THE RESIDENTS TÊTE À TÊTE e 40 ANNIVERSAIRE Supplément gratuit offert par DÉCEMBRE 2012 edito L’oeil était dans la pièce et regardait ma main griffonant en hâte les bribes de conversation que je parvenais à coucher sur le papier. En quarante ans de carrière, des albums aux concerts en passant par les fictions interactives, ils en ont des choses à racon- ter ! Après avoir longuement débattu de leur avant-gardisme, les membres du collectif se remémorèrent les événements qui avaient marqué leur aventure musicale. Leur voix, calme et posée, était accompagnée d’un fond sonore de poésie technologique. Il m’invi- tèrent dans leur monde pop-romantique et je plongeai sans peine dans leur univers burlesque et psychédélique. Plus j’en apprenais sur les Residents, plus j’étais éblouie par leur incroyable polyva- lence. Cependant, une fausse note rayait le disque : tous leur propos étaient comme noyé dans un brouillard dense. L’anonymat faisant Pablo Mendy © Pablo partie intégrante de l’histoire et des valeurs de ce collectif, il m’était difficile de démêler le vrai du faux, la réalité de la rumeur. Après tout, à quoi m’attendais-je de la part d’hommes masqués ? A l’issu de cette entrevue, l’ultime question me brûlait encore au plus profond de mon brillant à lèvres : « Qui êtes-vous ?» ; mais, me souvenant qu’il est paradoxal de demander à un homme masqué qui il est, je leur serrai la main et m’éclipsai respectueusement. Justine Mermet supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 3 Pablo Mendy © Pablo P16 RÉINTERPRÉTATION PAR LA DÉCONSTRUCTION P4 SOMMAIRE Ça faisait longtemps. P6 BIOGRAPHIE Une partie du mystère éclaircie. P8 ALBUMS Une mise en appétit. P10 PERFORMANCES Et ça continue... P12 POLYVALENCE À quoi n’ont-ils donc pas encore touché ? P14 INSPIRATIONS ET INFLUENCES Avant-gardistes jusqu’au bout des griffes ! P16 RÉINTERPRÉTATION PAR LA DÉCONSTRUCTION Des pique-assiettes bien masqués. P18 HYBRIDATION Et oui, ça ne concerne pas que les voitures. P20 DISCOGRAPHIE Rien que ça ! P22 ANONYMAT Le mot de la fin... P3 P4 SOMMAIRE P14 INSPIRATIONS ET INFLUENCES Edito P10 PERFORMANCES P18 HYBRIDATION P12 POLYVALENCE P20 DISCOGRAPHIE 4 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 En 2011, les membres du collectif annoncent que The Residents présentera dorénavant des projets biographie solos de certains de leurs membres. Ceux-ci se cachent néanmoins toujours sous des pseudo- The Residents est un collectif d’artistes américain formé nymes (Charles Bobuck, Randy, etc...). Depuis Mendy © Pablo en 1972 à San Francisco, Californie. Il est surtout connu lors le site Web du collectif diffuse régulièrement des tranches d’histoires autobiographiques de pour sa production discographique, ses spectacles de chacun d’entre eux. Dans un projet Web réalisé en Pablo Mendy © théâtre musical et ses nombreuses vidéos d’art. 2012, Charles Bobuck relate son parcours artis- tique au sein du groupe, dévoile certains détails de sa vie intime, notamment ses expériences liées Durant les quarantes années « Snakefinger ». Un autre per- gnon auquel, selon certaines à l’usage de drogues psychédéliques durant les de sa carrière, The Residents sonnage nommé N. Senada, un rumeurs, les Residents auraient années 1970, ses relations interpersonnelles avec a fait paraître plus de quatre- supposé compositeur bavarois participé. Deux ans plus tard, les autres membres du collectif et leurs familles, vingt albums et de nombreux et philosophe de la musique, se- ils envoient une bande à Hal sa passion pour les musiques de gamelan née de singles. Le groupe a également rait venu les rejoindre et aurait Halverstadt, de la Warner, mais son enfance aux Philippines, certaines méthodes produit un court-métrage, cinq exercé une influence considé- celui-ci, guère impressionné, de composition et quelques-unes de ses relations importantes pièces de théâtre rable sur le groupe. les rejette, tout en reconnais- ce dernier amoureuses. musical, trois fictions interac- pourrait être soit un person- sant leur originalité. Aucun nom tives sur CD-ROM, dix DVD (4 nage fictif (d’ailleurs mentionné n’ayant été communiqué avec DVDs de concerts et 6 DVDs de dans un des textes sur la cas- l’enregistrement, la note indi- films et d’art vidéo) ainsi que des sette Babyfingers produite par quant son rejet fut simplement bandes sonores pour le cinéma The Residents au début des an- adressée aux « Residents » de et la télévision. nées 1970), soit le compositeur l’immeuble mentionné comme « Les Residents américain d’avant-garde Harry adresse de retour, un nom Les Residents seraient origi- Partch ou Captain Beefheart qu’adopte le groupe. L’année seraient originaires naires de Shreveport, en Loui- qui, selon les rumeurs, auraient suivante, ils partent pour San siane, où ils se seraient rencon- pu travailler avec le groupe à un Francisco et fondent la maison de Shreveport, trés dans les années 1960. En certain moment de leur dévelop- de disque Ralph Records qui 1966, ils se seraient rendus en pement. fera paraître, outre leurs propres en Louisiane,... » Californie, se livrant à diverses productions, les premiers al- expériences plus ou moins liées Les premières bandes iné- bums de différents artistes in- à « l’art ». Ils auraient alors ac- dites des Residents dateraient fluents des années 1980 et 1990 quis une certaine renommée, de 1969. Paraît vers la même comme Yello, Tuxedomoon, Re- qui aurait incité le guitariste Phil époque le premier album du naldo and the Loaf, Snakefinger Lithman, surnommé par la suite groupe psychédélique Croma- et Fred Frith. 6 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 7 albums ALBUMS CONCEPTS, OPÉRAS ROCK ET THÉÂTRES MUSICAUX ALBUMS DE CHANSONS En 1974 les Residents enregistrent leur premier album Pablo Mendy © Pablo narratif, l’opérette Not Available, qui selon la théorie de La plupart des albums des Residents sont construits autours de l’obscurité de N. Senada, est ensuite placé en lieu sûr concepts et de scénarios de fictions. Seuls quelques albums des pour n’être rendu public que lorsqu’il aura été oublié. Residents comportent des successions de chansons organisées Toutefois, des obligations contractuelles forcent sa sor- tie en 1978. de manière relativement autonomes les unes par rapport aux La discographie des Residents comporte autres. plus d’une trentaine d’albums enregistrés Les Residents sortent ensuite en 1979 l’album Eskimo en concert. (1979) , puis The Commercial Album(1980) auxquels Le single Santa Dog, comprenant quatre morceaux, est inspiré par À partir de la tournée du 13th Anniversary collaborent différents musiciens, notamment Chris une photographie retrouvée accidentellement dans leur premier Show en 1983, The Residents font systé- Cutler, Lene Lovich et Fred Frith. Chacun, à sa façon, studio et représentant un chien déguisé en Père Noël. Il est consi- matiquement paraître plusieurs albums des poursuit la recherche de formes non-conventionnelles déré par la Cryptic Corp. et les Residents eux-mêmes comme le enregistrements de chacun de leurs spec- de musique ; Eskimo illustre le paysage sonore d’une tacles, notamment différentes versions de début de leur discographie « officielle » et sort en décembre 1972. histoire se déroulant dans l’arctique. Il se compose es- Santa Dog est suivi en 1974 par leur premier album, Meet the The Mole Show, Freak Show, Cube-E, Road- worm et Disfigured Night. Les quelques en- sentiellement de paysages sonores ponctuées de per- Residents, dont la pochette est un pastiche du second album cussions faites de peaux et de bois, d’électroniques et américain des Beatles, Meet the Beatles!. La plupart des radios registrements des concerts qui précèdent 1983 sont parus sous format digital durant de voix. de la côte ouest refusent de le promouvoir, et seul Bill Reinhardt, les années 2000. directeur des programmes d’une station de Portland, diffuse le The Commercial Album paru en 1980 présente un pal- single et participe à la promotion de l’album. Les concerts du Mole Show, Cube-E, De- marès imaginaire de quarante chansons qui durent pré- Les Residents sortent ensuite deux albums mons Dance Alone et Talking Light sont cisément une minute chacune. de chansons : Fingerprince (1976) également parus sur différents supports vidéos (VHS, vidéodisque et DVD). et Duck Stab/Buster & Glen Mark of the Mole, premier album d’une trilogie d’albums- (1978), devenu à l’époque Une série de quinze concerts de la tournée concept, parait en 1981. La série se poursuit avec un un album culte de la scène Talking Light de 2011 sont parus individuel- album où la musique mélange le kitsh, primitif et la underground. lement en album téléchargeables sur le site poésie d’un jazz surréaliste : The Tunes of Two Cities. Viennent ensuite les albums du groupe. Ces enregistrements furent réa- Les Intermissions du spectacle Mole Show paraissent Title in Limbo (une collabora- lisés dans les villes suivantes : Montréal, l’année suivante, puis de la quatrième partie de la tri- Washington, Milwaukee, Toronto, Chicago, tion avec le duo écossais logie, Big Bubble, deux ans plus tard. The Mole Trilogy Boston, Austin, Dallas, Memphis, Philadel- s’accompagne d’une tournée qui permet les premières Renaldo & the Loaf) paru phia, Atlanta, Tucson, Santa Cruz, Portland en 1998, puis un grand nombre de (Oregon, USA) et Nijmegen. apparitions sur scène du costume emblématique des compilations de morceaux inédits Residents. durant les années 1980, 1990 et 2000. Pablo Mendy © 8 TSUGi - supplément gratuit décembre 2012 supplément gratuit décembre 2012 - TSUGi 9 performances The Mole Show - (1982-1983) d’autres personnes et les acces- la souffrance qu’il ressent lorsqu’il The Show Mole a été conçu pour soires assortis présentant en deux touche les gens - il commence à raconter une fable sur une culture heures leur production depuis 13 la ressentir directement. Lorsque qui est contrainte à coexister avec ans, nouvellement remaniée. le singe meurt, Billy se renferme une culture différente, et, naturelle- sur lui même.
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