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PROJET Diagnostic territorial du SYNTHÈSE DU DIAGNOSTIC GÉNÉRAL DU SCHÉMA RÉGIONAL D’AMÉNAGEMENT, DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET D’ÉGALITÉ DES TERRITOIRES Sommaire

LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES 4

CHAPITRE 1 : CARTE D’IDENTITÉ DU GRAND EST 4 1.1 ◾ Une région au cœur de l’Europe 4 1.2 ◾ Les héritages d’un passé commun 5 1.3 ◾ L’organisation administrative et territoriale 6

CHAPITRE 2 : UN ENVIRONNEMENT DIVERSIFIE, UNE RICHESSE FRAGILE 8 2.1 ◾ Une grande diversité de paysages menacée 8 2.2 ◾ Une région château d’eau à forte responsabilité 9 2.3 ◾ Une biodiversité sans frontières 10

CHAPITRE 3 : VIVRE DANS LE GRAND EST EN INTERACTION AVEC LES TERRITOIRES VOISINS 12 3.1 ◾ Des situations socio-économiques inégales et marquées par le transfrontalier 12 3.2 ◾ Un parc de logements peu adapté aux besoins des ménages 13 3.3 ◾ Une offre de services assez cohérente avec la densité de population 14 3.4 ◾ Des systèmes territoriaux sous influences extérieures 17

CHAPITRE 4 : DES ÉCONOMIES TERRITORIALES PLURIELLES 18 4.1 ◾ Un secteur agricole et vinicole puissant et des filières diversifiées 18 4.2 ◾ Un secteur forêt bois à fort potentiel 18 4.3 ◾ Une industrie en conversion 19 4.4 ◾ Un potentiel touristique en développement 20 4.5 ◾ Une économie de proximité en progression 21 4.6 ◾ Recherche et innovation, des relais de croissance 22

CHAPITRE 5 : SE DÉPLACER DANS LE GRAND EST ET AU-DELÀ 23 5.1 ◾ Une région ferroviaire et frontalière, souffrant de flux de transit routier déséquilibrés 23 5.2 ◾ Un maillage dense d’infrastructures irriguant l’ensemble du territoire 23 5.3 ◾ Des services de transport répondant aux principaux besoins de mobilité 24 5.4 ◾ L’essor des nouvelles mobilités et l’enjeu d’intermodalité 26

CHAPITRE 6 : IMPACT DE L’ACTIVITÉ HUMAINE 28 6.1 ◾ Un profil énergétique en transition 28 6.2 ◾ Une qualité de l’air très hétérogène 30 6.3 ◾ Une consommation foncière en baisse mais qui reste élevée 31 6.4 ◾ Une région active sur la prévention et la gestion des déchets 31 6.5 ◾ Un territoire conscient de son exposition aux risques et nuisances 32

LES DÉFIS DU GRAND EST 34

FAIRE RÉGION : A TOUTE ÉCHELLE, RENFORCER LES COOPÉRATIONS ET LES SOLIDARITÉS 34

DÉPASSER LES FRONTIÈRES POUR UN RAYONNEMENT DU GRAND EST 34

RÉUSSIR LES TRANSITIONS DE NOS TERRITOIRES 34

2 PROJET Édito

n donnant au SRADDET un caractère intégrateur, obligatoire et prescriptif à une échelle régionale E et en confiant sa conception aux Régions, le législateur a souhaité que ce document soit bien plus qu’un simple recueil de normes.

Certes, le SRADDET contiendra des prescriptions et des obligations parce qu’il est nécessaire de réguler l’activité humaine sur nos territoires. Mais, dans le Grand Est, nous avons souhaité que ce schéma soit plus qu’un document, qu’il soit véritablement le reflet d’un état d’esprit régional, d’une volonté partagée d’aller de l’avant, de construire ensemble nos territoires de demain et de nous ouvrir à nos voisins.

C’est pourquoi, aussi bien dans les domaines du transport, du climat, de l’air et de l’énergie, de la biodiversité, de l’eau ou encore des déchets, nous avons privilégié le dialogue avec tous les acteurs, élus et socio-professionnels et dans tous les territoires. Avec eux, nous avons établi un diagnostic partagé et dégagé les grands enjeux qui s’imposent à nous.

Sur cette base, il nous faut maintenant construire le SRADDET. Il nous faut fédérer les énergies, il nous faut être audacieux et prospectifs. Nous devons envisager la région, dans son environnement, avec ses voisins français et européens, telle que nous la voulons dans 30 ans. C’est pour cela que le SRADDET ne peut pas se résumer à un schéma normatif. Nous devons voir plus loin aussi bien sur des sujets essentiels du quotidien que sur des enjeux plus globaux qui touchent à l’avenir de notre société.

Plus que jamais, il est nécessaire de se mobiliser, maintenant, pour imaginer et construire concrètement le demain du Grand Est et de tous ses territoires !

Jean Rottner Président de la Région Grand Est

PROJET 3 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES CHAPITRE I : CARTE D’IDENTITÉ DU GRAND EST

1.1 ◾ Une région au cœur de l’Europe

Située à la frontière de quatre pays (Luxem- ( et, dans une moindre mesure, de spécificités territoriales, avec près bourg, Allemagne, Belgique, Suisse) et ), la Bourgogne-Franche-Comté de 40 % de la population du continent traversée par 4 des 9 grands corridors (trouée de Belfort, lien avec la métropole qui se situe dans les 500 km autour des européens de transport, le Grand Est est la dijonnaise) et les Hauts-de-. limites du Grand Est et des régions voisines région la plus européenne de France. Cette Ce positionnement au cœur de l’Europe riches et denses comme l’Ile-de-France, ouverture européenne est complétée par des fortes densités économiques et démo- le ou le nord de la Suisse. des liens interrégionaux avec l’Ile-de-France graphiques est source d’opportunités et

5,56 millions 57 280 km² D’HABITANTS La région la plus (4e région de France PIB RÉGIONAL : en 2016 (6e région française frontalière de France métropolitaine avec 8,3 % de la population métropolitaine avec et près de 2 fois la Belgique) nationale soit autant que le 150,3 mds € en 2014 Danemark) et une densité 760 km (7 % du PIB de la France) de 97 habitants/km² DE FRONTIÈRES

PRINCIPALES AGGLOMÉRATIONS (482 384 habitants) Reims (291 958 habitants)

2 114 167 (273 894 habitants) EMPLOIS au 1er janvier 2016, 175 313 Nancy (254 074 habitants) dont 90,7 % d’emplois TRAVAILLEURS (221 810 habitants) salariés FRONTALIERS au 1er trimestre 2016 Troyes (166 476 habitants)

UN POSITIONNEMENT EUROPÉEN À CAPITALISER Zones d’échanges en Europe du Nord et de l’Est

Grand Est Île-de-France Bassin parisien Dorsale européenne Axe Île-de-France, Grande région, Allemagne du Sud, Europe de l’Est Dynamique des pays d’Europe de l’Est

Concepts clés d’organisation spatiale de l’Union Européenne Ring Pentagone européen

Source : réseau des 7 agences d’urbanisme du Grand Est

4 PROJET 5 LELE PORTRAIT PORTRAIT DU DU GRAND GRAND EST EST ET ET SES SES DYNAMIQUES DYNAMIQUES — - CHAPITRECHAPITRE 11 : : CARTE D’IDENTITÉ DU GRAND EST

1.2 ◾ Les héritages d’un passé commun

Carrefour géographique, le Grand Est est Après la seconde guerre mondiale, l’agri- les villes de garnison de la région. Enfin, la un territoire animé par les grandes muta- culture moderne a bouleversé les pay- construction européenne, qui a débuté tions économiques, marqué par des enjeux sages et marqué la région, notamment à dans la région avec , a par géopolitiques et enrichi par de multiples l’ouest. Liée au développement de l’exploi- la suite affirmé le Grand Est comme un ter- influences culturelles. tation des ressources minières (fer, char- ritoire à rayonnement européen. Le positionnement caractéristique de ce bon, potasse, argent…) et de la confection territoire, situé à la croisée des grandes du textile à partir du XIXe siècle, la culture Les spécificités géographiques et l’héri- routes commerciales, l’a placé depuis industrielle représente également un élé- tage d’un passé commun ont déterminé le l’époque gallo-romaine comme un lieu de ment identitaire et patrimonial prégnant peuplement et l’organisation territoriale passage et d’échanges à la fois commer- du territoire accentué par les rapides de la région. La population s’est concen- ciaux, intellectuels, culturels, militaires et mutations industrielles des trente der- trée sur des espaces stratégiques, à voca- religieux. nières années et qui fait aujourd’hui l’objet tion d’abord agricole et commerciale, puis La proximité immédiate de l’Europe ger- de projets de reconversion et de mise en industrielle. Elle s’est ensuite polarisée près manique, le Concordat de 1801 ainsi que valeur. des zones frontalières et autour de centres la fluctuation des frontières au fil de l’his- Au XXe siècle, les deux conflits mondiaux urbains bien desservis par des axes de toire (annexions allemandes des XVIIIe, XIXe ont marqué de leur empreinte le Grand communication. Cette tendance a pro- et XXe siècles) ont fondé des particularismes Est et cimenté son identité. Les sites de gressivement généré une région faite de territoriaux et culturels encore bien vivants mémoire, tels que et la ligne pleins et de vides, marquée notamment comme en témoigne le statut juridique Maginot, sont les témoignages de cette par de nombreuses friches (industrielles, particulier de l’ et de la . culture militaire déjà très présente à travers ­­militaires, administratives).

DENSITÉ DE POPULATION DANS L’ESPACE DU GRAND EST AVEC SES MARGES RÉGIONALES ET TRANSFRONTALIÈRES

4 PROJET 5 1.3 ◾ L’organisation administrative et territoriale

GOUVERNANCE (Périmètre EPCI/SCOT 2017)

Fond de carte : IGN Geofla 2015 / GISCO 2013 Données : Conseil Régional Grand Est, BD Carthage, Corine Land Cover 2012, Base BANATIC 2017 Réalisation : RVT / Novembre 2017

TERRITOIRES DE PROJET (Pays/PETR — PNR)

Fond de carte : IGN Geofla 2015 / GISCO 2013 Données : Conseil Régional Grand Est, BD Carthage, Corine Land Cover 2012, Base BANATIC 2017 Réalisation : RVT / Novembre 2017

6 PROJET 7 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 1 : CARTE D’IDENTITÉ DU GRAND EST

Née de la fusion des anciennes Régions Le Grand Est a également développé des LES ENJEUX -Ardenne, et Alsace, habitudes de coopération transfronta- la Région Grand Est rassemble 10 Dépar- lières solides avec les groupements - L’identité européenne, industrielle tements. Les dernières réformes territo- péens de coopération territoriale (GECT) et agricole du Grand Est riales ont lancé une dynamique de res- comme -Belval, ses 3 program- repose sur des caractéristiques tructuration du paysage intercommunal mes de coopération Interreg (Grande géographiques remarquables et autour de structures plus grandes, faisant Région, Rhin Supérieur et France- un socle patrimonial commun. passer au 1er janvier 2017 le nombre d’EPCI Wallonie-­Vlaanderen) et ses 5 Eurodistricts Porteuse de rayonnement, de 247 à 148. Le maillon intercommunal (Sarre-Moselle, Régio Pamina, Strasbourg- cette identité est à renouveler coopère aussi à des échelles plus larges au Ortenau, Fribourg-Centre et Sud Alsace, dans la nouvelle configuration sein de territoires de projets (Pays, Parcs Eurodistrict trinational de Bâle). régionale et dans le cadre des Naturels Régionaux (PNR) et de territoires coopérations interrégionales de planification que sont les Schémas de et transfrontalières. « Faire cohérence territoriaux (SCoT). région » est un enjeu fort du SRADDET comme du Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) et du Contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles (CPRDFOP), les trois schémas fondateurs de la nouvelle Région Grand Est.

6 PROJET 7 CHAPITRE 2 : UN ENVIRONNEMENT DIVERSIFIÉ, UNE RICHESSE FRAGILE

2.1 ◾ Une grande diversité de paysages menacée

GRANDES FAMILLES DE PAYSAGE

Fond de carte IGN Geofla Données : DREAL Grand Est unités paysagères - réalisation Biotope / novembre 2017

La géographie très contrastée du Grand ET DEMAIN ? Est se caractérise par une succession de reliefs : le massif des et des LE CHANGEMENT CLIMATIQUE DÉJÀ VISIBLE ! , les plateaux de et de Lorraine, les piémonts alsaciens, les Les émissions de gaz à effet de serre (GES), la hausse des cumuls annuels de préci- coteaux champenois et les plaines de dues principalement à l’utilisation massive pitations notamment en automne… Les la Woëvre et d’Alsace. Le territoire a été d’énergies fossiles et à la déforestation, premiers impacts sur la biodiversité sont façonné par de nombreux cours d’eau sont à l’origine des perturbations observées également visibles, comme l’avancement et est situé à la confluence de deux ten- et à venir du système climatique. Bien que des stades de développement de la vigne, dances climatiques : océanique (à l’ouest) de nombreuses incertitudes demeurent sur le dépérissement de plusieurs espèces et continentale (à l’est). la rapidité, l’amplitude et la répartition géo- d’arbres, des cycles végétatifs transformés graphique du changement climatique, il est pour de nombreuses cultures, la modifica- La diversité des sols et du sous-sol a per- estimé que ses conséquences auront des tion des habitudes des oiseaux migrateurs… mis le développement de pratiques agri- impacts majeurs sur nos sociétés, en boule- Les multiples effets de ce changement cli- coles variées (viticulture, élevage, grandes versant les écosystèmes, par la répartition matique aux horizons 2050 et 2100, tant cultures…) qui façonnent des paysages (les de la population, la disponibilité des res- sur la biodiversité, la santé, les risques coteaux de Champagne sont classés patri- sources naturelles, les filières économiques naturels que sur les activités agricoles et moine mondial par l’UNESCO). Par ailleurs, et nos modes de vie. touristiques impliquent deux défis à relever de grands espaces forestiers structurent Le changement climatique est déjà percep- de toute urgence : l’atténuation du chan- également les paysages (forêt d’Orient…). tible dans le Grand Est, avec par exemple gement climatique (diminution des émis- Le passé industriel de la région est éga- une température à Strasbourg en ce début sions de GES, transition énergétique…) et e lement à l’origine d’éléments paysagers de XXI siècle qui atteint les normales de l’adaptation des activités et systèmes aux remarquables notamment liés à l’exploita- en 1950, Nancy qui connaît une dimi- impacts de ce bouleversement (gestion des tion des minerais dans le massif des Vosges nution du nombre annuel de jours de gel ressources, anticipation des risques, urba- et le sous-sol du plateau lorrain. Les pay- de près de 5 jours par décennie ou encore nisme durable…). sages sont aussi marqués par des sites patrimoniaux liés à l’histoire et les grands Reims, le centre historique de Strasbourg, ments paysagers typiques, qui sont autant conflits (champs de bataille de Verdun, la de Nancy… d’atouts pour l’attractivité régionale et citadelle de Neuf-Brisach…) et aux déve- Le capital paysager fait aussi l’objet de porteurs d’identité, restent encore peu loppements urbains successifs. Certains mesures de gestion et de protection protégés notamment en Alsace, dans les sites sont classés au patrimoine mondial en progression (plans paysage, ZPPAUP, Vosges ou autour des noyaux urbains de l’UNESCO comme la cathédrale de AVAP…). Néanmoins, de nombreux élé- historiques.

8 PROJET 9 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 2 : UN ENVIRONNEMENT DIVERSIFIÉ, UNE RICHESSE FRAGILE

RISQUE D’APPAUVRISSEMENT ET DE BANALISATION DES RICHESSES PAYSAGÈRES ρρ L’extension des espaces urbanisés et le mitage inhérents à la construction de zones d’habitat, commerciales ou industrielles ; ρρL’accroissement des grandes surfaces de monocultures agricoles, la disparition des prairies et des haies ; ρρL’abandon du pâturage, l’enfrichement et le développement des résineux en zone de montagne ; ρρL’aménagement d’infrastructures linéaires de transport ; ρρLes changements climatiques en cours et à venir (hausse des températures, écarts pluviométriques).

2.2 ◾ Une région château d’eau à forte responsabilité

L’eau est une ressource stratégique du La situation géographique du Grand Est du trias inférieur en Lorraine et la nappe de Grand Est. Elle est structurante pour les le place en amont des grands bassins-­ la craie en Champagne). Cette situation lui paysages (forêts alluviales, marais et autres versants nationaux et internationaux confère ainsi une responsabilité supra­ zones humides…) et pour l’aménage- (Rhin, Moselle, , , Rhône…) et nationale en matière de gestion des inon- ment des territoires (axes fluviaux, risques au-­dessus d’importantes réserves d’eau dations, de la qualité des eaux et de ses inondation…). (nappe rhénane en Alsace, nappe des grès différents usages.

ÉTAT CHIMIQUE DES COURS D’EAU (HORS HAP) ET DES MASSES D’EAU SOUTERRAINES

ACTeon - juin 2017 Données : DREAL ; Agences de l’eau ; BDCarthage®IGN

8 PROJET 9 L’eau constitue également une ressource Cette abondance ne doit pas faire oublier usage domestique, activité économique). économique de premier plan : l’alimentation la nécessaire préservation de la qualité de Seuls 32 % des cours d’eau (contre 43 % en eau potable et les usages domestiques la ressource. Or, une grande partie du ter- à l’échelle nationale) sont en bon ou très d’abord, mais également les usages pour le ritoire (plaine du Rhin, vallée de la Meuse, bon état écologique et 70 % des masses transport fluvial, l’énergie hydraulique, l’in- Champagne-Ardenne) est classée en zone d’eau souterraines sont en état chimique dustrie, l’agriculture et le tourisme (sites de vulnérable en raison de la pollution, par les médiocre, notamment les trois nappes baignade, tourisme thermal et commerciali- nitrates des pesticides, engendrée majeures. Plus de la moitié des masses sation des eaux minérales naturelles). par les activités humaines (agriculture, d’eau régionales risquent de ne pas atteindre le niveau de qualité requis d’ici 2021. Ceci pose un double enjeu, d’une GESTION DE L’EAU part, de santé publique et d’alimentation ρρ Ressource qui exige une gestion à haute responsabilité : située en tête de bassins en eau et, d’autre part, de préservation de (40 millions d’habitants en aval du Rhin et de la Meuse, participation à l’alimentation en eau la qualité des milieux aquatiques pour la potable de l’Ile-de-France) le Grand Est a un rôle de château d’eau et donc une responsabilité biodiversité et ses services rendus. particulière envers les autres territoires dans un principe de solidarité amont-aval. ρρGestion des grands bassins hydrographiques à différentes échelles interrégionales et infrarégionales : plusieurs outils – Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), Plan de gestion des risques inondation (PGRI), Plan d’adaptation au changement climatique, Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) – permettent de regrouper les grands acteurs de l’eau pour coordonner les actions de prévention du risque inondation et d’amélioration de la qualité des masses d’eau. Ces outils doivent être développés sur plusieurs territoires actuellement non couverts mais présentant d’importants enjeux de préservation de la ressource et de gestion du risque inondation.

2.3 ◾ Une riche biodiversité sans frontières

Les contrastes géomorphologiques qui important, marqué par les mutations agri- Ces milieux naturels variés représentent des caractérisent le Grand Est engendrent coles et l’urbanisation. enjeux importants, tant écologiques qu’éco- une grande variété de milieux naturels et ρρLes milieux aquatiques et humides, nomiques. Chaque espace présente un d’espèces. Cette riche biodiversité consti- fort nombreux, sont très diversifiés et intérêt fort pour le territoire notamment tue un atout pour le territoire notamment marquent l’ensemble du territoire : prairies en matière de services rendus : qualité du en matière de qualité de vie, de ser- alluviales, prés-salés, tourbières, marais, cadre de vie, diversité paysagère, espaces vices écosystémiques rendus, d’attracti- lacs, étangs, ruisseaux, rivières, fleuves. de loisirs et touristiques, puits de carbone… vité et de résilience face au changement Quatre zones humides d’importance Ces espaces naturels constituent de plus climatique. internationale (convention de Ramsar) des écosystèmes qui abritent de nom- s’étendent sur 291 525 ha : les étangs de la breuses espèces pour lesquelles la région La région est maillée de plusieurs trames de Champagne humide, de la Petite Woëvre, endosse une responsabilité particulière : milieux qui constituent des espaces de vie l’étang du Lindre et la Vallée du Rhin supé- grand tétras, loutre, grand hamster, cigogne et de déplacements variés pour la faune et rieur. Placés sous une surveillance accrue, noire, râle des genêts, grue cendrée, pois- la flore. ces espaces restent encore fortement per- sons migrateurs… ρρLes milieux forestiers de montagnes et de turbés par les activités humaines (amé- plaines composent 33 % du territoire, prin- nagement, pollution, drainage, exploi- Pour assurer la pérennité de ce patrimoine, cipalement dans les Vosges, les Ardennes tation des alluvions) malgré leurs nom- des projets de préservation et de gestion, et en Haute-. Il est marqué par une breux rôles écologiques (maintien de la de confortement et restauration du réseau prédominance des feuillus depuis les biodiversité, amélioration de la qualité écologique sont mis en œuvre. Clefs de années 2000. Ces milieux sont en crois- de l’eau…) et fonctionnels (limitation des voûte de ces actions, les projets de trames sance notamment par le fait de l’enfriche- crues, recharge des nappes…). vertes et bleues, confortent les réservoirs ment des espaces agricoles abandonnés ρρLes milieux thermophiles (pelouses cal- de biodiversité régionaux (20 % du terri- et du développement des peupleraies. caires, landes sèches arbustives, boise- toire), transfrontaliers (Alsace-Allemagne, ρρLes milieux ouverts sont principalement ments thermophiles clairs) sont liés à des Champagne-Ardenne-Belgique) et inter- constitués par des prairies essentiellement conditions spécifiques et bservableso très régionaux (avec le Jura) et identifient des agricoles. Ils figurent parmi les espaces localement mais constituent des lieux corridors écologiques où circulent des les plus riches en termes de biodiver- de vie pour des espèces spécifiques et espèces grâce à une continuité des espaces sité. Toutefois, ils connaissent un déclin menacées et sont ainsi à préserver. naturels.

10 PROJET 11 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 2 : UN ENVIRONNEMENT DIVERSIFIÉ, UNE RICHESSE FRAGILE

DES ESPACES RICHES EN BIODIVERSITÉ

Fond de carte : IGN GEOFLA Données : DREAL Carmen, http://nature2000.eea.europa.eu/ Réalisation : Biotope / novembre 2017

INVENTORIER, CLASSER ET MAILLER POUR PROTÉGER ET MIEUX VALORISER LES ENJEUX La biodiversité du Grand Est fait l’objet de nombreuses mesures d’inventaire et de protection. Les grands réservoirs de biodiversité intègrent ainsi : Les milieux naturels représentent une richesse pour le Grand Est, ρρPlus de 2 100 sites en Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF), mais également une responsabilité des sites Natura 2 000 ; des sites Ramsar ainsi que des Espaces naturels sensibles (ENS) ; nationale et européenne, ce qui ρ28 000 ha de protection réglementaire forte, dont les réserves naturelles nationales ou régionales, ρ génère des enjeux de gestion, de les Arrêtés préfectoraux de protection de biotope ou les réserves biologiques intégrales ou dirigées préservation et de reconquête à (représentant 0,5 % du territoire régional). l’échelle intra et suprarégionale. ρρEn Grand Est, 6 Parcs Naturels Régionaux (PNR) ont pour rôle de protéger et valoriser des espaces La transition écologique implique ruraux exceptionnels par leurs patrimoines paysagers, naturels, bâtis et culturels, considérés à la de mieux intégrer l’environnement fois comme riches et fragiles. Par ailleurs, un Parc National des Forêts de Champagne et Bourgogne dans les activités humaines, de est en cours de création. Ce territoire se distingue par ses forêts anciennes de hêtres (80 % des façon exigeante, dynamique arbres ont au moins 200 ans). et innovante. L’enjeu de la connaissance et de la gouvernance autour de la gestion des ressources est par ailleurs essentiel pour trouver l’équilibre entre la préservation et la valorisation.

10 PROJET 11 CHAPITRE 3 : VIVRE DANS LE GRAND EST EN INTERACTION AVEC LES TERRITOIRES VOISINS

3.1 ◾ Des situations socio-économiques inégales et marquées par le transfrontalier

Malgré une population jeune, le Grand Est manque d’attractivité du Grand Est pour les LES ENJEUX montre une perte de vitesse démogra- cadres et leurs familles. phique avec un solde migratoire négatif Ces disparités conduisent à des qui s’est accru ces dernières années et de Ce phénomène de déclin est particu- inégalités socioéconomiques à fortes problématiques sociales. lièrement visible dans l’« écharpe de toutes les échelles. fragilité ». Cet espace essentiellement Renforcer l’attractivité LES CAUSES DE CE DÉCLIN rural et isolé est en situation de préca- économique territoriale, DÉMOGRAPHIQUE SONT PLURIELLES rité importante avec un taux de chômage développer l’emploi en favorisant ρρ La crise économique qui a particulière- entre 10 % et 14 %. Les quatre systèmes le bon parcours de formation ment frappé le secteur industriel, avec un urbains du Grand Est sont plus attractifs. et le bilinguisme, constituent chômage entretenu par un niveau de for- Ils concentrent les revenus médians les des enjeux majeurs de cohésion plus élevés et sont en interaction forte socio-économique et territoriale. mation parfois inadapté aux besoins des avec les grandes métropoles voisines entreprises ; (Bâle, Luxembourg, …). En effet, les ρρLe manque d’attractivité résidentielle du territoires frontaliers bénéficient du déve- territoire ; loppement économique généré par les ρρLe vieillissement de la population, surtout agglomérations voisines. Toutefois, cette en zones rurales, couplé à un taux de nata- dynamique pose néanmoins une série de lité faible. problématiques en termes de transport, de développement urbain, de concurrence À l’instar des tendances nationales, l’ac- économique et de développement des croissement dans le Grand Est du nombre services. de familles monoparentales (+ 20 % entre Par ailleurs, au sein-même des aggloméra- 1999 et 2013 dont 43 % en Lorraine) et de tions urbaines, une hétérogénéité sociale personnes vivant seules (+ 25 %) sont des existe. Les centres sont souvent paupérisés facteurs de précarisation, tout comme le alors que les première et deuxième cou- manque de qualification des jeunes et le ronnes regroupent des revenus élevés.

REVENU DISPONIBLE MÉDIAN DES MÉNAGES EN 2013 (par unités de consommation)

12 PROJET 13 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 3 : VIVRE DANS LE GRAND EST EN INTÉRACTION AVEC LES TERRITOIRES VOISINS

ET DEMAIN ?

LE PROFIL DÉMOGRAPHIQUE DU GRAND EST D’ICI 2050

Selon l’INSEE (modèle Omphale 2017, scé- nario central), la population du Grand Est s’élèverait à 5 705 800 habitants à horizon 2050, soit 153 400 de plus qu’en 2013. Cette croissance de 0,07 % par an en moyenne serait la plus faible des 13 régions et près de cinq fois moindre que sur l’en- semble du territoire national y compris DOM (+ 0,32 %). Par ailleurs, dans ce scénario, le vieillisse- ment de la population se poursuivrait forte- ment. L’âge des résidents du Grand Est passerait de 40,4 ans en 2013 à 45,4 ans en 2050 et la part des plus de 65 ans aug- menterait de près de 8 points. Ces éléments prospectifs posent ainsi de nombreuses questions pour les politiques publiques et notamment l’enjeu d’adaptation à ces évolutions démographiques et d’inter- vention prioritaire sur les facteurs d’attracti- vité de la région. Source : INSEE (modèle Omphale 2017, scénario central)

3.2 ◾ Un parc de logements peu adapté aux besoins des ménages

La qualité et la diversité de l’offre de loge- principalement depuis les trente dernières demande sociétale a été entretenue par les ments constituent un facteur important années vers le pavillon individuel de facilités offertes par le développement du d’attractivité. Or, le Grand Est est carac- grande taille et en périphérie urbaine. mode routier et la disponibilité foncière. térisé par un parc peu diversifié, orienté Cette tendance forte, héritée d’une ρρLa construction de logements neufs a très fortement baissé (divisée par 2 en 10 ans) sauf pour Strasbourg, Metz et . PART DE LA VACANCE DANS LE PARC DE LOGEMENTS ρρBeaucoup de logements anciens deve- nus vétustes font augmenter la vacance et contribuent à la dévitalisation des centres- villes et espaces ruraux. Cette augmen- tation s’accentue depuis 1999 particuliè- rement dans la Haute-Marne, la Meuse et les Vosges où cette dévitalisation s’accom- pagne d’une déprise démographique. ρρLe locatif social reste un type de loge- ment peu représenté, voire en baisse sur certains secteurs (Haute-Marne et Ardennes).

Par ailleurs, l’accès au logement est problé- matique avec des prix de la maison indivi- duelle qui augmentent sur tout le territoire du Grand Est, avec une part du coût du Source : INSEE, RGP 2013 - traitement Rouge Vif Territoires foncier variant entre 6 et 42 %.

12 PROJET 13 Les enjeux sur l’habitat sont donc mul- ÉVOLUTION DE LA CONSTRUCTION NEUVE logements ordinaires tiples. Tout d’abord l’urgence de rénover le bâti ancien pour répondre aux enjeux climatiques et énergétiques, de revitali- sation des centres urbains, de patrimoine et d’économie de foncier. L’enjeu est aussi sanitaire et social afin de faciliter les par- cours résidentiels, de travailler sur la mixité sociale et fonctionnelle des espaces urbains, de résorber la précarité énergé- tique qui touche 14,7 % de la population régionale.

3.3 ◾ Une offre de services assez cohérente avec la densité de population

La facilité d’accès aux services et aux équi- pour y accéder, les réflexions se portent de la fibre optique. La desserte de l’en- pements représente un enjeu d’attractivité aujourd’hui sur tous les modes d’accès semble du territoire a ainsi fait l’objet pour l’ancrage territorial des habitants et aux services pour répondre aux besoins d’un investissement régional massif. des activités. À l’image des dynamiques des populations isolées. Les modes plus Trois projets majeurs (Très Haut Débit nationales, l’offre de services reste insa- traditionnels (permanences délocalisées, — Rosace, Très Haut Débit Grand Est – tisfaisante pour les espaces périurbains les itinérance…) mais aussi les nouveaux Losange et Moselle Fibre) permettront plus en périphérie et les territoires les plus modes liés aux usages du numérique de pallier l’insuffisance de l’initiative ruraux. Sur le reste du territoire, l’offre est sont des leviers pour répondre aux privée et de résorber les inégalités d’ac- en cohérence avec le niveau de densité de enjeux de désenclavement et d’égalité cès que connaissent certains espaces population. des territoires. encore non desservis (30 % d’usagers de la Meuse avec une connexion infé- Au-delà de l’idée de conforter les pôles ρρL’équipement numérique : le Grand rieure à 3 Mbit/s, environ la moitié de services et développer les mobilités Est est en pointe sur le déploiement des logements et locaux des départe- ments alsaciens à plus de 100 Mbit/s). Le déploiement de ce réseau, le plus % DE LOGEMENTS ET LOCAUX PROFESSIONNELS AYANT ACCÈS AU TRÈS HAUT DÉBIT important en France, en complémen- (plus de 30 Mbit/s) à fin mars 2017 tarité des investissements privés (zone AMII) sera achevé à l’horizon 2023. Grâce à cette infrastructure, les terri- toires auront un outil pour améliorer l’accès aux services des populations et pour faciliter la vie des entreprises. Au-delà de l’infrastructure, l’enjeu est de développer les usages du numérique et d’accompagner les changements de comportement face à cette mutation qui modernise les services à la population mais questionne nos modèles d’aména- gement et de développement (accès en ligne et réduction des points d’accueil de proximité, vente en ligne et urbanisme Source : Observatoire France THD commercial…).

14 PROJET 15 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 3 : VIVRE DANS LE GRAND EST EN INTÉRACTION AVEC LES TERRITOIRES VOISINS

TEMPS D’ACCÈS MOYEN AU PANIER DE VIE COURANTE par commune et contours des pôles urbains et leur d’influence

En minute

IGN - Insee 2016. Source : Insee, recensement de la population 2012, base permanente des équipements 2013, distancier Métric.

ρρ La santé : pour l’ensemble des catégo- ρρSur le plan culturel, plusieurs grands équi- d’art moderne et contemporain ou ries de médecins, le Grand Est a béné- pements culturels d’envergure nationale comprenant une collection dédiée à ficié avec six autres régions françaises assurent le rayonnement de la région en cette période, et un centre d’envergure d’une augmentation des effectifs de 1 % France et à l’étranger (Centre Pompidou nationale (Centre Pompidou Metz). entre 2007 et 2016. Toutefois, la densité Metz, cité de l’automobile…). Ces équipe- Cette offre de lieux de diffusion des médicale (281,1 médecins pour 100 000 ments participent à structurer l’offre cultu- arts visuels est néanmoins principale- habitants) est très légèrement inférieure relle, qui malgré une répartition hétéro- ment concentrée dans les grands pôles à la moyenne nationale avec d’impor- gène, couvre de nombreux champs allant urbains. tantes disparités. La Haute-Marne fait des cinémas aux lieux de spectacle vivant Ainsi, sur le Grand Est, au-delà du ren- ainsi partie des départements français en passant par les théâtres, les centres de forcement du maillage d’équipements qui ont perdu le plus grand nombre de formation artistique et le riche patrimoine de proximité à l’est, au nord du Sillon praticiens durant cette période (- 14 %). bâti de la région. Lorrain et dans le Massif des Vosges, Les zones les mieux dotées sont celles l’enjeu principal réside autour de la qui comportent une faculté de méde- Le territoire est bien pourvu en salles diversification de l’offre culturelle dans cine (Marne, -et-Moselle, de cinéma avec une part importante de une grande partie des territoires ruraux Bas-Rhin). Le déficit se fait sentir dans cinémas indépendants ou classés « arts (lieux de spectacle vivant et de forma- le domaine de la médecine générale et essais ». Le maillage présente de plus tion artistique, théâtres et cinémas). mais aussi de certaines spécialités grandes disparités en ce qui concerne les (­cardiologie, radiologie, ophtalmologie, lieux de spectacle vivant : sur les 1­ 90 lieux ρρLes équipements sportifs sont nom- pédiatrie, dermatologie). En revanche, de diffusion du territoire, l’ancienne région breux (5e région de France avec 50 équi- l’offre ­territoriale en matière d’hôpi- Alsace est la mieux dotée avec 92 struc- pements sportifs pour 10 000 habitants). taux et de ser­ vices d’urgence est d’un tures. Le Grand Est offre néanmoins une On note par ailleurs un effectif remar- bon niveau. Les enjeux résident essen- douzaine de salles de plus de 1 200 places quable de sportifs de haut niveau (plus tiellement dans le maintien d’une offre bien réparties sur le territoire. Deux d’entre de 1 000 en 2017) issus des quelque de santé de proximité, alors que 30 % elles se placent parmi les plus grandes de 350 clubs professionnels, qui contribuent des médecins généralistes du Grand France à Amnéville et Strasbourg. au rayonnement de la région. Pour ren- Est vont partir en retraite dans les pro- forcer le taux de sportivité du Grand Est, chaines années, et dans l’adaptation de La région bénéficie enfin du dynamisme la Région et l’État travaillent de concert à cette offre aux besoins de la population de plusieurs lieux de diffusion des arts l’élaboration d’une stratégie de dévelop- qui augmentent en raison du vieillisse- et de formation (écoles d’art) : 3 fonds pement des activités physiques et spor- ment de la population et de l’explosion régionaux d’art contemporain, 7 centres tives (Schéma régional de développement des maladies chroniques. d’art et de création artistique, 11 musées des sports – SRDS).

14 PROJET 15 NOMBRE D’ÉQUIPEMENTS CULTURELS DE PROXIMITÉ PAR BASSIN DE VIE DU GRAND EST EN 2014

Les équipements culturels de proximité pris en compte pour cette carte sont les lieux de lec- ture publique, les cinémas, les conservatoires, les théâtres et les musées. Les données pour les lieux de lecture publique portent sur l’année 2016.

Source : Insee/DEPS, Ministère de la Culture et de la Communication, 2017

La pratique des sports de nature (ski, CE QUE DIT LE SRDEII SUR L’INDUSTRIE CULTURELLE ET CRÉATIVE sports de neige, randonnée, canoë, En Grand Est, les industries créatives et culturelles (ICC) constituent une part importante des acti- escalade, pêche, équitation, vélo…) se vités tertiaires (15 000 emplois) et un ferment de fertilisations croisées avec le développement retrouve dans de nombreux espaces de économique et l’innovation. Ces activités recouvrent 9 principaux marchés (arts graphiques et plas- la région. C’est le cas notamment du tiques, musique, spectacle vivant, cinéma, télévision, radio, jeux vidéo, livres et presse). massif Vosgien, particulièrement riche en Le SRDEII cible tout particulièrement les ICC, à travers ces actions structurantes : sites permettant la pratique du ski et de la randonnée pédestre. L’enjeu est d’ac- ρρDe favoriser l’accueil, l’émergence et la croissance des start-up ; compagner le développement de ces ρρDe cibler les aides directes aux entreprises. activités de grand air tout en maîtrisant les impacts négatifs sur l’environnement liés aux pratiques et nouveaux aménage- ments qu’elles peuvent engendrer (acti- 3.4 ◾ Des systèmes territoriaux sous influences extérieures vités pouvant déranger ou détériorer la faune et de la flore…). Le Grand Est présente sur l’ensemble de compte 400 communes dotées d’un niveau son territoire un maillage de centralités et significatif de population, d’emplois, de Il convient aussi de souligner le rôle du de pôles urbains qui, en interaction entre services et d’équipements qui jouent ce tissu associatif local car au-delà des équi- eux et avec leurs arrières pays, forment des rôle de centralité. pements c’est l’animation qui permet des systèmes fonctionnels complexes. activités riches et vivantes. 190 pôles urbains issus de l’association Les ruralités du Grand Est sont pour la de centralités étroitement liées par leurs plupart dépendantes de pôles jouant un tissus urbains et des flux d’échanges de rôle de centralité à leur échelle. La région leurs populations (domicile-travail, loisirs…)

16 PROJET 17 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 3 : VIVRE DANS LE GRAND EST EN INTÉRACTION AVEC LES TERRITOIRES VOISINS

forment l’armature urbaine du Grand Est et ρρLes 6 ensembles de l’« écharpe de fra- développement, telle la métropole - structurent le territoire en 185 bassins de gilité » au sein desquels on distingue naise pour le sud haut-marnais, le terri- vie plus ou moins vastes. trois typologies : la pointe ardennaise, le toire de Belfort pour les sud lorrain et bassin de Vitry-le-François, Saint-Dizier, alsacien ou encore les villes belges de Les polarités structurantes couvrent 17 % Bar-le-Duc et le plateau lorrain qui sont Mons, Charleroi et Namur pour la pointe du territoire et représentent plus de 60 % confrontés à une forte déprise indus- ardennaise. de la population et des équipements, elles trielle ; les bassins de Chaumont, Langres jouent un rôle moteur dans le dévelop- et Neufchâteau, ainsi que celui de Verdun Au-delà du fonctionnement des territoires pement régional en regroupant les 2/3 qui sont à dominante rurale avec un rôle (démographie, emploi, déplacements) des des emplois. Ce maillage puissant tend très structurant des villes-centres et le coopérations existent en inter-territoria- aujourd’hui à s’altérer sous l’effet d’une massif des Vosges qui constitue un ter- lités (inter-SCoT, PNR, Eurodistrict…) ou en croissance démographique atone, des ritoire disposant de ses propres dyna- réseaux à l’échelle régionale (pôle métro- crises économiques de 2008 et de 2011 et miques économiques et démographiques politain du sillon lorrain, pôle métropolitain de la croissance des espaces périurbains. liées à la particularité « montagne ». Strasbourg--Mulhouse), interrégio- L’érosion du poids de l’armature urbaine nale (pôle métropolitain Chaumont-Troyes- pose des enjeux importants sur la capacité L’ancrage dans le transfrontalier des ter- Sens) et même transfrontalière (quattro à long terme d’apporter des services et de ritoires à proximité du Luxembourg, de pole, GECT Alzette-Belval…). l’emploi aux territoires qu’elles polarisent. Bâle et de l’Allemagne, ouvre des perspec- Au sein du Grand Est se dessinent 10 grands tives de développement qui sont à mettre territoires de vie qui partagent des caracté- en balance avec un ensemble de problé- LES ENJEUX ristiques et un fonctionnement communs : matiques en termes de transport, de déve- La dynamique de développement ρρLes 4 systèmes à dominante urbaine loppement urbain, de concurrence écono- de la région constitue un dont deux sont structurés autour d’axes mique et de développement des services. enjeu majeur qui appelle un majeurs : l’axe rhénan et le sillon lorrain et L’influencefrancilienne de l’ouest de renforcement de son attractivité deux autres fonctionnent en étoile avec la région (la Marne et l’, en parti- en matière d’emplois, de services, les relais urbains de leur territoire : les bas- culier Reims et Troyes) donne lieu à des d’habitat, et du maillage du sins de Reims et de Troyes. Ces 4 espaces échanges interrégionaux moins impac- territoire grâce au développement sont fortement influencés voire attirés par tants en termes d’équilibre des terri- des réseaux de coopération et de des territoires extérieurs (Luxembourg, toires. De même, d’autres pôles urbains gouvernance. Bâle, Paris) ; voisins offrent aussi des opportunités de

ENJEUX D’AMÉNAGEMENT ET D’ÉGALITÉ DES TERRITOIRES DANS LE GRAND EST

Fond de carte IGN GEOFLA 2015 / GISCO 2013 Source : Conseil Régional Grand Est, BD Carthage, réseau des sept agences d’urbanisme du Grand Est, Direction Territoriale VNF 2014 - Réalisation : RVT / juin 2017

16 PROJET 17 CHAPITRE 4 : DES ÉCONOMIES TERRITORIALES PLURIELLES

LES 6 ENJEUX À RELEVER POUR BOOSTER L’ÉCONOMIE DU GRAND SONT IDENTIFIÉS PAR LE SRDEII 1. Industrie d’avenir : accompagnement de l’innovation industrielle, soutien à la valorisation des agro-ressources, consolidation des filières d’excellence 2. Innovation : accroissement de l’effort de R&D, accompagnement des PME et des ETI à potentiel de croissance 3. Ouverture à l’international : mieux accueillir les investissements étrangers et approfondir les coopérations transfrontalières 4. Synergies territoriales : permettre aux retombées économiques des zones dynamiques de bénéficier à tous les territoires 5. Efficacité de’action l publique : optimiser les services aux entreprises 6. Financement des entreprises : rendre plus accessibles les financements innovants

4.1 ◾ Un secteur agricole et vinicole puissant et des filières diversifiées

CHIFFRES CLÉS Les vastes exploitations des plateaux (concurrence des productions étrangères champenois et lorrains sont à l’origine et des autres types de cultures, désaffec- ρρ l’agriculture occupe 54 % de forts rendements céréaliers avec tion des consommateurs, dégradation des de la superficie du Grand Est, une production brute standard supé- conditions environnementales). ρρ45 542 exploitations agricoles rieure à la moyenne française (114 K€ par emploient 73 811 ETP générant exploitation contre 101 K€ en France). La Pour faire face à la concurrence, les 8,5 M€ de productions agricoles, Champagne-Ardenne est également spé- potentialités de développement reposent ρρ1 176 établissements cialisée dans la production de cultures notamment sur l’amélioration des capa- agroalimentaires, sur un total de industrielles (betteraves et pommes de cités de transformation des productions 1 941, emploient 38 701 salariés et terre) qui stimule un ensemble d’indus- encore faibles sur certaines filières (87 % génèrent 13,8 M€ de chiffre d’affaires. tries de transformation. des céréales produites en Lorraine sont L’élevage, notamment bovin (laitier et exportées sans avoir été transformées), viande), bien qu’impacté par la réduc- en dépit d’une industrie agroalimentaire Les productions agricoles se répartissent tion des surfaces fourragères, représente puissante dans la région (4e rang national en trois domaines principaux : quant à lui une valeur de 569,4 millions et 1er rang sur la valeur ajoutée) mais qui ρρLa culture céréalière et oléagineuse (38 % d’ pour la région. ne s’approvisionne majoritairement pas en du territoire) ; Outre les grandes exploitations, le terri- matières premières locales. ρρL’élevage (Lorraine, Vosges, Ardennes et toire est également riche de productions Plus généralement, une meilleure struc- Haute-Marne) ; d’excellence, comme les productions turation des filières dans leur ensemble ρρLa vigne (circonscrite sur 1 % de l’espace labélisées, notamment viticoles et les pro- s’avère nécessaire. Parallèlement à l’ex- régional : la Côte d’Ile-de-France, le sud ductions de niche (le miel, la mirabelle, le portation, les circuits courts restent insuf- champenois et le piémont alsacien). houblon, le tabac, le chou à choucroute), fisamment développés mais présentent de La région est en 2e position sur les effectifs qui restent pour certaines d’entre elles réelles potentialités de développement et de salariés agricoles à l’échelle nationale. sous-exploitées mais aussi en difficulté de diversification des exploitations.

4.2 ◾ Un secteur forêt-bois à fort potentiel

La forêt est une ressource naturelle (Gipeblor en Lorraine, Valeur Bois en dans la mesure où la forêt joue un rôle importante du territoire (taux de boise- Champagne-Ardenne et Fibois-Alsace) est primordial dans la préservation de la bio- ment de 33 %). L’exploitation du secteur une perspective d’évolution majeure. diversité, la protection des sols, de l’eau bois contribue à faire du Grand Est la région et la prévention des risques naturels. la plus productive de France. La filière bois Parallèlement, la filière régionale peut Parallèlement à l’exploitation, il s’agit donc représente au total 54 800 emplois, soit s’appuyer sur un réseau unique de forma- de garantir la préservation, la gestion 12 % des effectifs nationaux répartis dans tion (ENSTIB à Épinal – école d’ingénieurs durable de cette ressource et la préserva- de multiples domaines d’activité. dans le domaine du bois), de laboratoires tion du potentiel écologique des espaces de recherches (CRITT Bois d’Epinal) et boisés. Ce sont des éléments essentiels Moins organisée à l’ouest du territoire, la d’organismes dédiés à l’innovation et aux de pérennisation de la filière économique filière est très structurée en Alsace et en transferts de technologies tels que le pôle dans le respect de la biodiversité ainsi que Lorraine où elle dispose de l’ensemble de compétitivité « Fibres Energivie ». de lutte contre le changement climatique des niveaux de transformation. Le ren- (stockage du carbone). forcement de la structuration de la filière Les enjeux liés à ce secteur sont éga- par le biais des interprofessions régionales lement d’ordre écologique et paysager,

18 PROJET 19 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 4 : DES ÉCONOMIES TERRITORIALES PLURIELLES

CHIFFRES CLÉS ET DEMAIN ?

ρρ06 % de forêts publiques, BIOÉCONOMIE, UN POTENTIEL DU GRAND EST IDENTIFIÉ PAR LE SRDEII 337 forêts domaniales, 3 680 forêts La bioéconomie rassemble sous une même appellation les activités de production communales, 1 114 000 ha. et de transformation des ressources biologiques renouvelables (agricoles et sylvicoles) ρρProduction biologique annuelle : et répondant aux besoins alimentaires, industriels et énergétiques, de manière à rempla- 13,7 millions de m3 de bois. cer les ressources fossiles. Ces ressources biologiques font l’objet de recherches et de ρρ9 870 entreprises, 54 800 emplois, développement qui mobilisent de nombreux acteurs, parmi lesquels se distinguent : 11 milliards d’€ par an. ρρDeux pôles de compétitivité : Industries et Agro-Ressources (Marne, Aisne et Hauts- ρρLes secteurs de la filière forêt- de-France) autour de la chimie du végétal et des biotechnologies industrielles bois : sylviculture et exploitations et Fibres Energivie (Lorraine et Alsace) avec la chimie de la biomasse lignocellulosique forestières, sciage, placage, pour l’énergie et des domaines relatifs aux matériaux et procédés de construction. fabrication de panneaux ρρDes clusters : la Green Valley vosgienne (territoire abritant des projets en chimie verte (3e région française), production et en biomasse) et le Pôle Lorrain de l’Ameublement Bois (PLAB). papetière (1re région française), ρρLes Universités de Strasbourg, de Lorraine, de Reims Champagne-Ardenne ameublement-menuiserie, (Ferme biomasse, bioraffinerie, chimie verte), laboratoires et antennes de l’INRA. commerce du bois, fabrication Les différents éléments du patrimoine régional constituent ainsi autant de leviers de déve- de maisons individuelles. loppement local et d’adaptation au changement climatique, sous réserve de faire évoluer les pratiques et de mettre en lien les ressources, les filières et les acteurs.

4.3 ◾ Une industrie en conversion

e Le Grand Est est la 2 région industrielle CHIFFRES CLÉS française (exception faite de l’Ile-de- France) grâce à des filières de production ρρ Les secteurs de l’industrie dans le Grand Est : les machines-équipements majeures et spécialisées. (51 400 salariés), la métallurgie (53 600 salariés) dont l’automobile (premier Le territoire a été fortement touché par employeur régional – 300 PME dans la filière), l’industrie du bois (25 200 salariés), la déprise du secteur qui a entraîné le l’agroalimentaire (56 100 salariés), la chimie-matériaux, les technologies de santé, déclin de nombreux bassins d’emplois l’énergie (33 900 salariés) ; mono-industriels, autour de Saint-Dizier ρρ2e région française exportatrice avec 13,6 % des exportations nationales ; et Bar-le-Duc, dans les Ardennes, dans ρρUne majorité de sous-traitants de 2e ou 3e rang ; les Vosges, dans le sud Alsace ou dans ρρUne typologie d’entreprises variée : l’usine PSA Mulhouse (7 600 collaborateurs), les vallées minières et sidérurgiques. 25 % d’entreprises de taille intermédiaire ETI, de nombreuses entreprises de moins La filière industrielle a subi la perte de de 2 salariés. 95 400 emplois dans la région entre 2004 et 2013. Reposant en grande partie sur la sous-traitance pour de grands donneurs l’investissement des entreprises locales Cependant, on assiste à de multiples d’ordre extérieurs, elle s’en est trouvée et la concentration des investissements reconversions autour des savoir- d’autant plus fragilisée. étrangers (productifs et innovations) sur faire industriels, grâce à l’innovation, la D’importantes disparités économiques en les moteurs urbains (Strasbourg, Metz, recherche-développement, la formation ont résulté, aggravées par la faiblesse de Nancy, Troyes). d’une main-d’œuvre qualifiée et adap-

18 PROJET 19 ÉVOLUTION DE L’EMPLOI INDUSTRIEL 2006-2013

Fond de carte : IGN Geofla 2015 / GISCO 2013 Données : Conseil Régional Grand Est, BD Carthage, Corine Land Cover 2012, INSEE RGP 2013 Réalisation : RVT / Octobre 2017

tée aux besoins, avec le soutien de la comme horizon, et la bioéconomie. valorisation économique des ressources Région. Le SRDEII du Grand Est 2017- De réelles opportunités de redresse- naturelles. Ces voies de modernisation 2021 a ainsi engagé un nouvel élan de ment économique et de compétitivité nécessitent une nouvelle stratégie parta- modernisation et d’accompagnement émergent via la consolidation des filières gée de promotion des territoires du Grand des transitions énergétiques, numériques exportatrices, la spécialisation intelligente, Est, de prospection et d’implantation de et technologiques, des leviers d’accé- la transition numérique et écologique des nouvelles activités industrielles et de ser- lération de la croissance et identifié entreprises traditionnelles, le renforce- vices à l’industrie. deux domaines d’activités stratégiques ment des liens entre industrie, artisanat que sont l’industrie, avec l’entreprise 4.0 de production et services ou encore la

4.4 ◾ Un potentiel touristique en développement

« Culture », « patrimoine », « nature », « Vignobles et découvertes »), agritou- ρρUrbain, patrimonial (centres historiques) « œnotourisme », « authenticité » sont risme (dans le massif vosgien) ; et festif (marchés de Noël) ; autant de qualificatifs pour la région Grand ρρMémoire (, Verdun, ρρFluvial et de l’eau : les grands lacs de Seine, Est. La diversité des paysages, des terroirs et Struthof…), militaire (ligne Maginot, les thermes, la pêche, la baignade, le des activités constitue un réel potentiel tou- citadelles Vauban…) et culture (musée canoë-kayak, les aménagements de ristique et permet de structurer différents Lalique, centre Pompidou Metz…) ; voies vertes et de vélo routes (le long types de tourisme : ρρNature et montagne (randonnée, vol du Rhin, des canaux, des vallées flu- ρρGastronomie et vin (11 destinations libre, vélo, ski…) ; viales) en continuité avec les pays et

20 PROJET 21 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 4 : DES ÉCONOMIES TERRITORIALES PLURIELLES

HÉBERGEMENTS TOURISTIQUES

Fond de carte : IGN Geofla 2015 / GISCO 2013 Données : Conseil Régional Grand Est, BD Carthage, Corine Land Cover 2012, SNCF Réseau 2012, Direction Territoriale VNF 2014 Réalisation : RVT / Juin 2017

régions frontalières (Allemagne, Suisse, CHIFFRES CLÉS Bourgogne-Franche-Comté) ; ρρIndustriel et de découverte écono- ρρ5 destinations touristiques : la Champagne, l’Ardenne, la Lorraine, le Massif mique (visites de mines, parc textile de des Vosges, l’Alsace ; Wesserling, cité de l’automobile, usines ρρ3e rang national en taux de fréquentation par la clientèle étrangère ; hydrauliques, metallurgic parc…) ; ρρ218 000 lits (soit 4 % de l’offre nationale) ; ρρLoisirs (parcs de loisirs, zoos et parcs ρρ64 millions de nuitées par an dont 60 % de nuitées non marchandes ; animaliers). ρρ6,1 milliards d’euros de consommation annuelle ; ρρ59 600 emplois directs soit 4,1 % de l’emploi régional ; Le secteur est une réelle opportunité éco- ρρ526 millions d’euros d’investissement annuel. nomique et doit faire face à de nouveaux enjeux : améliorer l’offre en développant de nouveaux produits et la qualité des du numérique, s’adapter au changement développés dans la stratégie régionale de infrastructures, développer une stratégie climatique (notamment pour le tou- développement du tourisme. de marketing territorial, s’adapter à l’arrivée risme de montagne…). Ces aspects seront

4.5 ◾ Une économie de proximité en progression

Parallèlement à l’activité exportatrice et économie est présente dans différents réponse à la marginalisation de certaines internationalisée, une économie de proxi- secteurs économiques : services à la per- zones, notamment rurales. Elle fait office mité se développe. Elle regroupe les ser- sonne, organismes culturels, d’action de levier afin de maintenir durablement vices marchands et la fonction publique sociale et d’éducation, coopératives agri- les populations sur le territoire et d’y atti- mais également l’économie sociale et soli- coles et bancaires… rer de nouveaux habitants. Elle est syno- daire (ESS) et l’artisanat (300 000 emplois Par ailleurs, dans le Grand Est, l’artisa- nyme d’emplois ancrés sur le territoire et en 2013 et 10,6 milliards d’euros de valeur nat forme à lui seul 15 000 apprentis par inscrits dans une logique de circuits courts. ajoutée en 2010). an, dans des filières d’excellence uniques L’économie de proximité joue un rôle clé Le Grand Est est marqué par le rôle struc- en France pour certaines (cristallerie, dans l’équilibre des territoires et dans le turant des emplois publics par rap- bois-ameublement-décoration, textile-­maintien d’un lien social, son développe- port aux services concurrentiels plutôt tissage, pierre, vannerie, lutherie). ment offre les perspectives d’un dévelop- sous-­développés comparativement aux pement économique inclusif et équitable. moyennes nationales. L’économie de proximité qui compte aussi L’ESS occupe une place importante avec le commerce de détail, la vente en cir- plus de 200 000 emplois en 2013. Cette cuits courts, l’activité touristique, est une

20 PROJET 21 4.6 ◾ Recherche et innovation, des relais de croissance

La région comporte de nombreux potentiels freins importants à l’innovation dans un LES ENJEUX de développement, actuellement incarnés contexte très compétitif (proximité de dans les stratégies d’innovation publiques et l’Ile-de-France et de voisins européens en Facteur capital de l’attractivité privées. Ces stratégies se déploient dans dif- pointe). La région Grand Est dispose ainsi du territoire, l’économie férents « domaines de spécialisation intelli- de 6 pôles de compétitivité, de centres de régionale dans tous les secteurs gente » dont deux sont communs aux trois ressources technologique et de centres est confrontée à des enjeux anciennes régions, dessinant par là-même de diffusion technologiques, de plates- d’innovation et de compétitivité la future identité économique du Grand Est : formes de transfert et d’innovation (dont qu’elle doit résoudre non ρρLe domaine de la santé, avec une orien- les CRITT, centres régionaux d’innovation seulement en modernisant sa base tation marquée en direction de la silver et de transfert de technologie), de trois industrielle, mais en adaptant économie ; sociétés d’accélération de transfert de ses structures et ses savoir-faire ρρLa gestion durable des ressources natu- technologies (SATT) et d’un institut de traditionnels, grâce à de nouvelles relles et de l’énergie ; recherche technologique (IRT), le M2P perspectives de développement ρρLe domaine des matériaux et des pro- (matériaux, procédés, métallurgie). De (économie durable, bioéconomie, cédés avancés est plutôt partagé par plus, les dispositifs de soutien à l’innova- économie de proximité), mais l’Alsace et la Lorraine, auquel il faut tion propres à chacune des trois anciennes également en travaillant sur ajouter, en Alsace, la mobilité-trans- régions sont encore actifs, telle la pépi- les conditions propices au ports, en Lorraine, l’Usine du futur, et en nière de projets innovants de Mulhouse, développement et à l’accueil Champagne-Ardenne, l’agro-alimentaire, les centres européens d’entreprises et d’in- d’activités. les agro-ressources et l’agro-transfor- novation, les incubateurs, publics ou pri- Il s’agit aussi de tirer parti de mation (y compris non alimentaire) ; vés, les structures mixtes, les trois agences la proximité du marché de ρρLa bioéconomie citée plus haut. régionales pour l’innovation et le dévelop- l’emploi dynamique des grandes La mise en œuvre de stratégies régio- pement économique (Alsace Innovation, agglomérations voisines. Enfin, nales d’innovation mobilise des outils ID Champagne-Ardenne, Centre de un enjeu transversal consiste à variés, appelés à structurer le tissu éco- Ressources Régional de Lorraine) et les réussir la transition énergétique. nomique régional et visant à réduire les 36 pépinières d’entreprises.

CARTE DES COOPÉRATIONS UNIVERSITAIRES

22 PROJET 23 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 5 : SE DÉPLACER DANS LE GRAND EST ET AU-DELÀ

CHAPITRE 5 : SE DÉPLACER DANS LE GRAND EST ET AU-DELÀ

5.1 ◾ Une région ferroviaire et frontalière, souffrant de flux de transit routier déséquilibrés

Les résidents du Grand Est parcourent Le Grand Est se distingue par l’impor- Les flux de marchandises directement liés 26 km par jour en moyenne, avec au moins tance des migrations alternantes trans- à la région Grand Est, hors transit, repré- trois déplacements quotidiens, ce qui cor- frontalières avec près de 175 313 travail- sentent 296 millions de tonnes de mar- respond à la moyenne nationale. Si les leurs transfrontaliers qui résident dans la chandises annuellement, dont la moitié déplacements domicile-travail ne repré- région. Ces flux transfrontaliers sont très concerne des flux internes au Grand Est. sentent en nombre que 19 % des dépla- concentrés vers le secteur de Bâle, en 85 % des flux sont éalisésr par la route, 8 % cements locaux, ils représentent 29 % des Suisse et vers le sud du Grand-Duché de par le rail et 7 % par voie d’eau. distances parcourues et sont structurants Luxembourg. Ces flux augmentent conti- pour l’organisation des réseaux lors des nuellement depuis plusieurs années et ont Les flux de transit occupent une place heures de pointe. Derrière ces moyennes marqué les évolutions récentes des trans- majeure sur les principaux axes routiers et ces valeurs agglomérées se cache une ports en Grand Est en modifiant l’échelle nord-sud de la région (plus de la moitié diversité importante de sous-espaces aux de référence des bassins de vie. du trafic poids lourds sur certaines sec- caractéristiques très diverses. tions de l’A31 et de l’A35), et induisent des Les flux de longue distance (plus de impacts conséquents en matière d’expo- L’utilisation du train pour les déplace- 80 km) représentent un peu plus de 1 % sition des populations aux nuisances et ments locaux est plus importante qu’au des déplacements totaux réalisés par d’usure prématurée des infrastructures niveau national (augmentation de la fré- les habitants du Grand Est, mais près du routières. Cette concentration des flux de quentation des TER Grand Est de 5,1 % tiers des distances parcourues. Bien que transit internationaux s’explique en partie entre 2011 et 2015 contre 4,4 % pour la cette mobilité ne contribue pas massive- par le positionnement géographique de la moyenne nationale). De même, la part ment à la saturation des infrastructures région, mais également par l’existence de modale du vélo et de la marche à pied aux heures de pointe, le report modal redevances poids lourds dans certains pays est plus élevée dans le Grand Est pour les des voyageurs de longue distance, tout voisins (Allemagne, Suisse, Belgique et déplacements quotidiens, ce qui marque comme celui des flux de marchandises, Luxembourg) ainsi que par une fiscalité sur une certaine facilité de déplacements constitue un enjeu en termes d’émission le carburant peu élevée au Luxembourg. de proximité, qu’il convient de préserver. de gaz à effet de serre. À titre d’exemple, En revanche, pour les autres modes de pour le transport de marchandises, une

transports en commun, la part modale est tonne de CO2 est économisée par caisse en-dessous de la moyenne. transportée.

5.2 ◾ Un maillage dense d’infrastructures irriguant l’ensemble du territoire

Le Grand Est bénéficie d’une bonne acces- territoire. Les liaisons ferroviaires vers le les évolutions de l’offre voyageurs et sibilité externe et interne, grâce à des Sud de la France sont pour leur part moins qui pénalisent le développement du fret réseaux d’infrastructures et des équipe- compétitives, et ce, y compris depuis la ferroviaire, et ce malgré la présence ments nombreux, diversifiés, et ce pour plaine d’Alsace malgré la mise en service de plus de 200 Installations terminales l’ensemble des modes de transports. Les de la première phase de la branche Est du embranchées (ITE), de deux chantiers réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux y TGV Rhin-Rhône. rail-route et de la plus grande gare de sont proportionnellement plus développés triage française (). que dans le reste du pays. ρρLe réseau ferroviaire (hors LGV) est globa- lement ancien. Seules les voies principales ρρLe réseau routier régional est dense, ρρLes voyageurs de longue distance sont prises en compte dans la politique de il comprend des sections d’itinéraires peuvent bénéficier desservices aéro- régénération de l’État. De ce fait, le réseau européens structurants et connaît des portuaires depuis les trois plates-formes ferroviaire capillaire (voyageurs et fret) problèmes de congestion récurrents régionales (Lorraine Airport, Strasbourg- est touché par plusieurs ralentissements aux abords des principales agglomé- et ) ainsi que dans le seul susceptibles de mettre en cause la péren- rations (Strasbourg, Colmar, Mulhouse, aéroport tri-national d’Europe (Euro- nité d’une offre ferroviaire performante et Metz, Nancy et Thionville), du fait de la airport Bâle-Mulhouse). attractive à court ou moyen terme. multiplicité des usages (trafic pendulaire local, trafic de transit national et inter- ρρLes lignes à grande vitesse (LGV) per- ρρLes principaux nœuds ferroviaires national). L’état du réseau structurant mettent des connexions efficaces vers (Châlons-en-Champagne, Metz, Mul- non concédé n’est pas de bonne qualité Paris relayées par le réseau ferroviaire house, Nancy, Reims et Strasbourg) pré- en raison de l’importance du trafic de classique qui irrigue l’ensemble du sentent des saturations qui contraignent transit.

22 PROJET 23 LES GRANDES INFRASTRUCTURES TRANSFRONTALIÈRES ET TRANSRÉGIONALES DE TRANSPORT DE VOYAGEURS

GeC-MOB-1192 Fond de carte : GEOFLA® - BD TOPO® / ©EuroGeographics Données : DDT - SNCF - UAF - Réalisation : Région Grand Est / Août 2017

ρρ En marge du réseau routier structu- nord (Anvers, Rotterdam comme portes ρρL’absence de ports maritimes attachés rant, des discontinuités de qualité et maritimes les plus actives). L’absence de à la région favorise une déconsolidation de gabarit de certains axes impactent débouché fluvial à grand gabarit vers des flux à l’extérieur de la région et donc en particulier le trafic transfrontalier, qui le sud constitue un obstacle au déve- le recours au mode routier en l’absence emprunte pour une part importante des loppement du fret fluvial, et la perspec- de plates-formes multimodales perfor- axes locaux, urbains ou ruraux. Ces axes, tive de la connexion à la Seine à grand mantes et facilement accessibles par tous à vocation de desserte locale (ex-RN4 à gabarit ouvre peu de débouchés au-delà les modes de transports. Strasbourg), sont souvent peu compa- du port de Nogent en raison de la faible tibles avec l’importance des flux observés utilisation du réseau Freycinet pour le Le sous-entretien des infrastructures de et connaissent des saturations impor- transport de marchandises. Le réseau transport, la dégradation de leurs per- tantes en certains points de passage. gabarit Freycinet connaît une baisse formances et l’incapacité à financer leur de son niveau d’entretien qui se traduit développement constituent autant de fai- ρρLe réseau fluvial navigable est forte- par une diminution de nombre de jours blesses pour le développement des terri- ment développé dans la région et com- navigables et par un usage aujourd’hui toires de la région. prend des sections à grand gabarit qui orienté vers la plaisance, faute d’entretien permettent l’accès aux ports du range lourd des infrastructures.

5.3 ◾ Des services de transport répondant aux principaux besoins de mobilité

L’offre ferroviaire régionale est bien charge par le réseau ferroviaire au regard massification des fluxend r nécessaire le développée sur les axes à fortes densi- des contraintes fortes imposées aux utili- développement de la complémentarité tés de population, où le cadencement a sateurs de voitures particulières dans ces avec les autres modes de transport, notam- permis de mieux répondre aux besoins de deux pays. ment afin de favoriser les rabattements vers mobilité. On dénombre plus de 500 trains En dehors de l’offre TGV, y compris « low le réseau structurant depuis les secteurs les TER/jour en gare de Strasbourg, plus de cost », les liaisons ferroviaires est-ouest moins denses. 300 trains TER/jour sur la gare de Nancy demeurent peu attractives et génèrent des et plus de 280 trains/jour sur la gare de effets frontières au sein-même du territoire Cependant, le niveau des charges de fonc- Metz. Les flux transfrontaliers vers la régional. La concentration de l’offre ferro- tionnement liées à l’offre régionale fer- Suisse et le Luxembourg sont bien pris en viaire dans les secteurs à fort potentiel de roviaire ne permet plus d’envisager des

24 PROJET 25 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 5 : SE DÉPLACER DANS LE GRAND EST ET AU-DELÀ

DENSITÉ DE POPULATION ET NOMBRE DE PASSAGES DE TRAINS TER ET TET/JOURS DANS LES GARES DU GRAND EST

Sources : Région Grand Est, GTFS OpenData SNCF (jour de référence : 11/05/17)

FLUX DE MARCHANDISES TRANSFRONTALIERS (2015) Classification des tonnages, flux entrées/sorties, parts modales

Source : Elise et VMF

24 PROJET 25 développements de cette offre sans fragi- pression fiscale sur les activités de trans- d’équipement a été identifiée comme un liser le modèle économique des contrats port conventionnées. facteur amplifiant ces points faibles. en cours. En effet, l’équilibre économique n’est atteint sur aucune des lignes ferro- La région compte neuf plates-formes L’absence d’attribution de la compétence viaires régionales, y compris sur celles logistiques multimodales, et deux logistique à une collectivité ou un orga- qui connaissent le plus de fréquentation. plates-formes rail-route qui sont direc- nisme et la complexité de l’organisation Les transports ferroviaires de voyageurs tement en concurrence avec des équi- de la chaîne logistique, notamment avec sont pris en tenaille entre une insuffisance pements majeurs situés à proximité dans les partenaires transfrontaliers, soulignent des leviers de maîtrise des coûts d’ex- les pays frontaliers. Il en va de même la nécessaire promotion d’un acteur ploitation, une qualité de service encore avec les plates-formes aéroportuaires (public) leader de la structuration et de la perfectible sur certaines lignes nuisant qui souffrent également d’un manque promotion du transport de marchandises au développement des recettes, une tra- de notoriété et de visibilité à l’internatio- dans toutes ses composantes (formation, jectoire non soutenable d’évolution des nal. L’absence de structure commune de emploi, aides à l’implantation, mise en péages ferroviaires et une dérive de la gouvernance pour ces deux catégories réseau…).

5.4 ◾ L’essor des nouvelles mobilités et l’enjeu d’intermodalité

Le paysage de la mobilité évolue avec Cette offre de mobilités nouvelles, faci- l’offre existante et pour apporter le meilleur l’émergence de nouveaux acteurs de la litée par le déploiement des outils numé- service à l’usager. mobilité (cars Macron, acteurs de l’auto­ riques (système d’information multimo- partage comme citiz, yeah !), le dévelop- dale, applications…), se développe en Ces nouvelles offres constituent une pement de nouvelles pratiques comme Grand Est, majoritairement sur les terri- opportunité pour le transport régional dont le covoiturage de longue (ex : blablacar) ou toires où l’offre de transports en commun il serait profitable de tirer parti en accom- de courte distance (ex : blablalines entre est déjà fortement développée. Il y a donc pagnant le changement des pratiques Châlons-en-Champagne et Reims) ou un enjeu important de coordination des de mobilité, par la mise en place de poli- encore avec le déploiement de nouveaux interfaces de nouvelles mobilités et des tiques d’information, de communication et supports (véhicule électrique, véhicule mobilités traditionnelles afin que cette d’éducation au développement durable, en autonome…). nouvelle offre ne vienne pas en doublon de partenariat avec les acteurs locaux.

DÉVELOPPEMENT DES NOUVELLES MOBILITÉS AU SEIN DU GRAND EST Aires et parkings de covoiturage, d’autopartage, de vélos en libre-service en Région Grand Est

Source : Observatoire régional transports & logistique du Grand Est, 2015

26 PROJET 27 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 5 : SE DÉPLACER DANS LE GRAND EST ET AU-DELÀ

Les choix nationaux à venir en matière de LES ENJEUX programmation des projets d’infrastruc- tures de transports auront nécessairement L’évolution à horizon 2050 des transports et infrastructures de déplacement, des impacts sur les conditions de la mise dans le Grand Est, devra répondre à 6 enjeux : en œuvre de la politique régionale en ρρDévelopper toute la chaîne de mobilité et valoriser l’existant matière de transport et de mobilité, inté- ρρGommer les « effets frontière » grant par ailleurs l’ouverture à la concur- ρρFaciliter l’accès aux services de transport et lever les freins à leur usage rence ferroviaire dans un nouveau modèle ρρAnticiper et accélérer les transitions en matière de mobilité économique à construire. ρρAffirmer le rôle de la Région dans la gouvernance des transports ρρRééquilibrer le modèle économique des transports et préparer ses évolutions ρρRéduire les émissions de GES et les pollutions atmosphériques.

SYNTHÈSE DES PRINCIPAUX ENJEUX TRANSPORT DU SRADDET GRAND EST

26 PROJET 27 CHAPITRE 6 : IMPACT DE L’ACTIVITÉ HUMAINE

6.1 ◾ Un profil énergétique en transition

La consommation énergétique du Grand LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE Est se caractérise par une consommation La précarité énergétique touche 350 000 ménages en Grand Est, soit près de 15 % des ménages. moyenne par habitant plus forte que la Les taux les plus importants sont enregistrés dans les territoires où le parc de logements est moyenne nationale (ratio par habitant de ancien et dont le degré de dépendance à la voiture individuelle est fort. 33.4 MWh contre 26 MWh). Cette situation est liée d’une part à un secteur indus- La production d’énergie de la région se ρρL’exportation d’électricité avec une triel fortement consommateur (1er secteur distingue par : production deux fois supérieure à la consommateur en Grand Est, 3e en France), ρρUne évolution des sources d’énergie liée consommation ; d’autre part à des besoins en chauffage des à la fermeture des centrales thermiques ρρUne bonne dynamique de développe- bâtiments résidentiels et tertiaires élevés en à charbon et/ou à leur remplacement par ment des énergies renouvelables « avec raison d’un parc plus ancien et une rigueur les cycles combiné-gaz ; 36 782 Gwh produits en 2014. » climatique plus élevée et enfin, à une forte ρρLe poids du nucléaire avec 4 centrales consommation des transports routiers. et 11 réacteurs dont un en cours de démantèlement (Nogent-sur-Seine, Chooz, Sur la période 2005-2014, la consom- , - fermeture mation est en baisse de plus de 20 %. annoncée) ; L’industrie est le principal secteur affi- chant une baisse des consommations ÉVOLUTION PAR FILIÈRE D’EnR EN ktep/an CHIFFRES CLÉS énergétiques (- 36 % en 10 ans) en partie liée à la crise, aux efforts des entreprises ρρ1re région en éolien avec 2 262 MW pour substituer les sources d’énergie fos- installés représentant 25 % du parc sile et améliorer l’efficacité des process. français ; Les transports routiers n’évoluent pas car ρρ1re sur la filière biogaz avec l’augmentation des distances parcourues 89 installations de méthanisation compense les gains technologiques. en fonctionnement ; ρρ4e parc pour l’hydroélectricité, L’enjeu est bien de concilier efficacité première source d’électricité énergétique des process avec compétiti- renouvelable régionale ; vité d’une part et de généraliser la réno- ρρ5e région pour la production vation énergétique des bâtiments avec d’électricité photovoltaïque avec une approche globale et performante. Ce ses 29 900 installations ; dernier enjeu rejoint les problématiques ρρLe bois énergie qui représente sanitaires et sociales liées aux logements la première source d’énergie (qualité de l’air, précarité énergétique, vieil- renouvelable de la région ; lissement…). Par ailleurs, le développement ρρLes biocarburants avec des mobilités durables est une autre facette 880 000 tonnes produites par de cet enjeu énergétique. 5 sites industriels ; ρρLa géothermie profonde en Hydraulique Éolien LES CONSOMMATIONS D’ÉNERGIE développement avec la présence Solaire photovoltaïque Production BAISSENT DANS LES PRINCIPAUX d’une des deux centrales PACs géothermiques d’agrocarburants SECTEURS et biomasse agricole géothermiques françaises ; PACs aérothermiques Biogaz ρEt 11 installations d’incinération des Incinération déchets ρ Filière bois déchets permettent de valoriser 453 GWh d’énergie renouvelable. Source : Atmo Grand Est Invent’Air 2016 RÉPARTITION PAR FILIÈRE EN 2014

Industrie Agriculture manufacturière Transport routier Résidentiel Autres transports Tertiaire

Évolution de la consommation énergétique finale non corrigée du climat Source : Atmo Grand Est Invent’Air 2016 Source : Atmo Grand Est Invent’Air 2016

28 PROJET 29 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 6 : VALORISER LES RESSOURCES ET GÉRER LES RISQUES

PRODUCTION RÉGIONALE D’ÉNERGIES RENOUVELABLES EN 2017

Source Atmo Grand Est Invent’Air 2017 © BURGEAP

LES ÉMISSIONS DE GAZ ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS DIRECTES DE GES À EFFET DE SERRE (PRG 2007 — format SECTEN) Près de 2/3 des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont d’origine énergétique, ce qui explique le lien entre les enjeux de transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. La part des émissions liées à la branche éner- gie est plus forte en Grand Est qu’au niveau national (13 %, contre 9 %) ainsi que celles du secteur industriel (30 % contre 23 %). Ce sont également ces deux secteurs qui affichent les plus fortes baisses entre 2005 et 2014. La baisse globale des émissions de GES entre 2005 et 2014 est plus forte en Grand Est qu’au niveau national (- 33 % contre -18 %).

Source Atmo Grand Est Invent’Air V2016

28 PROJET 29 6.2 ◾ Une qualité de l’air très hétérogène

La qualité de l’air est très variable sur l’en- semble du territoire. En effet, les moyens DÉPASSEMENT DES VALEURS EN MOYENNE ANNUELLE DES PARTICULES FINES PM10 [μG/M3] EN 2016 de chauffage, l’industrie et les trans- ports produisent de nombreux polluants atmosphériques, ce qui explique de forts contrastes entre les zones densément peuplées où les polluants se concentrent et les zones moins denses où les polluants sont dispersés, notamment par les vents. Toutefois, dans les vallées et les plaines, la dispersion des polluants est moins facile, concourant ainsi à leur accumulation. Enfin, les polluants étant transportés par les vents, ils peuvent s’accumuler loin de leur site de production.

Dans le Grand Est, les émissions de pol- luants atmosphériques sont relativement élevées mais leur baisse est en cohérence avec les objectifs nationaux. Bien que la qualité de l’air s’améliore régu- lièrement, des dépassements des valeurs limites pour les particules fines et le dioxyde d’azote sont encore souvent constatés dans plusieurs agglomérations du Grand Est (Reims et Strasbourg).

Les seuils réglementaires européens ne Note de lecture : En rouge, dépassement limite européenne (40 μg/m3), en orange, dépassement valeur guide OMS (20 μg/m3) suffisent pas à répondre aux enjeux sani- taires liés à la pollution de l’air et sont beaucoup moins exigeants que ceux fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé LE GRAND EST À LA CONQUÊTE DES OBJECTIFS DE RÉDUCTION (OMS). En 2016, plus de 80 % de la popu- DES ÉMISSIONS DE POLLUANTS ATMOSPHÉRIQUES lation du territoire habitait dans des com- munes exposées à des concentrations de particules les plus fines (PM 2,5) dépassant la valeur guide de l’OMS. La prévention et l’amélioration de la qua- lité de l’air sont donc des enjeux éminem- ment transversaux liés à la santé publique et environnementale, à la lutte contre le changement climatique (mobilité durable, rénovation du bâti), à l’aménagement du territoire, à un urbanisme durables et aux techniques culturales agricoles.

QUALITÉ DE L’AIR : ÉMISSIONS PAR HABITANT EN 2014 1ER SUJET DE PRÉOCCUPATION ENVIRONNEMENTALE DES FRANÇAIS L’impact sanitaire de la pollution de l’air repré- sente 48 000 décès prématurés par an en France, dont 5 000 dans le Grand Est, unique- ment liés aux particules les plus fines (PM 2,5). Les populations les plus défavorisées sont plus vulnérables et plus fréquemment expo- sées à des nuisances. La pollution de l’air a un coût économique très élevé : 100 milliards d’euros, dont 20 à 30 mil- liards pour l’impact sanitaire lié aux particules.

30 PROJET 31 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 6 : VALORISER LES RESSOURCES ET GÉRER LES RISQUES

6.3 ◾ Une consommation foncière en baisse mais qui reste élevée

Si le profil foncier du Grand Est est extrême- aux 3,3 % à l’échelle nationale et le nombre espaces (agricoles, urbains, naturels), source ment varié, on note cependant quelques d’emplois a régressé de 1 % alors qu’il a aug- d’aggravation des disparités territoriales, elle tendances d’ensemble. D’abord une démo- menté de 2,4 % en France. constitue une menace pour la biodiver- graphie atone avec une perte de population Cette surconsommation, très contrastée sité, la ressource en eau, les paysages et le liée au jeu des migrations. sur l’ensemble du territoire, s’explique par potentiel agricole de la région. Les territoires artificialisés du Grand Est plusieurs facteurs : Pour pallier cette évolution et ces impacts, ont gagné 2,2 % en 6 ans. Au regard de la ρρUne diminution de la taille des ménages la limitation de l’urbanisation extensive au moyenne nationale (+ 2,6 % en 6 ans), il est couplée à une périurbanisation impor- profit d’un urbanisme durable, le renouvel- possible de croire que les dynamiques du tante ; lement urbain, l’amélioration de la qualité Grand Est sont plus vertueuses. Toutefois, ρρUne consommation foncière impor- du bâti, la valorisation des dents creuses et durant la même période, la population tante pour l’accueil d’activités écono- la réhabilitation des friches constituent de régionale s’est accrue de 1,1 %, comparée miques (37 % des surfaces artificialisées grands enjeux pour l’avenir du territoire. entre 2009 et 2014) ; ρUne difficulté à mobiliser le foncier au sein CONSOMMATION FONCIÈRE PAR ρ - DESTINATION ENSEMBLE DU PÉRIMÈTRE de l’espace urbain existant (friches, réten ZOOM FRICHES 1990-2012 (en ha) tion foncière…) ainsi que les logements et Le Grand Est, de par son passé industriel, est locaux vacants. particulièrement marqué par la présence de friches (industrielles, militaires, ferroviaires, Il existe une grande diversité de densi- hospitalières…) et leur réhabilitation est un tés en Grand Est. Ainsi, les moins denses réel enjeu pour l’avenir, voire un atout dans un (Haute-Marne, Meuse) cohabitent avec les plus denses (Moselle, Meurthe-et-Moselle, contexte où l’on cherche à contenir l’artificiali- Bas-Rhin, Haut-Rhin). De plus, ce sont sation des sols. Les friches se situent principa- aujourd’hui les territoires sièges d’agglomé- lement dans les anciens bassins industriels et rations qui sont marqués par les densités dans les agglomérations. les plus fortes, et ce sont les ceintures des Le traitement des friches (par réhabilitation, agglomérations qui ont l’attractivité rési- destruction/reconstruction, renaturation…) dentielle la plus forte, génératrice d’étale- permet de valoriser du foncier disponible en ment urbain. Tissu urbain et zones économiques préservant des terres non artificialisées, de L’artificialisation des sols se produit princi- Ports et aéroports réduire les risques potentiels (pollution des palement au détriment des terres agricoles Équipements sportifs et de loisirs sols, de l’eau…) et enfin d’améliorer l’image (en recul de - 0,2 % sur 6 ans dans le Grand Réseaux de transport terrestre d’un territoire ou de valoriser le patrimoine Extractions et décharges Est). Ainsi, 86 % des nouvelles terres artifi- local. Chantiers cialisées concernent des terres agricoles. Facteur de déséquilibre entre les différents

6.4 ◾ Une région active sur la prévention et la gestion des déchets

La région Grand Est présente des atouts incontestables dans la prévention et la LA PRODUCTION DE DÉCHETS DANS LE GRAND EST EN 2015 gestion des déchets avec un maillage équilibré des installations de traitement sur le territoire. Cependant, elle a encore des défis importants à relever : ρρEn matière de prévention, les collecti- vités du Grand Est sont très engagées, 85 % d’entre elles étant couvertes par un Programme Local de Prévention. Ces programmes arrivent à terme, les nou- veaux outils restent à définir ; ρρ16 % de la population du Grand Est est couverte par la tarification incitative, ce qui en fait une des régions les plus avancées en la matière. Cependant, l’objectif réglementaire à atteindre pour 2025 (37 % de la population couverte) est très contraignant et se heurtera aux difficultés de ce type d’initiative en habi- tat urbain ; ρρLa collecte de biodéchets a atteint 18 % sur le territoire, mais doit atteindre 100 % en 2025, avec une incertitude signes de tri en 2022. Plusieurs actions mobilité pour ces publics peu qualifiés ; sur la notion de collecte séparée de volontaristes sont en cours sur le terri- ρρLa connaissance du gisement de biodéchets ; toire, avec des fortes préoccupations déchets d’activités économiques et de ρρLes 17 centres de tri doivent se moder- pour le maintien de l’emploi dans ces déchets du BTP est en cours de consoli- niser pour accueillir l’extension des con- structures à cause de la difficulté de dation mais des habitudes de collecte de

30 PROJET 31 données sont à mettre en place dans ce ρρLa région dispose de nombreuses ins- riale précédemment utilisée pour les secteur concurrentiel ; tallations de valorisation énergé- implanter. ρρLes installations de traitement de tique (7 ont le niveau de performance ρρEnfin, il ester à améliorer la connaissance déchets dangereux sont nombreuses requis sur les 11 usines d’incinéra- des flux de déchets transfrontaliers en et positionnées à proximité des bassins tion de la région) et de stockage de particulier vers l’Allemagne. industriels, mais il reste des difficultés à déchets (23). Elles doivent cependant collecter l’amiante en déchetteries pour être reconsidérées au-delà des fron- les particuliers ; tières départementales, maille territo-

6.5 ◾ Un territoire conscient de son exposition aux risques et nuisances

ρρ Le risque d’inondation : la forte présence sont mis en place des Programmes d’ac- ρρLes risques de mouvements de terrain : de l’eau sur le territoire expose environ tion et de prévention des risques (PAPI : son passé minier ainsi que ses spécificités 9 % de la population au risque d’inonda- outils financiers pour mettre en œuvre géologiques prédisposent le Grand Est tion, 24 % des communes étant situées des travaux de ralentissement des écou- aux risques de mouvements de terrain qui en zones inondables. Aggravées par l’arti- lements ou de réduction de la vulné- concernent plus de 35 % des communes ficialisation des sols et les pratiques agri- rabilité face à ce risque) et des Plans de et font l’objet de 25 plans de prévention coles, les inondations peuvent être cau- prévention du risque inondation (PPRI : des risques (PPR). Le risque de retrait et sées par le débordement des nombreux traduction réglementaire du risque inon- du gonflement des argiles est particu- cours d’eau, le ruissellement ou encore dation dans les documents d’urbanisme). lièrement important dans le sud-ouest la remontée des nappes phréatiques. De plus, des aménagements spécifiques des plateaux occidentaux de la Marne et Deux plans de Gestion du risque inon- contribuent à la protection des popula- en Champagne humide et concerne au dation ont ainsi identifié 15 Territoires tions en aval du territoire (lacs d’écrête- total 35 % de la population du Grand Est. à risques importants d’inondation (TRI) ment des crues de la Seine, polders du L’Alsace et la Montagne de Reims sont dont ceux de Troyes et de Strasbourg, Rhin, ouvrages de ralentissement dyna- particulièrement touchées par le risque d’importance nationale. Dans ce cadre mique sur la Meuse…). de coulées boueuses.

GESTION DU RISQUE INONDATION

ACTeon - juin 2017 - Données : DREAL ; Agences de l’eau ; BDCarthage®IGN

32 PROJET 33 LE PORTRAIT DU GRAND EST ET SES DYNAMIQUES - CHAPITRE 6 : VALORISER LES RESSOURCES ET GÉRER LES RISQUES

ρρ Les risques technologiques et indus- Enfin, les erritoirest les plus urbains ou à LES ENJEUX triels : de nombreuses installations proximité des grands axes de circulation industrielles et nucléaires sont implan- sont exposés à une problématique récur- Dans le domaine de l’adaptation tées sur le territoire, induisant une expo- rente de nuisances sonores. et la lutte contre le changement sition forte des populations aux risques ρρLes risques pyrotechniques et les pollu- climatique, le Grand Est apparaît industriels et technologiques : 4 496 ins- tions chimiques : les différentes batailles bien positionné sur la transition tallations classées pour la protection de qu’a connues notre territoire ont laissé énergétique qui constitue par l’environnement (ICPE), dont 3 000 du de nombreuses traces et notamment ailleurs une opportunité de secteur industriel ; 162 sites Seveso dont en matière de munitions non explosées développement économique 100 dits « Seveso haut ». Pour orga- dont certaines affleurent. Leur dégrada- durable. Néanmoins, la transition niser la gestion de ces risques, 41 plans de tion croissante les rend de plus en plus des territoires implique une prévention des risques technologiques instables, représentant un risque pour réflexion plus globale autour de (PPRT) ont ainsi été mis en place, destinés les populations mais aussi pour les agri- leurs vulnérabilités. Cette question à protéger les zones riveraines. culteurs et forestiers. De plus, ces muni- est d’autant plus prégnante que le Plusieurs facteurs de risques résident tions peuvent contenir des substances Grand Est est soumis à des risques également dans le transport de matières chimiques potentiellement dangereuses importants liés à ses spécificités dangereuses (TMD) (par voie terrestre : à pour l’environnement et les populations. territoriales et ses activités. Que l’échelle nationale, le TMD représente 5 % ce soit en matière de gestion, du transport routier de marchandises, par ou de prévention, les enjeux voie d’eau et par canalisation), dans la pour la région résident donc pollution des anciens sites industriels, en dans l’aménagement durable du Lorraine notamment (1 045 sites faisant territoire et le développement de partie de l’inventaire BASOL, soit 16 % la culture du risque. des sites français) ou le traitement des déchets.

32 PROJET 33 LES DÉFIS DU GRAND EST De ce diagnostic général des territoires découlent trois grands ensembles d’enjeux transversaux pour l’avenir du Grand Est.

FAIRE RÉGION : À TOUTE ÉCHELLE, RENFORCER LES COOPÉRATIONS ET LES SOLIDARITÉS

Le défi est de réussir à connecter les systèmes urbains et les macro-territoires de la région entre eux, en s’appuyant sur l’armature du territoire, en travaillant sur les solidarités territoriales notamment pour raccrocher les espaces iso- lés ou en déclin et en encourageant toutes les formes de coopération. Les enjeux d’organisation, de gouvernance et de connais- sance à l’échelle du Grand Est sont des leviers puissants pour réussir notre développement demain dans un univers mondialisé.

DÉPASSER LES FRONTIÈRES POUR UN RAYONNEMENT DU GRAND EST

Le défi est de réaffirmer le positionne- ment central du Grand Est en Europe en renforçant l’attractivité de nos territoires par un cadre de vie de qualité qui anticipe le changement climatique, par une offre de services accessibles à tous, ou encore par la valorisation d’un patrimoine riche et typique. Au-delà de la continuité des infrastruc- tures et des services, la question des effets frontières reste aussi à travailler sur le plan du bilinguisme, des parcours de forma- tion, de la réglementation ou encore de l’accès à l’emploi.

RÉUSSIR LES TRANSITIONS DE NOS TERRITOIRES

Le défi est de mettre en synergie les tran- sitions qui s’opèrent dans nos territoires, de la transition démographique à la tran- sition numérique en passant par la tran- sition énergétique et plus largement la transition écologique. Il s’agit de modifier nos comportements face au changement de paradigme, d’avoir un temps d’avance en explorant les usages du numérique dans tous les domaines, en faisant de la transition éner- gétique un pilier de l’économie territo- riale, en choisissant l’économie circulaire et le zéro déchet !

34 PROJET 35 LES DÉFIS DU GRAND EST

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