Compte-rendu commission Environnement du 22 octobre 2015

Présents : Philippe GADREAU, Jean-Pierre CARON, Stéphanie CRASSO, Philippe SAENZ, Bernard LARGETEAU, Claudie LEYRAUD, Daniel FRADIN, Jean-Claude PILLET, Christophe FRADIN, Stéphanie GALLOIS, Loïc GASNIER, Francette QUÉVREUX-FORGIT, Paul VIGNEAUD, Francis TELLIER, Vincent BRESNU, Damien MIGAULT, association Demain représentée par Monique HYVERNAUD et Patrick TOULOUSE.

Excusés : Jacques BOULMER, Nathalie NICOLLE, Gérard BRISSON-GOULVANT.

• Projet de liaison cyclable LES MATHES / Intervenants : Éric BAHUON et Christel COLLET, adjoints au Maire de la commune d’Arvert.

M. BAHUON et Mme COLLET expliquent qu’une liaison cyclable Arvert/Les Mathes est en cours d’étude. Ce projet a germé du constat que le réseau cyclable est plutôt dense sur le littoral de la presqu’île d’Arvert, mais il n’y a pas de liaison entre l’Océan et la Seudre.

Afin que cette liaison puisse se réalisée à court terme, il est prévu d’utiliser les voies existantes (chemins ruraux de préférence ou voies bitumées). Ainsi il suffira de poser le revêtement et de baliser.

5 propositions de tracé sont présentées ; ces tracés déboucheraient, sur notre commune, au niveau de la rue du Fief Triadoux ou de la rue d’Ars.

Il est envisagé d’intégrer une dimension pédagogique et touristique à ce projet. Ces circuits cyclables seront des itinéraires de découverte du marais doux, de sa flore, sa faune. Ils feront l’objet en saison touristiques de balades à thèmes avec par exemple dégustation de produits locaux. Ce type de balade à vélo organisée a déjà été mis en place avec succès à Arvert, ces nouveaux circuits permettront de répondre à une demande grandissante des touristes.

M. le Maire profite de ce point pour évoquer les projets de liaisons cyclables de la route de La Fouasse (prévue dans le cadre de l’aménagement global de la voie) et de la route de la Bouverie, pour lesquels la commune ne cesse de relancer les intervenants (Conseil Départemental, ONF, CARA).

• Présentation du collectif « LES SEPT SENTINELLES » Jean- Claude Pillet, élu de la commune et administrateur de l’association, explique ce qui a motivé la genèse de ce collectif : c’est en fait la forêt de la Coubre. La forêt est gérée par l’ONF selon des plans d’aménagements de 15 ans divisés en trois périodes de 5 ans.

Or, ces deux dernières années, les travaux effectués se sont intensifiés, de par leur fréquence et leur mode opératoire. Les coupes à blanc ont mité le massif ; elles sont accompagnées de broyage et souvent labourage du sol, ce qui va à l’encontre de la biodiversité en faisant disparaitre le peu d’humus existant, ainsi qu’une partie importante de la flore, de l’avifaune, de l’entomofaune et de l’herpétofaune. Par ailleurs, les cloisonnements ont « explosé », pour uniquement permettre la pénétration des engins mastodontes à l’intérieur des parcelles. Ces cloisonnements font 4m de large tous les 18 m ! Le collectif dénonce l’ensemble de ces pratiques.

M. Pillet précise que sur les chemins de promenades ou le long des grandes lignes, l’ONF ne travaille pas les bordures de parcelles, dans le but de masquer aux usagers la réalité des dégâts à l’intérieur de ces mêmes parcelles.

Mr Pillet estime qu’à ce jour, sur les 1600 ha en zone centrale, 1/3 a ainsi été travaillé. Les zones Nord et Sud de la forêt ont également été fortement impactées. Le collectif parle d’une exploitation intensive, productiviste et de rapport. Ce type d’exploitation ne correspond en rien avec les caractéristiques du massif (forêt dunaire, sensible, de protection et classée Natura 2000). Il ne respecte en rien le caractère hautement touristique de la région (les promeneurs, les adeptes du vélo, les cavaliers), sans oublier les chasseurs qui se voient attribuer des plans de chasse bien trop importants, mais imposés par l’ ONF, qu’ils doivent l’effectuer sous peine de sanctions.

Fort de ces constats, le collectif a demandé modification du plan de gestion quinquennal élaboré par l’ONF. Olivier Marvaud, à l’origine de la création du collectif, a sensibilisé les élus locaux dont la plupart a relayé l’alerte par courrier auprès de l’ONF et du Ministère de l’Agriculture et de la Forêt.

Mr Pillet déplore que malgré ces courriers et de nombreuses réunions, l’ONF « noie le poisson » en tentant d’expliquer, par des campagnes de communication, le bien fondé de leurs méthodes d’exploitation récentes, sans s’engager réellement à les modifier.

Le discours ONF était le suivant : « retard d’exploitation dû à la tempête de 1999 et vieillissement du massif forestier ». Ces deux arguments sont réfutés par le collectif ; Mr Pillet cite les propos d’un responsable ONF affirmant que « le massif de La Coubre était en parfait état phytosanitaire et, dans son ensemble, pas vieux ».

Mr Pillet affirme que durant les années qui ont précédé les travaux actuels, la forêt a toujours été entretenue mais de façon plus douce, plus harmonieuse et surtout à un rythme moins intensif.

Pour le collectif, la conclusion à tirer de ces réunions et rendez-vous est que l’ONF privilégie actuellement une gestion hautement comptable. En effet, les techniques employées par les entreprises sous-traitantes sont moins coûteuses qu’un travail minutieux, jardinatoire. Les quantités de bois issues des coupes sont plus « rentables ». Mr Pillet avance un argument qui ne serait pas étranger à l’intensité des coupes, à savoir que de 2013 à 2014 la côte du prix du pin maritime a monté de 22 pour cent ! Mr Pillet fait part d’un article paru récemment dans le Figaro Magazine sur l’enjeu économique des forêts de l’État (pièce jointe).

Aujourd’hui, malgré le peu de résultat concret obtenu de la part de l’ONF, le collectif fait toujours confiance en la discussion à venir, qui s’oriente désormais vers l’établissement d’une charte dont les objectifs seront le respect de la biodiversité et de l’aspect paysager, de définir les superficies à traiter et les dates de travaux (avec strict respect des périodes de nidifications). Le collectif souhaite aussi que s’établisse un contrôle sur le terrain avec l’ONF et les associations, et espère que dans les réflexions à venir, l’office des forêts intègrera le réchauffement climatique.

La charte ne sera signée par le collectif qu’à ces conditions.

En conclusion, outre son engagement pour la défense de la forêt de La Coubre, le collectif « Les 7 sentinelles » s’investira également pour défendre tout ce qui portera atteinte à l’intégrité environnementale, comme le problème d’extraction des granulats marins.

Pièces jointes : • Réponse du ministre à M. Bussereau • Article « Forêts publiques à vendre »

• Urbanisme : zones à urbaniser du PLU et projets de lotissement. Le plan de zonage du PLU est projeté afin d’y localiser les zones AU, c’est-à-dire les zones classées « à urbaniser » dans notre document d’urbanisme. Les 2 derniers lotissements autorisés dans ces zones sont Les Colverts (10 lots), Le Jardin de Lucette (37 lots). Une demande de permis d’aménager un lotissement d’une douzaine de lots rue du Fief Triadoux est en cours d’instruction.

Les questions suivantes ont été posées sur le sujet :

Comment la commune va-t-elle assurer la qualité de l'aspect paysager qui a été souvent plus que négligé. Stéphanie Crasso, adjointe déléguée à l’urbanisme, explique que nos zones AU ne disposent d’aucune orientation d’aménagement et de programmation, ce qui limite la marge de manœuvre de la commune pour contraindre les aménageurs à modifier leur projet s’il respecte le règlement de la zone AU du PLU. Or, ce règlement est assez généraliste. Cependant, la commission d’urbanisme est très exigeante lors de l’examen des demandes de permis d’aménager. Il est d’ailleurs précisé qu’un important projet, porté par un aménageur privé pour un programme immobilier sur le plateau de la Combe (entre la rue des Perdrix, le Clos des Vignes et le Domaine des Combes), est finalement tombé à l’eau après plusieurs rendez-vous en mairie suite aux exigences de la municipalité en matière de préservation des arbres existants et d’aménagement d’espaces verts. M. le Maire précise également que derrière un tel projet, il y a bien-sûr la préservation du paysage, mais aussi des propriétaires fonciers désireux de vendre leur parcelle au meilleur prix et des jeunes ménages qui souhaitent s’installer.

Où en est l'urbanisation de la commune (nombre de résidences principales et secondaires) depuis le démarrage du PLU et par rapport à ses objectifs? Quelle projection avez-vous sur l'urbanisation à venir? Le PLU approuvé début 2013 prévoit une perspective démographique d’environ 2000 habitants en 2022, soit une production de 60 à 70 logements par an dont 40 résidences principales et 20 à 30 résidences secondaires. - En 2013 : 35 logements nouveaux autorisés : 22 résidences principales, 9 résidences secondaires, 4 locations ou vente. - En 2014 : 39 logements nouveaux autorisés : 22 résidences principales, 17 résidences secondaires. - En 2015 (au jour de la commission) : 21 logements nouveaux autorisés : 13 résidences principales, 8 résidences secondaires. Le rythme de construction est donc en dessous des objectifs du PLU en terme de production de logements. En termes de consommation d’espace : - 2 ha ont été consommés par les derniers lotissements autorisés sur les 15 ha de zone AU ouverts à l’urbanisation (cependant ces lotissements ne sont pas encore urbanisés à 100% et vont donc générer des logements nouveaux dans les années à venir). - Environ 2 ha ont été consommés sur les 15 ha de dents creuses en zone U.

Où en sont les recours sur le PLU en cours? 4 recours déposés auprès du tribunal administratif : - La SCI Luna. L’audience s’est tenue le 8 octobre 2015. JUGEMENT RENDU LE 22 OCTOBRE 2015: Il n'y a pas lieu de statuer sur les conclusions de la SCI Luna tendant à l'annulation de la délibération du conseil municipal de Les Mathes La Palmyre du 4 mars 2013 approuvant le plan local d'urbanisme (PLU) de cette collectivité en tant que ce document approuve la création de la zone AUp destinée à accueillir le projet de " parc résidentiel de loisirs " des Pins au lieudit " Portebroc ". Le surplus des conclusions de la requête de la société civile immobilière Luna est rejeté. Les conclusions de la commune de Les Mathes La Palmyre tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative sont rejetées. - M. et Mme Meunier-Lagarde. L’audience s’est tenue le 8 octobre 2015. JUGEMENT RENDU LE 22 OCTOBRE 2015: La requête de M. et Mme Meunier est rejetée. M. et Mme Jean-Louis Meunier verseront à la commune de Les Mathes La Palmyre une somme de 2 000 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. - Messieurs Tramblé (pas de date d’audience annoncée). - Les associations « Nature Environnement 17 » et « Demain Les Mathes » (pas de date d’audience annoncée).

• Dossier d’extraction de granulats marins « Le Matelier » Rappel : Les conclusions et avis de la commission d’enquête ont été déposés en Préfecture le 17 décembre 2014 : AVIS FAVORABLE SOUS RESERVE d'une nouvelle modélisation prenant dans sa phase de calage et de vérification des conditions plus élevées de houle, de vent et de marées que celles déterminées dans les modélisations présentées dans le projet et en utilisant pour données principales celles de la station météorologique de la Pointe de la Coubre. De plus, la Commission d'enquête estime nécessaire que l'autorisation d'extraction soit subordonnée à 9 mesures.

Suite à cet avis favorable, la municipalité des Mathes a écrit à Mme Royal puis à M. Valls afin d’attirer leur attention sur les conséquences désastreuses de ce projet.

La DREAL a produit un rapport le 27 mars 2015 qui propose la délivrance de l’autorisation d’extraction assortie de prescriptions répondant aux réserves exprimées. Ce rapport a été présenté par les services de l’État lors d’une réunion de concertation qui s’est déroulée le 13 avril à la préfecture de la Charente-Maritime, coprésidée par Madame La Préfète et Monsieur le Préfet Maritime. Étaient présents les représentants des collectivités territoriales, des services de l'État, et des organismes professionnels et associations. La commune des Mathes était bien-sûr représentée et a fait part de sa vive opposition.

Mme la Préfète a écrit à Mme la ministre de l’Écologie le 6 juillet 2015 afin de lui faire part des nombreuses interrogations des acteurs concernés et de la forte opposition locale.

Mme Royal a répondu par écrit à M. le Maire des Mathes par courrier du 25 août 2015, elle nous informe qu’elle a demandé au ministre chargé des Mines que l’agence des aires marines protégées ou le conseil de gestion du parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et des Pertuis Charentais se prononce sur ce dossier.

M. Caron fait le parallèle de ce dossier avec le projet d’extraction en baie de Lanion, contre lequel une mobilisation importante a eu lieu (création d’une association, opposition des élus locaux, …). Toutefois l’extraction a finalement été autorisée par un décret du 14 septembre 2015 accordant la concession de sables calcaires coquilliers dite «concession de la Pointe d’Armor» à la Compagnie Armoricaine de Navigation.

Il est donc à craindre que l’extraction du Matelier soit elle aussi autorisée par l’État.

• Projet de bassin de décantation des eaux de pluie de Voir en pièce jointe la présentation projetée sur le sujet.

• Actions de l'espace Info-Énergie de la CARA La CARA, par le biais de son espace Info-Énergie, multiplie les actions de sensibilisation sur le thème de l’urbanisme durable.

Une conférence-débat « énergies renouvelables » se déroulera le 26 octobre à 18h30 en mairie des Mathes, et sera suivi le lendemain matin d’une permanence (matinée du 27 octobre) de l’espace info-énergie en mairie des Mathes.

Le jeudi 4 février 2016 à 18h30 se déroulera, à l’initiative de l’Espace Info Énergie de la CARA, une balade thermographique sur Les Mathes. À l’aide d’une caméra thermique, l’objectif est de visualiser de manière concrète, en temps réel, les pertes énergétiques des bâtiments. La balade, d’une durée d’une heure et demie environ, s’effectuera en fin d’après-midi en période de chauffe pour de meilleurs résultats. Les images de la thermographie réalisées lors de la balade sont présentées ensuite lors d’une conférence de restitution.

Rendez-vous le jeudi 4 février 2016 à 18h30 à la mairie des Mathes. Voir l’affiche en pièce jointe.