Tarantella Prisuntusa)
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et album est celui d’une naissance, celle de his album is the celebration of a birth: that C ma fille Malèna. Il est né de cette enfant. Tof my daughter Malèna. It was born with Et des sentiments les plus profonds qu’elle and of this child. And of the deepest feelings éveille en moi. Malèna ravive ma jeunesse, that she awakens in me. Malèna revives my prolonge mon bonheur... Ce bonheur de de- youth and prolongs my happiness... I first ex- venir père qu’Ornella son aînée me fit goûter perienced this joy of becoming a father with la première, elle qui aujourd’hui devient mère Ornella, her older sister who has now become à son tour. Une nouvelle page se tourne et fait a mother herself. A new page turns, stirring a naître l’envie de donner comme on donne la desire to give as one gives life and to pass on vie, de transmettre et de partager avec le plus and share this “re-birth” with the largest pos- grand nombre cette “re-naissance”. sible number of people. Nul doute qu’il s’agit de l’album le plus intime This is doubtless the most intimate and per- et personnel qu’il m’ait été donné de réaliser. sonal album I have made. And the most uni- Et tout à la fois le plus universel qui soit : la versal that is: the folk song bears in it this chanson traditionnelle porte en elle cette part part of truth and raw emotion that touches de vérité et d’émotions crues qui touchent et and speaks to all, regardless of one’s region, parlent à tous, quelle que soit sa région, sa language, or history. Drawing its force from langue, son histoire. Puisant sa force aux ori- origins, this music is a link connecting men gines, cette musique est un trait d’union qui and peoples. relie les hommes et les peuples. With Yvan, Frederico and David, it is also Avec Yvan, Frederico et David, c’est aussi l’al- the album of a brotherhood and complicit bum d’une fraternité et d’une amitié complice. friendship. In its sonorities, I imagined it to Dans ses sonorités, je l’ai imaginé novateur et be innovative and authentic, vibrant and co- authentique, vibrant et coloré, quasi cinéma- lourful, almost cinematographic. Vocally and tographique. Vocalement et artistiquement, je artistically, I gave it my all. I hope that it will m’y suis donné en entier. Tout entier. J’espère bring you as much joy as that which fills my qu’il vous procurera autant de joie que celle heart every day and inspires my soul. qui emplit mon cœur chaque jour et inspire mon âme. Roberto Alagna Roberto Alagna icilien/Napolitain : ces deux peuples sont sonorités sont plus sourdes que les autres dialectes d’Italie, mais les voyelles sont ouvertes et solaires... et Scousins et leurs musiques sont sœurs, puis l’on sait aussi y chanter l’amour, parfois même avec un humour et une moquerie joyeuse qui aidaient mais elles n’ont pas les mêmes codes; leurs le Sicilien d’antan à oublier que la terre est dure à travailler et que le soleil frappe fort, comme les mains tarentelles mêmes sont différentes. Ils ont rugueuses sur les tambourins. chacun leur volcan, mais l’un est continental, l’autre est insulaire. C’est peut-être ce qui les Mais le bruit de la ville a fait taire les charretiers qui différencie ? arpentaient autrefois les rues et les “Cantastorie” typiquement siciliens qui sillonnaient les places publiques La chanson napolitaine est à elle seule un pour raconter les histoires du pays et transformer les faits vaste univers de par son abondance et son divers en mythes. Qui chanterait encore une “Carrettiere” potentiel poétique et lyrique. Entre opéra et accompagné uniquement du “clap-clop clap-clop” des Lied classique - mais populaire et proche de sabots d’un mulet sur le sol ? Les chants de Sicile se son peuple - elle représente ce que le genre perdent et ne se transmettent que trop rarement. Il n’y porte en lui d’excellence. Le Napolitain en a eu que trop peu de chanteurs lyriques amoureux de a fait son art majeur, son étendard : pour le ce répertoire pour le promouvoir et le défendre dans le monde entier, Naples est une chanson ! Et c’est par la Chanson que les napolitains défendent et préservent monde. leur langue singulière qui demeure un patrimoine toujours vivant. C’est là un exemple à suivre pour toutes les minorités régionales qui n’ont pas eu cette sorte de conviction intime d’être “le centre du monde” et qui ont Je porte ces deux univers en moi et j’espère pouvoir à vu leurs dialectes peu à peu se dissoudre dans la langue nationale. J’aime parcourir cette “ville-chanson” où je mon tour apporter un grain de sel, de poivre et quelques n’ai jamais mis les pieds, mais où traînent mes oreilles et mes humeurs, chaque fois que j’ai envie de m’évader gouttes de citron jaune-soleil pour faire chanter les plats, en moi-même : la chanson napolitaine est mon voyage préféré, ma destination de cœur. danser les assiettes et faire claquer les cuillères comme des castagnettes chez de nouveaux amateurs de fêtes La chanson sicilienne est d’un autre genre. Elle n’a pas connu la “fortune critique” de sa voisine napolitaine «alla siciliana e napoletana» qu’ils soient de Paris, Milan, (qui est entrée au répertoire des chanteurs lyriques depuis Caruso). À Naples, les interprètes, auteurs et Rome, New York, Londres, Madrid, Séoul ou Palerme, où compositeurs se succèdent toujours de génération en génération. La chanson sicilienne, elle, reste une d’ailleurs dans le monde. Le chant et la musique savent exception sur la scène internationale, tout juste s’exporte-t-elle dans les B.O. de films qui parlent de mafiosi, dépasser les frontières de la langue. Souvenons-nous : histoire de donner une “couleur locale”. Chez le Sicilien, la voix est l’instrument roi et une guimbarde seule l’universel est dans la particularité. peut suffire à donner la dimension d’une ligne mélodique aux accents haut perchés, comme pour porter l’écho de la voix depuis les montagnes jusqu’à la mer tout autour de l’île. La langue sicilienne est plus rude, les Frederico Alagna (Auteur - Compositeur) icilian/Neapolitan: these two peoples are neighbour (which entered the repertoire of Scousins, and their respective music sisters, opera singers beginning with Caruso). In but they do not have the same codes; even Naples, performers, authors and composers their tarantellas are different. They each have still follow from one generation to the next. their volcano, but one is continental, the other Sicilian song, on the other hand, remains an insular. Perhaps that is what differentiates exception on the international scene, barely them? being exported in the soundtracks of films dealing with mafiosi, just to provide some The Neapolitan song is a vast universe in “local colour”. With the Sicilian, the voice is itself, due to its abundance and poetic and the prime instrument, and a solo Jew’s harp lyric potential. Between opera and classical may suffice to give the dimension of a melodic Lied - but popular and close to its people -, it line with high-pitched accents, as if echoing the voice from the mountains down to the sea this repertoire to promote and defend it in the represents what is excellent about the genre. surrounding the island. The Sicilian language outside world... Neapolitans have made it their major art form, is rougher, the sonorities more muffled than their standard: for the whole world: Naples is a other dialects of Italy, but the vowels are open I carry these two universes in me and hope song! And it is through Song that Neapolitans and full of sunlight... And then it also knows to be able, in turn, to contribute my grain of defend and preserve their singular language how to sing about love, sometimes even with salt, pepper and a few drops of sun-yellow that remains a heritage still full of life. It is humour and joyous mockery, which helped lemon to make dishes sing, plates dance and an example to be followed by all regional the Sicilian of yesteryear to forget that the spoons clatter like castanets for the new fans minorities that have not had this kind of earth is hard to work and that the strong of “fêtes alla siciliana e napoletana”, whether intimate conviction of being “the centre of sun beats down, like calloused hands on the from Paris, Milan, Rome, New York, London, the world” and who have seen their dialects tambourines. Madrid, Seoul or Palermo, or elsewhere in the gradually dissolve in the national language. I world. Singing and music can cross language like to roam through this “song-city” where But the noise of the city has silenced the carters barriers. Let us remember: the universal is in I have never set foot but where my ears and who paced the streets in the past, and the the particularity. moods hang about every time I feel like typically Sicilian cantastorie who stopped in escaping into myself: Neapolitan song is my public squares to tell stories about the country Frederico Alagna (Author - Composer) favourite voyage, my heart’s destination. and turn news items into myths. Who today would sing about a carrettiere accompanied Sicilian song is another genre. It has not solely by the “clip-clop clip-clop” of a mule’s enjoyed the “critical fortune” of its Neapolitan hooves on the ground? The songs of Sicily are being lost and only too rarely handed down.