Michel BOBIN Commissaire Enquêteur 20 Avenue Robert Schuman 86240 Ligugé

ENQUÊTE PUBLIQUE

portant sur la demande d'autorisation environnementale présentée par Monsieur le président de la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation d'un parc éolien composé de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison sur la commune de , activité soumise à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement Michel BOBIN Commissaire Enquêteur 20 Avenue Robert Schuman 86240 Ligugé

ENQU Ê TE PUBLIQUE

portant sur la demande d'autorisation environnementale présentée par Monsieur le président de la SAS PARC É OLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation d'un parc éolien composé de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison sur la commune de Journet, activité soumise à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement

RAPPORT D'ENQU Ê TE

Une enquête publique, sur les dangers ou inconvénients présentés par la réalisation du projet déposé par Monsieur le président de la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation sur la commune de Journet, d'un parc éolien, soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique, sera ouverte dans la commune de Journet, pendant 31 jours consécutifs, à compter du Lundi 14 septembre 2020 (à 09h00) au Jeudi 15 octobre 2020 (17h00).

Dans le cadre de ce projet, la société VOLTALIA a créé une société de projet dédiée : la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS qui est le demandeur du présent dossier. VOLTALIA agit en tant que maître d'ouvrage délégué Par délégation de la société SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS, VOLTALIA assure la direction opérationnelle du parc éolien de Journet durant toutes les phases du projet ( étude, construction, exploitation, démantèlement). Ce dossier s'inscrit dans le cadre des activités répertoriées par la nomenclature des ICPE à la rubrique 2980 (installations d'éoliennes comprenant au moins un aérogénérateur dont le mât a une hauteur supérieure ou égale à 50 m et d'une puissance supérieure ou égale à 20 MW) activités soumises à « autorisation ».

Les demandes d'autorisations environnementales ont été déposées en préfecture le 7 mars 2019 et déclarées recevables le 17 mars 2020. .

Le dossier constitué à cet effet par le porteur de projet est présenté à la présente enquête publique.

I La Procédure d'Enquête

Cadre Général

L’éolien, à l’image des autres énergies renouvelables, s’inscrit dans des cycles naturels et continus. La production électrique par les aérogénérateurs relève, pour la collectivité, de l’intérêt public dans un contexte de transition écologique respectueuse de l’environnement.

Dans le cadre du « Grenelle de l’environnement » de 2008, la s'était engagée à produire, d’ici 2020, 23% de son énergie (électricité, transport, chaleur) à partir de ressources renouvelables. En 2016, la Programmation Pluriannuelle de l’Energie prévoyait, d'ici 2023, un objectif de développement de la production d'énergie issue de l'éolien terrestre compris entre 21 et 26 GW. Le décret relatif à la programmation pluriannuelle de l'énergie n°2020-456 du 21 avril 2020, publié au Journal Officiel le 23 avril 2020, prévoit, pour l'énergie éolienne terrestre, une puissance installée de 24,1 GW au 31 décembre 2023 et une évolution pour 2028 de 33,2 GW en option basse, et de 34,7 GW en option haute. Pour contribuer à l'atteinte des objectifs fixés, le calendrier indicatif de lancement des procédures de mise en concurrence pour les énergies électriques, prévoit jusqu'en 2024, pour l'éolien terrestre, deux appels d'offres par an à hauteur de 925 MW par période, à compter du second semestre 2020 (hors renouvellement).

Au 31 mars 2018, la région Nouvelle- Aquitaine comptait une puissance raccordée de 896 MW pour 106 installations sur son territoire.

Le projet s’inscrit dans le nouvel objectif de l’Etat Français de porter, pour répondre à l'urgence écologique et climatique, la part d’énergie renouvelable dans la consommation finale brute d'énergie, à 23% en 2020 et 33% en 2030 et atteindre à terme une neutralité carbone à l’horizon 2050.

Il y a lieu, en préambule de noter que le Schéma Régional Eolien de la région Poitou- Charentes a été annulé en procédure Administrative d'appel mais reste le document de référence à prendre en considération dans la réflexion, tout en rappelant les limites régionales avec un niveau d'appréciation disparate. Il permet notamment de signaler les secteurs à faibles impacts sur les paysages et la biodiversité et, à contrario, il permet de disposer de préconisations et de règles strictes, toujours d'actualités, pour la protection notamment de la biodiversité.

D'autres documents de référence ont été également adoptés récemment : - Le SRADDET Nouvelle Aquitaine a été adopté le 16 décembre 2019 par le Conseil Régional Nouvelle Aquitaine, qui se donne pour "ambition de devenir la première région de France productrice d'énergie renouvelables" . Avec 23 % d'énergie renouvelables, la région déclare être en avance sur les objectifs fixés par l'UE (21% en 2020). - LE SCoT Sud , récemment adopté, défini également, dans son DOO (Document d'Orientations et d'Objectifs), des règles précises quant à la politique de développement des énergie renouvelables sur son territoire.

Cadre juridique et réglementation :

A partir du 1er novembre 2015, pour les ICPE soumises à l’autorisation, une procédure unique intégrée a été mise en œuvre. Début 2017, cette autorisation unique s’est transformée en Autorisation Environnementale Unique (ordonnance n° 2017-90 du 26 janvier 2017). L’Autorisation Environnementale unique est officiellement en vigueur depuis le 1er juillet 2017 . Elle est régie par le chapitre unique du Titre VIII du livre 1er code de l’Environnement.

Indépendamment des pièces communes à joindre visées à l’article R181-13 du code de l’Environnement, les demandes ont regroupé les pièces à fournir au titre des ICPE (projets mentionnés au 1er alinéa du 2° de l’article L 181-1 du code de l’Environnement) et au titre du dossier Energie (article L311-1 du code de l’Énergie).

L'arrêté initial n° 2020-DCPPAT/BE-081 en date du 26 mai 2020 de Madame la Préfète de la Vienne (annexe 1), a prescrit l'ouverture d'une enquête publique portant sur la demande d'autorisation environnementale présentée par Monsieur le Président de la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation d'un parc éolien composé de 6 éoliennes et 2 postes de livraison sur la commune de Journet du 14 septembre au 15 octobre 2020 (Annexe N°1). Le document a fixé la nature, les objectifs, la date d'ouverture, la durée, les conditions et le siège de l'enquête. Il a considéré que les exploitations projetées relèvent du régime de l'autorisation environnementale au titre de la réglementation afférente aux installations classées pour la protection de l'environnement et doit être soumis, à ce titre, à enquête publique. Il a précisé le nom, la qualité ainsi que les jours et lieux de présence en mairie du commissaire enquêteur, désigné par décision n°E20000047/86, en date du 29 avril 2020, de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de (annexe 2).

Ont figuré également les lieux où, à l’issue de la consultation, toute personne pourra prendre connaissance procès-verbal de notification, du mémoire en réponse des demandeurs, du rapport d'enquête et des conclusions de l’enquête publique.

La Publicité

Les formalités de publicité se sont traduites par un avis :

■ Affiché en mairie de Journet (format A2 noir sur fond jaune), commune d'implantation du projet, 15 jours avant le début de l'enquête et constaté par le commissaire enquêteur à l'occasion de ses permanences.

■ Affiché également quinze jours au moins avant le début de l'enquête et durant celle-ci (format A2 noir sur fond jaune) en mairies de Béthines, Brigueil le Chantre, , , , , , Saint Léomer communes situées dans le rayon d'affichage de 6 km autour du site d'exploitation proposé. Cet affichage a été attesté par certificats des maires (Annexe N°3)

■ Affiché enfin 15 jours au moins avant le début de l'enquête et durant celle-ci en format A2 (noir sur fond jaune) en 5 points situés autour du site d'exploitation : panneau N°1 : sur la D120 ; panneau N°2 : à la sortie du bourg de Journet sur la D120 ; panneau N°3 : à l'intersection de la D33 et de la D121 ; à l'intersection de la D 121 et de la D717 ; à l'intersection de la D727 et de la D33 ; panneau N°6 : sur la route menant au lieu dit « Forges » ; panneau N°7 : en face du lieu dit « Forges » panneau N°8 : sortie du bourg de Journet sur la D121 en direction de La Trimouille

■ Publié en rubrique « Annonces Légales » dans les deux journaux régionaux le 25 août 2020 page 21 dans Centre Presse et page 21 dans la Nouvelle République.

■ Rappelé le 15 septembre 2020 en page 26 dans centre presse et page 26 dans la Nouvelle République. Copies des journaux en Annexe N°4 .

■Annoncé également sur le site Internet de la Préfecture de la Vienne : www.vienne.gouv.fr, rubrique « installations classées éoliennes »

II LE DOSSIER

Le Dossier a été coté et paraphé par le Commissaire Enquêteur et tenu à la disposition du public en mairie de Journet pendant toute la durée de l'enquête publique du 14 septembre au 15 octobre 2020, et chacune des 8 communes situées dans le rayon d'affichage de 6 km a été destinataire d'un exemplaire complet du dossier en format CD-ROM. Le Dossier a regroupé les pièces suivantes :

► Pièce N°1 : la liste des pièces à joindre au dossier d'autorisation environnementale

► Pièce N°2 : la Note de présentation non technique du projet reprenant la description du projet, les caractéristiques du site d'implantation, les enjeux et impacts, la remise en état du site après exploitation et l'analyse des dangers induits

► Pièce N°3 : la description de la demande avec la description des procédés de fabrication, les capacités techniques et financières, les modalités de garanties financières, le courrier de demande d'autorisation environnementale, le document établissant que le projet est conforme aux documents d'urbanisme

► Pièce N°4 : N°4-1 : l'Etude d'Impact sur l'environnement comportant la description du projet, l'analyse de l'état initial de l'environnement et les facteurs susceptibles d'être affectés, le choix du site et la variante d'implantation, les incidences notables du projet sur l'environnement, les incidences cumulés du projet sur les milieux physique, naturel, humain et sur les paysages, et les mesures prises pour éviter, réduire et compenser les incidences négatives du projet

N°4-2 : le résumé non-technique de l'Etude d'Impact

N°4-3 : l'expertise liée à l'étude d'impact : étude écologique incluant l'évaluation des incidences Natura 2000

N°4-4 : l'expertise liée à l'étude d'impact : étude acoustique

N°4-5 : l'expertise liée à l'étude d'impact : étude paysagère

N°4-6 : l'expertise liée à l'étude d'impact : étude pédologique

► Pièce N°5 : N°5-1 : l'Etude des Dangers identifiant les potentiels dangers de l'installation, l'analyse détaillée des risques

N°5-2 : le résumé non-technique de l'étude des dangers

► Pièce N°6 : les cartes et plans réglementaires demandés au titre du Code de l'Environnement

► Pièce N°7 : accords et avis consultatifs des personnes publiques associées et des propriétaires pour la remise en l'état du site

► Pièce N°8 : suivi des compléments pour conformité : les modifications effectuées au dossier de demande environnementale suite à la demande de complément de la Préfecture du 6 juin 2019

► Pièce N°9 : l'avis de l'Autorité Environnementale

► Pièce N°10 : le Mémoire en réponse du porteur de projet à l'avis de la MRAe Les Registres d'Enquête

Le Registre d'Enquête « papier », comportant 25 feuillets non mobiles, mis à la disposition du public en mairie de Journet, a été coté et paraphé et ouvert par le Commissaire Enquêteur le lundi 14 septembre 2020 à 09h00 et clos le jeudi 15 octobre 2020 à 17h00, dernier jour de l'enquête publique, également par le Commissaire Enquêteur.

Un Registre d'Enquête « dématérialisé » a également été activé pendant toute la durée effective de l'enquête publique ?

III LA CONCERTATION

Le projet a été présenté par le porteur de projet à la commune de Journet entre fin 2015 et février 2018.

Un plan de communication et de concertation a été mis en place dès le début de l'étude du projet à la fin de l'année 2015. A cette occasion plusieurs initiatives ont été mises en place : ▪ réalisation d'un diagnostic territorial avec présentation au conseil municipal de Journet en février 2018 ; ▪ mai 2018 : lettre d'information distribuée chez les habitants de Journet jusqu'en septembre 2018 par l'agence TACT, soit en porte à porte avec les riverains les plus proches, soit par dépôt dans les boîtes aux lettres ; ▪ présentation du projet à la Communauté de Communes Vienne et Gartempe en septembre 2018 ; ▪ dispositif de concertation avec le public en mairie de Journet du 5 au 18 novembre 2018 ; ▪ articles de presse diffusé dans les 2 quotidiens régionaux (la N R et Centre Presse) durant l'année 2018 ; ▪ en novembre 2018 lancement du site Internet : http://parc-eolien-grands-buissons où est décrit le projet avec actualisation constante des avancées du projet ; Les différentes phases de la concertation sont détaillées page 23 de la « pièce N°3 » : « Description de la demande ».

IV LE PROJET DE PARC É OLIEN DES GRANDS BUISSONS

Le projet de parc éolien des Grands Buissons compte 6 éoliennes NORDEX N149 d'une puissance unitaire de 4,5 MW, pour une puissance totale de 27 MW, d'une hauteur de 180 m en bout de pale, avec une production annuelle de 60.750 MWh pour un équivalent de 24.000 personnes alimentées et 80.555 tonnes de CO2 évités sur une exploitation de 20 ans.

Le projet éolien se trouve sur la commune de Journet dans le sud-est du département de la Vienne. Cette commune appartient à la Communauté de Communes de Vienne et Gartempe, au même titre que les communes limitrophes de Béthines, Liglet, La Trimouille, Saint Léomer, Montmorillon, Jouhet , Haims et Brigueil le Chantre, communes concernées par le rayon d'affichage des 6 km . L'hypothèse envisagée prévoit le raccordement du parc au réseau public de distribution au poste-source « Les Jaumes » installé sur la commune de Montmorillon, par l'intermédiaire d'un réseau de câbles enterrés provenant des 2 postes de livraison installés près des éoliennes N°2 et 3 et près de la N°6.

Le projet éolien, implanté en secteur non constructible, est compatible avec les dispositions du régime du Règlement National de l'Urbanisme (R N U) gérant la commune de Journet.

Le dossier indique que le site a été retenu car il répond aux critères essentiels requis pour l'implantation d'un parc éolien : * une volonté locale d'aménagement et d'accueil de projets de production d'énergies « dites propres » ; * le respect des servitudes locales ; * un secteur en zone favorable du Schéma Régional Eolien ; * la possibilité de raccordement au réseau électrique ; * une localisation des machines à plus de 500 m de toute habitation * la prise en compte du paysage et de la biodiversité Il précise que la « variante N°2 » retenue, présente le meilleur compromis entre les aspects physiques, environnementaux, humains et technico-économiques.

Les Capacités Techniques et Financières de l'exploitant

Le montage financier prévoit un investissement de 30 M€ financé par 15% de fonds propres et un emprunt de 85%. S'agissant de la garantie financière, le pétitionnaire s'engage à approvisionner un montant total de 300.000 €, fixé par le décret N°2011-985 du 23 août 2011 et son arrêté du 26 août 2011, montant correspondant à 50.000 € par éolienne à démanteler (A noter que l'arrêté du 22 juin 2020, qui définit les nouvelles règles en matière de garantie financière, fixe maintenant le montant à 50.000 + 10.000 € par éolienne su la puissance unitaire installée est supérieure à 2 MW)

L'Étude d'Impact

L’étude d’impact regroupe notamment une description du projet comportant les informations relatives à sa conception et ses dimensions, une analyse de l’état initial de la zone et des milieux susceptibles d’être affectés par le projet (faune, flore, sites, paysages, patrimoine culturel et archéologique…) et sa sensibilité vis-à-vis du projet.

Elle présente également le choix, les raisons qui ont conduit à son développement, la description technique du projet, les impacts négatifs et positifs, directs ou indirects du projet sur l’environnement, l’hygiène, la santé, une analyse des effets cumulés du projet avec d’autres projets connus, les mesures prises pour éviter, réduire ou compenser les effets négatifs, les conditions de remise en état du site après exploitation, et enfin, un résumé non technique. Le Milieu Physique

La Zone d'Implantation Potentielle (Z I P ) s'implante sur un promontoire dominant les vallées du et de son ruisseau affluent le Voiron où l'altitude homogène culmine à 143 m NGF. Les zones humides couvrent jusqu'à 40% de la surface de la ZIP et l'aléa retrait gonflement des argiles présente un risque « moyen à fort ».

Le Milieu Naturel

Le projet de parc éolien des Grands Buissons se situe dans un secteur riche écologiquement avec la présence à proximité (à plus d'1 km) de la ZIP de 13 sites Natura 2000 de 2 ZPS et de 11 ZSC, zones importantes pour la conservation des oiseaux, chiroptères et de la biodiversité.

L'éolienne la plus proche se situe à 995 m de la ZSC « vallée du Salleron » et à 1,2 km de la ZPS « camp de Montmorillon, landes de sainte marie ».

Concernant la flore, la diversité des espèces restant communes, fait partie des terres cultivées en monoculture intensives et pâturages.

S'agissant des oiseaux, les différentes prospections réalisées ont permis d'identifier un grand nombre d'espèces lors des migrations prénuptiales et postnuptiales (grues cendrées, pigeon, milan noir, etc...) avec un enjeu « modéré » car l'intensité et le flux migratoire sont importants sur le site. Un grand nombre d'espèces d'oiseaux nicheurs ont également été inventoriées dans l'aire d'étude immédiate, mais il s'agit principalement d'oiseaux communs.

Concernant les chauves-souris, 18 espèces ont été identifiées sur la ZIP, zone au potentiel d'accueil « modéré » selon le porteur de projet. Malgré tout les boisements proches et les haies constituent des zones de chasse propices aux chiroptères. D'ailleurs 5 des 18 espèces inventoriées ressortent comme vulnérables vis à vis de l'éolien comme la Pipistérelle commune, le Murin de Dauberton et la Pipistérelle de Kuhn.

Le Milieu Humain

La ZIP se situe intégralement sur la commune de Journet caractérisée par des activités essentiellement agricoles, et entourée par la RD 121, la RD 727 et la RD 33 La ZIP est constituée également de prairies, de bois et de haies, parcourue par des chemins ruraux et d'exploitation. Plusieurs sentiers de randonnées, classé au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée sillonnent l'Aire d'Etude Immédiate, mais aucun d'entre eux ne traverse la ZIP. La ZIP se situe en dehors des servitudes ou de contraintes liées la protection des radars de météo-france, de l'armée de l'air ou de l'aviation civile. De plus aucune servitude radioélectrique n'est recensée au droit du site, de même qu'aucun périmètre de protection de captage d'eau potable.

Enfin l'éloignement réglementaire de 500 m vis à vis des habitations est respectée, à l'exception de bâtiments à destination agricole (la Métairie Neuve, La Chapelle) qui se positionnent à moins de 500 m de l'aire d'étude immédiate.

Le Patrimoine et les Paysages

Au niveau paysager le territoire se décompose en plusieurs unités paysagères dont les Terres Froides et les Terres Brandes. C'est depuis ces unités paysagères que les sensibilités visuelles seront les plus importantes compte tenu des nombreuses fenêtres visuelles qu'elles offrent en direction du projet.

La présence de parcs éoliens en projet à proximité implique une certaine sensibilité quant à la lisibilité du projet dans le paysage et la relation visuelle qu'il entretient avec le contexte éolien existant et à venir.

A part les 3 bourgs les plus importants sis autour du projet, Journet, La Trimouille et Saint Léomer, Montmorillon constitue la ville la plus importante du territoire où le patrimoine est le plus riche (l'église Notre Dame, l'Hôtel Dieu, l'église St Martial)et présente les plus fortes sensibilités vis à vis de l'éolien. L'abbaye de Saint Savin inscrite au patrimoine de l'UNESCO cristallise l'essentiel des sensibilités dans les secteurs éloignés (sensibilité très forte).

Par contre un grand nombre de hameaux se situent sur la commune de Journet à moins d'1 km du projet. Ainsi les hameaux de La Chapelle, Le Peumenier, Les Forges, etc ...disposent d'une incidence forte vis à vis du projet. Ceux de La Braudière et de Champigny disposent d'une incidences modérée.

Les Incidences du projet sur l'environnement

En phase de chantier :

Le chantier est susceptible d'altérer ou de détruire des habitats ou espèces d'intérêt patrimonial : 138 m de haies buissonnantes seront coupées. Pour les oiseaux il existe un risque de mortalité par collision, une perturbation et un effet barrière. Sur la faune terrestre et les chauves-souris les incidences concernent essentiellement des phénomènes de dérangement des individus ou de destruction de l'habitat. Pour le milieu humain, les travaux pourront entraîner des nuisances ponctuelles sur l'agriculture, le tourisme local et les loisirs suite à des vibrations, du bruit, des émissions de gaz et de poussières

En phase d'exploitation :

L'impact sur les oiseaux est considéré comme faible concernant la destruction d'individus migrateurs par collision car la migration s'effectue souvent de jour, les altitudes de vol sont élevées, et la mise en place d'un système de détection de l'activité des oiseaux permettra l'arrêt des éoliennes. Pour les chauves-souris le risque de collision est jugé faible car la distance d'éloignement avec d'autres parcs éoliens (4,2 km) permet d'éviter tout effet cumulé sur les espèces, la plantation de nouvelles haies (3 fois le linéaire arraché), le bridage mis en place sur l'ensemble des éoliennes et le suivi de la mortalité en phase d'exploitation. Pour la faune terrestre l'impact en termes de dérangement et de perte d'habitat est considéré comme très faible à négligeable.

Sur le milieu humain le projet est déclaré compatible avec la majorité des contraintes et servitudes identifiées sur le site (urbanisme, éloignement des habitations ou des zones d'habitations et de la RD 121). Pour ce qui concerne les commodités de voisinage et es effets sur la santé, les principales incidences brutes portent sur le risque de gène acoustique des éoliennes en fonctionnement, mais l'étude acoustique garantirait le respect de la réglementation française d'août 2011.

Sur le paysage et le patrimoine les incidences concernent l'insertion paysagère du projet en lien avec les enjeux paysagers liés aux vallées de la Gartempe et du Salleron, à la proximité de Montmorillon et son patrimoine protégé, au site UNESCO de l'abbaye de Saint Savin, aux axes routiers entourant le site et à la proximité des bourgs et hameaux.

Les mesures préventives, réductrices et compensatoires

Parmi les mesures préconisées dans le but de limiter les niveaux d'impacts bruts et les coûts associés, sont prévus :

Mesures d'évitement L'implantation retenue localise l'ensemble des éoliennes au sein des zones de cultures présentant un très faible enjeu pour les chiroptères et a permis de préserver les espaces les plus intéressants pour les espèces à enjeux : en adaptant la période des travaux, évitant toute dispersion d'habitat naturel à enjeu ou de flore patrimoniale ; en mettant en place une zone tampon entre les haies et les boisements et les chemins d'accès à créer ; en bridant l'ensemble des éoliennes à certains moments ; en installant un système de détection, d'effarouchement et d'arrêt des machines.

Mesures de réduction Un calendrier de travaux est établi dans l'objectif d'intervenir durant les périodes de moindre impact sur l'avifaune. Collecte , stockage et direction des déchets vers les filières de traitement adaptés, avec une mise en place d'un suivi environnemental en phase de chantier. L'implantation retenue a permis de réduire l'emprise du parc éolien sur les corridors et les réservoirs écologiques car l'ensemble des éoliennes se trouverait en dehors des réservoirs biologiques identifiés à l'échelle locale.

Mesures de compensation, d'accompagnement et de suivi Replantation du triple linéaire détruit dans le cadre des accès aux éoliennes afin de créer ou d'améliorer les corridors écologiques permettant d'améliorer les conditions de déplacement de la faune. Espacements minimums de 2 m entre les pieds des haies et des boisements ; les chemins d'accès seront resemés avec des espèces prairiales. Dédommager et réparer les dégâts matériels en cas de dégradation de parcelles et de routes et rétablir la qualité de réception audiovisuelle. Suivi de la mortalité des oiseaux, de l'avifaune migratrice la première année d'exploitation pour évaluer l'efficacité des mesures mises en place, puis une fois tous les 10 ans ; Suivi des impacts potentiels du parc su les populations locales de chauves-souris dès la première année d'exploitation.

L'Étude des Dangers

L'étude des dangers expose les risques que peut présenter l'installation du parc éolien sur la santé, la sécurité, la salubrité publique, l'agriculture, la protection de la nature, l'environnement et les paysages, l'utilisation rationnelle de l'énergie, la conservation des sites et sur le patrimoine architectural. L'étude des dangers a pour objectif de démontrer la maîtrise du risque par l'exploitant. Elle comporte une analyse des risques qui présente les différents scénarios d'accidents majeurs susceptibles d'intervenir. Ces scénarios sont caractérisés en fonction de leur probabilité , de leur intensité et de leur gravité. Pour l'ensemble 5 phénomènes ont été retenus et étudiés : effondrement de l'éolienne, la chute de glace, la chute d'éléments de l'éolienne, la projection de pales ou de fragments de pales, la projection de glace. Les résultats obtenus permettent de conclure que les niveaux de risques sont « acceptables » ; ces résultats sont énumérés à la page 13 du « Résumé Non Technique de l'Étude des dangers » (pièce N°5-2).

Les Avis des Services de l'Etat et des Personnes Publiques Associées

Avis de la MRAe ( Mission Régionale d'Autorité Environnementale)

L'avis de la MRAe de la région Nouvelle Aquitaine pour le projet éolien des Grands Buissons sur la commune de Journet a été rendu le 4 mars 2020. L'analyse propose et mentionne : ▪ que le raccordement au réseau électrique soit plus analysé et détaillé ; ▪ que l'étude d'impact et son résumé non technique sont globalement claires, complets et illustrés ; ▪ que les mesures de réduction concernant les milieux naturels et la biodiversité,notamment le pilotage du bridage ou de l'arrêt des éoliennes, doivent être affinés compte tenu des risques de collision avec l'avifaune et les chiroptères ; la MRAe souligne que l'efficacité des dispositifs d'effarouchement (type ProBird) n'est pas démontrée dans le dossier ; ▪ qu'une campagne de mesures de vérification de non dépassement réglementaire des niveaux de bruit vis à vis des lieux habités, devra être réalisé à la mise en œuvre du parc ; ▪ que la stabilité du sol, les caractéristiques géotechniques du sous-sol doivent être précisées ; ▪ que la maîtrise du risque de saturation visuelle liée au cumul avec le parc éolien de -Coulonges n'apparaît pas assurée ; ▪ que le choix du site ne relève pas d'une véritable étude d'alternatives d'implantation permettant de s'assurer du moindre impact environnemental ;

Le porteur de projet a répondu à toutes les observations de la MRAe dans la pièce « Réponse à l'avis de la Mission Régionale d'Autorité Environnementale » faisant partie du Dossier

Avis de la Direction de la Sécurité Aéronautique d'Etat

Cet organisme n'émet dans son avis aucune prescription locale .

Avis de Météo-France

Cet organisme mentionne dans son avis qu'aucune contrainte réglementaire ne pèse sur ce projet éolien au regard des radars météorologiques.

Avis de la Direction Générale de l'Aviation Civile

Cet organisme mentionne dans son avis que le projet n'est pas situé dans une zone grevée de servitudes aéronautiques et radioélectriques, mais qu'il faudra prévoir un balisage diurne et nocturne réglementaire.

V LE D É ROULEMENT DE L'ENQU Ê TE

L'Enquête Publique, conformément à l'arrêté préfectoral n° 2020-DCPPAT/BE-081 en date du 26 mai 2020 de Madame la Préfète de la Vienne (annexe 1), portant sur les dangers ou inconvénients présentés par la réalisation du projet déposé par Monsieur le président de la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation sur la commune de Journet, d'un parc éolien, soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique, s'est déroulée sur une période de 31 jours consécutifs du lundi 14 septembre 2020 (09h00) au jeudi 15 octobre 2020 (17h00) en mairie de Journet . Cinq permanences ont été tenues par le Commissaire Enquêteur en mairie de Journet

Lundi 14 septembre 2020 de 09h00 à 12h00 Jeudi 24 septembre 2020 2020 de 14h00 à 17h00 Jeudi 1er octobre 2020 de 09h00 à 12h00 Lundi 5 octobre 2020 de 09h00 à 12h00 Jeudi 15 octobre 2020 de 14h00 à 17h00

Les permanences tenues par le Commissaire Enquêteur se sont déroulées dans de très bonnes conditions matérielles compte tenu de la situation particulière, nécessitant la mise ne place et le respect strict des « mesures barrières » prévues par l'administration administrative. A ce sujet (respect des mesures barrières) je précise qu'un incident a eu lieu avec 3 représentants de l'association SELT, le jeudi 1er octobre 2020 à 09h00 : ces 3 personnes étaient déjà présentes dans la salle mise à ma disposition à la mairie de Journet. J'ai de suite précisé à ces 3 personnes que, vu la situation actuelle dû au « covid », je ne pouvais recevoir que 2 personnes à la fois, et j'ai alors demandé à l'une de ces personnes de bien vouloir attendre dans la pièce occupée par la secrétaire de mairie. Ces personnes n'ont pas voulu se séparer et ont quitté la salle sans inscrire d'observation sur le registre d'enquête. J'ai tout de suite fait mention de cet incident sur le registre d'enquête (page 6) et j'ai avisé téléphoniquement la Préfecture de la Vienne (Mme Callot) ainsi que la Tribunal Administratif de Poitiers.

► 18 personnes ont mentionnées leurs observations sur le Registre d'enquête « papier » déposé à la mairie de Journet durant toute la durée de l'enquête et certains ont joint des documents qui ont été annexés au présent registre au nombre de 6.

► 4 documents ont été adressés au commissaire enquêteur sur la boîte mail de la mairie de Journet et annexés au registre d'enquête.

► 18 lettres ont été adressées au commissaire enquêteur par La Poste à la mairie de Journet et ont été annexées au registre d'enquête.

► 316 contributions ont été adressées au commissaire enquêteur sur le Registre d'Enquête Dématérialisé : www.registre-numérique.fr/parc-eolien-grands-buissons. L'ensemble de ces contributions est enregistré sur une « clef USB » mise à notre disposition par la société « Visiativ.com », société gérant le registre dématérialisé Cette « clef USB » est en Annexe N° du présent Rapport.

Les 18 personnes qui ont inscrits leurs observations sur le registre d'enquête « papier » sont toutes « CONTRE » le projet éolien. Il s'agit de : M. R. de Wilde, M. Slinton C, Mme Durand Françoise, Mme et Mr André Eric et Colette, Mr Le Masson et Mr Papalexis, Mr Bremond Jean Claude, , Mme De Laitre Pascale, Mr Murray Andrew et Mme Murray Sabina, Mr et Mme Lemaitre Jean Bernard et Marie Paule, Mme Ryon Odile, Mr Ryon Nicolas, Mr Cardonne François, Mr Guinard Philippe, Mr Barrat Guy, Mr Marçat André, Mr Earls Richard, Mr Lomer Jean Françoise et Bernard Philippe, Mr et Mme Murray-Playfair (, les observations ne sont comptabilisées qu'une seule fois lorsqu'elles proviennet d'un couple ). Les 4 documents ont été adressés au commissaire enquêteur sur la boîte mail de la mairie de Journet et annexés au registre d'enquête, émanent de ressortissants britanniques et de Mr et Mme Henri Bougier de Materre qui déclarent leur opposition au projet.

Mais le plus important dans cette enquête sont les 316 contributions qui ont été adressées au commissaire enquêteur sur le Registre d'Enquête Dématérialisé : www.registre-numérique.fr/parc-eolien-grands-buissons. Exceptées 4 contributions qui sont « POUR » le projet, toutes les autres (312) sont « CONTRE » le projet éolien des Grands Buissons à Journet.

Le Commissaire Enquêteur indique que la totalité des observations recueillies pendant l'enquête publique (316 sur le Registre dématérialisé, 18 sur le Registre « papier » déposé en mairie de Journet, plus les lettres reçues en mairie de Journet et les documents annexés aux observations inscrites sur le registre « papier ») ont été intégralement retranscrites sur le procès-verbal de Notification remis au porteur de projet le 22 octobre 2020, procès-verbal qui sera annexé au présent rapport.

Il convient tout d'abord et une fois de plus, de rappeler l'objet de l'enquête publique, qui a été, en application du Code de l'Environnement, rappelé dans l'Arrêté Préfectoral du 26 mai 2020 : «sur les dangers ou inconvénients présentés par la réalisation du projet déposé par Monsieur le président de la SAS PARC ÉOLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation sur la commune de Journet, d'un parc éolien, soit pour la commodité du voisinage, soit pour la santé, la sécurité, la salubrité publiques, soit pour l'agriculture, soit pour la protection de la nature, de l'environnement et des paysages, soit pour l'utilisation rationnelle de l'énergie, soit pour la conservation des sites et des monuments ainsi que des éléments du patrimoine archéologique ».

Or nombre de critiques reprises dans une majorité des observations et des contributions sur internet, portent sur la pertinence de l'éolien en France sur le plan technique et sur le plan écologique. Ces critiques concernent la politique énergétique de notre pays telle que définie par la loi et les mesures prises pour l'application de celle-ci, comme les programmations pluriannuelles de l'énergie. Les niveaux décisionnels à cet égard sont le législateur et le gouvernement. Ainsi toutes les critiques formulées à l'encontre des choix plaçant l'éolien au sein du mix énergétique Français, ne relève pas de la présente enquête en raison de sa définition même et de l'application de la loi.

Vu le nombre important de contributions inscrites sur le registre dématérialisé (316) et les observations inscrites sur le registre « papier », le Commissaire Enquêteur formulera directement son avis en appui de la réponse du porteur de projet par rapport aux thématiques générales abordées par toutes ces observations. Cette synthèse fait apparaître que les objections se ressemblent toutes par leurs contenus et leurs arguments. La majorité des avis portés par la population sur le registre « papier » ou sur le registre dématérialisé sont souvent identiques et rédigés avec les mêmes supports, utilisant les mêmes thèmes agréés, et le nombre de participants peut être minoré car certains se manifestent à de très nombreuses reprises comme par exemple : Mr Kawalla (44 contributions), l'association SELT (16 contributions), Mme De Pontfarcy (12 contributions), Mr Bernard Philippe (13 contributions), l'association Journet bocage (8 contributions), Mr Véron Benoit (4 contributions), Mme Boheas (7 contributions) Mr Grazilly (8 contributions), etc..... La Synthèse des observations et des contributions

La majorité des contributions et des observations font état de critiques de la problématique éolienne en général, ainsi que de l'implantation de ce parc à Journet.

Comme je l'ai répertorié sur le procès-verbal de Notification remis au porteur de projet le 22 octobre 2020, où j'ai mentionné : les numéros dans l'ordre d'arrivée sur le registre dématérialisé le nom des contributeurs et où j'ai résumé les thèmes abordés par ces derniers, ainsi que les observations et courriers enregistrés sur le registre « papier », j'ai classé ces observations et contributions en 6 groupes classés par thème, en précisant que le porteur de projet pouvait avoir accès aux textes complets de ces contributions, ainsi qu'aux pièces jointes annexées à ces contributions, en consultant le dit registre matérialisé où il pouvait avoir accès :

▬ les impacts sur le milieu naturel : la faune, la flore, les oiseaux, les chiroptères, les zones Natura 2000, les ZPS et les ZSC.

▬ les impacts sur l'être humain : sur sa santé à cause du bruit, des infrasons, de la pollution lumineuse, remise en cause de l'étude acoustique.

▬ les impacts sur les paysages et sur l'environnement : pollution visuelle, zones humides, biodiversité, démantèlement des éoliennes.

▬ les impacts sur le cadre de vie : diminution de la valeur des biens immobiliers, mauvaise influence sur le tourisme.

▬ les impacts sur le patrimoine architectural des environs, proximité d'autres parcs éoliens avec saturation et mitage du territoire.

▬ qualité du dossier et du site « internet », remise en cause du fonctionnement de registre dématérialisé, mise en cause de la compétence et de l'impartialité du commissaire enquêteur, problématique des baux emphytéotiques.

Le Commissaire Enquêteur tient à signaler qu'il regrette le contenu de certaines contributions inscrites sur le Registre Dématérialisé dans lesquelles il a fait l'objet de menaces (faire rayer son nom de la liste des commissaires enquêteurs en intervenant auprès de la Préfecture et du Tribunal Administratif de Poitiers), d'intimidations, de mise en cause de son impartialité, de son manque d'objectivité, de son indépendance, et quelqu'un précise même que «malheureusement de nombreux commissaires enquêteur ne possèdent pas les compétences requises personnelles nécessaires pour évaluer techniquement ces sujets et sont manipulés par des promoteurs et spéculateurs sans scrupules»!!!

Le Commissaire Enquêteur ne perdra pas de temps à répondre à ces contributeurs, se considérant, dans toutes les enquêtes qu'il a menées, totalement indépendant des porteurs de projets, impartial et ayant toujours motivé les « conclusions et avis » lors de ces enquêtes ; d'ailleurs aucune de ces conclusions , même avec un « avis favorable » n'a fait l'objet d'une demande de « complément de motivation » de la part du Tribunal Administratif de Poitiers. Analyse et réponse aux observations et contributions émises lors de l'Enquête Publique

Le 10 Novembre 2020, le porteur de projet m'a fait parvenir par courriel le « Mémoire en réponse ». J'ai reçu ensuite ce mémoire par la voie postale le 12 Novembre 2020. Ce dossier volumineux ( 75 pages recto-verso) est rédigé avec beaucoup de rigueur dans la formulation des réponses. Il fait référence aux pièces du dossier ainsi qu'à de nombreuses sources extérieures. Le porteur de projet apporte des réponses et des précisions aux nombreuses interrogations du public, même si certaines figuraient dans le dossier mis à l'enquête, et il répond particulièrement aux associations autant sur la méthode que sur le fond. Pour ne pas alourdir le présent Rapport et devant la densité des écrits, je n'ai repris que quelques éléments de réponse s'attachant au mieux des questionnements et affirmations des contributeurs, et correspondant aux différents thèmes cités ci-dessus.

Le « Mémoire en réponse » est consultable dans son intégralité en Annexe N° du présent Rapport

Le porteur de projet, la SAS Parc Eolien des Grands Buissons, filiale du Groupe Voltalia, a apporter, dans son « Mémoire en Réponse », les réponses aux observations et demandes de précision du public mentionnées sur le procès-verbal de notification remis le 22 octobre 2020 par le commissaire enquêteur. Les réponses sont articulées par thèmes et sous-thèmes

► Le volet patrimonial et paysager

La SAS Parc Eolien des Grands Buissons est consciente et ne conteste pas que le projet modifie l'environnement paysager, mais en rappelant que le paysage est, par définition, évolutif au travers de changements de pratiques agricoles, de l'urbanisation du territoire et de la mise en œuvre d'aménagements répondant aux besoins des populations. L'étude paysagère analyse les structures paysagères, patrimoniales et de bâti aux différentes échelles que sont l'aire d'étude éloignée, l'aire d'étude rapprochée et la zone d'implantation potentielle du projet. Le diagnostic du bureau d'études indépendant a listé les sensibilités de visibilités et de co-visibilitése n différents lieux d'importance (page 7 du « mémoire en réponse »). La synthèse de l'analyse visuelle est détaillée au chapitre 8.4 de l'Etude paysagère et la saturation visuelle est elle détaillée dans l'Etude d'Impact (chapitre V.6.3.2). Sur le patrimoine architectural et les monuments historiques le porteur de projet renvoie aux différentes photomontages réalisées dans l'Etude d'Impact et au volet paysager.

Avis du Commissaire Enquêteur Les principales critiques portent sur l'atteinte aux paysages et le porteur de projet renvoie sur l'Etude Paysagère qui a évalué les différents impacts, tout en étant conscient qu'il est impossible de neutraliser complètement la perception visuelle de ces machines hautes de 180 m. Le bocage où sera implanté le projet, sans être dépourvu de qualités, ne remettra pas en cause le caractère naturel et agricole. L'étude a porté, entre autres, sur les mesures de co-visibilité avec les éléments du patrimoine local : abbaye de St Savin, Abbaye de Villesalem, château du Ry, Hotel Dieu de Montmorillon. Plusieurs contributions estiment que les clichés sont trompeurs, mal placés, avec de mauvais angles de prises de vues. Le porteur de projet répond à ces critiques par une démonstration mathématique page 11 à 16 du Mémoire en Réponse. A titre personnel, je dois reconnaître qu'il n'est pas aisé d'intégrer visuellement ce que donnera l'implantation d'éoliennes dans le paysage, mais que cette implantation d'éoliennes à cet endroit, d'une telle hauteur, auront invariablement, par leur taille et hauteur importante, un impact fort dans ce paysage sensible. Vu le parcours administratif du projet de développement de ce parc éolien et la multiplicité d'avis, il me semble qu'il sera difficile d'invoquer la Charte de l'Environnement.

► Le volet Naturaliste

Dans un rayon de 20km autour du projet de parc éolien des Grands Buissons, 13 sites ont été recensés : Il s’agit de 2 Zones de Protections Spéciales (ZPS) et de 11 Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Tout d’abord il convient de rappeler que réglementairement il n’existe aucune interdiction d’implanter des éoliennes dans ou à proximité de sites Natura 2000. En France les seuls zonages susceptibles d’avoir un effet rédhibitoire vis-à-vis de l’implantation d’éoliennes sont les Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope, les espaces boisés classés, les parcs nationaux et les réserves biologiques. Néanmoins il est établi qu’en Nouvelle Aquitaine et dans d’autres régions, tout développement de projet éolien doit être évité à l’intérieur d’un site Natura 2000 ; ce à quoi répond le projet de parc éolien des Grands Buissons. Enfin le SRE conclut vis-à-vis des sites Natura 2000 que « dans les zones tampon, le développement éolien sera contraint par des enjeux biologiques importants. La démonstration de l'innocuité du développement éolien sur la faune sera un préalable indispensable à tout projet éolien, pouvant nécessiter des études particulièrement approfondies. » Il est donc faux de mettre en avant, comme cela a pu être le cas dans de nombreuses contributions, que le projet des Grands Buissons ne respecte pas les distances d’éloignement vis-à-vis des sites Natura 2000. Et c’est là tout l’intérêt de faire intervenir des experts naturalistes afin d’évaluer le véritable impact potentiel d’un projet sur toute espèces animale et/ou végétale.

Des contributions mettent tout particulièrement en avant la présence de certaines espèces dans l’environnement du projet de parc des Grands Buissons, comme les Grues cendrées le Milan Royal et le Circaète Jean-le-Blanc. Dans cette partie nous reviendrons également sur la pertinence du dispositif ProBird prévu par la mesure de réduction MR7 de l’étude d’impact. Pour les migrateurs que sont la Grue cendrée et le Milan royal, les observations ont permis d’identifier l’axe de migration emprunté. Et si la bibliographie mentionne un axe Nord- Est/Sud-Ouest des flux migratoires à l’échelle régionale et nationale, les directions de vol peuvent varier à une échelle plus fine ; c’est ce qui a été observé sur Journet avec un axe localement orienté Nord-Ouest/Sud-Est lors de la migration prénuptiale. Ce flux migratoire est en partie à l’origine des orientations d’implantations privilégiées pour les éoliennes sur site, comme mentionné dans la mesure MR6 Choix d’implantation. Lors de la migration postnuptiale, les axes migratoires révélaient des orientations davantage Nord/Sud et Nord- Est/Sud-Ouest plus proches de la bibliographie nationale et régionale. La diversité des axes de migration observée a nettement influé sur le positionnement des éoliennes pour : • Grouper le projet et limiter leur emprise ; • Laisser un couloir suffisamment important entre les 2 rangées d’éoliennes pour favoriser le passage des flux migratoire. La problématique de l'effet barrière, généré sur l'avifaune migratrice, par l'orientation de l'implantation des éoliennes est traitée à la page 407 du Volet naturaliste. Cette analyse est appuyée par l'étude réalisée par Julien Soufflot (LPO, 2010), qui mentionne qu'idéalement l'emprise du parc éolien doit être inférieure à 1000 mètres si les éoliennes sont implantées perpendiculairement aux axes migratoires. C’est donc ici le cas sur l’axe migratoire principal nord-est/sud-ouest identifié aux échelles nationales et régionales, avec une emprise du projet est de 830m. Pour ce qui est des risques de collision des Grues cendrées et des Milans royaux, cet effet a bien été identifié et la Mesure de réduction n°7 (MR7) : Mise en place d’un système de détection / effarouchement / arrêt des machines, sera mise en place afin de limiter considérablement ce risque pour les espèces considérées. La détection d'espèces telles que la Grue cendrée ou le Milan royal est largement facilité par leurs grandes envergures. De plus, la Grue cendrée est une espèce qui évite de migrer lorsque les conditions climatiques sont difficiles (mauvaise visibilité, pluie, vent fort, ...). Cette caractéristique va également permettre de limiter les risques de collision avec les pales des éoliennes.

Bien que présent à l'échelle communale dans la bibliographie, aucune observation de Circaète Jean-le-Blanc n'a été réalisée sur la zone d'étude malgré une pression d'inventaire élevée. Ce constat révèle une faible fréquentation de la zone d'étude par l'espèce. Le Circaète est un rapace se nourrissant préférentiellement de reptiles. Par conséquent, il fréquente les zones thermophiles riches en reptiles pour s'alimenter. Bien que les habitats naturels présents au sein de la ZPS du camp de Montmorillon, Landes de Sainte-Marie soient très favorables à la chasse du Circaète-Jean-le-Blanc, ils sont beaucoup moins attractifs au niveau de la zone d'étude du projet. L'inventaire des reptiles réalisé sur la zone d'étude montre d'ailleurs la faible fréquentation du site pour ce taxon. En ce qui concerne la nidification de l'espèce, le Circaète-Jean-le-Blanc fréquente préférentiellement les grands espaces boisés pour y établir son nid. Ces habitats ne sont pas présents au sein de l'AEI ce qui ne la rend pas attractive pour la nidification de l'espèce.

A ce jour le dispositif ProBird protège les oiseaux sur 23 parcs en France, en Allemagne et en Espagne. Depuis la 1ere installation en 2016, aucune collision de rapaces n'est à déplorer dans des conditions normales de visibilité. Le matériel choisi permet de détecter des grands voiliers (envergure de 150cm) jusqu'à 600m (et pour une plus grande envergure, une plus grande distance de détection). Cette distance permet d'anticiper l'arrivée de l'oiseau sur la machine, de lancer un avertissement sonore, puis un arrêt même si l'oiseau est à vitesse de vol maximale. Concernant les Grues cendrée : la grande envergure des Grues cendrées (180 à 240cm) permet aux caméras de les détecter à de très grandes distances (plus d'un kilomètre). Leur vitesse de vol étant comprise entre 40 et 80km/h, et la réduction à 2 tours/min d'une éolienne prenant environ 30 secondes, il faut détecter les Grues à 660m pour avoir le temps de ralentir la machine à leur arrivée (quand l’oiseau est à sa vitesse maximale). La distance de détection des Grues par ProBird permet donc d'anticiper grandement le risque et de lancer un arrêt pour éviter la collision.

Concernant la problématique de la destruction de l'habitat et de la modification globale du paysage pour les chiroptères, elle est traitée aux pages 447-448 du volet naturaliste. Un diagnostic des habitats de chasse et de gîtes a été réalisé. Les investigations de terrain et les inventaires réalisés ont confirmé l'attrait des haies et des lisières pour la chasse et le transit des individus. L'étude a permis d'implanter l'ensemble des éoliennes dans des zones d'enjeux très faibles à faibles vis-à-vis des chiroptères.

Les haies bocagères, les lisières de boisements, les boisements, les plans d’eau, étangs et mares, ainsi que les zones de landes et de friches s’avèrent généralement très attractifs pour les chiroptères. En effet, une étude allemande réalisée par le bureau d’étude KJM et publiée dans la revue Acta Chiroperologica, illustre l'activité des chiroptères en fonction de l'éloignement d'une haie bocagère. Cette étude permet de constater que l’activité chiroptérologique décroit rapidement avec l'éloignement des structures paysagères. Le seuil de 50m semble marquer un point d’inflexion dans la majeure partie des cas étudiés. Seules les noctules, ainsi que les Pipistrelles communes en été, semblent s’affranchir de cette distance. Le retrait des éoliennes de toutes structures paysagères permet donc de diminuer les risques de mortalité chiroptérologique liés à la mise en place d’un parc éolien. (cf page 452-456 du volet naturaliste). Cette mesure est mise en place dès le début de l'exploitation du parc éolien. La mesure de suivi de mortalité permet de mesurer l'efficacité des paramètres de bridage en place. À tout moment, l'inspecteur ICPE est en mesure de renforcer la mesure de bridage si une mortalité importante est constatée. Les paramètres de bridage prévus dans le cadre du parc éolien des Grands Buissons permettent de garantir qu'environ 80% de l'activité chiroptérologique se fera en dehors des périodes de rotation des pales.

La pression d’observation de l’étude pédologique a été répartie sur l’ensemble des parcelles sur lesquelles nous disposons d’accords avec les propriétaires fonciers ; parcelles potentiellement concernées par des installations liées au projet. Les parcelles D356, 355, 372, 373, 374 et 375 n’ayant pas fait l’objet d’accord de ce type, il n’était donc pas envisagé d’y aménager des installations en lien avec notre projet. Les sondages pédologiques n’étaient ainsi pas justifiés sur ces parcelles. En revanche, comme il est mentionné dans certaines contributions, les parcelles D356, 374 et 375 ont pu être observées pour l’étude écologique du site, en accord avec le propriétaire de ces parcelles, ce qui a d’ailleurs permis une meilleure analyse de la ZIP d’un point de vue global et des enjeux liés à la biodiversité. L’étude menée et la pression d’observation des sondages pédologiques ont permis d’obtenir une cartographie fine des enjeux liés aux zone humides vis-à-vis de notre projet. Ainsi lors du choix de la localisation des installations du parc, ces secteurs ont dans la mesure du possible été évités. Lorsque l’évitement n’était pas possible, des mesures de compensation ont été mises en place.

Avis du Commissaire Enquêteur Le porteur de projet répond point par point aux différentes critiques et interrogations. Ces réponses mettent en perspective l'enjeu de conciliation entre le développement de l'éolien et l'intérêt public lié à la préservation de la biodiversité avifaunistique. Il rappelle que l'étude a pour finalité d'évaluer les risques d'impacts de façon objective selon une méthodologie précise et référencée. Il précise qu les critiques du dossier d'études par les associations ou contributeurs individuels s'apparentent souvent à des affirmations sans justificatifs méthodologiques ou objectives. Il est vrai que le rapace « cicaète jean le blanc » a ressurgi des mémoires et a soudainement acquis une grand notoriété et jamais autant de variétés de chiroptères n'avaient été recensées à cet endroit. La biodiversité locale est devenue l'objet d'attentions inédites. Les méthodes utilisant des caméras couplées à un logiciel qui déclenche l'arrêt de l'éolienne ou une mesure d'effarouchement, ne sont pas actuellement efficaces à 100%. « Mais ces technologies s'améliorent. Elles vont devenir très efficaces et devront être privilégiées » : ainsi parle Mr Simon GAULTIER, doctorant en écologie des chiroptères, co-auteur de la Synthèse éoliennes et biodiversité réalisée pour l'OFB et la LPO. Le bridage des éoliennes basé sur des paramètres météorologiques est un autre dispositif pour éviter les risques de collision des chiroptères avec les pales des éoliennes. Le plan de bridage proposé par le porteur de projet me semble à la hauteur des enjeux. Il pourra toujours être réaménagé selon le suivi des impacts éventuellement constatés.

► Le volet Acoustique

L’expertise acoustique suit une méthodologie précise, en accord avec le « Guide relatif à l’élaboration des études d’impacts des projets de parcs éoliens terrestres » (publié par la DGPR, émanation du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire). L’étude d’impact acoustique menée dans le cadre du projet des Grands Buissons est prévisionnelle et se doit avant tout de donner les éléments d’analyse suffisants pour apprécier la possibilité d’exploiter un parc éolien en respectant les exigences réglementaires. A ce titre, le projet « parc éolien des Grands Buissons », propose un plan de bridage garantissant sa plaine conformité ç la réglementation en viguer. Pour mémoire, nous tenons à rappeler qu’il est prévu la mise en place de serrations acoustiques sur les éoliennes projetées : les serrations (« peignes ») permettent entre autres de réduire les turbulences en bordure de pale et de réduire les niveaux de bruit d’environ 1 à 2dB(A). L’étude acoustique a été mise en cause par plusieurs contributions dont la 297. La plupart des remarques de l’auteur mettent en avant son impossibilité à produire une contre-expertise car il ne dispose pas des données brutes de l’étude acoustique. Ces données ont été transmises dans le cadre de l’enquête et Voltlaia n’apportera donc pas de précision sur ces points. Sur les autres points soulevés des précisions sont apportées. Contrairement à ce qui est indiqué dans la contribution 297, l’étude d’impact et l’étude acoustique indiquent les mêmes directions de vents dominants dans leurs roses long terme, soit SO et NE dans une moindre mesure. La première est issue de données Météo France à Poitiers et la seconde est une extrapolation long terme des données du mât de mesure à Journet. Il y a 54km entre les 2 points, ce qui explique les différences entre les 2 roses. Un autre commentaire du même auteur pointe du doigt des incohérences sur les roses des vents de Poitiers Biard entre le dossier de Voltalia et un autre dossier porté par Enertrag. Les roses des vents sont différentes car la période, contrairement à ce qui est annoncée est différente : données relevées entre 1991 et 2010 d’un côté contre 2003-2007 de l’autre. L’auteur de la contribution interroge également sur la contribution sonore des éoliennes dans le bruit ambiant pour des vents de N-NO. Ces vents ne sont pas dominants sur site et leur fréquence durant les enregistrements n’a pas permis de créer une classe homogène pour ce secteur. Il convient ici de rappeler ce que mentionne le guide de l’étude d’impact des projets de parcs éoliens terrestres vis-à-vis des expertises acoustiques : « l'étude acoustique prévisionnelle doit a minima permettre de caractériser l'impact acoustique moyen du projet éolien pour des conditions environnementales représentatives des plus grandes occurrences de fonctionnement » ; ce qui a été réalisé pour le parc éolien des Grands Buissons. Le parc éolien d’Echauffour est différent en tout point de celui des Grands Buissons (distance aux habitations, niveaux sonores résiduels, gabarit d’éoliennes, …). Chaque projet est unique et doit être analysé et instruit en tant que tel par les services compétents en la matière. Néanmoins, étant donné les contributions se référant à ce projet et sa situation nous tenons à préciser les éléments ci-dessous. Ce parc éolien situé dans l’Orne est composé de 5 éoliennes de hauteur totale de 145m.

Nous notons que les plaintes ne proviennent que de 3 riverains (sur une population de 700 habitants), pour beaucoup d’opposants historiques au projet. Malgré tout nous les prenons très au sérieux. Ce parc a fait l’objet de mesures de 2 contrôles acoustiques en 2019, réalisées dans le strict respect des normes applicables par un bureau d'étude indépendant et qualifié. Contrairement aux allégations de certains plaignants, ces mesures ont bien été réalisées en fonctionnement standard des éoliennes (c’est-à-dire sans application de quelconque bridage durant les mesures). Des émergences ont été identifiées et nous avons ainsi mis en oeuvre un plan de fonctionnement des éoliennes limitant les émissions sonores dans des conditions particulières de vitesse et de direction des vents, comme pour de nombreux parc éolien en France. Nous poursuivons nos investigations avec de nouvelles études de réception actuellement en cours, en concertation avec les services de l’état, la Préfecture de l'Orne et les élus de la commune, avec pour objectif premier un rapide retour au calme local. Cette situation est atypique et nous mettons tout en oeuvre pour la régler dans les meilleurs délais. les élus de la commune, avec pour objectif premier un rapide retour au calme local. Cette situation est atypique et nous mettons tout en oeuvre pour la régler dans les meilleurs délais.

Avis du Commissaire Enquêteur Le porteur de projet répond aux critiques de nombreux contributeurs, en particulier sur la méthodologie appliquée et sur la comparaison avec les plaintes des riverains du parc éolien d'Echauffour sis dans le département de l'Orne. Je n'ose imaginer que le service en charge de l'analyse acoustique produise une étude tronquée. Celle-ci serait inévitablement sanctionnées par les services instructeurs. Le bruit est une nuisance susceptible d'être rencontrée dans l'exploitation d'un parc éolien. Il varie en fonction de la topographie des lieux, des conditions météo et de la végétation environnante. L'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire a mentionné dans un rapport que « les éoliennes sont des sources de bruit dont la part des infrasons et basses fréquences sonores prédominent dans le spectre d'émissions sonores et ne montrent aucun dépassement des seuils d'audibilité dans les domaines des infrasons et basses fréquences sonores (inférieur à 50 Hz). Tout projet doit respecter, vis à vis des habitations, les émergences sonores (différences entre le bruit ambiant, c'est à dire avec l'éolienne en fonctionnement, et le bruit résiduel, c'est à dire sans l'éolienne en fonctionnement) fixées par la réglementation relative aux installations classées, soit 5dB le jour et 3Db la nuit. Cette réglementation est l'une des plus sévères d'Europe. Seules des mesures en grandeur réelle, après mise en service du parc, permettront de vérifier le respect des émergences sonores réglementaires et d'adapter, si nécessaire, les mesures compensatoires nécessaires (bridage ou arrêt des éoliennes dans certaines conditions de vent) afin d'assurer la tranquillité du voisinage.

► La santé de l'être humain et les infrasons

Il y est surtout constaté une énorme disproportion entre le grand nombre d'articles à ce sujet en comparaison du faible nombre d'études scientifiques, elles-mêmes, contradictoires. L’expertise met en évidence le fait que les mécanismes d’effets sur la santé regroupés sous le terme « vibroacoustic disease », rapportés dans certaines publications, ne reposent sur aucune base scientifique sérieuse ». Dans le cas particulier des éoliennes, notons que les très basses fréquences mesurées à 100 mètres des éoliennes se situent à au moins 40 dB en dessous du seuil d’audibilité. A cette distance, l'intensité des infrasons est si faible que ces engins ne peuvent provoquer ni cette gêne, ni cette somnolence liées à une action des infrasons sur la partie vestibulaire de l'oreille interne, que l'on ne peut observer qu'aux plus fortes intensités expérimentalement réalisables.

Avis du Commissaire Enquêteur Nombre d'observations font état de troubles dénommés « syndrome éolien » pour certains habitants proches du lieu d'implantation d'éoliennes. Certains contributeurs affirment souffrir jusqu'à plusieurs kilomètres. Une abondante littérature rapportant ces faits ne permet pas de trouver actuellement une définition scientifique. Des études en provenance de plusieurs pays s'affrontent que l'on soit pour ou contre l'éolien. Un médecin, apparemment assez connu (Mr Allary), fait état de la concomitance des troubles de ses patients avec l'installation d'un parc éolien. Il fait état de l'effet Nocébo que pourrait engendrer un stress ou une contrariété. Je dois reconnaître que les propos tenus pendant les permanences et à la lecture des contributions m'interpellent, mais je n'ai pas les compétences nécessaires pour apprécier son constat. Il me semble que le seul avis ne faisant pas débat et hors intérêt particulier de leur auteur, soit la prise en compte de l'avis de l'ANSES qui conclue : « les connaissances actuelles en matière d'effet potentiels sur la santé liés à l'exposition aux infrasons et basses fréquences sonores ne justifient ni de modifier les valeurs limites spécifiques de celles-ci et recommande un renforcement de l'information et de la surveillance ». L'ANSES renvoie aux dispositions réglementaires.

► La pollution lumineuse et les perturbations électroniques

Le balisage est encadré par l’Arrêté du 23 avril 2018 relatif à la réalisation du balisage des obstacles à la navigation aérienne Les organisations professionnelles travaillent de concert avec la DGAC (Aviation civile) et la DIRCAM (Défense) pour réduire les impacts du balisage. Ces systèmes pourront être appliqués une fois validés et transcrit dans un arrêté relatif au balisage sur le parc éolien des Grands Buissons. L’être humain est continuellement exposé à des champs électromagnétiques de toutes sortes, qu’ils soient d’origine naturelle (champ magnétique terrestre, lumière du soleil…) ou créés par l’homme pour satisfaire ses besoins en termes de communication, de transport,de confort, etc … des exemples de sources domestiques de champs électriques et magnétiques sont décrites dans le tableau page 32 du « Mémoire en réponse ». Compte tenu de la distance minimale réglementaire de 500 mètres des éoliennes et maisons d'habitation, le champ magnétique généré par les éoliennes n'est absolument pas perceptible au niveau des habitations. [...] Pour les opérateurs et les visiteurs, même au plus près du local transformateur, le niveau de champ magnétique est partout inférieur à 5 μT. »

Avis du Commissaire Enquêteur La réglementation pour le balisage s'impose au porteur de projet. Une nouvelle réglementation, suite à l'arrêté du 23/04/2018, va permettre de réduire la gêne des riverains aux abords d'installations éoliennes. Il sera dès lors possible de mettre en place un balisage fixe ainsi qu'une réduction de l'intensité lumineuse du balisage. Cette mesure du balisage fixe contribuera à diminuer sensiblement la gêne visuelle pour les riverains et éviter que certains parcs ne ressemblent à une guirlande lumineuse. ► Facteur de charge et faible rentabilité présumée

Une éolienne transforme l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique. La puissance instantanée du vent se calcule par la formule suivante : Pvent = 1/2rho*A*V3 (ou « A » est la surface traversée, « V » la vitesse instantanée du vent et « rho » est la masse volumique de l’air). Ainsi on s’aperçoit que la puissance disponible dépend directement de la surface traversée par le vent. Si on la considère équivalente à la surface balayée par le rotor d’une éolienne, la puissance instantanée du vent (telle qu’évaluée par la relation ci- dessus) représente le maximum de puissance disponible que l’éolienne peut convertir. On sait que la surface balayée par une éolienne dépend du rayon de son rotor (π*R²). Du coup, la puissance disponible dépend du carré du rayon de l’éolienne. En conclusion, si vous avez un rotor 2 x plus long, vous avez 4 x plus de puissance (source : https://sites.uclouvain.be/energie-plus/index.php?id=16657). C’est pourquoi il est incohérent de vouloir comparer les facteurs de charge d’éoliennes qui n’ont pas la même taille et le même diamètre de rotor. Les éoliennes de dernière génération ont des rotors plus importants pour capter davantage l’énergie du vent. Cette adaptation des turbiniers permet ainsi de proposer des éoliennes dont les facteurs de charge sont de plus en plus importants. L’erreur qui a été commise dans l’exemple de la contribution 202 a été de vouloir comparer le facteur de charge des éoliennes construites il y a plusieurs années avec celle d’un projet en instruction. Le facteur de charge attendu sur le parc éolien des Grands Buissons a été estimé grâce aux données collectées par le mât de mesures anémométriques, installé depuis juin 2018 et à l’utilisation d’un logiciel spécifique. Ainsi, un facteur de charge d’environ 25% est bien attendu, et ce, pertes comprises. Ces pertes intègrent les effets de sillage, les bridages environnementaux et acoustiques, les pertes électriques et la disponibilité des éoliennes. Voltalia est ainsi en mesure de confirmer que le parc produira par an une moyenne de 60GWh, soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 24 000 habitants. Ce parc participera donc pleinement aux objectifs fixés par l’Etat en matière de transition énergétique.

Réduction de la valeur immobiliers

L’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien. Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à l’autre. Certains considèrent la présence d’un parc éolien comme un « plus », d’autres pas. L’ensemble des conclusions tendent à montrer que le marché immobilier local ne subit généralement pas d’influence négative liée à la proximité d’éoliennes en projet ou en fonctionnement. Le guide de l’étude d’impact stipule dans son chapitre 7.9.1 que : « Les impacts sur la valeur des biens immobiliers constituent une des interrogations des futurs riverains de parcs éoliens. Le respect des réglementations en vigueur (acoustiques et éloignement en particulier) et l’élaboration de l’étude d’impact ont pour objet la réduction des nuisances de proximité, dont l’impact sur la valeur des biens immobiliers. » Il convient ici de rappeler que le projet des Grands Buissons respecte les distances d’éloignement de 500m aux habitations les plus proches ; l’habitation occupée la plus proche d’une éolienne étant distante d’au moins 650m.

Avis du Commissaire Enquêteur En ce qui concerne les réponses du porteur de projet concernant « le facteur de charge », je prend note des explications fournies. Beaucoup d'écrits font état d'une dépréciation de la valeur de l'immobilier à proximité d'un parc éolien. J'estime que cet avis est réel mais je le nuancerai car plusieurs facteurs objectifs et subjectifs entrent en ligne de compte : un bien pour être attractif doit correspondre au marché « prix, état, emplacement, etc...). Plusieurs études démontrent que le risque de dévaluation des biens n'est jamais évoqué de manière spontanée. La dépréciation peut toujours être reconnue par la justice. Plusieurs avis décrivent une baisse de fréquentation des hébergements en raison de la proximité d'éoliennes. Plusieurs études se contredisent et il est très difficile d'avoir un avis clair sur la situation.

► Les Eléments propres au projet de prc éolien des Grands Buissons

Le projet de parc éolien des Grands buissons a fait l’objet d’une première présentation au Conseil Municipal de Journet le 29 avril 2016. Après en avoir délibéré, le conseil a émis un accord de principe pour la réalisation d’études afin de déterminer la faisabilité de ce projet. A ce stade le projet envisagé comportait 6 à 8 éoliennes pour une puissance totale comprise entre 12 et 18MW. En juillet 2018, un point d’étape avec le conseil municipal de Journet est organisé et des photomontages sont présentés. Les éoliennes modélisées mesurent 180m en bout de pale, pour une puissance comprise entre 2,5 et 3MW. Leur nombre est de 6. En 2018 de nouvelles éoliennes sont arrivées sur le marché avec des puissances supérieures, et ce pour des hauteurs de 180m et plus en bout de pale. Le nombre d’éolienne final a lui été conservé et il respecte les orientations prises en 2016. Seule la puissance unitaire de l’éolienne a été modifiée, et ce pour que le projet puisse bénéficier d’éoliennes de dernière génération. Ce type d’éoliennes, au-delà d’accroitre les capacités de production permet également d’accroître considérablement les retombées économiques pour la commune et les collectivités locales. En effet la principale source de revenus pour les collectivités locales via les retombées fiscales, vis-à-vis d’un parc éolien, est liée à l’Impôt Forfaitaire sur les Entreprises de Réseau (IFER). . Le produit issu de l’IFER est réparti de la façon suivante : • 20% au profit de la ou des communes d’accueil du projet (ici la commune de Journet) ; • 50% pour l’Etablissement Publique de coopération Intercommunale (EPCI), ici la Communauté de Communes Vienne et Gartempe (CCVG) ; • 30% pour le Département.

Avis du Commissaire Enquêteur Le commissaire enquêteur prend note des réponses du porteur de projet concernant la puissance des éoliennes envisagées à Journet et constate que la municipalité a toujours été avisée des changements de types d'éoliennes entre 2016 et 2018. Le commissaire enquêteur considère qu'effectivement l'implantation d'un parc éolien représente un apport financier, autant pour les communes que pour la communauté de communes, le département et la région et que, dans un moment où les dotations de l'Etat baissent, l'éolien représente une véritable opportunité pour les collectivités souvent de petites tailles, d'améliorer la qualité de vie des habitants.

Le caractère de l'insatisfaction

Dans le cadre du développement de ce projet, de nombreux moyens ont été mis à la disposition du public et de élus locaux pour informer et échanger sur le projet de parc éolien des Grands Buissons : • A travers les élus du conseil municipal, qui ont pu relayer certaines informations, de manière directe ou via des bulletins communaux auprès de la population ; • Par la distribution de lettres d’information (mai 2018, septembre 2018, juillet 2020) incitant le public à prendre contact avec le porteur de projet ; • Par le site internet dédié au projet lancé dans le cadre de la phase de concertation préalable qui s’est tenue en novembre 2018 et pendant laquelle une permanence en Mairie a été organisée pour échanger avec le public. Il convient ici de préciser que l’ensemble des communes du rayon de l’enquête publique avaient été informé de cette phase d’échange avec le porteur de projet et que l’information avait été diffusée selon les mêmes que ceux d’une enquête publique (parution presse, affichage dans les mairies en noir sur fond jaune, …). • Et plus récemment encore par la mission de porte à porte de juillet 2020. Concernant la concertation préalable, il semble important de préciser que ce temps d’échange avait pour vocation de renforcer la participation publique et le dialogue autour du projet En juillet 2020 une campagne de porte à porte a été organisée sur la commune de Journet, avec pour objectif : • D’informer la population sur le projet et l’enquête publique à venir ; • De présenter les mesures d’accompagnement Nombre de projets éoliens se déroulent sur des communes de quelques centaines d’habitants et il n’est pas rare que certains conseillers municipaux possèdent des terrains ou aient des parents qui en possèdent sur les secteurs étudiés. Ce cas de figure s’est présenté sur Journet et les personnes ont respecté ces principes. Il n’y a donc aucun dysfonctionnement de cet ordre concernant le projet des Grands Buissons.

Avis du Commissaire Enquêteur Le Dossier présenté à l'enquête publique a détaillé dans la pièce N°3 (Description de la demande) les différentes phases de la concertation proposée à partir de fin 2015 début 2016 pour les élus et à partir de mai 2018 jusqu'à novembre 2018 pour une information à la population par des rencontres, des lettres d'information, d'un site Internet, des articles de presse, une concertation préalable et une campagne de porte à porte en juillet 2020. Le commissaire enquêteur estime que la concertation s'est déroulée de manière à permettre une appréhension correcte des enjeux et des objectifs du projet par les personnes concernées, notamment les riverains du site prévu pour l'implantation du parc éolien. Enfin, à la lecture des différents contacts établis avec les services de l'Etat, les élus, les associations, les particuliers et les riverains, il apparaît que le porteur de projet a démontré sa capacité à accompagner le projet avec toute la transparence requise. La proximité d'une voie de circulation (RD 121)

Une des 6 éoliennes du parc des Grands Buissons, numérotée E1, est distante de 153m de la route départementale D121. La question qui se pose ici est traitée intégralement dans la pièce 5.1 Etude dangers. Les risques d’effondrement et de projection de pale sont traités au chapitre IX.2.1 et IX.2.3 de l’étude de danger. Pour rappel, l’étude de dangers réalisée pour le projet de Parc éolien des Grands Buissons s’appuie sur le guide technique de l’INERIS, reflet de l’état de l'art en matière de maîtrise des risques technologiques. Or, les dispositions constructives des éoliennes ayant fortement évolué, le niveau de fiabilité des éoliennes est aujourd’hui meilleur que lors de l’installation des premiers parcs éoliens. La route départementale RD121 appartient au réseau de développement local de niveau 2 et ainsi aucune distance d’éloignement n’est préconisée par le règlement de voirie. Ainsi Voltalia a tenu à appliquer une distance minimale d’éloignement à la D121 de 2 fois la longueur de pale, conservatrice car appliquée pour le réseau de développement local de niveau 1. Aujourd’hui, plusieurs parcs éoliens sont autorisés ou en service dans le département de la Vienne, pour lesquels les distances entre routes départementales de niveau 2 et éoliennes sont inférieures à une hauteur totale d’éoliennes.

Avis du Commissaire Enquêteur La réponse du porteur de projet s'appuie sur l'étude réalisée en application du Guide Technique de l'INERIS et détaillée dans la pièce N°5 (l'Etude des Dangers). Malgré tout, même si aucune distance d'éloignement, entre l'éolienne N°1 et la RD 121 n'est préconisée par le règlement de voirie, il me semble que la distance de 153 m appliquée par le porteur de projet n'est pas assez importante, car même si la RD 121 appartient au réseau de développement local de niveau 2, elle est fréquentée matin et soir par des cars de transport scolaire, par des ambulances et bien évidemment par des véhicules de tourisme. Dans le cas d'un effondrement de l'éolienne (180 m en bout de pale) les 153 m ne suffiront pas !!! De plus l'implantation de l'éolienne va se faire sur un terrain peu compatible (zones humides, l'aléa retrait gonflement des argiles présente un risque « moyen à fort ») il faudra, comme le précise le porteur de projet dans son mémoire en réponse, prendre toutes dispositions lors de la construction au niveau du sol et du sous-sol et être certain de bien maîtriser les risques supplémentaires. Même si certaines distances ont été autorisées dans le département de la Vienne, ce n'est pas une raison que l'autorisation pour le parc de Journet soit identique. Par exemple l'implantation d'éoliennes à a entraîné un avis défavorable du commissaire enquêteur car elles étaient trop proches de la route.

La non maîtrise foncière d'une parcelle entre deux éoliennes

Il apparaît manifestement qu’une erreur de jugement a amené Voltalia à tracer un chemin d’accès sur une parcelle sur laquelle aucun accord foncier n’a été convenu au préalable. En aucun cas Voltalia ne prévoit d’emprunter des accès ou de traverser des parcelles sans l’autorisation des propriétaires et exploitants. Une solution technique de substitution a été apportée pour desservir l’éoliennes E3. Une nouvelle desserte se fera depuis la piste de jonction entre les 2 lignes d’éoliennes et traversera en bord de parcelle une zone de culture. Il sera ainsi évité l’arrachage de 9ml de haies car la traversée de la haie basse arborée pour la nouvelle desserte ne nécessitera aucun arrachage de linéaire de haie.

Avis du Commissaire Enquêteur La modification d'accès évitera l'arrachage de 9 m linéaire de haie, ce qui est une bonne option concernant les impacts du projet sur le milieu naturel.

Les aspects fonciers du projet Il a été demandé à Voltalia par l’auteur de la contribution n°19 de diffuser les conventions foncières signées entre Voltalia et les propriétaires/exploitants des Grands Buissons ; et ce pour s’assurer du régime de responsabilité civile en cas de dommages. Cette demande n’a pas été acceptée par Voltalia du fait du caractère privé de ces documents, qui contiennent des informations confidentielles et concurrentielles que nous ne tenons pas à voir diffusées. Néanmoins Voltalia tient à préciser ici qu’elle et ses filiales, créées ou à naître, sont garanties par une police souscrite contre les conséquences pécuniaires de la Responsabilité Civile Exploitation et Après Livraison/Réception/Professionnelle pouvant leur incomber à la suite de dommages causés aux tiers du fait de leur activité de développement, de construction (en tant qu’assistant à maitrise d’ouvrage, maitre d’oeuvre ou contractant général), d’exploitation, maintenance de centrales de production d’électricité, systèmes hybrides et systèmes de stockage d’énergie. Ainsi, un dommage causé à un tiers du fait des installations relève de la responsabilité civile de la Société Parc éolien des Grands Buissons (détenue par Voltalia) et est couvert par son assurance, et ne relève pas de la responsabilité du propriétaire et/ou de l’exploitant du terrain. Le sujet de la responsabilité de l’exploitant du parc est souvent invoqué par les opposants à l’éolien notamment concernant le démantèlement des installations en fin d’exploitation. Le débiteur de l’obligation de remise en état d’une installation classée est le dernier exploitant ICPE, son ayant-droit ou la personne qui s’est substituée à lui. Le propriétaire d’un terrain sur lequel une ICPE est ou a été exploitée ne saurait être considéré comme exploitant ICPE en cette seule qualité. Il a également été reproché à Voltalia de ne pas justifier de sa maîtrise foncière. L’article R181-13 du code de l’environnement stipule que la demande d’autorisation environnementale doit contenir « un document attestant que le pétitionnaire est le propriétaire du terrain ou qu’il dispose du droit d’y réaliser son projet ou qu’une procédure est en cours ayant pour effet de lui conférer ce droit ». Les pièces justificatives concernant ce point sont renseignées dans la pièce 7 Accords et avis. Les différents propriétaires concernés ont signé des Autorisations de dépôt d’un dossier de demande d’autorisation environnementale. Ces accords répondent pleinement à l’article R181-3 du code de l’environnement. Contrairement à ce qui est indiqué dans la contribution N°131 dans laquelle il est indiqué que « l’Académie des Sciences de Paris n'a pas signé de promesse de bail avec Voltalia », il est important de spécifier ici que le régisseur du domaine du Ry Chazerat s’est bien vu confié par l’Académie des Sciences le pouvoir de signer la convention de mise à disposition de terrain et de promesse de bail en vue de l’implantation d’éoliennes avec la société Voltalia. L’Académie des Sciences est d’ailleurs régulièrement informée des évolutions du projet par le biais du régisseur du Ry Chazerat.

Avis du Commissaire Enquêteur Sur la question des baux emphytéotiques le commentaire enquêteur fait le constat d'une réponse claire et complète du porteur de projet et il ne fera aucun commentaire supplémentaire. Le commentaire enquêteur constate que le porteur de projet a répondu dans le détail et de manière exhaustive aux interrogations formulées sur les capacités financières du groupe Voltalia et sur la préservation des propriétaires de terrains où seraient implantées les éoliennes (faisant partie d'une ICPE) concernant le démantèlement, car ces propriétaires ne sauraient être considérés comme exploitants de l'ICPE. En ce qui concerne la promesse de bail signée par Mr GORGE HAUTAVOINE, régisseur du domaine du Ry Chazerat, ce dernier a été missionné par Mme BRECHIGNAC, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, comme l'atteste le « pouvoir » annexé au mémoire en réponse par le porteur de projet. Mr GORGE HAUTAVOINE a fait parvenir au commentaire enquêteur une copie de « la convention de mise à disposition et de promesse de bail » signé entre Voltalia et Mme Catherine BRECHIGNAC représentée par Mr GORGE HAUTAVOINE, gérant du domaine du Ry Chazeratde la fondation Godin de Lepinay. La copie de cette convention est annexée au présent avis du commissaire enquêteur. Mr GORGE HAUTAVOINE précise également au commissaire enquêteur, pour qu'il n'y ai pas de confusion, la fondation Godin de Lepinay n'est qu'une entité de l'Académie des Sciences. Elle n'a de seul intérêt à cloisonner le patrimoine du légataire Mr Godin de Lepinay au sein de l'Académie des Sciences. Il ne peut y avoir de conflit d'intérêts entre les deux puisque ses représentants sont les mêmes. Il précise également que les échanges de mails entre Mr Bernard MEUNIER, Président de l'Académie des Sciences et Mr Philippe BERNARD sont restés cordiaux, mais que Mr MEUNIER précise à Mr BERNARD qu'il l'a reçu « aimablement » à l'Académie pour « l'écouter », mais en aucun cas pour le soutenir dans les propos de ce dernier dans son mail du 17 mars 2019.

► Les autres sujets abordés par les contributions

Nécessité de poursuivre le développement éolien dans le Sud Vienne

La France est engagée au niveau national (Grenelle de l’Environnement, Loi relative à la Transition énergétique, Programmation Pluriannuelle de l’Energie, …) et international (sommet de la Terre à Rio en 1992, le protocole de Kyoto en 1997, Accords de Paris de 2015, …) pour faire face au dérèglement climatique et s’est fixée différentes trajectoires pour viser la neutralité carbone en 2050. Le nucléaire est une énergie centralisée, associé à un réseau de transport de l’énergie rayonnant sur un territoire plus grand que celui du Sud Vienne. A l’inverse l’électricité produite par un parc éolien, décentralisée, est consommée localement, ce qui est complémentaire au nucléaire. Le développement des ENR sur les territoires permet d’anticiper la réduction progressive de la part du nucléaire dans les prochaines années. L’énergie éolienne et plus généralement les énergies renouvelables font partie intégrante du mix énergétique adopté par le gouvernement français pour relever le défi de la transition énergétique et l’énergie éolienne constitue même un atout majeur. Ainsi en 2018 dans son bilan électrique de la Nouvelle-Aquitaine, RTE précisait que près de 23% de la couverture de la consommation régionale était assurée par la production renouvelable. L’avantage à diversifier les sources de production électrique est de ne pas dépendre à terme d’une seule source d’énergie, et donc de sécuriser au mieux la production. Enfin, les énergies renouvelables font appel à des ressources locales et permettent donc de renforcer l’indépendance énergétique, à l’inverse des énergies fossiles et fissiles. Ces ambitions ont été retranscrites dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie dont le décret est paru le 21 avril 2020. « Les objectifs globaux du PCAET sont les suivants, par rapport à l’année 2014 : • Une augmentation de 23 % de la production des énergies renouvelables en 2026 pour atteindre une part de 47 % de la consommation d’énergie en 2026 et 55 % en 2030 Dans sa version de Novembre 2018 le PADD du PLUi renseigne que vis-à-vis de la Production d’énergie renouvelable : « Il s’agira de prioriser le développement des lieux de production des énergies renouvelables (méthanisation, bois, solaire, éolien), sur des sites ne portant pas atteinte à des espaces de forte qualité agronomique, environnementale, valeur paysagère, patrimoniale ou touristique. Dans ce sens, on privilégiera notamment les friches et les carrières à réhabiliter pour l’implantation de fermes solaires. Dans les espaces naturels et agricoles, on limitera la dispersion des éoliennes, en les regroupant sous formes de parcs bien intégrés et structurés. Il sera évité de nouvelles implantations d’éoliennes dans les lieux à haute valeur paysagère et/ou patrimoniale et/ou touristique, notamment dans l’environnement élargi des sites prestigieux sur la Vienne et sur la Gartempe. Le parc éolien des Grands Buissons est composé de 6 éoliennes réparties en 2 lignes de 3. Cette implantation groupée permet de limiter l’emprise visuelle du parc. Comme vu dans au chapitre 2 vis-à-vis des milieux naturels, le projet des Grands Buissons n’interfère avec aucune zone de protection ou d’inventaire naturaliste. D’un point de vue patrimonial et paysager, le projet se situe également en dehors des Espaces culturels emblématiques du territoire et à l’extérieur de la zone pour laquelle l’étude commanditée par la DRAC de la Région Poitou-Charentes préconise l’interdiction d’implantation d’éolienne vis-à-vis de l’Abbaye de Saint-Savin. Le projet est de plus dans la zone délimitée comme favorable à l’éolien du Schéma Régional Eolien Point-Charente (voir ces différents sur la carte du contexte éolien du volet paysager au chapitre 2.2.6.3). Il n’existe ainsi pas de contrindication quant à la poursuite de l’instruction du projet des Grands Buissons.

Avis du Commissaire Enquêteur Un nombre important de contributions mentionnent que l'éolien (comme énergie intermittente) nécessite un recours aux énergies fossiles (fuel, gaz, charbon). Le porteur de projet précise que l'électricité produite par un parc éolien serait consommée localement et que la part de l'éolien augmente à l'inverse des énergies fossiles utilisées pour la production électrique. De toute façon, le gouvernement français affirme que les centrales à carburant fossiles seraient progressivement démantelées en 2022. Le PPE, annoncé fin novembre 2018, prévoit le triplement de l'éolien à l'horizon 2030 et met l'accent sur les énergies renouvelables dont l'éolien fait partie. Le commissaire enquêteur fait remarquer que le PLUi Vienne et Gartempe n'est toujours pas mis en application car il n'est pas accepté par toutes les communes composant la communauté de communes et donc les prescriptions du PADD de ce PLUi concernant l'éolien ne sont toujours pas applicables, même si ces prescriptions

laissent entrevoir des implantations de parcs éoliens sur le territoire de la communauté de communes sous certaines conditions.

Démantèlement et recyclage

Il s’agit ici de répondre aux nombreuses contributions craignant que le démantèlement soit à la charge des propriétaires fonciers et que les sommes prévues à la mise en exploitation ne soient pas nécessaires pour en assurer le démontage et la remise en état. Exemple de la contribution 234 : « Démantèlement : Dans une région où le revenu moyen est particulièrement faible, les arguments financiers des démarcheurs font mouche ! Or, le signataire ne réalise pas qu’en signant un bail, il prend aussi l’engagement du démantèlement obligatoire, dont on sait que le coût réel serait de 400.000 à 500.000 € soit dix fois le montant garanti. » Conformément à l’article R.515-106 du Code de l’Environnement et à l’arrêté du 26 août 2011 (modifié par l’arrêté du 6 novembre 2014) précisant les modalités s’appliquant aux parcs éoliens, les opérations de démantèlement et de remise en état du site sont aujourd’hui parfaitement connues et cadrées par la loi. Parallèlement à ces dispositions d’ordre technique, l’article R.515-101 du Code de l’Environnement vise à s’assurer que ces travaux de démantèlement et de remise en état soient réalisés, y compris en cas de défaillance de l’exploitant, via la constitution de garanties financières, à la charge du propriétaire du parc éolien. Une provision de 50 000 € pour les éoliennes d’une puissance inférieure ou égale à 2 MW complété de 10 000€ par MW supplémentaire. Ainsi pour le parc des Grands Buissons, chaque éolienne de 4,5MW de puissance unitaire nécessiterait la provision de 75 000€. Cette garantie financière peut prendre la forme d’une caution d’un établissement bancaire, d’une assurance ou d’une consignation auprès de la Caisse des Dépôts et Consignations. L’exploitant doit en justifier l’existence avant la mise en service et pendant toute la durée d’exploitation. Nous souhaitons également attirer l’attention sur le fait que le devis évoqué régulièrement par nombre d’associations opposées à l’énergie éolienne, chiffré à plus de 400 000 €, n’est absolument pas représentatif des coûts relatifs à une opération de démantèlement et provient d’une situation exceptionnelle. Dans le cas présent, il est utile de rappeler que la société exploitant le parc éolien des Grands Buissons serait une SAS, filiale du groupe Voltalia Voltalia dispose aujourd’hui d’une assise financière particulièrement solide lui permettant parfaitement de faire face à un tel scénario : l’entreprise étant cotée en bourse, toutes ces données sont publiques et sauront apporter aux personnes intéressées la garantie que le démantèlement sera pris en charge par l’exploitant. Les capacités financières de Voltalia sont d’ailleurs présentées dans le « Volume 1 – Description de la Demande ». Les filières de recyclage sont actuellement en plein développement et mobilisent différents acteurs français. Veolia étudie notamment le procédé prometteur de solvolyse afin de pouvoir recycler à la fois la fibre et la résine polymère. La société Alpha Recyclage Composites, créée en 2009 à Toulouse, développe quant à elle un procédé de recyclage de la fibre de carbone par vapothermolyse qui permet par l'action combinée de la chaleur et de la vapeur d'eau, de décomposer la résine du matériau composite et de récupérer les fibres de carbone qui conservent leurs propriétés à 99,9% et peuvent donc être réutilisées dans l'industrie. A l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, on peut également citer le travail mené par l’Agence de Développement et d’Innovation (ADI), émanation du Conseil Régional,

qui coordonne ce type d’initiatives et recherches en matière de recyclage de matériaux composites sur de nombreuses filières, puisque ce sujet dépasse naturellement le seul cadre de l’éolien : les progrès réalisés en matière de recyclage de pales d’éoliennes pourront en effet aussi bénéficier à d’autres secteurs, tel que le nautisme, l’automobile, l’aéronautique ou le ferroviaire qui sont aussi de grands utilisateurs de composites.

Avis du Commissaire Enquêteur Désormais la provision demandée par l'administration est encadrée par la loi (juin 2020) et sera de 75.000 € par éolienne pour le parc de Journet. Le porteur de projet explique que les matériaux recyclés viendront en minoration du prix du démantèlement. En aucun cas, le propriétaire du terrain ne pourra être reconnu responsable du démantèlement.

Concernant les créations d'emploi

L’observatoire 20204 publié ne déroge pas à la règle et dénombre 20200 emplois répartis sur le territoire national, dont 2000 emplois supplémentaires créés uniquement en 2019 sur plus de 900 sociétés actives dans l’éolien (soit une augmentation de 11% sur la dernière année). A l’échelle des projets, lors des travaux de construction, Voltalia privilégie systématiquement les entreprises au niveau local (si elles sont en capacité de répondre aux travaux de cette envergure, cela va de soi). Par exemple, lors des consultations pour l’attribution du lot terrassement, Voltalia sélectionne directement les entreprises actives dans le département. En plus de cet emploi dédié à la maintenance de l’éolienne, Voltalia met en place des équipes en interne afin de superviser le fonctionnement quotidien du parc.

Avis du Commissaire Enquêteur La construction d'un parc éolien génère du travail pour les entreprises locales (le BPT, la restauration, …). Egalement la maintenance engendre de l'emploi et implique des formations locales (qualification propre à l'éolien) par exemple l'ouverture d'une classe spécifique pour l'éolien au lycée technique Raoul Mortier de Montmorillon.

Sur les arrêtés de refus d'autres projets éoliens

Le positionnement d’un projet vis-à-vis d’une thématique particulière comme les aspects patrimoniaux et paysagers par exemple sont propres à chaque projet : sa disposition, l’absence ou la présence de masques naturels, la topographie, sont autant de paramètres qui modifient la perception d’un projet depuis un monument et les covisibilités permises. Il en est de même pour les enjeux liés à la biodiversité qui varient d’un endroit à un autre. Chaque projet est unique et doit être analysé et instruit en tant que tel par les services compétents en la matière. Avis du Commissaire Enquêteur Il va être difficile au porteur de projet de démontrer que son parc éolien de Journet n'entraînera pas de covisibilités avec la richesse du patrimoine bâti de Montmorillon, avec l'abbaye de Villesalem, avec l'abbaye de Saint Savin, mis en évidence dans les « considérant » composant les arrêtés de la Préfète de la Vienne refusant l'implantation d'éoliennes à Journet, Jouhet et Montmorillon en date du 17/07/2017 et à Liglet en date du 2/09/2019. Selon « google map », Journet se trouve à 11,5 km de Montmrillon, 16,5 km de Saint Savin, 6,1 km de Villesalem ; mais même si le projet d'institut international gastronomique à l'Hôtel Dieu de Montmorillon est actuellement en « stand by », la municipalité de Montmorillon n'a pas beaucoup de contact avec Sophie Robuchon qui s'est engagée à poursuivre le projet initié par défunt son père, il convient, selon les arrêtés préfectoraux cités ci-dessus, de préserver tout impact les monuments objet de travaux de réhabilitation ayant vocation à renforcer l'attrait économique et touristique de leur secteur géographique d'implantation.

Proximité des habitations

La distance d’éloignement minimale réglementaire est en France de 500 mètres, et ce depuis l’adoption de la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010. Dans le cas présent, cette distance est non seulement respectée mais a été augmentée puisque les éoliennes sont éloignées de plus de 650 mètres des habitations occupées les plus proches. Pour ce qui est de la comparaison avec d’autres pays, il est bon de rappeler que la réglementation française n’est pas la plus permissive concernant les distances aux habitations : en Allemagne de 300 m à 1000 m, au Danemark 720 m, au Pays Bas 420 m, en Suisse 300 m, aucune distance minimale en Suède, Pologne et Grand Bretagne.

Avis du Commissaire Enquêteur Le projet respecte les dispositions de l'article L514-44 du Code de l'Environnement qui stipule que la délivrance d'une autorisation environnementale pour l'exploitation des éoliennes d'une hauteur de mât de plus de 50 m est subordonnée notamment au respect d'une distance d'éloignement de 500 m des constructions à usage d'habitation Même si le projet est en conformité avec la réglementation, certains hameaux comme Forge, la Braudière seront en visuel direct avec le parc éolien. Malgré tout les acquéreurs de ces habitations, où des projets importants de réhabilitation étaient envisagés, ont été naïfs dans leurs démarches : la seule implantation d'un mât de mesure à proximité de leurs futurs achats aurait dû les interpeller et les obliger à approfondir leurs démarches sur une éventuelle construction d'éoliennes, même si le maire de Journet ne mentionnait aucun renseignement sur un document remis au notaire.

Le tourisme Il est indéniable qu’un parc éolien possède des impacts paysagers, dans le sens où il modifie les paysages. Cela étant, les enjeux de notre temps et de notre société nécessitent de développer les énergies renouvelables pour préserver l’environnement dans ses fonctions vitales, ce qui ne veut pas forcément dire dans son aspect habituel. La présence d’un parc éolien dans un territoire rural témoigne justement des efforts réalisés pour préserver la pérennité de l’humanité, et de la nature au sens large.

D’ailleurs, des gîtes existent déjà à proximité de parcs éoliens à travers la France, et certains en font la promotion, voire en proposent des visites, comme par exemple le gîte Vaufleur à Ouanne (cf. Annexe 4) ou le gîte Moulin à Vents à Ally (cf. Annexe 5)

Avis du Commissaire Enquêteur Aucune étude sérieuse n'établit d'impact objectif de l'éolien sur le tourisme. Le projet de Journet ne devrait pas affecter la satisfaction des participants aux activités touristiques au sein de l'aire d'étude. Certaines collectivités savent utiliser l'éolien comme argument touristique et la présence d'un parc éolien ne serait pas contraire à la labellisation d'un gîte.

Concernant le coût de l'éolien

Dans le prix de l'électricité d'un particulier, la CSPE représente 15/20% (en fonction du profil de consommation). Le coût annuel du soutien à l’énergie éolienne pour un ménage consommant 2,5 MWh par an représentait environ 12 € en 2016. Depuis 2016, un nouveau dispositif a été́ mis en place dans le but de favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le marché́ libre de l’électricité́. Si dans le cadre de ce dispositif, les producteurs vendent l’électricité́ produite par leurs installations sur ce marché libre pour soutenir le développement des énergies renouvelables, une prime par kWh réellement produit et vendu vient éventuellement et sous certaines conditions compléter ce revenu. Pour les plus grandes installations, cette prime est allouée par voie d’appel d’offres pour chaque kWh produit ; en d’autres termes, les producteurs sont mis en concurrence et seules les offres les plus compétitives sont retenues. Pour le législateur ce type de procédure doit contribuer à réduire le niveau d’aide versée à l’éolien et donc le coût global du soutien porté par la collectivité à cette énergie qui arrive à maturité. En réponse à la contribution 235 sur le complément de rémunération 2017 : Le parc éolien des Grands Buissons a fait l’objet d’une analyse thématique pour définir un projet de moindre impact. Le nombre, la taille, l’emplacement et la puissance des éoliennes résulte donc d’une analyse fine et détaillée des résultats des expertises menées sur site ; et non d’une volonté de notre part d’anticiper une demande de contrat de complément de rémunération pour bénéficier d’un tarif à 74,8€/MWh (prime de gestion incluse), qui de plus sera amenée à évoluer prochainement. Pour s’en rendre compte il suffit simplement de porter attention à la puissance unitaire des éoliennes déposée pour notre projet. En effet celle-ci est bien de 4,5MW par éolienne. Or, pour pouvoir bénéficier d’un contrat de complément de rémunération dans les conditions prévues par l’arrêté du 6 mai 2017 fixant les conditions du complément de rémunération de l'électricité produite par les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent, de 6 aérogénérateurs au maximum, le producteur qui en fait la demande se doit de respecter les conditions prévues à cet effet ; à savoir une « limite de 6 aérogénérateurs par installation et de 3MW de puissance nominale pour chaque aérogénérateur au maximum. » Néanmoins, nous tenons ici à préciser que le Conseil Municipal de Journet a toujours été tenu informé du projet et de ses avancées. La délibération favorable de 2016 du Conseil Municipal autorisant Voltalia à étudier la faisabilité du projet sur la commune a constitué un préalable à tout accord avec un propriétaire/exploitant, contrairement à ce que stipule l’auteur de la contribution. Enfin sur la convention foncière signée avec la municipalité, celle-ci s’est positionnée de manière favorable par une délibération prise à la mi-septembre 2018. Celle-ci validait le projet de convention et autorisait M le Maire à signer ladite convention, ce qui fut fait en janvier 2019.

Avis du Commissaire Enquêteur L'ancien système de subvention a été abrogé et comme le confirme le porteur de projet chaque éolienne du parc de Journet à une puissance de 4,5 MW. Donc le porteur de projet ne pourra pas bénéficier du « complément de rémunération 2017 », car ses éoliennes sont trop puissantes. Les politiques de transition énergétique et d'efficacité énergétique sont complémentaires et ne s'opposent en aucun cas. Il est nécessaire d'augmenter la production des énergies renouvelables et de diminuer les consommations électriques avec par exemple l'isolation des bâtiments. Début septembre 2020 des élus du département de la Vienne, des maires et le syndicat Energie Vienne se sont réunis, sous le titre de « Comité Départemental de suivi de l'éolien », afin de mettre en place une « Charte » pour changer les pratiques des porteurs de projet éolien en équilibrant les territoires et en encourageant la concertation avant que de nouveaux parcs éoliens sortent de terre. C'est une charte de bonne conduite qui pourrait permettre un développement maîtrisé et concerté de l'éolien dans le département de la Vienne en toute transparence. La charte serait signée en tout début par le développeur, la commune, la communauté de communes afin de voir s'il y a un accord possible et des délibérations concordantes. Puis après études du dossier il y aurait une délibération du conseil communautaire, du conseil municipal et si tout le monde est d'accord le projet part en préfecture. Mais cette « charte » n'est pas « opposable » : elle n'a rien de légal. Le Comité Départemental de suivi de l'éolien souhaite, comme le dit Mr Alain PICHON vice- président du conseil départemental, que ce soit opposable d'un point de vue philosophique et étique. Malgré les propos de certains contributeurs, il apparaît que le porteur de projet a été constamment en relation avec le conseil municipal de Journet et avec la communauté de communes Vienne Gartempe avant le dépôt du dossier en préfecture, et qu'ainsi la « Charte » a été respectée au niveau de la concertation.

Notification des Observations du public et des Contributions envoyées par Internet sur le Registre Dématérialisé Mémoire en réponse du porteur de projet Conformément aux dispositions de l'article R 123-18 du Code de l'Environnement, les observations formulées sur le Registre d'Enquête, les contributions adressées sur le Registre Dématérialisé et le contenu des courriers adressés au Commissaire Enquêteur à la mairie de Journet ont été notifiées par procès-verbal au porteur de projet représentant la SAS Parc éolien des Grands Buissons, Mr GRANGER Franch le 22 octobre 2020, soit dans un délai de 8 jours après la clôture de l'enquête. Le Mémoire en Réponse, qui vient d'être détaillé ci-dessus a été adressé au commissaire enquêteur le 12 novembre 2020.

Mentionnons que nous annexons en Annexe N° 5 le Procès-verbal de Notification adressé au porteur de projet et en Annexe N° 6 le Mémoire en Réponse. Ligugé, le novembre 2020 Le Commissaire Enquêteur Michel BOBIN

Michel BOBIN Commissaire Enquêteur 20 Avenue Robert Schuman 86240 Ligugé

ENQU Ê TE PUBLIQUE

portant sur la demande d'autorisation environnementale présentée par Monsieur le président de la SAS PARC É OLIEN DES GRANDS BUISSONS pour l'installation et l'exploitation d'un parc éolien composé de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison sur la commune de Journet, activité soumise à la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement

CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVÉ Rappel de l'objet de l'enquête

Cette enquête est relative à la demande présentée par la SAS Parc Eolien des Grands Buissons d'exploiter au titre des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) un parc éolien composé de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison sur le territoire de a commune de Journet.

Ce parc doté d'une puissance de production annuelle de 60.750 MWh serait constitué de 6 éoliennes d'une hauteur de 180 m en bout de pale et d'une puissance unitaire de 4,5 MW.

● Vu l'ordonnance N°2017/80 du 26 janvier 2017 relative à l'autorisation environnementale,

● Vu le tableau annexé à l'article R 511-9 du Code de l'Environnement constituant la nomenclature des installations classées,

● Vu l'avis de l'Autorité administrative, la MRAe, compétente en matière d'environnement qui a été recueilli le 4 mars 2020,

● Madame la Préfète de la Vienne a donc promulgué le 26 mai 2020 l'Arrêté N° 2020-DCPPAT/BE-081 décidant de l'ouverture d'une enquête publique du 14 septembre au 15 octobre 2020 et des modalités de son déroulement conformément aux dispositions de l'article R 123-9 du Code de l'Environnement,

● Par décision N° E20000047/86 en date du 29 avril 2020 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Poitiers, j'ai été désigné en qualité de Commissaire Enquêteur titulaire aux fins de diligenter la présente enquête publique sur le ressort de la commune de Journet pendant la période du 14 septembre au 15 octobre 2020.

L'information et la participation du public

Les règles de publicité de l'enquête publique relative au projet ont été scrupuleusement respectées conformément à la réglementation issue du Code de l'Environnement : 15 jours au moins avant le début de l'enquête, une campagne d'affichage a été mis en place en 5 points situés aux abords immédiats du site (affiches A2 jaunes conformes) ainsi que dans les 9 communes (dont Journet) incluses dans le périmètre d'affichage des 6 km autour du site par affiches apposées sur les panneaux d'informations municipales. Ces affichages ont été constatés par un huissier à 3 reprises (le 31 août, le 18 septembre et le 16 octobre 2020). Les copies des procès-verbaux de constats rédigés par l'huissier sont en Annexe N° .

L'avis d'enquête a également été publié par voie de presse dans les 2 journaux régionaux, la N R et Centre Presse, le 25 août 2020, soit plus de 15 jours avant l'ouverture de l'enquête et le 15 septembre 2020 dans les 8 premiers jours après ouverture de l'enquête.

L'autorité organisatrice a publié sur le site Internet de la Préfecture de la Vienne (http://vienne.gouv.fr) l'avis d'enquête, le dossier et les informations relatives à l'enquête publique.

Le résumé de l'ensemble des observations, contributions et des courriers adressés au commissaire enquêteur en mairie de Journet a été soumis dans les 8 jours suivant la clôture de l'enquête au porteur de projet (PV de notification annexé en N° ), de dernier nous a adressé son « Mémoire en Réponse » dans le délai imparti, joint en Annexe N° . Vu le nombre d'observations (18) inscrites sur le registre papier, de contributions (316) inscrites sur le registre dématérialisé, plus les 14 courriers adressés au commissaire enquêteur en mairie de Journet, j'ai demandé à Madame la Préfète de la Vienne de m'accorder un délai complémentaire de 15 jours pour la rédaction du présent rapport et des conclusions et avis motivé (Annexe N° 8 ). Le 26 octobre 2020, Madame la Préfète de a Vienne m'accordait ce délai supplémentaire de 15 jours pour la remise de mon rapport et de mes concluions et avis motivés jusqu'au 30 novembre 2020 (Annexe N° 9 ).

Je précise que les 316 contributions, outre le résumé effectué sur le procès-verbal de notification remis au porteur de projet, ont été enregistrées sur une clef USB par la société « Visiativ » chargée de la gestion du registre dématérialisé : www.registre- numérique.fr/parc-eolien-grands-buissons » ou « parc-eolien-grands-buissons@mail- registre-numerique.fr ». Cette clef USB est en Annexe N° 10.

De la prise en considération des observations et contributions formulées par le public lors de l'enquête publique, du mémoire en réponse, de mon analyse du dossier, de mes diverses consultations, résultent mes concluions suivantes :

■ la demande d'autorisation d'exploitation porte sur un parc constitué de 6 éoliennes et de 2 postes de livraison : la hauteur des aérogénérateurs serait de 180 m avec pales en extension d'une puissance unitaire de 4,5 MW, pour une production annuelle de 60.750 MWh ce qui correspond à la consommation de 24.000 personnes sur un an.

■ ce type de projet s'inscrit dans la politique générale de développement des énergies renouvelables. Ainsi , dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, il est prévu de produire 23 % de la consommation énergétique en 2020 et 32 % à l'horizon 2030 par les énergies renouvelables, ces objectifs ayant été confirmés et même augmentés par la nouvelle PPE (qui prévoit de tripler l'éolien en 2030). Ainsi l'électricité produite par l'énergie mécanique du vent s'inscrit dans cette volonté.

■ le choix d de ce site se repose, d'après le porteur de projet, sur une analyse multicritères permettant de trouver la meilleure prise en compte des sensibilités (physiques, environnementales, humaines, patrimoniales et paysagères) identifiées lors de l'état initial. Toutes ces données sont analysées et développées dans les différentes études constituant le dossier. ■ le commissaire enquêteur estime que le dossier mis à la disposition du public était complet au sens légal du terme. Le dossier a bien pris en compte les exigences législatives et réglementaires spécifiques au titre des ICPE.

En conséquence, le commissaire enquêteur considère que le dossier présenté était suffisamment clair et conforme pour être recevable du point de vue de l'enquête publique.

Mais, si le projet s'inscrit bien dans les objectifs de la loi, on ne peut négliger les impacts que l'édification d'un parc éolien risque d'induire sur l'environnement. Il ressort, de la partie « étude des dangers » que les mesures organisationnelles et les moyens de sécurité prévus dans le projet, permettent de maintenir le risque, pour les phénomènes étudiés, à un niveau « acceptable » pour l'ensemble du parc. Malgré tout, j'émets une réserve sur la proximité de la RD 121 avec l'éolienne E1, car même si le cas d'un effondrement de l'aérogénérateur est excessivement rare comme la projection d'une pale, ces 153 m de distance entre la RD 121 et l'éolienne E1 ne me paraît pas suffisante et le danger ne me semble pas maîtrisé à cet endroit.

L'avis de la MRAe mentionne que l'étude d'impact et son résumé non technique sont globalement clairs, complets et illustrés. La MRAe doute de l'efficacité du système d'effarouchement « ProBird » et demande au porteur de projet de proposer un plan de bridage à mettre en place à certaines périodes et d'un suivi de la mortalité de l'avifaune en s'appuyant sur le protocole de suivi environnemental pour les parcs éoliens terrestres prévu par le ministère de la transition écologique et solidaire d'avril 2018. La MRAe recommande, pour les chiroptères, que les modalités d'arrêt et de bridage fassent l'objet d'un conseil et d'un suivi de mise en œuvre par un expert écologue indépendant. La MRAe mentionne que le risque des effets cumulés avec les autres projets de parc éolien a été pris en compte et que le recensement reflète la réalité d'implantation de parcs dans un rayon de 20 km. En conclusion la MRAe fait le constat que le pilotage du bridage ou de l'arrêt des éoliennes devra être affiné afin de réduire les risques de collision avec l'avifaune et les chiroptères, qu'une campagne de mesures de vérification et de non dépassement réglementaire des niveaux de bruit vis à vis des habitations, devra être réalisé à la mise en service du parc, que la maîtrise du risque de saturation visuelle liée au cumul avec le parc éolien de Thollet-Coulonges n'apparaît pas assuré et que le choix du site ne relève pas d'une véritable étude d'alternatives d'implantation.

La réponse du porteur de projet à l'avis de la MRAe, en date de mars 2020, fait apparaître qu'il n'envisage pas de modification aux différentes remarques de la MRAe en développant de manière détaillée ses arguments.

Le commissaire enquêteur prend note des réponses et arguments du porteur de projet lesquelles semblent de nature à lever le doute et répondent à la plupart des observations et propositions émises par la MRAe.

Le déroulement de l'enquête

L'enquête s'est déroulée dans les formes, conditions et délai prévus par l'arrêté préfectoral. La publicité, la documentation présentée ont été de nature à permettre une information locale correcte et une appréciation accessible de l'objet et de la portée de l'opération. Les différentes opinions ou volontés ont ainsi eu la possibilité de rechercher d'éventuelles précisions, puis de s'exprimer, à part bien évidemment les éternels insatisfaits que sont les particuliers et les associations anti-éolien. Les 5 permanences tenues en mairie de Journet, se sont déroulées dans de bonnes conditions matérielles et dans un climat serein et constructif, excepté le jeudi 1er octobre 2020 à 09h00 où 3 personnes de l'association SELT n'ont pas voulu se séparer dans la salle mise à ma disposition à la mairie de Journet, incident qui a fait « le buzz » sur le registre dématérialisé où cette association m'a menacé de « sanctions » au niveau de la Préfecture et du Tribunal Administratif, et où elle mentionnait qu'elle n'avait pas pu s'exprimer alors qu'à cette date elle avait déjà inscrits « 11 » contributions sur ce registre dématérialisé depuis le début de l'enquête.

Le procès-verbal de notification remis à Mr Franch GRANGER, chef de projet éolien, représentant la SAS Parc Eolien des Grands Buissons le 22 octobre 2020, a soumis à ce dernier les différents points, objets de contestation enregistrés sur le registre papier déposé en mairie de Journet, sur le registre dématérialisé et sur les courriers adressés au commissaire enquêteur à la mairie de Journet : atteintes aux paysages, menaces pour la faune et impacts sur la biodiversité, nuisances potentielles pour les riverains, impacts sonores et visuels, dévaluation patrimoniale, atteintes à la santé au patrimoine architectural, etc..

Le « Mémoire en réponse », remis le 12 novembre 2020 au commissaire enquêteur, a apporté, par sa qualité et sa complétude, des précisions et des assurances sur la plupart des demandes formulées dans le procès-verbal de notification.

Pour le registre dématérialisé, activé pendant toute la durée de l'enquête publique, 1497 visites ont été effectuées et 316 contributions ont été recueillies (les contributions n° 317 et n° 318 n'ont pas été prises en compte car elles sont parvenues sur le registre le 15 octobre après 17h00).

Toutes ces 316 contributions ont été énumérées, dans l'ordre d'arrivée sur le procès- verbal de notification, ainsi que les photocopies des 18 observations inscrites sur le registre papier accompagnés des documents annexés à ces observations, ainsi que les photocopies des 14 lettres adressées au commissaire enquêteur à la mairie de Journet

Le synthèse de tous ces documents, observations, contributions fait apparaître en totalité des « avis défavorables » au projet d'implantation du parc éolien à Journet, exceptés 4 avis favorables exprimés sur le registre dématérialisé. Les thématiques générales abordées dans les avis défavorables concernent : les impacts sur le milieu humain, sur la valeur foncière et immobilière, sur l'environnement et la biodiversité, sur le tourisme, sur le patrimoine architectural et les paysages et sur la politique en matière d'énergie.

Des problèmes particuliers ont également été abordés dans ces avis défavorables : la hauteur des éoliennes, l'étude acoustique, l'irrégularité de l'enquête publique et la mise en cause de la compétence et de l'impartialité du commissaire enquêteur, la saturation et le mitage du territoire, le développement anarchique de l'éolien sur le secteur, la répartition financière et les retombées économiques insuffisantes, le démantèlement des éoliennes, les capacités techniques et financières du groupe Voltalia, la concertation, les photomontages, la problématique des baux emphytéotiques, le rôle joué par l'ancien maire de Journet concernant les documents signé de sa main, adressés aux notaires chargés de la vente de propriétés sur le territoire de la commune de Journet.

Le commissaire enquêteur a formulé son avis sur ces différentes problématiques dans le rapport d'enquête, directement en appui d es réponses du porteur de projet.

Dans cette partie « conclusions et avis motivé » le commissaire enquêteur va donner un avis global sur tous les thèmes ci-dessus mentionnés qui participera à son avis conclusif sur le projet.

Analyse et avis du commissaire enquêteur sur les thèmes cités précédemment

Les impacts sur le milieu humain

Le bien être et la qualité de vie peuvent être dégradés par la gêne et le stress liés aux impacts perçus directement, comme par exemple le bruit, l'éclairage nocturne et l'effet stronboscopique dû aux mouvements des pales des éoliennes. Outre l'avis des professionnels de l'anti éolien bardé d'études excessives, poussées à l'extrème, qui apparaissent dans toutes les enquêtes publiques ayant pour objet l'implantation d'un parc éolien, je m'attarderai plus sur les observations ou les contributions de « vrais jourmaitains » qui se sont exprimés avec leurs cœurs, leurs tripes, et qui représentent les voix qui refusent l'arrivée des éoliennes à Journet.

Tout projet éolien doit respecter, vis à vis des habitations, les émergences sonores (différences entre le niveau de bruit ambiant c'est à dire avec l'éolienne en fonctionnement et le bruit résiduel c'est à dire sans l'éolienne en fonctionnement) fixés par la réglementation relative aux installations classées soit 5dB le jour et 3dB la nuit. Le porteur de projet mentionne « qu'en cas de non conformité, un plan de bridage des éoliennes est défini afin de garantir sa pleine conformité à la réglementation en vigueur, qui est l'une des plus sévère d'Europe ».

Pour autant, seules les mesures en grandeur réelle, après mise en service du parc, permettront de vérifier le respect des émergences sonores réglementaires et d'adapter, si nécessaire, les mesures compensatoires afin d'assurer la tranquillité du voisinage. Mais la comparaison avec le parc d'Echauffour, dans le département de l'Orne, ne me semble pas réaliste car l'emplacement, la hauteur des aérogénérateurs sont apparemment totalement différents des caractéristiques du parc de Journet. Malgré tout les riverains les plus proches du parc éolien de Journet peuvent, légitimement s'inquiéter et douter des propositions du porteur de projet pour diminuer, voir stopper les nuisances sonores.

En ce qui concerne les nuisances visuelles et lumineuses, le balisage nocturne, qui pourrait être amélioré selon les réponses du porteur de projet, est imposé pour respecter les spécifications de la direction générale de l'Aviation Civile pour la circulation aérienne. Certains le ressentent comme un véritable problème, comme par exemple la proximité (2,5 km) de la maison de retraite de La Trimouille, ce balisage nocturne pouvant perturber les nuits des résidents !!!! A ce que je sache les chambres où dorment les résidents sont toutes équipées de volets roulants et les rayons lumineux du balisage ne peuvent sûrement pas traverser ces protections des fenêtres.

Les impacts sur le patrimoine local et l'habitat

Les parcs éoliens font partie de ces nouveaux aménagements à caractère technique, industriel ou énergétique qui transforment les paysages par l'introduction d'éléments monumentaux. Il est illusoire de vouloir dissimuler ces objets dans le paysage. Il ne s'agit donc pas de raisonner en terme de logique d'intégration paysagère, mais bien d'inscription dans le paysage.

Le commissaire enquêteur considère que l'implantation d'éoliennes à cet endroit, d'une telle hauteur, aurait invariablement, par leur taille et hauteur importante, un impact fort dans ce paysage sensible, portant non seulement atteinte à la qualité des abords patrimoniaux des monuments historiques par des éléments émergents artificiels, mais aussi une atteinte au paysage séculaire et pittoresque qui entoure ce paysage. Le patrimoine français est aussi fait de paysages qu'il faut respecter. Il ne faut pas porter atteinte aux intérêts environnementaux protégés que sont notamment la commodité du voisinage, les paysages et les monuments historiques et leurs abords. Si on se réfère à l'arrêté de la Préfète de la Vienne en date du 2 septembre 2019, concernant le refus de la demande d'implantation d'une ferme éolienne à Liglet pour, par exemple la proximité de l'abbaye de Saint Savin, de l'hôtel dieu de Montmorillon, etc... il apparaît que Journet est plus proche de ces monuments historiques qu'était Liglet. Donc, comme je le mentionnais dans « mes avis » suite au Mémoire en Réponse du porteur de projet, il va être très difficile à ce dernier de décrire la manière dont il va « compenser » la préservation de tout impact sur ce patrimoine historique. Même si l'éloignement est malgré tout conséquent (17 km de l'abbaye de Saint Savin, 11 km de Montmorillon) le Ministère de la transition Ecologique demande désormais d'identifier les zones dans lesquelles les éoliennes peuvent se développer sans porter atteinte au patrimoine naturel et culturel (on revient au ZDE!!!!), afin que des implantations de parcs éoliens en covisibilité avec des monuments historiques, un peu comme celui de Journet, n'aient plus cours.

Un groupe de travail « sur le développement harmonieux de l'éolien » a été installé l'année dernière au Ministère réunissant développeurs, élus, spécialistes du paysage, pour mieux répartir les parcs ( ça ressemble beaucoup à la Charte mise en place par le département de la Vienne!!!).

Le commissaire enquêteur ne reviendra pas sur les nombreuses observations de particuliers ou d'associations anti éoliennes qui reprennent simplement les avis formulés autant par la MRAe que l'association Vienne Nature et la LPO sur le problème particulier de la biodiversité. Le commissaire enquêteur considère que l'association Vienne Nature est une des seules à pouvoir émettre un avis éclairé sur ce problème.

Les impacts sur le patrimoine local et l'habitat

L'association Vienne Nature constate que dans le projet de Journet les enjeux chiroptérologiques et avifaunistiques, identifiés dans l'analyse des impacts, sont peu pris en compte. Elle constate également qu'une éolienne (E3) se trouve à moins de 2 km de l'axe de la vallée du Salleron, site Natura 2000. De ce fait cette association fait référence au SRE (Schéma Régional Eolien) qui, même s'il a été annulé par la justice administrative, est toujours valable sur le fond et qui prévoit une zone tampon de 5 km autour d'un site prévu pour l'installation d'un parc éolien.

Or le porteur de projet, dans son Mémoire en Réponse (page 17 et 18) précise que le site des Grands Buissons n'est pas à l'intérieur d'un site Natura 2000 et qu'il respecte les distances d'éloignement vis à vis de ces sites.

Le commissaire enquêteur se pose la question sur la faisabilité du projet de Journet : quelle interprétation doit on faire des directives formulées par l'ancien SRE sur la mise en place de cette zone tampon de 5 km ?

L'interprétation du porteur de projet est peut-être la bonne : « respecter une distance autour d'une ZSC n'est nullement une obligation mais cette distance est un périmètre de vigilance qui doit être pris en compte lors de l'élaboration du projet ». Et les préconisations d'un document tel que le SRE, annulé par la justice administrative, sont elles toujours applicables ? Je ne sais pas et mes compétences, souvent raillées dans quelques contributions, ne me permettent pas de juger. Par contre si le porteur de projet a raison, il faudra qu'il mette en place plusieurs mesures de réduction dont le bridage préventif des éoliennes lors des périodes d'activités des chiroptères, la réalisation d'un suivi environnemental, l'éclairage nocturne compatible avec les chiroptères, car plusieurs espèces ont été inventoriées aux abords du site, dont 5 ressortent vulnérables vis à vis de l'éolien.

S'agissant des modalités de bridage, le porteur de projet devra, ainsi que le propose la MRAe, faire appel à l'appui au suivi de mise en œuvre par un expert écologue avant la mise en service du parc. En ce qui concerne la présence aux abords du site du rapace « le circaète Jean le blanc » (1 couple identifié dans la ZSC Brandes de Montmorillon depuis 2003 et toujours au nombre de 1 en 2020) le commissaire enquêteur prend note de la réponse complète du porteur de projet, réponse qui semble lever les questionnements et incertitudes exprimées sur la protection de l'avifaune , notamment du circaète Jean le blanc, qui grâce à cette enquête publique vient d'acquérir une certaine notoriété car on ne s'était rarement aperçu de sa présence à cet endroit auparavant.

Les grues cendrées, de passage au dessus du site en période de migration, volent à des hauteurs supérieures à 200 m, et elles ne semblent pas risquer de collision avec les éoliennes car : l'orientation de l'implantation des éoliennes ne semble pas créer d'effet barrière (emprise du projet de moins de 1000 m, couloir important entre 2 lignes d'implantation d'éoliennes), mise en place d'un système de détection/ d'effarouchement/ arrêt des machines qui, certes doit être amélioré, mais qui permettra de limiter considérablement les risques de collision. D'ailleurs les associations de protection de la nature et des oiseaux admettent que très peu de collisions ont été constatées en France dans les parcs éoliens en fonctionnement (contribution N° 289 du registre dématérialisé)

Considérant :

▬ que ce projet répond aux objectifs de la France de porter la part d'énergie renouvelable à 32% dans la production d'électricité et d'atteindre à terme une neutralité carbone à l'horizon 2050.

▬ que le projet répond à un objectif de développement durable, tel que défini à l'article L 110-1 du Code de l'Environnement, en luttant contre le changement climatique et en s'inscrivant dans le développement des modes de production et de consommation d'énergies responsables.

▬ que le projet repose sur un dossier et une étude crédible des incidences sur l'environnement.

▬ que les impacts ne sont pour la plupart pas négligés et réduits par l'exploitant qui présente des mesures réparatrices, compensatoires ou réductrices compatibles avec la législation en vigueur.

▬ que ce projet a entraîné une opposition notable des habitants de Journet et des villages avoisinants.

▬ que la mise ne place de ce parc induira la perception d'une contribution économique conséquente pour la commune, pour le budget intercommunal, pour le Département et la Région.

▬ comme tout projet éolien, ce dernier induira, s'il est réalisé, une modification du paysage notamment par la modification des rapports d'échelles consécutifs à l'introduction d'éléments verticaux.

▬ concernant le bruit, le respect des émergences réglementaires devra être vérifié par une campagne de contrôle sur le site en fonctionnement.

▬ concernant les risques le porteur de projet les a recensés et analysés et propose des mesures adaptées.

▬ même si le développement éolien est une nécessité pour l'intérêt public afin de produire une énergie renouvelable plus propre, il est important aussi de prendre en compte d'autres dimensions et notamment le patrimoine et la biodiversité lorsqu'ils sont susceptibles d'être menacés, même si dans ce projet des mesures importantes de réduction et de compensation sont envisagées. Il me semble très difficile de ne pas prendre en compte « les considérant » des arrêtés de la Préfète de la Vienne de refus de l'implantation d'un parc à Liglet en date du 2/09/2019, et de refus d'implantation du parc éolien « Des Cabarettes » sur Jouhet, Journet et Montmorillon où la Préfète mentionne : « les covisibilités avec la richesse du patrimoine bâti local de Montmorillon, l'abbaye de Saint Savin avec la fameuse « zone tampon ». A propos de cette « zone tampon » de 148 ha, je n'ai pu obtenir aucun renseignement sur ce à quoi elle correspondait, surtout qu'au niveau du Département de la Vienne « une réflexion est en cours pour définir une nouvelle zone tampon qui soit à même de mieux protéger les perspectives visuelles de l'abbaye ». La Préfète mentionne également que son refus se base par rapport à la présence de sites Natura 2000 à proximité, abritant des espèces sensibles à l'éolien (grues cendrées, chiroptères et oiseaux) qui sont identifiées ; et également sur la présence du château de Ry-Chazerat, mentionné à l'inventaire général du patrimoine culturel avec demande de protection au titre des monuments historiques en cours d'instruction

▬ des pylônes de 180 m de hauteur auront un impact important mais impossible à évaluer sans retour d'expérience,dans ce territoire où les maisons et les paysages ont des dimensions modestes et harmonieuses avec un secteur au riche patrimoine bâti et des hameaux bien préservés offrant un ensemble cohérent notable qu'il convient de protéger. Dans les 316 contributions envoyées sur le registre dématérialisé, les 18 observations inscrites sur le registre d'enquête papier et dans les lettres qui m'ont été adressées, j'ai un faible pour celles des habitants de Journet ou des environs qui m'ont écrit avec leurs mots simples mais vrais reflétant une certaine angoisse à voir leur paysage complètement transformé, voir « défiguré » comme ils disent, « je vous en conjure » m'a même écrit une habitante !!!!! Bien évidemment dans ces contributions figurent les donneurs de leçons qui se sont fait plaisir en distillant leurs connaissances sur les infrasons, les baux emphytéotiques, les perturbations de tout genre, connaissances souvent retranscrites de sites Internet et adressées à toutes les enquêtes publiques relatives à l'éolien.

▬ Je ne peux pas donner d'avis favorable vu la déception que j'ai constaté lors de la visite, durant mes permanences, de plusieurs couples ayant investi beaucoup d'argent dans la réfection de bâtiments sis dans des hameaux en prise directe avec le parc éolien. Il est vrai que ces personnes n'auraient pas dû faire confiance au document rempli par l'ancien maire de Journet. Là encore je n'ai pas de réponse à mes questions concernant ce document, adressées à la Chambre des Notaires de la Vienne : est-il obligatoire, qui a établi ce document à la base, etc....

Mais ces investisseurs auraient dû également être moins naïfs car la présence d'un mât de mesure implanté à proximité de leurs futurs achats aurait dû les alerter.

▬ considérant enfin que le risque de saturation visuelle depuis les points de vue sensibles et le risque d'encerclement du village de Journet par les éoliennes en fonction est bien présent.

▬ considérant également que la contribution N°289 du 15/10/2020 de la LPO délégation territoriale Poitou-Charentes (qui n'est pas une PPA) dans laquelle elle émet un avis défavorable au projet éolien de Journet, elle mentionne qu'elle est « globalement favorable au développement de l'énergie éolienne et en matières d'énergies renouvelables ». Pour conforter son avis défavorable, la LPO met en évidence dans cette contribution que le secteur prévu se situe dans le couloir migratoire principal des grues cendrées en France ; de plus elle mentionne que le placement perpendiculaire à l'axe de migration augmente les risques de collision pour les oiseaux, étant de ce fait en opposition avec les réponses du porteur de projet dans son Mémoire en réponse. Qui a raison ? Je ne sais pas, mais je remarque que la LPO mentionne dans cette contribution « qu'à ce jour aucun cadavre de grue cendrée n'a encore été répertorié en France » !!!!!

Alors il est évident qu'en tenant compte :

▬ des « considérant » des arrêtés préfectoraux de refus d'implantation de parc éolien dans les villages proches de Journet ;

▬ des avis défavorables des Conseils Municipaux des villages situés dans le rayon de 6 km autour de Journet ( La Trimouille, Liglet, Montmorillon, St Léomer, Bethines, Brigueil le chantre, Jouhet) et 1 avis favorable de la commune de Haims ; ( Annexe N° 11 ) ▬ de l'article paru en avril 2020 sur le site du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire qui mentionne que le fonctionnement d'un parc éolien conduirait à atteindre au bon état de conservation d'espèces protégées ;

▬ de la déclaration du Président de la République à Pau où il disait que : « de plus en plus de gens ne veulent plus voir d'éolien près de chez eux » ;

▬ de tous les avis défavorables exprimés dans les observations, contributions et les courriers enregistrés sur le registre papier et sur le registre dématérialisé ;

Je ne peux donner qu'un « AVIS DÉFAVORABLE » à la demande formulée, au titre des ICPE, par la SAS Parc Éolien des Grands Buissons, d'exploiter un parc éolien sur le territoire de la commune de Journet (Vienne).

Ligugé le 24 novembre 2020 Le Commissaire Enquêteur Michel BOBIN

ANNEXES

N° 1 : Arrêté Préfectoral N° 2020-DCPPAAT/BE-081 en date du 26 mai 2020

N° 2 : Décision N° E20000047/86 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Poitiers

N° 3 : Les Certificats d'Affichage des communes du rayon de 6 km

N° 4 : Les copies des parutions annonçant l'enquête publique dans la N R e Centre Presse

N° 5 : Le Procès-verbal de Notification des 18 observations inscrites sur le Registre papier déposé à la mairie de Journet, des 316 contributions déposées sur le Registre dématérialisé et les 14 courriers reçus en mairie de Journet

N° 6 : Le Mémoire en Réponse du porteur de projet

N° 7 : Les copies des procès-verbaux de constats rédigées par l'huissier

N° 8 : La demande d'un délai complémentaire à la Préfète de la Vienne par le commissaire enquêteur

N°9 : L'accord de la Préfète de la Vienne pour un délai supplémentaire de 15 jours

N° 10 : La clef USB sur laquelle les 316 contributions du registre dématérialisé sont enregistrées

N°11 : Les Avis des Conseils Municipaux des communes du rayon de 6 km, y compris Journet