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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017

WALLONIE ESPACE INFOS

n°90 janvier-février 2017 Coordonnées de l’association des acteurs du spatial wallon

Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin of Wallonia Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected]

Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).

SOMMAIRE : Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Page Actualité : Touristes d’un périple lunaire - Agence spatiale belge (ISAB) 2 1. Politique spatiale/EU + ESA : quid de l’Europe de l’espace ? - L’ESA Skywin, WSL 3 boostée par Galileo et Copernicus - Objectifs pour la France spatiale - Moyens en hausse pour le CNES – Texas, Etat spatial - Agence spatiale grecque ! – Mode des constellations 2. Accès à l'espace/ : Arianespace en pleine forme – Sonaca 16 Demande urgente d’Airbus Safran Launchers – SpaceX aux prises avec ses lancements – Systèmes chinois de transport spatial – Le business mondial pour l’accès à l’orbite GEO – Lanceurs spatiaux indiens – Echec d’un nano-lanceur nippon – H3 au Japon pour 2020 3. Télédétection/GMES : Idées pour prochains Sentinel - Projet Skywin Spacebel, I-mage, Skywin 26 EO Regions ! – Systèmes spatiaux d’observation en Europe 4. Télécommunications/télévision : Premier SmallGEO en orbite – Redu Space Services, Centre 30 Yahsat et Thuraya à l’heure globale – Systèmes spatiaux de ESA de Redu

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 télécommunications en Europe 5. Navigation/Galileo : Quel avenir pour Galileo ? – Le NavIC indien 35 6. Sécurité/Défense : Initiative européenne Govsatcom – Lockheed & 36 Airbus pour un militaire sud-coréen – Mini-navette « mystère » 7. Science/ : Exoplanètes habitables pour TRAPPIST et ULg 37 ULg – Science spatiale en Chine – Constellation internationale BRITE 8. Exploration/Aurora : AIM Light pour mission ESA-NASA – Des privés sur 39 la Lune ? 9. Vols habités/International Space Station : Premières tragédies de 40 l’astronautique – Contretemps pour les vaisseaux spatiaux privés ? – Vol habité pour le premier vaisseau Orion ? 10. Débris spatiaux/SSA : Quel rôle pour l’Europe ? 42 11. Tourisme spatial : Premiers vols habités en 2017 ? 42 12. Petits /Technologie/Incubation : Cubesat technologique Sonaca 43 néerlandais – Déploiements des nanosatellites QB50 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Bilan 2016 Euro Space Center 44 pour Euro Space Center 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Du nouveau à Lessive ? - Rhea, Skywin, Thales Alenia 45 Missions spatiales (lancements récents) Space Belgium , SABCA, Safran Aero Boosters, Cegelec, Spacebel, Sonaca 15. Calendrier 2017 d’événements spatiaux pour la Belgique ULg, CSL, Skywin 47 Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe Sonaca 49 dans l’espace (2017-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne – Lancement et contrats à venir pour les satellites civils de télécommunications et de télévision Lecture : Spaceplane Hermès chez Springer-Praxis Sonaca 60

Dernière minute : annonce par SpaceX d’un vol touristique lunaire pour les 50 ans de l’historique mission Apollo 8

Ce 27 février, Elon Musk qui n’en est pas à une sensation près a révélé un contrat avec un duo de « touristes » pour un vol privé de contour de la Lune. Lancé par le lanceur lourd Falcon Heavy, un vaisseau Crew Dragon ou Dragon 2, qui doit encore testé en mode habité, passera derrière notre satellite naturel pour revenir vers la Terre. Ce vol devrait avoir lieu fin 2018 pour les 50 ans de la mission Apollo 8 en orbite lunaire. La spéculation d’aller bon train concernant l’identité de ces deux personnalités fortunées qui ont réservé leur ticket. En tout cas, le constat s’impose : l’entreprenant SpaceX est en train de faire de l’ombre à la bureaucratique NASA.

Priorités Wallonie Espace concernant l’ISAB /Interfederal Space Agency of Belgium (*)

Avant tout, il est important de rappeler que nos attentes et nos priorités sont clairement :

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1. Des moyens accrus pour le spatial, i.e. au minimum un maintien, voire une augmentation du budget annuel de ~206 M€ pour les programmes ESA et autres collaborations internationales. Car nous sommes persuadés de l'intérêt de cet investissement, tant au niveau quantitatif (retour sur investissement de l'ordre de 5 € par € investi) qu'au niveau qualitatif (secteur de haute technologie et emplois à haute valeur ajoutée entièrement tourné vers l’exportation). 2. Le maintien de la cohérence dans les axes d’investissement. Le maintien de ses lignes directrices, qui n’ont jamais été fondamentalement remises en cause par les gouvernements fédéraux consécutifs, est un gage de stabilité essentiel pour permettre aux acteurs wallons d’investir et de se développer dans le secteur spatial. Cette politique a toujours aussi été marquée par une concertation poussée avec les acteurs académiques et industriels concernés, permettant ainsi une vision commune et partagée de tous les acteurs. 3. Le spatial doit rester une compétence fédérale forte, dès lors que les interlocuteurs sont des associations internationales (ESA, UE) ou nationales (CNES, ASI, DLR, …). Et sur ce point nous insistons sur le fait qu'il ne faut surtout pas que cela devienne une gestion confédérale qui ne ferait que complexifier la gestion du spatial belge et déforcer la position des industriels wallons. Par contre, il nous semble intéressant effectivement d’associer les Régions afin de coordonner les actions prises au niveau Régional (typiquement dans le cadre Marshal). 4. Et pouvoir nous appuyer sur une structure compétente et efficace pour gérer le spatial belge, de manière à ce que nos intérêts soient bien défendus afin que la Belgique puisse continuer à jouer un rôle important dans les futurs programmes Européens. Et qu’elle soit le plus rapidement possible opérationnelle. (*) L’IASB verra le jour à la fin de 2017. Le récent changement à la tête du Secrétariat d’Etat pour la Politique scientifique - Elke Sleurs étant remplacée par Zuhal Demir – aura-t-il un impact sur le processus législatif de création de l’IASB ?

1. Politique spatiale EU + ESA

1.1. L’Europe de l’espace aux prises avec une stratégie efficace

Le Palais d’Egmont de Bruxelles, qui vit la naissance de l’ESA le 31 juillet 1973, accueillait les 24 et 25 janvier les acteurs institutionnels et industriels de l’Europe spatiale. A l’occasion de la 9ème Conférence sur la Politique spatiale européenne. Le thème « The road ahead » (La route à suivre) se référait à la communication du 26 octobre officialisée par la Commission sur la stratégie spatiale pour l’Europe. Il fut beaucoup question sur son évolution pour être davantage au service des politiques de l’Union. Les instances communautaires d’afficher un certain satisfecit concernant la mise en service de la constellation Galileo et du système Copernicus avec les premiers satellites Sentinel sur orbite.

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Deux Commissaires féminines ont rehaussé cette conférence annuelle organisée par Business Bridge Europe en ouvrant les sessions de « débats » : elles ont réaffirmé la nécessité pour l’Europe d’être une puissance spatiale, sans préciser les moyens à mettre en œuvre…

Federica Mogherini, Haute Représentante pour les affaires étrangères et pour la politique de sécurité, a fait état d’une stratégie globale, mettant en évidence le rôle de l’Europe comme puissance spatiale à l’échelle d’un continent. « L’espace est un bien global. Il n’appartient à aucune nation, parce qu’il appartient à toute l’humanité. Si bien que nous devons tous avoir la responsabilité de ce qui se passe au-dessus de nos têtes, c’est-à-dire garder l’espace sûr, propre et accessible pour tous. » Insistant sur l’intérêt stratégique pour la politique étrangère, elle a précisé : « Nos besoins en sécurité sont en train d’évoluer rapidement, notamment, pour la sécurité maritime. Et aujourd’hui nous nous rendons compte que notre infrastructure dans l’espace peut servir bien des objectifs différents qui sont des clefs pour notre sécurité : depuis la surveillance du climat jusqu’à de meilleures stratégies de planification et de développement. » Et de justifier pour l’économie, la recherche et l’industrie : - que l’Europe améliore son système de navigation jusqu’à la 3ème génération (sic) ; - que l’Europe investisse dans ses propres systèmes de navigation et d’observation de la Terre ; - que l’Europe développe ses propres lanceurs, vu que l’Union devient déjà le plus important client institutionnel en Europe.

« Nous avons un intérêt politique clair d’investir dans l’espace. L’autonomie stratégique dans ce domaine ne sera bénéfique pas seulement pour nos citoyens mais nos Etats membres, mais aussi pour nos partenaires, parce que le développement du spectre complet de capacités en matière de sécurité fera de nous un partenaire plus solide […] pour nos amis dans le monde qui réclament de plus en plus de l’Union Européenne qu’elle soit un garant de la sécurité […], y compris pour nos amis américains. »

Elzbieta Bienkowska, Commissaire pour le marché intérieur, l’industrie, l’entrepreneuriat et les PME, se montrait plus concrète en renouvelant sa détermination de faire du spatial une priorité. Parlant de 2016, elle a noté que ce fut une année clef pour l’Europe dans l’espace. « Les principaux objectifs opérationnels ont été réalisés. Galileo et Copernicus sont en cours de développement dans les temps et dans les budgets. » Elle laissait entendre que l’acquisition de satellites supplémentaires pour Galileo allait être conclue sous peu. Concernant les problèmes rencontrés avec un nombre limité d’horloges à bord de satellites, elle faisait remarquer que les services initiaux étaient fournis de façon opérationnelle, vu la redondance quadruple des horloges à bord de chaque satellite Galileo. « J’ai décidé de mettre en place un groupe de pilotage présidé par la Commission, comprenant l’industrie, et l’ESA pour analyser la situation et fixer une stratégie précise avec des recommandations pour éviter la répétition d’une telle situation à l’avenir ».

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« La principale réalisation de 2016 fut l’adoption de la stratégie spatiale pour l’Europe. Nous avons fixé la vision et l’ambition : rester une puissance spatiale et affronter les défis qui sont devant nous. » - L’objectif premier est de maximiser les avantages du spatial pour la société et l’économie européenne, en créant un marché européen pour ses applications et services. « A cette fin, nous devons passer de la construction de l’infrastructure à la création d’un environnement propice à l’économie des données spatiales » Elle annonçait un appel récent à projets pour de nouvelles plates-formes de données. - L’autre objectif est de favoriser un secteur spatial européen qui soit compétitif et innovant avec une nouvelle approche de l’espace pour l’Europe. « Le financement public restera central, mais nous devons encourager une plus grande participation et un partage des risques avec le secteur privé. » Dans le cadre du programme Horizon 2020, 350 millions € vont être investis dans des projets de R&D durant les deux prochaines années. - Le troisième objectif concerne l’espace comme atout stratégique au cœur de l’autonomie pour la stratégie européenne en matière de sécurité et de défense. E. Bienkowska a fait référence à la décision d’établir un Fond de Défense pour l’Europe afin de renforcer la coopération intra-européenne. Elle se fixe comme buts : « renforcer la dimension sécuritaire pour Galileo et Copernicus, développer le système SST (Space Surveillance & Tracking) dans le système SSA (Space Situational Awareness) pour le suivi des débris spatiaux et pour la protection d’infrastructures critiques, lancer en 2017 l’initiative GovSatCom pour garantir des communications sécurisées par satellites. »

La Commissaire mettait l’accent sur la nécessité pour l’Europe d’avoir un accès autonome à l’espace. « La priorité est d’avoir aussi vite que possible les lanceurs de la prochaine génération et C. Nous sommes prêts à les soutenir en rassemblant la demande de lancements et en agissant comme un client pertinent. Dans le même temps, il est important d’anticiper les changements technologiques à venir afin de garder l’avance sur la voie de l’innovation. »

Un « pentagone » d’acteurs clefs à mieux coordonner

La journée et demie de la 9ème conférence sur la Politique Spatiale Européenne donna lieu à des déclarations d’intentions et à des expressions de recommandations. Abondant dans le sens des deux Commissaires européennes, elles étaient toutes prometteuses d’une Union qui tient la route pour sa stratégie dans l’espace. Manifestement, la route est semée d’embûches, mais il en fut peu question. C’est que l’Europe spatiale doit s’agencer dans un puzzle complexe autour de cinq types d’acteurs clefs, dont il faut concilier les exigences d’efficacité:

- L’ESA est, sans conteste, la référence européenne en matière de recherche et technologie spatiales. Avec un budget qui atteindra les 5,75 milliards € en 2017, elle mise sur le mot d’ordre « United Space in Europe », cher à son directeur général Jan Woerner. Il s’agit de faire coopérer dans un réseau le tissu européen des agences et industries du spatial en Europe. Pour l’Union, l’ESA a un rôle primordial dans la

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 fourniture et les opérations des satellites des systèmes Galileo et Copernicus (Sentinel).

- La Commission, qui doit rendre des comptes au Conseil et au Parlement de l’Union, investit dans ses programmes phares qui sont Galileo pour la navigation et Copernicus pour la télédétection. Ce qui en fait désormais le client institutionnel le plus important des lanceurs commercialisés par Arianespace. Dans la mise en œuvre de ses systèmes spatiaux, il lui faut davantage stimuler leurs services dans le cadre des besoins de l’Union. Grâce à un soutien d’initiatives publiques et des compétences privées qui intègrent l’outil des satellites dans les politiques au niveau européen et à l’échelle régionale. Pour développer son spatial, la Commission dépend de la volonté politique des Etats et fait preuve d’un manque de communication. L’Union a du mal à vendre son image de marque jusque dans l’espace.

- Les Etats membres (avec leurs entités nationales) de l’ESA entendent valoriser les compétences de leurs chercheurs et entrepreneurs, avec emplois à la clef, afin de renforcer leur rôle dans les missions d’envergure européenne (initiées par l’ESA et par la Commission). Les agences les plus actives sont le DLR en Allemagne, le CNES en France, l’ASI en Italie, UKSpace au Royaume-Uni qui contribuent de façon significative au fonctionnement de l’ESA. Elles suivent avec beaucoup d’intérêt ce qui se décide à Bruxelles pour la R & D.

- Les opérateurs européens de satellites, tant institutionnels (Eumetsat pour la météorologie, GSA/European GNSS Agency pour la navigation) que privés (SES et , , Hispasat pour les plus importants), comptent beaucoup sur les compétences technologiques de l’ESA, avec les acteurs industriels, pour disposer d’outils compétitifs pour la surveillance du changement climatique, ainsi qu’en matière de connectivité haut débit et mobile (5G). L’ESA privilégie des initiatives de partenariat public-privé pour les systèmes de télécommunications. La Commission doit faire en sorte que leurs services répondent aux besoins gouvernementaux - notamment avec Govsatcom pour les télécommunications, avec le SatCen ( Satellite Centre) pour les observations - et disposent d’un spectre de fréquences qui garantit leur efficacité.

- Les industriels du spatial qui font entendre leur point de vue via l’association Eurospace souhaitent qu’on fasse davantage jouer la préférence européenne. On a Airbus Safran Launchers/Arianespace pour les lanceurs, Airbus Defence & Space (France, Allemagne, Royaume-Uni), Thales Alenia Space (France, Italie), OHB (Allemagne), SSTL (Royaume-Uni) pour les satellites.

La grande inconnue du budget de l’Union

Dans sa communication du 26 octobre dernier sur la stratégie spatiale pour l’Europe, la Commission ne cite qu’un chiffre : plus de 12 milliards € seront investis par l’Union dans les activités spatiales entre 2014 et 2020. Il s’agit de tirer au mieux parti de l’effort consenti afin de valoriser le potentiel européen de recherche et technologie, en

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 encourageant le recours aux données et services spatiaux qui apportent des solutions efficaces. Tel est l’objectif de la stratégie qui est présentée aux instances européennes que sont le Parlement, le Conseil, le Comité Economique et Social Européen, le Comité des Régions. Au début de l’année, l’Union, avec les systèmes Galileo et Copernicus, disposait d’une vingtaine de satellites opérationnels : 16 (sur la bonne orbite) pour la navigation, 4 pour l’observation à des fins environnementales et sécuritaires.

Les systèmes d’envergure globale que sont Galileo et Copernicus avec des satellites développés par l’ESA avec l’industrie européenne des satellites sont présentés comme des outils au service des citoyens de l’Union, avec de nouvelles applications pour des produits et emplois à valeur ajoutée. Une douzaine de satellites de navigation Galileo, qui ont été testés sur orbite par le Centre ESA de Redu-Libin (province du Luxembourg), proposent des services préopérationnels depuis le 15 décembre. Avec la démonstration concrète de performances qui sont supérieures à celles du GPS américain. De quoi permettre à des start-up de donner libre cours à leur créativité pour répondre à de nouveaux besoins grâce à la puce Galileo dans les récepteurs de navigation.

Pour Copernicus qui sert à la surveillance opérationnelle du globe pour l’environnement et la sécurité, quatre satellites opérationnels d’observation sont sur orbite : deux Sentinel-1 dotés d’un radar, un Sentinel-2 pour l’étude multi-spectrale des terres, un Sentinel-3 pour le suivi des caractéristiques des mers et de l’occupation des sols. Leurs données sont mises gratuitement à disposition des utilisateurs qui peuvent justifier une exploitation. Ce qui doit inciter les chercheurs et entrepreneurs à mettre au point des logiciels de traitement pour des applications ciblées. A condition d’avoir l’intérêt de clients publics (administrations) et privés (compagnies de transports, entreprises d’agriculture, fournisseurs d’énergie,…). Or, il devient urgent d’amorcer les moyens au sol pour une exploitation optimale des services Galileo et Copernicus.

Une autre urgence concerne la ressource budgétaire via le CFP (Contrat Financier Pluriannuel), de 2014 à 2020. Celui-ci va être l’objet d’un réexamen en 2017, à la lumière des nouveaux besoins et de l’impact du Brexit. La sortie du Royaume-Uni hors de l’Union va se traduire par une réduction des ressources, qu’on estime de l’ordre de 15 %. Il faut penser au prochain budget de l’Union qui doit être approuvé en 2020. Quelle place y sera donnée au spatial ? On pense à des satellites Galileo de nouvelle génération, qu’étudie déjà l’ESA. Il est question de nouveaux types de satellites Sentinel : pour la gestion globale du gaz carbonique, pour des services dédiés à l’Arctique, pour de l’imagerie à très haute résolution (50 cm). Le compte à rebours a commencé pour que soit démontrée l’efficacité actuelle des satellites Galileo et Copernicus. L’engagement de l’Union pour le spatial est à ce prix.

La Wallonie : compétences à valoriser dans les efforts de l’Union dans l’espace

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Le Plan Marshall constitue le maître atout de la Wallonie pour le développement de systèmes innovants. Le Pôle de compétences Skywin, avec les membres de Wallonie Espace, est responsable des appels à projets concernant le domaine spatial. Il s’efforce de sensibiliser les acteurs industriels à l’essor des applications intégrées. Par ailleurs, en coopération avec Idelux et WSL (initialement, les initiales de Wallonia Space Logistics), l’ESA a implanté un centre d’incubation technologique dans le parc d’activités Galaxia de Transinne-Libin : cet ESA BIC Belgium entend favoriser l’éclosion de jeunes entreprises qui tirent parti d’applications avec les systèmes Galileo et Copernicus. Voir dans la rubrique « Télédétection » le projet EO Régions ! de Spacebel.

1.2. L’ESA plus active après Lucerne, étant dopée par les systèmes Galileo et Copernicus de l’Union

ESA Budgets for 2017 [2016]

Breakdown by Programmes

Mandatory & optional programmes in € millions for 2017 / % [2016] Scientific programme (mandatory activities) 513.1 / 8.9 % [507.9] Human (ISS construction and exploitation) & Robotic 633 / 11 % [520.9] Exploration/ExoMars…) Launchers (Ariane 6, Vega C, ARTA, Ariane Infrastructure, CSG, FLPP) 1,088.4 / 18.99% [1,051.2] Earth Observation Programmes , Earth Explorers, Copernicus/Sentinel, Eumetsat 1,543.3 / 26.9 % [1,603.5]* MTG & EPS/Metop SG) Basic Activities (ESA Headquarters, ESTEC, ESOC, ESRIN, network) 234.8 / 4.1 % [232.1] Associated to General Budget 222.3 / 3.9 % [214.8] Telecommunications & Integrated Applications (ARTES, Alphasat, Small GEO, 319 / 5.6 % [359.3] Neosat, Electra, Quantum,…) WEI n°90 2017-01 - 8

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Navigation Programmes (EGNOS, Galileo/GNSS, Galileo II preparation) 1,010.8 / 17,6 % [609.5] Technology GSTP (PROBA, R & D in new technologies) 114.3 / 2 % [99.5]* SSA (Space Situational Awareness) initiative 15.1 / 0.3 % [12.9] *ECSA (ESA Cooperating States Agreement with Latvia, Lithuania, Bulgaria, 5.5 / 0.1 % [4] Slovakia) *Income from European Union: % of external income total 1,324.8 / 87.8 % [1,030.5] *Income from Third Parties outside EU: Eumetsat 147.9 / 9.8 % [161.2] *Other Income: Arianespace… 35.6 / 2.4 % TOTAL 5.75 billion € [5.25] (c) ESA January 2017

In heavy characters: the main increases for funding in 2016 ( and robotic exploration, navigation programmes, technology GSTP, EU) In italics: the main decrease for funding in 2016 (earth observation programmes, telecommunication & integrated applications)

2017 income from participating States (members and associated members) [compared to 2016]

In order of financial importance % [in 2016] in € millions in 2017 [2016] Germany (through DLR) 22.7 [23.3] 858.4 [872.6] France (through CNES) 22.7 [22.6] 855.9 [844.5] Italy (through ASI) 14.6 [13.7] 550 [512] United Kingdom (through UK Space) 7.9 [8.7] 300 [324.8] Belgium (through BELSPO) 5.5 [5] 206 [188.9] Spain (through CDTI) 4 [4] 151.2 [152] Switzerland (through CFAS) 3.8 [3.9] 154.1[146.4] Netherlands (through NSO) 1.9 [2.7] 72 [102.6] Sweden (through SNSB) 1.9 [2] 72.3 [73.9] Norway (through Norsk Romsenter) 1.7 [1.6] 63.5[59.6] WEI n°90 2017-01 - 9

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Austria (through ALR) 1.2 [1.3] 47.1 [47.6] Poland (through SRC) 0.9 [0.8] 34.6 [29.9] Czech Republic 0.9 [0.4] 32.7 [15.6] Denmark (through DTU) 0.8 [0.8] 30.5 [29.5] Romania (through ROSA) 0.8 [0.7] 30 [26.1] Luxembourg 0.6 [0.6] 22.3 [22] Finland (through TEKES) 0.5 [0.6] 19.4 [21.6] Portugal 0.5 [0.4] 17 [16 ] Ireland 0.5 [0.6] 17.8 [18] Greece 0.4 [0.3] 14.6 [11.9] Canada (through CSA) 0.3 [0.5] 13.1 [13.2] (through Hungarian Space Office) 0.2 [0.1] 6.2 [5] Slovenia 0.1 3.4 Estonia (through Enterprise Estonia) 0.1 [0,01] 2.5 [0.9] Other 5.6 [5.6] 209.8 [209.8] SUBTOTAL 1 71.3 [73.1] 3.74 billion € [3,241.3] Income from European Union *86.1 [87.8] 1,697.9 [1,324.8] (Galileo, Copernicus) Income from Eumetsat (MTH, EPS Metop SG) * 9.3 [9.8] 182.7 [147.9] Other income *4.6 90.7 SUBTOTAL 2 *28.7 [26.8] 1.97 billion € [1.51 billion €] TOTAL (SUBTOTALS 1 + 2) 100 % 5.75 billion € [5.25 billion €] (c) ESA January 2017 * Referring to SUBTOTAL 2

In heavy characters: the significant increases for funding in 2016 (Italy, Belgium, EU, Eumetsat) In italics: the significant decreases for funding in 2016 (Netherlands)

1.3. Acte de foi chez Arianespace du Premier Ministre français sur les objectifs et perspectives de la France dans l’espace

Le 9 janvier, Bernard Cazeneuve, Premier Ministre français, a visité le siège d’Arianespace à Evry Courcouronnes. A cette occasion, il s’est exprimé sur le spatial français dans une longue allocution. Il est parti du constat : « La France a une relation singulière avec l’aventure spatiale. Elle en est en Europe l’épicentre depuis des dizaines d’années. Mais cette position n’est pas figée et c’est bien dans le cadre européen que les grandes décisions se dessinent. […] La particularité de ce secteur, c’est de reposer sur un modèle vertueux où l’échelon national et l’échelon européen se complètent, où le secteur public et l’entreprise privée travaillent ensemble sur des programmes qui nécessitent une vision stratégique, où l’existence de partenariats complexes n’entrave pas la capacité de décider et de s’adapter rapidement à la concurrence. »

Il a fait référence à la première stratégie spatiale que l’Union européenne a « adoptée » le 26 octobre : « J’en retiens trois grands principes qui doivent guider notre action et que nous devons traduire dans les programmes spatiaux : Le premier principe, c’est que les investissements considérables que mobilise la politique spatiale doivent trouver leur justification dans les retombées concrètes que les citoyens en retireront dans leur vie quotidienne.

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Le deuxième principe, c’est que notre participation à l’aventure spatiale signifie soutenir la compétitivité de l’industrie européenne ; les entreprises françaises doivent y jouer un rôle de premier plan en s’appuyant sur leur expérience et sur leur dynamisme. Le troisième principe, c’est que l’Europe doit renforcer son autonomie stratégique. Elle ne saurait dépendre d’autres puissances spatiales pour développer les services dont elle a besoin, pour assurer nos moyens de défense, mobiliser notre potentiel scientifique ou améliorer les conditions de vie de ses habitants. » Et de noter : « Aujourd’hui, les programmes Ariane 6 et Vega C dotent l’Europe d’une nouvelle génération de lanceurs, qui seront à la fois plus compétitifs en termes de coûts et mieux adaptés aux besoins du marché institutionnel. C’est un véritable défi, mais c’est la condition pour que Arianespace et l’Europe conservent leur premier rang mondial. C’est un investissement de plus de 3 milliards €. La France y joue un rôle de premier plan, puisque sa part s’élève à 52 %. »

Il a tenu à préciser : « L’Europe et la France investissent résolument dans le programme Ariane 6, mais cela ne suffit pas. Les institutions, les agences et les Etats européens doivent faire preuve de cohérence. Ils doivent donc choisir la gamme de lanceurs d’Arianespace pour déployer les programmes institutionnels européens. »

1.4. Le CNES plus que jamais au service de l’Europe : un budget en hausse de 10 % pour la coopération sur orbite

En ce début d’année, le CNES a annoncé que son budget atteindra 2,33 milliards € en 2017. Contre 2,12 milliards € en 2016. Soit une hausse de 214 millions €, soit près de 10 %. Il s’agira surtout de financer des coopérations internationales pour les chercheurs et industriels français: - 833 millions € pour la contribution française à l’ESA ; - 728 millions € pour le programme national ; - 682 millions € pour les ressources propres, dans le cadre d’activités pour les satellites militaires de la DGA (Direction Générale à l’Armement), de l’ESA et d’Eumetsat ; - 91 millions € pour le PIA (Programme d’Investissement d’Avenir). Les priorités du CNES concernent : - le transport spatial, avec la préparation du lanceur post-Ariane 6 (développement du propulseur méthane-oxygène Prometheus), avec l’infrastructure du CSG (Centre Spatial Guyanais) et la réalisation d’ELA-4 pour les lanceurs Ariane 6 ; - la science, avec l’horloge ultra-précise Pharao qui doit être testée à bord de l’ISS, la participation française à la mission Insight de la NASA sur Mars, le micro-satellite Taranis pour l’observation des éclairs, le satellite franco-chinois SVOM pour l’étude des sursauts gamma ; - la télédétection axée sur les objectifs de la COP 21 sur le réchauffement climatique, avec le microsatellite franco-israélien Venµs (doté d’un senseur hyperspectral), avec le satellite franco-chinois CFOSat (Chinese-French Oceanic Satellite), le microsatellite franco-allemand Merlin pour la mesure du méthane atmosphérique, le satellite d’altimétrie interférométrique SWOT (Surface Water & Ocean Topography) avec le WEI n°90 2017-01 - 11

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JPL (Jet Propulsion Laboratory) de la NASA, le petit satellite MicroCarb pour l’analyse des émissions de gaz carbonique. Il faut ajouter les futurs satellites de reconnaissance très haute résolution CSO (Composante Spatiale Optique) du Ministère français de la Défense, à la réalisation desquels participe la Sonaca. - les télécommunications, avec le développement des plates-formes de nouvelle génération Neosat, avec la technologie du très haut débit par satellite, alias VHTS (Very High-Throughput Satellite), avec les Comsat-NG militaires qui doivent assurer la relève des Syracuse-3A et -3B.

1.4. Le Texas, Etat spatial : « Far West » pour les lancements privés

Début décembre, une visite princière belge au Texas a permis au Ministre wallon de l’Economie Jean-Claude Marcourt et à des entreprises de Wallonie de visiter le centre emblématique des vols spatiaux habités à Houston. L’Etat du Texas, le plus étendu des USA en dehors de celui de l’Alaska, confirme sa vocation pour les activités dans l’espace. Dans les années 60, les débuts américains dans les vols spatiaux habités et, surtout, le programme Apollo d’exploration lunaire faisaient connaître du monde entier sa métropole de Houston. Près de la banlieue de Galveston, à Clear Lake, la NASA implantait le Manned Spacecraft Center, devenu le Johnson Space Center, pour l’entraînement de ses astronautes et pour le contrôle de leurs missions dans l’espace. Si les choses ont changé depuis que le a pris sa retraite, le centre de Houston reste l’élément clef des opérations avec l’ISS (International Space Station). En 2018, le vol d’Américains sur orbite doit passer sous la coupe de la libre entreprise dans le cadre d’un partenariat public-privé avec et SpaceX qui développent leurs capsules habitées respectives, CST-100 Starliner et Crew Dragon.

Dès août 1981, l’entreprise privée faisait parler d’elle sur l’île texane de Matagorda sur le Golfe du Mexique. La modeste société SSIA (Space Services Inc. of America) osait le projet de réaliser un lanceur bon marché utilisant le kérozène et l’oxygène liquide. Cette initiative allait tourner court avec la spectaculaire explosion sur son pad de tir de Percheron, la première fusée qui devait tester son propulseur. A la fin des années 90, à la faveur d’une timide ouverture de la NASA vers le privé, un banquier de Dallas lançait son entreprise de transport spatial, Beal Aerospace, qui allait compter jusqu’à 200 employés. Il s’agissait de développer un lanceur lourd privé, avec une propulsion à haute performance, pour une mise en oeuvre depuis l’île de Sombrero, dans les Caraïbes. Un ensemble d’essais était construit dans la campagne de McGregor, au Texas. En octobre 2000, devant l’importance des sommes à investir et des risques financiers, vu l’absence de marché crédible et d’un soutien financier de la NASA, l’homme d’affaires Andrew Beal préférait jeter le gant. Plus tard, l’installation était acquise et réaménagée par la société SpaceX d’Elon Musk pour tester ses moteurs Merlin, ainsi que la récupération d’étage avec sa fusée Grasshopper.

Le ranch de Van Horn (Blue Origin)

C’est au Texas que Jeff Bezos, créateur et patron d’Amazon.com, a acquis un vaste ranch près de la bourgade de Van Horn (31.45° Nord, 104.76°Ouest), dans l’Ouest du WEI n°90 2017-01 - 12

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Texas. Se positionnant comme nouvel entrepreneur du business spatial avec sa société Blue Origin, il y a fait naître un complexe d’essais pour fusées. A l’abri des curieux, dans un certain secret - digne de celui du Cosmos à l’heure soviétique -, il s’est lancé dans le développement de systèmes réutilisables pour l’accès à l’espace. En faisant sienne la devise latine « Gradatim Ferociter » (pas à pas, avec fougue). Ainsi cette initiative n’a cessé de progresser, forte de l’importante fortune et de l’audace volontariste de Jeff Bezos qui veut commercialiser des voyages d’abord à la lisière de l’espace, puis autour de la Terre.

Le 29 avril 2015, à la surprise générale, Blue Origin a procédé au premier vol d’essai de son système New Shepard (en l’honneur du premier astronaute américain, Alan Shepard), destiné au tourisme suborbital. La fusée à propulsion cryogénique (hydrogène et oxygène liquides) - le moteur BE-3 d’une poussée variable de 80 à 490 kN - a permis à une capsule conçue (avec de grands hublots) pour 6 passagers d’atteindre l’altitude de 93,5 km. Le vaisseau conique a été éjecté et a atterri en étant freiné par deux ensembles de trois parachutes. L’occasion de révéler son nouvel emblème d’une plume qui vole… et de promouvoir le tourisme suborbital sur son site www.blueorigin.com. Les essais se sont poursuivis entre novembre 2015 et octobre 2016, avec la réutilisation de la capsule New Shepard et de son lanceur.

Chez Blue Origin, on voit plus loin et one ne manque pas d’ambitions. Non seulement, on veut maîtriser des moteurs-fusées de nouvelle génération : le BE-3 ré-allumable à hydrogène et oxygène liquides, ainsi que le BE-4 à forte poussée (2.400 kN) fonctionnant au gaz naturel liquéfié et à l’oxygène liquide. Ce dernier propulseur a été commandé par Boeing pour équiper le lanceur Vulcan d’ULA () dans une case qui pourra être récupérée dans les airs grâce à un hélicoptère. Dans les années 2020, ULA qui associe Boeing et Lockheed Martin, deux grands de l’industrie aérospatiale, doit remplacer l’Atlas. Le premier vol d’essais du Vulcan est annoncé pour 2020.

Blue Origin a son propre projet de lanceur orbital, qu’il appelle New Glenn. Il s’agira d’un lanceur à 2 étages, qualifié pour emmener un équipage sur orbite : le premier, réutilisable, sera équipé de sept BE-4 développant une poussée 19.360 kN, tandis que le second sera doté d’un seul BE-4U. Si le complexe de Van Horn offre toutes les garanties de sécurité pour des aller-retours suborbitaux, il ne semble guère convenir pour des mises sur orbite qui imposent le survol de zones habitées. Aussi l’équipe de Jeff Bezos a-t-elle décidé de s’implanter au Cape Canaveral. C’est d’un complexe rénové que le lanceur New Glenn devrait effectuer son premier vol avant 2020…

La plage de Boca Chica (SpaceX)

L’homme d’affaires Elon Musk est cet autre milliardaire issu de la bulle informatique pour qui l’odyssée de l’espace constitue une priorité humaine. En investissant dans l’entreprise privée SpaceX ( Technologies), qui emploie aujourd’hui près de 5.000 personnes, il entend développer les vols commerciaux de ses lanceurs Falcon, tout en s’affranchissant de la main-mise de l’US Air Force sur les installations

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 de contrôle et sécurité. SpaceX a dès lors choisi d’implanter son complexe de lancements au Texas près de la frontière mexicaine – non loin du fameux mur -, sur la plage de Boca Chica, près de la cité de Brownsville (25.9°Nord, 97.3°Ouest). Sa construction vient de commencer en vue d’un lancement inaugural en 2018, qui serait destiné à un satellite géostationnaire. Un vol par mois de Falcon, au-dessus du Golfe de Mexique, doit pouvoir être assuré. SpaceX y exploitera les lanceurs Falcon 9 et Falcon Heavy. La construction du site a pris du retard, car il a fallu effectuer des travaux supplémentaires pour consolider la structure du sol.

L’Etat du Texas a bien compris l’impact socio-économique des activités de SpaceX à Brownsville. Il a accordé une subvention de quelque $ 20 millions pour accueillir le nouveau complexe de lancements de l’entreprise d’Elon Musk. Celle-ci y est déjà implantée avec son site d’essais à McGregor, plus au Nord. Elle a décidé d’élargir sa présence à Boca Chica : il est prévu d’y aménager une aire pour le retour des 1ers étages et boosters en vue d’une réutilisation, l’objectif étant de réduire le coût du kilogramme sur orbite. Des médias ont fait état que SpaceX y ferait décoller des équipages pour des missions autour de la Terre et pour des expéditions dans le système solaire… Dans les années à venir, le Texas va s’affirmer comme le « Far West » pour le nouveau monde de l’espace.

1.5. Agence spatiale hellénique : orientée vers le secteur des applications

EKDE : l’abréviation grecque de Centre National pour les Applications Spatiales. La mise sur pied, par une loi, de cette entreprise publique pour stimuler le spatial en Grèce était annoncée le 30 janvier par le Ministre des Télécommunications et du Numérique. Elle servira d’intermédiaire entre acteurs grecs et internationaux pour ce qui touche les activités commerciales, scientifiques et militaires dans l’espace. L’une de ses priorités sera de faire en sorte que la technologie spatiale serve d’outil de protection civile en apportant son soutien au développement d’applications pour la surveillance de l’environnement, la prévention et le contrôle des feux de forêts, la mise en évidence de constructions illégales… L’annonce d’EKDE a donné lieu à des commentaires critiques, alors que la Grèce se trouve enlisée dans une crise budgétaire.

1.6. L’astronautique de plus en plus à l’heure des constellations : navigation, observation, communications

Le point sur les constellations, en service, de satellites d’applications. Le tableau ci-dessous recensait en début d’année plusieurs centaines de satellites formant des constellations, principalement pour la navigation, pour la télédétection et pour les télécommunications. On considère une constellation comme un ensemble comprenant sur orbite au moins cinq satellites identiques. A noter que Thales Alenia Space, sur ses sites de Cannes et de Rome, joue un rôle clef dans la réalisation de ces constellations : elle a la maîtrise d’œuvre des satellites Globalstar, O3b, Iridium Next. Vu qu’elle n’a pu concourir pour l’appel d’offres, la société allemande OHB lui a raflé cette position pour la fourniture des satellites de la constellation Galileo FOC.

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NOM (opérateur/Etat) Mission Nombre des satellites des satellites - site internet [début du déploiement] (orbite) [perspective de développement] BDS/BEIDOU Géo- Actuellement 20, 35 en 2020 pour une couverture NAVIGATION (China positionnement, globale – http://en.beidou.gov.cn/ [déploiement en Satellite Navigation navigation cours de la génération Beidou 3] Office/Chine) [2007] (géostationnaire, circulaire à 21.500 km) BELLA TERRA/SKYSAT Télédétection optique 2 prototypes sur orbite, 4 satellites opérationnels lancés (Skybox Imaging + (héliosynchrone entre en 20 – http://skybox.com [Propriété de Google, qui vient Google/USA) [2014] 560 et 600 km) de le revendre à Planet, en vue d’une couverture continue du globe – 8 satellites en préparation] COSMO-SKYMED (Telespazio Télédétection radar 4 au moins – http://www.e-geos.it/ [2 satellites de seconde & e-Geos/Italie) (héliosynchrone à génération : à lancer avant la fin de la décennie] [2007] 619 km) DMC/DISASTER Télédétection optique 6 micro-satellites – http://www.dmcii.com/ MONITORING (héliosynchrone à développement par SSTL/Surrey Satellite Technology Ltd CONSTELLATION 700 km) de la constellation DMC3 avec 3 satellites haute (DMCII/Royaume-Uni/ résolution lancés en 2015 [contrat pour un 4ème à finaliser Algérie/Nigéria/Chine/Espagne) en 2017 ?] [2002] FORMOSAT-3/COSMIC-1 Météorologie et 6 microsatellites – http://www.nspo.org.tw/ [remplacement (NSPO + /Taiwan) [2006] surveillance de par Formosat-7/COSMIC-2 avec 6 mini-satellites à lancer l’ionosphère en 2017, puis par 6 autres en 2019] (héliosynchrone à 700 km) GALILEO IOV & FOC Géo- 4 IOV + 12 FOC sur la bonne orbite, jusqu’à 30 pour (GSA/Europe) [2011] positionnement, 2020 – http://www.www.gsa.europa.eu/ [système navigation opérationnel en cours de deployment: 18 déjà (circulaire à 23.50 0 commandés, à lancer en 2015-2017; 8 à commander en km) 2017] GLOBALSTAR I & II Télécommunications 48 Globalstar I ? + 24 Globalstar II – (Globalstar/USA) [1999] (circulaire à 1.410 http://www.globalstar.com/ [satellites de seconde km) génération déjà en service; extension dépendant de la commercialisation des services actuels] GLONASS ( Géo- 27 satellites disponibles sur orbite, mais 23 en service /Russie) [1982 ?] positionnement, opérationnel, sur les 130 lancés à ce jour – navigation http://glonass-iac.ru/en/GLONASS/ [mise en oeuvre de (circulaire à 19.140 la génération Glonass K/Uragan K depuis 2011] km) GPS/GLOBAL Géo- 67 satellites lancés depuis 1978, 31 en service (12 GPS POSITIONING SYSTEM positionnement, IIR, 7 GPS IIR-M, 12 GPS IIF) + 8 en réserve - (US Air Force & navigation http://www.gps.gov/ [10 GPS-III en développement [1978, opérationnel depuis (circulaire à 20.200 pour des lancements dès 2017] 1993] km) IRIDIUM/IRIDIUM NEXT Télécommunications 66 satellites interconnectés sur les 95 lancés – (Motorola, puis Iridium/USA) (circulaire à 780 km) https://www.iridium.com.gov/ [mise en œuvre à partir de [1998] janvier 2017 de la constellation Iridium NEXT qui comprendra 72 satellites équipés notamment pour le suivi du trafic aérien et du transport maritime] WEI n°90 2017-01 - 15

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NAVIC/INRSS (ISRO/Inde) Géo- 7 sur orbite pour un système régional – système [2013] positionnement, opérationnel malgré des horloges au rubidium navigation déficientes http://www.isro.org/ [replacement d’1 (géostationnaire) satellite fin 2017, nouvelle génération à l’étude pour 2020] PLANET/DOVE ( Télédétection optique triples déployés à ce jour depuis l’International Inc/USA) [2014] (circulaire entre 410 Space Station, en orbite polaire par le PSLV indien – et 520 km km) https://www.planet.com/ [accords commerciaux pour le déploiement de Flock améliorés – jusqu’à 55 nanosats à 52 degrés - 100 nanosats en orbite polaire] PLANET/RAPIDEYE (Planet Télédétection optique 5 en orbite – http://blackbridge.com/rapideye/ [à l’étude : Labs Inc/USA + Allemagne) (circulaire à 620 km) 5 satellites de nouvelle génération prévus pour des [2008] lancements dès 2020 ?] O3B (O3b Networks/Jersey - Télécommunications 12 satellites en orbite pour des liaisons haut débit – Royaume-Uni) [2013] (circulaire équatoriale http://www.o3bnetworks.com/ [8 autres satellites en à 7824 km) construction chez Thales Alenia Space pour répondre à la demande] (Orbcomm/USA) Télécommunications 57 lancés, dont 18 de nouvelle génération – [1995] (circulaire à 720/750 http://www.orbcomm.com/ [suivi global des containers et km) la surveillance du trafic maritime ; partenariat avec et Globalstar] SAR-LUPE (Bundeswehr Télédétection radar 5 satellites interconnectés, avec radar en bande S /Allemagne) [2006-2008] (héliosynchrone entre www.ohb-system.de [à remplacer dès 2018 par le trio 470 et 505 km) SARah développé par Airbus Defence & Space et OHB] © Space Information Center/Belgium – février 2017

En gras : satellites de navigation En italiques : satellites d’observation

2. Accès à l'espace/Arianespace

2.1. Le transport spatial européen en pleine forme : Arianespace marque des points face à une concurrence qui déçoit

En ce début d’année, Arianespace s’est lancé avec succès dans la réalisation d’au moins 12 missions pour 2017 : - le 28 janvier, un Soyouz depuis le CSG (Centre Spatial Guyanais) a mis un premier satellite en orbite de transfert géostationnaire avec Hispasat 36W-1. - le 14 février, a enregistré son 77ème succès d’affilée en plaçant en orbite de transfert les satellites de télécommunications SKY Brasil-1 (Brésil) et Telkom-3S (Indonésie). Arianespace, dont Airbus Safran Launchers est l’actionnaire majoritaire (74 %), démarre en 2017 la commercialisation des lanceurs Ariane 6. Le premier lancement d’une Ariane 6.2 reste programmé pour 2020. Il est trois inconnues pour l’avenir du transport spatial européen : - Avec le contrat OneWeb, Arianespace mise sur le déploiement avec lanceurs Soyouz. Le déploiement de cette importante constellation obtiendra-t-elle le soutien financier des investisseurs ? WEI n°90 2017-01 - 16

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- Au début des années 2020, Arianespace compte beaucoup sur au moins cinq lancements gouvernementaux par année pour les lanceurs Ariane 6.2. Mais qu’en sera- t-il ? - Dans quelle mesure le premier vol d’un lanceur Ariane 6.2 aura-t-il lieu en 2020 ?

2.2. Demande urgente d’Airbus Safran Launchers : des contrats européens pour des lancements de satellites institutionnels !

Alors que la commercialisation des lanceurs Ariane 6 est lancée dès cette année, Airbus Safran Launchers, désormais l’actionnaire principal d’Arianespace, mise sur les lancements institutionnels pour rentabiliser son investissement et tenir l’objectif de réduction des coûts. Le 23 janvier, lors de ses voeux à la presse, Alain Charmeau, président exécutif d’Airbus Safran Launchers, a fait le point sur l’état d’avancement du programme Ariane 6. Les premiers éléments du lanceur seront produits en 2018 et intégrés en 2019. La phase d’exploitation est mise en place pour réussir le premier vol en 2020 et atteindre la maturité opérationnelle en 2023. A. Charmeau a mis en évidence la faiblesse du marché institutionnel européen sur base d’un bilan 2016 des lancements spatiaux. Voici la part de l’institutionnel : - 65 % aux Etats-Unis ; - 76 % en Russie ; - 100 % en Chine ; - à peine 27 % en Europe… Et de conclure : « L’engagement des institutions européennes et des Etats d’Europe à commander au moins cinq Ariane 6 et deux Vega-C par an est un enjeu majeur pour garantir la pérennité d’un accès autonome à l’espace pour l’Europe. »

Les deux configurations d’Ariane 6 ARIANE 6.2 ARIANE 6.4 Masse au décollage 500 t 900 t Poussée 800 t 1500 t Masse en GTO 5 t 10,5 t

2.3. Le lanceur d’ILS : la qualité des propulseurs en jeu

L’entreprise russo-américaine ILS (International Launch Services) a bien des soucis à se faire. Le lanceur Proton se trouve affecté par un manque de qualité dans la production des propulseurs qui équipent les 2ème et 3ème étages. Il a fallu suspendre les lancements jusqu’à ce que soit corrigé ce défaut. Ce n’est pas avant la mi-mai que ses lancements pourront reprendre. Difficile pour ILS de convaincre de nouveaux clients, alors que son système de transport spatial est cloué au sol à Baïkonour. Les opérateurs de satellites en orbite géostationnaire doivent faire preuve de patience. Il n’y a plus de place chez Arianespace avant 2019 et SpaceX accuse du retard pour son calendrier de lancements à partager entre la NASA et la clientèle commerciale. Les Atlas 5 américaines et H2 japonaises donnent la priorité aux missions gouvernementales.

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2.4. SpaceX : après avoir renoué avec le succès, il lui faut faire face à une cadence élevée de vols

L’entreprise d’Elon Musk est à l’œuvre pour répondre au mieux à ses obligations vis- à-vis de ses clients, à commencer par la NASA pour le ravitaillement de l’ISS (International Space Station). Elle fait preuve d’une grande activité - plus d’un vol par mois ! - pour rattraper le retard dans son calendrier de lancements : - Le 14 janvier, depuis Vandenberg AFB (Californie), lancement de 10 satellites Iridium Next, réalisés par Thales Alenia Space and Orbital ATK ; récupération du 1er étage sur une plate-forme dans le Pacifique. - Le 19 février, au Kennedy Space Center (Floride), « résurrection » du complexe historique LC-39A (qui a servi au programme Apollo et à au Space Shuttle) avec le lancement de la capsule Dragon SpX-10/CRS-10 vers l’ISS ; récupération du 1er étage réussie au Cape Canaveral.

SpaceX a fait de la réutilisation une obligation : - le 1er étage, qui a déjà volé, d’un Falcon 9 doit, à la mi-mars, satelliser le satellite de télécommunications SES-10 à partir du LC-39A ; - la capsule Dragon qui sert à ravitailler la station spatiale internationale sera réutilisée notamment pour le prochain vol CRS. Il lui faut encore obtenir le feu vert de la NASA.

2.5. Présentation officielle chinoise de ses systèmes de lancement : projet d’un lanceur super-lourd à développer dans les cinq ans

En début d’année, le COPUOS (Committee on the Peaceful Uses of Outer Space) de l’UNOOSA (United Nations Office of Outer Space Affairs) organise à son siège de Vienne une session de présentations techniques sur des éléments neufs de l’activité spatiale dans le monde. La Chine et l’Inde tirent parti de dix jours de présentations pour faire le point sur leurs programmes pour l’espace. Le 30 janvier, un délégué du CASC (China Aero Space Corp) a décrit la situation des systèmes chinois de transport spatial : 17 types de lanceurs ! On a fait état de 244 lancements entre avril 1970 et décembre 2016 avec un taux de réussite de 96 %.

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Il a insisté sur l’avènement des lancements de nouvelle génération que sont CZ-5, CZ- 6, CZ-7 et CZ-8. Un concept de lanceur super-lourd (avec propulseurs liquides), alias CZ-9, a été montré. Le développement de cette fusée géante qui doit permettre à Pékin de faire arriver des taïkonautes sur la Lune doit être décidé au début de la prochaine décennie.

Voici à quoi pourrait ressembler le lanceur géant CZ-9 que Pékin projette de développer durant la prochaine décennie. Pas moins de 24 propulseurs - 16 kérolox, 8 cryo ? – pour le 1er étage de cette fusée à 3 étages. On voudrait en savoir davantage sur les performances des propulseurs.

Ce n’est encore qu’un concept qui est à l’étude. Mais sa publication démontre ce que l’ambition chinoise peut nous réserver durant la prochaine décennie.

Dans les cinq années à venir, la CASC va réaliser la CSS (China Space Station). Elle entend en faire un outil de coopération internationale dans l’espace.

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2.6. Etat mondial du business des transports vers l’orbite GEO (2015-2022)

TRANSPORTATION IN GTO /GEOSYNCHRONOUS TRANSFER ORBIT (achieved launch) [projected launch]

COMPANY Type of operational launcher Launch/in heavy characters : Europe’s operators

Europe

ARIANESPACE Ariane 5 ECA -7 (2015), SICRAL-2 (2015), DirecTV-15 (2015), Sky Mexico 1 (2015), (2015), MSG-4 (2015), Eutelsat 8WestB (2015), Arsat-2 [2015], NBN Co-1A (2015) & - 1B (2016), Gsat-15 (2015), Arabsat-6B/Badr-7 (2015), -34 (2015), Intelsat-29E (2016), Eutelsat 65WestA (2016), Echostar-18 (2016), BRIsat (2016), Intelsat-33E (2016), Intelsat-36 (2016), JCsat-15 (2016), NBN Co-2 (2016), (2016), Gsat-18 (2016), Telkom-3S (2017), Intelsat 32E/SkyBrasil-1 (2017), Japanese Bsat-4a [2017], Azerspace-2/Intelsat 38 [2017], Eutelsat-172B [2017], Arsat-3 [2019], EDRS-C/HYLAS-3 [2017], SGDC-1 [2017], Koreasat-7 [2017], Gsat-17 [2017], Viasat-2 [2017], Al Yah-3 [2017], SES-12 [2017], Europasat/Hellasat-3 [2017], HYLAS-4 [2018], Intelsat-39 [2018], GEO-Kompsat-2A [2018] et -2B [2019], Japanese DSN-1 [2018], Japanese JCSat-17 [2019], Viasat-2 [2017] & -3 [2019], HellasSat-4/SaudiGeosat-1[2018], MTG-I-1 [2019], Quantum/Eutelsat ? [2020], Heinrich Hertz H2Sat [2020], MTG-S-1 [2021], Comsat-NG1 [2020] & - NG2 [2022]

Europe/Russia

ARIANESPACE/ Soyuz ST Hispasat 36W-1 (2017), SES- 15 [2017] STARSEM

USA

ULA/UNITED Delta 4, Atlas 5 MUOS-3 (2015), MUOS-4 (2015), MUOS-5 (2016), TDRS- LAUNCH M [2017], TDRS-4G-1 [2020] ; TDRS-4G-2 [2021], TDRS- ALLIANCE 4G-3 [2022], Mexsat-2/Morelos-3 (2015), GOES-16/R (2016), GOES-S [2017], Echostar-19/Jupiter-2 (2016), AEHF-4 [2017], -5 [2018] & -6 [2019], SBIRS-GEO-3 (2016), -4 [2017], GSSAP-3 et -4 [2016], WGS-7 (2015), WGS-8 (2016), WGS-9 [2017] & -10 [2019], GOES-T [2019] SPACEX/SPACE Falcon 9 v1.1 & v.1.2 ABS-3A (2015), Eutelsat 115WestB (2015), EXPLORATION TurkmenÄlem52E /Monacosat-1 (2015), SES-9 (2016), TECHNOLOGIES ABS-2A (2016), Eutelsat 117WestB (2016), Echostar-23 (2017), JCsat-14 (2016) et -16 (2016), Koreasat-5A [2017], WEI n°90 2017-01 - 20

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Es’Hail-2 (2017), Thaicom-8 (2016), PSN-6 [2017], Bulgariasat-1 [2017], SES-10 [2017], SES-11/Echostar 105 [2017], SES-14 & -16/GovSat [2017], Hispasat-1F/30W-6 [2017], Bangabandhu-1 [2018], ABS-8 [2018], Telstar-18 Vantage/Apstar-5C [2018], Telstar19 Vantage [2018], Heavy Falcon Inmarsat-5 F4 [2017?], Intelsat ? [2017?], Arabsat-6A [2018], Telstar? [2018], Viasat? [2019], Inmarsat-5 F5 [2020?],

USA/Russia

ILS/ Proton-BreezeM Inmarsat 5F2 (2015), -AM7 (2015), Ekspress- INTERNATIONAL AMU1 (2015), Ekspress-AM8 (2015), Inmarsat 5F3 (2015), LAUNCH SERVICES Türksat-4B (2015), Eutelsat-9B/EDRS-A (2016), Intelsat-31 + KHRUNICHEV (2016), Terrestar-2/Echostar-21 (2017), Asiasat-9 [2017], Garpun-2 [2016 ?], Luch/Yenisey A1 [2018], Yamal-601 [2016], Electro-L n°3 [2017], Amazonas-5 [2017], Ekspress- AMU3 & -AMU7 [2018], Electro-L n°5 [2019], Ekspress-80 & -AMU4 [2019], Eutelsat 5WestB [2018], Eutelsat ? [2019- 2022], Intelsat ? [2017-2020 ?] KHRUNICHEV Angara A5 + Block DM Luch 5M n°1 [2019] S7 GROUP Zenit Land Launch ? Angosat-1 ? [2017]

China

CGWIC/ CZ-3/Long March 3 « Made in China » DFH-3 & -4 type satellites : APStar- CHINA GREAT variants 9/MySat-1 (2015), ST-2C/ZX-2C (2015), Laosat-1 (2015), WALL INDUSTRY Gaofen-4 (2015), Belintersat-1 (2016), Beidou-3-1 (2015), - CORP 3-2, -3-3… [from 2015 to 2017], Feng Yung-4A (2016), Chinasat-9A/ZX-9A [2017 ?], Feng Yun-2H [2017], Chinasat-16/ZX-16 [2017], Alcomsat-1 [2017], Nicasat-1 ? [2018?], , Feng Yung-4B [2018], APStar-6C & - 6D[2018], Supremesat-2 [2018], Congosat-01 [2018 ?], Tcstar-1 [2019], Feng Yung-4C [2020], Chinasat-18/ZX-18 [2020], Chinasat/ZX full electric [2020], Feng Yung-4D [2022], CGWIC/ CZ-5/Long March 5 First DFH-5 comsat or Shijian-18 [2017] CHINA GREAT WALL INDUSTRY CORP

Japon

MHI/MITSUBISHI H-2A Telstar-12 Vantage (2015), Himawari-9 (2016), Japanese HEAVY DSN-2 (2017), QZS-2, -3 & -3 [2017-2018], Data Relay INDUSTRIES Satellite-1 [2019] & -2 ? [2020], X-band milsatcom or DSN-3 [2020]

India

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ISRO/INDIAN PSLV IRNSS-1D (2015), -1E, -1F & -1G (2016), -1H? [2017] SPACE RESEARCH ORGANISATION + ANTRIX CORP GSLV MkII Gsat-6 (2015), Insat-3DR (2016), Gsat-9 [2017], GIsat-1 [2018], Gsat-6A [2018], Gsat-7A [2018], SAARC-1 ? [2018?] GSLV MkIII Gsat-19 [2017], Gsat-20 [2018?] © February 2017 – Space Information Center Belgium

2.7. Transport spatial indien : plus que jamais à l’ordre du jour

L’Inde réussit à commercialiser les lancements de son lanceur PSLV, ce qui lui permet d’amortir son utilisation à des fins nationales. L’ISRO (Indian Space Research Organisation) est en train d’accélérer la cadence de ses lancements depuis le Satish Dhavan Space Centre sur l’île de Sriharikota (près de Chennai).

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Lancement record pour le PSLV indien. Ce sont 104 satellites qui ont été placés sur orbite à 505 km le 15 février. L’ISRO (Indian Space Research Organisation) lançait le Cartosat-2D de 714 kg, destiné à des prises de vues d’1 m de résolution, et deux microsats technologiques de 8 et 10 kg. A leurs côtés, 25 systèmes de déploiement ont permis d’éjecter jusqu’à 101 Cubesats : une armada de 88 Dove/Flock de télédétection (4,7 kg) pour la société californienne Planet , 8 Lemur (4,6 kg) pour la compagnie américaine Spire Global, le Bgusat israélien (4,3 kg), le Dido-2 suisse (4,2 kg), l’Al- Farabi-1 (1,7 kg) du Kazakhstan, le Nayif-1 (1,1 kg) des Emirats, ainsi que le Peass néerlandais (3 kg). Ce dernier a été réalisé dans le cadre d’une initiative européenne avec la participation de la Sonaca de Gosselies. C’est la société ISIS (Innovative Solutions In Space), via sa filiale ISL (Innovative Space Logistics), qui a fourni le système Quadpack d’éjection.

L’ISRO s’efforce de diversifier son PSLV de manière graduelle, avec peu d’innovations pour qu’il reste compétitif. Comme le montre le schéma ci-dessous : - une version très performante PSLV-HP pour placer jusqu’à 1,9 t en orbite héliosynchrone ; - une version légère à trois étages solides pour satelliser une demi-tonne en orbite basse.

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Le GSLV-MkIII (LVM III) se fait attendre à cause de son étage à propulsion cryogénique C25 qui a réussi le 18 février un test de longue durée (640 s): en avril- mai, il devrait effectuer son premier lancement en orbite de transfert géostationnaire. L’ISRO compte sur sa disponibilité pour ne plus faire appel à Arianespace pour ses lancements de satellites de télécommunications. D’ores et déjà, elle envisage une version dite ULV (Unified ) dont le premier étage est propulsé par un moteur-fusée kérolox SCE-200 (2000 kN de poussée) en développement. Ce propulseur à oxygène liquide et à kérozène remplacera la technologie du moteur Vikas à ergols toxiques (lequel était dérivé du Viking des premières Ariane européennes).

2.8. Echec du micro-lanceur japonais : sérieux contretemps dans la conversion d’une fusée-sonde en un nano-lanceur

Décidément, la mise en œuvre d’un nano-lanceur spécialement dédié à la satellisation de Cubesats se révèle fort laborieuse. La JAXA (Japanese Space Exploration Agency) a échoué dans le test, le 14 janvier, d’une fusée-sonde SS-520 convertie en nano- lanceur. Cet échec est dû à un problème de câblage électrique réalisé au meilleur marché : les vibrations du lancement ont provoqué un court-circuit fatal. Aucun autre essai n’est prévu à ce jour. Note : à ce jour, le développement d’un micro-lanceur conçu pour satelliser des Cubesats n’a pas abouti. Le SPARK/Super Strypi de Sandia National Laboratories, développé à Hawaii, échouait le 3 novembre 2015 lors de son premier vol ; aucun autre lancement n’est annoncé.

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2.9. Rival japonais pour Ariane 6 : le H3 de Mitsubishi Heavy Industry

En 2020, Ariane 6 ne sera pas le seul lanceur de nouvelle génération à entrer en scène pour le business mondial de l’accès à l’espace. Si tout se déroule comme prévu, le H3 japonais entrera en scène avec les mêmes objectifs : flexibilité pour les lancements, fiabilité élevée, réduction de moitié du coût du lancement. Jusqu’ici sur le site de Tanegashima, la JAXA (Japan Space Exploration Agency) et MHI (Mitsubishi Heavy Industry) n’ont pu démontrer une forte cadence pour les lancements.

3. Télédétection/GMES

3.1. De nouveaux types de Sentinel à mettre en oeuvre pour le système Copernicus de la prochaine décennie

Lors de la 9ème Conférence sur la Politique Spatiale Européenne, qui s’est tenue à Bruxelles, les 24 et 25 janvier, Philippe Brunet, Directeur, Espace, à la DG GROW de la Commission européenne, a donné brièvement quelques orientations pour le système Copernicus durant la prochaine décennie : - un Sentinel pour la gestion globale du gaz carbonique ; - un Sentinel pour des images à haute résolution (50 cm) ; - une constellation de petits satellites - dits hybrides pour la télédétection et les télécommunications - dédiés à la gestion de l’Arctique. Il n’est pas (encore) question d’un Sentinel pour des observations hyperspectrales.

Note : Pour assurer la relève du duo Pleïades HR sur orbite, Airbus Defence & Space a décidé d’investir plus d’un demi-milliard € dans une constellation de quatre satellites optiques pour de l’imagerie de 30 cm de résolution (à lancer au début de la prochaine décennie).

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3.2. Spacebel au service du système Copernicus : avec l’innovant projet Skywin d’EO Regions !

EO Regions ! C’est le nouveau projet Skywin qui mobilise les compétences d’acteurs wallons dans le domaine géospatial afin de développer une plate-forme numérique d’accès facile pour les utilisateurs et fournisseurs de données ou services d’observation de la Terre par satellites. Il s’agit d’un projet labellisé par Skywin dans le cadre du Plan Marshall 4.0 : il est initié et mis en œuvre par Spacebel en collaboration avec les sociétés NRB et I-Mage, l’Université de Liège et l’Ecole Royale Militaire.

L’objectif est de tirer au mieux parti des données qui sont fournies à l’échelle d’une région par les satellites Sentinel du système Copernicus, en les combinant avec la géo- information classique issue du Géoportal de Wallonie et de capteurs in situ. EO Regions ! doit assurer un monitoring dynamique du territoire en détectant, dans le délai de la semaine, les changements survenus dans les forêts, l’urbanisme, les ouvrages d’art, les terrains agricoles… Afin de répondre efficacement aux attentes des pouvoirs publics, des entreprises et des citoyens, il propose par ailleurs une commercialisation des services de télédétection qui se décline, dans un premier temps, en deux vitrines technologiques : l’une en Wallonie, l’autre au Sénégal. Et ce, avant de se tourner vers les régions d’Europe via le réseau EUGENIUS (European Group for a Network of Information Using Space), dont Spacebel est co-fondateur. Le but de cette association de PME européennes actives dans le domaine géomatique est de coopérer afin de répondre de la façon la plus efficace aux besoins de nouveaux clients publics et privés à l’échelle régionale et locale.

Par ailleurs, la Commission européenne a en janvier confirmé l’adhésion de Spacebel à la famille des ambassadeurs Copernicus (Copernicus Relays) en Europe. En fait, ce sont trois structures de Wallonie, sous forme d’un consortium, qui vont contribuer à élargir la communauté des utilisateurs des données Copernicus, tout en développant des applications innovantes et en stimulant de nouveaux modèles économiques : aux côtés de Spacebel, on a l’ISSeP (Institut Scientifique de Service Public) et le Pôle de compétitivité Skywin.

3.3. Le point sur les systèmes spatiaux d’observation de la Terre en Europe

On a en Europe une dizaine d’opérateurs institutionnels et commerciaux - sous la forme de partenariats publics-privés - de systèmes spatiaux de télédétection (optiques et radar). Sans compter les filiales ou représentations d’exploitants de satellites américains (DigitalGlobe qui a absorbé GeoEye), israélien (Imagesat) et indien (EuroMap/Antrix) qui commercialisent de l’imagerie haute résolution. Voici, par ordre alphabétique, les acteurs européens qui exploitent des satellites « made in Europe ». Leurs systèmes d’observation de la surface terrestre contribuent au niveau global à faire de la géo-information, de la gestion des ressources, de la surveillance de l’environnement, du contrôle à des fins sécuritaires… Ne sont pas repris dans cette WEI n°90 2017-01 - 26

WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 liste les organismes militaires qui mettent en œuvre les satellites-espions Helios-2 en France, SAR-Lupe en Allemagne ou qui projettent d’en avoir, comme Paz- SeoSAR en Espagne.

¤ AIRBUS DEFENCE & SPACE /GEO-INFORMATION SERVICES (avec SPOT Image en France, InfoTerra en Allemagne et au Royaume-Uni - http://www.astrium-geo.com/ : cette société qui fait partie d'Astrium Services - au sein du groupe aérospatial EADS - valorise les données de la télédétection spatiale. Sa grande originalité et sa principale innovation est de combiner l’imagerie optique des SPOT et Pleïades HR (Haute Résolution) avec les observations radar à grande résolution de TerraSAR-X et TanDEM-X, qui montrent des détails jusqu’à 1 m, de jour comme nuit, à travers la couverture nuageuse). Ce groupe paneuropéen développe des produits "sur mesure" destinés aux systèmes d'information géographique. Il est le seul au monde à proposer une imagerie de qualité qui intègre des observations optiques et radar de haute résolution. (2 satellites optiques SPOT et 2 satellites optiques Pleïades HR en service, 2 satellites radar en service, le satellite radar Paz de l’Espagne, constellation de 4 satellites optiques en préparation)

¤ DISASTER MONITORING CONSTELLATION INTERNATIONAL IMAGING (Guildford, Royaume-Uni) - http://www.dmcii.com/ : c'est la Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL), "spin-off" de l'université de Surrey qui a constitué cette compagnie de commercialisation des images prises par une première constellation internationale de micro-satellites de télédétection. Conçu et construit par SSTL, chaque micro-satellite est détenu et mis en oeuvre par chacun des pays qui participent à la constellation DMC (Disaster Monitoring Constellation). Y ont participé l'Algérie (ALsat-1) et la Turquie (Bilsat-1, hors service depuis août 2006). En font toujours partie le Nigéria (Nigeriasat-2 et Nigeria-NX, après Nigeriasat-1), le Royaume-Uni (UK-DMC-2, après UK-DMC-1), la Chine (Beijing-1), l’Algérie (Alsat-1B). (5 satellites en service)

¤ E-GEOS (Rome, Italie) – http://www.e-geos.it/ : cette entreprise commune pour l’exploitation commerciale de l’imagerie radar (X-SAR) du programme gouvernemental Cosmo-SkyMed résulte d’un partenariat public-privé entre l’ASI (Agenzia Spaziale Italiana) et Telespazio (voir ci-dessous). Un satellite optique de haute résolution est en préparation. (4 en orbite, 2 en construction)

¤ URTHECAST DEIMOS IMAGING (Boecillo/Valladolid, Espagne) - http://www.deimos-space.com/ : cette entreprise, qui fait partie du groupe espagnol Elecnor, fut créée en partenariat avec le Laboratoire de Télédétection de l’Université de Valladolid (LATUV) en Castille où est installée la station de réception des images du système DMC (Disaster Monitoring Constellation – voir ci-dessus). Deimos-1 fut réalisé par SSTL sur le modèle de UK-DMC-1. Deimos-2, qui prend des images de 1 m de résolution en mode panchromatique et de 4 m en multispectral, a été réalisé par Elecnor Deimos à Puertollano avec le partenariat technologique de la société sud- coréenne Satrec Initiative. Achat de Deimos Imaging par Urthecast à Vancouver. (2 satellites en service, constellation avec Urthecast)

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¤ ESRIN/ESA (Frascati, Italie) – http://www.esa.int/esaMI/ESRIN_SITE/index.html/: ce centre ESA pour l’observation de la Terre gère la banque des images et données des satellites de télédétection de l’ESA. Il est responsable, dans le cadre du Programme « The Living Planet », de l’exploitation des données des observatoires Earth Explorer à des fins scientifiques, ainsi que des satellites Sentinel du système Copernicus (GMES/Global Monitoring for Environment & Security) de la Commission pour des services et produits opérationnels. Il assure la gestion du programme opérationnel EarthWatch de l’ESA. (2 Earth Explorers et 4 Sentinels en service, 12 en construction, 4 à l’étude)

¤ EUMETSAT (Darmstadt, Allemagne) - http://www.eumetsat.int/ : il s’agit d’une organisation inter-gouvernementale, opérationnelle depuis 1986 dans le but de développer et d’exploiter des systèmes de satellites – géostationnaires, polaires, sur orbite inclinée - pour la météorologie, la climatologie, l'étude du changement global, l'océanographie, l’hydrologie… Basée à Darmstadt, non loin de l’ESOC (European Space Operations Center), elle compte aujourd’hui 27 Etats membres and 4 Etats coopérants. En plus des en orbite géostationnaire et des Metop en orbite polaire, elle a le programme optionnel Jason de satellites d’océanographie (qui mesurent le niveau des mers avec une très grande précision). Avec la mise en oeuvre de ses huit Centres d’Applications Satellitaires ou SAFs (Satellite Application Facilities) qui traitent les données et images pour des applications spécifiques, elle est prête à jouer un rôle clef, avec des services et produits opérationnels, dans le programme Copernicus/GMES de veille globale pour l'environnement et la sécurité. Eumetsat a une longue coopération avec le CNES (pour les satellites Jason) et avec la NOAA (National Oceanic & Atmospheric Administration) américaine. Il échange des données avec la Russie, le Japon, l’Inde et la Chine. (7 satellites en service, 14 en construction pour garantir des services opérationnels jusqu'en 2035 : 1 Metop, 1 Jason CS, 4 MTG Imager, 2 MTG Sounder, 6 EPS Second Generation)

¤ PLANET/RAPIDEYE (Berlin, Allemagne) - http://www.rapideye.com/ : C'est dans le Land du Brandebourg qu’a pris forme cette initiative commerciale pour l'exploitation d'une constellation de cinq mini-satellites d'observation multispectrale (réalisés par SSTL/Surrey Satellite Technology Ltd) pour le suivi des cultures, l'étude du milieu, la cartographie des sols, l'évaluation des dégâts.... Cette PME de télédétection spatiale a été acquise par le groupe canadien BlackBridge, spécialiste des données de géomatique, puis par la jeune entreprise californienne Planet. Ses produits qui ont une couverture globale suscitent beaucoup d’intérêt afin de compléter ceux du système Landsat de la NASA. Planet exploite plus d’une centaine de Cubesats Triples, baptisés Dove/Flock ; 88 ont été déployés en orbite polaire par un PSLV le 15 février. (5 satellites lancés ensemble avec une fusée Dnepr en août 2008, aucune indication sur son futur après l’acquisition de BlackBridge par Planet)

Le tableau ci-dessous montre l’état et les performances de la constellation Planet de Cubesats triples déployés autour de la Terre.

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¤ TELESPAZIO (Rome, Italie) - http://www.telespazio.it/ : Cette entreprise du Groupe franco-italien Finmeccanica-Thales est spécialisée dans les services par satellites, notamment la télédétection spatiale (voir aussi sa filiale e-geos, qu’elle a créée avec l’ASI). Elle propose une gamme complète de solutions d'imagerie spatiale pour des applications spécifiques (via Eurimage) et elle exploite la constellation italienne de satellites radar Cosmo-Skymed. (4 en service, jusqu’à 4 satellites en construction, 1 à l’étude)

¤ VITO (Mol, Belgique) – http://www.vgt.vito.be/ : Le département de télédétection et d’observation de la Terre du VITO, l’Institut flamand de recherche technologique qui est implanté à Mol (Anvers), traite, archive et gère les images des instruments Végétation-1 et Végétation-2. Financés par la Commission européenne, ces spectromètres à large fauchée (1 km de résolution) se trouvaient respectivement à bord des satellites français SPOT-4 et SPOT-5 et leurs données sont captées par la station de Kiruna (Suède). La Belgique, dans le cadre du programme technologique de l’ESA, assure la continuité des images avec la réalisation du micro-satellite PROBA V(égétation) : après son lancement réussi en mai 2013, il est en service dans le cadre du programme EarthWatch de l’ESA. (1 micro-satellite en orbite, 1 à l’étude)

4. Télécommunications/télévision

4.1. Hispasat 36W-1 lancé par Arianespace avec Soyouz : premier SmallGEO d’OHB en orbite géostationnaire

Enfin…, OHB peut faire la démonstration sur orbite géostationnaire de sa plate-forme SmallGEO. Mise en orbite de transfert géostationnaire le 28 janvier sous l’appellation d’Hispasat 36W-1 (3.2 t), c’est le fruit, dans le cadre du Programme ESA de Télécommunications & Applications Intégrées, d’un partenariat public-privé entre l’ESA, le groupe OHB, Thales Alenia Space et l’opérateur Hispasat. Ce dernier a dû faire preuve de beaucoup de patience, car le développement d’Hispasat 36W-1 - WEI n°90 2017-01 - 29

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commandé en 2008 pour un lancement en 2012 - a pris plus de temps que prévu à cause des défis technologiques de cette mission.

C’est le début de la filière SmallGEO pour laquelle neuf missions sont d’ores et déjà annoncées : NOM Lancement/date Mission (opérateur) HISPASAT 36W-1 Soyouz ST/28 janvier 2017 Communications haut débit depuis 36° Ouest (Hispasat) EDRS-C/HYLAS-3 Ariane 5/2017 Relais optique et communication haut débit (Airbus + ESA/Avanti) 6 x MTG Ariane 5 & 6/entre 20 et 20 Troisième génération de Météosat IMAGER/SOUNDER (ESA/Eumetsat) HEINRICH HERTZ Ariane 5 ou 6?/2021 Communications haut débit (DLR ?) H2SAT ELECTRA Ariane 6 ?/2021 Comsat tout électrique (ESA + SES)

4.2. Ambitions globales des opérateurs des Emirats : Yahsat et Thuraya se préparent à commander des satellites

De plus en plus à l’heure des satellites, les Emirats Arabes Unis visent la dimension globale pour leurs systèmes de télécommunications par satellites. - Yahsat (Abou Dhabi), qui fait partie du Fond Mubadala, va cette année mettre en service son 3ème satellite : Al Yah-3 (réalisé par Orbital ATK, lancé par Arianespace) pour couvrir le Brésil et l’Afrique. L’opérateur envisage jusqu’à quatre satellites à l’horizon 2020, afin de disposer de 7 satellites géostationnaires pour couvrir l’ensemble de la planète. - Thuraya (Dubaï), qui exploite deux puissants satellites en bande L pour les communications personnelles et mobiles, est en train de préparer pour une couverture globale la constellation Futura de satellites durant la prochaine décennie

4.3. Le point sur les systèmes commerciaux de satellites pour les télécommunications en Europe

En un demi-siècle, la dimension spatiale est devenue une affaire pour des investisseurs et entrepreneurs privés qui exploitent des satellites de télécommunications et de télévision, ainsi que des observatoires de télédétection optique et radar. Les opérateurs européens que nous avons repris par ordre alphabétique dans deux listes descriptives ont constitué des groupes d'influence afin de faire mieux comprendre leurs compétences, besoins et problèmes auprès des instances politiques, au niveau de l'Union européenne. Pour les satellites de télécommunications et de télévision, il y a l'ESOA (European Satellite Operators Association) qui a son siège à Bruxelles. http://www.esoa.net/

L’Europe affirme bel et bien sa présence dans le business de ces satellites. Elle réalise, avec SES, Eutelsat, Inmarsat, Hispasat et Telenor, près de la moitié du chiffre

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 d’affaires mondial dans la mise en œuvre de systèmes spatiaux en orbite géostationnaire pour les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Par ailleurs, l’industrie européenne avec Thales Alenia Space joue un rôle clef dans la réalisation des satellites de la constellation O3b.

¤ AIRBUS DEFENCE & SPACE (Paris, France) – https://airbusdefenceandspace.com/ Cette société qui fait partie du groupe aérospatial européen Airbus a une branche spécialisée dans les opérations dans l’espace : Communication, Intelligence & Security Elle met en œuvre des systèmes gouvernementaux de télécommunications au Royaume-Uni (avec Paradigm qui exploite les satellites militaires Skynet) et en Allemagne (avec Milsat Services, chargé de la gestion des satellites ComsatBw). Elle a conclu avec l’ESA un partenariat public- privé pour la mise en œuvre du système EDRS (European Data Relay Satellite). (10 comsats en service, 1 EDRS en préparation)

¤ AVANTI COMMUNICATIONS (Londres, Royaume-Uni) – http://www.avanti- communications.com/ Cette entreprise britannique de multimédia a lancé une filiale spécialisée dans le haut débit par satellites avec des connexions internet à large bande. Son premier satellite, HYLAS-1, lancé en novembre 2010, a été réalisé avec le support de l’ESA et de UK Space pour de la télédiffusion numérique et des connexions à très haut débit. Il a été rejoint en août 2012 par HYLAS-2 de fabrication américaine. Pour HYLAS-3/EDRS-C à lancer en 2017, elle réédite un partenariat avec l’ESA (2 satellites en orbite, 2 en construction)

¤ AZERCOSMOS/AZERSPACE (Bakou, Azerbaidjan) – http://www.azercosmos.az/ Cet opérateur régional a trouvé des partenaires – avec MEAsat pour son premier satellite lancé en février 2013, avec Intelsat pour Azerspace- 2 à lancer en 2017 - pour développer des services en Asie et en Afrique. (1 satellite en service, 1 en construction)

¤ BELINTERSAT (Minsk, Belarus) – http://www.belintersat.com/ La Biélorussie a commandé à la Chine son premier satellite géostationnaire de télécommunications. Il a été livré sur orbite par une fusée chinoise CZ-3B lors du premier lancement de l’année 2016. (1 en service)

¤ ECHOSTAR MOBILE (Dublin, Ireland) – http://www.echostarmobile.com/ En rachetant à Eutelsat et à SES la société Solaris Mobile qui testait la charge utile en bande S du satellite W2A-10A, l’opérateur américain Echostar veut développer des services mobiles en bande S en Europe. (1 satellite, alias Terrestar-2, à lancer en 2017).

¤ EUTELSAT (Paris, France) - http://www.eutelsat.com/ Créée en 1977 par les PTT en Europe comme organisation intergouvernementale, c'est depuis juillet 2001 une société privée par actions, qui exploite un système de satellites pour des services de télécommunications et la télévision en Europe (système HotBird), Afrique, Asie, Océanie, Amérique latine, jusque sur la côte Est de l'Amérique du Nord. L’entreprise

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 basée à Paris a des accords de collaboration avec les opérateurs RSCC (Russian Satellite Communications Company), Telesat au Canada, Viasat aux Etats-Unis, ictQatar/E’Shail satellite dans les Emirats. Elle a une participation dans l’opérateur espagnol Hispasat dont le principal business est centré sur l’Amérique latine. Eutelsat a mis en service en 2011 un satellite en bande Ka pour des transmissions à haut débit entre des terminaux compacts Tooway. Partenariat public-privé avec l’ESA pour le satellite Quantum avec charge utile intelligente. Entreprise conjointe avec l’opérateur américain Viasat pour l’exploitation du satellite très haut débit Viasat-3. (39 satellites en service, 5 en construction)

¤ HISPASAT (Madrid, Espagne) - http://www.hispasat.com/ Il s'agit d'une initiative publique nationale, à présent entreprise privée qui a dans son actionnariat le groupe Abertis et Eutelsat. Ses satellites Hispasat et Amazonas servent à desservir la péninsule hispanique (avec l’Europe) et l'Amérique latine, grâce à des liaisons transatlantiques. Elle sera la première à utiliser la plate-forme moyenne Small GEO développée par OHB-System pour l’ESA. (7 satellites en service, 3 en construction)

¤ INMARSAT (Londres, Royaume-Uni) - http://www.inmarsat.com/ Dès février 1982, sous la forme d’une organisation inter-gouvernementale, cet opérateur s’est spécialisé dans les services globaux de télécommunications maritimes par satellites. Depuis mars 1999, Inmarsat est une entreprise privée pour les liaisons mobiles à haut débit (services maritimes, aéronautiques, terrestres), pour des services d'échanges de données BGAN (Broadband Global Area Network) entre de petits terminaux, sur l’ensemble du globe, ainsi que des communications avec des mobilophones (IsatPhone). Elle a établi un partenariat avec l’ESA pour l’utilisation de la première plate-forme lourde Alphasat, avec Inmarsat-XL satellisé en juillet 2013. Avec le système Inmarsat Global Xpress, elle commercialise des services mobiles à large bande avec trois puissants satellites en bande Ka, commandés à Boeing Satellite Systems et lancés en 2013 et en 2015; un 4ème est prévu en 2017. (12 satellites en service, 2 en construction)

¤ O3B (OTHER 3 BILLION) NETWORKS LTD (St John, Jersey) – http://www.o3bnetworks.com/ Cet opérateur qui s’est implanté dans l’Ile de Jersey (Royaume-Uni) veut déployer une constellation équatoriale, à quelque 7.825 km d’altitude, d’une douzaine de satellites-relais pour connecter les réseaux Internet à haut débit. Ses satellites qui doivent assurer en bande Ka les connexions avec la toile globale veulent desservir les 3 milliards d’habitants dans des régions très peuplées entre les tropiques. SES est depuis 2016 le propriétaire de ce système. Le centre de contrôle d’O3b Networks se trouve chez SES au Château de Betzdorf, Grand Duché. (12 satellites en service, 8 autres en construction pour deux lancements Soyouz en 2018 et en 2019)

¤ SES (Betzdorf, Luxembourg) - http://www.ses.com/ Cette entreprise luxembourgeoise qui est née en 1985 est à l'origine du groupe SES (Société Européenne des Satellites) qui a implanté son centre de gestion et de contrôle au Château de Betzdorf. Après le lancement en décembre 1988 d’un premier satellite -

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Astra-1A -, le premier opérateur privé de comsats en Europe a brillamment réussi avec des satellites desservant les marchés européen et africain pour la télévision numérique (bouquets de chaînes TV et programmes radio), des services interactifs et gouvernementaux à haut débit. Elle a obtenu deux contrats de la Commission Européenne pour embarquer (à bord de SES-5 et d’Astra-5B) des charges additionnelles EGNOS qui améliorent la qualité des signaux de navigation par satellites. Elle cherche à se diversifier dans la mobilité, le haut débit et les services gouvernementaux. Elle a établi des partenariats avec l’ESA pour le développement de la plate-forme Electra (à propulsion électrique). Via sa société SES Astra Techcom et dans le cadre de Redu Space Services, elle assure les opérations de maintenance au Centre ESA de Redu, où elle a implanté son centre de secours (back-up).

Depuis 2000, l’expansion globale de SES. L’opérateur luxembourgeois de satellites TV pour une couverture européenne a acquis GE Americom en 2001, puis New Skies Satellites en 2006. Il a jumelé ces deux sociétés au sein de SES World Skies en 2008, qui est aujourd’hui devenue partie intégrante de SES. Un partenariat privilégié a été établi avec l’opérateur américain Echostar de satellites de télévision numérique et afin de répondre à ses besoins en capacité sur l’Amérique du Nord, des filiales ont été établies au Canada avec Ciel Satellite et au Mexique avec Quetzsat. SES a racheté l’opérateur O3b (voir ci-dessus). On a affaire à une belle réussite commerciale avec une flotte mondiale de satellites géostationnaires qui lui permettent de desservir une zone géographique où se concentrent les 99 % de la population terrestre. SES a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards €. Dont 495 millions € de profit net, après la prise de contrôle d’O3b. (53 satellites en service, 7 en construction, voir O3b)

¤ TELENOR SATELLITE BROADCASTING (Oslo, Norvège) - http://www.telenorsbc.com/ Il s’agit de l’opérateur norvégien exploite le système de ses satellites Thor sur la position de 1° Ouest, ainsi que de la capacité sur Intelsat 10- 02 pour des services de télévision et de transmission de données sur l'ensemble de l'Europe et jusqu'au Moyen Orient. (3 satellites en service parmi lesquels Thor-7 depuis avril 2015, capacité louée sur un satellite Intelsat)

¤ TÜRKSAT UYDU/TÜRK TELECOM (Ankara, Turquie) - http://www.turksat.com.tr/ Le gouvernement turc a confié à cet opérateur public la propriété et le développement du système régional Türksat pour les télécommunications et la télévision en Europe de l'Est, au Moyen Orient et en Asie centrale. Avec la coopération de Thales Alenia Space/Telespazio et de Mitsubishi Electric Corp, Türksat, via TAI (Turkish Aerospace Industries), est en train d’acquérir les compétences technologiques et l’infrastructure industrielle pour réaliser ses prochains satellites. (3 en opération, 3 en construction)

5. Navigation/Galileo

5.1. Galileo confronté à son devenir :

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 horloges déficientes, impact du Brexit

Le système Galileo connaît des déficiences pour ses horloges atomiques. Ce qui n’a nullement empêché, le 15 décembre, de lancer de services préopérationnels (initial services). Il est vrai que les 16 satellites sur la bonne orbite donnent satisfaction. A la mi-janvier, au moment de la conférence de presse du Nouvel An de Jan Woerner, directeur général de l’ESA, une dizaine d’horloges atomiques, qui sont réalisées par la société helvétique SpectraTime, ne donnaient pas satisfaction sur quatre satellites : sept horloges maser hydrogène et trois horloges rubidium étaient mises en cause. Le problème est de définir la cause afin d’y remédier de manière efficace.

Une autre inconnue affecte Galileo : c’est le budget de l’Union qui est affecté par le Brexit, avec quelque 15 % de réduction du financement (part du Royaume-Uni). Il va falloir procéder à des coupes dans le Cadre Financier Pluriannuel de l’Union. La Commission a lancé l’appel d’offres pour huit Galileo FOC supplémentaires, mais la sélection d’un team n’a pas été faite en 2016 comme c’était prévu. OHB (en Allemagne) a fait offre avec SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd, au Royaume- Uni). Il lui faut rivaliser avec Airbus Defence & Space (en France et Allemagne) et Thales Alenia Space (en France et Italie).

5.2. Inde : ne dites plus IRNSS mais NavIC !

L’IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System) est appelé NavIC (Navigation with Indian Constellation) par l’ISRO (Indian Space Research Organisation). NavIC consiste en sept satellites qui évoluent à quelque 35.800 km, soit en restant fixes, soit en décrivant un huit sur orbite. L’un des sept NavIC a des problèmes au niveau de ses horloges au rubidium. Il sera remplacé par IRNSS-H avec un lanceur PSLV avant la fin de l’année. Il y a encore un satellite de rechange, alias IRNSS-1I, qui peut être mis en œuvre rapidement.

6. Sécurité & Espace/Défense spatiale

6.1. Initiative GovSatCom de la Commission : en vue d’un système européen de télécommunications gouvernementales par satellites

Cette année, la Commission européenne doit concrétiser son initiative GovSatCom de services par satellites pour les télécommunications gouvernementales. Elle en est toujours au stade d’une intention pour en faire une priorité. Le Conseil de l’Union, dans une communication du 9 février, a pris note de l’intention d’évaluer et de préparer GovSatCom en coopération avec l’EEAS (European External Action Service), l’EDA (European Defence Agency) et l’ESA. L’objectif est de disposer d’un système de communications fiables et sécurisés pour la fin de cette année. Les opérateurs Eutelsat et SES suivent avec beaucoup d’intérêt son développement. Aucun budget n’est encore annoncé pour son financement.

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6.2. KMilSatCom pour la Corée du Sud : Lockheed Martin achète le satellite à Airbus !

On n’est pas au bout de nos surprises dans la dimension globale du spatial. Ainsi Lockheed Martin avait décroché du DAPA (Defense Acquisition Programme Administration) de Corée du Sud le contrat d’un satellite de télécommunications militaires, le KMilSatcom à lancer en 2019. Le nouveau site d’informations Space Intel Report (www.spaceintelreport.com ) créé par Peter de Selding, journaliste du business spatial, nous révèle que ce satellite a été commandé à Airbus Defence & Space.

6.3. Le Pentagone spatial : une mini-navette « mystère » en orbite

On sait que le Space Shuttle de la NASA ne vole plus depuis juillet 2011. Les trois navettes de cet ambitieux et coûteux programme (133 missions en trente ans) sont exposées dans des musées à Washington D.C., au Cape Canaveral et à Los Angeles. Pourtant, l’Amérique exploite une petite navette d’environ 5 t au-dessus de nos têtes. C’est le planeur automatique X-37B, alias OTV (Orbital Test Vehicle) dont deux exemplaires sont en service pour des vols de longue durée. Boeing l’a mis au point pour des opérations confidentielles du Pentagone. A ce jour, trois vols de plusieurs mois - le troisième a duré près de 675 jours -, avec des manœuvres orbitales, ont été effectués. Un quatrième qui a commencé le 20 mai 2015 s’est déroulée dans la plus grande discrétion. Le X-37B, après un vol de très longue durée, devrait se poser sur la piste Space Shuttle du Kennedy Space Center, en Floride.

7. Science/Cosmic Vision

7.1. Exoplanètes habitables autour de TRAPPIST-1 : l’Université de Liège, avec STAR, mise à l’honneur par la NASA !

Le 22 février, l’ULg a fait sensation dans le monde avec une conférence de presse organisée par la NASA pour annoncer un système de sept planètes, dont trois en zone habitable, autour de la naine rouge TRAPPIST-1. Michael Gillon, astrophysicien de l’ULg, fut l’un des intervenants remarqués, puisqu’il est à l’origine de la découverte de ce système dans notre Voie Lactée, à quelque 39 années-lumière de notre étoile. Grâce à son équipe, TRAPPIST est en train de devenir synonyme d’exoplanètes habitables.

Trouver la vie dans l’Univers, c’est chercher une aiguille dans une botte de foin… Les chercheurs liégeois qui font partie de l’Unité de Recherche STAR ont misé sur un petit télescope automatique doté d’un miroir d’à peine 0,60 m - un investissement de 350.000 € - pour réaliser des observations en continu de naines brunes (étoiles très froides) : TRAPPIST (Transiting Planets & Planetessimals Small Telescope) était installé sur le site de l’ESO à La Silla (Chili). L’étude des transits a permis de découvrir un système avec trois exoplanètes, qui présentaient un potentiel d’habitabilité. Il fallait avoir la confirmation de ce système baptisé TRAPPIST-1. La WEI n°90 2017-01 - 35

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NASA a cherché à en savoir plus avec son télescope spatial Spitzer de 950 kg, autour de la Terre depuis août 2003. Ce qui a confirmé les recherches à l’ULg et fait découvrir quatre exoplanètes supplémentaires.

Tailles des planètes de Trappist-1, comparées à celles des planètes rocheuses du Système solaire. Les chiffres représentent, de haut en bas : la période orbitale en jours, la distance à l'étoile en unités astronomiques, le rayon en rayons terrestres, la masse en masses terrestres. Les physionomies des planètes de Trappist-1 sont des extrapolations. © Nasa

La moisson d’informations ne devrait pas s’arrêter là. La localisation de TRAPPIST-1 fait qu’on a une cible de choix pour caractériser un ensemble où la vie serait possible. Deux télescopes TRAPPIST (Sud au Chili, Nord au Maroc) sont désormais disponibles en plus du réseau SPECULOOS (Search for habitable Planets Eclipsing Ultra-Cool Stars) de quatre petits télescopes près du grand VLT (Very Large Telescope) au Paranal (Chili). On va assister à une mobilisation globale de télescopes pour en savoir plus sur ce « nouveau monde » de TRAPPIST-1.

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L’événement a permis de mettre en évidence l’Unité de recherche STAR (Space Sciences, Technologies & Astrophysics Research), dont font partie le CSL et l’Institut d’Astrophysique, de l’Université de Liège.

7.2. Ambitions chinoises pour des missions scientifiques dans l’espace

La 54ème session scientifique et technique du COPUOS (Committee on the Peaceful Uses of Outer Space), qui s’est tenue du 30 janvier au 10 février, fut l’occasion pour la Chine de faire le point sur son programme prioritaire de science spatiale. Ainsi le NSSC (National Space Science Center) qui dépend du CAS (Chinese Academy of Sciences) a décrit des missions qui ont été développées durant la période 2011-2016 : - DAMPE (Dark Matter Particle Explorer) depuis décembre 2015 de mesure des hautes énergies dans l’Univers pour détecter la matière noire, pour étudier l’origine et la propagation des rayons cosmiques ; - Shijan-10 (capsule récupérable) du 6 au 18 avril 2016 pour effectuer 19 expériences en microgravité (physique, matériaux et sciences de la vie) ; - QUESS (Quantum Experiments at Space Scale) depuis août 2016 pour la maîtrise du processus quantique en matière de communication et de téléportation. Parmi les missions à venir qui sont en préparation, on a : - Einstein-Probe de 380 kg avec deux télescopes dans les rayons X ; - ASO-S (Advanced space-borne Solar Observatory) pour une étude de l’activité du Soleil ; - WCOM (Water Cycle Observation Mission) de 1 t pour mieux comprendre le cycle de l’eau dans l’environnement terrestre ; - MIT (Magnetosphere – Ionosphere – Thermosphere coupling exploration) avec 4 observatoires qui sont répartis sur des trajectoires différentes pour des mesures « in situ » ; - SMILE (Solar wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer), fruit d’une coopération ESA-CAS, avec un observatoire de 2 t sur une orbite très elliptique. Le NSSC insiste sur sa volonté d’établir des coopérations dans le monde pour la science spatiale.

7.3. Constellation BRITE : 5 nano-satellites de 3 pays pour des mesures d’astéroséismologie (dans les étoiles massives)

BRITE (Bright Target Explorer) met en œuvre cinq nano-satellites basés sur le bus du SFL (Space Flight Laboratory) de l’Université de Toronto et équipés d’un télescope miniature: - les UniBRITE et BRITE-Austria (TUG-Sat-1) autrichiens, lancés le 25 février 2013 par un PSLV indien ; - les BRITE-PL1 () et BRITE-PL2 (Heweliusz) polonais, lancés respectivement le 21 novembre 2013 par un Dnepr russo-ukrainien et le 19 août 2014 par une Longue Marche 4B chinoise ; - le BRITE-CA1 (Toronto) canadien, lancé le 19 juin 2014 par un Dnepr russo- ukrainien.

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Depuis que BRITE a commencé ses observations, ce sont plus de 350 étoiles qui ont été auscultées. Plus de 2,5 millions d’images ont été collectées et font l’objet d’analyses.

8. Exploration/Aurora

8.1. Mission NASA-ESA d’impact sur un astéroïde : revue à la baisse avec AIM Light du côté européen?

Le Conseil ESA, au niveau ministériel, de Lucerne n’a pas réussi à obtenir le financement de sa contribution à la mission AIDA (Asteroid Impact & Deflection Assessment) avec la NASA. Elle devait comprendre la sonde américaine DART (Double Asteroid Redirect Test) et la sonde européenne AIM (Asteroid Impact Mission) pour explorer en 2022 l’astéroïde Didymos (objet de 800 m) et sa « lune » Didymoon, à 11 millions de km de la Terre. L’objectif était que DART s’écrase (avec prises de vues) sur Didymoon afin d’en dévier quelque peu la trajectoire, tandis qu’AIM, en orbite autour de Didymos, étudie les effets de l’impact ainsi que la surface au moyen de Cubesats. AIM et DART devaient être lancées séparément entre décembre 2020 et mai 2021.

L’Allemagne se faisait l’avocat d’AIM qui aurait vu une participation industrielle d’OHB. Désireuse de prolonger l’exploitation de l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2024, elle a dû investir davantage dans ce programme ESA-NASA. Le Luxembourg (pour SpaceResources.lu), l’Espagne, la Roumanie, le Portugal, la Pologne et la République Tchèque se montraient fort intéressés. Il ne fut pas possible de réunir le budget de 250 millions €. L’ESA compte toujours coopérer avec la NASA avec une sonde moins coûteuse, dite AIMlight, dont la masse sera réduite de moitié (300 kg au lieu de 770 kg). Il lui faudrait trouver 150 millions € pour sa réalisation. D’après Jan Woerner, directeur général de l’ESA, la mission n’est pas supprimée. Le Grand Duché se fait l’avocat de la participation européenne à cette mission.

8.2. Google Lunar X Prize : des privés sur la Lune en 2017 ?

La surface lunaire devrait être la vedette à la fin de cette année. La Chine prévoit, avec sa mission Chang’e-5, d’aller prélever des échantillons du sol et de les faire revenir sur Terre. On devrait connaître l’aboutissement de la compétition Lunar X Prize lancée par Google il y a dix ans. Les équipes privées étaient invitées à réussir sur la Lune un parcours d’un demi-kilomètre en transmettant vidéo et photos du périple… Le 1er prix à gagner est de $ 20 millions. L’objectif est de stimuler la créativité avec des systèmes innovants et miniaturisés.

A peine quatre teams sont vraiment en lice en ayant réussi à officialiser fin 2016 un contrat de lancement avec un opérateur sérieux : Moon Express/MoonEx (USA) avec le micro-lanceur Electron (qui n’a pas encore fait ses preuves) de Rocket Lab, Team Indus (Inde) et Hakuto (Japon) grâce au lanceur indien PSLV, SpaceIL (Israel) sur un

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Falcon 9 de SpaceX. Part-Time Scientists (Allemagne) et son Audi Lunar Quattro se sont mis hors course en n’ayant pu finaliser un contrat de lancement. .

9. Vols habités/International Space Station/Microgravité

9.1. Il y a 50 ans, premières tragédies pour les vols spatiaux habités

Il y a cinquante ans, l’odyssée de l’espace connaissait ses premiers drames. Les vaisseaux Apollo de la NASA et Soyouz de l’URSS (Russie) connaissaient des débuts tragiques en provoquant la mort de leurs premiers équipages, qui étaient chargés de les tester. A l’époque, la compétition russo-américaine battait son plein. Elle poussait à prendre des raccourcis avec la sécurité dans la course pour réussir le premier aller- retour sur la Lune. Cette course fut gagnée par les Etats-Unis avec l’historique expédition Apollo-11 en juillet 1969. Encore aujourd’hui, le vol spatial habité est un voyage à risques, qui requiert des mesures de sécurité strictes. Il est vrai qu’on évolue à près de 8 km/s (28 000 km/h) dans un environnement fait de vide et de radiations. A ce jour, on compte 305 missions qui ont permis à 548 cosmonautes, astronautes et taïkonautes de vivre la microgravité autour de la Terre. Ils sont 18 à avoir succombé à quatre accidents en vol, dont trois lors du retour sur Terre.

En 1967, l’épique duel pour réussir la « première » de l’Homme sur la Lune était marquée par deux tragédies à 3 mois d’intervalle… Le 27 janvier 1967, trois astronautes de la NASA meurent au Cape Canaveral dans l’incendie foudroyant de la cabine Apollo-1 où ils s’entraînent tout en la testant. L’atmosphère d’oxygène pur qui régnait dans l’habitacle s’est rapidement embrasée suite à un court-circuit électrique. Le 24 avril, la capsule Soyouz, avec le cosmonaute Vladimir Komarov, s’écrasait au sol, à cause du mauvais déploiement de ses parachutes. En fait, ce retour tragique du Soyouz-1 avait été précédé dès la mise sur orbite par la déficience d’un panneau solaire et par une mauvaise stabilisation du vaisseau.

Le Soyouz dont les systèmes de bord ont été constamment améliorés est le seul vaisseau qui assure la desserte de l’ISS (International Space Station) avec des équipages. A ce jour, ce sont 129 exemplaires habités qui sont allés dans l’espace. Le vaisseau chinois Shenzhou, qui a servi à six vols de taïkonautes, s’est inspiré de son concept.

Par la suite, des accidents sont survenus dans la mise en oeuvre de la première station spatiale et du système Space Shuttle. Du côté russe, le 30 juin 1971, les trois membres de la première expédition à bord de la station orbitale Saliout-1, venaient d’y vivre 22 jours. Dans le Soyouz-11, ils sont retrouvés morts sur le site d’atterrissage : n’étant pas protégés par des scaphandres, ils avaient été victimes d’une dépressurisation brutale de leur habitacle, à cause d’une valve à demi fermée. Aucun contrôleur n’avait pu détecter l’anomalie depuis le sol.

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Aux Etats-Unis, le coûteux Space Shuttle a montré les limites de sa technologie à deux reprises. La NASA connut deux grandes tragédies avec la perte dramatique de deux équipages de sept astronautes. Challenger, le 28 janvier 1986, lors de la délicate phase du décollage, était perdue durant la 73ème seconde de vol pendant que fonctionnaient encore les deux propulseurs d’appoint à poudre. L’un des deux, à cause du manque d’étanchéité d’un joint, est venu heurter l’imposant réservoir d’hydrogène et oxygène liquides, ce qui provoqua l’explosion fatale. Puis, le 1er février 2003, il y eut la rentrée catastrophique de Columbia : son bouclier thermique qui avait souffert lors des vibrqtions du décollage n’a pu supporter la chaleur infernale du freinage dans l’atmosphère. La navette se disloqua en grande partie au-dessus du Texas.

9.2. SpaceX au service de la NASA : son Falcon 9 pourra-t-il servir à des vols spatiaux habités ?

Avec le CCP (Commercial Crew Program), la NASA joue la carte du partenariat public-privé pour ses missions habitées à bord de l’ISS (International Space Station) à la fin de la décennie. Comme elle le fait pour les opérations de ravitaillement avec les vaisseaux Cygnus d’Orbital ATK et Dragon de SpaceX. La NASA a commandé à la société Lockheed Martin le vaisseau Orion qui sera équipé d’un module de service « made in Europe » pour ses deux premiers vols. Elle compte sur des systèmes privés avec capsules réutilisables pour envoyer des équipages dans la station spatiale internationale : le CST-100 Starliner de Boeing, le Crew Dragon de SpaceX. Leur première utilisation avec équipage était prévue en 2017. Elle est reportée à 2018. Mais elle pourrait n’avoir lieu qu’en 2019-2020, vu les mesures de sécurité qui sont imposées. La NASA se trouve contrainte de prendre des tickets chez Roscosmos pour des vols Soyouz vers l’ISS.

Peut-on faire confiance à l’entreprise privée pour assurer la desserte de l’ISS avec des équipages ? Le ravitaillement de l’ISS avec des systèmes privés CRS - le Dragon de SpaceX, le Cygnus d’Orbital ATK a donné lieu à deux échecs au lancement (avec le Falcon 9, avec l’Antares). Le GAO (Government Accountability Office) vient de publier un rapport assez sévère sur la situation du NASA Commercial Crew Program (Schedule Pressure Increases as Contractors Delay Key Events). Bien des inconnues sur les risques subsistent dans la certification pour les vols habités tant du CST-100 que du Crew Dragon. CST-100 de Boeing Crew Dragon de SpaceX - trop peu de données sur l’emploi, pour - pas assez de temps pour améliorer les des vols habités, du propulseur russe RD- propulseurs et l’avionique du lanceur 180 sur le lanceur Atlas-V Falcon 9 - manque d’infos sur le système de - problème de sécurité lors du parachutes pour le retour remplissage du lanceur

SpaceX ne se fait guère de soucis concernant le rapport GAO. Il fait état de préparatifs qui sont apparemment en avance sur ceux de Boeing. La solution aurait été trouvée concernant les faiblesses au niveau des turbopompes du propulseur Merlin du lanceur Falcon 9 qui doit satelliser Crew Dragon. Alors, le lanceur de SpaceX présente-t-il WEI n°90 2017-01 - 40

WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 toutes les garanties de sécurité pour emmener une capsule habitée ? La reprise de ses tirs, au rythme d’un toutes les 2 à 3 semaines, nous en dira plus sur son taux de fiabilité.

9.3. Coup d’audace de la NASA : faire voler la capsule Orion sur SLS avec un équipage à bord ?

La NASA et Boeing préparent pour 2018-2019 le lanceur lourd SLS (Space Launch System) qui testera le vaisseau Orion jusqu’à la Lune. Il est question de faire voler un équipage d’astronautes à bord de cet Orion équipé d’un ESM () que l’ESA a commandé à Airbus Defence & Space, Brême. Certes, le SLS utilise bien des éléments – notamment les propulseurs - du Space Shuttle. Mais n’est- ce pas prendre trop de risques pour lui confier des vies humaines dès son premier lancement ? Le complexe Space Shuttle n’a-t-il pas le 12 avril 1981 effectué son vol avec deux astronautes ? Il reste prévu que le vaisseau Orion, doté d’un deuxième module de service « made in Europe » pour ses deux premiers vols, effectue une mission avec des astronautes en 2021-2022. Pour rappel : le pari réussi de la NASA avec Apollo 8 autour de la Lune. En décembre 1968, la troisième fusée géante Saturn V envoyait vers notre satellite naturel un vaisseau habité par trois astronautes (de réels héros qui s’appelaient Frank Borman, James Lovell et William Anders). SpaceX prévoit fin 2018 un vol pour deux touristes (passagers payants) jusque dans la banlieue lunaire.

10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)

Dans quelle mesure l’Europe va-t-elle s’impliquer dans la surveillance de l’environnement spatial ?

L’Union Européenne entend jouer un rôle de premier plan dans la sécurisation du nouveau monde de l’espace. Dans une note du 9 février sur la stratégie spatiale pour l’Europe, le Conseil affirme son soutien à la Commission pour renforcer l’infrastructure SST (Space Surveillance & Tracking) : il s’agit d’améliorer les performances et la couverture des senseurs pour la surveillance de l’espace. Mais rien au sujet du financement…

11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux

2017 : enfin… la réalité d’un tourisme spatial avec les systèmes de Blue Origin et de Virgin Galactic

Cette année devrait (enfin !) voir l’aboutissement d’initiatives privées de tourisme spatial avec des vols suborbitaux jusqu’à la Karman Line à 100 km d’altitude. Tant Virgin Galactic avec son planeur-fusée SS2 (SpaceShipTwo) que Blue Origin avec sa fusée cryogénique New Shepard n°2 se montrent fort discrets sur l’état de leurs

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préparatifs. Le 24 février, le SS2 « Unity » a effectué son 3ème vol plané. Quand aura lieu le premier essai propulsé ? SpaceX veut aller plus loin avec un vol touristique lunaire dès fin 2018…

12. Petits satellites/Technologie/Incubation

12.1. Cubesat technologique néerlandais avec la participation de Sonaca

Le 15 février, le PLSVC37 de l’Inde a place sur orbite un nombre record de Cubesats : 101 ont été éjectés de 25 systèmes QuadPack de la société néerlandaise ISIS (Innovative Solutions In Space). Parmi ces Cubesats, on a le PEASS (PiezoElectric Assisted Smart Satellite Structure). Réalisé par ISIS et Active Space Technologies, ce Cubesat triple a été financé dans le cadre du 7ème Programme-Cadre de la Commission européenne. Parmi les partenaires, il y a la Sonaca qui a fourni les structures.

12.2. La constellation QB50 déployée ce printemps depuis l’ISS et par un PSLV

Le Von Karman Institute (VKI) est sur le point, avec le soutien de la Commission européenne, de mettre en œuvre la constellation QB50 avec une trentaine de Cubesats Doubles pour l’étude « in situ » de la basse thermosphère (entre 200 et 400 km). Ils vont être déployés depuis l’ISS (International Space Station) et grâce à un lancement PSLV (vol C38) de l’Inde.

QB50-ISS QB50-PL Nombre de satellites 28 8 Orbite : altitude/inclinaison 415 km/51.6 degrés 500 km/97.1 degrés Date prévue du lancement 16 mars 2017 21 avril 2017 Lanceur (base de lancement) (Cape Canaveral) PSLV (Satish Dhawan Space Centre)

A noter que le VKI a, depuis le 17 janvier, un nouveau directeur : Gaele Winters, qui dirigea l’ESOC, puis le Programme Lanceurs de l’ESA. Jean Muylaert a été appelé à une autre mission à l’ESA.

13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales

Beaux résultats 2016 pour l’Euro Space Center à Transinne-Libin

2016 s’est révélée une bonne année pour les activités de l’Euro Space Center, démontrant l’intérêt du public, notamment des jeunes, pour l’odyssée de l’espace. - Au niveau des visiteurs, la fréquentation a connu une hausse de 13 % par rapport à 2015. Le chiffre d’affaires a augmenté de 21 %. - Au niveau des stages, il y a eu une baisse de l’ordre de 2 % du nombre de jours- stages au niveau des écoles et des groupes. Cette baisse est due aux nombreuses

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WALLONIE ESPACE INFOS n°90 janvier-février 2017 annulations qui ont fait suite aux tragiques événements à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles. Par contre, on a assisté à une hausse spectaculaire - de plus de 90 %, par rapport à 2015 - du nombre des stagiaires individuels lors des périodes de vacances scolaires. Pour 2017, l’Euro Space Center se montre confiant pour sa mission d’informer et d’éduquer sur l’astronautique. Les réservations qui sont enregistrées confirment une tendance à la hausse au niveau de la fréquentation. L’Euro Space centre organise sept types de stages différents sur différents thèmes du spatial.

14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace

14.1. Du nouveau en 2017 à la station de télécommunications de Lessive (Rochefort) : rachat du site par une immobilière liégeoise

Inaugurée en 1972 par la RTT (Régie des Télégraphes et Téléphones), devenue Belgacom puis Proximus, la Station terrienne de Lessive constituait la publicité pour une Belgique tournée vers l’avenir. La RTT (depuis 1992, la société Belgacom) a implanté à Lessive, non loin de Rochefort (Province de Namur), sa station terrienne de télécommunications par satellites. Elle était inaugurée le 22 septembre 1972 par le Roi Baudouin et par l'astronaute américain Alan Bean (qui marcha sur la Lune en novembre 1969 lors de la mission Apollo 12), avec la mise d'une première parabole blanche de 30 m pour communiquer via le système Intelsat. Trois autres antennes - de 32 m et de 14 m pour Intelsat, de 18 m pour Eutelsat - sont venues s'ajouter. Belgacom a une seconde station à Liedekerke près de Bruxelles qui emploie les satellites Eutelsat.

Belgacom vendait en 2007 son site de télécommunications par satellites à Belgium Satellite Services, filiale belge du groupe indien ORG. Ce dernier a connu des déboires auprès de banques londoniennes. En faillite, il avait mis en caution son implantation belge qui servait surtout à des liaisons vers l’Afrique. Les six paraboles – dont certaines sont visibles depuis l’autoroute E411 – ne sont pratiquement plus employées. L’infrastructure qui s’étend sur 44 ha de bois et qui comprend salles de contrôle et conférences ainsi que bureaux et cafétaria est aujourd’hui sans usage. Le Liégeois Christophe Nihon, agent immobilier qui s’est spécialisé dans la réhabilitation de sites, s’est porté acquéreur de cette station qui a symbolisé un certain temps la Belgique du futur.

14.2. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"

Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace.

Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale WEI n°90 2017-01 - 43

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dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.

Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plate- forme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ http://www.spacedaily.com/

Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Lancement V233, le 17 novembre, Ariane 5-ES Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec quatre Galileo FOC (OHB + SSTL), structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et baptisés Antonianna, Lisa, Kimberley et Tijmen, composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero pour le déploiement d’une constellation civile de Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 satellites de navigation (Commission Européenne- (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par GSA/European GNSS Agency) Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans la logistique du segment sol du système Galileo. Lancement VV08 de Vega, le 5 décembre, avec SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec le satellite d’observation à usage dual Göktürk- des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins 1A (Telespazio/Thales Alenia Space) pour le électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er Ministère turc de la Défense (Turquie) étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement V234, le 21 décembre, d’Ariane 5- Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, ECA avec lessatellites de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et Star One D1 (SSL) pour l’opérateur Star composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero One/Embratel (Brésil) et JCSAT-15 (SSL) pour Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 l’opérateur Sky Perfect JSAT (Japon) (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement VS16 du Soyouz ST guyanais, le 28 Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le janvier, avec le satellite de télécommunications système KSE (Kit Sauvegarde Européen). Contribution de Spacebel à Hispasat AG1 (OHB) pour l’opérateur Hispasat la plate-forme géostationnaire SmallGEO destinée à accueillir une (Espagne) et l’ESA. large gamme de charges de communication commerciale (dont Hispasat AG1) avec le logiciel embarqué de gestion des processus à bord de la plate-forme satellite, ainsi qu’à soutenir les opérations au sol.

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Lancement V235, le 14 février, d’Ariane 5-ECA Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, avec les satellites de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et Intelsat 32e/SkyBrasil-1 (Boeing Satellite composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero Systems) pour l’opérateur Intelsat (+ Brésil) et Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 Telkom-3S (Thales Alenia Space) pour (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par l’opérateur PT Telkomunicasi (Indonésie) Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation de Thales Alenia Space Belgium à la plate-forme Spacebus 4000B2 de Telkom- 3S. Lancement PSLV C37, le 15 février, du PSLV Mise sur orbite de 101 Cubesats. Participation de Sonaca à la avec plusieurs satellites et nanosats, dont le réalisation du PEASSS (PiezoElectric Assisted Smart Satellite PEASS néerlandais Structure) néerlandais dans le cadre du FP7 de la Commission Européenne. Lancement VV09 de Vega, prévu le 7 mars, avec SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec le satellite d’observation Sentinel-2B (Airbus des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins Defence & Space) pour le système Copernicus électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er (Union Européenne) étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Lancement V236, prévu le 21 mars, d’Ariane 5- Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, ECA avec les satellites de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et SGDC-1 (Visiona/Thales Alenia Space) pour le composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero ministère brésilien de la Défense (Brésil) et Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 Koreasat-7 (Thales Alenia Space) pour (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par l’opérateur KT Corporation (Corée du Sud) Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation de Thales Alenia Space Belgium à la plate-forme Spacebus 4000B2 des SGDC- 1 et Koreasat-7. Lancement VS17 du Soyouz ST guyanais, prévu Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le le 4 avril, avec le satellite de télécommunications système KSE (Kit Sauvegarde Européen). SES-15 (Boeing Satellite Systems) « tout électrique » pour l’opérateur SES (Luxembourg) Lancement V237, prévu le 25 avril, d’Ariane 5- Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, ECA avec les satellites de télécommunications structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et Viasat-2 (Boeing Satellite Systems) pour composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero l’opérateur Viasat (USA) et Eutelsat-172B Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (Airbus Defence & Space) pour l’opérateur (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Eutelsat (Europe) Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

15. CALENDRIER 2017-2018 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.

Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.

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14-16 mars : Munich Satellite Navigation Summit, à Munich, l’événement européen qui fait le point sur les systèmes de navsats dans le monde et sur la multiplicité de leurs applications.

22 mars : « Quand Louvain voyait naître la cosmologie… Vie et œuvre de Georges Lemaître »,conférence du Dr Dominique Lambert à 20 h à l’UCL Woluwe, Auditoire Maisin, à Bruxelles.

29 mars : « Quand Louvain voyait naître la cosmologie… Vie et œuvre de Georges Lemaître », au Mundaneum à Mons. Cette conférence organisée par l’UCL-Mons sera suivie d’une table ronde et d’un débat pour tout public

28-30 mars : Workshop on Simulation and EGSE (Electrical Ground Support Equipment) for Space Programmes – SESP 2017, à l’ESTEC, Noordwijk (Pays-Bas). Cet atelier, organisé par l’ESA, est dédié à la conception et à la vérification de systèmes spatiaux en particulier les systèmes de simulation et de tests.

18-21 avril : 7th European Conference on , à l’ESOC, Darmstadt (Allemagne). Pendant quatre jours, la communauté spatiale fait le point sur le phénomène des débris dans l’espace, suite à près de 5.000 lancements de satellites. Il y sera question des systèmes de vision ou d’interception sur orbite, sur les catalogues de surveillance spatiale, sur les dangers de la fragmentation sur orbite, sur les risques de méga-constellations…

24-28 avril : 11th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation, organisé par le DLR à la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Cette conférence d’une semaine - l’une des premières concernant la technologie des petits satellites pour l’observation de la Terre – est l’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances en matière de systèmes spatiaux de télédétection. Un sujet très d’actualité à l’heure où se multiplient dans le monde les constellations de micro- et nano-satellites d’observation.

29 avril-28 mai : « Des étoiles, 40 ans, une passion », exposition organisée au Centre Culturel Régional de Dinant pour les 40 ans du Cercle Astronomique Mosan. Avec des conférences : Des missions lunaires habitées (5 mai), Maîtriser la gravitation (23 mai).

(*) 2-3 mai : 1st ALTIUS Symposium, organisé par l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique au Musée des Sciences Naturelles, près du Parlement européen, à Bruxelles. Ce symposium entend faire le point sur l’analyse des constituants atmosphériques depuis l’espace, alors que l’ESA vient de décider la mission ALTIUS (Atmospheric Limb Tracker for Investigation of the Upcoming Stratosphere) proposée par la Belgique au moyen de la plate-forme Proba.

21 mai : « Rêves d’étoiles », concert-conférence avec l’astronaute français Jean-Loup Chrétien, pour les 200 ans de l’ULg, dès 16 h à la Salle Philharmonique de Liège, en partenariat avec Liège Les Orgues.

(*) 22 mai : « Survivre mille siècles ?» à l’Espace Duesberg, Verviers, conférence à 20 h de Roger-Maurice Bonnet, ancien directeur ESA du programme scientifique, à présent chercheur attaché à l’International Space Science Institute de Berne.

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(*) 23 mai : « Inventer une mission spatiale : l’innovation, fille de l’audace », au Centre Spatial de Liège, à 10 h, conférence de Roger-Maurice Bonnet, ancien directeur ESA du programme scientifique.

29 mai-2 juin : 10th International ESA Conference on Guidance, Navigation & Control Systems, au Crowne Plaza de Salzbourg (Autriche)

30 mai-1er juin : DASIA 2017 (Data Systems In Aerospace) à Gothenburg (Suède), organisé par ASD-Eurospace.

(*) 19-25 juin 2017 : 52ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, à Paris- Le Bourget. L’événement aérospatial qui est attendu tous les deux ans comme étant le plus grand salon pour l’aviation, le spatial, la sécurité et la défense.

30 juin : Asteroid Day à Luxembourg. Journée mondiale de sensibilisation sur les astéroïdes, leurs ressources et les risques pour notre planète.

3-6 juillet : EUCASS 2017 – 7th European Conference for Aeronautics & Space Sciences, au Politecnico di Milano, Campus Bovisa (Italie). Un important événement sur le continent européen pour tous les acteurs du secteur aérospatial.

(*) 11-15 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris. Cette semaine de conférences qui réunit les top managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection). Elle comprendra le 21th Summit for Satellite Financing, le 14th Symposium on Satcom Market Forecasts, le 9th Summit on Earth Observation Business.

25-29 septembre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie). Le Congrès international d’Astronautique se déroule dans l’Hémisphère Sud, près de la région Asie-Pacifique, en Australie (pour la deuxième fois).

(*) 24-26 octobre 2017 : Space Tech Expo Europe à Brême, avec la participation (stand collectif) de Skywin et de membres de Wallonie Espace.

27 novembre-1er décembre : 14ème édition de l’European Space Weather Week (ESSW 14), organisé par le STCE (Solar-Terrestrial Centre of Excellence) de l’Observatoire Royal de Belgique. La ville belge retenue pour cette conférence qui est une référence internationale est en cours de sélection.

EVENEMENT MONDIAL POUR L’ASTRONAUTIQUE

(*) 18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à Vienne, organisé par l’UNOOSA, le Bureau de l’ONU pour les Affaires spatiales. Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui fera le point sur les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions ont eu lieu en août 1968, puis en août 1982, et en juillet 1999. Que de chemin parcouru dans l’espace depuis un demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences nationales, leurs acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs

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réalisations et compétences. La Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale interfédérale.

UNISPACE+50 va mettre en évidence les quatre piliers sur lesquels s’appuie un programme spatial national : le business de l’espace, la société de l’espace, l’accès à l’espace, la diplomatie à l’heure spatiale.

(*) Septembre-octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)

14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)

21-25 octobre 2019 : 70th IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11).

Annexes-tableaux (en anglais)

A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2017-2025)

Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui sont réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… Bien des projets qui avaient été annoncés n’ont pas abouti par manque de financement. S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?

Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected]

NAME Launch Launcher Mission (agency/operator) Prime contractor GALILEO FOC 7 & 10-12 17 November 2016 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL SATELLITE November 2016 PSLV Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Inst Bozen + MPE Garching CYGNUS CRS-6 December Antares 230 COTS module to ISS (Orbital Sciences) + Thales Alenia Space Italia GÖKTÜRK-1A 5 December 2016 Vega High resolution EO satellite (Tübitäk) Telespazio + Thales Alenia Space HISPASAT 36W-1/AG1 January 2017 Soyuz Telecommunications & TV (Hispasat) OHB + Thales Alenia Space PEASS February 2017 PSLV Technology (TNO Netherlands) Active Space + ISIS + Sonaca SENTINEL-2B March 2017 Vega Remote sensing (European Commission + ESA) Airbus D&S SES-10 March 2017 Falcon 9R Broadcasts/communications Latin America (SES) Airbus D&S AALTO-1 2017 Falcon 9 Earth Observation (VTT Finland) VTT Finland ROBUSTA-1B 2017 TBD Radiation testing (Un. Montpellier) ESA + Un. Montpellier ELISE 2017 TBD 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Nexeya + Silicom TECHNOSAT 2017 TBD Technological microsat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ? OTB-1 2017 TBD Orbital Test Bed (SSTL) SSTL CYGNUS CRS-7 2017 Atlas 5 COTS module to ISS (Orbital Sciences) + Thales Alenia Space Italia EUTELSAT 117 WestB 2017 Falcon 9 v.1.1 Communications (Eutelsat Americas) Boeing Satellite Systems SES-15 2017 Soyuz Communications (SES) Boeing Satellite Systems WEI n°90 2017-01 - 48

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FLYING LAPTOP? 2017? Soyuz Technology (IRS Un.Stuttgart) IRS Un.Stuttgart HEIDELSAT 2017? TBD Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR ESTCUBE-2 2017? TBD Micro-propulsion (Un. Tartu) Un. Tartu, Estonia NUTS 2017 TBD Gravity waves (NTNU) NTNU, Norway QARMAN 2017 ISS Re-entry experiment (VKI) VKI, Belgium + ? VENTA-1 2017 PSLV AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Ventspils + Augstkola + OHB INFLATESAIL 2017 PSLV Solar sail demonstrator (SSC) Surrey Space Center DRAGSAIL COMPASS-2 2017 PSLV Solar sail demonstrator () FH Aachen + DLR SENTINEL-5 PRECURSOR 2017 Rokot Atmosphere chemistry (ESA + TNO) Airbus D&S UK + TNO PAZ/SEOSAR 2017 Falcon 9 Military radar (CDTI) CDTI + EADS CASA + INTA NORSAT-1 2017 Vega ? Sea & space surveillance (Norsk Romsenter) Norsk Romsenter + Un. Toronto OPS-SAT 2017 TBD Technological triple (ESA) GomSpace +TU Graz QBITO 2017 TBD Spain QB50 (Un Pol Madrid) E-USOC + VKI SES-11/ECHOSTAR 105 2017 Falcon 9 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S NOVASAR-S 2017 TBD S-band radar satellite (UKSpace + SSTL) SSTL HISPASAT-1F 2017 Ariane 5 Communications (Hispasat) SSL OPSAT-3000/SHALOM 2017 Vega Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence) IAI (Israel), CGS + Telespazio NEMO-HD 2017 PSLV Earth observations (SFL + Space-SI) + Space-SI (Slovenia) PRISMA ITALIA 2017? Vega ? Security monitoring (ASI) Carlo Gavazzi Space ALMASAT-EO 2017? Vega ? Earth Observations (Min Univ & Res) AlmaSpace PICASSO 2017 Vega? Aeronomy (Clyde Space) BISA, Belgium VENµS 2017 Vega Observations (CNES + ISA) ISA + French & Israeli industry SENTINEL-3B 2017 Vega Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia Space (F) TARANIS 2017 Vega Analysis of lightning & stripes (CNES) CNES + CNRS TUBIN 2017 TBD Earth Observation in infrared (TU Berlin) TU Berlin + BST GALILEO FOC 15-18 2017 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL EUTELSAT-172B 2017 Ariane 5 Communications (Eutelsat) Airbus D & S AMAZONAS-5 2017 Ariane 5 ? Communications (Hispasat) SSL/Space Systems/Loral MUSIS CSO-1 2017 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + TAS (F) INGENIO-SEOSAT 2017 Vega Observations (CDTI + ESA) EADS CASA SES-12 2017 Ariane 5 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S ERA/ISS NAUKA MODULE 2017? Proton ISS remote manipulator (ESA) EADS Dutch Space SES-14 2017 Falcon 9 FT Communications (SES) Airbus D&S AZERSPACE-2 2017 Ariane 5 Powerful comsat (Azerspace + Intelsat) SSL ADM-AEOLUS 2017 Vega Lidar measurements (ESA) Airbus D&S ESEO 2017 Vega? Student earth observation microsat (ESA) SITAEL/AlmaSpace SENTINEL-2B 2017 Soyuz 2 Observations GMES (ESA) Airbus D&S CHEOPS 2018 Vega ? Exoplanets monitoring (ESA) SSTL GALILEO FOC 19-22 2018 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL SIMBA 2018 TBD Sun-earth Imbalance (RMI) RMI Belgium + ? CFOSAT? 2018 Long March 2C Oceanography (CNES + CNSA) CNSA + Thales Alenia Space PROSPECTOR-X 2018 TBD Asteroid search (DSI + GovLux) LuxImpulse/DSI Luxembourg SES-16/GOVSAT-1 2018 Falcon 9 FT Military comsat (LuxGovsat + SES) Orbital Science Corp S-NET-1/-2/-3/-4 2018 TBD Nanosat constellation (TU Berlin) TU Berlin + BST METOP-C/EPS 2018 Soyuz 2 CSG Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Airbus D&S Satellites EU:CROPIS 2018 TBD Biological laboratory (DLR) DLR + ? EARTHCARE 2018 Soyuz Earth Explorer (ESA + JAXA) TBD GÖKTÜRK-3 2018 TBD SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) TAI + ? OPSIS 2018 Vega High-Resolution EO (ASI) CGS + Italian industry + OHB BEPICOLOMBO 2018 Ariane 5 Mercury orbiters (ESA + JAXA) Airbus D&S + JAXA 2018 Atlas 5 Solar exploration (ESA) Airbus D&S BARTOLOMEO 2018 TBD ISS commercial platform (Airbus D&S) Airbus D&S MUSIS CSO-2 2018 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + TAS (F) JAMES WEBB ST 2018 Ariane 5 Astronomy/Astrophysics (NASA) Northrop Grumman + ESA MTG-I-1 (METEOSAT) 2019 Ariane 5 GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB SENTINEL-6/CRYOSAT- 2019 Vega Oceanography (ESA + Eumetsat) TAS (F) + Airbus D&S JASON-4 MPCV ORION 201 SLS Block1 Manned spacecraft (NASA + ESA) Lockheed artin + Airbus D&S WEI n°90 2017-01 - 49

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MTG-S-1 (METEOSAT) 2019 Ariane 5 GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB COSMO SG-1 & SG-2 2019 Soyuz or VegaC Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Thales Alenia Space Italia SIGMA/MARCONI-1 2019 ? TBD Broadband communications (ASI + PPP) Italian industry + ? MICROCARB 2019 Soyuz or Vega Chemistry of atmosphere (CNES) CNES + ? ENMAP 2019 PSLV Hyperspectral imagery (DLR) Kayser-Threde PROBA-3A 2019 Vega Formation flight (ESA) QinetiQ Space PROBA-3B 2019 Vega Formation flight target (ESA) EADS CASA + Sener SARAH AKTIV-1 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite émetteur radar (Bundeswehr) OHB + Airbus D&S SARAH PASSIV-1 & -2 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite récepteur radar (Bundeswehr) OHB SENTINEL-6/JASON-4 2019 Vega ? Oceanography & Polar monitoring Thales Alenia Space + Airbus CRYOSAT (ESA) D&S? EUTELSAT QUANTUM 2019 Ariane 5? Intelligent comsat (ESA + Eutelsat) SSTL + Airbus D & S EUTELSAT BB AFRICA 2019 TBD HTS with spotbeams (Eutelsat) Thales Alenia Space MUSIS CSO-3? 2019 Vega ? Spy satellite (DGA + Bundeswehr) Airbus D&S + Thales Alenia Space 2019 TBD Cosmology (ESA) Thales Alenia Space ARIANE 6.2 2020 Ariane 6.2 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR SIGMA/MARCONI-2 2019 TBD Broadband communications (ASI + PPP) Italian industry + ? HEINRICH HERTZ H2SAT 2020 TBD Communications (DLR + ?) OHB-System + Airbus D&S ? SWOT 2020 TBD Ocean topography (CNES + NASA) TBD + NASA/JPL PROBA-ALTIUS 2020 TBD Atmosphere chemistry (ESA + BISA) QinetiQ Space EXOMARS-2020 Rover 2020 Proton-Breeze Mars rover (ESA + NASA) ? Thales Alenia + Airbus D&S CERES-1, -2, -3 2020 Vega C Electronic intelligence (DGA + CNES) Airbus D&S + Thales Alenia Space MTG-I-2 (METEOSAT) 2020 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD SWUSV 2020? Vega ? Space Weather forecasts (CNES + CAS ?) TBD BIOMASS 2020 Soyuz? Earth Explorer (ESA) Airbus Defense & Space ARIANE 6.4 2021 Ariane 6.4 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL DEMONSTRATOR EPS/METOP SG-1 2021 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space OTOS 2021 ? TBD Super High resolution EO (DGA + Airbus D&S + Thales Alenia CNES) Space? VHR CONSTELLATION 2021 Ariane 6.2 ? 4 satellites for 0.30 cm res imagery Airbus Defence & Space SMILE/INSTANT 2021 Long March 6? Space Weather from L5 (ESA + CAS) European platform? COMSAT NG-1 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) TAS (F) + Airbus D&S FLEX 2022 Vega Photosynthesis monitoring (ESA) TBD COMSAT NG-2 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) TAS (F) + Airbus D&S EXOMARS-2022 ? 2022 ? TBD Mars Science (ESA + NASA) TBD JUICE 2022 Ariane 5 Jupiter exploration (ESA + NASA?) Airbus Defence & Space EPS/METOP SG-2 2023 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space MTG-I-3 (METEOSAT) 2023 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB PLATO 2024 Soyuz ? Exoplanetary science (ESA) TBD ATHENA X-IFU 2028 ? Ariane 5 ? X-ray observatory (ESA) TBD © Space Information Center/Belgium – February 2017

4. Export contrats for the satellite industry in Europe

This alphabetical list review the known contracts signed by the European industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.

NAME Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State) ARABSAT-6B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) ARSAT-1/-2 ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus & /-3 ? D&S

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BANGABANDHU-1 BTRC/Bangladesh GEO telecommunications (2017-2018) Thales Alenia Space (France) Telecommunication Regulatory Commission (Bangladesh) COLOMBIAN AIR Colombian Air Force Remote sensing microsat (2020?) GomSpace (Denmark) FORCE EOSAT (Colombia) DIAMOND-1, -2, -3 Sky & Space Global Global Constellation of nanosatellites for GomSpace (Denmark) communications (2018) ECHOSTAR-105 Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications (2017) Airbus D&S Satellites (France) /SES-11 (Luxembourg) EKSPRESS 80 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2019) * Thales Alenia Space EKSPRESS 103 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2019) * Thales Alenia Space FALCON EYE-1 UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations (2017, Thales Alenia Space + Airbus D&S & -2 2018) (France) GEO-KOMPSAT-2B KARI (South Korea) GEO meteorological observations (2019) *Airbus D&S (France) GÖKTURK-1 Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2016) Telespazio + Thales Alenia Space HELLASAT-3/ Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017) Thales Alenia Space (France) EUROPASAT Inmarsat (United Kingdom) INMARSAT-6 F1 & F2 Inmarsat (United Kingdom) GEO Mobile Services (2020-2021) Airbus D&S (France) IRIDIUM NEXT Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (2017-2019) Thales Alenia Space (France) /IRIDIUM PRIME? KMILSATCOM Korea Defense (South Korea) Military comsat (2019) Airbus defence & Space (via Lockheed Martin) KOREASAT-5A KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France) KOREASAT-7 KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France) NAVISAT-12A Egypt Min. Defence (Egypt) GEO military communication (2019) Airbus Defence & Space + Thales Alenia Space (France) ONEWEB OneWeb (USA) Megaconstellation of microsats for internet Airbus Defense & Space (France + MICROSATS (900) connectivity (2018-2020) Germany) OUTERNET-1, -2, -3 Outernet Inc (USA) Cubesat internet constellation (2017) Clyde Space (United Kingdom) SES-17 SES (Luxembourg) High Throughput Satellite (2020) Thales Alenia Space(France) SGDC-1 Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2017) Thales Alenia Space (France) TELKOM-3S PT Telekomunikasi GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France) (Indonesia) YAMAL-601 Gazprom Space Systems GEO communications (2018) *Thales Alenia Space (France) (Russia) * Payload contractor SSL = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – Debruary 2017

A.3. Table of planned/expected contrats related to civilian satellites for communications and broadcasts

The profit-making space business concerns the satellite systems for communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in progress or in project. Space Systems/Loral as One of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s MDA (McDonald Dettwiler & Associates).

SATELLITE (Operator/country) Position (frequencies) Status & particular aspects (launch year) ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong 116.1°E (C-, Ku- & Ka- First UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted Kong) bands) to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP WEI n°90 2017-01 - 51

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to be reissued, with some chance for European industry (2018) ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong 16°W (Ku- & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS services for DTH platforms. (2019) ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong 159°E (Ku) & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired. Kong) All-electric UTS (Ultra High Throughput Satellite) to cover Asia, Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019) AFRICASAT-2A (Measat Satellite 5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized. Systems/Malaysia) Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°E? (C- & Ku-band – Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a Northern beams) SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2017). AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band) First private comsat operator in the Middle East interested by the Arab Emirates) market of Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2017) AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) 61° W (Ku- & Ka-band) Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by Arianespace or SpaceX? (2017) -17 (Spacecom/Israel) 17°E (C-, Ku- & Ka-bands) Powerful HTS spacecraft for expansion to Europe and Africa. Conract with Boeing Satellite Systems. Launcher not yet selected. (2019) AMOS-6B? (Spacecom/Israel) 4°W (Ku- & Ka-bands) Israel Aerospace Industries (IAI) considered as prime contractor, with Canadian MDA as payload contractor. Heavy satellite with hybrid propulsion to replace Amos-6 destroyed during Falcon 9 explosaion. Relacement of Amos-2 and add ition of Ka-band capacity (for efficient internet coverage of Africa) to the ‘hot bird’ position of Spacecom. (TBD). AMOS-E (IAI/Israel) TBD (Ku or Ka-band) Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging markets or new operators. (2018?) ANGOSAT-1 (Ministry 24.5°E (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK and Telecoms/Angola) Southern beams) Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost of the full system: around 245 million euros. To be launched by Angara 5 or Soyuz? (2017, with a full coverage of Eastern and Southern Africa). ANIK G-2 (Telesat/Canada) 107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & . Contract planned in 2016. (2017) APSTAR-5C or TELSTAR-18 138°E (C- & Ku-bands) HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT VANTAGE (APT Satellite Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher Holdings/Hong Kong) not yet selected (2018) APSTAR-6C (APT Satellite TBD (C-band, Ku-band, Ka- DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with Holdings/Hong Kong) band?) CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018) APSTAR-6D (APT Satellite TBD (Ka-band) DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with Holdings/Hong Kong) CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018) APSTAR-10 (APT Satellite TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing Holdings/Hong Kong) services, for high-power DFH-4 type comsat (2017) ARABSAT-6A & -6E? 26°E, 34°E ? (Ku- & Ka- Sixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed (Arabsat/Saudia Arabia) bands) Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017). ARMSAT-1? (Armcosmos, Armenia) 71.4°E (Ku-band) National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or CGWIC? (2018?) ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 71,8° W, 81° West (Ku- Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de band) Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales Alenia Space selected for the payload after an international RFP. Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018) AZERSPACE-2/INTELSAT-38 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Intelsat as partner to share (Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,

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Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017) BANGABANDHU-1 (Bangladesh 119.1° (C- and Ku-band) Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot Telecommunications Regulatory acquired from (Russia). Technology transfer with Commission/Bangladesh) SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization). Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales Alenia Space with Arianespace or SpaceX? (2017) BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in C- Belintersat looking for an international partner to go ahead with Ku- and Ka bands?) the 2nd comsat (2019?) BITSAT (Dunvegan Space systems/USA) LEO system (S-band Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud frequencies) computing” services around the globe (first satellites to be launched in late 2016) BOEING CONSTELLATION (TBD) LEO system (Ka-band ?) Study made by Boeing Satellite Systems for the development of a global constellation (TBD) BSAT-4A (Broacasting Satellite 110°E (Ku-band) Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be Corp/Japan) selected. (2018) BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom TBD (Ku-band) High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After /Bulgaria) international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300 spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as launch vehicle. (2017) CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China 92.2°E (Ku-band) High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long Satcom/China) March 3B (2016) CHINASAT-15/(China Satcom/China) 51.5°E (C-, Ku- & Ka- High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long bands) March 3B (2016?) CHINASAT-16 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform, /China) with multi-spot beam payload to cover China. (2017) CHINASAT-18 (CASC-China Satcom TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with /China) multi-spot beam payload to cover China. (2018) CHINASAT-M (China Satcom/China) 125°E (C- & Ku-bands) 5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?) CHINASAT-TIANTONG-1 (China TBD (S-band) A GEO system consisting of up to three satellite for mobile Satcom or CSMBC?/China) communications. To be operated by CSMBC (China Satellite Mobile Broadcasting Corp)? First launch in August 2016 (2016- 2017) CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No recent info about development status (2018?) DIRECTV-16 (DirecTV/USA) 102.75°W ? (Ku- & Ka- Unofficial order ot 6.3-t broadcasting satellite, with powerful bands) Eurostar-3000 platform, to cover North America with high-power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by Ariane 5. (2018?) DIRECTV SKY BRASIL-1 or 43°W (Ku- & Ka-bands) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus INTELSAT-32e (DirecTV-Sky D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. Brasil/USA-Brasil) To be launched by Ariane 5-ECA (2017) DPRK COMSAT-1? (KCST- TBD (C-band & ?) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the NADA/North Korea) Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be launched by a national Unha rocket. Possible cooperation with China ? (2018 ?) ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2 10° E (S-band) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of SOLARIS MOBILE (Echostar/USA) Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space Systems Loral). To be launched by Ariane 5 (2017) ECHOSTAR-23 ( Corp- 121°W? (Ku-band) Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as Echostar/USA) prime contractor with LS-1300 spacecraft. To be launchedby Falcon 9. (2017) ECHOSTAR-105/SES-11 105°W (C- & Ku-bands) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North (Echostar/USA & SES/Luxembourg) America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9. (2017)

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EGYPT NAVISAT-12A (Defence 12°E? (L-, C-, X- & Ka- National comsat system for dual-use governmental services. Ministry of Egypt?) bands) Result of an international RFP: preliminary contract in April 2016 with French industry (Airbus Defence & Space & Thales Alenia Space). (2019) EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany) LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in low- orbit for personal communications. (TBD) EKSPRESS-80 (RSCC) 80°E (L-, C- & Ku-band) Contrract with ISS Reshetnev for the spacecraft, with Thales Alenia Space for the payload (2019) EKSPRESS-103 (RSCC) 103°E (L-, C- & Ku-band) Contract with ISS Reshentev or the spacecraft, with Thales Alenia Space for the payload (2019) EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° E (L-, C- & Ku-bands) 5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with 16 kW payload. Launched by Proton. (2015) EKSPRESS AM-8 (RSCC) 14°W (C- & Ku-bands) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales Alenia Space for the payload. Launched in GEO by Proton- Breeze DM-03. (2015) EKSPRESS AM-9? (RSCC) 36° E? (C-, Ku- & Ka- RFP in progress for a possible contract in 2016. (2018) bands?) EKSPRESS AMU-1 36° E (70 repeaters in Ku- Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to /EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat) & Ka-bands) be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by Proton- Breeze M. (2015) EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° E (80 repeaters in C- International RFP in progress for selection in 2016. Pressure of & Ku-bands) Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space systems. (2018) ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar) 26°E (Ku- & Ka-bands), Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After close to Badr position of the international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime Arabsat system contractor.To be launched by Falcon 9 FT? (2017) EUTELSAT-5 WestB (Eutelsat)? 5°W (Ku-band) Replacement of Eutelsat-5 WestA. Contract with Orbital ATK and Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2018) EUTELSAT-7C (Eutelsat) 7°E (Ku-band) High-power “all-electric” comsat to be co-positioned with Eutelsat-7A to cover Europe and Africa. Contract with SSL for the satellite. Launch vehicle yet to be selected (2018) EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°E (C- & Ku-bands, with Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific spotbeams) for broadband links and mobile connectivity. With the partnership of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as launcher. (2017) EUTELSAT BB FOR AFRICA 4°W ? (Ka-band with Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st (Eutelsat) spotbeams) contract), developed by Thales Alenia Space. For the development of Internet services in Africa, for Facebook, in addition to Ka-band capacity leased on AMOS-6. (2019) EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat) TBD (Ku-band) Intelligent communications satellite for multipurpose services. Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA. Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch contract with SpaceX: still to be confirmed (2019) FUTURA (Thuraya/UAE) TBD (L-, Ku- & Ka-bands) Project to upgrade the powerful Thuraya satellites for mobile services. (TBD) GISAT (Global IP) TBD (Ku- & Ka-bands) Powerful HTS spacecraft to cover Africa. Contract with Boeing. Launcher not yet selected (2019) GOVSAT/SES-16 21.5°E (X- & Ka- bands) Establishment of public-private enterprise LuxGovSat (LuxGovsat/Luxembourg) (Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK. Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2018). GSAT-6A (ISRO/India) TBD (C- & S-bands) 2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish for mobile services and governmental communications. Gsat-6 launched by GSLV MkII. (2015 with success/2017) GSAT-7A (ISRO/India) 74°E (UHF, S-, C- & Ku 2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in bands) GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017)

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GSAT-9/SAARC comsat (ISRO/India) 48°E (Ku-band) 2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power transponders. Capacity for the neighbouring countries (except Pakistan) of the SAARC (South Asian Association for Regional Cooperation). To be launched by GSLV MkII (2017) GSAT-11 (ISRO/India) TBD (Ku- & Ka-bands) Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2017?) GSAT-17 (ISRO/India) 93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2017) GSAT-18 (ISRO/India) 74° E (C- & Ku-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane 5-ECA (2017) GSAT-19E (ISRO/India) TBD (C-, Ka & S-bands) Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2017) GSAT-20 (ISRO/India) TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII Demonstration (2018) HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + TBD (Ka-band) OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband OHB + ESA? ) services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher not yet selected. (2020) HELLASSAT-3/EUROPASAT 39°E (Ku- & Ka-bands, S- Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales (Arabsat/Greece + Saudi Arabia & band) Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to Inmarsat/UK) cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon Heavy. (2017) HELLASSAT-4 39°E? (Ku- & Ka-bands) Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul- /SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece + Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for Saudi Arabia) broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed Martin. To be launched by Ariane 5. (2018) HISPASAT AG1/36W-1 (ESA + 36° W (Ku- & Ka--bands) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload Hispasat /Spain) developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the payload. Launched by Soyuz. (2017) HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by Proton or Falcon 9. (2017) HYLAS-3/EDRS-C (Avanti 22.5°E (Ka-band) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S Communications, United Kingdom + Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka ESA) communications through PPP agreement with ESA. Launch contract with Arianespace (2017) HYLAS-4 (Avanti Communications, 0°E (Ka-band) Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon United Kingdom) Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and Arianespace for launch. (2017) HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT + 169°E (C- & Ku-bands) Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput Intelsat = Horizons-3 Satellite Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG LLC/Japan-USA) platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat Horizons Satellite within the global system of new generation Epic platforms. Satellite and launch contracts not yet announced. (2018) INDONESIAN MILCOMSAT (TNI – 123°E (L- & Ka-band?) Military comsat for strategic purposes. Contract with Airbus Tentara National Indonesia/Indonesia) Defence & Space for Inmarsat-6 based satellite. Launch contract with Arianespace? (2019 ?) INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS Atlantic, Pacific & Indian Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband (Inmarsat/United Kingdom) Oceans (89 Ka-band services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS- transponders on each 702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon satellite) Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017) INMARSAT 6 (Inmarsat/United TBD (L-band & Ka-band) Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with Kingdom) Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021) INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1 TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. America To be launched by Ariane 5 (2017) INTELSAT-36 MULTICHOICE 68.5°E (C- & Ku-bands, Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for pan- (Intelsat/Luxembourg – Multichoice mainly for DTH broadcasts) african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime

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/South Africa) contractor. To be launched by Ariane 5. (2016) INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/- 29°E, 33°E (C- and Ku- Versatile high-power satellites, using an innovative heavy 33E/NEXT GENERATION bands with broadband platform, for mobile broadband applications: after international (Intelsat/Luxembourg) spotbeams/high throughput RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems. technology) Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017) INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT 35°E (C- and Ku-bands with Versatile high-power satellites, using an innovative heavy GENERATION (Intelsat/Luxembourg) broadband spotbeams/high platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite throughput technology) Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) INTELSAT-38/AZERSPACE-2 45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan) geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe, Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017) INTELSAT-39 62°E (C- & Ku-bands) 3.4-t comsat using the SSL-1300 bus to be positioned over Indian Ocean in order to cover Asia, the Middle East, Europe and Africa. Contract with SSL (ex-Space Systems Loral). Launcher not yet selected (2019) IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space 24.19 °E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Ku- Research Institute & ISA/Iranian Space band transponders for digital broadcasts. Indigenous Agency/Iran) development in progress with North Korea? (2020?) IRIDIUM NEXT LEO constellation (L- band, Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner) (Iridium Communications/USA) with interlinks) selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with up to 8 Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher - from Vandenberg AFB. Contract with Canadian Aireon LLC to carry hosted payload to collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites equipped to collect AIS (Automated Identification System) signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive replacement of the existing and operational 66-satellite constellation) JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (Ku-band) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems Loral) for high-power SSL-1300 broadcasting satellite. Launched by Ariane 5. (2016) JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) 0°E (C- & Ku-bands) First of five comsats to be ordered until end of the decade. Contract to SSL for LS-1300 comsat. Launched by Falcon 9 FT. (2016) JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat. Launcher not yet selected. (2019) JCSAT-18 Sky Perfect JSAT/Japan + TBD (Ku- & Ka-bands) HTS comsat in partnership with Kacific to cover the Singapore populationsin the Pacific. Contract with Boeing Satellite Systems. Launcher not yet announced. (2019) JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes 109.1° W, close to Jupiter-1 SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) (Ka-band) broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4 high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle (December 2016) KACIFIC-1 (Kacific Broadband From 130 to 170°E (Ka- Ka-band multibeam payload to enhance broadband connections Satellites/Singapore) band) in the Pacific. Partnership with Sky Perfect JSat for contract with Boeing Satellite Systems for a BSS 702 HTS comsat. (2019) KOREASAT-5A (KT Corp/South 113°E (Ku-band) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Korea) Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017) KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea) 116°E (Ku- & Ka-bands) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016) LEOSAT CONSTELLATION (Leosat SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between Inc/USA) enterprises around the globe. Feasility study made by Thales Alenia Space (to be operational in 2019?) LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU- 48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA UkrCosmos/Ukraine) (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).

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Canadian funding of the system. Development delayed by financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB? (postponed to 2017?) MEASAT-2a (Measat Satellite 148°E (C-, Ku- and Ka- Negotiations in progress for a partnership with high-power Systems/Malaysia) bands?) comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite and launcher ontracts expected in 2016. (2018) MEXSAT-1/CENTENARIO & 116.8°W (L- & Ku-bands) Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2 -2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band Communicaciones y antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May Transportes/Mexico) 2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015) MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for Birmania) the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well positioned for development contract? (2019?) NBN CO-1A & -1B/-1 140°E & 154° E (Ka-band) High-power/HTS satellite system for NBN (National Broadband & -2 (NBN/Australia) Network), covering Oceania and surroundings. Space Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft. Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015, October 2016) NBN CO-1C (NBN/Australia) TBD (Ka-band) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for contract in 2016 ? (2018?) NEOSAT/EUTELSAT (ESA + TBD (Ku- & Ka-bands) New-generation platform for geo comsats. Technologies Eutelsat/Europe) developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019) NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) TBD (Ku-band) Communication & broadcasting satellite for Latin America. Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by CGWIC (2018?) NIGCOMSAT-2 19° E (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/Nigeria) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?) NIGCOMSAT-3 22° W (L-, C- , Ku- and Ka- Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of (Nigcomsat/Nigeria) bands) Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of Africa, the Americas (2019 ?) NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New 105°E (L-band) High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to York Broadband LLC/USA + CMMB support mobile services in China, then in Asia. Purchase of Vision/Hong Kong) Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018) NYBBSAT-2 & -3 (CMMB Vision/Hong TBD (L-band) High-power L-band satellites to be based on “made in China” Kong) DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018) ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global + Qualcomm + Airbus D&S) satellites in 1,200 km orbits internet connections at low cost. Technical and financial (Ku-band) partnership with Airbus Defense & Space. Automated production of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion already financed. Still looking for investors and bank loans. To be launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with first launches in 2018) O3B/up to 20 (O3b Networks/Jersey + Equatorial MEO Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers. SES/ constellation (Ka-band) Development in progress with the strong support of SES for Luxembourg funding resources and control facilities. Contract with Thales Alenia Space for EliteBus spacecraft, launched by Soyuz from French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by power problems. Soyuz launches in July and December 2014. Further 8 satellites contracted in December 2015. (early 2018) PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk 150.5° E? (Ku-band) High-power communications satellite contracted in May 2013 to /Indonesia) Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for exploitation with an international partner. Preceded since June 2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China Satcom (no launch announced). See BRIsat. PSN-6 (PT Pasifik Satelit 146°E (C- & Ku-bands) Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by

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Nusantara/Indonesia) SpaceX Falcon 9 FT.(2017). SAARC-SAT (ISRO/India) TBD (Ku-band) Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for communications and meteorology. To be developed by ISRO and Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?) SES-10 (SES/Luxembourg) 67° W for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and (Ku- & Ka-band) broadband applications, within the Simon Bolivar satellite network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000 and with SpaceX for Falcon 9 FT launch - first satellite to be launched by Falcon 9 with already-used 1st stage. (March 2017 ) SES-11/ECHOSTAR-105 105°W (Ku- & Ka-bands) High-power satellite for broadband connections to extend (SES/Luxembourg) strategic partnership with EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon 9 FT. (2016) SES-12 (SES/Luxembourg) 95°E (Ku- & Ka-bands) 5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform. To be launched by Ariane 5 (2017) SES-14 (SES/Luxembourg) 47.5-48° W (C- & Ku- All-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR bands) of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at Boca Chica, Texas (2017) SES-15 (SES/Luxembourg) 129°W (L-, Ku- & Ka- All-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems. bands) Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017) SES-17 (SES/Luxembourg) TBD (Ku- & Ka-band) High-power satellite for broadcasts and broadband links. Evaluation of proposals in progress (2018) SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona 68°W & ? (X- & Ka-bands Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas Technologia Espacial/Brazil) + meteo payload for SGDC- (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental 3?) communications, broadband links, air traffic management. Joint venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial company, to manufacture the satellites with foreign support. Possibility to include a meteorological payload on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite (Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017) SIRIUS XM-7 & -8 (SiriusXM/USA) 85°W, 115°W (S-band) High-power digical radio broadcasts. Contract with SSL (ex- Space Systems Loral) for two heavy spacecratt with large dish antenna, in order to replace BSS-702 type XM-3 Rhythm and -4 Blues radio broadcasting satellites. Launcher not yet selected. (2019) SPACEX INTERNET Up to 4,000 cheap microsats Private project of megaconstellations for global internet CONSTELLATION (SpaceX +/ in various orbital planes at connectivity. Still to be approved by FCC. Specific factory with Google?) 625 km? (S- & Ku-bands) automated production of satellites, located at Seattle, Washington. No recent info about development. (first demonstrators to be launched in 2016; full deployment in 2019-2020?) STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) 68° W (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of contractor in 2016 (2018?) STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) 84°W (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of contractor in 2016? (2019?) SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri 50°E? (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in- Lanka) orbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite Communications Corp. Supremesat-1 launched in November 2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched by Long March 3B. (2018) TELESAT LEO HTS/‘KA-BAND‘ LEO (Ka-band) Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for CONSTELLATION (Telesat/Canada) broadband services. First two satellites as demonstrators,

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contracted with SSL and with SSTLseparetely. Launcher not yet selected.. (2018?) TELKOM-3S (PT Telekomunicasi 118°E (C- & Ku-bands) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia Indonesia) Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as launch provider (2017) TELKOM-4 (PT Telekomunicasi 108°W (C-band) Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace Indonesia) Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018) TELSTAR-18V/VANTAGE or 138° E (C- & Ku-bands) Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be Satellite Holdings/Hong Kong) launched by Falcon Heavy? (2018). TELSTAR-19V/VANTAGE 63°W (Ku- & Ka-bands, New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout (Telesat/Canada) with spotbeams) Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300 comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018) THAICOM-8 78.5°E (Ku-band) High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom- (Thaicom/Thailand) 5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for Falcon 9 FT launch (2016) THAICOM-9/TCSTAR-1 50.5°E (Ku- & Ka-bands) HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle (Thaicom/Thailand) East, Europe and Africa, as replacement of IPStar-1. Contract with CGWIC/China for satellite and launch (2019) THAI-ICT SAT? TBD (Ku- & Ka-band?) Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP in (ICT Ministry/Thailand) preparation. (2018) THURAYA-4/Thuraya/United Arab TBD (L- & S-bands) RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for Emirates) ? personal communications. Go-ahead decision related to financial results. See Futura. (2019?) TKSAT-2/TUPAC KATARI 87.2° W? (C-, Ku- and Ka- Project of second comsat for Bolivia, after the successful SATELLITE-2 (ABE or Agencia bands) operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great Bolivia Espacial/Bolivia) Wall Industry Corp) and launched in December 2013. International RFP for medium-size comsat for contract in 2016? (2019?) TÜRKSAT-5A/-5B 31°E & 42°E (C- & Ku- International RFP in progress for medium-size comsats to be (Türksat/Turkey) bands) ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through technology transfer. (2018-2019) TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°E (Ku-band) First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with foreign assistance. (2020?) TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?) VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°W (Ka-band) 6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband services in North America and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS- 702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016) VIASAT-3A & -3B, & -4A & -4B TBD (Ka-band) Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous AMERICAS, ASIA, EMEA satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second, (Viasat/USA) in order to compete with LEO constellations.. Contract with Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft. Joint venture with Eutelsat for Viasat-3 in Europe. Options for two further satellites.To be launched by Ariane 5 or Falcon Heavy. (2019-2021?) VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) 21.5° E? (X- and Ka-bands) Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?) YAMAL-601 (Gazprom Space 49°E (C-, Ku- and Ka- Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales Systems/Russia bands) Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor. Proton as launch vehicle (2018) YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah 20°W (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic Satellite Communications connections, with coverage of Latin America (especially Brazil) Company/UAE) and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3 spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017) YAHSAT-4/-6/-06/-07 (Al Yah Satellite TBD (Ku- & Ka-bands) Project to expand fleet for global coverage. Further info during

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Communications Company/UAE) 2017. © Space Information Center/Belgium – February 2017 In italics: project in study phase or with unclear status

Lecture – Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace

Cette rubrique fait le relevé, avec un bref descriptif, de dossiers et livres qui sont parus durant les six derniers mois pour présenter l’intérêt et l’impact des activités spatiales, notamment en Europe.

Spaceplane , Europe’s Dream of Independent Manned Spaceflight, par Lucien van den Abeelen, Springer-Praxis Books, 2017, 590 pages émaillées de vues d’artiste et de tableaux.

Il symbolisa, il y a 30 ans, le rêve de l’Europe pour les vols spatiaux habités. Le planeur spatial Hermès était décidé en novembre 1987 par le Conseil ESA au niveau ministériel de La Haye. En même temps que le lanceur lourd Ariane 5 et le système Columbus de plate-forme orbitale. Lucien van den Abeelen, un passionné néerlandais d’astronautique, a fait œuvre d’historien : il nous plonge dans les arcanes de cet ambitieux projet, proposé par le CNES, de ce vaisseau ailé qui aurait pu permettre à l’ESA d’être autonome dans la desserte de la station spatiale internationale avec ses astronautes.

Ce copieux dossier d’histoire nous fait revivre de manière détaillée la naissance en France, rappelle son évolution avec de multiples concepts, décrit les défis, puis l’héritage de cette aventure technologique qui confronta les industriels européens - notamment Dassault (avec Sonaca à ses côtés) – aux systèmes spatiaux habités. Bien des détails nous sont donnés sur son aérodynamisme, son bouclier thermique, les mutations de son habitacle, les scaphandres, ainsi que l’infrastructure de simulation, d’essais, d’entraînement et de contrôle… Victime de son coût très élevé et du contexte politique - marquée par la réunification de l’Allemagne et la chute de l’URSS -, Hermès était abandonné en novembre 1992. Il eut un successeur automatique et non réutilisable, l’ATV (Automated Transfer Vehicle), qui fit merveille à cinq reprises pour ravitailler l’ISS (International Space Station) et qui permet à l’Europe d’être partie prenante dans le vaisseau Orion de la NASA.

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Si vous avez des remarques ou suggestions concernant ce bulletin d’informations, n’hésitez pas à en faire part à [email protected]

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