Bulletin Décembre 2015

« Ainsi Mermoz avait défriché les sables, la

montagne, la nuit et la mer. » Antoine de Saint-Exupéry (Terre des hommes)

Lithographie Jean Mermoz 1937 Henry Cheffer (1880-1957)

SOMMAIRE

SOMMAIRE ...... 2 MOT DU PRESIDENT ...... 3 E 2016 – 80 ANNIVERSAIREDE LA DISPARITION DE LA CROIX DU SUD ...... 3 E 79 ANNIVERSAIRE DE LA DISPARATION DE LA CROIX DU SUD ...... 4 11 h : cérémonie Monument Jean Mermoz Mairie de Neuilly/Seine ...... 4 12 h : déjeuner (ouvert aux membres et non membres de l’association) ...... 4 14 h 30 : Assemblée générale ordinaire de l’Association ...... 4 MERMOZ « L’ARCHANGE DE L’AEROPOSTALE » - RMC DECOUVERTE ...... 4 MERMOZ A PONTOISE - POSE D’UNE PLAQUE COMMEMORATIVE...... 5 PONTOISE - CONFERENCE - 12 DECEMBRE 2015 A 15 H 30 ...... 5 - PISTE DES GEANTS - 9 DECEMBRE ...... 5 TOULOUSE - LES VILLES DE L’AEROPOSTALE - 14-15 DECEMBRE ...... 5 HENRY CHEFFER (1880-1957) ...... 6 Détails de la lithographie de Jean Mermoz de Henry Cheffer ...... 7 BUENOS AIRES INAUGURATION PLACE JEAN MERMOZ – 5 NOVEMBRE ...... 8 TIGRE « REGATA COPA JEAN MERMOZ » - 8 NOVEMBRE ...... 9 BUENOS AIRES - UNION NATIONALE DES COMBATTANTS - 11 NOVEMBRE11 - ARC DE TRIOMPHE - 14 NOVEMBRE ...... 11 LE COURRIER EST CHOSE SACREE (SUITE) ...... 12 Costes – Le Brix « Nungesser et Coli » à Natal...... 13 LIVRES ...... 15 Prix festival « Des Etoiles et des Ailes » - Toulouse 14 novembre ...... 15 « Ces merveilleuses femmes de l’air » Yves Saint-Yves ...... 15 MONTRES MERMOZ ...... 15 ASSOCIATION MEMOIRE DE MERMOZ ...... 16 BULLETIN DE COTISATION 2015 (POUR LES RETARDATAIRES) ...... 16

Mémoire de Mermoz Page 2 Décembre 2015 Bulletin

MOT DU PRESIDENT

Cher(e)s Ami(e)s.

Décembre. Mois particulièrement symbolique pour nous qui tentons d'illustrer la Mémoire de Jean Mermoz, rappeler sa vie, fêter les exemples donnés et transmettre ce en quoi il croyait. C'est, en effet, à la joie des anniversaires de sa naissance aux premières heures du 9 à Aubenton, en Thiérache Picarde. C'est, aussi, le terrible souvenir du message transmis, au large de Dakar le 7 à 10 h47, par Cruveilher, le radio de l'équipage du Laté 300 Croix du Sud , : "Coupons moteur arrière droit" . Chaque année la Municipalité de Neuilly, associée à l'APNA, organise, le samedi le plus proche du 7 décembre, une cérémonie traditionnelle d'Hommage à Mermoz et ses Compagnons à laquelle sont joints tous les navigants de l'aviation disparus. Je souhaite que, pour tous les adhérents et Amis de la Région Parisienne ou passant par Paris ce samedi 5 à 11h00, se soit une occasion de rencontre et communion dans le respect dû à ces hommes et femmes. 2016 sera le 80e anniversaire de la brutale disparition de "Croix du Sud" et de son équipage; il nous revient de préparer et travailler ensemble, dès maintenant, à ce symbole; nous en débattrons à l'AG qui suivra la cérémonie. Cordialement. Christian Libes-Mermoz Président

Nous remercions à nos Amis argentins qui nous ont transmis des messages de soutien suite aux attentats du vendredi 13 décembre.

2016 – 80 E ANNIVERSAIREDE LA DISPARITION DE LA CROIX DU SUD 2016 80 ème anniversaire de la disparition de la Croix du Sud, de Mermoz et de ses Compagnons. Les manifestations et voyages seront présentés dans les prochains bulletins. Notons déjà que les traditionnelles cérémonies d’Aubenton/Mainbressy auront lieu le dimanche 29 mai.

Mémoire de Mermoz Page 3 Décembre 2015 Bulletin

79 E ANNIVERSAIRE DE LA DISPARATION DE LA CROIX DU SUD . 11 h : cérémonie Monument Jean Mermoz Mairie de Neuilly/Seine

12 h : déjeuner (ouvert aux membres et non membres de l’association) Restaurant « Le Comptoir de Loz » 2 rue des Huissiers 92200 Neuilly/Seine Inscription auprès du Président : [email protected]

14 h 30 : Assemblée générale ordinaire de l’Association Centre Culturel des Graviers 16, rue des Graviers 92000 Neuilly/Seine .

Plan d’accès : Métro ligne 1, station Les Sablons ou Pont de Neuilly. Drapeaux : Vert : mairie de Neuilly Orange : restaurant « Le Comptoir de Loz » Rouge : Centre Culturel des Graviers (Il y a un passage souterrain entre le restaurant et le centre culturel)

MERMOZ « L’ARCHANGE DE L’AEROPOSTALE » - RMC DECOUVERTE Sujet : Re: Film RMC Découverte Date : Tue, 3 Nov 2015 11:11:46 +0100 (CET) De : Michel Faucheux Pour : Christian Libes Bonjour je vous remercie de votre message. J'espère qu'un tel film pourra efficacement entretenir la mémoire de Mermoz. Vous avez, bien sûr, raison: l'enfance est déterminante. Mais j'ai été sensible à la mise en évidence de la dimension spirituelle que revêt l'aviation pour Mermoz. Bien cordialement Michel Faucheux

Mémoire de Mermoz Page 4 Décembre 2015 Bulletin

MERMOZ A PONTOISE - POSE D’UNE PLAQUE COMMEMORATIVE. Toujours en attente de la décision du propriétaire et de l'intérêt de la Municipalité. Fabrice CAHEN, Journaliste, L'ÉCHO RÉGIONAL 10, place du Parc aux Charrettes 95300 PONTOISE, nous a transmis quelques éléments sur la présence de Mermoz à Pontoise, en particulier sur la libération de l’appartement, en septembre 1924, qu’il a occupé avec sa mère. « Je suis allé à Pontoise hier mener mon vélo. Mon vieux Rip (son chien) m’a fait une fête, je ne te dis que cela. J’ai vu Mme L et Mme… (illisible sur le courrier), elles se plaignent à qui mieux de ne pas avoir de tes nouvelles », écrivait-il de Paris le 10 mai 1924. Sa mère avait alors pris de nouvelles fonctions à Lille, elle sera pourtant à Pontoise en août 1924 avant de quitter définitivement le quartier Notre-Dame. C’est d’ailleurs son fils Jean qui se chargera du déménagement de son logement « Ma présence n’a guère servi à Pontoise. Le déménagement ne s’est effectué que ce matin (26 septembre). Je suis rentré le lundi soir à 2 heures du matin à Pontoise pour pouvoir me trouver là, au cas où ils seraient venus de bonne heure. N’ayant vu personne encore à 9 heures, je suis allé à Saint-Ouen (l’Aumône). M. Magnan était parti en voyage depuis la veille et n’avait pas laissé d’ordres. Sa femme était absente. J’y suis retourné l’après-midi. J’ai vu Mme Magnan. Elle m’a dit que tu n’avais pas répondu à sa lettre et que, par conséquent, son mari avait cru devoir s’abstenir et était parti lundi. Comme il devait rentrer hier soir, elle m’a promis que le déménagement serait liquidé ce matin. Son mari y assistera. Madame Bouvet sera là également. Enfin, toujours la veine, ma pauvre maman. J’ai expédié les deux caisses mardi soir. J’ai ficelé tous les cartons, enfin comme tout est proprement emballé, je crois que ça se passera bien (…) ».

Décision du Conseil municipal de Pontoise pour qu’une rue porte le nom de Jean Mermoz.

L’avenue Jean Mermoz à Pontoise sera inaugurée en septembre 1937

PONTOISE - CONFERENCE - 12 DECEMBRE 2015 A 15 H 30

TOULOUSE - PISTE DES GEANTS - 9 DECEMBRE

La prochaine réunion de présentation de l’avancement du projet « La Piste des Géants » aura lieu le 9 décembre à Toulouse. L’association sera représentée par Alain Bergeaud, Secrétaire Général.

TOULOUSE - LES VILLES DE L’AEROPOSTALE - 14-15 DECEMBRE Le réseau international des villes de l'Aéropostale, initié par la Ville de Toulouse en 2011, réunit les villes étapes de la ligne aérienne mythique. Cette initiative vise tant à sauvegarder la mémoire de la Ligne, formidable épopée humaine et économique, qu'à renforcer les liens entre les villes et favoriser le rayonnement de ces villes étapes au plan international. La prochaine réunion des villes de l’Aéropostale se tiendra à Toulouse, les 14 et 15 Décembre. Ville à l’honneur : Saint-Louis du Sénégal

Mémoire de Mermoz Page 5 Décembre 2015 Bulletin

HENRY CHEFFER (1880-1957) Auteur de la célèbre lithographie de Jean Mermoz, Henry Lucien Cheffer, peintre, graveur et illustrateur, est né à Paris le 30 décembre 1880. Sorti de l’Ecole des Beaux-Arts où il fut l’élève de Léon Bonnal, il remporte le Prix de Rome en 1904 et en 1906. Sociétaire des Artistes Français, mention honorable en 1902, première médaille en 1911, hors concours, médaille d’honneur en 1927, membre du jury, il exposa ses eaux fortes et aquarelles, à ce seul salon et dans les expositions internationales (Liège, Londres, Sao Paulo, Florence, Madrid). Chevalier de la Légion d’Honneur. Il décède le 3 mai 1957 à Douarnenez, où il s’est installé en 1913. Henry Cheffer dans son atelier©DR Il a illustré des livres et collaboré durant vingt-cinq ans au journal l’Illustration. Il a réalisé des billets de banque d’Andorre, de l’Algérie française, de Tunisie, des Pays-Bas et des Indes Néerlandaises.

Il grave son premier timbre en 1911, pour la Perse. Il travaille pour la Belgique, le Luxembourg, le Danemark et l’Espagne, avant d’être engagé dans des projets pour les postes françaises en 1929. Ses 2 premiers timbres français ont été le « Port de la Rochelle » et le « Pont du Gard ». En 1931 il dessine des projets de timbres pour l’Exposition coloniale internationale : une

scène lyrique par colonie. Mais ils ont été refusés. Il est L’Illustration 1916 Couverture de l’Illustration le créateur de 384 timbres dont surveillance du nord de Paris©DR Aviation 1924©DR 52 pour la . A la suite de la disparition de Jean Mermoz le Ministre de l’Air Pierre Cot demande, en janvier 1937, l’émission d’un timbre à l’effigie du pilote. L’administration postale émet deux timbres, un 3F lilas au profil de l’aviateur entre deux ailes d’oiseau du à Gabriel-Antoine Barlangue, et un 30c vert gris gravé par Henry Cheffer (voir l’article de Joël Tête - bulletin Mémoire de Mermoz juin 2014). En 1954, son projet de Marianne pour le timbre d’usage courant est refusé. Finalement il est choisi en 1967, après sa mort ; c’est la Marianne de Cheffer, éditée en plusieurs couleurs, valeurs faciales, en francs et en euros.

Timbre Mermoz de Henry Cheffer©DR Marianne de Henry Cheffer en francs, en euros®DR

Mémoire de Mermoz Page 6 Décembre 2015 Bulletin

Détails de la lithographie de Jean Mermoz de Henry Cheffer

Signature Henry Cheffer

Editeur Blondel La Rougery

Citation à l’ordre de la Nation du 17 décembre 1937.

Mémoire de Mermoz Page 7 Décembre 2015 Bulletin

BUENOS AIRES INAUGURATION PLACE JEAN MERMOZ – 5 NOVEMBRE

Place Jean Mermoz – Buenos Aires©DR Le jeudi 5 novembre, le « Chef élu » du Gouvernement autonome de la Ville de Buenos Aires, Horacio Rodríguez Larreta, aux côtés de l’Ambassadeur de France en Argentine, Jean-Michel Casa, et de Daniel Chain, Ministre du Développement urbain de la Ville a inauguré la « Place Jean Mermoz », où a été déplacée, la statue de Jean Mermoz devenue presque cachée par les extensions successives de l’« Aeroparque ». Cette œuvre du sculpteur argentin Alberto Lagos avait été inaugurée une première fois, en 1960, aux abords de l’aérodrome « Jorge Newbery », en plein centre de Buenos Aires, en hommage de la communauté française au 150ème anniversaire de la Révolution argentine de mai 1810, et à l’occasion du trentième anniversaire de la première traversée de l’Atlantique Sud par Jean Mermoz. Dans son allocution, l’Ambassadeur de France a rendu hommage au parcours exceptionnel du pilote français, qui a apporté une contribution personnelle décisive au renforcement des liens d’amitié historiques entre la France et l’Argentine. Il a souligné la bravoure de l’aviateur, représenté par une figure de bronze, aux ailes déployées.

Jean-Michel Casa et Horacio Rodriguez Larreta®DR Daniel Chain, Jean-Michel Casa et Horacio Rodriguez Larreta®DR Dévoilée par l’Ambassadeur de France en Argentine, Jean-Michel Casa, et par le « Chef élu » du gouvernement autonome de la Ville de Buenos Aires, Horacio Rodríguez Larreta, cette statue orne désormais la « Place Jean Mermoz », une nouvelle place très visible, située dans le prolongement de la « Costanera », la grande avenue « porteña » qui longe les rives du Río de la Plata, et à l’entrée de la zone qui conduit à l’ « Aeroparque ». Elle commémore ainsi, auprès des habitants de Buenos Aires, le courage du « héros » français qui « essayait pour les autres », selon l’expression de Saint-Exupéry. Ce monument témoigne, de façon émouvante, de la richesse des relations entre la France et l’Argentine et de ce que fut, dans ce cadre historique, la mythique aventure de l’Aéropostale. L’Ambassadeur a très chaleureusement salué cette initiative exemplaire prise par le Gouvernement de la Ville, en la personne du nouveau « Chef élu » de la Ville, Horacio Rodríguez Larreta, mais aussi par le Chef du Gouvernement de Buenos Aires sortant, Mauricio Macri. Il a remis à Horacio Rodríguez Larreta et Daniel Chain une version espagnole de la biographie « Mermoz », de Joseph Kessel publiée en France, en 1938, aux éditions Gallimard, puis en 2007, en espagnol, aux éditions « Libros del Zorzal ».

Mémoire de Mermoz Page 8 Décembre 2015 Bulletin

TIGRE « REGATA COPA JEAN MERMOZ » - 8 NOVEMBRE

« 8e Regata Copa Jean Mermoz » organisée par le « Club de Regatas l’Aviron »

Le « Club de Regatas L’Aviron » a été fondé le 13 octobre 1920 par des français, des belges et suisses qui vivaient à Buenos Aires. Jean Mermoz, très sportif, pratiqua régulièrement l’aviron dans le delta du Parana, pendant son séjour en Argentine (1927-1930). (cf. Bulletin Mémoire Mermoz mars 2014)

Le 8 novembre la 8° édition de la régate « Coupe Jean Mermoz » a rassemblé 80 équipages pour une course de vitesse de double de couple avec barreur dans le delta du Parana sur une distance de 18 kilomètres. Le départ des bateaux s’effectuent toutes les 30 secondes Parcours 2015 Coupe Jean Mermoz©DR

Vues des participants en action ©DR

Mémoire de Mermoz Page 9 Décembre 2015 Bulletin

Proclamation des résultats©DR

Attente des résultats©DR Les vainqueurs©DR

Le sourire des vainqueurs©DR

Vue générale de la salle et des participants©DR

Mémoire de Mermoz Page 10 Décembre 2015 Bulletin

BUENOS AIRES - UNION NATIONALE DES COMBATTANTS - 11 NOVEMBRE

Composé et rendez-vous des Anciens Combattants de la Grande Guerre, parmi lesquels les nombreux personnels de l’Aéropostale, l’UNC de Buenos Aires, présidée par Sege Leteur, a commémoré le 11 novembre, avec la participation d’une délégation d'élèves du lycée franco-argentin Jean Mermoz conduite par le proviseur Mr Joachim.de Sousa. Étaient présents l'Ambassadeur de France, Jean-Michel Casa, et tous les chefs de services de l'ambassade, le Consul général, Mr Raphaël Trannoy un conseiller de l'ambassade de Belgique, l'attaché de défense allemand et les autres associations de vétérans.

Les élèves du lycée Jean Mermoz entourant l’Ambassadeur et le Consul général ©DR PARIS - ARC DE TRIOMPHE - 14 NOVEMBRE Depuis le début des années 30, l’Association Nationale des Officiers de Reserve de l’Armée de l’Air (ANORAA), est en charge de l’organisation de la cérémonie du ravivage la Flamme sous l’Arc de Triomphe, le samedi qui suit le 11 novembre. Sont invitées à cette cérémonie les associations aéronautiques. Suite aux attentats survenus dans la nuit du vendredi 13, les autorités ont interdit toutes manifestations dans Paris et annulé la cérémonie du ravivage du 14 novembre, en particulier le défilé sur les Champs-Elysées et interdit le port de l’uniforme. Malgré cette décision de nombreux membres des associations ont souhaités que cette manifestation soit maintenue et se sont rassemblés sous l’Arc de Triomphe où une cérémonie moins solennelle a pu être organisée. Ainsi, les gerbes furent déposées par les Présidents des Associations ; ANORAA, ANSORAA (Association Nationale des Sous-Officiers de Réserve de l’Armée de l’Air), Les Anciens Sous-Officiers de l’Ecole de Rochefort, Les Ailes Brisées, Les Vielles Tiges, Les Vieilles Racines, Les Anciens de l’Escadrille Lafayette, Le Régiment Normandie-Niemen. La gerbe du Chef d’Etat-Major de l’Armée de l’Air fut déposée le général Perron, président des Ailes Brisées. C’était rendre hommage aux lycéens et étudiants qui le 11 novembre 1940 n’avaient pas hésité à défiler sur les Champs Elysées pour aller déposer une gerbe sous l’Arc de Triomphe sous le regard stupéfait de l’occupant allemand. La divise de Georges Guynemer, devenue celle de l’Armée de l’Air, n’est-elle pas « Faire face » ?

Les membres des associations autour du Président national de Les portes drapeaux, au centre le Ltt (h) Serge Mirvaux, porte drapeau l’ANORAA, le Lcl(ro) Philippe Ribatto©Jean-Michel Borde de l’ANORAA et membre de notre association ©Jean-Michel Borde *La Croix de Lorraine Bleue sur la première photo est la gerbe que déposent le 11 novembre, les survivants du 11 novembre 1940.

Mémoire de Mermoz Page 11 Décembre 2015 Bulletin

LE COURRIER EST CHOSE SACREE (SUITE)

Comment en huit jours, un sac de courrier est acheminé de Paris à Santiago (suite .)

Nous continuons la reproduction du récit de Géo Ham, publié dans la revue l’Illustration de décembre 1932, qui fit le trajet Toulouse-Santiago dans les mêmes conditions qu’un sac de courrier. Récit très intéressant car il se situe avant que la Ligne ne soit entièrement aérienne et montre la maîtrise et le professionnalisme des personnels de l’Aéropostale. Le récit le mène ici de Natal à Buenos Aires.

« Sur le terrain un « Laté 26 » tourne au ralenti. Le pilote Rolland et le radio Soulas sont à leur poste ; leurs têtes casquées dominent le fuselage rouge sur lequel flamboie l’audacieuse mention : « France-Amérique ». Rendu à la compagnie du courrier, je n’ai que le temps de creuser mon nid parmi celui-ci… Et nous prenons un envol rapide. Il est 15 h 55. Après un coup d’œil aux débris de l’avion transatlantique de Challe, nous naviguons interminablement au-dessus de monotones lagunes pour n’arriver que le soir à Recife, la curieuse cité lacustre pompeusement appelée la « Venise du Brésil ». Les conditions météorologiques sont défavorables. Le pilote osera-t-il reprendre le vol dangereux au-dessus de la brousse. « Ne partez-pas ! » nous crie-t-on. Mais Rolland montre les sacs multicolores qui doivent être ce soir à Bahia ; et nous nous lançons dans la nuit : une nuit opaque et froide qui ne permet pas de distinguer le bout des ailes ; suspendu dans l’obscurité au-dessus du « matto », ce désert de broussailles hérissées, je ressens une affreuse impression de solitude, d’abandon. Et cependant, de tous côtés, des stations de T.S.F. nous recherchent pour nous guider. N’est-il pas vrai qu’à Paris la direction de l’Aéropostale elle-même, renseignée d’heure en heure sur notre situation, prend sa part de nos angoisses ? Devant moi j’aperçois éclairées par les lampes de bord, les têtes de deux hommes dont j’aurais tort de douter ; et mon malaise se transforme en un banal ennui. Les ratés du moteur m’avertissent de notre descente vers Maceió dont les lumières et les projecteurs percent difficilement la brume. Le plafond est de plus en plus bas ; à peine avons-nous touché le sol que de larges gouttes de pluie commencent à tomber, qui nous contraignent à remiser l’avion… en dépit des objurgations du pilote mal résigné. Et comme l’orage est imminent, nous avons le temps, pour dîner, de gagner la ville dont les faubourgs, à l’occasion de la Saint-Jean sont illuminés ; les nègres, endimanchés, fiers de leur chapeau de paille et de leur pantalon blanc, dansent autour des cases au son de la guitare, des chants et des pétards. Les rues sont parcourues par les farandoles des »Mulatines », belles jeunes filles au teint d’ambre, parées de fleurs. Mais je tombe de fatigue et de sommeil. De retour au terrain on m’offre alors pour attendre plus confortablement l’éclaircie tant souhaitée… Mais ayant appris qu’un serpent avait été tué le matin même sous ce lit, je ne peux fermer l’œil ; et ce n’est qu’à 4 h 30, lorsque nous reprenons notre vol fastidieux au-dessus du matto, que je m’assoupis enfin. Au soleil levant nous survolons Bahia, ancienne capitale du Brésil, fière de ses 300 000 habitants et de ses 365 églises ; puis, nous atterrissons à 50 kilomètres plus loin, sur un terrain découpé en pleine forêt vierge. Cet immense quadrilatère fut entièrement aménagé par l’Aéropostale ; ce qui représente un bon nombre d’hectares défrichés et nivelés, de tonnes de matériaux amenées en pirogue sur 60 kilomètres de rivières et de routes taillées dans la forêt ; et sait-on que, sur 46 terrains utilisés par la ligne, 35 ont été créés par la compagnie au prix de semblables efforts ? Cela explique pourquoi aucune organisation étrangère n’avait cru possible avant nous l’établissement d’un service régulier.

Mémoire de Mermoz Page 12 Décembre 2015 Bulletin

Ces relais constituent des îlots français organisés par quelques mécaniciens courageux qui vivent en plein bled, exposés à de multiples dangers dont les plus redoutables sont les fièvres et les serpents ; je voudrais leur parler ; mais nous n’avons que le temps de changer d’avion et de nous élancer à 7 h 55 sous une voûte multicolore formée de cinq arcs-en-ciel. Le radio me transmet alors par écrit le dernier message : « Geo Ham a-t-il l’intention de continuer sur Buenos Ayres ou d’attendre le prochain courrier ? » Ma réponse est aussitôt rédigée : « J’accompagnerai jusqu’au bout les sacs postaux. » … Et pourtant je tombe de fatigue et de faim ; l’étape d’aujourd’hui me semble interminable : ce soir seulement nous serons en vue de Rio de Janeiro après avoir touché Caravellas et Victoria, après avoir survolé des étendues infinies de plantations… A la nuit tombante nous survolerons l’admirable baie : la ville éclairée semblera ruisselée des collines et un halo lumineux fera croire que cet extraordinaire chaos est éclairé par en dessous. Et puis, après changement d’avion et de pilote, il faudra se lancer au-dessus de la mer, assurer une liaison que Costes lui- même considérait comme très problématique, car ni la côte, qui est rocheuse et déchiquetée, ni l’eau qui est infectée de requins, ne font grâce en cas de chute… Arrivée du Laté 26 à Rio - Geo Ham Combien sont illusoires les bouées dont on a encombré mon réduit ! Blotti parmi les sacs, claquant les dents de froid et livré à la fantaisie d’un mécanicien, je ne dois avoir d’espoir qu’en mes deux pilotes, ces hommes hardis qui savent défier la mort. Aussi quel soulagement de voir apparaitre, au pied de la Serra Dou Mar, les lumières de Santos. Santos ! Un nouveau bond sur la carte du monde… Les villes les plus inaccessibles pour moi se juxtaposent et mon esprit n’est pas encore à l’échelle de nos étapes. La descente commence : en passant au-dessus du port le pilote Couret me montre l’immense brasier alimenté par le café que depuis un an on détruit. Puis nous touchons le sol. Oserai-je dire que je ne regrette point les quelques heures de repos que le mauvais temps nous force à prendre ! D’autant plus que pour atteindre Mendoza, nous allons avoir à franchir, presque d’une seule traite plus de 3000 kilomètres au-dessus d’immenses étendues de lagunes et de mer : jusqu’à Florianópolis la côte, encore hérissée de rochers et dépourvue de plages, se prolonge menaçante… Et il faut attendre les environs de Montevideo pour qu’apparaissent les grandes plaines monotones et roussâtres où paissent des animaux à demi sauvages : la capitale de l’Uruguay règne sur ces monotones étendues à l’embouchure du Rio de la Plata dont l’immense estuaire barre l’horizon. A mesure que nous nous élevons, le fleuve, roulant sur une largeur de 60 kilomètres ses flots limoneux, et agités, devient plus impressionnant. Sur l’autre rive, à peine visible, je contemple obstinément une masse grise dont les contours peu à peu se précisent : Buenos Ayres. Le directeur de l’Aéropostale, M. Colin-Jeannel m’attend sur le terrain et me présente à Guillaumet … » (A suivre) Costes – Le Brix « Nungesser et Coli » à Natal. Le 15 octobre 1927, alors qu’Elisée Négrin et Jean Mermoz regagnent Toulouse, Dieudonné Costes et Joseph Le Brix à bord du GR « Nungesser et Coli » se lancent dans la traversée de l’Atlantique. C’est de nuit qu’ils abordent les côtes du Brésil (récit ci-dessous - « Notre Tour du monde » - D. Costes- J. Le Brix). C’est peut- être grâce aux travaux de la Compagnie Générale Aéropostale qui a fait aménager le terrain de Natal, qu’ils évitent le sort de Saint-Roman, Mounyères et Petit qui en mai 1925 ont certainement été les premiers français à réussir cette traversée (cf. Bulletin Mémoire de Mermoz mai 2014).

Mémoire de Mermoz Page 13 Décembre 2015 Bulletin

« … La plage continue, malgré la courte inquiétude où nous a plongé un passage de la côte orienté plein Sud. Ainsi plus de doute nous n’avons pas affaire à une île. Une fois de plus nous avons découvert l’Amérique ! Nous avons volé dix-sept heures au-dessus de la mer, sans remarquer le moindre vestige de vie, sans voir le moindre bateau, seuls, absolument seuls, avec l’eau pour plancher et pour plafond les nuages. Confiants dans notre machine, nous avons entrepris de rallier le Vieux Monde au Nouveau. C’est chose faite. Désormais, l’Amérique n’est qu’à dix-sept heures du Dieudonné Costes et Joseph Le Brix à Rio ©DR Continent noir… Le Brix passe à Costes ces quelques mots « C’est pas pour cette fois ! » Et Costes, tout à sa joie ; « C’est vrai ! Mais je n’ai jamais prévu de finir par quelques milliers de mètres de fond. » D’après l’orientation de la côte allant sensiblement de l’Est à l’Ouest nous reconnaissons que nous sommes au Nord de Natal. Depuis le moment où nous avons trouvé la terre, nous avons pris la direction de l’Est … Notre moteur réduit fait entendre un ronronnement qui jamais ne nous a semblé aussi agréable … A cette allure nous avons pour douze heures d’essence. De ce côté aucune inquiétude. Nous attendrons donc le jour pour atterrir. Mais comme elle manque d’animation cette côte ! Aucune maison, nulle lumière, pas même les barques de pêcheurs qui devraient se trouver amarrées par là si elle était habitée … Voici enfin un bateau qui suit d’assez près le rivage… Soudain devant nous une lueur, un phare (deux éclats blancs, un éclat rouges) dont nous identifions les feux à l’aide de nos cartes. Hourrah ! C’est le cap Saint-Roque. Il est 2 h 15. Natal est tout près et nous avons de quoi être satisfaits de notre navigation : nous sommes, en effet, arrivés à environ 30 milles de l’endroit que nous voulions atteindre après 3400 km entre le ciel et l’eau. Dix minutes plus tard nous survolons le phare ... Des lumières apparaissent au Sud, celles d’une petite ville, brillamment illuminée, comme pour un jour de fête et qui parait nous attendre : Natal. Depuis dix minutes, très bas, rasant les toits des maisons, notre Breguet suit les rues principales et décrit de larges cercles au-dessus des places à seule fin de signaler sa présence et, si possible, d’alerter les gens qui pourraient nous faciliter les manœuvres d’atterrissage. Il est 2 h 40 (heure de Saint-Louis), cela doit faire minuit ici. Nous connaissons bien la position du terrain d’aviation, par rapport à la ville, mais nous avons beau fouiller la nuit dans sa direction approximative, aucun éclairage particulier ne nous le signale. Dans d’autres pays depuis longtemps, des feux nous auraient fait connaitre sa situation exacte, mais nous savons que le terrain de Natal est de date récente et nous ignorons si des avions s’y sont déjà posés. Tout à ces réflexions et continuant à faire au-dessus de la ville le plus de bruit possible nous apercevons toute une série de pinceaux lumineux qui qui courent le sol et semblent se poursuivre se dirigeant tous dans le même sens, vers le Sud. Ce sont des auto, allant sans doute vers l’aérodrome. Mais comment suivre ces fourmis affairées qui n’avancent pas ? Nous avons beau passer quelques pointes d’investigation dans la direction qu’elles prennent, rien, partout c’est la brousse sombre, et reprenant la tête de notre colonne lumineuse, nous nous résignons à leur train de sénateur. C’est ainsi, tournoyant au-dessus des files d’automobiles que nous avons trouvé le terrain de Natal. Gris clair dans la nuit, il nous apparait comme un grand carré fraichement défraichi, qui se détache très nettement au milieu de la forêt équatoriale, et en bordure duquel, pour le délimiter, on a allumé quelques maigres feux de bois qui ne nous seront d’aucune utilité pour nous poser. Comme la nuit est assez claire, surtout lorsque la lune, n’est pas cachée, nous attendrons qu’elle se montre. Cela ne sera pas long car les nuages filent à toute vitesse. Nous trompons notre attente en faisant très bas, sur ce champ plusieurs passages qui nous permettront d’envisager l’atterrissage avec la plus grande sécurité. Nous tenant autant que possible sur la lisière du terrain, face au vent, nous guettons la lune qui doit bientôt paraitre entre 2 nuages. Brusquement éclairé par le trou tant attendu, nous réduisons et moellement nous voici sur un sol couvert, il y a peu de jours encore d’une végétation touffue. Cela nous évite six à sept heures de vol de de fatigues inutiles pour le moteur et pour nous. Au ralenti, nous roulons doucement vers les voitures qui attendent à l’autre bout du terrain. Mais déjà de dangereux curieux approchent dont nous ne voyons que les ombres se mouvoir autour de nous. Il faut s’arrêter si nous voulons éviter un malheur et nous laissons au milieu du champ le « Nungesser et Colli » qui vient de rallier Paris au Brésil en deux bonds. » ...

Mémoire de Mermoz Page 14 Décembre 2015 Bulletin

LIVRES Prix festival « Des Etoiles et des Ailes » - Toulouse 14 novembre Prix des Livres 2015 du Festival des Etoiles et des Ailes : - Prix du livre aéronautique France bleu Martine Laporte : « Adrienne Bolland – La déesse des Andes »

- Prix de la bande dessinée Olivier Dauger : « Ciel de guerre »

- Prix du livre aérospatial Sékou Quedrago : « L’Agence Spatiale Africaine »

- Prix du livre aéronautique pour la jeunesse Valentine Chapus : « Pilote d’avion »

« Ces merveilleuses femmes de l’air » Yves Saint-Yves

MONTRES MERMOZ

La société Lip qui commercialise les montres Mermoz, nous accorde une réduction pour un achat groupé. Beau cadeau pour Noël ! Les personnes intéressées doivent s’adresser au président : [email protected]

Mémoire de Mermoz Page 15 Décembre 2015 Bulletin

ASSOCIATION MEMOIRE DE MERMOZ Association Mémoire de Mermoz - Loi 1901 – Parution JO 2075 21/10/2006 – Siret 495.095.05.000.19 CCP 610 6574 W La Source 15 allée A. Marquet 95560 MONTSOULT – Tél. : 01.34.73.90.83 / [email protected] Bureau Président d’Honneur Général Bertrand de Lacroix de Vaubois Président Christian Libes-Mermoz Secrétaire général Alain Bergeaud Trésorier Hubert Berger Chargé communication Alain Bergeaud Membres du Conseil d’Administration (12) : Janine Barthelemy, Alain Bergeaud, France Chatriot, Hubert Berger, Jean Chazottes, Jean Fornal, Bertrand Poitevin de Lacroix de Vaubois, Bertrand Loffreda, Christian Libes-Mermoz, Catherine Loubet, Jean Mermoz, Patrick Sebline.

Médailles « Regata Jean Mermoz » ©DR

Nouvel adhérent : Louis Basseres (66 - Saint Laurent de la Salanque) Renouvellement de cotisation : Yves Donjon, Marcel Vautrin

Le montant de la COTISATION 2016 sera fixée lors de l’assemblée générale

======BULLETIN DE COTISATION 2015 (POUR LES RETARDATAIRES) à retourner avec le règlement à Mémoire de Mermoz, 15 allée A Marquet 95560 MONTSOULT

Nom : Prénom : Adresse : Code postal : Ville : N° téléphone fixe : N° portable : Courriel : adresse un règlement de 15 euros cotisation 2015. (Chèque à l’ordre « Mémoire de Mermoz »)

Mémoire de Mermoz Page 16 Décembre 2015 Bulletin