#3 Juillet/Août 2018 Votre magazine sportif bimestriel | Gratuit

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Enquête Économie du sport : un Ouest à conquérir

Actu L‘USR prépare l’avenir

LE GRAND ENTRETIEN Max Jourau

sport & santé Le CODEP bouge les lignes de la santé publique

DOSSIER spécial Un Tour plein de surprises 68e Tour cycliste international de Rendez-vous jeu concours sur facebook Sommaire

Enquête Économie du sport : un Ouest à conquérir | 4 Édito Actus La voile traditionnelle contre vents & marées | 8 Les «Woulo Bravo» sont terminés. Ils ont accompagné le parcours Escrime > Une saison au top niveau des Bleus... et la victoire de notre fils, Thomas LEMAR. 10 E-foot > Tournoi de la 1ère Il n’y a pas beaucoup joué... mais il était dans l’équipe et il est champion du monde. Football > L‘USR prépare l’avenir | 11 Quelle fierté pour celui qui a beaucoup appris en Guadeloupe, notamment à la Solidarité Scolaire et en pôle espoir foot du CREPS. Le Grand Entretien De retour au pays, nous avons encore crié notre joie, notre fierté... Max Jourau > Retour d’un champion… 12 mais on sait que nous sommes surtout devenus supporters de 17 ans plus tard l’équipe de France parce que plus la compétition se déroulait plus la victoire finale se précisait. Dossier spécial Aujourd’hui, nous devons regarder cette victoire de nos «Bleus», Cyclisme > Un Tour plein de surprises | 14 mais avec la présence de Thomas LEMAR, on peut ajouter nos «Verts» - l’équipe de Guadeloupe - qui, dans la zone Concacaf défis doit dès septembre se «montrer»... Triathlon > Fétaud rève de l’Afrique du Sud | 20 Les «Bleus», c’est beau ! Mais pour les «Verts», c’est difficile et compliqué car autant toute la communauté commerciale de la Zoom sur Guadeloupe a soutenu, suivi la Coupe du monde et les Bleus... autant il y a fort à parier que la reprise de nos compétitions en Handisport > Exister dans un désert | 21 août sera un non-événement pour nos magasins vendeurs de télé du mondial, de voitures du mondial... Le sport au féminin Ainsi va notre sport et la communauté du foot, plus attentifs à ce Course à pied > La performance 22 qui se passe au PSG, à l’OM, voire au Real ou à Manchester... à grandes foulées mais indifférents à l’actualité de Calebassier à Moule (CSM), la Jaille (la Solidarité Scolaire) ou à Marquisat à Capesterre. les coulisses du sport Peut-être que Thomas LEMAR peut être ici l’ambassadeur de Arbitre de football > Droit dans ses crampons | 23 notre football et nous aider ici et ailleurs... Autant le lui demander dès maintenant, avant de le critiquer avec Dans la Caraïbe le risque de le voir, à l’instar de ses aînés guadeloupéens de CAC Games > Une pierre de plus l’équipe de France, peu actif en Guadeloupe. 24 dans l’édifice du sport Sportivement ! sport & santé L'équipe TIM's Le CODEP bouge les lignes de la santé publique | 26

TIM's magazine est édité Photographe par Yado éditions COLBI média (couverture)

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JUILLET/AOÛT 2018 3 Enquête Économie du sport : un Ouest à conquérir À un moment où les modèles sont en constant bouleversement, la Guadeloupe s’interroge sur ses ressources fondamentales. Le col- loque « Sport en Guadeloupe », organisé par la Région Guade- loupe, a posé pour la première fois et de manière officielle la question de la ressource sportive. Le sujet est vaste. Justement parce qu’en dépit de l’existence d’une véritable

De gauche à droite : Antoine Chérubin, ancien directeur du CREPS, Ary Chalus, président de machinerie économique de plu- la Région Guadeloupe, Dominique Théophile, président de la commission santé et sport de la sieurs milliards, la Guadeloupe Région Guadeloupe et sénateur de Guadeloupe, et Harry Méphon, directeur de la culture et reste, globalement, en marge de des sports à la Région Guadeloupe. l’industrie sportive.

EL DORADO Des emplois, de la ressource et une grosse économie

Le sport est un formidable catalyseur d’émotions. La diversité des pra- tiques permet de toucher un public toujours plus large avec un fort potentiel de fidélisation. Une aubaine que les publicitaires ont tout de suite saisi. La pratique sportive est un vivier d’économie dynamique dont se prive aujourd’hui la Guadeloupe.

Le nom des athlètes désir en Guadeloupe. Plusieurs fac- célèbres, en dehors de teurs objectifs, d’ordre historique et Henri Yacou, président de l’USR. porter le sceau de leurs social, expliquent cette situation. Ce exploits, devient aussi qui est sûr, c’est que de nombreux en comparaison avec d’autres dépar- l’étendard de leur per- acteurs appellent à ce que les choses tements similaires, ils ne reçoivent formance, de leur per- changent, et vite. quasiment aucun retour sur investis- sonnalité, de leur exem- sement de leurs athlètes. Avec une plarité. Autour de la Un vrai besoin soixantaine de champions à son actif Lperformance sportive gravite tout un (dont plus de trente sont en cours de monde économique dont les publici- de structure carrière), la Guadeloupe est l'un des taires ont vite compris le potentiel. Dès viviers de performance de la France. lors, le paradigme du sport a complè- Dès lors, la ruée vers l’or s’organise. Cependant, faire changer les choses tement changé. Il est passé d’une acti- Après plus de cinquante ans de tra- demande une restructuration com- vité de loisir à un secteur économique vail et de dévouement sur le terrain, plète du mode de fonctionnement du complet, pourvoyeur d’emploi et de les associations sportives et les clubs sport local, tout en composant avec croissance. Publicité, conseil, vente se rendent compte à grande échelle les freins et les limites de l’organisa- d’articles dérivés, droits d’image, mar- - nombreux sont ceux qui ont tiré la tion nationale. Un défi presque hercu- keting, les potentialités se déclinent sonnette d’alarme - qu’ils sont enga- léen. Mais le jeu en vaut la chandelle, presque à l’infini. Ce modèle floris- gés dans un partenariat défavorable surtout quand on sait qu’au plan local, sant en Europe, aux États-Unis et avec les ligues et les fédérations natio- les jeunes sportifs doivent faire face dans le monde, est encore à l’état de nales. En dépit de leurs performances, aux affres du chômage.

4 JUILLET/AOÛT 2018 Entretien « Nous devons entrer dans l’ère du réalisme et de la performance »

Harry Méphon est connu pour être un acteur de terrain. Personnalité reconnue dans le domaine spor- tif local, l’homme a une idée assez précise des dysfonctionnements endémiques et nationaux. Mais le directeur de la culture et des sports de la Région Guadeloupe compte bien amorcer une nouvelle dyna- mique, quitte à dérouiller les anciens rouages. Rencontre.

TIM's : Quel bilan tirez-vous du col- loque du sport tenu en mai dernier ? Harry Méphon : Un bilan relativement positif. Il y a eu beaucoup de ligues et de comités qui ont répondu à l’appel mais surtout une conférence de qua- lité abordant des thématiques assez étendues allant du sport féminin aux infrastructures, en passant par les relations de la gestion des clubs, le dopage, l’attractivité du territoire, ou encore la coopération. Nous avons ratissé large et des réponses ont été produites. Elles seront scellées dans un recueil qui synthétisera l’ensemble des interventions. C’est déjà bien, mais Dominique Théophile, président de la commission santé et sport de la on ne s’en contentera pas. Ce colloque Région Guadeloupe et sénateur de Guadeloupe, valide le besoin des est le premier d’une série qui va réunir associations sportives d’être accompagnées dans leurs démarches. les acteurs et le public afin de mutua- liser les actions et les points de vue. sont capables aussi de se retrouver, l’essentiel. On ne demande pas un de mutualiser, de construire ensemble accord sur tous les points, mais au TIM's : Parmi les discussions, quels pour ne pas rester dans des isolats. moins une vision commune. À mon points charnières ont été abordés D’autre part, il y a une réflexion à porter sens, la mise en place des contrats autour du développement de l’éco- autour des niches d’emplois. Il faut éga- d’objectifs est un premier pas. Il faut nomie du sport ? lement impliquer le secteur privé dans que les ligues soient claires sur l’orien- HM : Nous sommes en phase de cette nouvelle dynamique, je regrette tation de la politique sportive. Il ne réflexion parce que c’est une question d’ailleurs son absence au colloque. s’agit plus de venir prendre des sous. essentielle. Le sport pour le sport ne Bref, nous avons encore du boulot. Il ne s’agit plus de demander des finan- nous intéresse pas. Le sport avec cette cements dont la consommation reste réflexion à l’ancienne n’est pas fiable. TIM's : Avons-nous vraiment la capa- obscure. Il faut que l’on puisse tracer Le sportif en tant que tel génère une cité, aujourd’hui, d’enclencher la pla- la consommation de l’argent public économie. Nous parlons de retours sur nification à plusieurs niveaux comme dans un premier temps, mais au-delà investissement, c’est vrai, mais nous le demande l’économie du sport ? de cela il faut savoir faire ensemble. devons prendre en compte tout ce qui HM : Nous sommes un territoire exigu Cela suppose, un changement de para- comprend une économie à travers le où beaucoup de compétences sont digme. On ne peut pas continuer dans tourisme, l’emploi, la formation. Pour enchevêtrées et où tout le monde se ce système avec des acteurs découra- cela, il faut la mutualisation des moyens connaît. On ne peut pas se permettre gés, méconnus. Nous avons aussi des et la compréhension de cette vision de faire des projets autour du sport comptes à demander aux fédérations du sport. On ne peut poser les bases sans que les gens se rencontrent nationales. Elles viennent de manière de cette économie que si les acteurs et arrivent à se mettre d’accord sur sporadique faire un tour au soleil.

JUILLET/AOÛT 2018 5 Enquête

Les stars locales, une réserve événementielle inexploitée

Les acteurs du sport associatifs ou des ligues ont pu partager leur vision du développement sportif.

Les athlètes et sportifs guadeloupéens devons trouver une organisation, mais entre les deux îles du papillon. Les restent en grande partie très attachés nous devons être aussi en moyen de talents de Basse-Terre se meurent à leur territoire. Pour preuve, les évé- l’assumer », analyse Harry Méphon, en raison d’un quasi-désert sportif. nements promotionnels s’enchaînent. directeur de la Culture et des Sports à Ainsi, alors même que le sport, par Didier Dinart avec le match France-Da- la Région Guadeloupe. Car pour offrir l’action des associations, fait vivre et nemark, le All-Stars de Futsal avec aux champions une scène où s’ex- bouger plus de la moitié de la popu- Sylvain Wiltord, le match de gala des primer, il faut leur donner des équi- lation de l’île, son organisation géné- internationaux de basket Pietrus et pements aux normes internationales. rale est la plus déstructurée. Ainsi, à Gélabale. Il y a deux ans, le match Le coup de gueule de Didier Dinart leur arrivée, les stars font comme elles de Coupe Davis, France-Canada. À sur le sport en Basse-Terre a rappelé peuvent. À regret. Beaucoup d’entre chaque fois, ces événements ont affi- la prégnance de la problématique. La elles occupent, ou ont occupé, des ché complet, preuve que le public local Guadeloupe pèche par un manque postes à responsabilité dans les ins- en est très friand. De telles proposi- d’installations sportives et handis- tances nationales et rêveraient de faire tions génèrent une économie que la portives aux normes internationales, venir des phases de qualification des Région entend bien structurer. « Nous avec un différentiel de développement grands événements chez elles.

6 JUILLET/AOÛT 2018 Nids-de-poule et panier d’intérêts

Comment développer sereinement des structures et des organisations dans une île où tout prend très rapi- dement une allure politique ? La ques- tion est posée depuis longtemps et de manière plus ou moins véhémente par certains acteurs du sport. Pour ceux-là, le mélange action de terrain et action politique est mortel. Dès lors, quelles solutions trouver dans une île où l’es- sentiel de l’économie passe par le sec- teur public ? À tel point que bon nombre d’entreprises privées en dépendent. L’équation n’est pas évidente, pour ne pas dire insoluble. Entendons-nous poste municipal n’est pas un diplôme prend qui en otage ? » À l’image de bien. Dans l’Hexagone aussi le sport d’encadrant du sport », raille Pierre*. Pierre, beaucoup d’encadrants sportifs est une affaire éminemment politique. « Je suis convaincu qu’une partie ne rêvent plus grand, de peur de se Il n’est pas inconnu que les fédéra- de la Guadeloupe peut vivre par et confronter aux acteurs politiques. Ils se tions fonctionnent comme de petits pour le sport. Mais la formation pro- condamnent à regarder filer, chaque partis. Mais en Guadeloupe, où l’en- fessionnelle et la distanciation entre année à l’heure du baccalauréat, une chevêtrement des compétences tient enjeux politiques et enjeux sportifs manne athlétique et financière poten- beaucoup de l’imbroglio, les choses sont indispensables. D’un côté, vous tielle vers la France. prennent une dimension supérieure. avez les passionnés, les vrais, qui *Le prénom a été modifié « Il faut que certains acteurs com- portent des projets, et de l’autre, les nnPR prennent qu’une nomination à un animaux politiques. Et devinez qui

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Après une année compliquée, émaillée de passes d'armes entre la Classe de Canots Sain- tois de Voile Traditionnelle, la Fédération Fran- çaise de Voile et le Comité Guadeloupéen de Voile Traditionnelle, dirigé par Georges Santta- likan, les canots sont de nouveau à l'eau. Et la tâche n'a pas été facile. Le TRADITOUR, nou- veau concept proposé par la Classe, qui s'est fait la voix de la majeure partie des patrons, a pris le départ à Terre-de-Bas le 7 juillet dernier pour une arrivée à la plage du Souffleur le 14 juillet 2018. Julien Citadelle (ARAWAK Manioukani) ne finira pas la compétition.

Jonas Astorga et son équipe prendront la 2e place du classement général après des régates exceptionnelles.

Le matin de chaque étape est un moment de convivialité entre les coureurs autour d'un copieux petit-déjeuner.

Fritz Mathiasin (Déhé Vwal Jardin Botanique) et Jonas Astorga (A&M Industries COLIMAT Les collisions lors des passages de bouées ne sont EXPRESS), au deuxième et au troisième plan, ont animé la course toute la semaine. pas rares, mais ça peut faire de grands dégâts.

8 JUILLET/AOÛT 2018 Carl Chipotel (GRC - Française des Jeux) aura été dans les bons coups jusqu'à prendre la 3e place lors de l'étape Sainte-Anne/Saint-François, mais la perdra à la dernière étape en raison d'une avarie. contre vents & marées

Déhé Vwal au départ de Sainte-Rose, de bonne humeur après la victoire de la 5e étape.

Nicolas Perriet (XERIA), vice-champion de Guadeloupe, fera une compétition moyenne. Plusieurs mauvais choix tactiques à déplorer.

Les saintoises sont toujours de magnifiques spectacles Les équipiers, toujours le sourire aux lèvres ! sur l'eau ou en dehors.

Lors de la 6e étape, les invités malouins, représentés par Thibault Vauchel-Camus, ont tenu à remercier toute l'organisation Le moment de pousser un bon cri de guerre ! pour l'accueil reçu.

Saint-Malo aura cherché ses sensations durant toute Sur le littoral du Souffleur, Hugo Thélier (LEWOP SE NOU la compétition mais aura

© photos K2COM OSI) est sacré vainqueur du premier TRADITOUR. pris du plaisir sur l'eau.

JUILLET/AOÛT 2018 9 actus

ESCRIME E-foot > tournoi de la 1ère Une saison au top niveau Joss n’aura pas cédé Les tireurs guadeloupéens ont engrangé les bons résultats pour sans combattre la saison 2017-2018. Ils ont excellé sur le plan local mais, bien plus important, ils ont marqué les championnats de France de leur empreinte. Rudy Plicoste, maître d’armes et cadre de la Ligue d’es- crime, est fier de ce bilan positif. TIM’S : Quel regard posez-vous que chaque année nous perdons sur la saison passée ? quelques éléments. Ils partent faire Rudy Plicoste : Nos tireurs nous leurs études en France et ne conti- ont surpris. Il y a un tel niveau dans nuent pas la pratique de l’escrime. ces catégories que l’on ne s’atten- Nous avons la chance, cette année, dait pas à ce qu’ils performent, et de ne pas perdre beaucoup de tireurs. par équipe, et individuellement. Nous Seuls deux s’en vont. Nous avons donc sommes surpris, mais en même temps de beaux jours à vivre la saison pro- nous avons mis en place les outils pour chaine, ne serait-ce que sur les circuits arriver à ce niveau-là. nationaux. Nous espérons qualifier un ou deux tireurs sur les championnats du monde ou d’Europe.

TIM’S : Quel a été le point faible de la saison ? RP : Je suis globalement satisfait. Mon seul regret va aux plus jeunes. Les M15 qui ont participé à la Fête des Joss971, à la 2e place du tournoi. Jeunes. Je m’attendais à beaucoup mieux. Nous comptions sur nos tireurs. Le Guadeloupéen et sportif virtuel, Arnaud termine 8e, Vincent dans les Joss971, prend la seconde place 16, mais je pensais que nous aurions du tournoi de football FIFA e-foot le podium. Toutefois, nous montons sur la 1ère, organisé par le réseau des le podium pour les filles. Cependant, Outre-mer 1ère. Il a bataillé face au Yannick Borel repart avec le titre de cham- pion d’Europe et vice-champion d’Europe je regarde les résultats individuels et vice-champion du tournoi « Orange en équipe. selon mes standards, ils ne sont pas E-Sport » et champion EA SPORT satisfaisants pour cette compétition. FC 2015, le Français originaire de Nous avons eu l’aide du ministère des nnPR Dunkerque, Ayzic. Joss971 avait Sports en la personne de Laura Fles- déjà réussi un coup d’éclat en bat- sel qui nous a permis de faire voyager tant le champion durant les phases pas mal de tireurs. La Ligue demeure de poule. Il ne renouvellera pas l’ex- assez limitée en matière de finance- ploit en finale. Il s’incline, battu par ment, donc pendant longtemps, les l’expérience de ses adversaires. parents supportaient tous les frais. Toutefois, il termine deuxième d’une Avec cette aide, nous les avons sou- compétition qui rassemblait plus de lagés. Et certains, qui ont souscrit des 1 000 gamers ultramarins et hexa- prêts pour faire évoluer leurs enfants gonaux. Son objectif, désormais, est et les faire participer aux compétitions de signer un contrat professionnel nationales, en avaient bien besoin. dans les clubs qui développent les disciplines virtuelles. En attendant, TIM’S : On a vu émerger de nou- ce résultat honore les gamers gua- veaux visages extrêmement deloupéens fédérés au sein de GIGA prometteurs. GAMES, principal acteur de la pro- RP : Tout à fait. Je suis d’autant plus motion du e-sport dans le départe- content que l’an prochain, certains ment. Ses victoires viennent peaufi- bons tireurs restent dans la même ner le travail de reconnaissance qui catégorie. Ils ont d’ailleurs déjà per- est mené par toute l’équipe auprès formé lors des championnats de des différents clubs locaux. France. Parmi eux, les M17 Épée qui Les tireurs Guadeloupéens ont tout donné au championnats de Nivi Sad en Serbie. nnPR sont très prometteurs. Il faut savoir

10 JUILLET/AOÛT 2018 football

L‘USR prépare l’avenir Une vingtaine d’équipes de joueurs amateurs s’est retrouvée au Gwada Football Club, le 9 juin dernier, à l’in- vitation de l’Unité Sainte-Rosienne Lenny Nangis, parrain (USR). Double objectif : resserrer les du tournoi de Futsal liens entre le club et les entreprises des partenaires de l’USR, le 9 juin 2018. partenaires et… préparer l’avenir. © Cédric Kabile Ce n’était pas une première pour le championnat, quelques jours avant 22 avril dernier. À cette occasion, la club de l’Unité Sainte-Rosienne (USR) le début de la Coupe du monde. Le Confédération de Football Associa- puisque depuis 2012, Henri Yacou, son parrain de cette manifestation, qui n’a tion d’Amérique du Nord, d’Amérique président, a opté pour une formule qui pas hésité à chausser ses crampons, Centrale et des Caraïbes (CONCA- consiste à réunir les partenaires de c’est Lenny Nangis. Ce Sainte-Rosien CAF) a dressé son cahier des charges son club pour les remercier. a intégré l’équipe de France à 16 ans, imposé à tous les clubs. Sur les 12 exi- Mais cette fois, pour la jouer « spor- puis Caen, Lille, Bastia et aujourd’hui gences, seulement 5 sont remplies par tivement », il s’est agi pour les entre- Valenciennes. Revenu en Guadeloupe l’USR, d’où son envie de progresser prises de monter leurs propres équipes pour l’occasion, il souhaite démontrer pour accéder aux prochaines compé- avec le personnel, à l’occasion d’une ainsi son soutien à une initiative ambi- titions. Cette démarche annonce le rencontre au Gwada Football Club, tieuse de la part de l’USR. L’USR qui nouveau positionnement et toute la à Jarry. Près d’une vingtaine de en est à sa 4e participation à la Ligue détermination du club de Sainte-Rose, « teams » s’est affrontée au cours de des Clubs Champions de la Caraïbe. qui a bien l’intention de jouer dans la matchs très physiques, de 15 mn, sans La dernière en date, s’est déroulée cour des grands. mi-temps ; une véritable ambiance de en République Dominicaine, du 11 au nnMFGE

JUILLET/AOÛT 2018 11 LE Grand Entretien

Max Jourau Retour d’un champion… 17 ans plus tard Max Jourau a aujourd’hui 42 ans. Cet athlète de haut niveau a quitté la compétition à 20 ans. Presque deux décennies plus tard, armé de sa seule volonté, il a décidé d’y revenir. Parcours d’un sportif qui croit en lui. Né à Pointe-à-Pitre en 1976, le petit Max a grandi dans la cité de Grand Camp. « Cette vie citadine m’a appris à ne pas être enfermé sur moi- même et m’a offert une cer- taine vision de la réalité qui s’est mixée avec mes sou- Nvenirs de vacances à la campagne ». Dès les premiers jours de congé, il allait s’ins- taller chez ses grands-parents et retrou- ver ses cousins et cousines au cœur de la nature, à Petit-Bourg, Basse-Terre et Marie-Galante. « J’ai conservé des sou- son bac littéraire. Il prépare son entrée venirs extraordinaires de cette époque. » en STAPS, réussit ses examens, puis se L’incroyable La mère de Max travaille alors à l’INSEE réoriente vers des études de droit, avant et son père est conseiller régional à Vil- d’entrer dans la vie active. Il enchaîne les défi lepinte. L’un et l’autre se mettent d’accord petits boulots comme pompiste et homme Après avoir donné autant au sport et tant pour que l’enfance de leur fils soit stable, à tout faire avant d’être intégré à la Sécu- demandé à son corps et à son mental, équilibrée et sportive. Car tous les deux rité sociale. Max Jourau décroche complètement à sont passionnés de sport. Elle en athlé- 20 ans. Il va compenser des années de tisme, lui dans la boxe. C’est donc tout Une autre « frustrations » alimentaires, la rigueur des naturellement que le jeune Max com- horaires et des entraînements par une mence l’entraînement dès 6 ans et ne vie vie plus « légère » où l’alimentation n’aura cessera pas de démontrer ses aptitudes Aujourd’hui, un athlète de haut niveau plus une place centrale, ni les horaires et pour le saut en longueur. Il ne délaisse peut prétendre trouver un sponsor pour encore moins le sport, puisqu’il le raye pas sa scolarité pour autant et décroche ne vivre que de ses exploits. Il y a 20 ans, de sa vie. Bref, il se laisse aller. L’homme les opportunités étaient moins évidentes, au corps sculpté, frise l’obésité avec ses d’autant que Max Jourau, pourtant l'un des 95 kg. « Lors d’une visite médicale, mon meilleurs de sa génération, ne se consa- médecin m’alerte sérieusement sur mon crait pas au sport à 100 %. Les sportifs état de santé. Et il prend un exemple très de Guadeloupe d’alors restaient bien sou- imagé : je suis une Porsche et je conduis vent sur leur île et ne sortaient que pour comme si j’étais une 2 CV. Le changement participer à des championnats. Actuelle- pour mon corps est trop brutal, je risque ment, les sélectionneurs de toutes les dis- de le payer. Ce fut le premier déclic, le ciplines viennent très souvent chez nous second plus majeur encore, c’est l’image pour repérer les graines de champion et que je renvoyais à mes deux enfants. Je le CREPS reste un vivier extraordinaire et voulais qu’ils soient fiers de leur père. Max de dire en plaisantant : « si on m’en- Aussi j’ai choisi de changer radicale- levait 25 ans je ferais le choix de n’être ment d’alimentation, de rythme de vie, qu’un champion et de ne vivre que pour d’accumuler les heures de sommeil et Max Jourau au stade des Abymes.

© Jessy Négrit le sport et la compétition ! » de reprendre l’entraînement. »

12 JUILLET/AOÛT 2018 C’est un incroyable défi que s’est lancé Sports. Cette organisation encourage « L’intérêt de cette fédération est de pou- Max Jourau à 37 ans, à l’âge où la plu- les salariés sportifs qui pratiquent dans voir se confronter à d’autres salariés spor- part des grands champions partent à des clubs ou dans leur entreprise, mais tifs, dans 39 disciplines différentes. » La la retraite. Un exemple unique dans le de manière internationale et nationale. FFSE est très connue outre-atlantique, monde de l’athlétisme, un exemple hors beaucoup moins en Guadeloupe ; aussi, normes. Max Jourau a pris sa casquette d’ambas- Aujourd’hui, l’homme qui est assis en sadeur pour recruter dans les entreprises face de moi a un corps qui porte tous de l’archipel. « Ce n’est pas simple car les stigmates d’un entraînement intense, il faut une implication du comité d’en- de longues heures d’endurance et d’ef- treprise, comme pour moi, ou de l’em- forts extrêmes pour dessiner à nouveau ployeur. » C’est en 2014 que Max Jourau chaque muscle et afficher non sans fierté se lance aux côtés de la FFSE et participe 79 kg pour 1m78. à divers championnats du monde. Les der- niers se sont déroulés en mai, à la Baule, Apprendre à en France. Il a renouvelé son exploit de 2016 en décrochant à nouveau le titre de transmettre champion du Monde FFSE du saut en « Sans mes proches et leur soutien, je longueur. Parallèlement, avec le GAC, il n’aurais pas eu cette volonté de repartir vient de battre le record de la Guadeloupe de zéro, et puis mon retour au Guade- à 6m64. Grâce à son image, Max Jourau loupe Athlétique Club (GAC) du Gosier tente d'inciter les jeunes, dès 6 ans, à s’in- m’a énormément stimulé, autant qu’inté- téresser au sport. Et il entend bien pour- grer le concept du sport en entreprise. » suivre son travail d’éducateur, pourquoi Ainsi, depuis plusieurs années, Max Jou- pas, auprès des seniors. Démontrer que rau est membre de la Fédération Fran- le sport est un plaisir qui accentue l’es- çaise Sport d'Entreprise, la FFSE. C’est time de soi et rend plus fort. Des atouts une fédération d’État chapeautée par le indispensables pour notre époque. Max Jourau au stade du Gosier. CIO et le ministère de la Santé et des Deschamps Pierre © nnMFGE

JUILLET/AOÛT 2018 13 Dossier spécial

CYCLISME > 68e Tour cycliste international de Guadeloupe

Un Tour plein de surprises

Le comité régional de cyclisme a tra- vaillé à la création d’un Tour renou- velé. Il faudra, pour cette année et sans doute pour les prochaines, faire le deuil

© COLBI média d’un prologue sur route. Le vélodrome prend sa place dans la plus presti- gieuse compétition de Guadeloupe.

Le 3 août prochain, les assister à la présentation des équipes, une étape entre Pointe-à-Pitre et . amoureux du cyclisme celle des maillots et, finalement, le pro- Ont répondu à l’invitation du Comité cinq devront faire un petit accroc logue. Ainsi, tous ces éléments aupa- équipes étrangères (avec un possible à leurs habitudes. Le Tour ravant dissociés, se retrouvent compo- retour des États-Unis) et deux équipes de la Guadeloupe prend un sante d’un même événement. Cerise sur nationales, parmi lesquelles la TeamPro visage nouveau. Son pro- le gâteau, les festivités sont closes par Immo, bien connue du public, puisqu’elle logue, habituellement tenu deux concerts, Soft et le nouveau phé- abrite le précédent vainqueur du Tour, dans les rues de Pointe-à- nomène de la scène guadeloupéenne, Sébastien Fournet-Fayard. S’ajoute au LPitre, entre le rond-point de Peugeot et Were-Vana. peloton la sélection de la Martinique et la Gare Routière, se fera au vélodrome de la Guyane. Rien d’inhabituel donc, en de Baie-Mahault. D’autre part, il ne sera Physionomie tout cas, à l’heure où l’origine des équipes qu’un élément de la fête globale, conçue étrangères n’a pas encore été révélée. par le Comité. Tout commence dès 13 du peloton Reste à savoir de quelle manière ce nou- heures avec l’ouverture d’un village, sui- Au niveau de la compétition sportive, les veau prologue influencera le premier clas- vie d’une conférence-débat sur le dopage. repères, eux, n’ont pas trop changé. Dès sement d’un tour qui s’annonce plus rou- Pour le sport, il faudra attendre 17h30 pour le 4 août, 150 coureurs s’élanceront pour lant que l’année précédente.

14 JUILLET/AOÛT 2018 entretien Boris Carène : « Edwin Anzola et moi formons le meilleur tandem à ce jour » Après une saison de préparation perturbée par la contraction d’un microbe, Boris Carène, double vainqueur du Tour de Guadeloupe et un des leaders incontestés du peloton, se prépare à prendre le départ. Entretien avec un champion aussi impliqué sur la route qu’en dehors.

TIM's : Comment se passe votre capitale dès lors qu’il s’agit de défendre qui partagent cette dynamique, qui préparation depuis le Tour de un maillot. Malheureusement, mon ont toujours envie de découvrir autre Marie-Galante ? calendrier a été bouleversé parce que chose. En revanche, je sais recon- Boris Carène : Les choses, depuis je suis tombé malade dans la période naître les valeurs des gens. À travers Marie-Galante, se déroulent bien. Lors du deuxième week-end du Crédit Agri- le projet du CCD, beaucoup de per- du Tour, j’ai pu me jauger pour savoir cole. C’était un moment difficile car je sonnes de bonne foi se sont investies où j’en étais par rapport à ma condi- suis resté presque un mois hors de la pour les jeunes de la structure. Pour tion physique. J’ai aussi relevé mes route. Ça m’a coûté une participation avoir côtoyé le monde du profession- lacunes et ce sur quoi je devais tra- au Prix du Conseil départemental. J’ai nalisme, notamment avec Differdange, vailler avant le départ du Tour de Gua- donc repris doucement ma prépara- je confirme qu’il manque une filière deloupe. Je suis aujourd’hui dans le tion avec quelques compétitions. Je sportive de haut niveau en Guade- bon timing. J’arrive à encaisser physi- me suis remis en selle pour le Grand loupe. Aujourd’hui, mon objectif n’est quement la charge d’entraînement et Prix de Trois-Rivières où j’ai remporté pas simplement de créer un club, mais jongler avec la récupération. la première étape et fini deuxième du de poser les bases et construire cette classement général. filière. Je veux emmener les jeunes à mener à bien un double projet, à la TIM's : Est-ce que vous avez rassem- fois sportif et estudiantin, que ce soit blé l’équipe qui vous convient au sein dans les filières générales ou dans du CCD ? la formation. C’est le pilier du club. PM : Je dois m’adapter. Je suis satis- C’est un esprit bien précis que l’on doit fait des coureurs qui sont autour de créer, car les jeunes ne connaissent moi. L’objectif n’était pas de monter une pas ce monde. Soit ils sont mis de équipe de mercenaires, mais une vraie côté, soit ils sont utilisés sans retour. formation capable de gagner le Tour Nous ne voulons écarter personne, de Guadeloupe. Cela implique d’avoir bien au contraire. Cette équipe est leur des coureurs capables de contrôler le opportunité de transmettre toutes les peloton, défendre un maillot et être au connaissances que j’ai acquises dans point physiquement. Les coureurs du mon parcours. club connaissent mon ambition. En revanche, ce qui prime avant tout, c'est TIM's : Éducateur, cycliste de haut le fair-play et l’esprit d’équipe. Nous niveau, ce sont des aspects difficiles avons deux leaders au CCD, Edwin à concilier. Y arrivez-vous ? Boris Carène et Edwin Anzola, ANZOLA et moi-même. Sur le Tour PM : Je me bats pour garder mon les deux leaders du CCD. de Marie-Galante, il était leader, mais niveau et avoir les moyens pour mon son marquage m’a permis de prendre club. C’est un engagement quasi TIM's : Vous aviez commencé votre un ticket. En revanche, pour le Tour de quotidien envers les partenaires, les programme sur les chapeaux de la Guadeloupe, le marquage sur moi jeunes et moi-même. J’agis en tant que roues avant d’être stoppé par la risque d’être trop important. Au lieu de pédagogue la plupart du temps. C’est maladie. Comment s’est passée la tout perdre, il faut avoir deux leaders lourd. Mais j’ai l’amour de ce que je reprise ? et notre tandem est certainement le fais. Je veux à un moment stabiliser le BC : Cette année, j’ai commencé ma meilleur actuellement en Guadeloupe. bureau du club avec des gens qui com- préparation tôt avec l’ouverture de la prennent mon projet et sa philosophie. saison en Martinique. J’ai enchaîné TIM's : Ça fait deux ans que vous Ensuite, je pourrai déléguer ; mais tant avec quelques compétitions en Gua- avez monté votre club. Par rapport que ma dynamique n’est pas comprise, deloupe dont le Grand Prix CSR que à la démarche professionnelle que je dois m’y impliquer à 200 %. nous avons gagné avec Kenny Jean- vous recherchez, êtes-vous satisfait nnPR Jacques. J’ai ensuite fait deux compé- de son bilan ? titions avec des contre-la-montre par PM : Dur de le dire, je suis un éternel équipe, ce qui permet au club de tra- insatisfait. J’aime aller de l’avant. Le vailler la cohésion du groupe qui est sport, je le veux avec des personnes

JUILLET/AOÛT 2018 15 Dossier spécial

Accueillir une étape du tour : pas si évident Au mois d’août de chaque année, dix villes de Gua- Baie-Mahault, ville étape par excellence deloupe ouvrent leurs Baie-Mahault accueille cette année la Capesterre-Belle-Eau. Pour relever bourgs à la caravane du huitième étape du 68e Tour de Guade- ce challenge, la commune a mobilisé Tour de Guadeloupe. Une loupe, divisée en deux tronçons, ainsi l’ensemble de ses services : le service décision qui leur permet que le départ de la neuvième étape. Des technique et ses divisions, la police d’offrir une belle fête à leurs événements dont la prise en charge est municipale, la gestion et prévention habitants et aux amoureux du majoritairement, pour ne pas dire inté- des risques, le protocole et le service cyclisme. Toutefois, elle ne vient gralement, assurée par la ville. des sports. La coordination des diffé- pas sans le paiement d’une fac- Depuis la première réunion technique rentes entités est menée par un réfé- ture qui peut être salée. avec le Comité Régional Cycliste (CRC), rent de la direction des sports. Entre le 26 juin dernier, une check-list des la zone de sécurité, l’animation, la res- La création du parcours exigences du cahier des charges du tauration des coureurs et des invités, d’un tour de Guadeloupe tour cycliste international a été remise en passant par la zone de repos, plus commence souvent par à la collectivité et le rôle de chacun de cent agents seront en action lors de l’envoi d’une enveloppe. a été défini. Hormis l’organisation du ces événements. Le Comité Régional de déroulé de la course et le village du tour Pour l’aspect financier, entre l’achat Cyclisme fait parvenir aux assumé par le CRC, tout le reste est à de l’étape au CRC et les charges qui y communes des invitations la charge de la ville. Au programme, sont liées, la ville ne veut avancer aucun à accueillir une étape des la gestion de l’arrivée du premier tron- chiffre pour le moment. Car pour Baie- ToursL de Guadeloupe (Junior, Cadet, çon Petit-Canal/Baie-Mahault, le deu- Mahault, l’important est de renforcer Féminin, Senior). Dès lors s’installe un xième tronçon avec un contre la montre son image de commune dynamique et jeu de patience entre les deux parties. En individuel Baie-Mahault/Baie-Mahault sportive, partenaire des événements des temps où les finances ne sont pas et le départ de l’étape Baie-Mahault/ majeurs de la Guadeloupe. au beau fixe, la venue d’une étape du Tour est une décision qui se pèse. Pour les dépenses de la commune. Voilà pour Saint-Claude, cette année, ce sera non. Un cahier des les coûts directs. Là où le calcul devient Et pourtant, la commune abrite l’une des un peu plus compliqué, c’est pour l’es- étapes les plus populaires de l’épreuve, charges précis timation de toute la dépense logistique. « le Mur de Saint-Claude », bâtie pour les Dès lors qu’une mairie accepte de tra- En effet, la commune doit se préparer grimpeurs et choyée des spectateurs. vailler avec le Comité Régional, une série au paiement de la mise à disposition des Mais Elie Califer et son équipe munici- de comités de pilotages s’enclenche. Les agents, aux frais liés à la réception des pale ont dû choisir entre le financement actions, les prérogatives, les responsabi- coureurs et tout le staff encadrant (repas, du Tour et une Fête Patronale digne de lités de chacun, mais surtout la répartition douches) ; elle doit aussi mettre à dispo- ce nom. Et pour cause. Si l’étape crée des coûts sont couchés dans un cahier sition des locaux où installer les agents sans conteste de l’économie (ouverture des charges qui détaille la prestation. Le du contrôle antidopage, des locaux dont des commerces, marchés artisanaux, coût de la manifestation (somme plan- la responsabilité revient à un concierge tourisme, consommation), son finance- cher : 30 000 euros) est réparti en deux dont il faut comptabiliser les heures sup- ment reste lourd pour les communes. Car tranches. La première est à verser au plémentaires, elles-mêmes suspendues il y a les coûts réels et les coûts induits. comité et la seconde est censée couvrir à l’envie d’uriner du sportif. Et ce, sans compter le renfort de manutention dont la charge ne peut être assumée que par le seul service technique de la mairie. Bout à bout, les dépenses pèsent lourd et s’imbriquent au budget propre de la municipalité. Or, la popularité de l’événement est telle qu’il s’impose aux communes, encore plus à celles situées en montagne ou dans les bosses. Certaines élections se sont jouées sur l’accueil ou non d’une étape du Tour de Guadeloupe. D’autre part, les maires se raccrochent au fait que le Tour peut booster l’image de leur Le Tour de Guadeloupe requiert ville et donner une vitrine à leurs forces une disposition particulière dont vives. Mais le jeu n’en vaut pas toujours les détails sont couchés dans le la chandelle. cahier des charges. nnPR & YL

16 JUILLET/AOÛT 2018 Cartographie des 9 étapes © RDG/CRCG

Étape 1 - 163 km Étape 2 - 1er tronçon - 106 km Étape 2 - 2e tronçon - 6 km Pointe-à-Pitre / Le Moule Le Moule / Basse-Terre Basse-Terre / Gourbeyre

Étape 3 - 155 km Étape 4 - 155 km Étape 5 - 150 km Gourbeyre / Goyave Goyave / Pointe-Noire / Les Abymes

Étape 6 - 160 km Étape 7 - 155 km Étape 8 - 1er tronçon - 102 km Les Abymes / Vieux-Habitants Vieux-Habitants / Petit-Canal Petit-Canal / Baie-Mahault

e Étape 8 - 2 tronçon - 19,5 km Étape 9 - 150,8 km L’anecdote Baie-Mahault / Baie-Mahault Baie-Mahault / Capesterre BE Il n’est pas rare que le contrôle antidopage s’effectue dans les locaux d’une école ou de la mai- rie. Dès lors, la municipalité doit mobiliser des agents garants de l’intégrité du lieu. Il est arrivé que le contrôle ferme à 22h30 parce qu’un des coureurs testés n’arrivait pas à uriner. Imaginez la charge en heures supplémentaires !

JUILLET/AOÛT 2018 17 Dossier spécial

Trois questions à Des coureurs étrangers Philibert Moueza : dans les équipes : oui mais comment ?

« Nous travaillons avec La règle d’engagement des cou- reurs étrangers dans une équipe les communes dans locale fait toujours couler beau- coup d’encre. Entre les accu- sations de monter une équipe une saine collaboration » de mercenaires et les dates de contrats illégales, les litiges entre les clubs et le comité n’ont pas été rares. Pour cette édition du Tour de Guadeloupe, Philibert Moueza, le président du Comité Régional Cycliste de Guadeloupe, a pré- venu. L’heure est à la rigueur. L’en- gagement des coureurs étrangers est réglementé par le code UCI. Il stipule que les clubs locaux doivent impérativement avoir deux coureurs guadeloupéens minimum. Pour les coureurs étrangers, un club ne peut pas recruter plus de deux coureurs venus de la même zone géographique. L’UCI a donc découpé le monde en zones. La zone A, par exemple, regroupe les TIM's : Comment travaille-t-on avec TIM's : Quel est le délai de paie- pays de la Caraïbe et de l’Amé- les collectivités pour le recouvre- ment des partenaires privés et des rique Latine. En revanche, si un ment des paiements dus au Comité collectivités ? club local veut monter une équipe Régional de Cyclisme ? PM : Il y a des villes et des privés qui composée essentiellement de Philibert Moueza : Il faut croire en nous doivent sur le tour de l’an der- coureurs étrangers, ce n’est pas ce que l’on fait. Je l’ai appris de ma nier. Je suis moi-même chef d’entre- impossible… si et seulement si la famille. Je suis entouré d’hommes et prise, je sais à quel point c’est difficile réglementation UCI en la matière de femmes de qualité qui ont envie de et comment nous devons nous battre est strictement respectée. faire. Cela ne veut pas dire qu’à l’heure pour l’argent. Des ligues et des comités Les contrats signés trop tard par où je vous parle, nous avons le bud- en souffrent aujourd’hui. Ainsi, nous rapport au départ d’une course get. Nous devons montrer que nous nous rapprochons des gens qui nous internationale UCI ont de grandes faisons un travail de qualité et nous doivent et il n’est pas rare que nous chances d’être invalidés par le devons vendre la destination Guade- mettions en place un échéancier. Notre commissaire en charge de la loupe. Si nous avons une manifesta- rôle, c’est aussi de comprendre et de course. tion solide et incontournable, il faut se trouver des solutions. nnPR battre sans arrêt pour elle. nnPR TIM's : Quel est le temps de réponse des collectivités pour l’accueil de l’étape ? Le Tour en chiffres PM : Ce n’est pas facile. Le plus sou- vent, elles répondent à la dernière • 30 000 à 60 000 euros : coût d’une étape minute. Combien coûte une étape, la • 600 000 euros : coût total du Tour 2018 ville arrivée, une demi-étape ? Entre ce que la ville doit nous donner et ce • 60 : nombre moyen de partenaires privés et publics qu’elle met en place, on parle d’un bud- • 150 : nombre moyen de personnels mobilisés sur une ligne d’arrivée get entre 30 000 et 35 000 euros. Cela • 18 mois : délai estimé de paiement des prestations du Tour, ne veut pas dire que le comité prend tous partenaires confondus 35 000 euros.

18 JUILLET/AOÛT 2018 Le Sport au féminin

JUILLET/AOÛT 2018 19 Défis

TRIATHLON > Championnats du Monde Half IRONMAN Fétaud rêve de l’Afrique du Sud Direction l’Afrique du Sud pour Gaétan Fétaud. Il s’alignera parmi les milliers de participants des championnats du monde Half IRONMAN, les 1er et 2 septembre 2018. Une course parmi les plus relevées du monde où le sociétaire de l’USC Goyave devra rivaliser avec des challengers de haut niveau parmi lesquels Javier Gomez, vice-champion olympique à Londres en 2012.

Ce ne sera pas facile. préparer. Plus encore qu’ailleurs, il En triathlon, ça ne l’est faut préparer l’optimisation de la prise jamais. Avec plus de 300 d’oxygène. Ces étapes viennent com- courses à son actif, Gaé- pléter sa préparation en Guadeloupe tan Fétaud dispose de avec les meilleurs athlètes des trois l’expérience et du recul disciplines. Voilà pour le physique. Le nécessaires à une pré- mental, lui, est de nouveau solide, mais paration optimale. Le ce ne fut pas sans quelques heurts. Cchampionnat du monde Half Iron- « J’ai fait une grosse chute à Tobago man 70.3 se tiendra en Afrique du Sud lors d’un triathlon international. J’ai eu dans la Nelson Mandela Bay, en sep- 40 points de suture et la jambe droite tembre prochain. La compétition est pleine d’hématomes ; et jusqu’à il y a prestigieuse, et les meilleurs triathlètes 15 jours, j’étais prêt à tout annuler. » mondiaux s’y précipitent. 1,9 km de Mais de bons résultats aux Abymes et nage, 90 km de vélo et un semi-ma- lors du Défi du Volcan l’ont convaincu rathon de 21,1 km. L’objectif : viser un © Lisette Kiburg de continuer la préparation. Et il en temps en-dessous des 4 heures. Sur au 70.3 du Texas, en améliorant signi- faudra, car à peine l’Afrique termi- le papier, l’épreuve n’est pas nouvelle ; ficativement sa marque à 4h03min. née, Gaétan fera partie des 35 000 pour arracher sa qualification, Gaétan Encore un peu loin du temps de Javier coureurs à prétendre au titre lors du Fétaud a participé à l’Ironman 70.3 de Goméz lors du Half Ironman de 2017 à semi-marathon de Copenhague au Vichy, en août 2017, qu’il termine 8e, Chattanooga (USA - 3h49min44s) ou Danemark. avec un temps de 4h16min. Il confirme du Britannique Tim Don (3h51min59s). nnPR Mais qu’importe, la barre est posée. « Je connais l’exigence du triathlon, en dix minutes se tiennent parfois plu- La fiche tech’ sieurs dizaines de coureurs. Mais je sais que je peux garder mon cap », • Champion du duathlon assène Gaétan Fétaud. Pour cela, de Guadeloupe (2016) l’athlète s’impose une préparation de fer depuis plusieurs semaines. Plus • Vainqueur du triathlon de 7 heures par jour, réparties entre international de Grenade (2016) la course à pied, le vélo et la natation. • Vainqueur du triathlon international de Curaçao (2016) Première étape : • Champion des 5 km de Guadeloupe (2016) les Alpes • Champion du triathlon Le 18 juillet dernier, Gaétan Fétaud de la Caraïbe (2015) s’est envolé pour la Corse. Actuelle- e ment dans les Alpes pour y suivre un • 2 au Défi du Volcan (2015) stage de préparation d’une quinzaine • 2e aux 10 km des Abymes de jours, il s’envolera pour l’Afrique (2015) du Sud à la mi-août. L’Afrique du • Vainqueur du triathlon Sud, avant tout des conditions topo- international de Saint-Martin graphiques et atmosphériques par- (2014)

© Josien Kiburg ticulières auxquelles il faut savoir se

20 JUILLET/AOÛT 2018 Zoom sur

HANDISPORT Exister dans un désert L’association Handi Défis, qui porte entre autres la manifestation Handi Day, a pour vocation de proposer des activités sportives qui réunissent les valides et les moins valides. Son action veut supprimer toute discrimination entre les pratiquants de quelque sport que ce soit. Pour autant, son évolution est entravée par des vides admi- nistratifs abyssaux. Handi Défis lutte contre les discriminations de toute sorte en Jean-Marie Pilli, le pré- lissant les obstacles entre les valides et les moins valides. sident de l’association Handi Défis, ancien pilote de rallye guadeloupéen, est un homme qui ne s’étonne plus de rien. L’association créée il y a deux ans a pour vocation Jla valorisation du sport adapté. « Nous sommes partis d’un simple constat. Le sport doit être accessible à tous, et surtout aux personnes souffrant de handicap. Or, quand elles arrivent à trouver un terrain adapté, elles ne sont que deux ou trois, et il suffit que l’un d’entre eux abandonne pour que les autres suivent le mouvement. Répondre Créer une Alors que si on met tous les sportifs ensemble, en créant des programmes à la demande dynamique pour de sport adaptés pour les personnes Très vite, l’association s’est retrouvée moins valides, on établit une dyna- submergée par la demande. Le pro- les moins valides mique positive dans laquelle tout le blème ? Elle n’est pas uniquement spor- Pour faire émerger l’émulation spor- monde se retrouve. » L’idée est simple, tive. Les personnes handicapées de tive dont les moins valides ont besoin, là où certains peuvent faire 3 heures, Guadeloupe semblent faire face tous il faut de l’exemplarité, un modèle. Or, d’autres font 1h30, mais tous partagent les jours à un désert de l’adaptation. les handisportifs de Guadeloupe sont les mêmes bienfaits en pratiquant la « On vient nous voir pour de la formation invisibles. « À partir d’un certain niveau, même passion. professionnelle, pour des formalités comme la Guadeloupe ne peut pas administratives, pour des programmes répondre aux exigences de leur entraî- Le sport adapté, un défi à sportifs, pour l’accessibilité. Le rythme nement, ils partent en France et on relever en Guadeloupe. est compliqué. Cinq ou six membres ne les connaît pas. » Or l’association, de Handi Défis cumulent leur activité dans sa programmation, a besoin de professionnelle et l’activité de l’asso- ces sportifs. Ils montrent que les moins ciation. » Pourtant, les structures ins- valides ne sont pas moins puissants titutionnelles existent pour les moins ou moins héroïques que les valides. valides. Le hic, ils ne s’y repèrent pas. « Nous voulons arriver à stabiliser les Dans ce cadre, Handi Défis devient sportifs en Guadeloupe. Nous voulons un peu plus chaque jour le partenaire leur donner la possibilité de représen- direct qu’il leur faut. « Alors que nous ter la Guadeloupe en restant des Gua- sommes censés créer des passerelles deloupéens et non pas des Guadelou- entre les moins valides et les structures péens d’adoption. » Un travail colossal. adaptées, nous nous retrouvons bien Jean-Marie Pilli en a conscience. Pour souvent à devoir créer le cadre qui autant, la mission est belle. Les discri- répond à la demande sportive que minations qui existent entre les valides nous avons reçue. » Plus l’association et les moins valides ne font que ren- avance, plus elle se rend compte qu’elle forcer le concept d’une normalité qui évolue dans un désert. Pour autant, les n’existe que dans l’idéal et qui met à interlocuteurs ne manquent pas, mais part toute une frange de la population. leurs réponses, quand elles arrivent, nnPR ne sont pas à la hauteur des besoins.

JUILLET/AOÛT 2018 21 Le Sport au féminin

COURSE À PIED La performance à grandes foulées Ça a commencé comme un jeu. Un cérémonial de famille. Désormais, c’est une vraie passion. Sunilda Calme, la gagnante des 10 km des Abymes en mai dernier, est une compétitrice expérimen- tée. Du marathon de Paris aux courses de Martinique et de Guyane, elle est une des rares femmes qui tentent de représenter la discipline à son plus haut niveau.

« Au début, je courais envahir par le stress. C’était les Cham- juste avec mes parents. pionnats de France, un autre niveau. Ils disaient que c’était Je suis partie en me mettant beau- pour nous dégourdir coup de pression. Du coup, ça n’a les jambes », se souvient pas manqué, mon temps n’a pas été avec humour Sunilda à l’image de ma saison ». Sunilda se Calme. Aujourd’hui, la classe 45e sur 50 femmes, avec un coureuse hors-piste est temps de 39 min, un goût doux-amer l’uneA des femmes qui fait vivre la dis- en bouche. De retour en Guadeloupe, cipline. Lors de l’une des dernières elle s’alignera au départ des Foulées compétitions en date, les 10 km des de Baillif, la dernière compétition de Abymes qui se sont déroulés en marge la saison à la fin de ce mois de juillet. du semi-marathon en mai dernier, elle « Je connais cette course et je repars franchit la ligne d’arrivée en première tout à fait naturel, se révèle bien plus sur de meilleures bases. La course à position chez les femmes. Les vic- technique qu’il n’y paraît. Le travail de pied est vraiment, pour moi, un vec- toires s’enchaînent, mais seulement au piste alterne les courtes et les longues teur de développement personnel, et prix d’une préparation rigoureuse que distances, surtout pour les coureurs je suis heureuse de voir de plus en Sunilda découvre en 2010 quand, pour qui veulent se spécialiser sur les dis- plus de femmes s’y intéresser et la la première fois et sur les conseils de tances de fond. Le corps, pour arriver pratiquer ». L’engouement du public son cousin, elle s’inscrit dans un club. à des performances optimales, doit féminin permettra peut-être de faire « Quand je me suis alignée pour ma prendre en compte des détails infimes, évoluer les choses. En effet, sur de première compétition, j’avais 16 ans puis les répéter inlassablement jusqu’à trop nombreuses courses, les prix en et c’était, à la base, simplement pour ce qu’ils forment une partition précise numéraire entre hommes et femmes, participer. Je n’avais alors aucun plan dont chaque course est l’instrument. sur les mêmes distances, sont encore d’entraînement. À partir du moment où en faveur des hommes. je suis entrée au SIROCCO, j’ai décou- Une saison sans nnPR vert les techniques de pose du pied, de foulée, le renforcement musculaire marathon et les gammes. Ça change la donne. » Avec plus d’une dizaine de courses Courir, mouvement au premier abord programmées, la saison 2018 affi- La fiche tech’ chait un calendrier complet. Avec un changement de club à gérer. Sunilda • Les 15 km du Loup-Garou porte depuis peu les couleurs du club (Martinique). Copacabana du Moule. « J’ai franchi • Les 10 km de Pointe-à-Pitre un cap. Mes entraînements sur piste (V.2017). se sont renforcés. Je fais beaucoup • Vainqueur des 10 km de moins de route. Sur piste, je mets l’ac- Saint-Martin (2018). cent sur la vitesse, le rythme et les Nouveau club, entraînements fractionnés ». Cette pré- • Les 10 km de la Saint-Sylvestre. nouvel entraî- nement, la paration lui permet de s’aligner aux • Les 10 km des Abymes (V.2018). saison de championnats de France des 10 km à • Le semi-marathon de Guyane Sunilda a été Liéven. Une orientation complètement (3e). marquée par différente du Marathon de Paris qui, les défis et le • Le semi-marathon de Fort-de- changement. d’ordinaire, est le moment fort de sa France (3e). saison. « À Liéven, je me suis laissée

22 JUILLET/AOÛT 2018 Les coulisses du sport

Arbitre de football Droit dans ses crampons Dans la culture antillaise, où chaque match est une occasion de jouer sa vie, être le dépositaire de la loi devient une lourde tâche. Souvent allè- grement conspués par le public, les arbitres doivent rester solides pour faire respecter les règles du jeu et demeurer les garants du fair-play. Rony Laurent, arbitre de Régionale 1 en fait partie.

L’homme se destinait au arbitres de la ligue. Ceux qui n’ont pas vélo. La vie – mais sur- les résultats qu’il faut descendent de tout un ami, Tony For- catégorie. » En plus de ces tests, les tuné – l’a voulu arbitre de matches des arbitres sont observés foot. « Nous allions voir par la commission en moyenne quatre les matchs ensemble. fois par an. « Ce système oblige tous L’idée a fait son chemin. les arbitres à une grande rigueur », J’ai commencé par le confie Rony Laurent. Rigueur et pas-

Lfootball féminin et j’ai grimpé les éche- sion, deux éléments clés pour la réus- SENTANN.TV © lons jusqu’à devenir arbitre de Régio- site d’un arbitre. Ces totems rythment nale 1. C’est l’échelon le plus élevé en d’ailleurs la semaine de Rony Laurent. La loi Guadeloupe. » La profession est plus « Quand il y a des matches le week- encadrée qu’on ne pourrait le penser. end, cela implique une préparation tout fait foi Les arbitres sont observés par une au long de la semaine. Un peu comme Chahuté dans les tribunes, parfois commission. De plus, ils sont réguliè- quand j’étais cycliste. Il faut commen- remis en question sur le terrain, l’ar- rement testés, tant sur le plan de l’ap- cer à se mettre en condition, physi- bitrage doit pourtant rester garant de plication du règlement que sur leurs quement et psychologiquement. Ainsi, l’intégrité du match. Pour cela il faut capacités physiques. « Nous sommes quand je donne le coup d’envoi, je suis un cap. « La loi est la loi. Ce man- soumis à des tests théoriques. Deux en place et disposé pour émettre les tra est tellement ancré en moi, que tests, plus un test de rattrapage. Ils meilleures décisions possibles. » Un je ne ressens même pas les pres- s’accompagnent d’un test physique. aplomb nécessaire si l’arbitre doit résis- sions. Je suis habitué et je n’y déroge À l’issue de ce test, un classement ter aux pressions du terrain. pas, que cela plaise ou non. » Les est édité pour connaître les meilleurs huées du public, Rony ne les entend pas et recadre systématiquement Rigueur et justesse les joueurs. « Je peux pardonner au guident les décisions d'arbitrage de Rony public qui est mû par l’émotion, mais Laurent. Un cap pas pas aux joueurs qui connaissent les facile à tenir quand règles. » Pour autant, il ne s’affranchit on connaît la passion pas totalement d’une dose de diplo- du public. matie. L’expérience fait qu’il connaît les joueurs, il connaît les bourrus, les têtus, les roublards, les perpétuels innocents et les intègres. Tous ces paramètres entrent en jeu, même s’ils ne deviennent jamais supérieurs à la règle. « Je sais que je peux me trom- per. Mais je sais quand j’ai raison. Avec du respect, on peut réussir à mettre tout le monde d’accord. » Une stratégie clé pour installer de la séré- nité sur les terrains de football de la Guadeloupe. nnPR

JUILLET/AOÛT 2018 23 Dans la Caraïbe

CAC GAMES Une pierre de plus dans l’édifice du sport Du 19 juillet au 5 août, la Guadeloupe participe pour la première fois de son histoire au CAC GAMES, les jeux d’Amérique centrale et de la Caraïbe, à Barranquilla en Colombie, sous les couleurs du CROSGUA, le Comité Régional Olympique et Sportif de la Guadeloupe.

Le 19 juillet, 39 sportifs guadelou- péens ont participé à la cérémonie d’ouverture des 23es jeux d’Amé- rique centrale et de la Caraïbe. Ces « mini-jeux olympiques américano-­ caribéens » ont été créés en 1926, ce qui en fait les plus anciens jeux conti- nentaux du monde. L’entrée dans cette compétition est donc un moment his- torique pour le sport guadeloupéen ; un symbole de reconnaissance, de légitimité internationale et caribéenne. Cette participation est le fruit d’un long combat juridique et sportif mené par le CROS de la Guadeloupe. La bataille commence en 2009, quand Alain Sorèze, président du CROSGUA, fixe En 2010, le CROS devient membre centrale et la Caraïbe, et gagne ainsi comme priorité l’intégration de notre de CANOC, l’association des comités le droit de participer au CAC GAMES. archipel dans les organisations spor- nationaux olympiques de la Caraïbe. L’objectif Barranquilla 2018 est lancé tives de sa zone géographique. Il fallait Le 14 novembre 2015, le comité pour fédérer le maximum de sports permettre à nos sportifs d’accéder à olympique et sportif de la Guade- autour de ce projet. des compétitions pouvant contribuer loupe devient membre associé de la Trois ans plus tard, Alain Sorèze à améliorer leur préparation pour le CACSO, la fédération sportive régio- a le sourire « l’objectif était d’avoir haut niveau international. nale réunissant les pays d’Amérique une délégation avec beaucoup de

À gauche, Pierre-Marie Hilaire, vice-président du CROSGUA et chargé de mission Barranquilla.

24 JUILLET/AOÛT 2018 Figures sportives de la sélection de Guadeloupe

Athlétisme Cyclisme : Natation : Tir : • Wilhem BELOCIAN • Laura GUEPPOIS • Louisa BELLON • Pierre BOURGEOIS • Yanis DAVID • Kelian DURO • K-Ryls MIATI • Christian OFFRANC Une pierre de plus • Kellya PAULINE • Cédric LOCATIN • Mathilde JEAN • Steeven KISOKA • Fanny PELTIER • Larry LUTIN • Dimitri FILOMIN • Romain VINETOT Tennis : • Michael MICHAUX Canoë-kayak : • Kindric CLAVIER • Brandy MINA • Franciane DAVID dans l’édifice du sport • Indira VASSEAUX • Nicolas ANCEDY Judo : Tir à l’arc : • Daniel VERIN • Nil MOINET • Florian PRUDENT • Jimmy GUILLOU • Romain PROSDOCIMI • Djina JACQUES • Jean-Jacques • Dominique • Kénan GAVARIN LENCREROT ROUX-SERRET • Noah GRENIE • Kris VIRGINA • Anthony LE FUR • Maverick CERON • Myriam MAUGEE • Michaël MONDER • Georgiel JALTON

disciplines. Huit disciplines avec 39 athlètes, c’est déjà une belle repré- sentation pour une première. Nous espérons avoir de bons résultats spor- tifs mais ce qui nous intéresse, c’est d’évaluer notre niveau par rapport à d’autre pays pour ensuite mieux nous préparer pour les années à venir ! » Dimitri Filomin, champion de tir spor- tif, sera le porte-drapeau de la Gua- deloupe. Pour le CROSGUA, ce pre- mier pas dans le monde du sport de haut niveau doit insuffler une nouvelle dynamique afin que les autres sports, notamment les sports collectifs, ins- crivent cette compétition dans leurs calendriers. Jules Trésor (entraîneur des sélections jeunes et du VCS), nnYL Larry Lutin, Cédric Locatin et Laura Gueppois (cyclistes).

Alain Sorèze, président du CROS- GUA, entouré de Steeve Bistoquet, chargé de mission, Pierre-Marie Hilaire, vice-président CROSGUA, et des membres de l'organisation CAC games.

JUILLET/AOÛT 2018 25 sport & santé Le CODEP bouge les lignes de la santé Le CODEP-EPGV est une des tours de garde de la santé publique. En cohérence avec tous les acteurs régionaux, dont l’ARS, il veille à la bonne sensibilisation des popula- publique tions quant aux problématiques majeures de santé. Ses actions multiples passent par le biais de son équipe de techniciens qui parcourent le terrain. Parmi eux, Sabrine TIM’S : Il est parfois difficile de s’y Gatibelza, conseiller référent territorial. Rencontre. retrouver parmi tous les acteurs. Mais présentez-nous le CODEP. Comment se décline son action ? Sabrine Gatibelza : Nous faisons par- tie de la FFEPGV (Fédération Fran- çaise d'Éducation Physique et de Gym- Les rencontres nastique Volontaire, créée en 1888) et sportives pour nous dépendons de celle-ci au niveau les seniors de la politique fédérale sport-santé. remportent à chaque fois un Chaque collectivité a son Comité franc succès. Régional et départemental : en Gua- deloupe le CODEP a les deux com- pétences. En clair, nous essayons de mais en termes de prévention pri- en lien avec l’environnement. Enfin, on mettre en place, sur l’île, des actions maire, secondaire et tertiaire. Dans essaie de travailler de plus en plus avec qui découlent des plans régionaux de ce cadre, nous sommes amenés à tra- le public handicapé. C’est le fer de lance santé publique décidés au national. vailler avec les personnels de santé. de notre travail avec la Ligue handis- De fait, nous travaillons avec l’ARS, la Les médecins ciblent certains publics port. À côté de ces actes forts, nous direction de la Jeunesse et des Sports, et nous les envoient pour une prise en avons d'autres produits EPGV, comme Cross Guadeloupe. Avec ces parte- charge. Ainsi, nous avons un parte- les programmes Acti'March (marche naires, nous allons aussi chercher nariat avec la Ligue contre le cancer, active), GAC (Gym Après le diagnos- des financements pour ces actions. Il l’Association des diabétiques, et beau- tic du Cancer) et DOUSINE (femmes peut s’agir des communes, mais aussi coup d’autres associations diverses. À enceintes et poussettes). des communautés d’agglomération chaque action, un éducateur intervient comme Cap Excellence. pour une activité physique basique ou TIM’S : Il y a un nouvel engouement adaptée à chaque personne. pour l’activité sportive. Comment TIM’S : Vous agissez aussi dans le l’analysez-vous ? domaine de la formation ? TIM’S : Sur quels axes de santé SG : Il y a un éveil, c’est vrai. Mais SG : En effet. C’est d’ailleurs mon cas. basez-vous vos actions ? c’est parce qu’il y a de plus en plus de Je forme des éducateurs. Notre orga- SG : En ce moment, nous travaillons matinées d’informations. On sait que nisme de formation peut s’apparenter sur trois axes majeurs. En priorité les le sport c’est le meilleur médicament, à celui du CREPS. Notre objectif est seniors. Vous le savez, avec la Marti- et les gens en prennent conscience. de les armer pour qu’ils sachent ce nique et la Corse, la Guadeloupe va L’objectif est de réduire la prise systé- qu’on peut faire en matière de sport- faire partie des départements les plus matique des médicaments. Mais nous santé et dans les activités physiques, vieux de France. Il faut s’en occuper, il voulons surtout attirer les jeunes. Trop faut anticiper. Notamment pour réduire d’entre eux sont victimes d’obésité et ils les frais de prise en charge par la Sécu- restent encore trop peu sensibles à l’ac- rité sociale. On construit des EHPAD, tivité physique. Les recommandations mais il faut y travailler pour maintenir nationales font état de 3h par jour pour l’autonomie des seniors. Elle passe les moins de 5 ans, 60 minutes par jour aussi par l’activité physique. Ensuite, pour les 6–17 ans et 30 minutes par jour on vise les publics à pathologies, c’est- pour les adultes. Nous en sommes loin à-dire les cancers, l’obésité, le diabète, mais nous sommes positifs sur le long qui atteignent de plus en plus de jeunes. terme, car c’est notre cheval de bataille On parle aussi de toutes les maladies pour les prochaines années à venir. Les activités sportives conçues par cardiovasculaires et respiratoires ou nnPR les éducateurs sont avant tout ludiques. du burn-out, en réalité, tout ce qui est

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