Troisième Séance

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Troisième Séance Année 1960-1961 — N°101 (suite) A. N• JOURNAL OFFICIEL deu& 8 Décembre 1960 * ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION D U 4 OCTOBRE 1958 1° Législature 1^ SESSION ORDINAIRE DE 1960- 1961 COMPTE RENDU INTEGRAL — 74 e SEANCE 3° Séance du Mercredi 7 Décembre 1960. SOMMAIRE _ 1 1. — Assurances sociales agricoles . — Communication relative à ASSURANCES SOCIALES AGRICOLES la désignation d'une commission mixte paritaire (p. 4401). Communication relative à la désignation d'une commission 2. — Algérie . — Suite du débat sur la déclaration de M. le Premier mixte paritaire. ministre (p . 4402). MM. Waldeck Rochet, Legaret, Pic, François Valentin, Lopez, M. le président. J'ai reçu de M. le P -emier ministre la lettre Lefèvre d'Ormesson, Bidault, Vayron, Mondon, Pasquini, Laffont, suivante : Labbé, Georges Bonnet, Vidal, de Montesquiou, Bégué, Palewski, Paris, le 7 décembre 1960. .Claudlus Petit, Fouques-Duparc, Benhacine, Djebbour. Eugène • Monsieur le président, Suspension et reprise de la séance. c Conformément à l'article 45, alinéa 2, de la Constitution, MM. Gahlam, Khorsi, Kaddarl, Duterne, Mignot, Japlot, Bour- j'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai décidé de provo . goin, Renudci, Charié; Tebib, Biaggi, de Broglie, Thomazo, Jarres- quer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de son, Borroco, Le Pen . proposer un texte sur les dispositions du projet de loi relatif Suspension et reprise de la séance. aux assurances maladie, invalidité et maternité des exploitants agricoles et des membres non salariés de leur famille restant MM. Bourgoin, Souchal, ?ortolan, Yrissou, Dronne. en discussion. MM . Joxe, ministre d'Etat chargé des affaires algériennes ; t Je vous serais obligé de bien vouloir, en conséquence, Moatti, Djebbour, François Valentin. inviter l'Assemblée à désigner ses représentants à cet orna . M. Michel Debré, Premier ministre. nisme. Le débat est clos. 3 J'adresse ce jour à M. le président du Sénat une demande tendant aux mêmes fins. 3. — Modification de l'ordre du jour (p. 4453). t Je vous ferai parvenir dans les meilleurs délais le texte du M. Michel Debré, Premier ministre. projet de loi relatif aux assurances maladie, invalidité et mater- nité des exploitants agricoles et des membres non salariés de 4. — Dépôt de rapports (p. 4453). leur famille adopté en deuxième lecture par l'Assemblée patio . nale dans sa séance du 29 novembre 1960 ainsi que le texte du 5. — Ordre du jour (p. 4453). projet de loi relatif aux assurances maladie, invalidité et mater- nité des exploitants agricoles et des membres non salariés de leur famille adopté en deuxième lecture par le Sénat dans sa séance PRESIDENCE DE M. JACQUES CHABAN-DELMAS du 7 décembre 1060, en vous demandant de bien vouloir les reméttre à la commission mixte dès qu'elle sera constituée. La séance est ouverte à vingt et une heures. • Je vous prie de croire, monsieur le président, à l'expres- sion de mes sentiments de haute considération. M. le président. La séance est ouverte. s Signé : Micxsl Damé s. * 150 4402 ASSE\II3LEE NATIONALE — 3° SEANCE DU '1 DECEMIIRE 19GO La présente communication a été notifiée à M . le président Dans tous les cas, personne ne peut se faire d'illusions, ce de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. n 'est pas cette tentative de créer une troisième force algérienne Le délai de vingt-quatre heures prévu par l 'article 111 du avec des Bao DaY algériens qui déterminera les combattants règlement expire demain à 20 heures 30 . La nomination de la algériens du G. P . R.-A. tenus à l'écart à déposer les armes et commission paritaire aura lieu au début de la première séance à cesser le combat. qui suivra l'expiration de ce délai. Bien au contraire, parce qu'ils sont résolument opposés à tout Lorsque la commission sera constituée, elle sera saisie des statut octroyé — ils l'ont dit — ils ne peuvent accepter d'être documents annoncés dans la lettre de M. le Premier ministre. tenus à l'écart du règlement . Tout permet de supposer qu'ils poursuivront le combat tant qu'ils n'auront pas obtenu, dans une négociation véritable, la garantie que la nouvelle consultation devant permettre au peuple algérien de choisir librement son -2— destin et ses institutions sera vraiment libre. C'est dire que la politique qu'on se propose de faire rati- ALGERIE fier par le référendum tourne le dos à la paix et à la véritable autodétermination. c'est-à-dire conduit à la prolongation de la guerre. Suite du débat sur la déclaration de M . le Premier ministre. Dès lors, comme le soulignait le journal socialiste Le Popu- laire du 2ti novembre, le mot d'autodétermination figurant dans M. le président. L'ordre du jour appelle la suite du débat le texte du projet soumis au référendum, c'est surtout le sucre sur la déclaration de M . le Premier ministre sur l'Algérie. destiné à faire passer la pilule amère. Il est inutile que je rappelle les temps de parole encore disponibles . Je suis à ce fauteuil pour les faire respecter et En d'autres termes, c'est le moyen habile de tromper les . (Très bien ! très bien ! sur divers bancs.) électeurs en tentant de leur faire croire qu 'en votant c oui a ils je m' y emploierai se prononceront pour l'autodétermination et pour la paix, La parole est à M. Waldeck Rochet. al ers que le Gouvernement pourra ensuite arguer du nombre des c oui : pour poursuivre la guerre. M. Waldeck Rochet . Mesdames, messieurs, dans ce débat, la principale question pour nous, communistes, est de savoir si Eh bien! mesdames, messieurs, je tiens à dire que nous ne le projet de loi qui sera soumis au référendum est de nature nous rendrons pas complices de cette nouvelle mystification. à favoriser ou non la conclusion de le: paix en Algérie, à La position du parti communiste à l'égard du référendum est mettre fin le plus rapidement possible à cette guerre injuste nette. profondément préjudiciable aux intérêts de notre pays. Si la question posée était la suivante : Etes-vous pour l'auto- Telle est, en effet, notre préoccupation essentielle. détermination par la paix négociée avec le G . P . R. A. ? a, Malheureusement, le discours de M. le Premier ministre ne nous répondrions oui, parce que nous sommes pour la paix et laisse guère d'espoir à ce sujet. parce que c'est le seul moyen d'y parvenir. Mais comme le Tout d'abord, des explications de M. Michel Debré, il ressort projet soumis au référendum écarte la négociation et renvoie l'autodétermination à une date indéterminée, ce qui entraînera la q ue le projet soumis au référendum ne prévoit pas, mais écarte, au contraire, la négociation des garanties de l'autodétermina- prolongation de la guerre, nous nous prononçons contre votre politique et nous appellerons les Français qui veulent la paix tion en même temps que du cessez-le-feu avec les représentants à se rassembler dans l'action pour imposer le plus rapidement des Algériens contre lesquels on se bat. possible la négociation. Or, dans les conditions actuelles de l'Algérie, si l'on veut que le peuple algérien puisse choisir librement son destin, il faut Je sais bien que certains affirment que le référendum est d'abord rétablir la paix, et après plus de six ans de guerre sans destiné à donner des moyens supplémentaires au chef de l'Etat aucun résultat, il n'existe, à notre avis, qu ' un seul moyen de faire pour régler finalement le conflit y compris, éventuellement, par une négociation avec le G . P. R . A. la paix, c'est de négocier avec le G . P . R . A. un accord portant à la fois sur les conditions du cessez-le-feu et les garanties de Des moyens supplémentaires pour le chef de l'Etat ? Mais l'autodétermination. chacun sait que le général de Gaulle concentre dans ses mains Ce n 'est, en effet, croyons-nous, que dans la paix retrouvée absolument tous les pouvoirs de l'Etat . Par conséquent, s'il et sur la base de la reconnaissance et de l'application loyale du voulait une paix rapide il ne recourrait pas au référendum. droit de libre disposition que pourront s 'établir entre la France Il lui suffirait, pour mener à bien une négociation, de s 'appuyer et l' Algérie des liens nouveaux de coopératipp profitables aux sur les millions de Français qui veulent la paix, et ainsi les deux pays. résistances des ultras pourraient être balayées par le peuple. Mais si la condition primordiale de tout règlement pacifique Certains avancent l'hypothèse gratuite que le général de Gaulle exige la négociation simultanée du cessez-le-feu et des garan- engagera peut-être cette négociation après le référendum ; mais ties de l ' autodétermination, il est clair que le référendum, qui si le plan du chef de l'Etat et du Gouvernement comporte la repousse une telle négociation, ne mène pas à la paix, mais perspective d'une véritable négociation et non pas d'un simple conduit, au contraire, à la prolongation du conflit, d' autant plus simulacre comme à Melun, pourquoi ne pas le dire nettement qu ' en repoussant la négociation le Gouvernement renvoie du dans le texte soumis au référendum ? Pourquoi ne pas soumettre même coup l'autodétermination aux calendes grecques. officiellement aux électeurs la question claire : c Etes-vous pour C'est ce que le nouveau délégué général en Algérie, M. Morin, la paix par la négociation du cessez-le-feu et les garanties de n'a d'ailleurs ' pas dissimulé quand il a déclaré dimanche der- l'autodétermination ? nier, à Saint-Denis-du-Sig, dans l'Oranais, que c'est plus tard, A la vérité, si, au lieu de soumettre cette question aux élec- dans quelques années que, la paix revenue, les Algériens seront teurs, le chef de l'Etat et le Gouvernement proposent de faire appelés à voter pour l'autodétermination.
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    H-France Review Volume 6 (2006) Page 183 H-France Review Vol. 6 (April 2006), No. 42 Benjamin Martin, France in 1938. Baton Rouge: Louisiana State University Press, 2005. x + 252 pp. Illustrations, notes, bibliography, index. $39.95 (cl). ISBN 0-8071-3050-8. Review by Sean Kennedy, University of New Brunswick. For W. H. Auden the 1930s were “a low, dishonest decade”; for Eugen Weber they were France’s “hollow years.”[1] 1938 has often been portrayed as the year in which the moral fiber of the Western democracies reached its nadir, culminating in the Franco-British capitulation to Nazi demands at Munich. It is the choices of France’s political class and the uneasy mood of its people over those fateful twelve months which Benjamin Martin seeks to evoke and assess. His conclusion is that, like the character Mathieu in Jean-Paul Sartre’s The Age of Reason, they faced unpalatable choices but also sought to evade their responsibilities. Such an interpretation is, in many ways, a familiar one. The argument that the era was one of decadence, characterized by societal stagnation, divisive politicking, and uncertain leadership, is venerable. Elements of it appear in Marc Bloch’s classic Strange Defeat, written in the wake of the collapse of 1940.[2] Martin’s contribution--using an approach reminiscent of his previous book, France and the Après Guerre[3]--is to provide a fresh and focused synthesis, drawing extensively upon printed primary sources, the press, contemporary films and novels, and selectively upon relevant scholarship. The result is a work which makes the central figures of the era come alive and lucidly conveys the anxieties which beset the late Third Republic, contentious though its thesis might be.
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