Un Belge) Et Fiona Gordon Leur Univers N’Est Pas Dé- Bruno Romy, Qui Est Installé Dessinent Un Chat Et Puis Pouillé Au Point D’En Devenir En France
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
10 10 Colophon Avant-propos 5 Antécédents 9 Joachim Lafosse 17 Textes et interviews Ont collaboré à cet ouvrage Toute représentation Sam Garbarski 31 Boyd van Hoeij Marc Clement (rédaction ou reproduction, même [email protected] de la version française), partielle, de la présente Julien Beauvois, Mathieu publication, sous quelque Dominique Abel Portraits De Biasio, Louis Héliot, forme que ce soit, est Fabrizio Maltese Geneviève Kinet, Anna interdite sans autorisation & Fiona Gordon 45 www.fabriziomaltese.com Knight, Emmanuelle préalable de l’éditeur. Lambert, Ian Mundell, Cette représentation Conception graphique Rosanna O’Sullivan, Guy ou reproduction, par Micha Wald 59 BaseDesign Trifin, Natasha Senjanovic, quelque procédé que www.basedesign.com Thierry Vandersanden, ce soit, constituerait Fabrice du Welz 73 Ariane Vaughan. une contrefaçon. Coordination © 2010 Ministère de la Bouli Lanners 85 Eric Franssen Communauté Française Manager de Belgique/Wallonie- Olivier Masset-Depasse 99 Wallonie Bruxelles Images Bruxelles International/ Tél +32 (0)2 223 23 04 Wallonie Bruxelles Images [email protected] Stéphane Aubier Imprimé par IPM Printing Coédition Imprimé sur Furioso & Vincent Patar 113 Ministère de la Communauté Française Dépôt légal : de Belgique D/2010/4101/1 Ursula Meier 127 Service général de ISBN 2-87263-030-9 l’Audiovisuel et des EAN 9782872630301 Nabil Ben Yadir 141 Multimédias – Centre du Cinéma et de l’Audiovisuel Boulevard Léopold II, 44, B-1080 Bruxelles Tél +32 (0)2 413 35 02 Conclusion 153 Fax +32 (0)2 413 20 68 [email protected] www.audiovisuel.cfwb.be Filmographie sélective 166 Wallonie-Bruxelles Note sur les portraits 174 International Place Sainctelette, 2 B-1080 Bruxelles Note sur les auteurs 175 Tél +32 (0)2 421 83 15/09 Fax +32 (0)2 421 87 66 [email protected] www.wbi.be/culture 4 5 Avant-propos Les décennies nous aident le succès que l’on sait, leur francophone moderne. Il à dresser des bilans, déga- influence majeure sur cette n’y a pas un mais des ciné- ger des tendances, tirer des nouvelle génération se situe mas belges francophones. perspectives. sans doute davantage dans Une multitude d’univers 2000 – 2010 donc ! la confiance qu’ils ont su dont le seul point commun insuffler, dans cette attitude est d’être chaque fois forts Le cinéma belge franco- décomplexée qui les anime, et singuliers. phone. L’émergence d’une que dans une quelconque nouvelle génération de école stylistique. C’est en tout cas cette diver- réalisateurs. sité, à travers les personna- Et si on a pu lier un temps lités et les œuvres les plus Qu’ont en commun Joachim le cinéma belge au courant marquantes de la décennie Lafosse, Bouli Lanners, Ur- surréaliste et au réalisme écoulée, que nous avons sula Meier, Sam Garbarski, magique, on n’en trouve voulu mettre en lumière Dominique Abel et Fiona plus guère dans la produc- dans cet ouvrage. Gordon ? Quel lien entre tion contemporaine que Olivier Masset-Depasse, Fa- quelques traces éparses et Bien sûr, comme on l’a brice du Welz, Micha Wald, peut-être davantage dans évoqué au début, les bilans Nabil Ben Yadir, Stéphane le processus de production quand ils sont bien pensés Aubier et Vincent Patar ? artisanal de certains films. doivent nous aider à envi- Un style, une trajectoire, sager l’avenir et si tous les une singularité dans le Entre 2000 et 2010, la réalisateurs considérés ici paysage cinématographi- nouvelle génération de préparent un nouveau pro- que international mais aussi réalisateurs belges franco- jet, la décennie qui s’ouvre une convergence spatio- phones aura accouché de devrait nous réserver de temporelle qui les a vus drames intimes et comé- nouvelles surprises. éclore juste après l’an 2000 dies burlesques, d’épopées dans une région au cœur et fresques historiques, Avec une moyenne de dix de l’Europe. de thrillers et drames premiers films chaque sociaux, de comédies et année, nous avançons Cette région, d’autres films d’horreur, de films confiants. réalisateurs, d’autres films d’anticipation ou de giallo, l’ont placée sur l’échiquier d’animations loufoques… Frédéric Delcor mondial du cinéma lors de la (à gauche) décennie précédente : Toto Cette diversité de genres, Directeur le héros (1991), C’est arrivé de couleurs et de lan- Centre du Cinéma près de chez vous (1992), les gues – puisque la Belgique et de l’Audiovisuel frères Dardenne, Frédéric francophone accueille de Fonteyne, Ma vie en rose nombreux réalisateurs Philippe Suinen (1997), Lucas Belvaux,… d’origines étrangères – est (à droite) paradoxalement la caracté- Administrateur général Si ces figures tutélaires ont ristique qui semble le mieux Wallonie-Bruxelles poursuivi leur route avec définir le cinéma belge International 6 7 Les Barons Simon Belgique Konianski Francophone ± 4.200.000 Habitants Ça rend Ultranova heureux Belgique Illégal Eldorado La Régate Panique Calvaire Cages au Village 8 9 90–00 Van Haesebrouck, un petit Antécédents : belge francophone frileux, victime d’un gag récurrent : ses camarades prennent 1990-2000 un malin plaisir à mal pro- noncer son nom de famille pour le transformer en… Van Chickensoup. Sans doute, le réalisateur du film, Jaco Van Dormael, a puisé dans ses propres souvenirs d’enfan- I. Introduction. à aller à l’encontre d’une ce, où il a dû voir son nom, influence connue. difficile à prononcer pour un Aucun film n’est un phé- Ce volume met en rapport francophone, écorché par nomène isolé ni une œuvre dix jeunes réalisateurs ou plus d’un. Toutefois, ce n’est entièrement originale. Ceci couples de réalisateurs – pas sa nature autobiogra- est d’autant plus vrai pour le jeunes dans le sens où leur phique qui rend cette anec- cinéma belge francophone. émergence ne date pas dote importante, mais bien En effet, la région d’origine de plus longtemps que les ce qu’elle suggère à propos de ses films – la Wallonie et dix dernières années – et de la nature hybride de la la capitale majoritairement permet à beaucoup de ces Belgique, de sa culture et du francophone, Bruxelles – dialogues de prendre forme. cinéma belge en particulier. présente un véritable dia- L’intention des présenta- Que le nom de famille du pe- gramme de Venn d’influen- tions et interventions pré- tit Thomas soit d’origine hol- ces superposées. sentées ici est tout d’abord landaise alors qu’il est lui- Elle partage avec son voi- d’offrir une description de même francophone est une sin, la France – un « géant » l’œuvre de chacun de ces circonstance qui fait allu- du cinéma – la langue et réalisateurs. Mais il s’agit sion à la frontière, poreuse, maintes influences cultu- aussi de mettre l’accent sur entre les deux communau- relles, pendant que des la vitalité et la diversité de tés linguistiques principales frontières territoriales toute une génération de du pays. La transformation communes et un héri- cinéastes née depuis que du terme « Haes » en « Chic- tage national et historique quelques œuvres-clé des ken » évoque une ironie partagé l’unissent à la années 1990 – notamment bilingue délicieusement partie néerlandophone de Toto le Héros, C’est arrivé maligne : chacun de ces ter- la Belgique. Ce sont là les près de chez vous et les mes se réfère, dans l’argot plus évidentes influences films des frères Dardenne de la langue en question, au extérieures qui touchent – ont prouvé que les films caractère couard que l’on le cinéma belge de lan- belges peuvent convaincre attribue respectivement à gue française. On a envie la critique et atteindre un certains animaux (« haes » de dire que sur ces forces public large. Et tout cela signifiant littéralement externes, l’influence que sans se replier sur le style « lièvre » et « chicken » étant chacun des réalisateurs académique si caractéristi- l’anglais pour « poule »). peut avoir sur ses pairs que de la production locale Alors que la blague peut Toto le héros l’emporte. Le cinéma belge depuis l’introduction de paraître facile au premier © Toto & Co francophone est le siège subsides étatiques à la fin abord, le surnom de « Van d’un échange fréquent et des années 1960. Chickensoup » ouvre la voie engagé qui amène facile- à des questions essentielles. ment tel réalisateur à pren- II. Toto le Héros Principalement, il suggère dre comme point de départ et l’identité belge. l’incertitude de Thomas vis- de son film l’œuvre d’un à-vis de sa véritable iden- collègue ; ou qui conduit Dans Toto le Héros tité : en témoigne le fait que un autre – par intention ou (1991), nous faisons la ni son nom de famille ni son par circonstance – à réagir, connaissance de Thomas surnom ne correspondent 10 11 90–00 à sa sphère linguistique. En sans parler de l’influence directement la génération fait, tout le film repose sur culturelle plus forte encore présente de réalisateurs. la notion que Thomas croit des valeurs et idées amé- vivre sous une fausse iden- ricaines propagées par le III. C’est arrivé près de tité : il est persuadé d’avoir cinéma et la télévision, une chez vous : une étude été échangé à sa naissance domination culturelle com- en contrastes. avec Alfred, son voisin né le mune à l’Europe de l’ouest même jour, qui est à la fois depuis la fin de la Seconde Un an après que Toto plus téméraire et plus chan- Guerre Mondiale. se vit décerner la Caméra ceux que lui. Cette impres- De façon quelque peu ironi- d’Or à Cannes, un autre film sion devient si profonde que que, la « recherche d’iden- belge francophone laissa C’est arrivé Thomas finit par envisager, tité » cinématographique son empreinte, indélébile, près de même après des décennies, qui permit à Van Dormael sur la Croisette : C’est arrivé chez vous © Les Artistes de tuer Alfred pour lui avoir de mélanger différents près de chez vous (1992), un Anonymes « volé sa vie ».