décembre 2013 La lettre n° 237 7 3 e g a p r i o v - i j d n o h K s u i r a D t e y a r G s e m a J é r i p s n i t n a y a e h p a r g o t o h P - 4 0 9 1 - e n i H s i w e L - a n entretiens n

o  d a M d n AFC a l DENIS ROUDEN s I s i l l

E pour Zulu n a

, de Jérôme Salle > p. 24 e c a e BSC P SEAN BOBBITT Plus Camerimage > p. 13 e s i e a e FILMS AFC SUR LES ÉCRANS > p. 2 ACTIVITÉS AFC > p. 4 u i ç q h i n p h a r a s p r F r a

g FESTIVALS > p. 9 ÇÀ ET LÀ > p. 18 IN MEMORIAM > p. 21 r u n o e g t o t i o o c t t e h a a i r i p LE CNC LA CST NOS ASSOCIÉS

c > p. 28 > p. 29 > p. 30 m d o a é l s s n s i e e C d d A À VOIR > p. 36 PRESSE > p. 36 LECTURE > p. 38 SUR LES ÉCRANS :

 La Jalousie,

Dictionnaire embarqué de Philippe Garrel, photographié par dans l'application AFC, ASC Dictionnaire de traductions de termes techniques du cinéma Avec , , et de l’audiovisuel Rebecca Convenant Avec le soutien du CNC , de Film France et de la commission Île-de-France Sortie le 4 décembre 2013 [  p. 22 ] Le Cinedico devient une application entièrement installé e sur votre iphone ou ipad ne nécessitant plus de connexion à Internet  Zulu, http://www.lecinedico.com / de Jérôme Salle, photographié par Denis Rouden AFC Avec Orlando Bloom, Forest Whitaker, Conrad Kemp Revue Lumières, Sortie le 4 décembre 2013 Les Cahiers de l’AFC [  p. 24 ] Des directeurs  100 % cachemire, de la de Valérie Lemercier, photographié photographie par Denis Lenoir AFC, ASC parlent de cinéma, Avec Valérie Lemercier, Gilles leur métier Lellouche, Marina Foïs Sortie le 11 décembre 2013 http://www.afcinema.com/-Lumieres-magazine-.htm l [  p. 26 ]

 Je fais le mort, de Jean-Paul Salomé, photographié par Pascal Ridao AFC Avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste Sortie le 11 décembre 2013 [  p. 26 ]

 16 ans... ou presque, de Tristan Séguéla, photographié par Pierre Aïm AFC Les 7 et 8 février 2014 à La fémis Avec Laurent Lafitte, Jonathan Cohen, Victor George Sortie le 18 décembre 2013 [  p. 26 ]

 Belle et Sébastien, de Nicolas Vanier, photographié par Eric Guichard AFC Avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier Sortie le 18 décembre 2013 [  p. 27 ]

Il vaut mieux allumer une seule et minuscule chandelle que de maudire l'obscurité. Almanach du Marin Breton 2014 L’équité et la décence

Un groupe constitué de réalisateurs, de techniciens et de producteurs s’est réuni du 20 août au 17 octobre sous l’égide du CNC, à raison d’une l réunion de quatre heures par semaine. Sa mission était de réfléchir à des propositions qui permettent de mieux financer et exposer le cinéma d’auteur dans toute sa diversité, tout en portant une attention particulière aux premiers et deuxièmes films, garant de l’émergence de a nouveaux talents. Parmi les propositions, on trouve un chapitre consacré à l’ Inflation du

i cachet des acteurs dans lequel on envisage de créer la catégorie des " films solidaires " (ou " film mesuré " ou " film équilibré " ou " film décent ", la meilleure formulation reste à trouver ). D’après ce texte, un film serait considéré comme " solidaire " dès lors r que le cachet (salaires + BNC) d’un acteur (calculé par jour de tournage) ne dépasserait pas 30 fois ou 40 fois le minimum syndical acteur (autour de 360 €) . Cela représente aussi 70 ou 95 fois le salaire le plus bas de la grille syndicale des salaires du cinéma qui avoisine les 153 € journalier. Un rapport de 1 à 95 serait donc considéré comme " mesuré ", o " équilibré " ou " décent " selon la meilleure formulation qui reste à trouver … Pourquoi pas " éthique " ou " équitable " pendant qu’on y est ? t Pendant ce temps, les Suisses occupent leurs week-ends à des votations. Ils adorent ça. Le 24 novembre, les électeurs devaient se i prononcer sur l’initiative « 1:12 – Pour des salaires équitables » lancée par la Jeunesse socialiste suisse (JS). Cette initiative devait conduire à la limitation des salaires des patrons à douze fois le salaire le plus bas de leur entreprise. Presque deux tiers des électeurs suisses ont voté contre. d Petit conseil d’un membre de l’AFC aux doux rêveurs de la Jeunesse socialiste suisse : la prochaine fois, essayez avec 1:100, ça aura plus de chances de passer…

C’est une tâche ardue que celle de mesurer l’équité et la décence ! é

Matthieu Poirot-Delpech AFC

3 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] L'AFC accueille deux nouveaux membres

Réuni en novembre dernier, le CA de l’AFC a décidé d’admettre au sein de l’association le directeur de la photographie Pierric Gantelmi d’Ille en tant que membre actif et la société Acc&LED en tant que membre associé. Eric Guichard AFC , l’un de leurs parrains nous fait les présentations d’usage. Nous souhaitons, dès maintenant, à chacun d'eux une chaleureuse bienvenue.

Pierric Gantelmi d’Ille, Présentation d’Acc & Led, nouveau membre actif de l'AFC nouveau membre associé de l’AFC

Cher Pierric, Pendant la préparation de Belle et Sébastien , je C’est avec plaisir que j’ai appris ton recherchais des éclairages portatifs ayant suffisamment admission à l’AFC. d’autonomie pour tenir une journée en montagne. J’avais lu un " post " de Régis Prosper, de Cartoni France, annonçant la création d’une société dédiée en partie à l’éclairage LED. Ce fut aussi à cette occasion que je recroisais Jacqueline Delaunay, que j’avais connu auparavant quand Tatoo devint membre associé de l’AFC.

 J’ai ainsi trouvé le projecteur qui me convenait pour le Pierric Gantelmi d’Ille - DR tournage de B & S avec une bonne écoute de la  Depuis longtemps, j’ai suivi ton parcours part des équipes à la fois parce que nous avons en commun de d’Acc&Led sur nos travailler avec le même chef électricien, problématiques Christian Vicq, que nous apprécions d’autonomie et de mutuellement, mais aussi parce que j’ai pu conditions particulières pour ce tournage. Après découvrir régulièrement ton travail depuis Jacqueline Delaunay et son équipe - Photo Acc&Led plusieurs essais, j’ai L’Autre réalisé par Patrick-Mario Bernard et finalement opté pour deux projecteurs LED THELIGHT alimentés sur Pierre Trividic en passant par 38 témoins de batterie LibertyPak et je dois dire que cela nous a beaucoup servi. Lucas Belvaux, en attendant de découvrir J’ai proposé à Jacqueline de la convier au Micro Salon 2013 dans le bientôt votre dernière collaboration. cadre des " invités AFC ". Et c’est tout naturellement que Jacqueline nous a demandé de devenir membre associé. C’est Nos échanges, au long de ces années, sur la chose faite aujourd’hui et c’est une heureuse nouvelle car l’AFC a nécessité de pouvoir à la fois discuter de besoin de personnalités aussi engagées et aussi impliquées dans notre travail et, bien sûr, de partager entre nos problématiques de tournage. I nous nos interrogations ont pu, Bienvenue à Acc & Led. certainement, t’aider à prendre ta décision de postuler à l’AFC. Acc&LED Pour ma part, il me paraît évident que, dès 15, rue Couchot notre première rencontre, il s’agissait 92100 Boulogne Billancourt d’attendre patiemment que tu viennes nous Tél. : +33 (0)1 78 94 58 60 rejoindre. Site Internet : www.accled.fr Aujourd’hui, je te souhaite la bienvenue à Contact : Jacqueline Delaunay I l’AFC. Tél. mobile : +33 (0)6 28 69 78 06

AFC la lettre n°235 / 4 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Caméflex Amiens 2013 3 metteurs en scène, 22 directeurs de la photographie, 20 partenaires et associés des industries techniques, ont été présents entre le 11 et le 15 novembre 2013 pour les rencontres Caméflex-AFC au Festival International d’Amiens.

De gauche à droite : Philippe Piffeteau, Fabien Gaffez, Pascal Ridao, Olivier Assayas, Rémy Chevrin, Denis Lenoir, Richard Andry, Ricardo Aronovich, Jean-Marie Dreujou, Jean- Noël Ferragut, Hélène Louvart, David Quesemand, Robert Alazraki, Vincent Muller, Gérard de Battista, Laurent Dailland, Michel Abramowicz, Alain Coiffier, Dominique Gentil et Michael Henri Wilson - Photo Germain Suignard

 Un grand merciàtous pour l’intérêt manifesteàce rendez- Conférence de Denis Lenoir : vous deuxième du nom consacré au métier de la cinémato - « Ma vie d’artiste en 15 films que j’ai pas tournés » graphie que nous avions initié l’an passé. 15 extraits de films dont les images ont marqué l’œil de Denis, Salles combles et unejeuneassistanceremarquéepour les évè - de Pierrot le fou à Edward Munch en passant par Ordet et bien nementsprincipaux programmésce qui étaittrès réjouissant. d’autres, itinéraire d’un maitre de la lumière doublé d’un ciné - phile devant l’éternité. Rétrospective des films photographiés par Denis Lenoir dans le cadre de son hommage. Master class de Denis Lenoir : Neuf titres programmés, présentés par lui-même. « Le responsable de la lumière du film ? » G Désordre (1986) d’Olivier Assayas Denis, un zeste provocateur, souhaitait nous convaincre, en G Tandem (1987) de Patrice Leconte présence d’Olivier Assayas, que c’était finalement le metteur G Monsieur Hire (1989) de Patrice Leconte en scène qui était le responsable de la lumière du film… Point G L'Eau froide (1994) d’Olivier Assayas de vue polémique, brillammentmodéré parMichael HenriWil - G Carrington (1995) de Christopher Hampton sonet FabienGaffez, qui anourri deux heures d’échanges pas - G Demonlover (2002) d’Olivier Assayas sionnants. G Angel (2007) de François Ozon G La Loi et l’ordre (Righteous Kill ) (2008) de Jon Avnet Hommage au cadreur Luc Drion disparu brutalement cette G Carlos (2010) d’Olivier Assayas année, suivi de l’avant-première de Belle et Sébastien réalisé parNicolasVanier, ledernier filmauquelilacollaboréetqui lui Deux films photographiés par Yorrick Le Saux, invité de Denis est dédié, photographié par Eric Guichard. Lenoir avec qui il a co-photographié Carlos d’Olivier Assayas Précédant sa projection, nous avons pu voir un montage d’ex - G Quand j’étais chanteur (2006) de Xavier Giannoli traits d’ Océans , Toto le héros , Himalaya et Le Peuple migrateur , G Amore (2009) de Luca Guadagnino préparéparDominiqueGentil,etnousavonspumontreraupu - blicducinémaGaumont-Amienscombienletravailaucadrede Projection de Série noire d’Alain Corneau photographié par Luc Drion était précis, dynamique et souvent impressionnant. Pierre-William Glenn et présenté par ce dernier. Jacques Perrin, présent avec nous, a su dire avec l’humanité

5 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ]

Entretien entre Denis Lenoir et Channa Desapryia Entretien entre Gérard de Battista et Vincent Lignier quiest la siennesa reconnaissancepourlemetteurenimages Un grand merci qui l’avait accompagné dans ses projets les plus importants. En sacompagnie, celledeDominique Gentil et d’Eric Guichard, G Au Festival d’Amiens pour sa collaboration et son appui fi - néle mêmejourquelui etqui avait tant travaillé avecLuc, nous nancier avons sului rendre un beletvibranthommage etleremercier G A Fabien Gaffez et à toute l’équipe du Festival dirigée par poursacontributiontalentueuseaunobletravaildu cadreur. Hélène Rigolle avec qui nous avons préparé cette édition « Les yeux du metteur en scène… », comme le soulignait Eric G A GermainSuignard quiaimprovisé unstudiosurplace pour avant un déroulant d’imagesà couper lesouffle quel’onn’est nous photographier tous derrière l’œilleton mythique d’un pas près d’oublier. Caméflex prêté par Ken Legargeant et accessoirisé par Pana - vision Alga Remise de La Licorne d’Or à Denis Lenoir avec ces quelques G A Vincent Muller, Rémy Chevrin et David Quesemand qui, mots de Vincent Muller : avecDominique Gentil,ontinitié desconversationsfructueuses Cher Denis avec lesjeunesmetteursen scènesvenusprésenterleurspro - « Je suis une nouvelle recrue de l’AFC depuis quelques jours. jets au Fond d’aide d’Amiens au développementde scénario, JeprojetaisMonsieurHire en1989dansunpetitcinémadeban - après avoir étudié leurs dossiers individuels. lieue.Envoyantcefilm(etSandrineBonnaire),jemesuisditque G A Pierre Frank Neveu, Sony et à leur installateur R2D1 pour je voulais faire ces images, passer dans l’écran et fabriquer ce leur contribution à la qualité des projections numériques. que je voyais. Je ne savais rien, je ne connaissais rien, juste j’ad - G A Eric Vaucher et Angelo Cosimano de la CST pour leur col - mirais ces images. C’était une chimère. laboration technique Aujourd’hui,grâceàl’AFC,j’enaiattrapéune,cetteLicorned’Or, G A Marc et Kenny Galerne (K5600) pour leur soutien amical etjevouslaremets,avectoutenotreadmirationpourvotrevie et leur matériel d’éclairage de cinéma ». G A Tommaso Vergalo et Digimage pour l’édition du film sur Sans oublier la participation de Gérard de Battista au jury de Luc Drion. la compétition officielle aux côtés de Stéphane Brizé (réali - sateur et président duJury), Hélène Ruault(scénariste), Sonia … Et à vous tous, Rolland (comédienne), Nicolas Sarkissian (monteur). sans votre soutien et votre présence ces moments d’une convi - A travers son soutien à notre manifestation, à travers la qua - vialité rare et si importants pour la vie de l’AFC n’auraient pas I lité et l’importance des tables rondes organisées autour de pu exister. l’ensemble de sa programmation (à travers la composition même du jury), le Festival d’Amiens confirme sa transversa - Alain Coiffier, Dominique Gentil lité avec tous lesmétiersdu cinémaetson intérêtpour latrans - et Jean-Noël Ferragut, Eric Guichard, Rémy Chevrin… mission de nos savoirs.

La magnifique Master Class de Lam Lê sur le story-board ou celle de Mike Hodgis sur la mise en scène en sont d’autres exemples… A Amiens, j'ai pu redécouvrir Diamants sur canapé en DCP 4K, On disposera bientôt des entretiens filmés à Amiens à notre projeté avec l'aide de Sony qui avait installé un projecteur 4K initiative durant ces journées : G pour l'occasion durant le festival. entre Denis Lenoir et Channa Desapryia le directeur photo Un grand merci à l'équipe de Sony de nous avoir soutenus et de Asoka Andagama venus du Sri Lanka présenter ses films. permis, entre autres, de revoir ce film magnifique. Des images chargées d’intensité surlaconditiondes femmes Eric Guichard AFC et l’après révolte des tamouls filmées sur un mode impres - sionniste et avec unclin d’œil marqué pourNestor Almendros. G entre VincentLignier,photographe quiexposaitàlaMaison de la Culture ses portraits de stars et Gérard de Battista sur le thème Le portrait en photo et au cinéma . Gentre Pierre-William Glenn etlesétudiantsen image de l’uni - versité d’Amiens.

AFC la lettre n°235 / 6 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ]

Une belle semaine de cinéma par Gérard de Battista AFC , membre du jury du Festival d'Amiens Huit films en compétition cette année, et deux récompensés  Huit films en compétition cette année, Le personnage central du film est gardien et deux récompensés. Le Grand prix à Le - de prison et prêcheur évangéliste. C'est un çonsd'harmonie, d'Emir Baigazin(Kazakhs - documentaire remarquablement filmé, de tan), un premier film très fort, portrait d’un vraiesoptions de réalisation dèsletournage adolescent secret et mal danssa peau venu (le réalisateurtient la caméra), onsentqu'il d'un monderuralpauvreet rude,confronté écoute vraiment ce qu'il filme, en prenant dans uncollège auxbrimadesetàlaviolence le temps, et en le restituant. Mais... on ne des petits chefs declans et à l'autoritésemi- pouvait pas donner trois prix ! militaire de l'institution. Une grande maî - En dehorsdesfilmsdela compétition,beau - trise de mise en scène, de cadrages, de lu - coup de projections, d'hommages, de dé - mières et un impressionnant jeune acteur, couvertes de réalisateurs lointains, et pas pour la première fois devant une caméra, seulementparlagéographie ! Envrac: le Sri- TimurAidarbekov,prixd'interprétationmas - lankais Akosa Handagama, l'Anglais Mike culine. Le Prix de la ville d'Amiens est allé à Hodges (j'ai pu voir Le Croupier , formida - un film islandais, Of Horses and Men , de ble...), une rétrospective Gérard Blain, un Benedikt Erlingsson. Un beau voyage dans hommage àLamLê( j’aipuainsirevoir Pous - ces paysages balayés par le vent, des sière d'empire dont j'avais fait l'image il y a chevauchées, de la nature, des rapports 31 ans, émotion...), des films de science-fic - hommes-nature,hommes-chevaux,hommes- tion mexicains des années 1960 (de la série femmes parfois crus, durs, drôles, sensuels. Z de chez Z, marrant), plusieurs films de ci - Ducinémade plein air etde santé.Làencore, néastessud-africainsd'aujourd'hui,ungros grande maîtrise visuelle, mise en scène, ca - hommage cinématographique à Tulsa-Okla - méra, quelques effets spéciaux astucieux homa(38 films),des documentaires italiens (les chevaux vous voient et vous regar - del'époque du néo-réalisme(Risi,Antonioni, dent !). Une belle troupe d'acteurs, parmi Visconti, De Seta, Olmi...), des courts mé - lesquels Charlotte Boving, Prix d'interpré - trages,desfilmsd'animation,etc.,etc.Tout tation féminine. plein de films, impossible de tout voir. Un filmdocumentaire nousabeaucoupplu Et la partie " Caméflex "(la nôtre, AFC), également A gente , du Brésilien Aly Muri - l'hommage à Denis Lenoir AFC, ASC avec neuf tiba, sur l'universcarcéral vu uniquementdu films qu'il a photographiés, une présenta - point de vue des gardiens (le réalisateur a tion de films (qu'il n’a pas faits) qui ont été gardien de prison pendant sept ans !). compté pourlui, et une Master Class en com - pagnie d'Olivier Assayas (merci à lui). Sur la scène, à leurs côtés : un vrai Caméflex, que nous avons,avec Dominique Gentil,sortire - ligieusement de sa caisse et installé sur un pied boule (nostalgie...). L'avant-première de BelleetSébastien , pho - tographiéparEricGuichard AFC .L'hommage à Luc Drion SBC et à ses images (ah ! les tem - pêtes d' Océans !). La photo de groupe AFC pourfinirenbeauté(plus devingt directeurs de la photo paraît-il). Voilà doncunetrèsbelle semainedecinéma, des images et de la fraternité plein les yeux et le cœur. A l'année prochaine, donc, à un peu plus I d'une heure de larue Francœur, àAmiens . Gérard de Battista, Stéphane Brizé, Hélène Ruault, Benedikt Erlingsson, Sonia Rolland et Fabien Gaffez

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Festival d'Amiens : rencontre cinéastes/opérateurs pour le Fonds d'aide à l'écriture de scénario du Festival Par Rémy Chevrin AFC

C'est avec un grand honneur que nous avons accepté cette année de participer de façon consultative à une rencontre avec les candidats au Fonds d'Aide à l'Ecriture de Scénario lors du Festival d'Amiens 2013.

 L'AFC et ses opérateurs ont toujours tenuet travaillé surdes projets fragiles mais considéré que l'unde nosengagements ma - passionnants, j'ai apprécié cette expérience jeurs était et reste la défense d'un certain et voulais vous faire part du plaisir que j'en cinéma et la transmission d'un savoir-faire ai tiré. quedenombreux pays et cinématographies Cette " consultation/rencontre ", hors des nous envient. Sous l'impulsion de Fabien pressions évidentes que peuvent ressen - GaffezetAlain Coiffier, la propositionderen - tir les cinéastes, au moment de la présen - contrer d'une façon totalement libre, hors tation de leur projet et sans l'enjeu de la des enjeux d'un jury, ces jeunes cinéastes sélection, est pour nous, opérateurs, un nous a séduits et quatre de nos opérateurs moyen de parler librement avec passion (Dominique Gentil, David Quesemand, Vin - du projet, d'ouvrir parfois de nouvelles centMuller etmoi-même),représentant des perspectives à ces réalisateurs, des nou - générationsdifférentes de regard,ontpar - veaux questionnements nourrissant le scé - ticipé à cette première expérience. Je fus nario et le projet du film. l'un d'entre eux et je voulais dire combien J'encourage les membres de l'AFC à conti - ces rencontresont étépassionnantes,riches nuer à soutenir cette démarche, ici ou pour les uns comme pour les autres avecune ailleurs, et peut être même à " l'institu - parole libre et juste autour des sujets pro - tionnaliser "... posés qui, il faut l'avouer, ontfortement re - Je tiens à remercier Pierre Grangereau et tenu mon attention. Thierry Lenouvel de Cinesud Promotionainsi Histoire et culture des quatre coins du que Fabien Gaffez, Alain Coiffier et le Festi - monde se sont mélangées pour moi pen - vald'Amiensdeleur confiance et encourage dant ces quatreheuresderencontresémou - à réitérer cette expérience lors des futures vantes:j'aipu partager mon expertise etma éditions en collaboration avec l'AFC, qui sensibilité sur les projets qui m'ont pas - comme vous le savez, est étroitement as - sionné et sur lesquels nous avons, je crois, sociée au festival depuis maintenant deux ans via le Caméflex Amiens, ses rétrospec - été tous volubiles comme les jeunes réali - I sateurs. Ayant moi-même beaucoup sou - tives, hommage et avant-première.

Amiens : Palmarès

 Leçons d'harmonie , le premier film du réalisateur kazakh Emir Baigazin, repart d'Amiens avec deux nouveaux prix. Le drame se voit ainsi honoré de la Licorne d'Or 2013 et le prix d'interprétation masculine revient à son jeune acteur Timour Aidarbekov. Of Horses and Men (Hross i oss) , premier long métrage de l'acteur-réalisateur Benedikt Erlingsson, rapporte lui aussi deux prix. A noter que les courts métrages français se sont aussi fait remarquer par le public cette année, avec de multiples récompenses pour Vikingar de Magali Magistry et Le Maillot de bain de Mathilde Bayle, et un prix pour The Ballad of Billy the Kid de Rodolphe Pauly. Cette 33 e édition des festivités picardes, qui s'est clôturée ce samedi 16 novembre, aura attiré plus de 57 000 spectateurs durant cette dernière semaine, qui fut l'occasion de plus de 300 projections. I Palmarès complet sur http://www.amiens.fr/actualite/2410/palmares-33e-festival-international-film-amiens.html

AFC la lettre n°235 / 8 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Festival Plus Camerimage Le palmarès

Lors de sa cérémonie de clôture, le Festival Plus Camerimage, qui s’est déroulé à Bydgoszcz (Pologne) du 16 au 23 novembre 2013, a dévoilé le palmarès de sa 21 e édition. Parmi les directeurs de la photographie récompensés, AFC, ASC et Hélène Louvart AFC l’ont été t o l e respectivement pour un film r B e en Compétition principale et p p i l i h

en Compétition 3D relief. P o t o h P  Aperçu du palmarès Grenouille d’or Caméras numériques, chaînes de travail créatives Ida , de Paweł Pawlikowski, photographié par Łukasz Żal et Dans le cadre du Festival Plus Camerimage, les directeurs de ASC, AIC AFC Grenouille d’argent la photographie Roberto Schaefer , Philippe Ros et la Heli , d’, photographié " camerawoman " et auteur Madelyn Most ont organisé, le par Lorenzo Hagerman 19 novembre dernier, une table ronde qui avait pour thème Grenouille de bronze " Caméras numériques, chaînes de travail créatives - Inside Llewyn Davis , d’Ethan Coen et Problèmes aux causes imperceptibles, solutions aux Joel Coen, photographié par Bruno Delbonnel AFC, ASC résultats visibles ". Meilleur film documentaire 3D  Ont participé à cette table ronde : Pina, de Wim Wenders, G photographié par Hélène Louvart AFC . Henning Rädlein, directeur de Digital Workflow Solutions (Arri) G Tom Crocker, spécialiste des Produits Sony (Sony Europe) G Denis Lenoir AFC, ASC , directeur de la photo Signalons également que le prix du G PSC Meilleur réalisateur d’un premier Szimon Lenkowski , directeur de la photo (Comité technique film a été attribué à Alice Winocour d’Imago) G Tommaso Vergallo, directeur du Cinéma numérique (Digimage) pour Augustine , photographié par G notre confrère Georges Lechaptois. Filp Kovcin, réalisateur, monteur, directeur de postproduction ( FilmPro Magazine - EBH Rental ) Rappelons enfin que les directeurs G AFC, ASC Mike Owen, Professional Image Marketing Manager (Canon Europe) de la photo Denis Lenoir et G ASC, AFC Dana Ross, Director of Creative Relations (Technicolor USA) Tom Stern faisaient partie du G jury de la Compétition principale. Stephen Lighthill, directeur de la photo, membre du Comité technique de l’ASC G Le palmarès complet sur le site Internet Patrick Leplat, Chief Operating Officer & Marketing manager (Panavision Alga) de Plus Camerimage G http://www.camerimage.pl/pc2010.php Frederic Goodich, directeur de la photo, président du Comité I international et secrétaire de l’ASC ?dzial=102448&lang=en G I Jay Patel, technicien de l’image numérique (DIT).

9 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Une vie secrète par Denis Lenoir AFC, ASC membre du jury du Festival Plus Camerimage Dans ma chambre d'hôtel hier soir, avant ma dernière nuit à Bygdoszcz, rentrant de la dernière fête de cette 23 e édition de Camerimage, j'ai soudain compris que depuis plus de trente ans je mène une vie secrète, une vie dont je ne peux parler qu'avec d'autres chefs opérateurs, les seuls qui puissent la comprendre puisqu'eux aussi mènent la même double vie.

 Cetteréflexion étaitunpeuteintée de Il y avait quatorze films dans la sélection il pas présenté par l'un d'entre nous ? tristesse, j'aimerais parfois pouvoir par - et je pense que sans exagérer un tiers Questions rhétoriques bien sûr mais qui tager cettevieavec mafemme,avec mes d'entre eux n'avait aucune légitimité à y devraient nous amener à réfléchir à une grandsenfantsetd'autres proches,mais être, c'est je crois un peu la faiblesse du présence plus grande à l'avenir. Heureu - j'ai essayé, c'est inutile, cela n'est pas Festival. Dont quatre films en noir et sement certains de nos associés étaient transmissible.C'est d'ailleurspour nepas blanc, ce qui personnellement me sem - présents, leur standservant depoints de être toujours seul que quelques uns d'en - ble beaucouppuisque je pense que le noir rencontre. Marc Galerne, K5600Ligthing tre nous avons créé l'AFC et c'est parce et blanc est trop souvent une façon bon et Jacques Delacoux, Transvideo avaient que, pendant une semaine entière, j'ai marché de coller l'étiquette " art " à un invité six étudiants de Louis-Lumière et vécudouze heures parjouravec mes sept film. Comme les jours passaient et les six de La fémis à venir se plonger dans co-jurés et qu'en plus de ces distingués films se suivaient, il devint vite évident Camerimage. J'eus l'occasion de ren - gentlemen j'ai échangé des souvenirs qu'il était impossible de séparer la pho - contrer ces étudiants, trop brièvement, d'anciens combattants, parlé boutique, tographie, l'image de film, du film lui- à un dîner organisé pour qu'ils croisent I c'est-à-dire réalisateurs, et sincèrement même, une découverte pour certains. aussi des étudiants de Łódź. complimenté une bonne vingtaine d'au - tres chefs op’, sans compter les parte - Après la projection du dernier film pré - (Etaient également présents : Natasza nairesdu côtédesindustriestechniques, senté, nous nous sommes réunis pour la Chroscicki, Arri ; Tommaso Vergallo et quej'ai rencontrés ou retrouvés avecbon - dernière fois et sommes facilement tous Didier Dekeyser, Digimage ; Olivier Affre et heur (salutDidier D.!),qu'hier soir,cette tombés d'accord sur cinq films qui méri - Patrick Leplat, Panavision ; Jean-Yves Le notion de vie secrète a fini par éclore, au taient considération, le vote suivant en Poulain, Thales Angénieux, NDLR ) moment où je m'apprêtais à retourner conserva trois, les trois primés. La suite dans le monde,celui où j'avancele visage fût un peu plus rude, je fus mis en mino - en partie masqué. rité et m'inclinai. Ironie des choses, la té - lévision locale m'interviewa après la cé - Nousétionshuitjurés,AdamHolender ASC , rémonie et je me retrouvaidéfendre avec homme de 76ansélevé dans uncampen passion et élo - Sibérie jusqu'à l'âge de six ans, étudiant quence le film que à ŁódźavecPolanski, ayant signéla photo seul je n'aurais pas deMidnightCowboy etdePaniqueàNeedle primé, remplissant Park , homme d'une grande finesse d'es - ainsi, avec peut-être prit ; Jeffrey Kimball ASC , Texan délicieux, un peudeperversité je sais, c'est un oxymore, le chef opéra - ce que je crois être teur de Top Gun ; Ed Lachman ASC et Tom mon devoir de juré. Stern ASC, AFC dont nous connaissons bien le travail ; Timo Salminen, Finnois qui vit Philippe Ros, Bruno à Lisbonne, le chef opérateur de Kauris - Delbonnel et Tom mäki, avecqui j'échangeais souvent,lors Stern étaient avec desdéjeunersrituelsoù nous partagions moi les seuls AFC tousles huitnosimpressionsàproposdes présents, c'est vrai - films que nous venions de voir, des re - mentpeu, troppeu. gards de connivence, nous retrouvant Il faudrait je crois à Bruno Delbonnel, Łukasz Żal et Lorenzo Hagerman souvent du même côté dans la défense l'avenir essayer Photo Ewelina Kamińska oule rejet de tel outel film ; FrantzLutzig d'être plus nombreux invités aux multi - (Don't Come Knocking ) et enfin Todd ples jurys,d'autantque notre absence to - McCarthy, le grand critique. Pas une fois tale d'Imago nous enlève le peu de visi - l'un d'entre nous n'a tenté d'impres - bilité internationale que nous avions. Il y sionner les autres, pas une fois l'un d'en - avait pourtant un hommage à Roger Hu - tre nous n'a élevé la voix, pas une fois bert avecsixfilmsde Carné projetés,pour - même l'un d'entre nous n'a coupé la pa - quoi ne le savions-nous pas longtemps à role à un autre, ce fût un rêve de jury. l'avance, pourquoicethommage n'était-

AFC la lettre n°235 / 10 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Souvenirs de Bydgoszcz – Plus Camerimage 2013 par Augustin Barbaroux - La fémis et Cyrille Hubert - ex-ENSLL Difficile de commencer ce texte autrement qu'en remerciant Jacques Delacoux (Transvideo), Marc Galerne (K5600) et Thalès Angénieux pour nous avoir invités à Camerimage 2013. Nous étions six étudiants de La fémis, six " sortants " de Louis- Lumière et, à nous, s'ajoutèrent des étudiants de l'école de Łódź.

 Le festival a lieu dans la ville moignages d'ingénieurs et de de Bydgoszcz en Pologne, ce chefsopérateursauxalluresdes qui d'emblée a ses aspects po - pages commerciales de l' Ame - sitifs(le restaurantentrée-plat- rican Cinematographer . dessertà huiteuros)etd'autres «Lessecretsde tournages etles un peu moins réjouissants (la meilleures astuces des chefs tombéedelanuit à 15h45).Tous opérateurs vont vous être dé - les événements proposés ont voilés ». Voilà comment cer - lieu dansun périmètrerestreint tainesconférencesétaient pré - autour du centre névralgique sentées pour rameuter son lot du festival : l'OperaNova, cequi de jeunes chefs opérateurs en permet d'aller d'un workshop devenir. On entendait parfois à une séance decinéma sansja - des questions du type : « Quel mais à avoir à marcher plus de esttondiaph,tafocale, tonpro - dix minutes. Chacun d'entre De gauche à droite et de haut en bas : Jacques Delacoux, Marc Galerne, Philippe jecteur préféré ? ». Comme si nous s'estfaitson programme, Ros, Paul Guilhaume, Noé Bach, Augustin Barbaroux, Eva Sehet, Lucile Mercier, d’unseul coup debaguettema - certains privilégieront les pro - Morgane Nataf, Etienne Bacci, Anaïs Ruales, Cyrille Hubert, Coralie Blanchard, gique, la réponse allait fuser et jections, d'autres les confé - Florian Berthellot et Georges Harnack. nous transcender : voici la rences et les visites de stands. clé. Heureusement, plusieurs Ce qu'on retient avant tout du séjour à de partir à l'aventure sur des tournages directeursde laphoto ne sont pasdupes Bydgoszcz, c'est la présencedechefs opé - quitte à adopter un parcours de vie aty - et enterrent rapidement ce genre de rateurs comme Sławomir Idziak PSC , Sean pique.Autant direquefaceà un public qui questionspournous parleravanttoutde Bobbitt BSC , Tom Stern ASC, AFC , Vittorio fait ses premiers pas dans le métier, les collaboration. En expliquant sa manière Storaro AIC, ASC ou Bruno Delbonnel AFC, ASC . mots, les fameux mots dont il veut se dé - de préparer les films, Bruno Delbonnel Une grande majorité du public de Came - barrasser,ontsu résonner. Le restantde préfèreparlerd’artabstrait, de mélange rimage est composéedejeunesaspirants la semaine, il n'était pas rare d'entendre de couleurs, quitte à dessiner sur Photo - chefs op’, la plupart étudiants dans les dans un bar de Bydgoszcz « Were you at shop des palettes decouleurs et à en dis - écolesdecinéma européennes(La FAMU the Chris Doyle's presentation on tues - cuter avec le réalisateur. Son travail, ex - à Prague,la DFFBà Berlin,leVGIK deMos - day? » plique-t-il, neserésumepas à telle ou telle cou, etc.) si bien qu'à certaines confé - technique mais vient plutôt d'une émo - rences on a l'impression d'être au milieu La conférence Kodak avec Sean Bobbitt tion que l’on puiserait au fond de nous d'unpublicde fansvenuspourapplaudir etBrunoDelbonnelaelleaussirécoltéson quand nous lisons un scénario et quenous les " big boss " du métier et entendre les lotd'applaudissementsparlepointdevue tentons de transmettre par l’image. Elle secrets detournagedeleurs "stars "per - honnête et lucide des deux chefs op’ est bien là cette clé que nous cherchons. sonnelles. La présentation Away with concernantle(faux)débatrémanentnu - Une collaboration n'est pas qu'une af - Words de Christopher Doyle HKSC notam - mérique/argentique. Oui, le film a un faire de technique mais de sensibilité. Il ment, s'estachevéepar unestanding ova - rendu, une texture qui lui sont propres ; est aussi un des seuls à affirmer que la tion. Il faut direquemalgrél'attitudenon - oui, le film est en train de mourir ; oui, on place d’un directeur de la photo à notre chalante queChrisDoyle adopte surscène peut aussi raconter des histoires en nu - époque ne sesitue plus que sur leplateau avec ses quatre bières, sa veste en jean mérique et des choses nouvelles restent mais que50%deson travail sefait enpost - etsesbottesde cow-boy,sa présentation à découvrir. Le ton de la discussion, ap - production. Mots quirésonnent avecl’es - était trèsbienconçue. Il lisait despoèmes puyé par certains climax comme les ex - sai de Sławomir Idziak sur l’évolution de sur fond de musique folk, présentait des clamationsdeBrunoDelbonnelaurepré - notre métier: «What you see is what you extraits de ses films jusqu'à des vidéos sentant de Kodak : « You're telling us the get»paruen première partie de son livre qu'il avait tournées par hasard en Chine dynamic range of your film is about 14 qui analyse les problèmes suscités par la avec uncaméscope de poche. Il nouspar - stops?! That's a BIG lie! » était très agréa - proliférationducomboet l’instantanéité lait de sa vision du métier de chef op’, de ble par contraste avec certaines présen - del’imagemontréeet livréeaux yeux de sa remise en question perpétuelle sur ce tations qui déguisaient à peine leur rôles tous. 1 que c'est que de construire des images, decoupdepubvivantillustréspardesté -

1 A ce sujet, nous vous renvoyons à l'article de Georges Harnack publié sur le site de Film and Digital Times - http://www.fdtimes.com/

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Souvenirs de Bydgoszcz – Plus Camerimage 2013

Sean Bobbit - Photo AnaÏs Ruales Christopher Doyle - Photo Etienne Bacci Roberto Schaefer et Philippe Ros à la conférence à propos des Workflows - Photo Etienne Bacci

Au fur et à mesure de la semaine, les accessibles et il n'était pas rare que l'un ciperdans lepublic, et quandunPolonais conférences sont devenues de plus en de nous partesurunediscussionde trois d'Imago a pris la parole pour demander plus enrichissantes. Chapeau bas no - quart d'heures avec un responsable de aux fabricants une plus grande transpa - tamment àArri,qui avaitmisàdisposition Sony, de Hawk, Natasza Chroscicki d'Arri, rence dans la confection de leurs camé - une Alexa, des moniteurs, un peu de lu - Jean-Yves Le Poulain d'Angénieux, ou ras (notamment dans leprocessus dedé - mière et un projecteur 2K pour des ate - avec nos hôtes cités en introduction. Ca - bayerisation), on sentait que l'on était liers interactifs. Si Tom Stern et Reed merimage a, de ce point de vue, été l'oc - dans un lieu d'écoute, propice aux chan - Morano ASC ontinauguré l'installation,on casion d'avoir un nouveau regard sur les gements, etauxpossibles normalisations. retient surtoutle passage jouissif de Sean entreprises ; de constater une foisde plus Cela étant dit, puisqueaucundenous n'a Bobbit à proposde la caméra-épaule. Que quederrière leurslogos s'associentlapo - pour ambition de travailler comme ingé - dire de ce directeur de la photo venu litique singulière qu'ellesadoptent,leurs nieur,et est plus motivé parla façond'uti - transmettre avec une très grande géné - stratégies commerciales, leurs approches liser lesoutilsque de lesfabriquer, lespro - rosité son expérience dans ce domaine ? del'évolution technique,etplusgénéra - jections étaient parfois salvatrices au Cours pratique et théorique à propos de lement leurs approches des métiers du milieu d'une journée de conférences. ce que signifie que tenir une caméra à cinéma. Onentend par exempleque cer - Alors quid dela sélection des films deCa - l’épaule. Il n’apas hésité ànousfairepar - tains aspects de la FS-100 ont été pensés merimage ? On peut affirmer sans pren - tager sa méthode quitte à se pavaner en en réponse aux attentes des utilisateurs dre trop de risque qu'elle était très hété - tenue de protection intégrale pendant de DSLR, que Free-fly tente un procédé rogène. Certaines similitudes se faisaient plus de deux heures devant nous : « If de Steadicam pour les productions plus sentir, avec d'un côté les films polonais some people laugh at you because you modestes, ou encorequeHawk misesur aux thématiques sociales et del'autredes are doing your jog before shooting, fuck le goût de ses clients pour les imperfec - blockbusters comme Rush , L'Odyssée de them ! » et de reprendre : « I know I look tionsoptiquesen sortant une sériesphé - Pi ou Avatar . Personnellement, avec le ridiculous,butI wanttohandle acamera rique ouvrant à T:1. dernier Polanski, c'est sûrement le cycle until 75 years old ». Son atelier est bien consacré au travail d'Idziak qui nous a le préparé,démonstration,exempleset ex - Pouvoir avoir un rapport plus humain, plus marqué. Se rappeler à quel point traitsàl’appui,les questionsfusentdans plus direct avec les fabricants. Cette sen - dans La Double vie de Véronique, et Trois la salle et il parledeplus enplus vitepour sation était palpable à la conférence couleurs : Bleu la mise en scène et la lu - nous transmettre un maximum d’infor - menée par Philippe Ros AFC (qui par ail - mièrepeuventtravaillerensemble,àquel mations avant de nous quitter faute de leurs a été notre guide personnel tout au point onpeut faireconfianceaux images temps : la salle applaudit en délire, nous long du festival) concernant les problé - pour raconterdeshistoires.Un bon tiers venons d’assister à un moment fort de matiques liées aux workflows. En parlant d'entre nous a glissé le livre d'Idziak à 80 Camerimage. Ce genre d’évènementqui des problèmes techniques, on emploie zlotys dans son sac de voyage entre les vous donnel’envie de revenirl’année pro - souvent ce « ils » impersonnel. « Avec tous bouteilles de vodkapolonaises. Arrivésà chaine. les outils numériques, il est compliqué l'aéroport, les adieux sont faits. Difficile aujourd'hui de conserver de bout en bout derevenir dans un monde où, mêmedans Entre deux rendez-vous, la visite déam - l'image que l'on souhaite, mais les choses les cercles cinéphiles les noms des direc - bulatoire desstandsde l'Opera Nova fait vont évoluer, ilstrouveront bien une so - teurs de la photo cités dans cet article partiedu quotidiendu festivalier. Là aussi lution ». Ce ils, identité abstraite, loin - n'évoquent pas toujours quelquechose ; on aurait pu craindre un surplus de pu - taine, semblait subrepticement s'incar - on estmaintenantloin deCamerimageet blicités, mais les standsétaientenfait très ner. Dans la même salle on avait des de l'émulation, unpeuexcessive, certes, agréables, comme unepetite cour deré - représentants de Sony, de Canon et d'Arri qui faisait applaudir la salle uniquement création. S'il était possible de jouer avec à l'écoute des expériences des utilisa - quand le nom du chef opérateur appa - uneArri Amira, des nouvelles séries d'ob - teurs et notamment de chefs opérateurs raissait à l'écran.Arrivésà l'aéroport donc, jectifs anamorphiques ou uneSony F-65, comme Roberto Schaefer ASC, AIC et Denis les adieux sont faits ; Jacques, Marc,Phi - I les représentants présents étaient très Lenoir AFC, ASC . Chacun était libre de parti - lippe, Jean-Yves merci encore.

AFC la lettre n°235 / 12 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Un entretien avec Sean Bobbitt BSC Par Eva Sehet et Noé Bach - La fémis

Nous avons rencontré Sean à l’hôtel Holiday Inn où il logeait avec les autres chefs opérateurs présents au festival Plus Camérimage. Il a eu la gentillesse de nous recevoir malgré son emploi du temps très chargé. Entre sa participation en tant que membre du jury de la compétition des films polonais et la conférence qu’il a donnée sur la pellicule avec Bruno Delbonnel, il a organisé un incroyable workshop sur la caméra épaule avec démonstration à l’appui. Il a par ailleurs présenté le dernier film de Steve McQueen en compétition : 12 Years a Slave .

12 Years a Slave est votre dernière collaboration avec lui et surement la plus ambitieuse. Après deux collaborations ( Hunger,Shame ) comment travaillez-vousensemble, quelest l’emploi du temps typique d’une journée de tournage ? Nous arrivons tôt le matin sur le plateau avec les acteurs et Steve répète avec eux. Une fois qu’il est satisfait, il m’invite à regarder l’action. Nous discutons rapidement du découpage et parfois cela induit des changements dans le déplacement desacteurs.Puistoutel’équipevientsur leplateau etregarde une nouvelle répétition qui inclut ces changements. Steve re - garde au viseur de champ les différents plans et je lui montre les positions de caméra que j’envisage. Les acteurs sont en - suite envoyés au HMC, un temps que j’utilise pour finir la lu - mière – tout le plateau a déjà été prelighté- et préparer avec mon équipelamachinerienécessaire àlaséquenceàvenir. Dès Sean Bobbitt - Photo Noé Bach que les acteurs reviennent nous tournons.

 Comment la rencontre avec Steve McQueen a transformé Donc vous n’avez pas de découpage en amont ? Comment votre carrière de chef opérateur ? faites-vous pour anticiper les besoins techniques ? Je pense que tout chef opérateur est à la recherche d’une vé - Nous n’avons jamais de découpage préconçu mais nous dis - ritable collaborationavecunréalisateur.Je travaille avecSteve cutonsbeaucouppendantlapréparation etlesrepérages tech - depuis13ans maintenant. Nousnoussommes rencontrésjuste niques. Pour certaines séquences, nous avons une idée plus après la sortie du film Wonderland de précisede lamanière de filmer, comme parexemplelaséquence en 1999. La femme de Steve avait adoré le film et lui avait dela vented’esclaves dans 12YearsaSlave : le personnagejoué conseillé de me rencontrer. Wonderland a été tourné dans un parPaul Giamattiest juste unvendeur, doncnousvoulionsque style très documentaire et c’est la raison principale pour la - la séquence soit conçue comme une publicité. La fluidité du quelle j’aiété engagécommechef opérateursur cetournage: Steadicam était presque une évidence. à l’époque je travaillais essentiellement comme cameraman A l’inverse, le dernier plan de la séquence où Salomon quitte de documentaires et de reportages. la plantation a été trouvé à la dernière minute. Nous avons vu Donc j’ai rencontré Steve et nous nous sommes bien enten - pendant la répétition que ce serait très fort d’avoir Salomon à dus. J’ai travaillé avec lui sur quelques installations tout en l’avant-plan dans lacarriole etPatsey àl’arrière-plan quis’éva - conservant mon activité de chef opérateur sur des longs mé - nouit. J’aidoncdemandé auchefmachiniste de construireune trages et des téléfilms. A l’époque, je ne connaissais absolu - accrochecaméra pour la carriolependant quenous tournions ment rien à l’art vidéo et surtout je ne m’étais jamais imaginé les plans précédents. que Steve deviendrait réalisateur de longs métrages un jour. Il faut toujours avoir uneou deux scènes d’avancedans sa tête Mais Channel4a eul’idéededonnerà quelquesartistescontem - pour pouvoir anticiper car nous tournons tellement de plans porains une somme d’un million de livres pour qu’ils réalisent par jour qu’on ne peut pas se permettre de se faire attendre. un long métrage. Steve était l’un d’eux. Parexemple dans ThePlaceBeyondthePines (), Bienquec’était ses premiers pas en tant queréalisateur, Steve nous avions un très gros rythme de tournage, nous tournions avait une idée incroyablement précise de ce qu’il voulait ob - en moyenne trente plans par jour et c’est le rythme que j’es - tenir pour Hunger et il apprenait très vite car il avait vu quasi - saye de conserversurtous les tournages que je fais. Sur unfilm ment tous les films qui existent ! Notre collaboration a été in - d’époque comme 12 Years a Slave, c’est un peu plus lent car il y croyablement libératrice,iln’avaitaucune idée préconçuesur abeaucoupde travail de décorationet de costumes. Nous tour - la façon de réaliser un film et innovait en permanence. nions en moyenne dix-sept plans par jour. Sur Old Boy (le der -

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Un entretien avec Sean Bobbitt BSC nier film de , bientôt à l’affiche), nous En quoi votre expérience sur lesdocumentaires avons fait une journée à cent vingt plans ! Mais vousa aidé dans votre métier de chefopérateur ? c’était undécorunique, unacteur unique et une Les documentaires sont un excellent entraine - lumière unique. Je gardeunmauvais souvenirde ment pour qui veut travailler sur des longs mé - cette journée, je ne recommande ça à personne. trages. Cette expérience aide à lire très rapide - Vous savez, dans l’industrie hollywoodienne, ment la lumière, à travailler avec elle dans des vousdevez être efficace.Les producteursconser - situations où on ne peut pas la contrôler. vent des statistiques sur les chefs opérateurs, Maislaplusgrande leçon du documentairec’est combien de plans ils peuvent tourner par jour, le découpage. Comment filmer une séquence, l’heure à laquelle ils commencent à tourner le comment lire une action et la retranscrire im - premier plan, etc. C’est pour ça que je suis vrai - médiatement par une série de plans utilisables ment content quandjepeux dire« caméra prête » en montage. Cela aide à cibler ce qui est réelle - tandis quelepremier assistant réalisation attend ment important dans une séquence et trouver encore les acteurs ! ( Rires) le meilleur moyen pour le filmer. Les longs mé - L’anticipationest telle que parfois tu demandes trages se situent à une échelle différente, vous au chef machiniste de construire une de ces in - devez toujours travailler dans un temps donné croyables installations et quand tu commences mais vous avezplus de personnes pourvous aider à tourner le plan, tu te rends compte que cela dans votre entreprise. Parfois il faut aussi tra - n’est pas si judicieux. Il doit alors tout défaire. vaillertrès viteenfiction, surtout quandoncom - J’essaye d’éviter cela car il s’agit du travail des mence une séquence à 20 minutes de la fin de gensmais dans lecinémail faut êtreflexible.C’est journée ! ( Rires) la manière dont nous travaillons avec Steve.

Dans ce plan de travail si serré, comment faites Durant le workshop sur la caméra épaule, vous vous pour que la lumière soit toujours prête à nous avez montré trois sublimes plans sé - temps ? quences :laséquence de bagarre dans laprison Sur12YearsaSlave,nous avons eucinq semaines de Hunger , une séquence finale de Shame où de préparation, ce qui est vraiment le minimum Fassbenderdécouvrequesa sœur atentédese pour un film d’époque. Environ trois semaines suicider et le plan d’ouverture de The Place avantle tournage, nousavons fait des repérages Beyond the Pines . Ces plans ont tous la particu - techniques avec les chefs de poste. Nous avons larité de contenir " un découpage interne ", discuté d’une première idée de lumière pour commesilemontageétait contenu dans leplan chaquescèneafinque les espaces puissentêtre séquence.Commentconstruisez-vous ces plans prélighter en amont. Je fais de " la lumière gé - séquences avec les différents réalisateurs ? nérale " : j’éclaire tout le plateau afin que les ac - Chacun à unemanièredifférentedetravailler. Ce teurs et la caméra puissent être libres dans les que jevous disaistout àl’heure concernantledé - décors. J’essaye de pouvoir tourner à 360°, ce coupage est valable aussi pour les plans sé - qui revient simplement à faire venir la lumière quences. Je regarde une répétition, je fais une des fenêtres, du plafond et des lampes de jeu. propositionau réalisateur et j’essaye surtout de J’essayetoujours de simplifieraumaximummes ne pas influencer le mouvement des acteurs. installations. Uneautrechoseimportantequandonpenseun Le métier de chef opérateur consiste souvent à plan séquence, c’est de tenir compte des effets résoudre desproblèmesmaisparfoisvous n’avez spéciaux. Par exemple dans 12 Years a Slave , pasle tempsd’être subtile etilfauttourner coûte quand Patsey se fait fouetter par Salomon et que coûte. C’est en ça que les DI ( Digital Inter - Epps, nousnepouvionspas maquillersondos où mediate, pour rendre possible un étalonnage nu - lui mettreune prothèsepour faire apparaître les mérique quand on tourne en pellicule) m’aident blessures car cela aurait été trop dangereux. beaucoup. La condition pourtournertrenteplans Donc le fouet frappe seulement à trois ou qua - par jour c’est qu’il faut faire des compromis et tre pieds de son dos et le reste a été fait en FX : les DI permettent ces compromis. Si vous vou - les entailles dans son dos, le sang qui gicle et lez une ombre sur un mur au dernier moment, même la longueur du fouet à été rallongée nu - vous pouvez lefaireen cinqminutessur un ordi - mériquement. Avec ces données, je ne pouvais nateur ou prendre trente minutes sur leplateau. pas me placer n’importe où, il ne fallait pas que Le choix est vite fait ! le spectateurpuisse se rendre compte que la dis - tance dufouetaudosavaitété trichée. Je devais être soitsur levisage de Patseyavec Salomon en arrière-plan qui la fouette, soit de son côté à lui avec le dos de Patsey en arrière-plan. Il m’était impossible de faire un plan large de profil, sinon la triche aurait été révélée.

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Comment éclairez-vous les plans séquences ? ombres très dures sur les champs mais il y a avait Faites-vous des changements de lumière ou de une lumière douce sur leurs visages que j’ai re - diaph au cours de plans si longs ? haussée avec des toiles de spi. Non, je n’aime pas trop ça. Par exemple, pour la Un autre exemple est la scène avec Brad Pitt où séquence de la vente des esclaves dans 12 Years ils construisent un kiosque et discutent longue - a Slave , nous avons tourné dans un musée. On ment des conditions de libération de Salomon. ne pouvait pas construire de grill ou repeindre J’ai demandé au chef décorateur de placer ce les murs, il fallait que le lieu reste intact. Je pou - kiosque àcôté d’un grand arbre afin que l’action vait seulement fairevenir la lumièredes fenêtres soit à l’ombre quasiment toute la journée. Et donc j’aimishuit6kW àtravers un fullgrid cloth quand iln’estplusàl’ombre, nousl’avons orienté sur les fenêtres et rien de plus. En même temps afin que le soleil passe en contre et n’atteigne nousavionschoisi ce décoren connaissancedes pas les visages. Je ne savais pas quels axes ca - contraintes. La couleur au mur nous convenait mérasnousallionsutiliser maisj’aipu lesdeviner et surtoutc’étaitl’espaceparfaitpour le Steadi - car il y a avait une grosse route juste derrière cam. Une fois que j’ai éclairé ce décor, plus rien nous ! (rires) n’a bougé. Lors du workshop caméra épaule, vous nous Mais comment avez-vous fait pour gérer le avez dit que vous puisiez votre inspiration des contraste sur une telle séquence, avec les décors réels dans lesquels vous tourniez, que sourcesdelumière(lesfenêtres)dansle champ ? les contraintes devenaient sources d’idées ? C’est pour ça quejetournetoujours enpellicule ! Commentcelase passe quand vous travaillezen Elle a une dynamique incroyable ! studio? Y avait-il beaucoupde studio sur12Years a Slave ? Vous tournezquasimenttous les films en Scope Ce film a été tourné quasiment dans des décors mais vous n’avez jamais utilisé d’optiques ana - réels. Il y a probablement moins de 10 % du film morphiques. Pourquoi ? en studio. En fait, il n’y a que la séquence du ba - Les producteurs ne me laissent jamais tourner teau au début du film qui a été tournée en stu - en anamorphique !Siçane tenaitqu’àmoi jen’au - dio. Le chef décorateur a retrouvé les plans ori - rais jamais tourné en sphérique ! Mais tout est ginaux d’un bateau d’époqueet l’a reconstruit à une question decompromis.Jeveuxtourner en l’identique en studio. Le seul ajustement que je pellicule, je veux tourner dans un format large lui ai demandé c’était d’agrandir la grille de ven - donc le 2 perf est le meilleur compromis quand tilation qui séparait le pont de la cale où étaient il n’y a pas beaucoup de budget. Les optiques enfermés les esclaves. C’était leur seule source sphériques sont bien moins chères que les ana - de lumière, ils vivaient dans une obscurité per - morphiques et en 2 perf ont économise la pelli - manente. Pour les scènes de nuit, j’ai dû tricher cule. Ce n’est pas que j’adore le Techniscope (2 en leur donnantdesbougies.Maislebateau était perf) mais c’est la condition pour que je puisse une source d’inspiration au même titre que les tourner en pellicule. autres décors car c’était l’exacte copie d’un ori - ginal. Pourdes raisons de sécurité nous avonsdû Comment travaillez-vous la lumière naturelle ? rendreun mur amovible,car à l’origine iln’y avait Par exemple, dans 12 Years a Slave , il y a de très qu’uneseulesortiemais les bougies etlebois ne belle séquences dans un champ decoton. Com - font pas bon ménage ! ment vous y êtes vous pris ? Dans ce décor, comme sur les autres tournages Tourner en extérieur est toujours un challenge que j’ai fait avec Steve, nous construisons tou - surtoutquand vousêtesen Louisianeetque c’est jours les quatre murs et le plafond. Nous vou - l’été.Le soleilmonte très vite dans leciel,ily reste lons pouvoir tourner à 360°. Pour Hunger , nous pour toutela journéeetil disparaît aussi vitequ’il voulions tourner dans la véritable prison où se est apparu. Donc, pour la majeure partie de la sont déroulés les évènements qu’on filme mais journée la lumière n’est pas bonne et tu dois né - c’était impossible pour des raisons politiques. gocier avec le premier assistantréalisateurpour Nous avons donc reconstruit une partie de la pri - organiser le plan de travail en fonction afin de son en studio mais c’était vraiment une copie tourner les intérieurs aux heures les plus dures identique. Les cellules étaient vraiment étroites, de la journée. on ne pouvait pas tricher les positions caméras Pour les champs de coton, nous voulions sentir et je pense que ça aide toute l’équipe et les ac - la chaleur harassante et la dureté de la lumière teurs à recréer cette sensation d’enfermement I donc nous avons tourner en plein milieu de la si forte dans le film. journée quand lesoleilestjusteau dessus denos têtes. Mais j’ai eu de la chance car le visage des acteurs était protégés par de larges chapeaux qui m’évitaient d’avoir c’est horribles ombres de milieu de journée (les yeux dans le noir, le front et le nez brillants). Donc nous avons gardés ces

15 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] In the Name of… Simplicity Par Lucile Mercier - La fémis

 Le film In the Name of / W imię... (compétition polonaise) de Małgośka Szumowska mise en lumière par Michał Englert, émaille le festival Camerimage, lieu par excellence où la lumière est. Mais que doit-on se dire en sortant d'un film ici ou ailleurs ? Si les mots « c'était une belle photographie » nous viennent, nous pouvons penser, suivant ce que dit Sean Bobbitt, que ce n'est rien de moins qu'un échec - pour le réalisateur comme pour le chef opérateur. Si la photo doit servir le film et l'histoire et non pas être un faire- valoir, l'important est d’avoir des images gravées dans la mémoire mais collées, indissociables du cœur du film. Photogramme de In the Name of On pourrait avoir peur d'un côté sulfureux en se penchant le " sujet " du film – caricaturons – la A l’entente de Slawomir Idziak, de Sean Bobbitt ou découverte de l’homosexualité d'un prêtre – mais le film encore de Christopher Doyle, ils semblent s’accorder sur montre essentiellement les prémices d’une histoire un point : l’image d’un film, pour être juste, doit d’abord d'amour, sensible, entre deux hommes, délicatement partir des mots, du scénario. Ces grands opérateurs se filmée. Il s'agit là d'un film qui prend le temps de rassemblent sur cette façon de faire, quelle que soit leur montrer, l'œil a le temps de s'installer dans les plans. Le méthode de travail ou leur " style " : " main word : regard se développe sur ces corps en action, cinéma simplicity "(1), la beauté vient de la simplicité, la beauté antistatique et de composition. Au fur et à mesure les pour servir une histoire, à la recherche d’une certaine images diffusent en nous, comme la lumière y est douce pureté. « Une seule source, simple, est ce qu’il y a de plus et diffuse. élégant », dira Tom Stern (2).

L’objectif du film ne semble pas de se proposer comme Les chefs opérateurs dont on admire la carrière sont des vision critique de la religion ou comme revendication opérateurs qui on su et pu collaborer avec des pour la liberté sexuelle, il se contente de dresser un réalisateurs qui pensaient avec le medium cinéma : tableau puissamment contemporain d’une société Sean Bobbitt avec Steve McQueen, Slawomir Idziak avec reconnaissable par tous, quelle que soit notre Krzysztof Kieślowski, Christopher Doyle avec Wong nationalité. Le film reste dans le suggestif, ces Kar-wai – notamment. personnages sont lumineux et en tant que spectateur il Comment se peut se renouveler le cinéma aujourd’hui ? n’y a pas d’attente d’une performance de quelque Peut-être avec de véritables nouveaux réalisateurs… nature que ce soit. In the Name of semble en effet plus Cette question me traverse l’esprit à Bydgoszcsz , à voir proche dans la finesse et le propos de son homologue tous ces films dont l’image devrait vouloir dire quelque américain Le Secret de Brokeback Mountain de Ang Lee chose puisque comme le souligne Slawomir Idziak, que de La Vie d’Adèle , d’. « cinema deals with particular dreamlike perception ». (3)

Alors voit-on un manque ? Quel engagement y a-t-il à C’est pour cette raison que je retiendrai particulièrement filmer ? Parce que faire une image est toujours politique, In the Name of … à Camerimage 2013 parce qu’il approche parce qu’il s’agit d’un choix 24 fois par seconde, que dit cette justesse, cette adéquation entre une esthétique et I le film, en se soustrayant pourtant de ne toucher aucune son histoire, qualité des films réussis. pensée traçable ? Que doit-on interpréter de la fin du film, pieds de nez ou conformisme ? (1) Bruno Delbonnel – rencontre avec Kodak " About the look " (2) Tom Stern – Arri Workshop Et si In the Name of … reste néanmoins un de ces films (3) Camerimage Festival – rencontre avec with Slawomir Idziak qui, à la sortie de la salle et pendant quelques heures, voire quelques jours après, produit cette sensation Lucile Mercier, en dernière année du département Image à La d'avoir vu quelque chose qui valait la peine, impression fémis, tient à remercier particulièrement Jacques Delacoux éminemment reconnaissable : on se sent différent à la (Transvideo), Marc Galerne (K5600 Lighting) pour leur sortie de la projection, c'est bien là un des meilleurs invitation au Festival Plus Camerimage 2013, ainsi que l’AFC et repères d'appréciation, cinéma de ré-action. Mais cinéma Jean-Noël Ferragut. d’idées ou cinéma d’image ?

Les articles des étudiants de La fémis et Louis-Lumière sont publiés avec l'aimable autorisation de Film and Digital Times - http://www.fdtimes.com/

AFC la lettre n°235 / 16 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Festival international "Toute la mémoire du mond e" Cinémathèque française du 3 au 8 décembre 2013

La deuxième édition du Festival international " Toute la mémoire du monde " se tiendra à la Cinémathèque française du 3 au 8 décembre 2013. Elle permettra de découvrir une carte blanche à William Friedkin, invité d’honneur du festival, une programmation Raj Kapoor, l’un des plus grands maîtres de l’Âge d’or du cinéma indien, une section sur les Couleurs du cinéma muet, un hommage à la Cinémathèque de Bologne et de nombreuses restaurations.  A l’occasion blanche de cinq autres films. Informations et programme des de la Cinq jours de projections, de ciné- projections et présentation du cycle restauration, par concerts exceptionnels, de rencontres par Pauline de Raymond, la Warner, du et d’ateliers sur les thèmes de la programmatrice du festival sur le site film Sorcerer qu’il restauration et de la conservation. Internet de la Cinémathèque française a réalisé, William http://www.cinematheque.fr/fr/dans- Friedkin est Le programme en quelques titres salles/hommages-retrospectives/fiche-cyc G l’invité Carte blanche à William Friedkin le/toute-memoire-monde-2013,562.html G d’honneur de Restaurations et incunables G cette 2 e édition Hommage à la Cineteca di Bologna Signalons enfin le partenariat du CNC G du festival. Avec Les couleurs du cinéma muet et, entre autres, de Digimage, Eclair G Raj Kapoor, le " showman " Group et Technicolor, membres une Master Class, le 4 décembre, en I relation avec le film et une carte associés de l’AFC.

Le festival Toute la mémoire du monde veut être un écrin pour des restaurations récentes et s’ouvrir aux films d’archives et aux curiosités. L’Avenir de la mémoire, de l’argentique au numérique , réalisé par Diane Baratier AFC , est au programme de ce festival. En quelques lignes, Olivier Chambon AFC incite tout un chacun à découvrir le film.

rique dans la production et la postpro - Il exhale de ce film un parfum de nostal - ductiondes imagescinématographiques gie douce-amère, superbement accom - (24 fois la vérité par seconde, quand pagné par la musique originale stricte - même, suivant le célèbre aphorisme de ment instrumentale d'Alain Jomy ( La JLG) intéresse,membresou non de l'AFC Meilleure façon de marcher, Anthracite, La bien sûr, à venir voir ce film. Petite voleuse, L'Accompagnatrice , etc. C'est aussi une réflexion sur les implica - Dianeréussit untourdeforce: rendrein - tions économiques, et donc politiques, téressante et émouvante cette histoire de ces nouvelles technologies. Implica - (pas très sexy au départ, il faut le dire !) tions qui, comme l'obsolescence pro - pour les non chefs op', qui sont quand grammée, n'ont rien de nouveau dans le même la majoritédel'espèce...Pour y par - cinéma comme vous le découvrirez en  Le8novembredernier,j'aieulachance venir, elle n'hésite pas à faire un film à la voyant le film. de découvrir en avant-première le premièrepersonne, ce qu'elle assume au J'espère que ces lignes vous donneront documentaire de Diane Baratier AFC , pointde direelle-même le texte avecune envie de venir etd'échanger avec Dian e; L'Avenir de la mémoire , produit par justesse qui m'épate (je pense à son hu - si elles ont loupé leur but, sachez qu'on Rouge Productions. mour distancé ou la simplicité avec la - découvre dans ce film des jeunes pre - quelle elle évoque l'oubli dans lequel mières et premiers comme Monique Lors du dernierCA, nous avons évoquéla tombelecinéma deson père).C'estcou - Koudrine, Daniel Borenstein ou encore faible fréquentationdes membres actifs rageuxcaronne compteplusles filmsqui, ChristianLurin,nosfuturs " banckable s". aux projections organisées par leurs col - empruntant ce procédé pour nous mon - Mercredi 4 décembre 2013 à 17h - Salle lègues, mea culpa, j'avoue être du nom - trerqu'ils sont "d'Auteur ", virent à l'égo - Georges Franju - Projection numérique bre des coupables récidivistes. tismeet au déballage intimesans intérêt. Cinémathèque française Remédions donc à cetriste constat enve - Ici l'histoire desfilmsdeJacquesBaratier 51, rue de Bercy - Paris 12 e nant nombreux le 2 décembre assister à qui renaissent grâce au numérique ré - Séance présentée par Diane Baratier. laprojectionorganisée parl’AFC de cedo - sumeparfaitementl'ambivalence qui est Et aussi cumentaire. J'incite vivement tout ceux lamienne (lanôtre? Venezendébattre!) Mercredi4décembre2013à20h10-Diffusion I que le passage de l'argentique au numé - face à ces changements. sur Ciné+ Classic

17 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] çà et là Prix Louis-Delluc 2013 : huit films en compétition Le Prix Louis-Delluc 2013 sera dévoilé le 17 décembre prochain

Fondé en hommage au cinéaste et critique Louis Delluc, ce prix récompense le film français sorti pendant l’année le plus emblématique d’un cinéma alliant exigence artistique, cinéma d’auteur et reconnaissance publique. Présidé par Gilles Jacob, composé de critiques et personnalités du cinéma, le jury aura à départager huit longs métrages. Quatre d’entre eux ont été photographiés par des membres de l’AFC.

 Sont en lice Et aussi G G 9 mois ferme , d’Albert Dupontel, photographié par Vincent Camille Claudel 1915 , de Bruno Dumont, photographié par Mathias AFC Guillaume Deffontaines G G Elles’enva ,d’EmmanuelleBercot,photographiépar Guillaume Monâmepartoiguérie , de François Dupeyron, photographié Schiffman AFC par Yves Angelo G G L’Inconnu du lac , d’Alain Guiraudie, photographié par Claire Le Passé, d’Asghar Farhadi, photographié par Mahmoud Mathon AFC Kalari G G LaVied’Adèle, d’AbdellatifKechiche,photographié par Sofian Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) , d’Arnaud I Desplechin, photographié par Stéphane Fontaine AFC El Fani .

Quatre courts métrages projetés au Ciné-club de l’Ecole Louis-Lumière Nouveau bureau à l'AFCF Mercredi 4 décembre 2013 à 20 heures Association Française des Cadreurs de Fictions

 Comme bouquet final de l’année 2013, le  Veuillez prendre note du nouveau Ciné-club et les étudiants de l’Ecole Louis- Bureau de L'AFCF. Lumière organisent deux séances en décembre. G Fabrizio Fontemaggi, président Lors d’une première séance, ils recevront G Eric Bialas, vice-président deux jeunes chefs opérateurs, Tom Harari et G Eric Brun, vice-président Simon Roca, et projetteront deux courts G Hervé Lodé, secrétaire G I métrages photographiés par chacun d’eux. Patrick de Ranter, trésorier.

Pour Tom Harari, seront projetés Pour la France , de Shanti Masud, et Vilaine fille, mauvais garçon , de Justine Triet. Pour Simon Roca, seront projetés Changement de trottoir et L’Opération de la dernière chance, d’Antonin Peretjatko. Une rencontre suivra la projection et sera l’occasion pour le public d’échanger avec Tom et Simon à propos de leur travail sur ces films et sur d’autres auxquels ils ont participé.

Rappelons qu’Arri, Thalès Angénieux, Transpalux et Transvideo apportent leur soutien au Ciné-club de l’Ecole Louis-Lumière .

A noter que lors de la deuxième séance – mardi 17 décembre –, le Ciné- club recevra le directeur de la photographie Jean-Marie Dreujou AFC , et projettera Balzac et la petite tailleuse chinoise , de Dai Sijie.

Consultez le site Internet du Ciné-club de l’Ecole Louis-Lumière I http://www.cineclub-louislumiere.com/

AFC la lettre n°235 / 18 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] çà et là Les débuts du cinéma en couleurs, histoire, restaurations Vendredi 6 décembre à 14h30 - Cinémathèque française - Paris

Dans le cadre de ses conférences mensuelles et de la deuxième édition du Festival Toute la mémoire du monde – du 3 au 8 décembre 2013 –, le Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française consacre une Après- midi d’études aux débuts du cinéma en couleurs. Six intervenants parleront, entre autres, de son histoire, des divers procédés mis au point, de restauration. Des projections de films rares agrémenteront cette conférence.

 L’ouvraged’Isaac Newton, Optique, L’expérience décisive, réalisée par l’An - Intervenants publié en 1704, démontre clairement que glais James ClerkMaxwell, datede1861. l’œildistingueseptcouleursprincipale s: Lasuperpositionen projectiondu rouge G JacquesMalthête:Lesfilmspeintsà la le rouge, l’orangé, le jaune,le vert,le bleu, et du vert produit du jaune,celledu bleu main : ce que restaurer veut dire l’indigoet le violet. Enréalité, les teintes et du vert donne du turquoise, celle du G Joshua Yumibe : De la main à la ma - se modifient graduellement et c’est sans rougeet du bleu créedu roseet celledes chine, les couleurs au pochoir dans le ci - transition que l’on passe d’une couleur trois couleurs produit du blanc. Ce prin - néma des premiers temps à la suivante. Suprême merveille, la lu - cipe serareprisenphotographie, puis en G Céline Ruivo: Pourune histoire dufilm mière blanche résulte du mélange des cinématographie, par Lee et Turner, Ju - trichrome sept couleurs du prisme. meaux et Davidson, et surtout par Léon G Ulrich Ruedel : Les couleurs des films Les études furent reprises par le physi - Gaumont et ses merveilleux films chro - muets : teintes, grains et rendu en nu - cien anglais Thomas Young qui déve - nochrome (1912), dontla Cinémathèque mérique loppa au début du XIX e siècle une théo - possède les appareils originaux. G François Ede : À la recherche des cou - riesimpleet claire du trichromatisme, en leurs perdues : nouvelle approche de la proposant que tout point de la rétine Mais d’autres pistes extraordinaires se - reproduction et de la restauration des comporte au moins trois « particules », ront explorées par les pionniers : films films en couleurs anciens ou minuscules structures photosensi - autochromes, films à réseaux lenticu - G Laurent Mannoni : Films chromolitho - bles, qui répondent aux trois couleurs laires, films gaufrés,filmsteintés, peints, graphiquesen boucle :premiers dessins I rouge,vertet violet. Toutes les couleurs au pochoir ou projetés avec des filtres animés. sont perçues,selonYoung, grâce au mé - colorés. Il était temps quele Technicolor lange des signaux provenant des trois arrive ! Comment ces différents sys - systèmes. Cette théorie sera confirmée tèmes fonctionnaient-ils ? Comment Vendredi 6 décembre 2013 à 14h30 au XX e siècle et exploitée par les photo - montrer cesfilmsaujourd’huiavecleurs Salle Georges Franju graphesetcinéastesdésirant obtenir des spécificités techniques ? Comment les Cinémathèque française photos et des films en couleurs. restaurer ? 51, rue de Bercy - Paris 12 e

Photo : Couverture de Science et vie , juillet 1946 - Collection Cinémathèque française

Le jour le plus court 2013 : 3 e édition !

 Proposée par le CNC, cette fête du court métrage, qui aura lieu le 21 décembre prochain, a pour objectif de « diffuser des courts métrages partout et sur tous les écrans, pour que ces films, dont la richesse et la créativité sont redoublées par la révolution numérique, puissent rencontrer le plus large public et dialoguer avec lui ». I http://lejourlepluscourt.com/

19 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] çà et là Rétrospective et exposition Raymond Depardon

Duo d’évènements consacrés cet automne au photographe et cinéaste Raymond Depardon : une rétrospective de ses films entre 1973 et nos jours vient de s'achever à la Cinémathèque française et une exposition ayant pour thème la couleur dans l’ensemble de son œuvre photographique se tient au Grand Palais. Rétrospective Raymond Depardon Exposition " Raymond Depardon : Un moment si doux "

 Grand photographe venu du journalisme, Raymond Depardon est l’auteur d’une œuvre cinématographique, essentiellement documentaire, à quelques exceptions près, et très originale. Mêlant les vertus ducinéma direct avec l’éner - gie de la recherche journalistique, il a su approcher diverses réalités,cellesde lapolitique etdesinstitutions,cellesdu jour - nalisme, celles de la France rurale. A propos d’ Unhommesansl’Occident , RaymondDepardonex - pliquait en 2003 : « Eclairer, attendre la belle lumière, est un luxe qui ne m’inté - ressaitpaspour cetournage, ilmesemblaitmêmedéplacépar rapport àl’histoire. [...]Je diraisun luxe d’Occidental.Faire une belle image. Pour les gens qui vivent dans le désert, la lumière est toujours la même qu’il s’agisse du lever ou du coucher de Raymond Depardon soleil,avec ou sans vent…J’ai bien sentique je n’avais pas envie de tomber dans quelque chose " d’apprêté. " J’ai pensé qu’il était plus utile de tourner dans un désert avec des lumières a  Depuis lemilieudes années 2000, RaymondDepardon est priori " sans qualité ". secrètement engagé dans une intense expérience de la pho - Filmer le " désert de tous les jours " : une vision non-descrip - tographie liée à la couleur. C’est à ces images inédites que le tive du désert où la couleur n’est pas forcément belle toute la Grand Palais consacre une importante exposition. journée. Il y a des moments très forts dans le désert où la cou - leur estmagnifique maisça nous auraitapporté un maniérisme Informations complémentaires sur l’exposition au Grand Palais qui aurait été déplacé au sens que ces gens ont une vie très http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/raymond-depardon-un- dure. Il fallait faire foi de simplicité. Et c’est comme si j’étais moment-si-doux chargé de faire leur film à eux. » Extrait d’un entretien publié dans la revue en ligne www.cadrage.net Exposition Reprise de la rétrospective Raymond Depardon Du 14 novembre 2013 au 10 février 2014 MK2 Grand Palais Grand Palais, Galerie Sud-Est I I Du 2 décembre au 10 février 2014 3, avenue du Général Eisenhower - Paris 8 e

Septième édition de Paris Fx La septième édition de Paris Fx ouvre ses portes les 4 et 5 décembre 2013 au Centre des arts d’Enghien-les-Bains. Parmi les différents rendez vous, quelques cas d’études de films photographiés par des membres de l’AFC sont présentés.

Le mercredi 4 décembre Le jeudi 5 décembre G 16h00 – 16h45 : L’Extravagant voyage G 11h00 – 11h45 : 9 mois ferme , d’Albert G 11h30 – 12h15 : Au bonheur des ogres, du jeune et prodigieux T.S. Spivet , de Dupontel, photographié par Vincent de Nicolas Barry , photographié par Jean-Pierre Jeunet, photographié par Mathias AFC Patrick Duroux AFC Thomas Hardmeier AFC Etude de cas présenté par Mikros Etude de cas présenté par BUF, Nicolas Etude de cas de la Cie Générale image et Cédric Fayolle (superviseur Bary (réalisateur) et Fabrice Lagayette 16h45 – 17h30 : Conversation avec I VFX ) (superviseur VFX ) Jean-Pierre Jeunet et Alain Carsoux. Informations et programme complet sur le site de Paris Fx http://www.parisfx.fr /

AFC la lettre n°235 / 20 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] in memoriam Décès de René Fauvel le 6 novembre 2013 René Fauvel : 50 ans de cinéma

 René Fauvel, né en 1930 à Sainte-Mère-Eglise, a dédié plus de 50 ans de sa vie au cinéma. Il devient directeur commercial des établissements André Debrie pour qui il voyagera pendant 20 ans dans le monde entier pour équiper labos et studios cinéma. Dès 1957 il obtient un visa pour la Chine populaire. En 1973, il rejoint l'UGC dont il fut pendant plus de trente ans un cadre dirigeant. Il commence par créer et développer la filiale technique du groupe, la TAAC qu'il préside et dirige jusqu'à sa cession au début des années 1980. A cette époque, il assure le développement du groupe en Belgique, via UGC Belgique dont il sera le président pendant de nombreuses années. A ce titre et en raison de son influence personnelle dans le pays, il participe à la création du Festival du film francophone de Namur qu'il présidera pendant 10 ans. Parallèlement il joue un rôle majeur au sein de la CST (Commission supérieure technique de l'image et du son) dont il fut le Vice-président, puis le président, il est simultanément directeur technique du Festival de Cannes pendant 5 ans aux côtés de Pierre Viot et de Gilles Jacob. Son amitié indéfectible pour Alain Cavalier pendant plus de 60 ans le conduira à I produire pour UGC Libera me en 1992. Source : UGC Rappelons que René Fauvel, membre d'honneur de l'AFC, fut l'un des artisans du resserrement des liens distendus entre la CST et l'AFC.

Georges Lautner, les copains d'abord

 Georges Lautner est mort le 22 novembre dernier. En Vous pouvez également lire ou relire l’entretien que hommage à ce réalisateur avec lequel j’ai eu le plaisir de Maurice Fellous, membre d’honneur de l’AFC, directeur de travailler, je vous offre la partition des Tontons flingueurs. la photographie de 23 films de Georges Lautner, avait accordé à l’AFC en 2009, à l’occasion de la restauration et Après avoir joué ce véritable blues, je vous conseille de la sortie en salles en copie numérique des Tontons l’écoute d'une série d'entretiens accordés en début flingueurs . d'année à Alain Kruger, pour A voix nue , une émission de http://www.afcinema.com/Les-Tontons-flingueurs,5825.html France Culture. I http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-georges- Do, la, la, la, la, la, sol, fa… lautner-14-2013-04-01 Isabelle Scala S P M : n o i t p i r c s n a r T - e n g a M l e h c i M : e u q i s u M

21 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] La Jalousie de Philippe Garrel , photographié par Willy Kurant AFC, ASC Avec Louis Garrel, Anna Mouglalis, Rebecca Convenant Sortie le 4 décembre 2013 Du pastel au fusain Après Un été brûlant , Willy Kurant retrouve Philippe Garrel pour son dernier film tourné en mars 2013, La Jalousie . Si le premier traitait l’image comme une aquarelle aux couleurs primaires, le deuxième, également tourné en Scope, est réalisé dans un noir et blanc très contrasté, au fusain. (I.S)

Louis Garrel et Anna Mougladis - © Capricci Philippe Garrel et Willy Kurant sur le tournage de La Jalousie - Photo Guy Ferrandis

 La demande de Garrel était une photo au fusain, contrai - soutien de l’étalonneur et des directeurs techniques du labo - rement à ce que j’avais fait pourle précédent film, qui avait une ratoire Digimage, nous avons obtenu le noir et blanc recher - photo au pastel. ché, charbon,épais, une sorte d’estampe noireet foncée mais avec des brillances et des dégradés. C’est donc un film en noir et blanc, en vrai Scope, en 35 mm, Pour quelques plans, j’ai poussé le développement de la pelli - avec des objectifs Hawk, un 40, un 50 et un 65 mm. Le 65 mm cule Double X (Kodak) pour obtenir un gamma plus élevé et àdouble tirage aterriblement séduitPhilippeGarrel. Cetteop - une noirceur plus dense. tique donnait une image et une brillance qui le séduisaient. Mais nous ne l’avons utilisé que pour les gros plans fixes pour Laméthode Garrel… Je n’aijamaismisl’œilàlacaméra.Leca - éviter tout problème de pompage. dreur cadre, Philippe indique le cadreà traverssonviseur, pas de retour moniteur, un cinéma sans artifices. Lematériel électriquevenait dechezTranspalux. J’ai travaillé L’équipe est un peu différente du film précédent. avec des Kino Flo, mes éternels parapluies blancs (leur forme J’ai pu prendre mes assistants habituels, Marie-Laure Prost, donne une lumière diffuse et dégradée, moins plate que celle Charles Cornier. rendue par les polystyrènes) et, de temps en temps des pro - Un cadreur exceptionnel, Jean-Paul Meurisse. Chez Garrel, la jecteurs " classique s" dont j’ai enlevé la lentille pour obtenir caméra est à l’épaule, même pour les plans fixes. Dans le film des ombres dures. précédent, nousavionsunecaméraet des objectifs assez lourds Ma bataillea étéune bataillecontre lesmursblancs.Nous avons puisquel’ensemblefaisait unequarantainedekilos ! Jean-Paul travaillé en décor naturel dans des immeubles en démolition a les épaules solides. Pour ce film, une caméra " plus légère ", en banlieue parisienne. une Arricam Lite. J’ai retrouvé Jean-Claude Lebras, le chef électricien avec qui Jesuis parti sur uneimagecontrastée, comme unegravureau j’avais fait Sous le soleil de Satan de Pialat et Un été brûlant , le fusain. dernier film de Garrel.

J’ai fait des essais en laboratoire, avec quelques petits pro - J’ai fait l’étalonnage avec Jean-Louis Alba chez Digimage et blèmesviterésolus. C’estun choc culturelaujourd’hui pour les avec Didier Dekeyser à la supervision du projet. laboratoires de travailler en noir et blanc. Du noir et blanc, j’ai Nous avons tenu à tourner en 35 mm avec de la pellicule noir une certaineexpérience, j’ose rappelerque j’aidébuté ma car - etblancpourobtenirces dégradés, cette forcedes noirs,cette rière dans un laboratoire de recherche sur les pellicules ciné - information dans les blancs que l’on ne peut pas avoir en nu - matographiques. Mais après certains ajustements et avec le mérique de façon équivalente.

AFC la lettre n°235 / 22 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] festivals Philippe Le Sourd , Cheval d’or de la Meilleure photographie Au DCP, j’ai eu des problèmes avec les murs blancs qui cla - pour The Grandmaster quaientunpeu.Maisen fonçant les blancs on obtient du bruit sale ! J’ai donc fait marche arrière si bien que sur la copie DCP Lors de la 50 e cérémonie des " Golden Horse lesblancs sont un peu trop forts,lacopie filmest,quantàelle, superbe ! Awards " – l’équivalent taïwanais de nos César –, qui s’est déroulée à Taipei samedi 23 Pour terminer, je voudrais parler des conditions de travail de novembre 2013, le cinéma sinophone a cefilm. Elles sont remarquables comparées à celles pratiquées actuellement dans la production française. célébré avec faste la remise desdits C’est un film à trèspetit budget. Tout lemondea été payé nor - trophées. malement,c’est-à-direpersonne en dessous du minimum syn - Notre confrère Philippe Le Sourd s’est vu dical. Lesheuresdetravail ont étéréduites: Garrelrépèteénor - récompensé par le Cheval d’or de la mément avec ses acteurs et ne fait, en général, qu’une prise. Il faut donc des techniciens d’expérience pourêtre choisis par Meilleure photographie pour son travail sur Garrel. Comme onfait beaucoup de plans séquence, la journée The Grandmaster , le dernier film de Wong peut se terminer vers 16h, si l’on tourne de nuit, on a une jour - Kar-wai. née ou deux de récupération, c’est une méthode civilisée. Je veux citer le directeur de production, Serge Catoire, qui a fait plusieurs films de Garrel et qui contrôle magnifiquement ce I genre de situations.

Propos recueillis par Isabelle Scala pour l’AFC

G En tapant Philippe Garrel + La Jalousie + Willy Kurant dans votre moteur de recherche préféré vous pourrez prendre connaissance des nombreux articles écrits sur le film. G Consultez également http://img.fdb.cz/materialy/8436-La-Jalousie-Dossier-de-presse.pdf G France Culture  Les membres du jury des 50 es Golden Horse Projection privée : Willy Kurant Awards, présidé cette année par le réalisateur Ang Michel Ciment reçoit Willy Kurant pour le film de Philippe Garrel Lee, avaient à récompenser, comme le veut la La Jalousie , le 7 décembre 2013 à 15h. tradition, les films en langue chinoise sortis au cours http://www.franceculture.fr/emission-projection-privee-projection- de l’année. Ils ont attribué le prix du Meilleur film à Ilo privee-willie-kurant-2013-12-07 Ilo – Caméra d’or au dernier Festival de Cannes –, réalisé par le cinéaste singapourien Anthony Chen et photographié par notre confrère Benoît Soler. Le prix du Meilleur réalisateur a été décerné à Tsai Ming-liang La Jalousie pour son film Jiao you (Les Chiens errants) , Cadreur : photographié par Pen-jung Liao et Wen Zhong Sung. Jean-Paul Meurisse Signalons que le prix des Meilleurs effets visuels a été 1ère assistante opérateur : Marie-Laure Prost attribué à BUF (Pierre Buffin) pour The Grandmaster . 2e assistant opérateur : Charles Cornier A noter enfin que deux des trois jurys qui se sont Chef électricien : Jean-Claude Lebras succédé pour départager les heureux élus Chef machiniste : André Haidant comprenaient un directeur de la photographie parmi leurs membres, à savoir John Han pour l’un et Chang Chef décorateur : Manu de Chauvigny I Monteur : Yann Dedet Tsang pour l’autre. Directeur de production : Serge Catoire La liste complète des Golden Horse Awards Matériel caméra : TSF Caméra, Arricam Lite, objectifs Hawk http://www.goldenhorse.org.tw/ui/index.php?class=ghac Pellicule : Kodak Double X &func=nw&lang=en&switch_lang=1 Matériel lumière : Transpalux Matériel machinerie : Transpagrip Laboratoire : Digimage Etalonnage : Jean-Louis Alba Supervision : Didier Dekeyser

23 / n°235 la lettre AFC LES ENTRETIENS DE L’AFC Zulu de Jérôme Salle , photographié par Denis Rouden AFC Avec Orlando Bloom, Forest Whitaker, Conrad Kemp Sortie le 4 décembre 2013

Forest Whitaker - Photogramme

Denis Rouden AFC s’est illustré notamment auprès de Olivier Marchal, en signant l’image de plusieurs polars assez sombres ( 36 quai des Orfèvres, MR73, Les Lyonnais ...). Il est aussi le fidèle collaborateur de Laurent Tirard avec qui il a fait deux films, dont le dernier Astérix , l’un des plus gros budgets de l’année 2012. Zulu est également son quatrième film avec Jérôme Salle, après Anthony Zimmer et les Largo Winch . (FR)

 Quelles ont été vos influences pour ce nouveau film ? Est-cequelefaitdetourneravecdeuxstarsaméricaineschange Denis Rouden : Je pense qu’il faut citer le premier Inspecteur la donne sur le plateau ? Harry de DonSiegel,photographiéparBruce Surtees. On s’est DR : Ça a été une chance incroyable pour nous d’obtenir l’ac - beaucoup inspiré, avec Jérôme, de la manière dont ces films cord de cesdeuxcomédiens.J’aiparfoiseul’occasionde briè - étaient tournés à l’époque... Dans une sorte d’urgence et un vement tourner avec d’autres stars américaines, comme Sha - côtétrès basique. En tout, on a passéseulement onzesemaines ron Stone par exemple, mais faire un film entier avec les deux detournageettrès peud’heuressup’. Avecuncôtéénergique rôlesprincipaux interprétés par detels talents, c’est pour moi et une imagetrès solaire. Desplansfaitsenposantrapidement uneexpérienceuniqueet très forte. La rigueur, la préparation la caméra entre les genoux, alternant avec des plans au Stead et le niveau de concentrationdéveloppée parl’un comme l’au - quand la scène l’imposait. Cette volonté est vraiment venue tre forcent le respect. La rapidité par exemple avec laquelle de Jérôme qui voulait rompre un peu avec le côté spectacu - Orlando s’est approprié ce personnage afrikanner était très laire et chorégraphié de ses deux précédents films (les deux impressionnante. Ça propulse littéralement le film et l’équipe LargoWinch ).D’unecertaine manière,c’était aussipour lui l’oc - en poussant chacun à se dépasser dans son travail. casion de revenir au style de son premier film ( Anthony Zim - mer ) quiétaitaussiun filmde personnageset de suspensavant Est-ce que chacun a sa méthode ? d’être un film d’action. C’est aussi pour cette raison que je lui DR : Chacun a son caractère, mais l’attitude de travail est inti - ai proposé de revenir à la prise de vues anamorphique qu’on mement liée aux caractères qu’ils interprètent. Par exemple, avait utilisée à l’époque (mais en 35 mm). on sentait Forrest totalement investi dans ce personnage de

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flic torturé par son passé, meurtri dans ses chairs et dans sa tête. Àl’exception d’uneséquenceun peuplus légèrederepas entre flics où l’atmosphère était assez détendue, et où claire - ment il s’ouvrait plus au reste de l’équipe, on voyait vraiment que son immersion était telle qu’on ne pouvait en aucun cas l’excuser de limiterau minimumlesmomentsde détenteentre lesprises...Un comportementqui auraitétésimplementpour lui hors sujet. La comparaison avec les méthodes de travail qu’on connaît dans le cinéma français est pour moi riche d’enseignement ! Nonpasqu’onn’aitpasde bonscomédiensenFrance mais,ob - jectivement,leniveau de préparation, de concentration etd’en - gagement de tous les instants a été sur ce film au-delà de ce quej’ai pu connaîtrejusqu’alors.On a vraiment la sensation de travailleravecdes gensqui sonttrès strictssurleursconditions de travail mais qui donnent absolument tout en retour. Denis Rouden, caméra à la main, avec Forest Whitaker - Photo Michael Agel Et l’équipe sud-africaine ? DR : J’ai eu la chance de travailler avec des équipes extrême - Avez-vous utilisé du matériel inhabituel pour vous ? mentbienformées à l’école desgrosses productions USetau - DR : Lesmachinosetlesélectros utilisentbeaucoup, là-bas,les tres séries TV. On trouve tout ce qu’on veut comme matériel Ladderpod. Un accessoire qu’on n’a pas en France parce qu’il chez les loueurs et, en plus, les chefs de poste sont tous suré - est interdit sur les plateaux pour des raisons de sécurité. Ce quipés. D’unpointde vueemploi du temps, onachoiside faire sont des espèces de praticables formés par trois échelles re - desjournéescontinues,essentiellementparce que leséquipes jointes au sommet par une platine destinée à recevoir la ca - techniques locales sont habituées à ce type de travail. Je dois méra. La mise en place est très rapide et ça permet de faire très direqueça collait parfaitement au rythmequeJérômevoulait vite des installationsàhauteurconséquente sansrentrerdans insuffler à la mise en scène, rester sur quelque chose de dyna - toute la lourdeur des tours ou des praticables empilés les uns mique et collerau jeu et à la concentrationdes comédiens. Cha - sur les autres. cun était à 100 % dans le film tout au long de la journée, don - nant dix heures durant (avec une courte pause d’une Et les intérieurs jour ? demi-heure pour se reposer) des performances à chaque fois DR: Surles intérieurs jour,j’aisouvent mélangéles sources de parfaites devant la caméra. lumière de différentes températures de couleur, ré-éclairer par exemple en tungstène avec un quart de CTO pour équili - Comment avez-vous éclairé les extérieurs nuit ? brer un décor éclairé par des découvertes en 5 500 K. C’est en DR : Pour les extérieurs nuit, notamment dans les townships, réglant après sur le menu de l’Alexa qu’on trouve un réglage j’ai choisi de coller le plus près possible aux ambiances natu - qui convient, souvent aux alentours de 4 000. De ce point de rellesen utilisant desbacssodiumeten poussantun peulaca - vue, le numérique mepermetde risquer cegenre de mélanges méraà1 280 ISO.Pour quelques séquencesplus classiques,j’ai beaucoupplus souventqueje ne le faisaisenfilm.Uneméthode sorti des Dinolightoudes ballons à heliumpourfaire des contre- que j’utilise depuis régulièrement comme sur le film que je I jours sur desgrandessurfaces...J’ai aussi utiliséquelquesHMI tourne en ce moment ( Le Dernier diamant d’Eric Barbier). que mon " gaffer " corrigeait avec une gélatine bleu vert pour donner un coté plus urbain à ces contre-jours. Mais la plupart Propos recueillis par François Reumont pour l’AFC de la lumière vient surtout de petites sources d’appoint " na - Lire également un entretien avec Denis Rouden publié dans le turelles ", comme des bacs, des réglettes fluo... supplément au n° 584 de Sonovision de mai 2013.

Photogrammes

Cet entretien n’aurait pu être publié sur le site de l'AFC, lors du dernier Festival de Cannes, sans l’aimable soutien du CNC et des membres associés de l’AFC que sont Arri, Binocle, Digimage, Eclair, K 5600, Mikros image, Nec, Panavision, Transvideo, TSF, ni sans la complicité d’Oniris Production.

25 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] 100 % cachemire de Valérie Lemercier , photographié par Denis Lenoir AFC, ASC Avec Valérie Lemercier, Gilles Lellouche, Marina Foïs Sortie le 11 décembre 2013

100 % cachemire 1er assistant opérateur : Malik Brahimi, 2 e assistante opérateur : Anne Cottreel Cadreuse 2 e caméra : Francine Filatriau. Opérateur Steadicam : Mathieu Caudroy DIT : Léonard Rollin. Stagiaire image : Martin Roux Photographe de plateau : Jean-Marie Leroy Chef électricien : Christophe Dural. Chef machiniste : Eric Aupetit Le matériel venait de TSF. Valérie Lemercier - © Wild Bunch Distribution Je fais le mort de Jean-Paul Salomé , photographié par Pascal Ridao AFC Avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste Sortie le 11 décembre 2013

Je fais le mort, ma quatrième collaboration avec Jean-Paul Salomé. Tourné à Megève l'hiver, en Arri Alexa ProRes. Nous avons pu vérifier que la caméra supportait des températures très négatives et découvert l'infini des faux raccords possibles entre soleil, pas soleil, neige, plus de neige, brouillard, etc. Du matériel léger, des Master Prime, un zoom Angénieux Optimo 24-290 mm, une équipe soudée et des nerfs d'acier pour cette comédie policière. 1er assistant opérateur : Eric Blankaet. 2 e assistante opérateur : Sarah Dubien Chef électricien : Rachid Madaoui. Chef machiniste : Jean Yves Frees Matériel électrique, machinerie et caméra TSF Lumière – Grip - Caméra Etalonnage chez Eclair par Marjolaine Mispelaere.

François Damiens, Lucien Jean-Baptiste - © Diaphana Distribution

16 ans... ou presque de Tristan Séguéla , photographié par Pierre Aïm AFC Avec Laurent Lafitte, Jonathan Cohen, Victor George Sortie le 18 décembre 2013

16 ans... ou presque Production : Les Films du 24, Mikaël Abecassis 1er assistant opérateur Malik Brahimi. 2 e assistante opérateur : Anne Cottreel Opérateur Steadicam : Pierre Witzand Chef machiniste : Thierry Canu. Chef électricien : Pascal Lombardo Matériel lumière : Transpalux Matériel caméra : TSF Caméra, Arri Alexa, série Cooke S4 Laboratoire Digimage Etalonneur Charly Fréville. Photo Roger Do Minh

AFC la lettre n°235 / 26 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Belle et Sébastien de Nicolas Vanier , photographié par Eric Guichard AFC Avec Félix Bossuet, Tchéky Karyo, Margaux Chatelier Sortie le 18 décembre 2013

Evidemment comme beaucoup de ma génération, j’ai pour le moins " vécu " la série télé éponyme des aventures de cet enfant et de ce chien. s r e v a r T c i r E " u a e t a l p " e d s o t o h P

 Ducoup,lorsquej’aiétéapprochépour haitait montrer au public un univers de Belle et Sébastien le projet réalisé par Nicolas Vanier, je ne montagne qu’il connaît bien, la vallée de ère e SBC pouvais qu’être enthousiaste de cette La Maurienne, sous les trois aspects très Cadreur 1 et 2 partie : Luc Drion Directeur de la photo des prises de adaptation pour le cinéma. différents de cette nature à couper le vues animalière : souffle et je crois que, malgré toutes les Laurent Charbonnier Rien n’aurait été plus passionnant si le difficultésinhérentesàcetteidée,ilavait Directeur de la photo 2 e équipe : dramequinousatouchésn’étaitvenuter - raison. Mais, d’un point de vue logistique Loic Savouré nir nos souvenirs de tournage. et technique, ce ne fut pas une mince af - Cadreur 3 e partie : La disparition subite de Luc Drion, mon faire. Matthieu le Bothlan ami, mon frère ainsi que je l’écrivais dans 1ers assistants caméra : Matthieu le la Lettre de l’AFC. Dansunbudgetbientropserré,etunepro - Bothlan, Aurélien Dubois Edna Roellofse Nicolas,quiadécouvertLucsurcefilm,ap - ductionunpeunoviceenlamatière,c’était, e préciaitsasensibilitémalgrésoncôtébou - malgré tout, comme tourner trois films. 2 assistants caméra : Aurélie Blin, Rémy Bezonnet (http://www.afcinema.com/Luc-Drion- gon, Chaqueépoqueavaitsescontraintes(par Chef machiniste : Sylvain Bardoux un-bonhomme-sensible-et-profondement- exemple en été, l’impossibilité de traver - Chefs électriciens : Christian Vicq, humain.html) et lui a dédié ce film. ser un champ sans l’autorisation du pro - Stéphane Assié Jesuissûrqu’aujourd’huiLucregarderait priétaire) à l’acheminement parfois com - Etalonnage : Aude Humblet, Eclair le film et ne manquerait pas de faire la cri - plexe du matériel (en 4x4, à pied, en Trucages – tempête dans la crevasse tiquedenotretravailcommeàchaquepro - motoneige et j’en passe) en automne et et voiture dans la neige : jet. Il avait cette force d’avoir le recul né - surtoutenhiver.Etjeremercie,enpassant, Thierry Delobel, Eclair cessaire sur le film une fois fini, force que nosamisdelarégieetlespersonnesdela Matériel caméra : Transpacam, Arri jen’aipasmalheureusement.Encelailme région qui ont fait un travail de forçats. Lite, Aaton Penelope 35 mm, zooms manque aussi. JecroisqueNicolas,auregarddesesdeux Angénieux Optimo, 15-40, 28-76, 45- 120, 24-290 mm, Alors de ce tournage, remercier bien sûr précédentsfilms,acertainementétébeau - série Cooke S4 mon équipe qui a su me soutenir, m’en - coup plus plongé dans la fiction et la di - Matériel lumière : Transpalux tourerettrouverl’énergiepourcontinuer rection d’acteurs. Matériel machinerie : TSF, notre travail ainsi que Luc l’aurait sou - Transpagrip haité. Après une période non pas de méfiance Prises de vues hélicoptère : maisd’apprentissage,nousnoussommes Luc Poulain, ACS Nousavonstournéentroispériodes(prin - bien entendus, certainement dans une Laboratoire : Eclair temps/été,automne,hiver).Nicolassou - forme de complicité entre sa volonté de Pellicule : Kodak, Fuji

27 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Belle et Sébastien le CNC Editorial de la Lettre du CNC # 108 forcer le destin et les contraintes liées à la fabrication de ce film, où les paysages de - vaient s’intégrer à la fiction et n’être pas seulement un support visuel de l’histoire.  Après une négociation intense, un avenant à Cette complicité, je lui dois aussi par son la convention collective du cinéma a été signé regard sur cette nature. Il est capable en avec un très large accord. C’est un moment conduisantdevoirunchamoisdanslamon - historique : enfin, le secteur cinématographique tagne, d’apercevoir un décor qui lui dispose d’une convention qui couvre l’ensemble conviendrait. Il partait seul, le week-end, des salariés, tout en préservant la diversité de la dansunerechercheinstinctiveet,chaque production, et notamment les films les plus dimanchesoir,nousramenaittoujoursdes fragiles. décors somptueux ou des solutions à un C’est une grande avancée et une victoire pour décor trop complexe pour les moyens du toute la profession. En signant ce texte, le film. secteur a su démontrer sa capacité à réagir et à avancer avec de nouvelles règles qu’il s’est Dès le départ, Nicolas souhaitait tourner collectivement données. Cet accord ouvre enfin la voie au en pellicule 35 mm. Je défendais très fort rassemblement de toutes les branches du cinéma. ce point de vue d’autant que le film se si - Je m’en réjouis profondément. tuant en 1940, je tenais à avoir une esthé - tique avec du grain. Bien m’en a pris aussi carlafacilitéetlalégèretédu35mmnous Nous aurons besoin de l’union de toutes nos forces pour faire face aux ont permis de faire face à des conditions défis qui se présentent à nous : les termes de la future « Communication de tournage complexes avec Nicolas Va - cinéma » portée par la Commission européenne, l’évolution de la nierqui,avecconviction,n’estpastoujours chronologie des médias et des modes de financement des aides le plus calme des réalisateurs… publiques, le développement d’une offre légale riche et diversifiée sur Laproductionnousasuivissurcechoixet Internet. Face à ces enjeux, ma détermination à préserver le terreau heureusement car nous avons eu jusqu’à fertile qu’est la France pour le cinéma et l’audiovisuel est totale. Comme troiscamérasparfoismaisen2ou3équipes les secteurs qu’il soutient, le CNC est au croisement de l’art et différentes, éparpillées avec seulement l’industrie. deuxpersonnesquipartaientfaireunpay - En ces temps de difficultés économiques, il est bon de rappeler que ces sage, un passage… deux dimensions sont indissociables : la vitalité et le dynamisme du Ungrandregretpourtantqu’àl’avènement cinéma et de l’audiovisuel français en font aussi des filières créatrices de du 4K, ce film n’existera jamais qu’en 2K. valeurs. L’étude que vient de réaliser le cabinet BIPE à la demande du Lescann’ayantétécommandéqu’en2K… CNC sur l’impact social et économique des secteurs que nous aidons Al’aubedel’année2014etdelaprojection révèle que ces secteurs sont fortement producteurs de richesse et 4K,onpeutdouterdubienfondédecette d’emplois. Cette étude répond aussi à une exigence de transparence à économie… laquelle je tiens, et s’inscrit dans une démarche d’évaluation de nos EclairetThierryDelobelontfaitunbeautra - actions, demandée par la Cour des comptes. vail même si pour des raisons budgétaires ils n’ont pu finalement n’effectuer qu’une En mesurant les effets de levier, l’étude démontre ainsi qu’en 2012, la partie des effets visuels alors que nous valeur ajoutée des secteurs du cinéma, de la production audiovisuelle, avionspassébeaucoupdetempsetd’éner - gieàpréparertousleseffetsaulongdutour - de la vidéo et du jeu vidéo représentent 16,2 milliards d’euros en valeur nage. ajoutée directe, indirecte et induite – soit 0,8 % du PIB français – et plus de 340 000 emplois – soit 1,3 % de l’emploi en France ! Jenepourraiconclurecetarticlesanspar - Pour 1 euro payé par le CNC, ce sont 21 euros qui sont générés en valeur lerdesprisesdevuesanimalièresréalisées ajoutée directe et indirecte dans l’économie française. En tout, les par Laurent Charbonnier dont l’œil et la secteurs soutenus par le CNC ont une valeur ajoutée équivalente à celle précisionsontmaintenantlégendaires,de de l’industrie automobile, avec 8,5 milliards d’euros de valeur ajoutée macollaborationtoujourspluschaleureuse directe (contre 8,6 milliards d’euros pour l’industrie automobile selon et complice avec Aude Humblet, et re - l’INSEE). merciertouscellesetceux,techniciensou Ces résultats font que nous avons tout lieu de nous réjouir : les prestataires, qui par leurs efforts et leurs politiques du CNC ont fait leurs preuves, d’un point de vue créatif, mais énergiesprofessionnellesetpersonnelles elles sont également essentielles d’un point de vue économique et ont permis à ce film de ce faire ainsi qu’à social. Et ce, avec un modèle pleinement autofinancé, grâce au fonds de André Labbouz chez Gaumont pour soutien. Cela montre à quel point soutenir la création est pertinent, et m’avoirsoutenupourceprojetetpourles qu’une politique publique volontaire est une source indispensable de I I finitions. dynamisme pour les territoires.

Frédérique Bredin, présidente du CNC

AFC la lettre n°235 / 28 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] la CST Rencontres de la CST - " Perception sensorielle - Des limites infinies ? "

Les prochaines Rencontres de la CST auront lieu à l’Espace Pierre Cardin, le 5 décembre 2013. Lors de cette nouvelle rencontre thématique, nous nous intéresserons à la perception sensorielle.

" Perception sensorielle - Des limites infinies ? "

 État deslieux des nombreuses possibilités « Toute technologie suffisamment avancée artistiques et techniques actuelles offertes aux cinéastes en regard d’une éventuelle sa - est indiscernable de la magie », turation de la perception sensorielle et des Arthur C. Clarke - Troisième loi de Clarke - (1962-1973) coûts économiques qu’elles induisent En 125 ans, le cinéma est passé du noir et blanc à la couleur, du 1,33:1 au 2,76:1 et à l’Imax, de l’argentique et du magnétique au Afin de mesurer le chemin parcouru, nous évoquerons les numérique, du muet au sonore et du mono grandes avancées techniques qui ont modifié la technique ci - au son immersif. […] nématographique (prise de vues, de sons, montage, mixage, étalonnage...)etleursrapportsaveclesprogrèsdeladiffusion. Certaines avancées techniques furent soit des " révolution s " immédiatement perceptibles par lespectateur (lepassage du N&B àlacou - A la lumière de ces données de bases nous analyserons les leur, dumuet ausonore) soit des " évolution s" évolutionstechniquesrécentes,de lacaptationàladiffusion, plussubtilespermettantauxréalisateursd’en - en les illustrant par des exemples visuels et sonores afin de richir leur créativité tout en améliorant le mesurer l’importance de ces évolutions. confortduspectateur(l’améliorationde la sen - Unéchangeavecdes fabricants permettra desavoirsi lesou - sibilité des pellicules, l’augmentation de la tils actuels correspondent aux attentes desutilisateurs et du bande passante sonore). public, ou les dépassent. Or si la dernière grande " révolution " tech - nique (passage d’un monde argentique et analogique à un Puisnous tenterons defaire un peu de prospective en imagi - monde numérique) a considérablement modifié les us et cou - nant ce que seront les outils et standards du futur et si la né - tumes de toute une profession, bouleversé les modèles éco - cessitéde lesdévelopper tientdu consumérismeou d’un réel nomiques, voir supprimé des pans entiers de l’industrie ci - besoin technique apportant une sensible amélioration visi - nématographique, la modification de la perception du ble et audible au spectateur. Les questions d’une éventuelle spectacle cinématographique par le spectateur n’a pas été saturation sensorielle etdu coûtde cesavancéestechniques à la hauteur de cette " révolution ". enregard desaméliorationsqu’ellesproduisent seront sous- jacentes lors de toutes les tables rondes. Il nous est apparu intéressant de s’interroger sur cette di - chotomie entre perceptionetavancées techniquesetsur une éventuelle saturation de la perception. La projection de Grigris , de Mahamat-Saleh Haroun, Dans un premier temps, après un bref rappel de ce qu’est la photographié par Antoine Héberlé AFC – qui recevra le prix perception sensorielle et les sens qui sont suscités lors du Vulcain de l’artiste technicien décerné cette année à Cannes – I spectacle cinématographie nous nous attarderons sur les clôturera ces Rencontres. deux principales perceptions,la perceptionvisuelle et la per - ception auditive en essayant de définir les limites des récep - Programme de la journée teurs mis en jeux que sont l’œil et l’oreille. http://www.cst.fr/IMG/pdf/Les_Rencontres_de_la_CST_o_05-12- 2013_o_Communique_de_presse-2.pdf Nousessayeronsde comprendreles mécanismeset les limites des carences de nos perceptions (la persistance rétinienne Entrée libre sur présentation du code barre attribué obtenu en en est un bon exemple), et leurs utilisations (compressions s’inscrivant en ligne non destructives du signal). http://www.services-cst.com/inscriptions/

29 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] ACS France associé AFC

 Nous venons d'emménager dans mètres pour finir dans les nuages à 500 ACS France des locaux neufs à quelques centaines mètres du sol permettant de démarrer Nouvelle adresse : de mètres de notre ancienne adresse. le plan au milieu des comédiens et finir 240 rue Hélène Boucher - BP 343 Buc, une ville quifut unhautlieu de l'avia - sur une vue d'ensemble de l'environne - 78533 Buc Cedex tion et des acrobaties aériennes : Louis ment en " fleuretant " avec les nuages. Tél. : +33 1 39 56 79 88 Blériot y avait son propre aéroparc. Elle Cette installation a été mise en œuvre Fax : +33 1 39 56 79 89 accueille aujourd'hui GE Healthcare (1 en fixant la tête gyro-stabilisée SuperG www.aerial-france.fr 770 salariés), VLS ...ACS Franceestsitué équipée d'une Arri 235 et optique 17-80 http://www.youtube.com/acsfrance à 21 km de la porte de Saint-Cloud et mm installée sur un " skate " élingué à notre surface de 600 m2 permet d’ac - 45 mètres sous l'hélicoptère. cueillir les assistants pour les essais et Nous avons également pufaire des tests tests de matériel, notamment caméra, de montage et d'équilibrage de la Sony sur nos systèmes. Profitant d'une hau - F55 avec le nouvelAngénieux28-340 mm teur sous plafond de sept mètres, ce sur la Shotover K1. La K1 continue à dé - localnousoffre égalementla possibilité montrer toute l'ingéniosité de sa tech - de mettre un système Cablecam à dis - nologieet son sixième axe qui laisselibre positionpourdes démonstrations et es - l'opérateur sur toutmouvement en " top sais techniques en réel. shot " et à la verticale de l'hélicoptère. Nous sommes impatients de retrouver Depuis de nombreuses années, ACS à l'écran lesimagesde ce documentaire France est capable de proposer un ser - français qui sera certainement une ré - vice haut de gamme. Accueillir nos férence en matière d’images aériennes clients, les conseiller dans la réalisation en 4K pour la télévision. deprises devueaériennesetspécifiques. Noustravaillons sanscesse pourrepen - N'hésitez pasàsurfer sur le siteInternet ser notre métier et assurer une meilleure d'ACS France www.aerial-France.fr ,sans approche de service auprès des réalisa - oublier la possibilité de suivre les per - teurs et chefs opérateurs. formances de nos équipessurTwitteret Facebook. Nous avons étrenné nos locaux pour la Merci à tous pour cette confiance re - préparation d'un plan séquence trèspar - nouvelée depuis 16 ans. Du neuf et du ticulier pour le compte d'un projet de grand pour un nouveau départ pour ACS France… A bientôt pour de belles et film US.Il s'agissaitd'un travelling àhau - I teur d'homme sur une cinquantaine de grandes aventures techniques. Arri associé AFC

 Films au palmarès de l'édition 2013 Meilleur réalisateur d’un premier film Débat 4K du festival Plus Camerimage ayant été Alice Winocour pour Augustine , photo - Pourétayerla philosophiedu DGdeArri, tournés en Arri (liste non exhaustive) graphié par Georges Lechaptois Franz Kraus, concernant le " débat Compétition officielle Tourné en Alexa ProRes et optiques 4K "(cfLa Lettredel’AFCdejuillet-août GGrenouille d’or Cooke Panchro 2013), voici un article intéressant suite Ida , de Paweł Pawlikowski, photogra - Clips au symposium de la SMPTE (Society of G phié par Łukasz Żal et Ryszard Meilleur clip : Pursuit de Gesaffelstein, MotionPicture andTelevisionEngineers) Lenczewski réalisé par Fleur & Manu, photographié où les experts se sont exprimés majori - Tourné en Alexa Studio Arriraw Codex par Nicolas Loir tairement en faveur de la qualité des et optiques anamorphiques Tournéen Alexa ProReset optiques Zeiss pixels plutôt que leur quantité. GGrenouille d’argent Master Prime G Heli , d’Amat Escalante, photographié Meilleure photo pour un clip : Nicolas Le magazine américain The Hollywood par Lorenzo Hagerman Loir pourColdWin deGhostpoet,réalisé Reporter a interrogéledirecteur desstra - Tourné en Alexa Arriraw Codex et op - par Cyrille de Vignemont tégies technologiques de la société tiques Zeiss Master Prime Tourné en Alexa ProRes et optiques Dolby, Pat Griffis, qui a partagé les ré - GGrenouille de bronze Cooke 5i. sultats des recherches conduites par InsideLlewynDavis , d’Ethan etJoel Coen, Films 3D Dolby Laboratories à ce sujet : photographié par Gravity , d’AlfonsoCuarón, photographié http://www.hollywoodreporter.com/be - Bruno Delbonnel AFC, ASC par ASC, AMC hind-screen/why-4k-might-not-be-636485 Tourné en Arricam 35 mm et optiques Tourné en Alexa Arriraw Codex et op - Cooke S4 tiques Zeiss Master Prime.

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Arri associé AFC

Tout savoir sur le format Arriraw GA Touch of Sin , de Jia Zhang Ke, image GNesma , de Homeida Behi, image Ne - Arri met en ligne sur son site une page Yu Likwai wine Behi dédiée au format Arriraw Alexa Studio et M, Arriraw Codex, Arri Alexa http://www.arri.de/camera/digital_came - Scope et Elite anamorphiques G16ans…oupresque ,deTristan Séguéla, ras/learn/arriraw_faq GAll is Lost , de J.C. Chandor, image image Pierre Aïm AFC Franck DeMarco Alexa ProRes Films sortant au moisdedécembretour - Alexa Arriraw Codex, Zeiss T 2.1 GSuzanne , de Katell Quillévéré, image nés en Alexa (liste non exhaustive) Voir l’entretien : Tom Harari GCarrie, la vengeance , de Kimberly http://www.imageworks.fr/?p=5963 Alexa ProRes, Zeiss T 2.1 (TSF) Peirce, image Steve Yedlin G100% cachemire , de Valérie Lemercier, GHomefront ,deGaryFleder,imageTheo Alexa, PV Primo image Denis Lenoir AFC, ASC van de Sande GLe Cinquième pouvoir, de Bill Condon, Alexa Arriraw Codex, Cooke S4 (TSF) Alexa Arriraw, Cooke S4 image Tobias Schliessler ASC GJe fais le mort , de Jean-Paul Salomé, GIUsedtoBeDarker , deMatt Porterfield, AlexaArriraw Codex, Zeiss MasterPrime image Pascal Ridao AFC image Jeremy Saulnier GHenri , de Yolande Moreau, image Alexa ProRes, Zeiss Master Prime (TSF) Alexa ProRes Philippe Guilbert SBC GThe Lunchbox , de Ritesh Batra, image GWolfofWallStreet ,de , Alexa ProRes, Cooke S4 (Panavision Michael Simmonds image Rodrigo Prieto ASC, AMC France) Alexa Arricam 35 mm, Alexa Studio Arriraw G G I Zulu , de Jérôme Salle, image Denis LeGéantégoïste ,de ClioBarnard,image Codex(nuits), Hawkanamorphiques. Rouden AFC Mike Eley BSC AlexaStudio etM,Arriraw Codex,Hawk Alexa Plus et M, Cooke S4 anamorphiques

Codex associé AFC

 En salles en décembre, films tour - Codex félicite tous les gagnants du nés en Codex : festival Plus Camerimage. Ci-dessous GAll is Lost , de J.C. Chandor, image les films ayant tourné en Codex Franck DeMarco Compétition officielle G Alexa Arriraw Codex, Zeiss T 2.1, Codex Grenouille d’or Vault Ida , de Paweł Pawlikowski, photogra - Frank DeMarco a accordé un entretien phié par Łukasz Żal et Ryszard à Codex : Lenczewski http://www.imageworks.fr/?p=5963 Tourné en Alexa Studio Arriraw Codex GLe Cinquième pouvoir, de Bill Condon, et optiques anamorphiques G image Tobias Schliessler ASC Grenouille d’argent AlexaArriraw Codex, Zeiss MasterPrime Heli , d’Amat Escalante, photographié GZulu , de Jérôme Salle, image Denis par Lorenzo Hagerman Rouden AFC Tourné en Alexa Arriraw Codex et op - AlexaStudio etM,Arriraw Codex,Hawk tiques Zeiss Master Prime anamorphiques Lorenzo Hagerman a accordé un entre - GA Touch of Sin , de Jia Zhang Ke, image tien à Codex : Yu Likwai http://www.codexdigital.com/ Alexa Studio et M, Arriraw Codex, Arri casestudies/cinematographer-lorenzo- Scope et Elite anamorphiques hagerman-chooses-codex-for-amat- G100% cachemire , de Valérie Lemercier, escalantes-thriller-heli image Denis Lenoir AFC, ASC Films 3D Alexa Arriraw Codex, Cooke S4 (TSF) Gravity ,d’AlfonsoCuarón, photographié GWolfofWallStreet ,de Martin Scorsese, par Emmanuel Lubezki ASC, AMC image Rodrigo Prieto ASC, AMC Tourné en Alexa Arriraw Codex et op - Arricam 35 mm, Alexa Studio Arriraw tiques Zeiss Master Prime Codex (nuits), Hawk anamorphiques. Emmanuel Lubezki ASC, AMC a accordé un entretien à Codex http://www.codexdigital.com/ casestudies/lubezki-and-cuaron-test-the- limits-of-filmmaking-technology-on- I gravity

31 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Fujifilm associé AFC

 GammeCabrioFujinon:desoptiques Fujifilmestleseul fabricantà associer les d’exception chez Fujifilm trois composantes essentielles : G Le zoom G Trois modèles à ce jour : La monturePL (qui permetlemontage G ZK 4,7 x 19 sur une caméra de cinéma) G G ZK 3,5 x 85 La motorisation de la poignée G ZK 2,5 x 14 (dernière nouveauté) Leurs atouts sont également : G La disponibilité en mètre ou en pied G Optiquescinémaen monture PLles plus Un iris composé de 9 lames G légères du marché, très compactes. Une bague de back focus ajustable G Lepilotageavecdifférentes poignées Ce sont les seules optiques à posséder vidéo oucinéma, boîtier de contrôle etc. Fujinon Cabrio G Des accessoires cinéma utilisables un " drive unit " permettant un portage I à l’épaule, amovible. (diamètre 114, crantage en 0,8).

Panavision associé AFC

 Optiques Série Primo V 34 e FestivaldufilmcourtdeVilleurbanne La naissance d’une série chezPanavision Panavision Alga et Rhône-Alpes ont estun évènementsurtout lorsqu’il s’agit fourni le matériel de sept films sélec - des optiques qui ont été adoptées par tionnés à la Compétition Européenne : G lesréalisateurs depuisleurintroduction A cheval dans une maison vide de Fré - il ya 25ans.Aujourd’hui lelook classique déric Carpentier,tourné en Epic avec des Primoa étéredéfini etoptimisé pour être Primo, image Brice Pancot (PV Rhône- utilisé avecla dernièregénérationde ca - Alpes) G mérascinémanumériques.Lesoptiques Poussières de Daniel Metge, tournée Primo V allient la texture organique du en Arri Alexa avec des Angénieux Op - filmà la hauterésolution du numérique. timo 16-42, image Thomas Walser (PV Rhône-Alpes) G Les Lézards de Vincent Mariette, tour - née en Epic avec desPrimo,image Julien Poupard (PV Alga) G Petit matin de Christophe Loizillon, tourné en Arri Alexaavec desZeissG.O., image Aurélien Deveaux (PV Alga) G LaLumièreduphare deHélèneMilano, tournéen RedMX avec des Zeiss G.O. et zoom AZ 10HR, imageJérôme Olivier (PV Retour sur la journée Portes Ouvertes Alga) G Panavision tient à remercier tous les vi - Solitudes de Liova Jedlicki tourné en siteurs, plus de 250 personnes, qui sont Panaflex Millennium 3 perfs avec des venus pour la journée Portes Ouvertes Primo, image Julien Poupard (PV Alga) du 14 novembre dernier. Faims de Géraldine Boudot, tourné en Toutes nos équipes étaient là pour ré - Aaton Penelope 2 perfs avec des Cooke pondre aux nombreuses questions des S, image Yann Maritaud (PV Rhône- visiteurs et leur montrer les différentes Alpes) solutions que proposent Panavision. Félicitations à tous et bonne chance ! Noussommes heureuxde constater, au vu de son succès,que cettejournéed’in - Sorties décembre formation et de rencontres organisée Nesma de HormeidaBehi,imageNewine Behi, tourné en Arri Alexa etPrimo stan - parPanavision en fin d’annéefaitpartie I maintenant des RDV annuels établis. dard.

AFC la lettre n°235 / 32 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Sony France associé AFC

 LesvisiteursdudernierSatis(19,20, Pour concevoir ces nouveaux moni - La technologie Trimaster EL™ de Sony 21 novembre 2013) ont pu découvrir teurs plus fins et plus légers, Sony a en - et son panneau OLED exclusif garan - pourlapremièrefoisenEuropelesnou - tièrementrepensé leur design, duchâs - tissent une reproduction précise des veaux modèles PVM-A170 17" et PVM- sisaccueillantla structure du panneau noirs et des couleurs, une plage dyna - A250 25". D’une réduction d’environ OLEDàla carte de traitementdusignal, mique exceptionnelle et un temps de 40% en termes d’épaisseur et de poids en passant parles matériauxet les com - réponse rapide, pour des résultatsim - par rapport aux modèles précédents, posants.Parmi lesautresaméliorations peccables et une évaluation en toute ils offrent davantage de flexibilité et opérationnelles, on mentionnera un confiance. uneplusgrandesimplicitéd’utilisation système de conversion E/Pquipermet Ces nouveaux moniteurs seront dis - pour la production d’émissions en di - d’optimiser automatiquement le trai - ponibles dès janvier 2014. rect et les applications en car régie. tement du signal en fonction des si - Informationscomplémentairessurlesite I « Les contenus ultra-Haute Définition gnaux d’entrée, à une faible latence de Sony www.pro.sony.eu (4K et au-delà) nécessitent des moni - (moins de 0,5 trame). Les utilisateurs teurs de plus grandes tailles pour ga - peuvent également mettre à jour les rantirunétalonnageprécisdescouleurs moniteurs via un câble Ethernet. sursite»,expliqueDanielDubreuil,chef Le panneau OLED de Sony utilise la de produit marketing pour les moni - technologie Super Top Emission pour teursprofessionnelschezSonyEurope. fournir une luminosité élevée, une « Mais les moniteurs plus grands sont grande pureté des couleurs, un fort plusdifficilesàtransporteretprennent contraste et une fiabilité à toute plus de place. Ces nouveaux modèles épreuve. Les nouveaux modèles pro - ont une taille d’écran adaptée à l’éva - posent également des angles de vue luation critique, et offrent un design très larges, ce qui permet à plusieurs plus fin et plus léger, idéal pour les ap - coloristes ou ingénieurs vidéo de vi - plicationsdetournagededirectousur sionner simultanément les images, et le terrain. Ils ont même une poignée donc d’augmenter la productivitéglo - pour faciliter leur transport. » bale et l’efficacité du workflow.

Sublab associé AFC

 La Phantom Flex 4K en primeur chez Sublab

Initié parune présentationprometteuse de notre système SpectR à l'IBC, le der - nier trimestre2013setermineen beauté avec l'arrivée anticipée du Père Noël et de la nouvelle caméra Phantom Flex 4K. La Phantom Flex 4K possède des carac - téristiques au-delà de toutes caméras existantes puisqu'elle permet d'attein - Tout comme les autres caméras Phan - dre 1 000 images par secondes avec une tom, l'associationde la PhantomFlex 4K résolution de 4096 x 2160 pixels. avec notre système de télécommande SpectR for Phantomoffrira une liberté et Laperspectived'explorer les possibilités une simplicité d'utilisation. N'hésitez pas à nous consulter pour plus de cette caméra en primeur en Europe I dès décembre nous tient en haleine. d'informations http://www.sublab.tv/

33 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] Thales Angénieux associé AFC

 Parmilesfilmsphotographiés avec Nousavons utilisélesoptiquessur laca - standard utilisées dans le monde de la des zooms Angénieux, en voici treize méra 5, qui était dans les tribunes enpo - télévision. Il faut aussi installer un mo - dont la sortieen salles est programmée sition " beauté ". Nous avons d’abord teur pour piloter l’iris à distance, ce qui au mois de décembre. mis le15-40afin d’avoir un plan "beauté" reste un point faible. Par ailleurs, pour G Casse-tête chinois , de Cédric Klapisch de Bercy. Puis nous l’avons remplacé lesoptiqueszoom à longue focale,ilfaut – Photographie Natasha Braier ADF pour le28-340 afin d’avoir plusderendu tenir compte du fait que la taille de l’op - GGoliyon Ki Rasleela Ram-Leela , de San - dela caméra à cet endroit. Au 28 mm, on tique elle-même devient significative - jay Leela Bhansali – Photographie Ravi avait toujours un joli plan beauté, par ment plus grande que ce qu’on a avec Varman ISC contre, la focale 340 mm nous a permis les caméras TVclassiques. Même chose G Le Cinquième pouvoir , de Bill Condon deprendredesplans serrés des joueurs. pour le poids,puisqu’on utilise beaucoup – Photographie Tobias A. Schliessler ASC Le fait d’avoir un zoom d’assez grand plus des caméras en mode " portable " G Zulu , de Jérôme Salle – Photographie angle jusqu’au 340 mm augmente les dans les productions TV. Denis Rouden AFC possibilités d’une position caméra en Avez-vousétéconvaincuparl’apportdes G 100% cachemire , de Valérie Lemercier nous donnant beaucoup plus de diver - optiques cinéma ? – Photographie Denis Lenoir AFC, ASC sité de plans. Il est clair qu’avec le nombre croissant G A Touch of Sin , de Jia Zhang Ke – Pho - de demandes pour des productions TV tographie Nelson Yu Lik-wai Quelles sont les principales difficultés à en 4K, il n’est pas seulement question G All is Lost , de J.C. Chandor – Photo - gérer dans le cadre d’une captation de d’avoir une caméra avecune résolution graphie Frank DeMarco tennis ? plusélevée.Ilestindispensable que tous G Le Hobbit : la désolation de Smaug , de Le tennis est un jeu très rapide et dès les éléments soient à la même hauteur. Peter Jackson – Photographie Andrew qu’on essaiede récupérer des plans très Onpeutmême dire que l’optique devient Lesnie ACS, ASC serrés du jeu, garder le point sur les su - un élément plus important que la ca - G Belle et Sébastien , de Nicolas Vanier – jets devient très difficile. En filmant du méra. C’est là qu’on voit clairement Photographie Eric Guichard AFC sport avec unecaméra à grandcapteur, l’avantage des optiques cinéma. G Mandela,unlongcheminverslaliberté , la profondeur de champest unparamè - Avez-vous d’autres projets ? de Justin Chadwick – Photographie Lol tre auquel il faut faire très attention. On n’est qu’au début d’un nouveau Crawley BSC Grâce à un bon éclairage et à la sensibi - monde qu’on vient de découvrir. Avec G Don Jon , de Joseph Gordon-Levitt – lité de la caméra Sony F55, nous avons nos collègues en Hollande de la société Photographie Thomas Kloss pu travailler avec une ouverture de 8 ce EuroMediaGroupUnited,onaréussien G Le Loup de Wall Street , de Martin qui nous a aidés à sortir des images juilletàcapteren4Kleconcertdugroupe Scorsese – nettes et piquées. MuseàRome.Lesrésultatssontdéjàpas - Photographie Rodrigo Prieto AMC, ASC Quecesoitpourle28-340oule15-40,des sés dans des salles de cinéma partout GTel père, tel fils , de Hirokazu Koreeda optiques destinées traditionnellement dans le monde. Le tennis à Bercy nous a I – Photographie Mikiya Takimoto. au cinéma, pouvez-vous nous dire quels permisdemontrerqu’onaaussilesavoir- bénéfices vous avez eus à la captation ? faire pour des captations en 4K dans le  Captation 4K en " live " du Tournoi Comme ontravaillaiten 4K, les optiques domainedusport.Danslesmoisquivien - de tennis de Paris-Bercy cinéma sont d’une qualité supérieure. nent, on a plusieurs projets en phase de Après la captation 4K en direct des Etant donnéquelerésultat final est mon - préparationaussibiendanslesportque I concertsdeColdplayetd’AndreaBoticelli tré sur des écrans plus grands que les le divertissement (concerts, opéras). en2012,dugroupeMuseenjuillet2013par écrans 65" des particuliers ou ceux des United filiale néerlandaise d’Euro Media salles de cinéma, avoir par exemple Group, Euro Media Group était aux Mas - beaucoup moins d’aberrations chro -  Où Jean-Marie Dreujou AFC , parle de tersdetennisBNPParibasdeParis-Bercy. matiques se voit clairement sur les son travail surWolfTotem(LeTotemdu DeuxzoomsAngénieuxmonturePL,l’Op - images. La précision d’une monture PL loup) , de Jean-Jacques Annaud timo 28-340 et l’Optimo 15-40 mm mon - permet de changer plus facilement les Adapté du best-seller en Chine de Jiang téssurcaméraSonyF55,ontserviàcette optiques pendant les tournages puisque Rong,letournageduTotem du loup vient captation.RonaldMeyvish,enchargedes laproblématiquedu " back-focus", bien de se terminer. Le directeur de la photo - nouvelles technologies chez Euro Media connue des optiques TV avec monture graphie Jean-Marie Dreujou AFC livre son Group, livre ses impressions. B4, est réduite. expérienceavecleszoomsAngénieuxsur Quelles différences essentielles voyez- ce film. (Production China Film Co. LTD - vouscomparativementauxoptiques2/3 Repérage) pouce utilisées jusque-là dans le monde du Broadcast ? Jean-Marie Dreujou : Le Totem du loup Au niveau de l’opération etde lafiabilité, estmadeuxième expérience cinémato - le grand avantage des optiques graphique chinoise : j’ai tourné en 2001 construites pour les caméras 2/3 pouce Balzac et la petite tailleuse chinoise , de reste les moteurs servo-intégrés sur l’op - DaiSijie. Pource film, j’avais utilisé un25- tique. Aveclaplupartdes optiques ciné, 250 HR que j’avais mixé avec une série on est quand même obligé d’attacher Zeiss Distagon. Nous étions à l’époque

Zoom Angénieux Optimo 15-40 mm monté sur une des moteurs externes afin de contrôler quatre Françaispourfaire ce film,entiè - Sony F55 le zoom et le point avec des poignées rement en chinois. Le Totem du loup est

AFC la lettre n°235 / 34 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ]

mon quatrième film avec Jean-Jacques Annaud,il se passe en 1969.Unjeune étu - diant originaire de Pékin est envoyé en Mongolie intérieure, dans une tribu de bergers nomades. Il va beaucoup ap - prendre sur la vie dans cette contrée in - finie, hostile et vertigineuse, sur la no - tion de communauté, de liberté et de responsabilité, et sur la créature la plus crainte et vénérée des steppes... le loup! Commentsepasselamixitédeséquipes? JMD : J’ai tourné un peu partout dans le monde, il m’est déjà arrivé de me re - trouverseuldansuneéquipeétrangère pourfaire un film.Noussommesactuel - lement une équipe de 450 personnes, dont neuf Français. L’équipe image est constituéede27 techniciens à la caméra, Jean-MarieDreujou,assis,Jean-JacquesAnnaud,àsagauche,etunepartiedel’équipesino-françaisesurletournagedu 17 à la machinerie, 19 à l’électricité, et une Totem du loup - Photo Bai Long - China Films Co. LTD Repérage interprète... Car seul mon " gaffer " chi - noisparle anglais.Lelangagedu cinéma decela. Jemélangeengénéralcela avec mettaient pas d’accueillir toute l’équipe. étant universel, grâce à la compétence des Cooke S4 et celafonctionne très bien Puis nous avons tourné une scène com - des techniciens, nous arrivons toujours car je retrouve la même qualité. pliquéed’hiver: desloups attaquentdes ànouscomprendre. Denis Scozzesi,mon Concernant les caméras, qu’utilisez- chevauxdans lanuitetle blizzard. C’était chef machiniste, m’accompagne. Sa vous ? assezterrible,maisleshommesainsi que compétenceetnotrecomplicitésont in - JMD : Pour la 2D je tourne avec des le matériel, ont résisté ! A la naissance dispensables pour coordonner tous les Alexas,etpourla3D avecdesRED.J’en - despetitsloups en avril,letournagea re - mouvements de caméra. registre en RAW, et ainsi, nous raccor - pris. Deux autres coupures ont ensuite Quelssontleséquipementsquevousuti - dons rapidement les deux systèmes. Je éténécessaires:pour leur permettrede lisez sur le tournage ? suis accompagné d’Olivier Garcia, qui a grandir, et aussi pour respecter l’évolu - JMD : Je tourne avec 5 caméras ! ; 3 ca - installé le laboratoire sur place et qui tion dessaisons.Nous abordons actuel - méras2D et2caméras 3D.J’utiliseun rig règle tous lesproblèmes.Nous arrivons lement le tournage des séquences d’hi - allemand Screenplane pour lescaméras aussi à raccorder rapidement grâce aux ver, dans le grand froid et la neige ! 3D, sur lequel j’installesoitdespacks 3D objectifs Angénieux. Commentfonctionnez-vousentrefocales 16-42, soitdes packs3D30-80. Surles ca - A quoi cela est-il dû d’après vous ? fixes et zooms ? méras 2D, j’utilise essentiellement des JMD : A une très grande qualité de fa - JMD: J’utilisetrèspeu lesobjectifsfixes. objectifs Angénieux : 15-40 & 28-76, 24- brication.Avec l’AlexacombinéeauxOp - D’une manière générale, depuis que les 290 & 28-340 mm. Nous tournons envi - timos,jeretrouve exactementce que je 15-40 et 28-76 mm sont sortis, je ne les ron 1/4 en 3D natif et 3/4 en 2D. Le film pouvaisobtenir en argentique.Lamixité utilise quasiment plus. sera ensuite entièrementspatialisé pour est bluffante. PourtantlesOptimolightweightnesont sortir dans les salles en 3D. Comment se traduisent vos choix tech - paslesplusrépandusenChineàl’inverse Quelles sont vos impressions sur les niques par rapport aux contraintes ? de l’Europe ou des Etats-Unis… zooms Angénieux ? JMD : J’ai souvent une caméra sur une JMD : Cela évoluevite .... mon équipechi - JMD : J’ai aimé utiliser, sur Wolf Totem, grue et deux autres sur travelling ou sli - noiseatrès vite vu queces objectifssont le nouveau28-340 mmavec le doubleur der,avec leszooms.Nouspouvonschoi - d’une très grande qualité, et je dois lut - Angénieux. J’appréciesa qualitéoptique sirlesfocalesadaptéesrapidement,no - ter avec le photographe de plateau qui très homogène.Lorsquej’ai commencé tammentlorsqu’il fautcapter les regards me " vole " systématiquement le 28-76 comme opérateur, j’utilisais beaucoup de nos loups. La difficulté de ce film est mm dès qu’il n’est plus sur une caméra ! les objectifs Panavision, notamment le qu’il se passe sur plusieurs saisons. En Quand se termine le tournage ? 24-275 mm qui avait déjà une ouverture Mongolie, le passage de l’une à l’autre JMD : Mi-novembre. J’aurais encorepro - à2.8, ce quiest unavantageénorme par - est visible quotidiennement. Le jaune bablementquelques raccords àtourner ticulièrement lorsque l’on tournait en - changetrèsvite du marron au vert (entre au mois d’avril 2014. core en 35 mm argentique. J’alternais l’hiveret leprintemps), etduvertau mar - Entantqu’opérateurquelssontvossou - cet objectif avecle25-250HR Angénieux ron (entre l’été et l’automne). L’autre haits techniques ? qui avait uneouverturemoindre. J’ai uti - difficulté était de suivre l’évolutiond’un JMD : Un de mes souhaits serait que les lisé l’Optimo 24-290 mm dès sa sortie, petit loup (un des personnages du film) Optimo soient équipés de moteur de car il correspondaitexactementà ce que depuis sa naissance en avril jusqu’au zoom car lorsque l’on a besoin de rapi - je recherchais dans la qualitédespeaux, début de l’automne. Nous avons conçu dité, c’est quelque chose qui manque. dans la colorimétrie. C’était pour moi un plan de travail complexe pour conci - (J’aimais beaucoup Panavision car ilsuf - l’objectif idéal. J’ai retrouvé cela, bien lier ces deux contraintes.Andrew Simp - fisaitd’un branchementdirectementsur sûr avec le 28-340 mm, mais aussi avec son a éduqué seize loups, dont quatre laPanaflex pourcontrôlerle zoom). J’ai - les Optimos " lightweight " 15-40 et 28- petits pour le rôle principal. merais aussi essayer votre nouveau 76 mm où je pouvais passer d’une ca - Nous avons commencé à tourner des zoom anamorphique. mérafixeen longue focale àune caméra plans d’été très larges au mois d’août Vos prochains projets ? à l’épauleavec harmonie. Ma cohérence 2012,en très petite équipe,dans des en - JMD: D’autresaventuresaussibellesque I de tournage est vraiment centrée autour droits isolés de Mongolie qui ne per - Le Totem du loup !

35 / n°235 la lettre AFC [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ] à voir revue de presse L'Eau sèche, un voyage en compagnie de Faute d’argent, le cinéma portugais est au point mort Jean Olivier Hucleux Par Clarisse Fabre Documentaire de Brigitte Barbier Le Monde , 2-3-4 novembre 2013  Face au refus des opérateurs de que les opérateurs des télécommu - Brigitte Barbier nous informe de la télécomsderemplirleursobligations nicationsrefusentdepayer unetaxe sortie en DVD de son légalesdefinancement,lesecteur,en prévue par la loi. Et les déclarations berne, résiste vaille que vaille. Y a-t- de Jorge Barreto Xavier, secrétaire documentaire L'Eau sèche, un il quelqu’un au Palacio Ajuda, siège d’Etat à la culture, rattaché au cabi - voyage en compagnie de Jean du secrétariat d’Etat à la culture, à netdu premier ministre,n’yfontrien. Olivier Hucleux . Lisbonne ? C’est la question que po - Le manque à gagner pour la pro - sent très sérieusement les profes - duction de filmsestestiméà10,5mil -  « Le film L’Eau sèche, un voyage avec sionnelsducinémaportugais,réunis lions d’euros – soit le montant que jusqu’au 3 novembre au festival du devrait acquitter lesecteur destélé - Jean Hucleux , a tout d’abord été une I question de voisinage, comme la film documentaire Doclisboa . coms. juxtaposition des traits dans les dessins de Entre deux projections, les conver - Suite de l’article l’artiste. sations reviennent toujours sur le http://www.afcinema.com/Faute-d- Ce film s’est construit dans le temps, cinq même sujet : le financement du ci - argent-le-cinema-portugais-est-au- ans pour rassembler la parole de Jean néma portugais est en berne, parce point-mort.html Olivier Hucleux et voir son travail, voir au- delà de la technique, voir au-delà du visible. Cinéma : Bruxelles maintient presque en l’état les aides territorialisées « Le dessin est l’expression de ce qu’il y a Par Alain Beuve-Méry de plus immatériel en nous », disait l’artiste. Avec L’Eau sèche , j’espère faire Le Monde , 15 novembre 2013 résonner ce que Jean a su taire dans son œuvre. Ne pas raconter, ne pas être dans  Toutestbienquifinitbien!Après Deuxpoints continuaientde bloquer l’anecdote, éliminer le superficiel pour trois consultations publiques, plus les négociations, l’un concernait la faire jaillir cet immatériel en nous. deux ans de discussions et de nom - discrimination des aides, l’autreleur J'espère que mes images "résonnantes" breux allers-retours entre la Com - territorialisation. Les responsables et ma vision personnelle permettront missioneuropéenneetlesdifférents français, mais aussi allemands, des d'approcher plus intimement l'homme et Etats membres, Joaquin Almunia, industries cinématographiques crai - l'artiste exceptionnel qu'était Jean Olivier commissaire européen chargé de la gnaient qu’une libéralisation du sys - Hucleux, parti explorer un autre invisible concurrence,arendupublique,jeudi tème d’aides publiques au cinéma I depuis mai 2012. » 14 novembre, sa réforme des aides n’entraîne une délocalisation mas - publiques au cinéma. Les profes - sive des tournages en Europe cen - I http://www.harmattantv.com/videos/film- sionnels du cinéma français, qui re - trale et orientale. %28vod-dvd%29-2693--L-Eau-seche- doutaientuneatteinteauprincipede Suite de l’article DOCUMENTAIRES.html l’exceptionculturelle,devraientêtre http://www.afcinema.com/Cinema- soulagés. Bruxelles-maintient-presque-en-l-etat- les-aides-territorialisees.html

La culture vaut bien 435 kilomètres d’autoroute Par Clarisse Fabre Le Monde , 16 novembre 2013  En 1966, alors qu’il défendait le porteur spécial dela commission des budget des maisons de la culture, finances, le socialiste Pierre-Alain André Malraux avait lancé cette Muet, à l’occasion du vote en pre - phrase aux députés : « Mesdames et mière lecture du budget de la culture messieurs, ce que je vous demande, pour 2014, mercredi 13 novembre. c’est exactement vingt-cinq kilomè - Il s’agissait de montrer, près de cin - tres d’autoroute. » La décentralisa - quante ans plus tard, que les tion culturelle vivait ses premières sommes en jeu sont toujours déri - I années,etleministredesaffairescul - soires. turelles souhaitait minimiser les Suite de l’article sommes en jeu. http://www.afcinema.com/La-culture- Cettecitation deMalrauxa étéexhu - vaut-bien-435-kilometres-d- mée, il y a quelques jours, par le rap - autoroute.html

AFC la lettre n°235 / 36 [ activités AFC | festivals | çà et là | in memoriam | films AFC | entretiens AFC | le CNC | la CST | associés | à voir | presse | lecture ]

James Gray m’a amené au musée Par Elizabeth Franck-Dumas Libération , 26 novembre 2013 Rencontre avec James Gray et son chef opérateur, Darius Khondji, deux esthètes complices. Si The Immigrant , cinquième long métrage de l’Américain James Gray, nous arrive aujourd’hui auréolé d’un accueil mitigé reçu en mai au Festival de Cannes, il y a au moins une vertu sur laquelle tout le monde s’accorde : sa magnifique photographie.

 Des plans pou - D.K. : Sur huit semaines de tournage, J.G. : On est aussi allés au musée. drés, des couleurs c’est peu. D.K. : James m’a emmené au Metropo - saturées, des ta - J.G. : Huit semaines ? Trente-trois jours litan Museum,àlaFrickCollection.Il m’a bleaux léchés qui plutôt ! montré des peintures d’Everett Shinn, donnent au projet de George Bellows, ces peintres de une ampleur gran - Comments’estdérouléletournagedans l’école réaliste américaine de la Ashcan diose, signés du ces conditions ? School.Desphotos de LewisHine prises Franco-IranienDa - J.G. : Cela a été difficile, la rapidité était à EllisIsland aussi.Et puison a parlé d’au - rius Khondji très pénible. Et puis on a eu des tres réalisateurs, de Dreyer, beaucoup James Gray et Darius Khondji (Amour,Minuit à contraintes énormes, comme celle de de Bresson. Photo Bruno Charoy Paris), quitravaillait tourner à Ellis Island la nuit, car nous làpourlapremière foisavecJames Gray n’avons pas eu l’autorisation d’y être la J.G. : La scène où Marion Cotillard se sur un film. Des mois plus tard, dans ce journée. Ce grand hall que l’on voit au confesse,levisageéclairépar un halo de hall d’hôtel parisien, leur complicité est début, dontles murssontpercés de dix- lumière, est un hommageau Journald’un manifeste, nourrie de références à huit immenses fenêtres, il a fallu l’éclai - curé de campagne. l’opéra, à l’histoire de l’art. Les faire se rerdel’extérieur. Mais seulement sur la réunirétait tenter de répondreàla ques - moitié, parce que nous n’avionspas suf - D.K. : Pour moi, c’est LaStrada,qui a été tion suivante : comment, malgré des fisamment d’argent pour le faire entiè - déterminant. Jenel’avais pas vudepuis contraintes budgétaires redoutables, rement. Nous avons ensuite dédoublé longtemps, etlorsquetum’as projeté le ont-ils conservé une ambition picturale l’image, car le hall est parfaitement sy - film, tout s’est mis en place. Nousavons débordant e? métrique. Mais il y a donc un plan en nu - aussi fait quelque chose d’inédit pour mérique au beau milieu de la scène. moi,que j’adoreraisréutiliser :un story- PourquoiavoirdemandéàDariusKhondji board qui était un mood board. de travailler sur ce film? Mais vous avez tourné en argentique ? James Gray : Cela tient en deux mots : D.K. : Oui, au maximum. Avec de vieux J.G.: Oui,unelistedeplanspour lesquels Darius Khondji. (Rires) J’aimais son tra - objectifs anamorphiques, sur une pelli - j’avais à chaque fois mis en regard des vail depuis longtemps, depuis Delicates - cule très douce, que j’ai flashée en cou - images prises ici ou là. Comme cela, dès sen et Seven. Jepensaisqu’onauraitune leur, ce qui donne ce rendu particulier, que j’avais besoin de détailler unconcept connivence artistique. Ce que je re - àl’ancienne. Jen’aime pasavoirrecours pour Darius, jepouvais faireréférenceà cherche pour un film, ce n’est pas aux effets spéciaux, même si, parfois, cette liste,àcesscènes piquéesailleurs. quelqu’un qui fasse exactement ce que c’est obligatoire. Même si j’ai essayé de piquer le moins jelui demande,cen’est pas intéressant, possible. Mais de toute façon, je ne vois mais quelqu’un qui a du goût, qui ap - Comment vous êtes-vous mis d’accord pas cela comme du vol, plutôt comme portera quelque chose en plus. Ce que sur le rendu que vous recherchiez ? de l’inspiration. jene savaispas,etquim’aintimidé,c’est D.K.: Nous avons énormément travaillé D.K. : Tu as aussi évoqué cela, quand je combien il est sympathique. enamont, car pendantletournagenous suisarrivé àNew York : l’inspiration, l’em - n’avions plus le temps d’expérimenter. prunt. Parce que vous aviez des scrupules à le Au tout début, James a commencé par tyranniser ? m’envoyer beaucoupde photos.Despo - J.G. : Je t’ai raconté un mail que j’avais J.G. : Moi ?Maisjene tyrannise personn e! laroïds de femmes quasi nues, pris par envoyé à Coppola, une vraie lettre de (Rires) l’architecte italien Carlo Mollino. Ce sont fan, où je lui disais combien je lui avais Darius Khondji : Je n’ai pas le souvenir presque des clichés de mode, mais in - «volé» d’éléments du Parrain II, pour d’avoir ététyrannisé. Mais je me rappelle nervés d’un tel pathos, avec une telle The Yards je crois. Il m’a répondu : «Très un réalisateur quisavaittrès bien cequ’il épaisseur dansla lumière, qu’ellesm’ont bien, c’est fait pour ça.» Coppola a lui- voulait, et heureusement. empêché demeconcentrersurleprojet même fait beaucoup d’emprunts à Vis - J.G. : Il y a bien eu cette fois, lorsque tu auquel je travaillais alors. Il les accom - conti. Les réalisateurs s’inspirent mu - as voulu rajouter une ampoule sur un pagnait de mots comme «religio n»ou tuellement,etl’on pourraitdire lamême mur, dans la scène où «ferveu r», elles se sont mises à me han - chosed’acteurs. Giulietta Masina prend entre par la fenêtre, et où je n’étais pas ter. J’ai besoin de ce genre d’émotions des pans entiers à Chaplin pour jouer du tout d’accord… pour élaborer une lumière. les Nuits de Cabiria de Fellini.

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Que pensez-vous que votre film dise du D.K. : C’est un plan de réalisateur, il faut J.G.: Uneéquipetellementmotivéeque rêve américain ? être scénariste pour imaginer ça. Pour j’ai passé les mois qui ont suivi le tour - J.G. : J’avais envie de partager l’expé - moi, le plan est resté obscur jusqu’à ce nageen dépressio n!C’est difficiledese rience de mes grands-parents juifs, qui qu’il soit terminé, j’ai dû avoir une séparer de gens qui se préoccupent de avaientfuiunlieu[laPologne,ndlr] oùles confiance aveugle en James. Quand j’ai cequevoustentez d’accomplir,qui vous parentsdemagrand-mères’étaientfait lu lescénario,j’ai immédiatement vutel - aident à le réaliser. On pense qu’entant couper la tête. Mon grand-père racon - lement de difficultés techniques à ré - queréalisateur vousavez une «visio n ». tait sans cesse des histoires où il idéali - soudre, tellement d’angles compliqués, Maispource film, hormisce dernierplan, sait son pays natal, ce que je n’ai jamais que je me suis dit : « Mais comment ça j’avais surtout envie que l’équipeailleau- compris,vueslespersécutionsquesafa - peut marcher, ça ? » (Rires) delà dece quej’avaisen tête.Qu’elleme I mille y avait subies. Mais les migrations dépasse. humaines,quifontlerécitdel’humanité, Quelles ont été les autres grandes diffi - ne sont jamais entièrement roses. Nos cultés du tournage ? Lire également : vies sont emplies de joies et de morts, il D.K. : J’aiessayéde ne paspenser aubud - http://www.afcinema.com/Darius-Khondji- faut raconter les deux. Chose pour la - get, sinon j’aurais eu le vertige. J’essaie l-ange-illuminateur-cache-derriere-les- quellejepensed’ailleursavoirlargement de nejamais y penserd’ailleurs, je me dis tableaux-de-The-Immigrant.html échoué:mesfilmssontplussombresque qu’ilyatoujours une solution… Maisren - joyeux.J’aimeraisqu’ilssoientpluséqui - dre, dansle New Yorkd’aujourd’hui,l’es - Lireourelirel’entretienqueDariusKhondji librés.Maisjen’aiaucuntalentcomiqu e: sencepoétiqued’un temps révolu, avec aaccordéàl’AFCàl’occasiondelasélection dans ce film, je suis le seul à penser que toute la poésie très proustienne que du film au dernier festival de Cannes : certaines scènes sont hilarantes… Jamesy mettait, c’était unvrai défi pour http://www.afcinema.com/Le-directeur-de- moi. Pour le reste, nous avions un pro - la-photographie-Darius-Khondji-AFC-ASC- Ona beaucoup parlé du plan final, était- ducteur incroyable, qui est allé jusqu’à parle-de-son-travail-sur-The-Immigrant-de- il dans le scénario dès le départ ? embaucher un chef électricien à la re - James-Gray.html J.G. : Oui. Même si, en fait, ce n’est pas traite, John De Blaw, parce que James unplan,maisuncomposite, réalisé grâce et moi l’adorions. Il y avait une équipe à des effets spéciaux. Il aurait été im - très soudée, ce qui est crucial pour ce possible à réaliser sinon. genre de projet. côté lecture Table ronde : cinq grands directeurs de la photographie révèlent les secrets de leur métier Dans un article publié le 18 novembre 2013 sur son site Internet, le journal The Hollywood Reporter propose une table ronde entre cinq directeurs de la photographie de renom. Qu’avaient-ils en tête ? La transition en cours de la photographie argentique vers le numérique, évidemment, à laquelle ils sont tous mêlés.

 Participaient à cette toute première Lire et/ou voir "Table ronde Directeurs de la photogra - Roundtable : 5 Top Cinematographers on phi e" du Hollywood Reporter : Barry Why 3D Is ‘Unnecessary,’ Refusing to Give Ackroyd BSC , 59 ans ( CaptainPhillips ), Sean Advice to Actors and Film vs. Digital, par Bobbitt BSC , 54ans ( 12YearsaSlave ), Bruno Carolyn Giardina et Gregg Kilday, sur le Delbonnel AFC, ASC , 56 ans ( Inside Llewyn site Internet du HollywoodReporter Davis ), ASC , 61 ans ( The http://www.hollywoodreporter.com/news/ roundtable-5-top-cinematographers-why- Secret Life of Walter Mitty ), et Phedon I Papamichael ASC , 51 ans ( Nebraska ). 656281 De gauche à droite : , Sean Bobbitt, Bruno Delbonnel, Phedon Papamichael, Stuart Dryburgh. Restauration : cosmétiques de l’émulsion Photo Augustin Hargrave Visite chez Pathé et chez SNC à l’occasion des restaurations des Misérables , de Raymond Bernard, et de Lumière d’été , de Jean Grémillon.  La mention " version restaurée " déposée sur les éditions sation et de restauration de leur catalogue travaillent avec vidéo defilms depatrimoine est devenueun argument devente deux laboratoires : L’Immagine Ritrovata à la Cinémathèque recouvrant des réalités bien différentes et ne relevant aucu - de Bologne et les laboratoires Eclair à Epinay-sur-Seine. nement de la restauration. Lumière d'été est une restauration SNC – Groupe M6 et la Ci - Ce n’est pas le cas de deux titres sortis récemment : Les Misé - némathèque française. En 2011, une numérisation en 2K des rables , de Raymond Bernard, chez Pathé et Lumière d’été , de éléments restaurés fut accomplie par les laboratoires Eclair, Jean Grémillon, chez SNC. donnant lieu à l’établissement d’un nouveau support numé - I Etapes d’une restauration rique de projection (DCP). Les studios Pathé, lancés dans un plan pluriannuel de numéri - Cahiers du cinéma , décembre 2013

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Philippe Van Leeuw met des idées en images Entretien effectué par Frédérique Guiziou Ouest France , 14 novembre 2013 Lors du 28 e Festival européen du Film court de Brest, une rencontre et un atelier étaient organisés avec Philippe Van Leeuw AFC . Chef opérateur de Claire Simon ou Un film dont vous êtes particulièrement fier ? de Laurent Achard et réalisateur engagé d’un film sur le FranckSpadone , deRichardBeanavec , un film génocide rwandais, il aime les histoires universelles. quepersonne n’a vu !Pourtant,on a fait un travail absolument exceptionnel. C’est un film aux partis-pris très rigoureux : pas  Expliquez-nous le fonctionnement du duo réalisateur- demouvements, quedes plans fixes, un seulplanpar séquence. chef opérateur sur un film... Il a fallu trouver une chorégraphie très spéciale. Franck Spa - Le chef opérateur, c’est la main droite du réalisateur, le relais done contient 120 plans. Et on ne s’ennuie pas du tout ! entre la technique et l’art de la mise en scène : il se charge de mettre des images sur des idées. La tâche peut s’avérer par - En2008,vousavezréalisévotrepremierlongmétrage, Le Jour fois délicate. Je lisais récemment un témoignage de Philippe où Dieu est partien voyage ,quiraconteleparcoursd’unejeune Rousselot, grand chef op’ français, collaborateur de Patrice femme tutsi pendant le génocide rwandais de 1994. Pourquoi Chéreau sur La Reine Margot . Il travaillait, en Louisiane, sur le ce choix ? lacPonchartrain,quiest traversé par une autoroute, quarante À l’époque, j’ai été très secoué par le traitement des médias. kilomètres en ligne droite au-dessus de l’eau. En Belgique, on ne parlait que de l’assassinat de dix casques Et il se posait ces questions : « De quelle manière filmer ce pay - bleus belges alors que des milliers de personnes mouraient au sage?Oùmettrelacaméra,quelmouvementluidonner,oùpla - Rwanda.Puis j’ai rencontré des expatriés belges, que l’onavait cer le point de fuite, la ligne d’horizon, quel filtre, quel objectif évacués. Ils m’ont parlé d’une jeune femme, qui s’occupait de utiliser ? » Voilà notre métier : on nous montre un lieu, on nous leurs enfants. Ne pouvant l’amener avec eux, ils l’avaient ca - décrit une situation. Et nous, on imagine comment les mettre chéedans lefauxplafond deleur maison.Ellen’a passurvécu. en images, comment les mettre en lumière, comment les ca - Je suis resté sur cette image. J’en ai fait un film, éloquent, qui drer et comment les personnages vont pouvoir y évoluer... déroulait le destin, dramatique, de cette jeune femme, jouée par une actrice rwandaise, elle-même témoin du génocide. Vous avez travaillé avec de nombreux metteurs en scène, dont Claire Simon, sur le film Les Bureaux de Dieu (2007), avec Na - Quel genre de cinéma aimez-vous ? thalieBayeetIsabelleCarré.Racontez-nouscetteexpérience... Je viens de travailler comme chef op’ au Liban. J’aime leur ci - J’étais très heureux de faire ce film militant. Il parle de choses néma encore frémissant, où l’on rencontre des gens très en - importantes, comme la contraceptionet l’interruptionde gros - thousiastes, malgré le filtre imposé par la guerre. Leurs films sesse. Sur la forme, l’opposition entre des actrices très célè - parlent de leurs racines et de leur avenir. Je cherche à com - bres et des jeunes femmes inconnues m’a beaucoup plu. L’al - prendre, parle cinéma, des situationsque je n’aijamais vécues. chimie fonctionnait admirablement. Pour moi, c’était une C’est pourquoi je monte un projet personnel qui parlera de la gageure. Il fallait filmer de longs entretiens sans couper, pas - Syrie, des civils, de leurs conditions de vie aujourd’hui. Je suis serd’uneactriceà l’autre, enfaisant très attention à elles : Na - fasciné par lecinéma oriental,coréen ou malais.J’aimeleshis - thalie Baye et Nicole Garciapossèdent des beautés qu’il ne faut toires simples,au message universel.Placéesdans un contexte I surtout pas abîmer... différent, elles nous enrichissent.

La Sagesse du chef opérateur

 Philippe Rousselot signera son livre, La Sagesse du chef opérateur , le 13 décembre 2013 à 18h30 à la librairie Ciné-Reflet, 15, rue Victor Cousin - Paris 5 e - I Métro : Luxembourg (Panthéon).

Ricardo Aronovich AFC, ADF, ABC nous conseille la lecture d'un article de Nigel Walters BSC intitulé Cinematographers, an endangered species ? A lire donc en anglais à l'adresse : http://www.imago.org/index.php/news/item/197-cinematographers-an-endangered-species.html

39 / n°235 la lettre AFC www.afcinema.com Coprésidents Laurent CHALET Jean-François HENSGENS Gilles PORTE Matthieu POIROT-DELPECH Benoît CHAMAILLARD Julien HIRSCH Pascal POUCET Michel ABRAMOWICZ Olivier CHAMBON Jean-Michel HUMEAU David QUESEMAND Rémy CHEVRIN Caroline CHAMPETIER Thierry JAULT •Edmond RICHARD Denys CLERVAL Vincent JEANNOT Pascal RIDAO Président d’honneur Arthur CLOQUET Darius KHONDJI Jean-François ROBIN •Pierre LHOMME Laurent DAILLAND Marc KONINCKX Antoine ROCH Gérard de BATTISTA Willy KURANT Philippe ROS Membres actifs Bernard DECHET Yves LAFAYE Denis ROUDEN Pierre AÏM Bruno DELBONNEL Pascal LAGRIFFOUL Philippe ROUSSELOT •Robert ALAZRAKI Benoît DELHOMME Alex LAMARQUE Jérôme ALMÉRAS Jean-Marie DREUJOU Jeanne LAPOIRIE Wilfrid SEMPÉ Michel AMATHIEU Eric DUMAGE Jean-Claude LARRIEU Richard ANDRY Nathalie DURAND François LARTIGUE Gérard SIMON Thierry ARBOGAST Patrick DUROUX Dominique LE RIGOLEUR Andreas SINANOS •Ricardo ARONOVICH Jean-Marc FABRE Pascal LEBEGUE Marie SPENCER Yorgos ARVANITIS Etienne FAUDUET •Denis LENOIR Gérard STERIN Lubomir BAKCHEV Jean-Noël FERRAGUT •Jacques LOISELEUX Tom STERN Diane BARATIER Stéphane FONTAINE Hélène LOUVART André SZANKOWSKI Christophe BEAUCARNE Crystel FOURNIER Laurent MACHUEL Manuel TERAN Renato BERTA Pierric GANTELMI d'ILLE Armand MARCO David UNGARO Régis BLONDEAU Claude GARNIER Pascal MARTI Kika Noëlie UNGARO Patrick BLOSSIER Eric GAUTIER Vincent MATHIAS Charlie VAN DAMME Jean-Jacques BOUHON Pascal GENNESSEAUX Claire MATHON Philippe VAN LEEUW Dominique BOUILLERET Dominique GENTIL Pierre MILON Carlo VARINI Céline BOZON Jimmy GLASBERG Antoine MONOD Jean-Louis VIALARD Dominique BRENGUIER •Pierre-William GLENN Jean MONSIGNY Myriam VINOCOUR Laurent BRUNET Agnès GODARD Vincent MULLER Romain WINDING Sébastien BUCHMANN Éric GUICHARD Tetsuo NAGATA Stéphane CAMI Thomas HARDMEIER Pierre NOVION Yves CAPE Antoine HÉBERLÉ Luc PAGÈS François CATONNÉ Gilles HENRY Philippe PIFFETEAU •Membres fondateurs

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