UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA

Addis Ababa, Ethiopia P. O. Box 3243 Telephone: 5517 700 Fax: 5517844 Website: www. Africa-union.org

CONSEIL EXECUTIF Seizième Session ordinaire 28 – 29 janvier 2010 Addis-Abeba (Ethiopie) EX. CL/565 (XVI)

RAPPORT DU PRÉSIDENT SUR LES ACTIVITES DE LA COMMISSION POUR LA PERIODE DE JUILLET A DECEMBRE 2009

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AVANT-PROPOS------i-iii

I. SYNTHÈSE ------1

II. PAIX ET SÉCURITÉ------10

III. INTÉGRATION REGIONALE, DÉVELOPPEMENT ET COOPÉRATION------48

III.1 Intégration et développement du capital Humain------48

1. Éducation------48 2. Science & Technologie et TIC------50 3. Santé et assainissement------51 4. Bien-être Humain et Social------54 5. Enfant, Jeunesse et Sport------58

III.2 Intégration et développement de l’interconnexion------60

1. Transport------60 2. Énergie------62 3. Télécommunications, Postes et TIC------65 4. Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA)------68 III.3 Intégration, changement climatique et gestion durable des ressources naturelles ------70 1. Impact des changements climatiques et préoccupations d’ordre général (Gestion des ressources forestières, gestion des ressources hydrauliques, gestion de sols, Élevage)------71

III.4 Intégration et renforcement des capacités de production ------74

1. Agriculture (CAADP, Crise alimentaire)------74 2. Développement industriel et minier------78

III.5 Intégration et renforcement des capacités commerciales------80

1. Renforcement des capacités d’accès aux marches ------80 2. Règles et négociations commerciales multilatérales (APE, OMC) ------85 III.6 Rôle de tous les Acteurs dans le renforcement du processus d’intégration (Secteur public, secteur privé, société civile, Diaspora)------87

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III.7 Partenariat et relations avec le monde------90

1. Partenariat en cours ------90 2. Coopération Afro-Arabe------93 3. Bureaux de représentation------95

IV. VALEURS PARTAGÉES------120

IV.1 Démocratie, élections et gouvernance ------120 IV.2 Droits de l’homme------125 IV.3 Affaires humanitaires, réfugiés et personnes déplacées ------127 IV.4 Genre et développement------128 IV. 5 Culture------131 IV.6 Questions juridiques (Architecture juridique de l’Union)------132

V RENFORCEMENT DES INSTITUTIONS ------137

V.1 La Commission------137 1. Gestion des ressources administratives et humaines------137 2. Gestion financière------143 3. Planification, suivi et évaluation------145 4. Services de Conférences------150 5. Activités de vérification interne------151

VI. CONCLUSION------155

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AVANT- PROPOS

J’ai l’insigne honneur de soumettre à la haute appréciation du Conseil exécutif et de la Conférence ce rapport qui est le quatrième rapport depuis que j’ai été porté à la tête de la Commission de l’Union africaine. Comme à l’accoutumée, ce rapport se doit de rendre compte de manière succincte des activités principales entreprises par la Commission depuis la tenue des dernières assises du Sommet en juin/juillet 2009 à Syrte en Grande Jamahiriya Libyenne.

Depuis le dernier Sommet de juillet 2009, la Commission a poursuivi ses efforts en vue de mettre en œuvre le Plan stratégique 2009-2012 que la Conférence a adopté à Syrte, autour des 4 piliers : Paix et Sécurité ; Intégration, Développement et Coopération ; Valeurs Partagées ; et Renforcement des Institutions, et cela en étroite collaboration avec les autres organes pertinents dont le Comité des Représentants Permanents. Il s’ensuit que toutes les activités entreprises au cours des derniers mois devaient s’inspirer de ce document crucial, à commencer par la préparation du budget 2010, qui vous est actuellement soumis. Ce budget s’inscrit en effet dans une approche et dans un cadre de mise en œuvre graduelle du Plan stratégique, avec des indicateurs pertinents de performance et la volonté réaffirmée de réaliser les résultats attendus et de répondre aux attentes légitimes de nos mandants que sont nos Etats membres. Il en est de même du projet du nouveau Statut et Règlement du Personnel qui vous sera soumis après avoir fait l’objet d’un examen attentif du COREP. Il s’agit là d’un texte important qui comporte des innovations intéressantes, particulièrement par rapport aux mécanismes d’évaluation des rendements et des performances des fonctionnaires, élément déterminant dans le processus qui permettra à la Commission de réaliser sur une base mesurable les termes du contrat qui la lie à ses Etats membres. Cette période a ainsi enregistré une activité intense d’une part de sensibilisation de tous les acteurs de terrain que sont nos cadres et agents sur la nécessité de maîtriser parfaitement les instruments de gestion, et d’autre part de mobilisation des représentants permanents des Etats membres, des autres organes, des CER et de nos autres partenaires pour nous soutenir dans ces efforts de transformation institutionnelle basée sur l’obligation de résultats et l’obligation redditionnelle en toute transparence.

Ce rapport couvre tous les aspects de l’activité déployée au cours des six mois écoulés.

Parmi ces activités, je souhaite attirer l’attention particulière du Conseil exécutif et de la Conférence sur les dossiers les plus importants auxquels la Commission a consacré la plus grande énergie au regard de leur caractère prioritaire et des enjeux majeurs qu’ils représentent pour notre continent en ce moment.

La question des conflits et crises qui assaillent l’Afrique a été notamment au centre de notre préoccupation. Conformément à la décision de la Conférence à ce sujet, le Sommet spécial sur les Conflits s’est tenu à Tripoli le 31 août 2009, à l’aimable invitation de Son Excellence Frère Muammar El-Ghaddafi, Guide de la Révolution EX. CL/565 (XVI) Page ii

libyenne. Ce Sommet a adopté un important Plan d’Action pour la gestion et la résolution des conflits et la prévention des changements anticonstitutionnels sur le continent. Ce Sommet a également proclamé l’Année 2010 « Année africaine de la Paix et de la Sécurité ». Sur la base de ces importantes décisions, la Commission s’attelle à les traduire dans les faits avec l’appui de tous les Etats membres et des autres Parties prenantes dont les Nations unies et d’autres partenaires qui se tiennent à nos côtés. Les rapports soumis à ce sujet à votre attention dans des documents séparés, que ce soit sur la situation de la paix et de la sécurité en général, les changements anticonstitutionnels et le programme de l’Année africaine de la Paix et de la Sécurité 2010, témoignent amplement des efforts que la Commission déploie pour assurer la consolidation de la paix et de la stabilité pour le développement de notre continent.

Avec la même détermination, la Commission s’est pleinement investie dans la préparation du Sommet de Copenhague sur le changement climatique qui s’est déroulé dans cette ville du 7 au 18 décembre 2009. Il me plaît d’exprimer ma grande satisfaction, mes profonds remerciements et ma fierté pour le comportement exemplaire et la solidarité agissante de nos négociateurs conduits par Son Excellence Meles Zenawi, Premier Ministre éthiopien, épaulé par Son Excellence Cherif Rahmani, Ministre algérien de l’Environnement et du Tourisme et notre Commissaire chargé du Développement rural et de l’Agriculture. Les efforts conjugués de nos négociateurs ont permis de faire connaître au monde entier notre position commune, cohérente et endossée par tous nos Etats membres, ce qui constitue une grande avancée de portée historique dans la marche de l’Union ainsi qu’une contribution de grande qualité ayant permis d’obtenir des résultats à Copenhague. Nous restons déterminés à construire sur ces acquis même modestes afin qu’à travers les assises à venir, telles que celles prévues à Mexico City dans les prochains mois et dans d’autres fora pertinents, nous poursuivions sans relâche notre combat légitime pour aussi bien garantir un avenir radieux pour notre Planète Terre en obtenant une réduction substantielle des émissions de gaz d’effet de serre qu’ assurer un développement durable et équilibré pour les victimes de ces changements climatiques dont l’Afrique qui souffre le plus des maux causés pour l’essentiel, par les pays développés. Malgré l’absence d’un Accord formel signé lors de ce Sommet crucial, nous gardons l’espoir qu’un sursaut planétaire sera fait à Mexico City de façon à sauvegarder notre Planète des catastrophes annoncées, à travers l’adoption et la signature d’un Accord formel qui puisse réellement amener tous les Etats à remplir sur une base statutaire leurs engagements avec des mécanismes appropriés d’évaluation de leur mise en œuvre effective.

Au cours de la même période, nous avons également pu accomplir un progrès historique, à savoir l’adoption et la signature immédiate de plus de 17 Etats membres à Kampala, de la Convention de l’Union africaine sur la Protection et l’Assistance des Personnes Déplacées, dite Convention de Kampala ainsi que la Déclaration de Kampala. L’adoption de cet important instrument, le premier du genre dans le monde, démontre suffisamment la détermination de l’Afrique à surmonter ses défis et à promouvoir la sécurité humaine sur le continent, en faveur en particulier de nos millions de citoyens en errance forcée dans plusieurs de nos régions. Je lance un appel solennel EX. CL/565 (XVI) Page iii

à tous les Etats membres à joindre la parole à l’acte pour signer et ratifier cette Convention en vue de sa mise en œuvre effective pour restaurer la dignité pour tous nos frères et sœurs déplacés sur notre continent.

Nous avons également, au cours des derniers mois, participé au nom du continent dans d’autres grandes rencontres continentales et internationales sur des sujets d’importance cruciale pour le continent comme le Sommet du G8 en Italie tenu quelques jours après le Sommet de Syrte, le Sommet Afrique-Amérique du Sud en septembre 2009, la réunion ministérielle du Forum Afrique-Chine en octobre 2009 et du Forum Afrique-Corée du Sud en novembre 2009. Tous ces Sommets ont permis à l’Afrique d’exprimer sa volonté de promouvoir le partenariat avec d’autres continents dans un esprit d’ouverture et de coopération avec tous les amis de l’Afrique. Egalement en Octobre, nous avons organisé conjointement avec la Ligue des Etats Arabes, la 13ème Session de la Commission Permanente de la Coopération afro-arabe qui a réaffirmé la nécessité d’organiser au cours du dernier trimestre 2010 le 2ème Sommet afro-arabe. La Libye s’est offerte à cette occasion pour abriter ce Sommet.

De même, il faut garder à l’esprit que le prochain Sommet Afrique-UE se tiendra à Tripoli, Libye, en Novembre 2010 pour évaluer le chemin parcouru depuis celui de Lisbonne tenu en décembre 2008. Il convient de signaler également que le premier Sommet de la Diaspora n’a pas pu se tenir encore depuis qu’il a été reporté en octobre 2008. Les consultations continuent avec l’Afrique du Sud et les Etats membres pour convoquer aussitôt que possible un tel Sommet historique.

Il nous importe d’évaluer de manière approfondie chacun des partenariats en présence de façon à dégager des orientations pertinentes à la lumière des précédentes décisions notamment celles de Banjul (juillet 2006) et celle d’Addis Abeba (janvier 2007). A cet égard, un rapport circonstancié faisant le point de ces partenariats est soumis aux organes de décision afin de permettre un débat de fond sur la question et des directives appropriées pour permettre de tirer pleinement avantage de ces opportunités.

Je voudrais une fois de plus réitérer notre engagement au sein de la Commission, à travailler de concert avec tous les Etats membres et avec toutes les autres Parties prenantes et nos partenaires afin que les objectifs de l’Union puissent se réaliser dans les meilleures conditions conformément aux décisions pertinentes des Instances dirigeantes de l’Union. Je sais pouvoir compter sur le soutien habituel de tous nos Etats membres qui ne manqueront pas d’accompagner nos efforts en étroite coordination avec tous les acteurs que sont les CER, la société civile et les autres acteurs non-étatiques comme le secteur privé ainsi que nos partenaires au développement.

Jean Ping Président de la Commission

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I. SYNTHÈSE

INTRODUCTION

1. Ce rapport reflète les activités entreprises par la Commission au cours de la période allant de juillet à décembre 2009. Dans mon dernier rapport de juin 2009, j’avais mis l’accent sur la détermination de la Commission de promouvoir des programmes et activités orientés vers des actions concrètes afin de faire de l’intégration physique du continent une réalité. Au cours des six derniers mois et après l’adoption du Plan Stratégique 2009-2012 en juillet 2009, la Commission s’attele désormais à réaliser progressivement, année après année, les objectifs fixés, à travers la confection de programmes et budgets annuels conséquents et cohérents au cours de la période couvrant le Plan. Ce Plan qui couvre les 4 piliers stratégiques, à savoir : paix et sécurité ; intégration, développement et coopération ; valeurs partagées ; et renforcement des institutions, a inspiré l’élaboration du projet de budget pour l’exercice financier 2010 qui est soumis à la haute attention du Conseil exécutif et de la Conférence pour adoption. Ce document contient des repères bien définis sur la base desquels ces Organes pourront évaluer à la fin de 2010, le chemin parcouru de manière régulière et continue. Il importe donc que ce budget, une fois adopté, puisse bénéficier de l’appui conséquent de tous les Etats membres dans la mise en place des ressources adéquates pour sa réalisation aussi bien par le paiement en temps voulu de leurs contributions, la mobilisation des ressources extrabudgétaires que par la recherche des sources alternatives de financement.

2. J’avais déjà souligné dans le passé l’impérieuse nécessité pour l’Union de se doter de ressources prévisibles avec des sources de financement crédibles et régulières afin d’éviter les aléas du phénomène récurrent des arriérés de contributions qui grève fortement la réalisation effective des programmes convenus. La Commission a une fois de plus soumis des propositions concrètes au sujet des sources alternatives de financement aux Ministres des Finances en décembre 2009. Toutefois, cette importante question n’a pas pu être conclue et son examen a une fois de plus été reporté à une autre session des Ministres vers la fin 2010. Les Etats membres sont interpellés pour trouver une solution à cette question cruciale conformément aux nombreuses précédentes Décisions du Conseil exécutif et de la Conférence qui n’ont pas pu connaitre aucune avancée significative depuis la Décision EX.CL/Dec.22 (III) prise à Maputo en juillet 2003 !

3. Je voudrais aussi souligner qu’un autre document important pour le fonctionnement de la Commission est soumis à la Conférence pour adoption, à savoir le Statut et Règlement du Personnel.

4. Ce rapport donne en détail dans les lignes qui suivent un aperçu des activités menées autour des quatre piliers du Plan tels que mentionnés plus haut, à savoir :

 La paix et de la sécurité; EX. CL/565 (XVI) Page 2

 L’intégration, le développement et la coopération ;  Les valeurs partagées ; et  Le renforcement des institutions de l’Union

Paix et sécurité

5. Au cours de la période sous examen, la Commission a poursuivi ses efforts pour l’accélération de la mise en place de l’Architecture continentale de paix et de sécurité, l’appui aux efforts de prévention, de gestion et de règlement des conflits ainsi que sur le suivi du rapport Prodi sur le financement des opérations de soutien à la paix conduites par l’Union, en gardant à l’esprit certaines situations d’urgence comme les opérations de terrain en Somalie par le biais de l’AMISOM.

6. Conformément à la Décision de la Conférence, la Commission a organisé, en étroite collaboration avec la Jamahiriya arabe libyenne, le Sommet Spécial sur la situation des conflits en Afrique qui s’est tenu à Tripoli le 31 aout 2009. Ce Sommet a adopté une importante Déclaration et un Plan d’Action sur l’élimination des conflits en Afrique, documents sur lesquels la Commission s’appuie dans ses activités quotidiennes pour contribuer à ramener la paix et la sécurité dans les pays en conflit, en étroite collaboration avec le Conseil de Paix et de Sécurité.

7. La Commission a continué ses activités de suivi des situations de crise sur le terrain, avec un accent particulier sur la question hautement préoccupante des changements anticonstitutionnels de gouvernements survenus en Guinée et à Madagascar. Des efforts soutenus sont prodigués par l’Union africaine, la CEDEAO, la SADC et d’autres partenaires de la communauté internationale, à travers les Groupes internationaux de contact, pour faciliter la sortie de crise dans ces deux pays où la situation demeure préoccupante. La Commission porte également une grande attention sur les autres zones de conflit, plus particulièrement la Somalie où l’AMISOM déploie des efforts louables aux côtés du Gouvernement de Transition pour aider au retour de la paix et de la stabilité dans ce pays longtemps meurtri. La Commission a aussi suivi avec une attention particulière les développements dans les différents conflits et crises sur le continent, et en particulier la situation au Darfour Soudan, les relations entre le Tchad et le Soudan, la situation au , en République démocratique du Congo, en République centrafricaine, en Cote d’Ivoire et l’évolution au Sahara Occidental. Elle a régulièrement rendu compte de ces développements au Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) qui a pris les mesures conséquentes par la suite. Mention spéciale doit être faite de la réunion du CPS qui s’est tenue au niveau du Sommet le 29 octobre 2009 à Abuja, Nigeria, sur invitation du Président Umaru Yar’Adua dont le pays assurait la présidence du mois d’octobre. Cette réunion a entre autres, entériné les recommandations du Panel de Haut niveau sur le Darfour, présidé par l’ancien Président Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, tel que reflété dans ce rapport. Ce rapport analyse aussi les autres aspects liés à la paix et la sécurité en Afrique tels que la sécurité maritime mise à mal surtout avec ce qui se passe sur les côtes somaliennes, le processus visant à la formulation d’une politique de l’Union sur la réforme du secteur de sécurité (SSR), le contrôle des armes. Enfin, ce rapport donne un aperçu sur la Facilité pour la Paix en Afrique (APF), les EX. CL/565 (XVI) Page 3 actions menées en vue de la mise en œuvre des Décisions de la Conférence relatives au financement des opérations d’appui de l’Union aux initiatives de paix en Afrique.

Intégration, développement et coopération

8. S’agissant de ce pilier aux trois dimensions : intégration, développement et coopération, de nombreuses et importantes initiatives ont été entreprises par la Commission en vue de renforcer le capital humain dans le processus de développement, par le biais de l’éducation, l’équilibre du genre et la culture, en particulier, la poursuite des actions inhérentes au Plan d’Action de la Deuxième Décennie de l’Education en Afrique (2006-2015) ainsi que les programmes d’harmonisation de l’enseignement supérieur en Afrique et le projet phare de l’Université panafricaine qui fait l’objet d’une grande mobilisation de tous les partenaires. Ces mêmes efforts ont porté sur les secteurs clés de la science, la technologie et de la société de l’information au service du développement. A ce sujet, la Commission a lancé un programme de Prix à l’intention des scientifiques africains de haut niveau afin de soutenir et stimuler la recherche et la science sur le continent, afin de soutenir et stimuler la recherche, la science et l’innovation technologique, base du développement. C’est pour cette raison que la Conférence a été sollicitée pour octroyer au cours de ce Sommet le prix continental à ces scientifiques qui ont contribué à l’avancement de la science.

9. Les secteurs de la santé et de l’hygiène ont fait également l’objet d’une attention soutenue, en particulier la campagne pour la réduction accélérée de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA). Je voudrais féliciter les 9 Etats membres mentionnés dans ce rapport qui ont déjà lancé cette campagne au niveau national et je lance un appel à tous les autres Etats membres de se joindre à ces efforts de manière à ce que, lors du prochain Sommet dont le Thème va se focaliser sur la santé maternelle et infantile, tous les Etats membres puissent parfaitement s’approprier le programme CARMMA et promouvoir l’accès universel aux services de santé de qualité. Ce rapport analyse également les actions entreprises dans la promotion du bien-être des groupes les plus vulnérables dont les personnes âgées, les personnes avec des handicaps dont la Décade 1999-2009 décrétée par les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OUA, n’a pas porté tous les fruits attendus. Il s’impose d’évaluer cette Décade pour en tirer les leçons nécessaires afin d’améliorer le sort de ces catégories. Le rapport évalue également les progrès réalisés dans la mise en œuvre des décisions de l’UA en ce qui concerne la promotion des valeurs familiales et du bien-être des familles. Il fait également état des recommandations faites par la Commission africaine de la Population lors de sa dernière réunion tenue à Addis Ababa en octobre 2009 qui a été une occasion propice pour le lancement du Rapport 2008 sur l’Etat de la Population en Afrique. Le rapport rend compte aussi des efforts déployés dans la lutte contre la drogue et la criminalité transfrontière ainsi que dans les domaines du travail et de l’emploi, la protection des droits des enfants et la migration. A cet égard, il importe de signaler le lancement en juin 2009 par la Commission, avec le soutien des Etats membres, de l’initiative AU-COMMIT qui vise à éliminer le phénomène du trafic des êtres humains qui affecte plus particulièrement les femmes et les enfants. EX. CL/565 (XVI) Page 4

10. Je voudrais également mettre un accent particulier sur le sport et la jeunesse, secteurs qui continuent à nous mobiliser tous, particulièrement cette année où d’importants événements sportifs se tiennent et se tiendront sur notre continent, dont la Coupe d’ Afrique des Nations qui se déroule en du 10 au 31 janvier 2010 et surtout la Coupe du Monde que l’Afrique du Sud abrite en juin 2010, ce qui constitue une grande fierté et un événement sans précédent pour tout notre continent.

11. Au cours de la même période, la Commission a poursuivi les efforts visant à promouvoir l’inter connectivité continentale, conformément à la Déclaration adoptée par la Conférence de l’Union à Addis-Abeba en février 2009 à l’issue du débat sur le Thème « Développement des Infrastructures ». Il me plait de souligner à cet égard les progrès significatifs enregistrés, dans le cadre de la mise en œuvre du programme PIDA (Programme de Développement des Infrastructures en Afrique), et ce, en étroite collaboration entre la BAD et le Programme UA-NEPAD, avec la finalisation des procédures d’adjudication des services de consultance pour la conduite des études de pré-faisabilité des axes routiers à vocation continentale Dakar-Ndjamena-Djibouti et Djibouti-Libreville. L’ouverture des offres et l’attribution de cette consultance se fera au cours du mois de février 2010. De même, la mise en œuvre graduelle de la Décision de Yamoussoukro sur la libéralisation des marchés du transport aérien en Afrique se poursuit avec l’opérationnalisation des structures au sein de l’Association africaine de l’Aviation Civile (AFCAC) d’une agence d’exécution, l’élaboration des règles de la compétition et du mécanisme de règlement des différends ainsi que la formulation d’une politique africaine commune de l’aviation civile (AFCAP).Dans ce même cadre, le dialogue UA-UE se poursuit pour aboutir à des arrangements acceptables entre les deux parties. S’agissant des chemins de fer, la Commission s’implique fortement en collaboration avec l’Union des Chemins de Fer Africains et l’Union internationale des Chemins de Fer, à travers les études programmées à partir de 2010, pour donner progressivement corps à la Vision Chemins de Fer 2025, y compris la création d’un Fonds spécial pour le développement des Chemins de fer, l’évaluation de leur projet de privatisation, l’harmonisation des standards et le renforcement des capacités. Pour ce qui est du transport maritime, la Conférence des Ministres en charge de ce secteur s’est tenue à Durban en octobre 2009 et adopté le projet de Charte maritime africaine qui va régir tous les aspects relatifs à au développement et la coopération des Etats membres dans toutes les opérations maritimes en Afrique. Elle a aussi adopté une importante Déclaration sur la sécurité et la sûreté maritimes et la protection de l’environnement marin.

12. Le domaine de l’énergie a aussi continué à mobiliser l’attention de la Commission qui a organisé du 9 au 11 décembre la Conférence des Ministres en charge des Hydrocarbures. Les Ministres ont adopté d’importantes recommandations soumises à l’attention du Conseil et de la Conférence dont l’adoption d’un document de politique, une Déclaration et une feuille de route sur la création du Fonds africain du Pétrole. Au sujet de ce Fonds, il importe de noter que les Ministres n’ont pas pu se mettre d’accord sur la nature, obligatoire ou volontaire, du Fonds devant être alimenté par les contributions des Etats membres et les compagnies internationales opérant dans ce secteur en Afrique, avec un capital minimum de départ estimé par les études à 260 EX. CL/565 (XVI) Page 5 millions de dollars. Les Organes suprêmes de l’Union sont saisis de ce dossier afin qu’ils puissent se prononcer sur cet aspect crucial pour l’opérationnalisation dudit Fonds. Dans ce même secteur, je voudrais signaler que l’initiative « Hydropower 2020 », qui bénéficie d’une promesse de financement de l’UE de l’ordre de 10 millions d’Euros est en cours pour entreprendre les études sur les grands projets continentaux incluant notamment les barrages de Grand Inga (Afrique centrale), OMVG (Afrique de l’Ouest), Kafue Gorge (Afrique australe) et Gilbel Gibe (Afrique de l’Est).

13. Le domaine des Télécommunications et des TIC bénéficie également d’une attention particulière avec la poursuite des projets en réseaux de télé-médecine et télé- éducation sous financement de l’Inde, à hauteur de 125 millions de dollars.

14. Le mois de décembre a vu la réunion d’une importante Conférence, la Conférence de Copenhague sur le Changement climatique qui a suscité beaucoup d’espoir, mais dont les résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes des pays en développement en général et de l’Afrique en particulier. Néanmoins, je voudrais à cet égard noter avec une grande satisfaction et une légitime fierté la contribution de qualité de l’Afrique et l’unité exemplaire dont elle a fait montre tout au long de cette Conférence. Un hommage mérité doit être rendu à S.E. M. Meles Zenawi, Premier Ministre de l’Ethiopie, qui a conduit avec perspicacité et courage la délégation unique de l’Union africaine dans la tâche délicate de coordination et de défense de la position commune africaine adoptée par la Conférence de l’Union à Syrte en juillet 2009. Hommage doit également être rendu à S.E. M. Cherif Rahmani, Ministre algérien qui a épaulé le Premier Ministre éthiopien dans sa tache de négociateur en chef, avec le plein appui de la Commission. La Commission soumet aux présentes assises les résultats de cette Conférence historique dans un rapport séparé. Il importe de noter que le travail de négociation d’un nouvel accord mondial ne fait que commencer et que l’Afrique devra déployer tous les efforts en consultation étroite avec toutes les autres régions du monde, afin de faire prendre en compte ses intérêts fondamentaux exprimés à travers sa position commune qui doit continuer à être défendue avec la même détermination et solidarité agissantes. En effet, l’Afrique, à travers son Union, a démontré la capacité et sa force lors de ces assises et devra pleinement tirer avantage de cette nouvelle donne dans le monde pour défendre désormais d’une seule voix ses intérêts vitaux dans tous les secteurs stratégiques pour le continent, aussi bien à Berlin qu’à Mexico lors des prochaines négociations.

15. S’agissant du domaine agricole, la Commission, en étroite coopération avec le programme UA-NEPAD et les Communautés économiques régionales (CER), a poursuivi la mobilisation de tous les Etats membres afin de souscrire au projet Compact CAADP et en signer l’instrument d’adhésion, ce qu’ont déjà fait 13 Etats membres à ce jour. Je voudrais féliciter ces 13 Etats membres qui sont mentionnés dans ce rapport pour le pas franchi dans la réalisation concrète des promesses faites au programme CAADP et saisir cette opportunité pour lancer un appel à tous les autres Etats de le faire sans délais, conformément à la Déclaration de la Conférence adoptée à l’issue du débat sur le Thème du Sommet de Syrte de juillet 2009: « Investir dans l’Agriculture pour la Croissance et le Développement ». Le CAADP est en effet devenu un outil efficace et crédible pour canaliser l’appui de tous nos partenaires. A cet égard, il importe d’enregistrer le grand appui mobilisé dans le cadre du Sommet G8 de L’Aquila de juillet EX. CL/565 (XVI) Page 6

2009, du programme américain AGOA ainsi que de la coopération Afrique-UE, afin d’augmenter ses capacités productives, à commencer par l’augmentation de la production vivrière de façon à dépendre de moins en moins des importations et des aides alimentaires et ce faisant, garantir la sécurité alimentaire sur le continent. Il importe de recentrer nos activités sur la promotion de l’agriculture et réaliser effectivement la promesse d’un apport budgétaire de 10% par tous les Etats membres, et ce faisant, relancer la réhabilitation du secteur agricole gravement menacé par les effets pervers du changement climatique et les importations et aides alimentaires.

16. Les négociations multilatérales sur le commerce ont continué à retenir toute l’attention de la Commission qui a pris des initiatives pour renforcer la position de l’Afrique que ce soit au niveau des APE que de l’OMC. A ce titre, la Conférence des Ministres africains du Commerce a eu des consultations intenses au Caire en octobre 2009 et à Genève en novembre 2009 en préparation de la 7éme Conférence ministérielle de l’OMC. Les Ministres africains ont donné à ces occasions des orientations qui sont reflétées dans ce rapport, en particulier s’agissant de l’adoption du Communiqué du Caire et d’un Plan d’Action préconisant entre autres les voies et moyens pour la conclusion du cycle de Doha, la mise en place d’un mécanisme de coordination des négociateurs africains, les facilités pour un meilleur accès des pays africains à l’OMC et les conséquences de la crise économique et financière sur le commerce africain.

17. D’autres importantes activités ont été entreprises telles que le renforcement des capacités pour l’accès aux marchés, la préparation de Shanghai Expo 2010 à laquelle les Etats membres et la Commission vont ouvrir des stands, la rencontre de Nairobi sur l’AGOA en juillet 2009, l’élaboration des normes sur un tarif commun continental ainsi que la coordination des politiques douanières entre les différentes CER et l’Union.

18. S’agissant du développement industriel et minier et dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de la Conférence de l’Union sur le sujet, la Commission, en collaboration avec l’ONUDI, a abrité à Addis Abeba en juillet 2009, une réunion du Groupe d’Experts sur les politiques d’investissement industriel pour réfléchir sur une approche coordonnée et des stratégies appropriées pour attirer des financements au profit des projets de développement industriel au niveau continental et régional. La Commission a également suivi et soutenu tous les travaux du Groupe international d’Etudes (ISG) sur le développement minier en Afrique afin d’examiner les possibilités qu’offrent les différents régimes miniers en Afrique aux fins de promouvoir le développement du secteur minier sur le continent.

19. La Commission a poursuivi ses efforts visant à renforcer les partenariats existants avec le reste du monde, sur la base des décisions pertinentes de la Conférence. Dans un rapport séparé, un compte-rendu est fait sur les résultats du Sommet Afrique- Amérique latine (Margherita, Venezuela, septembre 2009), la Commission permanente sur la Coopération afro-arabe (Tripoli, Libye, octobre 2009), le Forum ministériel Afrique-Chine, (Sharm El Sheikh, Egypte, Octobre 2009) et la réunion Afrique-Corée du Sud (Séoul, Corée du Sud, novembre 2009). D’un autre côté, et conformément à la décision pertinente du Conseil exécutif, la Commission soumet aux présentes assises, à EX. CL/565 (XVI) Page 7 travers le COREP, un rapport sur une étude menée au sujet de la revue générale des partenariats stratégiques en vue d’une meilleure coordination et une rationalisation des actions envisagées dans ce cadre. La Commission a également soumis au COREP un rapport portant sur une étude sur l’évaluation de toutes les représentations diplomatiques actuelles de l’Union avec l’examen des possibilités d’en créer de nouvelles selon les besoins constatés, conformément aux recommandations pertinentes du Panel d’Audit de l’Union de 2007. Dans ce même rapport, il est fait mention des activités entreprises par la Commission en ce qui concerne le renforcement des relations avec les Organisations de la Société civile africaine, la diaspora et leur implication grandissante dans les programmes de l’Union, en étroite coopération avec l’ECOSOCC.

Valeurs partagées

20. Au cours des derniers mois, la Commission a intensifié ses efforts pour la promotion de l’architecture de l’Union sur la gouvernance à l’instar de celle relative à la paix et la sécurité. Il s’agit en particulier des efforts visant à la signature et la ratification de la Charte africaine sur la Démocratie, les Elections et la Gouvernance, le projet de Charte de la Fonction publique, l’opérationnalisation du Conseil consultatif Anti- corruption afin que ce dernier puisse promouvoir la mise en œuvre de la Convention de l’Union sur la prévention et la lutte contre la Corruption en Afrique. Il s’agit dans ce cadre d’amener le plus grand nombre d’Etats membres à signer et ratifier ces différents instruments. Je saisis cette occasion pour exhorter les Etats membres à accorder l’attention voulue à ces instruments visant la bonne gouvernance en vue de l’ancrage des valeurs partagées au sein de nos Etats et nos peuples. Dans le même temps, la Commission souhaite, avec l’implication de tous les Etats membres, les CER et les autres acteurs et partenaires continentaux dont la société civile, promouvoir une architecture des interventions dans le domaine de la gouvernance démocratique. Nous voulons également dans ce même cadre, conduire une réflexion approfondie dans le domaine de la gouvernance locale, en particulier l’élaboration d’une Charte sur la Gouvernance locale afin que les valeurs partagées prennent racine et se consolident à la base.

21. D’autres importantes activités concernant le pilier « Valeurs Partagées » incluent le suivi des processus électoraux dans nombre d’Etats membres. Au cours de la période sous examen, 11 missions d’observation ont été déployées dans les Etats membres. Un accent a été mis sur le renforcement et l’appui des institutions nationaux de gestion des élections. Ce rapport dégage les aspects essentiels relatifs aux différentes élections observées au cours de la période sous examen. La Commission continuera comme à l’accoutumée, à apporter l’assistance voulue par le biais de l’observation et le suivi des élections présidentielles et/ou parlementaires.

22. La même attention a été portée aux institutions nationales de protection des droits de l’homme, en étroite coordination avec la Commission africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.

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23. De même, la Commission continue à suivre de très près la situation des crises humanitaires qui assaillent le continent et qui constituent également des motifs de grande préoccupation, comme dans les zones de conflits dont la Somalie où on observe les souffrances atroces d’une population livrée à des violences insensées par des groupes fanatiques qui s’attaquent périodiquement à notre mission de paix (AMISOM) et qui ont causé des victimes au sein de nos soldats de la paix dont le Commandant en second de la Force en septembre dernier. C’est le lieu une fois de plus d’exprimer notre haute appréciation aux pays contributeurs des troupes (en ce moment l’Ouganda et le Burundi) qui consentent d’énormes sacrifices au nom de l’Afrique toute entière.

24. La Commission s’attelle également à traduire dans les faits la Politique du Genre telle qu’adoptée par le Sommet de l’Union de février 2009, en intensifiant les efforts visant à promouvoir l’égalité des femmes et des hommes dans tous les rouages de l’Union. Dans ce même cadre, il me plait de signaler que l’étude de faisabilité confiée à la BAD sur le Fonds fiduciaire en faveur des Femmes africaines a été bouclée en collaboration avec la Commission et a été approuvée par les Ministres chargés des questions du Genre lors de leur réunion tenue à Banjul le 21 novembre 2009. Les activités relatives à la mise en œuvre de la Déclaration sur l’Egalité des Genres en Afrique et à une feuille de route sur le programme de la Décennie des Femmes africaines 2010-2020 ainsi que la campagne sur la lutte contre les violences perpétrées contre les femmes en Afrique suivent également leur cours. La promotion de la culture, de l’identité et de l’histoire de l’Afrique constitue également un axe majeur de l’action de la Commission qui s’attache en même temps à renforcer les capacités du CELTHO à Niamey et de l’ACALAN à Bamako. A cet égard, je me félicite de la tenue en novembre 2009 au siège de l’Union du Deuxième Congrès culturel panafricain qui a connu une participation active d’artistes venant de tous les coins du continent. Cette opportunité nous a permis en même temps d’honorer la mémoire du grand fils de l’Afrique, chantre du panafricanisme, Kwamé Nkrumah, à l’approche du Centenaire de sa naissance.

25. Les Valeurs partagées invitent également tous les Etats membres à signer, ratifier, internaliser et à mettre effectivement en œuvre les Traités de l’Union adoptés par la Conférence. Il convient de saluer ici le dernier-né de ces Traités qui est la Convention sur la Protection des Personnes Déplacées en Afrique en lançant un vibrant appel aux Etats membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour traduire ces Traités dans les actes au bénéfice des peuples africains.

26. Je suis heureux d’annoncer que le nouveau Drapeau de l’Union adopté par la dernière session de la Conférence à Syrte va être lancé au cours de ces assises.

Renforcement des Institutions de l’Union

27. Il serait superflu de souligner que toutes ces initiatives et programmes développés dans ce rapport ne sauraient se concrétiser que s’ils étaient fortement soutenus et supervisés par des institutions solides et renforcées en vue de leur mise en œuvre effective et harmonieuse, avec des structures et mécanismes de mise en œuvre appropriés. S’agissant de la Commission, nous continuons à mettre l’accent sur la bonne gouvernance interne, à travers la mise en place de mécanismes et d’instruments EX. CL/565 (XVI) Page 9 de gestion garantissant la transparence et l’obligation redditionnelle, spécialement dans les domaines de la gestion des ressources humaines et financières mises à sa disposition et de la mise en œuvre des décisions prises par les Organes suprêmes de l’Union. Lors de ses réunions hebdomadaires tous les mardis, la Commission continue à évaluer de façon régulière le niveau de mise en œuvre des programmes arrêtés et des activités entreprises par l’Union et donne les directives conséquentes sur la marche à suivre pour toutes ses structures internes. C’est ainsi que le projet de budget 2010 soumis à l’appréciation du Conseil exécutif s’inscrit dans le cade de mise en œuvre graduelle et annuelle du Plan stratégique 2009-2012 et est axé autour des programmes bien ciblés avec des indicateurs de performance précis pour permettre une évaluation régulière et aisée du processus de mise en œuvre de ce Plan.

28. Les réformes dans le cadre des programmes d’amélioration des systèmes de gestion et d’audit, comme les projets IMIS et AMERT, se poursuivent et permettront de faciliter cette évaluation si nécessaire des progrès accomplis à cet égard. Ces outils de gestion et d’audit permettront également de rassurer les partenaires de l’Union qui pourront alors apporter un appui budgétaire direct à nos programmes au lieu des apports ponctuels actuels sur des projets ou activités spécifiques. Je voudrais me féliciter à ce propos de l’arrangement sur le Fonds commun des Partenaires dont le projet d’accord est en voie de finalisation. Je profite de l’occasion pour exprimer toute notre appréciation à tous nos partenaires qui nous accompagnent généreusement dans la réalisation de nombreux programmes et pour leur compréhension ainsi que leur confiance qui vont permettre une intégration de toutes les ressources budgétaires et ce faisant, une mise en œuvre harmonieuse et cohérente du Plan stratégique. Ceci implique bien évidement que l’Union donne tous les gages d’une gestion transparente et efficace des fonds mis à sa disposition aussi bien par les Etats membres que les partenaires au développement. C’est ce défi que la Commission s’est résolument engagée à relever.

29. Le rapport rend compte de l’état d’avancement du Projet de Construction du nouveau Complexe de Conférence et de Bureau dont l’achèvement est prévu pour décembre 2011. Il rend compte aussi de la situation des rentrées de contributions. J’en appelle à ce sujet à tous les Etats membres concernés pour prendre les mesures conséquentes pour s’acquitter de leurs contributions à temps de façon à réduire drastiquement l’accumulation des arriérés et de permettre le financement en temps opportun des activités programmées.

30. Le dossier de l’intégration du programme NEPAD dans les structures et les processus de l’Union a continué à retenir toute notre attention comme l’atteste ce rapport. Je voudrais me réjouir de voir l’intégration de ce programme de l’Union dans ses structures, en particulier l’intégration de son budget et de son personnel à partir du budget 2010. Le dossier de la rationalisation des CER et le rôle grandissant que ces dernières doivent assumer dans l’accélération du processus d’intégration régionale et continentale continuent de retenir toute l’attention de la Commission qui est résolue à travailler très étroitement avec les CER, en participant notamment très activement à leurs Sommets afin d’avancer ensemble vers le Programme Minimum d’Intégration EX. CL/565 (XVI) Page 10

(MIP), ce qui nous permettra de mesurer de manière régulière les progrès accomplis sur cette marche vers l’intégration.

II. PAIX ET SECURITE

1. INTRODUCTION

31. Les six mois écoulés ont constitué une période particulièrement chargée dans le domaine de la paix et de la sécurité. Outre les efforts continus déployés dans le cadre du parachèvement de la mise en place opérationnelle de l’Architecture continentale de paix et de sécurité, du suivi régulier des situations de crise et de conflit sur le continent et de l’appui aux efforts de règlement des conflits et de consolidation de la paix, ainsi que des activités connexes menées dans les domaines de la gestion des frontières, du désarmement et de la lutte contre le terrorisme, il convient d’ajouter deux évènements majeurs au cours de la période sous examen. Il s’agit, d’une part, de la tenue de la Session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits, qui a eu lieu à Tripoli, le 31 août 2009. Cette session a abouti à l’adoption d’une Déclaration dite de Tripoli sur l’élimination des conflits et la promotion durable de la paix en Afrique [SP/ASSEMBLY/PS/ DECL(I)] et d’un Plan d’action [SP/ASSEMBLY/PS/PLAN(I)]. Assurément, la Session spéciale a été un succès, ayant permis aux dirigeants africains de convenir des mesures à prendre pour relever les défis auxquels l’Afrique continue d’être confrontée dans le domaine de la paix et de la sécurité. Il s’agit maintenant de travailler à la mise en œuvre effective des engagements pris. Aussi bien la Commission que les Etats membres, tant individuellement que collectivement, doivent assumer les responsabilités qui sont les leurs à cet égard.

32. L’autre évènement majeur a été la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS), au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement, tenue à Abuja, au Nigeria, le 29 octobre 2009, pour examiner le rapport du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour (GUAD), mis en place à la suite de la décision adoptée par le CPS le 21 juillet 2008 et dirigé par l’ancien Président sud-africain Thabo Mbeki. Le GUAD a soumis un rapport exhaustif et de qualité articulant une approche globale et cohérente de la crise du Darfour, qu’il a, à juste titre, défini comme étant la manifestation d’une crise plus globale qui affecte le Soudan dans son ensemble et qui est liée à l’inégalité qui continue de caractériser les relations entre le centre et les périphéries soudanaises. Il en découle que la crise du Darfour ne peut être réglée durablement que dans le cadre du règlement de la crise du Soudan, sur la base de l’ambition de transformation démocratique du pays articulée dans l’Accord de paix global (CPA) de janvier 2005.

33. Aussi bien la Session spéciale de Tripoli que le Sommet du CPS sur le Darfour témoignent de la volonté renouvelée de l’UA de jouer pleinement le rôle qui lui revient dans la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent. Il s’agit aussi d’assurer le leadership de l’Afrique. A cet égard, il convient d’avoir à l’esprit le paragraphe 21 de la Déclaration de Tripoli, dans laquelle les chefs d’Etat et de Gouvernement ont affirmé ce qui suit : « Nous réitérons notre détermination à faire en sorte que ces partenariats (avec le reste du monde) soient entièrement fondés sur le leadership de l'Afrique, parce EX. CL/565 (XVI) Page 11 que sans un tel leadership, il n’y aura ni appropriation ni viabilité ; parce que nous comprenons nos problèmes mieux que ceux qui viennent d’ailleurs ; parce que nous savons quelles solutions conviennent et comment y arriver ; et parce que, en dernière instance, ces problèmes sont les nôtres et nous sommes ceux qui en subirons les conséquences ».

2. ANNEE DE PAIX ET DE SECURITE

34. Dans la Déclaration sur l’élimination des conflits et la promotion durable de la paix en Afrique, adoptée par la Session spéciale sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, la Conférence de l’Union a proclamé l'Année 2010 comme Année de la Paix et de la Sécurité sur le continent. A cet égard, la Conférence m’a demandé de préparer un programme détaillé identifiant les mesures concrètes qui pourraient être prises pour promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité sur le continent, et de le soumettre à sa prochaine session ordinaire. Conformément à cette décision, la Commission a préparé un rapport séparé sur le programme d’activités de l’Année de la Paix et de la Sécurité, pour examen par la Conférence de l’Union.

3. MISE EN PLACE DE L’ARCHITECTURE CONTINENTALE DE PAIX ET DE SECURITE

35. Les efforts en vue de la mise en place opérationnelle de l’Architecture continentale de paix et de sécurité se sont poursuivis au cours de la période sous examen. Outre l’appui apporté au Conseil de paix et de sécurité et au Groupe des Sages dans l’accomplissement de leurs mandats respectifs, les efforts de la Commission ont porté sur le Système continental d’alerte rapide, la Force africaine en attente et la mise en œuvre du Protocole d’Accord de coopération entre l’UA et les Mécanismes régionaux pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.

a) Conseil de paix et de sécurité

36. Le Conseil de paix et de sécurité est en place depuis mars 2004. Au cours de ses cinq années d’existence, le CPS a fait preuve d’un réel dynamisme, se saisissant de la plupart des situations de crise et de conflit sur le continent. Au moment de la finalisation du présent rapport, le CPS avait tenu 215 réunions. Par ailleurs, les rencontres annuelles entre le CPS, d’une part, le Conseil de sécurité des Nations unies et le Comité politique et de sécurité de l’Union européenne, de l’autre, témoignent de la réelle crédibilité acquise par le CPS au cours de sa courte période d’existence. Un rapport complet sur les activités du CPS depuis la dernière session de la Conférence de l’Union est soumis conformément à l’Article 7(q) du Protocole relatif à la création du CPS.

37. Les mandats des membres actuels du CPS viennent à expiration en mars prochain. C’est dans ce contexte que la Conférence, au cours de la présente session, procédera au renouvellement des 15 sièges du CPS, à savoir 10 sièges pour un mandat de deux ans et 5 pour un mandat de trois ans. Je voudrais ici souligner, dans le prolongement des dispositions pertinentes du Protocole relatif au CPS, la nécessité pour EX. CL/565 (XVI) Page 12 tous les Etats siégeant au CPS de se doter des ressources humaines nécessaires à l’accomplissement effectif de leurs responsabilités, ainsi que, plus généralement, l’attente de contributions multiformes, politiques et matérielles, de leur part, à la promotion de la paix et de la sécurité sur le continent. L’efficacité du CPS en dépend largement.

b) Groupe des Sages

38. La Commission a également continué d’apporter son soutien au Groupe des Sages dont le mandat est de soutenir les efforts du CPS et du président de la Commission, en particulier dans le domaine de la prévention des conflits. Les 9 et 10 novembre 2009, le Groupe a tenu sa septième réunion à Addis-Abeba, pour examiner les résultats et les recommandations de l'atelier sur l'impunité, la justice et la réconciliation nationale qui a eu lieu à Monrovia les 28 et 29 mai 2009 (le rapport final sera soumis à la Conférence en juin 2010); pour examiner le Plan d'action pour la mise en œuvre de son rapport sur les conflits liés aux élections, examiner la situation de paix et de sécurité en Afrique et les mesures à prendre par le Groupe des Sages pour appuyer les efforts en cours visant à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité, et pour examiner son programme de travail pour 2010.

39. Il convient de rappeler que les membres actuels du Groupe des Sages ont été nommés pour une période de 3 ans par la Conférence à sa dixième session ordinaire qui s’est tenue à Addis-Abeba les 29 et 30 janvier 2007 ; le Groupe a tenu sa session inaugurale en décembre de la même année. Conformément à l'article 11 (2) du Protocole du CPS et compte tenu de la longue période qui s’est écoulée entre la date de nomination du Groupe des Sages et la date de sa session inaugurale, la Commission estime que les membres du groupe devraient en principe achever leur mandat effectif de 3 ans. J’ai l'intention, pendant les prochains mois, de faire le bilan de l'expérience accumulée par le Groupe et de mener des consultations avec les membres actuels pour savoir ceux des membres qui souhaitent se présenter pour un deuxième et dernier mandat. Je présenterai un rapport à cet effet au prochain Sommet de la Conférence pour décision à prendre sur le renouvellement éventuel du mandat, ainsi que sur de nouveaux arrangements pour renforcer l'efficacité du Groupe.

c) Système continental d'alerte rapide (CEWS)

40. La Commission a poursuivi ses efforts en vue de la mise en œuvre du Cadre pour l'opérationnalisation du système continental d’alerte rapide qui a été approuvé par le Conseil exécutif en janvier 2007. À cet égard, et dans le cadre des efforts visant à améliorer la collecte des données et la capacité analytique du système, la Commission a acquis un nouveau logiciel tout en poursuivant ses efforts pour perfectionner et intégrer les outils existants. Des mesures sont également en cours pour le recrutement d'analystes en vue de renforcer la capacité analytique du système.

41. La Commission a convoqué, les 11 et 12 novembre 2009, une réunion avec toutes les missions sur le terrain sur le développement et la finalisation des modèles de rapports de situation et de rapports d'incident. La Commission a organisé les 24 et 25 EX. CL/565 (XVI) Page 13 novembre 2009 à Kampala (Ouganda) la quatrième réunion technique trimestrielle avec les CER. Cette réunion qui a été accueillie par le Système d’alerte rapide de l’IGAD a permis d'évaluer les progrès accomplis dans la mise en place effective du système continental et de définir la voie à suivre. Enfin, la Commission consciente des lacunes a initié en collaboration avec les partenaires de l'UA, l’évolution du soutien apporté par ceux-ci en vue de mieux aligner le soutien actuel et futur au renforcement des capacités sur les priorités de l'Union africaine.

d) Force africaine en attente (FAA)

42. Au cours des six derniers mois, des progrès ont été enregistrés dans la mise en place de la Force africaine en attente (ASF). La mise en œuvre de la Feuille de route II de l’ASF adoptée en juillet 2008 s’achèvera bientôt et il est encourageant de constater que la disparité dans la mise en place des différentes composantes de l’ASF (militaire, civile et police) n'est pas aussi marquée que par le passé, même si beaucoup reste à faire pour que la composante civile atteigne le niveau souhaité. Des efforts soutenus doivent cependant se poursuivre pour réduire qui existe dans la mise en place des différentes brigades régionales en attente.

43. Au niveau continental, une série d'ateliers ont été organisés, conformément à la Feuille de route II de la Force africaine en attente. Il convient de mentionner, entre autres, les ateliers sur la rotation des éléments de la composante civile (Dar es Salam, juillet 2009) ; l’Atelier sur le Concept d'évaluation (Tripoli, juillet 2009) ; l’Atelier sur les unités de police constituées (UPF) (Tripoli, août 2009) ; le Séminaire sur le Manuel d'évaluation Amani (Bamako, septembre 2009) ; l’Atelier sur le transport par avion des troupes de l’ASF (Alger, octobre 2009), l’Atelier sur les moyens logistiques pour la police (Wolisso (Éthiopie), octobre 2009) ; le Concept de déploiement rapide de la CEDEAO (Abuja, octobre 2009) ; l’Atelier sur le concept de déploiement rapide de la police (Bamako, novembre 2009).

44. En outre, et compte tenu de la nécessité d'évaluer l'état de préparation de l’ASF, un certain nombre d’activités ont été organisées dans le cadre de l’Exercice Amani Afrique, après la Conférence de planification initiale en mars 2009 et la Conférence de planification à mi-parcours en juin 2009. La Commission a ensuite organisé un séminaire sur la planification stratégique des missions (Addis-Abeba, août 2009) ; l’Exercice Amani Afrique de cartographie - Mapex (septembre 2009) ; l’Atelier sur l’établissement de la liste des principaux événements de l’Exercice Amani Afrique – Atelier sur la liste des principaux incidents (Paris, octobre 2009), et l’Atelier politique stratégique et l’Atelier stratégique de l’Exercice Amani Afrique (Addis-Abeba, novembre 2009).

45. Enfin, en 2010, deux brigades régionales en attente entreprendront ensemble un Exercice de poste de commandement continental (CPX), appelé Exercice Amani Afrique. L'objectif sera d’appliquer les procédures de l’Union africaine en matière de définition du mandat et d'évaluer la capacité du Département Paix et sécurité de la EX. CL/565 (XVI) Page 14

Commission de l’Union africaine à planifier, à déployer et à gérer les opérations multidimensionnelles de soutien à la paix, d’évaluer l’efficacité de la Doctrine de l’ASF face aux défis actuels des opérations de soutien à la paix ; d’évaluer la capacité de la Commission à préparer et à déployer une mission QG, et à effectuer le déploiement d'une ASF multidimensionnelle ; et de sensibiliser davantage les cadres supérieurs de la Commission et des Etats membres sur les capacités, les procédures et les besoins de l’ASF. Toutefois, malgré la demande faite aux brigades de mener les exercices MAPEX, CPX et FTX pour tester leurs propres procédures, dans la perspective de l'exercice continental, et pour permettre à la Commission d’évaluer leur état de préparation pour les OSP, seules les brigades en attente de la CEDEAO, de la SADC et l’EASBRICOM ont mené tous leurs exercices, alors que la brigade de la CEEAC et la NARC n’ont pas encore conduit leurs premiers exercices (MAPEX).

e) Mémorandum d'entente entre l'UA et les Mécanismes régionaux

46. Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du Protocole d'entente sur la coopération en matière de paix et de sécurité signé à Addis-Abeba le 28 janvier 2008 entre l'UA et les mécanismes régionaux de prévention, de gestion et de règlement des conflits. La Commission a continué à travailler en étroite collaboration avec les mécanismes régionaux sur les questions de paix et de sécurité. Six d'entre eux, à savoir le COMESA, l’AEC, la CEEAC, la CEDEAO, l'IGAD, et la SADC ont nommé des agents de liaison auprès de l'UA. L'UA envisage d’établir également des bureaux de liaison au niveau des CER conformément au Protocole du CPS.

47. La première réunion des hauts fonctionnaires sur la mise en œuvre du Protocole d’entente s’est tenue à Addis-Abeba les 8 et 9 juillet 2009. La deuxième réunion des hauts fonctionnaires s’est tenue à Akosombo (Ghana) les 9 et 10 décembre 2009. Cette réunion a été suivie, dans la même ville, de la rencontre entre le Président de la Commission et les chefs exécutifs des Mécanismes régionaux, conformément aux dispositions du Protocole. La réunion a examiné l'état de mise en œuvre du Protocole d’entente, l'opérationnalisation de l’Architecture africaine de paix et sécurité (APSA), la coopération dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, et le financement des opérations de soutien à la paix conduites par l'Afrique, dans le cadre des efforts qui sont déployés pour assurer le suivi des recommandations contenues dans le Rapport du Groupe spécial établi par l'UA et les Nations Unies, en vue de faire des recommandations concrètes sur la manière dont l'ONU pourrait aider l'Union africaine dans ses opérations de soutien de la paix. La réunion a également examiné la question des changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique, des conflits et de la violence liés aux élections, ainsi que les activités à entreprendre pour la célébration de l'Année de la paix et de la sécurité. La réunion a demandé à la Commission de l'UA d'élaborer, en collaboration avec les mécanismes régionaux, un programme détaillé des activités qui seront menées au cours de 2010, afin de faciliter le suivi et la mise en œuvre du Protocole d’entente. Elle a également convenu que ce programme sera examiné sur une base trimestrielle. La prochaine réunion des chefs de secrétariat se tiendra dans la Communauté de l’Afrique de l’est (AEC) à une date et dans un lieu qui seront déterminés, en consultation avec la Commission. EX. CL/565 (XVI) Page 15

48. Lors de la réunion d'Akosombo, la Commission de l’Union africaine et les Mécanismes régionaux ont discuté avec l'Union européenne (UE) de son soutien à l'opérationnalisation de l'APSA, conformément au Partenariat et au Plan d’action de la Stratégie conjointe concernant la paix et la sécurité en décembre 2007 à Lisbonne. La réunion a également fait le point sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du programme de renforcement des capacités en cours d’exécution dans le cadre de la Facilité pour la paix en Afrique (APF).

4. EVOLUTION DES SITUATIONS SUR LE TERRAIN

49. Les paragraphes qui suivent font le point de l’évolution des différentes situations sur le terrain, ainsi que des efforts déployés par l’UA pour contribuer à leur règlement ou à la consolidation de la paix là où elle a été restaurée.

a) Comores

50. Au cours des six mois écoulés, la Commission a poursuivi ses efforts visant à consolider les progrès accomplis dans la promotion de la stabilité et de la réconciliation aux Comores. Il s’est essentiellement agi d’encourager les parties comoriennes à privilégier une démarche consensuelle dans la mise en œuvre des réformes institutionnelles introduites par la nouvelle Constitution, adoptée par référendum le 17 mai 2009, ainsi que d’appuyer l’organisation des élections à l’Assemblée nationale et aux Conseils des trois Iles autonomes.

51. C’est dans ce contexte que mon Envoyé spécial s’est rendu aux Comores, du 27 août au 1er septembre 2009, afin d’aider à résorber la forte tension qui caractérisait alors les relations entre le Gouvernement de l’Union et les Exécutifs des Iles autonomes. Les revendications des autorités insulaires, surtout de Ngazidja et de Mohéli, portaient sur le maintien de leur statut de Président, ainsi que sur le respect de la rotation de la Présidence de l’Union, qui doit revenir à l’Ile de Mohéli en 2010, conformément à la Constitution de 2001, avant les amendements référendaires du 17 mai 2009. Tandis que le chef de l’Exécutif de Mohéli a fini par accepter son nouveau statut de Gouverneur, conformément à la réforme constitutionnelle du 17 mai 2009, les rapports se sont particulièrement détériorés avec l’autorité insulaire de Ngazidja, à la suite du conflit de compétences sur la tutelle de la police et des préfectures qui a conduit, le 5 octobre dernier, à des affrontements entre les polices respectives de l’Union et de l’Ile, ainsi qu’à l’emprisonnement de plusieurs membres de l’Exécutif de l’Ile.

52. Le 23 octobre 2009, à Moroni, le Gouvernement comorien et les partis politiques de l’opposition se sont rencontrés en présence de représentants de la communauté internationale, y compris l’UA. Les discussions ont porté sur l’organisation des élections législatives, à la suite du rejet, le 20 octobre 2009, par la Cour constitutionnelle, de certaines dispositions de l’ordonnance du chef de l’Etat comorien relatives à l’organisation et au déroulement du scrutin pour non-conformité à la Constitution du pays. A l’issue des travaux, les parties comoriennes ont décidé, par consensus, de EX. CL/565 (XVI) Page 16 reporter d’une semaine le déroulement des échéances électorales, fixant ainsi le 1er tour au 6 décembre et le second tour au 20 décembre 2009.

53. Les élections, qui ont eu lieu à la date nouvellement convenue ont vu la victoire des partis de la mouvance présidentielle. L’UA a dépêché une équipe d’observateurs pour suivre le déroulement du scrutin. Conformément à la réforme constitutionnelle du 17 mai, il est prévu que les organes législatifs de l’Union et des Iles, réunis en Congrès en janvier-février 2010, se prononcent sur l’harmonisation des élections des chefs des Exécutifs de l’Union et des Iles. Il convient de noter que le mandat de l’actuel Président vient à terme en mai 2010, tandis que ceux des Gouverneurs des Iles autonomes expirent en 2012, pour Ngazidja et Mohéli, et, en 2013, pour Anjouan.

b) Madagascar

54. Dans le cadre des efforts visant à rétablir l’ordre constitutionnel en Madagascar, et dans le prolongement de la décision sur le rapport du CPS sur ses activités et l’état de la paix et de la sécurité en Afrique [Assembly/AU/Dec.252(XIII)], adoptée par la 13ème session ordinaire de la Conférence de l’Union tenue à Syrte, du 1er au 3 juillet 2009, j’ai convoqué la deuxième réunion consultative du Groupe international de contact sur Madagascar (GIC-M) à Addis Abéba, le 22 juillet 2009. A cette occasion, le GIC-M a souligné l’impératif du retour rapide à l’ordre constitutionnel, à travers un processus consensuel impliquant l’ensemble des acteurs politiques malgaches et fondé sur le respect des dispositions pertinentes de la Constitution du pays. Le Groupe de contact est convenu de la convocation, sous l’égide de l’UA, au Mozambique, d’une réunion entre toutes les Mouvances politiques de Madagascar représentées par leurs chefs de file respectifs, pour parvenir à une solution consensuelle en vue du retour rapide à l’ordre constitutionnel.

55. Conformément aux décisions de la seconde réunion du GIC-M, les chefs de file des Mouvances politiques malgaches se sont retrouvés à Maputo, du 5 au 9 août 2009. Cette réunion s’est déroulée sous la direction de l’ancien Président Joaquim Chissano, chef de l’Equipe de médiation de la SADC, avec le soutien des Envoyés spéciaux de l’UA, de l’OIF et des Nations unies. Au cours de cette réunion, les chefs de file ont, entre autres, adopté, les 8 et 9 août 2009, la Charte de la Transition et les Accords de Maputo. De façon plus spécifique, ils se sont accordés sur une transition neutre, inclusive, pacifique et consensuelle dont la durée ne devra pas excéder quinze mois à compter de la date de signature des Accords de Maputo.

56. Au lendemain de la réunion de Maputo, et dans un contexte marqué par des difficultés de mise en œuvre, les autorités de fait ont unilatéralement décidé, le 8 septembre 2009, de former un Gouvernement dit «d’union nationale», sans la participation des trois autres Mouvances politiques signataires des Accords de Maputo. Le CPS, en sa 202ème réunion tenue le 10 septembre 2009, a exprimé sa profonde préoccupation et souligné que la Charte de la Transition et les Accords de Maputo demeuraient le cadre consensuel pour une sortie de crise pacifique, appelant les parties malgaches à poursuivre le dialogue inclusif en vue d'une répartition consensuelle des postes de responsabilité au sein des institutions de la Transition. EX. CL/565 (XVI) Page 17

57. Le 6 octobre 2009, j’ai convoqué la 3ème réunion du GIC-M, à Antananarivo. A l’issue de ses travaux, le GIC-M a, entre autres, noté avec satisfaction les développements importants intervenus ce jour-là à travers le consensus réalisé sur certains hauts postes de la Transition, y compris le Président de la Transition, le Vice- Président de la Transition et le Premier Ministre, chef du Gouvernement de consensus. Tout en acceptant M. Andry Rajoelina comme Président de la Transition, la Mouvance Ravalomanana a, néanmoins, exprimé une forte objection à ce que celui-ci puisse se présenter à la prochaine élection présidentielle. Le GIC-M a invité l’Equipe conjointe de médiation à convoquer le plus tôt possible une rencontre entre les chefs de file des Mouvances politiques de Madagascar, en vue du règlement consensuel des questions pendantes.

58. A la suite de consultations entre l’Equipe conjointe et les parties malgaches concernées, il a été convenu d’organiser, à Addis Abéba, en novembre 2009, une réunion des chefs de file des Mouvances politiques. Comme convenu, ces derniers ont tenu leur 3ème réunion à Addis Abéba, du 3 au 7 novembre 2009. Au cours de cette réunion, les chefs de file ont adopté l’Acte additionnel d’Addis Abéba à la Charte de la Transition, signé le 6 novembre 2009. Les chefs de file se sont engagés à mettre en place, sous l’égide de l’UA, un Mécanisme de suivi comprenant, en outre, la SADC, l’OIF et les Nations unies, institutions garantes de la mise en œuvre de la Charte de la Transition et des Accords de Maputo. Lors de sa 208ème réunion, tenue à Addis Abéba le 9 novembre 2009, le CPS m’a, entre autres, demandé de mettre rapidement en place ce Mécanisme de suivi. Le Conseil m’a également demandé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour dépêcher, dans les meilleurs délais et en collaboration avec les partenaires au développement, une mission d’évaluation des besoins électoraux de Madagascar.

59. C’est dans ce cadre que j’ai écrit, le 16 novembre 2009, aux Secrétaires généraux des Nations unies et de l’OIF, ainsi qu’au Secrétaire exécutif de la SADC, pour souligner qu’à la suite de l’aboutissement heureux de la mission confiée à la médiation conjointe, l’accompagnement par la communauté internationale du processus de sortie de crise se ferait désormais à travers le Mécanisme de suivi. A cette fin, j’ai demandé à mes interlocuteurs de bien vouloir faire prendre les dispositions requises pour concrétiser la contribution de leurs organisations respectives à la mise en place rapide et au fonctionnement efficace de ce Mécanisme. En outre, l’UA, l’OIF et les Nations unies ont, à ma demande, dépêché une mission conjointe à Antananarivo, du 26 au 27 novembre 2009, pour évaluer l’état de mise en œuvre des engagements pris par les parties malgaches, identifier les difficultés rencontrées ainsi que les mesures à prendre pour les surmonter. Il s’agissait également pour la mission de discuter avec toutes les parties concernées des modalités de mise en place rapide du Mécanisme de suivi.

60. Du 4 au 9 décembre 2009, et dans un contexte marqué par une impasse persistante dans la répartition des portefeuilles ministériels entre les Mouvances politique malgaches, le Président Guebuza Armando Emilio, en sa qualité de Président de l’Organe de coopération en matière de politique, de défense et de sécurité de la SADC, et l’ancien Président Joaquim Chissano ont invité les chefs de file des EX. CL/565 (XVI) Page 18

Mouvances politiques de Madagascar à une nouvelle réunion à Maputo, en vue de régler les questions pendantes. Le Président de la Transition de Madagascar, M. Andry Rajoelina, a décliné cette invitation. Au cours de cette réunion, les trois chefs de file ont adopté les « Résolutions relatives à la mise en application de la Charte de la Transition et de l’Acte additionnel d’Addis Abéba sur la Transition Malagasy ». Ces Résolutions ont été rejetées par la Mouvance politique Rajoelina, qui les a qualifiées de « coup d’Etat ». Par la suite, les autorités de fait ont adopté une série de mesures unilatérales relatives à la conduite de la Transition, y compris l’abrogation de la Charte de la Transition et la révocation du Premier ministre de consensus, soutenant que la mise en œuvre des Accords de Maputo et de l’Acte additionnel d’Addis Abéba était devenue impossible.

61. Le 6 janvier 2010, la Commission a organisé la 4ème réunion du Groupe de contact à Addis-Abeba, pour relancer le processus de sortie de crise et convenir des mesures à prendre à cet effet. Les participants à cette réunion ont notamment réaffirmé la validité des accords inter-malgaches suscités et ont apporté leur plein appui à mon initiative tendant à ce que je présente aux parties malgaches des « solutions de compromis » aux problèmes en suspens, tant en ce qui concerne les aspects institutionnels de la transition consensuelle et inclusive que les questions politiques, devant être couronnées par le déroulement d’élections pluralistes, libres et régulières. La Commission inscrit ses activités préparatoires de cette initiative dans le cadre du calendrier serré retenu par le Groupe international de contact.

c) Somalie

62. Depuis mon dernier rapport à la Session ordinaire de la Conférence, le Gouvernement fédéral de transition (TFG) de Somalie a œuvré à la promotion du dialogue et de la réconciliation entre les Somaliens par l’intermédiaire des chefs de clans influents, des chefs religieux et des chefs traditionnels. Le Président Sharif Ahmed a publiquement déclaré que son gouvernement était prêt à engager le dialogue avec les éléments de l'opposition armée et qu’il était disposé à engager des discussions avec les éléments de l’aile dure de l'insurrection islamiste qui s'engagent à renoncer à la violence et à y mettre fin. Il convient de rappeler qu’au début de cette année, le Président a créé un Comité pour la paix, la sécurité et la réconciliation, à travers lequel le Gouvernement fédéral de transition a rencontré plusieurs dirigeants pour qu’ils œuvrent à la cessation des hostilités, à l’expansion du processus politique et à la promotion de la réconciliation nationale. Malgré ces ouvertures de paix, Al Shabaab et Hisbul Islam sont restés intransigeants et ont continué de perpétrer des actes de violence contre le gouvernement et le peuple somaliens et contre l'AMISOM.

63. Le Gouvernement fédéral de transition et le Parlement fédéral de transition élargi (TFP) ont pris des mesures positives pour restaurer le fonctionnement des institutions publiques à Mogadiscio. Le gouvernement a tenu régulièrement des Conseils de ministres, de cabinet, établi des mécanismes de perception des recettes, signé des accords de commerce et de coopération avec les pays voisins et d’autres pays amis, créé une commission de lutte contre la corruption, approuvé l’application de la charia et EX. CL/565 (XVI) Page 19 entamé la réorganisation de ses forces de sécurité. Les ministères ont été regroupés en cinq grands domaines (sécurité, économie et gouvernance, religion et justice, communication et information, relations extérieures) afin d’améliorer l'efficacité. Le Président Sharif a poursuivi ses visites à l'étranger au cours de la période considérée, y compris une visite aux États-Unis, au cours de laquelle il a pris la parole devait l’Assemblée générale des Nations unies et a rencontré la diaspora somalienne dans différentes villes américaines.

64. Afin de répondre aux besoins en matière de sécurité et de renforcement des capacités de la Somalie, l'AMISOM travaille en étroite collaboration avec le Gouvernement fédéral de transition pour rétablir les Forces nationales de sécurité somaliennes (paramilitaires et de police) en facilitant la formation, la logistique et autres services d'appui nécessaires, ainsi que le renforcement des capacités du Gouvernement dans la fonction publique. Un certain nombre d'initiatives ont été entreprises dans ce sens.

65. La situation sécuritaire globale en Somalie demeure instable et difficile, avec la poursuite des attaques des insurgés contre le TFG et l'AMISOM. Ainsi, le 17 septembre 2009, les insurgés ont mené une attaque suicide contre le Quartier général de l'AMISOM, tuant vingt personnes et blessant quarante autres. Le même jour, j’ai publié un communiqué dans lequel j'ai condamné avec la plus grande vigueur, cette attaque terroriste. J'ai également adressé aux personnels de l’AMISOM mes félicitations personnelles et celles de l’Union africaine pour leur courage et leur dévouement, et j’ai rendu hommage aux gouvernements du Burundi et de l'Ouganda pour leur engagement indéfectible à la promotion de la paix en Somalie. De même, le 3 décembre 2009, un kamikaze a commis une attaque-suicide lors d’une cérémonie de remise de diplômes dans une école de médecine à Mogadiscio, tuant vingt-cinq personnes, dont trois ministres du Gouvernement fédéral de transition et blessant plusieurs autres personnes. Bien que Al-Shabaab ait nié avoir perpétré cet acte odieux, le Gouvernement fédéral de transition insiste que c’est bel et bien lui qui en est responsable. Réagissant à cet incident, j'ai publié un autre communiqué condamnant fermement l'attentat, et soulignant qu'un tel acte inhumain et lâche ne saurait décourager l’Union africaine dans ses efforts de paix en Somalie et que l'Union africaine continuera d’apporter résolument son soutien au Gouvernement fédéral de transition.

66. Dans le Puntland et le Somaliland, la situation sécuritaire reste stable malgré les nombreuses menaces d'Al-Shabaab contre le Puntland et le Somaliland à l’approche de l'élection présidentielle. Cependant, les tensions ont augmenté dans les régions de Sool, de Sanaag et de Cayn après que le président du Puntland, Abdirahman Farole, a déclaré que le Puntland allait reprendre le contrôle de la région. En septembre et octobre 2009, mon ancien Représentant spécial pour la Somalie, M. Nicolas Bwakira, a effectué une visite non officielle dans le Somaliland et a eu des consultations avec divers acteurs politiques et chefs traditionnels, afin de s’assurer que la paix et la tranquillité continuent de régner dans la région. La question de la piraterie au large des côtes de la Somalie a également été une source de préoccupation permanente. L'Union africaine continue de souligner que la piraterie n’est qu’un symptôme du problème plus large de l’insécurité, qui contribue au renforcement de la criminalité, du terrorisme et de EX. CL/565 (XVI) Page 20 l'extrémisme en Somalie. L’Union africaine travaille activement avec les partenaires internationaux, en particulier le Groupe de contact, sur la piraterie au large des côtes de la Somalie, dans la recherche d’une solution au problème.

67. La situation sécuritaire précaire en Somalie a entrainé la détérioration de la situation humanitaire dans le pays. En fait, les progrès enregistrés au début de l'année, avec le retour d'un certain nombre de personnes déplacées et de réfugiés dans leurs foyers, ont été annihilés puisque un grand nombre de personnes ont été déplacées par les combats entre les différents éléments armés et les forces armées du Gouvernement fédéral de transition. Al Shabaab a également fermé les bureaux des agences humanitaires et a continué à perpétrer des attaques contre les travailleurs humanitaires et à saisir les matériels et les services humanitaires. L’AMISOM a continué de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et de fournir dans la limite de ses capacités, les secours humanitaires de base aux communautés vivant dans le voisinage des camps des contingents de l'AMISOM.

68. Le Conseil se rappellera qu’en mai 2009, le Conseil de Paix et de Sécurité avait demandé au Conseil de sécurité des Nations Unies de prendre immédiatement des mesures pour empêcher l’entrée, en Somalie, d’avions et de bateaux transportant des éléments étrangers, des armes et des munitions pour les groupes armés en Somalie qui mènent des attaques contre le TFG, la population civile et l’AMISOM. Le CPS avait aussi demandé au Conseil de sécurité d’imposer des sanctions contre tous les acteurs étrangers, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la région, en particulier l’Erythrée, qui soutiennent les groupes armés qui se livrent à des activités de déstabilisation en Somalie. La Conférence, à sa session tenue à Syrte, a approuvé cet appel. Le Conseil de sécurité a adopté le 23 décembre 2009, la Résolution 1907 (2009), imposant des sanctions contre l’Érythrée, en particulier pour le soutien politique, financier et logistique qu’elle fournit aux groupes armés cherchant à saper le processus de paix et de réconciliation en Somalie et dans la région. Les sanctions sont l’embargo sur les armes, les restrictions de voyages et le gel des avoirs notamment des dirigeants politiques et militaires de l’Érythrée. Le Comité des sanctions contre l’Érythrée du Conseil de sécurité des Nations Unies établira la liste des personnes et des entités concernées. À sa 214ème réunion tenue le 8 janvier 2010, le CPS s’est félicité de l’adoption de la résolution 1907 (2009); il en a appelé au Comité des sanctions pour qu’il nomme d’urgence les personnes et les entités concernées et a exhorté le Conseil de sécurité à donner suite à sa demande précédente d’imposer une zone d’exclusion aérienne et le blocus des ports maritimes pour empêcher l’entrée en Somalie d’éléments étrangers et l’approvisionnement des insurgé en logistiques et autres appuis.

69. En ce qui concerne le déploiement de l’AMISOM, je suis heureux de signaler que la Mission a été renforcée, en août 2009, par le déploiement d’un bataillon supplémentaire de 850 soldats burundais, ce qui porte l’effectif actuel de la force à 5 268 éléments, composant les bataillons de l’Ouganda et du Burundi. Ce nombre demeure toutefois inférieur à l’effectif autorisé de 8 000 soldats. En octobre 2009, le Gouvernement de Djibouti a réaffirmé son engagement à fournir un contingent à l’AMISOM, en plus du personnel qu’elle fournira pour assurer les services de traduction EX. CL/565 (XVI) Page 21 et d’interprétation. Par ailleurs, le Burundi et l’Ouganda envisagent tous deux de fournir un bataillon supplémentaire. Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude aux Gouvernements du Burundi et de l’Ouganda pour leur soutien inébranlable aux efforts de paix en Somalie.

70. Des initiatives ont également été prises pour le déploiement d’une composante de police de l’AMISOM. Des officiers de police ont été sélectionnés au Ghana, au Nigeria, en Sierra Leone et en Ouganda et sont prêts à être déployés auprès de la Mission. Un plan a été élaboré pour le déploiement progressif de 270 officiers de police de l’AMISOM à Mogadiscio sur les 610 qui ont été sélectionnés. Le premier groupe de 34 officiers de police sera déployé à Mogadiscio d’ici à janvier 2010. L’AMISOM commencera des cours de recyclage pour la police somalienne au cours du premier trimestre de 2010.

71. Conformément à la Résolution 1863 (2009) du Conseil de sécurité, le Bureau de soutien des Nations Unies à l’AMISOM a été établi à Nairobi et a fourni depuis lors un appui logistique à l’AMISOM, tel que prévu dans le Protocole d’accord entre l’Union africaine et l’ONU. Le Conseil se rappellera également que des annonces de contributions d’un montant total de 213 millions $ EU avaient été faites par les donateurs à la Conférence d’annonces de contribution tenue à Bruxelles en 2009. En décembre 2009, le montant effectivement débloqué était de 78.059.935 $ EU. La mise à disposition de la totalité des fonds promis à Bruxelles par les donateurs s’avère difficile. Cette situation a eu un impact négatif sur les opérations de l’AMISOM et les activités du TFG. Par ailleurs, l’AMISOM n’a pas pu accéder aux fonds fournis à ce jour ni les utiliser parce que la majeure partie de ces fonds est, soit affectée à une fin particulière soit assortie de conditions. En conséquence, la Mission n’a pas pu satisfaire à de nombreux besoins et obligations essentiels, dont le paiement des indemnités des soldats de l’AMISOM, et le remboursement des pays contributeurs de troupes au titre du matériel de guerre déployé dans la région de la Mission.

72. La Commission a l’intention dans les semaines à venir d’engager une réflexion approfondie sur la situation en Somalie, de faire le bilan des efforts entrepris à ce jour et d’évaluer l’appui fourni par la communauté internationale, afin de définir les mesures supplémentaires requises pour faire avancer le processus de paix et de réconciliation en Somalie. Cette réflexion est également nécessaire afin de sensibiliser davantage toutes les parties prenantes internationales sur les enjeux considérables et les risques énormes liés à la situation qui prévaut en Somalie. Il serait souhaitable de mettre pleinement à profit l’année 2010 pour consolider les acquis de 2009 et élaborer une vision stratégique plus audacieuse de tout ce qui est requis pour promouvoir effectivement le programme de paix, de sécurité et de réconciliation en Somalie, avec l’appui de la communauté internationale.

d) Processus de paix entre l’Erythrée et l’Ethiopie

73. Le processus de paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée est toujours dans l’impasse. En fait, le seul fait nouveau au cours de la période considérée concerne la Décision finale EX. CL/565 (XVI) Page 22 sur les revendications de chaque partie, rendue le 17 août 2009 par la Commission sur les revendications de l’Érythrée et de l’Éthiopie. A cet égard, on n’insistera jamais assez sur la nécessité de déployer des efforts plus soutenus et plus coordonnés afin d’aider les parties à sortir de l’impasse actuelle et à normaliser leurs relations, étant donné l’impact négatif de la situation actuelle.

e) Relations entre Djibouti et l’Erythrée

74. A Syrte, j’ai informé la Conférence de l’évolution des relations entre Djibouti et l’Érythrée, en mettant un accent particulier sur deux éléments : premièrement l’adoption, le 14 janvier 2009 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, de la résolution 1862 (2009) dans laquelle le Conseil invite instamment Djibouti et l’Érythrée à régler pacifiquement leur différend frontalier, et exige inter alia que l’Érythrée retire ses troupes et tous ses équipements des positions antérieures et participe activement au dialogue et aux efforts diplomatiques en vue de permettre une solution au problème ; deuxièmement, la lettre adressée par le Secrétaire général des Nations Unies au Conseil de sécurité le 30 mars 2009, dans laquelle il indiquait qu'il ne disposait pas d'informations que l'Érythrée s'était conformée aux exigences contenues dans la résolution 1862 (2009). La Conférence, pour sa part, a exprimé sa profonde préoccupation devant l’absence totale de progrès dans la mise en œuvre par l’Érythrée des décisions pertinentes de la Conférence et de la décision 1862 (2009), et a instamment demandé à l’Érythrée de se conformer immédiatement et pleinement à ces décisions.

75. Le Conseil des Ministres de l’IGAD, à sa trente troisième session extraordinaire, tenue a Addis-Abeba le 10 juillet 2009, a demandé à l’Érythrée de mettre fin à son occupation du territoire de Djibouti et d’abandonner son programme de déstabilisation de Djibouti. Le Conseil des Ministres de l’IGAD, à sa 33ème session ordinaire tenue à Djibouti les 7 et 8 décembre 2009, a de nouveau examiné la question. En particulier, le Conseil a déploré que l’Erythrée n’ait pas encore réagi positivement à l’appel de retrait de ses troupes du territoire de Djibouti ; a exprimé sa profonde préoccupation devant le comportement illégal de l’Érythrée et ses actes répétés de stabilisation de Djibouti et de la région dans son ensemble ; et a demandé au Conseil de sécurité d’adopter de toute urgence des sanctions à l’encontre de l’Erythrée.

76. C’est dans ce contexte que le Conseil de sécurité a adopté le 23 décembre 2009 la résolution 1907 (2009), dans laquelle il a entre autres exprimé de nouveau, sa profonde préoccupation devant le refus de l’Érythrée d’engager le dialogue avec Djibouti, d’accepter des contacts bilatéraux, et de répondre positivement aux efforts de médiation et de facilitation des organisations sous régionales ou régionales, de réagir positivement aux efforts déployés par le Secrétaire général. C’est pourquoi et compte tenu du fait qu’il a été prouvé que l’Érythrée a fourni un soutien aux groupes armés qui sapent le processus de paix et de réconciliation en Somalie, le Conseil de sécurité a décidé d’imposer un embargo sur les armes contre ce pays, en plus des restrictions de voyages et du gel des avoirs de ses dirigeants politiques et militaires.

EX. CL/565 (XVI) Page 23

f) Burundi

77. Au Burundi, la mise en œuvre des Accords de paix entre le Gouvernement et le dernier mouvement rebelle, le Palipehutu-FNL, a été heureusement parachevé avec le désarmement et la démobilisation de l’ensemble des combattants, l’intégration de certains d’entre eux, 3.500 plus exactement dans les corps de défense et de sécurité du pays, de 24 cadres civils dans l’administration burundaise et la libération de 203 prisonniers politiques. Après les efforts politiques et diplomatiques de la Facilitation (Afrique du Sud), aidée du Directoire politique (UA, ONU, UE et Initiative régionale représentée par les Ambassadeurs de l’Ouganda et de Tanzanie), l’exécution de ces opérations sur le terrain a été effectuée par les observateurs militaires de l’UA, appuyés par des représentants du Bureau intégré des Nations unies (BINUB) et des deux parties. En conclusion de ce processus, le Palipehutu-FNL a été agréé comme parti politique sous le sigle FNL – Forces nationales de libération, le 21 avril 2009. Le Burundi réussissait ainsi un processus de paix exemplaire grâce aux efforts conjugués des acteurs burundais et de la communauté internationale.

78. Dans le souci de consolider ces avancées, un Partenariat pour la Paix composé du Directoire politique, du Secrétariat exécutif de la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs ainsi que du Secrétariat exécutif du BINUB, a été mis en place, aux fins de soutenir et d’accompagner la suite du processus pendant la période de préparation des élections de 2010. Son mandat est venu à terme le 31 décembre 2009. S’agissant des élections, l’on peut se féliciter de ce qu’en dépit de quelques difficultés inhérentes à la phase préparatoire, le Burundi a réussi à mettre en place une Commission électorale nationale indépendante consensuelle et à adopter, le 11 septembre 2009, un Code électoral accepté par l’ensemble des partis politiques.

79. Lors de sa 199ème réunion tenue le 17 août 2009, le CPS a enregistré avec satisfaction les progrès accomplis au Burundi et a félicité les parties burundaises pour la volonté politique remarquable dont elles ont fait preuve. Le CPS les a encouragées à poursuivre les efforts qui permettent de créer les conditions propices à la préparation et à la bonne tenue des élections de 2010. Le calendrier électoral se présente comme suit : 21 mai 2010 - élections des Conseil communaux ; 28 juin 2010 - élections présidentielles ; 23 juillet 2010 - élections des députés ; 28 juillet 2010 - élections des sénateurs ; et 7 septembre 2010 - élection des conseils de collines ou de quartiers.

80. De son côté, le Facilitateur sud-africain, le Ministre Charles Nqakula, s’est rendu à Arusha pour présenter son rapport de fin de mandat à l’Initiative régionale, en marge du Sommet de la East African Community, tenu le 20 novembre. Il s’est fait accompagner par les membres du Partenariat pour la Paix au Burundi. Il a été reçu par le Président Jakaya Kikwete mandaté à cet effet par les autres chefs d’Etat. A cette occasion, il a rappelé les progrès remarquables accomplis au Burundi. Dans le même temps, il a indiqué qu’il subsistait encore des questions qui appellent une solution appropriée. Il s’agit essentiellement des 9 postes sur les 33 promis aux FNL, qui restent à être alloués; de la protection du leadership des FNL après le départ du noyau de la Force de protection; des prisonniers politiques et prisonniers de guerre dont un certain nombre EX. CL/565 (XVI) Page 24 attendent encore d’être libérés. Le Président Kikwete a pris note de toutes ces observations et a promis d’en rendre compte à ses pairs, exprimant son appréciation à la Facilitation et à tous ceux dont les efforts ont contribué au retour de la paix au Burundi. Il y a lieu de préciser que ces questions étaient sous examen dans un cadre bilatéral entre le Gouvernement et le FNL.

81. En conclusion, l’on peut dire que la paix conclue entre les parties burundaises se maintient et se consolide. La communauté internationale se doit de continuer à suivre la situation au Burundi et à maintenir des efforts dans le sens de la consolidation de la paix et de la relance socio-économique. C’est dans ce cadre que l’UA s’apprête à dépêcher une mission pluridisciplinaire au Burundi pour évaluer les besoins du pays en matière de reconstruction post conflit et faire des recommandations sur la contribution qui pourrait être celle de l’UA et de ses Etats membres.

g) République démocratique du Congo (RDC)

82. Au cours de la période sous examen, la situation sécuritaire s’est améliorée de façon significative à l’Est du pays, où les principaux groupes armés nationaux signataires des Accords de Goma du 23 mars 2009 s’impliquent de plus en plus dans sa mise en œuvre. Dans son traditionnel message à la nation, le 31 décembre 2009, le Président Joseph Kabila s’est référé à cette situation comme marquant « la fin des incertitudes liées aux perspectives de paix dans l’Est du pays, à la suite notamment des opérations militaires contre les groupes armés étrangers… ». Dans le cadre de la mise en œuvre des Accords de Goma, 122 prisonniers amnistiés en application de la loi du 7 mai 2009 ont été libérés le 22 septembre. Toutefois, le Président du CNDP, Désiré Kamanzi, se disant déçu par ce qu’il estime être le peu d’empressement du Gouvernement à appliquer les Accords, a rendu sa démission de la tête de son Mouvement, le 11 septembre.

83. L’opération militaire Kimia II, lancée contre les FDLR au Nord Kivu par les FARDC, avec l’appui de la MONUC, a atteint le Sud Kivu le 12 juillet 2009. Les FDLR ont répliqué en lançant plusieurs raids meurtriers contre les bases des FARDC et opéré des exactions contre les populations civiles. Les autorités congolaises ont fait état de succès importants enregistrés par l’opération. L’arrestation, le 17 novembre, en Allemagne, de Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni, deux des principaux responsables FDLR, a été saluée comme un grand coup porté aux FDLR. En décembre 2009, l’opération Kimia II a été rebaptisée Amani Leo (« la paix maintenant » en swahili), pour marquer la volonté de ses promoteurs de parvenir rapidement à une paix totale. Par ailleurs, la LRA continue à sévir contre la population civile. Du 13 au 14 décembre 2009, dans le district du Haut – Uelé, des éléments de la LRA ont tué une centaine de personnes et ont enlevé une quarantaine de jeunes gens.

84. Au cours de la période sous examen, la question du départ de la MONUC a été soulevée, le Ministre des Affaires étrangères, Thambwe Mwamba, ayant déclaré le 21 octobre au cours d’un entretien avec le corps diplomatique qu’il était « exclu que (son) mandat soit indéfini ». Le Ministre a ensuite précisé la position de son Gouvernement pour qui les effectifs de la MONUC devraient être réorientés en Province Orientale pour EX. CL/565 (XVI) Page 25 combattre la LRA. Le 23 décembre 2009, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1906(2007) par laquelle il a prorogé jusqu’au 31 mai 2010 le mandat de la MONUC. Dans cette résolution, le Conseil a exhorté le Gouvernement de la RDC « à instaurer une paix durable à l’Est du pays, à protéger efficacement la population civile, à mettre en place dans le secteur de la sécurité des institutions viables qui garantissent pleinement le respect des droits de l’homme et à lutter contre l’impunité en renforçant les moyens dont disposent les systèmes judiciaire et pénitentiaire ». Par ailleurs, le Conseil a souligné que « les processus de Goma et de Nairobi ainsi que les Accords du 23 mars 2009 constituent un cadre approprié pour la stabilisation de la situation dans l’Est de la RDC ».

85. La période sous examen a aussi été marquée par le renforcement des relations entre la RDC et le , concrétisé le 6 août par une visite de travail du Président Paul Kagame à Goma et par la tenue à Kinshasa du 17 au 19 décembre de la 4ème grande Commission mixte RDC – Rwanda. Les 14 et 15 avril 2009, une réunion tripartite RDC – Rwanda – HCR s’est tenue à Goma suivie le 11 décembre 2009 par la tripartite RDC – Burundi – HCR à Kinshasa. Ces deux rencontres ont tracé le cadre juridique du rapatriement des citoyens des pays concernés. Traduisant cette évolution positive, le Président Joseph Kabila a affirmé le 7 décembre 2009 devant les deux Chambres du Parlement réuni en congrès que la RDC était en paix avec ses 9 voisins.

86. Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre des décisions des 97ème et 119ème réunions du CPS, tenues respectivement le 25 octobre 2007 et le 11 avril 2008, la Commission envisage d’organiser à Addis Abeba les 23 et 24 mars 2010 une réunion des pays concernés par la question des pasteurs nomades Mbororos en vue de promouvoir une approche concertée et régionale pour répondre à la problématique liée à la spécificité des activités de cette communauté dans la région. Par ailleurs, et en application de la décision de la 163ème réunion du CPS tenue le 22 décembre 2008 et du Plan d’Action adopté par la Session spéciale de Tripoli, la Commission s’apprêtait, au moment de la finalisation du présent rapport, à dépêcher en RDC une mission pluridisciplinaire d’évaluation de la situation en vue de formuler des recommandations sur les moyens pour l’UA de renforcer significativement sa contribution au processus de reconstruction post conflit en RDC.

h) Soudan

i. Sud-Soudan/Accord de paix global (CPA)

87. En janvier 2010, le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix global (CPA) est entré dans sa 5ème année. Le referendum pour le Sud-Soudan et pour la région Abyei aura lieu en janvier 2011, ce qui marquera la fin de la période intérimaire de six ans de l’Accord qui a commencé en 2005. Au cours des cinq dernières années, des progrès remarquables ont été enregistrés dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix global en dépit des défis qui nécessitent une attention urgente et l’engagement ferme des parties soudanaises – le Parti du Congrès national (NCP) et le Mouvement de libération du peuple soudanais (SPLM). EX. CL/565 (XVI) Page 26

88. Le Soudan organisera les élections nationales en avril 2010, conformément à l’Accord de paix global. L’inscription des électeurs a officiellement débuté le 1er novembre 2009 et s’est achevée le 7 décembre 2009. En dépit de nombreux défis, y compris l’absence de ressources financières et logistiques avant le début du processus, concernant lesquels la Commission électorale nationale (CEN) a exprimé sa préoccupation, l’inscription des électeurs s’est déroulée en général dans des conditions acceptables. La CEN a indiqué qu’au niveau national, 81 % des électeurs soudanais se sont inscrits, dont 78 % d’électeurs du Sud. L’Union africaine s’est engagée à apporter son soutien au processus électoral. A cet égard, une première équipe d’évaluation a effectué une visite au Soudan en octobre 2009 et a soumis ses recommandations sur la meilleure façon dont l’Union africaine pourrait jouer un rôle positif dans le processus électoral. Au moment de la finalisation du présent rapport, il a été décidé qu’une deuxième mission d’évaluation préélectorale entreprendrait une visite au Soudan du 20 au 24 janvier 2010 pour finaliser les préparatifs pour le déploiement des observateurs de l’Union africaine.

89. Il convient de rappeler que le 5ème recensement de la population du Soudan a eu lieu en avril 2008. Mais, les résultats de ce recensement n’ont pas été acceptés par le Gouvernement du Sud-Soudan (GoSS). En particulier, le Gouvernement a dénoncé le moment choisi pour le recensement, a fait valoir que les chiffres pour certaines régions du Nord ont été gonflés, alors que ceux pour des régions du Sud ont été réduits. Les Sudistes se sont également plaints du choix du mois d’avril qui est un des mois de la saison des pluies au sud, ce qui rend difficile l’accès aux zones éloignées. Un autre problème est le fait que la délimitation et la démarcation de la frontière entre le Nord et le Sud ne sont pas encore achevées. Cet exercice devrait être achevé le plus tôt possible car il aura un impact sur le découpage des circonscriptions pour les prochaines élections, en particulier les circonscriptions se trouvant entre les deux parties du pays.

90. En octobre 2009, les représentants du SPLM ont boycotté les travaux de l’Assemblée nationale, réclamant un calendrier précis pour l’examen et le vote des projets de loi en attente sur la transition démocratique avant les élections d’avril 2010. Ils ont souligné, entre autres, la nécessité de finaliser la Loi sur le référendum et ont exprimé leur mécontentement concernant le projet de loi sur la sécurité nationale qui à leur avis viole les dispositions de l’Accord de paix global. Par la suite, d’autres partis de l’opposition soudanaise ont suivi l’exemple du SPLM et se sont retirés du Parlement national, s’opposant au vote proposé sur le projet de loi sur la sécurité nationale sans la participation du SPLM. Le SPLM et les députés de l’opposition voulaient retirer du projet de loi tout article dotant les services de sécurité du pouvoir d’arrestation. En décembre 2009, les parties sont parvenues à un accord sur les projets de loi relatifs au référendum au Sud-Soudan et à Abyei, ainsi que sur les projets de loi relatifs aux consultations populaires pour le Sud-Kordofan et la région du Nil bleu. Toutefois, elles n’ont pu parvenir à un accord sur certains articles du projet de loi sur la sécurité nationale, votés par le Parlement national le 20 décembre alors que le SPLM avait voté contre et que d’autres partis politiques avaient boycotté la session. Le 7 décembre 2009, les partis politiques de l’opposition soudanaise ont organisé des manifestations à Khartoum pour EX. CL/565 (XVI) Page 27 protester contre le retard enregistré dans la promulgation de ces lois cruciales. Ces manifestations ont entrainé l’arrestation de certaines personnalités des partis politiques. Cela est préoccupant, et montre que la situation dans le pays peut subitement dégénérer.

91. La Constitution intérimaire du Soudan stipule que le référendum sera surveillé par les institutions élues du Soudan. Cela étant, pour qu’il y ait référendum, il faudrait qu’il y ait d’abord des élections et que les résultats soient acceptés par toutes les parties concernées. A cet égard, bien que les deux parties à l’Accord soient parvenues à un accord sur le projet de loi relatif au référendum, il est essentiel qu’elles s’entendent sur les questions post-référendum, quels que soient les résultats du référendum.

92. Il convient de rappeler qu’en juillet 2009, la Cour permanente d’arbitrage a rendu sa décision sur la question d’Abyei. Depuis lors, le processus de démarcation n’a guère progressé du fait de la résistance de certains groupes de la région. En novembre 2009, l’Administrateur en chef d’Abyei a suspendu un de ses collaborateurs pour une déclaration incendiaire qu’il a faite en octobre 2009, appelant la tribu arabe Messiriya à se mobiliser contre la démarcation des frontières d’Abyei. En effet, la tribu Messiriya est peu favorable à certains aspects de la décision de la Cour permanente d’arbitrage et a demandé qu’ils soient examinés de nouveau. La tribu s’inquiète surtout pour ses droits de transhumance et de pâturage, à travers ce qui est maintenant défini par la Cour permanente d’arbitrage comme étant la région des neuf chefferies Ngok Dinka.

93. Bien que l’Accord de paix global ait amené la cessation des hostilités entre le Nord et le Sud, des accrochages inter et intra-tribaux se poursuivent dans le Sud. Ces accrochages tribaux constituent une menace à la mise en œuvre de l’Accord. Dans de telles conditions, le retour à la vie normale pour les populations de certaines régions du Sud-Soudan pose un sérieux défi. La présence dans certaines parties du Sud-Soudan d’éléments de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) aggrave la situation.

94. Il est absolument nécessaire que l’Union africaine et la communauté internationale continuent d’apporter leur assistance aux parties soudanaises pour les aider à surmonter leurs difficultés actuelles. A cet égard, je tiens à remercier, en particulier, le Gouvernement des Etats-Unis et son Envoyé spécial au Soudan, Scott Gration, pour la mise en place du Mécanisme trilatéral en 2009 afin d’appuyer le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix global. J’encourage les parties soudanaises, en particulier à travers le Comité politique de haut niveau coprésidé par le Vice-Président du Soudan, Ali Osman Taha, et le Vice-Président du Gouvernement du Sud-Soudan, Dr Reik Machar, à redoubler d’efforts pour régler toutes les questions en suspens et organiser les élections d’avril 2010 de manière transparente et démocratique.

i. Darfour

95. L’événement politique majeur intervenu au cours de la période considérée a été la présentation du rapport du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour au Conseil de paix et de sécurité réuni au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement à Abuja le 29 octobre 2009. Il convient de noter que le Groupe a été constitué EX. CL/565 (XVI) Page 28 conformément au Communiqué du CPS qui s’était réuni en sa cent quarante deuxième session à Addis-Abeba le 21 juillet 2008 pour faire des recommandations sur la meilleure façon de résoudre les trois questions interdépendantes de paix, de justice et de réconciliation au Darfour. La décision a été par la suite approuvée par la douzième session ordinaire de la Conférence tenue à Addis-Abeba, du 1er au 3 février 2009. Le Groupe a été constitué le 19 mars 2009. Dans le cadre de son mandat, le Groupe a engagé systématiquement de larges consultations avec la population du Darfour. Il a passé plus de 40 jours au Soudan, surtout au Darfour. Ses recommandations sont principalement celles faites par les populations du Darfour et par d’autres parties prenantes soudanaises sous réserve des observations du Groupe. Après avoir rédigé ses recommandations, le Groupe a effectué une dernière visite au Soudan au cours de laquelle il a présenté ses propositions à chacune des groupes qu’il avait consultés.

96. Le principal message que le Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour a entendu et transmis peut se résumer par la définition qui a été donnée de la crise, à savoir « une crise soudanaise au Darfour ». En effet, même si de nombreux autres facteurs sont en jeu, fondamentalement, c’est l’héritage historique d’une gouvernance inéquitable qui a conduit à des révoltes armées dans les diverses régions du pays et au cycle de conflits qui a suivi. Le Groupe considère la crise du Darfour comme un symptôme d’une crise plus importante de toute la nation soudanaise, et est fermement convaincu que cette crise ne pourra se résoudre que dans le cadre d’un règlement global de la crise nationale soudanaise. À cet égard, il est primordial que les prochaines élections au Soudan soient libres, justes et inclusives et que toutes les populations du Darfour participent pleinement au processus démocratique.

97. Le Groupe a formulé un certain nombre de recommandations. Tout d’abord, il a souligné que le problème du Darfour nécessite une solution politique et un processus de négociations qui portent sur toutes les questions de paix, de justice et de réconciliation. Il a précisé que les négociations sur le Darfour doivent être inclusives avec la participation des belligérants armés, des partis politiques, des personnes déplacées, des réfugiés, des chefs traditionnels, de l'administration autochtone, des groupes d’éleveurs nomades et de la société civile. Plus spécifiquement, le processus de dialogue devrait adopter les éléments suivants : un Accord officiel entre le gouvernement et tous les groupes armés pour suspendre les hostilités et entrer dans une trêve contraignante ; l'adoption d'un Accord cadre pour les pourparlers, sur la base de la Déclaration de principes du Darfour de 2005, avec, le cas échéant, des amendements convenus par les parties ; la négociation d'un cessez-le-feu permanent et des dispositions globales en matière de sécurité pour mettre définitivement un terme aux hostilités ; la négociation d’un Accord politique global (GPA) sur la base des principes et de l’agenda prévus dans l’Accord-cadre.

98. Un élément essentiel des recommandations du Groupe de l’UA sur le Darfour concerne les mesures voulues pour que justice soit rendue. À cet égard, le Groupe a recommandé la mise en place d’une Cour hybride pour juger les auteurs des crimes au Darfour. Le Groupe a également formulé un certain nombre de recommandations sur la réconciliation, en ayant à l’esprit que la justice et la réconciliation sont intimement liées et qu’elles doivent en conséquence être abordées et mises en œuvre d’une manière EX. CL/565 (XVI) Page 29 coordonnée. Le Groupe a proposé, notamment, la mise en place d’une Commission vérité, justice et réconciliation, afin de promouvoir les confessions de foi et des actes appropriés de réconciliation et d’accorder la grâce le cas échéant.

99. Le Groupe estime que la plupart des recommandations qu’il a formulées peuvent être unilatéralement mises en œuvre par le gouvernement soudanais. Il s’agit, à la fois, de mesures de confiance et de mesures pour faciliter la tenue des élections et l’accélération du processus de paix. La plus importante de ces mesures unilatérales est l’amélioration de la situation de la sécurité au Darfour, notamment pour les personnes déplacées.

100. À sa réunion d’Abuja, le Sommet du CPS a approuvé le rapport et les recommandations du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour et a souligné que les recommandations constituent une feuille de route précise pour parvenir à la paix, à la justice, à la réconciliation et à l’apaisement au Darfour et contribuent ainsi à la promotion d’une paix et d’une stabilité durables au Soudan. Il a décidé que ces recommandations seront la base de l’engagement de l’Union africaine au Darfour et de son interaction avec ses partenaires internationaux. Le Sommet du CPS m’a en outre demandé de mettre en place un Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’UA (AUHIP), composé des anciens Présidents Thabo Mbeki, Pierre Buyoya et Général Abdulsalami Abubakar, pour aider à la mise en œuvre de tous les aspects des recommandations du Groupe et assister les parties soudanaises dans la mise en œuvre de l’Accord de Paix Global (CPA) et d’autres processus connexes, dans le cadre de la transformation démocratique du Soudan. Le CPS m’a également demandé d’engager des consultations avec le Secrétaire général de la Ligue des États arabes en vue de la mise en place rapide d’un Forum consultatif avec la participation des parties prenantes concernées et des pays voisins du Soudan, ainsi que les partenaires de l’Union africaine, pour recevoir des rapports réguliers sur la mise en œuvre de ses décisions et de servir de mécanisme de coordination pour appuyer et promouvoir la réalisation des objectifs y indiqués.

101. Le Groupe a tenu sa première réunion à Addis-Abeba, du 2 au 3 décembre 2009 pour élaborer son programme de travail. Ensuite, le Groupe s’est rendu au Soudan, où il a engagé de longues consultations avec le gouvernement soudanais notamment avec les deux principales parties, au plus haut niveau, et avec d’autres diverses parties prenantes, y compris tous les partis politiques. J’ai également conduit le 21 décembre 2009 une délégation constituée du Commissaire en charge du Département Paix et Sécurité et de deux membres du Groupe pour fournir des informations sur la situation au Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le Communiqué de presse publié à l’issue de la réunion, les membres du Conseil de sécurité se sont félicités du rapport et ont exprimé leur gratitude pour le caractère global et équilibré des recommandations formulées pour promouvoir la paix, la justice et la réconciliation au Darfour et dans l’ensemble du Soudan. Ils ont déclaré qu’ils attendaient avec intérêt la mise en œuvre d’une approche globale pour les problèmes auxquels le Soudan est confronté et qu’ils appuyaient les efforts déployés en vue d’une transformation pacifique et démocratique du Soudan. Les membres du Conseil de sécurité ont exhorté le gouvernement du Soudan et les autres parties au Soudan et dans la région à travailler en collaboration EX. CL/565 (XVI) Page 30 avec le Président Mbeki et ses collègues, et en coordination avec la communauté internationale, le cas échéant. Au moment de la finalisation du présent rapport, des mesures étaient déjà prises pour la mise en œuvre d’une série d’activités de suivi des recommandations du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour.

102. Au cours de la période considérée, aucun progrès notable n’a été accompli dans le processus politique. Il convient de rappeler que depuis le début des pourparlers de paix à Abuja, la médiation a essentiellement porté sur les réunions entre les parties concernées. À cet égard, un nouveau chapitre est ouvert actuellement avec la participation des organisations de la société civile au processus de paix. Les points de vue et les expériences présentés au Groupe pendant les consultations constituaient un témoignage convaincant du fait que les populations du Darfour pouvaient apporter une contribution à tout processus de paix. En effet, le Groupe a trouvé qu’il y avait au Darfour et dans d’autres régions du Soudan, au-delà des clivages politiques parfois profonds, une convergence de vues sur certaines des questions les plus controversées au niveau des belligérants armés. À cet égard, j’ai conduit une délégation de l’Union africaine à Doha, Qatar, le 18 novembre 2009, au lancement des consultations de la société civile, où j’ai transmis un message demandant à la société civile à exercer une pression sur les parties armées pour les amener à entendre la voix de la raison et à entamer sans délais les pourparlers de paix. Cette première initiative est très prometteuse puisque les représentants de la société civile ont pu produire un document soulignant leurs positions sur une vaste gamme de questions.

103. Au cours de la période du rapport, la Commission a continué à suivre de près la situation humanitaire au Darfour. À cet effet, des efforts se poursuivent en vue de répondre aux besoins des populations affectées. Il convient également de noter que certaines personnes déplacées sont retournées dans leurs foyers d’origine. Il s’agit d’une tendance normale au cours de la saison des pluies, mais il a été signalé que certaines d’entre elles ont décidé de rester dans leurs villages. Il est nécessaire que la pérennité d’un tel mouvement se confirme, et à cet égard, le Comité de haut niveau a approuvé la mise en place d’un mécanisme de suivi de cette tendance.

104. La situation sécuritaire au Darfour, quoique relativement calme, a été instable au cours de la période considérée. La principale préoccupation a été les affrontements intertribaux et l’augmentation relative d’actes criminels. À cet égard, il est important de souligner que les agences humanitaires ainsi que la MINUAD ont fait l’objet d’attaques que j’ai fermement condamnées.

105. À sa 198ème réunion, tenue le 21 juillet 2009 à Addis Abeba, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine a décidé de proroger le mandat de la MINUAD d’une nouvelle période de 12 mois, tel que défini par la Résolution 1769(2007) du 31 juillet 2007 du Conseil de sécurité des Nations unies, et a demandé au Conseil de sécurité de faire de même. Par sa Résolution 1881(2009) datée du 30 juillet 2009, le Conseil de sécurité des Nations unies a également décidé de proroger le mandat de la MINUAD d’une nouvelle période de 12 mois. Il convient de mentionner que depuis le dernier rapport, la direction de la MINUAD a connu d’importants changements. En effet, la Commission et le Secrétariat des Nations unies ont nommé M. Ibrahim Gambari, EX. CL/565 (XVI) Page 31 nouveau Représentant spécial et M. Mohammed Yunis, un ressortissant somalien, nouveau Représentant spécial adjoint conjoint. Un nouveau Commandant de la Force et un nouveau Commandant adjoint de la Force ont déjà pris fonctions. Nous sommes en train de nommer un nouveau Commissaire de police ainsi que son adjoint. Le déploiement de la MINUAD se poursuit. En ce qui concerne les effectifs de la Force, 13 sur 18 bataillons d’infanterie ont été déployés avec des éléments en avance de 3 bataillons supplémentaires et de 3 unités de réserve et de reconnaissance, ce qui porte à 77,7 % le taux de déploiement des troupes. Malheureusement, l’insuffisance de multiplicateurs de force essentiels, tels que les hélicoptères de manœuvre, les unités de reconnaissance aérienne, les unités de transport moyen et les hôpitaux secondaires, continue à avoir un effet négatif sur l’efficacité de la Force. En ce qui concerne la composante police, 13 des 19 Unités de police constituées (FPUs) ont été déployées ainsi que 2776 officiers de police, portant les effectifs de la force de police actuelle à 73%.

106. La période considérée a également été marquée par la tenue des sixième et septième réunions du Mécanisme tripartie de coordination, le 12 juillet et le 16 novembre 2009 à Khartoum, Soudan. J’ai le plaisir de signaler que ce Mécanisme qui est constitué du gouvernement du Soudan, de l’Union africaine et des Nations unies a continué de jouer un rôle actif dans la résolution des questions liées au déploiement de la MINUAD. L’une des questions urgentes était la délivrance de visas au personnel de la MINUAD qui a été examinée au cours de la 6ème réunion tripartite qui a indiqué que des progrès notables ont été réalisés dans la résolution du problème de retards en ce qui concerne les visas. Un autre sujet de préoccupation qui a été examiné par la 7ème réunion tripartite était les cas du personnel pris en otage. Le gouvernement du Soudan a réitéré son engagement à déployer tous les efforts nécessaires pour assurer la libération sans danger des otages. Il a été décidé qu’à partir de sa huitième réunion prévue pour le 4 février 2010 à Addis Abeba le Mécanisme tripartite de coordination, , axera ses activités sur les voies et moyens d’optimiser l’utilisation des biens et des ressources de la MINUAD.

i) Relations entre le Tchad et le Soudan

107. Durant la période considérée, les rapports entre le Tchad et le Soudan, tendus depuis l’attaque rebelle de mai 2009, ont connu une décrispation sensible avec la visite au Tchad, du 10 au 11 octobre 2009, d’une délégation soudanaise de haut niveau conduite par Ghazi Salahadine, Conseiller spécial du Président Omar El Bashir. La délégation soudanaise a été reçue en audience par le Président Idriss Déby Itno et a eu des discussions avec le Ministre des Relations extérieures.

108. Aux termes de la visite, les deux délégations se sont félicitées de la sincérité et de la compréhension qui ont prévalu au cours de leurs échanges. Elles ont réaffirmé la volonté de leurs pays respectifs de coopérer pour le retour de la concorde et de la paix définitive, et se sont engagées, chacune de son côté, à n’entreprendre aucune action susceptible de nuire aux relations entre les deux Etats, convenant de se revoir dans les meilleurs délais à Khartoum, afin d’approfondir les discussions. Pour ma part, j’ai salué EX. CL/565 (XVI) Page 32 cette évolution positive. Dans un communiqué daté du 12 octobre, j’ai félicité les deux pays pour leur engagement renouvelé à œuvrer à la restauration de la confiance et à la relance de la coopération. J’ai exprimé l’espoir que les efforts ainsi déployés aboutissent à une rencontre au plus haut niveau et ouvrent effectivement un nouveau chapitre dans les relations entre le Tchad et le Soudan.

109. Comme suite à cette visite, le Ministre des Relations extérieures du Tchad, Moussa Faki, s’est rendu à Khartoum du 24 au 25 décembre 2009, où il a rencontré les plus hautes autorités soudanaises et a été reçu en audience par le Président Omar El Bachir. Au cours de la visite, le Tchad et le Soudan ont réitéré leur volonté de normaliser leurs relations dans l’intérêt réciproque des deux peuples. De façon plus spécifique, les deux pays sont convenus de travailler au renforcement des mesures de confiance et de mettre un terme aux campagnes hostiles sur les plans militaire, politique et médiatique ; de prendre des mesures concrètes et réciproques en vue de mettre un terme à la présence des rebellions dans les deux pays ; de tenir une réunion d’experts militaires et de sécurité à N’Djamena, afin d’échanger sur les propositions avancées par la partie soudanaise visant à réactiver le Protocole militaire et de sécurité ; de déployer les forces communes de surveillance et de mettre sur pied les postes d’observation, après l’adoption et la relance du Protocole militaire et de sécurité.

110. Je me suis félicité de ces résultats positifs. J’ai considéré ce développement comme une étape significative et bienvenue vers la normalisation rapide et totale des relations entre les deux pays frères, soulignant que cette évolution était d’autant plus significative qu’elle était le résultat de contacts directs engagés entre les deux pays au cours des derniers mois.

111. Il convient de rappeler ici que, lors de la Session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, les chefs d’Etat et de Gouvernement avaient convenu de nombre de mesures pour faciliter la normalisation des relations entre le Tchad et le Soudan. Entre autres, ils avaient engagé les deux pays à respecter intégralement les différents Accords qu'ils ont signés et à relancer les efforts visant à déployer une force de paix et de sécurité le long de leur frontière commune. Ils avaient également demandé aux groupes armés concernés de s'engager dans des processus politiques visant à trouver des solutions à toute revendication qu'ils pourraient avoir, en ayant à l’esprit la nécessité de respecter l'ordre constitutionnel et la légalité. Ces recommandations pour la normalisation restent valables, particulièrement à un moment où le Tchad et le Soudan vont s’engager dans des processus électoraux au cours de l’année 2010. En effet, au Tchad, et à la suite d’une décision consensuelle de la classe politique, le 4 décembre 2009, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord du 13 août 2007, des élections législatives seront organisées au cours de cette année. Au Soudan, des préparatifs sont aussi en cours pour des élections générales en avril 2010. Le succès de ces élections dépendra aussi du climat sécuritaire apaisé que les deux pays pourront instaurer à leur frontière commune.

112. Je voudrais donc exhorter, une fois de plus, le Tchad et le Soudan à persévérer dans la voie du dialogue constructif. Je réitère la disponibilité de l’UA à soutenir les EX. CL/565 (XVI) Page 33 efforts des deux pays visant à consolider les résultats obtenus jusqu’ici et à mettre en œuvre les Accords qu’ils ont déjà signés.

j) République centrafricaine (RCA)

113. Au cours de la période sous examen, la Commission a poursuivi ses efforts d’appui au processus de consolidation de la paix en RCA. Ainsi, s’agissant du processus politique, la Commission a apporté une contribution financière additionnelle de 30 000 dollars américains au Comité de suivi des recommandations du Dialogue politique inclusif (CSRDPI), portant à 130 000 dollars la totalité de son appui financier. La Commission poursuit également son partenariat avec la Commission européenne (CE), notamment pour le renouvellement du financement des activités de la Mission de consolidation de la paix de la CEEAC en RCA (MICOPAX), et ce dans le cadre de la Facilité de paix en Afrique. Du 9 au 11 novembre 2009, des consultations ont eu lieu à Libreville sur le budget 2010 de la MICOPAX. Regroupant des délégués de la CE, de l’UA et de la CEEAC, celles-ci ont porté sur des activités spécifiques de la Mission, en particulier le DDR et les élections, et une contribution financière de la CE d’environ 14,7 millions d’euros a été convenue. Enfin, en vue de renforcer son action en RCA, conformément à la décision de la 195ème réunion du CPS du 17 juin 2009, la Commission a accéléré l’ouverture du Bureau de Liaison de l’UA. Le chef du Bureau a été nommé en la personne de Mme Hawa Ahmed Youssouf, ancienne Ministre djiboutienne de la Promotion de la Femme et des Affaires sociales et ancienne Ministre chargée de la Coopération internationale.

114. Dans l’ensemble, la situation sécuritaire est marquée par une grande accalmie. Quant à la vie politique, elle est marquée par les préparatifs des prochaines élections présidentielles et législatives en 2010. La révision du Code électoral et la mise en place d’une Commission électorale indépendante (CEI) figuraient au nombre des recommandations majeures du DPI de décembre 2008. La Loi portant Code électoral de la RCA, dans sa version définitive, a été promulguée par le Président de la République le 2 octobre 2009. Quant à la CEI, elle a été mise en place par décret le 8 octobre 2009 et ses membres également nommés par décret le 16 octobre 2009.

115. Une des questions majeures qui a surgi au cours de la période sous examen a porté sur le respect du délai constitutionnel pour les élections, à savoir avril-mai 2009. Compte tenu du délai relativement court pour l’exécution des différentes tâches assignées à la CEI et en raison de la crise politique qui pourrait survenir si le scrutin ne se tient pas dans les délais, certains acteurs politiques ont proposé le report de l’élection présidentielle. Les autorités centrafricaines ont depuis souligné leur détermination à tout faire pour que l’élection se tienne dans les délais prévus. Dans ce contexte, il est encourageant de relever l’adoption par la CEI d’un chronogramme de travail qui fixe les principales étapes des prochaines élections, culminant avec la tenue du premier tour des élections le 18 avril, cependant que le deuxième tour aura lieu le 23 mai 2010.

116. Le programme du DDR a été mis en place conformément à l’Accord de paix global signé à Libreville le 21 juin 2008. Le Comité de pilotage, mis sur pied en février 2009, suit sa mise en œuvre de manière quasi quotidienne. Une première campagne de EX. CL/565 (XVI) Page 34 sensibilisation dans les zones de conflits a été organisée du 26 août au 4 septembre 2009. Elle a permis d’appréhender l’attente des populations de voir le DDR entré dans sa phase active.

117. Le problème du déploiement des observateurs militaires devant superviser le DDR qui avait constitué un point de blocage a été résolu à la suite de la signature le 4 novembre 2009 d’un accord technique entre la CEEAC, le Comité de pilotage, le Gouvernement centrafricain et les mouvements politico-militaires, et de la décision de la Commission européenne de financer en partie l’opération. Il convient cependant de souligner que le programme a pris du retard au regard du chronogramme initial, des attentes exprimées par les mouvements politico-militaires et de l’impatience des populations de voir la page des rebellions définitivement tournée. La nécessité de créer un environnement sécuritaire favorable à la tenue des prochaines élections présidentielles et législatives a donné un caractère particulier au DDR et accru les enjeux.

118. Pour la plupart des groupes armés, le souci majeur est la prise en charge alimentaire de leurs hommes en attendant le démarrage effectif des étapes du désarmement et de la démobilisation. La nécessité de faire face à cette situation a conduit le Comité de pilotage à adopter le 3 novembre 2009 des mesures d’urgence consistant à faire un pré regroupement, au cours duquel les combattants recevraient quelques subsides en attendant le déploiement des observateurs, et à mettre rapidement en place des Comités locaux du programme DDR. A ces difficultés, s’ajoute le problème de la gestion financière du programme. D’autre part, sur les cinq mouvements armés, seuls quatre ont remis la liste de leurs combattants.

119. Dans le cadre de la mise en œuvre du premier pilier de sa stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) présenté à Bruxelles le 26 octobre 2007, et à la suite d’un premier séminaire sur la réforme du secteur de la sécurité (RSS) en avril 2008, le Gouvernement a organisé le 29 octobre 2009 une Table ronde sectorielle sur la RSS au cours de laquelle une série de projets destinée à restaurer le secteur de la sécurité a été présentée aux participants. Le Gouvernement centrafricain espère une réaction solidaire des Etats membres de l’UA pour mettre en œuvre certains des projets identifiés et améliorer durablement la situation sécuritaire dans le pays.

120. La consolidation des progrès accomplis exige l’engagement continu de toutes les parties prenantes centrafricaines. Elle requiert aussi que les membres de la communauté internationale continuent à travailler étroitement ensemble, afin de maximiser leur appui et de permettre à la RCA de franchir les échéances à venir. Au- delà, il s’agit de continuer à mobiliser l’appui financier et technique nécessaire au relèvement socio-économique de la RCA et à la consolidation de la paix. EX. CL/565 (XVI) Page 35

k) Côte d’Ivoire

121. Les retards accusés dans la confection de la liste électorale provisoire n’ont pas permis de respecter la date du 29 novembre 2009, initialement prévue pour la tenue de l’élection présidentielle. Cette liste a été affichée le 22 novembre 2009, mais, dès le 13 novembre, elle pouvait être consultée par internet, SMS et appels téléphoniques. Elle comprend, d’une part, 5.300.586 personnes dont la nationalité ivoirienne est avérée grâce au croisement informatique des fichiers de l’enrôlement avec les fichiers historiques de référence, en particulier la liste électorale de 2000, et, d’autre part, 1.033.985 personnes dont la nationalité ivoirienne est sujette à vérification. Au cours de sa réunion du 3 décembre 2009, le Cadre permanent de concertation (CPC) a entériné la proposition du Président de la Commission électorale indépendante (CEI) de tenir le premier tour de l’élection présidentielle dans la période « fin février – début mars 2010 ». Sur un total de 20 candidatures à l’élection présidentielle soumises à la CEI entre le 26 août et le 16 octobre 2009, 14 ont été retenues par le Conseil constitutionnel, qui en a publié la liste le 20 novembre 2009. Parmi les candidats retenus, figurent les trois principaux acteurs de la scène politique ivoirienne que sont : Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara.

122. S’agissant des questions militaires, le 16 novembre 2009, le Président de la République a pris les décisions attendues relatives aux grades des éléments des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) et au statut de ceux d’entre eux qui sont intégrés au Centre de Commandement intégré (CCI) ou volontaires pour la nouvelle armée. Cependant, il n’y a pas eu de progrès significatifs dans la mise en œuvre du 4ème Accord complémentaire à l’Accord politique de Ouagadougou dans son volet relatif à la démobilisation et à la réinsertion des ex-combattants, ainsi qu’au démantèlement des milices. De même, les financements extérieurs mis à la disposition du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC) et du Programme de Service civique national (PSCN) n’ont pas été à la hauteur des attentes. Par ailleurs, on a observé un faible déploiement des éléments du CCI chargés notamment de la sécurisation du processus électoral.

123. Le 29 octobre 2009, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1893 (2009). Cette résolution a, entre autres, reconduit, jusqu’au 31 octobre 2010, les sanctions imposées à la Côte d’Ivoire relatives à l’embargo sur les armes, aux mesures individuelles concernant les avoirs financiers et les restrictions de déplacement, ainsi qu’à l’interdiction d’importation, par quelque pays que ce soit, de tous diamants bruts provenant de la Côte d’Ivoire.

124. Le 20 novembre 2009, j’ai effectué une visite en Côte d’Ivoire au cours de laquelle j’ai eu des échanges approfondis avec le Président Laurent Gbagbo. Nous avons passé en revue l’évolution de la situation dans le pays, avec un accent particulier sur les étapes devant conduire à la tenue de l’élection présidentielle. A cet égard, j’encourage tous les acteurs ivoiriens à s’investir positivement dans le processus de sortie de crise et à créer les meilleures conditions possibles en vue de la tenue, dans un climat apaisé, d’élections démocratiques, transparentes et crédibles. EX. CL/565 (XVI) Page 36

l) Libéria

125. Au Libéria, la situation sécuritaire générale demeure stable. Les programmes et les activités de consolidation de la paix ont été viables et ont continué à faire des progrès soutenus. La Mission des Nations unies au Libéria (MINUL) dont le mandat a été renouvelé en septembre 2009 continue à maintenir une présence crédible dans le pays. Il convient d’indiquer que le gouvernement du Libéria a intensifié ses efforts en août 2009 pour relancer la Stratégie libérienne de réduction de la pauvreté, actuellement dans sa deuxième année de mise en œuvre, après une certaine lenteur des progrès à cause de la crise financière mondiale actuelle.

126. Le pays continue à rencontrer des difficultés dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans le rapport de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) et dans le domaine de la gouvernance – plus spécifiquement en ce qui concerne la corruption, le chômage des jeunes et la préparation des élections de 2011. La mise en œuvre des recommandations du rapport de la CVR a été reportée par l’Assemblée nationale en vue de réexaminer les recommandations et de décider de la voie à suivre. Une élection sénatoriale partielle tenue en novembre 2009 dans le County de Montserrado a été de manière générale couronnée de succès, malgré quelques irrégularités qui devaient être éliminées avant les élections de 2011. L’Assemblée nationale n’a pas encore adopté la « Threshold Bill », ce qui laisse craindre que les élections de 2011 pourraient être retardées.

127. Pour conclure, j’encourage le gouvernement du Liberia à persévérer dans ses efforts visant à consolider et à maintenir les progrès remarquables accomplis ces dernières années, en accordant une attention particulière aux questions de renforcement des capacités et de développement de la sécurité nationale ainsi que des institutions de l’État de droit. J’exhorte la communauté internationale à continuer d’apporter l’assistance requise à cet effet.

m) Guinée

128. Au cours de la période sous examen, la situation s’est dégradée en Guinée. Les autorités de fait sont revenues sur la totalité des engagements qu’elles avaient pris lors du Sommet de la CEDEAO de janvier 2009 et sur la base desquels l’UA et la CEDEAO, avec l’appui de la communauté internationale, avaient décidé d’accompagner le processus de restauration de l’ordre constitutionnel. En outre, la situation sur le terrain a connu une évolution dramatique avec les massacres délibérés perpétrés par des éléments des forces de sécurité guinéennes contre des civils sans armes, lors d’une manifestation pacifique organisée par l’opposition démocratique, le 28 septembre 2009, à l’intérieur du stade de Conakry.

129. De fait, lors de sa 207ème réunion tenue le 29 octobre 2009 au niveau des chefs d’Etat et de Gouvernement, le CPS a demandé à la Commission de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la mise en œuvre de sanctions ciblées à l’encontre du Président et des membres du CNDD, ainsi que des membres du Gouvernement et de EX. CL/565 (XVI) Page 37 tout autre individu civil ou militaire dont les activités ont pour objet de maintenir le statu quo anticonstitutionnel en Guinée. Dans le même temps, le CPS a exprimé son plein appui à la mise en place d’une Commission d’enquête internationale sur les événements du 28 septembre 2009, et a réaffirmé son soutien total à la médiation confiée par la CEDEAO au Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, en septembre 2009.

130. Par la suite, en étroite collaboration avec la CEDEAO et le Groupe international de contact, la Commission a élaboré la liste des individus visés par les sanctions. Les mesures préconisées par le communiqué susmentionné et la liste des individus concernés ont été ensuite communiquées aux Etats membres, au Conseil de sécurité des Nations unies et à tous les partenaires de l’UA pour leur conférer un caractère universel.

131. Dans le même ordre d’idées, le Secrétaire général des Nations unies a nommé les trois membres de la Commission d’enquête internationale sur les massacres, viols et autres violences du 28 septembre 2009. Présidée par M. Mohammed Bedjaoui, ancien Président du Conseil constitutionnel d’Algérie et ancien Président de la Cour internationale de justice à La Haye, la Commission d’enquête a séjourné en Guinée du 25 novembre au 4 décembre 2009. Le 19 décembre 2009, le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a transmis le rapport de la Commission au Conseil de sécurité, à la Commission de l’UA et à la Commission de la CEDEAO.

132. Parallèlement, le Président Compaoré a poursuivi ses efforts de médiation, avec la tenue de négociations à Ouagadougou et des entretiens avec les différentes parties prenantes. L’UA, notamment à travers mon Envoyé spécial pour la Guinée, le Professeur Ibrahima Fall, appuie le processus de négociation. Dans l’intervalle, le Président du CNDD a été victime d’une tentative d’assassinat perpétrée par son aide de camp dans un contexte lié à l’enquête internationale sur la tuerie du 28 septembre 2009.

133. C’est dans ce contexte dominé par la tension engendrée par ces différentes péripéties, ainsi que l’avènement du Général Sékouba Konaté, Ministre de la Défense, assurant la coordination du CNDD et l’intérim à la tête de l’Etat, que la neuvième session du Groupe international de contact sur la Guinée s’est tenue à Ouagadougou, le 13 décembre 2009, sous la co-présidence de l’UA et de la CEDEAO. Le communiqué final adopté à cet effet préconise, entre autres, la mise en place, dans les meilleurs délais, d’une nouvelle autorité consensuelle de la transition ; l’achèvement des préparatifs requis afin de permettre la tenue des élections législatives et présidentielles aussitôt que possible en 2010 ; la mise en œuvre rapide de mesures appropriées pour garantir le plein exercice des activités des partis et des leaders politiques ; le respect de l’engagement pris que ni le Président et les autres membres du CNDD, ni le Premier ministre ne seront candidats aux prochaines élections. Le Groupe a également réitéré son appel du 12 octobre 2009 à la CEDEAO à constituer, en consultation avec le Médiateur et l’aide de ses partenaires, une mission internationale d’observation.

134. J’exhorte les parties guinéennes à saisir l’opportunité offerte par la médiation du Président Blaise Compaoré pour trouver une plate forme consensuelle en vue du retour EX. CL/565 (XVI) Page 38

à l’ordre constitutionnel dans le respect scrupuleux des décisions pertinentes de la CEDEAO et de l’UA. La Commission suit de près les développements et mène des consultations avec les acteurs nationaux guinéens, régionaux et internationaux. La tenue de la réunion du Groupe international de contact sur la Guinée à la fin du mois de janvier 2010, à Addis Abéba, procède de cette démarche proactive de l’UA en faveur d’une sortie de crise rapide et du retour à l’ordre constitutionnel.

n) Guinée Bissau

135. Pendant la période écoulée, j’ai continué de suivre l’évolution de la situation en Guinée Bissau à la suite des événements douloureux que ce pays a connus. Dans le même contexte, la Session spéciale de la Conférence de l’Union sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique est, s’agissant de la Guinée Bissau, convenue d’assurer le déploiement rapide d’une mission conjointe UA-CEDEAO de stabilisation, afin de consolider la paix et la stabilité, d’apporter l’appui requis pour réformer le secteur de la sécurité, dans le domaine de la reconstruction et du développement post-conflit, ainsi qu’en ce qui concerne la lutte contre le trafic de drogue ; de demander à la Commission de finaliser ses consultations avec les autorités de la Guinée Bissau et la CEDEAO sur les moyens de créer les conditions propices à la conduite d’une enquête crédible sur les assassinats politiques commis dans le pays en 2009 ; et de demander à la Commission et à la CEDEAO d’organiser une conférence régionale sur le reconstruction post-conflit, la stabilisation, la réforme du secteur de la sécurité (RSS) et le trafic de drogue, en vue d’élaborer une stratégie globale et bien coordonnée sur ces questions.

136. En application de cette décision, j’ai dépêché sur place une équipe de fonctionnaires de la Commission dans le cadre d’une mission conjointe d’évaluation UA/CEDEAO, qui s’est rendue en Guinée Bissau du 30 octobre au 10 novembre 2009. Il ressort de son évaluation que le processus de la RSS est en marche. Le recensement des militaires fait par méthode biométrique, avec l’appui du PNUD, révèle que l’armée bissau-guinéenne compte 4.565 éléments, dont 42% d’officiers, 31% de soldats et 27% de sergents. Celui des anciens combattants, réalisé avec l’assistance de l’Union européenne (UE), a inventorié 5 860 éléments, dont 85% d’hommes et 13% de femmes. Les effectifs à réduire seront déterminés sur la base des besoins réels du pays, et cette opération sera soutenue par un fonds de pension.

137. S’agissant de l’enquête sur les assassinats, le Gouvernement a déjà créé une commission nationale et a demandé une assistance pour la mise en place d’une Commission internationale d’enquête. Les autorités bissau-guinéennes, ayant réaffirmé leur détermination à mettre fin à l’impunité, attendent la réaction de la communauté internationale sur cette question. Dans le même élan, la détermination des autorités politiques à combattre le trafic de drogue a fait baisser ce phénomène considérablement. Il convient de relever ici les difficultés liées à la configuration géographique du pays qui, dans sa partie insulaire, comporte 81 îles, dont 21 sont inhabitées ; ce qui en fait un terreau favorable aux trafics en tous genres. Les autorités ont réitéré la nécessité d’un soutien dans la lutte contre ce fléau et d’une assistance internationale en termes de formation et d’équipements. EX. CL/565 (XVI) Page 39

138. Par ailleurs, la réconciliation nationale, perçue comme un préalable à la reconstitution du tissu national et de la cohésion sociale, a fait l’objet d’un projet de texte par l’Assemblée nationale populaire. La communauté internationale est, une fois de plus, interpelée pour soutenir ce projet. Enfin, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan d’Action de Praia, le Gouvernement a sollicité l’assistance technique de l’UA et de la CEDEAO dans la finalisation et le chiffrage des projets à soumettre à la Conférence des donateurs prévue à Abuja, initialement à la fin de l’année 2009, mais reportée pour le début de cette année.

139. Il convient de rappeler qu’entretemps la situation a évolué favorablement avec la tenue de l’élection présidentielle, jugée régulière, transparente et crédible par tous les observateurs internationaux, y compris ceux de l’UA. Si, avec l’élection, puis l’investiture du Président Malam Bacai Sanha, la légalité et la légitimité ont été rétablies, la situation politique, économique, sociale et sécuritaire, encore fragile, demande à être consolidée.

140. Je voudrais rappeler que la partie pertinente du Plan d’action de Tripoli, centrée sur le développement et la reconstruction post-conflit de la Guinée Bissau, la Commission internationale d’enquête et la réconciliation nationale, s’inscrit dans la suite logique du Plan d’action de Praia. Celui-ci, adopté lors de la Table ronde tenue en avril 2009, est essentiellement axé sur la RSS, la réforme du secteur judicaire, la lutte contre le trafic de drogue et les réformes institutionnelles. C’est compte tenu de la complémentarité entre les deux documents que la mission conjointe d’évaluation a été amenée à faire le point des efforts accomplis depuis l’adoption du Plan d’action de Praia, et d’envisager une assistance technique dans la préparation de la Conférence des donateurs mentionnée plus haut. C’est sur la base de ces conclusions que je continue à examiner les modalités du déploiement de la mission de consolidation de la paix et de la stabilité en Guinée Bissau, en coordination avec les parties nationales et internationales concernées.

o) Mauritanie

141. Dans le prolongement des décisions pertinentes de l’UA et en vue de marquer la fin de sa mission, le Groupe international de contact sur la Mauritanie s’est réuni à Nouakchott le 10 septembre 2009. A cette occasion, le Groupe a fait le point de l’évolution de la situation en Mauritanie depuis la signature, à Nouakchott, le 4 juin 2009, de l’Accord-cadre de Dakar. Les participants se sont félicités des mesures prises en vue de la mise en œuvre de l’Accord, notamment le retour à l’ordre constitutionnel et la tenue de l’élection présidentielle du 18 juillet 2009, qui a été jugée transparente, crédible et régulière par l’ensemble des observateurs internationaux. Dans le cadre des consultations séparées que le Groupe a eues avec les délégations des pôles politiques mauritaniens signataires de l’Accord-cadre, les représentants des trois pôles ont réaffirmé leur attachement à l’article 4-vii de l’Accord de Dakar portant sur le dialogue politique national inclusif. Le Groupe a recommandé que la mise en œuvre de ce point de l’Accord cadre se fasse dans les meilleurs délais et de façon consensuelle.

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142. Les participants ont souligné la nécessité d’une aide financière et économique conséquente, pour consolider les progrès accomplis. Ainsi, ils ont lancé un appel à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux pour qu’ils apportent l’assistance requise. A cet égard, et comme l’a suggéré le Groupe, je me propose, en consultation avec les partenaires concernés de la Mauritanie, d’examiner avec eux la possibilité de la tenue au cours du premier semestre de l’année 2010 d’une réunion destinée à mobiliser un appui plus important pour la Mauritanie.

143. J’ai, par la suite, adressé une lettre au chef de l’Etat mauritanien dans laquelle j’ai noté avec satisfaction la réaffirmation par les trois pôles politiques mauritaniens signataires de l’Accord cadre de Dakar de leur attachement à l’Article 4-vii dudit Accord. A cet égard, j’ai souligné l’importance cruciale que revêt la mise en œuvre, dans les meilleurs délais et de façon consensuelle, de ces différents engagements, tant il est vrai qu’une telle démarche contribuera grandement à l’approfondissement du processus démocratique dans le pays et à la consolidation des acquis enregistrés depuis la signature de l’Accord cadre de Dakar. J’ai réaffirmé la détermination de l’UA à continuer à œuvrer à la mobilisation de ses Etats membres, ainsi que de ses partenaires, en appui aux efforts du Gouvernement et des autres acteurs mauritaniens.

p) Sahara Occidental

144. Au cours de la période considérée, la question du Sahara occidental est pratiquement restée dans l’impasse, l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, l’Ambassadeur Christopher Ross continuant à déployer des efforts en vue de relancer les négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front POLISARIO, dans le cadre du processus de Manhasset.

145. Il convient de rappeller que quatre cycles de pourparlers directs ont été organisés entre les deux parties à Manhasset, New York, conformément aux résolutions 1754 et 1783 (2007) et1813 (2008) des Nations unies, qui demandaient aux parties « d’entamer des négociations directes sans conditions préalables et de bonne foi, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui prévoit l’autodétermination du peuple du Sahara occidental » . Le Conseil de sécurité des Nations unies dans dans sa résolution 1871(2009) adoptée en avril 2009, a renouvelé son appel aux parties concernées pour qu’elles coopèrent avec le Secrétaire général des Nations Unies dans la mise en œuvre de ses résolutions précédentes sur la tenue de négociations directes.

146. Comme le Conseil de sécurité des Nations Unies avait également adopté la proposition de tenir des « pourparlers informels et de petite envergure » dans le cadre de la préparation d’un cinquième cycle de négociations, une telle réunion s’est tenue en août dernier en Autriche. Bien que la réunion de Durnstien n’ait enregistré aucun résultat décisif, les débats entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario se seraient déroulés dans une atmosphère de respect mutuel. Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à poursuivre les négociations dès que des arrangements auront été finalisés par les biais de consultations. L’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies a poursuivi depuis ses consultations avec les deux parties ainsi qu’avec EX. CL/565 (XVI) Page 41 l’Algérie et la Mauritanie, en leur qualité de pays voisins, mais n’est toujours pas en mesure d’annoncer la date et le lieu de la prochaine réunion prévue dans le cadre du suivi des pourparlers d’Autriche.

147. Entretemps, la situation a évolué dans le Territoire avec des implications négatives potentielles pour les initiatives de paix difficiles et éprouvantes en cours au titre de la médiation. Un certain regain de tension a été enregistré dans le Territoire entre les autorités marocaines et les défenseurs des droits de l’homme et les partisans de l’auto-détermination du Sahara occidental qui s’est soldé par l’incarcération et la déportation de ces militants hors du Territoire. La situation de Madame Aminatou Haidar qui a entrepris une grève de la faim de 32 jours à Lanzarote, aux Iles Canaries, où elle avait été déportée, suscitant des craintes au niveau de toute la communauté internationale pour sa situation, est un bon exemple vivant. Il est clair que cet incident et d’autres incidents similaires sont liés à la non résolution du conflit, une situation qui ne peut que contribuer à exacerber la frustration et la colère chez ces populations qui continuent à faire l’objet de promesses non tenues et de déni de leurs droits aliénables à déterminer leur avenir.

148. Enfin, l’Union africaine estime que les négociations directes demandées par le Conseil de sécurité des Nations Unies sont restées infructueuses à ce jour, en raison des conditions préalables fixées pour les négociations, notamment la position consistant à limiter la portée de ces négociations à la seule option de statut de « région autonome » pour le Territoire, contrairement aux injonctions contenues dans les résolutions demandant des pourparlers en premier lieu. Compte tenu des enjeux cruciaux pour la sous-région et pour l’ensemble de l’Afrique, nous espérons ardemment que la précieuse occasion de sortir de l’impasse pour parvenir à une résolution pacifique du différend, grâce à des négociations, ne sera pas une fois encore perdue. La Commission de l’Union africaine poursuit les consultations, avec le soutien des Nations Unies et d’autres acteurs et avec les directives formulées dans le Plan d’action adopté par la Session spéciale de la Conférence de Tripoli.

5. ÉLABORATION D’UNE STRATÉGIE DE MÉDIATION DE L’UNION AFRICAINE

149. Au cours de la période considérée, la Commission s’est engagée dans un processus visant à renforcer sa capacité de régler les conflits par la médiation. À cet égard et dans le cadre du Programme-cadre décennal ONU-UA pour le renforcement des capacités signé en décembre 2006, l’Union africaine et les Nations Unies ont élaboré un programme de travail conjoint intitulé « Programme de travail 2008-2010 pour le renforcement de la capacité de médiation de l’Union africaine ». Le programme de travail de deux ans pour le renforcement de la capacité de médiation est articulé autour des quatre groupes d’activités suivants :

- Assurer une formation rrégulière en matière de médiation aux fonctionnaires de l’UA, sur le terrain et au siège, ce qui nécessite l’élaboration d’un programme adapté à l’UA ; EX. CL/565 (XVI) Page 42

- Établir une liste d’envoyés potentiels et une autre d’experts spécialistes de la médiation que le Président de la Commission pourrait déployer en cas de conflit réel ou potentiel ; - Mettre en place des systèmes efficaces de communication, de partage d’informations et de prise de décisions entre les organisations partenaires sur le terrain et entre les Sièges respectifs de ces organisations et le terrain; et - Organiser régulièrement des ateliers sur les enseignements tirés en matière d’initiatives de médiation entreprises par l’Union africaine, les Nations Unies et les divers acteurs en Afrique, pour qu’elles servent de base pour l’élaboration et la mise à jour de l’approche stratégique de l’UA en matière de médiation.

150. Dans le même esprit, la Commission a convoqué un séminaire sur la médiation à Addis-Abeba, du 15 au 16 octobre 2009, auquel ont participé tous les Envoyés et Représentants spéciaux de l’UA et les chefs des Bureaux de liaison de l’Union africaine, ainsi que les hauts fonctionnaires des Communautés économiques régionales, des Nations Unies, de la Ligue des États arabes, de l’OIF, de l’UE et de divers groupes de réflexion. Le séminaire a formulé un certain nombre de recommandations en vue du renforcement de la capacité de médiation de l’UA et des CER. Le programme de médiation de l’UA constituera le point saillant de l’Année de la paix et de la sécurité en Afrique de 2010.

6. MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME DE FRONTIERE DE L’UA

151. Au cours de la période sous examen, la Commission a poursuivi les efforts de mise en œuvre du Programme frontière de l’UA (PFUA), tel qu’entériné par le Conseil exécutif lors de sa session ordinaire tenue à Accra en juin 2007. Ce Programme s’articule autour de trois axes : délimitation et démarcation des frontières africaines qui ne l’ont pas encore été ; développement de la coopération transfrontalière ; et renforcement des capacités. L’objectif d’ensemble est de prévenir les conflits et d’approfondir les processus d’intégration.

152. Il convient d’abord de souligner que la Commission a parachevé la tenue, conjointement avec les CER, des cinq ateliers régionaux destinés à sensibiliser les différents acteurs concernés sur le PFUA et à faciliter l’élaboration de Plans d’action régionaux. Ce processus avait commencé en 2008. La période sous examen a vu la tenue de l’atelier régional pour l’Afrique australe à Windhoek, en octobre 2009, et ce à la suite des ateliers organisés à Ouagadougou, en avril, pour l’Afrique de l’Ouest, et à Libreville, en mai, pour l’Afrique centrale.

153. En outre, la Commission a organisé à Accra, du 9 au 10 novembre 2009, une Conférence sur les frontières maritimes et la question du plateau continental. Cette Conférence a permis d’identifier les mesures à prendre pour consolider les progrès accomplis dans la délimitation des frontières maritimes des Etats membres. La Conférence a également permis de discuter de questions liées à la gestion des ressources maritimes, ainsi qu’au renforcement des capacités. Par ailleurs, dans le EX. CL/565 (XVI) Page 43 cadre de l’élaboration d’un instrument juridique sur la coopération transfrontalière, la Commission a organisé un atelier d’experts gouvernementaux sur un projet de Convention africaine sur la coopération transfrontalière à Bamako, du 3 au 4 novembre 2009. A l’issue de la réunion, les experts ont adopté l’avant-projet de Convention, avec les amendements présentés par certains Etats. Il convient, enfin, de noter que la Commission a organisé un atelier technique à Addis Abeba pour l’élaboration d’un Manuel de bonnes pratiques sur la délimitation et la démarcation.

154. Au cours de l’année écoulée, des progrès significatifs ont été accomplis dans la mise en œuvre du PFUA. Il s’agit, dans la phase qui s’ouvre, de consolider ces avancées et de passer à une étape plus pratique tant en ce qui concerne la délimitation et la démarcation des frontières que la coopération transfrontalière. De même, les efforts porteront sur la tenue de la 2eme Conférence des Ministres africains chargé des questions de frontières, prévue au Caire, en Egypte, en mars 2009, près d’un demi siècle après que le Sommet de l’OUA tenu dans la capitale égyptienne a adopté la Déclaration sur l’intangibilité des frontières héritées aux indépendances. Concernant le partenariat, la Commission poursuivra son dialogue avec d’autres partenaires en vue de mobiliser un appui plus important pour le PFUA. Présentement, la Coopération allemande (GTZ) reste le seul partenaire financier et technique du PFUA.

7. REFORME DU SECTEUR DE LA SECURITE

155. Le Conseil se souviendra qu’en janvier 2008, la Conférence a adopté la décision Assembly/AU/Dec.177(X), qui « encourage la Commission de l’UA à élaborer une Politique de l’UA sur la Réforme du secteur de la sécurité (RSS) et ce dans le prolongement du Cadre d’action sur la reconstruction et le développement post conflit, adopté par le Conseil exécutif à Banjul, en juin 2006 ». Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette décision, la Commission a recruté un expert en janvier 2009 et élaboré un projet triennal (2010-2012) pour développer une stratégie de la réforme du secteur de la sécurité.

156. Dans l’exécution de ce projet RSS, la Commission aura à collaborer avec les Etats membres pour s’assurer de l'appropriation nationale en tant que principe directeur de toutes les initiatives RSS; avec les CER pour qu’elles jouent un rôle actif dans les activités des RSS de leurs États membres; avec les Nations Unies et les autres partenaires, notamment l’UE, pour mobiliser l’appui financier et technique nécessaire. La Commission travaillera également avec les groupes de réflexion africains et la société civile. Un partenariat a déjà été établi avec le Réseau africain du secteur de la sécurité basée à Accra et des projets sont en cours pour inclure les autres groupes de réflexion africains dans le projet RSS.

8. DESARMEMENT

a) Armes légères et de petit calibre

157. Au cours de la période considéré, un atelier conjoint UA-UE a été organisé du 7 au 9 octobre 2009 au Ministère italien des Affaires étrangères à Rome, auquel ont EX. CL/565 (XVI) Page 44 participé les représentants de l’UA et de l’UE, en vue d’évaluer les avantages et les inconvénients du partenariat entre les deux organisations dans les domaines des ALPC et du déminage. La partie UA comprend les membres du Conseil de paix et sécurité. L’exposé présenté par l’UA a donné un aperçu sur l’état d'élaboration d'une stratégie continentale sur les ALPC, et sur le partenariat entre l’UA et les CER par le biais des Comités directeurs ad hoc des régions de l’UA sur les ALPC et sur la manière dont ce partenariat facilitera l’harmonisation des approches sur la lutte contre la prolifération, la circulation et le trafic des ALPC sur le continent. Au cours des discussions, l’accent a été mis sur la nécessité d’intégrer les questions des ALPC dans les opérations de maintien de la paix étant donné que de telles opérations, le plus souvent, comprennent la remise volontaire des armes par les membres de certains groupes armés.

158. La deuxième réunion du Comité directeur ad hoc des régions sur les armes légères et de petit calibre s’est tenue à Bamako, du 2 au 4 décembre 2009. Le Comité a examiné le projet de stratégie de l’UA sur les armes légères et de petit calibre. Le projet final de la stratégie sera discuté à la troisième réunion du Comité directeur ad hoc des régions de l’UA prévue en avril 2010, avant d’être soumis aux experts des Etats membres, et ensuite au Conseil exécutif, pour examen.

159. La prochaine réunion biennale des Etats membres (BMS) des Nations Unies sur l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies pour prévenir, lutter contre et éliminer le commerce illicite des armes légères et de petit calibre dans tous ses aspects (UNPOA) est prévue au siège des Nations Unies à New York du 14 au 18 juin 2010. Il est proposé que l’Afrique coordonne ses activités au niveau du BMS, par le biais de la Commission de l’UA afin de présenter les progrès considérables qu’elle a accomplis dans la mise en œuvre des programmes de lutte contre le fléau que constituent les ALPC, et de célébrer en 2010, le 10ème anniversaire de la Déclaration de Bamako sur la Position africaine commune sur la prolifération, le trafic et la circulation illicites des ALPC dans le cadre de l’Année africaine de la paix et de la sécurité.

b) Les mines terrestres

160. L’Union africaine continue de faire face aux défis que posent les mines sur le continent. C’est dans ce cadre que la Commission a appuyé la convocation de la troisième conférence continentale des experts africains sur les mines à (Afrique du Sud), du 9 au 11 septembre 2009. Cette réunion avait pour objectif de discuter des progrès réalisés et des difficultés auxquelles les Etats membres sont confrontées dans la recherche de solution au problème des mines. Depuis l’adoption du Plan d’action de Kempton Park en mai 1997, les Etats membres ont accompli des progrès importants dans le sens d’une élimination totale des mines antipersonnel. A ce jour, au moins cinq Etats membres ont rempli leurs obligations de déminage dans le cadre du Traité d’Ottawa, tandis que d’autres sont en train de mettre activement en œuvre leurs programmes nationaux de déminage.

161. Lors de la troisième Conférence continentale, une position africaine commune a été adoptée en préparation de la deuxième Conférence sur la révision de la Convention EX. CL/565 (XVI) Page 45 sur l’interdiction des APM, qui s’est tenue à Cartagène en Colombie du 30 novembre au 4 décembre 2009. Cette Position africaine commune renforce les efforts visant à promouvoir l’Afrique comme une zone déminée, à fournir l’assistance aux victimes des mines et à mobiliser les ressources pour financer les initiatives relatives aux mines, tout en facilitant la participation active de la société civile. La Commission convoquera une réunion des Etats membres en 2010 en vue d’examiner un projet de plan d’action élaboré sur la base de la position commune, et de discuter des modalités de renforcement de la coopération, de la coordination entre les régions et entre les Etats membres, et aussi de la coordination de la mobilisation des ressources.

c) Le Traité de Pelindaba

162. Le Traité faisant de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires (Traité de Pelindaba) a été adopté par la trente et unième session ordinaire du Sommet de l’OUA tenue à Addis-Abeba, en juin 1995 et signé au Caire le 11 avril 1996. Le Traité déclare l’Afrique, zone exempte d’armes nucléaires, étape importante pour le renforcement du régime de non-prolifération, la promotion de la coopération dans l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, le désarmement complet et le renforcement de la paix et de la sécurité au niveau régional. Le 22 juin 2009, la République du Burundi a ratifié le Traité de Pelindaba et déposé son instrument de ratification auprès de la Commission le 15 juillet 2009. Avec cette ratification, le Traité est enfin entré en vigueur treize (13) ans après sa signature.

163. Conformément à l’article 12 du Traité (Contrôle du respect des engagements) «En vue d’assurer le respect des engagements qu’elles ont pris par le présent Traité, les Parties conviennent de créer la Commission africaine de l’énergie nucléaire». Quant à l’article 14 du Traité, il stipule que « le dépositaire convoque dès que possible une Conférence des Parties après l’entrée en vigueur du Traité afin, notamment d’élire les membres de la Commission et d’en choisir le siège. D’autres conférences des Parties seront organisées en cas de besoin, mais au moins tous les deux (2) ans et dans les cas prévus au paragraphe 2 b) de l’article 12». En conséquence, la Commission prévoit de convoquer une conférence de tous les Etats parties en avril 2010 en vue de la création de la Commission africaine de l’Energie nucléaire. Par ailleurs, l'UA a participé à la réunion de coordination des Points focaux des zones exemptes d’armes nucléaires, qui s’est tenue à New York le 12 octobre 2009. Les participants de la réunion ont discuté de plusieurs questions, notamment de la coordination de la prochaine conférence sur la révision du Traité de non prolifération (NPT), prévue en mai 2010.

9. TERRORISME

164. Lors de sa session qui s’est tenue en juillet 2009, à Syrte, la Conférence a adopté la décision Assembly/AU/Dec.256 (XIII) sur le paiement de rançons aux groupes terroristes. Par cette décision, la Conférence exprime sa profonde préoccupation face à l’ampleur que prend le phénomène de piraterie, de prise d’otages et les demandes de rançons qui en découlent, considérant que le versement de rançons constitue l’un des principaux modes de financement du terrorisme international. La Conférence a EX. CL/565 (XVI) Page 46 réaffirmé la nécessité impérieuse de consolider l’arsenal juridiquement contraignant pour combattre le terrorisme, adopter les mesures juridiques restrictives et lutter contre le versement de rançons aux groupes terroristes.

165. En conséquence, la session spéciale de la Conférence qui s’est tenue à Tripoli, le 31 août 2009, a réaffirmé la décision adoptée à Syrte. Pour sa part, la Commission a depuis lors pris des mesures pour sensibiliser les partenaires de l’UA sur la question, notamment lors de la treizième réunion ministérielle de la Troïka Afrique-UE, qui a eu lieu à Addis-Abeba le 14 octobre 2009. La Commission a également pris des mesures pour inclure dans le projet de loi-type, les clauses sur le versement de rançons aux groupes terroristes ; ce projet de loi-type sur le terrorisme est actuellement en cours de finalisation. Au cours des prochains mois, la Commission intensifiera ses efforts visant à la mobilisation d’un plus grand appui international et à l’adoption de mesures concrètes au niveau international pour résoudre ce problème.

10. FINANCEMENT DES OPERATIONS DE SOUTIEN A LA PAIX MENEES PAR L’UA ET RENFORCEMENT DES CAPACITES

166. Conformément aux décisions pertinentes de l’UA, la Commission a continué à œuvrer activement pour le financement des opérations de soutien à la paix menées par l’UA et pour la coopération entre l’UA et les Nations Unies, à la lumière du rapport de décembre 2008 du Panel créé par l’UA et les Nations Unies pour examiner les modalités de soutien aux opérations de maintien de la paix dirigées par l'UA. Un des principaux développements au cours de la période sous examen a été la présentation, par le Secrétaire général des Nations Unies, le 18 septembre 2009, d’un rapport sur le soutien aux opérations de maintien de la paix de l’Union africaine autorisées par les Nations Unies. Le rapport, qui a été présenté en tant que suivi de la Déclaration présidentielle du Conseil de sécurité des Nations Unies du 18 mars 2009 portait sur les éléments suivants : l’importance d’un partenariat stratégique étroit entre l’UA et l'ONU, avec des indications sur le genre de mécanismes et de processus devant être mis en place pour renforcer le partenariat entre les deux organisations ; l’évaluation des différents mécanismes existants pour améliorer le caractère prévisible, durable et flexible du financement des opérations de maintien de la paix autorisées par les Nations Unies ; et les principales lacunes dans la capacité de l’UA à planifier, gérer, déployer et mener à bien les opérations de maintien de la paix, avec des propositions sur la manière dont les Nations Unies pourraient aider au renforcement de cette capacité.

167. Le CPS, réuni le 15 octobre 2009 pour discuter des recommandations contenues dans ledit rapport, a souligné, une fois de plus que le Conseil de sécurité des Nations Unies a la principale responsabilité de maintien de la paix et de la sécurité au niveau international ; que les organisations régionales, en particulier l’Union africaine, a un rôle important à jouer dans la prévention, la gestion et le règlement des conflits, en vertu des dispositions du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies ; et que l’appui des Nations Unies aux organisations régionales en matière de maintien de la paix et de la sécurité au niveau international font partie intégrante de la sécurité collective telle que stipulé dans la Charte des Nations Unies. Le CPS a pris note du rapport du Secrétaire général EX. CL/565 (XVI) Page 47 et a exprimé la volonté de l’UA à poursuivre sa collaboration avec les Nations Unies pour s’assurer d’un financement prévisible, durable et flexible des opérations de maintien de la paix dirigées par l’UA , au moyen des quotes-parts.

168. Le Conseil de sécurité pour sa part, s’est réuni le 26 octobre 2009 pour examiner le rapport du Secrétaire général. La Commission de l’UA a participé au débat et a réitéré la position de l’UA sur la question. Dans la Déclaration présidentielle adoptée à l’issue de la réunion, le Conseil de sécurité a salué les efforts inlassables qui sont déployés pour renforcer le rôle de maintien de la paix de l’UA et de ses organisations sous- régionales. Le Conseil de sécurité a réaffirmé sa résolution 1809(2008) qui souligne la nécessité d’améliorer la prévisibilité, la durabilité et la flexibilité du financement des organisations régionales lorsqu'elles entreprennent des opérations de maintien de la paix sous l’autorisation des Nations Unies. Le Conseil de Sécurité a également réitéré que les organisations régionales ont la responsabilité de sécuriser les ressources humaines, financières, logistiques et autres ressources pour leurs organisations, grâce aux contributions de leurs membres et à l’appui des bailleurs de fonds. Le Conseil de sécurité a noté l’évaluation des options de financement des opérations de maintien de la paix dirigées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité proposées dans le rapport du Secrétaire général et a exprimé son intention de retenir toutes les options sous examen.

11. CONCLUSION

169. En conclusion, les six mois écoulés auront été particulièrement chargés. Nombre d’initiatives ont été prises, dont il importe d’assurer le suivi afin que les décisions adoptées soient effectivement traduites dans les faits. A cet égard, l’Année de la paix et de la sécurité offre une opportunité unique d’imprimer une nouvelle dynamique aux efforts visant à libérer le continent du fléau de la guerre, de la violence et de l’instabilité. Il s’agira de travailler encore plus résolument au parachèvement de la mise en place de l’Architecture continentale de paix et de sécurité, à la prévention tant opérationnelle que structurelle des conflits et au règlement des crises en cours, et à la consolidation de la paix là où elle a été restaurée. L’instrumentation doctrinale et juridique doit également continuer à être enrichie.

170. L’année à venir revêtira un cachet particulier en ce qu’elle verra le commencement de la mise en œuvre de deux instruments fondamentaux de l’UA, entrés en vigueur en 2009 : le Traité de Pelindaba sur une Zone exempte d’armes nucléaires en Afrique et le Pacte de Non-agression et de Défense commune. Ces instruments enrichissent la doctrine africaine dans le domaine de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité. Il reste à espérer que l’année 2010 verra, enfin, l’entrée en vigueur de la Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, dont le respect contribuera grandement à la prévention structurelle des conflits sur le continent.

171. Au-delà, la montée en puissance de l’action africaine commune reposant sur la solidarité et l’entraide, tout autant que sur l’exemplarité dans le comportement au double EX. CL/565 (XVI) Page 48 plan interne et externe de chacun de nos Etats, doit pouvoir rendre irréversible la tendance à la mise en œuvre de solutions africaines aux problèmes africains, avec l’aide du reste de la communauté internationale. De fait, le paysage géopolitique de l’Afrique présente moins de foyers de tension et de crise en ce début de décennie qu’au cours des décennies passées. En œuvrant à renforcer les acquis avec de nouvelles percées en matière de résolution des conflits, il importe de consolider les résultats obtenus dans les situations de reconstruction post-conflit et de promouvoir la diplomatie préventive avec vigueur.

III. INTEGRATION REGIONALE, DEVELOPPEMENT ET COOPERATION

III.1 INTÉGRATION ET DÉVELOPPEMENT DU CAPITAL HUMAIN

1. ÉDUCATION

a) Enseignement supérieur

(i) Harmonisation de l’enseignement supérieur en Afrique

172. Afin de mettre en œuvre la stratégie de l’Union africaine pour l’harmonisation de l’enseignement supérieur en Afrique, la Commission travaille en collaboration avec l'UNESCO pour réviser la «Convention d’Arusha sur la reconnaissance mutuelle des diplômes, certificats, grades et autres titres de l’enseignement supérieur dans les États d’Afrique» comme base pour le renforcement de l’harmonisation et de la qualité des États membres et leurs institutions d’enseignement supérieur.

(ii) Mécanisme africain de notation de la qualité pour l’’enseignement supérieur

173. La Commission a élaboré un questionnaire comme outil pour mettre en place le mécanisme africain de notation de la qualité en vue d’encourager la notation de la qualité et l’assurance de la qualité dans les Instituts d’enseignement supérieur en Afrique.

(iii) Le Programme de bourse d’études Mwalimu Nyerere de l’Union africaine

174. Vingt jeunes étudiants africains bénéficient d’une bourse entière pour leurs études jusqu’à la licence dans les universités africaines. Un des défis majeurs pour le programme Nyerere concerne les frais de scolarité élevés des grands établissements d’enseignement supérieur et de recherche. En conséquence, la Commission a invité les Etats membres à négocier avec leurs institutions la réduction des frais d’études pour les étudiants africains bénéficiaires de ce Programme. EX. CL/565 (XVI) Page 49

(iv) Le Projet d’Université panafricaine (UPA)

175. L’Université panafricaine sera un réseau d’instituts d’enseignement supérieur et de recherche, coordonné à travers de grandes stations choisies comme centres régionaux pour la qualité de leurs programmes et de leurs infrastructures. Cette initiative a pour objectif d'améliorer la qualité et la disponibilité des ressources de l’enseignement supérieur et de la recherche et de s’assurer que ce secteur contribue pleinement au développement de l’Afrique. Les institutions participantes du projet doivent satisfaire aux normes de qualité les plus élevées et les États membres qui les abritent doivent s’engager à les appuyer et à créer un environnement qui garantisse l’assurance de la qualité et le bien-être des étudiants internationaux.

176. La Commission a nommé un Panel de haut niveau pour développer davantage le projet. Les résultats et les recommandations préliminaires ont été soumis à la session ordinaire de la conférence des ministres en charge de l’éducation en novembre 2009, qui a approuvé les cinq domaines thématiques mais a demandé que les consultations se poursuivent avec les gouvernements des Etats membres et les Communautés économiques régionales en vue de parvenir à un accord pour la répartition des thèmes entre les cinq régions. Par ailleurs, l’Université panafricaine a été au centre des discussions que la Commission a eues lors de sa visite de travail dans différentes institutions américaines.

b) Les institutions spécialisées de l’UA en matière d’éducation

(i) CIEFFA : Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique

177. La Commission a effectué un Audit du CIEFFA dont le siège est à Ouagadougou, Burkina Faso et a commencé à renforcer les capacités du Centre et à aligner ses systèmes administratifs et financiers sur ceux de la Commission. Le CIEFFA est confronté au défi de servir l’ensemble du continent avec des capacités limitées.

(ii) IPED: Institution spécialisée d’Union africaine servant d’Observatoire de l’éducation

178. « L’Institut panafricain de l’éducation pour le développement » (IPED) basé à Kinshasa (République démocratique du Congo) a commencé à assumer son rôle d’Observatoire de l’éducation en Afrique dans le cadre du Système intégré de gestion de l’éducation (EMIS). Avec l’appui technique de l’Association pour le Développement de l’éducation en Afrique (ADEA), l’IPED a commencé à former des Experts en EMIS pour les États membres et a élaboré le premier Rapport « Regard de l’Afrique sur l’Éducation » qui a été présenté à la Conférence des ministres de l’éducation en novembre 2009. Les Etats membres sont invités à soumettre à temps leurs rapports à l’Observatoire.

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179. Un appui financier des Etats membres et des partenaires au développement à ces deux instituts est indispensable et urgent.

2. SCIENCE, TECHNOLOGIE ET TIC

a) Le Programme de Prix scientifiques de l'Union africaine

180. Le Programme de Prix scientifiques de l’UA (2009) est destiné aux jeunes chercheurs au niveau national, aux femmes au niveau régional et aux chercheurs au niveau continental, dans les domaines des sciences fondamentales, de la technologie, de l’innovation et des sciences de la terre et de la vie. La mise en œuvre de ce programme relève directement des États membres et des Communautés économiques régionales (CER). La cérémonie de remise des Prix aux niveaux national et régional a eu lieu le 9 septembre 2009. Les 2 Prix au niveau continental seront remis aux lauréats lors du Sommet de janvier 2010.

b) Le Projet GMES et l’Afrique

181. Le Programme de Surveillance mondiale de l’environnement et de la sécurité (GMES) et l’Afrique fera l'objet d’un rapport au sommet UE-Afrique de 2010. Le programme est à un stade avancé. Il existe une bonne coopération entre la Commission de l’UA, les CER, la CE et le Portugal et en particulier avec le Centre commun de recherche de la Commission européenne (EC-JRC) dans l'élaboration d’un projet de plan d’action. L’avant - Projet de Plan d’action est achevé et un examen externe du document est en cours aux fins de consolidation avant les ateliers de validation prévus en 2010.

c) Le Bureau de la Conférence de l’UA des ministres en charge des Sciences et de la technologie (AMCOST)

182. La Commission a organisé en République du Burundi, le 5 juin 2009, une réunion du Bureau de l’AMCOST. Le Bureau fait les principales recommandations suivantes : la nécessité d'accélérer la mise en place du fonds pour l’éducation, la science et la technologie dont rapport sera soumis à AMCOST IV; l’approbation des Statuts de l’Organisation panafricaine de la propriété intellectuelle (OPAPI) et la création d’un groupe de travail pour élaborer une feuille de route pour la mise en place de l’Observatoire de l’Union africaine pour la science, la technologie et l’innovation en Guinée équatoriale.

d) Coopération avec Washington DC

183. Une délégation de la Commission de l’UA conduite par le Commissaire en charge des ressources humaines, de la Science et de la technologie s’est rendue aux États- Unis pour discuter avec différentes institutions stratégiques américaines et le Département d’État en vue d’établir un dialogue pour la création de partenariats stratégiques et une coopération pour soutenir les programmes phares de la Commission EX. CL/565 (XVI) Page 51 de l’UA en matière d’éducation, de science et de technologie. Les conclusions et les recommandations de cette mission ont servi de base à l’établissement de partenariats stratégiques dans le domaine du renforcement des capacités, de l’assistance technique et de la mobilisation des ressources pour des initiatives régionales et continentales.

e) Le Projet Africa-Connect pour la recherche et l’éducation

184. Une étude de faisabilité du projet Africa-Connect a été lancée. L’étude examinera les aspects stratégiques et techniques pour la consolidation des nouveaux Réseaux nationaux de recherche et d’éducation (NREN) et leur fournir suffisamment de capacité pour offrir la connectivité internet à la communauté de recherche et d’éducation et connecter les réseaux régionaux au GEANT2 européen. Ce projet a été présenté aux Comités FED lors de la session d’octobre 2009.

f) Session extraordinaire de la Conférence des ministres en charge des technologies de la communication et de l’information (CIMTC)

185. Dans le cadre de la préparation du débat sur le thème de la Conférence de janvier 2010 sur les « Technologies de la communication et de l’information en Afrique : défis et perspectives pour le développement », la Commission a organisé une session extraordinaire de la Conférence des ministres en charge des technologies de la communication et de l’information à Johannesburg (République d’Afrique du Sud) du 2 au 5 novembre 2009. La Conférence a adopté des recommandations appropriées, dont la nécessité de créer un environnement propice au développement des TIC, à la création d’une infrastructure TIC pour assurer la visibilité et la participation de l'Afrique à l’économie de l'internet et renforcer les capacités de l'Afrique et promouvoir la recherche et le développement en TIC. Les conclusions de cette conférence, y compris la Déclaration Oliver Tambo, sont soumises dans un rapport distinct.

g) Biosécurité

186. La Commission a organisé des réunions dans trois régions de l’Afrique pour discuter des moyens d’harmoniser et de coordonner les initiatives en matière de biosécurité. De même, une réunion du Comité des conseillers techniques s’est tenue en septembre 2009 pour discuter de trois documents sur la biosécurité, qui seront publiés par la Commission et qui serviront de lignes directrices pour les États membres dans la mise en œuvre de leurs obligations internationales dans le cadre du Protocole de Carthagène sur la biosécurité.

3. SANTE ET ASSAINISSEMENT

a) Promotion de la nutrition pour la santé et le développement

187. La majorité des Africains doit encore lutter contre la faim chronique, la sous- alimentation et la malnutrition du fait de l’accès inadéquat à l’alimentation ou de l’accès à l’alimentation pauvre en micronutriments essentiels. Cela réduit leur capacité naturelle EX. CL/565 (XVI) Page 52

à lutter contre la maladie, leur capacité physique à travailler ou à faire les autres activités et en ce qui concerne les enfants, elle réduit leur développement intellectuel. Pour harmoniser les stratégies en matière de nutrition et faciliter la mise en œuvre effective de la Stratégie régionale de l’alimentation et de la nutrition en Afrique (SRAN) qui couvre la période 2005-2015, la deuxième réunion du Groupe de travail africain sur le développement de l’alimentation et de la nutrition (ATFFND) a été organisée par l’UA en collaboration avec les partenaires des Nations Unies à Addis-Abeba, du 24 au 26 novembre 2009. La nutrition étant une question multisectorielle, une bonne coordination et adaptation d’une approche multisectorielle a été soulignée. Les CER, les Organisations régionales de santé, les ONG et les partenaires des Nations Unies qui travaillent en étroite collaboration avec les Etats membres ont été invités à intensifier leurs efforts et les pays ont été exhortés à mettre en œuvre les actions prioritaires de la SRAN et à lutter contre la faim et la malnutrition afin de réaliser les objectifs des OMD y relatifs.

b) Lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et autres maladies infectieuses

188. Les maladies infectieuses continuent de représenter un défi pour le développement socioéconomique en Afrique, avec le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme constituant les trois principales maladies mortelles. La prévention demeure la principale stratégie de lutte contre ces maladies. En 2006, les chefs d’État et de gouvernement ont fixé l’année 2010 comme date butoir pour l’accès universel aux services de santé et pour l’éradication du paludisme. Bien que les Etats membres, en partenariat avec les parties prenantes à différents niveaux, aient fait beaucoup de progrès vers la réalisation des indicateurs connexes, beaucoup reste encore à faire. En ce qui concerne le paludisme, des efforts louables ont été faits, y compris une grande implication de certains chefs d’Etat et de gouvernement. Afin d’amener toutes les parties prenantes à accélérer les efforts, la Commission, en collaboration avec les partenaires concernés des Nations Unies, a convoqué du 28 au 30 octobre 2009 à Addis-Abeba la troisième réunion interinstitutions de coordination et d’harmonisation des stratégies de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme en Afrique, sous le thème : Progrès vers la réalisation de l’Appel d’Abuja pour l’accès universel aux services de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme d'ici à 2010 : «L’ultime effort à déployer». Ont participé à la réunion, des représentants de la Commission de l’UA, des CER, d’Organisations régionales de la santé et d’Organisations régionales de la société civile. Les recommandations suivantes ont été formulées pour l’ultime effort à déployer :

(i) Le suivi et l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations doivent être faits et des plans doivent être élaborés pour une meilleure coordination et harmonisation des efforts des parties prenantes ;

(ii) Les actions prioritaires à entreprendre pour appuyer les pays dans «l’ultime effort à déployer» vers la réalisation de l’accès universel aux EX. CL/565 (XVI) Page 53

services de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme d’ici à 2010, et des OMD d’ici à 2015, ont été identifiées;

(iii) Il serait nécessaire d’élaborer des stratégies pour l’évaluation quinquennale et la préparation des rapports sur l'état de mise en œuvre de l’Appel d’Abuja, et les Positions africaines communes à l’Assemblée générale des Nations-Unies doivent être faites de manière appropriée ;

(iv) Il serait également nécessaire de promouvoir une meilleure compréhension du manque de ressources et de l’investissement nécessaire pour l’accès universel et d’élaborer un plan concret pour faire face à l’impact que la crise économique mondiale pourrait avoir sur le financement de la santé ;

(v) Un plan d’action concret doit être adopté pour faciliter le développement et la mise en œuvre effective du Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l'Afrique ;

(vi) Les bonnes pratiques et les expériences en matière de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme doivent être partagées.

c) Campagne de l’UA pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA)

189. La Commission a lancé en mai 2009 une campagne pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle en Afrique (CARMMA) qui a pour objectif de sensibiliser et de renforcer l’engagement politique. Il est indéniable que les taux de mortalité maternelle et infantile sont demeurés élevés sur le continent et qu’il existe un lien fort entre les taux de mortalité élevés et les résultats insuffisants en matière de développement et de gouvernance. La Commission s’est engagée à assister les Etats membres et les autres parties prenantes à relever ce défi de développement en renforçant le plaidoyer et la mobilisation de la volonté politique. Depuis mai 2009, un certain nombre d’États membres (dont le Tchad, l’Éthiopie, le Ghana, le Mozambique, le Malawi, la Namibie, le Nigeria, le Rwanda et le Swaziland) ont lancé la campagne CARMMA au niveau national, ce qui témoigne de leur appropriation de la campagne et des programmes définis dans sa stratégie. Conformément à sa décision de janvier 2009, la Conférence de l’Union de juillet 2010 discutera de la santé maternelle et infantile comme thème principal et la Commission a commencé à entreprendre les préparatifs nécessaires à cette fin. Les Etats membres sont également exhortés à se préparer de façon effective pour cet important débat. EX. CL/565 (XVI) Page 54

4. BIEN-ÊTRE HUMAIN ET SOCIAL

a) Mise en œuvre du Cadre stratégique et Plan d’action de l’UA sur le vieillissement.

190. Le Comité directeur a été constitué dans la ligne du Cadre stratégique et du Plan d’action de l’UA adopté en 2002, et conformément à la recommandation de la première session de la Conférence des Ministres en charge du développement social, qui s’est tenue en Namibie en octobre 2008. Les membres du comité ont été choisis dans les mêmes pays que ceux des membres du 1er Bureau de la Conférence des Ministres en charge du développement social, à savoir : le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, le Kenya, la Libye et la Namibie. Les autres membres sont des représentants de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), de Help Age International-Région Afrique, du Réseau africain sur le vieillissement et de la Commission.

191. Le Comité directeur à sa réunion de mai 2009 a convenu d’un projet de plan de travail composé des points suivants : a) Relier le Cadre stratégique de l’UA et son Plan d’action sur le vieillissement au Cadre de politique sociale ; b) élaborer les modalités de création du Conseil consultatif ; c) plaidoyer, lobby et stratégie de communication. Le plan de travail sera finalisé à la prochaine réunion du Comité directeur.

b) Promotion du bien-être des personnes handicapées

(Décennie africaine des personnes handicapées)

192. En juillet 1999, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OUA a proclamé la période 1999-2009, « Décennie africaine des personnes handicapées » et a adopté la Déclaration et le Plan d’action pour la mise en œuvre des objectifs de la Décennie. Étant donné que la décennie prenait fin en 2009, la Conférence des Ministres en charge du développement social à sa première session tenue en 2008 a demandé à la Commission de procéder à l’évaluation des progrès réalisés et des difficultés rencontrées par les États membres dans la mise en œuvre du Plan d’action et de voir s’il est nécessaire de prolonger la décennie pour une nouvelles période de 10 ans.

193. A cet égard, la Commission a envoyé aux États membres un questionnaire sur le Plan d’action de la Décennie africaine des personnes handicapées. La Commission est en train de compiler les réponses reçues des Etats membres dans un rapport consolidé, qui sera soumis pour examen à la deuxième session de la Conférence des Ministres de l’UA en charge du développement social.

c) Promotion du bien-être de la famille africaine

194. Le Plan d’Action de l’UA sur la famille adopté par la Conférence en juillet 2004 a les objectifs généraux suivants : promouvoir la formulation et la mise en œuvre de EX. CL/565 (XVI) Page 55 politiques par les États membres et suivi des politiques et programmes pour assurer la protection et le soutien à la famille africaine afin qu’elle puisse jouer un rôle effectif et important dans le développement de l’Afrique. En vue de suivre et d’évaluer les progrès réalisés par les Etats membres et les difficultés auxquelles ils sont confrontés dans la mise en œuvre du Plan d’action, la Commission a élaboré en mai 2009 un questionnaire, qu’elle a envoyé aux États membres. Par la suite, elle a engagé un consultant pour examiner les réponses reçues à ce jour. Sur la base du travail du Consultant, la Commission soumettra un rapport sur la question à la deuxième session de la Conférence des ministres en charge du développement social.

d) Développement social

i. Accélération de la mise en œuvre du Cadre de politique sociale

195. Le Cadre de politique sociale est un document de politique globale adopté par la Conférence des ministres de l’UA en charge du développement social à sa première session tenue en octobre 2008, qui a été approuvé par la Conférence en février 2009. La Commission est en train d’élaborer des stratégies pour la mise en œuvre du Cadre de politique sociale dans les Etats membres qui sont invités à l’intégrer dans leurs plans et programmes nationaux et à mettre en place des mécanismes de mise en œuvre au niveau national.

ii. Réunion des experts sur l’intégration sociale

196. La réunion des experts s’est tenue à Accra, (Ghana) du 17 au 19 novembre sur le thème : « Stratégies pratiques pour la promotion de l’intégration sociale : Leçons apprises des politiques et pratiques existantes ». Conformément à la Résolution 2008/2009 de l’ECOSO, la Commission est en train d’examiner les recommandations de cette réunion dans le cadre de la préparation de la quarante huitième session de la Commission des Nations Unies pour le développement social. La Commission mettra cette occasion à profit pour faire le plaidoyer pour son programme de développement social et pour informer les experts de la Position africaine commune sur l’intégration sociale et du Cadre de politique sociale.

e) Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD+15)

197. La Commission, en collaboration avec la CEA et le FNUAP, a effectué une évaluation de la mise en œuvre du programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD+15). La Conférence continentale d’évaluation s’est tenue du 19 au 23 octobre 2009 à Addis-Abeba. En outre, la Commission a organisé le 22 octobre 2009 en marge de la Conférence sur l’évaluation de la CIPD+15, la septième session de la Conférence de la Commission africaine de la population (CAP) dont rapport sera soumis au Conseil exécutif.

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198. Dans le cadre des débats des dirigeants de l’Union africaine sur les changements climatiques et étant donné ses préoccupations concernant l'interface population et environnement, la Commission a préparé la troisième édition du Rapport sur l’État de la population en Afrique 2008, sur le thème "Dynamique de la population et Changement climatique: Conséquences pour le développement durable de l’Afrique. » Le rapport a été lancé lors de la septième session de la CAP et a été également distribué aux Etats membres et aux partenaires concernés.

f) Lutte contre la drogue et prévention du crime

199. Depuis juillet 2009, la Commission a commencé à mettre en œuvre les domaines prioritaires du Plan d’action de l’UA sur la lutte contre la drogue et la prévention du crime (2007-2012) dans le cadre d’un projet conjoint avec l’Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues (ONUDC) et la prévention du crime en tant que partenaire de coopération technique. Ce projet a été accéléré pour mettre en œuvre la Décision de la Conférence de janvier 2010, qui attire l’attention des États membres sur la menace du trafic de la drogue et des menaces sécuritaires connexes, et qui demande à la Commission d’intensifier la lutte contre la drogue, en collaboration avec la Commission de la CEDEAO, l'ONUDC et INTERPOL. Ainsi, la Commission a apporté son soutien à une Table ronde des donateurs pour le financement du Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic illicite de la drogue et le crime organisé, qui a lieu à Vienne, Autriche, le 3 décembre 2009.

200. La première moitié de 2010 sera marquée par le renforcement substantiel des capacités de la Commission à mettre en œuvre le Plan d’Action de l’UA sur la lutte contre la drogue et la prévention du crime (2007-2012), aussi bien que par la coordination et l’élaboration de la Position africaine commune, pour le Congrès mondial contre le crime, qui se tiendra au Brésil en avril 2010.

g) Travail, emploi et migration

i. Travail et emploi

201. Il convient de rappeler que le Sommet de Ouagadougou de 2004 a placé l'emploi au premier rang des préoccupations du continent. Le Sommet a demandé aux États membres de mettre l’emploi au centre de leurs politiques économiques et sociales. Avec le début de la crise économique et financière en 2008, les taux de l’emploi ont été directement affectés dans les secteurs économiques comme l’industrie minière, l’industrie manufacturière et le tourisme. Alors que la crise a affecté de manière inégale les pays et les secteurs, l’image générale est qu’elle a eu un impact négatif.

202. Lors de sa réunion en avril 2008, la Commission du Travail et des Affaires sociales (CTAS) a examiné les conséquences de la crise alimentaire qui s’est répandue dans les pays en développement notamment dans les pays africains. Les effets de la crise sur l’emploi en Afrique sont trop importants et généralisés pour être ignorés. Il EX. CL/565 (XVI) Page 57

était donc normal et pertinent que la réunion de la CTAS de 2009 évalue l’impact de la crise sur l’emploi et échange les idées sur la manière d’atténuer les effets de la crise.

203. La septième session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires sociales de l’UA (CTAS) s’est tenue à Addis-Abeba, Ethiopie, du 28 septembre au 2 octobre 2009, sur le thème : « Impact de la crise mondiale sur les marchés de l’emploi et du travail en Afrique » et dont le rapport et les recommandations sont soumis au Conseil exécutif dans un document distinct, a donné l’occasion aux participants d’examiner de manière appropriée les conséquences de la crise. Les participants à la Réunion ont, entre autres, discuté et examiné les directives sur le Dialogue social et le Programme pour la productivité en Afrique, 2010-2016, le Suivi des recommandations de la sixième (6ème) CTAS sur l’étude relative à l’économie informelle en Afrique, le Programme sur l’économie informelle, le Rapport du Président de la Commission de l’UA sur Ouagadougou+5 sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté ainsi que la Crise économique et financière et son impact sur les marchés de l’emploi et du travail en Afrique, et l’impact du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme sur le monde du travail. Une attention spéciale est attirée sur la Résolution adoptée par la CTAS sur la ratification de l’instrument pour l’amendement de la Constitution de 1986 de l’Organisation internationale du travail, la Déclaration sur la mise en œuvre du Pacte mondial pour l’emploi en Afrique et la résolution sur les travailleurs palestiniens.

ii. Migration

204. La Commission a lancé l’Initiative contre le trafic des êtres humains, la Campagne UA. COMMIT le 16 juin 2009. La Campagne AU.COMMIT est l’un des principaux programmes d’activités de la Commission sur la migration et le développement pour la période 2009-2012. Au centre de la Campagne AU.COMMIT se trouve la mise en œuvre du Plan d'action de Ouagadougou. La décision de lancer cette compagne à la date spécifiée est liée à l’importance de la date du 16 juin en tant que Journée de l’enfant africain. Le lancement de la Campagne AU.COMMIT le même jour était destiné à renforcer la célébration de la journée puisque la Campagne a pour objectif l'élimination du trafic des êtres humains en particulier les femmes et les enfants. La Campagne AU.COMMIT a été lancée avec le slogan : « Luttons contre le trafic des êtres humains en particulier les femmes et les enfants »

205. Par ailleurs, sur invitation du Gouvernement de l’Afrique du Sud, la Commission a également lancé la Campagne AU.COMMIT en Afrique du Sud durant la conférence régionale organisée par le Gouvernement de l’Afrique du Sud sur le thème : « Les implications de la mise en œuvre des lois et des stratégies de lutte contre la trafic des êtres humains en Afrique par l’optimisation des relations régionales et internationales » La Conférence régionale s’est tenue à Johannesburg, du 13 au 15 juillet 2009. La Conférence a été un forum très utile qui a permis à la Commission de présenter et de populariser la Campagne AU.COMMIT, le Plan d’action de Ouagadougou et le Cadre stratégique de la migration en Afrique. Elle a permis la présentation des recommandations spécifiques dont les Etats membres doivent tenir compte dans EX. CL/565 (XVI) Page 58 l’élaboration de leurs politiques, la promulgation des législations et le lancement des campagnes contre le trafic des êtres humains.

206. En outre, concernant la création d’un Institut africain pour le transfert des fonds (AIR), une réunion tripartite UA, Union européenne et Banque mondiale s’est tenue en juin 2009. Les trois partenaires sont convenus des objectifs du projet et se sont engagés à appuyer, chacun à titre personnel, la création d’un Institut Africain pour le transfert de fonds. Ils ont réaffirmé leur disponibilité et leur commune volonté d’avancer. Sur la base de cette discussion tripartite, il a été décidé que la Commission de l’UA élaborerait une proposition de projet révisé pour l’AIR. La Commission a finalisé la proposition qu’elle a soumise aux partenaires pour recueillir leurs observations.

5. ENFANTS, JEUNES ET SPORT

a) Mise en œuvre de la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant

207. La Commission a aidé le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être des enfants (ACERWC) à tenir sa quatorzième (14ème) session en novembre 2009, au cours de laquelle le Comité a examiné 4 rapports soumis par le Burkina, le Kenya, le Mali et la Tanzanie conformément à l’Article 43 de la Charte qui stipule que les Etats parties à la Charte soumettent des rapports au Comité sur les mesures qu’ils ont adoptées pour mettre en œuvre les dispositions de la Charte et sur les progrès réalisés dans la jouissance de ces droits. L’ACERCW continue d’encourager les pays à soumettre leurs rapports sur la mise en œuvre de la Charte et à manifester leur engagement et leur volonté politique de protéger, promouvoir et renforcer les capacités des enfants africains.

208. La Commission a également recruté un consultant pour procéder à une évaluation des structures et des fonctions de l’ACERWC et pour élaborer un Plan d'action quinquennal en vue d’orienter les activités futures du Comité.

b) Accélérer la mise en œuvre de l’Appel pour l’action accélérée pour une Afrique digne des enfants

209. Comme suivi de l’adoption en 2007 par la Conférence de l’Appel pour accélérer la mise en œuvre du Plan d’action pour une Afrique digne des enfants, la Commission a élaboré des stratégies et des repères pour assister les Etats membres à mettre en œuvre les engagements pris en ce qui concerne les domaines prioritaires du Plan d’action pour une Afrique digne des enfants et l’Appel pour une action accélérée. A cet égard, la Commission élabore actuellement un Rapport sur la situation des enfants africains qui portera essentiellement sur les domaines prioritaires du Plan d’action et fournira les données actuelles des Etats membres sur la situation des enfants dans leurs pays respectifs. EX. CL/565 (XVI) Page 59

c) Élaboration d’une politique en matière de jeunesse

210. La redynamisation de l’Union panafricaine de la jeunesse (UPJ) a été finalisée et un nouveau Bureau a été désigné. L’UPJ élabore actuellement les stratégies et cadres de travail afin de créer ses propres mécanismes institutionnels qui faciliteront les relations de travail avec les réseaux nationaux et les organisations régionales des jeunes.

211. La Charte africaine de la jeunesse est entrée en vigueur le 8 août 2009 après 15 ratifications. Actuellement, 18 ratifications ont été enregistrées et la popularisation et la mise en œuvre de la Charte est en cours dans de nombreux pays.

d) Développement et incitation à l’autonomie des capacités des jeunes

i. Décennie pour le développement et l’autonomie des jeunes

212. La période des années 2009-2018 a été déclarée Décennie pour le développement des jeunes en Afrique. A cet égard, la Commission a élaboré un Plan d’action décennal (POA) pour le développement des jeunes qui doit être mis en œuvre au cours de la Décennie.

ii. Corps de volontaires des jeunes de l’Union africaine

213. Le Protocole et les Manuels pour la mise en place du Corps des volontaires des jeunes de l’Union africaine ont été finalisés et la formation des formateurs a eu lieu en novembre 2009. Le volontariat des jeunes favorise l’autonomie de jeunes qui vont diriger leur énergie et leur créativité vers le développement de l’Afrique pour leur propre croissance et enrichissement.

e) Sport

214. Dans le domaine du Sport en Afrique, la Commission est principalement chargée de coordonner la mise en œuvre du Cadre stratégique pour le développement durable du sport en Afrique (2008-2018), adopté par la Conférence des ministres des sports et approuvé par la Conférence en janvier 2009.

215. Le Cadre stratégique oriente l’intégration des questions relatives au sport non seulement pour promouvoir l’excellence, mais également pour utiliser le sport comme moyen de développement économique et social et d’intégration, ainsi que d’instauration de la paix et de la sécurité sur le continent. La troisième session de la Conférence des ministres de l’UA des sports s’est tenue à Abuja (Nigeria) du 12 au 16 octobre 2009 et a essentiellement examiné une future Architecture pour le sport africain. La Conférence a proposé qu’une direction des sports soit créée. Cette structure pourrait être financée par un Fonds d’affectation spéciale pour le sport, financé par les contributions des États membres actuellement versées au Conseil supérieur du sport en Afrique, et par un EX. CL/565 (XVI) Page 60 pourcentage des recettes des jeux panafricains entre autres options de financement, et elle pourrait ainsi fonctionner sur la base d’un autofinancement. La Conférence a par ailleurs examiné un calendrier et des mesures opérationnelles concernant la dissolution du Conseil Supérieur du sport en Afrique. Au cours du premier semestre de 2010, la Commission consacrera des efforts pour des opportunités éventuelles et l’héritage d’un développement durable que la Coupe du monde de la FIFA 2010 apportera au continent.

III.2 INTÉGRATION ET DÉVELOPPEMENT DE L'INTERCONNEXION

216. Depuis juillet 2009, la Commission a réalisé des progrès notables dans la mise en œuvre de la plupart de ses principales activités prévues dans le portefeuille des infrastructures et de l’énergie. Malgré certaines contraintes relatives spécifiquement au non-décaissement des ressources financières pour bon nombre de projets, situation qui a prévalu tout au long de l’année, la Commission a réussi à organiser et à tenir trois conférences ministérielles dans le domaine du transport maritime, des TIC et des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui ont abouti à des résultats positifs pour l’avenir du développement des infrastructures en Afrique.

217. La Commission a également mené à bien les processus de recrutement des consultants pour ses principaux projets, notamment l’élaboration du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) effectué en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD) et le Secrétariat UA-NEPAD et réalisé des études de préfaisabilité pour les corridors de transport Dakar-N’Djamena-Djibouti et Djibouti-Libreville. Ces projets sont crées pour être la marque des efforts véritables de l’Union africaine en vue de renforcer les infrastructures économiques du continent.

218. Dans le cadre du renforcement des capacités de l’Union, la Commission a initié la mise en place de l’architecture institutionnelle des infrastructures en Afrique pour assurer une coordination plus efficace des programmes sectoriels au plan continental.

219. L'état général des progrès réalisés dans la mise en œuvre des activités des secteurs spécifiques et sous-secteurs des infrastructures et de l’énergie est décrit dans les sections suivantes.

1) TRANSPORT

a) Transport aérien

220. En même temps que la mise en œuvre de la Décision de Yamoussoukro sur la libéralisation des marchés du transport aérien en Afrique, la Commission poursuit les tâches d’opérationnalisation de l’agence d’exécution au sein des structures de la Commission africaine de l'Aviation civile (CAFAC), l’élaboration des règles de concurrence et du Mécanisme de règlement des différends et la formulation de la Politique commune africaine de l’Aviation civile (AFCAP).

EX. CL/565 (XVI) Page 61

221. Dans le cadre du dialogue en cours entre l'UA et l'UE sur les questions d'aviation, la Commission invite les États membres et les autres parties prenantes à faire des observations et à donner leurs avis sur le Projet de Déclaration conjointe de l’UA et de l'UE, le Cadre conjoint et le Plan d'action sur la coopération de l'aviation. Par ailleurs, les directives non contraignantes de l’UA pour la négociation d'accords de services aériens avec l'Union européenne, qui ont été adoptées en avril 2008 par les ministres sectoriels ont été distribuées aux États membres et aux parties prenantes. b) Transport ferroviaire

222. Les conclusions des études n'ont pu être mises en œuvre pour l'année 2009 en raison de l’indisponibilité des fonds budgétisés et d’autres attendus des partenaires étrangers. Des dispositions ont été prises pour leur mise en œuvre à partir de 2010, en collaboration avec les partenaires sectoriels comme l'Union africaine des chemins de fer (UAC) et l'Union internationale des chemins de fer (UIC). Les études portent sur une vision africaine des chemins de fer pour 2025, la création d'un fonds de développement des chemins de fer pour l'Afrique, l'évaluation de la privatisation des chemins de fer en Afrique, l'harmonisation des normes pour les infrastructures ferroviaires et le matériel roulant, et le renforcement des capacités. c) Transport routier

223. Comme nous l’avons mentionné plus haut, les principales actions entreprises dans ce domaine sont des études de préfaisabilité sur les chaînons manquants des corridors de transport Dakar-N'Djamena-Djibouti et Djibouti-Libreville. En ce qui concerne le corridor Dakar-N'Djamena-Djibouti, le processus d’appel d’offres a été achevé et le Groupe STUDI, une compagnie tunisienne, a été désigné et a déjà commencé à travailler sur le projet. Le processus d'appel d'offres pour des services de consultation pour le corridor Djibouti-Libreville est en cours. La désignation de la société de conseil gagnante est attendue avant début février 2010. d) Transport maritime

224. La grande réalisation de la Commission dans ce domaine a été la deuxième Conférence des ministres africains en charge du transport maritime organisée par l'Union africaine conjointement avec le Gouvernement de la République d'Afrique du Sud et qui s'est tenue à Durban du 12 au 16 octobre 2009. Le principal résultat de la Conférence a été l'adoption de la Charte africaine du transport maritime (CTFA), qui est la principale politique d’orientation et le cadre stratégique pour le développement et l'exploitation de l'industrie du transport maritime en Afrique. En outre, les ministres ont adopté la Déclaration de Durban sur la sûreté et la sécurité maritimes, et la protection du milieu marin. Leur rapport est soumis aux États membres dans un document séparé, pour examen. EX. CL/565 (XVI) Page 62

2) ÉNERGIE

a) Création du Fonds africain du pétrole

225. Après la finalisation des études conjointes de l'UA et de la BAD sur le Fonds africain du pétrole, la Commission a organisé trois ateliers de validation et d'appropriation des résultats de ces études. Il s’agit, entre autres, de la publication du Livre sur le pétrole et le gaz en Afrique lancé lors de la deuxième Conférence des ministres en charge des hydrocarbures (pétrole et gaz) organisée par l'Union africaine, qui s'est tenue le 11 décembre 2009 à Addis-Abeba.

226. Les principales conclusions de la Conférence sont un document stratégique, une déclaration et une feuille de route sur l'opérationnalisation du Fonds africain du pétrole. Il a été recommandé de mettre sur pied un groupe de travail composé de hauts fonctionnaires qui sera chargé d’assurer le plaidoyer et la promotion, la mobilisation des ressources et l'organisation de la table ronde des bailleurs de fonds.

227. Cependant, la Conférence n'a pu parvenir à un consensus sur le caractère volontaire ou obligatoire des contributions, à l'APF, des États membres et des compagnies pétrolières internationales opérant en Afrique. La Conférence des ministres a recommandé à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de déterminer s'il s'agirait de contributions volontaires ou obligatoires.

228. En conséquence, il est fortement recommandé aux organes de l'UA de prendre une position décisive et d’assumer la responsabilité d’imposer une contribution minimale par pays et par société internationale du pétrole et du gaz. Les études conjointes de la l’UA et de la BAD recommandent une contribution minimale pour un montant de 260 millions de dollars américains comme capital minimum nécessaire pour le lancement des activités du Fonds. Cet engagement est nécessaire pour garantir la viabilité du Fonds et rechercher l’appui et les contributions financières des partenaires au développement conformément aux décisions pertinentes que la Conférence des Chefs d’État et de gouvernement avait déjà prises par le passé. En effet, la contribution au Fonds africain du pétrole est l'un des instruments les plus prometteurs de l'intégration régionale et du renforcement du commerce interafricain dans le domaine du pétrole et du gaz.

b) Projet de l’Initiative hydroélectrique en Afrique pour 2020

229. « L'Initiative hydroélectrique en Afrique pour 2020 » a pour objectif principal de soutenir et de promouvoir l'exploitation et le développement du potentiel hydroélectrique des grands bassins hydrographiques en Afrique. La mise en œuvre de l’Initiative est une extension des directives de la douzième session ordinaire de la Conférence de l’Union, qui s’est tenue en février 2009 à Addis-Abeba (Éthiopie). La Commission a déjà entamé la préparation à l’exécution du projet et une demande de financement d’un montant de 10 millions d’euros dans le cadre de la subvention de l’UE promise lors de la EX. CL/565 (XVI) Page 63

Conférence des ACP qui s’est tenue à Port Moresby en 2006, a été transmise à l'Union européenne pour qu'elle prenne les mesures appropriées.

230. Les grands projets qui nécessitent un appui sont, entre autres, les suivants :

 Le Grand projet hydroélectrique d’Inga et Inga III (RDC-Afrique centrale) ;  Les projets hydroélectriques de l’OMVG (La Gambie, Guinée, Guinée Bissau et Sénégal-Afrique de l'Ouest) ;  Le projet de Lower Kafue Gorge (Mozambique et Zambie-Afrique australe) ; et  Le projet hydroélectrique Gilgel Gibe III (Éthiopie-Afrique de l'Est).

231. Pour le Projet Inga III (4.300 MW), 15 à 20 millions de dollars EU sont requis pour les études de faisabilité et 7,63 milliards de dollars EU pour la construction de la Centrale. Pour le Projet hydroélectrique de l’OMVG (360 MW) et des lignes de transmission, le coût est estimé à 860 millions d’euros. Pour le projet de Kafue Gorge Lower, le coût de construction est estimé à 2 milliards de dollars EU.

232. Le rôle de la Commission consiste, entre autres, à assurer le plaidoyer auprès des donateurs et des partenaires de financement internationaux, l’appui pour la suppression des obstacles à la mise en œuvre et l’organisation de tables rondes en vue de mobiliser les ressources pour les projets. c) Partenariat Afrique-UE pour l’énergie

233. Le partenariat Afrique-UE pour l’énergie est l'un des huit (8) partenariats de la Stratégie conjointe Afrique-UE. Les réalisations concrètes de ce partenariat sont, entre autres, les suivantes :

 Une analyse des tendances actuelles de la politique énergétique, des investissements de grandes infrastructures et de l'intégration régionale, des programmes d'accès à l'énergie et de la diversification des sources d'énergie et des énergies renouvelables, a été effectuée et approuvée en juin 2009 au cours de la réunion du Groupe conjoint d’experts de l’UE et de l’UA ;

 Un expert technique a été recruté en novembre 2009 pour aider la Commission dans la mise en œuvre du Partenariat Afrique-UE pour l’énergie et de la feuille de route sur les activités ;

 Préparation de la réunion de haut niveau des ministres de l’UA et de l'UE en charge de l’énergie qui se tiendra à Vienne (Autriche) du 20 au 22 avril 2010 dans le but d’adopter la Feuille de route du Partenariat Afrique-UE pour l’énergie et les actions concrètes à mener, et de donner des orientations pour la préparation du deuxième Sommet Afrique-UE et du plan d’action du Partenariat.

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234. Ce partenariat devrait aboutir, entre autres, à l’appui aux actions concrètes de renforcement des capacités en Afrique et d’exécution de projets à effet rapide comme ceux qui ont été adoptés lors de la douzième session ordinaire de la Conférence en janvier-février 2009.

d) Projet de coopération régionale sur le développement du potentiel de l'énergie géothermique pour le Système de la Vallée du Rift en Afrique de l’Est, lancé en juin 2009

235. La Déclaration des ministres de l'Énergie à Addis-Abeba donne mandat à la Commission d’assurer, en coopération avec le CIS-ONUDI, la promotion d’un projet régional stratégique et collectif qui sera soumis à la Commission européenne (CE) et à d'autres bailleurs de fonds potentiels. Les pays bénéficiaires sont Burundi, Comores, Djibouti, RDC, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Rwanda, Tanzanie, Ouganda et Zambie. Le projet sera exécuté sur une période de trois ans (2010-2012) avec un coût total estimé à seize millions d'euros (16.000.000). Les discussions sur le financement du projet par l'Union européenne sont bien avancées et devraient être achevées en début 2010.

e) Initiative UA-UE-Brésil pour le développement durable de la bioénergie en Afrique

236. Après la recommandation du Sous-comité du COREP sur la coopération multilatérale et du COREP, la Commission a mis la deuxième Conférence des ministres en charge des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui s'est tenue à Addis-Abeba le 11 décembre 2009 au courant de l’Initiative UA-UE-Brésil pour le développement durable de la bioénergie en Afrique.

237. La mise en œuvre de cette initiative devrait commencer avec un certain nombre d'études de faisabilité pour évaluer le potentiel et les possibilités des pays africains intéressés à produire les biocarburants. L'étape suivante serait la promotion de projets concrets basés sur les résultats des études de faisabilité.

238. La Conférence a appuyé l'Initiative par accord de principe et a recommandé que des études appropriées soient menées afin d'éviter des situations de compétition sur les terres en ce qui concerne la production alimentaire et la production des bioénergies, et assurer que l'Afrique tire parti du développement des bioénergies pour sortir sa population de la pauvreté et suivre les règles de l'Union africaine sur la coopération.

239. La Conférence a en outre recommandé à la Commission de consulter les États membres de l'UA sur cette initiative avant de signer tout accord avec les deux partenaires. EX. CL/565 (XVI) Page 65

3) TÉLÉCOMMUNICATIONS, POSTES ET TIC

a) Télécommunications et TIC

i) Harmonisation des politiques et réglementations relatives aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication (TIC) en Afrique

240. Dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence des ministres en charge des TIC, la Commission a mené les activités suivantes prévues dans le Plan d'action :

 Mise en œuvre du Cadre de référence pour l'harmonisation des politiques et réglementations dans le domaine des télécommunications et des TIC en Afrique : Coopération avec l'Union internationale des télécommunications (UIT) dans le cadre d'un projet appelé « Harmonisation des politiques des TIC en Afrique subsaharienne (HIPSSA) », avec la participation de 43 pays africains et qui vise à mettre en œuvre certaines activités conformément au Cadre, notamment la formulation de modèles régionaux de lignes directrices sur les réglementations et législations relatives aux télécommunications et aux TIC.

 Jusqu'à présent, la principale réalisation est la finalisation et la présentation de l'étude comparative des politiques régionales déjà existantes, des cadres juridiques et de réglementation en Afrique subsaharienne :

- En Afrique de l'Ouest, le recrutement d’experts pour les transpositions au niveau national des lois et réglementations en Côte d'Ivoire et en Guinée ; - En Afrique centrale (i), la rédaction des termes de référence pour la transposition des directives de la CEMAC et (ii) l'élaboration des termes de référence pour la préparation d'une loi type pour la CEEAC ; - En Afrique australe (i) la sélection des experts pour un examen et la mise à jour de la politique de la SADC et du cadre juridique dans le but d’assurer la convergence et (ii) la rédaction de termes de référence pour le développement d'un cadre de sécurité en ligne pour la région de la SADC ;

 La Commission a également été un promoteur actif de la création de l’Assemblée des régulateurs africains des télécommunications et des TIC visant à créer une plateforme de coordination pour les associations africaines des régulateurs, l’Union africaine des télécommunications (UAT) et l'Union internationale des télécommunications (UIT) sur toutes les questions liées à la régulation du secteur des télécommunications et des TIC en Afrique. EX. CL/565 (XVI) Page 66

ii) Projet de réseau panafricain de services en ligne pour la télémédecine et la télé-éducation

241. Dans le rapport précédent, le projet de réseau panafricain de services en ligne est une initiative du Gouvernement de l'Inde, qui a pour objectif principal d'établir un réseau panafricain de télécommunications par satellite et à fibre optique pour fournir des services de télémédecine et de télé-éducation, et de communications diplomatiques aux 53 États membres de l'Union africaine.

242. L'Inde a offert de financer le projet avec un budget estimé à 125 millions de dollars EU, qui sera utilisé pour la fourniture et l'installation d'équipements et logiciels, la location du satellite à bande passante et des câbles sous-marins à fibre optique, ainsi que pour l'exploitation et l'entretien du réseau pour une période de cinq (5) ans. En outre, l'Inde sera chargée du renforcement des capacités des États membres participants et du paiement des frais de scolarité dans les universités indiennes qui offrent des cours à 10 000 élèves, 500 médecins et 1 000 infirmiers.

243. La Commission a sensibilisé les États membres et supervisé la signature de l'Accord de participation au projet. Depuis le 1er décembre 2009, cet accord a été signé par 47 États membres. Les pays qui n’y participent pas sont Algérie, Angola, Guinée équatoriale, Afrique du Sud, République arabe sahraouie démocratique et Tunisie.

244. Les sites et centres suivants ont été recommandés ou intégrés au réseau de services en ligne :

 La Station terrienne centrale de Dakar (Sénégal) est opérationnelle depuis avril 2008 ;  Trois grands centres universitaires régionaux pour la télé-éducation ;  Un super-hôpital pour la télémédecine ;  Vingt-six (26) centres d'apprentissage dans les pays africains ;  Vingt-six (26) hôpitaux pour patients en fin de vie dans les pays africains ;  Vingt-trois (23) nœuds VoIP (pour les vidéoconférences sur réseaux IP entre les chefs d'État) dans les pays africains.

245. En ce qui concerne l’utilisation du réseau :

 120 consultations médicales d'une durée d'une heure ont été réalisées, 238 sessions de formation médicale continue (FMC) ont eu lieu à partir d’hôpitaux indiens hautement spécialisés ;  698 étudiants ont été inscrits pour des cours dans différentes universités africaines participantes et 154 séances en direct ont été achevées avec succès. Les détails ont été téléchargés sur le portail de télé-éducation KMS. EX. CL/565 (XVI) Page 67

iii) Création de l’Agence spatiale africaine

246. Des consultants ont été recrutés pour entreprendre l'étude pour la création de cette Agence. Le lancement de l'étude était prévu pour le 28 décembre 2009.

b) Secteur postal

247. Dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence des ministres africains en charge des technologies de la communication et de l'information, la Commission a mené les activités suivantes prévues dans le Plan d'action :

 Appui à l'UPAP et au RASCOM pour l’exécution d'un projet de services postaux en ligne ;  Appui à la mise en œuvre des systèmes de transfert d'argent en Afrique de l'Est ;  Suivi du développement du secteur à l’échelle continentale par le biais d'un questionnaire annuel ;  Élargissement du domaine de coopération à l'Institut mondial des caisses d'épargne (IMCE) quant au développement des services financiers postaux sur le continent.

c) Autres activités

248. Les autres activités entreprises dans les domaines des télécommunications et des TIC sont, entre autres, les suivantes :

i) Dorsale d’Afrique centrale (DAC)

249. La Dorsale d’Afrique centrale (DAC) est un réseau de télécommunications international composé de connexions de relais terrestres à fibres appropriées aux systèmes de câbles sous-marins à fibres optiques reliant plusieurs pays d'Afrique centrale et fournissant à la région l’accès à un système à large bande numérique pour le réseau mondial à fibre. La future dorsale à haut débit permettrait l'exploitation de l'infrastructure de fibres optiques installée le long du pipeline entre Kribi (Cameroun) et Doba (Tchad).

250. Dans le cadre de la phase 1 de la DAC, à ce jour, les organes suivants ont été mis sur pied dans les pays : (i) un Comité interministériel comprenant les ministères sectoriels ; (ii) la commission spécialisée composée de trois représentants de chacun des pays participant à la phase 1 de la DAC et un représentant de chacune des institutions suivantes : Banque mondiale, BAD, CEMAC, CEEAC et Union internationale des télécommunications ; et (iii) des comités techniques nationaux comprenant des représentants du gouvernement, l'organisme de réglementation, les opérateurs publics et privés et des groupes d'utilisateurs.

EX. CL/565 (XVI) Page 68

251. Le projet de la DAC financé par la Banque mondiale concerne trois pays à savoir le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad pour la phase 1, pour un montant total estimé à 62 millions $ EU provenant de l’APD. La Commission lancera les phases suivantes en fonction de la mesure dans laquelle les pays candidats à l'appui financier dans le cadre du programme seront disposés à remplir les conditions préalables de la disponibilité des fonds de l’APD/BIRD. Les montants estimatifs combinés de l’APD et de la BIRD pour les pays susmentionnés au titre de la deuxième phase et des phases suivantes s’élèvent à 153 millions $ EU (le total des financements de la Banque mondiale pour les montants du programme de la DAC s’élève à 215 millions $ EU).

ii) Initiative Connect Africa

252. Le Sommet sur l’Initiative Connect Africa, qui s’est tenu en novembre 2007, à (Rwanda) sous le haut patronage du Président de la République rwandaise a été un effort conjoint des différentes organisations internationales et organisations régionales, agences de développement et du secteur privé. Le Sommet a atteint ses objectifs, à savoir renforcer la visibilité des TIC sur le programme de développement en Afrique et stimuler le dialogue politique de haut niveau entre gouvernements, secteur privé et partenaires au développement. Cinq objectifs ont été adoptés et 55 milliards de dollars EU ont été promis par les partenaires internationaux.

253. La Commission est le plus grand organe de contrôle et le catalyseur dans la réalisation de ces objectifs. Plus précisément, la Commission, en liaison avec la Banque mondiale, poursuivra ses efforts visant à l’adoption des mesures de réglementation essentielles qui favorisent l'accès à bas prix et généralisé à une gamme complète de services de TIC à large bande, notamment la technologie, les services, les pratiques d’octroi de licences et d’autorisation, l'attribution de spectre à plusieurs, des fournisseurs concurrentiels de services des systèmes sans fil à haut débit, la création de points d'échange Internet nationaux (IXP) et l’application de la concurrence dans la fourniture des services de connectivité Internet internationale.

4) PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES EN AFRIQUE (PIDA)

254. On reconnait largement le rôle important des infrastructures destinées à promouvoir le développement en Afrique et spécialement sa compétitivité ainsi que le déficit en infrastructures de l'Afrique. C'est dans ce contexte que, lors de sa douzième session ordinaire, la Conférence de l’Union a décidé de soutenir le développement des infrastructures en Afrique dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA).

255. La Commission, le Secrétariat du NEPAD et la Banque africaine de développement (BAD) ont conjointement lancé une étude sur le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Le PIDA est une fusion des plans directeurs de la Commission de l’UA et du Programme MLTSF du NEPAD.

EX. CL/565 (XVI) Page 69

256. L'objectif global du PIDA est d'optimiser les efforts et l'utilisation des ressources afin de permettre aux acteurs africains de parler d'une seule voix sur la base d’un programme commun et d’une vision commune pour le développement des infrastructures.

257. L'un des objectifs spécifiques du PIDA est de permettre aux décideurs africains de :

 Établir un cadre stratégique pour le développement des infrastructures régionales et continentales (énergie, transport, technologies des télécommunications et de la communication et eau) ;  Établir un programme de développement des infrastructures s’articulant autour des priorités et des horizons temporels ;  Préparer une stratégie et un processus de mise en œuvre, notamment un plan d'action prioritaire.

258. Le PIDA couvre les secteurs du transport, de l’énergie, des télécommunications des TIC et de l'eau (frontaliers). Le délai est fixé à 2030 et échelonné comme suit : 2010-2015 pour le court terme et le plan d'action prioritaire, 2016-2020 pour le moyen terme et 2021-2030 pour le long terme.

259. L'approche du PIDA sera basée sur les études et les activités appropriées à effectuer pour chacun des quatre secteurs de l'infrastructure choisis par un consortium de firmes de consultation et un processus d'appropriation qui doit être géré conjointement par la Commission, le Secrétariat du NEPAD et la BAD.

260. Les négociations avec le Consortium de consultants retenus ont été conclues le 17 décembre 2009 à Tunis et les contrats devaient être signés en janvier 2010 pour le démarrage des travaux.

261. Le budget global est estimé à 7,681 millions d'euros et l'étude devrait s’achever dans 18 mois. Pour l'année 2010, un montant d’un million de dollars représentant la contribution de la Commission a été attribué.

262. Dans le même ordre d’idées, la Commission a lancé une étude sur l'architecture institutionnelle pour l'Afrique financée par la GTZ, l'objectif étant de fournir l’orientation nécessaire pour l'élaboration et la mise en œuvre d'une nouvelle architecture institutionnelle africaine pour le développement des infrastructures en Afrique (IAIDA) qui permettrait de faire des réalisations concrètes et d’aboutir à des résultats en termes de quantité et de qualité des services d'infrastructure durables fournis et des avantages dérivés du développement de l'infrastructure.

263. Cette étude, qui est conforme aux objectifs du PIDA, présente les avantages d’une architecture institutionnelle pour le développement des infrastructures en Afrique, décrit les forces et les faiblesses des institutions africaines participant au développement des infrastructures aux niveaux continental et régional et identifie les EX. CL/565 (XVI) Page 70 bonnes pratiques et des modèles existant en Afrique et dans le reste du monde dont on peut s’inspirer et enfin, préconise un ensemble de principes directeurs pour concevoir un modèle approprié d’architecture institutionnelle efficace et efficiente pour le développement des infrastructures.

264. Le modèle esquissé se concentre sur l’établissement de liens interinstitutionnels solides et d’articulations du niveau national au niveau continental en passant par le niveau régional sur la base du principe de subsidiarité, et du niveau de la prise de décision politique au niveau de la mise en œuvre et du fonctionnement.

265. L'étude sera menée en trois phases. La première phase qui doit être réalisée par tous les organes, institutions et acteurs participant aux infrastructures en Afrique est terminée. Les prochaines étapes sont la conception et l'opérationnalisation de la nouvelle architecture institutionnelle.

III.3. INTÉGRATION, CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES

266. Même si l'Afrique est dotée d’abondantes ressources agricoles, elle n’en demeure pas moins la région qui enregistre la plus forte proportion de personnes souffrant de la faim et le plus grand indice de pauvreté par rapport à toutes les autres régions en développement. La performance du secteur agricole et celle de l'économie rurale, dont la majorité de la population africaine dépend pour sa subsistance, sont directement liées à l'état de pauvreté et déterminent le niveau de réalisation des OMD. À cet égard, le plus grand défi dans la réalisation de ces objectifs réside dans la transformation de l'agriculture comme moteur de la croissance et de la réduction de la pauvreté en Afrique.

267. Malgré l’amélioration des performances agricoles depuis 2000, la croissance n'est pas encore assez rapide pour réaliser une large réduction de la pauvreté et la sécurité alimentaire. Dans nombre de pays africains, la croissance agricole moyenne annuelle est inférieure à 3 pour cent, ce qui est beaucoup plus faible que la moyenne dans les autres régions en développement et nettement inférieur à l'objectif annuel de 6 pour cent, fixé par la Conférence de l'UA à Maputo en 2003. À ce ralentissement de la croissance agricole, s’ajoute une croissance démographique rapide avec une population qui passera de 922 millions d’habitants en 2005 à 2 milliards en 2050. Le taux élevé de croissance démographique combiné à une croissance agricole limitée peut aggraver la faim et la pauvreté, si l’on n’accorde pas l'attention nécessaire au développement du secteur agricole. Cette situation est encore aggravée par la capacité limitée de l'Afrique à s'adapter aux changements climatiques qui affectent les moyens de subsistance même de la majorité des Africains. Les prix élevés des produits alimentaires, la récente crise financière mondiale et la capacité limitée d'adaptation aux changements climatiques ont soulevé d'autres préoccupations quant aux perspectives de développement et ses implications pour les pauvres en Afrique.

268. Les défis auxquels l'agriculture et l'économie rurale en Afrique sont confrontées peuvent être en général classés ainsi : (i) les défis liés à la production et à la EX. CL/565 (XVI) Page 71 productivité ; (ii) les défis liés aux infrastructures et au marché ; (iii) les défis liés à l'environnement ; et (iv) les défis liés aux institutions et aux politiques.

269. La Commission de l'Union africaine, par l’intermédiaire de son Département de l'Economie rurale et de l'Agriculture (REA) et conjointement avec le Secrétariat du NEPAD et les CER, s'efforce de relever les défis stratégiques grâce à la promotion des politiques et stratégies de renforcement des capacités, à la coordination et à l'harmonisation des efforts collectifs et par la sensibilisation accrue et la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre des programmes.

270. En conséquence, les programmes et activités suivants ont été mis en œuvre au cours de la période considérée.

1) IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET PRÉOCCUPATIONS D'ORDRE GÉNÉRAL

a) Promouvoir la Position africaine commune sur les changements climatiques

271. Nul n’ignore que l'Afrique ne contribue presque en rien au réchauffement climatique, mais qu'elle est le continent qui le plus a souffert et de manière disproportionnée de ses impacts. L'Afrique a payé et continue à payer cher le prix non seulement en termes de perte de possibilités de développement, mais aussi en termes de destruction des moyens de subsistance de ses populations. Au fil des ans, la sécheresse et les inondations sont devenues une seconde nature pour la plupart des pays africains et constituent un défi aux efforts de développement et la destruction des moyens de subsistance. Pour l'Afrique, les questions de changements climatiques et de développement sont donc intimement liées.

272. Il convient de rappeler que l'Afrique a pris une décision importante et historique en se fixant pour objectif de négocier une position commune sur les changements climatiques et de défendre cette position commune à la Conférence de Copenhague, en parlant d'une seule voix à travers une délégation mise sur pied à cet effet. Cette décision sans précédent a été adoptée par la Conférence de l’Union lors de sa douzième session ordinaire qui s’est tenue à Addis-Abeba (Éthiopie) en février 2009, et par la suite renforcée et développée au cours de sa treizième session ordinaire qui s’est tenue à Syrte (Libye) en juillet 2009. La Conférence de l’Union, réunie à Syrte, a mis sur pied un Comité des dix chefs d'État et de gouvernement sur les changements climatiques (CAHOSCC). Ce Comité a, depuis lors, été la force motrice de l'articulation et de l'orientation de la Position africaine au cours de la série de négociations sur les changements climatiques, qui a abouti à la Conférence sur les changements climatiques à Copenhague (Danemark), qui s’est tenue du 7 au 18 décembre 2009.

273. La Commission a facilité les activités du CAHOSCC pendant ses séances qui ont eu lieu à Tripoli (Libye) le 31 août 2009, puis à Addis-Abeba (Éthiopie) le 17 novembre 2009 et lors de la Conférence sur les changements climatiques à Copenhague en décembre 2009. La Commission, en collaboration avec la CEA, a également co- EX. CL/565 (XVI) Page 72 organisé la session spéciale du Forum pour le partenariat africain sur les changements climatiques le 3 septembre 2009 dans l’optique de privilégier et de renforcer la solidarité autour de la Position africaine commune sur les changements climatiques.

274. Étant donné que les importants processus et décisions, en particulier la possibilité de parvenir à des accords juridiquement contraignants, ont été reportés pour être examinés aux prochaines réunions (par exemple CoP16 prévue à Mexico à la fin de 2010), la promotion de la Position commune de l'Afrique doit se poursuivre avec même plus de vigueur. En conséquence, la Commission poursuivra son rôle, conformément à son mandat et il sera nécessaire de renforcer la capacité de la Commission pour lui permettre de jouer son rôle stratégique à cette fin.

b) Coordination de la mise en œuvre des interventions liées aux changements climatiques

275. La Commission apporte son appui à la mise en œuvre d'un certain nombre d’initiatives liées aux changements climatiques, notamment :

 L’appui aux personnes vulnérables à travers le renforcement de la capacité d'adaptation des agriculteurs et des éleveurs aux changements climatiques (par l'intermédiaire de l’IBAR), par rapport, surtout, à l’impact politique pour soutenir la mise en œuvre des options prioritaires pour l’adaptation aux systèmes agropastoraux identifiés avec les décideurs clés. Le projet est financé par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique au développement (BMZ).

 La promotion de la gestion des ressources forestières transfrontalières, qui, comme moyen d’adaptation et d'atténuation des changements climatiques, est au centre des discussions qui ont eu lieu récemment au niveau mondial. L’appui technique a été apporté pour l’élaboration d’un projet de programmes régionaux sur la gestion des forêts et de la biodiversité.

 L’appui à l’élaboration des plans d'action pour la mise en œuvre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et le Sahel (GMVSS) grâce à la mobilisation des ressources techniques et financières de la FAO et de l'Union européenne.

 L’appui à l'élaboration de la Stratégie régionale africaine pour la prévention des catastrophes, qui a été examinée et alignée sur le Cadre d'action de Hyogo par des experts africains et sera présentée, pour adoption, à la deuxième Conférence ministérielle sur la réduction des risques de catastrophe, qui sera organisée conjointement par la Commission en collaboration avec la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDRR) au cours du premier trimestre de 2010.

EX. CL/565 (XVI) Page 73

 Le renforcement des capacités des CER et des États membres de l'UA avec la mise en œuvre du Projet pour un suivi africain de l'environnement pour un développement durable (AMESD) (appuyée par l'UE) qui vise à fournir aux décideurs des informations fiables, opportunes et précises sur le suivi de la disponibilité et de la qualité des ressources, grâce à la détection rapide des pénuries alimentaires et en eau, et à une meilleure évaluation de l'impact des politiques et autres mesures d'intervention sur la viabilité de l'environnement. Au cours de la période considérée, les accords de subvention ont été signés entre la Commission, les centres régionaux des CER, la CE et les régions de la COI et de la CEDEAO en septembre et en octobre 2009 respectivement. De même, des contrats ont été signés en novembre 2009 pour la fourniture de stations de réception thématique à l’AMESD, ainsi que la mise à niveau et la maintenance des stations PUMA. Les antennes du satellite de la station de réception de l’AMESD ont été installées à l'île Maurice et, plus récemment, à Kinshasa (RDC). Le premier Forum de l’AMESD a été organisé du 1er au 4 décembre 2009 à Kinshasa (RDC) avec la participation de plus de 170 délégués. Il est prévu d’augmenter le nombre d'États membres de l'UA et des CER susceptibles de bénéficier du projet ;

 Le renforcement des capacités des États membres de l'UA grâce à l’exécution du projet sur les Accords multilatéraux sur l’environnement (AME) (avec l'appui de la CE) qui vise à renforcer les capacités des CER et des pays africains membres des ACP à respecter effectivement les obligations et engagements pris dans le cadre des accords mondiaux et régionaux, et d'autres instruments juridiques internationaux sur l’environnement. À cet effet, un projet de coopération entre la Commission et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a été conclu et l’exécution du projet est en cours.

 La coordination de la mise en œuvre du Programme régional pour le développement intégré du Massif du Fouta Djallon (financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM)) afin d'assurer, à moyen et à long terme (2025), la gestion durable des ressources naturelles en vue de contribuer à l'amélioration des moyens de subsistance des populations qui dépendent directement ou indirectement des ressources naturelles du Massif du Fouta Djallon. Avec la sélection de 29 sites pilotes pour l’exécution du projet, le début des travaux sur ces sites est prévu en début 2010. La participation des acteurs régionaux a été assurée (CEDEAO et autorités des bassins fluviaux de la région).

 Faciliter le partage de leçons et la mise à niveau des approches prometteuses par l’appui à l’exécution du Projet d’interface animaux domestiques et environnement dans les zones arides (DLWEIP) (financé par le FEM et le PNUE) dans le traitement des ressources de la biodiversité et des ressources animales grâce à l'appui des systèmes de gestion durable des terres dans l'interface de la faune et avec l'objectif principal de la gestion EX. CL/565 (XVI) Page 74

durable des terres, la lutte contre la dégradation de l'environnement et la relance de la productivité des écosystèmes. La mise à niveau des leçons apprises grâce à cette initiative est conçue à travers un projet intitulé : « Renforcement des stratégies d'adaptation aux changements climatiques grâce à une meilleure gestion de l’interface animaux domestiques et environnement » avec l’appui financier de la CE. La principale stratégie consiste à mettre en valeur les ressources naturelles et à améliorer les pratiques de gestion du bétail dans les zones arides et semi-arides d'Afrique pour faire face à l’augmentation des risques et à la vulnérabilité liée aux changements climatiques.

c) Eau et assainissement

276. La Commission a facilité les efforts vers la mise en œuvre de la Déclaration de Sharm El-Sheikh sur l'eau et l'assainissement, adoptée par la Conférence à Sharm El- Sheikh (Égypte) en juillet 2008. La Banque africaine de développement avait rédigé, pour le compte de l'AMCOW, un document de travail intitulé : « Tenir les engagements de sécurité en matière d’eau en Afrique : Un cadre d'actions pour l'Union africaine ». Le cadre de l’AMCOW est le mécanisme chargé de rendre compte régulièrement à la Conférence des progrès enregistrés par les pays vers la réalisation des OMD et de la Vision africaine pour l’eau. Le Cadre a été présenté aux participants de la deuxième Semaine africaine de l'eau et lors de la septième session ordinaire de l'AMCOW qui s’est tenue du 9 au 12 novembre 2009. L’AMCOW a également lancé la Commission des eaux souterraines dans le but d’accélérer la mise en œuvre de la Déclaration de Sharm El-Sheikh sur l'eau et l'assainissement.

277. À cet égard, la voie à suivre comprend, notamment, l’approbation du Cadre par l'AMCOW, le lancement du rapport annuel des États membres avec l’utilisation du cadre et l'opérationnalisation de la Commission des eaux souterraines.

III.4 INTEGRATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE PRODUCTION

1. AGRICULTURE (CAADP, CRISE ALIMENTAIRE)

a) Coordination du Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (CAADP)

278. Il convient de rappeler que le CAADP a été adopté par la Conférence en juillet 2003 à Maputo (Mozambique), comme moteur de croissance économique et pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans le continent. Conformément à une disposition principale, les Etats membres de l’UA sont encouragés à affecter au moins dix pour cent (10%) de leurs budgets nationaux aux secteurs d’investissement prioritaires sélectionnés susceptibles d’augmenter la productivité agricole et de permettre la réalisation d’une croissance sectorielle d’au moins six pour cent (6%).

279. Pendant la période considérée, la Commission a travaillé en étroite collaboration avec différentes parties prenantes, à savoir le Secrétariat de l’UA/NEPAD, les EX. CL/565 (XVI) Page 75

Communautés économiques régionales (CER), les Etats membres, les Partenaires au développement, la Société civile, les Organisations d’agriculteurs et les Centres du savoir dans l’exécution des activités entrant dans le cadre du CAADP.

280. On se souviendra aussi que la treizième session ordinaire de la Conférence avait débattu du thème « Investir en agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire ». A l’issue des discussions sur le thème, les Etats membres ont réaffirmé leur engagement à adhérer au cadre et processus du CAADP. A cet égard, ils avaient décidé d’accélérer la mise en œuvre du CAADP en tant qu’outil de réalisation d’une croissance économique rapide, de la sécurité alimentaire et la nutritionnelle et de réduction de la pauvreté.

281. Il convient également de rappeler que la Commission et le Secrétariat de l’UA/NEPAD, en partenariat avec les CER et les Partenaires stratégiques, ont organisé la première Journée du CAADP le 27 juin 2009 à Tripoli (Libye), en marge de la treizième session ordinaire de la Conférence, en vue de mettre à profit le thème et le Sommet de l’UA de juillet 2009 pour une diffusion plus large des objectifs de cette importante stratégie pour l’Afrique. La Journée du CAADP a été utilisée pour partager les expériences et les bonnes pratiques, ainsi que pour présenter les exemples de réussite. La Journée a également offert l’occasion d’identifier les contraintes et les stratégies de mise en œuvre du CAADP, un programme africain, défini par les Africains et géré par les Africains.

b) Progrès dans la mise en œuvre du CAADP

282. Au cours de la période considérée, des progrès remarquables ont été réalisés dans le Processus d’organisation de tables rondes nationales et de signature du pacte national concernant le CAADP. La Table ronde nationale du CAADP suppose dans un premier temps l’adhésion de toutes les parties prenantes du programme national pour l’agriculture, la sécurité alimentaire et la nutrition. Les principales parties prenantes participent au processus d’évaluation et d’analyse du secteur de l’agriculture, en vue d’identifier les domaines prioritaires d’investissement. Ce processus aboutit à l’élaboration de ce qui est connu comme le Pacte national du CAADP, qui est un document politique et technique consensuel, accepté par toutes les parties prenantes du CAADP, portant sur les domaines cibles prioritaires qui sont censés contribuer de manière significative à la croissance du secteur de l’agriculture et au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. La signature du Pacte national du CAADP signifie également l’engagement des institutions qui financeront les domaines d’investissement identifiés.

283. Au cours de la période considérée, la Commission a travaillé en étroite collaboration avec le Secrétariat de l’UA/NEPAD, les CER et les partenaires stratégiques pour mobiliser les Etats membres à adopter les principes du CAADP et à engager le processus de table ronde nationale. A ce jour, treize (13) Etats membres ont signé leurs Pactes du CAADP, à savoir : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cap-Vert, Ethiopie, Gambie, Ghana, Liberia, Mali, Niger, Rwanda, Sierra Leone et Togo. A l’exception du Rwanda, tous les autres pays ont signé leurs Pactes du CAADP au cours EX. CL/565 (XVI) Page 76 de la période considérée. Plusieurs autres Etats membres envisagent de signer leurs Pactes en 2010.

284. La signature des pactes du CAADP est l’expression de l’engagement des autorités nationales, des Partenaires au développement, du Secteur privé, de la Société civile et des Organisations d’agriculteurs concernant les politiques, stratégies et programmes destinés à réduire la pauvreté et la faim dans les Etats membres.

c) Renforcement des partenariats et de la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre du CAADP

285. Les Etats membres qui ont signé des pactes reçoivent déjà beaucoup d’attention significative de la part des Partenaires au développement. A cet égard, la Commission et le Secrétariat de l’UA/NEPAD plaident pour l’affectation de ressources financières et techniques pour soutenir les activités après la signature du pacte. Les partenaires au développement ont été associés aux consultations en vue de promouvoir et de renforcer les partenariats stratégiques et de mobiliser les ressources pour la mise en œuvre du CAADP, à savoir:

i. Réunion de partenariat du CAADP en marge du Forum de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA)

286. La Commission, en collaboration avec le Secrétariat de l’UA/NEPAD, a organisé une Réunion de partenariat du CAADP sous le thème : « CAADP et commerce des produits agricoles pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté », en marge du Forum de l’AGOA en août 2009, pour discuter des progrès réalisés et des perspectives du CAADP. La réunion a été l’occasion de faire le point sur les différentes Tables rondes nationales du CAADP, sur les mesures prises pour élaborer les Pactes du CAADP, et de discuter des plans et des calendriers de mise en œuvre. Les discussions ont été axées sur les pays, où le processus de table ronde nationale est bien avancé. Ont assisté à la réunion des hauts fonctionnaires des Etats membres, du Gouvernement des Etats-Unis et d’autres participants au Forum.

ii. Réunion des donateurs et des partenaires du CAADP

287. Dans le cadre de la mobilisation des ressources et du renforcement des partenariats et du suivi de l’Engagement de l’Aquila du G8 sur la sécurité alimentaire mondiale, dont la Commission est signataire, la Commission et les donateurs du CAADP, en partenariat avec la Plateforme mondiale des donateurs pour le développement rural, ont organisé une réunion du 6 au 9 septembre 2009, à Addis- Abeba, pour discuter de la façon dont les donateurs peuvent soutenir le CAADP, et dont les deux parties peuvent conjointement renforcer la qualité, la transparence et la responsabilité dans la mise en œuvre du CAADP. Le résultat de cette réunion est ce qui est appelé aujourd’hui le Consensus d’Addis sur l’alignement du financement du CAADP au niveau national et sur la base des priorités nationales. EX. CL/565 (XVI) Page 77

iii. Feuille de route de la réunion de l’Aquila

288. Dans le cadre du suivi de la réunion d’Addis-Abeba, et des efforts pour renforcer les partenariats et mobiliser les ressources, la Commission a entrepris des discussions en vue de peser sur les conclusions de la réunion organisée par les partenaires au développement pour initier le processus de traduction des principes et des engagements financiers et opérationnels convenus dans la Déclaration conjointe de l’Aquila sur la sécurité alimentaire mondiale, en plans et actions concrets. La réunion a eu lieu à Washington DC les 14 et 15 septembre 2009.

d) Appui à la mise en œuvre des interventions relatives au CAADP

289. La Commission, à travers son Département de l’Economie rurale et de l’Agriculture, et ses bureaux techniques, a entrepris la mise en œuvre des programmes d’appui à la réalisation des objectifs du CAADP, à savoir :

i) Intervention dans le domaine de l’élevage pour atténuer les effets de la crise alimentaire : (appuyée par la CE et mise en œuvre par l’UA/IBAR) : Il s’agit d’interventions pour atténuer l’impact négatif de la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires en faveur de 250.000 ménages pastoraux et agro-pastoraux vulnérables pour la protection de leurs troupeaux de moutons et de chèvres par la vaccination contre les principales maladies épidémiques affectant le commerce du bétail et par le traitement des maladies courantes affectant la productivité et la capacité d’adaptation. Les infrastructures de commercialisation du bétail seront réhabilitées et leurs systèmes de gestion améliorés pour développer le commerce du bétail, avec des avantages économiques plus importants pour les ménages, les autorités vétérinaires, les vendeurs de bétail et autres opérateurs de l’industrie du bétail qui exploitent du bétail.

ii) La mise en œuvre d’un programme de développement de l’élevage, élaboré et exécuté par la Commission à travers le Bureau de l’UA/IBAR (avec le soutien de l’USAID) : Ce programme vise à augmenter les revenus des ménages pastoraux, en éliminant trois contraintes principales à l’accès des éleveurs aux marchés, à savoir le faible accès aux services de santé animale à tous les niveaux de la chaîne commerciale, la faible capacité des associations d’éleveurs à fournir les services requis, et à défendre les intérêts des éleveurs et l’absence d’accès aux services financiers et non financiers. Grâce à la fourniture de laboratoires mobiles et à la facilitation des liens entre les fournisseurs de services de santé animale du secteur privé et du secteur public au niveau communautaire, la déclaration des maladies et des foyers et les interventions se sont nettement améliorées. Le renforcement des capacités des institutions pastorales locales à travers le développement des compétences et le soutien opérationnel a grandement amélioré la EX. CL/565 (XVI) Page 78

représentation et la participation de ces institutions au processus de prise de décision, ainsi que leur accès aux services d’appui.

2. DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET MINIER

a) Réunion du Groupe d’experts sur la promotion des politiques d’investissement industriel en Afrique

290. La Réunion du groupe d’experts sur la promotion des politiques d’investissement industriel en Afrique s’est tenue à la Commission de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), les 8 et 9 juillet 2009. La réunion a été organisée par la Commission de l’UA, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Le principal objectif de la réunion était de discuter d’une approche coordonnée pour l’élaboration de politiques et de stratégies régionales et continentales harmonisées en matière d’investissement pour s’assurer des sources de financement du développement industriel en Afrique. C’est la première activité entreprise dans le cadre du Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique.

291. A la fin de leurs délibérations, les Experts ont fait des recommandations aux Gouvernements, au Secteur privé et aux Agences de promotion des investissements sur le développement et la promotion des politiques d’investissement industriel.

b) Groupe d’étude international (GEI) sur les mines

292. Dans la Déclaration d’Addis-Abeba sur le développement et la gestion des ressources minérales en Afrique, les Ministres africains en charge du développement des ressources minérales ont demandé à la Commission, en collaboration avec la CEA et les CER, de mettre au point des modèles, directives, normes et codes pour aider les pays africains à tirer le maximum de leurs ressources minérales, en mettant à profit le travail du Groupe d’étude international (GEI). Le GEI qui comprend des experts et des praticiens de renommée dans le domaine du droit, de l’économie et de la gestion des ressources naturelles examinera essentiellement les régimes miniers en Afrique et évaluera leur contribution au développement durable du secteur minier.

293. Le GEI a tenu quatre réunions depuis sa création, toutes à Addis-Abeba. A sa première réunion, en octobre 2007, le GEI a convenu des Termes de référence de son travail. A sa deuxième réunion, en mai 2008, le Groupe a convenu que la meilleure approche est de distinguer la constitution d’un corpus de connaissances pour dégager les grandes perspectives, du processus d’élaboration d’outils détaillés concernant des aspects spécifiques de régime minier. A sa quatrième et dernière réunion en mars 2009, le GEI a désigné une équipe restreinte pour rédiger le Rapport cadre, sur la base des directives adoptées à sa troisième réunion et des rapports compilés par le Groupe. La première phase du travail du Groupe s’achèvera donc avec, un Rapport cadre détaillé qui servira de base, dans une étape suivante et sous l’autorité de l’Union africaine, à l’élaboration d’un ensemble d’outils, de modèles, de directives, de notes d’information et d’autres éléments pour la formulation ou la révision des régimes miniers en Afrique. EX. CL/565 (XVI) Page 79

c) Deuxième Réunion ministérielle du Bureau de la CAMI, le Caire (République arabe d’Egypte), 3 août 2009

294. Les Ministres africains de l’industrie ont fait les principales observations et conclusions suivantes :

 ils ont noté les progrès réalisés concernant le travail sur la Stratégie de suivi, d’évaluation et de mobilisation des ressources, entrepris par l’ONUDI, qui doit être achevé en septembre 2009 ;

 ils ont approuvé la signature de la Déclaration conjointe concernant la collaboration avec le Programme de centre de coopération sud-sud ;

 ils ont approuvé le lancement du programme de 500 bourses de formation dans différentes industries, offertes aux pays africains par le Ministère égyptien du commerce et de l’industrie. L’objectif du Programme égyptien de bourses est de développer la productivité des travailleurs dans les industries africaines.

d) Réunion du Bureau de la CAMI, 9 décembre 2009, Vienne (Autriche)

295. La réunion a discuté principalement de trois questions relatives à la stratégie pour la mise en œuvre du Plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique comme suit :

 Stratégie de financement et de mobilisation des ressources ;  Cadre de suivi et d’évaluation ;  Architecture d’un Comité directeur.

296. Il a été proposé que ces trois questions soient ajoutées à la stratégie adoptée par les Ministres africains de l’industrie au cours de la dernière CAMI. Les Ministres ont décidé d’attendre l’Atelier de validation prévu en mars 2010, avant d’approuver la proposition.

297. Pour accélérer la Stratégie de mise en œuvre du Plan d’action, la réunion a recommandé la création rapide d’un Comité directeur au niveau panafricain et de l’Unité de coordination. A cet égard, la Commission a été chargée de présenter des propositions sur les modalités de mise en œuvre à la prochaine réunion du Bureau de la CAMI.

298. Le Directeur général de l’ONUDI a indiqué que son Organisation fournira entre 200.000,00 $EU et 300.000,00$EU sur trois ans comme financement initial de la mise en place de l’Unité de coordination et de la mise en œuvre des programmes prioritaires convenus. EX. CL/565 (XVI) Page 80

III.5 INTÉGRATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS COMMERCIALES

1. RENFORCEMENT DES CAPACITES D’ACCES AUX MARCHES

a) 8éme Forum sur l’AGOA à Nairobi du 03 au 06 août 2009

299. Le 8ème Forum de l’AGOA a eu pour thème « Exploiter le potentiel total de l’AGOA à travers l’expansion du commerce et de l’investissement ». La délégation de la Commission a été conduite par M. Erastus Mwencha, Vice-président. La délégation américaine a été conduite par Madame Hilary Rodman Clinton, Secrétaire d’Etat, et 31 pays africains ont été représentés par leurs Ministres du Commerce respectifs.

300. Les Etats-Unis, à travers des messages et allocutions du Président Obama, de la Secrétaire d’Etat Hilary Clinton et des membres du Congrès, se sont engagés à aider l’Afrique dans son effort de développement. Les recommandations ont porté sur l’importance de créer une composante régionale de l’AGOA et la reconnaissance croissante du rôle de coordination de l’Union africaine, le besoin de promouvoir vigoureusement le commerce intra-africain, de diversifier les économies africaines et de renforcer les capacités, particulièrement le développement des infrastructures pour rehausser les bénéfices tirés de l’AGOA.

b) Exposition Universelle de Shanghai, Chine en 2010 :

301. La Commission s’est engagée à participer, pour la première fois de son histoire, à une Exposition Universelle, celle de Shanghai qui aura pour thème central « better city, better life » et qui se déroulera entre le 1er mai et le 31 octobre 2010. 192 pays et 56 organisations internationales ont déjà confirmé leur participation.

302. La participation de la Commission se fera à travers la réalisation d’un stand de 252 m² au niveau du pavillon Afrique représentant les cinq régions, l’organisation d’une journée d’honneur le 03 juin 2010, quelques jours après l’anniversaire de la création de l’OUA (25 mai 1963) et d’un forum du participant.

303. Elle aura pour thème « Energies propres pour alimenter les mégapoles africaines » et la journée d’honneur sera mise à profit pour engager des discussions sur les défis à relever par les mégapoles africaines, au moyen d’un panel qui sera composé par les maires de grandes villes africaines et chinoises, les agences onusiennes appropriées, telles que Le PNUE, UN Habitat et l’ONUDI qui focaliseront sur les problèmes et les défis de gestion des grandes villes et les solutions appliquées pour y faire face. Pour donner encore plus de dimension à la célébration de ce jour, la Commission en collaboration avec le corps diplomatique africain en Chine, déterminera les voies et moyens pour mobiliser la communauté estudiantine africaine en Chine, en vue d’organiser des activités culturelles de divers pays africains. EX. CL/565 (XVI) Page 81

c) Douane

i. Elaboration d’une Nomenclature tarifaire commune continentale

304. Un Groupe de travail technique a été mis en place pour traiter des questions relatives à l’élaboration d’une Nomenclature tarifaire commune continentale. Ce Groupe a tenu son premier atelier à Kampala les 16 et 17 décembre 2009. L’objectif de la réunion était de faire le point sur les différents régimes de Codes HS utilisés actuellement par les Etats membres de l’UA et des CER, et d’examiner les voies et moyens d’harmoniser ces régimes. La réunion a adopté des orientations et une feuille de route pour le processus d’harmonisation, qui aboutira à une Nomenclature tarifaire commune continentale, laquelle sera utilisée dans l'élaboration d'un Tarif extérieur commun continental.

ii. Troisième Réunion du Comité de coordination Commission de l'Union africaine/CER sur les douanes

305. La troisième réunion de coordination de l’Union africaine / Départements des douanes des Communautés économiques régionales s’est tenue le 18 décembre 2009 au Royal Imperial Hotel à Kampala, en Ouganda, à la suite de la deuxième réunion tenue du 30 avril au 01 mai 2009 à l’Hôtel Excellency à Lomé (Togo). L’objectif de la réunion était d’examiner de façon plus approfondie le mécanisme de coordination entre la Commission et les Départements des douanes des CER en établissant les termes de référence du Sous-comité. La réunion a approuvé le Projet de termes de références tels qu’amendés, et la demande d’incorporation du Sous-comité de la Commission de l'Union africaine/CER sur la coordination des douanes dans le Comité de coordination Commission de l'Union africaine/CER.

d) Promotion de la santé animale

306. La Commission, à travers le Bureau de l’UA/IBAR, a entrepris des efforts au niveau continental pour empêcher la propagation et lutter contre la grippe aviaire à travers le Programme d'appui aux Plans d’action nationaux intégrés (SPINAP). Un des aspects importants a été une forte mobilisation des ressources et le renforcement des capacités des pays africains à faire le dépistage précoce et à agir promptement en cas d’apparition de la grippe aviaire. La Commission est en train d’exécuter le programme d’appui qui concerne 47 pays africains. Le programme appuie également la mise en place d’un mécanisme de coordination pour la grippe aviaire et la grippe humaine au niveau des CER et entre les CER pour que les Etats membres puissent faire face efficacement aux foyers transfrontaliers.

307. Projet d’appui d’urgence à la lutte contre la grippe aviaire hautement pathogène (HPAI) : Le principal objectif du projet est de renforcer les capacités de chaque pays bénéficiaire à prévenir et à lutter contre la grippe aviaire hautement pathogène à travers la mise en œuvre de différentes activités telles que : (1) le EX. CL/565 (XVI) Page 82

Diagnostic précoce de la maladie ; (2) la Préparation pour une réponse rapide en cas de déclaration de la maladie ; et (3) l’Assistance technique pour la formation des experts régionaux et pour l’application des stratégies de lutte. L’initiative est financée par la Banque africaine de développement et gérée par deux Agences d’exécution : UA/IBAR (4,1m $EU) et OMS (2,4m $EU).

308. Le projet de collaboration sur le Dépistage précoce, la déclaration et la surveillance de la grippe aviaire en Afrique, entre l’UA-IBAR et l’IRLI avec l’appui financier de l’USAID, concerne le renforcement des capacités aux niveaux national, sous-régional et continental, depuis l’approche basée sur les risques jusqu’à la mobilisation des ressources pour la surveillance afin de permettre une réaction rapide en cas d’apparition de la maladie. Le projet vise également à améliorer la capacité des Etats membres en matière de surveillance, de déclaration de la maladie et de coordination.

309. L’éradication et la lutte contre la peste bovine constituent sans doute le dernier d’une série de projets d’éradication de la peste bovine en Afrique, couvrant quatre décennies ; ce projet est soutenu par l’UE. Les pays concernés auront ainsi le statut reconnu par l’Office international des épizooties (OIE) de pays débarrassés de la peste bovine et de tout risque de résurgence de la maladie. Au cours de la période considérée, il y a eu d’importants progrès, tels que le lancement du programme pour un montant de 2.392.000,00 € entre juillet 2009 et décembre 2010 ; le renouvellement des contrats avec les pays participants; ainsi que les contrats avec le Programme mondial d’éradication de la peste bovine (GREP) de la FAO et avec l’OIE, et l’achat de tous les matériels du projet, à l’exception des équipements de lancement de flèches et des médicaments pour la surveillance de la faune. D’autres activités ont été exécutées, telles que l’évaluation des capacités en matière d’alerte rapide et d’intervention, et la constitution d’un groupe de travail sur la mise en œuvre du Programme de partenariat dans le domaine de l’éducation, avec une simulation sur le terrain en mars 2010.

310. De plus, la Commission a entrepris un certain nombre d’activités pour le Renforcement des capacités dans le domaine de la santé animale, à savoir :

i) Fourniture de vaccins pour la lutte contre les maladies animales négligées en Afrique (VACNADA) : cette activité vise à fournir des vaccins contre les maladies animales négligées ; et aide au moins six laboratoires africains de production de vaccins pour le bétail à améliorer leur capacité de production de la qualité des vaccins et la commercialisation et la distribution de ces vaccins dans le Continent. Le projet sera financé pour un montant de 20 millions € par la Facilité de l’Union européenne (UE) pour l’alimentation sur une période de 20 mois à partir de janvier 2010. Un Accord financier devait être signé en décembre 2009 pour permettre le démarrage des activités en janvier 2010 ;

ii) Promotion de services vétérinaires efficaces : Le Centre panafricain de vaccins vétérinaires de l’Union africaine (PANVAC) a été créé pour promouvoir la disponibilité des vaccins vétérinaires sûrs, efficaces et EX. CL/565 (XVI) Page 83

abordables, et pour faciliter le développement et l’introduction de vaccins améliorés ou nouveaux, et en même temps renforcer la capacité de l’Afrique dans la mise au point et la production de vaccins vétérinaires de qualité. Au cours de la période considérée, la Commission a fourni, à travers le PANVAC, des services indépendants de contrôle, la qualité des vaccins vétérinaires en Afrique répondant aux normes internationales. Dans le cadre de ce projet, le PANVAC a entrepris la certification de la qualité de 28 lots de vaccins reçus des laboratoires de production de vaccins des Etats membres de l’UA (Botswana, Bénin, Afrique du Sud, Soudan), de Turquie et de l’Institut de vaccins de Jordanie. En outre, le PANVAC a facilité la normalisation de la production et l’harmonisation du contrôle de la qualité des vaccins en Afrique, et a produit au total 120 ampoules de vaccins-mères contre la Septicémie hémorragique (type A). De même, 22 ampoules ont été envoyées à des laboratoires des Etats membres. Le PANVAC a également fourni, à leur demande, des conseils techniques aux laboratoires de production de vaccins vétérinaires des Etats membres ainsi qu’au Bureau de l’UA/IBAR, à GALVmed et à la Turquie sur la production et le contrôle de la qualité des vaccins contre la theilériose et la Peste des petits ruminants ; iii) Harmonisation des interventions vétérinaires et établissement du statut régional de l’Ecole vétérinaire technique /Centre de référence Sheikh (STVS) dans la Corne de l’Afrique, qui est une école régionale unique s’occupant de la formation, en particulier du contrôle de la qualité de l’industrie de production animale et du respect des règles de commerce international, dans le domaine de la santé animale et de la production dans l’Ecosystème somalien. Le projet est soutenu par la Commission européenne et le Gouvernement danois à travers le Programme Région d’origine (RoOP) ; iv) Soutien au Conseil scientifique international pour la prévention et la lutte contre la Trypanosomiase (ISCTRC), qui intervient dans la lutte contre la mouche tsétsé et la trypanosomiase dans 37 pays africains en vue d’améliorer la santé humaine et la production animale, et partant la sécurité alimentaire et le bien être des communautés rurales. Le Conseil a contribué à la réduction de l’incidence de la maladie du sommeil sur le continent, et continue de promouvoir la recherche avec le soutien des organisations internationales et nationales, et de coopérer étroitement avec le programme de la Campagne panafricaine d’éradication de la mouche tsétsé et de la trypanosomiase (PATTEC), dans les pays. Au cours de la période considérée, la 34ème réunion du Comité exécutif et la 30ème Conférence de l’ISCTRC ont eu lieu à Kampala (Ouganda), le 20 septembre 2009, et du 21 au 25 septembre 2009 respectivement. A la Conférence, vingt (20) Etats membres ont présenté leurs rapports d’activités de lutte contre la mouche tsétsé et la trypanosomiase depuis la dernière réunion tenue à Luanda, en Angola, en 2007 ; EX. CL/565 (XVI) Page 84

v) Plaidoyer et sensibilisation sur la santé et la production animales : La Commission a appuyé les efforts de promotion de la santé et de la production animales à travers des publications de matériels de plaidoyer.

e) Questions sanitaires et phytosanitaires

311. La Commission, à travers son Conseil phytosanitaire interafricain (CPI), a mené une étude pour le renforcement des initiatives continentales de protection du manioc contre les principaux parasites dans plusieurs Etats membres. Des ateliers de formation ont également été organisés pour développer la capacité des agents de protection des plantes dans les Etats membres dans le domaine de la production et de la protection du manioc afin d’accroître le rendement et la productivité des cultures, et contribuer ainsi à promouvoir la croissance économique et promouvoir le développement. Le CPI a également contribué à la création du Comité d’informations phytosanitaires d’Afrique de l’Est, pour aider à mettre à jour la liste des parasites de cinq principales cultures de manière à réduire l’impact de ces parasites, accroître le rendement des cultures, et assurer la sécurité alimentaire. La lutte contre les parasites transfrontaliers en Afrique, en particulier les oiseaux granivores (Quelea- sp). Toutes ces activités sont menées sur le terrain et visent à coordonner les méthodes de lutte utilisées par les pays affectés.

312. Pour développer la capacité des Etats membres à se conformer aux règles de l’OMC en matière de sécurité alimentaire, et partant promouvoir le commerce international des produits agricoles, des Ateliers de formation des formateurs pour améliorer la participation des pays africains aux activités du Comité SPS de l’OMC et des Organisations internationales de normalisation ont été organisés à Nairobi, au Kenya, et à Bamako, au Mali, au cours de la période considérée dans le cadre de la participation des pays africains aux activités des Organisations de normalisation dans le domaine sanitaire et phytosanitaire (PAN-SPSO).

313. Lutte contre les parasites des fruits : Le parasite de la mangue réduit la qualité et la quantité des productions de mangues. Un projet a été initié au Burkina Faso en 2007, avec le soutien financier de la Banque africaine de développement, pour la construction d’un insectarium pour la lutte biologique. Le rôle de la Commission de l’UA (à travers le SAFGRAD) dans cette initiative est de réunir et de faciliter l’échange d’expertises et d’autres ressources au niveau régional pour la mise en œuvre du projet au Burkina Faso et de faciliter et de coordonner les efforts régionaux en vue d’étendre l’initiative aux pays voisins. L’étude sur la stratégie régionale de lutte biologique contre la pseudococcide de la mangue a été effectuée ; des pays sélectionnés ont été consultés, et ont manifesté leur intérêt à participer au projet, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana, la Guinée, le Mali et le Togo. La CEDEAO, l’UEMOA et certaines institutions de recherche (IITA, CORAF) ont été impliquées. Le consensus est qu’une approche plus continentale de la lutte contre les parasites est envisageable, en privilégiant la lutte biologique.

EX. CL/565 (XVI) Page 85

2. RÈGLES ET NÉGOCIATIONS COMMERCIALES MULTILATÉRALES (APE, OMC)

a) Négociations des Accords de partenariat économique (APE)

314. Conformément à son mandat de coordonner les négociations des Accords de partenariat économique (APE), en collaboration avec les Communautés économiques régionales (CER), la Commission a organisé une réunion de coordination sur les APE les 22 et 23 juillet 2009 à Gaborone (Botswana). L’objectif global de la réunion était de réunir les négociateurs des APE en Afrique, pour comparer les niveaux de concession obtenus jusque là dans les négociations par leurs groupes de négociation respectifs ; pour échanger des vues et faciliter l’échange d’informations, et renforcer les processus de coordination entre les CER et entre celles-ci et la Commission de l’UA. La réunion a permis d’examiner aux fins de finalisation le modèle d’APE préparé par la Commission, pour aider les Groupes négociateurs.

315. De même, la Commission a organisé, les 29 et 30 juillet 2009, un Atelier sur les APE pour les Parlementaires et les Sociétés civiles en Afrique, en tant qu’importantes parties prenantes du processus. Le principal objectif de l’Atelier était d’informer les Parlementaires africains de l’évolution des négociations des APE, compte tenu de leur rôle législatif crucial et du fait qu’ils seront à terme, appelés à ratifier les Accords conclus. Les participants provenaient donc des parlements régionaux et du Parlement panafricain. De plus, les organisations de la société civile ont été invitées à participer à l’atelier compte tenu du rôle qu’elles ont toujours joué en appuyant activement les campagnes de défense des positions africaines dans les processus de négociation au niveau régional. Leur participation a été particulièrement encourageante dans la mesure où elle a non seulement favorisé les échanges de vues mais a également permis d’enrichir le débat.

316. Les conclusions des deux évènements ont été de grande portée, puisque les participants se sont félicités des initiatives de la Commission et ont demandé à la Commission d’impliquer davantage dans le processus de coordination des négociations APE. Les résultats de ces réunions sont, entre autres, la diffusion effective des informations aux parties prenantes ; la reconnaissance de la nécessité d’un échange permanent de vues entre les CER, de façon à faciliter l’harmonisation des positions, et d’entreprendre des études analytiques détaillées pour guider, entre autres, la formulation des positions et stratégies de négociations.

b) Negotiations de l’OMC

i. Organisation d’une session extraordinaire des Ministres du commerce de l’UA et participation à la 7ème Conférence ministérielle de l’OMC

317. Une session extraordinaire des Ministres du commerce de l’UA a été organisée par la Commission de l’UA à Genève le 30 novembre 2009, dans la matinée de l’ouverture officielle de la 7ème Conférence Ministérielle de l’OMC et a eu pour objectif de valider le communiqué de la réunion informelle du Caire, les 28 et 29 octobre 2009, qui EX. CL/565 (XVI) Page 86 avait été organisée par l’Égypte en sa qualité de coordonateur du Groupe africain à l’OMC, à l’attention des Ministres africains du commerce.

318. Ce Communiqué donne des orientations sur les questions de fonds posées à l’OMC, notamment la conclusion du Cycle de Doha, les conséquences graves de la crise financière mondiale sur le commerce, la tendance croissante au protectionnisme, les besoins en développement accentués par les pertes de recettes d’exportation, l’aggravation du fardeau de la dette et le déficit budgétaire engendré. Par ailleurs, le Communiqué salue les initiatives annoncées par le Sommet du G8 de l’Aquila (Italie) de juillet 2009 et les Sommets du G20 de Londres et de Pittsburgh.

319. Un Plan d’Action a également été adopté durant la session extraordinaire. Il vient en complément du Communiqué du Caire. Il souligne les questions liées aux améliorations systémiques en vue de faciliter l’accession des pays africains à l’OMC, à travers la révision de l’article XII pour lever l’ambigüité des règles régissant les processus d’accession, celles relatives aux PMA, en particulier la nécessité d’aller vers une « récolte précoce » pour la mise en œuvre du paragraphe 36 de l’annexe F de la Déclaration de Hong Kong, d’une décision de dérogation à un traitement préférentiel et plus favorable aux services et fournisseurs de services, d’éliminer les mesures de soutien interne et des subventions ayant un effet de distorsion au coton et de l’octroi d’un accès au marché en franchise de droits de douane et sans contingent pour le coton et ses produits dérivés en provenance des PMA.

320. En outre, ce Plan traite également de l’Aide pour le Commerce pour laquelle les pays africains doivent souligner la nécessité de faire la lumière sur les nouveaux flux financiers et leur ventilation ainsi que la création d’un mécanisme de suivi et d’évaluation pour mesurer leur efficacité. Ce mécanisme devra assurer une meilleure coordination entre l’OMC, les donateurs et les bénéficiaires et prévoir un échange constant d’expériences en matière d’application des meilleures pratiques dans ce domaine.

ii. La gestion du processus à travers la coordination intergroupes

321. Sur ce point, le coordonateur du groupe africain a mené des consultations avec le groupe informel des pays en développement, le G33, les ACP, l’AMNA 11, le G20, les PMA, la CARICOM et le C4 à propos de la tenue d’une réunion le 30 novembre 2009, avant l’ouverture officielle de la 7éme Conférence et l’élaboration d’une Déclaration politique commune, qui a par la suite été présentée et qui porte sur les préoccupations partagées par tous les pays en développement sur le cycle de Doha, l’impact de la crise économique et financière mondiale sur lesdits pays et le renforcement de l’OMC.

iii. La stratégie de communication et de couverture médiatique

322. Des points de presse ont été organisés quotidiennement et ont été animés par le coordonateur et les différents ministres africains pour faire part des préoccupations qui EX. CL/565 (XVI) Page 87 intéressent leurs sous-régions respectives. La Zambie a été désignée comme vice- coordonateur du Groupe africain.

323. Les délégations africaines ont participé à des réunions parallèles organisées en marge de la 7éme Conférence par les ONG et les OIG.

III.6 ROLE DE TOUS LES ACTEURS DANS LE RENFORCEMENT DU PROCESSUS D’INTÉGRATION (SECTEUR PUBLIC, SECTEUR PRIVE, SOCIÉTÉ CIVILE, DIASPORA)

324. Les activités de la Commission en ce qui concerne les citoyens africains et la diaspora ont été concentrées sur les domaines suivants: renforcement des capacités pour la mise en œuvre du Conseil économique, social et culturel de l’Union (ECOSOCC), le Forum pré-Sommet sur les personnes déplacées, le Forum sur le Partenariat Union africaine-Organisation de l’unité syndicale africaine (OUSA), le dialogue interconfessionnel (œcuménique) et la mise en œuvre de l’Initiative diaspora.

a) Renforcement des capacités pour la mise en œuvre de l’ECOSOCC

325. En sa qualité de Secrétariat du Conseil économique, social et culturel de l’Union, la Commission a continué à fournir son assistance pour le renforcement des capacités en vue de la mise en œuvre effective de cet organe. Conformément à la Décision EX.CL/Dec.524(XV) qui demandait au Comité permanent de l’ECOSOCC d’achever le processus des élections, ce Comité a pris les mesures nécessaires pour mettre en place les groupes thématiques afin que l’ECOSOCC puisse élaborer des programmes pour renforcer le processus de prise de décisions de l’UA. Afin de faciliter l’exécution de cette décision et en étroite collaboration avec le Président de l’ECOSOCC et de son Bureau, la Commission a soutenu le processus d’organisation de la 1ère réunion du Comité permanent de l’Assemblée permanente à Accra (Ghana), du 23 au 25 juillet 2009. Cette réunion a élaboré le règlement intérieur du Comité permanent et commencé à élaborer les directives appropriées pour le fonctionnement des groupes thématiques. La réunion a également établi un projet de budget préliminaire pour les activités de l’ECOSOCC en 2010. Par la suite, la Commission a apporté son soutien à la mise en place de deux groupes – le groupe thématique sur les affaires politiques et le groupe thématique sur la paix et la sécurité qui ont ainsi examiné la condition critique des personnes déplacées, dans le cadre de la réunion Pré-Sommet sur les personnes déplacées, tenue à Kampala (Ouganda), du 13 au 16 octobre 2009 et de la réunion du groupe paix et sécurité de l’ECOSOCC, tenue à Abuja (Nigeria), du 9 au 11 novembre 2009, pour examiner les voies et moyens de mettre en œuvre la Formule de Livingstone et son Mécanisme pour une interaction entre la société civile et le Conseil de Paix et de Sécurité. La Commission a également apporté son soutien au renforcement des capacités pour la 1ère réunion du Comité permanent tenue à Accra (Ghana), pour examiner les activités de l’Organe en 2009 et promouvoir la mise en œuvre de ses politiques et programmes en 2010. La réunion a aussi entrepris l’examen de critères appropriés pour la participation de la diaspora, y compris les modalités de sélection des représentants de la diaspora auprès de l’ECOSOCC. EX. CL/565 (XVI) Page 88

b) Réunion Pré-Sommet des OSC sur les Personnes déplacées internes

326. La Commission, avec l’assistance du Programme danois pour la paix en Afrique et le partenariat avec le groupe politique de l'ECOSOCC, a organisé une réunion de consultation spéciale Pré-Sommet des OSC à Kampala (Ouganda), du 13 au 16 octobre 2009 pour contribuer au Sommet spécial de l’UA sur les personnes déplacées internes qui s’est tenue plus tard à Kampala du 23 au 25 octobre 2009. Le Pré-Sommet a sensibilisé la société civile aux conclusions du Sommet et l’a mobilisée en tant que partie prenante pour appuyer les processus de leur ratification et de leur mise en œuvre. La réunion a encouragé l’engagement actif des OSC en faveur de la Convention et de la Déclaration de Kampala sur les personnes déplacées adoptées par les dirigeants africains. Par la suite, le groupe paix et sécurité de l’ECOSOCC, avec le soutien de la Commission, a également organisé une Table ronde spéciale le 16 octobre 2009 pour examiner le Guide des personnes déplacées qui devra promouvoir ce processus et permettre de mettre en place le cadre d’intervention des OSC dans la phase post- Sommet. La Table ronde a été financée par le Conseil norvégien des réfugiés.

c) Le Forum sur le Partenariat UA-Organisation de l’unité syndicale africaine

327. Le but du Forum était de renforcer le programme de la société civile en général, de consolider le processus de mobilisation des travailleurs syndiqués en faveur des initiatives et des programmes de l’Union africaine et de susciter et obtenir les contributions des syndicats et des travailleurs africains qui peuvent aider au développement de l’Union africaine en particulier et du continent en général. Dans ce contexte, le Forum a été informé des décisions importantes de la treizième session ordinaire de la Conférence de l’Union à Syrte, de juillet 2009, notamment la décision concernant le processus de transformation de la Commission de l’Union africaine en l’Autorité de l’Union africaine. Le Forum a examiné sur les voies et moyens de renforcer le programme d’intégration et d’autres questions importantes telles que la crise financière mondiale et son impact sur les Africains. Il a proposé des moyens concrets d’établir un partenariat entre les travailleurs, l’Union africaine et les États membres, y compris la mobilisation de la diaspora en faveur de cet objectif. En outre, le Forum a souligné la nécessité pour les travailleurs de s’engager dans une campagne de mobilisation et de sensibilisation pour s’approprier le projet d’unité continentale. Concernant le développement de l’ECOSOCC et le programme de l’Union axé sur les populations, le Forum s’est félicité des progrès réalisés en vue de l’intégration de la société civile dans le processus de prise de décision de l’UA et a examiné et identifié les moyens pratiques d’entretenir des relations avec l’ECOSOCC et divers organes de l’Union pour consolider ce programme.

d) Dialogue interconfessionnel (œcuménique)

328. La Commission a participé à l’organisation de l’atelier préparatoire sur le Dialogue interconfessionnel qui s’est tenu à Abuja (Nigeria), les 5 et 6 novembre 2009. L’atelier a EX. CL/565 (XVI) Page 89 réuni les représentants des principaux groupements religieux en Afrique ainsi que les media, le monde universitaire, les groupes de la société civile et autres pour examiner minutieusement le processus de la convocation d’une tribune interconfessionnelle plus vaste à l’échelle du continent et les questions connexes. La réunion a examiné les modalités et les recommandations pour l’établissement, entre l’UA et les organisations confessionnelles, de relations de travail pratiques et durables permettant de mobiliser l’expertise et les capacités des groupements confessionnels pour la promotion du continent, y compris la lutte contre le terrorisme, la prévention et le règlement des conflits et la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance sur le continent.

329. La réunion a décidé de créer un Comité directeur dans le cadre du Conseil africain des Chefs religieux pour préparer la tenue de la principale réunion interconfessionnelle au cours du premier trimestre de 2010. Le Comité directeur préparera l’ordre du jour de la réunion et décidera du type et du nombre de représentants des différents groupes religieux. La réunion préparatoire a proposé que le forum interconfessionnel se concentre essentiellement sur des questions telles que la prévention des conflits et la consolidation de la paix, l’action humanitaire, notamment l’assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées, le plaidoyer en faveur des droits humains, la promotion d’une compréhension commune du dialogue interconfessionnel, la réconciliation et le programme de développement du continent africain, les questions environnementales, la Jeunesse, les Femmes et les Enfants et les questions d’identité et de droits des minorités.

330. L’objectif général du Forum sur le Dialogue interconfessionnel est de combler l’écart qui existe entre cette catégorie stratégique de la société civile et l’Union africaine et d’élaborer un cadre et un plan d’action pour une coopération efficace avec l’Union africaine, ce qui permettra une collaboration active entre l’UA et les organisations confessionnelles en faveur de la paix, de la sécurité et du programme de développement de l’Union.

e) L’Initiative de la diaspora dans les domaines de la coopération et du développement

i. Assistance financière institutionnelle

331. L’une des activités cruciales menées dans le cadre de cette Initiative est l’intensification des négociations avec la Banque mondiale en vue de l’obtention de l’assistance financière institutionnelle pour le Programme mondial de la Diaspora. La proposition de financement a déjà été soumise. Un accord devrait être conclu avant la fin de l’année afin d’obtenir une assistance financière appropriée pour 2010 et 2011.

ii. Rôle de la diaspora dans la promotion de la jeunesse et de l’emploi

332. La Commission en collaboration avec l’Organisation nationale des jeunesses libyennes (NOLY) a aussi organisé un atelier sur le rôle de la diaspora dans la promotion de la jeunesse et les possibilités d’emploi en Afrique, à Tripoli (Libye), du 13 EX. CL/565 (XVI) Page 90 au 15 décembre 2009. Les représentants de la Banque mondiale ont participé activement à ce programme qui était également destiné à promouvoir le programme de collaboration et d’assistance financière institutionnelle. L’Atelier a réuni une vaste coalition de la Société civile africaine, des réseaux de jeunes, des travailleurs et des membres de syndicat, des associations d’employeurs et des éléments de la diaspora – pour examiner la situation de la jeunesse et de l’emploi à l’échelle mondiale et continentale et la World Bank Diaspora Response Initiative-the Global Marketplace for African Diaspora Action (DMADA) (Initiative de la Banque mondial pour la diaspora - Marché mondiale pour les activités de la diaspora africaine). DMADA est un programme mis en place pour soutenir la diaspora africaine qui souhaite mettre en œuvre des idées novatrices et durables centrées sur l’emploi des jeunes. Conçu pour jouer le rôle de catalyseur, il vise à maximaliser la contribution de la diaspora afin qu’elle soit un moyen efficace pour le transfert du savoir-faire et des ressources et pour provoquer le changement sur le continent. L’objet de l’atelier a été de mettre en place un cadre pour un partenariat efficace avec la société civile pouvant aider le projet à atteindre ses objectifs et avoir un effet bénéfique sur les États membres de l’Union.

III.7 PARTENARIATS ET RELATIONS AVEC LE MONDE

1. PARTENARIATS EN COURS

333. Conformément à la Décision EX.CL/Dec.512 (XV) la Commission a pris un certain nombre de mesures pour réaliser les objectifs primordiaux et les avantages des partenariats de l’Afrique en ce qui concerne les programmes de développement de l’Afrique, comme suit :

a) Le deuxième Sommet Afrique-Amérique du Sud à Margarita Island (Venezuela), 22-27 septembre 2009

334. Le deuxième Sommet Afrique-Amérique du Sud (ASA) s’est tenu à Margarita Island (Venezuela), du 22 au 27 septembre 2009. Le Sommet regroupant les deux régions s’est tenu à trois niveaux: Hauts Fonctionnaires, Ministres, et Chefs d’État et de gouvernement. Le Sommet a adopté la Déclaration de Nueva Esparta mais n’a pas pu examiner et adopter le Programme de mise en œuvre. En conséquence, les Hauts Fonctionnaires des deux régions ont été chargés par les Chefs d’État et de gouvernement d’harmoniser leurs différents textes et de proposer un programme de mise en œuvre dans un délai de six mois, à compter de la fin du Sommet, pour examen et adoption, aux Ministres des Affaires étrangères des deux parties, en marge de la prochaine Assemblée générale de l’ONU à New York en septembre 2010.

335. Bien que la Commission ait préparé un rapport détaillé sur la question, il convient de noter que le Sommet a rencontré de nombreuses difficultés comme suit:

 D’abord, des difficultés ont été rencontrées au niveau de l’organisation des réunions avec la partie sud-américaine en général, mais aussi d’une manière spécifique au niveau des réunions des huit Groupes de travail. EX. CL/565 (XVI) Page 91

 Ensuite, il y a eu des difficultés liées au rôle des représentants de l’Afrique en Amérique du Sud qui se sont permis de tenir des réunions avec leurs homologues sud-américains, non seulement à Brasilia mais aussi à Caracas et ailleurs, sans la présence des représentants des États membres à Addis-Abeba et de la Commission, qui avaient ensemble organisé la préparation du premier Sommet Afrique-Amérique du Sud à Abuja en 2006, et auxquels les organes exécutifs de l’UA avaient confié la responsabilité d’assurer le succès du 2e Sommet de l’ASA.

 Le troisième groupe de difficultés a trait à l’organisation et au déroulement général du 2e Sommet de l’ASA. La Commission et les États membres ont tout fait pour obtenir des informations auprès du pays hôte, le Venezuela, concernant l’ordre du jour et le programme du Sommet mais en vain.

 Quatrièmement, le Sommet a été coordonné uniquement par le pays hôte sans qu’aucun rôle n’ait été attribué à la Commission dans le Secrétariat et sans aucun co-président de la partie africaine, contrairement à ce qui s’était passé à Abuja.

 Le dernier groupe de difficultés concerne le fait que les partenaires sud- américains ne semblent pas avoir compris le rôle que joue la Commission, pour l’Union africaine, dans la gestion du processus des réunions de cette nature.

336. A la lumière de tous ces défis, le Conseil voudra bien examiner et adopter les recommandations contenues dans le rapport sur le Sommet Afrique-Amérique du Sud soumis par la Commission et examiné par le COREP.

b) La Conférence ministérielle du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), Sharm El Sheikh (Égypte), du 6 au 9 novembre 2009

337. La quatrième Conférence ministérielle du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC) s’est tenue au Maritim International Congress Centre, Sharm El Sheikh, Egypte, les 8 et 9 novembre 2009. Elle a été précédée de la réunion des Hauts Fonctionnaires qui eut lieu au même lieu le 6 novembre 2009. La Conférence du FOCAC avait pour objet d’évaluer le niveau de coopération atteint depuis la Réunion de Beijing en 2006 et de convenir du Plan d’action pour 2010-2012.

338. L’un des faits marquants du Forum a été l’annonce faite par S.E. Wen Jiabao, Premier ministre du Conseil d’État de la République populaire de Chine, des huit mesures qui renforceront les relations sino-africaines au cours des trois prochaines années. Une de ces mesures porte sur le renforcement des capacités financières des pays africains. A cet égard, la Chine accordera 10 milliards de $EU sous forme de prêts à des conditions de faveur aux pays lourdement endettés et aux pays les moins avancés, et annulera les dettes associées aux prêts publics sans intérêt devant arriver à échéance à la fin de 2009.

EX. CL/565 (XVI) Page 92

339. Ces mesures sont destinées à aider l’Afrique à profiter des possibilités et à relever et surmonter les défis dans le cadre du nouveau partenariat stratégique entre les deux parties et de rendre la coopération entre les deux parties plus fructueuse. A cet égard, deux documents, à savoir la Déclaration et le Plan d’action de Sharm El Sheikh ont été adoptés par le Forum.

340. Dans l’ensemble, la Conférence a mis en évidence la nécessité pour la Commission de l’Union africaine de jouer un rôle central de coordination dans le déroulement du processus du FOCAC. Il a été suggéré que ce rôle soit joué en collaboration avec les Communautés économiques régionales. Il s’agit là d’une évolution positive en ce sens que la pleine participation de la Commission au processus du FOCAC stimulera le mécanisme et introduira de la synergie dans tout le processus à l’instar de ce qui passe dans les autres partenariats.

341. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette décision, une délégation chinoise s’est rendue à la Commission le 7 décembre 2009 pour un échange de vues sur la manière dont la Commission pourrait jouer efficacement le rôle de coordination qui lui avait été attribué à la fois par le Conseil exécutif et la Conférence dans le partenariat. Il faut souhaiter donc que la mise en œuvre de cette noble décision puisse, en temps utile, renforcer le rôle de la Commission et du COREP dans le processus du FOCAC.

342. Le Conseil notera que la Chine et la Commission ont entamé un dialogue stratégique. La première session de ce dialogue s’est tenue à Addis-Abeba lorsqu’une délégation chinoise a rencontré une délégation de la Commission de l’UA sous ma conduite. Une délégation de la Commission s’est rendue à Beijing en septembre 2009 pour la deuxième session du dialogue stratégique. J’ai eu par la suite une séance de travail avec le Ministre chinois des Affaires étrangères, un diner de travail avec le Conseiller d’État pour les Relations extérieures et une réunion avec le Premier ministre. Toutes ces consultations avaient pour objet d’examiner et d’approfondir la coopération en cours avec la Chine.

c) Le deuxième Forum Corée-Afrique, Seoul (République de Corée), 23-25 novembre 2009

343. Le deuxième Forum Corée-Afrique s’est tenu à Lotte Hôtel, Seoul (République de Corée), du 23 au 25 novembre 2009. La session ministérielle s’est tenue le 24 novembre conformément au format de Banjul et a été précédé par la réunion des Hauts Fonctionnaires qui a eu lieu le 23 novembre 2009. Trois documents ont été adoptés à la fin des travaux, à savoir la Déclaration de Séoul, le Cadre de coopération au développement Corée-Afrique 2009-2012, et l’Initiative Croissance verte Corée-Afrique 2009-2012.

344. Il convient de souligner que ce Forum s’est tenu dans le Cadre de l’ensemble du continent, alors que le premier avait été organisé à la seule initiative de la Corée. Ainsi, le partenariat a été revu pour être conforme aux partenariats en cours en ce qui concerne le format de participation et le rôle de la Commission, du COREP et du Sous- comité sur la coopération multilatérale. EX. CL/565 (XVI) Page 93

345. Il convient de noter que le résultat du Forum avec la Corée a été très positif. Il est important que la Déclaration, le Cadre de coopération et l’Initiative Croissance verte soient mis en œuvre à l’avantage des deux parties.

d) Mise en place d’une Unité de coordination et de gestion des partenariats

346. Il convient de rappeler que lors de sa session de juin/juillet 2009 à Syrte (Libye), le Conseil a approuvé la création d’une Unité de coordination et de gestion des partenariats stratégiques de l’Afrique, au sein du Bureau du Président de la Commission, en tant que structure de gestion efficace des partenariats de l’Afrique. Il est à espérer que le Conseil approuvera les recommandations du COREP relatives à cette structure afin de renforcer la capacité de l’Afrique à tirer le plus grand profit de ses engagements de partenariat.

e) Évaluation globale des Partenariats stratégiques de l’Afrique

347. Je me permets de rappeler qu’en janvier 2008, le Conseil exécutif a demandé que des mesures soient prises pour procéder à une évaluation globale de tous les partenariats existants afin de mettre en œuvre efficacement les stratégies et les plans d’action convenus entre l’Afrique et ses partenaires internationaux, rationaliser le nombre des sommets, identifier les critères de ces partenariats et faire les recommandations nécessaires au Conseil et à la Conférence. A cet égard, la Commission a été chargée de soumettre ses recommandations concernant l’étude susmentionnée avant d’établir de nouveaux partenariats stratégiques.

348. En application de la décision du Conseil, la Commission a réalisé une étude qui a été examinée par le Sous-comité sur la coopération multilatérale et le COREP. J’espère que le Conseil accueillera favorablement les recommandations du COREP à cet effet en vue d’améliorer l’efficacité des accords de partenariat de l’Afrique.

2. COOPERATION AFRO-ARABE

349. La Commission, en collaboration avec le Secrétariat général de la Ligue des États arabes et des organisations spécialisées arabes, s’est acquittée d’un certain nombre de tâches importantes au cours de la période examinée.

350. Une des réalisations remarquables pour la coopération est la tenue de la treizième session de la Commission permanente pour la coopération afro-arabe (SCAAC) à Tripoli (Libye), du 10 au 11 octobre 2009. La SCAAC, qui est composée de douze ministres de la partie africaine et douze ministres de la partie arabe, est chargée d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la Déclaration et du Plan d’action sur la coopération afro-arabe adoptés par le premier Sommet afro-arabe historique tenu au Caire (Egypte), en 1977. La treizième session, après avoir examiné l’évolution de la coopération afro-arabe dans les domaines politique, économique et culturel, a adopté un certain nombre de résolutions et publié un communiqué pour réaffirmer l’engagement et la détermination des parties africaine et arabe à poursuivre une coopération sérieuse et durable. EX. CL/565 (XVI) Page 94

351. La treizième session a été convoquée après une période d’inactivité de plus de huit ans, bien qu’à l’origine elle était censée se réunir tous les six mois conformément à l’Article 4 de son Règlement intérieur. Malgré les retards accumulés, la Session a démontré l’engagement renouvelé et la détermination des pays africains et arabes à intensifier et à consolider davantage la coopération pour le bien de leurs populations. Le niveau de participation indique clairement un engagement ferme en faveur des relations afro-arabes. La quatorzième session de la Commission permanente est prévue en Égypte au cours du premier semestre de 2010.

352. La Commission et le Secrétariat général de la Ligue des États arabes ont pris également des mesures concrètes en vue de la convocation du deuxième Sommet afro- arabe. Lors de la treizième session de la Commission permanente pour la coopération afro-arabe, il a été décidé de convoquer le Sommet à Tripoli (Libye), en 2010. A cet effet, un Comité d’organisation conjoint composé du Burkina Faso, de l’Égypte, du Ghana, de la Tanzanie et de la Commission pour la partie africaine et de l’Algérie, de la Libye, du Koweït, du Maroc et du Secrétariat général de la Ligue d’États arabes pour la partie arabe, a été mis sur pied pour coordonner et guider le processus de préparation. Le Comité d’organisation conjoint doit se réunir tous les deux mois.

353. Les préparatifs de la réunion conjointe des ministres africains et arabes sur l’agriculture et la sécurité alimentaire ont été achevés et la réunion avait été prévue du 12 au 14 décembre 2009 à Sharm El Sheikh (Égypte). Comme les dates proposées coïncidaient avec les dates des négociations sur les changements climatiques à Copenhague, du 7 au 18 décembre 2009, la date de la réunion ministérielle conjointe a été modifiée pour être fixée début février 2010. La réunion ministérielle conjointe devrait approuver le Plan d’action afro-arabe sur le développement agricole et la sécurité alimentaire tel qu’élaboré par la réunion d’Experts de haut niveau UA/LEA en novembre 2008.

354. Des documents de travail ont été préparés par la réunion d’Experts de haut niveau UA/LEA sur les Perspectives des investissements en Afrique et dans les pays arabes et la réunion devra se tenir au Caire, Egypte, en avril 2010, sous les auspices de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque arabe pour le développement économique de l’Afrique (BADEA). Des Experts de haut niveau élaboreront un Plan d’action afro-arabe conjoint pour la promotion des investissements et proposeront des mécanismes de mise en œuvre et de suivi.

355. La Commission a abrité la neuvième Session du Conseil exécutif de l’Institut culturel afro-arabe à son siège à Addis-Abeba, du 9 au 10 novembre 2009. Le Conseil exécutif se compose de cinq pays africains et cinq pays arabes, ainsi que d’institutions africaines et arabes concernées, de la Commission de l’Union africaine et du Secrétariat général de la Ligue des États arabes. Lors de cette session, le Conseil exécutif a examiné le rapport d’activité et financier de l’Institut pour 2009 et approuvé les activités et le budget prévus pour 2010.

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356. Malheureusement, aucune mesure importante n’a été prise pour mettre en œuvre les décisions du Conseil exécutif sur la création de Comités d’Ambassadeurs africains et arabes ni sur l’établissement de relations de travail directes entre les Organes de paix et de sécurité des deux organisations en vue d’harmoniser les positions et d’éviter les doubles emplois. Avec le reclassement prévu de l’Unité de coopération afro-arabe, composée actuellement d’une seule personne, au niveau de Division et le renforcement de ses capacités humaines, la Commission devra déployer tous ces efforts en 2010 pour traduire ces deux initiatives importantes en actions concrètes.

357. Dans le cadre du processus de la préparation, la Commission attend toujours d’être invitée par la Ligue des États arabes pour commencer les préparatifs de la première édition du Forum sur le Développement afro-arabe prévu en Irak, en 2010, sur le thème général “Vers un partenariat stratégique”. Elle attend également des invitations pour la réunion du Comité d’organisation de la septième édition de la Foire commerciale afro-arabe, prévue à Djibouti en 2010.

3. BUREAUX DE REPRÉSENTATION

358. Sur la base de la recommandation faite par le Panel de haut niveau sur l’audit de l’Union africaine stipulant qu’une « analyse globale soit entreprise pour déterminer l’avenir des bureaux existants (de l’UA) avant d’en ouvrir de nouveaux », et après son adoption par le Conseil exécutif lors de sa session extraordinaire à Arusha, Tanzanie, en mai 2008, la Commission a recruté deux consultants pour entreprendre cette étude. Celle-ci a été achevée et examinée par la Commission et est maintenant à l’étude par le COREP. Le Conseil exécutif devra examiner les recommandations faites par le COREP à cet égard, en vue d’assurer un niveau raisonnable de représentation de l’Union africaine dans les différentes régions du monde, compte tenu de l’analyse des coûts et avantages de cette représentation et de l’implication croissante de l’Union dans les affaires internationales. Ce rapport rend compte des activités entreprises par les bureaux de représentation existants, tel que cela est indiqué dans les paragraphes suivants.

1) BUREAU DE NEW YORK

a) Coopération entre l’Union africaine et l’Organisation des Nations Unies

359. Le Bureau a continué à promouvoir la coopération entre l’Union africaine (UA) et les Nations Unies et a indiqué les principales étapes franchies dans ce domaine, notamment l’examen, le 26 octobre 2009, par le Conseil de sécurité, du Rapport présenté par le Secrétaire général, conformément à la Déclaration présidentielle du Conseil (DCPR) (18 septembre 2008), sur le rapport du Groupe de haut niveau UA/ONU, sur la question de la mobilisation des ressources pour le financement des opérations de maintien de la paix, menées par les organisations régionales telles que l’Union africaine. Dans la Déclaration présidentielle adoptée à cette occasion, le Conseil a affirmé sa volonté d’étudier toutes les options possibles pour trouver entre autres, une solution au problème. Le Bureau a fait un rapport sur l’étude réalisée par les Nations EX. CL/565 (XVI) Page 96

Unies sur le maintien de la paix et contenue dans le document interne intitulé : « Un Programme de partenariat renouvelé : définir un nouvel horizon pour les opérations de maintien de la paix des Nations Unies », qui a identifié trois principaux défis auxquels le maintien de la paix de l’ONU est confronté et des questions intersectorielles dont la protection des civils et la nécessité d’opérations énergiques et de consolidation de la paix. Le Bureau a également facilité l’examen de la résolution sur la coopération entre l’ONU et l’UA qui a été adoptée à la clôture de la 63ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) et le début du processus d’Examen du Programme décennal de Renforcement des capacités de 2006, à l’intention de l’Union africaine, qui permettrait à l’UA et l’ONU, d’évaluer conjointement les progrès réalisés dans ce domaine et d’identifier les priorités pour les trois prochaines années de sa mise en œuvre.

b) Débat des Nations Unies sur les questions de paix et sécurité

360. Le Bureau a continué à suivre de près et à travailler en étroite collaboration avec le Conseil de sécurité et les diverses composantes du Secrétariat de l’ONU sur les questions de sécurité qui revêtent un intérêt particulier pour l’Afrique. Le Conseil de sécurité a consacré quelques 35 réunions à des questions africaines et adopté dix résolutions et cinq Déclarations présidentielles (DCPR). Au nombre des progrès enregistrés au cours de cette période figurent notamment l’adoption, par le Conseil, de la résolution 1886 (2009) prorogeant le mandat du Bureau intégré de consolidation de paix en Sierra Leone (UNIPSIL), et la résolution 1885 (2009) prolongeant celui de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) jusqu’au 30 septembre 2010 dans les deux cas, et la Conférence au Sommet du Conseil de sécurité tenue le 24 septembre et présidée par le président américain Barack Obama, sur le thème du désarmement et de la non-prolifération nucléaire, à l’issue de laquelle le Conseil a adopté la résolution 1887 (2009). Le Bureau a également continué à collaborer avec le Conseil et le Secrétariat de l’ONU dans le déploiement de la MINUAD et participé au processus de recrutement et de rotation de son personnel d’encadrement militaire. En ce qui concerne la Somalie, le Bureau a noté la lenteur des progrès réalisés dans la mise en place à Mogadishu de « l’approbation empreinte de lumière » qui a été prévue comme la première étape de l’approche en trois étapes de l’ONU. Le Secrétaire général s’est associé à la communauté internationale, pour exprimer son indignation devant les attentats perpétrés contre l’AMISOM, et qui ont entraîné la mort de 17 militaires africains de la force de maintien de la paix, dont le Commandant adjoint de la Force. Des évènements connexes ont été signalés au cours de la même période dont la quatrième réunion du Groupe de contact sur la piraterie au large des côtes de Somalie tenue le 10 septembre et celle du Groupe de contact international sur la Somalie tenue le 23 septembre. Le Bureau a suivi les efforts déployés par le Secrétariat de l’ONU en vue de promouvoir le dialogue avec les pays contributeurs de troupes et d’éléments de la police suite à l’appel lancé par le Conseil de sécurité lors de son débat thématique sur les opérations de maintien de la paix. En ce qui concerne la question de Palestine, l’Assemblée générale a examiné le rapport Goldstone sur le conflit à Gaza et adopté une résolution qui demandait entre autres, au Secrétaire général de présenter le rapport au Conseil de sécurité, pour examen approfondi. Le Bureau a également participé le 30 novembre EX. CL/565 (XVI) Page 97

2009 à New York, à la célébration de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. S’agissant d’autres questions, le Conseil de sécurité a entendu les exposés de S.E.M. Olusegun Obasanjo, Envoyé spécial dans la région des Grands Lacs, et de S.E. Joaquim Chissano, Envoyé spécial du Secrétaire général pour les zones touchées par l’Armée de résistance du Seigneur.

361. Le Bureau a participé aux débats thématiques qui se sont déroulés au Conseil de sécurité, notamment celui concernant les femmes, la paix et la sécurité, qui a été approuvé suite à l’adoption de la résolution 1888 (2009) sur les violences sexuelles qui demandait entre autres, au Secrétaire général de nommer un Représentant spécial pour cette question, et le débat annuel sur la protection des civils dans les situations de conflit armé, approuvé par une déclaration présidentielle. Finalement, le Bureau a suivi les exposés présentés par les trois comités de lutte contre le terrorisme, à savoir le Comité 1267 (sanctions contre Al-Qaïda et les Talibans), le Comité 1373 (Comité de lutte contre le terrorisme) et le Comité 1540 (armes de destruction massive et terrorisme) qui mettaient l’accent, entre autres, sur l’importance, pour les Etats membres, de faire rapport de la situation et la nécessité d’instaurer une meilleure coopération et coordination entre les comités eux-mêmes.

c) Soixante-quatrième session de l’Assemblée générale des Nations Unies et autres activités connexes

362. Le Bureau a facilité la participation active de la Commission de l’Union africaine au débat général de la soixante–quatrième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, au cours de laquelle les dirigeants africains ont examiné un large éventail de questions relatives à la paix et à la sécurité ainsi que le développement socio-économique et politique en Afrique. A cet égard, le Bureau a contribué à l’organisation de diverses manifestations dans le cadre de l’accession à la présidence de la 64ème session, de S.E. Dr. Ali Treki (Libye), ainsi que la participation du Président de la Commission aux différents évènements de haut niveau, notamment la réunion au sommet organisée par le Président des Etats Unis Barack Obama avec les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Afrique sub-saharienne, et plus de 20 consultations bilatérales que le Président a tenues avec divers responsables et dignitaires. La signature, le 29 septembre 2009, du Protocole d’accord relatif à l’Université panafricaine entre la Commission de l’Union africaine et la Fairleigh Dickinson University à New York, a été un événement important. Le Bureau a contribué à la redynamisation du Comité africain des Sept sur l’île comorienne de Mayotte, en vertu de la décision de la Conférence et a facilité ses réunions. Un succès important a été la réinscription de la question de l’île comorienne de Mayotte à l’ordre du jour de la 64ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, conformément au paragraphe 15 du Plan d’action (SP/ENSEMBLE/PS/PLAN (I) adopté par le Sommet spécial de l’Union africaine sur l’examen et le règlement des conflits en Afrique, tenu à Tripoli le 31 août 2009. Le Bureau a également continué de participer aux activités des autres organes consultatifs de l’UA, notamment la convocation de la 17ème session du Groupe de contact international sur la Guinée, la 6ème séance de travail du Groupe de contact international sur la Guinée Bissau, et les consultations menées au sein du Groupe africain d’experts EX. CL/565 (XVI) Page 98 de la Sixième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la préparation de la Conférence d’évaluation du CPI du Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale, prévue à Kampala (Ouganda) en 2010. Dans ce processus, le Bureau a souligné l’importance de renforcer la coordination entre Addis- Abeba et New York en ce qui concerne les activités des membres africains et sa participation aux divers organes de suivi des traités. Le Bureau a également continué à contribuer et à participer au dialogue entre l’UA et ses partenaires avec l’ONU sur la demande de report de la mise en accusation, par la Cour pénale internationale (CPI), du Président du Soudan, conformément aux dispositions de l’article 16 du Statut de Rome de la CPI, et à la décision Assembly/AU/Dec.221 (XII). Le Bureau a également pris note de la condamnation par l’ONU, des évènements survenus à Conakry (Guinée), le 28 septembre 2008 et des dispositions prises pour enquêter sur les violations présumées des droits de l’homme par les organes des Nations Unies.

363. Concernant le désarmement et la non-prolifération des armes nucléaires, le Bureau a suivi la session de fond de 2009 de la Commission des Nations Unies sur le désarmement, ainsi que celles de ses deux organes subsidiaires, travaillant respectivement sur le désarmement et la non-prolifération des armes nucléaires, ainsi que les mesures de confiance dans le domaine des armes conventionnelles. Après l’entrée en vigueur du Traité de Pelindaba, en juillet 2009, le Bureau a lancé le processus de coopération plus étroite avec d’autres zones exemptes d’armes nucléaires (ZEAN), en vue de mobiliser l’appui pour le processus de mise en œuvre de ce traité. Le Bureau a également constaté les progrès réalisés dans la préparation de la Conférence d’évaluation du Traité de non-prolifération des armes nucléaires en 2010 (TNP). S’agissant du développement et de la reconstruction post-conflit, le Bureau a continué à suivre et à participer aux activités de la Commission chargée de la consolidation de la paix (PBC) concernant les quatre pays africains concernés, à savoir la Sierra Leone, le Burundi, la Guinée Bissau et la République centrafricaine. Le débat du Conseil de sécurité sur la consolidation de la paix post-conflit, tenu le 22 juillet à l’issue duquel, le Conseil a adopté une déclaration présidentielle (S/PRST/2009/23), constituait un évènement important. Tel qu’indiqué dans le rapport de la mission de la Commission de consolidation de la paix de la Commission de l’UA, il est nécessaire de renforcer d’urgence la coopération entre les deux organes.

364. Le Bureau a continué à suivre de près le processus de réformes des Nations Unies, en particulier les trois cycles de négociations intergouvernementales à l’Assemblée générale sur les différents groupes sur la Réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, entamées le 28 février 2009. Conformément à la décision Assembly/AU/Dec.230 (XII) de l’Union africaine, le Bureau a continué à participer aux activités du Comité des Dix à New York sur la Réforme des Nations Unies qui, en consultation et collaboration avec le Groupe africain, a participé aux négociations intergouvernementales et continué à promouvoir la Position africaine commune, tel que défini dans le Consensus d’Ezulwini. A cet égard, le Bureau a également facilité la réunion du Comité tenue le 20 octobre 2009 à Kampala (Ouganda), qui a réaffirmé le Consensus d’Ezulwini.

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365. Le Bureau a continué de suivre les activités préparatoires à la réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale de 2010, prévue conformément à la résolution 63/302 adoptée le 9 juillet 2009 à sa soixante-troisième session et en particulier les consultations pour lesquelles le Président de l’Assemblée générale a nommé S.E.M. Paul Badji, Représentant permanent du Sénégal, co-facilitateur pour les consultations.

d) Candidatures africaines dans le système international

366. Le Bureau a participé à la coordination du processus du Groupe africain relatif aux élections en 2009, en application de la décision de l’UA EX.CL/Dec.519 (XV)Rev. 1 et d’autres décisions sur les candidatures prises au niveau du Groupe africain à New York. Un évènement majeur a été le succès aux élections, de deux Etats d’Afrique (le Nigéria et le Gabon) aux deux sièges non permanents du Conseil de sécurité pour la période 2010-2011, ainsi que la réélection du Nigéria et du Botswana au sein du Comité des Nations Unies sur les questions administratives et budgétaires (CCOAB). Aux cours de ce processus, le Groupe africain a commencé l’examen de ses directives sur les candidatures, en vue de renforcer la coordination avec le Comité ministériel de l’UA sur les candidatures à la lumière entre autres, de l’actuel système de Sommets bisannuels. Le Bureau a également participé au lancement du processus du Groupe africain pour sélectionner les candidats en vue de pourvoir les sièges vacants au sein des organes de l’ONU, pendant les élections de 2010.

e) Interactions multilatérales

367. Le Bureau a continué de faciliter l’interaction entre la Troïka africaine et européenne, à New York, en vue de créer un environnement mieux structuré et flexible pour le dialogue sur les questions d’intérêt commun, et de renforcer leur rôle dans la mise en œuvre du Partenariat stratégique Afrique-UE et du premier Plan d’action (2008- 2010) adopté en décembre 2007 à Lisbonne. Le Bureau a assuré le suivi des progrès réalisés dont l’érection d’un Mémorial permanent, en souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, après son adoption en octobre 2008, par la résolution 63/5. Au nombre des principales réalisations figurent la création d’un Fonds d’affectation spéciale avec une contribution volontaire de 346.118 $EU, la nomination d’un Ambassadeur itinérant pour aider à attirer de nouveau l’attention de la communauté internationale sur l’horreur de l’esclavage tout en favorisant la popularisation de l’initiative par les médias et la mobilisation de ressources, l’approbation du budget pour le projet d’un montant de 4.208.009 $EU, l’adoption de la résolution A/RES/64/10 de l’Assemblée générale, la création d’un Conseil consultatif composé de douze éminents responsables des secteurs public et privé, la tenue le 17 novembre 2009 de la première réunion du Conseil consultatif, la première collecte des fonds aux enchères à la Galerie Tzarev Ana intitulé « Grâce de l’Afrique », et le Grand Gala de collecte de fonds prévu en février 2010. Un Comité directeur composé de 5 représentants permanents de l’Afrique et de deux du Groupe d’Etats des Caraïbes a été constitué et procède actuellement à la préparation de la commémoration du 25 mars en 2010.

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f. Questions sociales

368. Le Bureau a suivi le Dialogue thématique interactif du Groupe de l’Assemblée générale de l’ONU sur « l’accès à l’éducation dans les situations d’urgence, de post- conflit et de transition du fait de l’homme ou de catastrophes naturelles », qui s’est déroulé le 18 mars 2009, et qui a mis l’accent sur l’éducation en tant que partie intégrante de la réaction humanitaire aux conflits et aux catastrophes naturelles. Au cours du dialogue thématique interactif de l’Assemblée générale qui a essentiellement porté sur le thème : « Entreprendre une action collective pour mettre fin au trafic des êtres humains », du 13 mai 2009, l’Afrique a encouragé les Etats Membres de l’ONU à élaborer un Plan d’action mondial sur la traite des enclaves. Le forum sur la santé mondiale qui a porté particulièrement sur la pandémie de la grippe A (H1N1) s’est tenu le 15 juillet 2009. Ce forum a mis l’accent sur l’importance pour les Etats membres d’une meilleure santé dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

369. La réunion organisée le 16 juin 2009 sur la mise en œuvre de la Déclaration d’engament sur le VIH/SIDA et la Déclaration politique sur le VIH/SIDA, sur le maintien de la dynamique et des engagements pris en vue de la réalisation de l’Objectif d’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à la prise en charge du VIH d’ici à 2010 et la Journée mondiale de sensibilisation à la drépanocytose, célébrée le 19 juin 2009, qui a sensibilisé les populations à l’ anémie falciforme et encouragé un plus grand nombre d’Etats membres des Nations Unies et de partenaires à apporter leur assistance ont été des événements importants. Le Bureau a également suivi et indiqué d’autres événements dont la deuxième session de la Conférence des Etats parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées qui s’est tenue du 2 au 4 septembre 2009, la célébration le 12 août 2009 de la Journée internationale de la jeunesse sur le thème : « Durabilité : notre défi, notre avenir », et la première Journée humanitaire célébrée le 19 août 2009, pour rendre hommage aux efforts déployés par les travailleurs humanitaires de l’ONU. Le Bureau a suivi la mise en place de la Fondation Sergio Vieira de Mello et un prix est décerné chaque année en sa mémoire et aux victimes de l’attentat à la bombe de Bagdad en reconnaissance de ses succès exceptionnels dans le règlement pacifique des conflits. Le 23 septembre 2009, le Bureau a, en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies et l’Union européenne, organisé un petit déjeuner de travail à l’intention des Ministres des Affaires étrangères sur le thème : « Vers le dixième anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies : conjuguons nos efforts pour la réalisation de progrès tangibles dans le domaine concernant les femmes, la paix et la sécurité », en vue d’évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvres des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité des Nations Unies et d’identifier les mécanismes permettant de maintenir la dynamique politique en vue de son dixième anniversaire en 2010.

370. Il convient également d’indiquer que l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) a été lancée le 23 Septembre 2009, par les Chefs d’Etat et de gouvernement. La première session de l’Alliance devrait se tenir en marge du Sommet de l’Union africaine en Janvier 2010 à Addis-Abeba. L’ouverture à la signature et la EX. CL/565 (XVI) Page 101 ratification du Protocole facultatif sur le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, adopté à la soixante-troisième session de l’Assemblée générale par sa résolution 63/117 du 10 décembre 2008, constituent un événement important pour l’Afrique, si l’on considère qu’il dispose actuellement de 30 signataires et ratifications, et qu’il entrera en vigueur dès sa ratification par dix autres Etats parties. Le Bureau a indiqué que la communauté internationale s’est félicitée de l’adoption de la Convention de l’Union africaine à Kampala (Convention de Kampala) sur l’assistance et la protection des personnes déplacées en Afrique et de la Déclaration solennelle de Kampala.

g) Questions économiques

371. Le Bureau a participé a la session de fond de l’ECOSOC qui s’est tenue du 6 au 30 juillet 2009 à Genève, et dont les travaux ont essentiellement porté sur toute une série de questions relatives aux programmes de développement des Nations Unies. Le Conseil a pris note du rapport actualisé du Secrétaire générale sur le rôle du Conseil dans la mise en œuvre intégrée et coordonnée des résultats et du suivi des principaux sommets et conférences des Nations Unies à la lumière des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

372. La réunion de haut niveau sur les changements climatiques convoquée conjointement le 22 septembre 2009 par le Secrétaire général et le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, à laquelle la Commission était représentée par son Président et par plus de 40 Chefs d’Etat et de Gouvernement et près de 200 chefs d’entreprises et d’organisations de la société civile a été un événement important.

373. Le Bureau a également suivi de près la préparation de la Conférence de haut niveau sur la coopération Sud-Sud qui s’est tenue à Nairobi (Kenya), en décembre 2009, à l’occasion du trentième anniversaire de l’adoption du Plan d’action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre les pays en développement, sur le thème : « Promotion de la coopération Sud-Sud pour le développement ». Dans le même ordre d’idées, le Bureau a suivi toutes les réunions organisées à New York sur la préparation du Sommet de Copenhague sur les changements climatiques qui s’est tenu du 7 au 18 décembre 2009. Le Bureau a suivi la session de cette année de la deuxième Commission des Nations Unies qui traite de questions de politique macroéconomique, notamment le commerce international, le système financier international, la dette et les matières premières, le financement du développement, le développement durable, les établissements humains, l’éradication de la pauvreté, la mondialisation et l’interdépendance, les activités opérationnelles pour le développement et les technologies de l’information et de la communication au service du développement. La Commission a adopté un certain nombre de projets de résolutions relatives aux questions examinées au cours de cette session.

h) Activités du Groupe africain

374. Au cours de la période considérée, le Bureau a continué à participer aux activités du Groupe africain qui se résument dans l’ensemble à 15 réunions. Le Bureau a EX. CL/565 (XVI) Page 102 participé à l’examen par le Groupe des diverses questions d’importance pour l’Afrique, y compris l’Examen de la résolution biennale sur la coopération UA/ONU sur le champ d’application et la mise en œuvre du principe de compétence universelle, la prévention du paludisme, les changements climatiques, la responsabilité de protéger, la consolidation de la paix, la redynamisation du Comité directeur pour la célébration de 2010 de la Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, la crise alimentaire, financière et économique dans le monde ; et le deuxième Sommet Afrique-Amérique du Sud tenu à Caracas (Venezuela). Le groupe a également entretenu une collaboration étroite avec le système des Nations Unies, et entendu l’exposé de différents responsables, notamment de la Vice-Secrétaire générale sur la cohérence du système, du Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, du Haut Commissaire des Nations Unies pour les droits de l’homme, les Directeurs du Comité 1540 de l’ONU et du Bureau du Programme alimentaire mondiale de New York sur leurs activités respectives en ce qui concerne l’Afrique. Le Bureau a continué à faciliter le travail des experts africains des divers Commissions de l’ONU qui ont tenu 54 réunions au total sur les questions concernant leurs commissions respectives. Une réussite majeure du Groupe africain au cours de cette période a été de faire inscrire la question : « Champ d’application et mise en œuvre du principe de compétence universelle » à l’ordre du jour de la sixième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies conformément aux Décisions Assembly/AU/Dec.199 (XI) et Assembly/AU/Dec. 213 (XII) de l’UA dont l’examen a effectivement commencé.

2) BUREAU DE WASHINGTON

375. Le Bureau de l’Union africaine à Washington a poursuivi l’exécution de son mandat dans le cadre du Plan stratégique de l’UA 2009-2012 en vue de veiller notamment, à ce que le poids continental de l’Union africaine soit mis à contribution dans la promotion des intérêts et des priorités de l’Afrique à Washington.

a) Questions de paix et de sécurité

376. Le Bureau a contribué à la diffusion des décisions de l’UA sur les questions sur la paix et la sécurité (communiqués de presse) à tous les partenaires d’abord ainsi qu’au Corps diplomatique africain et à l’administration américaine.

377. Le Bureau a également suivi et informé la Commission des développements survenus tant au niveau du Congrès américain que de l’administration américaine concernant les questions de paix et de sécurité en Afrique. Un fait d’un intérêt particulier survenu au moment de la rédaction du présent rapport est la révision de la politique américaine au Soudan qui a conduit à un changement d’approche en vue de faire face de manière globale à la situation au Soudan dans un contexte plus vaste de stabilité régionale.

378. Il convient de noter que même si la nouvelle Stratégie pour le Soudan est une évolution positive en vue de la mise en œuvre d’une approche plus globale pour cette situation, l’Union africaine doit continuer à préconiser une collaboration et une EX. CL/565 (XVI) Page 103 coordination plus étroite avec les principaux acteurs régionaux de l’Union africaine et autres comme étant essentielles à la sauvegarde des progrès réalisés dans le processus de paix. Des efforts soutenus et concertés de la communauté internationale sont tous aussi indispensables.

379. La présentation récente du rapport du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour et son approbation par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, après l’adoption de la nouvelle stratégie par l’Administration américaine pour le Soudan, pourrait être considérée comme l’expression concrète de l’engagement et de la détermination de l’Union africaine à résoudre d’une manière efficace et globale, d’une part, les questions de responsabilités et de lutte contre l’impunité et, d’autre part, de réconciliation et d’apaisement en tant que bases solides d’une paix durable.

380. Le Bureau a permis de transmettre plus facilement au Secrétaire d’Etat américain, la lettre du Président de la Commission accompagnant le Communiqué adopté par le Conseil de paix et de sécurité sur le rapport du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour. Le Secrétaire d’Etat a tout de suite répondu favorablement à cette lettre, prouvant ainsi que le gouvernement américain est un acteur essentiel dans le processus de mise en œuvre. L’Union africaine doit donc encourager les responsables américains à participer pleinement aux efforts d’appui de la communauté internationale à la mise au rapport du Groupe de haut niveau de l’UA sur le Darfour.

381. S’agissant d’autres zones de crises et de conflits, les efforts de l’Union africaine pour rétablir l’ordre constitutionnel en Guinée, en Mauritanie et à Madagascar, notamment sont considérés par le gouvernement américain comme des initiatives louables tel qu’attesté par les divers échanges et consultations tenus avec des responsables de l’administration américaine. Il convient de noter particulièrement que la position ferme et opportune de l’Union africaine contre les changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent, constitue un cadre unique pour l’établissement d’un véritable partenariat entre les Etats Unies et l’Union africaine en matière de paix et de sécurité sur le continent. De toute évidence, les efforts déployés par l’Union africaine en matière de médiation, de prévention et de règlement des conflits sur le continent sont de plus en plus reconnus par le gouvernement américain.

b) Appui aux efforts déployés en vue de la promotion du développement social et humain durable et du renforcement des capacités

382. Le Bureau a facilité la visite de la Commissaire de l’UA en charge des ressources humaines, de la science et de la technologie pour nouer le dialogue avec les principales institutions américaines sur les stratégies d’appui à la mise en œuvre des programmes et des initiatives de l’Union africaine et faire progresser la vision de l’Union africaine en ce qui concerne la création d’universités panafricaines.

383. Le Bureau a également apporté son assistance à la Commission lors de la 3ème réunion interinstitutions sur la coordination et d’harmonisation des stratégies de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme, organisée conjointement par l’Union africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et EX. CL/565 (XVI) Page 104 l’ONUSIDA. Le Bureau s’efforce d’assurer le suivi effectif des recommandations de cette réunion, notamment celles relatives à la coordination et à l’harmonisation de l’assistance des donateurs et au plaidoyer pour des sources et des mécanismes de financement plus novateurs, y compris les conseils sur les stratégies pour la pleine participation de la société civile et des organismes du secteur privé basés à Washington.

384. Le Bureau a représenté la Commission à la première séance de travail pour la mise en place du Comité international chargé de superviser les activités préparatoires à la deuxième Conférence mondiale de la jeunesse (CMJ) prévue du 23 au 29 août 2010 à Mexico. La réunion a examiné, entre autres, l’historique et le contexte de la deuxième Conférence mondiale, le mandat du Comité international ainsi que les modalités, d’organisation des pré-Conférences régionales. Il convient de souligner que la deuxième Conférence mondiale s’inspirera des résultats de la première Conférence mondiale sur la jeunesse tenue à Braga (Portugal) en 2000, à laquelle la Commission a activement participé. La Coordination au niveau continental de l’organisation de la pré- Conférence de la région Afrique revient à la Commission. Il serait nécessaire de donner aux Ministres africains de la Jeunesse ainsi qu’aux Représentants permanents africains à New York, une orientation politique précise pour leurs permettre de participer au processus préparatoire tant au niveau des capitales que des délégations africaines dans les processus multilatéraux.

385. En ce qui concerne le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (Cadre du Programme détaillé de développement en Afrique (CAADP/PDDAA), il convient d’indiquer qu’il a été reconnu au plus haut niveau du gouvernement américain comme une plateforme africaine pour la promotion de la sécurité alimentaire et un cadre viable pour le développement global de l’agriculture en Afrique.

386. Le Bureau a participé aux consultations du Département d’Etat américain sur l’Initiative américaine pour la sécurité alimentaire et contre la faim dans le monde. Le lancement de cette initiative après l’adoption de la Déclaration du Sommet de l’UA sur le thème : « Investir dans l’agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire » en juillet 2009 peut être considéré comme une réaction spontanée et opportune de l’administration américaine pour faire face à la crise alimentaire mondiale et une preuve de son engagement à soutenir spécifiquement les efforts déployés par l’Afrique pour éradiquer la faim et la pauvreté grâce au développement agricole. Fait encore plus intéressant, c’est que l’initiative américaine reconnaît non seulement le CAADP comme un modèle pour l’Afrique, mais également que ses principes sont conformes à ceux du CAADP.

387. La Commission souligne la nécessité de s’appuyer sur cette dynamique et de la maintenir en augmentant le niveau d’appropriation à l’échelle nationale en vue de l’adoption d’une stratégie coordonnée afin de mobiliser les ressources disponibles pour la mise en œuvre effective du Cadre du Programme détaillé de développement en Afrique (CAADP). Le Bureau de Washington continuera à travailler en étroite collaboration avec le corps diplomatique africain pour engager des consultations avec EX. CL/565 (XVI) Page 105 l’administration américaine et le Congrès, et notamment mettre en place des alliances stratégiques pour le plaidoyer pour que la nouvelle Initiative des Etats-Unis se traduise en une action concrète basée sur le CAADP. Le rôle de supervision et de coordination continental de la Commission continuent à être déterminant dans l’évolution de ce processus.

388. S’agissant de l’AGOA, le Bureau a assisté au 8ème Forum de l’AGOA qui s’est tenu du 4 au 6 août 2009, à Nairobi (Kenya), et a participé activement aux efforts de coordination du Corps diplomatique africain à Washington. Le Bureau a assisté la délégation de la Commission en lui donnant des conseils sur ses contributions aux consultations ministérielles africaines et a contribué également à l’élaboration du rapport final sur la participation de la Commission au Forum.

389. Convoquée par le Comité Voies et Moyens pour évaluer l’impact et la mise en œuvre des programmes de préférences commerciales des Etats-Unis, une séance du Congrès s’est tenue le 17 novembre 2009 pour en tirer les enseignements et identifier les possibilités d’améliorer les domaines où existe encore des difficultés, notamment la présentation par le Député Jim MacDemott, du Nouveau Partenariat pour la loi (H.R.4101) sur le Développement du Commerce, dénommée « la loi McDermott ». Le Bureau a notamment attiré l’attention sur les implications considérables de l’objectif stratégique du processus d’évaluation pour les préférences dans le cadre de l’AGOA ainsi que les objectifs de la Loi qui pourraient compromettre les avantages des pays africains, dans le cadre de l’AGOA. Le Bureau continuera à suivre l’évolution de la situation et à coordonner les efforts déployés au niveau du Corps diplomatique africain, en étroite consultation avec la Commission, en vue d’adopter une approche africaine mieux harmonisée en ce qui concerne les questions liées au Commerce, en coordination étroite avec la Commission et le Bureau de Genève.

390. A cet égard, la Commission conseille aux décideurs de l’UA d’exploiter cette dynamique positive en formulant une stratégie continentale, adoptée au plus haut niveau politique, pour amener le gouvernement américain à intégrer le volet «intégration régionale » dans ses principaux instruments d’échanges commerciaux et de développement, en particulier dans le processus de révision de l’AGOA, de la MCA et du PEPFAR.

c. Relations Etats-Unis/Afrique

391. Tout porte à croire que la nouvelle administration américaine est décidée à mieux mettre en évidence l’importance des relations Etats Unis/Afrique. En effet, la visite du président Obama sur ce continent en Juillet 2009 suivie de celle de la Secrétaire d’Etat américaine, Mme Clinton, a traduit dans les faits l’engagement de la nouvelle administration à écouter et à consulter. Fait encore plus important, cette visite a prouvé que l’Afrique est un acteur essentiel dans le monde d’interdépendance croissante qu’est le notre. L’invitation adressée à la Commission par l’administration américaine qui a permis à la Commission d’assister au Sommet du G-20 tenu à Pittsburgh pourrait également s’inscrire dans le même contexte. EX. CL/565 (XVI) Page 106

392. En vertu des entretiens qui ont eu lieu entre le Secrétaire d’Etat américain adjoint et le Président de la Commission, notamment les visites annuelles de ce dernier à Washington, en vue du renforcement des relations de travail entre les deux parties, le Bureau a organisé en Septembre 2009 la visite du Président de la Commission à Washington. Le programme de cette visite comprenait la participation au Conseil des entreprises pour le 7ème Sommet annuel des Entreprises africaines des entretiens au Centre africain d’études stratégiques, des séances d’informations à l’intention du Corps diplomatique africain et l’interaction avec la diaspora africaine au cours d’un « déjeuner de travail ». Une table ronde présidée par le député Donald Payne a également été organisée avec les membres du Congrès américain.

393. Le Bureau a suivi les développements survenus après le déjeuner de travail de haut niveau organisé en Septembre 2009 en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies par le président Obama avec certains dirigeants africains à New York. L’un des principaux résultats de l’engagement pris par les Etats-Unis a été le lancement d’une série de consultations à l’initiative de l’administration américaine avec les Ambassades africaines et le Bureau de l’Union africaine à Washington. Il convient également d’indiquer que l’administration américaine a adressé une invitation au Président de la Commission pour une visite officielle au courant du premier semestre 2010 pour renforcer le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et l’Union africaine en tant qu’important acteur régional.

d) Relations de l’Union africaine/Organisation des Etats d’Amérique (OEA)

394. Le Bureau a facilité la signature, le 1er octobre 2009, entre le Président de la Commission et M. Jose Miguel Insulza, Secrétaire général de l’Organisation des Etats d’Amérique, du Protocole d’accord entre les parties. Le Protocole d’accord vise le renforcement des relations de travail institutionnelles entre l’Union africaine et l’OEA dans des domaines convenus d’un commun accord. Comme mesure concrète dans le processus de mise en œuvre, la Commission est en train d’examiner le meilleur moyen de finaliser les entretiens avec l’OEA sur la réunion proposée du deuxième Forum UA/OEA sur les « Défis et opportunités dans la promotion et la défense de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique et dans les Amériques » prévue à Addis-Abeba en 2010.

e) Relations UA/CARICOM

395. Le Bureau a facilité la réunion entre le Président de la Commission de l’UA et Dr. Edwin Carrington, Secrétaire général de la CARICOCCM à New York, en marge de l’UNGAS, dans le cadre du suivi des précédents entretiens sur la mise en place d’un mécanisme approprié pour promouvoir un dialogue et des échanges réguliers entre les deux régions, comme ce fut le cas, lors du Sommet du Commonwealth tenu à Abuja (Nigéria) en 2003.

EX. CL/565 (XVI) Page 107

396. Des relations de travail UA/CARICOM mieux structurées ne peuvent être que bénéfiques pour les deux parties. La Commission cherche les meilleurs moyens de renforcer cette relation stratégique.

f) Relations UA/Banque mondiale et le FMI

397. Le Bureau a continué à travailler en étroite collaboration avec la Banque en vue d’accélérer les progrès dans la mise en œuvre du Protocole d’accord UA/Banque mondiale. Au cours de la période considérée, des consultations se sont déroulées entre la Banque et la Commission et une assistance technique et un transfert de connaissances ont assurés aux départements concernés. Les consultations avec les responsables de la Banque et du Fonds pour élaborer une position africaine commune pour le Sommet du G-20 qui s’est tenu à Pittsburgh en septembre 2009 ont été particulièrement importantes.

g) Renforcement institutionnel

398. Compte tenu des responsabilités et des contraintes actuelles du Bureau, il est très important de ré-examiner la situation de ses effectifs et d’accélérer le processus d’acquisition d’un immeuble à usage de bureaux permanents tel qu’autorisé par les organes délibérants de l’Union africaine.

3) BUREAU DE GENEVE

a) Questions politiques et des droits de l’homme

399. Conformément à la Déclaration adoptée le 31 août 2009 par la Conférence lors du Sommet spécial sur les conflits et proclamant 2010, Année africaine de la paix et de la sécurité, le Bureau de Genève intensifiera ses consultations avec les acteurs concernés basés à Genève pour donner à cet événement la visibilité qu’il mérite, notamment grâce à la deuxième édition du Forum africain pour le dialogue qui sera organisée à l’occasion des célébrations de la Journée africaine pour le dialogue en mai 2010.

400. Tout au long des différentes sessions ordinaires et extraordinaires tenues par le Conseil des droits de l’homme (CDH), en ce qui concerne notamment la situation des droits de l’homme dans certains pays africains, le Groupe africain à Genève a encouragé les approches fondées sur le dialogue et la négociation transparente en tant que piliers d’un traitement efficace et productif des situations des droits de l’homme dans les pays africains. La mise en œuvre de cette approche au cours de l’examen de la situation des droits de l’homme en Somalie a conduit à la fourniture d’une assistance technique à ce pays, ce qui a été un succès étant donné que plusieurs demandes n’avaient pas abouti dans le passé.

401. Dans des cas autres comme le Soudan ou la RDC, le dialogue et les négociations n’ont certes pas donné les résultats escomptés pour les pays concernés, il convient d’indiquer que les partenaires ont donné la priorité à une consultation plus large avec le EX. CL/565 (XVI) Page 108

Groupe africain qui a pu s’approprier toutes les questions d’intérêt pour l’Afrique. Cet aspect est capital parce que jusqu’ici les partenaires se sont simplement contentés d’appliquer leur propre jugement à chaque situation africaine donnée, de déposer des projets de résolutions unilatérales, ne laissant d’autre solution au Groupe africain que d’être sur la défensive, essayant de les modifier ou de tempérer la formulation proposée et souvent de s’y opposer tout simplement.

402. Il convient également de souligner que les efforts déployés par la Commission, par le dialogue périodique et constant avec l’Union européenne, concernant notamment les questions de droits de l’homme, ont joué un rôle dynamisant qui a permis d’expliquer aux partenaires la nécessité d’établir un tel dialogue avec les Etats africains qui sont les homologues appropriés pour toutes les questions relatives à l’Afrique. Les divers cycles de réunions tenues avec l’Union européenne, à Addis-Abeba et à Bruxelles, constituent sans conteste l’instrument le plus pertinent qui s’est avéré très efficace qui a permis aux partenaires d’être plus réceptifs au dialogue et aux négociations avant de prendre des mesures.

403. Outre les questions relatives à la situation des droits de l’homme dans certains pays africains, le Conseil a examiné le rapport présenté par la Commission d’enquête, dit « Rapport Goldstone », sur les violations des droits de l’homme et du Droit international humanitaire lors de l’attaque israélienne sur Gaza en 2008 et au début de 2009. C’est dans ce contexte que le Groupe africain, conformément aux décisions pertinentes de la Conférence et du Conseil exécutif de l’Union africaine, a joué un rôle d’appui considérable au Groupe arabe, auteur de la résolution transmettant ledit rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies en novembre 2009.

404. En outre, l’impact de la crise économique et financière mondiale sur la réalisation universelle et la jouissance des droits de l’homme a fait l’objet d’une attention prioritaire de la part du CDH. Une session spéciale sur la question et son suivi tout au long des sessions du CDH a mis en exergue l’origine occidentale de la crise avec ses effets contagieux dans le reste du monde, en demandant le maintien du volume et de la qualité de l’aide au développement, une conclusion rapide du Cycle des négociations de Doha et l’attention toute particulière qui doit être accordée à certaines catégories de groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants, les migrants et autres minorités.

405. En matière de lutte contre le racisme, certaines tensions politiques ont été ravivées au cours de la Conférence d’évaluation, tenue en avril 2009 et concernant les débats au sein du CDH et les mécanismes relatifs à la Déclaration et au Programme d’action (DDPA) de Durban, notamment le groupe de travail sur la mise en œuvre effective de la DDPA et le Comité ad hoc sur l’élaboration de normes internationales complémentaires pour la lutte contre les formes contemporaines de racisme, y compris la xénophobie et l’intolérance.

406. Le Groupe africain à Genève et la Commission ont collaboré dans la préparation de la Conférence d’évaluation de Durban et l’élaboration d’un projet de protocole sur les normes complémentaires qui sera présenté à la communauté internationale. EX. CL/565 (XVI) Page 109

d) Affaires humanitaires

407. Dans le contexte des Affaires humanitaires, l’année 2009 a été marquée par la préparation du Sommet spécial de l’Union africaine sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées, tenu à Kampala (Ouganda) en octobre 2009 et l’adoption de la Convention de l’Union africaine sur l’assistance et la protection des personnes déplacées en Afrique, dénommée « Convention de Kampala ». Il s’agit là du premier instrument international contraignant du monde concernant cette question, conformément aux normes internationales établies et les plus largement adoptées. La communauté internationale a manifesté un vif intérêt pour cette nouvelle convention. Après son adoption, une proposition a été faite par les principaux acteurs tels que le HCR, le CICR et la DCAP pour assister l’Union africaine dans la promotion de cette convention pour s’assurer de son entrée en vigueur et de sa mise en œuvre rapides.

c) Questions économiques et commerciales

408. Dans le domaine des télécommunications, une importante délégation de la Commission a activement participé au Forum mondial de l’UIT de 2009, organisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT). Lors de cet événement, des contacts ont été noués et des séances de travail organisées en vue d’assurer la bonne préparation du débat sur le rôle des TIC dans le développement de l’Afrique.

409. Lors du premier Forum africain pour le dialogue organisé en 2009 par le Bureau de Genève, des recommandations pertinentes relatives aux TIC ont été faites, comme suit :

 Revoir les cadres réglementaires et harmoniser les politiques et règlements aux niveaux sous-régional et régional ;  Réduire les déséquilibres entre les infrastructures ;  Mettre en place une infrastructure de transmission à large bande pour faciliter les activités électroniques dans les domaines du commerce, de la santé, de l’éducation, de l’administration, etc.  Promouvoir les programmes d’assistance technique et de renforcement des capacités pour diffuser les TIC en Afrique et leur utilisation dans tous les domaines d’activités ;  Renforcer la coopération avec les institutions internationales qui s’emploient à réduire la fracture numérique ;  Protéger les connaissances traditionnelles et les ressources génétiques au niveau national et travailler en étroite collaboration avec les organisations internationales pour assurer leur protection au niveau international.

410. La question de la propriété intellectuelle est un problème récurrent qui mérite une attention particulière de la part des dirigeants africains. Une telle initiative donnerait l’occasion d’examiner et d’adopter les mesures nécessaires pour le développement de ce domaine qui revêt une importance cruciale pour la préservation des richesses des EX. CL/565 (XVI) Page 110 ressources génétiques, des connaissances traditionnelles et du patrimoine culturel de l’Afrique. Le Bureau s’efforce d’apporter l’assistance nécessaire au Groupe africain dans ses négociations ardues au sein du Comité sur les ressources génétiques, les connaissances traditionnelles et le folklore, pour mettre ces ressources à l’abri de malversations.

411. Au cours d’un Atelier organisé par le Bureau de Genève, en collaboration avec l’OMPI, la position adoptée par le Groupe africain était de contribuer à la négociation sur le reconduction du mandat dudit Comité par l’Assemblée générale de l’OMPI. Compte tenu de la forte opposition du Groupe occidental, le renouvellement de ce mandat était acquis.

412. Ce Comité a pour objectif de préconiser l’adoption d’instruments internationaux juridiquement contraignants pour assurer une meilleure protection des connaissances traditionnelles et du folklore ainsi qu’une répartition équitable des ressources génétiques. Son programme de travail a été clairement défini et devrait aboutir à la convocation d’une conférence diplomatique en 2012. L’Afrique devrait élaborer son propre instrument juridique pour protéger ses ressources génétiques, ses connaissances traditionnelles et son folklore, qui renforceront sa position lors des négociations internationales.

413. Le Secteur des postes qui ne semble pas attirer l’attention requise présente actuellement des résultats encourageants, même pendant la crise financière mondiale actuelle, en raison des multiples activités menées par l’UPU pour le développement des services postaux dans les pays en développement et en particulier en Afrique, par la diversification de ses produits et services pour faire face à la concurrence potentielle, en ce qui concerne notamment la gestion des transferts de fonds des petits investisseurs.

414. Le Bureau de Genève a participé aux délibérations du Conseil d’administration de l’UPU en vue d’évaluer les progrès réalisés dans le domaine des services postaux et de réaffirmer l’appui de l’UA à l’UPU et au Kenya, qui accueillera la Conférence stratégique de l’UPU prévue les 22 et 23 septembre à Nairobi.

415. En ce qui concerne l’Organisation météorologique mondiale, la Commission a participé aux travaux du congrès mondial de cette organisation, le WCC3. Parmi les idées avancées à cette conférence, figure la proposition de convoquer une Conférence des Ministres africains en charge des questions météorologiques en Afrique. Cette initiative vise à relever le grand défi de notre continent en matière de production et d’utilisation des services météorologiques dans la prévention des catastrophes et des changements climatiques pour le développement économique des pays africains. Il est enfin proposé que cette conférence ministérielle se tienne du 12 au 16 avril à Nairobi (Kenya).

416. S’agissant de l’Organisation mondiale du commerce, l’année 2009, s’est achevée avec la tenue de la septième (7ème) Conférence ordinaire de l’OMC, dont la première du EX. CL/565 (XVI) Page 111 genre depuis 2005 à Hong Kong. Les travaux de cette conférence ont été organisés plus comme un forum de discussion qu’une session de négociation.

417. Le thème général examiné par cette conférence était : « l’OMC, le système commercial multilatéral et l’environnement économique mondial actuel », et les débats ont essentiellement porté sur le fonctionnement systémique de l’OMC en vue de promouvoir et de défendre l’ouverture du commerce dans un cadre transparent et non discriminatoire, plaçant le développement au centre du système commercial multilatéral.

418. Il est encourageant d’indiquer qu’à cette occasion, les délégations africaines se sont exprimées d’une seule voix, en ce qui concerne leur engagement en faveur de la conclusion du Cycle des négociations de Doha qui prendrait en considération leur intérêt, ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le Développement pour lesquels le Cycle devrait apporter des réponses, compte tenu du climat économique mondial actuel.

419. Parallèlement à sa position consolidée, ce message de l’Afrique est le résultat d’un processus préparatoire qui a débuté au cours du premier semestre 2009, grâce aux efforts conjoints de la Commission et des États membres au sien du Groupe africain basé à Genève appuyé par le Bureau de l’UA à Genève.

420. Deux séminaires de travail ont été organisés à Genève dont l’un a réuni les Missions Africaines de Bruxelles et de Genève pour évaluer l’état d’avancement des négociations, dans le cadre de l’OMC et des APE, développer une meilleure compréhension des questions en jeu pour les deux séries de processus de négociations et soumettre des recommandations en vue de la Conférence ministérielle de l’OMC.

421. Il convient de rappeler qu’une Conférence informelle des ministres africains du commerce, tenue au Caire, du 27 au 29 octobre 2009, avait actualisé la position africaine, consolidant ainsi la dimension développement et réaffirmant l’engagement de l’Afrique à contribuer de manière positive à tous les efforts visant à conclure le Cycle.

422. La session extraordinaire d’une Conférence des Ministres africains du commerce de l’Union africaine s’est réunie ultérieurement à Genève pour approuver le communiqué émanant de la réunion du Caire et adopté un plan d’action pour une participation effective aux travaux de la septième (7ème) conférence de l’OMC. La Commission, qui a participé à ladite session, telle que susmentionnée, contribue aux diverses consultations et réunion de coordination avec les autres groupes régionaux, en particulier le Groupe des pays en développement coordonné par le Gabon, en vue de promouvoir le principe d’une voix pour les négociateurs africains. EX. CL/565 (XVI) Page 112

d) Questions sociales 423. La question clé qui a dominé les débats lors des réunions de l'ONU et des organismes internationaux à Genève a été la crise économique mondiale, en particulier son impact sur les pays en développement.

424. Au niveau de l'Organisation internationale du Travail, le débat a essentiellement porté sur l'impact de la crise sur les travailleurs migrants, qui a entraîné une diminution du flux des envois de fonds, une perception négative des travailleurs migrants par les communautés d'accueil et la xénophobie.

425. Désireux d'enrichir le dialogue avec nos partenaires et de l’étendre à des domaines de vif intérêt pour l'Afrique et conscient de l'importance croissante des questions de migration, en particulier l'impact de la crise économique mondiale sur les migrations, le Bureau de Genève a organisé un séminaire sur les migrations, ainsi que les droits de l'homme et les questions d'emploi, le 13 novembre 2009. Ce séminaire a été marqué par un taux élevé de participation des partenaires de l'UA, en particulier une importante délégation de l'OIM conduite par son Directeur général, de hauts fonctionnaires de la CE, de l'OIT et du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) ainsi que des représentants des communautés économiques régionales.

426. Les recommandations de ce séminaire ont essentiellement porté sur le renforcement du dialogue avec les partenaires, en particulier l'Union européenne, et le renforcement des capacités du Groupe africain basé à Genève pour lui permettre de veiller à ce que les préoccupations des pays africains figurent en bonne place parmi celles de la communauté internationale, et d’œuvrer pour la promotion des instruments et des campagnes de l'UA relatifs aux questions de migration.

427. L'OIM procède actuellement à un réexamen de sa structure à la fois au niveau du siège et des missions sur le terrain. Le Groupe africain a activement participé au débat lancé par l'OIM sur son projet de restructuration, en veillant à ce que la résolution récemment adoptée par la quatre-vingt-dix-huitième réunion du Conseil d’administration de l'OIM sur la révision de la structure organique tienne dument compte des préoccupations de l'Afrique, en termes de nombre et de situation des bureaux régionaux et de liaison en Afrique, qui doivent tenir compte de la diversité des types et des flux migratoires sur le continent.

428. En outre, il serait de l'intérêt de l'Afrique d’envisager la mise en place d'un mécanisme approprié pour traiter de la migration africaine et de sa contribution au développement. Ce mécanisme pourrait servir d’agence de coopération technique et d'observatoire africain des flux migratoires en Afrique. Il doit être efficace et bien structuré pour traiter avec nos partenaires et aux autres parties prenantes dans le domaine des migrations.

EX. CL/565 (XVI) Page 113

429. Au sein de l'Organisation internationale du Travail, les travaux et les activités ont été axés sur le suivi du Pacte mondial pour l'emploi, initiative adoptée en juin 2009 par la quatre-vingt-dix-huitième session de la Conférence internationale du Travail. Elaboré pour être un instrument préconisant la fin de la crise liée aux investissements dans l'économie réelle et à la création d'emplois, l’importance du Pacte mondial n'a pas échappé à l’attention de la Commission du Travail et des Affaires sociales de l’UA.

430. En effet, lors de sa septième réunion, la Commission du Travail et des Affaires sociales (CTAS) a adopté une déclaration sur la mise en œuvre du Pacte mondial en Afrique, se félicitant de la convocation du Premier Symposium africain sur le travail décent par le Président Blaise Compaoré du Burkina Faso, en collaboration avec l'OIT, sur le thème: «Surmonter la crise: la mise en œuvre du Pacte mondial pour l'emploi en Afrique».

431. Un suivi régulier du Pacte mondial est nécessaire, particulièrement à Genève, et au sein des organismes internationaux délibérants, pour s'assurer que l'Afrique ne reste pas derrière dans le processus de reprise économique. À cet égard, les initiatives novatrices permettant de renforcer les capacités du Groupe africain sur les questions en rapport avec l'OIT seraient bénéfiques.

(4) BUREAU DE BRUXELLES

432. La Mission permanente de l’Union africaine (UA) à Bruxelles a poursuivi la mise en œuvre de son programme d’activités 2009 qui s’articulent autour du suivi de la mise en œuvre des instruments de coopération entre l’Afrique et l’Union européenne que sont : la Stratégie conjointe Afrique-UE et l’Accord ACP-UE de Cotonou. Il s’y ajoute des relations de travail régulières avec les institutions de l’UE en vue du suivi du partenariat Afrique-UE.

a) Mise en œuvre de la Stratégie conjointe Afrique-UE

i. L’Atelier de mobilisation de ressources pour la Stratégie conjointe Afrique- UE

433. La Mission a activement participé à l’Atelier tenu à Addis-Abeba du 5 au 7 octobre 2009, qui avait pour objectif de rechercher les voies et moyens de mobiliser des ressources financières pour une mise en œuvre adéquate de la Stratégie conjointe Afrique-UE et du Plan d’action 2008-2010 y afférent, tels qu’adoptés par le Deuxième Sommet Afrique-UE de Lisbonne en 2007. Cet atelier a connu une participation effective des représentants des cinq régions du Groupe africain des Ambassadeurs à Bruxelles. L’Atelier a examiné entre autres les modalités de mise en place d’une enveloppe financière panafricaine destinée à la mise en œuvre de ladite Stratégie conjointe. EX. CL/565 (XVI) Page 114

ii. Treizième réunion de la Troïka ministérielle Afrique-UE

434. La Mission a pris part à la treizième réunion de la Troïka ministérielle Afrique-UE ainsi qu’aux réunions préparatoires des hauts fonctionnaires et des experts qui l’ont précédée, tenues à Addis-Abeba du 8 au 14 octobre 2009. Cette réunion a examiné le rapport à mi-parcours de la mise en œuvre de la Stratégie conjointe Afrique-UE et a échangé des vues sur les prochaines négociations internationales, notamment celles concernant la Conférence de Copenhague sur le changement climatique. Au terme de l’examen du rapport à mi-parcours sur la mise en œuvre de la Stratégie Afrique-UE, les ministres ont réitéré leurs engagements à renforcer le partenariat stratégique entre les continents africain et européen et ont lancé un appel pour une accélération des actions en vue notamment de relever le niveau de réalisation du premier plan d’action. Ils ont émis le souhait qu’un second plan d’action puisse être adopté par le prochain Sommet Afrique-UE prévu en 2010.

iii. Participation de la société civile dans la mise en œuvre de la Stratégie conjointe

435. La Mission a activement participé, aux côtés de représentants de la Commission européenne, à un séminaire organisé à Bruxelles par African Diaspora Policy Centre (ADCP) les 1er et 2 octobre 2009 dans les locaux de la Commission européenne à Bruxelles. Il s’est agi d’amener la société civile, y compris les mouvements associatifs de la diaspora africaine en Europe, à échanger sur les voies et moyens de contribuer effectivement à la mise en œuvre de la Stratégie conjointe Afrique UE.

b) Mise en œuvre de l’Accord de Cotonou et coopération avec des partenaires au développement

i. Accord de partenariat ACP-UE de Cotonou

436. Le suivi de la mise en œuvre de l’Accord de partenariat ACP-UE de Cotonou constitue l’une des tâches quotidiennes de la Mission.

437. La deuxième révision quinquennale de l’Accord de Cotonou, entamée depuis mars 2009, s’appuie sur les réunions régulières de trois groupes thématiques : i) les dimensions politique, humanitaire, développement humain et institutionnel ; ii) Intégration régionale et Commerce ; iii) Finances et développement. La Mission a pris part aux travaux de ces différents groupes afin, d’une part, de contribuer au renforcement du rôle et de la place de l’UA dans l’Accord de Cotonou et, d’autre part, d’apporter son assistance à la coordination des positions de la composante africaine des ACP en vue de leur harmonisation avec la stratégie de l’UA pour l’intégration des économies africaines ainsi que leur insertion dans l’économie mondiale.

438. Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l’Accord de Cotonou, la Mission a également participé aux réunions suivantes :

EX. CL/565 (XVI) Page 115

- Dix-septième session de l’Assemblée parlementaire Paritaire ACP-UE, tenue à Bruxelles en octobre 2009 ;

- La quatre-vingt-dixième session du Conseil des Ministres ACP, tenue à Bruxelles, du 16 au 18 octobre 2009 ;

- La dix-huitième session de l’Assemblée parlementaire ACP et celle de l’Assemblée parlementaire Paritaire ACP-UE, tenue à Luanda du 25 au 30 novembre 2009.

ii. Négociation des APE

439. La Mission a facilité la participation des Ambassadeurs africains à une réunion de coordination sur les négociations des APE les 22 et 23 juillet 2009 à Gaborone (Botswana). Cette réunion qui a porté sur un état des lieux des négociations des APE a été convoquée à l’initiative de la Commission dans le cadre de son mandat d’harmoniser et coordonner les positions des régions africaines qui négocient les Accords de partenariat économique (APE). La réunion de Gaborone a permis de poursuivre l’examen du modèle proposé par la Commission et a également examiné l’état des négociations à l’OMC pour dégager une stratégie que l’Afrique pourrait emprunter pour mieux défendre ses intérêts dans les deux processus.

iii. Le Traité de Lisbonne et le Groupe ACP

440. La Mission a participé le 16 octobre 2009 à une réunion de réflexion sur les implications de la ratification du Traité de Lisbonne sur les États du Groupe ACP, à Bruxelles. A cette occasion, les Ambassadeurs ont pu obtenir des informations précises sur les dimensions politiques, institutionnelles et juridiques du Traité de Lisbonne et sur ses répercussions vis à vis du partenariat ACP-UE en général et Afrique-EU en particulier.

iv. Journées Européennes du développement

441. La Mission a participé à la quatrième édition des Journées européennes du développement (JED) qui s’est déroulée à Stockholm (Suède) le 22 octobre 2009. Ces JED sont organisées annuellement par la Commission européenne et la Présidence en exercice de l’UE. Le thème prédominant de la session de 2009 était «La Citoyenneté et le Développement» avec un accent particulier sur le rôle clé des citoyens dans le processus du développement. La Mission y a apporté sa contribution en intervenant dans les panels «Les Citoyens au cœur du Partenariat Afrique/UE mobilisation des partenaires» et la « cohérence des politiques de développement ». Compte tenu de la diversité des partenaires et des thèmes abordés, ce forum a offert une opportunité à l’Union Africaine de faire connaître l’approche qu’elle a de ces questions et de défendre sa vision du développement de l’Afrique. EX. CL/565 (XVI) Page 116

v. Troisième Forum Mondial sur la Migration et le développement

442. La Mission a pris part les 4 et 5 novembre 2009 au troisième Forum Mondial sur la Migration et le développement, à Athènes. Cette réunion a vu la participation d’un nombre important d’acteurs étatiques et non étatiques. L’objectif était de promouvoir un partage d’informations et d’idées sur les liens entre migration et développement, en vue « d’explorer de possibles nouvelles initiatives en identifiant de nouveaux instruments et de bonnes pratiques ». Le Forum 2009 comportait ainsi trois thèmes : i) Comment le lien migration-développement peut-il permettre de réaliser les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ; ii) l’intégration, la réintégration et la circulation des migrants pour promouvoir le développement ; iii) la cohérence des politiques institutionnelles et partenariats.

c) Activités du Groupe africain

443. La Mission a poursuivi l’action menée auprès du Groupe africain des Ambassadeurs à Bruxelles en lui apportant toute l’assistance technique et logistique nécessaire à la coordination de l’action qu’il mène dans les cadres, notamment de l’Accord ACP-UE de Cotonou et du Processus de Barcelone (Accords UE- pays méditerranéens d’Afrique du Nord) avec les stratégies de l’Union africaine pour le développement et l’intégration de l’Afrique. A cet effet, les activités suivantes ont été menées :

i. Deuxième rencontre entre le Groupe africain et le Groupe Afrique du Conseil de l’UE

444. La Mission a initié l’organisation de réunions régulières informelles entre ledit Groupe africain et le Groupe Afrique du Conseil de l’Union européenne (COAFR). La deuxième réunion de ces deux instances s’est ainsi tenue le 30 septembre 2009 sous la présidence suédoise de l’UE. Elle s’est notamment penchée sur les voies et moyens d’améliorer la mise en œuvre de la stratégie conjointe Afrique-UE, les articulations possibles entre l’Accord de Cotonou et ladite Stratégie, le renforcement du dialogue politique Afrique-UE et UA/UE et la préparation de l’Atelier sur le financement de la Stratégie conjointe.

ii. Réunion des Groupes africains de Bruxelles et de Genève

445. La Mission a organisé conjointement avec la Mission d’observation de l’UA à Genève un Séminaire d’échanges entre les Groupes africains de Bruxelles et de Genève sur les négociations dans le cadre de l’Organisation du Commerce Mondial (OMC) et les Accords de partenariat économique (APE). Les travaux se sont déroulés les 20 et 21 novembre 2009 à Genève. Les objectifs de ce séminaire étaient :

- d’échanger des informations sur l’évolution des deux programmes de négociation ; EX. CL/565 (XVI) Page 117

- d’évaluer les effets potentiels de l’évolution d’un accord/programme sur l’autre et inversement ; - de développer des approches communes de négociation, y compris les questions d’échéances et d’éléments de pression, et - d’analyser les effets des deux séries de négociation sur l’intégration intra- africaine.

446. Ce séminaire, qui a regroupé près d’une centaine de participants (Ambassadeurs et experts), a été organisé afin d’examiner si les interconnections entre les négociations des APE recoupent celles du Programme de Doha. Il s’agissait donc de promouvoir une coordination accrue entre les négociateurs africains afin d’assurer une meilleure préservation des intérêts de l’Afrique dans ces deux instruments du commerce mondial. Ce premier échange a suscité un grand intérêt des Ambassadeurs qui ont souhaité renouveler l’expérience en vue de mettre en place un mécanisme capable de renforcer la coordination et la collaboration de manière structurée et institutionnalisée. Il a été ainsi recommandé qu’un tel séminaire puisse réunir les deux Groupes africains quatre fois par an (tous les trois mois), alternativement à Bruxelles et à Genève.

iii. Conférence de Global Water Institute sur « l’eau pour la prévention des conflits

447. En contribution à la mise en œuvre des « engagements de Sharm El-Sheikh pour accélérer la réalisation des objectifs de l’eau et de l’assainissement en Afrique » (Assembly/AU/Decl.1(XI), adopté par le onzième Sommet de l’UA, la Mission a soutenu l’organisation à Bruxelles, le 23 novembre 2009, d’un Symposium sur « L’eau et la prévention des conflits » par Global Water Institute (GWI), une ONG de la diaspora africaine en Belgique. Il s’agissait de mobiliser les partenaires internationaux (bailleurs de fonds, agences des Nations Unies, UE, etc.) sur la nécessité d’intégrer l’élément eau dans la problématique de la gestion des conflits. Le Symposium a ainsi examiné les perspectives d’un protocole mondial de l’eau qui permettrait de déterminer les voies et moyens de prévenir et résoudre les conflits autour de la gestion de cette ressource cruciale.

iv. Activités de représentation pour promouvoir la visibilité de l’UA en Europe

448. Dans la perspective des valeurs partagées, la Mission a poursuivi des activités de représentation et de communication destinées à diffuser et défendre les idéaux de l’Union africaine. Dans ce cadre, la Mission a participé à de nombreuses manifestations en y apportant la dimension de l’expérience africaine, telle que :

- La conférence sur « les ambitions de l’Europe dans l’espace », organisée par l’UE en octobre 2009 à Bruxelles ; - La conférence sur la « Mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 sur les femmes, la paix et la sécurité - élaboration et mise en œuvre des plans nationaux d’actions », organisée le 15 octobre 2009 à Bruxelles par le Conseil économique et social de l’UE ; EX. CL/565 (XVI) Page 118

- La visite d’étudiants et stagiaires de la GTZ (Agence allemande de coopération au développement) à la Mission, en vue de s’imprégner de la vision et des politiques de l’UA ; - Le séminaire de formation sur les structures d’intégration africaine à l’attention des diplomates africains, à Vienne, les 27 et 28 octobre 2009. - La deuxième Session de la Commission Internationale de l’UNESCO pour la Recherche de la Paix qui s’est penchée sur « la place de la religion dans la recherche de la paix et dans les relations internationales aux XXIème siècle » - Le Sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire mondiale, (Rome, 16-18 novembre 2009) ; - La participation aux travaux du Groupe de contact international sur les crises politiques en Mauritanie et en Guinée - La participation aux auditions que le Parlement européen organise régulièrement sur des cas de crise politique dans des pays africains; - Le séminaire organisé par la Commission européenne sur la Facilité de paix de l’UE pour l’Afrique sur le thème : « La vision de l'UA sur la Facilité de paix pour l’Afrique, le rôle qu'elle joue dans notre Partenariat et la valeur ajoutée qu'elle représente ». - La réunion trilatérale (UA, UE, ONU) tenue le 9 novembre 2009 à Bruxelles pour examiner des appuis possibles en matière de réforme du secteur de sécurité de la Guinée-Bissau. - L’organisation de deux ateliers de formation à l’intention des fonctionnaires de la Commission. Le premier était organisé à Bruxelles du 26 au 30 octobre 2009. Ce séminaire a permis aux participants de se familiariser avec l’analyse du cadre logique dans la gestion du cycle de projet et d’améliorer leurs connaissances et pratiques dans la gestion de leurs projets. Le second Atelier a été organisé à Bruges (Belgique) du 16 au 20 novembre 2009, sur le développement institutionnel et organisationnel (DIRO) avec pour objectif de fournir des outils de performance et de management en vue d’améliorer le cadre organisationnel de travail, les performances et accroître les résultats.

(5) BUREAU DE LILONGWE

a) Situation politique et socioéconomique dans la région

449. Au cours de la période considérée, des progrès notables ont été accomplis dans la promotion de la bonne gouvernance, de la démocratie et de la sécurité. Les progrès dans le domaine de la bonne gouvernance et de la démocratie ont été démontrés par la consolidation de la stabilité politique à travers, entre autres, le déroulement pacifique des élections dans certains pays: Botswana, Mozambique et Namibie.

450. Néanmoins, la recherche d'une paix durable, de la stabilité et de la démocratie reste une priorité pour la SADC. La Communauté a poursuivi ses efforts dans la recherche de solutions aux problèmes politiques et sécuritaires dans quelques Etats membres, tels que la République démocratique du Congo, le Lesotho, Madagascar et le Zimbabwe. Dans le cadre de ces efforts, l'Organe de la SADC en charge de la EX. CL/565 (XVI) Page 119 coopération dans les domaines de la défense, de la paix et de la sécurité a joué un rôle important dans les négociations en vue du rétablissement de la paix dans la région, la paix étant une condition nécessaire pour le développement et l'intégration.

451. Au Zimbabwe, la SADC a joué un rôle central dans la promotion d'un paysage politique positif, la signature de l'accord politique ainsi que la formation d'un gouvernement inclusif. Au Lesotho, la SADC a amené les partis politiques à adopter et à mettre en œuvre des moyens constitutionnels pour éliminer les divergences qui prévalent. A Madagascar, la SADC a coordonné, avec le Groupe de contact international et l'UA, la mise en œuvre de l'Accord de Maputo d'août 2009 et la mise en place du gouvernement d'union qui organisera les élections présidentielles et législatives en 2010.

452. Au plan socioéconomique, des mesures ont été prises pour faire face aux obstacles existants et nouveaux et atténuer l'impact des changements climatiques, de la crise financière mondiale et de la récession économique mondiale. La Communauté a adopté le Protocole sur la zone de libre échange et œuvre pour la création d'une union douanière.

453. Le Bureau a entrepris un certain nombre d'activités visant à promouvoir l'intégration et le développement dans la région. L’UA-SARO, en collaboration avec la Banque africaine de Développement (BAD), le Département du Royaume Uni en charge du développement International (UK-DFID) et le Gouvernement du Malawi, a organisé un séminaire sur le thème «Sécurité alimentaire: des solutions novatrices pour la SADC». L'objectif du séminaire était de permettre aux pays de la SADC de discuter de la crise économique actuelle et de ses conséquences sur la sécurité alimentaire dans les années à venir. La réunion a examiné les problèmes de changement climatique qui ont un effet négatif sur la production alimentaire et a recommandé des mesures appropriées pour diminuer la gravité de leurs impacts dans la région. Le séminaire a été organisé pour faciliter la mise en œuvre des différentes déclarations et résolutions de l'UA relatives à la sécurité alimentaire et à l'agriculture, ainsi que pour aider les États membres de la région à produire davantage de denrées alimentaires.

454. Le Bureau a poursuivi sa coopération avec le Bureau d’Afrique australe de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique pour promouvoir l'intégration et le développement économique en Afrique australe. A cet égard, le Bureau a participé à la réunion organisée par le Bureau d’Afrique australe de la CEA sur le thème : «Gouvernance des institutions financières en Afrique australe: questions pour un cadre de convergence institutionnel pour l'intégration financière régionale », tenue du 19 au 20 novembre 2009 à Johannesburg (Afrique du Sud). La réunion a examiné les questions de gouvernance dans l’évolution de la SADC vers l'union monétaire et l'intégration financière.

455. Dans le domaine du plaidoyer et du renforcement des capacités, le Bureau a assisté l’Organisation pour le développement de Kunyanja (KUDO) dans ses activités au profit des habitants des zones rurales, en particulier ceux qui sont touchés par le VIH / EX. CL/565 (XVI) Page 120

SIDA dans l’arrondissement de Nkhatabay au Malawi. Dans le même contexte, l'UA- SARO est en train d’expliquer le fonctionnement de l'Union africaine à l'Université catholique du Malawi pour sensibiliser efficacement les étudiants du 1er cycle aux activités de l'UA et à sa pertinence quant à la promotion d'une croissance et d’un développement économique durables du continent.

456. Le Bureau a poursuivi sa coopération et son assistance au Centre de conseil, d'orientation et d’épanouissement des jeunes en Afrique (GCYDCA). L’UA-SARO a travaillé en étroite collaboration avec le Centre qui s’occupe du renforcement des capacités des jeunes dans le continent.

457. Le Bureau a également facilité les réunions mensuelles du Groupe africain à Lilongwe. Ces réunions ont, entre autres choses, servi de forums pour l'échange de vues sur les questions actuelles de développement en Afrique et dans le monde.

IV. VALEURS PARTAGÉES

IV.1 DEMOCRATIE, ELECTIONS ET GOUVERNANCE

1. DEMOCRATIE, ELECTIONS ET GOUVERNANCE

a) Gouvernance et démocratie

458. La Commission a, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan stratégique, poursuivi ses activités de plaidoyer, de promotion et de consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance sur le continent en parfaite interaction avec les Etats membres.

459. Tout en suivant la ratification par les États membres de la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance, la Commission s’est attachée à l'élaboration d'une Architecture de l'Union africaine sur la gouvernance. Le processus de mise en œuvre du programme des Ministres africains de la fonction publique s’est aussi déroulé de manière positive et la Commission continue d'appuyer le travail du Conseil consultatif sur la corruption dans un contexte d’insuffisance de ressources pour le Conseil. La Commission a observé un certain nombre d'élections nationales au cours des derniers mois et des activités ont été entreprises dans le cadre de la gestion des élections par la Commission de l’UA et des stratégies de renforcement des capacités d'observation des élections ont été mises en œuvre.

460. Afin de mettre en place une synergie et une action plus importantes dans le domaine des Valeurs partagées, la Commission a organisé une retraite avec la participation des membres du COREP à Mombasa (Kenya) en juillet 2009 pour parvenir à une compréhension collective du mandat et des activités au titre du Pilier des Valeurs partagées du Plan stratégique de la Commission. La retraite a permis aux membres du COREP d’accorder davantage d’attention au travail qu’accomplit la Commission de l’UA dans le Pilier des Valeurs partagées. Entre autres, l’une des principales EX. CL/565 (XVI) Page 121 recommandations de la retraite a été une proposition de créer un sous-comité du COREP pour fournir des conseils et des directives sur le programme de gouvernance des pays africains.

b) L'architecture de l'Union africaine sur la gouvernance

461. Comme suivi d’une première réunion sur l'Architecture de la gouvernance, tenue au Cameroun du 9 au 11 mars 2009, en vue de parvenir à un consensus sur la nécessité d'une Architecture de la gouvernance, une autre réunion plus ciblée a été tenue en décembre 2009 à Nairobi (Kenya). La réunion a servi de base pour explorer les modalités d’élaboration de l'Architecture globale de gouvernance en vue de promouvoir une meilleure coordination dans le domaine de la gouvernance. En outre, elle a attiré l'attention sur le processus de mise en place d'une plate-forme collective de l'Union africaine pour la gouvernance en vue de renforcer l'Architecture de la gouvernance.

462. La réunion tenue au Kenya a eu pour résultat une feuille de route pour la création et le fonctionnement de l'Architecture au sein de laquelle les organes de l'UA et les CER travailleront d'une manière coordonnée, conformément au programme africain de gouvernance. A mesure que le processus se déroulera, il est également prévu que les détails de l'architecture seraient élaborés et que les bases de l'Architecture seraient davantage renforcées. Compte tenu du processus de transformation de la Commission de l’UA en Autorité, l'Architecture pourrait renforcer la capacité de la Commission de l’UA à jouer un rôle catalyseur dans la promotion de la gouvernance. L'Architecture servirait également de base pour la mise en place d’une collaboration étroite avec le processus du MAEP et permettra de s'assurer que la Charte de la démocratie, des élections et de la gouvernance sera, entre autres, un cadre central d’appui et d'action en matière de gouvernance.

c) La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance

463. Dans le cadre du suivi de la promotion de la Charte, le document imprimé est largement distribué à toutes les parties prenantes et les États membres. Des efforts sont également en cours pour encourager la ratification et un certain nombre de parties prenantes prennent contact actuellement avec des États membres pour faciliter le processus de ratification. Alors que vingt-neuf États membres ont signé la Charte, seuls deux l’ont ratifiée.

464. En vue de promouvoir et d'accélérer le processus de ratification de la Charte, la Commission a participé à une conférence de l'Union interparlementaire sur la démocratie en Afrique tenue du 15 au 16 septembre 2009 au Botswana. La Charte a été présentée aux parlementaires de toute l'Afrique et il a été décidé lors de la conférence que l'Union interparlementaire travaillerait avec la Commission pour encourager les États membres à signer et à ratifier la Charte.

EX. CL/565 (XVI) Page 122

465. Dans le cadre des efforts déployés pour populariser la Charte, un exposé a également été fait sur le contenu de la Charte le 7 décembre 2009 au Caire (Egypte), lors de la première réunion du Forum permanent du dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'homme. La Charte a été bien accueillie par les délégués et des engagements ont été pris pour faciliter le processus en vulgarisant davantage la Charte et en expliquant le contenu en vue de son appropriation.

466. Un certain nombre de parties prenantes ont pris des engagements en faveur de la Charte et promis d’œuvrer pour sa popularisation. L'engagement au sein de la société civile vis à vis de la Charte étant très vaste, il devient de plus en plus impératif que les États membres et les CER prennent l'initiative de veiller à ce que la Charte soit ratifiée et appliquée en raison du fait qu’elle est le principal instrument pour le renforcement et la consolidation de la gouvernance et de la démocratie en Afrique .

d) Fonction publique

467. Le Président de la sixième Conférence des Ministres africains de la fonction publique (Kenya) continue de prendre la tête des efforts visant à faire avancer la mise en œuvre du Programme de la fonction publique et des décisions de la sixième Conférence des Ministres. En vue d’une participation plus importante, deux réunions sur le processus de mise en œuvre ont eu lieu à Nairobi (Kenya) (Octobre / Novembre). Ces réunions visaient à confirmer les plans de travail dans les domaines d’activités ciblés du programme ministériel.

468. Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de la fonction publique, les États membres ont pris l’initiative dans la promotion de différents aspects du Programme. Dans le cadre des efforts déployés, un certain nombre d'États membres ont organisé des réunions sur des sujets spécifiques pour échanger des informations sur les problèmes des services publics et les stratégies mises au point pour changer et améliorer la fonction publique

469. La République-Unie de Tanzanie a abrité la célébration à l’échelle continentale, de la Journée de la fonction publique africaine du 16 au 19 juin 2009. Outre l’organisation d’une conférence ministérielle, la Tanzanie a abrité une exposition sur les services publics pour marquer la célébration de la Journée de la fonction publique africaine le 23 juin 2009. Les Ministres participent activement à la mobilisation des ressources pour le Programme et le rythme de la mise en œuvre devrait s’accélérer à mesure que ces ressources seront disponibles.

470. Le Bureau de la sixième Conférence des Ministres africains de la fonction publique a tenu une réunion d’évaluation des progrès réalisés au Caire (Egypte) les 14 et 15 décembre 2009. Cette réunion a examiné et adopté les plans établis par les États membres chantres de différents aspects du Programme ministériel. La mise en œuvre du Programme ministériel devrait s’accélérer à mesure que les ressources seront disponibles. Les États membres ont également été encouragés à participer au EX. CL/565 (XVI) Page 123

Programme et à s'engager à mettre en œuvre la Déclaration de la sixième Conférence des Ministres africains de la fonction publique.

e) Lutte contre la corruption

471. Dans le cadre du travail du Conseil consultatif sur la corruption, créé en vertu de l'article 22 de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, la Commission a organisé la première réunion du Bureau du Conseil consultatif. Outre la préparation du projet de règlement intérieur du Conseil consultatif, le Bureau a examiné son programme de travail pour 2010 et le budget nécessaire pour ses activités.

472. Le Conseil consultatif a, au cours de ses débats, souligné l'importance de la mise en place d’un secrétariat compétent pour appuyer les efforts qu’il déploie pour s’acquitter de son mandat, conformément aux dispositions de la Convention. Le Bureau du Conseil consultatif a également indiqué son intention d'écrire aux Etats parties à la Convention pour leur donner des instructions sur la soumission de leurs rapports selon les dispositions de la Convention. Lorsqu’un budget sera établi pour le Conseil consultatif sur la corruption, ses activités devraient augmenter et il serait en mesure de présenter un rapport au Conseil exécutif, conformément à son mandat.

f) Renforcement du Centre de documentation pour la démocratie, la gouvernance et les droits de l'homme

473. Le Centre de documentation pour la démocratie, la gouvernance et les droits de l'homme continue à faire des progrès dans la diffusion des connaissances. La plupart des documents pertinents ont été répertoriés et mis à la disposition de la majeure partie de la communauté de la Commission de l'Union africaine. Le Centre a également acquis des équipements audiovisuels et continue de fournir gratuitement des services Internet.

2. OBSERVATION ET SURVEILLANCE DES ELECTIONS

a) Élections en Afrique

474. Au cours de la période considérée, la Commission a déployé des missions d'observation pour les élections présidentielles et législatives en Guinée Bissau, en Tunisie, en Mauritanie, au Gabon, au Congo Brazzaville, au Botswana, en Namibie, en Mozambique, en Guinée équatoriale et aux Comores. La Commission a également poursuivi ses efforts en vue de mettre en place des systèmes d'observation d’élections de l'UA et de fournir l’assistance technique aux institutions électorales nationales.

475. La Commission a joué un rôle actif dans le renforcement des capacités des organes de gestion des élections (OGE) à travers lesquels elle prévoit d'exercer une influence positive sur les processus électoraux nationaux. Cette assistance s’étendra sur tous les domaines du cycle électoral ; c'est-à-dire, de la réforme des zones EX. CL/565 (XVI) Page 124 d’inscription des électeurs et des processus internes des partis politiques, aux cadres juridiques et électoraux. En tant qu’initiative pilote dans le cadre de l'assistance technique, la Commission fournira l’assistance à la Commission électorale du Soudan dans les domaines de la formation de ses agents électoraux, de la préparation et de la réalisation des programmes d'éducation des électeurs et de la gestion de la logistique des élections. Conformément au mandat de l’assistance technique, la Commission, en collaboration avec son partenaire d’exécution (l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale IDEA International) pour la mise en œuvre, a continué de mettre en œuvre des programmes de formation pour les responsables des organismes nationaux de gestion des élections. Des cours supplémentaires en plus de ceux organisés au cours du premier trimestre de 2009 ont été dispensés en Afrique du Sud et au Ghana vers la fin de l'année. Ces cours visaient à renforcer les capacités des administrateurs électoraux à accomplir leur travail de manière efficace et à acquérir des valeurs, des compétences et des connaissances qui leur permettront d’organiser des élections acceptables. En plus d’assurer une formation de qualité pour la formation professionnelle des administrateurs électoraux, les cours portent essentiellement sur le transfert de compétences grâce à la formation des formateurs. L'objectif pour 2010 sera de former des formateurs comme base nécessaire pour que la formation soit largement disponible.

476. À l'appui du Programme d'assistance technique de la Commission, des réunions régionales sur l’amélioration des processus électoraux et le déroulement des élections sont en cours. Ces réunions prendront la forme de séminaires au cours desquels des études commandées par la Commission seront présentées en insistant sur les conclusions et les améliorations recommandées. Les études qui seront réalisées pour le premier séminaire commenceront bientôt dans la région de l'Afrique australe et mettront l'accent sur la résolution des litiges électoraux. Le séminaire proposé sur les litiges électoraux vise à améliorer les normes de règlement des litiges électoraux. Le premier séminaire est prévu pour début 2010. Les séminaires formuleront des recommandations aux CER et à leurs États membres.

477. Dans le domaine de l'observation des élections, la Commission s'efforce d'améliorer la qualité des missions d'observation des élections. La Commission, en collaboration avec ses partenaires (la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES), USAID, l’Institut électoral d’Afrique australe (EISA) et le Centre Carter), prend les mesures nécessaires pour assurer la formation des observateurs électoraux de l'UA dans les cinq régions de l'UA en vue de créer un groupe d'experts africains qualifiés capables d’effectuer efficacement l'observation et la surveillance des élections dans tout le continent. La Commission a déjà organisé la formation des observateurs électoraux de la région d'Afrique de l'Est en septembre 2009, à Nairobi (Kenya). La formation pour la région de l’Afrique de l'Ouest et de l’Afrique centrale aura lieu début 2010.

478. En ce qui concerne les missions d'évaluation pré-électorale, la Commission a déployé des missions d'évaluation au Soudan et en Côte d'Ivoire pour savoir si oui ou non les conditions permettant d'organiser des élections crédibles, légitimes, libres et EX. CL/565 (XVI) Page 125 justes, conformément à la Déclaration de l'UA sur les principes régissant les élections démocratique en Afrique, sont en place dans ces pays. Une mission d'évaluation est également prévue pour l'Éthiopie. Les missions d'évaluation effectuées ont permis d’évaluer les progrès réalisés dans la préparation des élections. Les missions effectuées ont permis de mettre l’accent sur les défis qui existent dans le processus préparatoire et les enjeux qui requièrent l'attention des États membres.

479. Les rapports des missions d'observation ont été distribués aux États membres concernés. En plus de souligner les éléments positifs des élections qui se sont déroulées, les rapports des missions d'observation font également ressortir les défis rencontrés. En tant que base pour le renforcement des capacités et l’amélioration du processus électoral, les rapports des missions d'observation ont formulé des recommandations. En général, les rapports ont été favorablement accueillis et constituent des documents de base pour les prochaines missions de l’Unité d'assistance électorale de la Commission.

480. Alors que la tendance générale des élections dans les États membres a été positive, les rapports des missions d'observation indiquent qu'il existe encore de nombreux défis dans l'environnement juridique et politique. Des défis ont également été identifiés dans la logistique et l'administration générales du processus électoral. En faisant connaître leur réaction constructive, les États membres et leurs institutions concernées devraient contribuer à l'appropriation et à la mise en œuvre des recommandations faites.

IV.2 DROITS DE L'HOMME

481. La Commission, en collaboration avec ses partenaires et d'autres organes de l'Union africaine, a poursuivi ses activités de promotion du programme de l'Union africaine en faveur des droits de l’homme. Elle s’est attelée principalement à renforcer les liens entre l’Union africaine et les organismes de défense des droits de l’homme. La célébration de la Journée des droits de l'homme a, par ailleurs, offert l’occasion de réaffirmer l’engagement des États membres de l’UA à l’égard du programme des droits de l’homme de l’Union.

a) Célébration de la Journée africaine des droits de l'homme

482. La Commission a célébré la Journée africaine des droits de l'homme le 21 octobre 2009 et, à cette occasion, elle a rendu public un communiqué pour encourager davantage les États membres et leur rappeler leurs engagements en faveur de la défense et de la protection des droits de l'homme sur le continent. La célébration de cet événement a permis de mieux sensibiliser l’opinion publique sur la nécessité de défendre et de protéger les droits de l’homme en Afrique. Elle a également permis de renouveler l'attachement collectif à l'Acte constitutif de l'Union africaine, à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et aux autres instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.

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b) Célébration de la Journée internationale des droits de l'homme

483. Au titre de ses engagements en faveur des droits de l’homme, la Commission a célébré, le 10 décembre 2009, la Journée internationale des droits de l’homme. Cette année, la célébration a porté principalement sur la non-discrimination que consacre l'article 1er de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui stipule que «Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits ». L’événement de cette année a d’ailleurs eu pour thème: «Encourager la diversité pour mettre fin à la discrimination ».

c) Renforcement des capacités des institutions nationales des Droits de l’Homme (INDH)

484. La Commission a organisée du 8 au 10 novembre 2009 une réunion des institutions nationales des droits de l’homme, à Banjul, en Gambie, en marge de la quarante sixième session de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples. La réunion a formulé un certain nombre de recommandations relatives au renforcement du rôle des institutions nationales des droits de l'homme. Certaines de ces recommandations sont les suivantes:

A l’endroit des États membres: 1. Mettre en place des INDH conformément aux Principes de Paris ; 2. Fournir aux INDH l'assistance technique et financière et les aider à publier leurs rapports ; 3. Veiller à ce qu’aucun obstacle n’entrave la mission des INDH.

A l’endroit de l’Union africaine : 1. Organiser des conférences des INDH tous les deux ans, ainsi que des réunions sur le renforcement des capacités des INDH tous les six mois ; 2. Assurer la coordination entre les organes pertinents de l'UA et les INDH ; 3. Aider les institutions nationales à mobiliser des ressources pour le renforcement des capacités.

A l’endroit des INDH 1. S’assurer que les INDH participent aux travaux de la CADHP ; 2. Continuer à œuvrer à la promotion et à la protection des droits de l'homme ; 3. Encourager la coopération bilatérale au sein de la communauté des INDH en Afrique.

d) Dialogue Union africaine - Union européenne sur les droits de l'homme

485. La cinquième session du Dialogue UA-UE sur les droits de l'homme, tenue le 20 novembre 2009, confirme que le dialogue est devenu une composante très utile du partenariat UE - Union africaine dans le domaine des droits de l’homme, qui a permis de parvenir à des conclusions, des recommandations et des engagements communs.

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486. Dans le cadre du Dialogue, aussi bien les parties africaines qu’européennes ont relevé que même si des progrès encourageants ont été enregistrés en matière de droits de l'homme, des problèmes persistent qui requièrent une attention et une coopération sans faille de la part des deux parties. Il importe d’encourager les États membres à ratifier les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et d’intensifier les efforts pour abolir la peine de mort en Afrique. Les droits de l'enfant, et plus particulièrement les droits des enfants victimes de conflits armés, constituent une autre question d’intérêt commun pour laquelle une action commune devrait être engagée. Les deux parties saluent les efforts que déploient les États membres de l’Union européenne et de l’Union africaine pour protéger les droits des migrants et des demandeurs d’asile. Cependant, les difficultés demeurent et des efforts supplémentaires s’imposent.

487. Les parties africaine et européenne ont souligné la nécessité de poursuivre la bonne interaction dans le cadre du partenariat Afrique-UE sur la gouvernance démocratique et les droits de l'homme. Elles ont souhaité que des initiatives concrètes liées à la coopération entre l'UE et l'UA dans les instances multilatérales soient soutenues au titre de ce partenariat, par exemple l'organisation d'un séminaire permettant aux États membres de l'UE et de l'UA d'échanger leurs expériences sur la préparation de l'examen périodique universel et la mise en œuvre des recommandations qui en découlent.

e) Partenariat UE-Afrique sur la gouvernance et les droits de l'homme

488. Une réunion de suivi sur le partenariat s’est tenue le 9 octobre 2009 à Addis- Abeba, à laquelle ont participé des experts des États membres africains et européens et des fonctionnaires de la Commission de l’Union africaine et de la Commission européenne. Les participants ont souligné la nécessité de créer une plate-forme de concertation commune sur la gouvernance et les droits de l'homme et ont, en outre, convenu que la partie africaine devrait arrêter définitivement sa position sur la plate- forme proposée avant la prochaine réunion informelle du Groupe conjoint d'experts, qui était prévue pour décembre 2009.

IV.3 AFFAIRES HUMANITAIRES, RÉFUGIÉS ET PERSONNES DÉPLACÉES

489. Consciente de la gravité et des conséquences des déplacements forcés en Afrique, la Commission continue d'être préoccupée par l'afflux de réfugiés et de personnes déplacées en Afrique. C’est dans ce contexte que le premier Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA sur les réfugiés, les rapatriés et les personnes déplacées en Afrique s’est tenu à Kampala (Ouganda) du 16 au 19 octobre 2009 sous le thème « l’Union africaine face au défi du déplacement forcé en Afrique ».

490. Le Sommet, qui a vu la participation de 46 États membres, d’un certain nombre d’invités d’honneur, de partenaires de l'UA, d’institutions des Nations Unies, de Communautés économiques régionales, d’organisations de la société civile ainsi que EX. CL/565 (XVI) Page 128 d'autres agences humanitaires, a réaffirmé l’engagement et la détermination des décideurs africains à résoudre le problème du déplacement forcé sur le continent. Le Sommet a permis de prendre des mesures concrètes pour s’attaquer aux causes profondes du déplacement forcé en Afrique en identifiant les moyens de le prévenir. À cet égard, le Sommet a adopté la Déclaration de Kampala et la Convention de l'UA sur la protection et l'assistance aux personnes déplacées, également connues sous le nom de Convention de Kampala. La Déclaration constitue le premier instrument juridique international contraignant sur la question des déplacements internes dans le monde. Dix-sept (17) États membres à Kampala et un (1) État membre à Addis-Abeba ont signé la Convention. Dans le cadre de la suite donnée au Sommet, la Commission prépare un plan d'action pour la vulgarisation, la ratification et l’intégration de la Convention dans les législations nationales.

491. Suite aux très fortes inondations qui ont frappé Ouagadougou et ses environs le 1er septembre 2009, le Gouvernement du Faso a lancé un appel pour une aide d'urgence. La Commission a répondu à cet appel en débloquant une somme de 50.000 $EU (cinquante mille dollars) en signe de solidarité et pour aider le Gouvernement et le peuple du Faso à surmonter ce moment difficile. En outre, le Sous-comité du COREP sur le Fonds spécial d'assistance d’urgence pour la sécheresse et la famine en Afrique, réuni à Addis-Abeba (Éthiopie) le 16 septembre 2009, a examiné l'appel lancé par le Gouvernement du Faso et a approuvé une subvention d'un montant de 500.000 $EU (cinq cent mille dollars) à ce pays. L'accord de subvention entre le Fonds et le Burkina Faso a été signé le 13 novembre 2009 et une copie de cet Accord a été transmise à la Banque africaine de développement, pour le déblocage immédiat de cette subvention.

IV.4 GENRE ET DÉVELOPPEMENT

a) Fonds d'affectation spéciale pour les femmes africaines

492. Dans le cadre de la mise en œuvre de la décision EX.CL/425 (VIII) du Conseil exécutif, et en coordination avec la BAD, un expert a été recruté pour effectuer l'étude de faisabilité du Fonds d’affectation spéciale pour les femmes africaines. Le projet de rapport de l'étude a été présenté à la BAD et à la Commission en septembre 2009, pour examen et observations. Le projet final de l'étude a été soumis aux experts et ensuite à la Conférence des Ministres en charge des questions du genre, le 21 novembre 2009 à Banjul, pour examen et approbation. Un certain nombre de recommandations ont été adoptées lors de cette conférence, notamment sur le changement d’appellation du fonds d’affectation spéciale pour les femmes africaines en "Fonds pour les femmes africaines", la structure de gouvernance et les modalités de gestion et de fonctionnement du Fonds, ainsi que sur une contribution volontaire de 1% du budget de l'UA à ce Fonds et la possibilité pour la Commission de mobiliser davantage de ressources provenant d'autres sources. EX. CL/565 (XVI) Page 129

i. Création de partenariats et action de plaidoyer

493. La Commission a participé à un petit déjeuner de travail sur la résolution 1325, co- présidé par le Commissaire de l’UA en charge de la paix et de la sécurité, en vue de favoriser la création de partenariats et le plaidoyer en faveur de la parité hommes- femmes, et de renforcer l’intégration et la participation des femmes aux initiatives de paix et de sécurité de l’UA.

ii. Activités de vulgarisation et de sensibilisation sur le Protocole

494. La Commission a également poursuivi ses efforts visant à la protection des droits de la femme, en collaboration avec la coalition « Solidarité pour les droits de la femme africaine » et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM). À cet égard, elle a organisé du 16 au 18 juillet 2009 à Kigali (Rwanda), une réunion des parties prenantes sur l’intégration aux législations nationales et la mise en œuvre du Protocole de l'UA relatif aux droits de la femme en Afrique. La réunion, à laquelle ont participé de hauts fonctionnaires gouvernementaux et des représentants d’organisations de la société civile des États membres de l'Union africaine ayant ratifié le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples relatif aux droits des femmes, a examiné les progrès réalisés dans l'application du Protocole, les outils utilisés, et les difficultés rencontrées. La réunion a également passé en revue la contribution des organisations de la société civile et des partenaires à l’action des gouvernements et de l'Union africaine dans la promotion des droits des femmes en Afrique.

b) Renforcement de la participation et de l'intégration de la dimension genre au Programme de paix et de sécurité de l'Union africaine

iii. Table ronde d'experts sur l’élaboration de stratégies et d’un plan d'action pour renforcer le rôle des femmes dans les opérations d’appui à la paix

495. L’engagement 8 du Plan d’action de l’UA en faveur des femmes porte sur le rôle des femmes dans les activités liées à la paix et à la sécurité. A cet égard, la Commission élabore, à l’intention des gardiens de la paix de l’UA, un manuel de formation sur l’intégration des femmes. Le processus d’élaboration du manuel se déroule normalement à travers des visites sur le terrain entreprises à ce jour dans cinq pays de l'UA, à savoir le Nigéria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, le Sénégal et le Burundi. L’envoi de troupes de maintien de la paix dans les points chauds de l’UA a été retenu comme critère de sélection de ces pays. EX. CL/565 (XVI) Page 130

c) Mise en œuvre de la Déclaration solennelle des chefs d’État et de gouvernement de l’UA sur l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique

i. Réunion sur la vulgarisation et la mise en œuvre de la Déclaration solennelle

496. La réunion des experts de l'UA sur l’établissement de rapports et la mise en œuvre de la Déclaration des chefs d’État et de gouvernement sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, et sur la Décennie (2010 - 2020) de la femme africaine s’est tenue du 6 au 8 mai 2009 à Banjul, en Gambie. Cette réunion avait pour objectif de mettre au point des stratégies pour l’établissement de rapports et la mise en œuvre de la Déclaration et d’identifier les obstacles et les difficultés auxquels les États membres sont confrontés.

ii. Feuille de route de la Décennie de la femme africaine

497. Le deuxième volet de la réunion a porté sur l'examen du Cadre, des Stratégies et de la Feuille de route, qui ont été mis au point pour la Décennie de la femme africaine, sujet abordé par les États membres lors d'une table ronde organisée le 1er mars 2009 au Bureau de l'Union africaine, à New York (USA). La réunion a également été l’occasion pour la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) de présenter un exposé sur Beijing + 15 et sur le sixième Forum africain pour le développement. Elle a également permis à l'UNIFEM de présenter la Campagne du Secrétaire général des Nations Unies pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes.

d) Appui au Mécanisme de l’UA sur les questions de genre

i. Quatrième réunion du Comité des femmes de l’Union africaine

498. La quatrième réunion du Comité des femmes de l’Union africaine s’est tenue les 28 et 29 avril 2009 à Addis-Abeba (Éthiopie). Cette réunion qui se tient une fois par an, a passé en revue le rapport annuel du Président de la Commission sur la Déclaration solennelle et le rapport de synthèse des États membres et a évalué les réalisations du Comité, les problèmes et les difficultés qu’il a rencontrés ainsi que son mandat et son règlement intérieur.

499. La Commission a participé à un certain nombre d’événements régionaux et internationaux pour mieux faire connaître la position de l'Union africaine concernant les divers processus en faveur des femmes en envoyant, notamment, une délégation de haut niveau à la huitième Réunion régionale africaine sur Beijing +15. La Commission a également pris part au Forum panafricain sur le développement de l’entreprenariat féminin, tenu du 27 au 29 octobre 2009, au Caire (Égypte), où elle a présenté un EX. CL/565 (XVI) Page 131 exposé sur le rôle des statistiques ventilées par sexe dans le développement de l'activité d’entreprise des femmes.

500. Enfin, la Commission a participé, les 9 et 10 novembre 2009 à Dakar (Sénégal), à un atelier d'experts sur la gestion des politiques économiques favorisant la parité hommes - femmes.

501. D’autre part, la Commission a pris part à un atelier organisé en octobre 2009 à Kampala (Ouganda) par l’Association féminine de lutte contre la violence sexuelle et les actes de violence liés au sexe, dite ACORD, autour du problème des violences faites aux femmes et aux enfants, entre autres, la traite, les mutilations génitales féminines et le harcèlement sexuel.

IV.5 CULTURE

502. Le développement culturel s’articule autour de quatre principaux axes d'intervention: le financement et la promotion des institutions culturelles africaines, le développement des industries culturelles, la coordination et l'harmonisation des politiques et programmes culturels, et la promotion et la protection du patrimoine culturel africain.

503. Dans le domaine de la promotion des institutions culturelles africaines, des progrès notables ont été réalisés dans la mise en œuvre des programmes pour le renforcement des capacités de l’Académie africaine des langues (ACALAN), à Bamako, Mali, et du Centre d’études linguistiques et historiques par tradition orale (CELHTO), à Niamey, Niger. Ainsi, L’ACALAN a mis en place à Abuja l’un des douze premiers centres régionaux pour la promotion des langues africaines transfrontalières vernaculaires. Le Secrétaire exécutif de l’ACALAN a été recruté et a pris ses fonctions en décembre 2009. Le CELTHO a, pour sa part, lancé avec succès des projets concernant l’Opéra du Sahel, la Musique pour la paix ainsi que la conversion en numérique de ses recueils de traditions orales.

504. Des progrès importants ont pu être également constaté dans les domaines de la coordination et de l'harmonisation des politiques et programmes culturels, de la promotion et de la protection du patrimoine culturel africain. Le deuxième Congrès culturel panafricain s’est tenu du 9 au 11 novembre 2009 à Addis-Abeba sous le thème «Inventaire, protection et promotion des biens culturels en Afrique" et a formulé des recommandations importantes sur des questions cruciales, notamment le renforcement des capacités des musées africains ainsi que l’établissement de lois pour protéger les biens culturels et promouvoir la coopération pour assurer le retour de ces biens dans leurs pays d’origine lorsqu’ils sont illégalement exportés ou importés. Dans le cadre de la mise en œuvre de la décision de la Conférence de juillet 2009, une cérémonie haute en couleurs a été organisée pour célébrer le centenaire de l’anniversaire de Kwame Nkrumah. La cérémonie a été marquée par une déclaration prononcée par Mme Samia Nkrumah, fille de Kwame Nkrumah, ainsi que par des manifestations culturelles EX. CL/565 (XVI) Page 132 africaines et une exposition sur la Renaissance culturelle africaine, au cours du deuxième Congrès culturel panafricain.

IV.6 QUESTIONS JURIDIQUES (ARCHITECTURE JURIDIQUE DE L'UNION)

a) Fonctions de dépositaire

505. Dans son dernier rapport, la Commission a appelé l’attention du Conseil sur le fait que quarante (40) traités ont été adoptés sous l’égide de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) et de l’Union africaine (UA), les plus récents étant la Convention de l’Union africaine pour la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique (Convention de Kampala), adoptée le 23 octobre 2009 à Kampala (Ouganda), ainsi que la Constitution révisée de la Commission de l’Aviation civile africaine (CAFAC), adoptée par une réunion des plénipotentiaires à Dakar (Sénégal) le 16 décembre 2009. De même, l’attention de la Commission a été attirée au fait que sur les quarante traités, seuls vingt-cinq (25) sont entrés en vigueur et deux (2) autres traités à savoir: la Constitution de l'Association des organisations africaines de promotion du commerce (1974) et la Charte africaine du transport maritime (1994) sont entrés provisoirement en vigueur. En outre, les deux (2) seuls traités que tous les États membres ont ratifiés ou auxquels ils ont adhéré sont la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (1981) et l'Acte constitutif de l'Union africaine (2000).

506. Au cours de la période considérée, deux (2) nouveaux instruments juridiques ont été adoptés : (i) "la Convention de l'Union africaine pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique» a été adoptée à Kampala le 23 octobre 2009. Cette Convention vise, entre autres, à promouvoir et à renforcer les mesures prises aux niveaux régional et national pour prévenir et éliminer les causes profondes du déplacement forcé et trouver des solutions durables au problème et à promouvoir le respect par les États parties des obligations et des responsabilités qui leur incombent en matière de prévention des déplacements internes, de protection et d’assistance aux personnes déplacées. Vingt (20) États membres ont apposé leurs signatures à ladite Convention depuis son adoption en octobre 2009 à Kampala. (ii) la Constitution révisée de la Commission de l’Aviation civile africaine (CAFAC), a été adoptée par une réunion des plénipotentiaires à Dakar (Sénégal) le 16 décembre 2009. Cette nouvelle Constitution met en œuvre la Décision du Conseil exécutif EX CL/Dec.359 (XI) qui, entre autres, confère à la CAFAC les fonctions d’Agence exécutive pour la mise en œuvre de la Décision de Yamoussoukro sur la libéralisation du transport aérien en Afrique. A son entrée en vigueur, cette Constitution révisée remplacera la Constitution de la CAFAC de 1969, adoptée le 17 janvier 1969. La Constitution révisée est maintenant soumise à la signature des Etats membres.

507. Au cours de la période sous examen, trois (3) traités, notamment le Traité faisant de l’Afrique une zone exempte d’armes nucléaires (Traité de Pelindaba de 1996), la Charte africaine de la Jeunesse et le Pacte africain de non agression et de défense commune de 2005 sont entrés en vigueur le 15 juillet 2009, le 8 août 2009 et le 18 décembre 2009 respectivement. En ce qui concerne la situation générale des traités de EX. CL/565 (XVI) Page 133 l’OUA/UA, quarante-cinq (45) nouvelles signatures ont été obtenues et vingt-six (26) instruments supplémentaires de ratification/adhésion ont été déposés. Il s’agit là d’une amélioration par rapport à la période précédente, durant laquelle, 15 (quinze) signatures furent obtenues et huit (8) instruments de ratification / adhésion déposés. J’appelle l’attention du Conseil sur le fait que dix-huit (18) États membres ont signé le Protocole relatif aux Statuts de la Cour africaine de justice et des droits de l'homme, et seuls deux (2) États ont déposé les instruments de ratification / adhésion. Vu la nécessité impérieuse de continuer à renforcer les institutions judiciaires de l'Union, il importe que le Protocole relatif aux Statuts de la Cour africaine de justice et des droits de l'homme soit signé et ratifié dans les meilleurs délais en vue de la mise en œuvre rapide de la décision Assembly/ AU / Dec.213 (XII) adoptée lors de la douzième session ordinaire de la Conférence qui s’est tenue à Addis-Abeba (Éthiopie) en février 2009. La décision demande à la Commission, entre autres, d’analyser les implications de l’octroi à la Cour de la compétence à juger les cas de crimes graves de préoccupation internationale tels que le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.

508. ll convient par ailleurs de noter que la situation n'a pas changé en ce qui concerne la ratification du Traité instituant la Communauté économique africaine (Traité d'Abuja) (1991). Aucun des quatre (4) États membres qui n’ont pas encore ratifié le Traité ou n’y ont pas encore adhéré, n’ont pris les mesures nécessaires pour le faire. Une fois de plus, je voudrais saisir cette occasion pour réitérer mon appel aux quatre (4) États membres, qui n'ont pas encore ratifié le Traité d'Abuja ou n’y ont pas encore adhéré, pour qu’ils le fassent le plus tôt possible. De même, la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance n’à été ratifiée, à ce jour, que par trois (03) États membres et signée par vingt-neuf (29) États membres. Comme le Conseil le sait, la Charte contient des dispositions importantes sur la promotion de la démocratie, de la bonne gouvernance et de l’État de droit, et prévoit des sanctions en cas de changement anticonstitutionnel de gouvernement. Il est donc important que cette Charte soit appliquée le plus tôt possible.

509. S’agissant des nouveaux instruments qui doivent être signés et ratifiés, il convient de mentionner la Convention de l'Union africaine pour la protection et l'assistance aux personnes déplacées en Afrique, adoptée en octobre 2009 par le Sommet extraordinaire de Kampala (Ouganda), ainsi que la Charte africaine de la statistique et le Protocole relatif à la Banque africaine d'investissement, qui sont également des instruments importants dans notre quête collective d’une intégration socioéconomique plus dynamique. Onze (11) États membres ont signé la Charte de la statistique et aucun ne l’a ratifié tandis que huit (8) États membre ont signé le Protocole relatif à la Banque africaine d'investissement, et un (1) seul État membre l’a ratifié.

510. Enfin, j’appelle l'attention du Conseil sur la décision EX.CL / Dec. 459 (XIV) relative à l'état de signature et de ratification des traités de l'OUA / UA et à l'harmonisation des procédures de ratification, adoptée à Addis-Abeba (Éthiopie) en janvier 2009, invitant les États membres à accélérer le processus de signature et de ratification des instruments juridiques de l'Union. La décision demande notamment aux États membres d’engager le processus de ratification des instruments juridiques de l'UA EX. CL/565 (XVI) Page 134 dans l'année qui suit leur adoption. Les États membres doivent impérativement œuvrer sans relâche pour faire en sorte que le processus de ratification ou d'adhésion soit accéléré en vue du renforcement des valeurs partagées et des principes convenus collectivement pour le bien commun des peuples africains.

b) Accréditation des États non africains auprès de l'Union africaine

511. Conformément à la Partie II, section II (3) sur les Critères pour l'octroi du statut d'observateur et pour un système d'accréditation auprès de l'Union africaine, adoptés par le Conseil exécutif en juillet 2005, la Commission a continué à recevoir et à examiner des demandes d'accréditation émanant de différents États et organisations non africains, en gardant à l'esprit les intérêts supérieurs de l'Union. Depuis la dernière période considérée, neuf (9) États non africains et une (1) organisation internationale ont été accrédités, conformément aux dispositions de la Partie II, section II (3) sur les Critères pour l'octroi du statut d'observateur de l'Union africaine et pour un système d'accréditation auprès de l’Union africaine. Les noms des représentants accrédités depuis mon dernier rapport ainsi que de leurs États ou organisations respectifs sont indiqués dans le tableau ci-dessous:

ÉTATS NON AFRICAINS No. Nom & titre Pays 1 S. E. M. Giovani Miceli Malte Ambassadeur de Malte en Égypte 2 S. E. M. Slobodan Soja Bosnie-Herzégovine Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de Bosnie- Herzégovine en République arabe d’Egypte 3 S. E. M. Luis Cappagli Argentine Ambassadeur d’Argentine en République arabe d’Égypte 4 S. E. M. Leo Olasvirta Finlande Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de Finlande en République fédérale démocratique d’Éthiopie 5 S. E. M. Dragan Momcilovic Serbie Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Serbie en République fédérale démocratique d’Éthiopie 6 S. E. M. Michael A. Battle Etats-Unis Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire des États-Unis d’Amérique d’Amérique auprès de l’Union africaine (USAU) 7 S. E. M. Khalid Hussain Yousfani Pakistan Ambassadeur du Pakistan auprès du Gouvernement de la République fédérale démocratique d’Éthiopie 8 S. E. M. J.F.L Blankenberg Pays-Bas Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume des Pays-Bas en République fédérale démocratique d’Ethiopie 9 S. E. Mme Michèle Levesque Canada Ambassadeur du Canada en République fédérale démocratique d’Éthiopie INTÉGRATION RÉGIONALE ET ORGANISATIONS Organisation INTERNATIONALES

1 Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs ICGLR

EX. CL/565 (XVI) Page 135

512. Le nombre total d'États non africains et d’organisations internationales accrédités auprès de l'Union est aujourd’hui de 64 ; à savoir 53 États non africains et 11 organisations internationales et d'intégration régionale.

c) Mise en œuvre de la décision de la Conférence relative à l'adhésion à la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et au Protocole de Kyoto

513. Le Conseil se rappellera que la Conférence, par sa Décision Assembly / AU / Déc. 248 (XIII), adoptée en juillet 2009 à Syrte (Grande Jamahiriya), a décidé que l'Union africaine doit adhérer à la Convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et au Protocole de Kyoto, et a demandé à la Commission de prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer le processus d'adhésion et de rendre compte à la prochaine session ordinaire du Conseil exécutif en janvier / février 2010.

514. Conformément à la décision de la Conférence, la Commission a mis au point un instrument d'adhésion que je viens de recevoir et que je compte déposer prochainement auprès du Secrétaire général des Nations Unies. Une fois l'instrument d'adhésion à la CCNUCC enregistré, la Commission pourra alors prendre les mesures nécessaires pour adhérer au Protocole de Kyoto, comme prévu à l'article 24 dudit Protocole qui stipule que les parties à la CCNUCC peuvent ratifier le Protocole ou peuvent y adhérer. La Commission rendra compte des progrès réalisés à la prochaine session ordinaire du Conseil exécutif en juin / juillet 2010.

d) Mise en œuvre de la décision de la Conférence relative à l'adhésion à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD)

515. La Conférence, par sa Décision Assembly / AU / Déc. 255 (XIII) adoptée à Syrte en juillet 2009, a également décidé que l'Union africaine doit adhérer à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).

516. Conformément à cette décision, la Commission est en passe de finaliser l'instrument d'adhésion, qui sera ensuite déposé auprès du Secrétaire général des Nations Unies. De même, la Commission rendra compte des progrès réalisés dans ce domaine à la prochaine session du Conseil exécutif en juin/juillet 2010.

e) Mise en œuvre de la Décision de la Conférence sur l’octroi à la Cour africaine de justice et des droits de l'homme de la compétence à juger les crimes internationaux

517. En plus des indications fournies dans mon rapport de juillet 2009, le Conseil notera que les fonds nécessaires à l’exécution des activités envisagées pour la mise en œuvre de la Décision Assembly / AU / Déc. 213 (XII), adoptée à Addis-Abeba (Éthiopie) en janvier 2009, à savoir l’élargissement du mandat de la Cour pour juger les crimes de portée internationale des plus graves, tels que le génocide, les crimes de guerre et les EX. CL/565 (XVI) Page 136 crimes contre l'humanité, ont déjà été obtenus et que les travaux ont commencé par le recrutement d’un consultant pour entreprendre une étude approfondie sur les implications de l’octroi à la Cour de la compétence à juger de tels crimes.

518. La Commission en est à son dernier stade de discussions avec le consultant et l'étude débutera dès que les discussions auront été menées à leur terme. Une fois l'étude effectuée, des recommandations appropriées seront soumises au conseil par le biais du COREP, pour examen, à sa prochaine session ordinaire en juin / juillet 2010.

519. Je voudrais, en outre, appeler l'attention du Conseil sur le fait que l'étude envisagée prendra également en compte l'impressionnant travail que la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples avait déjà effectué. Un atelier de validation regroupant des représentants de la Cour, des experts indépendants et d'autres parties prenantes sera ensuite organisé, suivi de réunions de juristes et des ministres. Il est prévu que le document final ainsi que le Projet d'instrument juridique soient présentés au Conseil à sa prochaine session ordinaire en juin / juillet 2010.

520. L’on n’insistera pas assez sur l'importance que revêt cette question. La lutte contre l'impunité étant une des priorités de l'Union africaine, il est en effet primordial que le continent soit doté des institutions nécessaires pour traiter de crimes aussi graves.

f) Révision du Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine, relatif au Parlement panafricain (PAP)

521. Comme je l’ai indiqué précédemment en juillet 2009, les termes de référence pour une étude approfondie sur la révision du Protocole au Traité instituant la Communauté économique africaine relatif au Parlement panafricain ont été finalisés et la Commission devait soumettre, par l’intermédiaire du COREP, les recommandations appropriées au Conseil, pour examen, à sa présente session ordinaire de janvier 2010.

522. Toutefois, en raison des retards dans l’obtention des fonds nécessaires à la réalisation des activités envisagées dans le cadre de la mise en œuvre de la Décision Assembly / AU / Dec. 223 (XII), il ne sera pas possible à la Commission de présenter ses recommandations au Conseil à sa présente session. Néanmoins, les fonds ayant été obtenus, la Commission a choisi un consultant pour entreprendre une étude approfondie en concertation avec le Parlement panafricain. La Commission espère bien pouvoir faire les recommandations appropriées, à travers le COREP, à la prochaine session ordinaire prévue pour juin/juillet 2010.

g) Enregistrement du nouveau drapeau de l’Union africaine

523. Le Conseil se souviendra que la Conférence, par sa Décision Assembly / AU / Dec. 267 (XIII), a demandé à la Commission de prendre les mesures nécessaires pour l'enregistrement du nouveau drapeau de l'UA auprès de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI).

EX. CL/565 (XVI) Page 137

524. Je voudrais porter à l'attention du Conseil que l'OMPI exige la présentation d'un certain nombre d'éléments, dont 600 exemplaires de l’échantillon du drapeau dont la propriété doit être protégée, une copie des Statuts de l'Organisation et une liste des États membres de l'Organisation. La Commission a pris les mesures nécessaires pour rassembler les documents voulus et les soumettre à l’OMPI aux fins de l’enregistrement. La Commission est consciente du caractère urgent de cette question et assure le Conseil que le drapeau de l'UA sera enregistré le plus tôt possible et qu’elle présentera un rapport intérimaire au Conseil, par l'intermédiaire du COREP, à la prochaine session ordinaire prévue en juin / juillet 2010.

h) Réunion des conseillers juridiques de l'UA et des CER

525. Le Conseil est prié de noter que, conformément au Protocole sur les relations entre l'Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER), signé le 27 janvier 2008, les conseillers juridiques de l'UA et des CER se sont réunis les 12 et 13 octobre 2009 au siège de l'UA pour se concerter et discuter des bonnes pratiques, notamment de leurs rôles dans le renforcement des synergies et la promotion d’une coopération efficace entre les diverses organisations de même famille.

526. À cet égard, les conseillers juridiques ont convenu, entre autres, d’œuvrer de concert, d’échanger des informations, de coopérer et de se réunir régulièrement - au moins une fois par an - pour coordonner et harmoniser les activités de l'UA et des CER du point de vue juridique.

527. La Commission estime qu’une coopération et une coordination plus étroites entre les conseillers juridiques de l’UA et des CER faciliteront dans une large mesure le processus d’intégration et la mise en œuvre harmonieuse de la vision collective d’une Afrique pacifique, unie et intégrée.

V. RENFORCEMENT DES INSTITUTIONS

V.1 LA COMMISSION

1. GESTION DES RESSOURCES ADMINISTRATIVES ET HUMAINES

528. Au cours de la période considérée, la Commission a continué de mettre en œuvre son plan de travail relatif à l’amélioration globale de l’administration et de la gestion des ressources. Cet exercice a été entrepris dans des domaines spécifiques, en vue de réaliser les objectifs suivants :

. Amélioration générale de la Gestion des ressources humaines ; . Amélioration du Système informatique de la Commission ; . Interconnectivité fiable et sécurisée de la Commission avec les Bureaux régionaux, techniques et de représentation et les Communautés économiques régionales (CER) ; . Amélioration des conditions de travail du personnel ; EX. CL/565 (XVI) Page 138

. Amélioration des Services de gestion des achats ; . Mise en place d’une caisse de retraite et d’un régime assurance pour le personnel.

529. Afin de réaliser les résultats attendus, le Plan de travail pour le secteur de l’administration et de la Gestion des ressources humaines a été subdivisé en 62 projets/domaines prioritaires, classés en huit (8) groupes. La Gestion des ressources humaines (HRD) a été couverte par les activités de quatre (4) Groupes, alors que les quatre (4) secteurs restants, à savoir : Service bâtiments, équipement et transport (BETS), Services administratifs, Sécurité et sûreté; et Système intégré de gestion (MIS) ont été rassemblés chacun dans un Groupe. Le tableau ci-dessous indique les progrès réalisés à ce jour en ce qui concerne les différents projets :

DIVISION Nb. de projets ÉTAT DES PROJETS NON # % DEMARRE DEMARRE/EN ACHEVE COURS Ressources humaines 25 40% 17 8 3 BETS 24 39% 24 0 0 SERVICES ADMINISTRATIFS 6 10% 6 0 0 SECURITE ET SURETE 4 6% 3 1 0 SYSTÈMES INTÉGRÉ DE GESTION 3 5% 3 0 2 ADMINISTRATION ET 62 100% 53 9 5 RESSOURCES HUMAINES

530. Les activités entreprises dans les différents domaines et la mise en œuvre des projets connexes auront un impact réel sur l’ensemble de la Commission.

1. Division de développement des ressources humaines

a) Système d’évaluation des performances basé sur les résultats

531. Le secteur de Développement des ressources humaines s’est développé et a mis en œuvre un système d’évaluation des performances basé sur les résultats, qui vise à garantir la bonne performance des Départements, des Directions, des Divisions, des Unités et du personnel de l’organisation. Le système sera également utilisé pour identifier les besoins en matière de formation en vue de renforcer l’efficacité de l’organisation.

b) Statut et Règlement du Personnel

532. Les Statut et Règlement du personnel actuels, qui sont en vigueur depuis près de 18 ans, ont été révisés en collaboration avec le Comité des représentants permanents et ses organes subsidiaires, et sont soumis, pour examen, au Conseil exécutif et, pour adoption, à la Conférence, afin qu’ils puissent être mis en œuvre à compter de l’exercice financier 2010. EX. CL/565 (XVI) Page 139

c) Programme d’échanges Union africaine/Union européenne

533. Le secteur de Développement des ressources humaines a bénéficié d’un Programme d’échanges UA/UE qui vise à renforcer les capacités du personnel des différents départements/directions de la Commission.

d) Caisse de retraite de l’Union africaine

534. Le Conseil exécutif avait adopté la Décision EX.CL/Dec.415 (XIII) sur l’amélioration du système de sécurité sociale de l’Union africaine et la mise en place d’une caisse de retraite pour le personnel de l’Union. La décision demandait le retrait de la caisse d’ALICO avant le 01 janvier 2009, mais la Commission a été très prudente dans sa mise en œuvre car pour que la caisse soit effectivement mise en place, plusieurs processus sont nécessaires, y compris l’approbation d’une structure pour l’Unité de gestion de la caisse chargée de la gestion et de l’administration quotidiennes de la caisse et l’identification des possibilités de placement. Une feuille de route a été établie pour permettre à la Commission de finaliser le processus de retrait d’ALICO, par étape. Les Projets de règles et règlements de la caisse sont en cours d’examen, et un forum de discussion sera organisé sous peu pour recueillir les contributions et les observations de tous les membres du Personnel. Un autre aspect de l’amélioration du système de sécurité sociale est la mise en œuvre de l’augmentation des contributions à la caisse qui entrera en vigueur à partir du 01 janvier 2010. Un Appel d’offres ouvert sera bientôt lancé pour la fourniture des logiciels et services de gestion des placements de la Caisse.

e) Bien être du personnel

535. Un programme destiné à récompenser les fonctionnaires de la Commission qui ont servi l’organisation pendant de nombreuses années sera mis en place en 2010. Ce nouveau programme vise les fonctionnaires qui ont consacré leur vie au service de l’Union afin de les motiver.

f) Recrutement et E-Recrutement

536. Le Budget de fonctionnement 2009 prévoyait des recrutements pour cinquante (50) postes de la Structure Post-Maputo. En décembre 2009, soixante et un (61) postes ont été pourvus ; pour 46 de ces postes les fonctionnaires recrutés ont déjà pris fonction et pour les quinze (15) postes restants, le processus est presque achevé. Pour les postes des services généraux (GSA), 20 postes ont été pourvus comme suit : des recrutements pour 13 recrutés au plan local pour le siège, 2 au plan international et 5 pour les Bureaux régionaux.

537. Quatre-vingt seize pour cent (96%) des 53 Etats membres de l’Union n’ont pas rempli leurs quotas de postes professionnels.

EX. CL/565 (XVI) Page 140

538. Afin d’améliorer le processus de recrutement, la Commission lancera en 2010 un système de recrutement électronique (E-Recrutement). A cet égard, elle a élaboré des modalités pratiques pour la mise en œuvre de ce système afin d’améliorer l’efficacité et la fiabilité du processus.

g) Formation et perfectionnement du personnel

539. Il est institué un séminaire pour accueillir les membres du personnel nouvellement recrutés à l’Union africaine pour une introduction officielle à l’organisation et à ses méthodes de travail. Dans ce cadre, les représentants des différents départements de la Commission sont invités à présenter les activités et les rôles de leurs départements.

540. Afin de renforcer les compétences de l’Union, plus de quinze (15) sessions de formation ont été organisées par la Commission, dont les plus importantes sont :

 La formation Kaizen, avec la participation de 75 fonctionnaires de la catégorie professionnelle ;  La formation sur la sécurité et la sûreté, avec la participation de plus de 140 fonctionnaires ;  Les séminaires sur la prévention médicale ;  L’atelier sur le renforcement des compétences ; et  Les cours de langues.

h) Système intégré de gestion

541. Le système a pour objectifs de fournir des services dans le domaine des technologies de l’information de qualité, novateurs, personnalisés et efficaces répondant aux besoins actuels et futurs de l’organisation. En 2009, l’accent a été mis sur la mise en place des services de base TIC dans les trois principaux projets phares suivants :

i. Gouvernance et politiques en matière de TIC avec les résultats suivants :

• Elaboration d’un cadre global en cours d’examen par la Commission ; • Formation et Application de la politique de communication au sein de la Commission de l’UA ; • Mise en place d’un Comité directeur sur les TIC pour les activités et projets du MIS

ii. Renforcement des infrastructures TIC avec les résultats suivants :

• Finalisation de la conception et de la mise en œuvre d’un réseau à trois niveaux sous forme d’un document d’architecture. Ce modèle est conçu pour améliorer la fiabilité, la redondance, la performance, l’extensibilité et la fonction du réseau. EX. CL/565 (XVI) Page 141

• Installation du système Wi-Fi dans l’enceinte de la Commission de l’UA, avec le document technique et d’architecture. Des points d’accès à internet sans fil ont été achetés et installés. • Mise en place d’infrastructures TIC dans 8 Bureaux régionaux/de représentation, en leur fournissant les mêmes services TIC. La mise en place d’infrastructures sera achevée pour les bureaux restants d’ici mars 2010. • Un nouveau centre de serveurs a été installé et tous les serveurs ont été améliorés et sécurisés au même niveau que les systèmes d’exploitation les plus récents. • Une nouvelle infrastructure de courrier électronique a été installée et la connection Internet est maintenant ouverte à partir de point d’accès. • Normalisation de l’environnement logiciel interne. • Mise en place d’un système informatique sécurisé.

iii. Modernisation de l’administration de la Commission de l’UA avec les résultats suivants :

• Soutien fourni à la mise en œuvre du projet IMIS/SAP. Les principaux modules de gestion des ressources humaines, matérielles et financières sont mis en œuvre ; • Le logiciel collaboratif de la phase pilote pour la Direction de l’Administration et des ressources humaines est opérationnel. • Le logiciel d’aide à la traduction a déjà été sélectionné pour la Direction des services de conférence.

i) Services administratifs

i. Achats et voyages

• Pour améliorer la gestion des achats de la Commission, il serait nécessaire d’envisager une nouvelle structure qui réponde aux exigences du nouveau Manuel des achats de l’Union africaine, telle que recommandée également par les Partenaires de l’Union africaine. De même, l’outil IMIS est utilisé pour gérer tous les aspects de la Gestion matière. • Le lancement du Manuel des Achats a été officiellement lancé et utilisé ; grâce à ce manuel, la Commission peut désormais veiller à ce que les procédures de marché soient ouvertes, équitables et conformes aux normes internationales. • Des mesures ont été prises pour éviter le gaspillage de fonds au titre des voyages de la Commission, y compris la signature d’accords avec les compagnies aériennes africaines, en vue de protéger les intérêts de la Commission de l’UA. • Des efforts sont en cours pour mettre en œuvre le logiciel de réservation AMADEUS, qui est l’un des outils les plus efficaces d’économie de temps et de ressources.

EX. CL/565 (XVI) Page 142

ii. Magasins

• Le magasin principal a été déplacé au bâtiment nouvellement loué, près de l’Ambassade du Vatican, et l’espace sera utilisé pour la construction du Bâtiment de paix et sécurité financé par le Gouvernement allemand. • La codification des biens immobiliers a été programmée pour 2010. Tous les biens de la Commission seront ainsi évalués et codés (Établissement d’un Registre des immobilisations). • Le Magasin central a repris le contrôle du Magasin médical. Les produits médicaux sont maintenant gérés par le Magasin principal. • Un inventaire régulier est effectué à la fin de l’année.

iii. Service du Courrier

542. Conformément au Plan stratégique 2009-2010 et dans le cadre du programme de modernisation, l’informatisation du Service du Courrier sera effectuée en 2010, grâce à l’infrastructure TIC actuelle de la Commission. Tous les services du courrier de la Commission et des Bureaux régionaux/techniques de représentation et, à terme, ceux des autres Organes de l’Union africaine seront reliés.

iv. Service : Bâtiment, équipement et transport

543. Au cours de la période considérée, la Commission a entrepris les projets/activités suivants dans le secteur ci-dessus :

 Nouveaux projets :

544. La Commission a fourni un soutien technique aux processus de gestion et de supervision des travaux de construction en cours du Projet de Complexe de conférences et de bureaux de l’Union africaine, financé par la République populaire de Chine. Elle a également facilité tous les contacts et les consultations avec les autorités du pays hôte, en vue de garantir l’exécution harmonieuse de tous les projets, y compris la construction de l’hôtel de plus de cinq étoiles à proximité des locaux de l’Union africaine.

545. Le Protocole d’accord entre la Commission et le Gouvernement de la République fédérale d’Allemagne pour la construction du Bâtiment de paix et de sécurité a déjà été signé et tous les plans et dessins nécessaires ont été finalisés, avec l’assistance technique de GTZ IS du Gouvernement allemand. Les travaux de construction commenceront au début de l’année 2010.

546. La Commission tient à exprimer de nouveau sa gratitude au Gouvernement d’Éthiopie pour l’attribution des nouvelles parcelles de 200.000m² et de 15.000m² pour le projet de Village africain et les résidences des fonctionnaires élus, respectivement. La Commission commencera la mise en œuvre de ces nouvelles acquisitions au cours de l’exercice 2010. EX. CL/565 (XVI) Page 143

547. De plus, la préparation du Plan directeur général pour le Siège de l’Union africaine, qui servira de base pour la future extension des bâtiments et installations physiques de l’Union africaine, a été finalisée et le Plan est soumis pour approbation en vue de sa mise en œuvre.

 Travaux de rénovation et de modernisation

548. La Commission a entrepris des travaux d’entretien, de modification et d’altération de ses bureaux en vue d’améliorer les installations existantes et de créer un environnement de travail favorable pour son personnel et la conduite des différentes activités et réunions des organes de l’Union africaine.

 Services de transport

549. La Commission a acheté un certain nombre de véhicules pour remplacer les vieux véhicules du Siège et des Bureaux régionaux/de représentation.

 Sécurité et sûreté

550. Afin d’assurer des services fiables de sécurité et de sûreté dans les locaux de la Commission de l’UA et pour l’ensemble du personnel, la Commission est en train de mettre en place des systèmes et mécanismes destinés à renforcer la sécurité et la sûreté en vue de prévenir tout risque pour le personnel, les représentants des États membres, les invités, les visiteurs et les biens au Siège de la Commission et dans des Bureaux régionaux. A cet égard, des documents, des directives et des procédures ont été élaborés, y compris les consignes permanentes, les plans de secours et d’évacuation et les plans de sécurité matérielle pour toutes les sessions importantes et les Sommets, les mécanismes de prévention des incendies, ainsi que l’amélioration du Système de surveillance et la publication des rapports mensuels sur la situation de sécurité.

2. GESTION FINANCIÈRE

a) Exécution du budget

551. À sa session de janvier 2009 tenue à Addis-Abeba (Éthiopie), la Conférence a approuvé un budget total de 164.256.817 $EU pour l’exercice financier 2009, dont 95,58 millions $EU au titre du budget de fonctionnement et 62,68 millions $EU pour le budget programmes.

EX. CL/565 (XVI) Page 144

Exécution du budget de fonctionnement et du budget programmes pour l’exercice clos en décembre 2009

Dépenses et Crédits Pourcentage engagements au 31 Budget budgétaires d’exécution du décembre 2009 ouverts budget

Budget de fonctionnement 75.164.886 67.033.521 89% de la Commission Autres organes 20.410.885 14.852.741 72% Total du budget de 95.575.711 81.866.262 86% fonctionnement Budget programme 68.681.046 37.167.157 54% Total général 164.256.817 119.033.419 73%

552. Au 30 novembre 2009, un montant de 119.033.419 $EU a été dépensé, soit 73% du budget total. Sur le montant total dépensé, 81.866.262 ont été dépensés au titre du budget de fonctionnement et 37.167.157 $EU au titre du budget programmes.

b. Recettes

553. Les sources de financement du budget approuvé de la Commission de l’UA pour l’exercice financier 2009 étaient les contributions des États membres et les contributions des partenaires au développement. Un montant de 64.985.388 $EU a été reçu des États membres au 30 novembre 2009 sur les contributions totales d’un montant de 93.804.243 $EU, mises en recouvrement. La Commission a reçu, en outre, des États membres une somme de 44. 161.549,65 $EU d’arriérés de contribution au titre des exercices précédents et 1.528.052,11 $EU au titre de contributions payées en avance. Le montant total reçu à la fin de novembre 2009 est de 110.674.989 $EU.

554. Un montant total de 9.046.626 $EU a été reçu des partenaires au développement sur un montant total de 52.003.000 $EU promis pour le financement des programmes approuvés pour l'année. En outre, les partenaires au développement ont contribué un montant total de 31. 071.796 $EU au titre du Fonds pour la paix pendant la période de janvier à novembre 2009.

c. Réformes

Pilier- Transformation institutionnelle

Programme – Renforcement des capacités institutionnelles

i. IMIS

555. Le système intégré de gestion de l’information (IMS) est le plus réussi des projets entrepris par la Commission en vue de la modernisation des opérations financières et de gestion des ressources humaines et des opérations d’achat entreprises par la Commission pour améliorer ses prestations de services. Les Directions des Finances et EX. CL/565 (XVI) Page 145 de l’Administration ont commencé à mettre en place et à utiliser le système SAP ERP, avec l’intégration totale des services essentiels comme les voyages, les achats, les ressources humaines, le service des fiches de paie et les finances.

ii. Budget

556. Une amélioration sensible a été enregistrée en ce qui concerne l’élaboration et la qualité du budget 2010. A cet égard, la Commission a été félicitée par les États membres.

iii. Gestion des fonds provenant des partenaires

557. Pour améliorer le suivi des fonds provenant des partenaires et satisfaire aux exigences d’établissement des rapports, des fonctionnaires chargés du suivi des fonds ont été désignés. A cet effet, une opération d’apurement est en cours pour garantir la fiabilité des données et renforcer la confiance des parties prenantes.

iv. AMISOM

558. La Commission a tiré des leçons des défis rencontrés dans la gestion des fonds pour la paix au titre de la Mission AMIS. Elle essaie donc de standardiser la gestion financière du Bureau de l’AMISOM, notamment en automatisant totalement les opérations de gestion financière, de gestion des ressources humaines et d’achat grâce à la mise en œuvre du système SAP en 2010.

559. En dépit des sérieuses contraintes en termes de ressources humaines face à la demande croissante de services due à l’augmentation de ses activités, la Commission poursuivra ses efforts visant à améliorer ses prestations de services en procédant au renforcement du Système intégré de gestion de l’information, en normalisant les procédures et en renforçant la discipline financière, la transparence et l’esprit de responsabilité. Le Cadre des dépenses à mi-parcours et la budgétisation axée sur les résultats sont également des priorités pour l’exercice 2010.

3. PLANIFICATION, SUIVI ET ÉVALUATION

a) Développement d’un outil africain de suivi, d’évaluation et d’élaboration de rapports (AMERT)

560. La Commission a finalisé l’outil africain de suivi, d’évaluation et d’élaboration de rapports (AMERT). Cet outil sera utilisé pour suivre la mise en œuvre des programmes/politiques et des projets de l’Union africaine. AMERT est opérationnel depuis mars 2009 et, au 30 octobre 2009, plus de 100 responsables de projets de l’Union africaine ont bénéficié d’une formation à la Commission sur l’utilisation de ce logiciel. EX. CL/565 (XVI) Page 146

b) Ateliers de sensibilistion sur le Plan stratégique

561. À la suite de l’adoption du Plan stratégique 2009 – 2012 par la Conférence de l’Union africaine en juillet 2009, une série d’ateliers ont été organisés pour populariser le Plan. Ces ateliers ont été organisés aux Bureaux de l’UA au Caire, à Alger, à Bamako, à Bruxelles et à Genève. D’autres ateliers de popularisation et de sensibilisation sont prévus pour le prochain exercice financier.

c) Acquisition de livres de bibliothèque

562. Pendant l’année 2009, la Commission de l’UA a acheté ou reçu en don les publications suivantes :

Livres : 300 titres (516 volumes) de livres achetés Revues : 116 titres de périodiques sur abonnement en 2009 Multimedia: 10 titres de DVDs/ CD (19 Volumes) achetés en 2009 Journaux : Plus de 2500 numéros de divers journaux, locaux et internationaux, ont été reçus.

d) Partenariat avec la Banque mondiale

563. En octobre 2009, il a été lancé l’idée d’un partenariat entre la Banque mondiale et la Commission axé sur le renforcement des capacités de la Commission à exploiter et à adopter les bonnes pratiques tirées de la vaste expérience de la Banque mondiale dans l’utilisation des TIC, en vue d’une meilleure prestation de services. Après les discussions préliminaires, les deux parties ont convenu de discussions bilatérales entre l’équipe du Système intégré de gestion de l’Union africaine et l’équipe TIC de la Banque mondiale pour mieux identifier les domaines spécifiques de coopération entre les deux institutions. A cet égard, les deux équipes ont eu des discussions téléphoniques et ont convenu d’avoir des dialogues au niveau technique dans les domaines suivants : Systèmes de bibliothèque et Systèmes d’archive. Une assistance a été demandée à la Banque mondiale dans les domaines suivants :

i. Désignation comme Bibliothèque de dépôt de la Banque mondiale : La Banque mondiale considère que des bibliothèques bien organisées et ayant de nombreux utilisateurs constituent des canaux efficaces pour la réalisation d’un de ses objectifs de diffusion et de partage des résultats de recherche, de connaissances et d’information. Outre les fonctionnaires de la Commission et les ambassades des États membres à Addis-Abeba, la Bibliothèque de la Commission offre également ses services à divers utilisateurs venant d’institutions académiques et de recherche, ainsi qu’aux membres de la communauté internationale. C’est pourquoi la Bibliothèque de la Commission de l’Union africaine voudrait être désignée comme Bibliothèque de dépôt de la Banque mondiale. Étant donné que la Banque n’a pas de bibliothèque de dépôt à Addis-Abeba, la réalisation de ce EX. CL/565 (XVI) Page 147

souhait permettrait à la communauté internationale d’avoir plus facilement accès aux ressources de la Banque.

ii. La Bibliothèque de la Commission de l’UA voudrait également avoir un accès gratuit à la Bibliothèque en ligne de la Banque mondiale, une autre source précieuse d’informations, avec le texte intégral, ce qui contribuera à améliorer davantage la prestation de services d’information par la bibliothèque.

iii. Indicateurs du développement en ligne : La Bibliothèque de la Commission de l’UA voudrait obtenir l’accès gratuit aux indicateurs du développement en ligne que la Banque mondiale considère comme des sources de données sur l’économie mondiale.

iv. Numérisation : - L’Unité des archives essaie de mettre en œuvre le logiciel Greenstone de Bibliothèque numérique pour l’accès au texte intégral, mais sans beaucoup de succès. Une assistance à l’unité pour lui permettre de migrer au système ICA serait nécessaire pour atteindre les résultats souhaités.

e) Établissement de partenariats et signature de nouveaux accords

564. La Commission a fait d’importants efforts pour mobiliser des ressources auprès de sources extérieures et établir des relations avec de nouveaux partenaires. Pendant la période considérée, les accords indiqués ci-dessous ont été signés avec des partenaires, ce qui a permis de mobiliser les ressources nécessaires pour appuyer la mise en œuvre du Plan stratégique 2009-2012 :

(i) Protocole d’accord avec la Grèce – Septembre 2008 : Ce protocole porte sur une contribution de douze millions d’Euros, s’étendant sur une période de quatre (4) ans et visant à appuyer les projets d’adaptation aux changements climatiques de l’Union africaine ;

(ii) Protocole d’accord avec l’Espagne– Mars 2009 : Une contribution de trente millions (30.000.000) d’Euros pour la période 2009-2011 en vue du renforcement des capacités institutionnelles de l’Union africaine et de garantir l’efficacité de l’Union dans la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique ;

(iii) Assistance financière de la République populaire de Chine – Octobre 2009 : Une contribution financière de quatre cent mille (400.000) dollars a été reçue par la Commission en octobre 2009, en appui au programme de renforcement des capacités de l’Union africaine pour ses partenariats stratégiques ;

(iv) Accord avec le Danemark – Novembre 2009 : Il s’agit d’un accord en appui à la deuxième phase du Programme africain pour la paix pour la période 2010- EX. CL/565 (XVI) Page 148

2013, d’un montant total de 90,5 millions de couronnes danoises (16 millions de dollars EU). La nouvelle phase du soutien du Danemark dans le domaine de la paix et de la sécurité en Afrique est d’une portée plus large dans la mesure où elle concerne également des activités visant à renforcer le développement de la démocratie et la lutte contre la corruption, en tant que mesures de prévention des conflits.

(v) Accord avec la République fédérale d’Allemagne – Novembre 2009 : Il porte sur une assistance technique à la Commission de l’Union africaine, d’un montant total de treize millions d’Euros (13.000.000), en appui aux activités relatives aux valeurs partagées, au renforcement des capacités, à la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie et à l’exécution des engagements pris à Sharm El-Sheikh d’accélérer la réalisation des objectifs concernant l’eau et l’assainissement en Afrique.

565. Par rapport à l’année dernière, il y a eu un accroissement du nombre des donateurs qui apportent une assistance technique et financière à l’Union africaine, et cette tendance s’intensifiera dans un proche avenir, car des négociations sont en cours avec divers partenaires pour qu’ils appuient la mise en œuvre du Plan stratégique 2009- 2012 de l’Union africaine. Ces partenaires sont notamment le PNUD, la Communauté européenne, la Banque mondiale et le Canada, ainsi qu’un bon nombre de bailleurs de fonds traditionnels (multilatéraux et bilatéraux). En ce qui concerne la France et le Canada, il convient de souligner que la plupart des accords conclus entre eux et l’Union africaine ont expiré et que les fonds sont épuisés. C’est dans ce contexte que la Commission a engagé le dialogue avec ces partenaires pour discuter des domaines prioritaires dans lesquels ils pourront apporter une assistance à l’Union africaine, conformément au Plan stratégique 2009-2012.

566. Enfin, la Commission fait également des efforts pour trouver de nouvelles sources de financement, en particulier auprès de bailleurs de fonds non traditionnels, du secteur privé et des fondations. La Commission espère que ces bailleurs de fonds feront partie intégrante du partenariat avec l’Union africaine à l’avenir.

f) Arrangement de financement conjoint (JFA)

567. L’Arrangement de financement conjoint (2008-2010) conclu avec un groupe de partenaires dénommé Pooled Fund Partner ou Fonds multidonateurs (Danemark, Norvège, Suède, les Pays Bas et le Royaume Uni) a été révisé en août 2009. Dans le cadre de cette révision, il a été décidé que la Commission et le Fonds multidonateurs signent un nouvel arrangement de financement conjoint à l’expiration de l’arrangement actuel, à la fin de 2010.

568. Il a également été décidé que le JFA soit élargi à de nouveaux partenaires, l’objectif ultime étant d’avancer progressivement vers un financement plus intégré des programmes et un appui direct au budget.

EX. CL/565 (XVI) Page 149

569. A cette fin, il sera nécessaire d’opérer des réformes en vue d’assurer une plus grande transparence et responsabilité dans la gestion des ressources et de renforcer la crédibilité et l’efficacité. A cet égard, la Commission a déjà commencé à engager des réformes.

g) Organisation d’une Conférence de partenaires

570. Une Conférence des partenaires a eu lieu les 2 et 3 décembre 2009 pour mobiliser des fonds en appui à la mise en œuvre du Plan stratégique 2009-2012 de l’Union africaine. Cette Conférence, organisée en partenariat avec la Commission économique de l’Afrique (CEA), a réuni les bailleurs de fonds traditionnels de l’Union africaine et de la CEA ainsi que les nouveaux partenaires. Elle a permis d’informer les partenaires des priorités de l’Union africaine pour les trois années à venir. La Conférence a été fructueuse dans la mesure où elle a permis d’obtenir la confirmation de l’engagement des partenaires, traditionnels et nouveaux, à soutenir la mise en œuvre du Plan stratégique de l’Union africaine.

h) Difficultés

571. La Commission continue de connaître des difficultés et met tout en œuvre pour les surmonter. En effet, de nombreux départements continuent à rencontrer des problèmes en matière de planification, de suivi et d’évaluation des projets qui peuvent se résumer comme suit :

(i) Mauvaise qualité des rapports de suivi et d’évaluation; (ii) Planification des projets; (iii) Soumission tardive des rapports et des états financiers ; (iv) Effectifs insuffisants ; (v) Non utilisation de l’outil AMERT par certains bureaux régionaux/bureaux de représentation pour la soumission des rapports de suivi et d’évaluation.

572. Afin de surmonter ces difficultés, la Commission envisage de mettre en place un mécanisme pour assurer l’élaboration rapide des rapports par les Départements et les Bureaux régionaux. Ce mécanisme permettra de lier le déboursement des fonds approuvés pour certaines activités à la production des rapports de suivi et d’évaluation. L’introduction d’un tel mécanisme favorisera considérablement la production rapide de rapports de qualité par les départements. La Commission envisage de prendre les mesures suivantes :

i. Accélérer la mise en œuvre de la Gestion axée sur les résultats (RBM) au sein de la Commission. La mise en œuvre d’une telle gestion permettrait une compréhension commune des principaux concepts de la mise en œuvre des projets et programmes, tels que les objectifs, les résultats, la performance, les cibles, etc ;

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ii. Renforcer la capacité des Bureaux régionaux/Bureaux de représentation en matière de gestion des programmes ;

iii. Pourvoir les postes vacants et augmenter les effectifs dans les limites des ressources disponibles. Les organes de décision sont invités à apporter leur soutien à ces mesures ;

iv. Dispenser une formation continue aux fonctionnaires de la Commission de l’Union africaine à l’utilisation de tous les outils de gestion appropriés.

4. SERVICES DE CONFÉRENCES

573. Au cours de la période considérée, la Commission a assuré les services techniques pour 210 réunions. A cet égard, douze mille quatre cent sept (12. 407) pages au total ont été traduites dans les quatre langues de travail de l'Union africaine. Pendant la même période, la Commission a publié des livres, des livrets, des affiches, des brochures, des dépliants et autres matériels.

574. Dans le cadre de ses efforts de modernisation, la Commission a acquis un logiciel de traduction assistée par ordinateur et formé des fonctionnaires à l’utilisation de ce logiciel.

575. La Commission est en train de finaliser le logiciel « Plunet » qui sera utilisé pour assurer le suivi des documents envoyés à la traduction et de développer des techniques pour identifier aisément les documents et suivre leur cheminement.

576. En outre, la Commission a acquis et installé un logiciel audio numérique d’enregistrement pour huit canaux d’interprétation. Ce logiciel d’enregistrement moderne fonctionne en réseau et permet à la Commission d’enregistrer les débats des réunions et de mettre en place un système d’archivage numérique.

577. En ce qui concerne le calendrier des réunions pour 2009, la Commission fait des efforts pour mettre constamment à jour le calendrier et les programmes hebdomadaires et les envoyer à tous les États membres et aux membres de la Commission afin de les aider à prendre les actions nécessaires.

578. Un certain nombre de fonctionnaires de la Direction des services de conférences ont bénéficié d’une formation dans le cadre du renforcement des capacités de ces services clés. La formation portait en particulier sur la documentation avec des connexions appropriées des bases de données et s’inscrivait dans le cadre de l’information de l’Unité de documentation. Cette formation a été également dispensée à certains fonctionnaires dans les domaines de la traduction et de l’interprétation pour les familiariser aux nouvelles techniques utilisées dans ces domaines. EX. CL/565 (XVI) Page 151

5. ACTIVITÉS DE VÉRIFICATION INTERNE

579. Au cours de la période considérée, le Bureau de vérification interne (BVI) a mené les activités de vérification suivantes :

Libellé État/Résultat Bureau de l’UA à Lagos Rapport final publié Bureau de l’UA à Niamey Rapport final publié Bureau de l’UA à Yaoundé Rapport final publié Bureau de l’UA à Banjul Rapport final publié AMISOM – Nairobi Rapport final publié Validation par le logiciel SAP des données relatives aux Rapport final publié ressources humaines, à la gestion des matériels et des immobilisations Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à Arusha Rapport final publié Institut afro-arabe - Bamako Rapport final publié Examen des avances de fonds Dialogue et Consultation Rapport final publié Darfour – Darfour (DDC) Investigations sur les achats des médicaments Rapport final publié Bureau de l’UA Nework Rapport final publié Lilongwe Rapport final publié UA/ IBAR Rapport final publié Parlement panafricain Rapport final publié OLMEE Addis Abeba Rapport final publié Bureau de Dakar Rapport final publié Siège de l’AMISOM Rapport final publié Centre médical Rapport final publié Trésorerie et gestion de la trésorerie Rapport final publié Programme d’appui de 55 millions d’euros de la CE (2008) Rapport final publié Examen des projets et programmes 2008 Projet de rapport publié Bureau de liaison de l’UA en RDC Travail sur le terrain – en cours Bureau de liaison de l’UA au Burundi Travail sur le terrain – en cours Comptes recevables et comptes payables Travail sur le terrain – en cours ECOSSOC Travail sur le terrain – en cours BETS (Bâtiments & Maintenance) Travail sur le terrain – en cours Fonds général et Contributions Travail sur le terrain – en cours Académie africaine des langues (ACALAN) Travail sur le terrain – en cours Programme d’appui de 55 millions d’euros de la CE (2009) Travail sur le terrain – en cours Suivi de la gestion de la Commission de l’UA Commentaires des Départements attendus

580. Outre les projets de vérification cités ci-dessus, le Bureau du Vérificateur interne (BVI) a continué à fournir des services professionnels. Ses vérificateurs ont contribué, en tant que personnes ressources/membres du Groupe de travail, au projet de mise en œuvre du Système intégré de gestion et du Groupe de travail sur la gestion des ressources extérieures.

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581. Dans le cadre du renforcement continu des capacités des Services de vérification interne, la Commission a lancé un programme de cours de formation en faveur de ses vérificateurs en leur permettant d’assister à des ateliers internationaux d’institutions de vérification, telles que la quarantième réunion des Représentants des Services de vérification interne (RIAS) et la troisième réunion des Représentants des services de vérification interne des Nations Unies en septembre/octobre ainsi que la Conférence des Services de vérification interne de la CE, tenue en octobre 2009 à Bruxelles, et de bénéficier aussi des échanges d’expériences et de bonnes pratiques. En outre, les Services de vérification interne de l’Union africaine ont été initiés aux nouvelles applications des technologies de l’information et au logiciel de gestion de vérification interne pour qu’ils soient plus à même d’accomplir leurs tâches.

582. Sur la base de l'article 70 (h) du Règlement financier de la Commission de l’UA et en vue d’améliorer la fonction de vérification interne au sein de la Commission, il est crucial que le projet de Charte de la vérification interne soit examiné et adopté par les organes de décision au plus tôt. La Charte a pour objet de définir clairement le but, la base juridique et la responsabilité de la fonction de vérification interne et de mettre en place le Sous-comité du COREP sur les questions de vérification (l'équivalent d’un Comité de vérification), selon les meilleures pratiques et tel que recommandé par le Conseil des vérificateurs externes dans son rapport et par les vérificateurs externes de certains partenaires, y compris la CE.

6. INTÉGRATION DU NEPAD

a) Progrès

583. Des progrès ont été réalisés en ce qui concerne l’intégration du NEPAD dans les structures de l’Union africaine depuis la vingt et unième réunion du Comité des chefs d’État et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD (HSGIC), tenue en juin/juillet 2009, à Syrte (Lybie). Les activités entreprises sont les suivantes :

i. Création d’une Unité de coordination du NEPAD au sein du Bureau du Président de la Commission

584. L'Unité a été créée pour servir d’interface entre le Secrétariat du NEPAD et la Commission de l’UA dans le contexte de l'intégration. Le recrutement des fonctionnaires pour l’Unité a déjà commencé. Une fois le recrutement achevé, l’Unité sera officiellement mise en place et assumera son rôle et ses responsabilités au sein du Bureau du Président de la Commission.

ii. Détachement de fonctionnaires et visites de travail auprès du Secrétariat du NEPAD

585. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de siège intérimaire, des fonctionnaires des départements des Finances, de l’Administration, du Bureau du Conseiller juridique, du Bureau du Vérificateur interne, du Protocole et des Technologies de l’information (TI) ont été détachés auprès du Secrétariat du NEPAD ou EX. CL/565 (XVI) Page 153 entreprendront des visites de travail auprès du Secrétariat pour l’aider à adopter les règles et les procédures de l’Union africaine.

iii. Harmonisation du programme de travail sectoriel

586. La Commission de l’Union africaine et le NEPAD continuent à œuvrer à l’harmonisation de leurs programmes et activités pour délimiter leurs rôles et responsabilités respectifs. À cet égard, la première réunion sur l’harmonisation du programme de travail s’est tenue le 3 novembre 2009. Le résultat le plus important de cette réunion a été l’élaboration d’un programme de travail global conjoint de la Commission de l’Union africaine/NEPAD, qui définit les activités programmatiques dans les domaines sectoriels et propose des activités conjointes entre la Commission et le Secrétariat du NEPAD. Ce programme conjoint est en cours d’exécution et il continuera à être amélioré.

iv. Délivrance du laissez-passer de l’Union africaine

587. Des mesures ont été prises pour commencer à délivrer le laissez-passer de l’Union aux fonctionnaires concernés du Secrétariat du NEPAD.

v. Gestion financière

588. Le Secrétariat du NEPAD a présenté son budget 2010 à la Commission de l’Union africaine, pour inclusion dans le budget global de l'Union africaine. En outre, un fonctionnaire des finances a été détaché auprès du Secrétariat en Octobre 2009 pour l'aider dans ses activités de gestion financière. Le budget du NEPAD est donc intégré dans le budget de la Commission, à compter du budget pour 2010.

vi. Modification du processus de gestion

589. Le Secrétariat du NEPAD a également mis en place une Équipe pour travailler à l’harmonisation du processus de gestion de la transformation de l'actuel Secrétariat en Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCP). L’Équipe donne des conseils au Chef exécutif du NEPAD sur les fonctions, la structure de la nouvelle entité, les plans d'activités et le soutien requis.

vii. Locaux à destination de bureau

590. Un nouvel immeuble a été identifié à Midrand (Afrique du Sud), pour servir de Secrétariat du NEPAD. L’aménagement du Secrétariat dans les nouveaux locaux est prévu pour fin 2009/début 2010. EX. CL/565 (XVI) Page 154

b) Défis

591. Malgré les progrès réalisés, il subsiste encore un certain nombre de défis, à savoir :

a) Assurer l'institutionnalisation d’une approche coordonnée et d’échanges réguliers d’informations entre les différents départements de la Commission de l’UA et ceux du Secrétariat du NEPAD ;

b) Nécessité de veiller à ce que la nouvelle Unité de coordination du NEPAD au sein du bureau du Président de la Commission de l’UA soit dotée de moyens et de ressources adéquates ;

c) Nécessité de doter les départements de la Commission de l’UA de moyens qui leur permettent de travailler de façon régulière et effective avec le Secrétariat du NEPAD ;

d) Nécessité d’allouer au Secrétariat du NEPAD des ressources suffisantes pour lui permettre d’adopter le système de fiche de paie de l’UA, les facilités VSAT et autres systèmes et logiciels pertinents ; et

e) Nécessité d’une décision sur l’intégration du NEPAD, pour permettre à la Commission de l’UA et au Secrétariat du NEPAD de mettre en œuvre les recommandations approuvées par le Comité des chefs d’État et de gouvernement chargé de la mise en œuvre du NEPAD, à sa vingt et unième session, notamment :

i) La création de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD (APCN) – le mot Agence remplace celui d’Autorité étant donné qu’une décision a été prise de transformer la Commission de l’UA en une Autorité ;

ii) Le Président de la Commission de l'UA doit exercer l’autorité de supervision sur l’Agence de planification et de coordination du NEPAD, tout en donnant à la nouvelle Agence la latitude nécessaire pour s'acquitter de son mandat et de ses fonctions essentielles ;

iii) Le financement de l’APCN par les sources statutaires de la Commission de l’UA ainsi que par les contributions volontaires des États membres de l’UA et pour un appui supplémentaire des partenaires au développement et du secteur privé au budget de l’Agence. EX. CL/565 (XVI) Page 155

IV. CONCLUSION

592. Ce rapport s’est efforcé de donner un bilan exhaustif des activités menées par la Commission depuis juillet dernier. La Commission exprime à nouveau son engagement à mettre en œuvre les programmes ainsi que les décisions prises par les instances compétentes de l’Union, et en particulier le Plan stratégique adopté en juillet 2009 à Sirte. Ce Plan permettra à la Commission d’avancer sur des bases solides et grâce à des plans d’action et des budgets susceptibles d’aboutir à des réalisations concrètes, mesurables, évaluables et entreprises dans les délais voulus. Pour cela, la Commission doit être dotée des moyens conséquents, tant humains que financiers et matériels. J’en appelle donc au versement des contributions des Etats membres en temps voulu. J’en appelle aussi à la mobilisation d’autres sources alternatives de financement, tant il est vrai que les contributions actuelles ne pourront pas répondre aux besoins grandissants des programmes d’intégration continentale. Comme le rapport en a fait l’écho à plusieurs reprises, la Commission s’est engagée à fond dans la promotion de la bonne gouvernance interne par la gestion méticuleuse des maigres ressources, à travers des outils performants de transparence et d’obligation redditionnelle comme les nouvelles règles de gestion administrative et financière, à travers les projets IMIS, AMERT et le projet de la Charte de l’Audit, le Rapport du Panel sur l’Audit de l’Union et d’autres documents pertinents.

593. Au cours des derniers mois, nous avons participé à de grandes conférences internationales telles que les rencontres de L’Aquila (Italie) du G8, du G20 à Pittsburg aux Etats-Unis, Sommets Afrique-Amérique du Sud (Margarita, Venezuela), FOCAC (Sharm El Sheikh, Egypte), Afrique-Corée du Sud (Seoul), Changements climatiques (Copenhague, Danemark) pour ne citer que ceux-là. Toutes ces rencontres montrent, s’il en était besoin, la place et le rôle privilégiés que joue désormais l’Union africaine dans le concert des Nations. Elles démontrent aussi, et il faut s’en féliciter, que l’Afrique est consciente de son poids stratégique et de l’impératif de son unité pour tirer pleinement avantage des perspectives de son plein développement et faire entendre sa voix dans le monde. Les négociations de Copenhague sur le changement climatique en constituent un exemple éloquent. Il faut aussi mentionner l’assurance désormais acquise pour l’Union africaine de pouvoir participer aux travaux du G20. Face à ces atouts et à son ouverture grandissante vers le monde, l’Union africaine se doit de se doter des moyens et d’une politique permettant à notre continent d’apporter toujours une contribution de qualité dans la gestion des affaires du monde. Pour sa part, la Commission sera toujours à l’écoute des Etats membres et des Organes compétents de l’Union dans la perspective de renforcer cette contribution. Le monde nous observe dans cette évolution positive à l’heure de la mondialisation. Nous devons être au rendez-vous de l’histoire en occupant parfaitement, dignement et pleinement la place qui nous revient dans ce processus.

594. Le rapport a mis l’accent sur les activités entreprises dans le cadre de chacun des quatre axes du Plan stratégique. La Commission attend de l’examen de ce rapport des EX. CL/565 (XVI) Page 156 contributions de tous les Etats membres afin que des directives claires soient dégagées sur toutes les questions cruciales d’intérêt collectif. Forte de ces apports, la Commission appliquera toutes les améliorations souhaitées dans la conduite de ses programmes et activités. En effet, nous sommes convaincus que la conjugaison des efforts des différentes parties prenantes contribuera à l’avancement significatif de l’agenda de l’Afrique axé essentiellement sur l’intégration continentale, l’affirmation et la défense des intérêts et de la place de l’Afrique dans le monde et le renforcement de son rôle sur la scène internationale.