Les Cahiers du patrimoine naturel

Le Pays montmorillonnais

LANDES

ÉTANGS, MARES & TOURBIÈRES

FORÊTS

RIVIÈRES & RUISSEAUX

PELOUSES SÈCHES

PLAINES D'ÉLEVAGE & BOCAGES Sommaire

Présentation du Pays...... 3 Depuis plus de 40 ans, les naturalistes parcourent le département dans ses moindres recoins pour en dresser Landes...... 4 l'inventaire du patrimoine naturel. Étangs, mares et tourbières...... 5 Afin de valoriser l’importante collection de données récoltées Forêts...... 6 au fil de leurs différentes missions, Nature, en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux de Rivières et ruisseaux...... 7 la Vienne, a décidé de publier un bilan des connaissances pour chaque pays du département sous la forme de Cahiers Pelouses sèches...... 8 du patrimoine naturel.

Plaines d'élevage et bocages...... 9 Cette synthèse se veut un outil pour l’élaboration de la trame Zones d'intérêt majeur...... 1 0 verte et bleue dans la gestion durable du territoire et a aussi pour but de sensibiliser élus et grand public qui sont Enjeux sur le territoire...... 1 2 responsables de la conservation d’espaces et d'espèces phares du département. Espèces patrimoniales...... 1 4 Conclusion générale...... 1 5

Le CR-Rom joint contient (au format PDF), le cahier, la liste complète et détaillée des espèces patrimoniales, l'ensemble des textes réglementaires ainsi que les fiches descriptives des différents sites qui présentent un intérêt patrimonial sur le Pays.

2 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais Présentation du Pays

Confiné au sud-est du département de la Vienne, le Pays montmorillonnais se com- pose de deux grandes entités paysagères : les brandes du Poitou au nord d’une ligne reliant l’Isle-Jourdain à et les terres froides au sud.

Ces deux entités font la particularité du pays hautement symboliques comme l’Écrevisse à pattes puisque c’est lui qui recèle la plus grande surface blanches ou le Sonneur à ventre jaune. de landes dans le département de la Vienne avec le terrain militaire de Montmorillon et les De plus, la densité des quelques 3 200 mares et Grandes Brandes de Lussac soit près de 3 000 ha. 925 étangs est une des plus importantes du QUELQUES REPÈRES Les prairies, souvent bocagères dans le sud du département et constitue des milieux de vie montmorillonnais, occupent 26 % du territoire et favorables pour les espèces inféodées aux zones Superficie du pays : 1 72 929 ha abritent encore des haies appréciées par de nom- humides. Boisements : 1 2 % avec 21 1 50 ha breuses espèces patrimoniales. Cultures : 59 % avec 1 02 600 ha Tous ces habitats, qui bénéficient d'une qualité Prairies : 26 % avec 45 590 ha Les grandes rivières qui entaillent le pays du sud biologique encore acceptable et d'une faible au nord (Vienne, , , , Be- densité de population humaine, font du Pays Habitants : 34 569 habitants en 2006 naize…) sont alimentées par un chevelu hydrogra- montmorillonnais un réservoir majeur pour la Densité : environ 20 hab/km2 phique très dense permettant le maintien d’espèces biodiversité départementale. source : Corine Land Cover 2006, IAAT, 2009

Liste des 47 communes qui constituent le Pays Occupation des sols du Pays montmorillonnais

Adriers Antigny Montmorillon Asnières-sur-Blour Availles-Limouzine Moussac Béthines Mouterre-sur-Blourde Nalliers Bourg-Archambault Nérignac Brigueil-le-Chantre Coulonges Plaisance Saint-Germain Saint-Laurent-de-Jourdes L’Isle-Jourdain Saint-Léomer Saint-Martin-l’Ars Lathus-Saint-Rémy Saint-Savin Saulgé Lhommaizé Usson-du-Poitou Lussac-les-Châteaux Verrières Zones urbanisées Mauprévoir Cultures Prairies Mazerolles Boisements Cours d'eau et étangs CORINE Land Cover, 2006

Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais 3 Landes

C oro nel le lisse G la ïeu l d ’Illyrie

En très forte régression, les landes sont pourtant l'habitat caractéristique et original du département. Elles abritent toujours des espèces parmi les plus rares de la Vienne.

Gentiane pneumonanthe Également appelée Gentiane des marais, Avec près de 3 000 hectares répartis sur Par leur superficie, les landes du terrain cette jolie plante d’un bleu violet atteint 59 sites, le Pays montmorillonnais est, de militaire de Montmorillon sont un joyau 50 cm. Liée aux zones humides en général tout le département, le secteur le plus en la matière. Mosaïques de landes et aux landes humides en particulier, dans riche en landes. sèches et de landes humides, elles ac- lesquelles elle fleurit de juillet à septembre, cueillent le très rare Glaïeul d'Illyrie elle est soumise à la régression de son mi- Ces formations arbustives comptent (protégé en Poitou-Charentes) dans les lieu de vie ; c’est pourquoi elle est inscrite parmi les milieux naturels les plus sin- parties les plus sèches et la Gentiane sur la liste rouge des plantes menacées du guliers : étape transitoire avant un stade pneumonanthe dans les layons humides. Poitou-Charentes. Elle est également l’hôte forestier, la lande est essentiellement des chenilles de l’Azuré des mouillères, un composée de quelques espèces végétales La faune n'est pas en reste avec de belles des papillons les plus rares de la région et qui constituent sa structure particulière populations de Fauvette pitchou et le dont la présence sur les Landes de Sainte- de fourrés inextricables. serpent le plus rare de la Vienne : la Co- Marie avait été mise en évidence dans les ronelle lisse ! années 1 980. En fonction du degré d'hygrométrie qui caractérise le substrat, on parle de À une vingtaine de kilomètres à l'ouest, landes sèches ou de landes humides et les Grandes Brandes de Lussac-les- chaque type présente un cortège flo- Châteaux s'étendent sur environ 200 ristique qui lui est propre. hectares parmi lesquels 600 mares issues de l'extraction de pierres meulières sont La flore des landes est constituée d'un établies. Ces dépressions se sont char- panel commun à tous les degrés d’humi- gées en eau et constituent un réseau dité du sol : Bruyère à balais dans la idéal pour le maintien d'espèces phares Fauvette pitchou majorité des cas, accompagnée de di- du département : Triton crêté, ici à la li- La Pitchou est une petite fauvette dont le ) N V verses autres Éricacées et Fabacées mite sud de son aire de répartition, et ( bastion se situe sur le pourtour méditerra- r e i l l e

(ajoncs, genêts...). On trouve également, deux libellules, la Leucorrhine à gros S néen mais on la trouve aussi en petit n n a dans les landes les plus sèches, la thorax et Cordulie à taches jaunes. On Y nombre jusque dans le sud de l’Angleterre… , ) N V Bruyère cendrée, et dans les plus hu- se croirait, à s'y méprendre, sur la ré- ( en passant par le Poitou ! Elle séjourne toute t a l P

mides, la Bruyère à quatre angles, mais serve naturelle du Pinail ! e l’année dans les fameuses brandes (forma- r r e i P ,

certaines plantes, parmi les plus rares du ) tions de Bruyère à balais), plus rarement O P L département, sont également caracté- ( dans les jeunes peuplements forestiers. Se u a e t ristiques de ces milieux. u nourrissant principalement de petits inver- o C y

u tébrés, elle est régulièrement décimée par G - n a

e les hivers rigoureux qui la privent de nourri- J : s e i ture. h p a r g o t o h

4 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais P Étangs, mares et tourbières

t n a e g a n au te Flû

s e d n ro es uill Droséra à fe

La remarquable densité de mares et la présence d’étangs apportent une valeur écologique de tout premier ordre aux zones humides du Montmorillonnais.

Hérons nicheurs Dans la Vienne, le Héron pourpré ne se re- produit plus que dans le Pays montmo- De par la nature de ses sols argileux, le zones humides et ses parties bocagères rillonnais (45 couples) où il recherche des Pays montmorillonnais est une zone où les périphériques, est un secteur remarquable étangs peu fréquentés aux berges densé- étangs et les mares sont très nombreux. pour l’avifaune. ment végétalisées. Avec près de 70 % des couples du département, le Héron cendré Milieux artificiels façonnés par l’homme Avec plus de 3 200 mares (1,9 mares/kmF), est le héron nicheur le plus commun, éta- depuis des siècles et traditionnellement dont 600 sur les Grandes Brandes de Lus- bli en colonies dans les arbres, souvent à voués à la pisciculture, les étangs ont au- sac, le Montmorillonnais est un des en- proximité de l’eau. Le Héron garde-bœufs jourd’hui une valeur écologique impor- droits du département où leur densité est et l’Aigrette garzette peuvent se mêler plus tante. On estime leur nombre à plus de 925 la plus importante. D’origine humaine, les occasionnellement aux Hérons cendrés tan- et parmi eux, certains abritent une biodi- mares avaient autrefois de multiples dis que le rare Blongios nain n’a pas été versité exceptionnelle. Il s’agit notamment usages (abreuvoirs, vannerie, rouissage, observé depuis 2005. des étangs du terrain militaire de Mont- réserves de poissons, etc.), qui garantis- morillon : étang Pétaveau, étang de Gar- saient leur entretien. déché, étang Grolleau, etc., qui, insérés au milieu de la lande et localisés en tête de Au cours des 20 dernières années, l’ur- bassin hydrographique, possèdent des banisation et les modifications des pra- eaux encore oligotrophes, c'est-à-dire tiques agricoles ont conduit à l’abandon pauvres en éléments minéraux. Elles hé- et la destruction de 37 % des mares. Celles- bergent des plantes sensibles à la pollu- ci sont pourtant des îlots de biodiversité tion, rares et protégées, comme la remarquables, qui, sur de petites surfaces, Cistude d’Europe Littorelle, l'Isoète à feuilles ténues, le Po- peuvent abriter une multitude d’espèces Cette tortue aquatique autochtone affec- tamot à feuilles de renouée ou la Pilulaire animales et végétales comme la Rainette ) N V tionne le fond vaseux des eaux calmes et ( à globules. Ces étangs sont généralement verte ou encore le très rare Flûteau na- r e i l l e

dormantes des étangs et plus particulière- S entourés par une végétation de grands geant. n n a ment les zones à nénuphars, les jeunes ro- Y hélophytes : roselières à phragmites et , ) N V selières et les fossés. La Cistude cumule les ( massettes, qui jouent un rôle essentiel La tourbière des Régeasses (Montmo- t a r d e l

statuts de protection. Considérée comme l dans l’épuration des eaux en captant les rillon), d’une surface de l’ordre de 30 ha, i a G l

une espèce vulnérable en , elle est e nutriments disponibles. Cette végétation est l’une des rares tourbières alcalines u g i M

inscrite sur la liste rouge des reptiles me- , est aussi très importante pour la faune et (non acide) du département de la Vienne. ) O P L nacés du Poitou-Charentes. Présente dans ( plus particulièrement pour des espèces La présence d’espèces végétales très loca- e r è i plus d’une vingtaine d’étangs du Montmo- s d’oiseaux qui trouvent là un milieu favo- lisées et protégées, comme la Linaigrette s u B l rillonnais, cette population constitue la plus ë rable pour la nidification comme le rare à larges feuilles, a constitué un argument a h p importante du département. a Héron pourpré. C’est ainsi le cas de fort pour proposer sa protection régle- R : s e i

h l’étang de Beaufour à Saulgé, qui, avec ses mentaire. p a r g o t o h P Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais 5 Forêts

Morio

Fou gèr e aigle

Qu’elles soient alluviales ou sur sols secs, les forêts hébergent une faune et une flore qui exploitent la diversité de leurs peuplements. Les chauves-souris y chassent en nombre sur des territoires occupés par quelques reliques botaniques d’affinité montagnarde.

Avec une surface de forêts d’environ pressions à cause de la culture du peu- Lis martagon 20 000 ha, le Pays montmorillonnais re- plier qui s'étend. Elles hébergent des Le Lis martagon est une plante vivace à groupe 1 /5e des forêts du département de plantes rares et patrimoniales telles que bulbe typique des forêts et des prairies la Vienne. Uniquement composés de fo- l’Impatiens ne-me-touchez-pas et pro- montagnardes. Rare en dessous de 300 rêts privées, ces boisements affichent une curent au printemps une ambiance ma- mètres d’altitude, dans notre département importante diversité d'espèces liées aux gique imprégnée du délicat parfum de cette espèce peut être considérée comme sols et aux sous-sols qui les supportent, l’Ail des ours. une relique glaciaire qui a réussi à sub- ainsi qu’à l’orientation et l’inclinaison de sister grâce aux conditions micro-clima- ceux-ci. Parmi les forêts les plus remarquables, tiques plus fraîches que procurent les citons les forêts à Chêne tauzin présentes fonds de vallons boisés (chênaie-charmaie). Les plus grands ensembles forestiers du sur le camp militaire de Montmorillon, Ce lis est le joyau des forêts du Pays pays se concentrent aux alentours de boisements typiquement méditerranéens. montmorillonais, notamment au sein des Lussac-les-Châteaux (forêt de Lussac, Dans la forêt de Lussac-les-Châteaux, la communes de Lussac-les-Châteaux, Mont- 71 5 ha), Verrières et Saint-Laurent-de- hêtraie-chênaie acidophile héberge une morillon et Saint-Germain. Jourdes (forêt de Verrières, 728 ha), relique glaciaire inconnue ailleurs dans Saint-Germain et Saint-Savin (bois de le département, le Calamagrostide à Saint-Savin, 843 ha) et sur Queaux et Le feuilles de roseau. Vigeant (bois de la Bougrière et boise- ments associés, 81 6 ha). D’autres forêts (forêts de pente à fou- gères, érables et tilleuls) se sont instal- Les massifs forestiers du Montmorillon- lées sur les pentes ravinées par les cours nais sont composés en majorité de chê- d’eau orientées au nord ou à l’est. L’at- ) naies (chênaie-charmaie calcicole et mosphère y est très humide, le sol jon- N Chiroptères forestiers V ( r e i l chênaie acidophile), type de boisement ché d’éboulis pierreux. Ces conditions l Parmi les 1 9 espèces de chauves-souris re- e S n courant dans notre département et qui sont favorables à l’installation de plantes n censées dans le Pays montmorillonais, 8 a Y , ) se rencontre en surplomb et sur les d’affinités montagnardes comme l’Aco- N montrent une préférence marquée pour les V ( t t a pentes des vallées sèches. Par endroits, nit tue-loup. r bois et les forêts. Le Murin de Natterer, le P n a

dans les pelouses vieillissantes, la chê- b Murin de Bechstein et le Murin à l A , ) naie prend place, c’est l’évolution lo- Des boisements plus humides, comme la N moustaches, l'Oreillard roux, la Noctule com- V ( r e i v

gique des milieux naturels dont la forêt chênaie à molinie, dont les arbres ont les i mune et la Noctule de Leisler sont des hôtes l l O d représente le stade ultime. pieds dans l’eau une grande partie de i typiques des milieux boisés. La Pipistrelle v a D , l’année, subsistent dans les brandes de la ) pygmée, découverte récemment et encore N V ( t

À proximité des cours d’eau, d’autres Pierre-Là et sur le terrain militaire de p très localisée dans la Vienne, préfère les fo- e c u D types de forêts dites alluviales se ren- Montmorillon. On y trouve d’ailleurs un l rêts alluviales. Les futaies feuillues adultes e u m contrent. Elles sont, parmi les zones boi- papillon assez localisé dans la région : a accueillent la Barbastelle (ci-dessus), très S : s e sées, celles qui subissent le plus de l’Hespérie du brome. i spécialisée dans la capture de petits h p a r

g papillons. o t o h

6 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais P Rivières et ruisseaux

e p ro u 'E d re ut Lo

r u e g on pl le Cinc

Repaires d’espèces hautement menacées, les rivières et ruisseaux sont les témoins de la grande richesse du pays. Des mammifères emblématiques y côtoient des crustacés en voie d’extinction retranchés dans quelques rares localités.

Écrevisse à pattes blanches Avec près de 1 400 km de rivières et ruis- jeur pour les espèces amphihalines, c'est- L’écrevisse à pattes blanches, qui est l’une seaux, le Pays montmorillonnais possède à-dire migratrices, comme le Saumon des trois espèces autochtones de France, le réseau hydrographique le plus dense atlantique ou la Lamproie marine. Cette était autrefois la seule à habiter les ruis- du département. La Vienne, la Gartempe, dernière, après plusieurs années passées seaux et petits cours d’eau du départe- le Salleron et la sont les cours en mer, se reproduit dans cette rivière au ment. Emblème d’eaux pures et de cours d’eau principaux traversant le pays du niveau des zones de radiers (parties de d’eau en bon état, elle a été décimée par Sud vers le Nord. la rivière avec une faible profondeur et une épidémie, les pollutions et les modifi- au courant rapide). Sur ces zones vives, cations des cours d’eau. De nos jours, les Sur les zones du socle granitique, ces ri- le Cincle plongeur ou Merle d’eau a dernières populations se cantonnent à vières aux eaux cristallines, coulent, par- niché par le passé (Gartempe) et quelques toutes petites sources et ruis- fois vivement au milieu des rochers et demeure un hôte rare plus fréquemment seaux dont la moitié sont localisés dans le sont alimentées par un chevelu très observé en hiver. Montmorillonnais. L’arrivée récente de nou- dense. Certains de ces ruisseaux, le ruis- velles écrevisses exotiques signe probable- seau de Chez Bobin, Le Champagne, la Mammifère emblématique des rivières ment l’arrêt de mort de cette espèce à forte Petite Blourde, etc., pauvres en végéta- de bonne qualité, la Loutre fréquente les valeur patrimoniale. tion aquatique, sont encore favorables à rivières et ruisseaux à la recherche de la reproduction de la Truite fario et de poissons qui constituent son alimenta- . ) R k c

i ses espèces accompagnatrices, le Vairon, tion principale. Depuis peu, elle y croise l F ( 0

0 le Chabot, la Loche franche, et abritent le plus gros rongeur d’Europe, le Castor, 0 9 e

g les dernières populations d’Écrevisse à qui, au gré de ses déplacements, laisse d u m

S pattes blanches du département. des indices trahissant sa présence, , ) N V ( coupes en crayon d’arbres et arbustes, t a r d e l

l Sur la zone calcaire, la Vienne et la Gar- sur la Vienne, la Gartempe, le Salleron et i a G l

e tempe sont plus sinueuses et les écoule- la Benaize. u g i M

, ments sont plus lents permettant à une ) N V Sonneur à ventre jaune ( végétation plus étoffée de s’installer. Le Sur les grandes rivières, la Vienne, la n o l l i Situé en limite de répartition, le Sonneur à F réseau hydrographique secondaire est Gartempe, la Benaize et le Salleron, le o n u r B

ventre jaune est un petit crapaud très loca- , moins dense mais plus riche sur le plan cortège des libellules est riche et diver- ) N V (

lisé dont les quelques stations départe- t faunistique (poissons et libellules). sifié. On y trouve la plupart des espèces p e c mentales sont situées dans le bocage des u de Gomphidés et notamment le Gomphe D l e terres froides du Montmorillonnais (, u La faune piscicole est diversifiée sur ces à pattes jaunes, espèce protégée récem- m a S , Availles-limouzine et Asnières-sur-Blour). Le ) rivières où l’on retrouve les principales ment découverte sur la Vienne à N V ( d Sonneur y utilise, pour se reproduire, les r espèces des eaux vives, le Barbeau fluvia- Availles-Limouzine. a m a r

petits ruisseaux, les ornières et les sources. B tile, le Chevaine, et des eaux calmes, le l e h c i Gardon, les Rotengles, les brèmes, etc. La M : s e

i Gartempe est un axe de migration ma- h p a r g o t o h Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais P 7 Pelouses sèches

Asc n alaphe commu

S edum âcre

Habitats de prédilection des plantes grasses et des orchidées, les pelouses sont particulièrement attractives pour les insectes butineurs. Une particularité dans le Montmorillonnais : les pelouses sur sables ! Sabline des chaumes La pelouse est un nom communément ment dominées par les graminées comme La Sabline des chaumes est une petite attribué aux habitats naturels qui pré- les bromes et les brachypodes. Les plante annuelle à fleurs blanches, haute de sentent une végétation rase, composée plantes à fleurs telles que l’Hippocrépis 20 cm, de la famille des Caryophyllacées de plantes à fleurs et de graminées. à toupet, les lotiers et les coronilles y at- (œillets, silènes, céraistes…). Endémique L’abandon progressif de ces sites, autre- tirent une quantité impressionnante franco-Ibérique que l'on rencontre en France fois entretenus par le pâturage extensif, d’insectes butineurs. essentiellement dans le quart sud-ouest, la laisse apparaitre des espèces ligneuses Sabline des chaumes a été recensée dans comme les Prunelliers ou les Aubépines Les animaux herbivores (Lapin, Che- notre département principalement sur les qui sonnent l’arrivée du stade forestier vreuil, etc.) jouent ici un rôle primordial, pelouses calcaires du xéro ou mésobromion si aucune action de gestion n’est entre- celui autrefois assuré par les moutons : ils et sur des sables calcarifères du Lussacois prise. barrent la route aux arbustes en broutant (Lussac-les-Châteaux, Sillars). Sa présence les bourgeons et les jeunes pousses. a justifié la désignation de huit Zones natu- Les pelouses peuvent être réparties en relles d’intérêt écologique floristique et différents groupes en fonction de la na- Sur la commune de Lussac-les-Châteaux, faunistique (ZNIEFF) dans le Lussacois. ture et de l'épaisseur du sol, du degré les buttes de l’Arrault offrent un paysage d’inclinaison et de l’orientation. particulier, celui des pelouses sur sables dolomitiques. Ces grands « terrains de Dans le xérobromion, pelouse dénudée sable », typiques de ce secteur du dé- et souvent pentue laissant entrevoir un partement, accueillent une flore origi- substrat rocheux fissuré et ne possédant nale et particulièrement rare dans la aucun pouvoir de rétention d'eau, les Vienne. paysages sont désertiques et soumis à l’écrasante chaleur estivale. Le sol, trop La Sabline des chaumes, minuscule Azuré du serpolet ) O pauvre et trop peu profond, n’accueille plante protégée en France, y a élu domi- P Voilà le plus grand azuré que compte notre L ( x u aucun arbre. cile. Elle y côtoie le Bugle de Genève, e faune. Apparaissant dès la mi-juin, cette i c a r

parfois butiné par deux papillons, l’Azu- G espèce occupe les pelouses et friches cal- e n i l é

Ces pelouses très sèches vont être le ter- ré du serpolet et l’Argus bleu nacré. C caires dans lesquelles il recherche l’Origan, , ) N V rain des sedums, sorte de plantes dites ( plante-hôte pour sa chenille. Sa biologie t p e c

« grasses » adaptées aux conditions Ces milieux, exceptionnels sur le plan du u particulière lui a valu la protection dont il D l e sèches, et de plantes des sols nus comme patrimoine naturel, courent pourtant u bénéficie. En effet, pour accomplir son m a S , les thyms sauvages ou l’Hélianthème en aujourd’hui un risque nouveau : l’enva- ) cycle de développement, cette espèce doit N V ( n ombelles. hissement par les plantes introduites, i trouver à la fois de l’Origan où pondre mais d o B

notamment le Faux-Vernis du Japon s aussi certaines espèces de fourmis, qui a m o

Les pelouses du mésobromion, bénéfi- également appelé Ailante. h élèveront sa chenille en la nourrissant de T : s e ciant d’un sol plus épais, sont générale- i leur couvain. h p a r g o t o h

8 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais P Plaines d’élevage et bocages

e rn o c ri ap e C ss d u ran ro G ête à t Pie-grièche

Les terres froides offrent un paysage de bocage, mariage de la haie et de la prairie. L’élevage y domine et permet la conservation des vieux arbres têtards, hôtes d’une forte diversité d’insectes patrimoniaux.

Chêne têtard Tordus, troués, écorchés par le temps, ils imposent leur impressionnante stature La zone de plaines agricoles couvre toute Le bocage qui remonte le long de la val- dans les haies du bocage montmorillonnais. la partie occupée par le paysage des terres lée de la Vienne est surtout très présent Si leur exploitation pour le bois de chauf- de brandes. Initialement recouvertes de dans le paysage des terres froides, fage tend à se perdre, ils restent de véri- landes, ces plaines sans relief et assez peu prémices du dont le socle tables sanctuaires pour une faune qui leur boisées s'étendent sur des plateaux sédi- granitique vient mourir dans cette partie est spécifique. Grands Capricornes et autres mentaires. du département. Ce secteur, qui reste en- insectes à longues antennes y élisent do- core voué à l’élevage ovin, présente une micile, lacérant l’arbre du cœur à l’écorce Terre à vocation d'élevage ovin et de poly- surface en herbe importante et de nom- pour s’en nourrir. S’ils sont cariés (avec des culture, cette partie du Montmorillonnais breuses haies en dépit d'un recul de 23 % cavités), d’autres espèces comme des cé- encore riche en prairies il y a quelques de leur linéaire depuis 1960. toines, des chauves-souris ou même les décennies, évolue vers une diminution de Martres peuvent s’y abriter. la diversité agricole et, par endroits, vers Chez les mammifères, on retiendra la pré- la culture céréalière intensive. Il en résulte sence étonnante d'une musaraigne mi- un fort recul de la surface en herbe, une nuscule, la Pachyure étrusque, et celle du nette régression du linéaire de haies (34 % Campagnol des Pyrénées, tous deux en li- en 40 ans), ainsi qu'un agrandissement des mite de leur répartition. Les haies et les parcelles. On assiste donc à une banalisa- arbres têtards sont le domaine de nom- ) g r o .

e tion des habitats naturels fortement pré- breux passereaux dont la Pie-grièche t c e s n

i judiciable à la biodiversité. écorcheur et la Pie-grièche à tête rousse. - e i r e l Parmi les insectes, on trouve des coléo- a g ( s

e Certaines espèces d'oiseaux liées aux pay- ptères tels que le Grand Capricorne, le r r e S Courlis cendré . sages d'agriculture extensive, telles que Lucane cerf-volant et différentes cétoines, E , ) O

Avec un bec démesuré et un cri caracté- P l'Outarde canepetière ou le Bruant orto- et de belles populations de papillons L ( d r ristique qui lui a valu son nom (« coooou – a lan, ont disparu de cette partie du dépar- diurnes et nocturnes, le Gazé ou le Thécla h c i R l

lî »), voilà un oiseau singulier mais rudement e tement, et le Courlis cendré est de l’amarel liés aux prunelliers, le Thécla u n a

menacé. Quittant les zones humides où ils m aujourd'hui très localisé. Parmi les mam- de l’orme ou encore les plus belles popu- m E , ont passé l’hiver, les premiers courlis arrivent ) mifères, on note une augmentation des lations de Mélitée des scabieuses qui N V ( n

en mars pour se reproduire dans le Montmo- o grands animaux, Cerf, Chevreuil, Sanglier, fréquentent les prairies bocagères. l l i F o

rillonnais qui accueille une quinzaine de n qui ont bénéficié d’une gestion favorable u r B , couples. Les œufs sont déposés à même le ) et de plusieurs opérations de renforcement N V ( t

sol dans une petite cuvette parmi les herbes p de leurs populations. e c u hautes d’une prairie et sont ainsi très expo- D l e u m

sés aux fauches, de plus en plus précoces. a S : s e i h p a r g o t o h Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais P 9 Zones d’intérêt majeur

Oiseaux

Les zones d'intérêt majeur sont les sites ou les secteurs géographiques regroupant les plus forts intérêts écologiques du pays. Il s'agit de ce que l'on pourrait qualifier de réservoirs de biodiversité pour chacun des groupes étudiés.

Cette sectorisation est établie à partir de l'état actuel des connaissances sur la répartition des espèces dans le département de la Vienne. Elle doit donc, à ce titre, Courlis cendré être considérée comme un état des lieux temporaire, au moment où sont réalisés ces Cahiers du patrimoine Noyaux de population naturel. Zones fréquentées

Terre d’élevage, ce pays constitue sans nul doute un des secteurs du département où l’agriculture extensive s’est le mieux mainte- nue. On y trouve de nombreuses espèces liées aux prairies comme le Courlis cendré. Sa répartition sur le territoire indique les secteurs où les prairies demeurent bien représentées.

Mammifères Reptiles

Loutre Cistude d'Europe Castor

Le cours amont de la Gartempe a permis à la Loutre d'Europe La diversité des paysages a permis aux reptiles de trouver des de se maintenir dans le département de la Vienne, en lien avec habitats particulièrement favorables à leur développement. Parmi ses florissantes populations du Limousin. Elle est aujourd'hui les 9 espèces observées au cours des 1 0 dernières années, la Co- présente sur plusieurs rivières du Montmorillonnais. Sur le cours ronelle lisse est certainement la plus rare et la Cistude d’Europe de la Gartempe et celui de la Vienne, elle côtoie le Castor, dont la plus emblématique et la plus menacée. Cette tortue aquatique les premiers indices dans le pays datent de 2004 et qui progresse locale est connue actuellement dans une vingtaine d’étangs depuis 1 2 ans le long des cours d'eau du département. principalement localisés sur le bassin versant du Salleron. La population du Montmorillonnais serait en lien avec les popula- tions de la Brenne dans l’.

10 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais Amphibiens Insectes

Libellules des eaux Intérêt fort oligotrophes

Intérêt faible

Sonneur à ventre jaune

Les nombreuses zones à forte densité de mares abritent des Les mares des Grandes Brandes de Lussac-les-Châteaux et les populations d'amphibiens abondantes et diversifiées (1 5 espèces). étangs oligotrophes du terrain militaire de Montmorillon abritent La plupart utilisent ces milieux aquatiques comme zones de re- de véritables joyaux. Ces habitats, pauvres en nutriments, sont production. La densité des mares permet d’assurer la pérennité les milieux de vie de libellules particulièrement rares dans la des populations. Le secteur abrite également de fortes popula- Vienne : la Leucorrhine à gros thorax, la Cordulie à taches jaunes tions de Crapaud calamite qui affectionne les zones humides ou encore la Cordulie métallique. pour se reproduire. Enfin, la répartition du Sonneur à ventre jaune se trouve réduite à quelques rares localités du sud-ouest du pays.

Flore Poissons et écrevisses

Réseau de landes

Falaises granitiques Poissons migrateurs Forêts alluviales Écrevisse à pattes blanches Les landes, traditionnellement appelées « brandes » dans le Poi- tou, sont les milieux les plus emblématiques du Pays montmo- Les zones d’intérêt majeur pour la faune piscicole se situent à 2 rillonnais. Le camp militaire de Montmorillon et les Grandes niveaux. D’une part sur la Gartempe qui est un axe essentiel pour Brandes de Lussac-les-Châteaux en sont les deux sites phares. des espèces amphihalines, c'est-à-dire migratrices, comme le Les vallées de la Gartempe et de la Vienne contribuent égale- Saumon atlantique et la Lamproie marine. D’autre part sur le ré- ment à la diversité floristique grâce aux forêts alluviales qui seau dense des ruisseaux qui constituent aujourd’hui les derniers subsistent, notamment autour des îles. Enfin, les falaises grani- bastions départementaux favorables à la reproduction naturelle tiques de Lathus-Saint-Rémy hébergent au sein de leurs fissures de la Truite fario. C’est aussi dans certains affluents de la Gar- une flore très spécialisée et particulièrement fragile, comme par tempe que survivent les dernières populations d’Écrevisse à exemple la très rare Doradille de Billot. pattes blanches.

Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais 11 Enjeux sur le territoire

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12 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais Une vaste superficie, de nombreux milieux originaux et des paysages encore sauvegardés font du Pays Montmorillonnais un secteur à très forte valeur écologique. On y a recensé 436 espèces patrimoniales, notamment dans les milieux si particuliers de landes, de pelouses sur sables et d'étangs.

Des menaces permanentes

Si le pays compte le plus grand nombre d’espèces patrimoniales connues dans le dé- partement, il n’est pas à l’abri des modifications d’occupation des sols qui mettent en péril les espaces naturels.

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C o r ● Entre 1 990 et 2002, 34 % des mares ont disparu (Poitou-Charentes Nature, 2003) c h o n réduisant ainsi le nombre de sites potentiels pour la reproduction des amphibiens et des libellules.

La Tri m o u i l l e ● En moyenne, entre 2005 et 201 1 , 26 % du linéaire des cours d’eau du département connaissent des ruptures d’écoulements et des assecs mettant en péril les popula- tions déjà fragiles d’Écrevisse à pattes blanches et de toute une cohorte de poissons.

● Ces 50 dernières années ont vu disparaître 23 % du linéaire de haies dans les pay- sages de terres froides (IAAT, 2008). Ces habitats remarquables pour les oiseaux du bocage mais aussi pour les reptiles et les amphibiens sont en nette régression.

● Des espèces envahissantes ont été introduites, l'Ailante ou Faux-vernis du Japon L e N L ar 'A ab s l se colonise les pelouses du Lussacois, les écrevisses américaines, porteuses saines de on virus, contaminent les espèces locales.

● Les infrastructures humaines, ferroviaires, routières, et autres morcellent le pay- sage et sectionnent les corridors écologiques qui permettent la circulation des espèces. Des enjeux patrimoniaux forts

Le pays compte 8 sites identifiés au titre de la politique européenne Natura 2000, principalement pour la qualité des milieux naturels et les espèces qu’ils hébergent. Les landes sont en première ligne (brandes de la Pierre-Là, Brandes de Montmorillon puis forêts et pelouses de Lussac-les-Châteaux) mais aussi les cours d’eau et leurs zones humides annexes (Vallée du Corchon, Vallée de la Crochatière, Vallée de la Gartempe, Vallée du Salleron, Étangs d’Asnières).

Pas moins de 80 Zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique ont été décrites sur la totalité du territoire, mettant en avant sa grande richesse.

Vingt sites bénéficient d’une protection réglementaire :

● 1 2 sites sont en Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APPB), dont la tour- bière des Régeasses (dernière tourbière active du département), divers ensembles de landes (brandes de la Pierre-Là, landes de Sainte-Marie) et de coteaux et pelouses (pelouses de Lussac-les-Châteaux et Sillars). L'ensemble des textes réglementaires et les fiches descriptives des différents sites sont disponibles sur le CD-Rom joint. ● Quelques sites bénéficient d'une protection réglementaire pour assurer leur préservation rigoureuse : 4 sites, dont la Vallée de la Gartempe, sont classés, et 4 sont inscrits.

Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais 13 Espèces patrimoniales

Quelques espèces patrimoniales pour lesquelles le Pays montmorillonnais a une forte responsabilité.

Cette liste correspond aux espèces localisées, menacées ou rares, pour lesquelles une partie MAMMIFÈRES significative de leur population départementale se trouve dans le pays, soulignant ainsi la Castor d'Eurasie Castor fiber, Grand Murin Myotis myotis, Grand Rhinolophe Rhinolophus responsabilité de celui-ci pour en assurer la conservation. ferrumequinum, Loutre d'Europe Lutra lutra, Martre des pins Martes martes, Murin de Daubenton La liste complète des espèces patrimoniales inventoriées ainsi que le détail de leurs statuts Myotis daubentonii, Noctule commune Nyctalus noctula, Putois d'Europe Mustela putorius, Sérotine sont disponibles sur le CD joint. commune Eptesicus serotinus.

OISEAUX Alouette lulu Lullula arborea, Chevêche d'Athéna Athene noctua, Cincle plongeur Cinclus cinclus, Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus, Courlis cendré Numenius arquata, Faucon pèlerin Falco peregrinus, Fuligule milouin Aythya ferina, Grue cendrée Grus grus, Héron pourpré Ardea purpurea, Pie-grièche à tête rousse Lanius senator.

REPTILES Cistude d'Europe Emys orbicularis, Coronelle lisse Coronella austriaca, Couleuvre vipérine Natrix maura, Lézard des murailles Podarcis muralis, Lézard vert occidental Lacerta bilineata, Orvet Anguis fragilis.

Cuivré des marais AMPHIBIENS Crapaud calamite Bufo calamita, Grenouille agile Rana dalmatina, Grenouille verte de Lessona Pelophylax lessonae, Rainette verte Hyla arborea, Salamandre tachetée Salamandra salamandra, Sonneur à ventre jaune Bombina variegata, Triton marbré Triturus marmoratus, Triton palmé Lissotriton helveticus.

ODONATES (LIBELLULES) Agrion de Mercure Coenagrion mercuriale, Agrion mignon Coenagrion scitulum, Aeschne printanière Brachytron pratense, Cordulégastre annelé Cordulegaster boltoni, Cordulie à corps fin Oxygastra curtisii, Cordulie métallique Somatochlora metallica, Cordulie à taches jaunes Somatochlora flavomaculata, Epithéque bimaculée Epitheca bimaculata, Gomphe à pattes jaunes Gomphus flavipes, Gomphe de Graslin Gomphus graslini, Leucorrhine à gros thorax Leucorrhinia pectoralis, Leste sauvage Lestes barbarus, Leste des bois Lestes dryas, Leste fiancé Lestes sponsa, Leste verdoyant Lestes virens, Naïade Sérotine commune Cistude d’Europe aux yeux rouges Erythromma najas, Orthétrum bleuissant Orthetrum coerulescens.

LÉPIDOPTÈRES (PAPILLONS) Azuré du serpolet Maculinea arion, Bacchante Lopinga achine, Cuivré des marais Lycaena dispar, Damier de la succise Euphydryas aurinia, Demi-argus Cyaniris semiargus, Mélitée des centaurées Melitaea phoebe, Mélitée orangée Melitaea didyma, Mélitée du mélampyre Mellicta athalia, Mélitée des scabieuses Mellicta parthenoides, Morio Nymphalis antiopa, Thécla de l'orme Satyrium w-album.

CRUSTACÉS & MOLLUSQUES Écrevisse à pattes blanches Austropotamobius pallipes, Mulette épaisse Unio crassus.

Agrion de Mercure ) N V (

r FLORE e i l l e

S Les espèces patrimoniales sont l’ensemble des espèces Asplénie du Nord Asplenium septentrionale, Aconit Tue-loup Aconitum lycoctonum subsp. vulparia, Alisma n n a Y

, protégées et/ou menacées figurant sur une ou plusieurs nageant Luronium natans, Asplénie lancéolée Asplenium obovatum Viv. subsp. billotii, Bruyère vagabonde ) N V (

t listes rouges et des espèces considérées comme déter- Erica vagans, Calamagrostide à feuilles de Roseau Calamagrostis arundinacea, Capillaire Adiantum a r d e l l minantes pour la désignation des ZNIEFF en région Poitou- capillus-veneris, Fougère d'eau à quatre feuilles Marsilea quadrifolia, Gentiane des marais Gentiana i a G l e Charentes. pneumonanthe, Glaïeul d'Illyrie Gladiolus illyricus, Isoète hérissé Isoetes histrix, Limoselle aquatique u g i M

, Limosella aquatica, Linaigrette à feuilles étroites Eriophorum polystachion, Linaigrette à feuilles larges ) N V ( t Le statut d’espèce patrimoniale à lui seul n’est pas un Eriophorum latifolium, Lis martagon Lilium martagon, Littorelle à une fleur Littorella uniflora, p e c u

D statut légal. Il s’agit d’espèces que les scientifiques et les Ophioglosse des Açores Ophioglossum azoricum, Pilulaire à globules Pilularia globulifera, Poirasse Pyrus l e u

m naturalistes estiment importantes pour des raisons cordata, Parnassie des marais Parnassia palustris, Renoncule tripartite Ranunculus tripartitus, Sabline a S : s écologiques, scientifiques ou culturelles. controversée Arenaria controversa, Scirpe pauciflore Eleocharis quinqueflora. e i h p a r g o t o h P

14 Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais Conclusion générale

Son sous-sol granitique et sa proximité avec les terres du Massif Notre connaissance des espèces qui fréquentent Central, font du Montmorillonnais une limite naturelle de réparti- le département est bonne, voire très bonne, tion des espèces. pour les vertébrés (mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens). Pour d'autres, en Terre d’accueil d’animaux et de plantes à forte valeur patrimoniale qu’il est le seul particulier les insectes, subsistent de sérieuses à abriter (Coronelle lisse) ou dont il concentre les plus fortes populations (Cistude lacunes car ils font partie de groupes qui sont d’Europe, Sonneur à ventre jaune, Crapaud calamite, Bacchante, Écrevisse à pattes peu ou pas étudiés. blanches, Courlis cendré, Pie-grièche à tête rousse), il a une très grande responsabi- lité dans la conservation du patrimoine naturel du département de la Vienne. À l'échelle d'un pays, une connaissance beaucoup plus fine est obligatoire pour mener La conservation de ces espèces concerne tout le monde : les agriculteurs, qui mo- une réflexion sur l'état fonctionnel des corridors dèlent les sols et les cultivent, les gestionnaires d’espaces boisés car les forêts sont biologiques, pour conserver et améliorer les des habitats privilégiés par beaucoup d’espèces, les gestionnaires d’espaces naturels, voies de déplacement de la faune et surtout car certaines espèces ne peuvent vivre ailleurs et disparaîtraient avec leur milieu. Le pour mener une politique d'aménagement du maintien des espèces qui font l’originalité du Pays montmorillonnais ne pourra être territoire compatible avec le Schéma régional de efficace qu’en prenant en compte les milieux qui les accueillent. cohérence écologique (SRCE).

La conservation des espèces patrimoniales, mais également de la nature « banale » est l’affaire de tous. Leur préservation passe par le maintien et le renforcement des Sur ces thèmes, les associations départe- continuités écologiques comme les haies et les boisements – Trame Verte – et les mentales de protection de la nature et de rivières, mares et ruisseaux – Trame Bleue – qui permettent les échanges entre l'environnement sont de précieux alliés populations et les liens entre les réservoirs de biodiversité sur le territoire. pour mener le travail aux côtés des communes et des pays.

connues dans la Vienne connues dans le Pays patrimoniales au sein du Pays

Flore 1 560 1165 166

Mammifères 65 62 31 Oiseaux 288 236 153 Reptiles 12 10 9 Amphibiens 17 15 15

Odonates 61 60 24 Lépidoptères 104 83 21 Mollusques bivalves 7 6 2 Écrevisses 4 4 1

Cahiers du patrimoine naturel • Pays montmorillonnais 15 Paradis des naturalistes, le Pays montmorillonnais cultive l'art de la diversité de milieux exceptionnels : landes, rivières et prairies humides, tourbières ou pelouses sur sables. À ce jour, 436 espèces patrimoniales y ont été recensées.

Les Cahiers du patrimoine naturel présentent le détail de ces espaces et espèces au travers d'une synthèse des connaissances acquises depuis plus de 40 ans par Vienne Nature et la Ligue pour la Protection des Oiseaux de la Vienne.

Outil d'aide à la mise en place d'une politique d'aménagement du territoire compatible avec le Schéma régional de cohérence écologique et la prise en compte des Trames Verte et Bleue, cet état des lieux devra se poursuivre localement par des études et inventaires plus précis.

Vienne Nature Ligue pour la Protection 1 4 rue Jean Moulin des Oiseaux de la Vienne 86240 Fontaine-le-Comte 389 avenue de Nantes www.vienne-nature.asso.fr 86000 http://vienne.lpo.fr 05 49 88 99 04 05 49 88 55 22 [email protected] [email protected]

Conception & Réalisation Vienne Nature )

Vienne Nature éditions r k c

979-1 0-91 61 3-00-2 ISBN Collection i l

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