ENQUETE PUBLIQUE

INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

-ICPE-

RELATIVE A :

La demande d’autorisation unique présentée par la SAS « ÉNERGIE », pour l’installation et

l’exploitation d’un parc éolien composé de quatre aérogénérateurs et un poste de livraison sur la commune de MILLAC 86150.

DEMANDEUR : PREFECTURE DE LA

Du 24 avril 2017 au 29 mai 2017

RAPPORT

COMMISSAIRE ENQUETEUR :

Monsieur Roger ORVAIN 12 Ter, cité des enclos 86400 CIVRAY

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SOMMAIRE

RAPPORT D’ENQUETE PUBLIQUE (58 pages)

I – DEROULEMENT DE L’ENQUETE Page A - Saisine 3 B – Publicité-Information du public 5 C - Diligences 6

II – LE PROJET A – Situation des lieux 17 B – Nature du projet 17 C – Impact sur l’environnement 19

III – ANALYSE DES OBSERVATIONS Observations du registre – 21 - 58 mémoire en réponse du porteur de projet – avis du commissaire- enquêteur

ANNEXES (36 [32 = rapport, 4 = conclusion]) Remises sur un CD.

N° Intitulé 1 Décision du Tribunal Administratif n° E17000037 / 86 désignant le commissaire-enquêteur en date du 20/02/2017. 2 Arrêté n° 2017-DRCLAJ/BUPPE – 052 en date du 27 mars 2017 de Madame la Préfète de la Vienne prescrivant l’enquête publique. 3 Publicité d’enquête publique du journal « Centre Presse » du 5 avril 2017. 4 Publicité d’enquête publique du journal « La Nouvelle République » du 5 avril 2017. 5 Publicité d’enquête publique du journal « Centre Presse » du 26 avril 2017. 6 Publicité d’enquête publique du journal « La Nouvelle République » du 26 avril 2017. 7 Plan d’affichage sur le site. 8 Messages concernant le site Internet de la préfecture 9 Vérification de l’affichage dans les mairies. 10 Vérification de l’affichage sur le site.

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1/ 58 11 Vérification de l’affichage par un huissier. 12 Certificat d’affichage en date du 29 mai 2017, mairie de MILLAC. 13 Certificat d’affichage des mairies situées dans le périmètre des 6 km : , , L’ISLE-JOURDAIN, MOUSSAC, ASNIERES-SUR-BLOUR, , MOUTERRE-SUR-BLOURDE, AVAILLES-LIMOUZINE. 14 Certificat de conformité. 15 Plan d’affaire au format EXCEL. 16 Bilan éolien de la Croix de la Mérotte. 17 Permis de construire. 18 Projet de la Croix de la Mérotte. 19 Délibérations abordant les éoliennes au Conseil Municipal. 20 Bulletin municipal évoquant le projet. 21 Site Internet de la Préfecture. 22 Site Internet de SERGIES du 12 mai 2017. 23 Article du journal La Nouvelle République 24 Courrier reçu en mairie après la fin de l’enquête publique 25 Procès-verbal des observations 26 Mémoire en réponse 27 Délibérations favorables : communes de MILLAC, ASNIÈRES-SUR-BLOUR, ADRIERS. 28 Délibérations défavorables : communes de LUCHAPT, L’ISLE-JOURDAIN, LE VIGEANT, MOUTERRE-SUR- BLOURDE. 29 Délibérations sans prise de position : communes de MOUSSAC, AVAILLES-LIMOUZINE. 30 Registre d’enquête publique (original + CD pour Préfecture ou CD pour le pétitionnaire, la mairie de MILLAC et le TA. 31 Tableaux de synthèse des observations. 32 Carte des sites éoliens

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RAPPORT D’ENQUETE PUBLIQUE

Je soussigné Monsieur Roger ORVAIN, demeurant 12 Ter, cité des enclos à 86400 CIVRAY ai l’honneur de dresser le procès verbal de déroulement de l’enquête publique, de récapituler les points importants du dossier et d’analyser les observations du public, concernant :

La demande d’autorisation unique présentée par la SAS « Millac Énergie », pour l’installation et l’exploitation d’un parc éolien composé de quatre aérogénérateurs et un poste de livraison sur la commune de MILLAC 86150.

I – DEROULEMENT DE L’ENQUETE

A - SAISINE

Contexte général

En Août 2013, le porteur de projet prend contact avec la commune de MILLAC et obtient un avis de principe favorable. En fin 2013, les propriétaires et exploitants sont contactés. En 2014, le porteur de projet lance les études nécessaires à cette réalisation. Le Conseil Municipal donne un avis favorable. A partir de janvier 2015, des réunions avec les services de l’état sont organisées. En mai 2015, publication d’un article dans le bulletin municipal. En septembre 2015, concertation avec le public, tenue d’une réunion publique le 26 septembre. Le dossier de mise à l’enquête publique est réceptionné par la Préfecture de la Vienne le 17 décembre 2015 et complété le 3 octobre 2016. Il est déclaré recevable par la DREAL Nouvelle Aquitaine le 13 janvier 2017. Le projet est lancé sous la dénomination de SAS «MILLAC ENERGIE». Son adresse est fixée à : 12, rue Ferdinand Buisson 14280 SAINT CONTEST. Le dossier définitif d’enquête publique est remis en préfecture le 14 mars 2017. L’enquête publique est conduite selon la procédure qui dissocie la demande de permis de construire et l’autorisation d’exploiter une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Au titre de l’ICPE, l’autorisation s’appuie sur la rubrique 2980.

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3/ 58 Cadre juridique

Le Code de l’Environnement, prenant en compte : - La Loi relative à la protection et à la mise en valeur des paysages du 8 janvier 1993, - La Loi de renforcement de la protection de l’environnement du 2 février 1995. - La Loi 2013-312 (dite Loi BROTTES) du 15 avril 2013 a supprimé les ZDE. Cette Loi a surtout pour conséquence de ne plus garantir le prix de vente de l’électricité à EDF. - La Loi sur l’Eau du 3 janvier 1992, - La Loi sur l’élimination des déchets du 13 juillet 1992, Le Code de l’Energie, sans la prise en compte de la Loi 2015 – 992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique (la procédure d’Autorisation Unique ne s’applique pas à cette enquête). Le Code de l’Urbanisme, notamment les articles L121-1, L123-1, L123-10 et L123-9, Le Code Rural et de la Pêche Maritime, notamment les articles L112-1-1 et D 112-1-11,

Préparation de l'enquête publique

Par ordonnance n° E17000037 / 86 du 20/02/2017, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de , m’a désigné pour conduire l’enquête publique (annexe n° 1). La demande de la Préfecture de la Vienne est enregistrée le 14 février 2017. Le délai de 15 jours pour effectuer la désignation est respecté.

Le 23 février 2017, le commissaire-enquêteur a pris contact avec la Préfecture de POITIERS (bureau de l’Utilité Publique et des Procédures Environnementales) pour connaître l’avancement du dossier. Celui-ci n’est pas disponible et l’avis de l’Autorité Environnementale (AE) ne sera connu que vers fin mars. La personne qui suit le dossier me rappellera. La reprise de contact a eu lieu le 27 février 2017 et compte tenu des délais (prise de l’arrêté, publication dans les journaux et affichage), les modalités de l’enquête ont été définies. Il a aussi été convenu que le commissaire-enquêteur viendra récupérer le dossier en Préfecture, dès qu’il sera disponible.

Le 21 mars 2017, le commissaire-enquêteur s’est déplacé à la Préfecture de POITIERS (bureau de l’Utilité Publique et des Procédures Environnementales) pour prendre en compte le dossier.

L’enquête publique a été prescrite par arrêté de Madame la Préfète de la Vienne, n° 2017 - DRCLAJ/BUPPE - 052 en date du 27 mars 2017 (annexe n° 2) et elle a été programmée du 24 avril 2017 au 29 mai 2017 à 17 heures.

Conformément à l’arrêté, cinq permanences ont été définies et seront effectuées, en mairie de MILLAC, les : ¤ Lundi 24 avril 2017 de 9 heures à 12 heures, ¤ Vendredi 5 mai 2017 de 9 heures à 12 heures, ¤ Mercredi 10 mai 2017 de 14 heures à 17 heures, ¤ Vendredi 19 mai 2017 de 9 heures à 12 heures, ¤ Lundi 29 mai 2017 de 14 heures à 17 heures.

Toutes les pièces constitutives du dossier ont été déposées au secrétariat de la mairie de MILLAC.

Le dossier d’enquête publique comprend les documents suivants : - Résumé non technique de l’étude d’impact sur l’environnement et la santé publique, - Résumé non technique de l’étude de dangers,

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4/ 58 - Étude d’impact sur l’environnement et la santé publique comprenant deux tomes, - Étude de dangers, - Dossier de demande d’autorisation d’exploiter comprenant les cartes :  une carte au 1/1500  une carte au 1/2500  une carte au 1/50 000 donnant le rayon d’affichage de 6 km  le plan d’affaires au format A3 (document réalisé par le commissaire-enquêteur, le document au format A4 dans le dossier étant peu lisible) - une notice Hygiène et Sécurité, - une étude écologique, - une étude acoustique, - l’avis de l’Autorité Environnementale, - la réponse à l’avis de l’Autorité Environnementale.

Le public a pu, aux horaires d’ouverture de la mairie de MILLAC, consulter les documents en toute liberté et commodité.

L’ensemble du dossier dont les résumés non techniques de l’étude d’impact et de dangers et l’avis de l’AE) est aussi consultable sur le site Internet de la Préfecture au premier jour de l’enquête publique.

B – PUBLICITE – INFORMATION DU PUBLIC

L’enquête publique a fait l’objet d’une publicité réglementaire publiée dans la presse locale (deux publications dans deux journaux, 15 jours avant le début de l’enquête et dans la première semaine de l’enquête).

Première publication : - CENTRE PRESSE, édition du mercredi 5 avril 2017, soit 19 jours avant le début de l’enquête (annexe n° 3), - LA NOUVELLE REPUBLIQUE, édition du mercredi 5 avril 2017, soit 19 jours avant le début de l’enquête (annexe n° 4). Ces deux publications respectent le délai légal minimum de 15 jours.

Deuxième publication : - CENTRE PRESSE, édition du mercredi 26 avril 2017, (annexe n° 5), - LA NOUVELLE REPUBLIQUE, édition du mercredi 26 avril 2017 (annexe n° 6). Ces deux publications ont été effectuées dans la première semaine de l’enquête publique, conformément à la réglementation.

L’arrêté préfectoral prescrit aussi, dans son article 4, un affichage dans les mairies situées dans un rayon de 6 km autour de MILLAC.

Le maître d’ouvrage a effectué un affichage sur le site par 3 panneaux au format A2 de fond jaune et écriture noire, emplacements qu’il m’a communiqués (annexe n° 7).

Information préalable du public sur le projet L’information du public est rapportée aux pages 151 à 153 de l’étude d’impact. Cette information comprend à la date de début de l’enquête publique :

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5/ 58 - Une information permanente, via le site Internet de la commune, depuis le 26 septembre 2015, - Une plaquette d’information distribuée en 320 exemplaires dans les boites aux lettres ou disponible dans certaines mairies du périmètre des 6 km (Availles-Limouzine, L’Isle-Jourdain, Luchapt, Mouterre-sur-Blourde), - Une exposition sur le projet à la salle des fêtes de MILLAC le 26 septembre 2015 avec la participation de SERGIES.

C – DILIGENCES

Le 21 mars 2017, le commissaire-enquêteur a pris contact avec le responsable du projet. Il a été convenu de se rencontrer avant le début de l’enquête, le 7 avril 2017 en mairie de MILLAC. Le commissaire-enquêteur a profité de ce contact pour demander un plan des affichages sur site. Le document est reçu le 1er avril 2017, par Internet.

Le 30 mars 2017, la vérification du site Internet de la préfecture a permis de constater la mise en ligne prématurée du dossier de l’enquête publique. Un message a été transmis à la personne chargée du dossier pour signaler cette situation considérée anormale. La réponse montre que la préfecture a pris en compte la suppression des documents en ligne sauf l’avis de l’Autorité Environnementale. Les autres documents ne seront consultables qu’au premier jour de l’enquête (annexe n° 8).

En me transportant sur les lieux le 7 avril 2017, une vérification de l’affichage de l’avis d’enquête relatif à l’enquête publique a été effectuée. L’avis d’enquête a été affiché avant le 7 avril 2017 soit au moins 15 jours avant le début de l’enquête aux panneaux d’affichage extérieurs ou aux portes d’entrée des mairies dans un rayon de 6 km autour de MILLAC (annexe n° 9) : - au format A4, ADRIERS, - au format A3, MILLAC, LE VIGEANT, L’ISLE JOURDAIN, MOUSSAC, MOUTERRE SUR BLOURDE, LUCHAPT, AVAILLES-LIMOUZINE. La commune de MILLAC a aussi effectué un affichage sur le panneau d’information de la salle des fêtes. La commune d’ASNIERES SUR BLOUR n’avait pas affiché l’avis d’enquête (visible de l’extérieur) au moment de cette vérification. Cette mairie était fermée, il n’a pas été possible de faire effectuer l’affichage immédiatement. L’affichage a été effectué le lundi 10 avril 2017 et contrôlé par l’huissier de justice dans le cadre de ses vérifications (information donnée par la secrétaire de mairie), voir l’annexe n° 11. Ce léger contretemps ne saurait à lui seul remettre en cause le déroulement de l’enquête publique.

Le même jour, l’affichage sur le site a été vérifié (annexe n° 10).

Le porteur de projet a aussi effectué une vérification de l’affichage par un huissier (annexe n° 11).

En conséquence, l’affichage est satisfaisant.

Un certificat d’affichage a été produit par l’ensemble des mairies (annexes n° 12, mairie de MILLAC et 13, mairies du périmètre des 6 km).

Le 7 avril 2017, une reconnaissance terrain a été effectuée autour de la zone du projet, dans les villages de : « Le Chêne Vert », « le Poirier », « Chalais ».

Le 7 avril 2017, le registre d’enquête a été ouvert, coté et paraphé par mes soins.

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6/ 58 Le 7 avril 2017, le commissaire-enquêteur s’est entretenu séparément avec : - Le représentant du maître d’ouvrage (Monsieur ROUAULT), - Madame le Maire de MILLAC.

Les relations ont été excellentes et m’ont permis d’obtenir les informations nécessaires à la compréhension du dossier.

Les informations complémentaires ont été les suivantes et résumées dans le tableau ci-après :

AVEC QUI DEMANDES REPONSES M. ROUAULT Certificat de conformité des Dans la Présentation générale (pièce n°1) chef de projet. machines : Ce certificat est en anglais. page 82 et l’étude de danger (p 78), le Pouvez-vous me fournir un certificat certificat fourni par le constructeur en langue française ? ENERCON est effectivement en anglais. Un certificat en français est joint (annexe n° 14).

Capacités financières : Votre plan Le tarif pris en compte est celui de 2015, d’affaires est établi avec un tarif à depuis, le tarif a effectivement évolué à la 85,20 € du MWh. Ne pensez-vous pas baisse, environ 80 €/MWh, mais ne remet que ce tarif est excessif ? pas en cause la viabilité économique du projet.

Pouvez-vous me fournir une version Dans la Présentation générale (pièce n°1) EXCEL du plan d’affaires ? page 71 le document est fourni en PDF, en A4 paysage. Un format EXCEL est transmis (annexe n° 15)

Etude paysagère : Pour la Comme il est effectivement spécifié et détermination de l’aire d’étude expliqué au 2.2 Choix des aires d’études éloignée il a été pris en compte des (p13), initialement, au démarrage des éoliennes de 150 m alors que le projet études (en 2013), nous envisagions plus est à 180 m. L’aire d’étude éloignée d’éoliennes mais moins hautes (150 m). aurait pu être de 20 km, qu’en pensez- L’aire éloignée est ici de 17 km de la vous ? limite de l’aire d’étude immédiate. A savoir que la zone d’implantation, retenue pour les 4 éoliennes en instruction, est désormais beaucoup plus restreinte (4 fois plus petite que l’aire étudiée initialement) et circonscrite dans la partie centrale de la zone nord. Enfin, en cumulant avec l’étude d’impact du projet de la Croix de la Mérotte, les analyses couvrent largement ce territoire bocager. Ainsi, la zone, l’influence des éoliennes à plus de 17 km devient très réduite.

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7/ 58 L’étude des perceptions (page 33 et Dans le chapitre 3.1.3 Les perceptions suivantes) me semble faussée car il a visuelles lointaines, l’analyse s’appuie sur été matérialisé des éoliennes de 150 m la perception de principe d’un ou plusieurs alors que le projet est à 180 m. Pouvez- aérogénérateurs (en violet) positionné vous confirmer mon impression ? dans la globalité de l’aire d’étude immédiate (2 zones Nord et Sud). Les éoliennes projetées ici le sont avec un mât de 110 m soit 170/180 mètres en bout de pale. A savoir, qu’à cette phase de l’étude d’impact, ce document permet de : - déceler les secteurs potentiellement les plus soumis à l’influence visuelle de la zone d’implantation potentielle des éoliennes, - et sélectionner des points de vue pertinents pour élaborer des simulations par photomontages. Page 91, la carte 26 actualise et ajuste la perception non plus de la ZIP mais des quatre éoliennes. A rappeler également, qu’en réalité les masques visuel (végétaux ou minéraux) restreignent les secteurs d’influence, comme l’illustrent les photomontages.

Page 202 de l’EI, vous citez une Il nous faut l’aval de la commune pour convention signée avec la mairie pour communiquer cela, mais en substance, ces une indemnité complémentaire de indemnités couvrent l’entretien des 18 000 € que je n’ai pas trouvé dans le chemins communaux. dossier. La convention pour l’usage des chemins Pouvez-vous me fournir cette de la commune est de 1 500 €/MW installé convention ? soit pour 4 éoliennes de 3 MW : 4 x 3 x 1 500 = 18 000 € annuels de contribution communale directe.

Page 202 de l’EI, vous ne précisez pas La redevance versée pour la présence le revenu moyen par éolienne pour les d’éolienne (fondations, aire de grutage, propriétaires et pour les locataires. chemin d’accès et passage de câble Pouvez-vous apporter des électrique souterrain) est de …. €/MW à éléments ? se répartir à part égale entre le propriétaire et l’exploitant. Nous vous avons communiqué ce montant toutefois, afin de limiter d’éventuels conflits ou rancoeurs territoriales, nous souhaitons que cette information reste confidentielle. NDLR : le chiffre n’apparaît pas.

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8/ 58 Page 206, vous évoquez la réception de Par expérience, lorsque les systèmes la télévision, des téléphones cellulaires hertziens sont défaillants, nous remplaçons mais vous ne parlez pas de la réception ceux-ci par des réceptions satellitaire dont d’Internet par les dispositifs l’efficacité est prouvée. Donc le dispositifs satellitaires ou autres, qu’en pensez- satellitaires ne sont pas perturbés. En tout vous ? état de cause, si une gêne est constatée et avérée, l’exploitant du parc éolien est tenu réglementairement de trouver une solution technique pour les riverains. NDLR : le cas d’Internet n’est pas clairement explicité. Il y aura donc une réserve pour assurer la prise en charge en cas de problème.

Page 258, la liste des projets ne donne Le projet de parc éolien Le Vigeant n’était pas celui de Le Vigeant. pas déposé lors du dépôt de la demande Serait-il possible d’avoir une étude des d’autorisation de Millac Energies, le effets cumulés ? 17/12/2015. Il a été déposé en janvier 2016 en autorisation unique et est passé depuis en enquête publique. Le pétitionnaire ne peut et n’est pas tenu d’actualiser son étude à chaque modification de l’environnement pendant l’instruction, d’autant que l’on ne maitrise nullement les délais (ici 16 mois entre dépôt et enquête publique !). Toutefois, le bilan éolien actualisé en novembre 2016 pour l’étude de la Croix de la Mérotte, est présent en annexe de cette réponse. (annexe n° 16).

Page 267, la capacité d’accueil du Le S3RENR est en vigueur depuis 2015 et poste source ne permet pas de doit être revu tous les 5 ans afin de revoir raccorder le projet. Quelle (s) solution les capacités disponibles. La construction (s) envisagez-vous ? du parc se fera dans le cadre de la prochaine version de ce schéma de raccordement.

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9/ 58 Page 275, il n’y a pas d’AVAP dans L’AVAP de Charroux a été sollicitée par l’aire éloignée mais il y a celle de le conseil municipal de CHARROUX pour CHARROUX à une vingtaine de km. protéger l'abbaye Saint-Sauveur. Une Est-il possible d’obtenir une étude de enquête publique s’est déroulée dans le compatibilité du projet avec cette premier semestre 2016, soit AVAP ? (ça rejoint la question sur la antérieurement à notre dépôt. A noter que détermination du périmètre éloigné) la commune s’inscrit au coeur d’une zone jugée favorable à l’éolien dans le Schéma Régional Eolien de 2012. De plus, le secteur de l'abbaye Saint-Sauveur s’inscrit dans la cuvette du bourg, sans covisibilité possible avec le projet éolien, et bien au- delà du périmètre de 15 km. Pour information, l’éolienne la plus proche est à 24 km de l’abbaye.

Avis ZA Défense Sud, pourquoi avoir Comme spécifié dans la demande de demandé un avis pour des éoliennes de complément fourni à la préfecture, la 150 m alors que le projet prévoit des demande initiale à 150 m a été formulée éoliennes de 180 m ? en mars 2013 et réitérée pour 180 m en 2015 : « En l’absence de réponse du Ministère de la Défense, JP Energie Environnement a envoyé de nouveaux courriers concernant des éoliennes de 180 m en bout de pale, à la date du 05/03/2015, puis relancé par mail le 24/06/2016. Un nouveau courrier a été envoyé le 07/07/2016. Aucune réponse n’a été reçue. Toutefois, dans le cadre de l’instruction du Permis de Construire de notre dossier pour des éoliennes de 180 m, la Direction Départementale de Territoires de la Vienne a reçu un avis favorable du Ministère de la Défense. » Le tableau 25 de la page 93 et l’annexe 4 (page 323) spécifient ce point.

Le service territorial de l’architecture Ce service est opposé à tous les projets et du patrimoine de la Vienne est très éoliens en Vienne. Le secteur opposé à votre projet. Qu’en pensez- Montmorillonnais est d’après ce service, vous ? un secteur à sanctuariser. Il est donc normal qu’il s’oppose à ce projet.

Je n’ai pas trouvé le dossier de Le CERFA et le plan PC sont joints à ce demande de permis de construire. document. Puis-je l’avoir ? (annexe n° 17)

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10/ 58 Pouvez-vous m’expliquer la production En prenant en considération les modes de réelle du site en tenant compte de tous bridage (acoustique et écologique) du les bridages ou arrêts ? projet éolien, le site de Millac permettrait de produire à leur puissance nominale environ 2 150 heures. Avant de démarrer la construction, l’investissement nécessitera des examens complémentaires du « productible ». Des analyses techniques et financière poussées permettront de valider la rentabilité de ce projet afin de mobiliser des financements bancaires. Pour rappel, la disponibilité technique d’une éolienne est de l’ordre de 95-98%. Les éoliennes fonctionnent 80% du temps et pour des vitesses comprises entre 14 et 90 km/h.

Le tableau de la page 241 de l’étude Concernant ce point, nous avons écologique indique des bouts de pale largement détaillé ce volet dans notre entre 57 m et 117 m. Vous ignore donc réponse à l’autorité environnementale (en les préconisations EUROBATS (200 pièce jointe page 10 à 12). m). Qu’en pensez-vous ? Les naturalistes constatent que l’activité des chiroptères décroît très fortement à mesure de l’éloignement des lisières boisées et des haies. A partir d’une cinquantaine de mètres des linéaires boisés, l’activité chiroptérologique devient faible. Nous rappelons que l’ensemble des éoliennes projetées du parc La Croix de Chalais se place à plus de 50 mètres des haies en bout de pale. De plus l’étude détaillée de la trame végétale (pages 258 et 259) présente au plus près des 4 éoliennes, illustre la faible qualité végétale de ces haies non structurantes et peu fournies.

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11/ 58 Connaissez-vous le nombre d’habitants Chalais (résidence secondaire) ou de foyers dans les hameaux les plus - Le Poirier : 1 proches ? - Le Châtenet : 1 - La Forêt : 1 - La Favrie : 0 - Le Ris : 2 - Le Chêne Vert : 1 - Les Pins : 1 - Le Molessard : 1 La commune comporte environ 330 foyers (résidences secondaires comprises et sous réserve de maison mise en location vide).

Vous avez considéré les risques Les éoliennes seront implantées à acceptables. Que pensez-vous du minimum 122 m (jusqu’à 264 m) du bord risque de projection de glace par des routes (RD11 et RD11f). Le risque de rapport à la D11 et dans une chute de glace est cantonné à la zone de moindre mesure à la D11f où le survol des pales, soit un disque de rayon périmètre de projection survole égal à un demi diamètre de rotor autour du largement ces deux routes ? mat de l’éolienne, soit pour le parc éolien La Croix de Chalais, une zone d’effet de 57,85 mètres de rayon. De plus, des arbres bordent la RD11f et une haie basse existe en bordure orientale de la RD11, réduisant fortement la probabilité de projection et donc le risque associé. Concernant le risque de projection de glace, on peut également souligner que : - la probabilité que l’événement se produise est comprise entre 10-3 et 10-2 par an. C’est donc un événement qualifié de probable : peut se produire pendant la durée de vie de l’installation (selon l’arrêté du 29/09/2005) ; - aucun accident/incident recensé aujourd’hui en et à l’international n’évoque une projection de glace (contrairement à la chute). NDLR : une recommandation pour attirer l’attention des services de l’État.

Avez-vous déterminé l’emplacement A ce stade très en amont, aucun exact de la base vie ? Si oui, avez-vous emplacement n’est réservé mais un l’accord du propriétaire de la parcelle ? raccordement électrique et une prise d’eau seront nécessaires. Un positionnement au droit des fermes proches sera donc recherché. Des agriculteurs sont signataires de promesse de bail et donc les accords seront aisés à obtenir.

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12/ 58 L’avis de l’AE indique que vous auriez Comme évoqué lors de notre rencontre du un autre projet sur la commune ? 7 avril dernier et illustré par le kakémono Où se situe-t-il, quelles en sont les toujours présent en mairie (et maintenu caractéristiques, où en est son durant l’enquête publique), un projet avancement ? complémentaire a été déposé en Puis-je avoir une carte ? préfecture, le 27/12/2016. Plan fourni le 07/04/17 et joint (annexe n° 18). Il s’agit d’un parc de 4 éoliennes implantées dans le secteur « La Croix de la Mérotte », toujours au nord-est du bourg de Millac et en direction des parcs éoliens d’Adriers. Il s’inscrit en cohérence (disposition, modèle d’éolienne, nombre …) et complémentarité avec le projet « La Croix de Chalais ». Pour rappel, en 2013, ce projet initial comportait jusqu’à 9 éoliennes sur 180 ha, nous avons progressivement choisi de restreindre le secteur d’implantation pour préserver les zones paysagères et écologiques les plus sensibles. Ainsi une composition de moindre emprise et impact a ét envisagée. Au final, le projet « La Croix de Chalais » s’inscrit sur une zone de moins de 40 ha. En parallèle, un diagnostic communal des zones d’implantation potentielle a été engagé (EI pages 147 et 148). Le secteur de la Croix de la Mérotte, c’est avéré comme le site le plus adapté et cohérent pour compléter le projet initial et renforcer le pôle éolien en direction des éoliennes d’Adriers.

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13/ 58 Que pensez-vous de l’annulation du Le schéma régional est un outil de SRE ? planification comme l’étaient les Zone de Développement de l’Eolien. Comme les ZDE, les opposants à l’éolien ont oeuvré à détruire ces outils : - en phase de création (intimidation du publique lors des réunions), - en phase d’instruction (lobby, pressions politiques), -et leurs arrêtés d’application par des recours dont certains ont abouti en Nouvelle Aquitaine. Nous ne sommes donc pas surpris, et quoi qu’il en soit, nous devons à chaque dossier, faire une étude complète de nos impacts, à une maille plus précise que celle dudit schéma. Notre projet et son étude ne sont donc pas remis en cause par cette annulation comme cela se passe dans les autres régions concernées. A noter que beaucoup de SRE ont été attaqués et le développement des projets et autorisations c’est prolongé sur ces mêmes territoires.

Mme le Maire Que pensez-vous du projet ? Le projet a été bien étudié. Il y a de MILLAC beaucoup de précautions de prises. Il ne gêne pas plus que la Centrale de mais il ne faut pas exagérer.

Que pense la population de La population de la commune ne semble MILLAC ? pas trop réticente au projet. Elle a été bien informée. La réticence vient plutôt de l’extérieur.

Comment vous positionnez-vous par Le Conseil Municipal a émis un avis rapport au projet de LE VIGEANT ? défavorable.

Puis-je avoir les délibérations qui ont Documents fournis (annexe n° 19) conduit au projet ?

En dehors du site Internet de la Oui, il y a un bulletin municipal. Pour commune, y-a-t-il un bulletin celui de mai 2015, une page libre a été municipal ou autre moyen qui a rajoutée pour informer les habitants permis de maintenir la (annexe n° 20). population informée ? Puis-je avoir les documents ?

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14/ 58 La réception filaire Internet de la Pas de souci dans le bourg et dans le commune est-elle bonne ou faut-il secteur du projet. passer par un dispositif Ailleurs, en allant vers AVAILLES- satellitaire (WIMAX ou autre) ? LIMOUZINE, nécessité de recourir au WIMAX ou à un système satellitaire, c’est mon cas.

L’avis de l’AE indique qu’il y aurait Oui, il y a un autre projet plus à l’Est en un autre projet sur la commune. direction de ceux d’ADRIERS (NDLR : Qu’en savez-vous ? le projet est exposé dans le hall d’entrée de la mairie).

Savez-vous si les propriétaires des Pas de relations, sans hésiter. terrains ont des relations familiales avec les membres du CM ?

Le 24 avril 2017, la mise en ligne des documents de l’enquête publique est effective, vérification faite par la secrétaire de mairie à 8 h 45 (annexe n° 21)

En me rendant à la première permanence, j’ai effectué une vérification des affichages sur le site qui sont en place et n’ont pas été dégradés et je n’ai pas constaté de marquage hostile dans le bourg de MILLAC.

Le 5 mai 2017 en me rendant à la 2ème permanence, j’ai pu constater la présence des affichages sur les lieux du projet, pas de détérioration, pas d’affichage particulier.

Le 5 mai 2017, la mairie m’a remis 1 courrier.

Le 12 mai 2017, visitant le site Internet de SERGIES, je lis des informations inexactes concernant l’enquête publique. J’ai adressé un premier message au porteur de projet puis un second. Finalement, le 18 mai, le site est conforme à mes attentes (annexe n° 22).

Le 19 mai 2017, le secrétariat de la mairie m’a remis 3 courriers.

Le 29 mai 2017, le journal « la Nouvelle République » a publié un article sur l’enquête publique du projet, annonçant, entre-autre, la fin de l’enquête (annexe n° 23)

Le 29 mai 2017, avant la permanence, j’ai vérifié les affichages sur les lieux de l’enquête : rien à signaler.

Le 29 mai 2017, la mairie m’a remis 7 courriers.

Le 29 mai 2017 à 17 h 00 (fin de permanence) le registre d’enquête est clos par mes soins. Le 30 mai 2017, la mairie MILLAC a transmis par Internet 1 courrier favorable Ce document ne modifie pas la logique des observations et ne demande pas d’explication nouvelle, en conséquence, il n’est pas joint au registre d’enquête (annexe n° 24).

Le 6 juin 2017, le procès-verbal des observations a été remis au porteur de projet (annexe n° 25).

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15/ 58 Le mémoire en réponse a été réceptionné le 20 juin 2017, par Internet, soit dans le délai de 15 jours (annexe n° 26).

Les permanences programmées ont effectivement été assurées.

Participation du public 1ère permanence : 5 personnes : un groupe de 4, représentant une association extérieure à la commune qui n’a pas déposé d’observation mais reviendra en déposer une ultérieurement et une personne seule qui a déposé une observation.

2ème permanence : Une lettre reçue entre les deux permanences a été enregistrée sur le registre. Trois personnes ont été reçues. Deux ont inscrit une observation, la troisième reviendra déposer un courrier.

3ème permanence : 1 personne dont j’ai rapporté l’avis (elle n’a pas souhaité écrire). Il n’y a pas eu de consultation du dossier, en mairie, entre les deux permanences.

4ème permanence : 6 personnes : 1 personne était déjà venue entre les 2 permanences et avait fait une observation (en anglais), 1 observation inscrite sur le registre, les autres personnes viendront déposer un courrier avant la dernière permanence.

5ème permanence : 22 personnes sont venues à la permanence et ont déposé un ou plusieurs courriers ou une observation. Le registre est clos avec 113 observations.

Conclusion des permanences Il n’y a pas eu d’incident majeur vu ou rapporté. Le climat des permanences a été serein.

Délibérations des communes Les communes concernées par le périmètre d’affichage sont appelées à délibérer et à transmettre ces délibérations dans les 15 jours qui suivent la clôture de l’enquête publique, soit le 13 juin, afin qu’elles soient prises en compte par le commissaire-enquêteur. Les neuf communes ont transmis leur délibération : - 3 communes sont favorables, MILLAC, ASNIERES- SUR- BLOUR, ADRIERS (annexe n° 27), - 4 communes sont défavorables, LUCHAPT, L’ISLE-JOURDAIN, LE VIGEANT, MOUTERRE- SUR-BLOURDE (annexe n° 28), - 2 communes ne se prononcent pas, AVAILLES-LIMOUZINE, MOUSSAC (annexe n° 29).

Compte tenu de ce qui précède, ce procès-verbal atteste la régularité de la procédure et le déroulement satisfaisant de l’enquête publique.

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16/ 58 II – LE PROJET

A – SITUATION DES LIEUX

La commune de MILLAC 86150 est une commune rurale de 4059 ha comptant 554 habitants (dernier chiffre connu du recensement 2016) située au Sud-Est du département de la Vienne. La commune ne dispose pas de POS, de PLU ou de carte communale.

Elle a un site Internet tenu à jour et bien documenté.

La commune compte une trentaine d’exploitations agricoles tournées vers la polyculture et le polyélevage. La proximité de la commune avec celle de L’ISLE-JOURDAIN lui permet de conserver des activités : - un artisanat local : un (1) maçon, un (1) peintre, un (1) menuisier, un (1) entrepreneur de travaux publics, une (1) scierie. - quatre (4) commerces : une (1) jardinerie, un (1) vendeur de matériel agricole, un (1) vendeur de pièces détachées pour l’agriculture, un loueur de salles et de vaisselle pour des activités festives - une (1) maison funéraire.

La mairie assure le point poste.

Par ailleurs, la commune bénéficie des retombées liées aux activités des barrages hydroélectriques de Jousseau et de Roche. Le barrage de Jousseau permet de mettre en œuvre une base de loisirs nautiques, en particulier pendant la saison estivale.

Les villes d’importance les plus proches sont : - au Nord-Est, (38 km), sous-préfecture, (53 km) - au Nord, Poitiers (60 km), préfecture, - au Sud, Confolens (km) département de la Charente, - à l’Est, Civray (40 km), - au Sud-Est, Bellac (35 km) dans le département de la Haute-Vienne.

La commune adhère à la communauté de communes de Vienne et Gartempe depuis le 1er janvier 2017 (précédemment à la Com Com du Montmorillonnais).

Elle est rattachée administrativement à la sous-préfecture de Montmorillon.

B – NATURE DU PROJET

Le projet consiste à obtenir une autorisation d’exploiter et un permis de construire (sans application de la procédure unique) pour implanter 4 éoliennes, 1 poste de livraison, sur la commune de MILLAC 86150. Pour les machines, le porteur de projet a retenu le modèle E 115 du fabricant ENERCON. Celles-ci seront d’une hauteur globale de 180 m en bout de pales et d’une puissance unitaire de 3 MW.

SAS « MILLAC ENERGIE » est un projet co-développé par la société JP Energie Environnement (JPEE) et SERGIES (Groupe Energies Vienne) qui ont signé une convention de partenariat. « MILLAC ENERGIE » agit comme Maître d’Ouvrage et sera l’exploitant du site, alors que JP Energie Environnement sera le Maître d’Œuvre du projet.

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17/ 58 A la mise en production du parc, SERGIES entrera au capital de la SAS MILLAC ENERGIE sans que le dossier en précise les données.

Le dossier fournit un plan d’affaire du projet (business plan).

La zone choisie est située au Nord - Nord-Est de la commune et présente la particularité d’être comprise (3 éoliennes sur 4) dans un triangle formé par la D11, la D 11F et par la D113. Le projet se situe en totalité sur la commune de MILLAC.

Il n’y a pas d’implantation prévue à moins de 500 mètres des habitations.

Les villages directement concernés par le projet sont : - au Nord, « Le Poirier » à 800 m, - au Nord – Nord-Ouest, « Chalais » à 860 m et le château de Chalais à 1300 m, - au Sud, « Le Molessard » à 1040 m, - au Sud-Ouest, le bourg de MILLAC et plus particulièrement les dernières habitations vers l’Est sur la D 113, - au Sud-Est, « Le Chêne Vert », le plus poche des éoliennes à 664 m, « les Pins », et « Giverdan », - au Nord-Est, « Le Châtenet », « Le Ris », « La Forêt » et au-delà de 1000 m « La Chapelle-St- Thibault » et « La Favrie », - à l’Est, « La Grange » à 1500 m, Compte tenu de l’aspect dégagé du plateau, seul le bourg de MILLAC est coupé des vues sur le projet par des zones boisées le long du Ris des Chenevières.

Dans un rayon de 15 km autour du projet, il est recensé quatre (4) sites NATURA 2000 dont le plus proche se situe à 6,2 km du site (les étangs d’Asnières). Dans le même rayon de 15 km, vingt-trois (23) ZNIEFF sont recensées, douze (12) présentent un intérêt ornithologique (la plus proche à 5,1 km). Le site n’est pas traversé par des continuités écologiques liées à la trame verte et bleue.

Dans un rayon de 5 km, il est recensé deux (2) monuments historiques : - l’église de LE VIGEANT, - l’église Saint-Paixent de L’ISLE JOURDAIN,

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18/ 58 Le château de Serre sur la commune d’ABZAC (classé et Inscrit), situé à environ 7,6 km au Sud du projet, constitue l’enjeu le plus significatif.

Aucune installation sensible ou à risque (ICPE) ne se situe à proximité du projet ; les sites les plus proches se situent à 6 km sur la commune de LE VIGEANT.

Le projet est en zone de sismicité faible (niveau 2).

C – IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

Conformément à la réglementation, la demande d’autorisation d’exploiter une ICPE est accompagnée par : - une étude d’impact, comprenant entre autre, une étude acoustique, - une étude de dangers. Ces deux études font aussi l’objet d’un résumé non technique disponible en consultation sur le site Internet de la préfecture et l’information est indiquée dans l’arrêté prescrivant l’enquête publique.

C1 - ETUDE D’IMPACT

L’étude d’impact présente les facteurs environnementaux et les enjeux du site d’implantation des éoliennes : - au niveau du bruit, l’analyse de l’émergence spectrale montre que le parc éolien ne respectera pas, sans mesure d’accompagnement, les limites réglementaires définies par l’arrêté ministériel du 26 août 2011 (émergence de 5dB de jour et 3dB de nuit). Des dépassements supérieurs à 10 dB de nuit (pouvant aller jusqu’à 14 dB) sont enregistrés sur de nombreux points de mesures (les Pins, le Chêne Vert et Chatenet) pour les plages de 4 et 5 m/s. Le bridage s’impose pour respecter les normes.

- au niveau des sites NATURA 2000, quatre (4) sites NATURA 2000 dont une (1) Zone de Protection Spéciale (ZPS) et trois (3) Zones Spéciales de Conservation (ZSC). Le site le plus proche, la ZSC des Etangs d’Asnières distant de 6,2 km. Les distances des sites par rapport au parc éolien n’induiront pas d’impact significatif dommageable sur la conservation des habitats naturels et les espèces d’intérêt communautaire.

- au niveau des ZNIEFF, cinq (5) ZNIEFF sont recensées dans le périmètre des 10 km. La plus proche est celle du «Bois de Lareau » située à 5,1 km.

- au niveau des habitats naturels, la zone d’implantation est caractérisée, au centre par des cultures intensives et plus en périphérie par les prairies mésophiles pâturées par des bovins et des ovins. Un réseau de haies et d’arbres dégradés dessine les parcelles. Aucun habitat patrimonial ou d’intérêt communautaire n’est recensé. Le projet nécessite la destruction de 30 m linéaire de haies et 2 arbres. En revanche, les mesures compensatoires prévoient la plantation d’une vingtaine d’arbres de haut jet (mesure E10).

- au niveau de la flore, la zone est dominée par des cultures, en partie centrale et des prairies pâturées ou artificielles en périphérie. Seules deux espèces végétales figurant sur la liste rouge du Poitou-Charentes sans statut de protection ont été observées au Sud site à proximité de l’étang « Les Gannes).

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19/ 58 - au niveau des chiroptères, vingt-six (26) espèces ont été répertoriées dans l’aire d’étude dont quinze (15) ont un statut qualifié de défavorable. Le paysage bocager du projet est très favorable à toutes les espèces pour la chasse et le transit. Des sites de reproductions de Pipistrelle et d’oreillard gris ont été découverts dans un rayon de 2 km. L’impact est jugé fort, voire très fort pour les lisières bordant l’étang « Les Gannes ». Pour obtenir un impact faible, il faut arrêter les éoliennes la nuit de mars à octobre.

- au niveau des amphibiens, huit (8) espèces ont été recensées dont 2 sont protégées à l’échelle nationale. L’impact est faible à modéré.

- au niveau de l’avifaune, (hors chiroptères traités plus avant) le contexte paysager (présence de haies et de zones humides) est très favorable à la diversité ornithologique tant en période de reproduction, que d’hivernage ou de migration. Globalement, un niveau d’enjeu avifaunistique modéré à fort est attribué à l’aire d’étude rapprochée. Ce constat s’appuie sur la forte variété des oiseaux recensés en période de migration, les passages importants du Pigeon ramier et l’observation d’espèces emblématiques comme la Bondrée apivore, le Busard cendré, le Busard des roseaux, la Grue cendrée, le milan noir, l’Œdicnème criard ou le Tarier des prés. La Pie-grièche à tête rousse a été identifiée comme nicheuse certaine sur l’aire rapprochée. Cette espèce est classée vulnérable à l’échelle régionale et classée sur la liste rouge des oiseaux nicheurs en France. Elle fait l’objet d’un plan national d’action. En ce qui concerne la Grue cendrée, le parc éolien de La Croix de Chalais est situé sur deux lignes perpendiculaires à l’axe secondaire du couloir traditionnel de migration.

- au niveau des eaux superficielles et souterraines, plusieurs mares ou plan d’eau sont présentes, les chemins et routes sont bordés de fossés. Il n’y a pas de cours d’eau permanent. Il n’y a pas de captage d’eau potable et de périmètres de protection dans l’aire rapprochée. Le site est concerné par le SDAGE du bassin Loire-Bretagne et le SAGE Vienne.

- au niveau de l’impact visuel et paysager, l’étude initiale montre qu’il n’y a pas de patrimoine répertorié dans l’aire immédiate ni d’habitation. Dans l’aire d’étude rapprochée, il n’y a aucun monument historique ni aucun périmètre de protection. Toutefois, le château de Chalais et de La Mondie présentent un enjeu fort. Au-delà de ces périmètres, les enjeux sont qualifiés de faible, négligeable voire nul.

Le pétitionnaire a prévu des mesures pour éviter, réduire voire compenser (ERC) les inconvénients du projet sur l’environnement. La démarche a été mise en œuvre dès le choix de la zone d’implantation et le choix de la configuration du parc. Parmi les mesures prévues et non citées précédemment, il faut noter : - un management environnemental du chantier avec installation de périmètre de protection, - le suivi de la mortalité des oiseaux et des chiroptères, - le tri, la collecte et la récupération via les filières de recyclage adéquates, - autres déchets industriels banals (DIB) évacués vers un centre d’enfouissement, - l’adaptation des travaux au cycle biologique des espèces,

Chaque mesure est chiffrée.

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20/ 58 C2 - ETUDE DE DANGERS L’étude de dangers expose les risques potentiels que l’installation représente. L’ensemble des dangers a été analysé mais la conclusion de l’analyse préliminaire élimine 4 catégories de scénario en raison de leur faible intensité et en conserve 5 pour une analyse plus précise (page 234 / 324) : - chute d’éléments des éoliennes, - chute de glace, - effondrement de l’éolienne - projection de glace. - projection de pale,

Il n’est pas signalé dans le dossier de risque particulier pouvant remettre en cause le projet : - les éoliennes sont suffisamment éloignées de la D11, de la D11f et des habitations pour limiter les risques, exceptés pour la projection de glace et la projection de fragments de pales qui pourraient atteindre les départementales pour toutes les éoliennes ainsi que l’effondrement de l’éolienne M01. - outre les exploitants agricoles pouvant intervenir sur le site pour leurs travaux, la densité humaine sur la zone est très faible et ponctuelle. Les niveaux de risque analysés sont jugés acceptables pour l’ensemble du projet.

C3 - HYGIENE ET SECURITÉ Le dossier contient la notice d’hygiène et de sécurité de la machine susceptible d’être utilisée.

C4 - AVIS DE L’AE L’Autorité Environnementale a produit un avis. Le document est joint au dossier, conformément à la règlementation.

III – ANALYSE DES OBSERVATIONS

Le registre d’enquête contient cent-treize (113) observations numérotées (annexe n° 30).

En raison de la redondance des observations émises par chacune des personnes, il est choisi d’aborder le procès-verbal et le mémoire en réponse des observations par thèmes.

Trois tableaux récapitulent, par numéro d’observation, les thèmes exprimés (annexe n° 31). NB : les différents tableaux ne sont pas identiques au niveau des thèmes.

L’ensemble du registre d’enquête publique a été transmis par voie électronique au porteur de projet comme indiqué dans le procès-verbal des observations afin qu’il puisse prendre connaissance de l’ensemble des observations telles que formulées.

Procès-verbal des observations – réponses du porteur de projet – avis du commissaire enquêteur.

NB : - Le mémoire en réponse contient quatre annexes qui ne sont pas rapportées dans cette partie mais consultable dans l’annexe 26. Deux de ces annexes sont en anglais, la version française n’existe pas selon le porteur de projet.

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21/ 58 - Le mémoire en réponse rapporté dans cette partie l’est tel que reçu (annexe n° 26) excepté la mise en page et le passage à une police de 12. - Avant de répondre aux observations, le porteur de projet a rédigé une introduction et une réponse aux questionnements du commissaire enquêteur. Ces textes sont rapportés sous la forme d’un « avant-propos ».

Avant-propos du porteur de projet

1. INTRODUCTION Le projet éolien de la Croix de Chalais, objet de l’enquête publique, est situé sur la commune de Millac (86) dans le Département de la Vienne. Développé par JPee et SERGIES, le projet déposé consiste en l’implantation de 4 éoliennes de 3 MW pour une puissance totale de 12 MW. Ce projet s’inscrit dans un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables et contribuera à l’atteinte de l’objectif que s’était fixé l’ex région Poitou-Charentes et que poursuit aujourd’hui la région Nouvelle Aquitaine en matière de développement de l’énergie éolienne. Ce projet initié en 2013 a fait l’objet d’études poussées permettant de configurer au mieux l’implantation des éoliennes pour permettre la création d’un projet de moindre impact. Une demande d’Autorisation Unique a été déposée auprès des administrations le 17 décembre 2015. Le présent mémoire de réponse a été réalisé suite à la réception du procès-verbal des observations dressé par Monsieur ORVAIN, Commissaire Enquêteur lors de l’enquête publique qui s’est tenue du 24 avril au 29 mai 2017, dans le cadre de la Demande d’Autorisation d’Exploiter pour le parc éolien La Croix de Chalais sur la commune de Millac (86). Ce présent document a été réalisé par JP ENERGIE ENVIRONNEMENT et SERGIES, qui assistent le Maitre d’Ouvrage MILLAC ENERGIE, dans les procédures d’obtention des démarches administratives nécessaires à la construction et l’exploitation du parc éolien. Observation sur le déroulement de l’enquête publique Nous attachons de l’importance à apporter des réponses complètes, référencées et vérifiables, d’autant plus qu’un certain nombre de personnes s’étant présentée lors de l’enquête publique a émis des remarques négatives sur l’éolien et le projet. Ces personnes, dont un petit nombre sont riveraines de la zone de projet, font état de craintes, de doutes qu’il est nécessaire de lever. Il nous semble important de souligner que sur l’ensemble des contributions écrites versées (et localisées) à l’enquête publique, 77% ont été rédigées par des personnes n’habitant pas Millac, notamment 15% au Vigeant où une enquête publique pour un projet éolien à un lieu en décembre 2016. A noter que la grande majorité des avis défavorables se base sur un modèle de rédaction identique (58% des contributions localisées) portant à croire qu’ils ont été recueillis par des opposants invitant par démarchage à manifester son opinion défavorable au projet et reprenant ainsi les arguments de précédentes enquêtes. La communication des opposants s’est basée sur des éléments inexacts, non prouvés ni référencés et reposant sur une opposition de principe vis-à-vis de l’éolien. Cette activité est une manœuvre classique des associations s’opposant à l’éolien dont la méthodologie est dictée par les blogs et sites internet faisant référence. Il est en effet reconnu que la diffusion d’informations fausses même lorsque les réponses officielles ont été apportées, suffisent à dégrader l’acceptabilité du projet. Il nous semble que ces agissements ont pu influencer de manière négative certains habitants des communes concernées par le périmètre d’enquête publique. Il n’en demeure pas moins que des inquiétudes sont bien présentes et qu’elles méritent des réponses. 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

22/ 58 2. QUESTIONS PREALABLES POSEES PAR LE COMMISSAIRE ENQUETEUR Après analyse des pièces réglementaires mises à disposition du public dans le cadre de l’enquête publique, le commissaire enquêteur a sollicité Millac Energie pour approfondir sa connaissance du dossier, de la démarche de développement engagée et clarifier certains points. Une rencontre sur site a été organisée le 7 avril et les éléments de réponse, sur une vingtaine de points, apportés avant le démarrage de l’enquête. Pour répondre aux observations et aux questionnements formulés dans le registre d’enquête, certaines réponses ont donc été intégrées dans ce mémoire en réponse.

RÉPONSES AUX THÈMES DES OBSERVATIONS

Thème de l’observation Les éoliennes sont un risque en général pour la santé. Elles produisent des nuisances sonores ainsi que des infrasons et / ou des ultrasons qui inquiètent beaucoup de personnes. La distance minimale de 500 m est souvent mise en cause. Une hauteur de 1 000 m, 1 500 m, voire proportionnelle à la hauteur est demandée. Il est parfois fait référence aux recommandations de l’Académie de Médecine ou des Sciences qui ne sont pas favorables aux éoliennes. Une personne joint l’article d’un médecin de la région. Les effets des lumières rouges sont souvent signalés. L’effet stroboscopique est aussi mentionné.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Concernant les nuisances sonores L'Agence Nationale de sécurité sanitaire alimentaire, environnement, travail (ANSES) a publié un rapport intitulé "Evaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens" en ligne depuis jeudi 30 mars 2017. A travers cette étude, l'ANSES affirme que « l'examen de ces données expérimentales et épidémiologiques ne met pas en évidence d'argument scientifique suffisant en faveur de l'existence d'effets sanitaires liés aux expositions au bruit des éoliennes, autres que la gêne liée au bruit audible et un effet nocebo, qui peuvent contribuer à expliquer l'existence de symptômes liés au stress ressenti par des riverains de parcs éoliens ». Elle précise par ailleurs que : cas par cas selon les résultats de l'étude d'impact acoustique) ; pas d'évaluation des infrasons et basses fréquences dès lors qu'aucun impact n'a été prouvé à ce stade) ; base scientifique sérieuse. Toutefois l'Autorité recommande un contrôle in situ systématique de la puissance sonore des éoliennes, avant leur mise en service puis continu. Egalement l’Académie nationale de médecine a publié le 9 mai dernier un rapport intitulé Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres, mettant ainsi à jour sa publication de 2006. L’Académie analyse dans un premier temps les symptômes regroupés sous le terme de « syndrome des éoliennes ». Elle note à leur égards qu’ils ne « semblent guère spécifiques » à la présence d’éoliennes et que « la très grande majorité d’entre eux est plutôt de type subjectif […] ayant pour point commun les notions de stress, de gêne, de contrariété, de fatigue… ». Par ailleurs, les académiciens relèvent que ces

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23/ 58 symptômes « ne concernent qu’une partie des riverains, ce qui soulève le problème des susceptibilités individuelles, quelle qu’en soit l’origine ». L’Académie identifie ensuite deux principaux types nuisances invoqués par les plaignants, brièvement détaillés ci-dessous, auxquels elle associe des facteurs psychologiques (effet nocebo, peur des nouvelles technologies, personnalité, facteurs sociaux et financiers) susceptibles d’accentuer la gêne ressentie par les riverains : s. Si le rapport de l’Académie met hors de cause le rôle des infrasons et l’intensité du bruit des éoliennes, il souligne le caractère « imprévisible, envahissant du bruit généré par la rotation des pales » et évoque la question des modulations d’amplitudes ». L’académie modère néanmoins son propos en indiquant que les nuisances sonores sont « relativement modérées aux distances réglementaires », concernent les éoliennes d’anciennes génération, et n’affectent qu’une partie des riverains. uelles telles que les effets stroboscopiques et le clignotement des feux de signalisation ne sont pas retenues par les académiciens comme pouvant induire un risque d’épilepsie. L’Académie conclut qu’« aucune maladie ni infirmité ne semble pouvoir être imputée » au fonctionnement des éoliennes mais que « le syndrome des éoliennes » traduit « une atteinte de la qualité de vie qui, toutefois ne concerne qu’une partie des riverains ».

Concernant les effets stroboscopiques L’arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent précise (article 5) qu’« afin de limiter l’impact sanitaire lié aux effets stroboscopiques, lorsqu’un aérogénérateur est implanté à moins de 250 mètres d’un bâtiment à usage de bureaux, l’exploitant réalise une étude démontrant que l’ombre projetée de l’aérogénérateur n’impacte pas plus de trente heures par an et une demi-heure par jour le bâtiment ». Aucun bâtiment à usage de bureau n’est présent dans un périmètre de 250 m aux éoliennes du projet. Néanmoins, Millac Energie a engagé une étude sur les ombres portées (pages 217 à 220 de l’étude d’impact) du projet en fonctionnement. Ainsi les impacts sur les habitations et les routes ont été analysés, quantifiés, illustrés et analysés. Il ressort de cette étude que le voisinage ne subira aucune gêne notable quant à la projection d’ombres et aux éventuels effets stroboscopiques du projet éolien La Croix de Chalais. Les résultats concluent ainsi au respect des seuils de l’article 5 de l’arrêté du 26 août 2011. En outre, dans le livre « Les bruits de l’éolien : Rumeurs, cancans, mensonges et petites histoires » réalisé par l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) en collaboration avec des professionnels de l’éolien, des environnementalistes et des chercheurs, il est question des effets des ombres portées en page 10 : « Par journée ensoleillée, la rotation des pales entraine une interruption périodique de la lumière. La projection de cette ombre crée donc un léger effet stroboscopique. Il n’en fallait pas plus pour que les éoliennes soient accusées de provoquer des crises d’épilepsie. Si des personnes se trouvent à proximité d’éoliennes par un jour ensoleillé quand le soleil est bas et qu’il y a du vent, cette stroboscopie peut avoir un effet désagréable. En revanche pour les habitations près d’un parc éolien, des logiciels de simulation permettent de calculer en un point donné la durée du phénomène sur l’année. Les calculs permettent de prédire où le phénomène risque d’être substantiel et de prévoir les moyens de limiter les nuisances. Ce phénomène ponctuel et circonscrit ne représente aucun danger pour la santé psychique des individus, d’autant que les pales tournent à une vitesse lente, entre 13 et 15 tours par minute. Sauf si les éoliennes deviennent un abcès de fixation, leur présence cristallise tous les mal-être psychique ou physique d’une personne. Dans ce cas, elles peuvent devenir réellement obsédantes pour cette personne. »

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24/ 58 La distance éolienne / habitations en Europe Parmi les pays voisins de la France, aucun n’a fixé de règle stricte de distance au-delà de 500 mètres : des recommandations d’éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, en fonction de la nature de l’habitat (zone urbaine, habitat dispersé…), mais, même dans ce cas, la distance finalement retenue par l’autorisation administrative dépend des résultats de l’étude acoustique en fonction des caractéristiques de l’environnement du projet comme c’est le cas en France. Seule la Bavière a récemment adopté une règle de distance stricte de 10 fois la hauteur de l’éolienne, qui a fait l’objet d’une plainte devant la Cour constitutionnelle de Bavière. -Bretagne n’impose pas non plus de distance d’éloignement. Par le passé, une tentative d’introduire une distance de 1 000 m s’est vue annulée par le juge. r l’administration) recommandent une distance de 4 à 5 fois la hauteur de l’éolienne, alors que la Flandre fixe une distance minimale de 250 mètres.

te pas de distance minimale, l’éloignement est décidé au cas par cas. La diversité des approches au sein de l’Union européenne, de même que la variabilité des distances qui sont recommandées ou fixées, révèlent l’importance de la prise en compte des caractéristiques de chaque projet et de son environnement, dont l’interaction est étudiée au cas par cas à travers l’étude d’impact, sur laquelle se base le Préfet pour autoriser le projet et l’assortir de règles d’exploitation adaptées conformément à ce que prévoit la réglementation.

La distance éolienne / habitations en France Tout d’abord, il semble important de rappeler qu’à ce jour, et malgré l’installation en France et dans le monde de plusieurs milliers d'éoliennes, il n’y a aucune corrélation avérée entre la présence d'éoliennes et l'augmentation de cas de troubles autour des parcs éoliens (du type de ceux mentionnés dans les observations : perturbation du sommeil, troubles importants chez les personnes les plus faibles, problèmes cardiaques, vertiges, acouphènes, céphalées, nausées…). On ne peut donc pas parler « d’effets nuisibles à la santé des sons, des infrasons et ondes électromagnétiques émis par les éoliennes ». Comme le prévoit le Ministère de la Santé dans la circulaire n°2001-185 du 11/04/01, l’Etude d’Impact du projet La Croix de Chalais aborde bien « les effets du projet sur la santé » dans son chapitre des impacts sur le milieu humain et sur la santé. Pour chaque thème sur le bruit sont rappelés notamment la réglementation en vigueur et les seuils à respecter. La mesure préventive la plus évidente pour préserver la santé des riverains est de l’ordre du recul de toute construction à usage d’habitation et de bureaux conformément à la réglementation. Ainsi, toutes les éoliennes du projet seront implantées à plus de 500m des zones à usage d’habitation ainsi que le prévoyait l’Arrêté du 26/08/2011, comme une mesure préalable à la préservation de la santé. La Loi de transition énergétique a fait évoluer cette règle, en précisant qu’au cas par cas et au regard de l’étude d’impact, cette distance minimale pourrait évoluer à la hausse par arrêté préfectoral: « La deuxième phrase du dernier alinéa de l’article L. 553-1 du code de l’environnement est remplacée par trois phrases ainsi rédigées : « La délivrance de l’autorisation d’exploiter est subordonnée au respect d’une distance d’éloignement entre les installations et les constructions à usage d’habitation, les immeubles habités et les zones destinées à l’habitation définies dans les documents d’urbanisme en vigueur à la date de publication de la même loi. Cette distance d’éloignement est spécifiée par arrêté préfectoral compte tenu de l’étude d’impact prévue à l’article L. 122-1. Elle est au minimum fixée à 500 mètres. »

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25/ 58 Il est important de rappeler que dans le projet La Croix de Chalais, l’habitation la plus proche des éoliennes se situe à 664 mètres, soit une distance supérieure à la distance réglementaire de 500 m. A propos du balisage diurne et nocturne, l’arrêté du 13 novembre 2009 régit les caractéristiques techniques obligatoires dont doit bénéficier le balisage lumineux des éoliennes, dit flashlight, de jour et de nuit, telles que :

ype A (feux à éclats blancs de 20 000 candelas [cd]). Ces feux d'obstacle sont installés sur le sommet de la nacelle et doivent assurer la visibilité de l'éolienne dans tous les azimuts (360°) ; té de type B (feux à éclats rouges de 2 000 candelas [cd]). Ces feux d'obstacle sont installés sur le sommet de la nacelle et doivent assurer la visibilité de l'éolienne dans tous les azimuts (360°) ;

Ces balisages sont la volonté de l’aviation civile afin de sécuriser les vols de tout aéronef volant à l’approche de ce territoire. Afin de diminuer l’impact de ce balisage, il est prévu une synchronisation des feux à éclat. Pour leur intensité ou leur nombre, des discussions sont en cours entre les professionnels de l’éolien, l’armée et la direction de l’aviation civile pour assouplir cette règlementation (diminution de l’intensité, du nombre, de l’orientation de flash des lampes LED par parc). Ces règles, définies par la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC), doivent être respectée par le Maître d’Ouvrage. Un projet de nouvel d’arrêté est en cours d’élaboration par la DGAC. Parmi les mesures d’amélioration et/ou d’allègement de ces contraintes réglementaires discutées figure la diminution de la fréquence des feux de balisage à éclat et l’amélioration de la synchronisation des feux à éclats en utilisant le temps GPS /UTC.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte d’une réponse très argumentée.

Thème de l’observation Les éoliennes portent atteinte aux paysages, les dénaturent et engendrent des nuisances visuelles, en particulier dans une région paisible. La vallée de la Vienne (rivière) est souvent mise en avant. La multitude de projet dans un périmètre restreint inquiète, le phénomène de saturation ou d’encerclement est évoqué. Certains s’interrogent sur la concentration dans le Sud-Vienne alors que le Nord du département ne développe pas de projet ou encore, pour quelle raison les projets ne se développent pas à proximité des villes plus consommatrices que les campagnes. Une personne s’interroge sur la cohérence territoriale des projets au sein des communautés de communes par le biais du SCoT ou du PLUi.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Concernant l’impact des éoliennes sur le paysage Le récent débat sur la transition énergétique ouvre la question de la transformation des paysages qui en accompagnera sa mise en oeuvre. Toute une série de phénomènes tels que le réchauffement climatique, la raréfaction des sources d'énergie fossile et la précarité d’approvisionnement ont amené ces dernières années les sociétés industrialisées de la planète à engager une réflexion prospective sur leur rapport aux ressources énergétiques. « Le paysage doit constituer une entrée pertinente dans cette réflexion. La place occupée par le paysage dans le débat énergétique ne se situe cependant pas pour l'heure à ce niveau. Elle est plutôt 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

26/ 58 celle d'un argument que l'on oppose au développement d'infrastructures nouvelles, voire à tout projet énergétique ayant un impact sur l'environnement perceptible. L'argument de la qualité paysagère se dresse trop souvent comme une fin locale de non-recevoir : autour du paysage semble en définitive le plus souvent ne se nouer qu'un dialogue de sourds » souligne Serge Briffaud, historien. Les projets éoliens exacerbent cette position devenue systématique : ils sont souvent ressentis comme des transformations dégradantes car incriminées de porter atteinte à l’identité et au caractère d’un paysage figé que l’on s’est approprié. Le paysage se compose d'une partie objective (relief, occupation du sol et agencement spatial), et d'une partie subjective, fondée sur la sensibilité de l'observateur, qui dépend d'influence culturelle, historique, esthétique et morale. Le paysage ne peut pas être considéré comme une image fixe, dès lors que, en tant que support des activités humaines, il est nécessairement évolutif. Ainsi, le paysage représente un patrimoine à la fois naturel et culturel puisqu'il nécessite l'intervention à la fois de la nature (relief, sol, climat, végétation, etc.), et celle de l'homme (agriculture, infrastructures de transport, etc.). Il peut être considéré comme faisant partie d'un patrimoine historique puisqu'il est le résultat de siècles d'activités humaines sur les territoires. Mais le paysage est aussi et avant tout un lieu de vie, qui détient également la fonction d'outil de production. Il possède une dimension dynamique et ne peut pas, à ce titre, être figé dans une conception purement esthétique. Depuis la nuit des temps, l'homme a façonné le paysage qui l'entoure, au gré de ses besoins, plus importants de jour en jour. La première de ces mutations a sans doute été liée à l'agriculture. Pour subvenir à nos besoins alimentaires, nombreuses sont les forêts et les haies qui ont laissé place aux terres cultivées. Le choix d'une agriculture industrielle, au sortir de la deuxième guerre mondiale, a en effet profondément bouleversé la physionomie des territoires français. Ce réaménagement du foncier agricole a conduit à une plus forte spécialisation des cultures et à une uniformisation de certains paysages. La seconde grande mutation de nos paysages est probablement liée à l'évolution de nos modes de vie et de déplacements. Autoroutes maillant le territoire, chemins de fer, zones commerciales à l'entrée des villes, lotissements en périphérie constituent ainsi des nouveaux paysages urbains. Une troisième forme de mutation de nos paysages, bien qu'elle ne date pas d'hier, est actuellement en cours : celle de nos besoins énergétiques. Depuis le début de l'ère industrielle, afin d’accompagner le développement économique mondiale, le paysage a intégré des vastes mines de charbon, des champs pétrolifères, des gazoducs, des centrales nucléaires et des kilomètres de lignes électriques. La réussite de cette intégration est reconnue aujourd’hui par le classement UNESCO du Bassin minier du Nord-Pas de Calais, du complexe minier d’Essen, du site d’essais nucléaires de l’atoll de Bikini… pour leur intérêt historique, scientifique et pittoresque. Aujourd’hui ce paradigme énergétique est en train d’évoluer vers un mix des moyens de production qui voit l’essor du principe de décentralisation électrique. Cette décentralisation consiste à multiplier le nombre d'unités de productions, de plus petites puissances, pour les ramener à l'échelle locale. Cela induit nécessairement une confrontation directe à la vue des modes de production de l'électricité que nous consommons, plus ou moins visible selon qu'il s'agit d'un parc éolien, d'un parc solaire, d'une centrale de méthanisation, d'une centrale marémotrice etc. Dans ce cadre les éoliennes participent alors à la mutation des paysages liée à l’évolution des besoins d’une société et cela, en valorisant une ressource locale naturelle telle que le vent. Cette nouvelle ère des énergies renouvelables est encore jeune et il lui faudra du temps pour entrer totalement dans les mentalités, un peu à l'image de la construction de la Tour Eiffel, dont les Parisiens de l'époque s'indignaient de l’impact. La première étape de l'acceptation paysagère des énergies renouvelables est probablement de reconnaître qu’elles constituent une réponse significative aux enjeux que pose la production d'énergie en termes de protection durable de l'environnement et qu’elles garantissent une 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

27/ 58 consommation électrique inépuisable, à un coût stable et totalement indépendant des événements géopolitiques extérieurs.

Concernant la multiplication et la concentration des projets en Sud Vienne Les objectifs affichés d’augmenter la part de l’éolien dans le parc énergétique français entraînent un accroissement du nombre de parcs éoliens, la question étant de savoir comment les répartir tout en tenant compte des effets de mitage (répartition fragmentée des parcs éoliens sur un territoire apportant une omniprésence des éoliennes dans les paysages et par là leur banalisation). L’association des Paysagistes-Conseils de l’Etat a rédigé en 2009 un document relatif à « l’optimisation qualitative du déploiement éolien dans le paysage français », en vue de répondre aux problématiques de mitage. De nombreux documents démontrent de manière théorique qu’une répartition régulière des éoliennes ou des parcs sur le territoire français poserait une omniprésence absolue dans le sens où aucun paysage à potentiel éolien ne serait exclu de la vue sur les éoliennes (calculs bases sur l’installation de 8000 éoliennes pour 2020) : Il y aurait présence d’une éolienne tous les 8 km (en partant du principe qu’une éolienne a un rayon de visibilité minimum de 15km) ; et la présence d’un parc tous les 200 km² (aire de visibilité d’un parc est de 700 km²). Trois parcs seraient ainsi visibles depuis une grande partie du territoire français à potentiel éolien. S’il semble vain de vouloir éviter tout effet cumule, le document conclut à la nécessité de « privilégier la construction de parcs de taille plus importante qu’actuellement ou de concentrer différents parcs dans un même secteur » pour éviter l’omniprésence des éoliennes dans tous les paysages. Cette préconisation avaient été reprise dans les Schémas Régionaux Eoliens (SRE) dont celui de Poitou Charente qui définissaient quelles sont les zones où l’éolien peut et doit être densifié, et quelles sont les zones à éviter. La France s’est donnée comme objectif de produire d’ici 2020, 23% de sa consommation finale à partir d’énergies renouvelables, et 32% en 2030. L’éolien terrestre a été retenu comme mode prioritaire de développement des énergies renouvelables avec un objectif de 19 GW installés en 2020 et entre 21,8 GW et 26 GW en 2023. Pour atteindre, voir dépasser ces objectifs à l’échelle départementale, il convient de développer l’éolien sur les territoires les plus adaptés. La zone du Sud Vienne dans laquelle s’inscrit le projet La Croix de Chalais, représente une zone désignée notamment au regard de son potentiel de vent comme pouvant accueillir plusieurs parcs éoliens dans l’ancien SRE de la région. De plus, le Nord du département est placé en grande partie en zone défavorable du Schéma Régional Eolien pour des raisons de zones NATURA 2000 et de contraintes radar, c’est pourquoi les projets y sont moins nombreux. Comme le soulève Mme PERROT du Vigeant (observation 27) qui reprend également les propos de Mme JEAN Gisèle vice-présidente de la CCM, la sensation de saturation des parcs éoliens (nous devrions plutôt dire de pré-projets éoliens) en Sud Vienne est perceptible. A la lecture de nombreux articles de presse, de délibérations municipales, des affichages croissants de réunions d’information ou d’enquêtes et de l’image parfois « négative » des éoliennes véhiculée par certains, il est tout à fait recevable que le développement de l’éolien puisse apparaitre comme excessif. Néanmoins Il convient de rappeler que de nombreux «pré- projets » sont identifiés (38 via la CCM), notamment par des délibérations favorables communales ou des demandes d’avis administratifs. Ces éléments sont primordiaux et préliminaires à une étude de faisabilité. Toutefois, à ce stade, un nombre non négligeable de projets apparaissent non réalisables par des avis négatifs ou des contraintes rédhibitoires. Les démarches foncières et l’analyse thématique (écologie, paysage, acoustique et environnement) contraindront à abandonner un certains nombre d’autres sites. Ainsi, au regard des nombreux « projets » initiaux, peu seront réellement déposés en préfecture et, au regard des différents avis recueillis lors de l’instruction, le préfet n’autorisera pas tous les projets. 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

28/ 58 Il convient donc de relativiser la réelle saturation aux projets identifiés par la DREAL et qui ont reçu un avis de l’autorité environnementale (ce qui est déjà très conservateur car certains en instructions seront refusés ou sont en contentieux). Pour information, une carte actualisée des projets recencés par la DREAL, fin décembre 2016, est jointe à ce document en annexe. Il est claire également que certaines pratiques de développeurs contribuent à entretenir cette sensation de saturation et de non acceptabilité des riverains et de certaines administrations. Comme l’illustre les avis de la DRAC fournis par l’observation 95 de Mme Colette WAGON (conseillère municipale adjointe au maire du Vigeant) on peut noter que certains opérateurs demandent des avis pour 33 éoliennes sur des territoires qui ne peuvent sereinement les accueillir ou qui ne souhaitent pas leur édification ! Il convient ici de rappeler que le projet La Croix de Chalais est porté par JPEE et SERGIES à travers Millac Energie. Ces deux sociétés partagent les mêmes valeurs et un objectif commun de développer, de construire et d’exploiter des parcs éoliens avec une approche territoriale, à long terme, maîtrisée et partagée. Tous deux sont signataires de la Charte Amorce des Collectivités et des professionnels en faveur d’un développement de projets éoliens territoriaux et concertés. Dans ce contexte, la commune accompagne le projet depuis deux mandats (avec délibérations favorables) et l’acceptabilité communale n’est pas remise en cause lors de cette enquête où les « opposants » sont extérieurs à la commune. Nous pouvons également rappeler que pour tenir compte des spécificités et recommandations territoriales, le projet initial a largement été réduit. Le projet complémentaire La Croix de la Mérotte a d’ailleurs été conçu avec les mêmes principes d’intégration et de composition. Ainsi, depuis Millac, il s’inscrit sur un axe intermédiaire entre La Croix de Chalais et les parcs d’Adriers. La sensation d’encerclement du bourg sera donc restreinte à un seul cône de vision vers le Nord-est. L’analyse des effets cumulés paysagers et écologiques est également traitée et actualisée pour 2016. Pour terminer, il convient de rappeler que le développement des énergies renouvelables (objectif de 32% en 2030) est inéluctables, à nous, développeurs de le rendre acceptable par des pratiques et démarches respectueuses ! En l’absence de document d’orientation fin et objectif, c’est donc le préfet qui statue sur la pertinence des projets et leur bonne intégration. En effet, l’établissement d’un Schéma de Cohérence du Territoire est en cours d’élaboration et définira des zones favorables à l’éolien, qui seront ensuite reprisent dans le PLUi. Ces zones devront bien entendu faire l’objet d’études techniques et environnementales précises au moment de dépôt d’un dossier de projet éolien (12/2015 en l’occurennce pour notre projet).

Avis du commissaire-enquêteur Pris isolément, le projet n’a probablement pas toutes les nuisances annoncées par les opposants. L’observation pose le problème de la multiplicité des projets dont il faut faire le tri entre les projets autorisés, en cours d’instruction, refusés ou abandonnés, voire même à l’étude avec la présence de mâts de mesure. Dans la situation actuelle, seuls les projets de : - LE VIGEANT (en cours d’instruction à 9 km avec avis défavorable du commissaire- enquêteur), - ADRIERS (en service à 12 km), - SAINT-MARTIN-L’ARS (en cours de construction à 12 km), - BOURRESE – USSON-DU-POITOU (en cours de construction 18 km), sont à prendre en compte. La multiplicité des projets ne se pose donc pas dans un périmètre restreint (voir annexe n° 32). Cette observation reçoit un avis défavorable.

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29/ 58 Thème de l’observation Les éoliennes provoquent une perte de la valeur des biens et une atteinte (dévalorisation) au patrimoine. Sont cités, le plus souvent : l’église de SAINT-PAIXENT, le label « Pays d’Art et d’Histoire du Montmorillonnais, les sites classés (sans les préciser).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Concernant les inquiétudes légitimes des habitants riverains et des élus de proximité du projet sur une éventuelle perte de la valeur immobilière liée à la présence d’éoliennes, il est important de rappeler que différentes études (11) ont démontré que l’impact des éoliennes sur le marché de l’immobilier pour des biens situés proches ou ayant une vue sur celles-ci est nul, tant en terme de prix au m² que de dynamisme des constructions neuves. En effet l’implantation d’un parc éolien n’a aucun impact sur les critères de valorisation objectifs d’un bien (localisation, surface habitable, nombre de chambres, isolation, type de chauffage). Il ne joue que sur les éléments subjectifs, qui peuvent varier d’une personne à une autre. Certains considèrent la vue sur un parc éolien comme dérangeante, d’autres la considèrent comme apaisante. Par ailleurs, les retombées économiques générées par le parc éolien que percevront les collectivités concernées leur permettront de maintenir ou de financer de nouveaux équipements ou services et ainsi d'améliorer leur attractivité, en particulier dans les petites communes rurales qui, avec l'implantation d'un parc éolien, vont être dynamisées. Ce qui aura un impact positif sur la valeur de l’immobilier. 11 Etudes françaises et étrangères (liste non exhaustive): Climat énergie environnement et Fonds Régional d'Aide à la Maîtrise de l'Energie et de l'Environnement, Nord-Pas de Calais ; Evaluation de l’impact de l’énergie éolienne sur les biens immobiliers – contexte du Nord-Pas-de-Calais ; 2008. Université de Bretagne Occidentale ; Éoliennes et territoires, Le cas de Plouarzel ; 2008 Conseils d'architecture d'urbanisme et de l’environnement (CAUE) Aude; Enquête concernant l’impact économique des éoliennes dans l’Aude et leur perception par les touristes ; 2002. Etudes internationales (liste non exhaustive): Ben Hoen; Relationship between Wind Turbines and Residential Property Values in Massachusetts; 2014. Ben Hoen, Brown, Jackson, Wiser, Thayer and Cappers; A Spatial Hedonic Analysis of the Effects of Wind Energy Facilities on Surrounding Property Values in the United States; 2013. Observatoire de l’économie vaudoise, Banque Cantonale Vaudoise (BCV) ; Rapport de l’incidence des éoliennes sur les prix de l’immobilier à proximité ; 2012. Illinois State University; The Effect of Wind Farms on Residential Property Values in Lee County, Illinois ; 2011. Illinois State University, Department of Economics; Wind Farm Proximity and Property Values: a Pooled Hedonic Regression Analysis of Property Values in Central Illinois, 2010. Department of Real Estate and Construction, School of the Built Environment, Oxford Brookes University; Modelling the Impact of Wind Farms on House Prices in the UK; 2008. Les inquiétudes sur la dévalorisation du patrimoine immobilier sont largement relatées mais, à ce jour, aucun cas pertinent, ni aucune étude sérieuse n’a pu lui donner un réel fondement. Dans la plupart des cas, il n'y a aucun effet sur le marché, car les effets négatifs s'équilibrent avec les effets positifs. Ainsi, les retombées des taxes générées par un projet éolien peuvent rendre attractif le territoire : par exemple un développement des infrastructures et des équipements publics tout en préservant les taux d’imposition. L'activité éolienne constitue donc un nouveau levier économique pour ces territoires grâce à la perception de taxes. Comme spécifié page 205 de l’étude d’impact (6.2.2.5 Impacts de l'exploitation sur l'habitat – Valeur de l’immobilier), concernant la question de la dépréciation immobilière, plusieurs études ont été 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

30/ 58 menées notamment dans l’Aude et le Nord Pas de Calais. Ces études ne relèvent pas de dérèglement du fonctionnement de l’immobilier à proximité de l’implantation de parcs éoliens. L’étude menée dans l'Aude (Gonçalvès, CAUE, 2002) auprès de 33 agences concernées par la vente ou location d’immeubles à proximité d’un parc éolien rapporte que 55 % d'entre elles considèrent que l'impact est nul, 21 % que l'impact est positif et 24 % que l'impact est négatif. Dans la plupart des cas, il n'y a aucun effet sur le marché et le reste du temps, les effets négatifs s'équilibrent avec les effets positifs. L’une des agences, pour lesquelles le parc éolien a un impact positif a même fait de la proximité de celui-ci un argument de vente. Des exemples précis attestent même d'une valorisation. Par exemple, à Lézignan-Corbières dans l'Aude, le prix des maisons a augmenté de 46,7 % en un an alors que la commune est entourée par trois parcs éoliens dont deux sont visibles depuis le village (Le Midi Libre du 25 août 2004, chiffres du 2ème trimestre 2004, source : FNAIM). Cette inflation représente le maximum atteint en Languedoc-Roussillon. Qui plus est, l'étude fait prévaloir qu’au contraire d’une dépréciation, les taxes perçues par la collectivité qui accueille un parc éolien lui permettront d'améliorer les équipements et la qualité des services collectifs, ce qui contribue à son attractivité. La conséquence est une montée des prix de l'immobilier. Ce phénomène d'amélioration du standing s'observe dans les communes rurales redynamisées par ce genre de projets. L’évaluation de l'impact de l'énergie éolienne sur les biens immobiliers dans le contexte régional Nord-Pas-de-Calais, menée par l'association Climat Energie Environnement, permet de quantifier l'impact sur l'immobilier (évolution du nombre de permis de construire demandés et des transactions effectuées entre 1998 et 2007 sur 240 communes ayant une perception visuelle d'au moins un parc éolien). Il ressort de cette étude que les communes proches des éoliennes n’ont pas connu de baisse apparente du nombre de demandes de permis de construire en raison de la présence visuelle des éoliennes. De même, le volume de transactions pour les terrains à bâtir a augmenté sans baisse significative en valeur au m² et le nombre de logements autorisés est également en hausse. Cette étude, menée sur une période de 10 ans, a permis de conclure que la visibilité d’éoliennes n’a pas d’impact sur une possible désaffection d’un territoire quant à l’acquisition d’un bien immobilier. Nous pourrions faire, pareillement, référence à des attestations d’agences immobilières qui précisent que l’installation d’un parc éolien n’a pas eu d’impact négatif sur le marché immobilier, ou bien présenter des plaquettes publicitaires d’agences immobilières qui n’hésitent pas à mettre en première page des éoliennes. Les retours d’expériences sur des parcs développés et construits par JPEE et SERGIES ne permettent pas de conclure à un impact positif ou négatif à ce sujet. JPEE a toutefois un parc éolien en Beauce, ou l’urbanisation s’est développée en direction de son parc éolien en exploitation, illustrant que l’éolien n’a pas réduit l’attractivité de la commune, et qu’il n’est donc pas systématiquement perçu comme une « menace ». Dans ce sens, il convient de rappeler quelques données 2013, d’un sondage sur les Français et les énergies renouvelables demandé à l'Institut IPSOS par le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Pour 83% des français, l'énergie éolienne a une bonne image. A travers ce sondage, IPSOS a également évalué l'acceptabilité de la présence d'éoliennes dans l'environnement des personnes interrogées. 80 % des interviewés sont prêts à accueillir des éoliennes dans leur département, 68% dans leur commune. Et 45 % des Français sont prêts à accepter des éoliennes dans leur champ de vision depuis chez eux, contre 40 % qui y sont opposés. On note que cette acceptation est aussi forte chez les interviewés qui habitent la campagne, a fortiori plus concernés par l'installation de parcs éoliens : en effet, 46 % d'entre eux répondent positivement à la question. En 2016, FEE et l’IFOP ont également publié la synthèse de l’étude IFOP sur l’acceptabilité de l’éolien en France. Une enquête qualitative a été réalisée auprès de riverains, une enquête quantitative miroir et une enquête qualitative auprès des élus. Un jugement global positif en faveur des énergies éoliennes étaient toujours partagé à la fois par les élus et les riverains. Plus de 75% des citoyens français au minimum ont une image positive de l’éolien en France en 2016. 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

31/ 58 En outre, l’évolution de la valeur d’un bien immobilier s’étudie sur plusieurs années. De nombreux comparatifs permettent de se rendre compte que le prix du foncier bâti et non bâti sur certains secteurs n’a fait qu’augmenter ces 20 dernières années et que la réalisation de parcs éoliens n’a pas constitué de frein à l’acquisition de biens immobiliers dans les villages où étaient installées les éoliennes. Concernant la prise en considération des éléments patrimoniaux, l’analyse menée dans l’étude paysagère (pages 39 à 44) permet d’identifier vingt-six Monuments Historiques dans un rayon de 17 km. Pour rappel, Montmorillon est à plus de 30 km du site ! Le patrimoine identifié présentait globalement des enjeux limités vis-à-vis du projet et une sensibilité réduite notamment par l’absence de co-visibilté marquée, générée par le contexte morphologique, le caractère bocager du site ou la présence de masques minéraux (au sein des bourgs). Depuis ces sites, les vues vers le projet sont très restreintes (voir pages 105 à 142, l’analyse et les photomontages), même depuis les aires d’étude immédiate et rapprochée du projet éolien Le monument le plus proche est effectivement l’église Saint-Paixent de l’Isle-Jourdain, à 3,8 km. De ses abords, aucune vue n’est possible en raison de la végétation et du bâti. Du nord, et notamment de la D10A, d’où le clocher marque les vues, quelques vues fragmentées peuvent exister où le clocher et les bouts de pales pourront conjointement être visibles. Concernant les aires (rapprochée et immédiate - 2,5 km) de La Croix de Chalais, il n’y a aucun monument historique, ni aucun périmètre de protection. Ponctuellement, le projet pourra partiellement être perceptibles depuis des éléments de «petit» patrimoine comme les châteaux de Puyferrier et de la Rochère et l’église de Millac (en dehors de toute servitude relative à un monument historique). Les impacts globalement limités sur le patrimoine protégé sont un atout pour le projet. Concernant l’implantation retenue, il convient de rappeler qu’elle est le fruit d’une démarche de concertation / rencontres avec les agents de DDT de la Vienne, de la paysagiste conseil et de la DREAL Nouvelle Aquitaine. Une réunion de concertation suivie d’une visite de terrain a été organisée le 21 janvier 2015 (Responsable d’unité DDT 86/SUA/ADS, Paysagiste-conseil DDT86, Service Instructeur DDT 86 et Inspecteur des Sites DREAL Poitou-Charentes). L’objectif était d’étudier les variantes d’implantation possibles de ce projet éolien et d’arrêter une variante d’implantation en adéquation avec les attentes des services instructeurs et compatible avec les enjeux paysagers, patrimoniaux et humains du site. A l’issue de cette réunion l’ensemble des préconisations et a été pris en compte dans l’élaboration des variantes et dans leur évolution jusqu’à arriver au projet définitif La Croix de Chalais. L’emprise du projet et le nombre d’éoliennes ont été réduits permettant un rapport d’échelle adapté au contexte paysager. Enfin, il n’est pas nécessaire d’opposer systématiquement cet outil de production d’énergie de la transition énergétique, avec le patrimoine historique de ce territoire. S’il a réussi à traverser les siècles, sa pérennité ne peut se faire aujourd’hui sans les technologies modernes, telles que les moyens de transport principalement carbonés, ou les divers outils de communication tel qu’internet, grand consommateur d’énergies renouvelables.

Avis du commissaire-enquêteur Ce thème exprime l’opinion personnelle de leurs auteurs. Y répondre revient à prendre position « pour ou contre les éoliennes ». Le commissaire-enquêteur n’a pas à prendre une telle position. Par ailleurs, je relève que les responsables du label « Pays d’Art et d’Histoire du Montmorillonnais » (Communauté de Commune voire ville de MONTMORILLON) n’ont pas adressé officiellement d’observation au commissaire-enquêteur. En conséquence, j’écarte cette observation de mon domaine d’analyse.

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32/ 58 Thème de l’observation La perte d’attraction touristique inquiète, individuellement et particulièrement, les professionnels du secteur (hébergeurs, loueurs) tout comme les opposants indirectement ou non concernés par le sujet. Beaucoup de personnes relève l’incohérence entre le développement touristique annoncé et l’installation d’éoliennes censée rejeter les touristes.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Concernant le développement touristique, d’après une enquête réalisée sur quatre sites éoliens français pour le compte du Ministère de l’Environnement, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire (MEEDDAT)1, l’opinion des personnes interrogées sur l’impact touristique des éoliennes est très partagée : un tiers estime que les éoliennes apportent une fréquentation touristique supplémentaire, un tiers est de l’avis contraire, un tiers est sans avis. Un autre sondage réalisé en France à l’échelle nationale2 indiquait que 22% des répondants pensaient que les éoliennes avaient des répercussions néfastes sur le tourisme, le reste des sondés y était favorable ou indifférent. De nombreux exemples montrent que l’implantation d’un parc éolien peut apporter une plus-value non négligeable du point de vue de la fréquentation du site à une époque où le tourisme industriel et le tourisme écologique se développent fortement. Un parc éolien est une vitrine technologique et constitue un facteur d’attraction notamment pour le public scolaire ou pour des personnes curieuses. A titre d’exemple : construction et l’exploitation du parc éolien, sont souvent sollicitées par des écoles pour faire visiter leurs centrales d’énergies renouvelables (centrales solaires au sol et parcs éoliens). A titre d’exemple, JPEE a notamment organisé des visites de son parc éolien Chemin de la Ligue (Allier) pour le Lycée Agricole du Bourbonnais (Moulins) en 2014 et pour le Collègue Jules Verne (Mayet de Montagne) en 2015 et de son parc éolien du Moulin d’Emanville (Eure-et-Loir) pour l’école primaire Jean Moulin (Voves) en 2015. l’éolien. En effet, sur le parc du Rochereau, l’association de utilise l’éolien pour enseigner l’utilisation de l’énergie éolienne depuis le moulin de Tol jusqu’aux éoliennes actuelles. C’est ainsi que nous couplons des visites de ce patrimoine et des éoliennes, sans que cela ne choque les visiteurs ! année (école primaire, collège, lycée, école d’ingénieurs, etc.). Des journées portes ouvertes et des actions de sensibilisation sont également réalisées. une journée portes ouvertes et des ateliers pédagogiques pour les enfants, la société JP ENERGIE ENVIRONNEMENT a accueilli plus de 900 visiteurs en deux jours. Dans l’objectif d’atteindre les objectifs ambitieux du gouvernement de 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique français à l’horizon 2030, l’énergie éolienne se développe et le nombre de parcs éoliens augmentera sur l’ensemble du territoire national. A noter également que ce point est traité pages 202 et 203 de l’étude d’impact (6.2.2.3 Impacts de l'exploitation sur l’activité touristique). Le développement des projets éoliens dans la Vienne n’est donc pas une spécificité et le département ne sera pas « rejeté » des circuits touristiques pour cette raison plus qu’une autre ou plus qu’un autre territoire. Enfin, le parc éolien projeté n’empêchera nullement les promenades pédestres ou équestres. Les mesures d’accompagnement paysager permettront, au contraire, de renforcer la trame bocagère et de planter des alignements d’arbres qui recomposeront un paysage identitaire.

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33/ 58 Par ailleurs le rapport d’activité 2014 de la Fédération Nationale des Gites de France est disponible à la consultation publique, ce dernier indique que la fédération compte 60 000 hébergements en France et annonce une augmentation de 5% de son chiffre d’affaire globale en 2014, et plus particulièrement de + 10% en Picardie, + 5% en Champagne-Ardenne et + 10% en Normandie, correspondant aux régions les plus fournies en éoliennes. Cette donnée tant à prouver que l’érection de parcs éoliens ne détourne pas les touristes de leurs destinations… au contraire ?

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce thème exprime l’opinion personnelle de leur(s) auteur(s). Y répondre revient à prendre position « pour ou contre les éoliennes ». Le commissaire-enquêteur n’a pas à prendre une telle position. En conséquence, j’écarte cette observation de mon domaine d’analyse.

Thème de l’observation Beaucoup de personnes trouvent l’intérêt discutable du projet : - les communes sont attirées par les retombées économiques alors que certaines personnes ne veulent pas des communes subventionnées par l’éolien, - le projet ne produira pas ce qui est prévu, - cette électricité est couteuse en rapport des autres productions, - le projet ne rapportera rien à la commune. Une personne s’interroge sur le financement participatif dont le rapport semble exagéré (cité 8 % pour 0,75 % pour un livret A).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Comme cela est évoqué en détail ci-dessous, l’édification d’un mât de mesures sera nécessaire pour qualifier finement le gisement éolien et donc la production prévisionnelle, lors de la phase de préparation de la construction. A titre d’exemple, SERGIES exploite depuis mi-2014 le parc éolien du Civraisien, composé de 12 machines de 2 MW chacun, soit 24 MW au total. La production prévisionnelle, issue des études de vent, est de 54 598 MWh/an. Nous comparons ci- dessous cette production prévisionnelle avec les données réelles de production. La production prévisionnelle est également comparée avec la quantité d’énergie qui aurait du être produite dans les mêmes conditions de vent (le gisement).

L’écart prévisionnelle/réelle et prévisionnelle/gisement sont très proches, ce qui traduit du bon fonctionnement des éoliennes vis-à-vis du gisement de vent disponible. De plus la moyenne des deux premières années de fonctionnement indique un écart positif entre la production prévisionnelle et réelle de + 2,2%.

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34/ 58 Comme toute entreprise installée sur un territoire, un parc éolien génère de la fiscalité professionnelle. La fiscalité de l’éolien se compose de 4 volets :

ère sur les propriétés bâties (TFPB). Ces taxes, versées annuellement, sont réparties entre le département, la région, la communauté de communes et la commune d’accueil du parc éolien. Comme cela est évoqué dans le dossier d’étude d’impact p202, Millac Energie s'est engagée, en complément des retombées fiscales, à verser à la commune une indemnité complémentaire pour l'usage des chemins communaux. En contrepartie de ces servitudes, Millac Energie s’engage à verser annuellement un montant de mille cinq cent euros (1 500 €) par mégawatt installé, soit 18 000 €/an pour le parc La Croix de Chalais. Cette indemnité sera révisée annuellement suivant le tarif de l’électricité durant la convention, soit 41 ans. A noter que cette indemnité est versée indépendamment de la production électrique (donc que l’année soit ventée ou non) mais à la puissance installée (12 MW minimum). Toujours page 202 du dossier d’étude d’impact, Millac Energie a également proposé d’associer les collectivités locales et l’ensemble des acteurs du territoire au travers d’un investissement participatif. Tout comme SERGIES, la commune de Millac pourra rentrer au capital de la société de projet et ainsi avoir des revenus complémentaires via cet investissement citoyen. Cette opportunité a été rendue possible grâce à la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Cette loi est un avancement majeur pour SERGIES qui considère que l’implication des collectivités locales dans ses projets est une priorité. SERGIES est une filiale de SOREGIES, elle-même filiale du Syndicat ENERGIES VIENNE. Les résultats financiers de SERGIES et des autres sociétés du groupe (SOREGIES et SRD) sont réinvestis sur le territoire de la Vienne, au travers du Syndicat ENERGIES VIENNE (déploiement du réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques, autres projets ENR, enfouissement des réseaux, éclairage public, illuminations de fin d’année, maîtrise de la demande, …). Millac Energie propose effectivement d’encourager et d’optimiser le développement économique du territoire sur le long terme dans le cadre de l’investissement participatif. Le taux et la durée de « l’éco-investissement » proposé ne seront définis que lorsque le modèle économique du projet sera finalisé. SERGIES a déjà réalisé ce type d’opération à plusieurs reprises :

Un parc éolien est ainsi une source indéniable de valeur ajoutée pour le tissu économique local qui se traduit par des impôts, des recettes et des bénéfices. Dans un contexte de réduction des dotations de l’Etat, l'ensemble de ces retombées économiques long terme permettra à la commune

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35/ 58 de disposer de capacité d'investissement supplémentaire pour développer des aménagements ou des services répondant aux attentes et besoins de la population locale. Il convient également de rappeler que ces effets bénéfiques sont possibles sans dépenses de la part de la commune puisque Millac Energie finance les études, la construction et l’exploitation du parc. Le financement de l’éolien - Sources : France Energie Eolienne, Syndicat des énergies renouvelables et Commission de Régulation de l’Energie : Toutes les filières énergétiques en phase de développement, (comme le nucléaire, le thermique ou l’hydraulique en leur temps) ont bénéficié d’un soutien économique de la part des pouvoirs publics. La France a fait le choix de soutenir l’éolien terrestre via le mécanisme des tarifs d’achat. Ce dispositif prévoit l’achat par EDF de l’électricité éolienne produite à un prix fixe et garanti, ce qui sécurise les investissements en donnant une visibilité à long terme aux acteurs de la filière. La Cour des Comptes a confirmé, en juillet 2013, la pertinence économique du tarif d’achat pour la filière éolienne. Selon l’arrêté tarifaire éolien, chaque kilowattheure d’électricité produit par une éolienne terrestre est acheté par EDF à 8,20 centimes d’euro pendant 10 ans, puis entre 2,80 et 8,20 centimes d’euro pendant 5 ans selon la productivité de la ferme éolienne (Cf. Annexe 1 : Arrêté du 17 juin 2014 fixant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant l’énergie mécanique du vent implantées à terre). Le surcoût lié à l’achat de l’électricité d’origine éolienne est financé par la Contribution au Service Public d’Electricité (CSPE), incluse dans la facture des consommateurs d’électricité. Cet aspect est spécifiquement détaillé ci-après.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce thème exprime l’opinion personnelle de leur(s) auteur(s). Y répondre revient à prendre position « pour ou contre les éoliennes ». Le commissaire-enquêteur n’a pas à prendre une telle position. En conséquence, j’écarte cette observation de mon domaine d’analyse.

Thème de l’observation Le projet est jugé peu rentable en raison de la faiblesse des vents et du régime aléatoire. La production est donc faible et l’entretien est coûteux. Quelques personnes s’interrogent sur l’absence de mâts de mesure de vent.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Un parc éolien fonctionne sur une certaine fenêtre de vent comme expliqué page 160 de l’étude d’impact. Les éoliennes projetées à Millac démarreront à partir de 3 m/s soit 10,8 km/h et s’arrêteront pour raisons de sécurité à 34 m/s soit 122,4 km/h (avec le mode Storm control). Ces éoliennes arrivent à produire à pleine puissance à partir de 12m/s soit 43,2 km/h. Cela signifie qu’entre 3 et 12 m/s, les éoliennes tournent plus ou moins vite à plus ou moins forte puissance selon le vent présent. La grande voilure des pales (10 629 m² de surface balayée) combinée au positionnement de la nacelle à 120 m de hauteur et à la technologie Enercon offriront une disponibilité technique d’une éolienne E115 de 95-98%. La production est certes intermittente mais permet à chaque fois de se substituer à la production de cette même électricité par des centrales fossiles émettrices de gaz à effet de serre. A ce stade aucun mât de mesure n’a été installé sur le site. Une étude de potentiel éolien a été réalisée sur le site à partir de différentes sources de données : réalisé sur un mât de mesure de 70 m installé sur la commune du Vigeant (environ 5 km) entre le 08/11/2007 et 07/11/2008.

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36/ 58 Météo France de Civray. Pour compléter les données de vent page 66 de l’étude d’impact, on peut lire que la vitesse moyenne long terme à 70 m est de 5,45 m/s. On peut donc en déduire qu’à 120 m (hauteur nacelle) la vitesse sera supérieure à 6 m/s. Ces données sont conformes aux valeurs des parcs du Sud Vienne déjà en service et confirment le caractère viable du projet. Une étude de productible a ensuite été réalisée par notre bureau d’étude interne avec la gamme d’éoliennes correspondant aux dimensions faisant l’objet des demandes d’autorisation, et incluant toutes les pertes (topographiques, effet de sillages, électriques, bridage acoustiques, bridage chiroptère,…). Enfin un business plan (BP), intégrant ce productible et les différents coûts d’investissement et d’exploitation-maintenance a été réalisé et confirme que l’équilibre économique du projet est atteinte. Un exemplaire du BP est joint dans le dossier administratif et technique qui compose la demande d’autorisation d’exploiter. La Banque qui sera sollicitée pour financer le projet, procédera à des vérifications via des contres études menées par des experts indépendants concernant notamment l’estimation du productible ainsi que l’équilibre économique du business plan, préalablement à tout accord de prêt.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Thème de l’observation Les éoliennes sont un danger ou ont un impact pour la faune (plus de gibier autour des parcs éoliens, impact sur les oiseaux en général et migrateurs en particulier, impact sur les chauves-souris et les rapaces). Les éoliennes sont décrites comme tueuses d’espèces protégées. La LPO n’est pas favorable au projet (voir sa contribution).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » A noter que, suite à l’avis de l’autorité environnementale de mars 2017, un mémoire en réponse a été produit par Millac Energie, notamment sur le volet écologique. Il était joint aux pièces fournies pour l’enquête publique. Ce document (de 12 pages - voir en annexe) était destiné à compléter la demande DAE consolidée et à être porté à la connaissance du public lors de l’enquête publique. Elle apporte des éléments d’appréciation et des compléments sur les mesures d’évitement, de réduction, de correction (ERC) proposées dans notre dossier écologique. Il semble, malheureusement, qu’à la lecture de certaines observations, ce document, actualisant des éléments précis de notre étude écologique, notamment sur les mesures ERC et d’accompagnement, n’ait pas été suffisamment parcouru. Egalement, concernant le mail de le LPO (sur la forme, document arrivé par voie électronique non recevable pour l’enquête car non écrit dans l’arrêté préfectoral), notre expert écologue d’Envol Environnement répond aux principaux points dans la réponse dédiée à l’observation 22, page 38 de ce présent mémoire. Dans un premier temps, notons que le parc éolien La Croix de Chalais est implanté en milieu agricole ouvert et cultivés ponctuellement parsemé de haies périphériques. Les espèces associées à ces milieux sont pour la plupart communes mais présentent une certaine variété. Les petits passereaux sont les plus abondants et ponctuellement des espèces de passage viennent fréquenter l’aire d’étude. Le retour d’expériences des naturalistes (issue de sorties de suivis post-implantation) permet d’affirmer que les petits passereaux de milieux agricoles ne sont pas particulièrement

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37/ 58 effarouchés par la présence des éoliennes puisqu’on les retrouve fréquemment observés à proximité des mâts. Les sites ne sont pas désertés et l’effarouchement des oiseaux (et de la faune en général) est très modéré. Les espèces s’adaptent à un environnement qui évolue mais qui est déjà très anthropique (champs cultivés). Concernant la Grue cendrée, nous pouvons spécifier que des échanges sont actuellement en cours avec les professionnels de la filière éolienne et la LPO Yonne et Nièvre pour garantir la protection de la Grue-cendrée sur le couloir de migration de cette espèce dans les départements de l’Yonne et de la Nièvre. Suite à la sollicitation de la LPO, France Energie Eolienne et le Syndicat des énergies renouvelables ont débuté un travail commun d’analyse des enjeux liés à la Grue cendrée et au risque de collision des individus de cette espèce avec les éoliennes. Voici ce qu’il ressort des premiers travaux d’analyse menés par le groupe de travail SER/FEE : « En Europe, malgré un développement important de l’éolien, et parfois dans l’axe du couloir de migration de la Grue cendrée (comme c’est par exemple le cas dans le nord-ouest de l’Allemagne), cette espèce a connu une croissance spectaculaire depuis 1970, toujours en augmentation : en 2005 sur son couloir de migration ouest-européen et traversant la France, la population de Grue cendrée était estimée entre 220 000 et 240 000 individus. Aujourd’hui, la LPO estime que la population traversant le France est de 360 000 individus. D’après les informations dont nous disposons, vingt et une collisions ont été recensées en Europe ces quinze dernières années, aucune n’a été recensée en France (Base de données européenne de Tobias Durr : http://www.lugv.brandenburg.de/cms/detail.php/bb1.c.312579.de). Les suivis environnementaux imposés aux exploitants de parcs éolien (article 12 de l’arrêté du 26 août 2011) ont permis, depuis plus de 4 ans, de collecter des données à la fois sur le suivi comportemental et la mortalité des Grues cendrées aux abords des parcs éoliens. A notre connaissance, l’ensemble des parcs éoliens construits sur le couloir de migration de la Grue cendrée en Bourgogne / Franche-Comté réalisent ainsi des suivis environnementaux qui permettront un premier retour d’expérience. A ce jour, les travaux de compilation des données susmentionnées des parcs éoliens situés dans le couloir de migration de la Grue cendrée permettent de conforter une réglementation qui a fait la preuve de sa pertinence puisque aucun cas de mortalité n’est à déplorer. En outre, ces suivis ont permis de mettre en évidence le développement de comportements d’évitement des parcs éoliens par la Grue cendrée à basse altitude ». Les objectifs de ce groupe de travail sont de chercher à qualifier plus précisément le risque de collision entre les Grues cendrées et les éoliennes puis d’étudier ensuite les moyens existants au regard de la nature du risque constaté. Ce groupe de travail (ingénieurs, environnementalistes et naturalistes) travaille selon l’avancée des suivis et des initiatives des parties prenantes telles que la LPO. Comme spécifié dans l’étude écologique (pages 55, 78, 104, 134, 288) produite, le site La Croix de Chalais se localise en limite du couloir de migration principal des grues cendrées. Des grues cendrées survolent la zone et certaines peuvent ponctuellement y stationner. Les conditions météorologiques conditionnent la hauteur de vol et Millac Energie a ainsi programmé une mesure spécifique lors des phases de migration pour anticiper les éventuels survols de la zone du parc éolien La Croix de Chalais afin d’ajuster le fonctionnement des éoliennes. Egalement pour le projet, il a été retenu d’utiliser au maximum les voies et chemins existants et de minimiser le linéaire de coupe de haies. Par ailleurs, toutes les observations sur des parcs éoliens en fonctionnement (chasseurs, ADEME,…) signalent que les mammifères de plus grandes tailles (lièvres, renards, mustélidés, sangliers) sont totalement indifférents au fonctionnement des éoliennes. De plus, il a été démontré que l’impact permanent des parcs éoliens sur les micro-mammifères est négligeable. Seul l’impact direct des travaux peut conduire à la désertification temporaire de la faune.

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38/ 58 Concernant le gibier et la chasse Après une probable perturbation de ces espèces pendant les travaux qui limiteront la fréquentation du site, les nombreux retours d’expérience, rapport et comptes rendus de suivi des parcs éoliens en exploitation et des associations de chasse démontrent que le gibier n’est pas perturbé par la présence d’éolienne et qu’il utilise ces espaces pendant le fonctionnement des parcs éoliens. Un comptage récent réalisé au printemps 2017 par la société de chasse d’Haussy (Département du Nord) a permis d’évaluer l’impact des éoliennes tout nouvellement construites sur le gibier. (http://www.lavoixdunord.fr/136355/article/2017-03-22/le-gibier-s-est-bien-habitue-l-arrivee- deseoliennes-dans-le-paysage) « La cinquantaine de personnes présentes a donc arpenté la plaine sur trois parcelles d’environ 100 ha chacune. Des parcelles qui sont visitées chaque année afin de se mesurer l’évolution de la présence du gibier. Aux vues des résultats, il semble que la population en lièvres reste constante mais en baisse pour la perdrix. Quant à l’impact des éoliennes, il semble que le gibier qui a été dérangé lors des travaux ait retrouvé ses habitudes et les résultats sont dans la norme » Ainsi, pour limiter les impacts du projet éolien la Croix de Chalais, différentes mesures de réduction, de compensation ou d’accompagnement ont été prises pour améliorer le bilan environnemental des phases conception, construction, exploitation puis démantèlement du parc éolien. Millac Energie a programmé de nombreuses mesures ERC (détaillées dans l’étude écologique pages 266 à 293 et complétées par la réponse à l’avis de l’autorité environnementale). Nous rappelons, ci-dessous, les principales mesures :

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Le fonctionnement du parc éolien est sujet à impacter très faiblement les populations régionales du Milan noir. Pour les autres espèces faunistiques recensées sur le site, l’exploitation du parc éolien ne portera pas atteinte à leur état de conservation au niveau régional et national. Les effets résiduels sur ces populations, après application de la doctrine ERC, sont qualifiés de non significatifs.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce thème fait l’objet d’une analyse au niveau de la conclusion.

Thème de l’observation En raison de leur socle en béton, les éoliennes provoquent la destruction des terres agricoles et de la flore terrestre.

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40/ 58 Le démantèlement du parc en fin de vie ou en cas de faillite de l’entreprise provoque beaucoup d’interrogations : - 50 000 € seront-ils suffisants ? - qui paiera en cas de défaillance de la société ? - cela laissera de la pollution dans le sol

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Tel que précisé dans le Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter, les obligations de la SAS MILLAC ENERGIES exploitant le parc, sont spécifiées dans l’Arrêté ministériel du 26 août 2011 relatif à « la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent ». A cet effet, la SAS MILLAC ENERGIE s’engage auprès des propriétaires/exploitants et du maire de la commune concernée à respecter l’arrêté du 26 août 2011 relatif à la remise en état et à la constitution des garanties financières pour les installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent :

éoliennes par le blocage de leurs pales, rétablissement du réseau de distribution initial dans le cas où le gestionnaire ne souhaiterait pas conserver ce réseau. inverse au montage, tous les déchets seront traités et/ou revalorisés dans des centres d’élimination et de valorisation agrées et adaptés à chacun d’eux (Déchets Non Dangereux, huiles usagées, déchets inertes...).

éventuel des engins de labour et la pousse des cultures.

éolienne, réaménagement des pistes et revégétalisation des aires de travaux, des plates-formes et des abords des pistes. Afin de limiter les nuisances sur l’environnement proche, un cahier des charges environnemental sera fourni aux entreprises intervenant sur le chantier de démantèlement. Par ailleurs, la réglementation prévoit la mise en place de garanties financières en vue de ce démantèlement. En application de l’article R553-1 du Code de l’Environnement, la société produira à la mise en service du parc la preuve de la constitution des garanties financières pour un montant de 200 000 € (soit 50 000 € par éolienne, tel que fixé par l’arrêté du 26 août 2011) en cas de défaillance de celle-ci, auquel s’ajoute le montant lié au recyclage des matériaux démontés (métal, cuivre, etc.). Ce montant sera réactualisé chaque année en fonction d’une formule et d’indices qui seront précisés dans l’arrêté d’exploitation. Ce montant peut être modifié par un arrêté complémentaire du Préfet dans les formes prévues à l’article R512-31 du code de l’environnement. Précisons également que d’après l’article R553-3 du Code de l’Environnement, s’agissant de l’exploitation de société produisant de l’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent, « en cas de défaillance de la société exploitante, la société mère est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site dès qu’il est mis fin à l’exploitation, quel que soit le motif de la cessation d’activité. » La garantie quant à la capacité financière de la société SAS MILLAC ENERGIE à assurer le démantèlement du parc est donc assurée par trois leviers : 1. la démonstration des capacités financières de l’exploitant à construire, exploiter et démanteler le parc éolien, qui figure dans le dossier de demande d’autorisation,

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41/ 58 2. la constitution de garanties financières, i.e. le provisionnement en amont de la construction dans les conditions qui seront définies par le Préfet dans son arrêté d’autorisation. Une « attestation de constitution des garanties financières » de l’organisme d’assurance ATRADIUS figure dans le dossier de demande d’autorisation d’exploiter, 3. la responsabilité de la maison mère en cas de défaillance de la société exploitante. Enfin au-delà de l’obligation réglementaire d’assurer le démantèlement de l’installation en fin de vie, il est précisé que dans les baux emphytéotiques encadrant la location des terrains destinés à accueillir les installations, est inclus un engagement précisant que l’installation sera démantelée en fin de vie, et les terrains remis en état aux frais de la société exploitant le parc éolien. Comme cela est évoqué dans le dossier d’étude d’impact p179, le Maître d'ouvrage provisionnera des garanties financières conformément à l'arrêté ministériel du 26 août 2011 modifié par l’arrêté du 06 novembre 2014. Selon l’annexe I de l’arrêté du 31 juillet 2012 relatif aux modalités de constitution de garanties financières prévues aux articles R. 516-1 et suivants du code de l'environnement, en cas de non- exécution par le Maître d'ouvrage d'une ou des obligations mises à sa charge, le présent cautionnement pourra être mis en jeu uniquement par le préfet susvisé par lettre recommandée avec demande d'avis de réception adressée à la caution à l'adresse ci-dessus indiquée, dans l'un des cas suivants : -1 du code de l'environnement, c'est-à-dire lorsque l'arrêté de consignation et le titre de perception rendu exécutoire ont été adressés au cautionné mais qu'ils sont restés partiellement ou totalement infructueux ;

judiciaire ou du décès du cautionné personne physique. Dans tous les cas, aux fins de mettre en jeu le cautionnement, le préfet devra mentionner que les conditions précisées ci-dessus ont été remplies.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse détaillée.

Thème de l’observation Certaines personnes jugent la technique dépassée. Il faut maintenir des moyens de production alternatifs pour compenser les irrégularités de la production des éoliennes (utilisation du charbon ou du gaz).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » L’éolien est aujourd’hui une technologie mature et fiable qui permet un fort potentiel de développement. Les évolutions technologiques ont permis des gains de productivité mais également une réduction des émissions sonores. Ainsi les technologies de l’industrie aéronautique sont désormais largement intégrées dans la conception des éoliennes. Les recherches de performance se poursuivent, principalement sur les profils et les géométries des pales. L’énergie éolienne est une énergie intermittente, il est en effet nécessaire de maintenir d’autres moyens de production d’électricité. L’ADEME a publié en juin 2016 un rapport étudiant la faisabilité technique et économique de plusieurs scenarios de développement fort des énergies renouvelables. Ces scenarios de mix électriques à forte pénétration d’EnR permettant, sous différentes contraintes, d’assurer l’équilibre entre l’offre et la demande au pas horaire, ont été testés :

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Figure 2 - Extrait du rapport de l'ADEME "Mix électrique 100 % renouvelables à 2050. Évaluation macro-économique" « Les conclusions de ce rapport invitent à promouvoir un système énergétique plus durable sur la base d’une analyse globale, prenant en compte l’ensemble des vecteurs, leurs possibles synergies et les retombées associées en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de croissance, d’emploi, de revenu disponible des ménages et d’indépendance énergétique. » Cette étude est disponible via le lien suivant : http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/mix-100-enre_evaluation- macroeconomique-8891.pdf

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Thème de l’observation Quelques personnes ont évoqué la destruction des chemins de randonnées.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Lors de l’étude paysagère menée sur site, les composantes structurelles et identitaires du territoire ont été analysées et ont fortement guidé nos choix d’implantation et d‘aménagement (lignes de force). Pour limiter les coupes sur trame bocagère accompagnant les chemins, et réduire au minimum l’impact de notre projet, nous n’avons pas retenu les variantes d’implantation utilisant les chemins arborés souvent assez confidentiels et fermés, notamment celui du Ris à la Forêt (mesures d’évitement page 159 de l’étude paysagère). Ainsi, aucune éolienne ne se situe à proximité immédiate de chemins de randonnées. Les accès aux éoliennes seront tous à créer. Aucune dégradation ou destruction de chemin n’est donc envisagée ni en phase travaux, ni pour l’exploitation, ni lors du démantèlement. Seul le poste de livraison sera positionné en bordure d’un chemin au Nord du site. Il sera adossé au petit merlon existant, support d’une haie arborée existante. Nous rappelons d’ailleurs ici, deux mesures de compensation et d’accompagnement (pages 160 à 163) qui seront mises en place pour renforcer la valeur paysagère du secteur : vingtaine d’arbres tige, le long de la RD11 et RD11f,

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43/ 58 Dans un contexte où les motifs végétaux singuliers sont déjà très fragilisés par les pratiques agricoles et la trame bocagère s’est parsemée jusqu’à parfois devenir résiduelle, le renforcement du patrimoine végétal proposé par Millac Energie contribuera à accroitre la qualité arborée du site. L’impact sera donc largement positif et durable.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Thème de l’observation Les éoliennes brouillent la réception TV, les téléphones satellitaires et Internet.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Par expérience, lorsque les systèmes hertziens sont défaillants, nous remplaçons ceux-ci par des réceptions satellitaires dont l’efficacité est prouvée. Donc les dispositifs satellitaires ne sont pas perturbés. Comme expliqué page 206 de l’étude d’impact, les aérogénérateurs du site de Millac ne devraient pas faire obstacle entre les antennes radioélectriques et les habitations les plus proches du parc, notamment, parce que l’émetteur TV est principalement celui de « Niort-Maisonnay», à l’Ouest du bourg de Millac. Il utilise un mât à haubans d'une hauteur de 330 mètres, ce qui en fait l'une des constructions de ce type les plus hautes de France. Par ailleurs lors de la conception du projet Télédiffusion de France (TDF) en charge des signaux télévisuels a émis un avis favorable à l’implantation des éoliennes. Conformément à l’article L. 112-12 du Code de la construction et de l’habitation, Millac Energie s’engage à assurer la résorption des éventuelles zones d’ombre « artificielles ». A noter que la Télévision Analogique Terrestre (TAT) qui utilisait les ondes hertziennes a effectivement connu des problèmes de réception liés à la présence d’éoliennes à proximité. Depuis 2011, la TAT est désormais remplacée par la Télévision Numérique Terrestre (TNT) sur tout le territoire et l’impact des éoliennes sur la TNT est nul. Si une gêne était constatée, un antenniste sera mandaté par le Maître d’Ouvrage pour recenser et identifier les problèmes de réception et pour mettre en place au cas par cas des solutions individuelles adaptée (exemple de mesures : réorientation de l’antenne de réception, installation d’un système de réception numérique ou satellite) ou par zone (en installant de part et d’autre de l’éolienne responsable de la gêne, un récepteur et un émetteur. SERGIES a mis en place cette procédure dans le cadre du parc éolien du Rochereau. En cas de sollicitation d’un riverain, l’antenniste intervient sur place à la demande de SERGIES pour un diagnostique. Si le parc éolien est identifié comme étant l’origine du problème, l’antenniste fait parvenir un devis à SERGIES pour la réalisation des travaux nécessaires aux réparations.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse, le cas d’Internet n’est pas traité explicitement. Ce point fera l’objet d’une réserve.

Thème de l’observation Les éoliennes auront un impact sur les animaux en général (refus d’aller à proximité d’un parc éolien pour les chevaux, perte de production laitière pour les vaches).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Le retour d’expériences et le contact que nous avons avec les éleveurs sur d’autres sites ne nous signalent aucun trouble ni gêne dû à la présence d’éoliennes. Tout comme la faune sauvage, les 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

44/ 58 animaux ne sont pas perturbés et s’adaptent comme l’illustre les moutons qui cherchent l’ombre du mât. A noter également que le site de la Croix de Chalais est dédié à la culture et plus ponctuellement à l’élevage des moutons. Concernant les effets des infrasons sur le bétail, aucune étude scientifique n’a aujourd’hui démontré que les parcs éoliens en exploitation pouvaient avoir un quelconque impact sur le bétail. Sur l’ensemble des parcs éoliens construits par JPEE et SERGIES, aucun impact sur ces animaux et de retour d’exploitant sur une quelconque nuisance, n’ont été constatés.

Concernant les chevaux, peu d’éléments sont disponibles. Toutefois, une étude intitulée « les éoliennes et les chevaux » de Anna SEDDIG (Faculté de biologie Université de Biefield) est consacrée aux chevaux de course (pur-sang sur des pistes). Cette biologiste allemande a conduit une étude durant son doctorat afin d’appréhender les risques potentiels encourus par les chevaux face aux éoliennes. Cette étude se compose d’une partie théorique sur le comportement des chevaux face aux éoliennes en exploitation et d’une enquête sur le comportement de plus de 424 chevaux en contact avec des éoliennes. Il en ressort que « sur 424 chevaux, on note un changement de comportement pour onze d’entre eux, soit 2,6% du total. Sur ces 2,6%, une accoutumance a pu être constatée après 1 à 4 nouvelles mises en situation et dans le cas extrême, après 8 répétitions. Par contre, aucune réaction telle qu’un cheval qui se cabre ou fuit n’a été déplorée ». Cette étude et les retours d’expériences et d’observations en situation réelles (auprès de professionnels des chevaux, entraîneurs, propriétaires, vétérinaires) démontrent que le comportement des chevaux et leur performance ne sont pas modifiés par la présence des éoliennes. On peut ainsi noter « les chevaux galopeurs peuvent cohabiter sans problème avec les éoliennes. Ils ont une grande capacité d’habituation. De plus c’est un animal qui fuit devant le danger et qui ne vit pas sous la menace d’un prédateur aérien [pas de prédateur]. » La seule gêne que peut lui apporter une éolienne est son ombre portée qui peut l’effrayer les premières fois. Ainsi, après accoutumance, les équidés ne devraient pas plus faire attention aux éoliennes qu’à un arbre ou une haie faisant partie de son environnement. A noter que les chevaux rencontrés à Millac, le sont lorsqu’ils sont montés dans les chemins ruraux, qui sont éloignés des 4 éoliennes et qui ne seront pas affectés par le projet. Sauf erreur de notre part également, n’étant pas spécialiste, il semble d’ailleurs qu’il ne s’agisse pas de chevaux de course mais plus de loisirs (promenade, obstacles…). Le projet éolien de Millac n’aura pas de conséquence néfaste aussi bien sur la santé des chevaux que sur leur performance.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

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45/ 58 Thème de l’observation Certaines personnes pensent qu’il n’y a pas de besoin dans le Sud-Vienne en raison de la centrale nucléaire de Civaux et des barrages. D’autres personnes estiment que l’argent consacré à subventionner les éoliennes pourrait servir pour d’autres projets (isolation des bâtiments, renforcer l’hydraulique, une politique de consommation moins gourmande). Il est aussi cité « les autres solutions » sans les nommer ou les éoliennes en mer ou les parcs plus importants (10 à 30 éoliennes).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » La France comme beaucoup de pays a pour objectif de répondre au dérèglement climatique notamment par la réduction des gaz à effet de serre, la mise en place d’économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables. En quelques années, des progrès importants ont ainsi été accomplis dans notre pays pour promouvoir toutes les formes d’énergies renouvelables dans les domaines de l’électricité, de la chaleur et des transports, et engager une véritable transition énergétique dans notre pays. En ordre de marche depuis le Grenelle de l’Environnement, conforté par la Loi de Transition Energétique et la Programmation Pluriannuelle de l’Energie qui décline aux horizons 2018 et 2023, les grands objectifs 2030 de la loi, la France s’est engagée à doubler en 13 ans, la contribution actuelle des énergies renouvelables, dans chacun des secteurs énergétiques : électricité, chaleur et transport. Le tout assorti d’une baisse à 50 % contre 77 % de la part de l’électricité d’origine nucléaire « à l’horizon 2025 ». Actuellement, la centrale de Civaux et les barrages hydroélectriques fournissent effectivement de l’électricité au Sud Vienne, mais pas uniquement. Le nucléaire est une énergie centralisée, associé à un réseau de transport de l’énergie rayonnant sur un territoire plus grand que celui du Sud Vienne. A l’inverse l’électricité produite par un parc éolien est consommée localement, ce qui est complémentaire au nucléaire. Il faut toutefois anticiper sur la réduction progressive de la part du nucléaire et une réglementation relative à la continuité écologique (sédimentaire et piscicole) qui contraint fortement les centrales hydroélectrique, dont la production ne pourra d’ailleurs guère évoluer. En tout état de cause, dans le cadre du mix énergétique français, toutes les sources de production raisonnée et durable sont pertinentes et complémentaires. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte prévoit l’accélération du développement des énergies renouvelables pour atteindre 40% de la production d’électricité en 2030 (éolien, solaire, géothermie et autres) et des économies d’énergie (sobriété énergétique). A noter que, pour tenir ces engagements, toutes ces filières bénéficient d’un soutien économique de la part des pouvoirs publics. De même, les autres solutions alternatives sont également sujets à controverse… les projets terrestres, en mer, de petite capacité ou de grande envergure génère les mêmes problématiques d’acceptabilité sociale et environnementale.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Thème de l’observation Quelques personnes évoquent la CSPE qui fait payer l’électricité plus chère et / ou enrichit les porteurs de projet.

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46/ 58 Réponse de la SAS « Millac Énergie » La différence entre le tarif d’achat et le prix de marché de gros de l’électricité est à la charge des consommateurs, via la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE). La Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE), payée par tous les consommateurs d’électricité, vise à couvrir les charges de service public d’électricité : L’obligation d’achat de l’électricité produite par la cogénération gaz naturel et les énergies renouvelables, La péréquation tarifaire : les surcoûts de production dans les zones non interconnectées au réseau électrique métropolitain continental (Corse, départements d'outre-mer, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon et les îles bretonnes). Les tarifs dans ces zones sont les mêmes qu’en métropole continentale alors même que les moyens de production y sont plus coûteux, Les dispositifs sociaux : les pertes de recettes et les coûts que les fournisseurs supportent en faveur des personnes en situation de précarité, les frais de gestion de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), En 2015, la CSPE est établie à 19,5 €/MWh. D’après les estimations de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE), les charges liées à l’énergie éolienne représenteront, en 2015, 15,2 % de la CSPE. Ce montant représente donc pour un ménage consommant 2 500 kWh par an (hors chauffage électrique et eau chaude sanitaire électrique), un coût annuel de 7,4 euros en moyenne et par an.

Dans un communiqué de presse du 20 juillet 2016, relatif à la délibération de la Commission de régulation de l’énergie du 13 juillet 2016 relative à l’évaluation des charges de service public de l’énergie pour 2017, la Commission de Régulation de l’Energie détaille les charges du service public de l’énergie : 67% pour le soutien aux énergies renouvelables dont seulement 19% pour l’éolien ; 21% pour la péréquation tarifaire dans les zones non interconnectées (ZNI) ; 6% pour le soutien à la cogénération ; 6% pour les dispositifs sociaux.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Je relève par ailleurs, qu’en France, il n’y a pas que l’électricité qui est subventionnée : la voiture électrique, le vélo électrique, le gasoil (en appliquant une TVA plus faible que pour l’essence), etc… . Le thème reçoit un avis défavorable.

Thème de l’observation Quelques personnes relève que la démocratie est bafouée en ne demandant pas l’avis des concitoyens avant de lancer un projet. Une personne demande un contrôle citoyen de la production d’électricité.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Le volet concertation et communication est détaillé pages 151 à 153 et en annexe 3 (pages 364 à 366). Nous reprenons ici les principaux éléments : Les porteurs de projet ont travaillé sur le parc éolien La Croix de Chalais depuis près de trois années.

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47/ 58 Ainsi depuis 2013, nous avons attaché une attention particulière à développer la communication et la concertation avec la commune de Millac et de la Communauté de Communes du Montmorillonnais. Au total, ce sont plus de six réunions de concertation et/ou d’information qui ont été tenues au cours de la conception du parc avec les collectivités. En complément des rencontres informelles avec Madame le Maire, un dossier de présentation des démarches et diagnostics engagés pour composer le projet éolien La Croix de Chalais destiné aux élus communaux et à la communauté de communes du Montmorillonnais a été réalisé en septembre 2014. Le porteur de projet souhaite préciser que les collectivités ont toujours affiché leur soutien au projet éolien La Croix de Chalais. Pour informer la population sur le projet et sur la tenue d’une permanence publique en septembre 2015, des invitations ont été distribuées aux habitants de Millac et un affichage a été mis en place dans les communes périphériques. Une quarantaine de personnes était présente à cette rencontre pédagogique et d’information. Le bulletin communal de la commune de Millac a permis également de diffuser cette information qui comportait notamment les étapes du projet éolien et l’annonce de la permanence publique de septembre 2015. De même, ces informations étaient relayées sur le site de la mairie via une page spécifique. Lors de l’enquête publique et durant une année, une adresse mail dédiée au projet éolien, a été créé pour recueillir les avis ou observations de la population sur le projet. Elle n’a jamais été utilisée ! Des articles de presse dans la Nouvelle République et Centre Presse ont relayés également l’information autour du projet éolien. Enfin, depuis novembre 2015, et durant plus de 4 mois, une exposition permanente publique, composée des 2 kakémonos explicatifs du projet éolien, était présente dans le hall de la mairie. L’information et la concertation autour de ce projet ont permis des échanges constructifs, courtois et nous restions disponibles pour d’éventuelles sollicitations. La participation plus large des citoyens (principalement extérieurs à la commune Millac) lors de cette enquête publique démontre, une fois de plus, que sur des sujets « sensibles » se sont souvent les personnes non favorables qui viennent s’exprimer. Peu de personnes favorables et encore moins sans opinion s’expriment ! Nous reconnaissons toutefois l’intérêt de cette démarche participative et nous nous sommes employés à répondre au mieux aux observations consignées dans le registre d’enquête pour clarifier certains points de contestation ou informations. Contrôle citoyen de la production d’électricité SERGIES met d’ors et déjà à disposition sur son site internet les données de production, en temps réel, de l’ensemble de ses installations (voir www.sergies.fr). A la demande de la commune, SERGIES peut également mettre en place sur le site internet de la commune un kiosque dédié à la production du parc éolien La Croix de Chalais en temps réel.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce thème exprime l’opinion personnelle de leur(s) auteur(s). Y répondre revient à prendre position « pour ou contre les éoliennes ». Le commissaire-enquêteur n’a pas à prendre une telle position. En conséquence, j’écarte cette observation de mon domaine d’analyse.

Thème de l’observation Une personne s’interroge sur les risques de projection sur la D11 et la D11f.

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48/ 58 Réponse de la SAS « Millac Énergie » La réglementation ne fixe pas de distance d’éloignement minimale des éoliennes aux routes, c’est l’étude de danger qui doit déterminer si les distances proposées n’occasionnent pas de niveaux de risques qui seraient jugés inacceptables. Depuis l’inclusion des parcs éoliens dans le régime des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE), il est obligatoire de réaliser une étude de dangers relative au projet. Cette étude est l’une des pièces constitutives de la demande d’autorisation présentée à l’enquête publique. Le risque zéro n’existant effectivement pas, cette étude a été faite avec une extrême rigueur, conformément au « Guide Technique pour l’élaboration de l’étude de dangers dans le cadre des parcs éoliens », réalisé par l’INERIS, et validé par le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie en mai 2012. Rappelons tout d’abord que la probabilité n’est pas la seule donnée à prendre en compte pour analyser le niveau de danger lié à un phénomène. En effet, il est nécessaire d’analyser également la nature de la zone d’effet sur laquelle porte le risque (c’est-à-dire l’environnement proche de l’éolienne), son intensité (rapport entre la zone affectée en cas d’exposition et la zone d’exposition potentielle), sa gravité (c’est-à-dire le nombre de personnes exposées au risque) et enfin sa probabilité d’occurrence. Dans l’étude d’impacts jointe au dossier, 5 scénarios sont étudiés dans le détail : l’effondrement de l’éolienne, la chute d’éléments de l’éolienne, la chute de glace, la projection de glace, la projection de pale ou de fragment de pale. L’acceptabilité de chacun des 5 scénarios retenus pour l’étude détaillée est déterminée en fonction de sa probabilité d’occurrence et de sa gravité (la gravité étant définie selon la cinétique, l’intensité et le nombre moyen de personnes impactées). L’étude de dangers du projet éolien La Croix de Chalais permet de conclure à l’acceptabilité du risque généré par le parc éolien, car le risque associé à chaque événement redouté, quelque soit l’éolienne considérée, est acceptable, et ce, malgré une approche probabiliste très conservatrice. Ces chiffres, donnés par l’INERIS, et validés par le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie, sont basés sur le retour d’expérience depuis l’installation des premières éoliennes en France à nos jours. Or, les dispositions constructives des éoliennes ayant fortement évolué, le niveau de fiabilité des éoliennes est aujourd’hui meilleur que lors de l’installation des premiers parcs éoliens. Des mesures de maîtrise des risques supplémentaires ont été mises en place notamment l’application de nouvelles normes de sécurité, des systèmes de détection de survitesse, des systèmes de détection de vents forts, l’utilisation de martiaux résistants pour la fabrication des pales (fibre de verre ou de carbone, résine, etc.). Comme cela est évoqué dans la conclusion de l’étude de dangers p67, les mesures de maîtrise des risques mises en place sur l’installation sont suffisantes pour garantir un risque acceptable pour chacun des phénomènes dangereux retenus (le bris de pâle, l’effondrement de l’éolienne, la chute d’éléments, la chute et le bris de glace). Les éoliennes seront implantées à minimum 122 m (jusqu’à 264 m) du bord des routes (RD11 et RD11f). Cet éloignement des éoliennes de la D11 et D11 f est conforme aux préconisations du gestionnaire de voirie. Notons également que la RD11 f est accompagnée d’une trame arborée. Le risque de chute de glace est cantonné à la zone de survol des pales, soit un disque de rayon égal à un demi-diamètre de rotor autour du mat de l’éolienne, soit pour le parc éolien La Croix de Chalais, une zone d’effet de 57,85 mètres de rayon. De plus, des arbres bordent la RD11f et une haie basse existe en bordure orientale de la RD11, réduisant fortement la probabilité de projection et donc le risque associé. Concernant le risque de projection de glace, on peut également souligner que la probabilité que l’événement se produise est comprise entre 10-3 et 10-2 par an. C’est donc un

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49/ 58 événement qualifié de probable : peut se produire pendant la durée de vie de l’installation (selon l’arrêté du 29/09/2005). Aucun accident/incident n’est recensé aujourd’hui en France et à l’international. Rappel des principales mesures de maîtrise des risques : o Des balisages des éoliennes ; o Des détecteurs de feux ; o Des détecteurs de survitesse ; o Un système antifoudre ; o Des protections contre la glace ; o Des protections contre l’échauffement des pièces mécaniques ; o Des protections contre les courts-circuits ; o Des protections contre la pollution environnementale. o Planning de maintenance préventive ; o Maintenance des installations électriques ; o Vérifications électrique, équipement incendie, annuelle par un organisme agréé.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce point est aussi abordé dans la conclusion. Il fait l’objet d’une recommandation pour attirer l’attention des services de l’État.

Thème de l’observation Certaines personnes s’interrogent sur l’empreinte CO2 des éoliennes. Il est plus important de diminuer les GES dans les transports.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Comme cela est évoqué dans la conclusion de l’étude d’impacts p183, la fabrication des éoliennes, leur transport et le montage du parc nécessiteront l'utilisation de processus industriels, d'engins de transport et de construction (grues, tractopelles...). Pour être complet sur les impacts liés à la diminution de CO2 proposées par les éoliennes, il est nécessaire de calculer le bilan énergétique des éoliennes. http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/guide-pratique-energie-eolienne.pdf RTE, Bilan électrique 2011 http://www.rtefrance.com/uploads/Mediatheque_docs/vie_systeme/annuelles/Bilan_electrique/RT E_bilan_electrique_2011.pdf Sur ce point, nous pouvons nous appuyer sur plusieurs études menées, dont celle réalisée par une revue de la littérature (Kubiszewski et al, 201123) portant sur 119 turbines analysées. Les quelques 50 études ont mis en évidence un EROI (Energy Return On Investment, soit le rapport entre l’énergie cumulée totale produite par l’éolienne et l’énergie primaire cumulée nécessaire pour son installation et son entretien). L’éolienne produit en 20 ans 25,2 fois plus d’énergie qu’il n’en a fallu pour la construire, l’entretenir, la démanteler. La dette énergétique est donc remboursée en 240/25,2 mois, soit un peu moins de 10 mois. Même constat fait dans l’étude comparative de différentes études sur l’analyse du cycle de vie

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50/ 58 éolien24, présentée par Thierry de Larochelambert, qui conclut que « Toutes les analyses de cycle de vie rigoureuses et indépendantes menées par les plus grands laboratoires universitaires dans le monde montrent que l'énergie éolienne est de loin celle qui offre le plus faible temps de retour énergétique parmi tous les systèmes de production électrique, renouvelables ou non ». Pour compléter ces résultats, le turbinier ENERCON a réalisé deux études sur l’analyse du cycle de vie de leurs éoliennes (disponible en annexe pour la E-101 et E-126). Il n’y a pas malheureusement pas d’étude spécifique sur la E-115 mais les résultats des deux études montrent que la « dette énergétique » est remboursée en 7,5 à 10 mois. L'investissement éolien est donc, avec les investissements dans l'économie et l'efficacité énergétiques, l'investissement productif électrique le plus efficace à réaliser en urgence pour le remplacement progressif des centrales nucléaires. Le temps de retour énergétique, c’est-à-dire le temps qu’il faudra au parc pour produire autant d’énergie qu’il en aura fallu pour le construire, l’exploiter et le démanteler, sera donc inférieure à 1 an, alors que la durée de vie des éoliennes est comprise entre 20 et 25 ans.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Thème de l’observation Le raccordement n’est actuellement pas possible et le tracé pour rejoindre le poste de distribution n’est pas précisé.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » La demande de raccordement ne peut être faite qu’après l’obtention des autorisations. Un tracé prévisionnel est présent page 175 (figure 68), toutefois le tracé définitif ne sera proposé qu’après cette demande de raccordement. Ainsi, le projet sera raccordé au poste source le plus adapté via une ligne directe et souterraine. Les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Énergies Renouvelables (S3REnr) sont des documents produits par RTE dans le cadre de la loi "Grenelle II" permettant d'anticiper et d'organiser au mieux le développement des ENR. Le S3REnr est en vigueur depuis 2015 et doit être revu tous les 5 ans afin de revoir les capacités disponibles. La construction du parc se fera dans le cadre de la prochaine version du S3REnr.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Ce thème avait aussi fait l’objet d’un questionnement rapporté au paragraphe « DILIGENCE ».

Thème de l’observation Une personne énumère des pièces manquantes ou imprécises (voir observation n° 95 page 2).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » Au-delà des sujets traités ci-dessus vis-à-vis de l’observation n°95, une réponse a été apportée ci- dessus en matière de santé, de dépréciation immobilière, de réception hertzienne, de raccordement électrique, de tourisme, de biodiversité. Il convient ici de rappeler quelques points de procédure administrative et organisationnelle de l’instruction du présent dossier soumis à enquête publique. Le projet éolien La Croix de Chalais a été déposé sous la forme d’un Dossier de Demande d’Autorisation d’Exploiter à la préfecture de la Vienne le 17 décembre 2015. 00 RAPPORT parc éolien MILLAC.doc

51/ 58 La Préfecture de la Vienne nous a transmis une demande de compléments le 18 août 2016 (soit 8 mois après le dépôt !) pour que certains éléments des différentes pièces réglementaires du dossier ICPE soient expliqués ou renforcés. Nos compléments ont été enregistrés à la préfecture le 3 octobre 2016. Après une nouvelle analyse du dossier complété, notre demande a été déclarée recevable le 13 janvier 2017 par l’inspection des installations classées et un avis de l’Autorité Environnementale a été produit le 23 Mars 2017. Cette étape a permis de valider la régularité de notre dossier et de déclencher la présente enquête publique. Pour rappel, elle a eu lieu 17 mois après le dépôt de notre dossier ! Nous convenons que ce délais de procédures est anormalement long, mais nous sommes les premiers à regretter ces « dérives » d’instruction. Cette lenteur est préjudiciables à la vie du projet qui peut rendre moins aisées la lecture de certaines parties du dossier (dont certaines études et procédures d’avis ont effectivement démarré en 2013). Il convient cependant de souligner, qu’à l’échelle du projet, cela ne remet pas en cause ni la démarche engagée, ni le contenu de nos études. Toutefois, les effets cumulés postérieurs, liés notamment au projet éolien du Vigeant, ont bien été pris en compte dans le projet La Croix de la Mérotte. A noter que depuis, une nouvelle procédure a été mise en place avec l’autorisation unique qui permet « d’encadrer temporellement » les différentes phases d’instruction. Ainsi des dossiers déposés après celui de Millac, comme celui du Vigeant par exemple, ont été instruits plus rapidement ! Cette période de transition et d’instruction différée contribue à renforcer une sensation d’incohérence et nous le regrettons également. Concernant les pièces réglementaires du dossier, nous rappelons que l’ensemble des pièces réglementaires a été fourni aux administrations et notre dossier a été déclaré recevable par les services instructeurs. Si des anomalies ou manquements étaient apparus, la recevabilité n’aurait pas été attribuée et nous aurions dû revoir notre demande. Les pièces évoquées n’ont aucune obligation légale à être présentes dans les dossiers. Publiques pour certaines et consultables, elles ont été remises au commissaire enquêteur pour information.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Des pièces ont aussi été demandées (voir paragraphe « DILIGENCES ».

Thème de l’observation Certains photomontages ne reflètent pas la réalité (voir observation n° 95 page 4).

Réponse de la SAS « Millac Énergie » L’observation 95 page 4 ne remet pas en cause les photomontages. Deux points y sont cependant abordés : ernant le relevé photographique et l’absence d’autorisation de l’accord des propriétaires. Il semble difficile d’illustrer les différentes composantes du paysage naturel ou urbain sans faire de photographies ! Nous rappelons que les points de vue retenus sont effectués depuis les routes ou chemins publics, comme d’ailleurs l’application Google Street view qui fournit souvent les mêmes perceptions. Au regard du nombre important de photographies, il semble alors délicat, voire impossible d’engager une telle démarche d’accords préalables. perception depuis un point de vue statique. Chacun reste alors libre d’interpréter la perception d’un paysage en évolution avec sa sensibilité, son expérience, son vécu et son appréciation ou non des

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52/ 58 éoliennes…. La lecture du paysage reste très subjective… nous pouvons juste donner des éléments d’analyse et de compréhension. ntages ne peuvent être exhaustifs. En revanche, ils sont représentatifs des différents types de visibilité qui s’effectuent sur le périmètre et permettent d’évaluer la “réponse” du projet aux enjeux.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Quelques imperfections sont rapportées au niveau de la conclusion mais ne remettent pas en cause le projet. Ce thème reçoit un avis défavorable.

Thème de l’observation Une personne évoque un autre projet sur la commune et s’interroge sur l’absence d’enquête commune.

Réponse de la SAS « Millac Énergie » En 2015, après avoir présenté à la population le projet éolien La Croix de Chalais sur la commune de Millac, JPEE et SERGIES ont déposé à la Préfecture les dossiers nécessaires à l’instruction des autorisations de construire et d’exploiter le parc. Pour rappel, ce projet, initialement sur deux zones (au Nord-est et au Sud-est du bourg – ancienne ZDE) comportait entre 6 et 10 éoliennes. Les études engagées, les rencontres de concertation avec les élus, les administrations et la volonté de concevoir un projet compatible avec les différentes composantes naturelles, humaines et techniques du territoire, ont contribué à réduire la zone d’implantation et le nombre d’éoliennes. Ainsi le présent projet a été finalisé à 4 éoliennes au droit de la Croix de Chalais. Le dossier a été déposé le 17 décembre 2015 en préfecture, termine son enquête publique et est toujours en instruction auprès des différents services de l’Etat. Le projet éolien La Croix de la Mérotte est un projet complémentaire à ce projet initial. Il permet de renforcer le pôle éolien en direction des parcs d’Adriers au Nord-est de Millac. Ce projet s’inscrit en cohérence avec le projet en instruction, de par sa composition similaire (disposition, modèle d’éolienne, nombre…) ainsi que son respect de la trame bocagère identitaire et des lieux de vie. Du fait de la réduction de l’emprise d’implantation et du nombre de machines au droit de la Croix de Chalais, une zone complémentaire a été recherchée. Elle a été initiée en 2015 et Millac Energie attendait les retours des administrations sur la démarche engagée, les méthodologies utilisées et le contenu du dossier déposé pour composer un dossier qui soit le plus adapté au contexte, aux enjeux et aux services instructeurs. Malheureusement, bien que Millac Energie le souhaitait, les délais nécessaires à instruire les dossiers, combinés à un changement de réglementation, n’ont pas permis à la préfecture d’engager une enquête commune avec ce dossier déposé en décembre 2016. Tout comme le projet éolien La Croix de Chalais, celui de la Croix de la Mérotte a été présentée à Millac, lors d’une permanence publique annoncée dans les communes périphériques et une exposition publique (kakémono) du projet est toujours visible en mairie (depuis plus de 7 mois).

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse. Le porteur de projet a aussi été questionné ainsi que Mme le Maire (voir paragraphe « DILIGENCES »). Ce sont deux projets distincts. En conséquence j’émets un avis défavorable à ce thème.

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53/ 58 Réponse spécifique à l’observation n°22 de la LPO. Réponse de la SAS « Millac Énergie » et Envol Environnement (bureau d’études naturalistes) Point 1 : Note relative à la Grue cendrée Il s’avère en effet que le site du projet est potentiellement survolé par d’importants groupes migratoires de la Grue cendrée puisque celui-ci se trouve sur l’itinéraire migratoire de l’espèce. Toutefois, nous estimons que les risques potentiels d’effets de barrière provoqués par le fonctionnement du parc éolien La Croix de Chalais sur les populations migratrices de la Grue cendrée sont faibles étant donné la faible emprise du parc éolien face à l’axe d’approche de ces populations. Cette emprise s’évalue à 675 mètres, ce qui est négligeable par rapport à la vastitude des espaces de vol libre dans le couloir de migration de l’espèce. Eventuellement, les évitements du parcs éoliens engendreront de faibles déviations de vols qui n’impliqueront aucune dépense énergétique additionnelle significative. Nous soulignons ici que la plupart des vols migratoires de l’espèce se fait à très haute altitude, bien au-delà de la hauteur maximale des éoliennes projetées pour ce parc. Concernant les risques de collisions avec les éoliennes, nous estimons que ceux-ci sont très faibles pour les populations migratrices de la Grue cendrée. En effet seuls 23 cas de collisions de l’espèce avec les éoliennes étaient référencés à fin avril 2017 (selon les données de mortalité collectées en Europe par T. Dürr). En parallèle, nous rappelons que la population européenne de l’espèce se trouve en expansion et compte environ 224 600 couples en Europe (selon Eionet 2008-2012). Autrement dit, les risques d’atteinte à l’état de conservation des populations européennes de la Grue cendrée en conséquence du fonctionnement du parc éolien La Croix de Chalais sont négligeables.

Point 2 : Note relative à la cohérence territoriale L’auteur de la remarque indique la possible reproduction dans le secteur du projet et de ses environs de la Bondrée apivore et du Milan noir. Ces rapaces ont effectivement été contactés par le bureau d’études Envol Environnement dans la zone du projet. Ces observations ont bien donné lieu à une évaluation des impacts du projet sur ces oiseaux. Avant mesure, le risque a été évalué à modéré pour le Milan noir et à très faible pour la Bondrée apivore. En outre, l’évaluation des effets cumulés a bien été prise en compte dans le rapport d’étude écologique, sachant que les projets/parcs éoliens les plus proches se localisent à au moins 7 km du projet, ce qui permet un contournement aisé des parcs éoliens par l’avifaune et limite fortement les échanges des populations nicheuses d’un parc à l’autre. Notons que la LPO recommande généralement un espacement d’au moins 1,5 kilomètre entre les parcs éoliens pour limiter les effets cumulés de barrière et de collisions.

Point 3 : Note relative à d’éventuels consultations locales Il est juste que le bureau d’études Envol Environnement a fortement privilégié les prospections de terrain, spécifiquement liées à la zone même d’implantation du projet pour aboutir à une connaissance poussée des enjeux du secteur. D’un point de vue bibliographique, nous avons consulté le Livre rouge des oiseaux nicheurs du Poitou-Charentes (publié par l'association Poitou- Charentes Nature et la LPO Vienne) en vue de définir préalablement au démarrage des prospections les enjeux potentiels du site et les protocoles à mettre en place. Cet ouvrage dresse un atlas des populations nicheuses au niveau régional selon des mailles de prospection. Ces recherches bibliographiques se sont enrichies de l’expérience du bureau d’études Envol Environnement qui mène depuis 2009 des études écologiques dans la région dans le cadre de projets éoliens (à ce jour, 12 études réalisées dans la région).

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54/ 58 Point 4 : Note relative aux enjeux potentiels du site L’auteur des remarques indique qu’une consultation préalable de la LPO aurait permis de mettre en évidence les points suivants : 1- Les possibles survols du site par d’abondante population de la Grue cendrée durant les migrations. Ce point est précisé dans l’étude, page 55. 2- Des rassemblements de l’OEdicnème criard sont possibles. Effectivement, nous indiquons dans le pré-diagnostic les potentialités de présence du limicole tandis qu’un total de 15 individus a bien été observé par Envol Environnement durant les périodes de migration. 3- L’étang « les Gannes » est très attractif pour l’avifaune. Effectivement, nos passages de terrain ont abouti à la définition d’un enjeu fort pour ce secteur. 4- La présence d’une héronnière à proximité de l’étang « les Gannes ». Envol Environnement a bien observé ce site de reproduction et l’a signalé dans le rapport d’étude. Concernant les risques de collisions et d’effets de barrière à l’égard du Héron cendré, nous rappelons que le porteur du projet a choisi d’éloigner au maximum les aérogénérateurs de ce site de reproduction (690 mètres) tandis que l’emprise du projet à l’échelle de l’aire d’étude rapprochée est faible (675 mètres). Seule quatre éoliennes seront installées avec des espacements interéoliennes permettant un franchissement aisé du parc éolien (au moins 350 mètres). En outre, on compte à ce jour (à fin avril 2017, selon T. Dürr) 38 cas de mortalité du Héron cendré par collisions avec des éoliennes en Europe. Cet effectif est très faible si l’on considère la population européenne de l’espèce (202 500 couples en Europe, selon Eionet 2008-2012). Notons par ailleurs que le guide de suivi environnemental pour les parcs éoliens terrestres (novembre 2015), indique que le Héron cendré est faiblement sensible à l’éolien (en termes de cas de mortalité pondérés par la population européenne).

Point 5 : Note relative à la présence de la Marouette ponctuée Envol Environnement reconnait la présence d’une erreur dans le rapport d’étude écologique. Si le tableau d’inventaire complet dressé page 66 indique bien la présence du Râle d’eau (et non la Marouette ponctuée), les tableaux présentés dans l’étude de l’avifaune nicheuse mentionnent la présence de la Marouette ponctuée, ce qui est une erreur (il s’agit bien du Râle d’eau).

Point 6 : Note relative à la présence du Bruant fou et de la Rousserolle verderolle Concernant la Rousserolle verderolle, le bureau d’études Envol Environnement reconnait qu’une confusion ait pu avoir lieu avec la Rousserolle effarvatte sachant que la Rousserolle verderolle est particulièrement rare dans la région. En outre, un individu erratique du Bruant fou a pu stationner ponctuellement dans l’aire d’étude durant la période des migrations. Son observation est soutenue par le plumage facilement reconnaissable du passereau. Toutefois, le risque d’erreur existe.

Point 7 : Note relative à l’évaluation des impacts L’auteur des remarques indique que le rapport d’étude n’indique pas les sensibilités connues à l’éolien de certaines espèces remarquables observées sur le site comme la Bondrée apivore, le Busard cendré, le Busard Saint-Martin et le Milan noir. Or justement, les chiffres liés au nombre de collisions connues de ces oiseaux sont cités dans la partie Impact du dossier, à partir de la page 250. Les impacts estimés à l’égard de ces oiseaux s’appuient sur leur sensibilité connue en Europe (selon les données de T. Dürr), sur les effectifs comptabilisés ainsi que sur les comportements observés sur le site. Aussi, concernant la Grue cendrée, l’annexe 5 du guide de suivi environnemental pour les parcs éoliens terrestres (publié en novembre 2015) ne classe ni la Bondrée apivore, ni la Grue cendrée dans la catégorie des espèces d’oiseaux fortement ou modérément sensibles à l’éolien. Le Busard cendré et le Milan noir le sont davantage. En ce sens, un impact modéré du projet La

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55/ 58 Croix de Chalais a été considéré pour le Milan noir et un impact faible à l’égard du Busard cendré étant donné sa rareté dans la zone du projet (5 contacts, dont aucun en période de reproduction).

Point 8 : Note relative à l’étude des déplacements des oiseaux Le bureau d’étude Envol Environnement rappelle que pour chaque période échantillonnée, une étude précise des comportements et des modes de déplacement de l’avifaune a été conduite, incluant les populations d’oiseaux d’eau. A chaque période, les observations ont abouti à l’évaluation des hauteurs de vol pour chaque spécimen observé afin d’évaluer, dans un second temps, les risques d’effets de barrière et de collisions. Une forte attention a été portée aux survols du site à hauteur du rotor des éoliennes. Dans la partie Impacts, les effectifs en vol et les hauteurs associées ont été pris en compte.

Point 9 : Note relative aux effets du projet sur la Pie-grièche à tête rousse En premier lieu, il est primordial d’indiquer que le bureau d’études Envol Environnement a conduit un passage de prospection complémentaire le 16 mai 2017 pour vérifier la présence de l’espèce sur le site depuis les investigations précédentes, menées en 2013/2014. Dans le secteur initial de présence de la Pie-grièche à tête rousse (partie Sud-est de l’aire d’étude rapprochée), les nouvelles observations de 2017 n’ont pas permis l’observation de l’espèce, malgré des recherches attentives. Autrement dit, la Pie-grièche à tête rousse ne se reproduit plus dans ce secteur de l’aire d’étude. Il est en ce sens envisagé des impacts négligeables du projet sur les populations nicheuses du passereau. Nous soulignons qu’il s’agit d’un oiseau qui vole généralement bas et sur de courtes distances autour du site de nidification, ce qui suggère des risques très faibles de collisions avec les éoliennes durant la période de reproduction. Notons par ailleurs qu’aucune donnée bibliographique disponible à ce jour ne signale l’effarouchement de la Pie-grièche à tête rousse par rapport au fonctionnement des éoliennes.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte d’une réponse très détaillée sur les points relevés par la LPO. Le commissaire enquêteur consulte très régulièrement le site Internet de la LPO de la Vienne. Compte tenu du nombre de parcs éoliens dans le département, il est regrettable de ne pas trouver d’information sur la mortalité des espèces sur ce site Internet. La mise à disposition de telles informations aurait le mérite de lever toute suspicion d’information erronée ou confirmerait de réels problèmes.

Réponse spécifique à l’observation n°27. Une réponse a été apportée ci-dessus sur les aspects d’intermittence de la production d’électricité par les éoliennes et de Mix Energétique. Le ministère de l’Environnement a annoncé le 31 janvier 2017 le lancement d’un nouvel appel d’offre pour les moyennes et grandes installations éoliennes terrestres avec pour objectif de raccorder 3 gigawatts supplémentaires dans les 3 ans à venir. Cet appel d’offres permettra de participer à l’atteinte des objectifs de la PPE. (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie). Les lauréats de l’appel d’offres se verront attribuer un contrat de complément de rémunération sur vingt ans. Malgré une diminution régulière du tarif d’achat de l’électricité, l’évolution du tarif d’achat de l’électricité (vente de l’énergie sur le marché + complément de rémunération), ainsi que la mise en concurrence des différents acteurs, permettra d’augmenter l’indépendance de cette filière déjà mature. Une réponse a été apportée ci-dessus sur l’impact de l’éolien sur la CSPE. Au-delà de la prise en compte du paysage tel que cela a été fait précisément dans l’étude paysagère, l’appréciation de l’esthétisme est une chose subjective.

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56/ 58 Une réponse a été apportée ci-dessus en matière de démantèlement. Un projet d’extension d’un parc éolien est soumis aux mêmes procédures que la création d’un parc éolien. La déontologie impose de solliciter une nouvelle délibération du Conseil Municipal. Il est nécessaire de mettre à jour, voir de réaliser de nouvelles études techniques et environnementales. Un nouveau dossier de demande d’autorisation unique est déposé en préfecture, les services de l’état sont à nouveau consultés et une nouvelle enquête publique est réalisée. Une réponse a été apportée ci-dessus en matière de tourisme. Une réponse a été apportée ci-dessus en matière de santé. Une réponse a été apportée ci-dessus vis-à-vis des grues cendrées, des chevaux et des vaches.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Réponse spécifique à l’observation n°102. Une réponse a été apportée ci-dessus en matière de tourisme. L’enjeu sur l’avifaune et sur la biodiversité en général a été traité par la société ENVOL ENVIRONNEMENT, bureau d’études spécialisé. Une réponse a été apportée par ces derniers aux demandes de compléments d’information de la LPO p39 de ce dossier, notamment au sujet des grues cendrées. Dans le cadre du développement du projet éolien La Croix de Chalais, JPee/MILLAC ENERGIE a, très en amont, proposé d’y associer les collectivités locales et l’ensemble des acteurs du territoire au travers d’un partenariat avec SERGIES, filiale du Syndicat Intercommunal Energies Vienne. Une convention a été signée avec SERGIES le 21 mai 2015 entre Xavier NASS, Directeur Général de JPEE et Emmanuel JULIEN, Président du Directoire de SERGIES. A la mise en production de ce parc, SERGIES entrera au capital de la société de projet MILLAC ENERGIE qui deviendra une société d’exploitation du parc. Dans le cadre de cette convention JPEE/MILLAC ENERGIE apporte toute son expertise pour le développement du projet, pendant que SERGIES accompagne la Société de Projet sur toutes les démarches locales (relations avec les administrations, relais auprès des élus locaux, échanges avec le gestionnaire du réseau électrique, relations avec l’acheteur de l’électricité produite, et plus généralement avec tout acteur local concerné). Les relations nouées depuis plus de 90 ans par le Groupe Energies Vienne auprès des habitants des 260 communes adhérentes, permet d’assurer la crédibilité et la confiance sur ce projet, sur la phase de développement ainsi que sur la phase exploitation. En effet, le suivi d’exploitation général sera réalisé par JP ENVIRONNEMENT ENERGIE et l’exploitation locale, notamment les contacts de terrain, seront réalisés par SERGIES. Les missions de bureau de contrôle, bureau d’études géotechnicien, géomètre, par exemple, sont réalisées par des entreprises locales. Les travaux de VRD, Génie Civil, de fondations ou de raccordement électrique sont également fréquemment réalisés par des entreprises locales. Sur l’extension du parc éolien du ROCHEREAU, SERGIES a sollicité la société BREUIL de Migné Auxances, la société RTL de Roiffé, la société SPIE de Migné Auxances, le bureau d’études géotechnicien GEOTECHNIQUE de Saint Benoit, le bureau d’études géotechnicien EGSOL OUEST de Mignaloux Beauvoir, le bureau de contrôle SOCOTEC de Poitiers. Le paragraphe ci-dessus présente un exemple de réalisation et de partenariat avec des entreprises de construction locales. Ce schéma est bien entendu reproductible pour le parc éolien La Croix de Chalais. Voici quelques exemples d’entreprises susceptibles de travailler sur ce projet dans le secteur : Les Carrières IRRIBAREN de Mouterre-sur-Blourde / Millac, toute proche ou celle située à Usson du Poitou (moins de 20 km) sont en mesure de fournir l’ensemble des matériaux nécessaire, notamment le granulat pour les voies d’accès et les plateformes. La société TARTARIN, située à Mazerolles (près de 30 km) est en mesure de fournir l’ensemble du béton nécessaire à la réalisation des fondations.

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57/ 58 La société ARLAUD IRRIBAREN, située à Saint Maurice la Clouère (près de 38 km) est en mesure de réaliser l’ensemble des travaux de Génie civil et de VRD. Au vue de son expérience dans ce domaine, cette société indique que la construction d’un parc éolien lui apporte près de 25% de son chiffre d’affaire annuel. Une réponse a été apportée ci-dessus en matière de démantèlement. « D’ailleurs, curieusement, le dossier ne comporte que très petit nombre de photomontages tentant de prouver que l’impact visuel est faible. » Pour rappel, l’objectif des photomontages est de permettre de visualiser l’impact éventuel de la mise en place de ces éoliennes sur le paysage. Notre objectif n’est pas de réaliser des photomontages à des endroits précis où l’enjeu est anormalement faible pour favoriser le projet mais bien de refléter l’impact visuel éventuel sur le territoire.

Avis du commissaire-enquêteur Pris acte de la réponse.

Fait à Civray, le 28 juin 2017 Le commissaire-enquêteur

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