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PROJET DE COMMUNAUTE D’AGGLOMERATION DANS l’ARRONDISSEMENT DE

Sommaire

 Préambule

 Un calendrier de folie

 Un parcours laborieux

 Un pays de Sarrebourg ?

 Une Communauté d’Agglomération: un projet ni prêt, ni préparé

et le Pays de Phalsbourg : un bassin de vie et des spécificités

 Une tentative d’état des lieux

 Une tentative de comparaisons

 Une communauté d’Agglomération. Quelle valeur ajoutée ? Quelles économies ?

 Un gros déséquilibre au sein de l’arrondissement

 Les arguments en faveur de la Communauté d’Agglomération

 Les inconvénients et les risques

 Quelques considérations

 Perspectives

Lexique : . EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale . DGF : Dotation Globale de Fonctionnement . CIF : Coefficient d’Intégration Fiscale . CC : Communauté de Communes . CA : Communauté d’Agglomération . DETR : Dotation d’Equipement des Territoires Ruraux . AMITER : Aide Mosellane à l’Investissement des Territoires . FPU : Fiscalité Professionnelle Unique

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Préambule

L’arrondissement est actuellement composé de 6 COMMUNAUTES DE COMMUNES et de 16 SYNDICATS de communes (eau, assainissement, scolaires, Grands Horizons….)

 Deux Sarres 7193 ha

 Vallée de la Bièvre 8598 ha

 Etangs 3951 ha

 Stock 1055 ha

 Sarrebourg Sud 25 874 ha

 Pays de Phalsbourg 17 703 ha

Qu'est-ce qu'une Communauté d'Agglomération ?

« La communauté d’agglomération, créée par la loi du 12 juillet 1999, modifiée par la loi du 16 Décembre 2010, est un EPCI qui remplace la communauté de ville et qui regroupe plusieurs communes sur un territoire d’un seul tenant et sans enclave. Visant les zones urbaines, la communauté d’agglomération doit former, lors de sa création, un ensemble de plus de 50 000 habitants, autour d’une ou plusieurs communes centres de 15 000 habitants.

Elle dispose de compétences obligatoires (aménagement de l’espace, développement économique, transports urbains, équilibre social de l’habitat, politique de la ville) et de compétences optionnelles qu’elle est libre de déterminer. Elle a pour objet d’associer des communes au sein d’un espace de solidarité, en vue de bâtir un projet commun de développement urbain. »

(Source vie-publique.fr site du ministère)

Est-ce la situation de l’arrondissement de Sarrebourg, qui pour dépasser les 50 000 ha dévoie l’esprit de la loi en agrégeant 100 communes rurales ?

Loi NOTRe

La loi NOTRe, qui a entre autres pour but de restructurer l’Intercommunalité en , impose :

. Au moins 15 000 ha par EPCI (Quelques exceptions possibles à ce seuil : densité très faible, zones de montagnes, « droit au repos » pour des communautés de plus de 12 000 ha qui ont déjà fusionné dans les trois ans précédents….)

. Au-delà du seuil minimum de population, il faut représenter une pertinence en terme de bassin de vie, bassin d’emplois, réflexion éventuellement déjà entamée dans le cadre d’un PETR, d’un SCOT ou autre démarche stratégique.

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. Le préfet est chargé d’élaborer un schéma départemental, accompagné pour cela par la CDCI (Commission Départementale de la Coopération Intercommunale).

. Nota : En dehors du calendrier et des seuils imposés par la loi NOTRe, le « droit commun » subsiste. A savoir que chaque commune limitrophe peut un jour demander à changer de périmètre et chaque EPCI peut organiser des extensions de périmètres ou des fusions selon sa volonté.

Les recettes fiscales des EPCI

 Les recettes « ménages » additionnelles. (Habitation, Foncier Bâti, Foncier Non Bâti).

 Les recettes professionnelles additionnelles ou « uniques » (au choix de la collectivité).

 Dans le cadre d’une communauté d’Agglomération, obligation d’une Fiscalité Professionnelle Unique dite FPU. La CA encaisse alors directement la fiscalité professionnelle et en reverse une partie aux communes.

 Le « Versement Transports » pour toutes les entreprises de plus de 9 salariés, obligatoire en CA. (au moins 3% de la masse salariale)

Les recettes de fonctionnement

Principalement la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement versée par l’Etat) des EPCI, qui est composée d’une dotation d’intercommunalité et d’une dotation de compensation:

 La dotation d’intercommunalité est attribuée en fonction du nombre d’habitants, de la nature juridique du groupement, de son potentiel fiscal et de son intégration fiscale. Elle comprend une part péréquation (70 % du total) et une dotation de base (30 %).

 La dotation de compensation correspond à la compensation de la suppression de la part « salaires » de la TP et à la compensation des baisses de DCTP (dotation de compensation de la taxe professionnelle).

Les recettes d'investissement

 DETR de l’Etat. Idem pour CC ou CA

 AMITER du Conseil Départemental. Idem pour CA ou CC. La question peut toutefois se poser puisque la règle actuelle est de 3 dossiers par EPCI. Donc moins de dossiers si CA ?

 REGION A priori idem pour CA et CC. Attendre la mise de place des politiques des nouvelles régions.

Mais dores et déjà nous avons un « cadre » mis en place par la Région jusqu’en 2020.

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Les compétences d'une CA

Sont d'ores et déjà obligatoires les compétences suivantes:

 ECONOMIE

 AMENAGEMENT ESPACE

 HABITAT SOCIAL

 POLITIQUE DE LA VILLE

 TRANSPORTS URBAINS.

Les autres compétences qui vont devenir obligatoires dans le cadre de la loi NOTRe à partir de 2017, 2018 ou 2020 (déchets, promotion touristique, assainissement, eau) ou optionnelles et facultatives sont très proches de celles imposées aux CC.

Les principales différences entre une CA et une CC, reposent sur les compétences « urbaines » obligatoires d'une CA concernant respectivement la politique de la ville (contrats avec l’Etat sur les quartiers difficiles, la délinquance, la déscolarisation, l’accès aux services…), l’habitat social, l’action sociale, les transports urbains.

Compétences qui coûtent cher.

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Un calendrier de folie

En parallèle des votes de la loi « MAPTAM » puis « REFORME DES REGIONS », la loi « NOTRe », troisième volet de la réforme territoriale, a été en discussion pendant un an.

Elle a été publiée le 7 Août 2015.

Chaque préfet doit arrêter un schéma départemental de la coopération intercommunale pour le 30 Octobre 2015.

Les communes et les EPCI ont deux mois pour donner leur avis.

Le préfet doit arrêter son schéma fin Mars 2016. Des amendements sont encore possibles jusqu’au 30 Juin 2016.

La loi, les nouveaux périmètres, et les nouvelles compétences, doivent entrer en vigueur au 1er Janvier 2017. C'est-à-dire que la durée du mandat (2014-2020) ne sera pas respectée pour un certain nombre d’élus, de dossiers et de compétences exercées au moment des élections et que le choix des électeurs est peu considéré.

Aucune anticipation au niveau local:

Aucune réunion

Le Député (M. Marty), dont c’est le rôle, n’a organisé aucune réunion dans la circonscription au cours du long débat parlementaire pour recueillir des avis, expliquer la loi, préparer les uns et les autres à ce changement fondamental de nos organisations. Aucune publication, aucune lettre du député, aucun mail, aucun article de presse…

Ni pour les maires, ni les conseillers municipaux, ni pour la population. Qui ne compte évidemment pour rien dans ces sujets !! Pourvu qu'elle paye ses impôts !!

Aucune table ronde

Le Président du PETR – Pôle d’Equilibre Territorial et Rural Pays de Sarrebourg (M. Marty) n’a organisé aucune rencontre avec les présidents de CC, ni tous ensemble, ni à tour de rôle, pour évoquer les différents scénarios possibles, les souhaits, les envies, les accointances des uns et des autres.

Il n’a jamais affiché publiquement sa vision et sa préférence pour une nouvelle organisation de l’arrondissement.

Il n’a d’ailleurs pas voté la loi, estimant (dixit) qu’ « elle n’est pas bonne » mais aujourd’hui il souhaite aller au-delà de ce que la loi impose ! Cherchez la cohérence.

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Aucun dialogue

Aucun coup de fil au président de la CC du Pays de Phalsbourg, pourtant incontournable pour pouvoir créer une éventuelle CA, pour recueillir son avis et le cas échéant lui donner envie.

Pourtant nous avions donné des signes avant-coureurs de notre volonté de ne pas nous fondre dans un grand ensemble, par exemple en votant contre la transformation automatique du « PAYS » en « PETR » ou en créant notre propre service d’instruction des permis de construire.

(C’était un choix souhaité par la grande majorité des maires concernés et que je n‘avais pas cherché à imposer. Et tous les jours je me félicite de ce choix.)

Aucun état des lieux

Le temps des débats parlementaires n’a pas été mis à profit pour creuser et partager les données concrètes de la gestion de nos 6 CC (et syndicats) et donc permettre une « aide à la décision » pour les élus, et en premier lieu les conseillers municipaux : patrimoine, fiscalité, dotations, frais de fonctionnement, projets, compétences exercées...

Aucune simulation de scénarios, aucune prospective

L’état des lieux n’ayant pas été fait, bien évidemment aucune projection n’a été possible pour analyser les différents scénarios projetés par la loi : 1 CC ou 1 CA ou deux CC (avec seuil à 20 000) ou 3 CC (avec seuil à 15 000).

Aucune réflexion ou contact non plus avec nos voisins Mosellans, Meurthe-et-Mosellans ou Bas- Rhinois pour évoquer d’éventuelles pistes communes.

Je remarque par ailleurs, qu'indépendamment du vote d’une nouvelle loi et de son calendrier, la collecte de ces données sur la gestion et les politiques menées par nos CC aurait, si l’existence d’un « PAYS », d’un « PETR » et de son « Conseil de Développement » avait du sens, depuis longtemps due être menée par le Pays/PETR, syndicat d’arrondissement, pour nourrir son projet de territoire et définir des axes de politiques communes en matière de développement. Que nenni !

Dans le même esprit, je remarque que jusqu’alors aucune CC n’avait instauré la FPU malgré la DGF bonifiée qui l’accompagne (même la CC de Sarrebourg pourtant accompagnée par un cabinet pour aider sa fusion avec Fénétrange), dont on vante aujourd’hui tous les mérites, et aucune CC n’avait exprimé son souhait de grossir ou de fusionner pour mener des politiques « plus pertinentes, plus cohérentes, faire des économies d’échelles, être plus forts, être plus visibles », tous ces qualificatifs que l’on nous martèle à présent et toutes ces vertus que l’on prête subitement à une CA d’arrondissement de 102 communes !!

Un tel manque de préparation ne relève pas d’une politique d’ « extension » mais d’une politique d’ « annexion ».

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Il faut donc qu’une loi « qui n’est pas bonne » et que l’on n’a pas votée, soit en vigueur, que la FPU devienne obligatoire, pour ouvrir les yeux, accéder à la vérité et subitement trouver magnifique et incontournable la création d’une très grande et très intégrée structure de coopération !?!?

Il faut donc que la « coopération » soit imposée et non motivée pour qu’elle se mette en place.

Rétention d’informations

Non seulement aucun travail n’avait été organisé, par ceux qui président aux destinées de cet arrondissement et qui ont une vision d’ « extension », mais lorsque j’ai pour ma part essayé par mes propres moyens de collecter une partie de ces données dans la semaine 39 pour préparer une réunion sur le sujet interne à notre CC le 28 Septembre (à laquelle M. Marty s’est invité sans me demander et sans me prévenir), certaines CC ont fait de la rétention d’informations.

Un calendrier au forceps

- Le 29 Juin à , les élus de la CC du Pays de Phalsbourg se prononcent à une très large majorité contre une collectivité unique dans l’arrondissement.

- Le 7 Août la loi est publiée. On apprend que le seuil minimum passe de 20 000 à 15 000 ha.

- Le 10 Août, c’est moi qui écris à M. Marty pour qu’il organise une réunion avec tous les présidents de CC ! (Réunion prévue le 17 Septembre)

- Le 27 Août le Ministre de l’Intérieur écrit aux préfets pour leur demander de lui envoyer leur projet de schéma pour le 9 Octobre !

- Le 15 Septembre, le président Weiten réunit les présidents d’EPCI pour parler des relations CD 57/EPCI. La question du schéma départemental est évoquée.

- Le 16 Septembre un bureau de notre CC confirme (11 voix sur 12) le souhait de conserver « au moins 2 CC sur l’arrondissement »

- Le 17 Septembre a lieu à la réunion des présidents de CC, organisée à ma demande par M. Marty. Roland Klein présente, avant même un tour de table, un diaporama sur les bienfaits d’une CA et l’on apprend que c’est la piste privilégiée par Sarrebourg et acceptée par les présidents des petites CC qui sont de toutes façons vouées à disparaître.

- Le 22 Septembre j’écris au Préfet pour lui demander de conserver dans son schéma le périmètre de notre CC.

- Semaine 39 je rassemble des données comptables des 6 EPCI pour préparer une réunion invitant conseillers communautaires et municipaux du pays de Phalsbourg.

- Le 28 Septembre, réunion à Phalsbourg des conseillers communautaires et municipaux. M. Marty s’invite à la réunion. Les conseillers présents (une cinquantaine) me donnent mandat pour continuer à ne pas rejoindre un projet de CA.

- Le 29 Septembre je suis reçu pendant une heure trente par M. le Préfet. 8

- Le 30 Septembre, les présidents des CC se retrouvent à Phalsbourg dans le cadre d’une réunion du Conseil Régional. A la demande de JL Chaigneau, il est décidé de demander à tous nos DG de se réunir pour rassembler les données comptables des 6 CC et pouvoir commencer à rassembler des chiffres, comme aide à la décision. R Klein propose de missionner en parallèle le cabinet qui a accompagné la CC Sarrebourg Moselle Sud dans sa fusion.

- Le 5 Octobre, nous sommes destinataires par mail du projet de schéma de M. le Préfet : soit deux CC sur l’arrondissement de Sarrebourg.

- Le 7 Octobre, le président Weiten réunit une commission informelle de la CDCI pour préparer une méthode de travail.

- Le 12 Octobre, le préfet réunit la CDCI pour présenter son schéma. Il insiste pour rappeler que ce n’est qu’un projet dont les élus devront s’emparer.

- Le 12 Octobre a lieu un conseil communautaire à . Dans le cadre d’un débat, tout en souhaitant la connaissance de plus de chiffres, une majorité de dégage pour approuver le contenu du schéma.

- Le 14 Octobre, le bureau de la CC du Pays de Phalsbourg rencontre celui de la Bièvre.

- Le 30 Octobre, je rencontre (à sa demande) le président de la CC de pour évoquer un « rapprochement ».

- Le 14 Novembre a lieu à Sarrebourg une réunion des maires avec le maire d’Epinal qui préside une CA.

- Le 17 Novembre, le cabinet d’Audit de la CC « Sarrebourg MS » présente aux présidents de CC le résultat d’un premier balayage juridique et financier des deux scénarios : une CA ou deux CC. Un complément d’étude leur est commandé pour 27 000 €.

- Le 27 Novembre, les DGS des CC présentent aux présidents et vice-présidents, le résultat de leur travail (4 journées communes) avec également deux scénarios, une CA et eux CC. Certaines collectivités (dont CC des étangs, CC Sarrebourg MS e ville de Sarrebourg) ont déjà délibéré sans même attendre le rendu de ce travail !!!

-Le 12 Décembre : délai butoir pour que toutes les CC et toutes les communes (sauf pays de Phalsbourg) délibèrent pour donner leur avis au Préfet.

Soit moins de trois mois entre une première réunion des présidents (à ma demande) et le vote de l’ensemble des élus, pour se rencontrer, chiffrer, débattre, décider, réunir souvent une seule fois les conseillers municipaux, pour mettre en place, selon les mots de M. Marty et Klein à Imling, une vraie révolution !!

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Un parcours laborieux

Un manque de tradition

Alors même que ceux qui prônent aujourd’hui une CA étaient déjà au pouvoir à Sarrebourg, et avaient avec le député de l’époque une main mise politique sur l’arrondissement, il n’y a pas eu dans ce territoire une dynamique et une tradition de coopération intercommunale en matière de développement (SIVOM et DISTRICTS).

La coopération s’est limitée à des syndicats techniques, eau, écoles, voirie, déchets (SIRTOM à Phalsbourg). Quelques SIVOM cantonaux (Réchicourt en 1968, en 1984) mais pas très dynamiques.

Les premières tentatives ont lieu avec l’adhésion de Phalsbourg au Parc des du Nord en 1976, puis par la suite quelques autres communes au Parc de Lorraine et surtout avec la création du syndicat de développement des Vosges Mosellanes dans les années 80. En parallèle les OT se sont fédérés en USIPS et s’est créé au niveau de l’arrondissement, le SIVUT présidé par M. Marty.

En parallèle, une association, PROMOSUD, préfiguration du « conseil de développement » a déjà voulu développer ce thème récurrent : fédérer, réfléchir, étudier, être visible, être plus fort…

Un sous-préfet a conclu une AG des maires en 1994 par ce célèbre discours « les Gaulois sont dans la plaine » et l’association, polluée par des clivages politiques, s’est sabordée.

Les premières Communautés de Communes

Pourtant à peine élu conseiller municipal et maire, c’est moi qui le premier ai réuni les maires en Août 1994, pour créer dans un canton et un arrondissement vierge de toute réflexion, avec pourtant des élus en place depuis bien longtemps, la première CC.

Créée dès 1994, avec déjà un périmètre de 26 communes et 17 000 ha, périmètre jugé encore aujourd’hui pertinent par le législateur et le préfet. Périmètre sur lequel Phalsbourg apportait 40% des recettes et renonçait à la majorité politique.

Deux ans plus tard en 1996, Sarrebourg créait la première communauté de l’ « agglomération de Sarrebourg » avec les quelques communes voisines « riches » et en conservant la majorité politique, dans le but premier de pouvoir toucher toutes les subventions allouées aux Terrasses de la Sarre.

Son périmètre s’est étendu plusieurs fois par la suite, au gré de la progression du fait intercommunal.

Le reste de l’arrondissement s’est organisé au fur et à mesure, sur les limites cantonales ou des parties du canton de Sarrebourg, les Deux-Sarres en 1998, le pays des étangs en 2003.

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Le Pays associatif

Une fois l’ensemble du territoire couvert par des EPCI, pour fédérer tout le monde et tenter de rendre plus cohérent le doublon « Vosges Mosellanes et SIVUT », répondre aux nouvelles possibilités offertes par la loi « Pays » de 1995, une démarche pilotée par M. Marty et Roland Muntz est engagée pour un créer un Pays.

Une étude est portée par un cabinet extérieur pour définir la « pertinence » du périmètre et établir une « Charte de Pays ». De nombreuses réunions sont organisées pour convaincre les élus et il faut du temps pour que la procédure aboutisse, en 1998 et 2005. Une majorité d’élus finissent par accepter la démarche, à condition que le « Pays » soit porté par une structure associative et non pas syndicale.

La ville de Phalsbourg, qui a quitté la communauté de communes en 2004, accepte d’adhérer. Le « Pays » associatif est ainsi créé avec 7 Communautés de Communes et la ville de Phalsbourg en 2005.

Le Pays syndical

Très peu de temps plus tard, M. Marty insiste pour changer les statuts. Et l’année 2007 est consacrée à cette procédure.

Est ainsi créé le Syndicat « Pays de Sarrebourg ». La démarche est loin d’être unanime puisque la CC des Deux Sarres et la ville de Phalsbourg votent contre, plus un certain nombre d’autres communes isolées. Les communes de la CC Pays de Phalsbourg et Pays des Etangs ne sont pas consultées. Le préfet crée malgré tout le syndicat en Février 2008.

Un syndicat créé dans la douleur, en deux phases, qui pour la première fois crée contre le gré d’une partie des communes de l’arrondissement, une structure de « coopération » intercommunale. Cela ne contribuera évidemment pas à lui donner du souffle.

Syndicat sans projets et sans bilan, conseil de développement atone, coquille vide pour l’ensemble des observateurs internes et externes.

(Voir le site Internet du pays qui a quand même coûté à l’époque 12 000 €)

http://pays-sarrebourg.com/

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Il aura fallu l’obligation de faire un SCOT, puis d’attendre le transfert de la compétence déchets (principalement pour que Sarrebourg sécurise les frais de suivi de la décharge de Hesse), pour que le Syndicat se trouve une vocation.

A propos de déchets, on nous vante très souvent l’ « extraordinaire bilan » du pôle déchets. Il me semble que ce succès « autoproclamé », même s'il s’appuie, je le reconnais, sur un vrai travail, mérite un peu plus de modestie. Voici par exemple le coût de la redevance en Bossue, sans toute la lourdeur de la gestion de la redevance incitative et qui présente un très bon niveau de valorisation des déchets, avec une collecte hebdomadaire : 81€/semestre/2 personnes.

Le PETR

Par l’effet de la loi MAPTAM (alors que l’existence même des Pays a souvent été mise en cause par le législateur), le gouvernement en 2014 tente de leur donner un second souffle, en donnant à ceux qui le souhaitent la possibilité de faire évoluer le statut sous forme de PETR (Pôle d’Excellence Territorial Rural).

Soit en constituant un dossier, soit par une transformation automatique pour ceux qui étaient déjà constitués en Syndicat, mais néanmoins en prévoyant une procédure de délibérations des CC membres.

La CC du Pays de Phalsbourg a voté contre. La CC du Pays des Etangs a voté pour. Les autres, dont celle de Sarrebourg MS, n’ont pas même daigné délibérer et poser la question à leurs élus membres.

Etrange façon d’associer les élus, de les informer, de leur faire partager le projet, de les motiver !

Nous avons donc un PETR existant par absence de délibérations dans les délais !

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Une accélération exponentielle

Après de longues années consacrées à des syndicats, puis l’émergence pendant 10 ans des CC, puis la mise en place progressive sur 6 années d’un « Pays », la transformation « éclair » et sans débat en PETR, voilà que le temps s’accélère de façon exponentielle et que l’on veut en deux mois tout transformer en CA, la structure intercommunale la plus intégrée qui soit !

La population n’est même pas informée.

J’ai du mal à croire les promesses des « lendemains meilleurs d’une CA », prônée par ceux qui ont porté et animé le « Pays ».

Mais toutes ces lenteurs, ces difficultés et ce manque de résultat ne viendrait-il pas, au moins en partie, du fait que le « Pays de Sarrebourg », structure labellisée par des lois, ne soit en fait pas un vrai « Pays » au sens historique et sociologique du terme ?

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Le Pays de Sarrebourg : un PAYS ?

Bien que ce ne soit pas rédhibitoire, ni impossible pour créer des coopérations intercommunales ou des collectivités territoriales, il semble néanmoins intéressant de relever le fait que l’ «ancien arrondissement » de Sarrebourg, puisqu’il va bientôt changer de périmètre, ne constitue pas, contrairement à d’autres territoires français, une entité homogène dotée d’une identité forte et unique.

Quelle identité commune en effet entre , Avricourt, , Turquestein, Sarrebourg, Phalsbourg ?

Ni identité linguistique, ni culturelle, ni historique, ni naturelle, ni agricole, ni artisanale, ni industrielle.

Il n’y a pas un personnage, un nom, un produit qui rassemble tout le monde et qui pourrait apparaitre, en interne comme en externe, comme la marque de fabrique de ce territoire.

On ne peut pas parler d’un terroir.

De surcroît, même si Sarrebourg rassemble de loin le plus grand nombre de points de convergence, il n’y a pas une ville qui soit le pôle d’attraction commun à l’ensemble des habitants et dans laquelle ils se reconnaissent. Les habitants sont tiraillés entre Nancy, , , , mais aussi localement Saverne et bien entendu Phalsbourg.

La France aussi est un territoire éclaté. Mais les observateurs, utilisent un terme actuellement à la mode, et disent que l’identité française s’est construite sur « un récit ». Le Pays de Sarrebourg n’est cependant pas non plus issu d'un « récit ».

Cela contribue certainement à expliquer en partie les difficultés passées et présentes à fédérer des élus, mais aussi des habitants qui restent sceptiques sur toutes ces démarches. Ou qui, à tout le moins, ne témoignent pas d’une foi et d’un enthousiasme débordants.

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La Communauté d'Agglomération:

un projet ni prêt, ni préparé

Quand bien même le projet de Communauté d'Agglomération, contrairement à mon argumentation, aurait du sens, il n’a pas été préparé et à l’heure où les conseils communautaires et les conseils municipaux doivent délibérer sur un engagement extrêmement fort, ils n’ont pas les éléments pour le faire sereinement.

 Il n’y a pas eu de débats entre les présidents d’EPCI.

 Il n’y a pas eu de débat au sein des conseils communautaires.

 Il n’y a pas eu de débats au sein des conseils municipaux.

 Il n’y a pas eu (si ce n’est en dernière minute, publié et diffusé après que certains aient déjà délibéré) de travail d’inventaire et de simulations des nombreuses conséquences du passage en CA.

Contrairement aux « bonnes pratiques » prônées par les techniques classiques de management, aucune des étapes indispensables en matière de conduite du changement et de gestion de projet n'a été finalement respectée.

 Il n’y a eu aucune déclinaison de la ventilation des services, aucune réflexion quant au devenir des bâtiments communautaires et au choix d’un futur siège.

 Il n’y a eu aucune proposition concernant le nom de la future structure.

 Il n’y a eu aucune déclinaison d’un organigramme, des besoins nouveaux et du devenir des salariés cadres actuels.

 Il n’y a eu aucune déclinaison d’un mode possible de gouvernance pour réunir et associer 102 maires ,150 délégués, 100 suppléants, 1500 conseillers municipaux…

 Il n’y a eu aucune tentative d’information et de sensibilisation de la population, qui est quand même la première concernée ! (je suis le premier, si ce n’est le seul, à avoir informé la presse et encore me l'a-t-on reproché !… Le vote de la CC de Sarrebourg pour refuser le schéma a fait l’objet de 3 lignes du RL, noyé dans le compte-rendu du conseil).

 Il n’y a eu aucune approche des milieux économiques (alors que c’est une compétence obligatoire) et des patrons, particulièrement concernés et à qui l’on va ponctionner le « Versement Transports ».

 Il n’y a eu aucune approche des milieux privés, associatifs et institutionnels du tourisme alors que c’est une compétence obligatoire et que l’on propose un et un seul OT de pôle.

 Il n’y a eu aucune approche du « Conseil de développement ». Sont-ils là juste pour servir de marionnettes ? 15

Le 17 Septembre à Imling, devant les présidents et vice-présidents des 6 CC (dont Christian, Régis, Claude et Eric), Roland Klein nous a expliqué très sérieusement qu’il pratiquait le jogging. Que cette activité avait le mérite de mieux oxygéner le cerveau et que c’est donc en courant qu’il avait eu l’illumination : « Il fallait une Communauté d’Agglomération ».

Est-ce ceci la vision stratégique et partagée de l’avenir de l’arrondissement ???

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Phalsbourg et le Pays de Phalsbourg:

Un bassin de vie et des spécificités

Bassin de vie autour de Phalsbourg

Faisant bien entendu partie du bassin de Sarrebourg, mais aussi de celui de Saverne (voir plus loin), Phalsbourg constitue un bassin de vie et d’emploi à part entière, pour sa population et celle d’une partie des villages alentours.

 Deux collèges et deux lycées. (Dans les communes qui entourent la CA d’Epinal, il n’y a pas un seul lycée.)

 Commerces et services de proximité : alimentaires, opticiens, coiffeurs, cadeaux, supermarchés, restaurants, snacks, cafés, banques, assurances, agences immobilières, avocats, auto-écoles, taxi, entretien voitures… (Nouveau centre commercial autorisé).

 Services de santé : médecins, pharmacies, dentistes, kiné, ophtalmo, labo, infirmières, pédicures, orthophonistes, hôpital psychiatrique...

 Zone d’activités de 700 emplois avec possibilité d’extensions sur Louvois et sur le site Depalor (40 hectares disponibles viabilisés).

 Services publics : Communauté de brigade de gendarmerie, peloton autoroute, régiment militaire, péage et centre SANEF, Centre des Finances Publiques, Poste, CET du CD 57, CIS SDIS 57, Relais Assistantes Maternelles (réseau de 150 assistantes), 2 crèches multi accueil, cantine, périscolaire, centre de loisirs, maison de retraite EPHAD, Maison des Services, épicerie solidaire, parc de logements sociaux, lignes de transports en communs, médiathèques, école de musique, des gymnases, cinéma et salles de spectacles, parc matériel scénique…

 Tourisme : un « Musée de France », un OT, des gites et chambres d’hôtes, une ville Vauban, des évènements festifs et culturels. Bien entendu d’autres équipements et atouts dans la CC.

 Emploi: la ville de Phalsbourg rassemble 280 entreprises pour 3100 emplois, la CC du Pays de Phalsbourg rassemble 830 entreprises pour 5700 emplois. La CC Sarrebourg MS rassemble 1540 entreprises (Source Insee)

 Un réseau de nombreuses associations dynamiques sociales, culturelles et sportives (une soixantaine)

Ce bassin est renforcé par les pôles de Dabo et , la zone artisanale de Saint-Jean, et d’autres communes rurales, dont certains gros villages, qui ont également quelques commerces, restaurants, gîtes, professions de santé, entreprises de travaux publics, le Plan Incliné, une gare, des associations dynamiques, deux boîtes de nuit !... et une population qui croît.

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Alsace et Bassin de vie de Saverne

Outre le fait d’avoir, au sein de l’arrondissement de Sarrebourg, un bassin de vie propre, Phalsbourg et les villages alentour font partie également du bassin de vie de Saverne et sont très attirés par Strasbourg.

 Commerces de centre ville à Saverne. Commerces à Vendenheim et Strasbourg.

 Formations dans certaines filières du secondaire à Saverne.

 Utilisation régulière de la gare de Saverne et de Strasbourg mais aussi des aéroports d’Entzheim, Mulhouse, Baden Baden, Francfort.

 Accès aux soins à l’hôpital et la maternité de Saverne mais aussi pour beaucoup à ceux de Strasbourg et Haguenau.

 Accès à l’emploi à l’hôpital de Saverne, Kuhn, Fossil, Haemmerlin, commerces, services publics, Grands Chais de France… mais aussi beaucoup à Strasbourg et en général en Alsace.

 30% des actifs de la CC du Pays de Phalsbourg travaillent en Alsace ! Soit 3000 personnes et dont 1100 Phalsbourgeois !

 95% des personnes qui montent dans le train à Lutzelbourg, 75% de ceux qui prennent l’autoroute vont vers Strasbourg.

 Nos jeunes fréquentent principalement les Universités de Strasbourg.

 Les loisirs, les sorties culturelles, les sorties de sport haut niveau se font à Strasbourg.

 Les clubs de basket, de badminton et les deux clubs de foot jouent depuis 100 ans dans les ligues d’Alsace. C'est-à-dire à peu près 500 licenciés actuellement et quelques milliers au cours du siècle. Quoi de plus fort pour constituer une identité ? (800 personnes fréquentent les soirées « Volksmusik » du FC Phalsbourg).

 Les Aviculteurs sont dans le groupement d’Alsace.

 Tous les souvenirs qui se vendent au Plan Incliné sont des « souvenirs d’Alsace ».

 80 % des entreprises qui sont venues s’installer depuis 10 ans à Phalsbourg viennent d’Alsace (Entreprises, artisans, professions libérales, commerçants)

 90% des personnes qui ont acheté un terrain ou une maison à Phalsbourg depuis 10 ans viennent d’Alsace. C'est-à-dire que la population nouvelle, les mentalités, sont de plus en plus ancrées et tournées vers l’Alsace et les liens ne font que se renforcer.

 De plus en plus de militaires du camp La Horie vivent à Saverne ou Strasbourg.

 Saint-Antoine attire de nombreux élèves Alsaciens.

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 Nous profitons désormais de services de la sous-préfecture de Saverne ou de la mairie de Saverne pour les passeports.

 Nous partageons une langue et une culture commune avec l'Alsace.

 Les liens historiques avec l’Alsace sont forts. La ville a été créée par le comte de La Petite- Pierre et d’autres villages du canton partagent cette histoire. Après la révolution, les Phalsbourgeois ont souhaité leur rattachement à l’Alsace. (Dabo partage un Pape avec l’Alsace)

 Le « Phalsbourgeois » Fritz Kobus est l’emblème de l’Alsace !

 L’ex-canton de Phalsbourg est le secteur qui concentre (en Alsace Moselle) le plus de troupes de théâtre en dialecte.

 Il y a aujourd’hui plus de place pour Phalsbourg dans les DNA que dans le RL.

 Nos bassins versants (Zorn Zinsel) se déversent en Alsace.

 Deux tiers des frontières de notre CC touchent l’Alsace.

 Phalsbourg fait partie depuis 40 ans du Parc des Vosges du Nord et y fréquente tous les élus voisins Alsaciens. (Quand d’autres élus de l’arrondissement sont au parc de Lorraine.)

 Phalsbourg a toujours misé sur une politique de trait d’union avec l'Alsace. Quelques réalisations sont venues concrétiser cette stratégie : centre Centaure – Centre Mathilde Salomon – Plusieurs sièges d’entreprises partagées entre les deux régions.

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Une tentative d'état des lieux

(Sans traiter pour l’instant l’EAU avec ses régies et ses 8 syndicats)

 6 communautés de communes. 6 présidents et 27 vice-présidents.)

 Syndicat PETR (gestion des déchets et SCOT)

 Syndicat des « Grands Horizons » (projet commun de zone d’activités)

 Des syndicats scolaires, RPI, associations périscolaires, MAM, RAM…

 Un patrimoine foncier

 5 bâtiments sièges (plus SEW, plus pôle déchets)

 Des Stations d’épuration, de pompage, des lagunes, des réseaux d’assainissement, des réseaux d’éclairage public…

 Des OT, des médiathèques, écoles de musique, une COT avec VNF pour le plan incliné, la chèvrerie, la vallée des éclusiers, des réserves foncières, des pistes cyclables, bâtiments relais à Sarrebourg, faiencerie à Nierderviller, friches à , Bataville, piscine à Sarrebourg, château à Fénétrange, village de gites, une aire d’accueil de gens du voyage…

 Zones d’activités à Sarrebourg, Phalsbourg, Troisfontaines, , Saint-Jean, , Fénétrange, Héming...

 Du matériel, véhicules, outils…

 Des dettes : 13 millions

 Le Très Haut Débit aux 2 Sarres

 67 salariés (Hors chantier d’insertion, école de musique et tourisme)

 Compétences exercées : PDIPR – Tourisme Fluvial – Pistes cyclables – Village de gites – Rivières – Portage de repas –médiathèque – gens du voyage – Transport collectif Isibus – Assainissement collectif et non collectif – banque de matériel – nettoyage mécanisé de voiries – CLSH – Maison de la culture – Très Haut Débit aux 2 Sarres – Tourisme – maintenance éclairage public – coordination du périscolaire – coordination sport, culture enfance et jeunesse – parc éolien – création de commerces – ravalements de façades – plan paysage – gestion des milieux naturels – prise en charge de frais des collèges – transport et gestion des écoles primaires et maternelles – maison de l’emploi.

Dans le cadre d’une éventuelle fusion, toutes les compétences sont automatiquement transférées et tirées vers le Haut. Ce qui coûterait une fortune à l’échelle de l’arrondissement.

L’autre solution consiste à ce que la nouvelle collectivité rende (elle a deux ans pour le faire) certaines compétences aux communes, au frais des contribuables concernés.

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Tentatives de comparaison

Nos voisins

(Prévisions selon les schémas du Bas-Rhin et de Meurthe et Moselle:)

 Fusion Saverne/Sommerau: 38 communes pour 36 000 ha

 Fusion Sarre - Union/Drülingen: 45 communes pour 24 000 ha

 Fusion La Petite-Pierre/Hanau: 38 communes pour 27 000 ha

 Statu Quo dans le Saulnois: 128 communes pour 30 000 ha (Ils ont encore eu du mal à réunir leur quorum lors de leur dernier conseil communautaire)

 Fusion Wangenbourg/Marlenheim: 23 communes pour 19 000 ha

 Statu quo Vallée de la Bruche: 26 communes pour 22 000 ha

 Fusion Cirey/Blamont/Lunéville: 66 communes pour 36 000 ha

Tous nos voisins choisissent donc de rester sur des tailles modestes, le minimum de ce que leur impose la loi, comprises entre 19 000 et 36 000 ha.

Leur développement est-il condamné pour autant ???

Si le statut de CA, et la DGF « juteuse » qui l’accompagne, est si favorable, pourquoi donc :

 Saverne (qui en a la possibilité) ne le choisit-elle pas ???

 Pourquoi Saint-Avold et Mohrange ne le choisissent-elles pas ???

 Pourquoi Freyming-Merlebach ne rejoint-elle pas la CA de ???

 Pourquoi Rohrbach et ne rejoignent-elles pas la CA de Sarreguemines ???

 Pourquoi Wissembourg ne rejoint-elle pas la CA de Haguenau ???

 Pourquoi Nierderbronn ne rejoint-elle pas la CA de Haguenau ???

 Pourquoi Brumath ne rejoint-elle pas la CA de Haguenau ???

 Pourquoi Bruyère, Ramberviller, Remiremont ne rejoignent-elles pas la CA d’Epinal ???

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Des Communautés d’Agglo Lorraines

Sarreguemines: 21 000 ha/26 communes/ 52 000 ha. 320 salariés

Verdun: 18 000 ha/ 26 communes/ 28 000 ha. 360 salariés

Epinal: 32 000 ha/ 38 communes/ 80 000 ha. 360 salariés

Les plus grosses agglos de France (en nombre de communes)

(La moyenne française est de 21 Communes par Agglo/ 114 000 ha)

Béthune: 26 000 ha / 65 communes/ 226 000 ha. 620 salariés.

Dreux: 31 000 ha/78 communes/ 111 000 ha. 530 salariés.

Carcassonne: 47 000ha/73 communes/ 105 000 ha. 360 salariés plus 1200 au CIS

Saint Lô: 20 000 ha/ 73 communes/ 66 000 ha 280 salariés.

La CA de Sarrebourg/Moselle Sud serait (sur la base de l’existant) la plus grosse Agglo de France en nombre de communes avec la plus petite ville centre. Le grand écart !

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Une Communauté d'Agglomération:

Quelle valeur ajoutée ? Quelles économies ?

La logique de la promotion d’une CA et du grossissement des structures est de proposer « plus de DGF », « plus de mutualisations », plus « d’économies », « moins de personnel », « moins d’élus indemnisés », plus « de capacité d’investissement », et donc logiquement « moins d’impôts »…

Et pourtant. Qu’en est-il dans la réalité ?

Malheureusement on sait bien que ce n’est pas le cas et que c’est bien au contraire, l’inverse qui se passe dans la réalité.

Toutes les études, Cour des Comptes, rapports parlementaires ou universitaires, « livre noir de l’Intercommunalité » le confirment. Il y a un effet mécanique qui fait que plus la structure est grosse, plus elle gère de compétences, plus elle embauche. Et plus il y a de salariés et plus il faut embaucher des salariés pour gérer les collègues. Très vite, ce que l’on appelle « les coûts de coordination » dépassent « les économies d’échelles ».

On connait les mécanismes : Plus il y a de salariés, plus il en faut d’autres pour gérer, organiser, coordonner, contrôler, évaluer…le travail des collègues. Plus il y a de salariés, plus il faut plus de cadres (DGS, Finances, RH, Technique, Communication, Cabinet, cadres intermédiaires, ingénieurs, techniciens…) présence de syndicats en interne…. augmentation des taux d’absentéisme en corrélation avec la taille des collectivités…

De façon évidente une CC de 102 communes coûte proportionnellement plus cher qu’une CC de 26 communes.

Le fonctionnement annuel d’un pôle tourisme d’arrondissement a été estimé par nos DGS à 1,6 millions d'€ !! Dans la CC de Phalsbourg-Dabo, (1/4 de l’arrondissement) il coûte actuellement 130 000 € ...

Quelques exemples

La CC de Phalsbourg embauche actuellement 12 salariés soit 1 salarié pour 1475 ha.

Des CA Lorraines proches :

- Sarreguemines.21 000 ha/26 communes/ 52 000 ha. 320 salariés soit 1 pour 162 ha !

- Verdun.18 000 ha/ 26 communes/ 28 000 ha. 360 salariés soit 1 pour 77 ha !

- Epinal. 32 000 ha/ 38 communes/ 80 000 ha. 360 salariés soit 1 pour 222 ha !

Les plus grosses agglos de France : (en nombre de communes)

(La moyenne française est de 21 Communes par Agglo/ 114 000 ha)

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- Béthune. 26 000 ha / 65 communes/ 226 000 ha. 620 salariés soit 1 pour 364 ha !

- Dreux. 31 000 ha/78 communes/ 111 000 ha. 530 salariés soit pour 209 ha !

- Carcassonne. 47 000ha/73 communes/ 105 000 ha. 360 salariés soit 1 pour 291 ha !

- Saint Lô. 20 000 ha/ 73 communes/ 66 000 ha 280 salariés soit 1 pour 235 ha !

Moyenne des 7 CA observées = 1 salarié pour 222 ha !

Quelques statistiques (source DGCL) :

. Les CA ont 2,5 fois plus de dépenses de fonctionnement par habitant que les CC !

. Entre 2000 et 2012, les communes ont augmenté leurs dépenses de fonctionnement de 46 à 61 milliards €. Entre 2000 et 2012, les EPCI ont augmenté leurs dépenses de fonctionnement de 8,5 à 27 milliards €.

. Une commune de 500 ha a en moyenne un salarié pour 180 ha

. Une commune de 1000 ha a en moyenne un salarié pour 150 ha

. Une commune de 2500 ha a en moyenne un salarié pour 96 ha

. Une commune de 4000 ha a en moyenne un salarié pour 67 ha

. Une commune de 7500 ha a en moyenne un salarié pour 59 ha

. Une commune de 15 000 ha a en moyenne un salarié pour 52 ha

. Le nombre de salariés de la fonction publique territoriale a augmenté de 70% de 1980 à 2010 !!!

Même l’exemple, anecdotique, des indemnités des élus montre que le coût d’un président et 15 vp (le maximum légal) d’une CA est le même que celui des 6 présidents et 27 vp actuels des 6 CC. (4 seulement pour la CC Pays Phalsbourg)

Et les impôts locaux ?

. CC du Pays de Phalsbourg : 1,19% de TH et 0,78% de FB

Soit pour la ville de Phalsbourg : 18,74 + 1,19 = 19,93% TH

11,51 + 0,78 = 12,29 % FB

. CC de Sarrebourg MS : 1,81% TH et 1,10% FB

Soit pour la ville de Sarrebourg : 15,98% + 1,81% TH = 17,79% TH

10,95% + 1,10% = 12,05% FB

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Cas des CA approchées

- Ville de Sarreguemines : 18,1% + 7,76 % = 25,86% TH

21,73% +0 = 21,73% TFB (CFE 22,18)

- Ville d’Epinal : 19,34% + 14,61 = 33,95% TH

25,27+ 2,2 = 27,47% TFB (CFE 22,88)

- Ville de Béthune : 25,09% + 11,88% = 36,97% TH

40,04 + 7,04 = 47,08% TFB (CFE 28,66)

- Ville de Saint Lo : 14,08% + 12% = 26,08% TH

17,81% + 4,5% = 22,31% TFB (CFE 21)

- Ville de Dreux : 20,54% + 10,24% = 30,78%TH

23,46 + 1,51%= 24,97 TFB (CFE 23,69)

- Ville de Carcassonne : 15,94% + 10,5% = 26,44% TH

41,69% + 0,8% = 42,49% TFB (CFE 37,39)

Soit une moyenne de TH de 30 % contre 18% à Sarrebourg/Phalsbourg

Soit une moyenne de TFB de 31% contre 12% à Sarrebourg/Phalsbourg

Différence pour une valeur locative de 3000 € (toute petite maison) entre nos CC locales et les CA en France = 930 € soit le double par an pour la TH et la TFB !

Et la CFE est également partout plus chère que chez nous.

Preuve qu'une CA ne permet de baisser la fiscalité ni de la ville ni de l’EPCI !

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Un gros déséquilibre au sein de l'arrondissement

L’état des finances, de la fiscalité, de la dette, du patrimoine, des compétences exercées n’est pas du tout équilibré au sein de notre arrondissement.

Frais de personnel (en € par ha) Frais de Fonctionnement (en € par ha)

 Bièvre : 57 €  Bièvre : 180 €

 Deux Sarres : 88 €  Deux Sarres : 455 €

 Stock : 112 €  Stock : 521 €

 Etangs : 27 €  Etangs : 141 €

 Sarrebourg MS : 27 €  Sarrebourg MS : 278 €

 Pays Phalsbourg : 24€  Pays Phalsbourg : 56 €

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Taux taxe d’habitation Taux Foncier Bâti

 Bièvre : 2%  Bièvre : 1,45%

 Deux Sarres : 4,96%  Deux Sarres : 2,03%

 Stock : 4,47%  Stock : 2,22%

 Etangs : 4,38%  Etangs : 2,45%

 Sarrebourg MS : 1,81%  SarrebourgMS : 1,10%

 Pays Phalsbourg: 1,19%  Pays Phalsbourg: 0,788%

(Dès la fusion, en dehors des évolutions futures, le taux moyen pondéré de TH passerait automatiquement à 2,22% et le TFB à 1,28%

Dette (en € par ha)

 Bièvre : 140 €

 Deux Sarres : 1216 €

 Stock : 1113 €

 Etangs : 20 €

 Sarrebourg MS : 55 €

 Pays Phalsbourg : 0 €

(dette de la CC Pays de Phalsbourg soldée entre budget annexe et budget général)

Soit la somme de 13 Millions de stock de dettes !!

(Comptes administratifs 2014. Sans les emprunts de 2015)

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Les arguments en faveur de la Communauté d'Agglomération

La DGF augmentée

 Il y plusieurs façons de calculer l'augmentation potentielle de DGF due au passage en CA. Car si la DGF dépend du nombre d’habitants, elle dépend aussi des politiques fiscales des EPCI et des communes, du Coefficient d’Intégration Fiscale entre ces dernières, du choix de mettre en place la FPU, de dotations de compensations et de fonds de péréquations. Paramètres qui évoluent en fonction de nos politiques, de critères nationaux fluctuants et des lois de finances annuelles. On peut chiffrer cette évolution entre 1 300 000 € et 2 112 000 €, selon les différents scénarios, valeur 2015.

 La carotte promise n’est pas éternelle. On sait que toutes les incitations fiscales de l’Etat ont diminué puis disparu.

 L’Etat n’a ni les moyens de faire des cadeaux, ni la mission de créer des disparités entre les citoyens. Si la DGF des CA est actuellement plus importante que celle des CC, c’est que le législateur sait que les compétences urbaines obligatoires des CA coûtent cher.

 Le fonctionnement interne d’une CA et la gestion de ses compétences obligatoires aura tôt fait de consommer l’enveloppe. La DGF supplémentaire escomptée, ne représente que la masse salariale de 30 personnes. On a vu que St Lô, la CA dont le modèle approche le plus du nôtre, a 210 salariés de plus que nos 6 CC réunies.

 Le phénomène du nombre de communes rurales qui vont, suite aux effets de la loi Nôtre, rejoindre des CA va inévitablement amener le législateur, dans un contexte de réduction globale de la masse DGF, à réduire celle consacrée aux CA qui comportent une grande proportion de communes rurales.

 Une carotte fiscale n’a jamais fait un bon projet politique. M. Marty nous répété à plusieurs reprises qu’il souhaitait une CA mais en aucun cas une grande CC à 6. La motivation de la démarche ne repose donc que sur une augmentation de DGF et pas sur un vrai projet commun ??

L’élargissement est inéluctable

 Aucun texte à ce jour n’a été voté, n’a été mis au débat, ou ne dort dans les cartons des uns et des autres pour penser que demain nous serons contraints de grandir encore. Par contre tout porte, logiquement, à penser le contraire:

 La droite a voté, en Décembre 2010, une loi pour porter le seuil minimum des EPCI à 5000 ha.

 La gauche a voulu porter ce seuil à 20 000 ha.

 Le Sénat, revenu entretemps à droite, s’est battu pour la maintenir à 5000 ha.

 Un compromis a finalement été trouvé à 15 000 ha.

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 Il n’y a donc aucune raison de penser que lors d’une prochaine alternance, le seuil soit amené à grandir.

M. Juppé a écrit le 9 Septembre à tous les maires de France pour dire qu’il souhaite remettre plus de souplesse dans l’Intercommunalité. Il écrit : « Mon ambition est de proposer un cadre institutionnel suffisamment souple pour adapter la gestion locale aux réalités des territoires et ce par le libre jeu de la discussion et du contrat au niveau local ».

Ce thème d’une interco moins rigide, demeure un thème de droite, porté entre autres par l’association des maires ruraux.

 Même si un gouvernement voulait après 2017, agrandir le seuil, les longueurs du calendrier législatif ne lui permettraient certainement pas de le mettre en place pour 2020.

 Il semblerait que la prochaine étape soit plutôt consacrée à inciter, voire forcer, à la mise en place de communes nouvelles. Si cette tendance se confirme (c’est là une loi de droite de 2010), il est fort probable que au sein d’un EPCI, plus la structure serait grande, plus la taille des communes nouvelles serait grande…

 Il est clair que si les Communes Nouvelles devaient se mettre en place et les Conseils Départementaux disparaitre avec une redistribution des dotations et des compétences, le débat serait tout différent. Mais il s’agit là de science fiction, puisque que l’on entend dire que le Président de Région Richert, confierait au vice-président Weiten, le rôle de s’appuyer sur les Conseils Départementaux pour leur confier par convention une partie des compétences régionales…. (Agence d’attractivité)

 Ce n’est pas parce que la tendance depuis 20 ans a été au grossissement et aux fusions, dans de nombreux domaines, que la tendance va continuer. Et continuer jusqu’où ? Au contraire de nombreux indicateurs semblent nous donner le sentiment que le balancier est en train d’inverser a courbe, et que la tendance est à présent aux « circuits courts », aux structures « souples et légères », aux « start-up ».

Etre fort

 Que veut dire « être fort »?

 Porter de très gros projets ? Mais lesquels ?

 Porter plus de projets ? Mais lesquels ?

Avoir plus de recettes ne permet pas de mieux financer chaque projet, puisque en parallèle le nombre de projets augmente avec l’élargissement du territoire.

Il me semble que, au moment où nos marges de manœuvres d’investissements vont être considérablement limitées (baisse d’argent public, endettement en cours et engagement dans des projets identifiés THD - Grands Horizons – Assainissement – Aires d’accueil de gens du voyage – Château de Fénétrange ? – Friche de Bataville ? – Vallée des éclusiers - gestion des compétences obligatoires…), il est stratégiquement important de ne pas alourdir la barque du fonctionnement de nos structures, et de choisir de piloter des voiliers plutôt que des paquebots. 29

Etre visible

On nous dit qu’à l’heure de la Grande Région, il faut être visible de Strasbourg.

Visible pourquoi ?

Nos compétences restent d’abord des compétences de proximité pour nos habitants ! Ce sont celles de nos communes en parties transférées.

Faut-il être visible de Strasbourg pour gérer les déchets ? Pour gérer de l’eau ? Pour gérer de l’assainissement? Pour gérer un réseau Isibus ? Pour gérer des voiries ? De l’éclairage public ? Du périscolaire ? De la petite enfance ? Des gens du voyage ? Une piscine ? Des écoles de musique et médiathèques ?…

Au contraire, il faut veiller dans ces domaines à conserver la proximité.

C'est de nos habitants, qu’il faut rester visibles !

Quant au développement économique ou touristique, décliné dans l’ensemble des territoires de la Région, c’est la qualité d’un projet, et non pas l’organisation de la structure qui le porte, qui doit être visible ou « remarquable » pour être remarqué. Cela suffit amplement pour le faire aboutir et cofinancer.

Chacun doit rester à sa place. Avec des règles de subsidiarité. C’est justement aux Régions, ou en partie encore aux Départements, de mener des politiques de « marketing territorial », et non pas à chaque territoire, de le faire tous azimuts dans son coin.

C’est la meilleure façon de doper le gaspillage d’argent public dont ce pays est malheureusement champion à l’heure où de toutes façons le nombre d’investisseurs et de touristes se partage et ne se multiplie pas.

Bourgs-centres

On nous dit que la politique de la CA s’appuiera sur les petits « bourgs-centres ».

Rien n’empêche la grande CC prévue dans le schéma de le faire.

C’était déjà le leitmotiv et l’objectif numéro 1 de la première charte de Pays adoptée en 2005.

Tout le monde a en tête depuis lors, des projets publics ou privés qui ont quitté nos communes pour s’installer à Sarrebourg, avec un PC délivré, ou un terrain vendu ou loué, par le maire de Sarrebourg.

Fonds de concours

On nous dit que la CA soutiendra les communes rurales en leur versant des fonds de concours.

Rien n’empêche de le faire au sein des CC.

Plus un EPCI est grand, et plus sa politique de versement de fonds de concours est lourde à porter en matière de mise en place de critères, d'instruction et de suivi des dossiers. Il faut du personnel pour le faire…

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Inconvénients - Risques

 Taille – Lourdeur – Inertie – Eloignement

102 communes – 140 délégués – 250 avec les suppléants – 1500 conseillers municipaux !

 Coût du fonctionnement de la structure

 Absence de motivation des élus

 Mettre tous ses œufs dans le même panier

 Mélanger réflexion et opérationnel

 Supprimer de saines émulations et comparaisons

 Déresponsabiliser élus locaux, associatifs en confiant à terme tous les dossiers, les contrats, les partenariats, les projets, les marges de manœuvres, les choix à une et une seule structure: tuer à petit feu l’essence même des collectivités locales et casser la confiance que les habitants ont encore, pour l’instant, dans leurs élus locaux.

 Tirer vers le haut trop de compétences donc de dépenses

Ce qui risque de coûter très cher puisque cela va à l’encontre des choix et des priorités qui ont été faits par chacune des collectivités dans leur gestion antérieure. Il va falloir que chacun assume tous les choix qui ont été faits par tous.

Et si la nouvelle collectivité se décide à supprimer certaines de ces compétences, elles vont retomber aux communes, et resteront à la charge des contribuables concernés.

Ce phénomène va inévitablement tendre à une harmonisation des compétences entre EPCI, qui exerceront les compétences obligatoires, une bonne partie des optionnelles et de moins en moins les facultatives. Ce qui ne permettra pas de traiter au mieux les envies et les spécificités locales.

 Supporter la redistribution des dettes de la nouvelle structure vers ceux qui n'en avaient pas, ou qui en avaient moins.

 THD des Deux Sarres

Quel avenir pour le réseau THD des Deux Sarres alors même que les 5 autres CC ont confié cette compétence au syndicat départemental ?

Cela veut dire que la CA va payer sa contribution au Syndicat Départemental et va gérer un réseau sur une partie de son territoire ?

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 Baisse des ressources des communes

 Par effet de vase communiquant, l’argent donné en dotations en à l' EPCI ne sera plus donné aux communes.

 Pour faire augmenter le CIF des EPCI, et la DGF, il va falloir baisser les recettes fiscales des communes.

 Risque de baisse de subventions ? On sait par exemple que pour l’instant le CD 57 prévoit dans sa politique d’aide aux collectivités 3 dossiers par collectivité. Donc seulement 3 pour la CA au lieu de 6x3 à ce jour ? L’enveloppe DETR du sous-préfet risque également d’être plus fléchée vers les besoins d’investissements de l’EPCI.

 On ne pourra pas toujours revendiquer le beurre et l’argent du beurre. Les communes membres d’une CA, pourront-elles demain continuer à toucher des dotations ou des subventions propres au monde rural du type Dotation de Solidarité Rurale ou Leader ?

 PLUI

Risque que si le législateur impose un jour le PLUI, il doive s’appliquer sur un territoire très vaste de 102 communes.

 L’effet d’ « aubaine »

En amont d’une grosse fusion, des CC risquent d’investir sur leur territoire pour « refiler » le bébé à la future structure.

 Politique

 Va-t-on encore longtemps, sans réagir, voir monter les scores du Front National dans nos campagnes ?

 Ne voit-on pas qu’il y a malaise sourd dans le pays, dont la complexité, l’opacité et le coût de gestion de nos collectivités font partie ?

 Ne voit-on pas que plus la structure est grande et éloignée (Région, Europe), plus et les électeurs s’abstiennent ou pratiquent un vote de rejet ?

 Il est probable que le législateur finisse par imposer un jour l’élection directe des délégués intercommunaux (pour sécuriser la gouvernance des EPCI et éviter des blocages liés à une majorité très étroite, ce qui a déjà été fait dans toutes les communes de + de 1000 ha, et parce que les contribuables doivent pouvoir élire ceux qui lèvent leurs impôts). Une telle option ne pourra se faire que par un scrutin proportionnel de liste. Ce qui implique une politisation des candidats et une main mise des partis politiques. Plus la structure sera grande et plus le risque d’enjeux politiciens et d’éloignement entre les candidats, les élus et les citoyens sera important.

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Quelques considérations

Trois dispositions de la loi NOTRe viennent se contredire sur notre territoire.

 La baisse du seuil de 20 000 à 15 000 ha permet à la CC du Pays de Phalsbourg de conserver son intégrité.

 A l’inverse le passage du seuil de 15 000 ha pour la ville-centre à celui de l’unité urbaine de la ville centre permet la mise en place d’une CA dans l’arrondissement.

Cet amendement a été sollicité par des unités urbaines importantes mais dont aucune ville ne faisait 15 000 ha. Ce n’est pas notre situation.

 De la même manière, l’amendement qui déroge au fait qu’un SCOT ne puisse pas se faire sur le périmètre d’un seul EPCI, sauf si le SCOT est déjà entamé, va dans le même sens.

On constate qu’un projet de CA chez nous, s’éloigne par bien des aspects des critères habituels et fondateurs des CA: Taille de la ville centre, nombre de communes rurales, présence d’un seul EPCI dans le SCOT.

 La quasi totalité des CA qui s’étendent en partie sur le monde rural n’ont qu’une ville ou unité urbaine centre. Ce qui n’est pas notre cas avec la présence de deux pôles.

 Il existe souvent, de fait ou en projets, de grands EPCI sur tout ou partie de la circonscription électorale d’un député.

 Le territoire de Phalsbourg est politiquement apaisé. Ce n’est pas forcément le cas du reste de l’arrondissement…

 Le projet est cohérent dans la mesure où il correspond à la frontière entre ceux qui ont voulu (ou accepté) le « PETR », et ceux qui ont voté contre sa mise en place.

 L'« unité urbaine » de Sarrebourg fait environ 16 000 habitants, son « aire urbaine » environ 35 000. Donc, finalement assez proche de la taille de la CC prévue dans le cadre du projet de schéma de M. le préfet.

(Par exemple, la CA d'Epinal de 80 000 habitants, est inférieure à l'aire urbaine de la ville qui en fait 95 000.)

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Perspectives

 Une CA dès 2017 ?

 Une CA plus tard ?

Une étudiante de Sciences-Po, Céline Bentz, a été missionnée par la CC Sarrebourg MS en Juillet pour mener une réflexion relative à l’intérêt de créer une CA. (Comme quoi une réflexion, mais non partagée, existait au sein de la CCSMS). Elle conclut son rapport de la manière suivante:

« Seulement, la réalisation de ce changement de régime juridique est soumise à certaines conditions qu’il semble périlleux de parvenir à réaliser à l’heure actuelle. Par ailleurs, une volonté politique forte se doit de porter et d’assumer ce processus. Une solution alternative pourrait toutefois être trouvée si cette volonté ne devait pas être suffisamment prégnante dans l’immédiat pour pouvoir réaliser le projet. Une fois les différentes fusions prévues par le SDCI réalisées à l’horizon 2017, il est possible d’envisager au moins deux perspectives. D’une part la réalisation d’une communauté de communes plus grande englobant les actuelles structures de la Vallée de la Bièvre, des Deux Sarres, du Pays des Etangs, de l’Etang du Stock et de Sarrebourg - Moselle Sud*. La Communauté de Communes du Pays de Phalsbourg pourrait toujours s’agréger à ce nouvel ensemble a posteriori et marquer de fait le basculement vers une communauté d’agglomération. Ainsi, s’il apparait comme indéniablement souhaitable qu’un changement de régime juridique, permettant à la Communauté de Communes de Sarrebourg - Moselle Sud de s’intégrer dans un ensemble plus vaste constitué d’une communauté d’agglomération à l’échelle de l’arrondissement s’opère, certaines difficultés sont à prendre en compte qui impliquent de prévoir de déployer cette transformation sur le temps long, voire d’y procéder en plusieurs étapes. Et La Fontaine de conclure : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage ». »

*C’est exactement le schéma du préfet !

 Deux (ou trois) CC dans l’arrondissement (avec des ouvertures sur Saulnois et Meurthe et Moselle ?)

 Une grande CA Alsace-Lorraine qui couvre les arrondissements de Sarrebourg et Saverne ? (223 communes pour 153 000 ha) ?

Cette solution aurait l’avantage, si déjà il « faut être grand et visible », et quitte à être « grand », à accroitre énormément la visibilité de l’EPCI entre Strasbourg –Haguenau – Sarreguemines – Nancy – Metz. De franchir les frontières et de couvrir au mieux l’étendue de nos différents bassins de vie qui se chevauchent. L’inconvénient restant bien entendu la taille de la structure et sa lourdeur.

 Une grande CC Pays de Phalsbourg-Saverne ?

 Une CC du Pays de Phalsbourg (avec ou sans la Bièvre) qui se coupe un jour entre Sarrebourg d’une part et Saverne d’autre part ?

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 Une CA, deux (ou trois) CC et une coopération (de type Association – Pays – Petr - Scot) Alsace-Moselle recouvrant les arrondissements de Sarrebourg et Saverne (Thèmes : transports – Santé – Formations scolaires…) ?

Ma préférence va sans conteste à cette solution : deux CC opérationnelles dans l’arrondissement et une structure de réflexion stratégique à cheval sur l’Alsace-Moselle entre Sarrebourg – Saverne - qui remplace l’actuel PETR, une fois que le SCOT sera approuvé. (Les déchets pouvant être gérés par un syndicat à vocation unique à l’échelle de l’arrondissement ou plus grand). Nous utilisons déjà la sous-préfecture de Saverne pour certaines prestations et l’ARS va couvrir demain ce territoire depuis Strasbourg ou Haguenau. Un débat s’instaurera sans aucun doute avec la nouvelle Grande Région sur ces perspectives.

Un projet de CA ou de très grande CC aurait certainement un autre sens, si les Conseils Départementaux devaient disparaitre, et les communes nouvelles se généraliser. Ce n’est pour l’instant pas le cas.

Mais l’essentiel restant, quels que soient tous ces scénarios, que les élus soient volontaires et non contraints, motivés, et consacrent davantage leur temps, leur énergie et leur intelligence à porter des projets, à gérer au mieux le quotidien, au lieu d’être sans cesse confrontés à des « stratégies » et à des réformes continuelles.

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