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TÊTE À TÊTE e 40 ANNIVERSAIRE

Supplément gratuit offert par

DÉCEMBRE 2012 edito L’oeil était dans la pièce et regardait ma main griffonant en hâte les bribes de conversation que je parvenais à coucher sur le papier. En quarante ans de carrière, des aux concerts en passant par les fictions interactives, ils en ont des choses à racon- ter ! Après avoir longuement débattu de leur avant-gardisme, les membres du collectif se remémorèrent les événements qui avaient marqué leur aventure musicale. Leur voix, calme et posée, était accompagnée d’un fond sonore de poésie technologique. Il m’invi- tèrent dans leur monde pop-romantique et je plongeai sans peine dans leur univers burlesque et psychédélique. Plus j’en apprenais sur les Residents, plus j’étais éblouie par leur incroyable polyva- lence. Cependant, une fausse note rayait le disque : tous leur propos étaient comme noyé dans un brouillard dense. L’anonymat faisant Pablo Mendy © Pablo partie intégrante de l’histoire et des valeurs de ce collectif, il m’était difficile de démêler le vrai du faux, la réalité de la rumeur. Après tout, à quoi m’attendais-je de la part d’hommes masqués ? A l’issu de cette entrevue, l’ultime question me brûlait encore au plus profond de mon brillant à lèvres : « Qui êtes-vous ?» ; mais, me souvenant qu’il est paradoxal de demander à un homme masqué qui il est, je leur serrai la main et m’éclipsai respectueusement. Justine Mermet

supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 3 Pablo Mendy © Pablo

P16 RÉINTERPRÉTATION PAR LA DÉCONSTRUCTION

P4 SOMMAIRE Ça faisait longtemps. P6 BIOGRAPHIE Une partie du mystère éclaircie. P8 ALBUMS Une mise en appétit. P10 PERFORMANCES Et ça continue... P12 POLYVALENCE À quoi n’ont-ils donc pas encore touché ? P14 INSPIRATIONS ET INFLUENCES Avant-gardistes jusqu’au bout des griffes ! P16 RÉINTERPRÉTATION PAR LA DÉCONSTRUCTION Des pique-assiettes bien masqués. P18 HYBRIDATION Et oui, ça ne concerne pas que les voitures. P20 DISCOGRAPHIE Rien que ça ! P22 ANONYMAT Le mot de la fin...

P3 P4 SOMMAIRE P14 INSPIRATIONS ET INFLUENCES Edito P10 PERFORMANCES P18 HYBRIDATION P12 POLYVALENCE P20 DISCOGRAPHIE

4 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 En 2011, les membres du collectif annoncent que The Residents présentera dorénavant des projets biographie solos de certains de leurs membres. Ceux-ci se cachent néanmoins toujours sous des pseudo- The Residents est un collectif d’artistes américain formé nymes (Charles Bobuck, Randy, etc...). Depuis Mendy © Pablo en 1972 à , Californie. Il est surtout connu lors le site Web du collectif diffuse régulièrement des tranches d’histoires autobiographiques de pour sa production discographique, ses spectacles de chacun d’entre eux. Dans un projet Web réalisé en Pablo Mendy © théâtre musical et ses nombreuses vidéos d’art. 2012, Charles Bobuck relate son parcours artis- tique au sein du groupe, dévoile certains détails de sa vie intime, notamment ses expériences liées Durant les quarantes années « ». Un autre per- gnon auquel, selon certaines à l’usage de drogues psychédéliques durant les de sa carrière, The Residents sonnage nommé N. Senada, un rumeurs, les Residents auraient années 1970, ses relations interpersonnelles avec a fait paraître plus de quatre- supposé compositeur bavarois participé. Deux ans plus tard, les autres membres du collectif et leurs familles, vingt albums et de nombreux et philosophe de la musique, se- ils envoient une bande à Hal sa passion pour les musiques de née de singles. Le groupe a également rait venu les rejoindre et aurait Halverstadt, de la Warner, mais son enfance aux Philippines, certaines méthodes produit un court-métrage, cinq exercé une influence considé- celui-ci, guère impressionné, de composition et quelques-unes de ses relations importantes pièces de théâtre rable sur le groupe. les rejette, tout en reconnais- ce dernier amoureuses. musical, trois fictions interac- pourrait être soit un person- sant leur originalité. Aucun nom tives sur CD-ROM, dix DVD (4 nage fictif (d’ailleurs mentionné n’ayant été communiqué avec de concerts et 6 DVDs de dans un des textes sur la cas- l’enregistrement, la note indi- films et d’art vidéo) ainsi que des sette Babyfingers produite par quant son rejet fut simplement bandes sonores pour le cinéma The Residents au début des an- adressée aux « Residents » de et la télévision. nées 1970), soit le compositeur l’immeuble mentionné comme « Les Residents américain d’avant-garde Harry adresse de retour, un nom Les Residents seraient origi- Partch ou qu’adopte le groupe. L’année seraient originaires naires de Shreveport, en Loui- qui, selon les rumeurs, auraient suivante, ils partent pour San siane, où ils se seraient rencon- pu travailler avec le groupe à un Francisco et fondent la maison de Shreveport, trés dans les années 1960. En certain moment de leur dévelop- de disque qui 1966, ils se seraient rendus en pement. fera paraître, outre leurs propres en Louisiane,... » Californie, se livrant à diverses productions, les premiers al- expériences plus ou moins liées Les premières bandes iné- bums de différents artistes in- à « l’art ». Ils auraient alors ac- dites des Residents dateraient fluents des années 1980 et 1990 quis une certaine renommée, de 1969. Paraît vers la même comme , , Re- qui aurait incité le guitariste Phil époque le premier du naldo and the Loaf, Snakefinger Lithman, surnommé par la suite groupe psychédélique Croma- et .

6 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 7 albums ALBUMS CONCEPTS, OPÉRAS ROCK ET THÉÂTRES MUSICAUX

ALBUMS DE CHANSONS En 1974 les Residents enregistrent leur premier album

Pablo Mendy © Pablo narratif, l’opérette Not Available, qui selon la théorie de La plupart des albums des Residents sont construits autours de l’obscurité de N. Senada, est ensuite placé en lieu sûr concepts et de scénarios de fictions. Seuls quelques albums des pour n’être rendu public que lorsqu’il aura été oublié. Residents comportent des successions de chansons organisées Toutefois, des obligations contractuelles forcent sa sor- tie en 1978. de manière relativement autonomes les unes par rapport aux La discographie des Residents comporte autres. plus d’une trentaine d’albums enregistrés Les Residents sortent ensuite en 1979 l’album Eskimo en concert. (1979) , puis The (1980) auxquels Le single Santa Dog, comprenant quatre morceaux, est inspiré par À partir de la tournée du 13th Anniversary collaborent différents musiciens, notamment Chris une photographie retrouvée accidentellement dans leur premier Show en 1983, The Residents font systé- Cutler, Lene Lovich et Fred Frith. Chacun, à sa façon, studio et représentant un chien déguisé en Père Noël. Il est consi- matiquement paraître plusieurs albums des poursuit la recherche de formes non-conventionnelles déré par la Cryptic Corp. et les Residents eux-mêmes comme le enregistrements de chacun de leurs spec- de musique ; Eskimo illustre le paysage sonore d’une tacles, notamment différentes versions de début de leur discographie « officielle » et sort en décembre 1972. histoire se déroulant dans l’arctique. Il se compose es- Santa Dog est suivi en 1974 par leur premier album, Meet Mole Show, Freak Show, Cube-E, Road- worm et Disfigured Night. Les quelques en- sentiellement de paysages sonores ponctuées de per- Residents, dont la pochette est un pastiche du second album cussions faites de peaux et de bois, d’électroniques et américain des Beatles, Meet !. La plupart des radios registrements des concerts qui précèdent 1983 sont parus sous format digital durant de voix. de la côte ouest refusent de le promouvoir, et seul Bill Reinhardt, les années 2000. directeur des programmes d’une station de Portland, diffuse le The Commercial Album paru en 1980 présente un pal- single et participe à la promotion de l’album. Les concerts du Mole Show, Cube-E, De- marès imaginaire de quarante chansons qui durent pré- Les Residents sortent ensuite deux albums mons Dance Alone et Talking Light sont cisément une minute chacune. de chansons : (1976) également parus sur différents supports vidéos (VHS, vidéodisque et DVD). et Duck Stab/Buster & Glen Mark of the Mole, premier album d’une trilogie d’albums- (1978), devenu à l’époque Une série de quinze concerts de la tournée concept, parait en 1981. La série se poursuit avec un un album culte de la scène Talking Light de 2011 sont parus individuel- album où la musique mélange le kitsh, primitif et la underground. lement en album téléchargeables sur le site poésie d’un jazz surréaliste : The Tunes of Two Cities. Viennent ensuite les albums du groupe. Ces enregistrements furent réa- Les Intermissions du spectacle Mole Show paraissent Title in Limbo (une collabora- lisés dans les villes suivantes : Montréal, l’année suivante, puis de la quatrième partie de la tri- Washington, Milwaukee, Toronto, Chicago, tion avec le duo écossais logie, Big Bubble, deux ans plus tard. The Mole Trilogy Boston, Austin, Dallas, Memphis, Philadel- s’accompagne d’une tournée qui permet les premières Renaldo & the Loaf) paru phia, Atlanta, Tucson, Santa Cruz, Portland en 1998, puis un grand nombre de (Oregon, USA) et Nijmegen. apparitions sur scène du costume emblématique des compilations de morceaux inédits Residents. durant les années 1980, 1990 et 2000. Pablo Mendy ©

8 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 9 performances

The Mole Show - (1982-1983) d’autres personnes et les acces- la souffrance qu’il ressent lorsqu’il The Show Mole a été conçu pour soires assortis présentant en deux touche les gens - il commence à raconter une fable sur une culture heures leur production depuis 13 la ressentir directement. Lorsque qui est contrainte à coexister avec ans, nouvellement remaniée. le singe meurt, Billy se renferme une culture différente, et, naturelle- sur lui même. Il découvre en lui un ment, l’inévitable «colère, confusion Eyeball Experience - (1997) petit paquet qui contient la tête du et frustration» inhérente à la situa- «The Eyeball Experience», aussi singe. Lorque Billy ouvre le paquet, Freak Show Prague - (1995) Vileness Fats tion. Les Residents ont scénarisé connu sous le nom de «Disfigured le singe le mord à la jambe et Billy C’était un projet inhabituel car il n’implique pas direc- Vileness Fats est un projet vidéo inachevé des Resi- le spectacle de sorte qu’un person- Night», est une performance d’une se transforme en jeune fille aux che- tement le groupe The Residents. Au lieu de cela, le dents tourné entre 1972 et 1976. Deux versions virent nage important se «rebelle» contre demie heure réalisée la première veux dorés. L’histoire se termine par groupe a engagé le leader du groupe tchèque Uz le jour: celle de 32 minutes “Whatever Happened to la représentation. Dans l’illusion fois lors du festival de musique une version frenetique de We Are Jsme Doma pour diriger un orchestre, tandis que sept Vileness Fats?” (1984) et une plus courte (17 minutes) d’une «rupture de l’avant-scène», «Popkomm» se tenant à Cologne the World chantée par Billy. acteurs, chanteurs et danseurs se représentent sur “Vileness Fats (Concentrate)” en 2001. Ils créent dans il exprime sa «colère, confusion en Allemagne. Cette performance scène. L’orchestre est composé de Frantisek Svaci- ce film un univers imaginaire fait d’un village, d’une et frustration» sur son rôle dans le était sponsorisée par Malboro (ce CUBE E - (1989-1990) naet Valdimir Helebrant aux claviers, Kamil Kruta à la cave, d’une discothèque et d’un désert. Ce monde mi- spectacle vouant ainsi tout le spec- qui posa d’ailleurs problème avec Cube-E est issu de différentes basse, Jindrich Dolansky au saxophone ténor, Lenka nuscule voire oppressant est peuplé de nains n’ayant tacle à une fin difficile et troublante. M.Skull et son image à laquelle la performances que les Residents Kavalova au violoncelle, Romek Hanzlik à la guitare, qu’un seul bras. Les deux versions apparaissent Le public resterai perplexe quant à marque ne voulait pas être asso- avaient travaillé plus tôt en 1987. and Hynek Schneider à la batterie. La scène était éta- comme des artefacts provenant de quelque cauche- ce qui était vrai et ce l’était pas. Les ciée). La performance s’effectuait Ce spectacle est plus élaboré que blie comme un chapiteau de cirque. Tex présente les mar infernal, mais modérément amusant - le produit Residents ont réussi. Les publics devant un écran bleu sur lequel le 13th Anniversary Show. Il retrace différentes «créatures» du freak show (Un freak show d’un mauvais trip à l’acide d’un constructeur chemin quittèrent les théâtres en Europe des artwork de Steve Cerio étaient l’histoire de la musique américaine consiste en l’exposition d’êtres humains comportant de fer claustrophobe. Le projet interrompu n’a jamais et aux Etats-Unis avec le sentiment remixés en live par un des membres de 1850 à 1950 (date de la «mort» des aspects physiques sortant de l’ordinaire) au fur et été fini et les raisons de l’abandon de ce projet restent voulu par les Residents: «en colère, des Residents. Cette performance de la musique américaine, face à à mesure qu’ils apparaissent sur scène pour chanter inconnues. confus et frustrés.» mettait en scène Sally Billy, person- la «British Invasion». La première les chansons de l’album. nage doté d’un don: il peut ressentir partie, Buckaroo , a été ins- The Commercial DVD 13th Anniversary Show - l’evennement le plus douloureux qu’ piré par une collection de chan- Is Anybody Out There? A l’occasion des 25 ans de la sortie du «Commercial (1985-1986) une personne ou un objet ait vécu, sons de cow-boy. “Black Berry”, le « Is Anybody Out There? - The Sweet Sad Saga of Album», les Residents sortent un DVD contenant leurs Le 13th Anniversary Show est un simplement en le touchant. Un jour second acte, traite de l’influence de » est un DVD de The Resident com- quatre clips originaux et dix nouveaux. Pas moins de spectacle qui a donné lieu à 24 re- ce personnage rencontre un singe la musique noire sur l’évolution de pilant les vidéos de la série «Bunny Boy» diffusée sur 42 artistes vidéastes du monde entier contribuent au présentations dans 18 villes en Dé- amputé d’une jambe, qui apparte- la musique américaine. Le troisième internet de septembre 2008 à avril 2009 en un film DVD, l’agrémentant de leurs propres créations tout en cembre/Janvier 1986. Il a rencontré nait auparavant à une jeune fille quant à lui se focalise sur l’icône unique. La série porte sur un homme surnommé Bun- respectant l’imagerie si particulière des Residents. un succès critique. Trois musiciens, aux cheuveux dorés, elle même de la musique américaine que fut ny Boy qui se filme et poste les vidéos sur Youtube. deux danseurs, des lumières, du amputée d’une jambe. Billy jure Elvis, se concluant sur la mort de Dans ses vidéos, il demande de l’aide aux téléspecta- son, de la gestion, un couple de de les réunir à nouveau, mais il ce dernier en sur-poids, tué par la teurs pour retrouver son frère Harvey, qui disparut sur squelettes, une dizaine de girafes, découvre qu’il n’est plus à l’abri de musique pop anglaise. l’ile de Patmos en Grèce.

10 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 PROJETS MULTIMÉDIAS INTERACTIFS PROJETS DE polyvalence STORYTELLING Les Residents commencent à s’intéresser à l’informa- tique dès le début des années 1980 avec Mark of the Mole, mais c’est à partir du décès de Snakefinger en 1987 que leurs projets musicaux sont essentiellement conçu à partir de procédés MIDI. L’album Freak Show MUSIQUES FONCTIONNELLES POUR CINÉMA, TÉLÉVISION, en constitue probablement l’exemple le plus concluant. MULTIMÉDIA ET PROJETS MULTIDISCIPLINAIRES Celui-ci s’accompagne d’un CD-ROM, de représen- tations théâtrales et une bande dessinée. Cependant, un album constitué d’une version entièrement acous- Les Residents composent dès le début des années 1970 des musiques destinées à Pablo Mendy © Pablo tique enregistrée à Prague lors d’une version scénique leur propre film de fiction Whatever Happened to the Vileness Fats. Un extrait de cette du projet en 1995 paraît en MP3 en 2009 sous le titre bande sonore paraît en 1972 sur l’album Santa Dog, puis en 1980 la quasi intégralité En 2006, les Residents Prague and Beyond. de la bande sonore sur l’album éponyme au projet d’origine. lancent un projet de De nombreux chorégraphes et artistes interdisciplinaires ont utilisé la musique des téléchargement de Durant les années 1990, les Residents composent des Residents dans leurs spectacles, notamment Maurice Béjard à la fin des années théâtre radiophonique musiques fonctionnelles pour leurs deux autres projets 1980. sur Internet, River of de fiction interactives sur CD-ROM : Have a Bad Day on Crime, puis un projet the Midday et Gingerbread Man. Durant les années 1980 et 1990, la musique des Residents a été utilisée dans le vidéo sur YouTube, En 2002, The Residents fait paraître un album consti- cadre de différentes émissions de télévision comme celles de Pee-Wee Herman, The Timmy, en 2007. tué d’une suite de chansons aux accents nostalgiques, Adventures of Thomas and Nardo, dans le film à succès Conceiving Ada, la comédie L’album pa- Demons Dance Alone, inspiré par les contrecoups émo- de série «B» The Census Taker et dans un film documentaire sur Thomas Pynchon : raîtra également en tionnels des attentats du 11 septembre 2001. A journey into the Mind of p. Le collectif compose également une dizaine d’heures de 2006. En 2007 et musique pour une série documentaire de dix émissions de Wolfgang Bayer produite 2008 paraissent des En 2005, les Residents réintègrent davantage d’ins- par The Discovery Channel sur les comportements des prédateurs dans leurs envi- albums constitués de truments acoustiques à leur musique et sortent l’albu- ronnements naturels. L’album présentant les extraits sonores de ce travail est réalisé différentes musiques mAnimal Lover (2005), sur lesquels ils s’appuient par- par l’équipe de Discovery Channel. instrumentales : ticulièrement sur la voix de la chanteuse Molly Harvey Intéressés par le cédérom au cours des annes 1990, les Residents composent les Night of the Hunters, et des membres du groupe californien de gamelan bandes sonores de leurs fictions interactives comme Freak Show, Gingerbread Man Smell my picture ainsi balinais Sekar Jaya, déjà présents sur Woodworm. Ils et Have a Bad Day on the Midday. Ils composent aussi la musique pour un projet de qu’une musique à pro- font durant les années suivantes participer ce groupe même nature, I Murdered Mommy, dont la production fut interrompue, cette bande gramme, The Voice of à d’autres albums tels ; Best Left Unspoken: Volume 3, sonore en demeurant la seule trace tangible. Midnight, une adapta- tion du L’homme au Dolor Generar, Dolar General, The Rivers of Hades et Bridegroom of Blood - Gamelan collection. En 2005, The Residents composent également une musique pour un documentaire sable d’E.T.A. Hoff- réalisé par Lynn Hershman portant sur l’histoire de l’artiste et professeur Steve Kurtz mann laquelle s’ac- arrêté et harcelé psychologiquement en 2002 par le FBI à la suite du décès de son compagne d’un autre épouse. Kurtz, membre du collectif d’artistes Critical Art Ensemble, avait injustement album The Sands- été soupçonnés de se livrer à des activités de bioterrorisme. Cette musique est parue man Waits. en 2010 dans un album titré Film Series 2 - Strange Culture / Haeckel’s tale.

12 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 13 inspirations et influences

AVANT-GARDISME Recomposé

Pablo Mendy © Bien que le collectif emprunte esthétiquement plusieurs éléments du langage de l’avant-garde qu’il mélange quelquefois avec des formes se rapprochant de la musique pop, ses compositions musicales intègrent un grand nombre d’influences. Particulièrement ; les musiques de films et de séries télévisées des années 1960 et 1970 ; les musiques des com- positeurs associés au surréalisme ; la musique romantique ; l’avant-garde américaine ; les musiques de cabaret, de burlesque et au théâtre comique ; les techniques vocales utilisées en dessin animée, par les ventriloques et par les marionettistes ; la poésie sonore ; les musiques country, blues, rock, jazz, psychédélique ; la musak et les jingles ; la pop anglophone commerciale ; la musique militaire ; les musiques traditionnelles qui ont jalonné l’histoire des États-Unis ; des bandes sonores de films, (surtout celles de Ennio Morricone et de Nino Rota) ; les musiques de balinais et javanais, de kulingtan et des musiques traditionnelles ou modernes de différentes cultures. Le groupe de funk metal «Primus» fit des reprises de plusieurs morceaux de The Residents, notamment Hello Skinny, Sinister Exaggerator et Constantinople. Au «Primus banjo show», un spectacle réalisé exclusivement au banjo, ils reprirent Hello Skinny et furent rejoints par l’un des membres de The Resident. John Flansburgh et John Linnell du groupe They Might Be Giants s’avouèrent être de grands fans des Residents dans une interview, ne cachant pas l’influence qu’ils eurent sur leurs travaux En 1984, le groupre de hardcore punk new-yorkais «ISM» sortirent un EP intitulé Constantinople, en hommage au morceau de The Residents présent sur l’album Duck Stab/Buster & Glen. En 1996, le groupe de punk Nomeansno réalisa un album Would We Be Alive? incluant une reprise du morceau de The Residents du même nom. cite souvent The Residents comme l’un de ses groupes favoris. KingJu , fondateur du groupe de rap/rock/variétés français, annonce à la sortie de son premier album qu’il a com- mencé la musique après avoir entendu une chanson des Residents. Il s’inspire d’ailleurs de leurs concerts pour ceux de stupeflip. Pablo Mendy ©

Pablo Mendy © supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 15 toires. Plusieurs morceaux se trans- chanson Kaw Ligade Williams, inter- pour les carrousels dans les parcs forment avec le temps en y intégrant prétée sur un rythme échantillonné d’amusement. Outre une transfor- réinterprétation différents clin-d’œils stylistique em- à partir de la chanson Billy Jean de mation sensible de l’orchestration et pruntés à d’autres musiques. L’album Michael Jackson, connaît un cer- du tempérament des morceaux, les Our Finest Flowers représente pro- tain succès sur les pistes de dance Residents font tournoyer le son dans bablement l’un des exemples les plus alternatives et constitue l’un des l’espace stéréophonique en imitant par la déconstruction particuliers de cette démarche : les enregistrements les plus connus des un léger effet Dopler comme si la Residents transposent leurs chan- Residents. En 1987, les Residents machine à musique était entraînée sons originales sous d’autres modes abandonnèrent le projet de pour- par le manège. Les notes d’accom- musicaux, transforment les timbres, suivre la série telle que prévue. Les pagnement précisent que cette suite déconsruction de la culture musicale rées des bandes, laissant les seules les ambiance sonores et les instru- musiques de marche de Sousa font de morceaux reproduisent des hal- populaire. L’album reprend et juxta- performances nouvelles. L’album est mentations en fusionnant deux ou l’objet d’une face entière d’un LP. On lucinations auditives que de l’un des pose systématiquement des réinter- surtout connu pour sa pochette, qui trois composantes de leurs chansons y entend des paysages sonores sug- Residents qui, comme l’indiquent les prétations inédites des grands suc- représente le populaire présentateur écrites à différentes époques pour gérant que les musiques de marches notes d’accompagnement, aurait plu- cès du rock des années 1950, 1960 et de talk show télévisuel américain les réinterpréter comme ils le feraient entendues sont enregistrées pendant sieurs années auparavant consom- 1970 dont les mélodies sont réduites Dick Clark en uniforme nazi, tenant pour de nouveaux morceaux. une parade. Les timbres et arrange- mé du LSD dans une foire d’amuse- Plusieurs albums des à quelque notes et d’autres éléments dans une main une carotte, et en- ments évoquent des hallucinations ment en écoutant ces musiques de Residents comportent des réinterpré- modifiés et complexifiés de manière touré de svastikas et de petits Hitler The Residents s’intéressent aussi au auditives (ce principe qui sera réuti- carrousels. tations, passablement déconstruites organique. Ses deux longs titres déguisés ou travestis . répertoire des chansons enfantines lisé dans le projet High Horses paru ou transposées dans d’autres sys- Swaticas on Parade et Hitler was a et font paraître vers la fin des années en 2001). Ce projet de répertoire des Selon le site Web du groupe, les Re- tèmes d’accords ou de tempérament, Vegetarian sont des réinterpréta- Paru en 1978 le single The Beatles 1970 des réinterprétations de quatre musique populaires américaines se sidents sont toujours à l’affut de mor- de morceauxP du répertoire musical tions des groupes ayant enregistré et play the Residents and the Residents comptines traditionnelles (compor- conclura en 1990 par la création de la ceaux méconnus du répertoire tra- traditionnel ou commercial (pop, blu- popularisé des chansons rock ‘n’ roll play the Beatles contient un morceau tant chacune une Roud Folk Song pièce de théâtre musical Cube E, une ditionnel de musiques de différentes es, country, etc.). Par exemple, leur (Cannibal & the Headhunters, Chu- uniquement produit à partir de décou- Index dont la comptine Old MacDo- histoire de la musique américaine par régions des États-Unis. Ils auraient premier single, Santa Dog, intègre bby Checker, Tommy James and the pages de chansons des Beatles. nald Had a Farm. Comme à leur habi- la réinterprétation de classiques de la d’ailleurs profité en 2011 d’une pause un citation mélodique de la chan- Shondells, America, Dick Holler & the tude, ils modifient l’instrumentation et country , du blues (Buckaroo Blues) accidentelle durant le tournage vidéo son Jingle Bells ; Meet The Resi- Holidays, The Box Tops, Count Five, Entre 1978 et 1991, plusieurs single la dramaturgie sonore de chacun des et des chansons d’ (The d’une de leur production en Arkansas dents commence avec une citation Syndicate of Sound, , ou EP réinterprètent de manière iné- morceaux pour en faire émerger un King & Eye). pour répertorier des morceaux enten- vocale et quasi-méconnaissable de Sean Bonniwell, The Tornados, The dite des chansons de James Brown sens nouveau, critique des valeurs dus au cours de ce voyage. la chanson à succès composée par Surfaris, Fred and his Playboy Band, (It’s A Man’s, Man’s, Man’s World), colonialistes et normalisatrices évo- For Elsie, un EP paru en 1990, consti- Lee Hazelwood pour Nancy Sinatra ? & the Mysterians, Lesley Gore, des Rolling Stones(I can’t get no) quées dans les versions d’origine. tue une longue suite de variations de These Boots are Made for Walking et The Doors, Robin Moore et Staff Satisfaction) et Ray Charles (Hit the Für Elise de . poursuit le processus de déconstruc- Sgt. Barry Sadler, Ohio Express, Bill Road Jack). La partie vocale est Une série discographique destinée tion de la chanson populaire avec un Haley and His Comets, The Seeds, généralement transformée sous la à honorer vingt compositeurs amé- En 1995 Residents créent une chan- genre de karaoke et scratch sur pla- The Young Rascals, Them, Iron But- forme de scansion et accentuent l’im- ricains est inaugurée en 1984 par son dont les paroles portent sur le tine du succès Nobody but me. terfly, Cream, The Beatles, The Rol- pact dramatique ou ridicule de cer- la parution des albums Georges & thème de la vanité en utilisant la ling Stones) découpés, doublés et taines paroles des textes originaux. James puis, en 1986 du LP Stars and mélodie et la structure de la chanson C’est le deuxième album, The Third aux instrumentations modifiées. Les Hank Forever qui proposent des réé- caritative We are the World. Reich ‘n’ Roll, sorti en 1976 et peut- paroles sont désarticulées et rendues À partir de 1983, les Residents re- coutes partiellement déconstruites être l’un des plus connus des Resi- inaudibles, se rapprochant de la tra- prennent et transforment aussi régu- et reconstruites d’œuvres de James Le projet High Horses (paru en 2001) dents, qui affirme la posture post- dition de la poésie sonore. Les chan- lièrement leurs propres morceaux Brown, John Philip Sousa, Hank est constitué de morceaux tradi- moderniste du collectif quant à la sons originales ont ensuite été reti- comme ils le feraient d’autres réper- Williams et Georges Gershwin. La tionnels des machines à musique

16 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 17 En 2011, The Residents réalisent l’album Coochie Brake. Coochie Brake est une région située au sud- hybridation ouest de la région de Winn Parish en Louisianne, à environ cinq kilomètres de la région d’Atlanta, territoire d’environ 800 acres constitutant un biotope distinct. La région se caractérise par des escarpements singu- liers d’une hauteur de 20 mètres, des cavernes et des tunnels et des structures mystérieuses manifestement crées par l’Homme, possiblement des colons espagnols au premiers temps de leur arrivée. L’album est enregis- tré, pour la toute première fois dans l’histoire du collec- tif, avec un nouveau chanteur et percussionniste hispa- nophone répondant au pseudonyme de « Carlos ». Le site de The Residents indique : « Randy, usual singer for The Residents, was busy with his One-Man show, Sam’s Enchanted Evening, and did not participate in the recordings. Carlos, recently exiled, rejoined the group adding drums and vocals. » L’album est aussi enregis- tré avec la participation du guitariste Nolan Cook et du musicien M. Villalobos.

Le théâtre musical Sam’s Enchanted Evening est pré- senté en 2011 et 2012 . Il met en scène un seul person- nage, un vieil américain né en Louisiane qui relate et chante les mansuétudes d’une vie ponctuée de regrets et de déceptions à travers ruptures amoureuses, impul- sions patriotiques, participation à la guerre du Viêt Nam et fétichisme des objet de consommation. Œuvre dra- matique sur le thème des promesses non tenues d’une société américaine trop idéaliste, les Residents s’y font rencontrer des chansons du répertoire de la pop améri- caine des années 1940, 1950 et 1960, des monologues Pablo Mendy © et des nouvelles compositions. L’instrumentation est uniquement acoustique, souvent constituée d’un simple À partir de 2010, si on en croit le site officiel des Residents, certains membres du piano ou d’un quatuor à cordes. groupe réalisent des albums en studio pendant que d’autres membres poursuivent des tournées. On assiste d’ailleurs depuis cette période à une multiplication des pro-

ductions audiographiques et scénographiques de la part du collectif. Mendy © Pablo

18 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 19 • Eat Exuding Oinks – 2002 • Best Left Unspoken...Vol. 1 – 2006 discographie • Best Left Unspoken...Vol. 2 – 2006 • Best Left Unspoken...Vol. 3 – 2007 • Ten Little Piggies – 2009 1 2 3 4 5 6 7 8 Albums Live • The 13th Anniversary Show Live in the U.S.A. – 1986 • 13th Anniversary Show - Live In Japan – 1986 • The Thirteenth Anniversary Show – 1987 • The Mole Show Live in Holland – 1987 • Cube E: Live in Holland – 1990 • Live at the Fillmore – 1998 • Wormwood Live – 1999 • Kettles of Fish on the Outskirts of Town – 2002 Albums Bible – 1998 • Satisfaction – 1976 • High Horses – 2001 (7) • The Way We Were (live CD/DVD) – 2005 • The Third Reich ‘n Roll – 1976 • Roadworms: The Berlin Sessions – • The Beatles Play the Residents and • The Sandman Waits – 2007 • Cube E Box Set – 2006 • Fingerprince – 1976 (6) 2000 the Residents Play the Beatles – 1977 • Duck Stab/Buster & Glen – 1978 (1) • – 2001 • Santa Dog ‘78 – 1978 Compilations Projets Multimédias • Not Available – 1978 (4) • Demons Dance Alone – 2002 • Babyfingers – 1979 • The Residents Radio Special – 1979 • Vileness Fats (projets de films inachevés) – 1972–1976 • Eskimo – 1979 • WB: RMX – 2003 • Diskomo – 1980 • Please Do Not Steal It! – 1979 • The Mole Show/Whatever Happened to Vileness Fats? • Commercial Album – 1980 • 12 Days of Brumalia – 2004 • The Commercial Single – 1980 • Nibbles – 1979 (VHS) –1984 • Mark of the Mole – 1981 (2) • I Murdered Mommy – 2004 • Safety is a Cootie Wootie – 1984 • Residue of the Residents – 1984 • Freak Show (CD-ROM) – 1991 • The Tunes of Two Cities – 1982 • – 2005 • It’s a Man’s Man’s Man’s World – • Ralph Before ‘84: Volume 1, the Residents – 1984 • Twenty Twisted Questions (Laserdisc) – 1992 • Intermission: Extraneous Music from • River of Crime (Episodes 1-5) – 2006 1984 • Assorted Secrets – 1984 • Gingerbread Man (CD-ROM) – 1994 the Residents’ Mole Show – 1983 (8) • Tweedles – 2006 • Kaw-Liga – 1986 • Memorial Hits – 1985 • Bad Day on the Midway (CD-ROM) – 1995 • Title in Limbo with Renaldo and the • Night of the Hunters – 2007 • Earth vs. the Flying Saucers – 1986 • The Pal TV LP – 1985 • Icky Flix (DVD) – 2001 Loaf – 1983 (5) • The Voice of Midnight – 2007 • It’s a Man’s Man’s Man’s World (Aus- • Heaven? – 1986 • Eskimo (DVD) – 2002 • George & James – 1984 • Smell My Picture – 2008 tralia) – 1986 • Hell! – 1986 • Disfigured Night DVD (DVD) – 2002 • Whatever Happened to Vileness • The Bunny Boy – 2008 • – 1987 • God in Three Persons Soundtrack – 1988 • Live! On The Outskirts (DVD) – 2002 Fats? – 1984 • Postcards From Patmos – 2008 • For Elsie – 1987 • Stranger Than Supper – 1990 • Demons Dance Alone (DVD) – 2003 • The Big Bubble: Part Four of the Mole • Hades – 2009 • Snakey Wake – 1987 • Liver Music – 1990 • The Commercial DVD (DVD) – 2004 Trilogy – 1985 • The Ughs – 2009 • Buckaroo Blues – 1988 • Daydream B-Liver – 1991 • Wormwood: Curious Stories from the Bible (DVD) – 2005 • Census Taker – 1985 • Arkansas – 2009 ◦ Ozan – 2010 • Santa Dog 88 – 1988 • Poor Kaw-Liga’s Pain – 1994 • The Way We Were (CD/DVD) – 2005 • Stars & Hank Forever: The American • Strange Culture/Haeckel’s Tale – • Double Shot – 1988 • ’s Lick – 1995 • Cube E Box (CD/DVD) – 2006 Series – 1986 2010 • Holy Kiss of Flesh – 1988 • Our Tired, Our Poor, Our Huddled Masses – 1997 • The River of Crime (podcast) – June 2006 • God in Three Persons – 1988 • Dollar General – 2010 • From the Plains to Mexico – 1989 • Residue Deux – 1998 • Timmy (internet) – August 2006 • The King & Eye – 1989 • Dolor Generar - 2011 • Don’t Be Cruel – 1989 • 25 Years of Eyeball Excellence – 1998 • The Bunny Boy (internet) – August 2008 • Freak Show – 1991 • Chuck’s Ghost Music – 2011 • Blowoff – 1992 • Land of Mystery – 1999 • Icky Flix Live (DVD) – 2009 • Our Finest Flowers – 1992 (3) • Lonely Teenager - 2011 • Santa Dog ‘92 – 1992 • Refused – 1999 • The Mole Show (Kabuki) (CD/DVD) – 2009 • Gingerbread Man – 1994 • Coochie Brake - 2011 • Prelude to «The Teds» – 1993 • Dot Com – 2000 • Is Anybody Out There? (DVD) – 2009 • Hunters – 1995 • Pollex Christi – 1997 • Diskomo 2000 – 2000 • Have a Bad Day – 1996 Singles et EPs • I Hate Heaven – 1998 • Roosevelt 2.0 – 2000 • Wormwood: Curious Stories from the • Santa Dog – 1972 • In Between Screams – 1999 • Petting Zoo – 2002

20 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 21 anonymat

Pablo Mendy ©

Les membres de ce groupe ayant toujours tenu à demeurer anonymes. Très peu de choses sont connues au sujet de ses membres.

Sauf les noms de quatre membres de la Cryptic Corporation, compagnie de production du collectif ; Homer Flynn, , John Kennedy et Jay Clem (ces deux derniers ont quitté la corporation au début des années 1980). Flynn et Fox sont souvent soupçonnés par les critiques musicaux et les fans de faire partie du noyau dur du collectif (la voix de Flynn serait identifiable sur la plupart des albums des Residents et la plupart des titres des Residents sont enregistrés à la société américaine des droits d’auteurs sous les noms de Fox et Flynn). Jusqu’en 2012, les Residents ont refusé de donner des interviews, sauf par la voix de Fox et Flynn comme représentants de la Cryptic Corporation. Le mystère qui entoure l’histoire de ce groupe est le plus souvent ponctué d’anecdotes et de théories invérifiables diffusées par la Cryptic Corporation ou les rumeurs des fans. Leur costume emblématique a pendant longtemps consisté en smokings, hauts-de-forme et masques représentant des globes oculaires, rendant impos- sible d’identifier les membres des Residents lors des prestations scéniques ou sur les images photographiques.

22 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012