEO ...... 94 TABLEAU 29. PERIODES DE REPRODUCTION NOTEES DANS LA BIBLIOGRAPHIE (BARRE ET AL. 1996) ...... 108 TABLEAU 30. CALENDRIER DES PERIODES D’ENVOL MASSIF DES JEUNES PUFFINS ET PETRELS (SOURCE SEOR) ...... 112 TABLEAU 31. DETAIL DES COUTS LIES A LA MESURE A1 ...... 126

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1.1. Contexte du projet

La présente étude écologique s’inscrit dans le cadre du projet de la Nouvelle Entrée Ouest de la ville de Saint-Denis (NEO), qui se situe en limite de la commune de Saint-Denis sur l’île de La Réunion. L’insertion d’un trafic automobile majeur et dense en poids lourds de la RN1 se fait très difficilementet au détriment de la qualité de vie des lieux. De plus, la situation tend à s’aggraver, ce qui ne va pas sans influer sur l’économie et la vie sociale du centre-ville. Le problème, dont on perçoit immédiatement les effets néfastes en termes de circulation, n’est donc pas que routier. Il concerne tout autant l’aménagement des espaces publics, de l’entrée de ville, et la définition d’une nouvelle façade urbaine et océanique. Dans ce cadre, il est envisagé de réaliser une continuité routière partiellement ou totalement enterréeentrel’entréeOuest – fin de La Nouvelle Route du Littoral (NRL) – e l’Est du Barachois de Saint-Denis, pour capter le flux de véhicules transitant, et rendre possible l’aménagement du front de mer.

1.2. Articulation des inventaires écologiques

Dans le cadre de la réalisation de l’étude d’impact préalable à la réalisation du projet, un inventaire écologique sur un cycle complet sera mené, accompagné ensuite d’une démarche ERC (évitement/réduction/compensation).L’approche que nous proposons est ainsi construite autour de 3 grandes étapes :

1) Pré-diagnostic écologique basé sur une analyse bibliographique spatialisée de la zone d’étude (SIG) ; ce pré-diagnostic permettra de faire ressortir les zones d’enjeux avérés et les zones de lacunes nécessitant des prospections de terrain ;

2) Phase terrain : ECO-MED Océan-Indien et OCEA Consult’réaliserontun état initial approfondi sur : La flore et les habitats; la faune vertébrée et invertébrée terrestre ; les peuplements de poissons, crustacés et invertébrés aquatiques ; les espèces exotiques envahissantes ; la trame verte et bleue.

3) Effets et mesures : nous réaliserons une analyse des effets du projet sur les éléments d’inventaires issus de l’état initial et formulerons des propositions de mesures pour éviter, réduire, et/ou compenser ses effets.

1.3. Auteurs

L’étude écologique du projet NEO est réalisée conjointement par les cabinets d’études ECO- MED Océan Indien (milieux naturels terrestres) et OCEA Consult’ (milieux aquatiques continentaux).

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1.4. Justification de l’aire d’étude écologique

1.4.1. Contexte géographique et physique

Le projet prend place au centre ville de la commune littorale de Saint-Denis, dans le département de La Réunion. Située au Nord de l’île, la zone est marquée par un ensoleillement important, une pluviométrie annuelle de 1700 mm et une température moyenne de 24°C(Jumaux et al. 2011). Posée sur un socle basaltique, l’aire d’étude est sillonnée par le système alluvionnaire de la rivière Saint-Denis. Le relief est globalement peu marqué sur le centre-ville mais les falaises du massif de La Montagne s’élèvent rapidement dans la partie Ouest de la ville. Enfin, nous notons finalement une interface littorale omniprésente (Figure 1) constituant un enjeu fort et structurant pour les communautés écologiques présentes (oiseaux marins notamment).

1.4.2. Critères de justification de l’aire d’étude écologique

La délimitation de l’aire d’étude varie en fonction du volet à étudier : paysage, milieu naturel, hydrogéologie, nuisances sonores, etc. A l’image des autres parties de l’étude d’impact globale, le volet concernant le milieu naturel ne peut être restreint à la zone d’implantation du projet (S=74 ha) présenté sur la figure suivante.

Figure 1. Périmètre opérationnel NEO

L’aire d’étude comprend généralement plusieurs zones : i) la zone d’emprise directe du projet (Figure 1) : zone techniquement et économiquement exploitable ; ii) la zone d’influence immédiate: zone soumise à diverses perturbations (poussières, bruit, dépôts, création de pistes,…) pendant toute la durée des travaux ; iii) la zone d’influencelarge: entité écologique globale et cohérente plus ou moins affectée par les travaux. Il est, en effet, impératif de resituer la zone projet au sein d’une entité écologique cohérente: l’éco-complexe. Il peut s’agir d’un micro bassin versant, d’un petit massif, etc… Les projets connexes concernant la ville de Saint-Denis sont présentés dans la figure ci-après.

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Figure 2. Projets connexes

Le tableau ci-dessous dresse les éléments à considérer pour la définition de l’aire d’étude écologique. Tableau 1. Définition de l’aire d’étude écologique

Conséquences pour la définition de l'aire Objectifs Traduction dans le secteur d'étude d'étude

Englober une zone suffisamment vaste pour n’exclure aucune solution satisfaisante au plan le périmètre opérationnel intègre Intégrer le périmètre opérationnel et sa zone 1 de l’environnement et réaliste aux plans l'ensemble des variantes d'aménagement d'influence directe (20 m) technique et économique. intégrer les projets situés sur ou à Intégrer l’ensemble des projets qui peuvent Intégrer les projets NRL, SWAC, complexe 2 proximité directe du périmètre entrainer des effets cumulés. cinématographique et Espace Océan opérationnel (Figure 2)

La rivière Saint-Denis et le massif de La - Intégrer le tronçon de la Rivière Saint-Denis Intégrer les composantes du domaine vital des Montagne sont des espaces riches en entre l'embouchure et le seuil de Bourbon 3 espèces présentes aux abords de la zone biodiversité en lien direct avec le projet - Intégrer les pentes et falaises du massif de la d’implantation. NEO à considérer dans le cadre des Montagne exposées au projet NEO études écologiques préalables Tenir compte des capacités de déplacement des organismes biologiques (des végétaux aux Le couloir de la Rivière Saint-Denis est un Intégrer le corridor de la rivière Saint-Denis espèces animales les plus mobiles), des 4 corridor de migration pour les oiseaux dans la zone d'influence large du périmètre éventuelles pollutions à distance ou marins et les chiroptères d'étude écologique cumulatives, ou encore de la perturbation des cycles biologiques.

L’aire d’étude écologique est présentée sur la carte ci-dessous ; elle intègre une surface de 100 hectares et s’étend sur une longueur de 3.3 km pour une largeur moyenne de 300 mètres. Elle n’intègre que la partie terrestre (et aquatique continentale) de l’aire d’étude écologique globale (milieux terrestres et marins).

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Figure 3. Aire d’étude écologique

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1.4.3. Carroyage de la zone d’étude : approche SIG

Afin de spatialiser les enjeux sur l’aire d’étude, un carroyage (Vigné et al. 2011) a été réalisé sur la base de 67 mailles de 150 mètres de côté (Figure 3, Figure 4), pour une surface totale d’analyse de 147 hectares. L’analyse par carroyage est intéressante sous plusieurs aspects : - Elle permet le lissage des données en les filtrant et permet donc de dégager des grandes tendances qui structurent l’espace ; - Elle permet l’analyse et la synthèse de plusieurs sources de données superposées (exemple : ZNIEFF, espaces remarquables du littoral, EBC) ; - Elle permet la représentation et l’utilisation de données confidentielles (espèces protégées).

L’aire d’étude sera étudiée dans un premier temps selon une approche bibliographique, approche qui permettra de hiérachiser et définir précisément les zones d’enjeuxa priori. Cette démarche permettra d’orienter les prospections (méthodes et effort prospection). En effet, il n’est pas judicieux que l’effort de prospection soit identique entre un espace urbanisé et une zone humide ou entre un espace dont les enjeux sont connus et maîtrisés et un espace dont les lacunes sont flagrantes.

Figure 4. Carroyage de la zone d’étude (en violet)

1.5. Méthodes pour l’inventaire du milieu naturel

1.5.1. Périodes d’inventaires et effort de prospection

Les inventaires sont réalisés en fonction des périodes optimales, décrit dans le calendrier de prospection ci-dessous (Figure 5), pour chaque taxon ou groupe de taxons. Les groupes présentés dans le tableau sont ceux nécessitant des inventaires dans le contexte de la zone d’étude : zone urbaine dense, littorale, passage d’une rivière pérenne et embouchure. Des groupes importants seront traités par une approche bibliographique, c’est notamment le cas des oiseaux marins sur lesquelles la masse de données disponible est suffisamment conséquente pour évaluer finement l’enjeu (BIOTOPE 2013a, 2015)(CYATHEA 2011). Les données pour les groupes nécessitant des inventaires in situ seront systématiquement complétées par les apports bibliographiques disponibles (ex : chiroptères, oiseaux d’eau).

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Figure 5. Groupes cibles et effort de prospection associé

hiver été GROUPES TOTAUX/GROUPES juil-15 Aout 15 Sept 15 oct-15 nov-15 déc-15 Janv 16 févr-16 Mars 16 avr-16

CHIROPTERES 1,5 1,5 1 0,5 0,5 5 HERPETOFAUNE 0,5 1 0,25 0,25 0,25 2,25 MALACOFAUNE 0,5 0,5 OISEAUX AQUATIQUES 0,5 0,5 0,25 0,5 1,75 ENTOMOFAUNE 0,25 0,25 0,5 FLORE&HABITATS 2 1 0,5 0,75 4,25 FAUNE AQUATIQUE 3 3 3 3 12 TOTAUX/MOIS 2,5 0 0 5,5 6,5 2,5 1 2,25 3 3 26,25

périodes optimales périodes potentielles (potentialité supposée faible à modéré) périodes non propices

1.5.2. Habitats

Une carte des habitats sera dressée sur l’entièreté de la zone d’étude en combinant deux approches : ⇒ Interprétation orthophotographique (BD Ortho© 2011 + Google Earth© 2014) ⇒ Relevés botaniques de terrain sur des stations de référence correspondant aux différents types d’habitats interceptés sur nos transects flore.

Une carte des habitats est ainsi constituée avec un libellé propre à chaque formation végétale, lequel est rattaché à la typologie Corine Biotope Réunion (Strasberg et al. 2010) et à la typologie du CBNM (Lacoste et al. 2011a).

⇒ Les zones humides La délimitation des zones humides s’appuieront : - sur un critère de végétation (relevé des habitats naturels et des espèces végétales) ; - sur un critère pédologique (identification des types de sol) dans le cas où le critère de végétation n’ait pas permis de conclure sur la nature humide de l’espace considéré.

⇒ Examen du critère de végétation

- les habitats naturels : Les relevés effectués par l’expert botaniste permettent également de caractériser les habitats naturels (terminologie CORINE Biotope) au sein de la zone d’étude. Il est ensuite possible de déterminer s’ils correspondent à un ou des habitats naturels caractéristiques de zones humides identifié par le CBNM (Lacoste 2009)(Lacoste et al. 2011b).

- les espèces végétales indicatrices :

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Au sein d’une placette prédéfinie par l’expert dans un secteur homogène, une liste des espèces végétales dominantes de chaque strate de végétation présente (herbacée, arbustive ou arborescente) sera établie, incluant le pourcentage de recouvrement de chacune de ces espèces. Cette liste est ensuite comparée à la liste végétale des espèces indicatrices de zones humides mentionnées dans les cahiers d’habitats du CBNM (Lacoste et al. 2011b).

⇒ Examen du critère pédologique Des relevés pédologiques seront effectués si les critères de végétation ne permettent pas de confirmer le caractère humide de la zone d’étude. Chaque sondage pédologique sera réalisé avec une tarière à main de 1,20 m et 7 cm de diamètre. L'examen des sondages pédologiques vise à vérifier la présence de sols hydromorphiques.

1.5.3. Flore

La levée d’informations floristique est effectuée par le biais d’un relevé inspiré du Bordereau d’Inventaire Général utilisé par le CBNM (Hivert and Boullet 2008). L’ensemble des espèces de la flore vasculaire observé et déterminé sur le terrain sera directement noté dans ce relevé. Les espèces qui n’ont pu être déterminées avec certitude sur le terrain sont prélevées et annotées de façon à ce qu’elles puissent être rattachées à leur relevé d’origine après une phase de détermination ex situ. Le parcours de prospection est géoréférencé au GPS (système géodésique WGS 84) en utilisant le mode ‘tracking’, ce qui permet d’obtenir le linéaire exact (sous la forme d’une polyligne) du parcours réalisé.

⇒ Relevés MIG (espèces rares, protégées)

Lorsqu’une station d’espèce(s) patrimoniale(s) rare et/ou protégée est rencontrée, un bordereau de type MIG (micro-inventaire généralisé) est rempli afin de saisir la totalité de la richesse spécifique du point d’observation. Les MIG sont des relevés épars : ils interviennent notamment à la fin d’un BIG, lorsqu’on se dirige ailleurs et que l’on trouve une nouvelle espèce.

1.5.4. Faune terrestre

Compte-tenu du contexte de la zone d’étude, un accent sera mis sur les taxons suivants: - Les oiseaux d’eau ; - Herpétofaune (reptiles) ; - Les chiroptères ; - Les arthropodes ; - Les mollusques.

Concernant les autres groupes, une approche bibliographique est jugée suffisante dans le contexte de la zone d’étude.

⇒ Oiseaux marins (procellaridés) Le site est une zone de survol majeur par les oiseaux marins (Pétrels, Puffins). Toutefois, compte tenu de l’abondance des données pour qualifier et quantifier le corridor de survol de la Ravine Saint Denis(BIOTOPE 2013a, EGIS 2013a, 2013b)(BIOTOPE 2015) et de l’absence d’enjeu strictement lié au littoral de Saint-Denis, aucun protocole ne sera mis en place

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spécifiquement sur ce groupe. Une approche bibliographique est suffisante, l’objectif majeur visant à intégrer cet enjeu dans le cadre des effets du projet et des mesures à mettre en place.

⇒ Oiseaux marins (phaethontidae) Des points d’observation diurnes seront mis en place spécifiquement pour le Phaéton à brins blancs, probablement nicheurs au sein de l’aire d’étude écologique. L’objectif est de définir le nombre d’individu minimal présent, leurs déplacements et leur utilisation sur une zone d’étude donnée. Elle vise notamment à localiser les sites possibles, probables ou certains de nidification de Phaéton à brins blancs. Des points d’observations sont prévus sur des promontoires dégagés et les observations sont orientées vers les falaises où nichent potentiellement les Pailles-En-Queues. Afin de maximiser les probabilités d’observations celles-ci sont réalisées sur au moins deux heures préférentiellement en milieu de journée lors du pic d’activité, plus particulièrement de 11h à 15h (maximum d’activité observé).Les conditions météorologiques devront être adéquates pour l’observation : pas ou peu de vent, pas de pluie, pas de nuages bas empêchant une bonne visibilité. Enfin la reproduction et la nidification du Phaéton s’échelonnant toute l’année (Barré et al. 1996) à La Réunion, la récolte des données peut se faire à toute période. Néanmoins la période d’observation la plus favorable pour la reproduction semble être l’été austral (Grondin 2009). Les indicateurs de nidifications sont caractérisés comme suit : - L’individu passe plus d’une minute dans la cavité, la nidification est certaine. - L’individu reste moins d’une minute, la nidification est probable. - L’individu approche ou recherche une cavité, la nidification est possible.

Figure 6. Phaéthon à brins blancs (®S. AUGROS)

⇒ Oiseaux nicheurs

Compte tenu du contexte fortement anthropisé de la zone d’étude et de son caractère majoritairement urbain, les espèces présentes ne feront pas l’objet de relevés IPA (Indices Ponctuels d’Abondance), les espèces présentes étant soit d’origine exogène, soit indigènes mais ubiquistes et présentes de manière homogène sur l’ensemble de la ceinture littorale

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urbanisée de l’île.

⇒ Rapaces : approche bibliographique En l’absence d’habitats favorables au Busard de Maillard, aucun inventaire spécifique ne sera mis en place. Une approche bibliographique sera réalisée sur la base des documents suivants : - Grondin, V., & Philippe, J.(2011). Plan de conservation du Busard de Maillard (Circus maillardi). SEOR et BIOTOPE pour la DEAL, la Région Réunion, Aérowatt et la Ville de l’Etang -Salé. - Asconit, ECCODEN, & PARETO. (2014). Étude préalable à l’identification et à la cartographie des réseaux écologiques à La Réunion. DEAL Réunion.

⇒ Oiseaux rupestres : Salanganes / Hirondelles de Bourbon Une approche bibliographique sera réalisée, en complément des études menées actuellement dans le cadre des suivis environnementaux liés au projet de NRL.

⇒ Oiseaux d’eau L’enjeu lié aux Poule d’Eau au Butor Strié est prégnant dans l’embouchure de la Ravine Saint Denis. La méthodologie d’échantillonnage des oiseaux d’eau se base sur le protocole de comptage internationale d’Héron (Kushlan 2011). Lors de la progression de l’ornithologue à 1 ou 2 km/h selon un circuit, chaque contact établi de part et d’autre du circuit est noté. Le nombre d’oiseaux relevés par espèce et par unité écologique est ensuite ramené à la distance parcourue (mesurée sur carte) pour traverser cette unité (= Indice Kilométrique d’Abondance). Une méthode complémentaire consiste en la réalisation de points de comptage stationnaires (Heron Stationary Count), positionnés dans les zones favorables pour les oiseaux d’eau et offrant une vue dégagée à l’observateur.

⇒ Reptiles L’intérêt patrimonial du site d’étude en termes d’herpétofaune est limité à la seule présence du Caméléon Panthère (Furcifer pardalis).Toutefois un enjeu « espèces invasives » peut être levé sur le site avec la présence potentielle de plusieurs espèces néfastes pour les taxons indigènes : · Agama agama, l’Agame des colons · Calotes versicolor, l’Agame arlequin · Phelsuma madagascariensis (un plan de lutte est en cours (Sanchez 2013a)) La méthode consiste à réaliser des parcours de prospection en marche lente, en matinée (période d’insolation).

⇒ Chiroptères : recherches actives et points d’écoute Parmi les 4 microchiroptères initialement connus à La Réunion, deux espèces de microchiroptère sont présentes sur le territoire : Le Petit Molosse Mormopterus francoismoutoui et le Taphien de maurice Taphozous mauritianus. Deux autres espèces étaient considérées comme éteintes: Scotophilus borbonicus disparue depuis plus de deux cents ans (Moutou 1982)(Probst, 2007; Here, 2009)et Boryptera alba, espèce énigmatique, décrite qu’une seule fois par Bory de St Vincent (1801). Cependant, les études récentes (Barataud and Giosa 2009)(Barataud et al. 2012) mettent en exergue la présence de deux espèces potentielles pouvant correspondre à ces 2 taxons.

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i. La détection de gîtes dortoirs ou de maternités dans les ouvrages et infrastructures sera faite à la tombée de la nuit (recherches visuellesd’envolées)et la détection des odeurs de fèces que dégage une colonie sont des indices qui peuvent être suffisant pour détecter une colonie de reproduction de grande taille.L’étude des déplacements d’individus montrant une émergencesuivi d’un départ des individus dans l’heure suivante et des réapparitions durant la nuit sont notamment le signe de présence de gîte dortoir (obs. pers.). Les individus chassent autour du gîte dans les premiers temps puis se déploient sur leur aire de chasse avant de revenir ponctuellement autour du gîte.

ii. Une quantification de l’activité sera réalisée à l’aide d’enregistreurs passifs (boitiers SM2Bat), lesquels sont déployés sur le site d’étude en maillage afin d’avoir une image de la répartition de l’activité sur l’ensemble de la zone d’étude. Ces enregistreurs ont l’avantage de ne pas avoir à multiplier le nombre de prospecteurs (coût important) et d’enregistrer des séquences longues.De nombreux protocoles de quantification d’activité existent. La méthode consiste à compter les cris en considérant qu’une succession de cris de moins de 5 secondes appartient à un même individu. Ainsi, lors de cris permanents, un contact est enregistré toute les 5 secondes uniquement. L’indice est estimé en contact par minute(Barataud, 1992 ; 2012)(Haquart, 2013).

En plus d’identifier, de caractériser et de quantifier l’activité des espèces présentes, l’étude de ses émissions sonores peut aussi permettre de préciser ses voies de déplacements et éventuellement de localiser ses gîtes.Ces analyses ultrasonores, qui ont montré depuis quelques années leur efficacité notamment en matière d’inventaire, représentent donc un outil majeur pour l’étude des microchiroptères de La Réunion (Barataud & Giosa, 2013).

⇒ Entomofaune : Transects

o Insectes Au sein de l’entomofaune, deux groupes seront privilégiés, Odonates et Lépidoptères rhopalocères. Les comportements de ponte et la présence de larves ou chenilles seront notés afin d’attester de la reproduction sur site, notamment pour les espèces de grande taille (anisoptères, rhopalocères de plus de 3cm) dont la seule présence ne peut justifier d’une reproduction sur le lieu d’observation.

Pour les odonates, le protocole utilisé est une adaptation, simplifiée de la méthode standardisée de Pont, Faton et Pissavin (Pont et al. 1999). Il s’agira donc de noter chaque contact avec un individu le long de transects de durée fixe.

Pour les lépidoptères rhopalocères, on se basera sur la méthode STERF du MNHN (Manil et al. 2006). Il s’agira d’effectuer des transects de durée fixe (10minutes +/- 1min) et de noter chaque contact avec un papillon présent dans un rayon de 2.5m. Dans le cas d’un doute concernant un individu, le décompte sera arrêté momentanément et l’individu capturé. Les spécimens seront dans la mesure du possible identifiés sur place puis relâchés, ou prélevés pour identification future si celle-ci s’avère délicate.

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1.5.5. Milieux aquatiques

⇒ Préambule sur les espèces aquatiques Les espèces de poissons et de macro-crustacés indigènes des cours d'eau de La Réunion sont caractérisées par un cycle de vie complexe partagé entre le milieu marin et les rivières. Ces espèces sont migratrices diadromes : amphidromes ou catradromes. L’amphidromie est le mode de migration le plus répandu, il est observé pour l'ensemble des macro-crustacés, les gobiidés (cabots bouche-rondes, loche, cabot rayé), les éleotridés (cabots noirs), etc. Le cycle de vie de ces espèces débute en eau douce avec l’éclosion des larves. Celles-ci dévalent ensuite passivement les cours d’eau jusqu’à l’océan. Après une vie larvaire marine pouvant durer plusieurs mois, les post-larves colonisent les rivières. Elles s’y développent jusqu’à leur maturité avant de se reproduire à leur tour. Le second type de migration est la catadromie, observée chez les kuhlidés (poissons plats) et les anguillidés (anguilles). Contrairement à l’amphidromie la reproduction à lieu en mer. Après une phase marine larvaire dispersive, les poissons catadromes colonisent les cours d’eau au stade de post-larves. Ils restent en eau douce jusqu'à atteindre leur maturité sexuelle et retournent ensuite se reproduire en mer. Le cortège piscicole peut être complété dans les zones d’embouche par des espèces marines qui pénètrent sporadiquement dans les eaux douces (carangues, mulets, ...). Les macro-invertébrés regroupent un ensemble de taxons issu de groupements très différents (insectes, oligochètes, mollusques, crustacés…) avec des biologies variées. Deux grands groupes d'espèces peuvent cependant être distingués : les espèces dont le cycle de vie est strictement aquatique et les espèces à cycle de vie semi aquatique. Pour le premier type les individus passent la totalité de leur vie dans l’eau. Certains de ces organismes effectuent leur cycle de vie complet en eau douce, alors que d’autres comme les mollusques sont amphidromes (cycle de vie à l'image des poissons). Les cycles de vie semi-aquatiques sont caractéristiques des insectes, comme les libellules, qui ont une phase larvaire aquatique et une phase adulte aérienne. Ces communautés sont sensibles à des pressions différentes. Les peuplements de poissons et macro-crustacés seront particulièrement sensibles à l’altération de la continuité écologique et à la dégradation des habitats. Les macro-invertébrés en plus d’être sensible à la dégradation des habitats répondent également sensiblement aux perturbations de la qualité d’eau (pollution organique).

⇒ Aire d’étude pour les milieux aquatiques Les inventaires milieux aquatiques ont été menés sur la partie « humide » de l’aire d’étude écologique ; elle s’étend de l’embouchure de la rivière Saint Denis, jusqu’au pont de la rue du Pont sur un tronçon de cours d’eau d’environ 400 m.

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Figure 7. Localisation de zone d’étude pour les milieux aquatiques

Sur cette zone, la Rivière Saint-Denis est endiguée et les milieux aquatiques, notamment en amont de la RN1, sont contraints par l’envahissement de la végétation (canne fourragère, Pennisetum purpureum) et le faible niveau d’eau. L’embouchure présente une zone lentique plus profonde et assez ouverte. Les 140 premiers mètres depuis l’océan se trouve dans la zone d’aménagement des canaux à bichiques.

Figure 8. Zone d’embouchure à gauche et amont du Pont de la RN1 à droite (OCEA, mai 2013).

Les peuplements de poissons, macro-crustacés et macro-invertébrés évoluent en fonction des saisons. Deux campagnes d’inventaires ont été réalisées dans des conditions hydrologiques très différentes : à la fin de l’étiage, le 29 octobre 2015 et à la fin de la saison des pluies, le 14 avril 2016.

⇒ Inventaires poissons et crustacés La faune piscicole a été inventoriée par pêche électrique à pied grâce à un appareil portatif sur batteries Hans Grassl IG200-2. Les poissons tétanisés par le champ électrique sont récupérés à l’aide d’épuisette. Un protocole d’inventaire allégé par rapport aux suivis RCS a été mis en place. L'inventaire a été réalisé selon la méthode "EPA"(Evaluation Ponctuellesd’Abondance). Cette méthode consiste àéchantillonner le cours d’eau de l'aval vers l'amont, en parcourant la rivière en « zig-zag ». Les points d'échantillonnages sont suffisament espacés pour ne pas avoir d'influence entre eux. Chaque point est pêché sur environ 1 m² et sur une durée de 30 s. Au total 29 EPAs ont été échantillonnées en octobre 2015 et 30 en avril 2016. L’indentification et la mesure des prises autre que les post-larves a été faite immédiatement après la pêche sous anesthésie (eugénol). Après un réveil dans un seau d’eau claire, les individus ont été relâchés dans une zone calme. Les post-larves ne pouvant être identifiées sur place ont été prélevées pour indentification en laboratoire sous loupe binoculaire.

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Figure 9. Équipe de pêche à un porteur d'appareil et deux épuisetiers.

⇒ Inventaires de macro-invertébrés Les prélèvements de macro-invertébrés ont été réalisés au filet Surber, selon le protocole d’inventaire du suivi RCS. Douze points ont été aléatoirement échantillonnés, les substrats et la macrofaune prélevés ont été pré-triés sur le terrain puis conservés dans de l’alcool à 90°. Le tri et l’identification des individus s’est fait en laboratoire, sous loupe binoculaire.

Figure 10. Exemple d'un échantillonnage aléatoire (T : transect).

Figure 11. Prélèvement de macro-invertébrés benthiques.

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2.1. Méthode de lissage cartographique

Dans le cadre de ce prédiagnostic écologique, aucune donnée de terrain n’est collectée au préalable, seuls les éléments connus issus de la bibliographie sont analysés. À partir du maillage présenté ci-avant (67 mailles de 150 m de côté, Figure 4), un ensemble de critères sera étudié de manière semi-quantitative : 1) Critère n°1 : la présence de périmètres d’inventaires et de protections réglementaires. 2) Critère n°2 : la potentialité des habitats et la présence avérée d’habitats patrimoniaux. 3) Critère n°3 : la potentialité floristique et la présence avérée d’une flore patrimoniale. 4) Critère n°4 : la potentialité faunistique et la présence avérée d’une faune patrimoniale. 5) Critère n°5 : les continuités écologiques interceptées par le périmètre. La bibliographie, abondante sur ce secteur, et notre approche d’experts permettra de renseigner les différents critères énoncés précédemment.Les références utilisées pour réaliser la synthèse SIG des données exploitées sont citées dans le texte et listées en fin de document. Du point de vue de la méthode, un indice de naturalité est estimée pour chaque critère sur la base des polygones, polylignes ou points intersectés pour chaque maille (n=67). L’indice est calculé en réalisant une moyenne des surfaces (ou lignes/points) intersectées, ramenée sur une base 10. Par exemple, pour le critère n°1 :

Inaturalité = ((SZNIEFF + SEBC + SERL + SParcNational + …)/Smaille))*(10/Smax) Avec :

· SZNIEFF:Surfacesde ZNIEFF intersectée par la maille · Smaille : Surface d’une maille · Smax : Surface maximale intersectée

Pour le critère flore, une pondération a été effectuée en fonction des enjeux de conservation des espèces recensées/maille : CR (5 points), EN (4 points), VU (3 points), NT (2 points), LC (1 point). Par exemple, une maille contenant un taxon CR et un taxon VU aura une note de 8 points.

2.2. Résultats : bilan des données écologiques a priori

2.2.1. Contexte écologique de La Réunion

L’île de La Réunion accueille des habitats, une flore et une faune remarquable identifiés comme d’importance internationale pour la biodiversité. Elle fait partie intégrante des 34 hotspots de biodiversité mondiale (Mittermeier et al. 2011) et s’insère dans l’une des Global 200 Écorégions du WWF (Olson and Dinerstein 2002). Malgré une biodiversité caractérisée par un taux d’endémisme remarquable, de nombreuses espèces et leurs biotopes ont déjà disparu ou sont fortement menacés d’extinction en raison de la destruction des habitats et de l’invasion des milieux par des espèces exotiques envahissantes (STRASBERG D. 2001, LAGABRIELLE et al. 2006, Hivert et al. 2009, Parc national de La Réunion 2009).

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La Réunion est caractérisée par une grande diversité de climats et de potentialités biologiques (on parle alors de bioclimats). Une première échelle de ces variations climatiques (pluviométrie, nébulosité, température) ordonne un étagement naturel des habitats et de la végétation en fonction de l’altitude. Cinq séries de végétation ont été décrites par Cadet qui diffèrent dans chacun des domaines au vent et sous le vent (Cadet 1980).

Figure 12. Étagement de la végétation à La Réunion selon Cadet (1980)

L’aire d’étude se situe dans la série mégatherme semi-xérophile et dans la zone de savanes.

2.2.2. Focus sur l’aire d’étude

2.2.2.1. Critère n°1 : zones d’inventaires et de protection

L’ensemble des zones de porter-à-connaissance et de protection sont listées dans le tableau ci- dessous : Tableau 2. Liste des zones d’inventaires et de protection concernées

Surface Surface ou linéaire Type Nom Portée Intérêt écologique totale concernée dans l'aire Lien avec le projet (ha) d'étude (ha)

Espace Rempart de la Remarquable du montagne et Protection Forêts et zones boisées semi- 249 14,3 faible Littoral (SAR Rivière Saint- réglementaire xérophiles côtières 2011) Denis Falaises de la Route en Porter à ZNIEFF type 1 63,58 3,829 faible Corniche (Est) connaissance (138) Cours de la Porter à ZNIEFF type 1 Riviére Saint- 15,35 1,162 fort connaissance Denis (188) Forêt de mi- Porter à ZNIEFF type 2 pentes du Nord 75067,1 10,5 faible connaissance (2)

PLU Espaces Boisés Protection Commune de Boisements patrimoniaux ND 12,31 modéré Classés (EBC) réglementaire Saint-Denis

Littoral du Porter à NC (2,5 km de la zone CEL nul Chaudron connaissance d'étude)

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Zone de continuité écologique Zone de libre Parc National de avec le cœur de parc Aire d'adhésion adhésion à la 193700 2,525 fort La Réunion impliquant une préservation charte du PNR des milieux et des espèces

Chemin des Porter à Patrimoine naturel et NC (5 km de la zone ENS 55 nul Anglais connaissance historique d'étude)

Zone des 50 pas Protection Protection des paysages et Loi Littoral 34,75 fort géométriques réglementaire milieux remarquables

Domaine Public Rivière Saint- Protection Continuité biologique (cours 15,4 km 0,41 km fort Fluvial Denis réglementaire d'eau pérenne)

Ne sont pas concernés par le secteur : les Espaces Naturels Sensibles du département (ENS), les Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB), les Réserves Nationales Naturelles (RNN), le cœur du Parc National de La Réunion, les Réserves Biologiques.

40

35

30

25

20

15 Surface (ha) Surface 10

5

0 Espace ZNIEFF type 1 ZNIEFF type 1 ZNIEFF type 2 Espaces Boisés Parc National de Loi Littoral Remarquable du Classés (EBC) La Réunion Littoral (SAR 2011)

Figure 13. Surfaces des zones d’inventaires et de protection intersectant le polygone d’étude

L’analyse par carroyage permet de spatialiser les enjeux liés aux zones d’inventaire et de protection :

Figure 14. Enjeux liés aux zones d’inventaire et de protection

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2.2.2.2. Critère n°2 : données disponibles sur les habitats

La bibliographie ne rapporte pas d’habitats patrimoniaux en bon état de conservation ; un inventaire menée par la DEAL en 2014 (BIOTOPE 2014) est pris en compte dans notre analyse (Figure 15). Comme le souligne Boullet (Boullet 2008), les système littoraux réunionnais recèlent cependant des lacunes sur la présence de taxons indigènes à fort enjeu de conservation. Il est également probable que certaines reliques de forêt semi-xérophile se situent au niveau des falaises de la route en corniche surplombant Saint-Denis. L'habitat est aussi un ensemble d'éléments de l'écologie du paysage qui constituent le milieu et offrent les ressources naturelles suffisantes pour permettre à une population d'une espèce de vivre et se reproduire normalement sur ce territoire. Ainsi, l’enjeu habitat est transversal avec les thématiques faune et flore : la présence d’une flore ou d’une faune patrimoniale traduit la présence d’un habitat adéquat. Finalement, à l’échelle de ce pré-diagnostic bibliographique, l’enjeu habitat se dessinera au travers des données faune et flore connues sur le secteur : flore patrimoniale, falaises propices aux oiseaux marins, habitat de reproduction de la Poule d’Eau (lit de rivière), zones de reproduction pour les oiseaux nicheurs (zones boisées…). Au sein de l’aire d’étude écologique, les surfaces d’habitat supportant une faune patrimoniale sont présentées ci-dessous :

Tableau 3. Inventaires des habitats support pour la faune patrimoniale sur l’aire d’étude écologique

Surface concernée dans Lien avec le Habitat Source Portée Intérêt écologique l'aire d'étude projet (ha)

Mise en valeur des espaces boisés, Tout type de Analyse SIG modéré à potentiellement support d’une faune (oiseaux 27,28 boisements ECO-MED Océan Indien fort nicheurs) et d’une flore patrimoniale

Reproduction et alimentation pour les oiseaux Berges de rivière d'eau indigènes (Poule d'Eau, Butor) CYATHEA, 2014 (habitats Embouchures de rivière, eaux courantes et 2,44 fort OCEA Consult', 2015 submersibles) zones lentiques favorables aux poissons, crustacés et invertébrés aquatiques

SEOR, 2001 Falaises, vires et BIOTOPE, 2015 Habitats de reproduction des oiseaux marins faible à 7,7 remparts ECO-MED Océan Indien Porter à (Phaéton, Puffins) modéré 2015 connaissance

Fourre à Scaevola faible à taccada sur plages BIOTOPE/DEAL 2014 0,14 modéré de galets

Habitats indigènes typiques du littoral Pelouse à faible à BIOTOPE/DEAL 2014 réunionnais mais dont l’enjeu de conservation 0,10 Cynodon dactylon modéré est faible à modéré a priori

Végétation halophile de haut faible à BIOTOPE/DEAL 2014 0,74 d'oestran et voile modéré perhalin

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1,09% 0,12% 0,14% 0,46% 0,67% 0,89% Fourre a Scaevola taccada sur plages de galets

Fourre subhalophile a Scaevola taccada sur trottoirs alluvionnaires semi-xerophiles 18,97% Pelouse a Cynodon dactylon des plages de galets

Pelouse oligohaline a Cynodon dactylon sur trottoirs alluvionnaires semi-xerophiles

3,25% Pelouse post-pionniere a Chloris barbata des cotes rocheuses semi-xerophiles 2,24% Vegetations arborees megatherme hygrophiles de basse altitude

Vegetations arbustives megatherme hygrophiles de basse altitude

67,63% Vegetations de haut d’estran a Ipomoea pes-caprae et ou Canavalia maritima sur plages de galets Vegetations Helophytiques

Voile perhalin sur trottoirs alluvionnaires semi-xerophile a Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis

Figure 15. Habitats recensés sur la zone d’étude par BIOTOPE en 2014

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2.2.2.3. Critère n°3 : données disponibles pour la flore

Une extraction des données issues des expertises des cabinets BIOTOPE (BIOTOPE 2013b, 2013c, 2014), CYATHEA(CYATHEA 2014), de F. Blanchard (Blanchard and Florens 2010) a permis de mettre en évidence la présence des espèces patrimoniales suivantes au sein de l’aire d’étude : Tableau 4. Liste des taxons de flore patrimoniale présents sur l’aire d’étude écologique

Nom scientifique Statut UICN 2010 Nb de stations Cissus quadrangularis L. LC 1 Dombeya acutangula Cav. VU 20 Erythroxylum hypericifolium Lam. VU 1 Ficus reflexa Thunb, LC 1 Hibiscus columnaris Cav. CR 1 Monarrhenus salicifolius (Lam.) Cass. CR 2 Ruizia cordata Cav. CR 1 Scolopia heterophylla (Lam.) Sleumer EN 2 Stillingia lineata (Lam.) Müll.Arg. CR 4 Thespesia populnea (L.) Sol. ex Corrêa DD 1

Figure 16. Synthèse des enjeux flore a priori

2.2.2.4. Critère n°4 : données disponibles pour la faune

La synthèse des enjeux faune a été réalisée par le biais des habitats support présentés dans le Tableau 3 (habitats boisés, berges et embouchures des rivières, falaises propices aux oiseaux marins).

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Figure 17. Synthèse des enjeux faune a priori

Pour les différents groupes faunistiques présents à La Réunion, l’ensemble des données disponibles est présenté dans le tableau ci-dessous. Une analyse de la bibliographie est réalisée, puis une approche par le dire d’expert est proposée pour tenter d’approcher les enjeux sur le secteur d’étude.

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Tableau 5. Inventaires des données faunistiques sur le secteur d’étude

Groupes Espèces potentielles Bibliographie sur le Sources de données Avis de l’expert et lacunes à combler faunistiques concernées secteur d’étude

(BIOTOPE 2015)

(ECO-MED 2015) Nombreuses colonies de Nidification possible du Puffin de Puffin de Baillon Puffins de Baillon en (Minatchy 2004, Baillon dans l’aire d’étude mais non (Puffinus lherminieri Salamolard 2008, Pinet et amont dans la rivière Saint Oiseaux marins avérée aujourd’hui bailloni) al. 2009, Pinet 2012) Denis et sur les falaises de (procellaridae) la RL ►enjeu pris en compte dans les zones Pétrel de Barau (Bouteilles 2012, Asconit et d’inventaire et de protection. Enjeu (Pterodroma baraui) Passage avérée du Pétrel al. 2014) de survol très fort. de Barau (Salamolard and Ghestemme 2003)

(BIOTOPE 2015) Nidification certaine dans les Oiseaux marins Phaeton à Bec jaune (ECO-MED 2015) Nidification premières falaises de la RL (phaetonidae) (Phaethon lepturus) ► (Salamolard and enjeu pris en compte dans les zones Ghestemme 2003) d’inventaire et de protection

La TVB Réunion signale Zone majoritairement urbaine, pas une présence forte sur les (Ghestemme et al. 1998, d’enjeu de nidification, probabilité de Busard de Maillard Gonin 2001, Grondin and falaises de la RL Rapaces survol négligeable. (Circus maillardi) Philippe 2011) Nombreux domaines ►enjeu non pregnant dans le secteur vitaux en amont de la (Bouteilles 2012, Asconit et d’étude al. 2014) zone d’étude

Phelsume de Bourbon (BIOTOPE 2006, Sanchez Zone majoritairement urbaine et (Phelsuma borbonica) ? and Caceres 2011, Sanchez Aucun signalement de ces déconnectée des réservoirs de Phelsume de and Probst 2011, Sanchez Herpétofaune 2 taxons dans le secteur biodiversité Manapany 2012) d’étude. absence d’enjeu a priori dans le (Bouteilles 2012, Asconit et ► (Phelsuma secteur d’étude inexpectata) ? al. 2014)

Oiseau Lunette gris Présence probable de ces 2 espèces Oiseaux (Salamolard and (Zosterops borbonicus) Pas de données protégées dans les zones boisées forestiers Ghestemme 2003) Tourterelle Peinte disponibles ►prise en compte de l’enjeu dans la nicheurs (STRASBERG D. 2001) (Neosenas picturata) couche « végétation arborée »

Aucune zone de Présence avérée de ces 2 espèces en Salangane des nidification n’est chasse (Rivière Saint Denis). Mascareignes (Salamolard and rapportée dans la Nidificationspeu probables au sein de Oiseaux (Aerodramus francicus) Ghestemme 2003) bibliographie. rupestres l’aire d’étude (à confirmer) Hirondelle de Bourbon (Moultson 2007) Le tunnel CFR abrite la ►enjeu à confirmer en la présence (Phedina borbonica) plus grosse colonie de d’éventuelles colonies Salanganes de l’île Taphien de Maurice Présence des 4 taxons sur les falaises (Taphozous Pas de données d’activité de la route du littoral. Présence mauritianus) (Issartel 2004, Barataud et disponibles. probable de l’ensemble des 4 espèces al. 2012, Barataud and Tadaride de La Réunion Aucun gîte recensé dans en en chasse dans les zones péri- Mammifères Giosa 2013) (chiroptères) (Mormopterus l’aire d’étude mais une urbaines. (Salamolard and 10aine de gîtes sont francoismoutoui) ►enjeu à déterminer en la présence Ghestemme 2003) connus en ville de Saint- d’éventuelles colonies. Confirmer les Chiroptera sp1 ? Denis taxons présents. Chiroptera sp2 ?

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2.2.2.5. Critère n° 5 : Trame Verte et Bleue Réunion

La Trame Verte et Bleue a été réalisée par la DEAL en 2014 à La Réunion (Asconit et al. 2014). Elle se définit notamment p ar plusieurs sous composantes : une trame aérienne (Busard de Maillard, Oiseaux marins), une trame terrestre habitats, une trame terrestre faune (Phelsumes principalement). L’ensemble des éléments de ces différentes trames a été pris en compte dans les approches faune et zones d’inventaires des paragraphes précédents. Plus spécifiquement, sur la trame aérienne notamment, les éléments de la TVB (travail réalisée à l’échelle de La Réunion) ne sont pas discriminants au niveau du secteur d’étude (grande échelle) :

Figure 18. Approche TVB à plus petite échelle

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Sur la trame aquatique, les enjeux de restauration de la continuité écologique sur les ouvrages de Bourbon et de Bellepierre sur la rivière Saint Denis ont été classés prioritaires à l'échelle des 13 rivières pérennes de La Réunion (ANTEA et al. 2011). De plus, la rivière Saint Denis a été classée en liste 2 en application application de l'article L214-17 du Code de l'Environnement (Prefet de La Réunion 2015). En particulier, les ouvrages positionnés sur des cours d'eau classés en liste 2 doivent être gérés, entretenus et équipés pour assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs dans un délais de 5 ans après la publication de la liste. Sur ces cours d'eau.

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2.3. Synthèse cartographique des enjeux

D’une manière générale, plusieurs zones d’enjeux distinctes apparaissent au travers de l’analyse des différents critères déroulés précédemment : i. Les premières falaises de la route en corniche offrent des habitats favorables aux oiseaux marins et à une flore semi-xérophile en danger d’extinction ; en outre, elles constituent un paysage naturel fort et typique des zones sèches de La Réunion. C’est de loin la zone géographique présentant l’enjeu le plus fort de l’aire d’étude ; ii. La Rivière Saint-Denis offre des habitats favorables à une faune indigène (Poule d’Eau notamment) et un espace de respiration au cœur d’une ceinture littorale urbaine moyennement dense à dense. Les enjeux de protection (DPF), de porter à connaissance (ZNIEFF, PNR) appuient cet enjeu que l’on qualifiera de modéré. iii. Le Barachois et le front de mer de la pointe de Saint-Denis ressortent avec un enjeu faible à modéré ; la loi littoral (50 pas géométriques), la présence d’Espaces Boisés Classés haussent légèrement l’enjeu dans cette partie de l’aire d’étude, alors qu’il ne trouve pas nécessairement de résonance au vu des enjeux liés à la flore, la faune et les habitats. Enjeu à confirmer par des inventaires de terrain.

Figure 19. Synthèse des enjeux écologiques a priori

iv. Au sein de l’aire d’étude éloignée, nous notons un enjeu fort dans le corridor de la Rivière Saint-Denis (Figure 20) en la présence de nombreuses zones de nidification du Puffin de Baillon, du Phaéton à bec jaune, et de domaines vitaux du Busard de Maillard ; cette faune volante est susceptible d’être gênée par tout type de projet ayant trait à remettre en cause ce corridor de déplacement.

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Figure 20. Carte de synthèse des enjeux écologiques a priori

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2.4. Diagnostique bibliographique faune aquatique

Des données sont disponibles pour les macro-invertébrés aux embouchures des Ravines du Butor et des Patates à Durand (Projet SWAC). Sur la Rivière Saint-Denis des inventaires RCS sont disponibles en amont de la zone d'étude. En ce qui concerne le peuplement de poissons et de macro-crustacés, la Rivière Saint-Denis est inventoriée chaque année dans le cadre du Réseau Piscicole depuis, 2000. Cette station de suivi est située en amont du captage de Bellepierre (à 4,4 km de l’océan et 89 m d’altitude) : les espèces qui y sont présentes sont issues de l'océan et ont donc, à leurs jeunes stades, fréquenté la zone d’embouchure de la rivière. Des inventaires ponctuels au niveau des embouchures de la Ravine du Chaudron, de la Ravine du Butor de la Ravine des Patates à Durand ont été réalisés dans le cadre de la régularisation du Captage du Chaudron et du diagnostic écologique du projet SWAC. Les inventaires sur la Ravine du Chaudron ont été réalisés entre mai et octobre 2014 (OCEA Consult’-Mairie de Saint-Denis 2014, Arrêté 14-005/DEAL/SEB/UPEMA). L’inventaire à l’embouchure de la Ravine des Patates à Durand a été réalisé en mai 2014 (Projet SWAC/OCEA Consult’, Décision 237/DMSOI/2014).

2.4.1. Poissons et macro-crustacés

Le tableau page suivante synthétise l’ensemble des données collectées dans le cadre du Réseau Piscicole de 2000 à 2014 sur la station STDENIS (4,4 km de l’océan et 89 m d’altitude). L’ensemble des espèces indigènes observées sur cette station ont obligatoirement fréquenté l’embouchure au stade de post-larve. La richesse en crustacés est très forte pour une station de type I intermédiaire avec 6 espèces. Une seule espèce indigènen’a jamais été observé sur la station : le crabe Varuna litterata. Parmi les espèces régulièrement capturées (occurrence supérieure à 70%), deux sont classées vulnérable sur la liste de rouge IUCN : la caridine type Caridina typus et la chevrette Macrobrachium australe. Pour ces deux espèce les abondances relatives sont moyennes pour ce type de station avec respectivement 13,0 et 10,9 ind. / 100 m². La troisième espèce de crustacé classé sur liste rouge, la caridine serratirostrée Caridina serratirostris, a déjà été observée sur la station mais sa fréquence d’apparition est très faible (6,7%). En complément, il faut noter la présence régulière (occurrence 93,3%) et en densité moyenne relativement très forte de la chevaquine Atyoida serrata. Cette espèce endémique du Sud- Ouest Océan Indien présente un enjeu de pêche de loisir. Le peuplement de poissons présente une richesse globale relativement moyenne malgré les obstacles à la continuité écologique en aval (ouvrage de Bourbon et de Bellepierre). Parmi ces espèces, trois sont classées en danger critique d'exctinction locale : l’anguille du Mozambique Anguilla mossambica, l’anguille bicolore Anguilla bicolor et la loche des sables Awaous commersoni. Bien qu’elles ne soient pas recensées régulièrement (occurrence inférieure à 50%), la première est caractérisée par une abondance moyenne relativement forte pour l'espèce (0,6 ind ; / 100 m²), la deuxième est une espèce rare sur ce type de station alors que la dernière présente une densité relative moyenne (1,3 ind. / 100 m²). Une autre espèce, assez rarement recensée (occurrence 13,3%), est classée en danger : le cabot noir Eleotris fusca avec une abondance globalement moyenne (1,0 ind. / 100 m²). Trois espèces sont systématiquement capturées (occurrence 100%). Il s’agit des poissons les plus représentés à la Réunion : les cabots bouche-rondes Sicyopterus lagocephalus et Cotylopus acutipinnis sont des consommateurs primaires alors que l’anguille marbrée Anguilla marmorata est un carnassier opportuniste. Les densités relatives de ces espèces sont moyennes. L’anguille marbrée présente un enjeu de pêche de loisir.

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C. typus M. australe A. serrata

A. bicolor A. mossambica A. commersoni

Densité moyenne Commentaire à Espèce Nom commun Statut UICN Occurrence ind. /100 m² échelle de l'île* Crustacés Atyidae Atyoida serrata Chevaquine Quasi menacée 93,3% 63,2 Forte densité Caridina typus Caridine type Vulnérable 73,3% 13,0 Densité moyenne Caridina serratirostris Caridine serratirostrée Vulnérable 6,7% 2,8 Espèce rare Palaemonidae Macrobrachium australe Chevrette Vulnérable 100,0% 10,9 Densité moyenne Macrobrachium lar Camaron Quasi menacée 86,7% 1,7 Densité moyenne Macrobrachium lepidactylus Ecrevisse Quasi menacée 80,0% 2,9 Densité moyenne Total crustacés 6 espèces 94,5 Forte Poissons Anguillidae Anguilla bicolor Anguille bicolore En danger critique 6,7% 0,5 Espèce très rare Anguilla marmorata Anguille marbrée Quasi menacée 100,0% 5,8 Densité moyenne Anguilla mossambica Anguille du Mozambique En danger critique 46,7% 0,6 Forte densité Anguilla sp. Anguillettes - 86,7% 2,1 Forte densité Eleotridae Eleotris fusca Cabot noir En danger 13,3% 1,0 Densité moyenne Gobiidae Awaous commersoni Loche En danger critique 26,7% 1,3 Densité moyenne Cotylopus acutipinnis Cabot bouche-ronde Quasi menacée 100,0% 28,4 Densité moyenne Sicyopterus lagocephalus Cabot bouche-ronde Quasi menacée 100,0% 175,8 Densité moyenne Total poissons 7 espèces 215,5 Moyenne Tableau 6 : Synthèse des données du Réseau Piscicole sur la station STDENIS entre 2000 et 2014 (Données Office de l’Eau espèces exotique exclues, * d’après méthodologie OCEA/Office de l’Eau 2015 Réseau Piscicole 2014).

Les inventaires des embouchures des Ravines du Butor, des Patates à Durand et du Chaudron permettent de compléter la liste des espèces qui pourraient coloniser la zone d’embouchure de la Rivière Saint-Denis. Pour les crustacés d’eau douce, ces inventaires confirment la présence du crabe Varuna litterata sur le secteur. De plus, un second crabe, inféodé davantage au

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milieu côtier qu’au milieu dulçaquicole, a été capturé : il s'agit deParasesarma plicatum (identifié comme Sesarmops impressum lors de l’étude SWAC corrigé en 2015 après identification J. POUPIN, MNHN). Ces inventaires permettent également de compléter le cortège piscicole : le cabot noir Eleotris mauritiana (en danger critique), le poisson plat Kuhlia rupestris (vulnérable, uniquement des individus morts observés sur la Ravine du Butor) et le cabot rayé Stenogobius polyzona. Une autre espèce très rare du fait de son habitat très particulier a été observée sur la Ravine du Chaudron : l’anguille serpent Yirrkala Tenuis.Cette espèce affectionne particulièrement les embouchures et en particulier les zones sableuses des cordons littoraux où elle peut s’y enfouir.

V. litterata P. plicatum E. mauritiana

S. polyzona K. rupestris Y. tenuis

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2.4.2. Macro-invertébrés

La richesse en macro-invertébrés est relativement faible aux embouchures des Ravines du Butor et des Patates à Durand avec respectivement 6 et 4 taxons. L’ordre le plus représenté est celui des diptères avec 5 taxons à l’échelle des deux embouchures. L'ordre des diptères domine également l'abondance du peuplement. Sur la ravine du Butor les Orthocladiinae constitue le taxon le plus abondant, il est suivi par les Chinonomini. Sur la Ravine des Patates à Durand, le peuplement présente une faible abondance relative, il est dominé par Dasyhelea sp.. Les autres classes observées sur la Ravine du Butor sont les crustacés, les oligochètes et les gastropodes. Aucune espèce identifiée comme rare à l’échelle de l’île n’a été recensée (Office de l’Eau, Atlas des Macro invertébrés de la Réunion 2015).

Ravine des Patates à Taxons Répartition* Ravine du Butor Durand Crustacés

Grapsidae

Varuna litterata Cours inférieur des rivières (0 à 50 m d’altitude) 4

Insectes

Diptères

Dasyhelea sp. Ubiquiste répartition large 8

Chironomini Ubiquiste répartition large 40

Orthocladiinae Ubiquiste répartition large 88 2 Sciomyzidae NR** 2

Simuliidae Ubiquiste répartition large 1

Nymphe de Diptère NR** 21 2 Oligochètes

Oligocheata NR** 7

Mollusques

Gastropodes

Septaria borbonica Ubiquiste cours inférieur (0 à 100 m d’altitude) 10

Tableau 7 - Liste taxonomique des macro-invertébrés des inventaires réalisés aux embouchures des Ravines du Butor et des Patates à Durand (Données Projet SWAC/OCEA Consult’,* : D’après l’Atlas des macro-invertébrés benthiques de la Réunion, Office de l’Eau 2015).

Orthocladiinae Chironomini Dasyhelea sp.

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3.1. Flore et habitats

3.1.1. Justification des zones d’inventaires

A la lumière du prédiagnostic écologique, des zones de lacunes sont pressenties: - Sur le pourtour littoral. Une méconnaissance du cortère floristique naturel cotier de Saint-Denis justifie en partie la localisation de cette zone d’inventaire(Boullet 2008). De plus, des connaissances récentes sur l’écologie de certains taxons inféodés au littoral de La Réunion,laissent envisager que le littoral de Saint-Denis abrite des espèces de fort intérêt patrimonial (ex : Zornia gibbosa), dontcertaines bénéficient d’un plan d’urgence de conservation(ex : Indigofera diversifolia)(Picot 2004). Nous notons cependant qu’une cartographie des habitats littoraux sur Saint-Denis a été réaliséeen 2010 par la DEAL et le cabinet BIOTOPE (BIOTOPE 2014).

- La Rivière Saint-Denis qui rappelons-le est un corridor écologique majeur nécessitant des inventaires à jour, notamment suite à l’endiguement qui a récemment remodelé les milieux(SAFEGE 2007).

3.1.2. Résultats pour les habitats

3.1.2.1. Descriptifs des habitats

Les habitats cartographiés sur le site sont listés dans le tableau suivant accompagnés des correspondances avec les typologies CBNM 2011 et CB2010 (Strasberg et al. 2010, Lacoste et al. 2011a). Les libellés d’habitat sont extrapolés à partir de l’identification des espèces végétales dominantes au niveau structurel et de la composition.

Tableau 8. Habitats cartographiés

Habitats Surfaces (m²) Code CB Vegetation arbustive semi-xerophile dégradée 119204.61 87.193 Vegetations de haut d’estran a Ipomoea pes-caprae et ou Canavalia maritima sur plages de galets 4016.61 17.9111 Voile perhalin sur trottoirs alluvionnaires semi-xerophile a Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis 3928.07 17.9255 Prairie subhumide à Pennisetum purpureum 13081.12 17.911 Embouchure de rivière pérenne (bancs de galets) 8536.38 24.22 Plantations littorales d'espèces indigènes 12595.58 83.00 Boisements exotiques plantés 102826.57 83.00 Plages de galets sans végétation 56175.91 17.10 Pelouses dominées par Cynodon dactylon (d'origine anhropique) 54224.19 17.9113 Friches urbaines 44853.22 87.00

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Végétation à Ipomoea pes-caprae et Canavalia rosea sur plages de Pelouse à Cynodon dactylon galets

Végétation immergée à Pennisetum purpureum Végétation à Pandanus utilis

Pelouse à Cynodon dactylon et plantations d’arbres ornementaux Plage de galets avec Ipomoeae pes caprae subsp. brasiliensis (Terminalia cattapa)

Figure 21. Habitats indigènes présents sur la zone d’étude écologique

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Figure 22. Carte des habitats

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3.1.2.2. Évaluation de la patrimonialité des habitats en présence

L’enjeu de conservation des habitats est calculé sur la base de la méthodologie présentée en annexe 2. L’évaluation de la patrimonialité des habitats du périmètre d’étude écologique nous indique que parmi les 10 habitats identifiés, 3 sont caractérisés par un enjeu modéré, niveau d’enjeu le plus elevé sur le site. La pelouse à Cynodon dactylon, la vegétation arbustive semi- xérophile, la végétation à Ipomoea pes-caprae et Canavalia roseaont pour similitude d’abriter des espèces végétales indigènes d’intérêt patrimonial (espèces CR, VU, EN, NT).

Tableau 9. Evaluation de la patrimonialité des habitats

Intérêt Recouvrement Taxons Enjeu local de Libellé Intérêt Faunistique Naturalité Floristique indigène ZNIEFF conservation

Boisements Oiseaux lunettes-gris = A + Indigène LC Anthropisée 0-10 % NON NÉGLIGEABLE exotiques plantés Rpos Poule d'eau= A + Rpos Héron strié = A Semi-naturelle 0-10 % OUI Embouchure Indigène LC FAIBLE

Intérêt faune aquatique

Pelouse à Cynodon Indigène LC et CR - Semi-naturelle 50-100 % OUI MODÉRÉ dactylon Plage de galet sans - - Naturelle 0% OUI FAIBLE végétation Plantation littorale Indigène LC, VU, - Artificielle 50-100% OUI FAIBLE d'espèces indigènes EN Prairie subhumide àPennisetum - Intérêt faune aquatique Anthropisée 0-10% OUI FAIBLE purpureum sur lit de rivière Busard de Maillard = A + Végétation Rpos arbustive semi- Chiroptères = A + Rpos xérophile à Indigène LC, EN, Oiseaux rupestres = A + Semi-naturelle 25-50 % OUI MODÉRÉ indigènes et VU, CR Rpos exotiques sur Phaeton à bec jaune = planèze et falaise Rave Végétation à Ipomoea pes- Semi-naturelle caprae et Canavalia Indigène LC, NT - 50-100 % OUI MODÉRÉ et artificielle rosea sur plages de galets Voile à Ipomoea pes-caprae subsp. Indigène LC - Semi-naturelle 50-100 % OUI FAIBLE brasiliensis

Friches urbaines Indigène LC - Anthropisée 0-10 % NON NÉGLIGEABLE

A : Alimentation – CR : En danger critique d’extinction – EN : En danger d’extinction - LC : Préoccupation mineur –NT : Quasi menacé d’extinction - Rpos : Reproduction possible – Rave : Reproduction avérée - VU : Vulnérable

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Figure 23. Carte des enjeux de conservation relatifs aux habitats

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3.1.3. Résultats pour la flore

3.1.3.1. Approche globale

L’ensemble des relevés effectués (BIG et MIG) dans le cadre de l’étude a permis de dénombrer 78espèces. En intégrant les données bibliographiquescela représente 87 taxons sur le périmètre d’étude. La liste d’espèces est présentée en annexe 1. Parmi ces espèces, on peut distinguer 41espèces indigènes et 42 espèces exotiques, soit un ratio d’espèces indigènes de 47%. En termes de présence/absence, les espèces indigènes apparaissent donc bien moins nombreuses que les espèces exotiques si l’on considère la richesse spécifique du secteur d’étude dans sa globalité.

Tableau 10. Indices floristiques

TOTAL Relevé 2015-16 Bibliographie Ratios Nombre de taxons relevés 87 78 9 - 1 Nombre d’espèces indigènes 41 32 9 47% Nombre d’espèces cryptogènes 8 8 0 9% Nombre d’espèces indigènes menacées d'extinction (VU, EN, 14 7 7 16% CR) Nombre d’espèces exotiques 42 42 0 48% Nombre d’EEE (classe : 3,4,5 - 27 27 0 31% échelle de Lavergne)

3.1.3.2. Approche par relevés différenciés

11 relevés floristiques (A à K) ont été réalisés sous forme de MIG (Micro Inventaires Généralisés) répartis sur l’ensemble du périmètre d’étude d’écologie terrestre (Figure 25). 10 MIGont été réalisés au sein de pelouses sub-halophiles abritant potentiellement des poacées et euphorbiacées indigènes remarquables. Le onzième MIGa été réalisé au sein du lit et des berges de la Rivière Saint-Denis. Les résultats des relevés MIG (Figure 24) indiquent une prépondérance des espèces exotiques en termes de recouvrement. Notons, que les MIGs G et H sont caractérisés par un recouvrement d’au moins de 50 % en végétation indigène et cryptogène. Ceci est dûà une forte présence de Cynodon dactylon, herbacée indigène trèscommune sur le littoral prospecté. Par ailleurs, cette approche par relevés différenciés à permis de mettre en évidence la présence d’une station d’Indigofera diversifolia. C’est une fabacée indigène naturel en danger critique d’extinction (CR – catégorie IUCN), en voie de protection (Source DEAL) et bénéficiant d’un plan d’urgence de conservation.

1 Espèces prises en compte dans la liste rouge UICN 2010

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100,00

90,00

80,00

70,00 Exotique

Indigène - Cryptogène 60,00

50,00

40,00 Recouvrement(%) 30,00

20,00

10,00

0,00 A B C D E F G H I J K Micro-inventaires Figure 24. Recouvrement de la végétation indigène et exotique en fonction des relevés

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Figure 25. Carte de localisation des sondages floristiques

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3.1.3.3. Enjeux de conservation de la flore

L’évaluation des enjeux de conservation de la flore indigène et cryptogène montre que : - 7 espèces bénéficient d’un enjeu fort : Erythroxylum hypericifolium, Hibiscus columnaris, Monarrhenus salicifolius, Ruizia cordata, Scolopia heterophylla, Stillingia lineata localisés dans la végétation arbustive semi-xérophile sur planèze et falaise, à l’Ouest du site. Enfin Indigofera diversifolia qui se trouve à l’Est du périmètre, au sein d’une pelouse à Cynodon dactylon ; - 4 espèces à enjeu modéré (cf.liste des espèces ci-dessous) ; - 18 espèces à enjeu faible ; - 3 espèces à enjeu négligeable.

Tephrosia pumila (Lam.) Pers. . ciliata Indigofera diversifolia (indigène, en danger)

Indigofera linifolia (L. f.) Retz. (exotique) Tephrosia purpurea (L.) Pers. (indigène)

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Canavalia rosea (indigène, NT) Chloris barbata Sw. (naturalisé)

Ruizia cordata (endémique, CR) Actiniopteris semiflabellata (indigène, LC)

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Tableau 11. Enjeux de conservation pour la flore indigène (NON APPLICABLE : espèces d’origine domestique (plantées))

Nom rareté Rareté Déterminatio Protecti Menace Enjeux de Nom botanique (Réunion Famille Statut Type réunion locale n znieff on IUCN conservation ) Actiniopteris Pteridaceae AR? R Indigène LC Naturel Faible semiflabellata Pic.Serm. Bécabar Nyctaginace Boerhavia coccinea Mill. C C Indigène LC Naturel Faible batard ae Patate Canavalia rosea (Sw.) DC. Fabaceae PC? AR Indigène NT Naturel Modéré cochon Chamaesyce thymifolia Euphorbiac Rougette AC? AC Indigène LC Naturel Faible (L.) Millsp. eae Liane Cissus quadrangularis L. Vitaceae RR? R 1 Indigène LC Naturel Modéré carrée Grosse Commelina benghalensis Commelinac Cryptogèn herbe de C? C LC Naturel Faible L. eae e l'eau Petite Commelina diffusa Burm. Commelinac herbe de AR? C Indigène LC Naturel Faible f. eae l'eau Pois rond Crotalaria retusa L. Fabaceae C? AC Indigène LC Naturel Faible marron Petit- Naturel- Cynodon dactylon (L.) chienden Poaceae AC? CC Indigène LC Domestiq Modéré Pers. t ue Chienden Dactyloctenium t patte- Poaceae AC? PC Indigène LC Naturel Faible aegyptium (L.) Willd. poule Dendrolobium Bois Domestiq Fabaceae R? R 2 Indigène LC Non applicable umbellatum (L.) Benth. malgache ue Dichanthium aristatum Cryptogèn Poaceae ? PC DD Naturel Faible (Poir.) C.E. Hubb. e Dodonaea viscosa (L.) Bois Sapindacea Domestiq AC? AR Indigène LC Non applicable Jacq. d'arnette e ue End. Mahot Dombeya acutangula Cav. Malvaceae R? R 1 Future Mascareig VU Naturel Modéré tantan ne Doratoxylon apetalum Bois de Sapindacea AC? R Indigène LC Naturel Faible (Poir.) Radlk. gaulette e Erythroxylum Bois Erythroxylac Oui Endémiqu RR? RR 1 VU Naturel Fort hypericifolium Lam. d'huile eae (1987) e Ti Ficus reflexa Thunb. Moraceae AR? RR Indigène LC Naturel Faible l'affouche Heliotropium Boraginacea Domestiq foertherianum Diane et Veloutier E R 2 Future Indigène CR Non applicable e ue Hilger Cryptogèn Domestiq Heritiera littoralis Aiton Malvaceae E R CR Non applicable e ue Mahot Oui End. Hibiscus columnaris Cav. Malvaceae R RR 1 CR Naturel Fort rempart (1987) Reu/Mau Domestiq Hibiscus tiliaceus L. Mova Malvaceae R AR Future Naturalisé EN Non applicable ue Indigofera diversifolia DC. Fabaceae E RR 1 Future Indigène CR Naturel Fort

Naturel- Ipomoea pes-caprae (L.) Patate à Convolvulac PC? PC Indigène LC Domestiq Faible R. Br. Durand eae ue Juncus effusus L. Jonc Juncaceae C PC Indigène LC Naturel Faible

Latania lontaroides Latanier End.Reuni Domestiq Arecaceae RR? C 1 Future CR Non applicable (Gaertn.) H.E. Moore rouge on ue Ludwigia octovalvis Herbe à Onagraceae AC? AR Indigène LC Naturel Faible (Jacq.) Raven bourrique Bois de End. Monarrhenus salicifolius Paille-en- Asteraceae AR? PC 1 Future Mascareig CR Naturel Fort (Lam.) Cass. queue ne Pandanacea Domestiq Pandanus utilis Bory Vacoi PC? C Indigène LC Non applicable e ue Persicaria senegalensis Polygonace Cryptogèn R? AR 2 Naturel Modéré (Meisn.) Soják ae e Bois de Phyllanthus casticum Phyllanthac demoisell R R 2 Indigène LC Naturel Faible Soy.-Will. eae e Phyllanthac Cryptogèn Phyllanthus tenellus Roxb. C? C LC Naturel Faible eae e Phymatosorus Patte de Polypodiace C R Indigène LC Naturel Faible

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scolopendria (Burm. f.) lézard ae Pic. Serm. Polyscias cutispongia Bois Oui Domestiq Araliaceae RR R 1 Indigène CR Non applicable (Lam.) Baker d'éponge (1987) ue Pourpier Portulacace Portulaca oleracea L. AC? C Indigène LC Naturel Faible rouge ae Oui End.Reuni Domestiq Psiadia retusa (Lam.) DC. La salière Asteraceae AR? C 2 VU Non applicable (1987) on ue Pteris vittata L. Pteridaceae AC R Indigène LC Naturel Faible

Bois de Oui End.Reuni Ruizia cordata Cav. senteur Malvaceae E? RR 1 CR Naturel Fort (1987) on blanc Manioc Scaevola taccada marron Goodeniace Domestiq AC? C Indigène LC Non applicable (Gaertn.) Roxb. du bord ae ue de mer End. Scolopia heterophylla Bois de Oui Salicaceae R? RR 1 Mascareig EN Naturel Fort (Lam.) Sleumer prune (1987) ne Stenotaphrum Herbe Cryptogèn Domestiq Poaceae AC? CC LC Non applicable dimidiatum (L.) Brongn. bourrique e ue Stillingia lineata (Lam.) Tanguin Euphorbiac Oui RR? RR 1 Indigène CR Naturel Fort Müll.Arg. pays eae (1987) Tamarins Cryptogèn Tamarindus indica L. Fabaceae PC? RR LC Naturel Faible des bas e Tephrosia purpurea (L.) Lentille Fabaceae PC? C Indigène LC Naturel Faible Pers. marronne Thespesia populnea (L.) Domestiq Porché Malvaceae RR? AC 2 Indigène DD Non applicable Sol. ex Corrêa ue Zygophyllac Cryptogèn Tribulus cistoides L. Pagode AC? C Naturel Faible eae e

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Figure 26. Carte des enjeux floristiques

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Figure 27. Agama agama dans l’embouchure de la Rivière Saint Denis (®S. AUGROS)

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3.2. Habitats aquatiques et végétalisation des berges

3.2.1. Description et variabilité des habitats

La zone en eau libre à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis représenteune surface totale d'environ 3 500 m² dont 27,6% sont des canaux de pêche. Les milieux non aménagés présentent des écoulements peu dynamiques de type chenal lentique (zone profonde supérieure à 60 cm jusqu’à 150 cm) ou plat (inférieure à 60 cm). Les habitats de type chenal lentique sont situés entre 10 m en amont du pont jusqu’à 20 m environ en aval du pont sur le bras en rive droite et la totalité du bras en rive gauche. Les faciès plats se trouvent à plus de 10 m en amont du pont et jusqu’à environ 30 m en amont des canaux de pêche en rive droite. Ces milieux peu dynamiques profonds à très profonds sont appréciés des espèces de pleine eau comme les poissons plats Kuhlia sp. De plus les zones d’embouchure de la Réunion peuvent sporadiquement êtres colonisées par des espèces marines, Kuhlidés marins, Caranguidés ou encore des mulets marins.

Au total, les herbiers couvrent un linéaire d'environ270 m de berges. La rive gauche en dehors des canaux est totalement enherbée. La rive droite présente une végétation de berge uniquement en amont du pont. En aval, la berge est constituée par le bajoyer de l'endiguement. Des herbiers sont également présents au niveau du terreplein entre les deux bras en aval du pont. Ces milieux sont particulièrement attractifs pour les macro-crustacés. Ils y trouvent un refuge contre la prédation mais également une aire d’alimentation.

La typologie et la distribution des habitats sur la zone sont stables entre les saisons. Le niveau d'eau au niveau de la zone d'étude est influencé par le cordon littoral et par l'entretien des canaux de pêche aux bichiques.

Figure 28. Plat et herbiers de berges en amont (à gauche), chenal et canaux de pêches au droit du pont (à droite) en octobre 2015.

Figure 29 - Photo de la zone d’embouchure en avril 2016.

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Figure 30. Milieux aquatiques de la zone d’embouchure de la Rivière Saint-Denis en octobre 2015.

3.2.2. Un milieu soumis aux influences marines

La figure ci-dessous présente l’évolution de la salinité de l'eau en surface dans l’embouchure de la Saint-Denis en fonction de la distance à l’océan. Les conditions de salinité observées entre les dates sont très différentes. En effet le 25/09 des salinités très élevées (supérieure à 32 g/kg) sont observées jusqu’à 30 m de l’océan pour diminuerprogressivement de 10,7 à 5,4 g/kg entre 40 et 60 m. Au-delà des 80 m elle est inférieure à 1 g/kg. Le profil du 29/10 est très différent avec une diminution rapide dès 20 m de l’océan. Au-delà des 80 m une salinité supérieure à 2 g/kg persiste jusqu’à 120 m. Le 14/04 présente les taux de sel les plus faible avec des valeurs inférieures à 2,5 g/l dès l’embouchure. La salinité très variable de l’embouchure peut s’expliquer par l’évolution conjointe de divers facteurs comme les apports d’eau douce par la rivière et les eaux pluviales, mais aussi l’influence marine de la marée et de la houle. 40,0 35,0 30,0 25,0

20,0 PONT 15,0 10,0

Salinité Salinité en /kg g 5,0 0,0 0 50 100 150 200 Distance à l'océan en m 25/09/2015 29/10/2015 14/04/2016

Figure 31. Evolution de la salinité en fonction de la distance à l’océan en fonction de différentes dates.

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L’explication des différences de profil entre les dates pourrait être essentiellement les apports en eau douce (débit de la rivière et eaux pluviales) le ou les jours précédents. Même si les débits journaliers moyenne sont identiques entre les deux dates de 2015, ils différent significativement en moyenne sur les trois jours précédents. Le 29/10 une valeur moyenne supérieure de 110 l/s par rapport au 25/09 a été enregistrée. De plus des différences significatives de pluviométrie ont également été observées entre ces deux dates avec la même tendance : 13,3 mm et 5,8 mm en moyenne sur les trois jours précédents pour le 29/10, 5,0 mm et 4,2 mm pour le 25/09. Le facteur expliquant probablement les valeurs de salinité inférieures le 14/04 est probablement le débit de la rivière (données non mise en ligne). Les conditions de marée entre les différentes dates semblent relativement proches à l’exception du 14/04 où elle était haute au moment des mesures (mesures entre 7 et 8h). Moyenne de Débit moyen Moyenne de débit Horaire de Pluviométrie le pluviométrie les 3 journalier en moyen journalier Hauteur de Date marée jour (mm)* jours précédents amont du captage les 3 jours marée (m)* basse* (mm)* Bellepierre (l/s)** précédents (l/s)** 25/09/20 5,0 4,2 640 650 05 :14 0,27 1529/10/20 13,3 5,8 640 760 08 :23 0,32 1514/04/20 0,2 1,4 Non dispo Non dispo 14 :09 0,49 16Tableau 12. Conditions de pluviométrie, de débit et de marée les jours des profils de salinité (* : Météo France, ** : Office de l’Eau).

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3.3. Faune

3.3.1. Groupes et espèces nécessitant des inventaires

Suite à la réalisation du pré-diagnostic bibliographique, seuls certains groupes faunistiques nécessitent des inventaires spécifiques, compte tenu, notamment, de leur sensibilité par rapport au projet. Le Tableau 5 fait état de la bibliographie et des enjeux a priori. Les groupes suivants nécessitent une approche de terrain : 1) Les oiseaux rupestres, d’éventuelles colonies pourraient être présentes dans les bâtiments et falaises du périmètre d’étude écologique ; 2) Les microchiroptères pour lesquels l’utilisation du site et les taxons présents doivent être précisés : 3) L’avifaune aquatique nicheuse ou migratoire présente au sein du corridor de la ravine Saint-Denis ; 4) L’herpétofaune, au titre des menaces que présentes plusieurs taxons récemment introduits, et pouvant faire l’objet de mesures adaptées dans le cadre du présent projet.

3.3.2. Bibliographie récente mobilisée

Les inventaires de terrain réalisés ont été complétés par les références suivantes :

Références faune NEO

Antea. (2014). Etude d’impact environnemental de l'opération “Quadrilatère” sur la commune de Saint-Denis. SODIAC.

Asconit, ECCODEN, & PARETO. (2014). Etude préalable à l’identification et à la cartographie des réseaux écologiques à La Réunion. DEAL Réunion.

Barataud, M., Beuneux, G., DESMET, J.-F., FAVRE, P., & Giosa, S. (2012). Etude des chiroptères de La Réunion - Rapport de mission. Parc National de La Réunion.

BIOTOPE. (2013). Projet de nouvelle route du littoral : Etude de la faune vertebrée et invertebrée terrestre. Région Réunion.

BIOTOPE. (2014). Compléments d’expertise floristiques sur la Rivière Saint-Denis - projet de réhabilitation du Captage de Bellepierre. Commune de Saint Denis.

BIOTOPE. (2014). Modernisation des ZNIEFF : collecte et synthèse des données naturalistes pour 131 ZNIEFF de type 1 de La Réunion. DEAL Réunion. BIOTOPE. (2015). Projet OMAIR - Expertise de l’avifaune marine patrimoniale préalable à l'étude de l'implantation d'un projet de transport câblé reliant Saint-Denis Ville à la Montagne, sur la rivière Saint-Denis. Dans le cadre de la thèse CIFRE n°2012/1487 - BIOTOPE/ECOM. CINOR. Blanchard, F., & Florens, F. B. V. (2010). La falaise littorale Saint-Denis-de-la-Réunion – La Possession : évaluation actualisée de l’écosystème et enjeux liés au patrimoine naturel. DEAL Réunion. Bouteilles, B. (CETE). (2012). Approche spatiale des continuités écologiques à La Réunion.

CYATHEA. (2011). Expertise écologique Rivière Saint-Denis - Réhabilitation du captage de Bellepierre. Commune de Saint-Denis. Dervin, S. (2014). Distribution, habitat et contrôle d’un reptile introduit sur l’île de La Réunion : l’agame des colons, Agama agama Linnaeus, 1758 (Squamata : Agamidae). ECO-MED. (2015). Nouvelle Route du Littoral - Suivi environnemental de l’avifaune marine - État de référence. Région Réunion.

EGIS. (2014). Nouvelle Entrée Ouest de Saint Denis. Commune de Saint Denis. Griffiths, O. L., & Florens, F. B. V. (2006). A field guide to the Non-Marine Molluscs of the Mascarene Islands (Mauritius, Rodrigues and Réunion) and the northern dependencies of Mauritius (Bioculture.). Mauritius. Grondin, V., & Philippe, J. . (2011). Plan de conservation du Busard de Maillard (Circus maillardi). SEOR et BIOTOPE pour la DEAL, la Région Réunion, Aérowatt et la Ville de l’Etang -Salé. Jay, M., Drivas, J., Hoareau, G., & Martin, J. (2014). Les Mollusques de l’île de La Réunion. Retrieved from http://vieoceane.free.fr/mollusques/intro_frame.htm

Martiré, D. (2010). Les Libellules et éphémère de La Réunion. Biotope, Mèze, (collection Parthénope) Muséum National d’Histoire Naturelle, , 72.

Martiré, D., & Rochat, J. (2008). Les papillons de La Réunion et leurs chenilles. Biotope Mèze, (Collection parthénope) ; Museum national d’Histoire naturelle, Paris, 496. Moultson, N. (2007). Paramètres démographiques, phénologie de la mue et influence de certains facteurs environnementaux sur la Salangane des Mascareignes, Aerodramus francicus. Rapport de Master I .Université de la Réunion / SEOR. Nany, A. (2015). Étude des microchiroptères de l’île de La Réunion par des techniques acoustiques- Focus sur le massif de La Montagne. Mémoire de stage. Université de La Réunion-ECO-MED Océan Indien. Pinet, P., Salamolard, M., Probst, J. M., Russell, J. C., Jaquemet, S., & le Corre, M. (2009). Barau’s petrel Pterodroma baraui: History, biology and conservation of an endangered endemic petrel. Marine Ornithology, 37(2), 107–113. Rochat, J., Florens, V., & Gasnier, S. (2012). Évaluation des faunes d’arthropodes et de mollusques terrestres de la falaise littorale nord. Région Réunion, 29+30.

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Salamolard. (2008). Plan de conservation du Pétrel de Barau. SEOR, ECOMAR.

Sanchez, M. (2013). Plan Régional de Lutte contre le grand gecko vert de , Phelsuma grandis Gray 1870, sur l’île de La Réunion. Sanchez, M., & Gandar, A. (2010). Découverte d’une population d’Agame des colons Agama agama ( Linnaeus , 1758 ) ( Squamata : Agamidae ) à Saint Denis de La Réunion. Bull. Phaethon, 30, 6–9.

3.3.3. Résultats pour les chiroptères

Au total, 3 nuits d’enregistrement ont été menées sur 5 stations (Figure 32), puis une nuit supplémentaire a été réalisé sur la station n°4, représentant un total de 156 heures d’écoutes acoustiques. Une session en hiver austral (juillet 2015, 48 heures d’écoute),deux sessionsen début et fin d’été austral (novembre 2015, 96 heures d’écoutes, janvier 2016, 12 heures d’écoutes) ont été réalisées afin de prendre en compte la phénologie des chiroptères réunionnais. Par ailleurs, 3 demi-journées ont été consacrées à la recherche de gîtes sur le périmètre d’étude. La recherche de microchiroptères réalisée sur la zone d’étude a mis en évidence la présence du Petit Molosse (Mormopterus francoismoutoui) et du Taphien de Maurice (Taphozous mauritianus). De plus, des signaux dans le domaine acoustique de Chiroptera SP1 ont également été enregistrés (Figure 34).Chiroptera SP1 serait une nouvelle espèce, déjà détectée mais jamais observée ; elle pourrait correspondre au genre Scotophilus autrefois présent sur l’île (Barataud and Giosa 2009, 2013). Le tableau ci-dessous synthétise les données sur les 5 stations. La donnée intéressante concerne la présence de chiroptera Sp1 sur les points 3, et 5 et probablement sur le point 1. L’espèce supposée a été enregistrée à de nombreuses reprises sur les falaises de la route du littoral, non loin de là (Nany 2015)(BIOTOPE 2013a). Sur le point n°3, les nombreux contacts notés à l’émergence (tombée de la nuit)(Figure 33) suggère la présence d’un gîte à proximité. Le bâtiment des archives départementales situé à proximité (Figure 36) a été visité en février 2016 et aucun gîte n’a été découvert.

Tableau 13. Espèces contactées sur les points d’écoute

Session 1 Session 2 Session 3 POINTS juil-15 nov-15 janv-16 MF TM SP1 MF TM SP1 MF TM SP1

Point1 x x x 32 ? Point2 x x 11 Point3 x x x x x x 488 73 20? Point4 x x ? NA Point5 NA x 16 x

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Figure 32. Microchiroptères : points d’écoute acoustiques et gîtes connus en 2015

Activité Chiroptera sp1 et Taphien de Maurice sur le point 4 (nov 2015)

180

160

140 SP1 120 TAPMAU 100

80

60

40

20

0 18-19 19-20 20-21 21-22 22-23 23-24 00-01 01-02 02-03 03-04 04-05 05-06 06-07 07-08 Tranches horaires

Figure 33. Réparition de l’activité des taxons Sp1 et Taphien de Maurice sur un cycle nycthéméral complet (point n°4)

L’analyse de l’activité totale sur un cycle nyctéméral complet montre une phase de plus forte activité sur les points n°1 et 2, en entrée de Saint-Denis. Les travaux réalisés par Nany (2015) confirment la présence de métapopulations sur les falaises de la route du littoral et au sein de la Ravine de la Grande Chaloupe. Ces populations se déplaceraient en début de soirée vers les zones urbanisées afin de profiter des lumières artificielles qui concentrent leurs proies.

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Figure 34. Spectrogramme de la présumée Chiroptera sp1. Point n°4

Activité totale microchiroptères en novembre 2015

450

400

350

300

250 point1 point2 200 point4 150 point5

100

50

0

Nombre de contacts (méthode Barataud 2012) Barataud (méthode contacts de Nombre 18-1919-2020-21 21-2222-2323-24 00-0101-0202-03 03-0404-0505-0606-07 07-08 Tranches horaires

Figure 35. Activité des microchiroptères par tranches horaires sur les 4 points réalisésen novembre 20152

La présence de gîtes sur le périmètre d’étude n’est pas avérée (Figure 32) mais fortement suggérée par les patterns illustrés par la figure ci-dessus. Toutefois, compte tenu des nombreux bâtiments en présence, un recensement exhaustif n’est pas envisageable, alors que les observations crépusculaires n’ont pas permis l’identification de sorties de gîtes.

2 Le point n°3 est déplacé en novembre vers un nouvelle localité (=point n°5)

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Figure 36. Bâtiment abandonné exploré sans résultats

Les enjeux locaux de conservation liés aux espèces en présence (annexe2) sont présentés ci- dessous :

Tableau 14. Enjeux de conservation des espèces de microchiroptères en présence

Liste Rouge Statut à la Espèces Protection (UICN Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION Réunion France) Petit Molosse Endémique Protégé LC Déterminante MODÉRÉ (Mormopterus francoismoutoui)

Taphien de Maurice indigène Protégé NT Complémentaire MODÉRÉ (Taphozous mauritianus) Sp1 Endémique Protégé DD ? FORT (Scotophilus borbonicus)

3.3.4. Résultats pour l’avifaune aquatique

Une campagne d’observation d’une demi-journée a été réalisée en décembre 2015 sur le tronçon de rivière intersecté par le périmètre d’étude écologique (Figure 38). 8 points d’observation de 15 minutes ont été réalisées et ont permis de mettre en évidence la présence de la Poule d’Eau (Gallinula chloropus), espèce indigène protégée. Une focale d’observation d’une heure a également été réalisée en janvier 2016. Une seconde campagne a été réalisée en février 2016 sur la base d’un transect de prospection de type IKA (voire méthodologie). Cette seconde campagne a permis de confirmer la présence du Butor Strié et de la Poule d’Eau avec un indice IKA d’une valeur identique de 4 ind/km parcouru. La Poule d’Eau est très largement répandue et également présente aux Comores, aux Seychelles, à l’Ile Maurice, en , en Afrique. La sous-espèce G. c. pyrrhorrhoa est indigène et présente à La Réunion, Maurice, Anjouan, Mohéli, et Madagascar. A La Réunion, la Poule d’Eau est présente dans différentes zones humides du littoral jusqu’à 1200

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mètres d’altitude (mares intérieures, ravines, embouchures, marais, étangs littoraux, zones humides anthropiques…) (Barré et al. 1996).

Figure 37. Poule d’Eau (à gauche) et Butor strié (à droite) contactés dans la Rivière Saint-Denis

La présence du Butor Strié (Butorides striata) a été mise en évidence lors d’une focale d’observation dans l’embouchure de la Rivière Saint Denis puis lors de l’IKA ; sa présence en alimentation est confirmée dans l’embouchure de la Ravine Saint-Denis sur le littoral ; sa reproduction sur site est possible au niveau des espaces boisés du Barachois, suite à deux observations en janvier et février 2016 d’individus se posant dans les arbres du Parc de la Préfecture (Figure 38).

Figure 38. Carte des observations d’oiseaux aquatiques

Les enjeux de conservation (annexe 2) sont présentés dans le tableau ci-dessous :

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Liste Rouge Déterminant Espèces Statut à la Réunion Protection ENJEUX CONSERVATION (UICN France) ZNIEFF

Héron strié Indigène Protégé NT Déterminante MODÉRÉ (Butorides striata)

Poule d'eau Indigène Protégé NT Déterminante MODÉRÉ (Gallinula chloropus pyrrhorrhoa)

3.3.5. Résultats pour l’herpétofaune

L’herpétofaune indigène est totalement absente de la zone d’étude (Probst 2001, Sanchez and Caceres 2011, Sanchez 2012). Toutefois un enjeu notable est lié à la présence de taxons introduits reconnus pour nuire à la faune endémique. Même si l’enjeu de patrimonialité n’est pas présent sur l’aire d’étude, le recensement des espèces nuisibles, notamment pour les Phelsumas endémiques (P. borbonica, P. inexpectata)(Sanchez and Gandar 2010, Sanchez et al. 2012, Dervin and Baret 2013, Sanchez 2013b, Dervin 2014) permettra de mieux cerner leur aire de répartition et mettre en œuvre, in fine, des mesures de luttes actives permettant d’enrayer l’expansion de ces taxons. Une espèce protégée est cependant présente dans la Rivière Saint Denis (CYATHEA 2011) et donc potentiellement dans l’aire d’étude, il s’agit de l’espèce introduite Furcifer pardalis, l’Endormi. Cette espèc n’appelle pas d’enjeu particulier, sa destruction est cependant interdite. Les espèces de reptiles introduites suivantes ont été relevées sur l’aire d’étude :

Tableau 15. Reptiles introduits recensés sur l’aire d’étude

Taxons Origine Niveau de présence Date introduction Phelsuma laticauda Madagascar Peu abondant 1995 (Moutou 1995) Très abondant dans l’embouchure Agama agama Afrique de la Rivière Saint Denis et 1990(Dervin 2014) Barachois Abondant sur l’ensemble de l’aire Calotes versicolor Indonésie 1865(Laporte and Sanchez 2012) d’étude Potentiel, présent dans les hauts Phelsuma grandis Madagascar 1990 (Sanchez 2013b) de Saint-Denis Potentiel, présent dans la Rivière Furcifer pardalis Afrique - Madagascar ? Saint Denis Présente aux abords de la Rivière Ptychadena mascareniensis Madagascar ? Saint Denis

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Figure 39. Carte des observations de reptiles sur le périmètre d’étude

Figure 40. Agama agama femelle à l’embouchure de la Rivière saint Denis (février 2016)

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Phelsuma laticauda Furcifer pardalis

Calotes versicolor Agama agama mâle

Figure 41. Reptiles contactées sur la zone d’étude et ses abords (Furcifer pardalis)(®S. AUGROS)

3.3.6. Résultats pour l’entomofaune

0.5 jours ont été consacré à dresser un inventaire des papillons rhopalocères et odonates présents dans la rivière Saint-Denis via un transect réalisé dans le lit de la Rivière Saint Denis.

Le cortège observé est globalement pauvre, les espèces observées correspondent au cortège des espaces rudéralisés des bas de La Réunion. Six espèces d’odonates indigènes sont notées, de statut LC (liste UCIN 2010). Des comportements de reproduction sur site sont notés pour ces espècesrelativement communes (Martiré 2010).

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Figure 42. Transect réalisé pour l’inventaire des odonates et papillons rhopalocères en février 2016 (d = 1.25 km)

Figure 43. Ischnura senegalensis

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Tableau 16. Inventaires des rhopalocères et odonates dans la rivière Saint-Denis

Liste Statut à la Rouge Déterminant ENJEUX Groupes Espèces Protection Réunion (UICN ZNIEFF CONSERVATION France) Le Léopard (Phalanta phalanta Lepidoptera indigène non LC FAIBLE aethiopica) Odonata Agriocnemis exilis indigène non LC NA FAIBLE Anax imperator mauricianus Odonata indigène non LC NA FAIBLE (Rambur, 1842) Catopsilia florella (Fabricius, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1775) Chilades pandava (Horstfield, Lepidoptera ND non NE NÉGLIGEABLE 1829) Danaus chrysippus aegyptius Lepidoptera indigène non LC FAIBLE (Schreber, 1759) Eurema floricola ceres (Butler, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1886) Coleoptera Exochomus laeviusculus ND non NE NÉGLIGEABLE Hypolimnas misippus (Linée, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1764) Ischnura senegalensis (Rambur, Odonata indigène non LC NA FAIBLE 1842) Junonia rhadama (Boisduval, Lepidoptera ND non NE NÉGLIGEABLE 1833) Lepidoptera Lampides boeticus (Linné, 1797) indigène non LC FAIBLE Melanitis leda helena Lepidoptera indigène non LC FAIBLE (Westwood, 1851) Orthetrum brachiale (Palisot de Odonata indigène non LC NA FAIBLE Beauvois, 1805) Pantala flavescens (Fabricius, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1798) Pantala flavescens (Fabricius, Odonata indigène non LC NA FAIBLE 1798) Lepidoptera Papilio demodocus Esper, 1798 ND non NE NÉGLIGEABLE Trithemis annulata haematina Odonata indigène non LC NA FAIBLE (Rambur, 1842) Lepidoptera Zizula hylax (Fabricius, 1775) indigène non LC FAIBLE

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Phalanta phalanta aethiopica Junonia rhadama

Papilio demodocus Danaus chrysippus aegyptius Figure 44. Espèces de rhopalocères contactées dans le corridor de la Rivière Saint-Denis

3.3.7. Groupes dont l’enjeu est estimé par la bibliographie

3.3.7.1. Oiseaux marins

Source de données : BIOTOPE. (2015). Projet OMAIR - Expertise de l’avifaune marine patrimoniale préalable à l'étude de l'implantation d'un projet de transport câblé reliant Saint-Denis Ville à la Montagne, sur la rivière Saint-Denis. Dans le cadre de la thèse CIFRE n°2012/1487 - BIOTOPE/ECOM. CINOR.

Trois espèces ne font que transiter par la zone d’étude : le Phaéton à bec jaune, le Pétrel de Barau, et le Puffin de Baillon. Deux enjeux majeurs se dégagent : 1) Un enjeu habitat : de part sa longueur et la présence de nombreux habitats de reproduction favorables, le bassin versant de la rivière Saint-Denis consitute un réservoir biologique important à l’échelle de l’île pour le puffin tropical(Puffinus lherminieri bailloni). Plusieurs sites de reproduction de paille en queue à brins blancs (Phaethon lepturus)ont également été observés. En revanche, aucune colonie des 3 autres espèces d’oiseaux marins nocturnes n’a été observé (Pétrel de Barau (Pterodroma baraui), Petrel noir de Bourbon (Pseudobulweria aterrima), Puffin du

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pacifique (Puffinus pacificus)) dans le corridor de la ravine Saint-Denis. Les colonies de puffin tropical mises en évidence se situent bien en amont du projet dans les remparts de la Rivière Saint-Denis. La sensibilité des colonies de reproduction de cette espèce vis-à-vis du projet est donc nulle. En revanche, plusieurs sites de reproduction de paille en queue à brins blancs ont été mis en évidence au sein du périmètre d’étude.

2) Un enjeu corridor : l’axe de la Rivière Saint-Denis constitue également un corridor de transit important pour deux espèces d’oiseaux marins nocturnes, le pétrel de Barau et le puffin tropical et pour une espèce diurne, le paille en queue à brins blancs. La sensibilité vis-à-vis des infrastructures permanentes ou temporaire du projet est moyenne à forte mais cette sensibilité varie fortement selon différents critères considérés (effet temporel à l’échelle de la nuit et des saisons, altitude de vol, espèce considérée). Concernant le puffin tropical, elle reste globalement forte en tout temps (à l’échelle d’une nuit et selon les saisons) et varie plus concernant le pétrel de Barau (de nulle à modérée) (présence / absence de l’espèce, forte variation de sensibilité au cours de la nuit).

Tableau 17. Enjeux de conservation des oiseaux marins

Liste Statut à la Rouge Déterminant ENJEUX Groupes Espèces Protection Réunion (UICN ZNIEFF CONSERVATION France)

Pétrel de Barau (Pterodroma Avifaune marine Endémique Protégé EN Déterminante FORT baraui)

Puffin de Baillon (Puffinus ss sp Avifaune marine Protégé LC Déterminante MODÉRÉ lherminieri bailloni) Endémique

Paille en queue (Phaethon Avifaune marine indigène Protégé LC Déterminante MODÉRÉ lepturus)

Concernant plus spécifiquement le Phaéton à brins blancs (Paille-en-ke), des observations sur les premières falaises de la route du littoral ont permis d’identifier 2 nids possible et probable (cf. méthodologie au 1.5.4). La carte ci-dessous présente les zones potentielles et les nids identifiés.

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Figure 45. Localisation des zones de nidification du Phaéton à brins blancs

3.3.7.2. Avifaune nicheuse

Deux espèces indigènes nicheuses (protégées) (Tableau 18) ont été observées ponctuellement sur la zone d’étude ; elles sont systématiquement rapportées dans la bibliographie. Ces espèces ubiquistes sont présentes sur tout le pourtour urbanisé et naturel de l’île, jusqu’à 1500 m d’altitude. 27 hectares de zones boisées sont favorables sur la zone d’étude (Figure 46). Les enjeux de conservation sont estimés dans le Tableau 20. Aucune nidification certaine n’a été observée sur la zone d’étude. Néanmoins, les habitats recensés semblent favorables à la nidification de la plupart des espèces inféodées à ces milieux secondarisés ou anthropisés. La grande majorité des autres espèces présentes sont des espèces introduites (exotiques), caractérisées par une répartition ubiquiste au vu de leur capacité de dispersion et de colonisation importante.

Tableau 18. Espèces nicheuses présentes sur la zone d’étude.

Liste Nom Nom Rareté Statut Protection rouge Distribution Nidification 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 scientifique français Réunion France

Zosterops Oiseau- borbonicus Endémique très Partout si Août / lunette protégé LC subsp. Réunion/Maurice commun arbres Janvier gris Borbonicus

Streptopelia Tourterelle 300-1500m Indigène? protégé commun LC Juin / Avril picturata Malgache surtout

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Figure 46. Carte des potentialités pour l’avifaune nicheuse

Tableau 19. Avifaune exogène rapportée par BIOTOPE en 2014 sur le projet pôle océan (in (Antea 2014))

Tableau 20. Enjeux de conservation liés à l’avifaune terrestre indigène.

Liste Statut à la Rouge Déterminant ENJEUX Groupes Espèces Protection Réunion (UICN ZNIEFF CONSERVATION France)

Oiseau-lunette gris Avifaune terrestre (Zosterops borbonicus subsp. Endémique Protégé LC Complémentaire MODÉRÉ Borbonicus)

Tourterelle Malgache Avifaune terrestre indéterminé Protégé LC non FAIBLE (Neosenas picturata)

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Figure 47. Couple de Tourterelles peintes observées dans l’embouchure de la Rivière Saint Denis

3.3.7.3. Avifaune rupestre

La Salangane des Mascareignes est présente en chasse sur l’emouchure et le lit de la Rivière Saint Denis. L’Hirondelle de Bourbon est également présente en chasse (observée dans l’embouchure de la Rivière Saint Denis, au dessus des canaux bichiques). Aucun site de reproduction n’est présent au sein de l’aire d’étude, le tunnel CFR reliant Saint-Denis à la Grande Chaloupe constituant probablement le site de reproduction le plus important (Moultson 2007).

Liste Rouge Groupes Espèces Statut à la Réunion Protection (UICN Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION France)

Salangane des Oiseaux Mascareignes Endémique Protégé VU Déterminante rupestres (Aerodramus Mascareigne ↘FAIBLE francicus) Hirondelle de Oiseaux Bourbon (Phedina Endémique Protégé VU Déterminante rupestres ↘FAIBLE borbonica borbonica)

De nombreuses colonies de Salanganes sont présentes au sein du tunnel CR à l’extrémité de Saint-Denis. Un état des lieux des populations a été réalisé en 2015 et montre que le tunnel CFR abrite la plus grosse colonie connue à La Réunion (Moultson 2007).

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Figure 48. Effectif des nids (ou couple) dans les 33 colonies présentes au sein du tunnel CFR entre Saint- Denis et La Possession

3.3.7.4. Rapaces

Compte tenu du contexte urbanisé de la zone, le Busard de Maillard, rapace dont la sous espèce est endémique de La Réunion, n’utilise pas l’aire d’étude écologique pour se reproduire. Cependant, le corridor de la Rivière Saint Denis et les falaises de la route du littoral constituent des zones de chasse et de reproduction de premier plan (BIOTOPE 2013a)(CYATHEA 2011). La carte ci-dessous montre les zones de probabilité de survol dans la zone Nord de l’île (Asconit et al. 2014).

Liste Rouge Statut à la Espèces Protection (UICN Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION Réunion France)

Busard de Maillard (Circus Maillardi) Endémique Protégé EN Déterminante ↘MODÉRÉ

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Figure 49. Potentialités de survol du Busard de Maillard

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3.3.8. Résultats faune aquatiques

3.3.8.1. Poissons et macro-crustacés

3.3.8.1.1. Inventaire d’étiage

Le peuplement observé à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis en octobre 2015 est caractérisé par une richesse en crustacés moyenne (4 espèces) pour une station aval d’une rivière de type I. Parmi les espèces capturées deux sont classées sur la liste rouge UICN : la caridine serratirostrée Caridina serratirostris et la chevrette Macrobrachium australe. La première est une espèce rare sur ce type de station et à l’échelle de l’île. M. australe est une espèce repère du cours aval, elle est commune. Cette dernière domine largement le peuplement avec une densité relative très forte (224,1 ind./100 m²). En complément la crevette de verre Palaemon concinnus et le crabe Parasesarma plicatum ont été recensés. La crevette de verre n’a jamais été capturée dans le cadre du Réseau Piscicole mais elle a déjà été signalée à la Réunion (Keith et al. 2006, OCEA, 2012). Le crabe avait déjà été observé à l’embouchure de la Ravine des Patates à Durand en 2014 dans le cadre du projet SWAC (OCEA, 2014). La richesse du peuplement piscicole est moyenne pour une station de ce type, avec 7 espèces. Parmi celles-ci la loche des sables Awaous commersoni et le cabot noir Eleotris mauritiana sont classés en danger critique d'exctinction locale. Le cabot noir Eleotris fusca et le syngnathe Microphis brachyurus sont classés en danger d'exctinction locale. Enfin le poisson plat Kuhlia rupestris est classé vulnérable. C’est cette dernière espèce qui domine le peuplement avec une densité relative très forte pour ce type de station (69,0 ind./100m²). La seconde espèce la plus abondante est le cabot noir E. mauritiana avec une densité relative également très forte (31,0 ind. / 100 m²). Bien qu’elle soit représenté en abondance moindre par rapport aux deux premières espèces, la seconde espèce de cabot noir E. fusca est caractérisée par une densité relative très forte pour ce type de station : 6,9 ind. / 100 m². Enfin la loche des sables présente une abondance moyenne et le syngnathe est une espèce rare. En complément, l’anguille marbrée Anguilla marmorata (espèce à enjeux de pêche de loisir) a été observée en faible densité relative (3,4 ind. / 100 m²). L’inventaire d’octobre a été réalisé dans une cadre particulier, 1 mois après une pêche de sauvegarde menée en amont de la limite de salure des eaux (10 m en amont du pont). Lors de cette intervention réalisée par l'AAPPMARN des espèces supplémentaires ont été observées (observations Pierre Hoarau) : le camaron Macrobrachium lar, le cabot rayé Stenogobius polyzona et le cabot bouche ronde Sicyopterus lagocephalus. Cette intervention a probablement eu un impact sur les densités mesurées lors de l’inventaire. Cependant en raison d’une zone de sauvegarde empiétant partiellement sur la zone d’inventaire et d’une technique différente (pêche totale à deux passages) celui-ci n’est pas quantifiable. Les abondances relevées auraient été plus fortes notamment pour les anguilles marbrées où de nombreux individus ont été déplacés.

C. serratirostris P. concinnus M.australe

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E. fusca M. brachyurus A. marmorata

Tableau 21. Liste faunistique et densités des poissons et macro-crustacés de l’inventaire d’octobre 2015 (* : sur la base 1 EPA = 1 m², ** : d’après méthodologie OCEA/Office de l’Eau 2015 Réseau Piscicole 2014).

Densité estimée Espèce Nom commun Statut UICN Commentaire** (ind./100m²)* Crustacé

Atyidae

Caridina serratirostris Caridine serratirostrée Vulnérable 3,4 Espèce rare Grapsidae

Parasesarma plicatum Crabe - 3,4 Espèce rare Palaemonidae

Macrobrachium australe Chevrette Vulnérable 224,1 Densité très forte Palaemon concinnus Crevette de verre Préoccupation mineure 3,4 Espèce rare Total crustacé 4 espèces 234,5 Densité très forte

Poisson

Anguillidae

Anguilla marmorata Anguille marbrée Quasi menacée 3,4 Densité faible Eleotridae

Eleotris fusca Cabot noir En danger 6,9 Densité très forte Eleotris mauritiana Cabot noir En danger critique 31,0 Densité très forte Gobiidae

Awaous commersoni Loche En danger critique 10,3 Densité moyenne Kuhlidae

Kuhlia rupestris Poisson plat Vulnérable 69,0 Densité très forte Kuhlia sauvagii Poisson plat - 3,4 Espèce rare Syngnathidae

Microphis brachyurus Syngnathe En danger 3,4 Espèce rare Total poisson 7 espèces 127,6 Très faible

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3.3.8.1.2. Inventaire en fin de période humide

En avril 2016 le peuplement observé est caractérisé par une forte richesse en crustacés (6 espèces) pour une station aval d’une rivière de type I. Seul le crabe Varuna litterata régulièrement observé sur le cours aval des rivières de type I n’a pas été recensé. Parmi les espèces capturées, trois sont classées sur la liste rouge UICN : la caridine type Caridina typus, la caridine serratirostrée Caridina serratirostris et la chevrette Macrobrachium australe. Les caridines sont des espèces rares à assez rares sur ce type de station et à l’échelle globale de l’île. La chevrette, espèce repère du cours aval, est commune. Le peuplement est dominé par la chevaquine Atyoida serrata qui est présente en très forte densité relative mais représentée uniquement par des individus de taille inférieure à 15 mm, correspondant à des jeunes recrues en cours de migration. Deux autres espèces présentent des abondances importantes, la chevrette et la caridine serratirostrée avec respectivement 182,1 et 138,5 ind. / 100 m². Les deux populations étaient aussi bien composées de recrues que d’individus plus âgés mais seules des femelles ovigères de caridine serratirostrée et de chevrette ont été capturées. Le camaron Macrobrachium lar et la caridine type Caridina typus, non observés en avril 2015, n’ont été capturés qu’au stade de recrue. La richesse du peuplement piscicole est relativement forte pour une station de ce type avec 12 espèces, dont 2 exotiques : le guppy Poecilia reticulata et le porte-épée Xiphophorus hellerii. Parmi celles-ci la loche des sables Awaous commersoni et le cabot noir Eleotris mauritiana sont classés en danger critique d'exctinction locale. Le cabot noir Eleotris fusca et le syngnathe Microphis brachyurus sont classés en danger d'exctinction locale. Enfin le poisson plat Kuhlia rupestris est classé vulnérable. Trois gobiidés non capturés en octobre 2015 ont été recensés en avril 2016 : le cabot rayé Stenogobius polyzona, les cabots bouche-rondes Sicyopterus lagocephalus et Cotylopus acutipinnis. Contrairement à octobre 2015 et suite à une diminution de l’abondance de poissons plat K. rupestris (2ème espèce la plus abondante), l’espèce qui domine le peuplement est le cabot noir E. mauritiana avec une densité relative très forte pour ce type de station (46,2 ind. / 100 m²). Globalement les abondances et les richesses en poissons sont plus importantes en avril 2016 qu’en octobre 2015. Cette variation s’explique en majeur partie par la période et les écoulements plus importants favorables au recrutement en avril (présence de plusieurs espèces aux stades post-larvaires ou juvéniles).

C. typus M. lar K. rupestris

S. lagocephalus C. acutipinnis S. polyzona

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Tableau 22. Liste faunistique et densités des poissons et macro-crustacés de l’inventaire d’avril 2016 (* : sur la base 1 EPA = 1 m², ** : d’après méthodologie OCEA/Office de l’Eau 2015 Réseau Piscicole 2014).

Densité estimée Espèce Nom commun Statut UICN Commentaire** (ind./100m²)* Crustacé

Atyidae

Atyoida serrata Chevaquine Quasi menacée 448,7 Densité très forte Caridina serratirostris Caridine serratirostrée Vulnérable 138,5 Espèce rare Caridina typus Caridine type Vulnérable 25,6 Espèce assez rare Palaemonidae

Macrobrachium australe Chevrette Vulnérable 182,1 Densité très forte Macrobrachium lar Camaron Quasi menacée 7,7 Densité très forte Palaemon concinnus Crevette de verre Préoccupation mineure 5,1 Espèce rare Total crustacé 6 espèces 807,7 Densité très forte

Poisson

Anguillidae

Anguilla marmorata Anguille marbrée Quasi menacée 5,1 Densité faible Eleotidae

Eleotris fusca Cabot noir En danger 23,1 Densité très forte Eleotris mauritiana Cabot noir En danger critique 46,2 Densité très forte Gobiidae

Awaous commersoni Loche En danger critique 2,6 Densité faible Cotylopus acutipinnis Bouche-ronde Quasi menacée 7,7 Densité très faible Sicyopterus lagocephalus Bouche-ronde Quasi menacée 20,5 Densité très faible Stenogobius polyzona Cabot rayé Données insuffisantes 2,6 Espèce assez rare Kuhlidae

Kuhlia rupestris Poisson plat Vulnérable 43,6 Densité très forte Kuhlia sauvagii Poisson plat - 2,6 Espèce rare Poecilidae

Poecilia reticulata Guppy Exotique 2,6 - Xiphophorus hellerii Porte-épée Exotique 2,6 - Syngnathidae

Microphis brachyurus Syngnathe En danger 5,1 Espèce rare Total poisson 10 + 2 espèces 164,1 Très faible

3.3.8.2. Macro-invertébrés

3.3.8.2.1. Inventaire d’étiage

En octobre 2015, le peuplement de macro-invertébrés à l’embouchure de la Rivière Saint- Denis présente une richesse relativement faible avec 9 taxons. Le peuplement est dominé par Neritina consimilis (46,4%) et Septaria borbonica (47,7%). Ces deux espèces sont des mollusques diadromes. Au total les taxons amphidromes représentent plus de 98% de l’abondance totale. Aucune espèce identifiée comme rare à l’échelle de l’île n’a été recensée (Office de l’Eau, Atlas des Macro invertébrés de la Réunion 2015). Cette composition diffère de celles observées aux embouchures des Ravines du Butor et des Patates à Durand qui étaient dominées par les insectes. Ces observations résultent probablement de la forte influence marine observée à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis (voir partie Erreur ! Source du renvoi introuvable.).

Taxon Altitude* Répartition* Total %

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Annelide Oligochaeta NR NR 1 0,1% Crustacés 0,0% Talitridae NR NR 4 0,5% Caridina serratirostris NR Cours inférieur 10 1,2% Mollusque 0,0% Clithon longispina 0 à 100 m Cours inférieur des rivières Roches et Marsouins 12 1,4% Neritilia consimilis 0 à 100 m Cours inférieur des rivières Roches et Marsouins 385 46,4% Neritina gagates 0 à 100 m Cours inférieur des rivières de la moitié nord de l'île 55 6,6% Septaria borbonica 0 à 100 m Cours inférieur des rivières 354 42,7% Thiara scabra 0 à 200 m Cours inférieur des rivières du Nord 1 0,1% Neripteron mauriciae NR NR 8 1,0% Total 830 100,0% Tableau 23 - Liste faunistique et abondance des macro-vertébrés de l’inventaire d’octobre 2015 (* : D’après l’Atlas des macro-invertébrés benthiques de la Réunion, Office de l’Eau 2015).

C. longispina N. consimilis N. gagates

S. borbonica T. scabra N. mauriciae

3.3.8.2.2. Inventaire à la fin de la saison humide

En avril 2016, 9 taxons ont été recensés à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis (autant qu’en octobre 2015). Cependant par rapport à octobre 2015 les taxons Oligocheata, Talitridae et Thiara scabra n’ont pas été de nouveaux observés. Alors que la présence de trois nouveaux taxons a été notée : Caridina typus, Hydroptyla sp.et Simuliidae. Ces deux derniers taxons sont les seuls représentants de la classe des insectes. Leur présence en très faible abondance n’a été observée que sur les deux points les plus amont de la station au niveau des zones lotiques d’arrivée d’eau douce. Le peuplement est dominé par et Septaria borbonica (60,5%) et Neritina consimilis (30,4%). Ces deux espèces sont des mollusques diadromes. Au total les taxons amphidromes représentent plus de 99,7% de l’abondance totale. Aucune espèce identifiée comme rare à l’échelle de l’île n’a été recensée (Office de l’Eau, Atlas des Macro invertébrés de la Réunion 2015). Cette composition est comparable à celle observée en octobre 2015, résultant de la forte influence marine observée à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis.

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Taxon Altitude* Répartition* Total % Crustacés Caridina serratirostris NR Cours inférieur 13 1,4% Caridina typus NR Cours moyen et intermédiaire 1 0,1% Insectes Hydroptila sp. NR NR 1 0,1% Simuliidae Ubiquiste Large 2 0,2% Mollusque Clithon longispina 0 à 100 m Cours inférieur des rivières Roches et Marsouins 4 0,4% Neritilia consimilis 0 à 100 m Cours inférieur des rivières Roches et Marsouins 282 30,4% Neritina gagates 0 à 100 m Cours inférieur des rivières de la moitié nord de l'île 58 6,3% Septaria borbonica 0 à 100 m Cours inférieur des rivières 561 60,5% Neripteron mauriciae NR NR 6 0,6% Total 928 100,0% Tableau 24 - Liste faunistique et abondance des macro-vertébrés de l’inventaire d’avril 2016 (* : D’après l’Atlas des macro-invertébrés benthiques de la Réunion, Office de l’Eau 2015).

L’abondance globale en avril 2016 est moins importante qu’en octobre 2015. Cette constatation est généralement observé chez les peuplements de macro-invertébrés (Ex : montré dans le cadre de l’Etude régularisation du Captage du Chaudron, Mairie de St-Denis 2015). Elle s’explique par le lessivage de cette petite faune lors des crues récurrentes en saison humide qui déstabilisent les populations.

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3.4. Synthèse des enjeux pour la faune et la flore

3.4.1. Flore et habitats

Trois habitats d’enjeu modéré couvrent une surface de 17.7 ha. Elle abrite une flore patrimoniale indigène et leur intérêt faunistique est significatif. La plus grande portion est localisé à l’ouest du périmètre d’étude, est correspond à la végétation arbustive semi-xérophile à indigènes et exotiques sur planèze et falaise. Les deux autres habitats sont localisés sur le littoral de Saint-Denis, plus à l’est. Il s’agit de la pelouse à Cynodon dactylon et de la végétation à Ipomoea pes-caprae et Canavalia rosea sur plages de galets. Les habitats à enjeu négligeable et faible couvrent une surface de 24.2 ha (les zones urbaines sont exclues de cette analyse). Le voile à Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis malgré un enjeu estimé faible, est un habitat indigène typique du littoral nord-ouest de La Réunion.

9,4

14,8 Faible Modéré Négligeable

17,7

Figure 50. Surface (en ha) des habitats en fonction de leur niveau d’enjeu de conservation

Concernant la flore, les espèces indigènes sont moyennement représentées en termes de richesse spécifique (47% des taxons). 7 espèces expriment un intêret écologique significatif (Figure 51). La majorité est localisée à l’Ouest du site, sur la falaise littorale de La Montagne. Toutefois, Indigofera diversifolia(enjeu fort) est localisée sur le littoral de Saint-Denis à proximité du Cimetière de l’Est ; ce taxon est difficilement observable (< 2 cm de hauteur), regulièrement taillé en raison de l’entretien des pelouses, en cours de protection et bénéficie d’un plan d’urgence de conservation (Picot 2004). Un certain nombre d’espèces indigènes ont une origine domestique sur le site et n’ont de ce fait pas d’enjeu de conservation. 6 espèces protégées font partie intégrantes du périmètre d’étude. Psiadia retusa est la seule d’origine domestique. 4 espèces sont en cours de protection. Latania lontaroides est d’origine domestique contrairement aux 3 autres. La protection reglémentaire ne s’applique pas pour les espèces d’origine domestique.

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7 12 Enjeu fort 5 Enjeu modéré Enjeu faible Non applicable

21

Figure 51. Enjeux de conservation des espèces végétales indigènes recensées sur le site

3.4.2. Faune

Parmi les groupes échantillonnés, le site d’étude abrite 3 espèces d’enjeu fort et 8 espèces d’enjeu modéré. Les oiseaux marins (pétrels, puffins) constituent un groupe très sensible dans la zone d’étude ; de même la présence d’une chauve-souris encore indéterminée aujourd’hui confère au site une sensibilité particulière. D’un enjeu plus modéré, les oiseaux aquatiques (Butor, poule d’eau) et la faune volante nicheuse (Oiseaux blancs, Tourterelle Malgache, Petit Molosse de La Réunion, Taphien de Maurice, Paille-en-Queue) sont des espèces protégées dont la conservation n’est pas menacée à l’échelle de l’île.

2 5

8 Fort Modéré Faible Négligeable

18

Figure 52. Enjeux de conservation des espèces animales indigènes recensées sur le site

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Tableau 25. Groupes et espèces de faune recensés sur le site d’étude et enjeux de conservation

Liste Statut à la Rouge Déterminant ENJEUX Groupes Espèces Protection Réunion (UICN ZNIEFF CONSERVATION France) Pétrel de Barau (Pterodroma Avifaune marine Endémique Protégé EN Déterminante FORT baraui) Puffin de Baillon (Puffinus ss sp Avifaune marine Protégé LC Déterminante MODÉRÉ lherminieri bailloni) Endémique Paille en queue (Phaethon Avifaune marine indigène Protégé LC Déterminante MODÉRÉ lepturus) Oiseau-lunette gris (Zosterops Avifaune terrestre Endémique Protégé LC Complémentaire MODÉRÉ borbonicus subsp. Borbonicus) Tourterelle Malgache Avifaune terrestre indéterminé Protégé LC non FAIBLE (Streptopelia picturata) Busard de Maillard Avifaune terrestre Endémique Protégé EN Déterminante (Circus maillardi) ↘MODÉRÉ Petit Molosse (Mormopterus Chiroptère Endémique Protégé LC Déterminante MODÉRÉ francoismoutoui) Taphien de Maurice Chiroptère indigène Protégé NT Complémentaire MODÉRÉ (Taphozous mauritianus ) Chiroptère Sp1 (Scotophilus borbonicus) Endémique Protégé DD ? FORT

Coleoptera Exochomus laeviusculus ND non NE NÉGLIGEABLE

Herpétofaune Caméléon (Furcifer pardalis) Exotique Protégé LC Complémentaire ↘NÉGLIGEABLE Le Léopard (Phalanta phalanta Lepidoptera indigène non LC FAIBLE aethiopica) Catopsilia florella (Fabricius, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1775) Chilades pandava (Horstfield, Lepidoptera ND non NE NÉGLIGEABLE 1829) Danaus chrysippus aegyptius Lepidoptera indigène non LC FAIBLE (Schreber, 1759) Eurema floricola ceres (Butler, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1886) Hypolimnas misippus (Linée, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1764) Junonia rhadama (Boisduval, Lepidoptera ND non NE NÉGLIGEABLE 1833) Lepidoptera Lampides boeticus (Linné, 1797) indigène non LC FAIBLE Melanitis leda helena Lepidoptera indigène non LC FAIBLE (Westwood, 1851) Pantala flavescens (Fabricius, Lepidoptera indigène non LC FAIBLE 1798)

Lepidoptera Papilio demodocus Esper, 1798 ND non NE NÉGLIGEABLE

Lepidoptera Zizula hylax (Fabricius, 1775) indigène non LC FAIBLE

Odonata Agriocnemis exilis indigène non LC NA FAIBLE

Anax imperator mauricianus Odonata indigène non LC NA FAIBLE (Rambur, 1842) Ischnura senegalensis (Rambur, Odonata indigène non LC NA FAIBLE 1842) Orthetrum brachiale (Palisot de Odonata indigène non LC NA FAIBLE Beauvois, 1805) Pantala flavescens (Fabricius, Odonata indigène non LC NA FAIBLE 1798) Trithemis annulata haematina Odonata indigène non LC NA FAIBLE (Rambur, 1842) Héron strié Oiseaux d'eau Indigène Protégé NT Déterminante MODÉRÉ (Butorides striata)

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Poule d'eau Oiseaux d'eau (Gallinula chloropus Indigène Protégé NT Déterminante MODÉRÉ pyrrhorrhoa) Salangane des Mascareignes Endémique Oiseaux rupestres Protégé VU Déterminante (Aerodramus francicus) Mascareigne ↘FAIBLE Hirondelle de Bourbon Oiseaux rupestres Endémique Protégé VU Déterminante (Phedina borbonica borbonica) ↘FAIBLE

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3.4.3. Faune aquatique

En période d’étiage, la zone libre en eau à l’embouchure de la Rivière Saint-Denis représente une surface d'environ 3 500 m². Les écoulements peu diversifiés sont lentiques de type plat ou chenal suivant leur profondeur qui peut être ponctuellement assez élevée (jusqu’à 1,5 m). Ces milieux sont particulièrement appréciés par les espèces de pleine eau comme les poissons plats, les mulets. Les berges relativement bien végétalisées sont très attractives pour les crustacés qui y trouvent un refuge contre la prédation mais aussi une aire d’alimentation. De plus la typologie des habitats et des berges est stable au cours de l'année (hors crue morphogène). Il s'agit là de la plus grande zone d'embouchure de type lentique du secteur Nord de l'île, avec la ravine du Chaudron (La rivière des Pluies présente des faciès majoritairement lotique à l'embouchure). L’embouchure de la Rivière Saint-Denis est très aménagée. Les berges sont endiguées et des canaux ont été construits dans le lit mineur par les pêcheurs de bichiques. Ces canaux de pêche représentent 27,6% de la surface en eau en étiage. Sous l’influence des apports en eau douce par la rivière, du ruisellement des eaux pluviales mais aussi de la houle et de la marée, la zone d’embouchure est soumise à une salinisation variable mais possiblement forte en fonction des rapports de force entre les précédents paramètres. Il s'agit d'un milieu aux caractéristiques très variables.

Le peuplement de poisson et de crustacés à l’étiage est caractérisé par la présence d’espèces classées liste rouge en abondance parfois très fortes mais sur une zone relativement restreinte. C’est notamment le cas de la chevrette Macrobrachium australe, du poisson plat Kuhlia rupestris et des cabots noir Eleotris sp.. La loche des sables Awaous commersoni, espèce classée en danger critique et faisant l'objet d'un plan national d’action (en cours de rédaction) a été recensée en abondance moyenne. En fin de période humide dans un contexte favorable au recrutement, la richesse et l’abondance du peuplement en macro-crustacés et poissons sont plus élevés. La zone est propice à la reproduction de deux espèces de macro- crustacés classées sur la liste rouge IUCN Réunion : la chevrette et la caridine serratirostrée Caridina serratirostris. Malgré une surface en eau relativement restreinte à l’échelle de l’île, le peuplement piscicole présente un enjeu moyen en raison de la présence d’espèces patrimoniales en fortes densités. De plus, pour ce groupement (espèces indigènes), la zone d’embouchure est un corridor pour tous les individus colonisant le bassin versant mais également pour les larves et les individus migrant en mer pour la reproduction (amphidrome) ou encore les adultes qui se reproduisent en mer (catadrome). A ce titre les enjeux de continuité écologique sur la zone de projet sont forts (cf. tableau de synthèse des enjeux ci- après). Le peuplement de macro-invertébrés en période d’étiage est peu diversifié et dominé par les mollusques diadromes.Aucune espèce rare à l’échelle de l’île n’a été recensée. Ces observations sont probablement expliquées par la forte influence marine. En effet seul les taxons amphidromes qui possèdent une phase de vie marine semblent résister. En saison humide le peuplement conserve ces caractéristiques bien que l’abondance globale soit en légère baisse. En raison des milieux relativement restreint, de leurs caractéristiques mais aussi

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de la faune observée, les enjeux peuvent être qualifiés de faibles à l’échelle de l’île pour ce groupement.

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Synthèse enjeux macro-invertébrés Bibliographie Sur la base d’inventaires aux embouchures des ravines du Butor et des Patates à Durand : richesse faible et absence d’espèce à enjeux patrimoniaux. Enjeux habitats Relativement faibles, surface en eau restreinte à l’échelle du bassin versant et de l’île, écoulement peu diversifié et forte influence marine. Enjeux Faibles, richesse limitée, présence essentiellement d’espèces peuplements amphidromes, aucune espèce à enjeux patrimoniaux hormis les macro-crustacés traités ci-après. Conclusions Le peuplement de macro-invertébrés présente des enjeux relativement faibles de par les milieux concernés et la faible diversité des peuplements. De plus aucune espèce à enjeux patrimoniaux n’a été observée. Synthèse enjeux poissons et macro-crustacés Bibliographie Sur la base d’inventaires aux embouchures des ravines du Butor et des Patates à Durand : présence d’espèces à enjeux patrimoniaux parfois en fortes densité mais dans des milieux restreint à l’échelle de l’île, leur conférant une faible taille de population. Enjeux habitats Moyens à l’échelle de l'île, malgré une surface limitée de la zone concernée (abstraction de débit en amont) et une faible diversité d’écoulement, elle constitue une zone de grossissement (K. rupestris, Eleotris sp., crustacés…)et de reproduction (constatés chez M. australe et C. serratirostris)pour une partie de la faune indigène. Forts à l’échelle du bassin versant: l’embouche est un point stratégique de la rivière (corridor écologique) qui conditionne la colonisation du bassin versant par les recrues ainsi que l'échappement des larves ou des adultes reproducteurs (espèces migratrices). Enjeux Moyens, présence d’espèces a enjeux patrimoniaux en densité peuplements parfois très forte mais localisées sur une zone relativement restreinte à l’échelle de l’île et du bassin versant (faible population in fine). Conclusions Enjeux forts d’un point de vue de la continuité écologique pour les espèces de poissons et de macro-crustacés (montaison / dévalaison). Moyens de part le peuplement observé sur la zone d'étude. Tableau 26. Synthèse des enjeux faune aquatique.

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Le projet de programmation et d’études urbaines de la nouvelle entrée ouest (NEO) de Saint- Denis présente une double problématique de circulation et d’infrastructure routière lourde, entre trois composantes majeures de la ville : • Une infrastructure routière structurante (RN1 / RN 2), • Des espaces publics et de la voirie de desserte locale, • Des aménagements urbains et du bâti recomposé.

Le périmètre d’étude (Figure 1) va du raccordement avec la NRL à l’ouest avant le carrefour de la RD41, la reconfiguration de ce dernier, le franchissement de la rivière Saint-Denis, le Barachois, La pointe des jardins jusqu’à 200m après le projet Espace Océan.

4.1. Les variantes

Trois variantes du projet ont été étudiées :

1) Solution A dite « terrestre » dans laquelle l’infrastructure est positionnée le plus proche des façades des bâtiments au niveau du Barachois actuel.

2) Solution B dite « mixte Terrestre/Littorale » qui représente un gain sur la mer du côté du Barachois et un tracé équivalent à la solution A à l’Est.

Ces deux premières solutions représentent la même famille.

3) La troisième solution C est plus contrastée, dite « Littorale » elle chevauche le trait de côte existant pour s’infléchir et devenir terrestre au niveau du bâtiment des Trois Brasseurs.

L’analyse des variantes conduite par la société EGIS (EGIS 2014), dont les principaux axes d’analyses sont présentés ci-dessous, a conduit à privilégier la variante B.

Tableau 27. Analyse comparative des variantes du projet, d’après EGIS (2014)

A B C

CRITÈRES (notes moyennes EGIS 2014) Terrestre Mixte Littorale Aménagement urbain 2,3 3 1,6 Déplacement mobilité 2,6 2,7 2,7 Géométrie infrastructure 2,9 2,9 2 Digue et protection maritime 2,7 2,7 1,1 Ouvrages souterrains 2,4 1,8 1,6 Environnement 2,1 1,9 1,8 Exploitation et maintenance 2,3 2,3 1,2 Réseaux 2 2 2 Phasage travaux - durée 1,8 2 1,3 Coûts 3 2,5 1 des moyennes par critère 24,1 23,8 16,3

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4.2. Solution retenue

La solution B a été retenue par le porteur de projet, tout en gardant à l’esprit qu’elle fera l’objet de consolidations et qu’elle a été proposée en deux phases avec principalement une phase Ouest en premier et une seconde phase Est. La jonction entre les deux se matérialise par la modification de la trémie ouest de la phase1 en une tranchée ouverte afin de permettre la couverture en phase 2 du pôle loisir.

Phase 1

Phase 2

La solution B est dite mixte car elle propose un gain non négligeable sur l’océan à l’ouest du Barachois et la combinaison avec une partie qui devient terrestre à l’Est. Cette solution B propose un gain sur l’océan important de 2,2 Ha. Cet espace gagné estnon négligeable et offre un espace public généreux au niveau du Barachois. Le gain leplus important en surface se situe entre la trémie Ouest et le nouveau Bassin du Barachois, ceci permettra d’imaginer du stationnement souterrain plus aisé entre la limite du squareLabourdonnais et le mur sud de la tranchée couverte.

L’enjeu par la mise en place de ce scénario est de répondre non seulement aux enjeuxd’infrastructures routières et de déplacement mais aussi urbains et paysagers.

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Figure 53. Périmètre du projet NEO et périmètre d’étude écologique terrestre

L’un des enjeux majeurs du projet NEO consiste en la réalisation de plusieurs ouvrages supplémentaires pour assurer le franchissement de la Rivière Saint Denis. Le franchissement de la rivière Saint-Denis comportera in fine trois structures séparées. L’ouvrage actuel est conservé sans modification de sa géométrie pour desservir le centre-ville.

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Figure 54. Franchissement de la Rivière Saint Denis

4.3. Planification et mise en œuvre

Phasage Durée des travaux Planification Phase 1 OA Rivière Saint Denis 2 ans 2018-2021 Phase 1 Trémie Ouest et tranchées 3 ans 2021-2023 Phase 2 Tranchée couverte et trémie 2 ans Non programmé est

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5.1. Méthodologie

Voir annexe 4 - FICHE ERC01

5.2. Les habitats

5.2.1. Les impacts directs permanents : habitats détruits

Les impacts sur les habitats sont mesurés à l’échelle des surfaces détruites et du niveau d’enjeu associé dans le tableau suivant :

Tableau 28. Surfaces d’habitats impactés par le projet NEO

Surfaces Surfaces périmètre % périmètre d'étude Habitats Code CB Enjeu détruites d'étude détruit PROJET (ha) (ha)

Boisements exotiques plantés 10,3 83.00 Négligeable 4,8 46,8%

Embouchure de rivière pérenne (bancs de galets) 0,9 24.22 Faible 0,9 99,8%

Friches urbaines 4,5 87.00 Négligeable 2,0 45,1%

Pelouses dominées par Cynodon dactylon (d'origine 5,4 17.9113 Modéré 4,2 78,2% anhropique)

Plages de galets sans végétation 5,6 17.10 Faible 5,1 91,6%

Plantations littorales d'espèces indigènes 1,3 83.00 Faible 1,2 95,5%

Prairie subhumide à Pennisetum purpureum 1,3 17.911 Faible 0,4 29,5%

Vegetation arbustive semi-xerophile dégradée 11,9 87.193 Modéré 0,0 0,0%

Vegetations de haut d’estran a Ipomoea pes-caprae et 0,4 17.9111 Modéré 0,3 84,9% ou Canavalia maritima sur plages de galets

Voile perhalin sur trottoirs alluvionnaires semi-xerophile 0,4 17.9255 Faible 0,4 100,0% a Ipomoea pes-caprae subsp. brasiliensis

La majeure partie des surfaces d’habitats détruits concerne des habitats d’enjeu négligeable (6.8 ha) et faible (8 ha). 4.6 ha d’habitat d’enjeu modéré sont détruits (principalement des pelouses à Cynodon). L’impact brut est estimé globalement faible pour les habitats détruits.

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25,81% 46,29% Négligeable Faible Modéré

84,61%

Figure 55. Pourcentages d’habitast détruits par classe d’enjeu

En ce qui concerne les milieux aquatiques, l’impact direct et permanent du projet sur l’embouchure de la Rivière Saint-Denis dépendra des solutions techniques retenues pour les ouvrages d’arts. En cas d’inplantation de piles dans le lit mineur, l’impact de projet sera relativement faible à l’échelle de la zone et négligeable à l’échelle du bassin versant. En effet la surface d’habitat détruit correspendra à l’emprise des piles. En cas de reprise des berges avec réalisations de culés en limite de cours d’eau, notamment du côté ouest, des herbiers risque d’êtres détruits (environ 40 à 60 m sur les 270 m observés sur la zone). L’impact se limitera à l’emprise des ouvrages. La continuité écologique ne devrait pas être perturbée si aucun radier de stabilisation n’est créé.

5.2.2. Les impacts indirects temporaires : habitats altérés

Des habtiats d’enjeu faible à modéré sont suceptibles de subir une altération liée à l’exploitation du site. Il s’agit notamment de la Rivière Saint-Denis :

- envol de poussières ;

- le ruissellement d’eau chargée en polluants (matières en suspension, pollution accidentelle…) ;

- l’écrasement accidentel, en particulier lors des travaux préparatoires (aménagement de la piste, décapage…) ;

- les mouvements de terres végétales impliquant la mobilisation des stocks de graines (transferts d’espèces invasives) ;

- érosion accélérée ou provoquée par le déroctage et la modification de la topographie du site,

- Assèchement temporaire de milieux aquatiques. Cet impact sera plus ou moins fort selon l’enjeu de l’habitat et l’importance des effets du projet, et peut aller d’une simple altération réversible à une destruction de l’habitat.

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Cependant, cet impact apparaît difficilement quantifiable car il dépend notamment d’aléas dont la probabilité et l’intensité sont inconnues (écrasement, pollution accidentelle…).

5.2.3. Synthèse des impacts bruts sur les habitats

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LES HABITATS

Impact Type Durée Portée Nature

Destruction irréversible Destruction 6.8 ha d'habitat enjeu négligeable Direct Permanent Locale d'habitat 8 ha hectares d'habitat d'enjeu faible 4.6 ha hectares d'habitat d'enjeu modéré

Altération : poussières, écrasement, pollution… Altération Concerne principalement la Rivière Saint Denis qui constitue un Indirect Temporaire Locale d'habitat habitat support pour la faune indigène (avifaune aquatique, arthropodes (odonates)…)

Présence d’habitats d’embouchures et de rivière présentant un enjeu globalement faible, ayant pour principal rôle de participer aux continuités écologiques de la ravine et offrant un support pour Avis de la reproduction et l'alimentation de la faune patrimoniale. l'expert Des habitats d’enjeu modéré sont détruits par le projet, cela concerne des pelouses artificielles dont le potentiel floristique est fort mais sur de rares localités limitées en terme de surface

Bilan global FAIBLE

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5.3. La flore

5.3.1. Qualification et quantification des impacts

Les impacts sur les espèces végétales patrimoniales (= indigènes et naturelles) sont résumées dans le tableau suivant par croisement du périmètre du projet et des relevés réalisés :

Destruction de la Destruction d'une Enjeux de Altération Pas d'impact Nom botanique totalité des partie de la conservation possible? a priori individus recensés population Actiniopteris semiflabellata Pic.Serm. Faible x x Boerhavia coccinea Mill. Faible x Canavalia rosea (Sw.) DC. Modéré x Chamaesyce thymifolia (L.) Millsp. Faible x Cissus quadrangularis L. Modéré x Commelina benghalensis L. Faible x Commelina diffusa Burm. f. Faible x Crotalaria retusa L. Faible x Cynodon dactylon (L.) Pers. Modéré x Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd. Faible x Dichanthium aristatum (Poir.) C.E. Hubb. Faible x Dombeya acutangula Cav. Modéré x Doratoxylon apetalum (Poir.) Radlk. Faible x Erythroxylum hypericifolium Lam. Fort x Ficus reflexa Thunb. Faible x Hibiscus columnaris Cav. Fort x Indigofera diversifolia DC. Fort x x Ipomoea pes-caprae (L.) R. Br. Faible x Juncus effusus L. Faible x Ludwigia octovalvis (Jacq.) Raven Faible x Monarrhenus salicifolius (Lam.) Cass. Fort x Persicaria senegalensis (Meisn.) Soják Modéré x Phyllanthus casticum Soy.-Will. Faible x Phyllanthus tenellus Roxb. Faible x Phymatosorus scolopendria (Burm. f.) Pic. Serm. Faible x Portulaca oleracea L. Faible x Pteris vittata L. Faible x Ruizia cordata Cav. Fort x Scolopia heterophylla (Lam.) Sleumer Fort x Stillingia lineata (Lam.) Müll.Arg. Fort x Tamarindus indica L. Faible x Tephrosia purpurea (L.) Pers. Faible x Tribulus cistoides L. Faible x TOTAL 0 23 1 10

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Aucun taxon n’est concerné par une destruction directe de l’entièreté de sa population ; 4 taxons d’enjeu modéré et 19 taxons d’enjeu faible verront leurs populations partiellement détruites sans remettre en cause leur conservation à l’échelle du bassin versant ou de l’île. 1 taxon d’enjeu fort (Indigofera diversifolia) et 1 d’enjeu faible sont susceptibles de subir une altération liée à la réalisation du projet NEO : · Impact des poussières sur la photosynthèse et la respiration ; · Risques d’écrasement, de chutes de blocs… ; · Risques liées aux dépassements d’emprise non contrôlées. 7 taxons d’enjeu fort ne sont pas concernés compte tenu de leur positionnement éloigné vis-à- vis du projet (Figure 26). Par ailleurs, concernant les espèces indigènes plantées, le projet aura un impact non négligeable ; 573 arbres et arbustes seraient détruits par le projet dont 304 vacois (Pandanus utilis) :

Thespesia populnea (L.) Sol. ex Corr?a 40

Scaevola taccada (Gaertn.) Roxb. 93

Psiadia retusa (Lam.) DC. 34

Polyscias cutispongia (Lam.) Baker 3

Pandanus utilis Bory 304

Latania lontaroides (Gaertn.) H.E. Moore 74

Hibiscus tiliaceus L. 5

Heritiera littoralis Aiton 2

Heliotropium foertherianum Diane et Hilger 18

0 50 100 150 200 250 300 350

Figure 56. Espèces indigènes d’origine domestique détruites par le projet NEO

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5.3.2. Synthèse des impacts bruts sur la flore

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LA FLORE Impact Type Durée Portée Nature Populations naturelles :4 taxons d’enjeu modéré et 19 taxons d’enjeu faible verront leurs populations partiellement détruites sans remettre en cause leur conservation Destruction Direct Permanent Régionale

Populations domestiques : 573 arbres et arbustes seraient détruits par le projet dont 304 vacois (Pandanus utilis)

Altération : poussières, écrasement, pollution… Altération Indirect Temporaire Locale 1 taxon d’enjeu fort menacé : Indigofera diversifolia

Le projet impact de nombreuses plantations d’espèces indigènes typiques du littoral contribuant au paysage littoral. Avis de Quelques espèces littorales naturelles sont menacées par le projet (Canavalia rosea) dont l'expert certaines, très difficiles à observer (Indigofera diversifolia, CR, en voie de protection) ont fait l’objet d’une première mention sur Saint-Denis ; cette dernière est susceptible d’être répandue sur l’ensemble de la zone projet dans les pelouses à Cynodon. Bilan global Modéré à Fort

5.4. La faune terrestre

5.4.1. Les rapaces

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LES RAPACES Impact Type Durée Portée Nature

Destruction / Embouchure de la rivière Saint Denis (habitat de chasse potentiel Direct Temporaire Locale altération mais peu probable et non avéré)

Le Busard de Maillard est une espèce En danger d’extinction. Aucune observation sur site n’a été Avis de réalisée, l’absence de quiétude et l’occupation de l’ensemble de la zone projet par les activités l'expert humaines rendent sa présence très peu probable.

Bilan global NEGLIGEABLE

5.4.2. Les oiseaux nicheurs

Les espèces nicheuses sont principalement représentées par des espèces exogènes. Toutefois deux espèces indigènes protégées et communes sont présentes dans la zone projet :

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Statut à la Liste Rouge Espèces Protection Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION Réunion (UICN ) Tourterelle Malgache (Neosenas indéterminé Protégé LC non FAIBLE picturata) Oiseau-lunette gris (Zosterops Endémique Protégé LC Complémentaire MODÉRÉ borbonicus subsp. Borbonicus)

Ces espèces sont nicheuses dans la zone projet, à la faveur des espaces boisés présents (6 ha, figure ci-dessous) dont la destruction aura un impact significatif sur le maintien des populations dans la zone ; toutefois, la zone d’étude ne peut être considérée commune zone naturelle et même si elle abrite des zones favorables à ces espèces ubiquistes, elle reste néanmoins une zone urbaine globalement peu favorable.

Figure 57. Espaces boisés détruits par le projet (6 ha)

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LES OISEAUX NICHEURS Impact Type Durée Portée Nature

Destruction de 6 ha de zones boisées plus ou moins favorables aux Destruction Direct Temporaire Locale deux espèces indigènes communes

Altération d’un territoire d’alimentation et de reproduction aux Altération Indirect Temporaire Locale abords du périmètre projet (néanmoins urbanisé et donc peu favorable)

Ces deux espèces ubiquistes sont très largements présentes à La Réunion dans tous les types de Avis de milieux ; alors que l’état de conservation est très bon sur le territoire, les impacts pressentis du projet l'expert restent sommaires et d’un niveau jugé faible.

Bilan global FAIBLE

5.4.3. Les oiseaux rupestres

La Salangane des Mascareignes etl’Hirondelle de Bourbon sont observées en chasse sur le site d’étude. Aucun site de reproduction n’est mis en évidence lors des inventaires dans le

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périmètre projet alors que de nombreuses colonies sont présentes dans le tunnel CFR de la route en corniche.

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LE PHAETON A BEC JAUNE Impact Type Durée Portée Nature

Altération Indirect Temporaire Locale Altération temporaire d’une zone de chasse

L’enjeu local de conservation est jugé faible pour les 2 taxons en présence, l’impact brut est jugé Avis de négligeable compte tenu du bon état de conservation de ces 2 espèces et du caractère temporaire des l'expert travaux sur l’embouchure de la Rivière Saint-Denis, seule zone de chasse favorable.

Bilan global NEGLIGEABLE

5.4.4. L’avifaune marine

Le Phaeton à Bec Jaune L’enjeu local de conservation est faible pour le Phaeton dans le contexte du site d’étude.

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LE PHAETON A BEC JAUNE Impact Type Durée Portée Nature

Dérangement sur un corridor de survol à proximité d’une zone de Dérangement Indirect Temporaire Locale nidification avérée

Avis de Le Phaeton s’accomode relativement bien de la présence humaine ; la présence de zones de l'expert nidification avérées mais à bonne distance du projet laisse présager un impact faible sur cette espèce.

Bilan global FAIBLE

Les pétrels et puffins Le site de la Rivière Saint-Denis est un corridor majeur de migration jour/nuit pour les pétrels (Pétrel de Barau) ; l’enjeu est donc fort pour cette espèce. Le Puffin de Baillon a de nombreuses colonies en amont de la zone d’étude et utilise également le corridor comme une zone de déplacement privilégiée en début de nuit ; l’enjeu de conservation est modéré dans le contexte du site d’étude. L’ensemble de ces espèces est très sensible aux éclairages artificiels, ces derniers provoquant des échouages massifs, notamment lors de l’envol de jeunes.

Liste Rouge Statut à la Espèces Protection (UICN Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION Réunion France)

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Pétrel de Barau (Pterodroma baraui) Endémique Protégé EN Déterminante FORT

Puffin de Baillon (Puffinus lherminieri ss sp Endémique Protégé LC Déterminante MODÉRÉ bailloni)

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LES PETRELS ET PUFFINS Impact Type Durée Portée Nature Risques d’échouages liés à des travaux nocturnes et une Mortalité Direct Temporaire Régionale modification des conditions d’éclairage de la zone littorale de Saint Denis (éclairages artificiels)

Le risque de perturbation du corridor par de la pollution lumineuse est fort compte tenu de l’intérêt Avis de majeur du corridor de la Rivière Saint-Etienne pour ces espèces. En l’absence de mesures pour éviter l'expert la pollution lumineuse, l’impact est jugé fort.

Bilan global FORT

5.4.5. L’avifaune aquatique

L’embouchure et l’amont de la Rivière Saint Denis sont propices à l’alimentation du Héron Strié et l’alimentation et la reproduction de la Poule d’Eau. Une destruction et altération (nuisances sonores, lumineuses, vibratoires…) de la zone d’alimentation et de reproduction est prévue a minima pendant la réalisation des travaux. Par ailleurs, le Butor a été observé à 2 reprises posés dans les espaces boisés du parc de la Préfecture, où la nidification n’a pu être confirmée mais reste possible (arbres très hauts, nids difficiles à confirmer dans la mesure où ils ne sont souvent qu’un amas de branchages peu structurés. Aussi, l’impact est jugé fort en l’absence de mesures.

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IMPACT BRUT GLOBAL SUR L’AVIFAUNE AQUATIQUE Impact Type Durée Portée Nature Destruction d’un habitat de reproduction et d’alimentation pour la Poule d’Eau Destruction Direct Temporaire Locale Destruction d’un habitat d’alimentation pour le Butor (et possiblement de reproduction (parc de la préfecture)

Dérangement lié à l’exploitation du site à proximité des zones Dérangement Indirect Temporaire Locale favorables à l’espèce.

Espèces assez communes, elles sont néanmoins inféodées à des habitats d’embouchures et d’étangs Avis de littoraux asser rare à La Réunion. Compte tenu de la présence d’habitat de reproduction et l'expert d’alimentation, l’enjeu est jugé fort en l’absence de mesures.

Bilan global FORT

5.4.6. Les chiroptères

Deux espèces de microchiroptères sont avérées sur le périmètre d’étude écologique et une troisième espèce indéterminée est soupçonnée compte tenu des enregistrements acoustiques obtenus :

Liste Rouge Statut à la Espèces Protection (UICN Déterminant ZNIEFF ENJEUX CONSERVATION Réunion France)

Sp1 (Scotophilus borbonicus) Endémique Protégé DD ? FORT

Petit Molosse (Mormopterus Endémique Protégé LC Déterminante MODÉRÉ francoismoutoui) Taphien de Maurice (Taphozous indigène Protégé NT Complémentaire MODÉRÉ mauritianus)

Aucun gîte n’a été identifié sur la zone projet, cependant, plusieurs sont fortement suspectés au vue des patrons d’activités notés lors des enregistrements acoustiques pendant un cycle nycthéméral complet (Figure 35). La présence d’un gîte à Chiroptera sp1. est possible alors que les bâtiments abondonnées (ou non !) de la zone projet sont autant de sites potentiels pouvant abriter des gîtes dortoirs ou des colonies de reproduction (moins probable car étant plus simple à localiser du fait généralement de nuisances odorantes très fortes).

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IMPACT BRUT GLOBAL SUR LES CHIROPTERES Impact Type Durée Portée Nature

Destruction potentielle de gîtes et/ou colonies de reproduction Destruction Direct Permanent Locale installés dans les bâtiments de la zone projet.

Dérangement du corridor de vol et altération voire destruction de Dérangement Indirect Temporaire Locale zones de chasse (artificielles)

Les niveaux d’activité enregistrés sur le site sont importants, le site constitue une zone de chasse avérée avec présence d’a minima 2 taxons plus un taxon inféterminé. Présence potentielle de gîtes. Avis de L’impact du projet est jugé modéré en l’absence de données plus solides sur la présence de gîtes l'expert (supposés mais non avérés malgré des recherches sur l’ensemble de la zone) et la potentialité d’un taxon indétermine (non confirmée à ce jour). Bilan global MODÉRÉ

5.4.7. Herpétofaune

Une espèce protégée exotique est susceptible d’être présente sur la zone d’étude et au sein du périmètre ICPE, le Caméléon Panthère, dont l’enjeu local de conservation est faible. L’ensemble des espèces de reptiles relevées sur la zone projet sont des espèces introduites et pour certaines nuisibles pour la faune locale (Agama agama). L’impact brut global est négligeable.

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LE CAMELEON PANTHERE Impact Type Durée Portée Nature

Mortalité Direct Permanent Locale Mortalité induite lors des défrichements

Dérangement des individus évoluant à proximité du site Dérangement Indirect Temporaire Locale (reproduction, alimentation)

Avis de Espèce introduite n’ayant pas d’intérêt patrimonial au sens écologique. l'expert

Bilan global NÉGLIGEABLE

5.4.8. L’entomofaune

Présence de 6 odonates et 9 papillons de jours indigènes, espèces globalement communes et dont l’enjeu est estimé négligeable à faible.

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IMPACT BRUT GLOBAL SUR L4ENTOMOFAUNE

Impact Type Durée Portée Nature

Destruction d’individus (larves aquatiques) et d’une zone de Destruction Direct Temporaire Locale reproduction pour des espèces indigènes communes

Dérangement Indirect Temporaire Locale Destruction d’une zone de chasse et de reproduction

Les niveaux de présence de l’entomofaune observés sur le site sont importants, le site constitue un Avis de habitat de chasse et de reproduction intéréssant pour l’entomofaune. Cependant le risque de l'expert dérangement sur le site doit être relativisé par rapport aux surfaces importantes d’espaces naturels favorables disponibles en amont du projet. L’impact du projet est modéré. Bilan global MODÉRÉ

5.4.9. Faune aquatique

Le peuplement de poisson et de crustacés est caractérisé par la présence d’espèces classées liste rouge en abondance parfois très fortes mais sur une zone relativement restreinte. Le peuplement de macro-invertébrés est peu diversifié et composé essentielle de taxons amphidromes. Aucun taxon à enjeux parimoniaux n’a été recensé.

IMPACT BRUT GLOBAL SUR LA FAUNE AQUATIQUE

Impact Type Durée Portée Nature

Destruction d’individus et de zone de reproduction pour des Destruction Direct Temporaire Locale espèces indigènes à enjeux patrimoniaux (Chevrette et Caridine serratirostrées)

Dérangement Indirect Temporaire Locale Dérrangement de l’axe de colonisation du bassin versant

Le peuplement de poissons et de macro-crustacés de la zone d’embouchure de la Rivière Saint-Denis est remarquable avec la présence d’espèces classées liste rouge UICN Réunion en abondances parfois Avis de fortes et qui, pour certaines, se reproduisent sur la zone. En raison d’une surface restreinte, les enjeux l'expert locaux sont modérés mais ils sont forts pour la continuité écologique. Le peuplement de macro- invertébrés présent un enjeu faible car peu diversifié. Bilan global FORT

5.5. Bilan des impacts bruts avant mesures

GROUPES Enjeu de conservation Impact brut projet avant mesures

HABITATS Négligeable à modéré Faible

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FLORE Négligeable à fort Modéré à fort

Rapaces Modéré Négligeable

Oiseaux nicheurs Faible à modéré Faible

Oiseaux rupestres Faible à modéré Négligeable

Avifaune marine - Phaethon lepturus Modéré Faible

Avifaune marine - Procellariidae Modéré à fort Fort FAUNE Avifaune aquatique Modéré Fort

Chiroptères Modéré à fort Modéré

Herpétofaune Négligeable Négligeable

Entomofaune Négligeable à faible Modéré

Faune aquatique Modéré à fort Modéré

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6.1. Les mesures d’évitement

Les inventaires écologiques ont permis une concertation avec le porteur de projet sur la spatialisation des enjeux écologiques du site d’étude et la définition du projet. Les mesures d’évitements pour la faune aquatique consistent à réaliser autant que possible les travaux hors du lit mineur de la Rivière Saint-Denis selon les solutions techniques retenues pour les ouvrages. Les travaux en lit mineur (implantation de piles) devront préférentiellement être menés à l’étiage en période froide (niveau d’eau plus faible, période de reproduction et de recrutement moindre pour les poissons et macro-crustacés).

6.2. Les mesures de réduction

6.2.1. Mesure R1 : adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces à enjeux

Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces de Mesure R1 faune à enjeux Type Réduction

Ensemble des oiseaux forestiers nicheurs, Busard de Maillard, oiseaux marins, Espèces ciblées chiroptères, oiseaux aquatiques

Rechercher les périodes de reproduction pour les espèces concernées : approche Méthode bibliographique + terrain afin de s’affranchir des fortes disparités locales concernant les cycles phénologiques.

Suivi -

Avant chaque phase de défrichement et terrassement de milieu naturel sur les Planification 4.2 années d’exploitation

Mesures associées Mesure A1

Coût Coût intégrés dans la mesure d’accompagnement A1

Réalisation Exploitant sous supervision d’un expert écologue indépendant

Cette mesure a pour objectif d’éviter (ou du moins réduire la probabilité) la destruction d’individus en période de reproduction et de limiter les effets du dérangement. Elle consiste notamment à organiser les phases de défrichement hors période de reproduction. Concernant les oiseaux forestiers, la période de reproduction s’étend globalement de septembre à mars ; ainsi, nous préconisons de ne pas réaliser les travaux de défrichement et de décapage pendant cette période. La période favorable s’étend donc d’avril à août selon la bibliographie, mais il faut considérer que la reproduction est globalement observée toute l’année à La Réunion et dépend fortement des zones climatiques et s’il s’agit de couples déjà appariés ou non.

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Tableau 29. Périodes de reproduction notées dans la bibliographie (Barré et al. 1996)

Nom scientifique Nom français 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

Circus maillardi Busard de Maillard

Salangane des Aerodramus francicus Mascareignes

Zosterops borbonicus Oiseau-lunette gris subsp. Borbonicus

Streptopelia picturata Tourterelle Malgache

Gallinula chloropus Poule d’Eau

Butorides striata Héron Strié

Chiroptères sp. Chauves-souris

Pterodroma baraui Pétrel de Barau

Puffinus lherminieri bailloni Puffin de Baillon

Phaethon lepturus Phaeton à bec jaune

période de nification préférentielle

période de nification possible

6.2.2. Mesure R2 : Stockage des déchets verts lors des défrichements

Mesure R2 Stockage des déchets verts (24h) lors des défrichements

Type Réduction

Espèces ciblées Caméléon Panthère, Arthropodes

Défrichements doux et mise en place d’un stockage temporaire des déchets verts Méthode pour permettre à la faune de s’échapper

Suivi -

Planification A chaque phase de défrichement

Mesures associées Mesure A1

Coût Coûts intégrés dans les coûts d’exploitation

Réalisation Exploitant

Il s’agit de mettre en place une zone de stockage temporaire des déchets verts issus du débroussaillage (avant enlèvement, destruction ou élimination) afin de laisser à la faune cachée dans ces déchets (caméléon, insectes…), le temps de s’échapper et de reconquérir la partie haute du site (laps de temps minimal de mise en dépôt : 24 heures). Cette mesure implique un mode de défrichement doux et au fil de l’eau : pas de broyage des végétaux sur pied.

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Cette mesure concerne les zones suivantes : - Prairie immergée de la Rivière Saint Denis et abords boisés ; - Boisements et friches ;

Figure 58. Zones prioritairement concernées par la mesure R2

6.2.3. Mesure R3 : conservation de la flore littorale

Mesure R3 Conservation de la flore littorale

Type Réduction Indigofera diversifolia

Espèces ciblées Potentiellement : (Zornia gibbosa, Chamesyce goliana, Tephrosia pumila var. aldabrensis…)

Méthode Recherche approfondie des taxons sur les emprises avant travaux

Suivi -

Planification Avant et pendant travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût 10 k€

Réalisation Botaniste expérimenté

Le littoral de La Réunion est l'un des plus aménagés et des plus dégradés. Son intérêt en terme de patrimoine naturel a été souvent négligé et parfois même déconsidéré dans les études et inventaires patrimoniaux disponibles (Boullet 2008). Cette partie du trait littoral soumise au climat chaud et sec des régions basses sous le vent, jouit en effet d'une bien mauvaise réputation qui s'appuie sur des arguments tels que faible diversité, manque d'originalité floristique et taux élevé d'espèces exotiques.

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Plusieurs études ou interventions menées au coup par coup par le Conservatoire Botanique National de Mascarin sur le littoral de l'ouest de La Réunion (Pierrefonds, Pointe au Sel, Trois Bassins, dossier route du littoral) ont montré, d'une part, l'intérêt remarquable et l'originalité des systèmes de végétation littorale de la côte sous le vent de La Réunion et, d'autre part, leur méconnaissance générale et l'intérêt souvent limité porté globalement à ces végétations littorales primaires. La découverte d’une nouvelle localité pour Indigofera diversifolia sur le littoral de Saint Denis illustre cette méconnaissance de la biodiversité littorale. Cette méconnaissance est majoritairement due à plusieurs éléments : · Les interprétations douteuses de statuts d’introduction de végétaux ; · La difficulité de reconnaissance de taxons botaniques parfois cryptiques ; · L’absence a priori d’enjeux botaniques.

La mesure R4 vise donc à : 1) Actualiser et compléter les inventaires sur les herbacées littorales en phase pré-travaux afin de prendre en compte le caractère saisonnier des observations et l’actualisation des données ;

2) Dresser un bilan des espèces/stations concernées ;

3) Rédiger, initier et suivre la transplantation des stations concernées.

Budget prévisionnel

Phasage Pré-travaux Travaux Post-travaux

Actualisation, inventaires complémentaires + rapport 5 jours/Homme

Protocole de transplantation : identification des sites récepteur, 4 jours/Homme modalités de transplantation, suivi

Suivi sur 3 ans + bilan 3 jours/Homme 5 jours/Homme

Total jours 9 jours/Homme 3 jours/Homme 5 jours/Homme

Budget prévisionnel 10 000,00 €

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6.2.4. Mesure R4 : réduction des nuisances liées aux éclairages nocturnes

Mesure R54 réduction des nuisances liées aux éclairages nocturnes en phase travaux

Type Réduction

Espèces ciblées Oiseaux marins, arthropodes

Méthode Éclairages adaptés pour l’avifaune marine et l’entomofaune

Suivi -

Planification Pendant toute la durée des travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût Surcoût de 6 k€

Réalisation Entreprise sous engagement du pétitionnaire

Les oiseaux marins survolent le site, les éclairages de nuit seront donc strictement proscrits pendant les périodes d’échouages massifs, soit 50 jours d’extinction par an sur une période cumulant en moyenne 40 % des échouages, telles que présentées dans le tableau suivant. Ces périodes sont fixées lors des périodes d’envols massifs des jeunes Puffins de Baillon (entre novembre et février principalement) et du Pétrel de Barau.

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Tableau 30. Calendrier des périodes d’envol massif des jeunes Puffins et Pétrels (Source SEOR)

Même en dehors des dates précisées dans le tableau précédent, un risque important d’échouage subsiste, notamment sur la période allant de novembre à avril inclus. Ainsi, tout éclairage de nuit pour les besoins du projet utilisera des dispositifs adaptés respectant les préconisations suivantes :

3 ⇒ orientation de l’ensemble des rayons lumineux vers le sol (0 % d’ULOR ) ;

⇒ limitation de la hauteur des sources d’éclairages ;

⇒ absence d’ultra-violet dans le spectre lumineux (utilisation de lampes à vapeur de sodium basse pression) ;

⇒ adapter l’intensité lumineuse aux besoins réels d’éclairage du site ;

3 Upward Light Output Ratio : pourcentage du faisceau lumineux éclairant vers le ciel.

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⇒ éviter les surfaces réfléchissantes. Afin de limiter la pollution lumineuse nuisible pour les insectes, en complément, les préconisations suivantes seront respectées sur le site :

⇒ si des éclairages de gardiennage sont nécessaires, le spectre rouge sera utilisé (diodes électroluminescentes, cache rouge sur ampoule classique). En effet, la fenêtre des longueurs d’ondes perçues par les insectes est décalée vers les longueurs d’onde courtes (ultraviolet) par rapport à celles perçues par les humains (figure 59). À noter que l’éclairement en rouge est très faible, insuffisant pour un chantier mais suffisant pour de la surveillance : il ne sera employé que pour cet usage. À noter que cette mesure bénéficiera à l’avifaune, également moins sensible au spectre rouge ;

⇒ pour l’exploitation du site entre 7 h et 18 h, comme pour l’avifaune, le spectre lumineux des éclairages sera exempt d’ultra-violet. Les systèmes les moins attractifs pour les insectes sont des lampes à vapeur de sodium basse pression (1er génération de lampes jaunes des éclairages publiques) : ces dernières seront employées sur toutes les emprises du site ;

⇒ les ampoules seront enfermées pour empêcher les insectes de se brûler. Le dispositif de confinement de la lampe ne doit pas lui-même transmettre la chaleur ce qui déplace le problème et ne doit pas comporter d’ouvertures et recoins dans lesquels les insectes sont susceptibles de se glisser. Une solution peut être l’emploi de grilles d’aération avec grillage fin ;

⇒ comme pour l’avifaune, les rayons lumineux seront orientés vers le bas et vers les endroits à éclairer ;

⇒ les éclairages des locaux seront éteints la nuit (tubes fluorescents, néons…) car si ces locaux ne sont pas hermétiquement clos, ils constituent un piège pour les insectes. Une attention particulière sera portée à l’abri du gardien : des miroirs sans teint seront apposés sur ces fenêtres afin de permettre son éclairage normal. Cette mesure aura également un effet bénéfique en dissimulant les actions du gardien et en améliorant ainsi la surveillance du site.

Figure 59. Spectre visible pour les insectes et pour les humains (Source : Insectarium)

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6.2.5. Mesure R5 : mise en œuvre d’une procédure en cas de découverte de nids d’oiseaux protégés

mise en œuvre d’une procédure en cas de découverte de nids d’oiseaux Mesure R5 protégés Type Réduction

Espèces ciblées Oiseaux d’eau, oiseaux nicheurs

Procédure d’intervention pour les défrichements et en cas de découvertes de nids Méthode (destiné à l’entreprise sous couvert de son application par le pétitionnaire)

Suivi -

Planification Pendant travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût Mesure A1

Réalisation Écologue expérimenté pour La Réunion

La mesure prend en compte la réalisation d’inventaires préalables aux défrichements et la désignation d’un responsable environnement sur le chantier à temps plein, lequel centralise les problématiques environnementales. La mise en œuvre des différents cas ci-dessous nécessite une demande de dérogation pour la destruction, l’altération ou le dérangement d’espèces protégées (L 411-1 et 2 du Code de l’Environnement).

La procédure à appliquer est décrite ci-dessous ; elle doit devenir une procédure opérationnelle à l’attention de l’entreprise en charge des défrichements :

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PROCÉDURES à suivre

EN ROUGE : procédures nécessitant une dérogation espèces protégées4 Cas énoncés Première intention Seconde intention Troisième intention

Surveillance lors des défrichements. Cas n°1 Report des observations éventuelles au responsable environnement du chantier

Une alerte est donnée et un passage immédiatement avant la phase de Si la reproduction est avérée (construction de Cas n°2 défrichement permettra de lever les nid, accouplements), les arbres concernés sont incertitudes sur le comportement détruits en priorité (dissuasion) reproducteur des espèces Un début de reproduction est avérée (construction de nid en cours, Cas n°3 accouplements), les arbres concernés sont détruits immédiatement afin de dissuader l’installation du couple Reproduction en cours, les œufs sont prélevés par un écologue et emmenés immédiatement Si possible, déplacement du Attendre l’éclosion et l’envol des oisillons nid à proximité (dans les Cas n°4a 5 (quelques semaines) à la SEOR pour être mis en couveuse. Le nid mêmes conditions) par un est détruit afin d’empêcher une autre ponte écologue expérimenté immédiatement après le prélèvement.

Attendre l’envol des oisillons (quelques Prélèvement du nid par un écologue et dépôt Déplacement du nid à Cas n°4b semaines) des oisillons à la SEOR proximité (si possible)

Prélèvement du nid lors de la phase de défrichement et renvoi au cas n°4a et 4b Cas n°4c en seconde intention ; procédures à déployer immédiatement.

4 Autorisation pour la capture ou l’enlèvement, la destruction et le transport de spécimens des espèces d’oiseaux protégées considérées dans la présente procédure 5 Société d’Étude Ornithologique de la Réunion - 13 ruelle des Orchidées – Saint-André 97440. Tél 02 62 20 46 65

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6.2.6. Mesure R6 : Détournement du cours d’eau et pêche de sauvegarde

Mesure R6 Détournement du cours d’eau et pêche de sauvegarde

Type Réduction

Espèces ciblées Poissons et macro-crutacés

Déviation du cours d’eau, pêche de sauvegarde ou ramassage et déplacement Méthode des individus avant assèchement total de la zone de tavaux

Suivi - Prévision plusieurs mois avant travaux (demande d’autorisation), Réalisation Planification avant travaux Mesures associées -

Coût Coûts suplémentaires 2k€/intervention pour la mesure de sauvegarde Fédération Départementale de Pêche, Associations Agrées pour la Pêche et la Réalisation Protection des Milieux Aquatiques, Autres organismes réalisant régulièrement des pêches électriques de sauvegarde

Les travaux en rivières et les inventaires par pêche électrique sont soumis à des démarches administratives qui doivent parfois être réalisées plusieurs mois avant les travaux (AOT, Autorisation de pêche DMSOI, DEAL).

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Enjeu de Impact brut projet GROUPES Mesures Impact résiduel conservation avant mesures

Négligeable à HABITATS Faible R3 Négligeable modéré

FLORE Négligeable à fort Modéré à fort R3 Faible

Rapaces Modéré Négligeable (R5) Négligeable

Oiseaux nicheurs Faible à modéré Faible R1, R5 Négligeable

Oiseaux rupestres Faible à modéré Négligeable - Négligeable

Avifaune marine - Modéré Faible R1 Négligeable Phaethon lepturus

Avifaune marine - Modéré à fort Fort R1, R4 Faible Procellariidae FAUNE Avifaune aquatique Modéré Fort R1, R5 Faible

Chiroptères Modéré à fort Modéré R1 Modéré

Herpétofaune Négligeable Négligeable R3 Négligeable

Entomofaune Négligeable à faible Modéré R1, R4 Faible

Faune aquatique Modéré à fort Modéré R6 Faible

Au vue des impacts résiduels, les mesures de réduction ne semblent pas satisfaisantes pour diminuer significativement l’enjeu ; afin de pallier aux incertitudes quant aux taxons présents et à la potentialité de gîtes susceptibles d’être détruits, le pétitionnaire propose la mise en œuvre d’une mesure dédié à la conservation des chiroptères sur la ville de Saint-Denis, en guise de compensation écologique.

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8.1. Mesure C1 : conservation des chiroptères

Mesure C1 Conservation des chiroptères

Type Compensation écologique

Espèces ciblées Microchiroptères (3 espèces)

Mise en place de 20 gîtes artificiels sur le centre-ville de Saint-Denis et suivi sur Méthode 5 ans

Suivi Suivi sur 5 ans intégré à la mesure

Planification Démarrage avant travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût 22 k€

Réalisation Écologue expérimenté pour La Réunion

8.1.1. Contexte de la mesure

La présence de 3 espèces de microchiroptères sur le périmètre du projet dont une espèce indéterminée génère un enjeu modéré à fort.

Figure 60. Signal sonore supposé de Chiroptera SP1

Les connaissances sur les microchiroptères réunionnais et notamment les 2 espèces communes connues montrent qu’elles s’adaptent facilement à un environnement modifié (Here 2009). En effet, des activités de chasse supérieures sont notées dans les zones urbaines éclairées artificiellement (Barataud and Giosa 2009)(Barataud et al. 2012)(Here 2009). Associées à ce

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constat, la destruction et la modification des habitats naturels semblent entrainer les chiroptères à s’installer et se reproduire dans des constructions humaines (Issartel 2004) où les destructions volontaires et involontaires sont probablement sous estimées (Moutou 1982); ce constat est documenté pour l’ensemble du groupe des microchiroptères dans d’autres parties du globe. In fine, la destruction ou la restauration de ces constructions pourraient donc affecter la survie de populations locales. Nous proposons dans le cadre de cette mesure d’étudier une alternative de délocalisation par la mise en place de gîtes artificiels sur le territoire du projet, en partant du postulat que plusieurs bâtiments sont aujourd’hui occupés par des chiroptères. La finalité est de produire un rapport de mission de suivi sur n gîtes à chiroptères, répartis dans différentes localités de la commune, selon différentes modalités, afin d’apporter des éléments concrets aux porteurs de projet, bailleurs sociaux, collectivités, pour aborder la thématique de délocalisation des chiroptères à La Réunion.

8.1.2. Descriptif technique

L’étude passe par plusieurs étapes : 1) Identification des zones propices dans le centre-ville de Saint Denis (des problématiques d’occupation sont déjà répertoriées) ; 2) Construction de gîtes à chiroptères (20 unités pouvant abriter une centaine de Petits Molosses) : en accord avec Tuttle, M. D., Kiser, M., & Kiser, S. (2013). Bat House Builder’s handbook - updated and revised 2013. 3) Mise en place des gîtes artificiels à proximité des opérations concernées (en accord avec Tuttle, M. D., Kiser, M., & Kiser, S. (2013). Bat House Builder’s handbook - updated and revised 2013). 4) Suivi des gîtes artificiels sur 5 ans : passages 2 fois par an d’un chiroptérologue en fin de journée et à la tombée de la nuit : i) occupation (si oui dénombrement), ii) traces d’occupation, iii) absence d’occupation, iv) observations de chiroptères en vol autour du gîte).

Les résultats du suivi permettront de répondre à plusieurs questions : - Définir la saison de début d’occupation des gîtes ; - Définir les expositions favorables ; - Définir les hauteurs d’installation les plus favorables ; - Définir les positionnements les plus favorables vis-à-vis de la colonie à délocaliser ; - Définir les espèces qui occupent les nichoirs ; - Comparer les milieux d’implantation et les distances vis-à-vis de milieux naturels…etc

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Prestations techniques Moyens Coût unitaire Coût total

Approche 1 bibliographique et Cabinet d’étude 3 jours (500€/j) 1 500,00 € entretiens

Fournisseurs ou mise Achat de 20 gîtes 2 en œuvre à La 200 € 4 000,00 € artificiels Réunion (menuisier)

Mise en place des gîtes 4 jours/Homme 3 Régie communale 1 200,00 € artificiels (300€/j)

Suivi des gîtes sur 5 Cabinet d’étude, 20 jours/Homme 4 ans, pas de temps bi- 10 000,00 € association (500€/j) annuel + rapport bilan

Rédaction d'un article Cabinet d’étude, 10 jours/Homme 5 de communication 5 000,00 € association (500€/j) scientifique TOTAL HT approximatif 21 700,00 €

Figure 61. Exemples de gîtes mis en place à La Réunion (Crédits photos : Bertrand Denis (Artelia), Stéphane AUGROS (ECO-MED Océan Indien))

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8.2. Mesure C2 : plantations d’espèces indigènes

Mesure C2 Plantation d’espèces indigènes littorales

Type Compensation des pieds indigènes domestiques détruits

Espèces ciblées Espèces végétales indigènes typiques du littoral (liste ci-après)

Plantations à hauteur des pertes engendrées par la réalisation du projet (environ Méthode 600 plants)

Suivi -

Planification Pendant et après travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût 78 000€

Réalisation Écologue expérimenté pour La Réunion

La mesure C2 consiste à compenser les pertes d’arbres et arbustes indigènes détruits par le projet, estimées à environ 600. Les espèces typiques du littoral de La Réunion seront exclusivement plantées :

Figure 62. Espèces indigènes structurantes pour recréer un paysage végétal dans la zone

Nom latin Type Nom vernaculaire Plantations avérées dans la zone Canavalia rosea Herbacée Liane Patate Cochon Déjà présent Heliotropium foertherianum Arbre Veloutier Déjà présent Ipomoea pes-caprae Herbacée Patate à Durand Déjà présent Latania lontaroides Arbre Latanier Rouge Déjà présent Psiadia retusa Arbuste Salière Déjà présent Scaevola taccada Arbuste Manioc Marron Déjà présent Terminalia bentzoë Arbre Benjoin Présent sur Saint Denis Thespesia populnea Arbre Porcher Déjà présent Hibiscus columnaris Arbre Mahot Rempart Présent sur saint Denis Gastonia cutispongia Arbre Bois d’Eponge Déjà présent Obetia ficifolia Arbre Bois d’Ortie Présent sur saint Denis Hibiscus tiliaceus Arbre Déjà présent Pandanus utilis Arbre Vacoi Déjà présent Cynodon dactylon Herbacée Chiendent dactyle Déjà présent

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Budget prévisionnel

Prestations techniques Moyens Coût unitaire Coût total

40€/plant ; hauteur 1 Production de 1 000 plants Pépinière 40 000,00 € 120/180cm

Plantations et suivi des plants sur 60 jours environ 2 Pépinière 18 000,00 € 3 ans (300€/jour)

Mise en place du système 4 jours/Homme 3 Maître d'Ouvrage NEO 20 000,00 € d'irrigation (300€/j) + matériels

TOTAL HT approximatif 78 000,00 €

8.3. Mesure C3 : lutte active contre Agama agama

Mesure C3 Lutte active contre Agama agama

Type Réduction

Espèces ciblées Agama agama, espèce invasive

Méthode Lutte active par piégeage

Suivi -

Planification Avant et pendant travaux

Mesures associées Mesure A1

Coût 27 k€

Réalisation Herpétologue, écologues : association, cabinet d’écologie, CIRAD, CYRVOI

L’embouchure de la Rivière Saint Denis constitue unfront de colonisation majeur pour l’agame des Colons, de nombreuses observations ont été réalisées lors des inventaires (Figure 39). Depuis son arrivée, il ne cesse de s’étendre sur l’île : il colonise naturellement les milieux, mais est également dispersé par l’Homme (dissémination involontaire ou volontaire). De par son écologie (régime alimentaire, comportement…), son expansion géographique et sa colonisation de milieux écologiquement sensibles, cette espèce menace le patrimoine naturel de La Réunion. Il est aujourd’hui impossible d’éradiquer cette espèce. L’enjeu actuel est d’éviter son installation sur les zones d’intérêts écologiques. En outre, cette espèce est connue pour être porteuse de nombreux parasites et de maladies pouvant affecter l’Homme (ex : salmonelles et herpesvirose).

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L’enjeu se situe donc sur le corridor de la Rivière Saint Denis à partir duquel, l’espèce peut être amenée à coloniser des milieux amont et atteindre le cœur de Parc où des populations de Gecko Vert de Bourbon sont présentes. Le protocole d’intervention proposé est inspiré des travaux réalisés actuellement sur le Grand Port Maritime de La Réunion (Nature Océan Indien 2015) : 1) Phase 1 : reconnaissance et comptage

Reconnaissance : Préalablement au piégeage, une reconnaissance approfondie des sites envisageables dans la limite du centre ville de Saint Denis et aux abords de la Rivière Saint Denis, ainsi qu’à un comptage sur plusieurs secteurs jugés envahis.

Réalisation des comptages : prospection des zones favorables susceptibles d’abriter l’espèce (talus en enrochements, endiguements, ouvrages…) en marche lente avec un effort d’échantillonnage (temps de prospections) standardisé minimum de 30 minutes par station de recherche (transects ou point). Les individus et indices de présence (fèces…) sont minutieusement recherchés à l’aide d’une paire de jumelles. Des témoignages sur la base d’une présentation de photos de l’espèce poourront être également récoltés.

2) Phase 2 : captures

Sites de capture : les sites pressentis pour les captures sont l’embouchure et les digues de la Rivère Saint Denis, jusqu’au village de la rivière.La zone sera élargie si nécessaire en s’assurant d’obtenir les autorisations d’accès. Captures et prélèvements : les captures seront réalisées à l’aide de sceaux pièges appâtés (nourriture ou appelant), de plaques collantes ou à l’aide de pièges grillagés à fermeture automatique ou manuelle. Les mesures de protection nécessaires contre les morsures ou griffures seront prises. Au moins 50 spécimens seront capturés par session (n = 4). Fréquence des campagnes de capture : deux campagnes de captures seront réalisées, à 1 à 2 mois d’intervalle. Une campagne intensive sera réalisée avant travaux pour éliminer un maximum d’individus adultes et une seconde campagne sera menée de manière à capturer les jeunes issus des oeufs en incubation dans le sol. Deux autres sessions de 2 campagnes seront réalisées pendant la première année et la seconde année de travaux.

Budget prévisionnel

Campagne 2 (1 à 2 mois Campagne 1 Bilan Coût approximatif après C1)

Session 1 avant travaux 8 6 1 8 250,00 €

Session 2 (1ère année travaux) 8 6 0,5 7 975,00 €

Session 3 (2ème année travaux) 8 6 1 8 250,00 €

Frais matériels 2 500 € 2 500,00 € TOTAL 26 975,00 €

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Figure 63. Piège à la glue (Crédit photo : M. Sanchez, V. Créchet (NOI)

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Les mesures d’atténuation doivent être accompagnées d’un dispositif pluriannuel de suivis et d’évaluation destiné à assurer leurs bonnes mises en œuvre et à garantir à terme la réussite des opérations. Cette démarche de veille environnementale met également en application le respect des engagements et des obligations du maître d’ouvrage en amont (déboisement, préparation du terrain pour les tirs de mines, etc.) et au cours de la phase d’exploitation du site. Par ailleurs, ces opérations de suivi doivent permettre, compte tenu des résultats obtenus, de faire preuve d’une plus grande réactivité par l’adoption, le cas échéant, de mesures correctives mieux calibrées afin de répondre aux objectifs initiaux de réparation des préjudices. Le dispositif de suivis et d’évaluation a donc plusieurs objectifs : ⇒ vérifier la bonne application et conduite des mesures proposées ; ⇒ vérifier la pertinence et l’efficacité des mesures mises en place ; ⇒ proposer « en cours de route » des adaptations éventuelles des mesures au cas par cas ; ⇒ composer avec les changements et les circonstances imprévues (aléas climatiques, incendies, …) ; ⇒ garantir auprès des services de l’Etat et autres acteurs locaux la qualité et le succès des mesures programmées ; ⇒ réaliser un bilan pour un retour d’expériences et une diffusion restreinte des résultats aux différents acteurs.

Une mesure de suivi écologique pendant les travaux d’exploitation sera assurée par un écologue expérimenté6. Ce suivi permettra de s’assurer de la bonne réalisation des différentes mesures mises en place en phase travaux :

Mesure R1 Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie des espèces de faune à enjeux pendant travaux

Mesure R2 Stockage des déchets verts (24h) lors des défrichements pendant travaux

Mesure R4 réduction des nuisances liées aux éclairages nocturnes en phase travaux pendant travaux

Mesure R5 mise en œuvre d’une procédure en cas de découverte de nids d’oiseaux protégés pendant défrichement

Coût du suivi en phase exploitation

6 3 ans d’expérience à La Réunion a minima

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Tableau 31. Détail des coûts liés à la mesure A1

Mesures suivies Coût unitaire TOTAL

Mesure R1 Adaptation du calendrier des travaux pendant observations pré 3 jours (500€/j) 1 500,00 € à la phénologie des espèces de faune à enjeux défrichement défrichements

Mesure R2 Stockage des déchets verts (24h) lors pendant travaux passage mensuel des défrichements 6 jours/an pendant 5 ans 15 000,00 € (500€/jour) Mesure R5 réduction des nuisances liées aux pendant travaux passage mensuel éclairages nocturnes en phase travaux

observations pré Mesure R6 mise en œuvre d’une procédure en pendant défrichements 10 jours (500€/j) 5 000,00 € cas de découverte de nids d’oiseaux protégés défrichement suivi lors des défrichements

TOTAL 21 500,00 €

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Mesures Coûts Planification

Mesure R1 Adaptation du calendrier des travaux à la phénologie pendant défrichements des espèces de faune à enjeux

Mesure R2 Stockage des déchets verts (24h) lors des défrichements pendant travaux

Mesure R3 Conservation de la flore littorale 10 000,00 € avant travaux

Mesure R4 réduction des nuisances liées aux éclairages nocturnes 6 000,00 € pendant travaux en phase travaux

Mesure R5 mise en œuvre d’une procédure en cas de découverte de pendant défrichement nids d’oiseaux protégés

2 000,00 € (prix Mesure R6 : pêche de sauvegarde Avant travaux unitaire)

avant et pendant Mesure C1 Conservation des chiroptères 21 700,00 € travaux

Mesure C2 Plantation d’espèces indigènes littorales 78 000,00 € après travaux

avant et pendant Mesure C3 Lutte active contre Agama agama 27 000,00 € travaux

Mesure A1 Suivi écologique du chantier 21 500,00 € pendant travaux

TOTAL 166 200,00 €

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Antea. 2014. Etude d’impact environnemental de l'opération “Quadrilatère” sur la commune de Saint-Denis. SODIAC. ANTEA, OCEA, ECOGEA, and HYDRETUDES. 2011. Evaluation de la continuité écologique des 13 rivières pérennes de La Réunion. Proposition d’un plan d'action pour réconquérir cette continuité. Phase III : propositions de mesures de restauration - plan d'action. Rapport DEAL Réunion. Asconit, ECCODEN, and PARETO. 2014. Etude préalable à l’identification et à la cartographie des réseaux écologiques à La Réunion. DEAL Réunion. Barataud, M. 1992. L’activité crépusculaire et nocturne de 18 espèces de Chiroptères, révélée par marquage luminescent et suivi acoustique. Le Rhinolophe 9:23–57. Barataud, M. 2012. Ecologie acoustique des chiroptères d’Europe, identification des espèces, étude de leurs habitats et comportements de chasse. Muséum National d’Histoire Naturelle. Paris. Barataud, M., G. Beuneux, J.-F. DESMET, P. FAVRE, and S. Giosa. 2012. Etude des chiroptères de La Réunion - Rapport de mission. Parc National de La Réunion. Barataud, M., and S. Giosa. 2009. Identification et écologie acoustique des chiroptères de La Réunion. Rapport de mission:1–52. Barataud, M., and S. Giosa. 2013. Identification et écologie acoustique des chiroptères de La Réunion. Le Rhinolophe 19:147–175. Barré, N., A. Barau, and C. Jouanin. 1996. OISEAUX de La Réunion. Page 200. Ed.Pacifiq. BIOTOPE. 2006. Contribution a la connaissance du Lézard Vert de Manapany dans le but de préserver cette espèce des effets indirects de la démoustication. BIOTOPE. 2013a. Projet de nouvelle route du littoral : Etude de la faune vertebrée et invertebrée terrestre. Région Réunion. BIOTOPE. 2013b. Nouvelle route du littoral securisée. Demande de dérogation relative aux espèces protégées au titre de l’article L411-2 du code de l'environnement. Mémoire complémentaire en réponse aux avis émis sur le dossier du 29 mars 2013. (Région Réunion, Ed.). BIOTOPE. 2013c. Projet de nouvelle route du littoral : Etude de la flore et des habitats sur un cycle biologique. Région Réunion. BIOTOPE. 2014. Compléments d’expertise floristiques sur la Rivière Saint-Denis - projet de réhabilitation du Captage de Bellepierre. Commune de Saint Denis. BIOTOPE. 2015. Projet OMAIR - Expertise de l’avifaune marine patrimoniale préalable à l'étude de l'implantation d'un projet de transport câblé reliant Saint-Denis Ville à la Montagne, sur la rivière Saint-Denis. Dans le cadre de la thèse CIFRE n°2012/1487 - BIOTOPE/ECOM. CINOR. Blanchard, F., and F. B. V. Florens. 2010. La falaise littorale Saint-Denis-de-la-Réunion – La Possession : évaluation actualisée de l’écosystème et enjeux liés au patrimoine naturel. DEAL Réunion. Boullet, V. 2008. Systématique et diversité végétales du littoral ouest de La Réunion (La

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géomatiques par carreaux pour l’observation des territoires. CERTU.

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ANNEXES

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nom botanique Nom (Réunion) famille UICN protection Invasibilite Actiniopteris semiflabellata Pic.Serm. Pteridaceae LC Ageratum conyzoides L. Herbe à bouc Asteraceae envahissant (milieux perturbés) Alysicarpus monilifer (L.) DC. Fabaceae envahissant (milieux perturbés) Ambrosia tenuifolia Spreng. Armoise Asteraceae envahissant (milieux perturbés) Antigonon leptopus Hook. et Arn. Polygonaceae envahissant (milieux perturbés) Argemone mexicana L. Chardon Papaveraceae envahissant (milieux perturbés) Boerhavia coccinea Mill. Bécabar batard Nyctaginaceae LC Canavalia rosea (Sw.) DC. Patate cochon Fabaceae NT Casuarina equisetifolia L. Filao pays Casuarinaceae très envahissant Centrosema pubescens Benth. Fabaceae potentiellement envahissant Chamaesyce hirta (L.) Millsp. Jean Robert Euphorbiaceae envahissant (milieux perturbés) Chamaesyce prostrata (Aiton) Small Rougette Euphorbiaceae envahissant (milieux perturbés) Chamaesyce thymifolia (L.) Millsp. Rougette Euphorbiaceae LC Chloris barbata Sw. Poaceae potentiellement envahissant Cissus quadrangularis L. Liane carrée Vitaceae LC Coccoloba uvifera (L.) L. Raisin de mer Polygonaceae non envahissant Colocasia esculenta (L.) Schott Songe Araceae envahissant Commelina benghalensis L. Grosse herbe de l'eau Commelinaceae LC Commelina diffusa Burm. f. Petite herbe de l'eau Commelinaceae LC Coronopus didymus (L.) Sm. Herbe cressonette Brassicaceae envahissant (milieux perturbés) Crotalaria retusa L. Pois rond marron Fabaceae LC Cynodon dactylon (L.) Pers. Petit‐chiendent Poaceae LC Cyperus involucratus Rottb. Cyperaceae non envahissant Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd. Chiendent patte‐poule Poaceae LC Dendrolobium umbellatum (L.) Benth. Bois malgache Fabaceae LC Desmanthus virgatus (L.) Willd. Ti cassi Fabaceae envahissant (milieux perturbés) Desmodium triflorum (L.) DC. Trèfle noir Fabaceae potentiellement envahissant Dichanthium aristatum (Poir.) C.E. Hubb. Poaceae DD Dodonaea viscosa (L.) Jacq. Bois d'arnette Sapindaceae LC Dombeya acutangula Cav. Mahot tantan Malvaceae VU Future Doratoxylon apetalum (Poir.) Radlk. Bois de gaulette Sapindaceae LC Ehretia acuminata R. Br. Grain malgache Boraginaceae non envahissant Emilia sonchifolia (L.) DC. Petit lastron Asteraceae envahissant (milieux perturbés) Erythroxylum hypericifolium Lam. Bois d'huile Erythroxylaceae VU Oui (1987)

Ficus reflexa Thunb. Ti l'affouche Moraceae LC Heliotropium amplexicaule Vahl Boraginaceae envahissant (milieux perturbés) Heliotropium foertherianum Diane et Hilger Veloutier Boraginaceae CR Future Heritiera littoralis Aiton Malvaceae CR Hibiscus columnaris Cav. Mahot rempart Malvaceae CR Oui (1987) Hibiscus tiliaceus L. Mova Malvaceae EN Future

Indigofera diversifolia DC. Fabaceae CR Future Indigofera linifolia (L. f.) Retz. Fabaceae envahissant (milieux perturbés) Indigofera spicata Forssk. Fabaceae (non applicable) Ipomoea indica (Burm. f.) Merr. Convolvulaceae envahissant (milieux perturbés) Ipomoea obscura (L.) Ker Gawl. Convolvulaceae envahissant (milieux perturbés) Ipomoea pes‐caprae (L.) R. Br. Patate à Durand Convolvulaceae LC Ipomoea purpurea (L.) Roth Volubilis Convolvulaceae envahissant (milieux perturbés) Juncus effusus L. Jonc Juncaceae LC Latania lontaroides (Gaertn.) H.E. Moore Latanier rouge Arecaceae CR Future Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit Cassi Fabaceae très envahissant Licuala grandis H. Wendl. Palmier éventail de Vanuatu Arecaceae non envahissant Ludwigia octovalvis (Jacq.) Raven Herbe à bourrique Onagraceae LC Macroptilium atropurpureum (DC.) Urb. Siratro Fabaceae potentiellement envahissant Mimosa pudica L. Sensitive Fabaceae envahissant (milieux perturbés) Monarrhenus salicifolius (Lam.) Cass. Bois de Paille‐en‐queue Asteraceae CR Future Nerium oleander L. Laurier Apocynaceae non envahissant Oxalis corniculata L. Ti trèfle Oxalidaceae envahissant Pandanus utilis Bory Vacoi Pandanaceae LC Panicum maximum Jacq. Fataque Poaceae envahissant Passiflora suberosa L. Passifloraceae envahissant (milieux perturbés) Pennisetum purpureum Schumach. Poaceae envahissant (milieux perturbés) Persicaria senegalensis (Meisn.) Soják Polygonaceae envahissant Phyllanthus casticum Soy.‐Will. Bois de demoiselle Phyllanthaceae LC Phyllanthus tenellus Roxb. Phyllanthaceae LC

Phymatosorus scolopendria (Burm. f.) Pic. Serm. Patte de lézard Polypodiaceae LC Polyscias cutispongia (Lam.) Baker Bois d'éponge Araliaceae CR Oui (1987) Portulaca oleracea L. Pourpier rouge Portulacaceae LC Psiadia retusa (Lam.) DC. La salière Asteraceae VU Oui (1987) Pteris vittata L. Pteridaceae LC Ruizia cordata Cav. Bois de senteur blanc Malvaceae CR Oui (1987)

Scaevola taccada (Gaertn.) Roxb. Manioc marron du bord de mer Goodeniaceae LC Scolopia heterophylla (Lam.) Sleumer Bois de prune Salicaceae EN Oui (1987) Senna siamea (Lam.) H.S. Irwin et Barneby Cassia du Siam Fabaceae non envahissant Solanum torvum Sw. Solanaceae envahissant (milieux perturbés) Stachytarpheta jamaicensis (L.) Vahl Épi bleu Verbenaceae envahissant (milieux perturbés) Stenotaphrum dimidiatum (L.) Brongn. Herbe bourrique Poaceae LC Stillingia lineata (Lam.) Müll.Arg. Tanguin pays Euphorbiaceae CR Oui (1987) Tabebuia heterophylla (DC.) Britton Bignoniaceae non envahissant Tamarindus indica L. Tamarins des bas Fabaceae LC Tephrosia pumila (Lam.) Pers. var. ciliata (Craib) Brummitt Fabaceae non envahissant Tephrosia purpurea (L.) Pers. Lentille marronne Fabaceae LC Tephrosia tinctoria (L.) Pers. Fabaceae potentiellement envahissant Teramnus labialis (L. f.) Spreng. subsp. arabicus Verdc. Pistache marronne Fabaceae envahissant (milieux perturbés) Thespesia populnea (L.) Sol. ex Corrêa Porché Malvaceae DD Tribulus cistoides L. Pagode Zygophyllaceae envahissant (milieux perturbés) Tridax procumbens L. Casse‐tout‐seul Asteraceae envahissant (milieux perturbés) Vitex trifolia L. Lamiaceae potentiellement envahissant ANNEXES

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

Méthode de calcul des enjeux locaux de conservation des espèces de faune, de flore et des habitats

Octobre 2015 v2.1

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

Écologie et Médiation Expertises naturalistes faune, flore, habitats 24 rue de la Lorraine 97400 Saint-Denis Ile de la Réunion Tél : +262 262 53 39 07 www.ecomed.fr

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

1. L’ENJEU LOCAL DE CONSERVATION : DEFINITION ...... 4 2. BIO-EVALUATION DES ENJEUX LIES AUX HABITATS ...... 4

2.1. QU’EST CE QU’UN HABITAT ? ...... 4 2.2. EVALUATION DE L’ENJEU LOCAL DE CONSERVATION DES HABITATS ...... 4 2.2.1. Critère 1 : rareté par la détermination ZNIEFF ...... 4 2.2.2. Critère 2 : présence d’une flore patrimoniale ...... 5 2.2.3. Critère 3 : présence d’une faune patrimoniale ...... 6 2.2.4. Critère 4 : naturalité de l’habitat ...... 6 2.2.5. Critère 5 : Recouvrement par les espèces indigènes ...... 7 2.2.6. Synthèse des critères ...... 7 3. BIO-EVALUATION DES ESPECES D’INTERET PATRIMONIAL ...... 8

3.1. LES ESPECES D’INTERET PATRIMONIAL ? ...... 8 3.2. EVALUATION DES ENJEUX LOCAUX DE CONSERVATION LIES AUX ESPECES DE FAUNE ET DE FLORE ...... 9 3.2.1. Critère de patrimonialité des espèces ...... 9 3.2.2. Intérêt du site d’étude pour l’espèce ...... 10 3.3. AJUSTEMENT DE L’EVALUATION SELON LE DIRE D’EXPERT ...... 11

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

L’enjeu local de conservation définit la responsabilité assumée localement pour assurer la conservation des habitats et des espèces. Il résulte du croisement entre la valeur patrimoniale d'une espèce (ou d’un habitat) d’une part, et un risque, ou menace, d’autre part. Il peut être évalué selon une typologie semi quantitative (très fort, fort, assez fort, moyen, faible). La valeur patrimoniale correspond à la contribution de l’espèce à la richesse et à l’originalité biologique du site. Elle est évaluée à dire d’expert, sur la base des connaissances disponibles (statut biologique, effectif ou importance quantitative, état de conservation, isolement…). Le risque correspond aux menaces (effectives ou potentielles) identifiées sur le site et pouvant compromettre la pérennité de l’espèce sur le site, à court ou moyen terme. Il est évalué à dire d’expert, sur la base des connaissances disponibles (type de menace, amplitude spatiale et temporelle, probabilité d’occurrence si menace potentielle, vulnérabilité de l’espèce, possibilités de restauration ou conservation de l’espèce et de ses habitats, contexte socio- économique local, protections spatiales existantes...).

2.1. Qu’est ce qu’un habitat ?

Un habitat écologique est un espace dans lequel les populations de différentes espèces peuvent se maintenir grâce aux ressources présentes (Miller and Hobbs 2007). Aussi un habitat doit se définir à partir de 3 composantes essentielles : (1) la végétation, (2) les conditions stationnelles et (3) la faune.

2.2. Evaluation de l’enjeu local de conservation des habitats

Le principe de détermination patrimoniale de la végétation et des habitats repose sur deux types de clé d’entrée (Boullet 2003) :

d’une part, des critères strictement évaluatifs correspondant à une étape de bio- évaluation objectivée et comprenant notamment les critères de rareté, de raréfaction, d’endémicité ; d’autre part, des critères interprétatifs notamment en termes de menaces ou de protection et associés à des référentiels conservatoires ou réglementaires, et qui correspondent à des valeurs sociales. En fait, il n’existe pas aujourd’hui de référentiels de ce type pour La Réunion en ce qui concerne les habitats ou la végétation. Ce volet d’interprétation ne pourra donc être en pratique développé ici de manière systématique ; enfin, des critères additionnels ou correctifs, comme la naturalité, peuvent éventuellement moduler l’application des critères précédents.

2.2.1. Critère 1 : rareté par la détermination ZNIEFF

La méthodologie de définition des habitats déterminants s’est basée sur la prise en compte de critères sélectifs (rareté, raréfaction, endémicité) ou critères interprétatifs et additionnels (naturalité) (BIOTOPE 2014). De même la valeur intrinsèque des habitats ou la notion d’habitats d’espèces ont aussi été pris en compte. Sur cette base, 23 habitats ont été proposés comme déterminants (y compris sous condition) :

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

 Soit 13 habitats déterminants stricts (DET),  Soit 10 habitats déterminants sous certaines conditions (DET-2). Le tableau ci-après présente l’ensemble de ces habitats déterminants.

L’échelle de valeur utilisée est la suivante :  Habitat non déterminant : 0 point  Habitat déterminant sous conditions : 5 points / note évaluée entre 1 et 9 à dire d’expert sous conditions (BIOTOPE 2014)  Habitat déterminant strict : 10 points

2.2.2. Critère 2 : présence d’une flore patrimoniale

Les critères interprétatifs sont soit conservatoires et sont exprimés en termes de menaces, soit réglementaires et exprimés en termes de protections. Il n’existe pas de critères réglementaires applicables à La Réunion pour les habitats ou la végétation. Aussi, nous proposons de hiérarchiser les habitats en fonction de leur potentialité à accueillir des espèces indigènes communes, rares et protégées. Nous considèrerons l’échelle de valeur suivante pour déterminer ce critère pour chaque habitat du périmètre d’étude en fonction de l’enjeu de conservation UICN (UICN 2010a):  Présence d’espèces indigènes naturelles LC : 1 point

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

 Présence d’espèces indigènes naturelles NT : 3 points  Présence d’espèces indigènes naturelles VU, EN, CR : 5 points

NB : la dynamique de régénération des espèces floristiques est prises en compte par ailleurs dans le calcul des enjeux locaux de conservation des espèces de flore.

2.2.3. Critère 3 : présence d’une faune patrimoniale

Un habitat se définit également par la faune qui l’occupe et profite de ses conditions biotiques et abiotiques pour s’y alimenter, s’y reproduire. L’évaluation de ce critère est ajustée aux enjeux des espèces de La Réunion.

Tableau 1. Echelles de valeur pour l’évaluation du critère faune

Reproduction Groupes et espèces concernées Reproduction avérée Alimentation potentielle Probable : 2 Rapaces* Busard de Maillard 3 0,5 Possible : 1

Petit Molosse, Taphien (Chiroptera sp1 et Site majeur (>1000 ind) : 3 Chiroptères 1 0,5 2) Site dortoir mineur : 2

Oiseau lunette-gris, Oiseau lunette vert, Oiseaux Bulbul de La Réunion, Terpsiphone de nicheurs Bourbon, Traquet de La Réunion, 2 1 0,5 forestiers Echenilleur de La Réunion, Tourterelle peinte

Butor Strié, Poule d'eau, limicoles Oiseaux d'eau 3 1 1 migrateurs Gecko Vert de Bourbon, Gecko Vert de Reptiles* Manapany (Scinque de Bouton, Scinque 3 2 1 de Bourbon)

Oiseaux Hirondelle de Bourbon, Salangane des 3 1 - rupestres Mascareignes

Oiseaux Puffins et pétrels, Phaeton à Bec Jaune 3 2 - marins* *Espèces à enjeux de conservation défavorable (EN, CR, VU)

NB : le critère entomofaune est pris en compte à travers les critères 1, 2 et 5 (végétation favorable)

2.2.4. Critère 4 : naturalité de l’habitat

Le critère additionnel proposé est celui de « naturalité ». Le degré de naturalité des habitats vise à traduire l’influence plus ou moins importante de l’homme sur l’habitat. Ce critère s’appuie en fait sur les concepts plus formalisés de « degré d’hémérobie » développés par BLUME et SUKOPP (Blume and Sukopp 1976) et visant à traduire le degré de transformation plus ou moins de la végétation sous l’action de l’homme, intégrant également la nature indigène ou exotique de la flore associée. On en retiendra ici une présentation synthétique simplifiée du degré de naturalité de la végétation, proposée par DIERSCHKE (Dierschke 1994) selon une échelle à quatre niveaux :

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- végétation naturelle ou quasi naturelle : influence humaine nulle ou très faible, flore indigène fortement dominante ; - végétation semi-naturelle : influence humaine sensible, correspondant à un usage extensif de l’espace (il s’agit le plus souvent d’exploitation pastorale ou sylvicole) ; - végétation anthropisée : forte influence humaine associée à une exploitation intensive de l’espace ; - végétation artificielle : modifications extrêmes de la végétation associée notamment à une artificialisation profonde de la flore.

Par souci de simplification, on conservera pour les habitats caractérisés par ces végétations trois niveaux de naturalité (Boullet 2003) :

- 10 : habitats caractérisés par des végétations d’origines naturelles ou quasi naturelles (influence humaine directe nulle ou très faible); - 5 : habitats caractérisés par des végétations semi-naturelles (influence humaine sensible type paturage) ; - 0 : habitats caractérisés par des végétations anthropisées ou artificielles (influence humaine forte).

2.2.5. Critère 5 : Recouvrement par les espèces indigènes

Afin de prendre en compte strictement la composante végétation, nous prenons en compte le recouvrement de l’habitat par la flore indigène, toutes strates confondues par souci de simplification. Il peut être obtenu de deux façons différentes :  Établi à dire d’expert : la prospection fine d’un périmètre d’étude permet au prospecteur d’estimer, en fin d’inventaires, le pourcentage de recouvrement moyen de la flore indigène sur les habitats traversés.  Détermination du pourcentage relatif de la composition floristique pondéré par l’abondance dominance des espèces ; donnée issue des relevées abondance/dominance réalisée selon la méthodologe AFLORUN du Conservatoire Botanique de Mascarin (Hivert and Boullet 2008). L’échelle de valeur utilisée est la suivante :  0% : 0 points  0-10% : 2 points  10-25% : 4 points  25-50% : 6 points  50-100% : 10 points

2.2.6. Synthèse des critères

Poids des Note Note Echelles de notation différents minimale maximale critères

Critère 1 : Habitat déterminant sous conditions : 5 points / note évaluée rareté par la entre 1 et 9 à dire d’expert sous conditions (BIOTOPE 2014) 0 10 20,41% détermination Habitat déterminant strict : 10 points ZNIEFF

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

Critère 2 : Présence d’espèces indigènes naturelles LC : 1 point présence d’une Présence d’espèces indigènes naturelles NT : 3 points 0 9 18,37% flore Présence d’espèces indigènes naturelles VU, EN, CR : 5 points patrimoniale

Critère 3 : présence d’une cf. tableau 0 10** 20,41% faune patrimoniale

- 10 : habitats caractérisés par des végétations d’origines naturelles ou quasi naturelles (influence humaine directe nulle Critère 4 : ou très faible); naturalité de - 5 : habitats caractérisés par des végétations semi-naturelles 0 10 20,41% l’habitat (influence humaine sensible type paturage) ; - 0 : habitats caractérisés par des végétations anthropisées ou artificielles (influence humaine forte).

0% : 0 points Critère 5 : 0-10% : 2 points Recouvrement 10-25% : 4 points 0 10 20,41% par les espèces 25-50% : 6 points indigènes 50-100% : 10 points TOTAL 0 49 100% ** note maximale théorique sur l’ensemble des groupes ciblés

Aux scores obtenus (sur 49 points au total) sont associés différents niveaux d’enjeux :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49

Négligeable Faible Modéré Fort Très fort

3.1. Les espèces d’intérêt patrimonial ?

L’intérêt patrimonial d’une espèce ou d’un habitat est avant tout une définition unanime mais subjective. Elle peut s’exprimer comme « la perception que l’on a de l’espèce, et l’intérêt qu’elle constitue à nos yeux » (intérêt scientifique, historique, culturel, etc.). Il y a ainsi autant de critères d’évaluation qu’il y a d’évaluateurs. C’est un concept défini indépendamment de critères scientifiques ou des statuts réglementaires de l’espèce considérée. Parmi ces critères, citons : la rareté numérique, rareté géographique (endémisme), originalité phylogénétique, l’importance écologique (espèce clef, spécialisée, ubiquiste, etc.) ; le statut biologique (migrateur, nicheur, espèce invasive) ; la vulnérabilité biologique (dynamique de la population) ; le statut des listes rouges et livres rouges ; les dires d’experts ; le statut réglementaire.

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

Les connaissances scientifiques limitées pour les espèces découvertes ou décrites récemment (bryophytes par exemple), l’absence de statuts réglementaires (nouvelles espèces de chiroptères), l’absence de listes rouges adaptées pour tous les groupes inventoriés, sont autant d’exemples qui illustrent la difficulté à laquelle est confronté l’expert lorsqu’il doit hiérarchiser les enjeux. De fait, la méthode de hiérarchisation présentée dans cette étude se base sur une notion plus objective, que celle relative à l’intérêt patrimonial : l’enjeu local de conservation.

3.2. Evaluation des enjeux locaux de conservation liés aux espèces de faune et de flore

3.2.1. Critère de patrimonialité des espèces

L’évaluation des enjeux liés aux espèces patrimoniales présentes sur le site a été établie en tenant compte de différents critères, adaptées pour la flore et la faune :

- Statut d’endémicité ou d’indigénat ; - Statut de protection (Arrêtés du 6 février 1987 et du 17 février 1989 fixant des mesures de protection des espèces animales et végétales représentées dans le département de La Réunion) ; - Degré de menace d’après la liste rouge France (UICN 2010b) (UICN 2010a) ; - Liste des espèces déterminantes ZNIEFF (DEAL) ; A ces différents critères sont appliqués des points qui, en se cumulant, permettent de quantifier les enjeux par espèce tel que détaillé ci-dessous :

Tableau 2. Critères d’évaluation des enjeux de conservation pour la faune et la flore (ECO-MED Océan Indien)

FLORE FAUNE Statut Réunion - Introduit 0 - Introduit 0 - Cryptogène 0.5 - Cryptogène 0.5 - Indigène 1 - Indigène 1 - Endémique Mascareignes 2 - Endémique Mascareignes 2 - Endémique stricte 3 - Endémique stricte 3 Statut de protection - Non protégé 0 - Non protégé 0 - En cours de protection 0.5 - En cours de protection 0.5 - Protégé 1 - Protégé 1 Liste Rouge - LC Préoccupation mineure : 0 - LC Préoccupation mineure : 0 - NT Quasi menacé : 1 - NT Quasi menacé : 1 - VU Vulnérable : 2 - VU Vulnérable : 2 - EN En danger : 3 - EN En danger : 3 - CR En danger critique d’extinction : 4 - CR En danger critique d’extinction : 4

Déterminant ZNIEFF - Non déterminant/ non complémentaire : - Non déterminant/ non complémentaire : 0 0

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

- Complémentaire : 1 - Complémentaire : 1 - Déterminant : 2 - Déterminant : 2 Note / 10 Note / 10

3.2.2. Intérêt du site d’étude pour l’espèce

Une fois que la patrimonialité régionale de chaque espèce a été défini, on peut s’intéresser à l’intérêt du site prospecté pour l’espèce étudiée. Un coefficient de rareté est défini pour chaque espèce en un site donnée en recoupant i) la rareté de l’espèce à La Réunion à ii) celle de l’espèce sur le site :

Tableau 3 : Notation de l’intérêt du site pour une espèce donnée (source ECO-MED Océan Indien)

i) Abondance Réunion (Index Flore du Conservatoire Botanique de Mascarin pour la flore, données bibliographiques pour la faune) RR R AR PC AC C CC RR 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1

R 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 AR 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 PC 5,5 5 4,5 4 3,5 3 2,5 Rareté site AC 6 5,5 5 4,5 4 3,5 3

C 6,5 6 5,5 5 4,5 4 3,5 ii) CC 7 6,5 6 5,5 5 4,5 4

Pour la flore, l’attribution à une classe de rareté sur site est réalisée en attribuant une classe de rareté au coeeficient d’abondance/dominance de Braun Blanquet relevé pour chaque taxon : Tableau 3 : Classes de rareté pour les espèces de flore

Classe de rareté Intervalle de valeur du coefficient de rareté (Cr)

RR (très rare) 100 > Cr >= 98.5 R (rare) 98.5 > Cr >= 96.5 AR (assez rare) 96.5 > Cr >= 92.5 PC (peu commun) 92.5 > Cr >= 84.5 AC (assez commun) 84.5 > Cr >= 68.5 C (commun) 68.5 > Cr >= 36.5 CC (très commun) 36.5 > Cr

Pour la faune, la rareté sur site est réalisée sur la base des observations de terrain et à dire d’expert.

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FICHE METHODOLOGIQUE EC01

À cette note allant de 1 à 7, on ajoutera une note complémentaire de probabilité de reproduction, allant de 0 à 3, selon les critères : - Pour la faune et la flore : nulle (0), possible (1), probable (2), certaine (3) ; Aux scores obtenus (sur 20 points au total : 10 pour la patrimonialté de l’espèce, 10 pour l’intérêt du site pour l’espèce) sont associés différents niveaux d’enjeux à l'échelle de La Réunion :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Négligeable Faible Modéré Fort Très fort

3.3. Ajustement de l’évaluation selon le dire d’expert

Le choix des niveaux d’enjeux ne doit pas tenir compte uniquement du score, il peut être modulé pour tenir compte au mieux des caractéristiques de l’espèce et du site spécifiquement étudié. Ainsi, à partir des appréciations liées aux observations de terrain et de l’expérience du naturaliste en charge des inventaires (dans le territoire concerné notamment), certains niveaux d’enjeux obtenus à partir du score peuvent être rehaussés (↗) ou amoindris (↘).

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ANNEXES

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PLAN D’URGENCE - FICHE D’IDENTITÉ

Indigofera diversifolia

F. PICOT (2004)

CARTE D’IDENTITE*

Nom botanique : Indigofera diversifolia DC. Synonymes : Indigofera pusilla Lam. var. ß Famille : Fabacées. Nom vernaculaire principal (Réunion) : aucun. Nom français : aucun. Distribution générale : Madagascar (sud et sud-ouest), Mascareignes (Réunion). Distribution Mascareignes : Réunion. Distribution Réunion : sud-ouest, nord ? (littoral). Usages : aucun. Statut général Réunion : indigène. Endémicité : Réunion. Rareté Réunion : exceptionnel (E), correspond à un intervalle de valeur du coefficient de rareté régionale (Rr) >) 99,5 et à un nombre de carrés de présence (maille UTM 1 x 1 km) compris entre 1 et 13. Menace Réunion (critère IUCN 1994-2000) : taxon gravement menacé d’extinction (CR). Protection régionale : aucune. Type : Commerson s.n. (holo. G-DC ; isos. P, P-LA, P-JU), Réunion.

* Carte d’identité révisée selon l’Index commenté de la flore vasculaire (Trachéophytes) de la Réunion [version 2005.1], Coordinateur : V. Boullet – CBNM.

DESCRIPTION BOTANIQUE (D’après Flore des Mascareignes, 80 Légumineuses : 94)

Herbe à tiges nombreuses, naissant d’une petite souche pérenne, rayonnantes, prostrées, longues de 15-40 cm, finement pubescentes1 et à poils apprimés2 et étalés. Feuilles longues e 1,5-2,5 cm ; stipules3 triangulaires-acuminées4, longues de 2-3 mm ; folioles 2-3 (-4), alternes, la terminale oblongue ou elliptique à étroitement obovale, 6-17 x 2-4 mm, les latérales plus petites ; face supérieure hérissée, à poils ± clairsemés, simples ou paraissant simples, mais en fait birameux5, denses, apprimés. Racèmes6 longs de 1-3 cm, avec 4-10 fleurs groupées au sommet du pédoncule ; pédicelles récurvés, longs de 0,5-1,5 mm. Calice long de 2-2,5 mm, divisé plutôt profondément en lobes subulés7, pubescent. Etendard8 à peine pubescent. Etamines longues de 3-3,5 mm. Gousse réfléchie, droite, linéaire, 11-14 x 1,2-1,5 mm. Graines 8-12, cuboïdes9, de 0,8-1 mm de côté.

Aide à la description : 1) Pubescent : à poils mous, plus ou moins frisés ou sinueux, de taille et de densité moyenne. 2) Apprimé : se dit d’un organe appliqué dans toute sa longueur sur un autre mais non soudé à lui ; qualifie aussi un indument de poils plus ou moins couché. 3) Stipules : pièce située au niveau de l’insertion d’une feuille sur un rameau.

Plan d’Urgence - Indigofera diversifolia p. 1

4) Acuminé : terminé par un acumen : se rétrécissant progressivement en pointe étroite.

5) Birameux : désigne un poil fixé en son milieu ou en un point de sa longueur et ayant ainsi 2 branches. 6) Racème : (syn.) grappe : type d’inflorescence caractérisé par un rachis portant des fleurs pédicellés [rachis : axe d’une inflorescence.]. 7) Subulé : très étroitement triangulaire. 8) Etendard : désigne, dans la fleur, le pétale supérieur souvent plus développé que les autres pièces. 9) Cuboïde : en forme de cube.

Référence iconographique :

D’après Flore des Mascareignes, 80 (Légumineuses) : 94, Pl. 32., f. 8-11

3

1 2 4

1 : Rameau fleuri ~ x 1 ; 2 : Feuille et inflorescence ~ x 3/2 ; 3 : Graine ~ x 10 ; 4 : Infrutescence ~ x 3

LOCALISATION ET ECOLOGIE

E.J. de Cordemoy dans la Flore de l’île de la Réunion (1895, p. 399) situe l’espèce à « Saint- Denis », sans autre précision. Dans la Flore des Mascareignes (n°. 80 (Légumineuse s), p. 94), l’espèce est située à Saint- Denis et à Saint-Pierre, dans les pelouses et sur les sables.

CONSERVATOIRE BOTANIQUE NATIONAL DE MASCARIN 2, rue du Père Georges – F 97436 SAINT-LEU – ILE DE LA REUNION  0262 24 92 27 – FAX. 0262 24 85 63 – e-mail : [email protected]

Plan d’Urgence - Indigofera diversifolia p. 2

ANNEXES

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ECO-MED Océan Indien

FICHE METHODLOGIQUE ERC01

Méthode d’évaluation des impacts bruts & Définition des mesures d’accompagnement

Juin 2015 v1.0

ECO-MED Océan Indien 24 rue de la Lorraine – 97400 SAINT-DENIS Tél 02 62 53.39.07 - fax 02 62 53.95.07 – email [email protected] www.ecomed.fr

FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

Écologie et Médiation Expertises naturalistes faune, flore, habitats 24 rue de la Lorraine 97400 Saint-Denis Ile de la Réunion Tél : +262 262 53 39 07 www.ecomed.fr

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

1. INTRODUCTION ...... 4 2. EVALUATION DES IMPACTS BRUTS ...... 4 3. MESURES D’ÉVITEMENT ET DE RÉDUCTION...... 7 4. EVALUATION DES IMPACTS RÉSIDUELS ...... 7 5. MESURES COMPENSATOIRES ...... 7 6. COHÉRENCE AVEC LES DEMANDES DE DÉROGATION ESPÈCES PROTÉGÉES ...... 8 7. CAS DES DES CONTINUITÉS ÉCOLOGIQUES ...... 8

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

La méthodologie adaptée pour l’évaluation des impacts et la définition des mesures d’évitement, réduction et compensation (démarche ERC) est présentée synthétiquement ci- après.

Figure 1. Schéma synoptique de la démarche ERC

L’évaluation des impacts d’un projet sur le milieu naturel consiste à qualifier et à quantifier les conséquences du dit projet sur l’environnement et le milieu naturel, et ceci à tous les stades de l’exploitation (DREAL Paca 2012). Il s'agit d'une évaluation ex ante, c'est-à-dire se fondant sur des prévisions à court ou moyen terme. Afin d’assurer la rigueur et la pertinence de l’étude, il est nécessaire d’avoir une connaissance précise du projet et de sa planification dans le temps. La démarche d’évaluation des impacts et des mesures est réalisée par CYATHEA, cabinet d’expertise naturaliste disposant d’une excellente connaissance et compréhension du fonctionnement des écosystèmes tropicaux (et plus précisément de la zone Océan Indien), de la biologie et de l’écologie des espèces notamment celles d’intérêt patrimonial. Une attention particulière sera consacrée à l’intégrité des écosystèmes remarquables identifiés et de leur fonctionnement, à la pérennité et la viabilité des populations et groupes d’espèces menacées (CYATHEA 2011). Le niveau de représentativité des espèces et des populations à différentes échelles biogéographiques (région, communes, noyaux de populations, corridor biologique…) sera également considéré pour évaluer les niveaux d’impact. Les impacts peuvent être de plusieurs types ; il est important de caractériser chaque impact sur ces différentes dimensions afin de pouvoir appréhender les mesures à mettre en place pour éviter, réduire ou compenser :

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

Tableau 1. Critères de définition d’un impact sur le milieu naturel

Destruction, fragmentation, dégradation, dérangement, Nature de l'impact introduction d’espèces invasives

Type d'impact Dimension spatiale de l'impact : direct/indirect

Impacts évalués sur la durée du projet et après la cessation des Durée de l'impact activités : temporaires, permanents

Evaluation de la portée d'impact à différentes échelles : locale, Portée de l'impact régionale, Océan Indien

Les effets négatifs prévisibles du projet (nature d’impact) peuvent être regroupés en cinq catégories : Destruction locale d’habitats et/ou d’individus au niveau de la zone exploitée et de la piste d’accès, Fragmentation de l’écocomplexe ; la carrière occasionnera une césure paysagère dont il est difficile d’évaluer les effets indirects sur la flore (pour la faune, ces considérations fonctionnelles sont plus faciles à envisager compte tenu des échanges intra- ou interpopulationnels), Dégradation par rudéralisation des milieux (dépôts de gravats, etc.) aux abords de la zone d’exploitation, Perturbation/dérangement des espèces pendant la phase de décapage préalable ainsi qu’en phase d’exploitation de la carrière, Introductions d’espèces invasives occasionnées par le passage des engins de chantier ainsi que par l’apport de déblais lors du réaménagement de chaque phase.

Le type d’impact exprime une relation entre les composantes du projet de carrière (implantation, exploitation, remise en état) et l’environnement naturel. Les impacts directs (création de piste, stockage, extraction de matériaux) se distinguent par leur caractère immédiat ; les impacts indirects sont plus difficilement quantifiables et qualifiables avec une action distante dans l’espace et dans le temps. Ces derniers peuvent succéder aux impacts directs pour constituer à terme une aggravation des nuisances dans le temps (ex : raréfaction d’une population concourant à la perte de son autonomie dynamique). Après avoir décrit l’impact (nature, type, durée, portée), il convient d’évaluer son importance en lui attribuant une valeur. Nous utiliserons une échelle de valeur semi-quantitative à 5 niveaux (nul ou négligeable, faible, modéré, fort, très fort), pouvant être déclinée en une échelle numérique allant de 1 à 10, permettant dans certains cas une évaluation plus fine :

Tableau 2. Echelle de valeur d’évaluation des impacts

Non évaluable1

Nul ou 1 Impact nul ou négligeable négligeable

2 Faible Impact prévisible à portée locale 3

1 Uniquement dans le cas où l’expert estime ne pas avoir eu suffisamment d’éléments (période non favorable, durée de prospection insuffisante, météo défavorable, inaccessibilité, etc.) lui permettant d’apprécier l’impact et in fine d’engager sa responsabilité.

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

4 Impact prévisible à portée supra- 5 Modéré locale (corridors écologiques) : commune, bassin versant… 6

7 Impact prévisible à portée Fort 8 régionale

9 Impact prévisible à portée de la Très fort zone Océan Indien ou 10 internationale

L’impact est évalué pour chaque élément biologique préalablement mis en lumière au stade du diagnostic du milieu naturel (habitat /espèce ou groupe d’habitats / espèces). Cette appréciation est réalisée à dire d’expert, car elle résulte du croisement entre une multitude de facteurs : liés à l’élément biologique : valeur patrimoniale, état de conservation, dynamique et tendance évolutive, vulnérabilité biologique, diversité génétique (isolats), fonctionnalité écologique, etc. liés au projet : nature / type / durée / portée de l’impact généré. Il s’agit là d’une étape déterminante, car elle conditionne le panel de mesures qui seront, éventuellement, à préconiser par la suite. Chaque « valeur d’impact » est accompagnée par un commentaire, précisant les raisons nous ayant conduits à attribuer tel niveau d’impact. Les principales informations seront synthétisées sous forme de tableaux récapitulatifs, ou matrices d’impact.

Les effets cumulatifs peuvent être définis comme la somme des effets conjugués et/ou combinés sur l’environnement, de plusieurs projets compris dans un même territoire (par exemple : bassin versant, vallée,…). Cette approche permet d’évaluer les impacts à une échelle qui correspond le plus souvent au fonctionnement écologique des différentes entités du patrimoine naturel. En effet, il peut arriver qu’un projet n’ait qu’un impact faible sur un habitat naturel ou une population, mais que d’autres projets situés à proximité affectent aussi cet habitat ou espèce, et l’ensemble des impacts cumulés peuvent porter gravement atteinte à la pérennité de la population à l’échelle locale, voire régionale. L’article L.122-3 du code de l’environnement relatif aux études d’impact établit la nécessité d’apprécier les effets cumulés sur l’environnement des programmes de travaux liés dans le temps et/ou l’espace. De plus, l’article 86 du projet de loi Grenelle II portant sur l’Engagement National pour l’Environnement (Loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 - art. 230), a modifié le code de l’environnement, en prévoyant l’analyse des effets cumulés des projets connus. Dans le cas présent, les effets cumulatifs de ce projet avec d’autres projets attenants sont jugés très faibles au vu de l’emprise d’extension, très restreinte, et de l’absence d’autres projets portant atteinte aux mêmes habitats dans ce secteur (ces habitats couvrent actuellement une surface minime, comme cela a été évoqué ci-avant).

Un bilan des impacts « bruts » sera effectué en conclusion, mettant en évidence les impacts à atténuer et leur hiérarchisation.

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

Cette étape définit les conditions qui doivent être remplies pour limiter les impacts négatifs préalablement évalués du projet. L’article L.122 du Code de l’Environnement prévoit plusieurs types de mesures qui doivent être précisées dans l’étude d’impact «…les mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser les conséquences dommageables pour l'environnement…». Ces mesures consistent essentiellement à modifier certains aspects du projet afin de supprimer ou de réduire ses effets négatifs sur l’environnement. Les modifications peuvent porter sur plusieurs aspects du projet : son site d’implantation ; sa conception ; son calendrier de mise en oeuvre et de déroulement ; son exploitation ; sa remise en état après exploitation.

 Les mesures d’évitement correspondent à l’alternative au projet de moindre impact. En d’autres termes, elles impliquent une révision du projet initial notamment en reconsidérant les zones d’aménagement (route, piste, bâtiment…) et d’exploitation. Ces mesures permettront de supprimer les impacts négatifs sur le milieu naturel et/ou les espèces exposés.  Les mesures de réduction interviennent lorsque les mesures d’évitement ne sont pas envisageables. Elles permettent de limiter les impacts pressentis relatifs au projet.

Après avoir proposé les différentes mesures, il convient de dresser un bilan sous forme d’un tableau récapitulatif. Ce tableau présente plusieurs intérêts : Fournir au lecteur une information synthétique, mais néanmoins complète. Montrer la contribution de chaque mesure pour atténuer un ou plusieurs impacts. Par exemple, une mesure prévue pour atténuer l’impact sur la flore pourra également être bénéfique pour la faune. Vérifier la compatibilité des mesures entre elles, donc la cohérence globale du dispositif envisagé. Préciser l’impact résiduel pressenti, compte tenu des différentes mesures contribuant à son atténuation. Préciser les impacts résiduels importants devant faire l’objet d’une compensation.

Ces mesures à caractère exceptionnel interviennent lorsque les mesures précédentes n’ont pas permis de supprimer et/ou réduire tous les impacts. Il subsiste alors des impacts résiduels importants qui nécessitent la mise en place des mesures de compensation. Elles doivent offrir des contreparties à des effets dommageables non réductibles d’un projet et ne doivent pas être employées comme un droit à détruire. Afin de garantir la pertinence et la qualité des mesures compensatoires, plusieurs éléments doivent être définis (DREAL Paca 2012)(Barnaud and Coïc 2011, DEAL et al. 2011, UICN France 2011):

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

1) Désigner un responsable pour la mise en œuvre de la mesure : porteur du projet. 2) Eléments naturels à compenser : espèces, espaces. 3) Lieu de la mise en place de la mesure : le lieu de compensation doit être le plus proche possible de zone impactée. Les caractéristiques biotiques et abiotiques du site retenu devront être connues pour s’assurer de la réussite de la compensation. 4) Période pour la mise en œuvre de la mesure. 5) Techniques et modalités de la mise en œuvre de la mesure : la mise en oeuvre des mesures de compensation demande l’intervention de spécialistes en écologie des espèces et/ou habitats concernés. La méthode de calcul du ratio de compensation d’ECO-MED est présentée en annexe 1.

La loi du 10 juillet 1976, relative à la protection de la nature, a fixé les principes et les objectifs de la politique nationale en matière de protection de la faune et de la flore sauvages. Ces principes sont retranscrits dans les articles L.411-1 et 2 du Code de l’Environnement qui prévoient, notamment, l’établissement de listes d’espèces protégées fixées par arrêtés ministériels. La destruction d’espèces protégées implique la réalisation d’une demande de dérogation à présenter au Conseil National de Protection de la Nature (Muller 2009, Ministère de L’Ecologie 2012, DREAL Rhône Alpes 2013). Cette démarche vise à :

Mettre en lumière les enjeux relatifs aux espèces protégées présentes : taxons concernés, état des populations, quantification des individus, valeur écologique… Proposer des mesures pour éviter, réduire ou compenser les impacts du projet sur ces espèces.

Aussi, afin de garder une cohérence entre l’étude d’impact environnementale et les dossiers de demande de dérogation (faune et/ou flore), les mesures concernant les espèces protégées ne seront pas traitées de manière détaillée au stade étude d’impact.

La faune, la flore et les habitats constituent les différentes composantes de la TVB ; aussi, l’évaluation des impacts bruts pressentis d’un projet sur ces différentes composantes apportent dans leur ensemble une estimation des impacts sur la TVB. De même, les mesures d’accompagnement définies apportent des éléments pour intégrer la démarche TVB dans la conception et la gestion du projet pendant sa période d’exploitation et lors de la remise en état le cas échéant.

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

Barnaud, G., and B. Coïc. 2011. Mesures compensatoires et correctives liées à la destruction de zones humides - Revue bibliographique et analyse critique des méthodes. ONEMA.

CYATHEA. 2011. Intégration d’une carrière dans son environnement naturel - Les spécificités de l'étude d'impact. DEAL Réunion.

DEAL, BIOTOPE, CETE, SERTU, and SETRA. 2011. Comment compenser les impacts résiduels sur la biodiversité ? Guide méthodologique - Ile de La Réunion. DEAL Réunion.

DREAL Paca. 2012. Prendre en compte le milieu naturel (habitats naturels et espèces) dans les études d’impact de projets carrières. DREAL PACA.

DREAL Rhône Alpes. 2013. Note procédure à l’intention des Maîtres d'Ouvrage pour les dérogations aux interdictions visant les espèces protégées au titre de l'article L 411-2 du code de l'environnement.

Ministère de L’Ecologie. 2012. Guide « Espèces protégées , aménagements et infrastructures ».

Muller, S. 2009. Les mesures compensatoires pour la biodiversité : Eviter, réduire, compenser. Les critères d’évaluation des demandes de dérogation à l'interdiction de destruction de plantes protégées utilisées par la Commission flore du CNPN.

UICN France. 2011. La compensation écologique - Etat des lieux & recommandations.

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

Généralités : La notion de compensation biologique a fait l’objet de plusieurs études récentes sur son principe fondamental. Un programme fédérateur international dénommé Business and Biodiversity Offsets Program (BBOP) apporte de nombreux enseignements sur les principes de la compensation biologique. La compensation biologique peut ainsi se définir comme une action amenant une contrepartie positive à un impact dommageable non réductible provoqué par un projet. L’objectif est donc de maintenir dans un état équivalent ou meilleur la biodiversité qui sera impactée par le projet. Le principe fondamental de la compensation répond ainsi au schéma proposé ci-après :

L’objectif fondamental de la compensation écologique est qu’il n’y ait pas de perte nette (« no net loss ») de biodiversité au niveau du projet. Les mesures proposées dans le cadre de cette compensation doivent viser a minima l’équivalence sur l’ensemble des composantes biologiques qui vont subir une perturbation mais peuvent également viser l’additionnalité. En fonction de la nature de l’impact mais surtout de la notion d’efficacité des mesures et également des notions d’équivalence écologique et d’additionnalité, la mesure compensatoire doit intégrer la notion de ratio de compensation. Dans l’état actuel de nos connaissances, aucune méthode de calcul n’a été prescrite au niveau national afin de calculer ce ratio de compensation. Il est établi souvent de façon concertée entre le porteur de projet, la DREAL et le cabinet d’expertises. C’est un croisement de nombreux facteurs amenant une sorte de compromis satisfaisant pour l’ensemble des personnes morales participant à la compensation. L’opportunité foncière est souvent l’élément fondateur de ce ratio au même titre que l’enjeu d’une espèce. Ce manque de cadrage

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FICHE METHODOLOGIQUE ERC01

malheureux peut amener son d’interrogations par des porteurs de projet quant à sa justification. Ce ratio est-il définit avec toute l’impartialité et la transparence nécessaire ? Afin de contourner toute tergiversation au sujet de la définition de ce ratio de compensation, ECO-MED a souhaité développer une méthode de calcul détaillée ci-après et appliquée à cette demande de dérogation. Cette méthode se veut basée sur des critères purement écologiques en tenant compte des variables pouvant influer directement sur les objectifs fondamentaux de la compensation. Cette méthode est bien évidemment très subjective et son caractère innovant lui amène sans doute son lot d’imperfections. Elle est bien évidemment perfectible mais présente au moins l’intérêt de proposer une réflexion sur la définition de ce ratio de compensation. Proposition d’une méthode de calcul du ratio de compensation : Toutes les variables jugées influentes sur le principe fondamental de la compensation ont été listées au travers de plusieurs ressources bibliographiques mais également au travers de l’expérience d’ECO-MED. Chaque variable est décomposée en plusieurs modalités qui sont hiérarchisées. Chaque modalité est ainsi rapprochée d’un chiffre variant de 1 à 4. Les variables ainsi que leurs différentes modalités attachées sont résumées par la suite.

- Enjeu local de conservation : La définition de l’enjeu local de conservation d’un habitat ou d’une espèce subissant un dommage est un critère important jouant bien évidemment sur la quantification du ratio de compensation. En effet, cette notion d’enjeu local de conservation prend en compte la rareté de l’espèce et sa distribution, sa vulnérabilité, ses tendances démographiques ainsi que son état de conservation au niveau local. Une espèce à faible enjeu local de conservation qui est assez bien représentée tant au niveau national, régional que local amènera en toute logique un degré de compensation moindre qu’une espèce endémique d’une entité biogéographique précise et subissant des pressions importantes. Une grille de modalités attribuées à la variable « enjeu » est proposée ci-après :

Enjeu local de conservation (F1) Faible 1 Modéré 2 Fort 3 Très fort 4

- Nature de l’impact : La nature de l’impact joue également sur la nature de la compensation et plus particulièrement sur sa quantification. Ainsi, un simple dérangement hors de la période de reproduction aura un impact moindre qu’une destruction d’individus ou qu’un dérangement occasionné en période de reproduction pouvant ainsi compromettre cette dernière. La nature de l’impact mérite donc d’être bien appréhendée dans le calcul de ce ratio de compensation car elle joue également un rôle important. Une grille de modalités est présentée ci-après :

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Nature de l’impact (F2) Simple dérangement hors période 1 de reproduction Altération et destruction 2 d’habitats d’espèces Destruction d’individus 3 - Durée de l’impact : Au même titre que la nature de l’impact, la durée de l’impact joue également un rôle important et doit être intégrée dans la matrice de calcul du ratio de compensation. En effet, un impact temporaire, le temps des travaux, nécessite des besoins de compensation moins importants qu’un impact à long terme voire irréversible sur la biodiversité locale. Cette notion intègre le pouvoir de recolonisation de la biodiversité impactée.

Durée de l’impact (F3) Impact à court terme 1 Impact à moyen terme 2 Impact à long terme 3 Impact irréversible 4

- Surface impactée/nombre d’individus par rapport à la population locale : La surface impactée (ou le nombre d’individus) par rapport à la surface approximative fréquentée par une espèce joue également sur la définition du ratio de compensation. C’est d’ailleurs souvent la première variable mise en avant dans le cadre d’une approche quantitative de la compensation. Ainsi, une espèce pour laquelle une surface d’habitat d’espèce ou un effectif faible par rapport à une population locale serait touchée, demandera un ratio de compensation plus modeste qu’une espèce dont la seule population locale connue est touchée par le projet. La définition de la notion de population locale ne peut être faite avec précision mais intègre une aire biogéographique cohérente définie par l’expert naturaliste. La grille de modalités est proposée ci-après :

Surface impactée/nombre d’individus (F4)

S/S(t) ou N/N(t) < 15 % 1

15 % < S/S(t) ou N/N(t) < 30 % 2

30 % < S/S(t) ou N/N(t) < 50 % 3

S/S(t) ou N/N(t) > 50 % 4

Avec S : surface d’habitat d’espèce impacté, S(t) : surface approximative totale de l’espèce au niveau de la même entité biogéographique, N : nombre d’individus impacté et N(t) : nombre d’individus approximatif total de la population locale.

- Impact sur les éléments de continuités propres à l’espèce impactée :

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Un projet, en impactant directement une espèce, peut aussi avoir des effets indirects en altérant des éléments de continuités écologiques importants au fonctionnement d’une population locale. Cette notion de continuités écologiques est donc importante à intégrer dans la méthode de calcul du ratio de compensation car elle permet d’y intégrer notamment la notion d’impact indirect. La grille de modalité est proposée ci-après :

Impact sur les éléments de continuités écologiques (F5) Impact faible 1 Impact modéré 2 Impact fort 3

- Efficacité des mesures proposées : La mise en place d’une mesure compensatoire fait souvent appel à des techniques de génie écologique dont certaines méthodes n’ont pas été éprouvées laissant donc un doute quant à l’efficacité d’une mesure proposée. Un constat d’échec de la mesure peut donc être envisagé auquel il est parfois difficile de remédier. Afin d’intégrer cette incertitude quant à l’efficacité opérationnelle d’une mesure de gestion conservatoire dans la notion de ratio de compensation, plusieurs modalités sont proposées pour cette variable. Ainsi, une espèce dont la compensation ciblée fait appel à une technique qui n’aura pas été éprouvée et dont l’incertitude est grande aura une modalité importante contrairement à une espèce qui aura d’ores et déjà fait l’objet de mesures conservatoires faisant appel à des méthodes de génie écologique. Efficacité d’une mesure (F6) Méthode de gestion déjà éprouvée et efficace 1 Méthode de gestion testée mais dont l’incertitude 2 quant à l’efficacité est possible Méthode de gestion non expérimentée et dont 3 l’incertitude quant à l’efficacité est grande

- Equivalence temporelle/écologique et géographique : Selon le document technique de la DREAL PACA une bonne compensation doit respecter une grille d’équivalence temporelle, écologique et géographique. L’équivalence temporelle correspond à l’écart de temps entre la réalisation du projet et la mise en œuvre opérationnelle de la compensation. Ainsi, pour une meilleure compensation, il est préférable que cette dernière soit effectuée en amont des travaux. Une espèce faisant l’objet d’une compensation après la phase de chantier fera l’objet d’une modalité plus importante qu’une espèce dont la compensation a été anticipée.

Equivalence temporelle (F7) Compensation effectuée avant les travaux 1

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Compensation effectuée de façon simultanée aux 2 travaux Compensation effectuée après les travaux 3

L’équivalence écologique vise à rechercher des parcelles compensatoires et des modalités de gestion qui soient spécifiques à l’espèce faisant l’objet de la démarche dérogatoire. Il est illusoire de penser que l’équivalence entre zone compensée et zone perturbée sera parfaite tant le fonctionnement d’un milieu naturel correspond à l’interférence de nombreux facteurs qui ont souvent une expression stationnelle précise et difficilement duplicable. Néanmoins, nous pouvons essayer de trouver un intermédiaire.

Equivalence écologique (F8) Compensation visant l’ensemble des dommages 1 occasionnés à une espèce Compensation visant partiellement l’ensemble 2 des dommages occasionnés à une espèce Compensation visant difficilement les dommages 3 occasionnés à une espèce

L’équivalence géographique correspond quant à elle à la distance géographique entre la zone d’étude et les parcelles compensatoires. L’objectif étant de trouver des parcelles qui soient situées dans la même entité biogéographique afin de pouvoir assurer une compensation optimale pour des espèces se développant au niveau local. Equivalence géographique (F9) Compensation effectuée à proximité immédiate 1 du projet Compensation effectuée à une distance 2 respectable du projet Compensation effectuée à grande distance de la 3 zone du projet

Pour chaque espèce, les modalités de chaque variable sont sélectionnées au regard du contexte local et une note est attribuée selon la méthode de calcul proposée ci-après : F1² x (F2 + F3 + F4 + F5) x (F6 + F7 + F8 + F9)

Enjeu de Impact sur Solution l’espèce l’espèce compensatoire Ainsi, il est à noter que chaque facteur ne joue pas un rôle équivalent dans l’attribution de cette note et donc de ce ratio de compensation. Ainsi, l’enjeu d’une espèce, les facteurs qui déterminent l’impact ainsi que la solution compensatoire sont en coefficients multiplicateurs et jouent donc un rôle plus conséquent que les autres facteurs. Le nombre obtenu est ensuite ramené à une échelle de compensation comprise entre 1 et 10. Ainsi, le plus grand nombre (672) correspond à 10 et le plus petit (16) correspond à 1. Cette traduction nous permet de schématiser une droite et d’en caractériser l’équation (y = ax + b) afin de pouvoir calculer le ratio de compensation pour chaque espèce. L’équation obtenue est la suivante :

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y = 0,0135135x + 0,918919 A partir de ce ratio de compensation et au regard de la superficie d’habitat d’espèce impactée par le projet, nous pouvons définir la superficie à compenser pour l’espèce. Ces superficies ne sont pas additionnées mais sont à recouper en fonction de l’écologie partagée de certaines espèces.

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