Rimes De Pétrarque
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MEl I LLINO1 S UNIVERSITY OF ILLINOIS AT URBANA-CHAMPAIGN PRODUCTION NOTE University of Illinois at Urbana-Champaign Library Brittle Books Project, 2009. >kvt ~ \ f i ;~! RIMES PETRAIIQUE RI.MES DE PE TIRAR Q ULE TRADUITES EN VERS , TEXTE EN REGARD PAR IJOSEPH POULENC TOME DEUXIÈ~ME PARIS LIBRAIRIE INTERNATIONALE BOULEVARD MONTMARTRE, 151, AU COIN DE LA RUE VIVIENNE A. LACROIX, YERBOECKIIOVEN ET Ci ÉDITEURS A BRUXELLES, A LEIPZIG ET A LIVOURNE 1865 Tous droits réservés. PIREMIÉRE PARTIE (Suite) SONNETS ET CANZONES suitLA VIE DE LAURE 536823 SONNETS ET CANZONES SONETTO LXXXVI. Allontanandosi da Laura, piange, sospira, e si conforta colla sua immaginp. Poi che '1 cammin m' è chinso di mercede, Per disperata via son dilungato Dagli occhi ov' era (i' non so per quai fato) Riposto il guidardon d' ogni mia fede. Pasco 'l cor di sospir, ch' altro non chiede; E di lagrime vivo, a pianger nato: Nè di ciô duolmi; perché in tale stato È dolce il pianto più ch' altri non credo: E solo ad una immagine m' att'engo, Che fe non Zeusi o Prassitele o Fidia, Ma miglior mastro e di più alto ingegno. Quai Scizia m' assicura o quai Numidia, S' ancor non sazia del mio esilio indegno, Cosi nascosto mi ritrova invidia ? SUR LA VIE DE LAURE. SONNET LXXXVI. En s'éloignant de Laure, il pleure, il soupire, et il se console avec sa seule image. Puisque je ne saurais prétendre à l'indulgence, Dans mon dur désespoir je me suis éloigné Des yeux où je ne sais quel sort prédestiné Avait de mon amour placé la récompense. Mon coeur vit de soupirs, il n'a d'autre exigence; Je me nourris de pleurs, pour pleurer j'étais né; Je suis loin de m'en plaindre; à l'homme chagriné Il est doux de pleurer, bien plus qu'on ne le pense. Seule bien satisfait une image me rend, Qui n'est de Phidias, Zeuxis, ni Praxitèle, Mais d'un plus haut génie et d'un maître plus grand. Si mon injuste exil ne suffit point pour elle, Où puis-je donc trouver la paix et sous quels cieux, Puisque, si bien caché, me trouve l'envieux? SONNETS E~T CANZONES SONTETTO LXXXVII Spera che, aggiungendo nuova forza aile sue rime, sua gli sarà più pietosa. Io canterei d' amor- si novamente, Ch' ai duro fianco il- di mille sospiri Trarrei per forza, e mille alti desiri Raccenderci nella gelata mente; E '1 bel viso vedrei cangiar sovente, E bagnar*gli ocehi, e più pietosi giri Far, corne suol chi degli altrui martiri E del suo error, quando non val, si pente; E le rose vermiglie infra la neye Mover dali' ôra, e discovrir 1' avorio, Che fa di marmo chi da pre sso 'l guarda; E tutto quel,- perche nel viver breve Non rincresco a me stesso, auzi mi glorio D' esser servato alla stagion più tarda. SUR LA VIE DE LAURE, SONNET LXXXVII. Il espère qu'en donnant une vigueur nouvelleàsesrimes, il parviendra à provoquer sa pitié. Je parlerai d'amour, mais dans un tel langage Que j'aurai de son coeur, par force ou par raison, Mille soupirs par jour, et de telle façon Que le feu renaîtra dans cette ame sauvage, Et je verrai souvent changer son beau visage, Ses yeux baignés de pleurs, pleins de compassion Comme des gens on voit, mais tard, hors de saison, Déplorer leur erreur et d'autrui le dommage; Et, de la neige au sein, ses roses se mouvoir Par son souffle divin, et mis à nu l'ivoire Qui marbre rend celui qui de près veut le voir; Et, pour tous ces motifs, je me fais une gloire (Bien loin qu'ils soient pour moi fastidieux mes jours) Qu'il me soit réservé d'en prolonger le cours. SONNET$ ET CANZONES SONETTO LXXXVIII. Vorrebbe spiegare il perché di tanti effetti contrari in Ancre, e nol sa, S' amor non è, che dunque è quelch' P sento? Ma s' egli è amor, per Dio, che cosa e quale? Se buona, ond' è 1' effetto aspro mortale? Se ria, ond' ô si dolce ogni tormento? S' a mia voglia ardo, ond' è 'i pianto e 'l lamento? S' a mal mio grado, il lamentar che vale? O viva morte, o diiettoso maie, Come puoi tanto in me s' io nol consento ? E s' io 'i consento, a gran torto mi dogiio. Fra. si contrari venti, in fraie barea Mi trovo in alto mar, senza governo, Si lieve di saver, d' error si carca, Ch' V'medesmo non so quel ch' io mi voglio, E tremo a mezza state, ardendo il-verno. SUR LA VIE DE LAURE. SONNET LXXXVIII. II voudrait expliquer pourquoi l'amour lui fait éprouver tant d'effets si opposés; il ne le peut. Si l'amour n'est qu'un nom, qu'est-ce donc que je sens? Pourtant, si l'amour est, la cause quelle est-elle? Si bonne elle est, pourquoi la suite en est mortelle ? Si mauvaise, pourquoi sont si doux mes tourments ? Si je brûle à plaisir, les pleurs sont hors de sens; Si c'est contre mon gré, que sert toute querelle ? O mort pleine de vie! ô souffrance cruelle! Comment pouvez-vous tant, si moi je ne consens ? Si je consens, pourquoi je pleure et je soupire ? Le vent m'est si contraire, en un faible navire, En pleine mer je suis nullement dirigé, Bien léger de savoir et d'erreur surchargé; Ce que je veux, moi-même ignorer il me semble, L'hiver je suis brûlant et dans l'été je tremble. SONNETS ET CANZONES SONETTO LXXXIX. In colpa Amore delle miserie in cui ôavvolo senza speranza di usoirne. Amor m' ha posto core segno a strale, Core ai Soi neye, come cera ai foco, E core nebhia ai vento; e son già roco, Donna, mercé chiamando; e voi non cale. Dagli occhi vostri uscio 'l coipo modale. Contra ciii non mi val terpo, ne loco; Da voi sola procede (e parvi un gioco), Il soie e 'i foco e 'i vento, ond' io son taie. 1 pensier son saette, e 'l1viso un soie, E 'i desir foco; e 'nsieme con quest' arme Mi punge Arnor, m' abbagiia"e mi distrugge; E l' angeiico canto, e le parole, Coi dolce spirto, ond' io non posso aitarme, Son l' aura innanzi a ciii mia vita fugge. SUR LA VIE DE LAURE. SONNET LXXXIX. Il incrimine l'Amour de toutes les misères dont il est assiégé sans espoir de pouvoir en sortir. L'Amour m'a fait le but de sa flèche cruelle, Comme neige au soleil, comme la cire au feu, Ou comme au vent la nue, et pour vous c'est un jeu Quand, de crier: pitié! je suis rauque, ma belle. De vos beaux veux me vient la blessure mortelle Contre elle rien ne peut, ni le temps, ni le lieu; Et viennent de vous seule ( il vous importe peu), Feu, vent, et le soleil qui ma vie ont fait telle. Les pensers sont des dards, le visage un soleil, Un feu sont les désirs, et dans cet appareil L'Amour perce mon coeur, m'éblouit, me désole; Et le chant angélique, et la douce parole, Et ce souffle divin qui m'enivrent toujours, Sont le vent qui mettra bientôt fin à mes jours. 10. 10SONNETS ET CANZONES SONETTO XC. Richiama Laura a veder la crudele agitazione iu cui essa sola bo ha posto. Pace non trovo, e non ho da far guerra E temo e spero, ed ardo, e son un ghiaccio; E volo sopra '1 cielo, e giaccio in terra; E nulla stringo, e tutto 'l mondo abbraccio. Tai m' ha in prigion che non m' apre né serra, Né per suo mi riten né scioglie il laccio; E non m' ancide Amor e non mi sferra, Nè mi vuol vivo né -mi trae d' impaccio. Veggio seuz' ocohi; e non ho lingua, e grido: E bramo di perir, e cheggio aita; Ed ho in odio me stesso ed amo altrui: Pascomi di dolor; piangendo rido; Egualmente mi spiace morte e vita. In questo stato son, Donna, per Vui. SUR LA VIE DE LAURE. il SONNET XC. Il supplie Laure de considérer la cruelle agitation où il est, et dont elle est seule la cause. La paix me fuit, pourtant je ne suis point en guerre, Et je brûle et je glace, et j'espère et je crains; Je vole dans les cieux, sur terre je me tiens; Le monde entier j'embrasse , et ma main rien ne serre. Telle en prison me tient, qui n'ouvre, qui n'enserre; Elle ne veut de moi, pourtant je suis bien sien ; L'Amour ne veut ma mort, ni briser mon lien: Vivant il ne me veut, ni mon coeur satisfaire. Sans yeux même je vois, et sans langue on m'entend; Je voudrais bien mourir, et du secours j'envie; Moi-même je me hais, quand autrui j'aime tant. Un égal mépris j'ai pour la mort, pour la vie; La douleur est mon pain, même en pleurant je ris: Madonne, en cet état, c'est par vous que j'y vis. 42SNNETS ET CANZONES CANZONE XIV. Dimostra che 1'infelicità del suô stato à una cosa straordinaria e nova. Quai più diversa e nova Cosa fu mai in quaiche stranio clima, Queila, se ben si stima, Più mi rassembra; a tai sou glunto, Amore. Là, onde 'I di yen fore, Vola un augel che sol, senza consorte, Di volontaria morte Rinasce, e tutto a viver si rinnoxva.