JeanMalval 1 Ancien médecin des Troupes coloniales

Essai de chronologie tchadienne (1707-1940)

avec une préface et des index de Marie-José Tubiana

EDITIONS DU CENTRE NATIONAL DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE - 15, Quai Anatole-France - 75700 PARIS 1974 « La publication de l'ouvrage du Dr. Jean Malval s'inscrit parmi les travaux entrepris par l'Equipe de Recherche Associée n° 240, qui continuent ceux de la Recherche Coopérative sur Program- me n° 45 » .

Publications antérieures :

- Aux Editions du C.N.R.S. :

Lexique des parlers arabes tchado-soudanais, par Arlette Roth-Laly .

Mission au Tibesti - Carnets de route ( 1933-1934) > par Charles Le Cœur.

- Dans la collection « Etudes Nigériennes» (Niamey) :

Les Marques de Bétail chez les Daza et les Azza du Niger, par Catherine Baroin .

- Dossiers de la R.C.P. 45

Dossier 1 . Etudes Arabes (1966-1967), par Arlette Roth et Jean-François Fourcade .

Dossier 2 . - Mission au Dar-Fur (1967), par Henri Sarre, Yves Reyre, Pierre Quézel et Pierre Bourreil (épuisé).

Dossier 3 • * Index pour Albert Le Rouvreur, Sahariens et Sahéliens du Tchad, préparé par Jacques Vignet-Zunz et Jean-Maurice Le Gai.

Dossier 4 .- Field-Work in (1965-1967), by Marie-Jose and Joseph Tubiana, Pierre Quezel and Pierre Bourreil, Yves Reyre and Henri Sarre .

Dossier 5 . - Flore et végétation des plateaux du Darfur Nord-occidental et du jebel Gourgeil, par Pierre Quézel.

© Centre National ISBNde la2- Recherche 222- 01625-8 Scientifique, Paris, 1974 PREFACE

Le Docteur Jean Malval, médecin des troupes coloniales, a vécu au Tchad de 1926 à 1928, prin- cipalement au Kanem et au Ouaddaï. Sur place, son intérêt se porta rapidement sur l'histoire du pays et il commença à noter des renseignements puisés dans les premières archives des postes ou recueillis auprès des «anciens», Africains ou Européens. Par la suite, l'intérêt du Dr. Malval pour l'histoire du Tchad ne diminua pas, et c'est pour sa satisfaction personnelle qu'il constitua une chronologie détail- lée en puisant à des sources variées dont lui-même nous donne la liste. Ce travail, intitulé d'abord «Catalogue de faits tchadiens», nous fut communiqué par le Dr. Malval, d'une manière toute désintéressée, comme pouvant être un instrument utile pour nos recherches. Après en avoir pris connaissance nous avons pensé qu'il convenait de le mettre à la disposition de tous les chercheurs travaillant sur le Tchad, qu'ils soient historiens ou ethnologues, aussi bien que de tous les africanistes, enfin et surtout de tous les Africains. L'ouvrage du Dr Malval nous a paru particulièrement précieux pour la période précoloniale et coloniale, de 1800 à 1940. Il s'arrête à cette dernière date, plus précisément au 26 août 1940, avec le ralliement du Tchad à la France Libre, qui marque, d'après les propres paroles de l'auteur, le début d'une ère nouvelle. Cette chronologie permet de suivre mois par mois, et quelquefois jour après jour, les premiers détachements militaires dans leur course au Tchad. Elle apparaft ensuite comme une chronique de faits militaires qui montrent qu'au Tchad la péné- tration française ne fut pas facile. La conquête se heurta à une opposition sérieuse d'empires très cohérents : Rabeh et le Bornoul la Senoussiya du Kanem, le sultanat du Ouaddaï et la Senoussiya du Borkou pour ne parler que des obstacles majeurs. Le travail du Dr. Malval contient donc des informations sur l'histoire de la conquête et sur celle de la résistance concomitante des royaumes africains, deux volets indispensables à qui veut avoir une connaissance objective de la situation. Au-delà des événements militaires, nous découvrons aussi les problèmes quotidiens : difficul- tés du ravitaillement et du portage, entraînant de lourdes pertes en hommes, installation des postes, construction des routes, mise en place des communications télégraphiques et téléphoniques, début de la prophylaxie ... Nous lisons enfin les progrès de la connaissance. Toutefois, il ne faut pas chercher dans cet essai autre chose qu'une suite de points de repère présentés dans un ordre chronologique, sans commentaires ; mais nous pensons que cet ordre même, rigoureux, implacable, est suffisamment parlant. Cet Essai de Chronologie Tchadienne offre aux chercheurs un très utile instrument de travail, provisoire certes, regroupant des informations souvent très dispersées ; il doit être utilisé avec pru- dence, en se reportant aux sources (qui souvent se contredisent) chaque fois que cela sera possible. Il leur permettra d'établir des corrélations précieuses pour l'ethnologie historique. Cela reste malgré tout un essai portant la marque de son époque et comportant inévitablement des lacunes ou des erreurs qui pourront être rectifiées avec l'aide des utili sateurs, ce dont le Dr. Mal val et moi-même les remercions à l'avance.

Marie-José T ubiana Chargée de Recherche au C.N.R.S.

P.-S. Nous avons eu à déplorer, le 18 août 1973, la mort à l'hôpital militaire de Dijon du Docteur J ean Mal val. Il n' aura don c pas pu voi r imprimé ce I i vre auquel il a travai ll é j u squ' à I a derni è- re minute.

INTRODUCTION

Encadré de voyages pittoresques et lents, un séjour au Tchad de 1925 était certes une prenante initiation. Après forêts, fleuves, savanes, par la voie congolaise de notre pénétration, on découvrait des steppes lumineuses, aux populations diverses, éparses et démunies 0 Pratiquement terminée en 1914, parachevée après la guerre mondiale, la pacification débouchait non sans mal, par « l'ère des Commandants », sur une organisation valable du payso Une autorité militaire paternelle, où des gradés faisaient des chefs de subdivision convenables, dotait le territoire d'une bénéfique direction. Sous nos yeux, un monde sortait d'une obscurité plus que médiévale, des populations étaient arrachées à un re- tard séculaire. Après la manifestation de la force française, ces « Commandants » de tous grades répandaient notre justice, promesse d'un mieux-être déjà sensible.

Les archaïques moyens de transport de l'époque faisaient du «Commandant» un homme du pays. Largement salué en brousse, bruyamment accueilli au campement, il avait un prestige considérable. Conformément à sa vocation, il mettait un point d'honneur à exercer son autorité avec mesure. Les effets de son action étaient évidents : la paix, la sécurité étaient acquises, et tout risque de famine écarté. On circulait en toute quiétude de N'Guigmi jusqu'à l'Ouadi Kadjia, et du Borkou au Salamat, sans armes et sans crainte de manquer d'eau ni de guides. Assagis, les turbulents Krédas du Bahr el Ghazal veillaient leurs troupeaux prospères. De cette tranquillité du grand pays, maintes fois consta- tée lors de tournées d'Assistance, le médecin peut amplement témoigner. D'autant qu'après la pandé- mie grippale de 1919, fièvre récurrente et épizooties fixaient l'attention sur les santés.

Axé sur l'avenir de son cercle, le Commandant savait mieux que personne les vicissitudes de notre installation. Beaucoup de jalons, voire de témoins, évoquaient ce passé récent : une tombe, un fossé à Bir AI a I i, ailleurs un «tata» effondré, un «poste» oublié, cases alignées sous la clarté lunai- re. Le nom de Doudmourrah était familier à Fort Lamy, et davantage celui du faki Nahim à Moussoro. L'ancien interprète de Largeau (à jamais «le Colonel ») était en fonction à Mao ; le vieux Ganastou avait guidé jadis le lieutenant Cornet, et l'infirmier bambara chenu avait servi «Commandant Dix-Neuf» et connu le légendaire Moll ... Ces grands disparus paraissaient proches, comme l'épopée passionnan- te qu'ils avaient incarnée. Pour en savoir plus, on pouvait consulter les feuillets poudreux échappés aux termites, aux tornades et à d'autres agents destructeurs. Ce dont on se louait, tant cet hier avait déterminé la réalité d'aujourd'hui.

A point nommé, tel camarade vient de recevoir « via Cotonou-Zinder » le récent ouvrage d'un grand africain, Les conquérants du Tchad. Mais, blessé au début de l'action le 22 avril 1900, Meynier se tait au seuil de son sujet. Faute d'écrits sûrs, on interrogera donc les anciens ; et leurs récits irisés à la lueur du photophore, ou magnifiés au long d'étapes ensoleillées, seront notre tradition per- sonnelle, un rien fabuleuse. Ainsi, cette merveilleuse histoire nous plaisait fort et nous pensions en vivre la digne suite.

Resté fidèle à cette inclination, guère moins avide de compléter d'incertaines notions, nous eûmes plus tard loisir de puiser à source plus claire. Une littérature substantielle est heureusement accessible. Il en ressort que, depuis les initiatives de Gentil en 97 jusqu'à l'extension du Tchad à ses frontières de 1929, tout s'accomplit suivant une inéluctable logique. La destruction de Rabah et de ses séquelles nous oblige à chasser la Senoussiya implantée au Kanem. L'affrontement prolongé, souvent dramatique, avec le Ouaddaï, exige finalement notre occupation du Borkou. Attirés au Massalit, nous ne pouvons éluder l'appel du Tibesti. Ces événements connus, leur mécanisme, leur chronologie restent dignes d'attention.

Les acteurs étant à la mesure de l'immense théâtre, l'action ne manqua pas d'intensité, fresque militaire coupée d'accalmies où la volonté des antagonistes ne faiblissait pas. Tandis que la pénétra- tion au Gabon, au Congo, en Oubangui, était relativement aisée, il en fut donc autrement au Tchad où elle rencontra de réels obstacles. Il n'est pas inutile d'y insister en ce catalogue de faits tchadiens. La trame des événements n'en sera que plus cohérente. Une profonde gratitude va aux personnes amies qui nous ont aidé. Et de façon toute particulière à Marie-José Tubiana qui, par sa haute compétence permit à ces notes de voir le jour.

Dijon, Août 1972 Dr. Jean Malval

ESSAI DE CHRONOLOGIE TCHADIENNE jusqu'en 1940

VIII s. Apparition des premiers nomades blancs dans le bassin du Tchad.

Xie s. Le roi du Kanem se convertit à l'Islam (le «Haoussa» ne faisant de même qu'au XIXe).

XVe s. Maqrizi mentionne les Bardoae

XVIe s. Léon l'Africain, voyageur arabe, parcourt la région du Tchad, notamment le Bornou ...

XVIIe - Les Toubous, en expansion au Kaouar, occupent temporairement Djanet» XVIIIe s.

1707 La carte de Guillaume Delisle mentionne le royaume de Gorhan, celui de Gaoga ou Kangha, le Bournou, le Berdoa, l'Alkanem, etc.

1792-1797 Brown au Dar-For.

1799 Hornemann au Fezzan ; parle des peuples voisins. CAMPAGNE D'EGYPTE ( 1798-1800 ). 9 janvier 1799 - Bonaparte crée le Régiment des Dromadaires. L'arti l lerie d'alors ne peut être mue par le chameau (Saint-Jean d'Acre). K)éber et Desaix ont des mehara pour leurs éclaireurs. Le «sultan sage» est-il le premier de nos Africains ? Abd-er-Rahman er-Rashid, sultan du Dar-For, le félicite de sa victoire sur les Turcs en Syrie ; lui offre un contingent de noirs.

1800 CAMPAGNE D'EGYPTE. Kléber incorpore à sa 21e demi-brigade six-cents esclaves du Kordofan, achetés et I ibérés.

1801 CAMPAGNE D'EGYPTE. Le général Menou «malgré des incohérences», noue des intelligences avec les peu- ples d'Afrique (noire ?). Il se mariera à une Egyptienne, se convertira à l'Islam et prendra le nom d'Abd-At lah.

De l'obédience du Bornou, le Kanem tombe dans celle du Ouaddaï.

1814 Création de Kouka (Kukawa) par El-Kanemi.

1819 Lyon et Ritchie au Fezzan.

1820 « Il faudrait former un régiment de laptots montés sur des dromadaires» (capitaine de frégate Montgery, relâchant à Saint-Louis ).

El-Tounsy va du Ouaddai' ( sultan Saboun ) au Fezzan, longe le Tibesti.

1821 Fondation de la Société de Géographie de Paris (Malte-Brun). 1821-1825 Denham, Clapperton, le Dr Oudney, gagnent le Bornou : premiers Européens à voir le lac Tchad, le Mandara, le Sokoto ... Denham passe dix-neuf mois autour du lac. Clapperton voit Mohammed Bello.

1827 Deuxième voyage : Clapperton, Pearce, Morrison, les deux Lander ; par la voie de Bénin, finissent vers Kano.

1837 En Algérie, Traité de la Tafna avec l'émir Abd-el-Kader (jihad contre Français, Roumis, Koufar).

L'ère des zéribas (1 ) prospère de 1840 à 1875.

1842 Les Ouled-Sliman au Kanem (al ifa Mélé regnante). Rôle ultérieur complexe des Ouled- Sliman au Tchad (Carbou).

Premiers missionnaires du Saint-Esprit au Gabon.

1847-1854 Voyage de Pierre Trémeaux en Haute-Egypte. Iconographie : premières photographies de Soudanais du Dar-For. Sa carte situe le Dar-For, le Borgoa, le Sila, etc. '

1849 «Mémoire sur le Ouadai'» ( rense ignements obtenus de pèlerins ) par Fresnel, consul de France à Djeddah (2).

1850 EXPEDITION BARTH. 30 mars - Heinrich Barth, Adolf Overweg (géologue), James Richardson, «allant à Zanzibar via le Tchad», quittent Tripoli pour Mourzouk à chameau avec le «Lord Pal- merston» (3) (coupé en deux, puis quatre sections). 30 juillet - Passent à Amais, près d'In-Ezzan (inscription à la céruse). Par Ghat, le Tassili, l'Ahenet, le Ténéré, vont se séparer à Taghelel (près de Zinder ?) avec rendez- vous à Kouka en fin avril 1851. Richardson se dirige sur Kouka ; Barth sur Kano ; Over- weg sur Maradi, à l'ouest.

MANGA - KANEM. Importante victoire des Touareg Kel-Oui sur les Ouled-Sliman dans leur fief même de Bir-Alali ...

OU ADDAI. Le sultan demande à l'Est des artilleurs turcs.

1851 EXPEDITION BARTH. Début février - Barth à Kano. 4 mars - Richardson meurt à Ngouroutoa (130 km ouest de Koukaoua). 2 avril - Barth à Koukaoua, reçu par Omar Cheikou, fils d'EI-Kanemi. Aspect floris- sant du Bornou. 7 mai - départ vers l'ouest : Ngornou, Madiari, Mandara, Adamaoua (?), Logone, Yola (juillet) ... 28 juillet- août - Overweg navigue sur le lac, visite l'archipel (Maderom, Iba, Kangalla, etc.). Novembre-décembre - Barth et Overweg vont ensemble au nord : Yoo, Barroua, Nguigmi, puis à l'est : Bir-Foyo, Bir-Alali, etc. près du Bahr-el-Ghazal. Exploration fruc- tueuse (carte), mais pas de tour complet du lac. Retour à Kouka novembre. Puis Barth et Overweg sur le pays Mousgou ? 25 novembre ?

Le docteur Perron, professeur à I' Ecole de Médecine du Caire, publie les voyages d'EI-Tounsy (devenu son collaborateur à cette Ecole).

(1) - L'ère des zéribas est celle des chasseurs d'esclaves dans le haut Nil. La zone des zéribas s'étendait selon une limite ouest : Binga - Zemio, une autre limite étant la ligne Cha - Rafai (dans le bassin Congo - Tchad). (2) - Paru dans le Bulletin de la Société de Géographie, Paris, 3e série, t. XI, 1849, p. 5-75. (3) - Le « Lord Palmerston » était la modeste embarcation d'Overweg. Ce bateau fragmentable avait été construit avec soin à l'arsenal de Malte, dit-on. On a périodiquement retrouvé au Bomou des restes de bois macérés qu'on a identifiés à son épave. 1852 EXPEDITION BARTH . 5 janvier - Eduard Vogel (astronome, botaniste) envoyé en renfort avec le sapeur Mac Guire et le soldat Church. Passent par Toummo. Barth parti au Logone franchit le Chari. Va à Massenia, puis revient à Kouka, tandis qu'Overweg étudie la Komadougou entre Yo et Doutchi de mars à mai, puis revient à Kouka où il reste et meurt à côté de son bateau le 27 septembre. Barth l'inhume à l'ombre d'un grand arbre. 25 novembre - ayant renoncé à Zanzibar, Barth repart vers Tombouctou.

1853, EXPEDITION BARTH . 27 septembre - Barth arrive à Tombouctou (troisième blanc après Laing et Caillé) . Il y reste jusqu'au 8 mai 1854. On l'appelle A bd-el-Kerim. Cependant Vogel, arrivé à Kouka, visite le Mandara, Mora, la Bénoué.

1854 EXPEDITION BARTH . 11 décembre - Barth revient à Kouka par Sokoto, Kano ; trouve Vogel à Kouka. L'un et l'autre ont vu le «grand lac» de Tilho (Ngornou, cité de trente-mille habitants, com- plètement submergée).

1855 EXPEDITION BARTH. 10 mai - Départ définitif de Barth pour retour en Europe. Août - Arrivée de Barth à Tripoli avec un ou deux soldats britanniques. (Warrington est mort à Dibbéla (près Agadem ?). Barth « le plus grand explorateur de tous les temps ». Importants résultats de son voyage. Ses disciples. Vogel part au Ouaddaï.

Pour la première fois une Exposition à Paris comporte une section coloniale.

Ouverture de la voie ferrée Alexandrie -Le Ca ire.

1856 EXPEDITION BARTH. Vogel assassiné au Ouaddai', près de Ouarra, par les gens de l'Aguid Djerma, en fin d'année. Ses papiers et dessins perdus, ses lettres publiées par sa sœur E. Folko.

1856-1859 Du Chai Ilu au Gabon. Réputé chasseur de gorilles. Il voit Walker échoué sur l'Ogooué.

1857 Début de la parution du Monde Illustré.

Janvier - Protet à Dakar (deuxième ou troisième séjour).

1858 25 juin - Le Docteur Charles Cuny, beau-frère de Linant de Bellefonds, assassiné (sul- tan Hussein) à Tendelty (EI-Fasher) Dar-For. Venu de Siout à El Obeid, il est allé d'El Obeid au Dar-For en vingt-cinq jours. Auteur d'un mémoire sur le Dar-For, il parle des Zaghaoua (voir H. Roy, Vie héroïque et romantique du Dr Cuny, 1811 à 1858. Préface de Marchand, Berger-Levrault 1930).

OU ADDAI . Fin du règne de Mohamed Chérif ( 1835-1858), le vainqueur de Bornou.

1859 La Senoussiya : déjà implantée au Ouaddaï. Senoussi Sidi Mohammed Ali meurt à Djeraboub.

Elève de Barth, l'explorateur Duveyrier rapporte soixante-dix cahiers de notes du pays Ad jer. Fait Chevalier de la Légion d'honneur à vint-et-un ans et demi.

1860 RABAH, alias Rabeh, escorte Ziber (alias Zobeir) au Bahr-el-Ghazal oriental. Début de la parution du Journal des Voyages.

1861 EXPEDITIONS TINNE . Alexandrine Tinné (26 ans) petite-fille de l'amiral hollandais Van Capellen, grande voyageuse en Europe et au Proche-Orient se rend en Egypte avec sa mère et sa tante Mlle Adrienne Van Capellen.

EXPEDITION VON BEURMANN. «Rechercher Vogel ?»... Barth se propose ; on lui préfère Karl Moritz Von Beurmann.

1862 EXPEDITIONS TINNE. Février - Arrivée à , venant du Caire, quitté en janvier, après six mois de préparatifs. ? - Remontée du Nil Blanc jusqu'à Gondokoro atteint le 30 septembre. Novembre - Arrivée à Khartoum. Préparation d'un second voyage. EXPEDITION VON BEURMANN. Mai - Von Beurmann lève l'itinéraire Mourzouk-Ouaou-el-Kebir (Fezzan). RABEH. Reçoit un matabich des Tinné. N ACHTIGAL . Conval escent, refait sa santé à Alger. Le lieutenant de vaisseau Serval tente la remontée de l'Ogooué. 1863 EXPEDITION VON BEURMANN. Février - Von Beurmann di sparaft (rai sons obscures; sur ordre du sultan du Ouadda7?) vers Mao (Kanem) ou Gala (ouest de Mao). 1 EXPEDITIONS TINNE. 25 janvier - Von Heuglin et le Dr Steudner quittent Khartoum pour Meshra el Rek ( Bahr el Ghazal ) sur un voilier, pour préparer le passage de l'expédition. 14 février - Von Heuglin et le Dr Steudner arrivent à Meshra el Rek. 10 mars - Mme et Mlle Tinné et le reste de l'expédition rejoignent Meshra el Rek. Mlle Van Capellen fatiguée, est restée à Khartoum. Les dames Tinné sont frappées à nouveau des excès des esclavagistes, du régime des dem et de ses abus(4). 23 mars - Von Heuglin et le Dr Steudner partent en précurseurs pour explorer l'inté- rieur des terres. Se rendent à Wau. 10 avril - Mort de Steudner à Wau. Von Heuglin poursuit son exploration, puis rega- gne Meshra el Rek. 17 mai - Départ général pour Wau. 21 juin - Arrivée à Wau. L'expédition poursuit sa route vers Bongo et Kalenda. 11 juillet - Mme Tinné tombe malade au village de Kalenda. Elle y meurt le 20. L'expédition veut rebrousser chemin vers Khartoum mais les routes sont impratica- bles.

1864 EXPEDITIONS TINNE. 2 février - Départ pour Khartoum. 29 mars - Arrivée à Khartoum. De santé déjà ébranlée Adrienne Van Capellen meurt sous ie coup de ia nouvelle de la mort de sa sœur. Alexandrine se retire quelque temps sur l'île de Touti. 5 juin - Alexandrine et Von Heuglin quittent Khartoum pour rentrer en Europe.

1865 Gerhard Rohlfs à In-Salah (ou en 1864 ?), le deuxième après Laing. Il voulait aller à Tombouctou via In-Salah. li va à Mourzouk, au Kaouar, à Bilma. On l'appelle Mustapha Bey.

1866 14 juillet - Rohlfs à Nguigmi (a réussi le parcours du Fezzan au Bornou). Voit le «grand lac», traverse le Sokoto, atteint le Niger, embarque à Lagos. 1867 Le lieutenant de vaisseau Aymes tente de remonter l'Ogooué. Début de la Revue Géographique fondée par Vivien de Saint-Martin.

(4) - L'esclavagisme arabe s'exerçait par l'intermédiaire de «zéribas» au centre ou a cote desqueues était «dem» ou «daim». On avait dem Chekka. dem Dara, dem Ziber, dem Seliman, etc... Un «dem» était la tente d'un chef entouré du camp de ses gardes et de ses serviteurs. 1868 NACHTIGAL. Candidat à remplacer Rohlfs pour porter au sultan du Bornou les cadeaux du roi de Prusse.

EXPEDITIONS TINNE . Alexandrine Tinné, qui résidait à Alger depuis l'hiver 1866, décide d'explorer le sud Algérien. Mai - Laghouat. Juin - Le Mzab (Berriane, Ghardaïa). Mais elle doit rebrousser chemin sur Biskra, puis la Côte. A PhilippeviI le elle embarque pour Tunis. De là se rend à Malte. Octobre - Arrivée à Tripoli, venant de Malte.

Inauguration de l'Institut Colonial.

1869 NACHTIGAL. 18 février - Le Docteur Nachtigal, porteur de présents, quitte Tripoli, salué par Rohlfs. Il se dirige vers le Fezzan, Toummo, le Tibesti ...

EXPEDITIONS TINNE. 30 janvier - Départ de Tripoli pour le Fezzan. Début mars - Arrivée à Mourzouk. Préparatifs pour se rendre à Kouka, capitale du Bornou. 1er août- Les Touaregs de l'escorte massacrent l'expédition pour la piller. Alexan- drine est tuée ainsi que ses deux matelots hollandais à trois étapes de Mourzouk, sur la route de Ghat. Leur guide et protecteur El Hadj Ahmed Bou Selah n'intervient pas (cf. Zurcher et Margollé « Mademoiselle Tinné» dans le Tour du Monde 1871 (2), p. 289-304).

1870 NACHTIGAL. Juin - Ayant passé deux mois au Ti besti (Aozou et notamment Bardai) parmi les Toubou, il revient à Mourzouk préparer un deuxième départ.

Rezzou Téda à Djanet.

1871 NACHTIGAL. Mars - Remplit sa mission au Bornou, y laisse son cuisinier italo-grec et, protégé par les Ouled-SIiman, va au Borkou (Ain Galakka) dans des conditions peu favorables à l'observation. Retour par le Kanem, où il voulait voir la tombe de Von Beurmann.

OU ADD AÏ. Le sultan Ali (fils de Cherif) pille Massenia et en ramène des artisans.

ZOBEIR. Commande au Bahr-el-GhazaI ; a un différend avec El-Bouali, son rival temporaire ; revient en grâce près du gouverneur-général de Khartoum.

Stanley cherche le docteur Livingstone.

1872 NACHTIGAL. Au Bornou, au Baguirmi, au Fittri, à Palem. A, comme ses devanciers, vu le «grand lac » de Ti Ihoo

Le naturaliste A. Marche s'enfonce au Gabon en quête de fauves pour Hagenbeck.

1873 NACHTIGAL. Février - Au Ouaddaï avec le Kursi Othman. Observe Abéché. Fait en été sa fa- meuse expédition au Rounga. Difficultés dues à la saison des pluies : Am Diguemat, Bahr-Mangare ... août-septembre. Après quoi, sort par le Dar-For. (cf. Van Vollenhoven, Le Voyage de Nachtigal au. Ouadai', Paris [ s.d.] ). Rohlfs visite Dja!o, Koufra, ne peut pas aller au Ouadda". ZOBEIR. Envahit le Dar-For.

OUADDAI. Règne glorieux du sultan Ali, qui a réussi partout sauf chez les Hacheraï (et les Massa ?).

A. Marche et Compiègne sur l'Ogooué.

Rumeurs d'évacuation de la Côte d'Ivoire (échange) et surtout du Gabon par suite du besoin de faire des économies. L'Amiral Qui lio a reçu des ordres ... Vive protestation de Mgr Bessieux (évêque des «deux Guinées »), des Pères du Saint-Esprit ; de la Société de Géographie de Paris ; de Bouvier, manager de Compiègne ; on surseoit, on reste. On par- lait d'échanger le Gabon contre la Guinée de Bathurst.

Fondation de la Société de Géographie Commerciale de Paris, où brillera Gauthiot.

1874 OUADDAI. Mort du sultan Ali. Le. sultan Yousef lui succède.

ZOBEIR. Saisit et pille le Dar-For, peut-être le Kordofan.

Mission des Pères du Saint-Esprit fondée à Landana (Cabinda portugais). «Sans les mis- sionnaires, nous ne posséderions peut-être par le Congo » (De Witte).

BRAZZA. Pierre Savorgnan de Brazza, naturalisé en février, obtient en juin une mission du Mi- nistère de la Marine. « ... de 1850 à 1875, l'exploration allemande étonne le monde ... » (Van Vollenhoven).

1875 BRAZZA. Première mission du 15 février 1875 à la fin de 1878, avec l'appui de Gambetta , Jules Ferry. Comprend le Docteur Ballay, le quartier-maître Hamon et douze laptots re- crutés à Dakar.

ZOBEIR. «Rappelé» au Caire en 1875. Nommé Pacha. Interdiction de retourner au Soudan.

Victor Largeau à Ghadamès.

Les Turcs sont à Ghat, appelés par les Adjer contre les Hoggar.

Assassinat à Inifel de trois Pères Blancs : Paulmier, Minoret, Bouchaud.

1876 SENOUSSIYA. Les Senoussistes de Koufra s'installent au Tibesti et au Borkou.

Erwin Von Barry de Djanet à Agadès.

RABEH. A Dara, Dar-For.

Purdy et Potagos dans le Ouellé, jusqu'à Hofrat-en-Nahas,

On parle de missions d'études ferroviaires un peu partout ... Fondation de l'Association Internationale Africaine (A.I.A.) par Léopold Il.

Fondation de la Société de Géographie de Marseille.

1877 ZOBEIR. Cause des ennuis aux Egyptiens et à Gordon. Son fils Suleyman lui-même discuté.

R ABEH. Au Dar-el-Rif (?).

EXPEDITIONS MATTEUCCI. Pellegrino Matteucci avec à Khartoum.

Stanley ayant retrouvé Livingstone et descendu le fleuve, parvient aux bouches du Congo. Sensation.

3 septembre - Mort mystérieuse de Von Barry à Ghat.

1878 MISSIONS BRAZZA. Brazza visite Alima, Likoma, ne trouve pas le chemin du Congo, fait demi-tour le 11 août et revient par le même itinéraire ; rentre en France en fin d'année.

Janvier - Le Père Augouard débute au Gabon-Congo.

Panagiotis Potagos au Mamoun ?

Frère Séverin massacré à Bangui.

Cordier, Commandant le «Sagittaire» à la station du Gabon.

Duponchel, premier projet transsaharien ...

Léopold Il prend contact avec Stanley.

1879 DAR-FOR. Le sultan Haroun, vaincu, est pourchassé par Nour Angara à Tarabou, Fafolgo, et jusqu'aux confins du Sila, avant d'être détruit au Dar Guimir.

Février - Stanley va à Zanzibar lever des porteurs et va à Vivi sur la rive droite du Bas-Congo, presque en face de Matadio

ZOBEIR. En disgrâce au Caire ; son fils Suleyman en difficulté. Juin-juillet - Vaincu par Romolo Gessi, Suleyman se rend (15 juillet). RABEH. Refuse de se soumettre à Gessi et aux Danagla ; il s'enfonce « ... vers l'ouest, à la grâce de Dieu ... » avec ses Ojaliin. MISSIONS BRAZZA. Deuxième Mission du 17 décembre 1879 au 7 juin 1882. Il a les mêmes collabora- teurs, plus Malamine, Noguès, Michaud.

EXPEDITIONS MATTEUCCI. Matteucci en Abyssinie.

Léopold Il fonde le Comité d'Etudes du Haut-Congo.

1880 EXPEDITIONS MATTEUCCI. Février - Au cours d'une Mission exploratoire et sportive commanditée par , le prince Giovanni Borghese, aidé de Pellegrino Matteucci et Alfonso Maria Massari sont à Khartoum du 27 mars au 7 avril.

Chassent au Kordofan, au Dar-For, au Tama en septembre-octobre. Perdent Giorgia- dis, mort près de Niéry le 16 septembre. Le Prince fait demi-tour le 1er octobre. Matteucci et Massari restent ; bien reçus par Ibrahim, sultan du Tama. Admis à passer sept jours à Abéché par le sultan Yousef à qui ils offrent une carabine Winches- ter. Etudes « diaro-astronomiques ».

RABEH. Au Dar Karé.

MISSIONS BRAZZA. 3 août - Brazza ayant fondé Franceville, descendu l'Alima et le Congo, arrive à M' Fa sur le futur Stanley Pool. 10 septembre - Traité avec Makoko. Laisse Malamine ; droits sur la rive gauche ... ? 7 novembre - Brazza rencontre Stanley vers Vivi. Brazza revenu à Libreville, n'y trouve pas le matériel attendu ... repart avec Guiral, Amiel, deux marins.

Mizon protégé de Brazza, engagé par le Comité français de l'Association Internationale Africaine.

Juillet - Henri-Oscar Lenz, géologue et voyageur allemand, trois semaines à Tom- bouctou.

4 décembre - Départ de la deuxième mission Flatters.

Poussée ( Brière de l'I s le ) au Haut-Sénégal-Soudan.

1881 EXPEDITIONS MATTEUCCI. Matteucci et Massari rentrent au cours du premier semestre. Itinéraire inverse de Nachtigal : Am-Loubia, Yao, Abou-Koakib, Ngourra, Dagana. Stationnent deux jours chez Cheik Moussa. On a gardé le souvenir de leur passage : la trentaine, barbes, lorgnons fumés, et Matteucci avait enflammé de l'amadou au moyen d'une loupe. Matteucci parlait arabe admirablement. Ensuite Goulféi, Kano. Mais Matteucci meurt à Londres le 8 août : « Leur voyage ne porta pas tous ses fruits ».

MAHDI Y A. Mohamed Ahmed ibn-al-Sayd Abdallah, après un premier succès à Aba, vainqueur de Rachid Bey, se proclame le Mahdi.

RABEH. A Koudja, vers le bahr Aouk.

Février - Désastre Flatters. Rarissimes survivants, retour 2 avril.

Avril-mai - Campagne de trois semaines du Général Bréard en Tunisie.

MISSIONS BRAZZA. 27 juillet - Stanley voit Malamine, près de son pavillon.

27 septembre - Mizon relève Brazza à Franceville (?).

6 août - Le Père Augouard au Stanley Pool. Restera quarante-trois ans au Congo. Il est le deuxième Français au Pool.

Assassinat à Hassi-Inoulay de trois Pères Blancs : Richard, Moret et Poupard. 1882 Flegel à Ngaoundéré.

RABEH. Du Rounga au Mamoun (5).

MAHDI YA. Nouvel le victoire du Mahdi sur une importance colonne égyptienne. Il saisit le Kordofan .

MISSIONS BRAZZA. Brazza de retour à la côte fin 1882, voit Mizon « Les Chambres françaises ratifient à l'unanimité les accords Brazza-Makoko .

Léopold Il crée l'Association Internationale du Congo.

L'épopée de Samory durera de 1882 à 1898.

1883 MAHDIYA. Février - Le Mahdi s'empare d'El-Obeid . L'Egypte abandonne le Bahr-el-Ghazal de Lupton. Le médecin français Peney avec l'armée soudanaise au Kordofan.

RABEH. Au Dar Boukas(6). Premiers contacts avec les ouaddaiens de Cherfeddin au Salamat.

MISSIONS BRAZZA. Troisième Mission de 1883 à 7886 . Départs en plusieurs échelons. Brazza est Commissaire du Gouvernement dans l'ouest africain ; sa mission qui relève (entre autres) du Ministère de l'Instruction Pu- blique a pris de l'importance (soixante européens, vingt-cinq tirai I leurs algériens, cent- cinquante laptots ... ). Brazza a un secrétaire : Chavannes, des collaborateurs capa- bles et distingués dont A. Dolisie, Lastours, Ponel, Cholet, Alfred Fourneau (puis Lucien), Decazes, Laneyrie, Veistrofer ... son propre frère Jacques (Giacomo) etc. et des moyens. Il a créé de multiples postes, promu de nombreux «chefs de factoreries» «chefs de postes», «chefs de stations» ... suscité des enthousiasmes, engagé des de- niers dont les siens propres ...

CAMPAGNE D'EGYPTE. Août-septembre - Wolseley contre Arabi Pacha. 13 septembre - Tell-el-Kebir. Effectifs quarante mille hommes dont mille trois cents officiers et sept mille trois cents Hindous.

17 septembre - Le P. Augouard au Pool pour la deuxième fois. Se fixe à Linzolo, à vingt-huit kilomètres de Brazzaville.

MAHDIYA. 4 novembre - Défaite totale à Chekan (près El-Obeid) de l'armée du général Hicks Pacha.

Prolifération en France des Sociétés de Géographie de province : Société Bourguignonne de Géographie et d'Histoire à Dijon, lancée par Muteau, Gaffarel et Rabut.

1884 RABEH. Au Bahr Bata, au Kaga-Djé (7) „

(5 ) - Le Mamoun est une vaste zone plutôt marécageuse au confluent du bahr Karé et du bahr Aouk, un peu à l'ouest du poste de Biras. (6) - Ce fut un refuge de Rabeh. C'est la région située sur le cours supérieur du bahr Keita avec, semble-t-il, pour centre Denzé. (7 ) - Massif occupé par les Kaga entre Bagga Salidja et Koukourou, au nord de Kaga M'bra. C'est là que Rabeh razziait les «Kirdi». MAHDIY A. L'empire mahdiste ira du Ouaddai à la Mer Rouge, du Dongola au Bahr-el-Ghazal. Slatin Pacha, Lupton Bey capitulent. Seuls persisteront Emin en Equatoria et Mustapha Bey à Dongola. En fin d'année le Mahdi, à la tête de «son peuple», marche sur la capitale, s'ins- talle à Omdurman. Episode du journaliste français Olivier Pain, qui alla jusqu'à El-Obeid dans l'inten- tion d'obtenir une interview exclusive du Mahdi pour « L'Intransigeant ». Il mourut en accompagnant l'armée mahdiste d'EI-Obeid à Khartoum (voir Notice dans R. Hill, A bio- graphical Dictionary of the Sudan, F. Cass, 1967),

MISSIONS BRAZZA. Dolisie et Chavannes, avec délégation de pouvoirs de Brazza, après achat, débrous- sent le site du futur Brazzaville. 3 juillet - Chavannes seul à Brazzaville.,

Le P ère Augouard, en France, voit Jules Ferry, qui lui donne des subsides, et préconise notre «préférence» sur le Congo, (préemption sur la rive gauche) 0

CONFERENCE DE BERLIN. 15 nobembre - Ouverture à Berlin de la Conférence Internationale Africaine (C.I.A.) qui entérine « le siège de l'Afrique par les puissances européennes ... ». A l'avenir, occupation vaudra possession. D'où, le critère de la bande côtière étant périmé, un rush vers l'hinterland. Nous perdons, en ne les défendant pas, nos droits sur le cours inférieur du Niger ; mais notre droit de préférence est reconnu dans le domaine de l'Association Internationale Africaine (Etat Indépendant ) u

La Société de Géographie Commerciale de Paris est reconnue d'utilité publique.

1884-1895 Fernand Foureau fera neuf missions géographiques (Sahara).

1885 MAHDIY A. 26 janvier - Prise de Khartoum et mort de Gordon. Mohammed Ahmed, le Mahdi, entre dans la place. Tout le Soudan abandonné par les Anglais. Il faudra treize ans pour le reprendre.

RABEH. A Gribingui. Au pays des Kaga. Son échec à Poungoubou.

MISSIONS BRAZZA. 29 janvier - Le Père Augouard revient à Linzolo, ayant vu Brazza et navigué sur la «Mésange» jusqu'à Vivi . 14 mars - Laneyrie arrive à Brazzaville en pirogue.

CONFERENCE DE BERLIN. 26 février - Docteur Ballay présent. On précise « la liberté de commerce dans le Bassin conventionnel du Congo ».

MAHDI YA. 22 juin - Le Mahdi Mohammed Ahmed meurt de la variole à Omdurman. Son succes- seur est le Khalifa Abdullahi el-Taashi, un Baggara, (1846-1899).

1885-1886 MISSIONS BRAZZA. Jacques de Brazza explore Likouala, Mossaka.

1886 RABEH. Les Arabes Salamat du Cheik Ali el-Djidai demandent contre le Ouaddaï la protec- tion de Rabeh. Combat près d'Am-Timan entre l'Aguid Salamat Cherfeddin et Rabeh (ses chefs de bannière Bou-Baker ? Hidd, Godam, Changa, Derfaga ...). Chaude affaire indé- cise où chacun se retire (mais Rabeh plus vite, et plus loin, à Denzé), où chacun reven- dique la victoire. 25 janvier - Décès à Brazzaville d'Antoine Laneyrie, vingt-huit ans. Il avait appris à tricoter aux femmes congo, bâti le premier four à briques, et longtemps tenu le poste seul avec Veistroffer avec qui il avait eu des démêlés. 26 août - Le P. Augouard monte le vapeur « Léon XIII » acheté aux Anglais, et fonde Saint-Paul du Kasai.

Ponel fonde le poste de Nkoudja (embouchure de l'Alima) qu'on abandonne l'année sui- vante 0

Ballay est «bombardé» Lieutenant-Gouverneur du Gabon ; Chavannes délégué au Congo. Le Commissariat Général du Gouvernement est assisté d'un Conseil d'Administration qui deviendra ... Conseil du Gouvernement, puis Gouvernement Général ...

A «La Petite Vache» Pobeguin va (la première fois) avec Crampel, Dolisie. On parle de fonder le Comité de l'Afrique Française.

1887 Paul Crampel part explorer le Mouni ( Guinée espagnole ) avec le peintre Laethier et L. Charbonneau ... En ramènera la «pahouine Niarinzé». ( Portrait de Crampel par Van Muyden, sur l'Album de La Petite Vache) u

La mission Liotard, d'Uzés, Lieutenant Julien est dans l'air .

6 juillet - Création de deux Compagnies de tirailleurs gabonais.

Les Belges tendent à déborder au nord de l'Oubangui.

Le Lieutenant de Vaisseau Caron à bord du «Mage» entrevoit Tombouctou.

M AH Dl Y A. Invasion de l'Abyssinie. Victoire de l'émir Hamdan Abou Anja sur le ras Adal . P i I lage de Gondar.

1888 RABEH. Refroidi du côté Ouaddaien, s'est replié à Denzé au Sud ; il est sollicité par les avances du Khalifa Abdullahi, mais ne se décide pas à y répondre u Cheik Ali et-Djidaï est décapité.

M AHDI Y A. Echecs sur le Haut fleuve, Toski et Doufilé ; difficultés aussi aux confins du Dar- For où le Massalit, le Guimir et le Tama sont en ébullition. Abou Kheirat, prétendant (au sultanat For) aidé par le Sila (il est gendre d'Abou Richa) est vaincu à Kereinik et refoulé. Bakhit, futur sultan du Sila, est blessé à la rencontre de Kereinik. 8 mai - Mort de Lupton, en captivité à Omdurman.

Les missions Crampel et Mizon sont «dans l'air» ; la «course au Tchad» stimulée par l'expansion belge. Le Comité de l'Afrique française est en gestation. On enverrait Montei 1 au Niger. Le Ministère de la Guerre publie la carte de Lannoy de Bissy au 1/2.000.000.

Fondation de la Société Anti-Esclavagiste de France (Lavigerie, Le Myre de Vilers ... voir préface de Mgr le Roy, à l'ouvrage de Delafosse : Enquête coloniale ... 1930).

(8) )-« Bistrot» où se réunissaient les «conquérants» du Tchad. Il possédait un livre d'or. « La Petite Vache ? Au numéro 66 de la rue Mazarine, une crémerie. Trois mètres de façade. Pour enseigne, un tableau représentant une vache dans un pré : de là le nom de l'établissement Parmi les convives, les grands explorateurs de la période hérorque.» ( Henri Malo. A l'enseigne de la petite vache, Souvenirs, gestes et figures d'explorateurs, Editions de la Nouvelle France, Paris, 1945, ppo 11 et 12). 1889 RABEH.

Babiker, lieutenant de Rabeh, installe un tata à Mongororo, d'où il sera «éjecté» par Abou Richa en 1891. Rabeh a marié Hadjia, fille de Snoussi, à son fils Fadel Allah. MAHDIYA.

Bataille de Gallabat. Les troupes mahdistes sont sur le point d'essuyer une défaite lorsque l'empereur Jean IV est tué (par une balle perdue ?). Les Abyssins se replient, Ponel s'installe à Bangui (fondé en juin par Dolisie - selon Lebeuf . On dit aussi Dolisie et Ussac, ou Ponel et Musy selon Gaffarel). Tous disciples de Brazza.

Liotard, pharmacien de la Marine, est détaché au Congo; ira en Oubangui .

Bobichon arrive au Congo. Variole au Congo.

Emin Pacha, bon gré mal gré,quitte le Bahr-el-Ghazal, récupéré par Stanley,

La Royal Niger Company s'installe à Ibi, au Nigeria.

Le Comité de l'Afrique Française prend corps, avec Percher (di t Harry AI i s), Augustin Terrier, le Prince d'Arenberg, Aldebert son secrétaire, le comte Greffuhle, le marquis du Moustier, Eo de Rothschild, M. de Vogüé, Patinot, le Professeur Déjerine, Brown Sequard (physiologiste d'origine mauricienne), Toppfer ... etc. (dont beaucoup fréquentaient les «explorateurs» à «La Petite Vache»)» Il s'intéresse à «l'établissement français entre les rivières du sud et le Gabon », est le promoteur de la marche au Tchad, et appuiera ce qui est pour d'aucuns «l'Iliade française», partie de notre expansion „

1890 1 - MAHDIYA. Les Mahdistes d'Osman Djano (cousin du Khalifa Abdullahi) puis ceux de Mahmoud atteignent les confins ouaddaiens : Tama, Sila ... RABEH. Installe Snoussi au Kouti ; c'est son dernier voyage au Kouti. 3 janvier - Musy et vingt-trois noirs tués et mangés en Oubangui. Son successeur, Ponel, explore la rive nord du fleuve.

III - MISSION CRAMPEL. Mars - Départ avec Lauzières (ingénieur Arts et Métiers) ; Crampel prend A.Nebout à Rufisque, Biscarrat à Dakar, l'interprète Sat'd, trente sénégalais, le targui Ishekkad (trouvaille d'Alis), et la pahouine Niarinzé. Crampel est très populaire, il a vingt-six ans.

IV - MISSION CRAMPEL. 23 avril - Quitte Dakar 0

V - MISSION CRAMPEL . Mai - Prend Orsi à Loango. Mac Intosh (appelé Tchali en déformant son prénom de Charles), à Kouka.

VII - MISSION MIZON. Juillet - Mizon et Ballay en canot ? de Boulogne au Cap Vert ?

VIII - CONVENTION F R AN CO-AN G L Al SE . 5 août - Première Convention franco-anglaise (accords Salisbury) : définit la fron- tière Say - Barroua ; nous ôte l'accès Niger - Bénoué ; nous réserve latitude extension Tchad ... Occupés aux « terres légères soudanaises » nous « serons autorisés à protéger » (Ab Digu'en) le Sokoto et Kano, promis aux Britanniques. La Conférence de Bruxelles complète les accords de Berlin (traite, alcool ...).