ADSO DERVENSIS, Opera Hagiographica, Éd. Monique Goullet, Turnhout, 2003 (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, 198)
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ADSO DERVENSIS, Opera hagiographica, éd. Monique Goullet, Turnhout, 2003 (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, 198). Monique Goullet To cite this version: Monique Goullet. ADSO DERVENSIS, Opera hagiographica, éd. Monique Goullet, Turnhout, 2003 (Corpus Christianorum, Continuatio Mediaevalis, 198).. Brepols, 2003, Corpus christianorum, Con- tinuatio mediaevalis (198). halshs-00006661 HAL Id: halshs-00006661 https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00006661 Submitted on 4 Dec 2005 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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Table des matières Introduction La carrière d’Adson : origine et homonymies 2 le séjour toulois 3 Adson et Albéric 4 l’abbatiat et la mort d’Adson 8 L’œuvre hagiographique le contexte historique 14 attributions et datations 18 présentation littéraire 31 principes d’édition 38 Annexe : De diversis casibus, 9-11 40 Bibliographie 44 Abréviations 53 Vita Frodoberti Introduction 57 Texte (...) Notes 71 Vita Walberti Introduction 80 Texte (...) Notes 91 Vita Mansueti Introduction 97 Texte (...) Notes 120 Vita Basoli Introduction 131 Texte (...) Notes 158 La version du Pseudo-Seulfus 242 Vita Bercharii Introduction 166 Texte (...) Notes 182 INTRODUCTION I. La carrière d’Adson En 1976, dans son édition du Traité d’Adson sur l’Antichrist, Daniel Ver- helst faisait le point de nos rares connaissances sur l’abbé de Montier-en-Der1 ; quelques années plus tard, à l’occasion d’un colloque sur la France autour de l’an Mil organisé dans le cadre du millénaire capétien, il en reprenait les éléments avant de faire un bilan critique et d’appeler à un examen de toutes les œuvres hagiogra- phiques attribuées à Adson2. Quasiment à la même époque, Karl Ferdinand Werner confirmait les données biographiques principales, en avançant toutefois quelques hypothèses audacieuses, dont il sera question plus loin3. L’un et l’autre se retrou- vaient sur un terrain déjà balisé par des historiens de la littérature4, l’ensemble des biographes d’Adson ayant admis que le cursus de l’hagiographe pouvait être établi de manière relativement fiable, sur la foi d’une chronique de la fin du XI e siècle5 et de quelques chartes. Pourtant bien des points restent incertains à ce jour, et la part des hypothèses demeure considérable. Un examen plus serré des données n’est donc pas inutile6. Il est quelques éléments qui n’ont jamais été remis en question, parce qu’ils reposent sur des sources a priori crédibles : Adson fut moine à Luxeuil avant d’être appelé à enseigner à Toul, d’où il partit pour Montier-en-Der ; le début de son ab- batiat à Montier-en-Der daterait de 968, sa mort sur la route de la Terre sainte de 9927. L’incertitude plane en revanche sur son pays d’origine, le moment de son arrivée à Toul et la durée de son séjour dans cette cité, la date de son départ pour 1 - De ortu et tempore Antichristi , CC CM 45, Turnhout, 1976, p. V-IX. Pour tout renseignement sur l’œuvre d’Adson, il convient de consulter désormais la Clavis scriptorum latinorum medii aevi, Auc- tores Galliae (735-987) , Turnhout, t. 1, 1994, p. 44-53. 2 - « Adson de Montier-en-Der », dans Religion et culture autour de l’An Mil (Actes du colloque Hugues Capet réunis par D. Iogna-Prat et J.-Ch. Picard), Paris 1990, p. 25-30. 3 - K.-F. Werner, « Der Autor der Vita sanctae Chrothildis. Ein Beitrag zur Idee der ”heiligen Köni- gin” und des ”Römischen Reiches” im X. Jahrhundert », dans Mittellateinisches Jahrbuch , 24-25 (1989/1990), p. 517-551, spéc. p. 534-539. 4 - M. Manitius, Lateinische Literatur des Mittelalters, t. 2, p. 432-442 ; R. Konrad, De ortu et tempo- re Antichristi. Antichristvorstellung und Geschichtsbild des Abtes Adso von Montier-en-Der, Munich, 1964, spéc. p. 16-27 (Münchener Historische Studien, Abteilung Mittelalterliche Geschichte, 1) ; plus récemment B. Schneidmüller, « Adso von Montier-en-Der und die Frankenkönige », dans Trierer Zeitschrift, 40-41, 1977-1978, p.187-197. 5 - De diversis casibus Dervensis coenobii et miraculis s. Bercharii abbatis Dervensis (BHL 1179), éd. Jean Mabillon, AASS OSB, t. II, p. 844-861 (abrégé désormais en De diversis casibus). La chroni- que est couramment désignée en Français sous les noms de Miracles de s. Berchaire, ou Continuation de la Vie de Berchaire ou encore Chronique de Montier-en-Der. Elle Fut commencée à la demande de l’abbé Brunon, ordonné à Rome par le pape Léon IX (1049-1054) ; la durée de l’abbatiat de Brunon (35 ans) donne la Fourchette 1085-1090 comme date de rédaction. 6 - F. Brunhölzl, Histoire de la littérature latine du Moyen Age, t. 2, De la Fin de l’époque carolin- gienne au milieu du XI e siècle (éd. originale : Geschichte der lateinischen Literatur des Mittelalters, II. Die Zwischenzeit vom Ausklang des karolingischen Zeitalters bis zur Mitte des XI. Jahrhunderts, 1992), Turnhout, 1996, p. 131-142, ne remet pas en question les données biographiques traditionnel- les ; pour une première approche des problèmes qu’elles suscitent, voir M. Goullet, « Adson hagio- graphe », dans Les moines du Der (673-1790) . Actes du colloque international d’histoire, Joinville- Montier-en-Der (1er -3 octobre 1998), Langres, 2000, p. 103-134, spéc. p. 103-106. 7 - Cette date, donnée dans le De diversis casibus, s’accorde avec l’épiscopat de Manassès de Troyes (990-993), dont la chronique dit que son Frère accompagna Adson à Jérusalem. Montier-en-Der, sa part dans les réformes monastiques et les différents abbatiats qui lui sont attribués : il convient donc de revenir sur l’ensemble de ces données. 1. L’origine d’Adson et ses homonymes Le continuateur de la Vie de Berchaire fait naître Adson dans le Jura8, tandis que la chronique de Saint-Bénigne de Dijon fait de lui - si c’est bien le même homme - un Aquitain9 ; cette dernière donnée s’accorde mal avec son entrée à Luxeuil : l’antique abbaye bourguignonne n’avait plus, au début du Xe siècle, une renommée telle qu’on vînt de si loin pour y recevoir une formation intellectuelle10 . La famille d’Adson aurait été « très riche et noble », déclare la même source cham- penoise11. Le premier qualificatif n’a pas à être remis en question dans un contexte historique où les abbés étaient souvent originaires de familles aisées. Mais pour ce qui est du sens du mot latin nobilis, la prudence s’impose : Adson pouvait être d’une famille d’hommes libres, équivalent de la noblesse dans le pays de Francie centrale où on le fait naître12. K. F. Werner pousse très loin – trop loin – ses hypo- thèses sur ce point, supposant, puis affirmant qu’Adson était fils de comte ou de vicomte, et lui imaginant des parentés avec les grands de son temps ; il se laisse prendre aux pièges de l’homonymie – contre lequel il met en garde par ailleurs – et de l’amalgame, en particulier avec la famille des comtes de Rosnay, au sein de laquelle se trouve un Adson13. Le nom d’Adson était alors fort répandu ; aussi doit-on se garder de voir l’abbé de Montier-en-Der derrière chaque moine ou abbé ainsi appelé. Une étude onomastique de K.-F. Werner a montré qu’Adso, Adzo, Azo et Azzo étaient les va- riantes d’un sobriquet (ou d’un diminutif hypocoristique) des noms Adalbert, Al- bert, Adalbéron ou encore Azzelin14, portés par de très nombreux personnages issus de l’aristocratie. On trouve ainsi dans le cartulaire de Montier-en-Der15 des pièces attestant l’existence d’un ou plusieurs Adso monachus, Adso abbas, Adso comes, 8 - De diversis casibus, chap. 10. 9 - Chronicon sancti Benigni Diuionensis ab anno 458-1052 , PL 162, col. 815 ; M. Chauney, « Deux évêques bourguignons de l’an mil : Brunon de Langres et Hugues I er d’Auxerre », Cahiers de civilisa- tion médiévale 21, 1978, p.386. 10 - Consensuels, les auteurs de l’Histoire littéraire de la France, t. V, p. 472, n. 2, suggèrent que la Famille d’Adson pouvait être d’origine aquitaine bien qu’il soit né dans le Jura. 11 - De diversis casibus, chap. 10 : « ditissimis nobilibusque parentibus ». 12 - Adson serait alors du même niveau social que Jean de Vandières, abbé de Gorze, né dans une Famille de paysans libres et Fortunés, ou que l’archidiacre Anstée de Toul, Futur abbé de Saint-Arnoul de Metz, également de brillante origine : voir M. Parisse, « Restaurer un monastère au Xe siècle. L’exemple de Gorze », dans Vita religiosa im Mittelalter. Festschrift für Kaspar Elm zum 70. Ge- burtstag , ed. F. J. Felten et N. Jaspert, Berlin, 1999, p. 55-78, spéc.59-60. 13 - Werner, « Der Autor… », p.535-538. Une Fois passé le temps de l’hypothèse et sans hésiter, cet historien écrit : « Seine jetzt gesicherte vornehme Herkunft… ».