Fonds Gramont (Xiiie-Xxe Siècle)
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Fonds Gramont (XIIIe-XXe siècle) Inventaire analytique de la sous-série 101AP (63Mi) Par Yvonne Lanhers, Olivier Poncet et Raphaël Baumard Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1953-2014 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_004276 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives nationales. Il a par la suite été complètement repris et retravaillé par le département des archives privées des Archives nationales. 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 101AP/A/1-101AP/J/5 Niveau de description fonds Intitulé Fonds Gramont Date(s) extrême(s) XIIIe-XXe siècle Nom du producteur • Gramont (famille de) • Greffulhe, Élisabeth (1860-1952) Localisation physique Pierrefitte Conditions d'utilisation Le fonds est communicable uniquement sur autorisation du déposant. La consultation se fera sous forme de microfilms (quand ils existent) afin de préserver les originaux. Pour faciliter les demandes des chercheurs, les cotes des microfilms (63Mi) ont donc été systématiquement mentionnées au fil de l'inventaire : seules ces cotes peuvent être commandées via la Salle des inventaires virtuelle. Pour les quelques articles non microfilmés, seule la cote 101AP est précisée dans l'inventaire, et - dans ces cas-là uniquement - on commandera les pièces originales. A l'inverse certains documents existent uniquement sous forme microfilmée (les Archives nationales ne conservent pas les originaux) : ces quelques cas sont répérables à l'absence de cote 101AP. DESCRIPTION Présentation du contenu Quelle est la nature des documents du fonds de Gramont ? On peut en distinguer quatre sortes : a/ Les archives seigneuriales, qu'il s'agisse de Bidache ou de Lesparre. L'exploitation du domaine donne lieu à une quantité considérable de papiers : baux, devis, états des réparations, factures, procédures avec les fermiers. Pour la seigneurie de Lesparre, nous avons une correspondance importante au XVIIIe s. avec le régisseur et les différents officiers seigneuriaux. Pour Bidache, seules quelques pièces ont été conservées. Quant aux comptes - ces documents de premier ordre à tous points de vue - des fragments et quelques pièces justificatives sont parvenus jusqu'à nous pour Bidache ; par contre le comté de Lesparre a encore une série complète - comptes et pièces justificatives - de 1723 à la Révolution. Pour aucune de ces deux seigneuries nous n'avons retrouvé de censier, et un seul terrier, à vrai dire fort important, est actuellement conservé : il concerne Lesparre. En revanche, il y a des hommages de la seigneurie de Bidache depuis le XIVe s. et des aveux de dénombrements de seigneuries dépendantes. Les procès tiennent toujours beaucoup de place dans les archives privées. Ici ce sont surtout des procès entre le seigneur de Bidache ou celui de Lesparre et les syndics des paroisses qui défendent âprement leurs droits, notamment le pacage. La souveraineté de Bidache elle-même donna lieu à une longue procédure. Ce titre fut contesté au XVIIIe s. par le Parlement de Navarre. L'affaire fut renvoyée devant le 3 Archives nationales (France) Parlement de Paris et en 1716 le conseil de Régence reconnaissait la souveraineté. b/ Les archives familiales sont d'une richesse et d'une continuité très remarquables. Les testaments et les contrats de mariage des principaux membres de la famille, en particulier des chefs de famille, sont conservés depuis le XVe s. jusqu'à la Révolution. Nous connaissons également les dispenses et les privilèges qu'ils reçurent de Rome. La correspondance est volumineuse, mais on ne saurait la considérer comme archives familiales car elle ne signale guère d'évènements d'ordre privé. Nous en reparlerons plus loin. Les comptes de la Maison de Gramont - comme ceux de la seigneurie de Bidache - sont quasiment absents. c/ Les provisions d'offices, les pensions, les ordres militaires ont été conservés avec soin : nous citons, à titre d'exemple, les carrières de deux membres de cette famille qui jouèrent un rôle éminent au XVIIe siècle : le maréchal de Guiche et le comte de Toulongeon ; grâce à ces pièces nous les connaissons avec la plus grande précision chronologique. Malheureusement celles-ci sont réparties dans plusieurs séries avec les autres papiers de famille. d/ La correspondance, nous l'avons déjà noté, mérite une mention spéciale ; elle n'est ni familiale, ni privée. Lettres de rois, de ministres, de grands personnages, elle intéresse toujours la chose publique. Particulièrement importante par son volume est la correspondance du duc de Gramont, ambassadeur à Rome et à Vienne de 1859 à 1869, avant d'être ministre des Affaires étrangères en 1870. La correspondance est le joyau de ces archives tant pour l'historien que pour l'amateur d'autographes. Pour compléter ce bref tableau, il convient d'en préciser les limites chronologiques. Jusqu'au XVIIe s., les documents sont plutôt rares. Le plus ancien remonte au 6 décembre 1205 : c'est une donation par Odon d'Aure aux religieux de Bonnefon en Comminges. Une semblable donation par Sans Garcie d'Aure date de 1225. Le XIVe, le XVe et le XVIe siècle sont représentés par des actes intéressants, mais sporadiques : lettres, testaments, contrats de mariage, hommages, pièces relatives à certains droits seigneuriaux, notamment la coutume de Bayonne ; dossier des échanges de la seigneurie de Blancafort, de la vente du château de Came. A partir du XVIIe siècle la documentation devient abondante, la correspondance notamment est massive pour certaines années, ou à propos de certaines affaires. En outre, à partir du XVIIIe siècle et au XIXe siècle encore, l'administration domaniale, tant à Bidache qu'à Lesparre, devient extrêmement détaillée. Pour Bidache, huit registres couvrent la période révolutionnaire et les cinquante premières années du XIXe siècle ; même abondance de documents dans les dossiers de succession. Ces archives se prolongent jusqu'à nos jours. Elles offrent encore aux historiens du XIXe et du XXe siècle commençant des pièces de choix : telles les archives de la Compagnie de Gramont de 1789 à 1831, la correspondance diplomatique du duc de Gramont (1), la correspondance du comte Alfred de Gramont dont nous parlerons plus loin. Une dernière question se pose. Quelle est la valeur de ce fonds d'archives pour les historiens ? Dans quelle mesure y trouveront-ils des documents pour eux intéressants ou indispensables ? Quels documents n'y trouveront-ils pas ? Au point de vue de l'histoire des événements, la Maison de Gramont ayant joué au XVIIe siècle un rôle de premier plan, les archives (surtout la correspondance et les provisions d'offices) apporteront aux historiens maints détails sur des points précis, dont voici les principaux : 1/ Le rôle du maréchal de Guiche de 1641 à 1643 dans la défense de la frontière, soit en Champagne, soit à Arras. Dans les ordres qu'il recevait de la cour (Louis XIII, Chavigny, de Noyers) et les nouvelles que lui envoyaient les autres généraux, Harcourt, Gassion, Enghien, ou les émissaires de la cour, tel que Mazarin, on peut cueillir une moisson de renseignements sur les mouvements de troupes, les échanges de prisonniers, l'état des armées (101AP/A/12-14 ; 101AP/B/10) (2). 2/ La mise en liberté des Princes, la liquidation de la Fronde, le mariage du Roi, la soumission de Condé, de 1650 à 1660. Particulièrement intéressantes sont les lettres entre Hugues de Lionne et son ami le maréchal de Gramont pour les événements des mois de septembre à décembre 1650 (3), et les lettres de Condé au même maréchal en 1660, au moment où il revient en France (101AP/A/15) (4). 4 Archives nationales (France) 3/ La politique française de la reine de Pologne Louise-Marie de Gonzague, et la guerre suédo-polonaise sont mises en lumière dans une douzaine de lettres que la reine adresse au maréchal de Gramont de 1651 à 1656 (101AP/A/16). 4/ Le rôle du comte de Guiche chargé de mission, puis de commandement en Lorraine en 1663 est précisé grâce à une série d'ordres du Roi (101AP/B/10) et aux lettres de Le Tellier (101AP/A/15). 5/ Les événements tant à la cour qu'aux armées sont relatés dans quelques lettres du Grand Condé au maréchal de Gramont, datées de 1677. Condé était alors retiré à Chantilly, mais encore en contact avec les personnages les plus importants : le maréchal vivait à Bidache (101AP/A/15) (5). Nous ne parlons pas du XVIIIe s. qui, sauf erreur, n'est représenté que par quelques documents d'intérêt privé : lettres de Louis XV, de la duchesse d'Orléans, de la duchesse de Gramont née Choiseul (101AP/A/16 et 101AP/C/2). Il faut cependant mettre à part sept jugements du Conseil de Guerre rendus du 2 mars au 11 juillet 1715, certains en présence du Régent. Leur place ici s'explique par la signature du duc de Guiche apposé au bas de chacun (101AP/D/7). Les historiens de la contre-Révolution trouveront dans les papiers de la Compagnie de Gramont quelques ordres des princes avec des lettres s'y référant pour la période 1790-1792 et 1796 (101AP/D/1). Les biographes de Joseph Bonaparte auront intérêt à compléter leur information avec les documents de la série G concernant le domaine de Mortefontaine : contrats des innombrables tractations de Joseph de 1801 à 1812 : acquisitions, échanges, ventes ; lettres, pièces comptables précisent comment Joseph administra son domaine. Pour qui s'intéresse à l'histoire du Béarn et de la Navarre, il y a une copieuse documentation. Les ducs de Gramont, gouverneurs de Béarn et de Navarre, y jouaient à ce titre un rôle important et leurs archives conservent maints documents qui précisent leur rôle, leur influence dans l'administration de ces deux provinces, à des époques (XVIe et XVIIe siècles) où leur option était particulièrement délicate et importante pour la France au point de vue religieux et politique.