Communes de Trégueux/Ploufragan, Côtes d’Armor Rapport d’opération

Diagnostic archéologique Extension Nord du Parc d’Activités Economiques des Châtelets

sous la direction de Laurent Aubry

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné

Septembre 2012

Communes de Trégueux/Ploufragan, Côtes d’Armor Diagnostic archéologique Rapport d’opération Extension Nord du Parc d’Activités Economiques des Châtelets Code INSEE INSEE Code 22 360 et 22 215 et 22 22 360 sous la direction de avec la collaboration de Laurent Aubry Anne-Françoise Cherel Anne-Sophie Paranthoen Aurélien Herber 2011/020 Françoise Labaune-Jean Géraldine Jouquand Mathilde Dupré Mélanie Levan

Arrêté de prescription SRA SRA prescription de Arrêté Myriam Texier Stéphane Blanchet Théophane Nicolas Vincent Pommier Code Inrap Inrap Code DA 05042101

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné

Septembre 2012

SOMMAIRE

I. Données administratives, techniques et scientifiques

1 Fiche signalétique 2 Mots-clefs des thesaurus 3 Intervenants 5 Notice scientifique 5 Etat du site 6 Localisation de l’opération 7 Arrêté de prescription 12 Cahier des charges 14 Arrêté de désignation

II Résultats

18 1 PRESENTATION DE L’OPERATION ARCHEOLOGIQUE

18 1.1 – Les raisons et les objectifs de l’intervention 18 1.2 Cadre géographique et géologique de l’opération 23 1.3 Contexte archéologique environnant 24 1.4 Méthodologie et moyens mis en œuvre

28 2 PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES

29 2.1 Les vestiges de l’âge du Bronze 29 2.1.1 Descriptions des vestiges archéologiques 29 2.1.1.1 Une sépulture à crémation secondaire

31 2.1.2 Etude anthropologique 31 2.1.2.1 Le contenu de l’urne 32 2.1.2.2 Les défunts 33 2.1.2.3 L’ustion 33 2.1.2.4 Pratiques funéraires et premiers éléments de comparaison

35 2.1.3 Un dépôt de bracelets en bronze de type Bignan 35 2.1.3.1 Circonstance de sa découverte 36 2.1.3.2 Localisation géographique du dépôt 37 2.1.3.3 Description de la structure Fait 516.1 40 2.1.3.4 Description des autres structures misent au jour sur la vignette 516 40 2.1.3.5 Les autres structures trouvées en périphérie proche de la vignette 516

42 2.1.4 Analyse préliminaire du dépôt de bracelets de type Bignan 42 2.1.4.1 Introduction 42 2.1.4.2 Description succincte du dépôt 42 2.1.4.3 Description du contenant en matière périssable 45 2.1.4.4 Eléments de comparaison, datation 45 2.1.4.5 Conclusion

46 2.1.5 Traitement de mise à l’étude et conservation des bracelets de Ploufragan/Trégueux(22) 46 2.1.5.1 Constat d’état 46 2.1.5.2 Diagnostic 47 2.1.5.3 Interventions Stockage Traitement 47 2.1.5.4 Observations

48 2.1.6 Les témoins d’une petite occupation de l’âge du Bronze Ancien 48 2.1.6.1 Un vase de stockage découvert au contact de la tranchée 78 48 2.1.6.2 Description des vestiges des tranchées 72 et 78 50 2.1.6.3 Un réseau parcellaire protohistorique ?

50 2.1.7 Etude du mobilier céramique de l’âge du Bronze 50 2.1.7.1 Des indices de la présence d’une petite nécropole de l’Age du Bronze ancien ou moyen ? 53 2.1.7.2 Des indices d’une petite occupation du Bronze ancien (tranchées 72, 78)

54 2.2 Les vestiges d’un habitat de la fin de l’âge du Fer

54 2.2.1 Description des vestiges archéologiques 54 2.2.1.1 Le grand enclos (enclos n°1) Description des fossés de l’enclos n°1 L’espace interne de l’enclos 59 2.2.1.2 Le petit enclos (enclos n°2) Description des fossés de l’enclos n°1 L’espace interne de l’enclos 62 2.2.1.3 Le réseau fossoyé périphérique 63 2.2.1.4 De grandes structures indéterminées

64 2.2.2 Etude du mobilier céramique de l’âge du Fer 64 2.2.2.1 Introduction 64 2.2.2.2 Une concentration de vestiges à l’est de l’emprise du diagnostic : de la fin du 1er âge du Fer jusqu’à la fin du second âge du Fer Une occupation du début de l’âge du Fer Une occupation de la fin de l’âge du Fer Des vestiges périphériques de la fin du 1er âge du Fer et de la transition 1er-2nd âge du Fer 71 2.2.2.3 Un second secteur moins dense en vestiges d’époque protohistorique 73 2.2.2.4 Conclusion

73 2.2.3 Etude du mobilier céramique antique et historique 73 2.2.3.1 Méthodes de travail 73 2.2.3.2 Catalogue par contexte de découverte 76 2.2.3.3 Informations du mobilier 77 CONCLUSION

III Inventaires techniques

81 Inventaire du mobilier protohistorique 86 Inventaire du mobilier céramique antique et moderne 87 Résultats analyses C14

I. Données administratives, techniques et scientifiques Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets I. Données administratives, techniques et scientifiques ______

FICHE SIGNALETIQUE

______Localisation 2490, 2493, 2886, 2887, 2998, Responsable scientifique 3002, 3003, de l’opération Région Bretagne 3004, 3005, 3009, 4251, 4252, Laurent Aubry 4277. ______Département Côtes d’Armor Ploufragan Organisme de Section BH, parc. n°71 (p), 92 rattachement Communes (p), 93 (p), 94, 95, 96, 97, 98, Trégueux et Ploufragan 99, 100, 102, 106, 107, 200 (p) INRAP Grand Ouest 37 rue du Bignon Adresse ou lieu-dit Statut du terrain au regard CS 67737 Extension Nord du Parc des législations sur le 37577 Cesson-Sévigné d’Activités Economiques des patrimoine et l’environnement ______Châtelets Dates d’intervention sur le ______Néant terrain Codes INSEE ______Propriétaire du terrain 27/02/2012 au 06/04/2012 22 360 et 22 215 ______Surface à diagnostiquer SAINT-BRIEUC AGGLOMERATION Coordonnées géographiques et et divers propriétaires privés 412 450 m² altimétriques selon le système ______national de référence Surface sondée Références de l’opération 31 175 m² soit 7,55% (Lambert 93 cc 48) Numéro de l’arrêté de Niveau d’apparition des X : 127 3003 prescription vestiges Y : 126 8115 2011-020 Entre 0,30 m et 1,10 m Z : 142 m NGF ______Numéro de l’opération Références cadastrales DA 05042101

Communes Numéro de l’arrêté de Trégueux et Ploufragan désignation 2011-067 Année ______2011 Maître d’ouvrage des travaux d’aménagements Section(s) et parcelle(s) Trégueux SAINT-BRIEUC AGGLOMERATION Section A, parc. n°61, 62, 63, ______64, 302, 342, 344, 347, 348, 349, Nature de l’aménagement 966,1017, 1018, 1019, 1067, 1219, 1305, 1306, 1307, 1308, Parc d’activités industriel 1309, 1310, 1311, 1312, 2442, ______2443, 2448, 2449, 1455, 2459, Opérateur d’archéologie 2461, 2463, 2466, 2471, 2475, 2477, 2479, 2482, 2485, 2489, INRAP

1 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets I. Données administratives, techniques et scientifiques ______MOTS CLÉS DES THESAURUS

Chronologie : Paléolithique X Antiquité romaine (gallo-romain) inférieur République romaine moyen Empire romain supérieur Haut-Empire (jusqu'en 284) Mésolithique et Épipaléolithique Bas-Empire (de 285 à 476) Néolithique Époque médiévale ancien haut Moyen Âge moyen Moyen Âge récent bas Moyen Âge Chalcolithique X Temps modernes Protohistoire Époque contemporaine

X Âge du Bronze Ère industrielle ancien moyen récent X Âge du Fer Hallstatt (premier âge du Fer) La Tène (second âge du fer)

Sujets et thèmes : Édifice public Artisanat Nb Mobilier Études annexes Édifice religieux Argile : atelier X Industrie lithique Géologie Édifice militaire Atelier Industrie osseuse Datation C14 Bâtiment Artisanat x X Céramique Anthropologie X Structure funéraire Autre Restes végétaux Paléontologie Voirie Faune Zoologie Hydraulique FloreBotanique X Habitat rural X Objet métallique Palynologie Villa Arme Macrorestes Bâtiment agricole X Outil An.de céramique X Structure agraire X Parure An. de métaux Urbanisme Habillement Acq. des données Maison Trésor Numismatique Structure urbaine Monnaie Conservation Foyer Verre Restauration X Fosse Mosaïque Autre X Sépulture Peinture Grotte Sculpture Abri Inscription Mégalithe Autre

2 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets I. Données administratives, techniques et scientifiques ______INTERVENANTS

Intervenants scientifiques

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération Stéphane Deschamps, SRA Conservateur régional de l’archéologie Prescription et contrôle de l’opération Yves Menez, SRA Adjoint au conservateur régional Prescription et contrôle de l’opération Jean-Yves Tinevez, SRA Chercheur Néolithique, gestion des Côtes Prescription et contrôle de l’opération d'Armor Michel Baillieu, INRAP Adjoint scientifique et technique de la région Mise en place et suivi de l’opération Bretagne Laurent Aubry, INRAP Chargé d’opération et de recherche Responsable scientifique

Intervenants administratifs

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Stéphane Deschamps, SRA Conservateur régional de l’archéologie Prescription et contrôle de l’opération Yves Menez, SRA Adjoint au Conservateur régional Prescription et contrôle de l’opération Chercheur Néolithique, gestion des Côtes Jean-Yves Tinevez, SRA Prescription et contrôle de l’opération d'Armor Claude Le Potier, INRAP Directeur interrégional Mise en place et suivi de l’opération Arnaud Dumas, INRAP Administrateur Mise en place et suivi de l’opération Adjoint scientifique et technique de la région Michel Baillieu, INRAP Mise en place et suivi de l’opération Bretagne Thomas Arnoux et Christelle Picault, INRAP Assistants scientifique et technique Mise en place et suivi de l’opération Olivier Laurent, INRAP Gestionnaire de centre Mise en place et suivi de l’opération

Maitrise d’ouvrage et financeur de l’opération

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération Michel Lesage, SAINT-BRIEUC Président AGGLOMERATION Eric Le Rigoleur, SAINT-BRIEUC Responsable infrastructures Responsable du dossier AGGLOMERATION

Intervenants Techniques

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Beaussire Christophe, Ets BEAUSSIRE Directeur entreprise de terrassement André Boyer et Mickaël Guénard, Ets Conducteurs des pelles mécaniques Ouverture des tranchées de sondage BEAUSSIRE

Équipe de diagnostic

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Laurent Aubry, INRAP Chargé d’opérations et de recherches Responsable scientifique Anne-Sophie Paranthoen, INRAP Technicienne de fouille Suivi du diagnostic Aurélien Herber, INRAP Technicien de fouille Suivi du diagnostic Duloup Caroline, INRAP Technicienne de fouille Suivi du diagnostic Géraldine Jouquand, INRAP Technicienne de fouille Suivi du diagnostic Hervé Paitier, INRAP Photographe Photographies aériennes Mélanie Levan, INRAP Technicienne de fouille Suivi du diagnostic Vincent Pommier, INRAP Cellule topographique du Grand-Ouest Relevé des structures

3 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets I. Données administratives, techniques et scientifiques ______Équipe de post-fouille

Prénom Nom, organisme d’appartenance Tâches génériques Tâches affectées dans le cadre de l’opération

Laurent Aubry, INRAP Chargé d’opérations et de recherches Responsable scientifique Céramologue, étude du mobilier de Anne-Françoise Cherel, INRAP Assistante d’études et d’opérations l’âge du Fer Consolidation et restauration des Alejandra Balboa et Marina Biron, INRAP Cellule conservation INRAP bracelets en bronze Céramologue, étude du mobilier Françoise Labaune-Jean, INRAP Assistante d’études et d’opérations médiéval Hervé Paitier, INRAP Photographe Photographie des bracelets en bronze Mathilde Dupré, INRAP Assistante d’études et d’opérations DAO, PAO Myriam Texier, INRAP Assistante d’études et d’opérations Etude Anthropologique Préhistorien, étude du dépôt de bracelets Stéphane Blanchet, INRAP Ingénieur de recherches de l’âge du Bronze Céramologue, étude du mobilier Théophane Nicolas, INRAP Assistant d’études et d’opérations protohistorique

4 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets I. Données administratives, techniques et scientifiques ______

NOTICE SCIENTIFIQUE

La présente intervention archéologique réalisée sur les communes de Ploufragan et de Trégueux (Côtes d’Armor) résulte d’un projet d’extension de 41 ha de l’actuel parc d’activités des Châtelets. Le maillage resserré des tranchées de sondage nous a permis d’identifier un certain nombre de structures fossoyées anciennes appartenant à deux occupations totalement inédites. La première, que l’on rattache à l’âge du Bronze, est répartie sur plusieurs points géographiques avec néanmoins une plus forte résonnance sur la moitié nord du diagnostic.

Sur cette zone, trois secteurs ont pu être identifiés, au sein desquels ont été retrouvées des structures associées à du mobilier datant. Les vestiges mis au jour se rapportent à des activités funéraires et/ou cultuelles (fosse à crémation secondaire et dépôt de bracelets du Bronze moyen), domestiques et agricoles de l’âge du Bronze (bâtis et aménagement du paysage). Ailleurs, sur le reste du diagnostic, ont également été découverts des tessons de céramique de facture protohistorique. Souvent isolés, ceux ci ont parfois été retrouvés au contact de structures fossoyées (fossés parcellaires essentiellement). Ce bruit de fond persistant trahis vraisemblablement une présence humaine forte sur tout ce secteur géographique durant l’âge du Bronze mais que le diagnostic n’a pas totalement réussi à appréhender. La seconde occupation est datée de l’âge du Fer. Celle-ci est implantée sur la limite orientale du projet sur le rebord oriental d’un vaste plateau. Elle est matérialisée par au moins deux enclos de plan quadrangulaire. Connectés l’un à l’autre par l’intermédiaire d’un fossé commun, ces enclos contigus se développent sur une longueur de près de 150 m. Le diagnostic n’a pas permis de caractériser précisément l’organisation spatiale et chronologique de ces enclos. Le mobilier recueilli au sein de cette seconde occupation est relativement abondant car plus de 700 tessons de céramique ont été découvert. L’étude céramologique démontre une vitalité du site aux alentours de la transition entre la fin de La Tène moyenne et le début de La Tène finale. L’abandon définitif de cet habitat intervient vers la fin du 1er siècle av. notre ère. Des indices mobiliers permettent néanmoins de penser que la fondation du site a pu intervenir dès la fin du premier âge du Fer voir au tout début du second âge du Fer.

Ce diagnostic, financé par Saint-Brieuc Agglomération, a été réalisé par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives sous le contrôle scientifique du Service Régional de l’Archéologie de Bretagne.

ETAT DU SITE

Les tranchées réalisées sur l’emprise sur l’extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets ont été rebouchées à l’issue du diagnostic. L’emprise totale des sondages est de 31 175 m², soit 7,55% de la surface prescrite par le SRA de Bretagne.

5 – Région : Bretagne N – Département : Côtes-d’Armor (22) – Commune(s) : Trégueux et Ploufragan – Adresse/Lieu-dit : les Châtelets Saint-Brieuc Trégueux – Coordonnées géographiques et altimétriques : X : 127 3003 Y : 126 8115 Z : 142 m NGF – Section(s) et parcelle(s)

Trégueux : section A, parcelles n° 61, 62, 63, 64, 200 20 4060 80 100 km 302, 342, 344, 347, 348, 349, 966, 1017, 1018, 1019, 1067-1219, 1305, 1311, 1312, 2442, 2443, 2448, 2449, 1455, 2459, 2461, 2463, 2466, 2471, 2475, 2477, 2479, 2482, 2485, 2489, 2490, 2493, 2886, 2887, 2998, 3002, 3003, 3004, 3005, 3009, 4251, 4252, 4277 Ploufragan : section BH, parcelles n° 71(p), 92(p), 93(p), 94, 95, 96, 97, 98, 99, 100, 102, 106, 107, 200(p)

Trégueux

Ploufragan

0 250 m 1 km 2 km 1/25 000

6 7 8 9 10 11 12 13 14

II. Résultats

Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______1–PRESENTATION DE L’OPERATION ARCHEOLOGIQUE

1.1 – Les raisons et les objectifs de l’intervention

Le projet de création d’une extension de 41 ha du Parc d’Activités des Châtelets, a conduit le Service Régional de l’Archéologie de Bretagne à prescrire un diagnostic sur la totalité des parcelles concernées. Bien qu’aucun site n’ait été recensé jusqu’alors sur cette zone, la présente opération archéologique a été mise en place en raison de l’importante superficie concernée par les futurs travaux (photo 1). Cette opération avait comme objectif de déterminer, au moyen de sondages mécaniques (tranchées et/ou vignettes), la présence ou l’absence de vestiges archéologiques enfouis et menacés par le projet. Il s’agissait également de déterminer la nature, l’étendue et le degré de conservation de ces éventuels vestiges, afin de disposer de suffisamment d’éléments pour décider du type de mesures à prendre avant le démarrage des travaux.

Photo 1 : Vue aérienne montrant « en pointillés » l’emprise du diagnostic réalisée sur l’extension du futur parc d’activités des Châtelets (Communes de Trégueux et Ploufragan, Côtes-d’Armor). On distingue en haut de l’image, l’agglomération et la baie de Saint-Brieuc. © Hervé Paitier

1.2 – Cadre géographique et géologique de l’opération

Toutes les parcelles concernées par notre diagnostic se situent à cheval sur les communes de Trégueux et de Ploufragan (Côtes-d’Armor). Situées au sud immédiat directement au sud de l’agglomération Briochine. Ainsi, la zone diagnostiquée s’étend sur plus de 1 km de long, de la limite nord-est de la zone industrielle des Châtelets à la rue de la Ville Gronan. L’emprise orientale du projet est délimitée par la R.D. 700 (axe Quimper/Saint-Brieuc), tandis que sa limite occidentale, plus aléatoire, vient s’appuyer sur les hameaux de Coëtquen, la Ville Brebis, le Chalonge et les Croix Chemins.

18 N

Saint-Brieuc Trégueux

200 20 4060 80 100 km

Trégueux

Ploufragan

0 250 m 1 km 2 km 1/25 000

Figure 1 : Localisation de l'emprise du diagnostic sur extrait de carte IGN au 1/25 000e (carte 0916OT)

19 508

506

507 501

le Chalonge

le Pahoué 522

Coëtquen

0 10 50 100 250 m

Figure 2 : Plan général de l’emprise du diagnostic «parc d’activités des Châtelets» avec localisation des tranchées de sondage sur le fond cadastral napoléonien. 20

Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Topographiquement, l’emprise du diagnostic se développe sur un vaste plateau au relief peu marqué. Seul un vallon, localisé en limite occidentale du diagnostic, casse un peu la monotonie de l’ensemble. Le réseau hydrographique, totalement absent sur la zone d’étude, se trouve plutôt localisé en périphérie du diagnostic (fig. 1). Comme le démontre l’étude du cadastre napoléonien (fig. 2), le paysage a quelque peu évolué depuis le début du 19ème siècle. En effet, de nombreuses limites parcellaires ont disparu suite aux diverses restructurations foncières menées depuis la fin des années 60. Seule une partie d’entre elles ont été retrouvées durant le diagnostic. La carte géologique éditée par le BRGM1 précise que le sous-sol sur lequel se déroule l’opération est principalement constitué de formations superficielles cénozoïques (dépôts éoliens) mises en place au Weichsélien supérieur (fig. 3). Ce type de formation, parfois épaisse, scelle le substratum (micaschiste). Ce sont dans ces niveaux qu’apparaissent, plus ou moins nettement les structures archéologiques. Ce sous-sol présente, selon son état d’altération, un aspect savonneux, talqueux ou en paillettes. Des affleurements de dolérite perturbent localement ce substratum particulièrement homogène. Ces filons de roches sombres (noires ou vertes) à grain fin ne sont observées que ponctuellement. La dolérite est retrouvée surtout sous forme de blocs arrondis piégés dans les stériles ou disposés en tas en bordure de parcelles (ramassage de surface par les agriculteurs).

Figure 3 : Localisation de l’emprise du diagnostic sur la carte géologique au 1/25000 (édition du BRGM, feuille de Saint-Brieuc)

1 Carte géologique au 1/50 000e de la feuille de Saint-Brieuc (édition BRGM)

22 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______1.3 – Contexte archéologique environnant

Jusqu’alors, aucun site et/ou indice de site n’avait été répertorié directement sur l’emprise à diagnostiquer. Les quelques sites figurant sur la base de données de la carte archéologique du SRA Bretagne sont assez distants de l’épicentre du projet. Le plus proche d’entre eux est situé à environ 750 m au nord de la zone étudiée. Il s’agit du camp de Péran (n°22 176 0009), découvert en 1845 par le baron Bachelot de La Pylaie et classé monument historique depuis 1875. Cette enceinte de près d’un hectare de superficie, est implantée à 160 m d’altitude sur le bord de la vallée de l’Urne (photo 2). Les différentes fouilles entreprises, l’ont successivement qualifiée de « oppidum gaulois », « celte », « romain », puis « médiéval ». Plus récemment2, des fouilles ont révélé que les vikings y auraient séjourné. Les pièces archéologiques découvertes permettent de situer leur occupation aux environs de l’an 900.

Photo 2 : Vue générale de du camp de Péran. © Commune de Plédran

Un axe routier ancien (n°22 176 0023) borde également la frange orientale de l’emprise de l’opération. Celui-ci est identifié comme étant la voie antique reliant Carhaix (Vorgium) à (Fanum Martis). Les quelques autres sites identifiés en périphérie plus ou moins proche, occupent une fourchette chronologique assez large allant du Néolithique (les allées couvertes de l’Argantel) au Moyen-Âge classique avec néanmoins une majorité d’occupations de l’âge du Fer et de l’époque gallo-romaine (villa gallo-romaine de la Porte-Rouault).

2 Sept années de fouilles ont été réalisées sur le site par Jean Pierre Nicolardot, chercheur au C.N.R.S entre 1983 et 1990

23 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______1.4 – Méthodologie et moyens mis en œuvre

L’investigation archéologique a mobilisé la présence de cinq archéologues de l’INRAP3 pendant 29 jours (tranche ferme et provision incluse). Sur les 412 450 m² de la surface totale du diagnostic, nous avons sondé 31 180 m². Les tranchées ont été entreprises à l’aide d’une pelle à chenilles de 23 t munie d’un godet lisse d’une largeur de 3,00 mètres. Les sondages, d’une longueur moyenne de 17 m, ont été réalisés “en tireté” tous les 17 mètres environ. Une deuxième ligne de tranchées, espacées d’une quinzaine de mètres, a ensuite été disposée en quinconce. Cette organisation a néanmoins été tributaire de la topographie rencontrée et de vestiges liés à l’aménagement du paysage (haies, fossés, chemins existants..). Nous avons du également tenir compte des réseaux enterrés et/ou aériens présents (lignes haute et moyenne tensions, importante conduite d’eaux potables). Pour information, quelques parcelles inaccessibles (plantations, dépôts de terre) n’ont pas fait l’objet de sondage (fig. 4). Ce maillage resserré, environ 7.55% de la surface prescrite, correspondait à la prescription demandée. Nous avons ainsi réalisé 520 tranchées et/ou vignettes. Ce pourcentage reste néanmoins une moyenne car certains secteurs ayant livré des indices archéologiques ont été beaucoup plus sondés que d’autres, compte tenu de l’ouverture de tranchées complémentaires et de fenêtres de décapage. Ainsi, les sondages ont donc consisté à retirer les niveaux de terre anthropiques jusqu'à l’apparition de structures archéologiques conservées, repérables par simple contraste de couleur pour les vestiges excavés (trous de poteau, fosses, fossés..). En cas d’apparition d’indices probants (structure et/ou mobilier), des tranchées et/ou vignettes supplémentaires ont été systématiquement entreprises afin de caractériser et circonscrire les vestiges mis au jour. Les sondages d’un échantillon de fossés ont été réalisés à l’aide de la pelle mécanique. Les quelques autres structures (fosses et trous de poteau) ont été fouillées manuellement. L’utilisation d’un détecteur de métaux a été systématique nous permettant ainsi de mettre au jour la totalité des objets en fer ainsi que le dépôt de bracelets en bronze. Tous les vestiges sondés ont été relevés en plan et/ou en coupe à l’échelle 1/20ème. L’enregistrement des données de terrain a été entrepris sur des fiches simplifiées. Chaque tranchée et/ou vignette a reçu une numérotation de 1 à N. Par contre, seules les structures ayant fait état d’un descriptif et d’une fouille ont été répertoriées. Pour limiter les erreurs (répétitions essentiellement), nous avons fait le choix de faire précéder chaque numéro de structure du numéro de tranchée et/ou vignette lui correspondant (ex : tr. 158, F. 1 donne F. 158.1). Le relevé général de l’emprise des sondages a été réalisé par la cellule topographique de l'INRAP. Une couverture photographique d’une partie des vestiges a été réalisée sur support numérique. Précisons également qu’un survol aérien a été effectué par Hervé Paitier, photographe à l’INRAP

3 Laurent Aubry, Anne-Sophie Paranthoen, Aurélien Herber, Géraldine Jouquand et Mélanie Levan

24

X=1272500 X=1272750 X=1273000 X=1273250 X=1273500

134.00 508 136.00 rue de 44 506 le Chalonge 3 133.00

137.00 507 31 2 501 Sambr 139.00 43 45 4 e A1017 1 et 8 505 A2482 30 5 A2479 32 42 7 Y=7268500 la Ville Brebis 138.00 A1067 520 Meu 9 502 se

517 so cle b et 17 A1018 6 on 18 10 512 29 33 504 518 41 A2489 16 51 511 46 52 521 19 A2485 513 503 519 28 34 A2480 128.00 40 510 514 47 15 50 20 522 526 509 66 27 35 A2493 67 49 515 129 76 39 48 523 .00 A349 14 130 527 21 .00 65 26 36 516 524 68 38 75 528 Ź 13 532 22 A2477 131 450 58 525 .00 449 140.00 25 A1019 529 euc 139.00 BH92 64 69 37 74 139.00 533 537 A302 132.00 Bri 138.00 12 - 447 448 57 23 530 441 141.0059 A348 534 nt 451 141.00 24 i 63 133.00 442 140.0070 538 a 445 446 73 531 S 443 BH93 53 78 11 535 56 137.00 539 444 BH94 440 60 62 134.00 439 452 71 72 536 544 88 461 438 BH95 54 A1219 540 A2475 434 55 543 141.00 A347 138.00 435 61 96 103 541 BH101 79 545 460 437 542 458 436 129 124 87 89 164 136.00 546 Y=7268250 453 130 165 139.00 104 457 95 102 139 97 459 454 80 86 90 99 547 144 123 166 487 455 163 A2471 149 128 BH97 BH96 486 BH99 174 101 456 153 131 98 94 105 138 173 81 85 91 154 122 167 488 138.00 481 478 A2466 140.00 158 143 162 180 477 109 185 485 484 483 482 148 127 175 82 159 93 A2886 491 152 132 479 172 84 160 106 141.00 137 168 182 110 155 121 480 142 170 179 157 BH102 BH100 92 139.00 147 126 176 Coëtquen 184 83 100 133 171 BH98 183 A2463 142.00 151 169 A2887 136 181 489 156 120 178 161 141.00 141 419 177 108 chemin de Cou 107 111 BH107 146 125 490 tquen 134 192 186 425 199 112 311 143.00 150 135 403 402 303 145 140 418 415 407 342 A1308 BH106 432 428 145.00 304 A63 203 433 191 119 193 187 140.00 318 215 A966 401 198 113 A1309 386 391 404 343 302 A64 417 414 408 A344 312 A4252 A4251 338 208 431 430 202 427 A1307 190 verger 118 146.00 500 387 194 142.00 305 295 400 197 114 D 700 347 319 214 416 405 A1310 341 283 378 204 424 413 409 A62 188 313 301 145.00 385 429 117 337 271 282 209 A1311 345 375 388 201 406 196 195 294 426 233 236 115 348 262 410 320 412 237 326 306 278 213 143.00 325 346 340 268 379 205 423 189 Y=7268000 146.00 A1306 232 141.00 143 334 336 314 300 289 281 234 235 116 344 384 210 411 .00 144.00 327 272 376 200 421

389 228 142.00 A1312 263 141 A2461 BH200 307 147.00 422 229 339 321 293 277 380 212 A342 358 333 206 231 .00 328 269 A1305 420 223 22 5 352 357 359 335 299 288 280 383 467 284 148.00 207 216 332 315 377 227 329 264 230 468 273 390 224 145.00 292 276 381 322 308 211 222 360 331 270 149.00 143.00 A2455 466 330 226 356 141.00 298 287 279 351 316 274 382 217 469 146.00 A3003 476 324 265 370 291 275 241 373 150.00 218 323 309 242 350 465 147.00 267 261 252 355 286 240 297 260 243 A3005 475 470 317 258 221 369 144.00 251 374 371 150 239

266 145.00 290 A3002 244 257 A2449 464 .00 250 219 354 310 349 142.00 A61 238 365 245 471 148.00 259 256 474 149.00 285 247 249 150.00 A4277 368 296 220 372 .00 246 A3004 A2448 463 248 254 146 353 A3009 366 255 472 253 367 361 473

TAS DE ST TE RRE

MEDIAPO A2998 462

147.00 148.00 A2443 362 363

364 143.00 rue Eugène Fre 149.00 Y=7267750

yssinet per

net im u e Freyssi

zone industrielle des Châtelets Eugèn

Rue Q A2442 Ż parcelle non sondée 010 50 100 1/3500 250 m

Figure 4 : Plan général de l’emprise du diagnostic avec la localisation des tranchées de sondage réalisées sur la future extension du parc d’activités des Châtelets (communes de Ploufragan et Trégueux) 26

Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2–PRESENTATION DES DONNEES ARCHEOLOGIQUES

Sur les 42 ha de surface diagnostiquée, nous avons effectué 520 tranchées et/ou vignettes (fig. 4) Le maillage réalisé nous a permis d’isoler un certain nombre de structures fossoyées, appartenant à plusieurs périodes chronologiques. L’occupation la plus ancienne du site est marquée par la présence de mobilier en structure et/ou colluvionné daté de l’âge du Bronze. L’âge du Fer est représenté par un habitat fossoyé étendu mais difficile à caractériser. A titre d’information, signalons également la découverte de céramique médiévale (15ème/16ème siècle) et plus rarement de tessons antiques à différent point de la zone explorée (cf : étude du mobilier céramique historique). Les autres structures découvertes (réseaux de fossés parcellaires et de chemins, caves de plantation, drains) appartiennent à des aménagements agraires plus récents (périodes moderne et/ou contemporaine). Une partie d’entre eux restent visibles sur le cadastre napoléonien (fig. 2).

Photo 3 : Vue aérienne de la majeure partie du diagnostic réalisée sur l’extension du futur parc d’activités des Châtelets (Communes de Trégueux et Ploufragan, Côtes-d’Armor). Sur le cliché, sont localisés les principaux indices archéologiques mis au jour © Hervé Paitier

28 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Les occupations de l’âge du Bronze :

Des indices d’occupation de cette période ont été retrouvés sur différents points géographiques de la zone diagnostiquée (photo 3, fig. 4). Les plus importants correspondent à une fosse à crémation dans laquelle a été retrouvé un vase quasiment intact (tr. 122) et à un dépôt de bracelets en bronze (vig. 516). Les témoins d’une petite occupation très localisée ont également été mis au jour (tr. 72 et 78). Il s’agit de fosses d’ancrages de poteaux fortement arasées ainsi qu’un gros vase de stockage rappelant les productions du Bronze ancien. Ont également été retrouvés, au hasard des tranchées de sondage, et ce, sur l’ensemble de la zone prescrite, des tessons de céramiques piégés dans le comblement secondaire de structures fossoyées.

L’occupation de l’âge du Fer :

Cette occupation assez étendue est matérialisée par un réseau dense de fossés d’enclos et/ou parcellaires ainsi que par des fosses de plus ou moins grandes dimensions. Aucune concentration de trous de poteau pouvant trahir la présence de bâtiments, n’a été par contre formellement identifiée. Le mobilier céramique, retrouvé en majorité dans les fosses et dans le réseau fossoyé, montre que cet habitat semble avoir perduré durant tout le second âge du Fer. La découverte de vestiges mobiliers et immobiliers de l’âge du Bronze et/ou du premier âge du Fer, laisse également présager la présence plus modeste d’une occupation plus ancienne au sein de cet ensemble.

2.1 – Les vestiges de l’âge du Bronze

2.1.1 – Descriptions des vestiges archéologiques

La totalité des vestiges attribués à cette période sont implantés sur plusieurs secteurs géographiques de l’emprise du diagnostic.

2.1.1.1 – Une sépulture à crémation secondaire

Cet indice de site a été identifié sur la parcelle BH n°99, au contact de la tranchée 122 (fig. 4). Cette structure funéraire est localisée sur un versant peu pentu, au contact d’un talweg, à une altitude de 140,50 m NGF. Son sommet est apparu sous environ 0,40 m de terre, épaisseur correspondant à la couche de terre cultivée. La fosse était creusée dans un niveau intermédiaire correspondant à l’interface entre le substrat en place (micaschiste et la terre végétale limoneuse marron). L’urne alors en place, a pu être relativement bien conservée grâce à la présence de blocs de pierres (dolérite) servant à son calage (photo 4). L’une d’entres elles, recouvraient en partie le dessus de l’urne. La fosse présente un plan circulaire d’un diamètre de 0,55 m. La coupe montre un profil à fond plat et à bords obliques d’une profondeur de 0,35 m (fig. 5). L’urne était déposée dans le centre de la fosse et sa base reposait sur le fond de la structure. Compte tenu de son état de conservation, nous avons fait le choix de prélever l’urne en bloc pour pouvoir la fouiller en laboratoire4.

4 L’urne a été fouillée et étudiée par Myriam Texier (anthropologue à l’INRAP)

29 141.00 434 BH95

435 124

129 436 165 130

139

123

163 128 BH99 131 F1

138 122 162 167

141.00

127

132

168

170 121

BH100 126 BH98 171

169

142.00

120 177 419 125 425 0 5 10 50 100 m

Tr. 122, F1

terre végétale

1

2 d

d urne

1 : limon brun très meuble, charbons de bois 2 : comblement de l'urne d : dolérite 0 10 50 cm 1 m

1/20

Figure 5 : Plan de localisation et coupe de la structure funéraire (F. 122.1) mise au jour au contact de la tranchée 122. Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 4 : Vue de l’urne funéraire au moment de sa découverte © Laurent Aubry

2.1.2 – Etude anthropologique (Myriam Texier)

2.1.2.1 - Le contenu de l’urne

Le contenant en céramique n’est pas complet5, le col est écrêté, le fond est fissuré. Il est comblé de limon très argileux brun gris très meuble. Il ne comprend que très peu de charbons de bois. Les ossements apparaissent dès le sommet du comblement, ils restent cependant épars et se densifient à partir de 10cm de profondeur. La plasticité du sédiment (argileux) rendant peu visible les ossements, les relevés photographiques des niveaux dégagés se sont révélés inutiles (photo 5). Les ossements ont ainsi été prélevés par passées consécutives (8 au total) afin de vérifier si un ordre anatomique a été respecté lors de leur dépôt dans l’urne (photo 6). Aucun mobilier n’accompagnait les restes osseux.

Photo 5 : Urne en cours de fouille. Les ossements se distinguent à peine, la nature sédimentaire (argile) ne permettant pas de les dégager de manière satisfaisante. ©Myriam Texier

5 La céramique est conservée sur une hauteur de 30cm.

31 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 6 : Exemples d’ossements issus de l’urne une fois lavée. Fragments de squelette céphalique (en haut) et de vertèbres cervicales, thoraciques et sacrées (en bas) du sujet adulte. ©Myriam Texier

2.1.2.2 - Les défunts

Les ossements récoltés au sein de l’urne ont un poids total de 1833,98g. Ils appartiennent principalement à un sujet adulte. Au moins deux dents (Photo 7) permettent également d’identifier des restes très partiels d’un sujet immature (un enfant dont l’âge est compris approximativement entre 4 et 7 ans Moorees et al 1963 a-b6). Selon ces premiers résultats7, et au regard des vestiges très fragmentaires appartenant au plus jeune des sujets, il n’est pas certain que ces restes aient été apportés volontairement au sein de l’urne. Ils ont pu en effet être ramassés accidentellement sur le bûcher, ces ossements faisant partie d’une précédente crémation réalisée sur le même lieu. La seconde des hypothèses est que le dépôt n’est pas complet (urne écrêtée), ce qui expliquerait le déficit des os du plus jeune défunt.

Photo 7 : Fragments de restes dentaires dont une molaire du sujet immature à droite. ©Myriam Texier

6 Moorrees (C.-F.-A.), Fanning (E.-A.), Hunt (E.-E.) 1963a, Formation and resorption of three deciduous teeth in children, American Journal of Physical Anthropology, 21, p. 205-213. Moorrees (C.-F.-A.), Fanning (E.-A.), Hunt (E.-E.)1963b, Age Variation of Formation Stages for Ten Permanent Teeth », Journal of Dental Research, 42. p. 1490-1502. 7 L’identification précise des vestiges osseux exige beaucoup de temps. Il est par conséquent possible que certains ossements du sujet immature soient classés parmi les esquilles indéterminées.

32 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Crâne Tronc Membres Membres Membres Indéterminés Total supérieurs inférieurs indéterminés 312,14 137,53 66,1 186,45 552,86 578,9 1833,98g 17,01 7,49 3,60 10,16 30,14 31,56 100% Tab. 1 : Représentation pondérale et proportionnelle de l’amas osseux par région anatomique.

2.1.2.3 - L’ustion

L’ensemble de fragments d’os sont de couleur blanche à l’exception de rares esquilles qui sont un peu grises. Cela indiquerait une température comprise entre 550 ° et 650° selon la classification de Bonucci et Graziani (19758). Les quelques fragments gris montrent que toutes les parties du corps n’ont pas atteint le même niveau de combustion. La coloration des os ne constitue qu’une indication de l’intensité de l’ustion, mais ne permet pas d’accéder au temps d’exposition au feu. L’observation des fractures sur les os indique d’autre part que les ossement avaient conservé leur trame protéique lors de la crémation (Shipman, 19849).

2.1.2.4 - Pratiques funéraires et premiers éléments de comparaison

La typologie du vase ossuaire (cf. étude du mobilier) a permis de proposer son attribution chronologique au Bronze moyen. Les sépultures en urnes de cette période restent exceptionnelles dans le contexte régional et peu documentées d’un point de vue anthropologique. En effet, peu d’entre elles ont livré des ossements permettant d’affirmer leur caractère funéraire10. Les découvertes récentes menées dans le cadre de l’archéologie préventive ont livré quelques tombes isolées11 qui ont pu être étudiées mais qui ne constituent à l’heure actuelle qu’un très faible corpus de comparaison. Ainsi cette découverte apporte de nouveaux éléments à la connaissance des pratiques funéraires de l’âge du Bronze en Armorique. Elle est d’autant plus remarquable que les ossements recueillis dans l’urne se sont révélés bien conservés. Le poids des os est assez conséquent (1800g) et au moins deux sujets ont été dénombrés : un sujet adulte et les restes très partiels d’un enfant. Ainsi, ce dépôt cinéraire pourrait être le témoin d’une double sépulture, même si le caractère volontaire du geste ne peut être démontré dans la mesure où le dépôt n’est pas complet. Aucun objet n’accompagne les défunts et il faut également souligner la rareté des charbons de bois présents dans l’urne. Celle-ci peut s’interpréter comme une collecte différenciée des résidus de combustion et des ossements, soit par un lavage ou par un tri (Le Goff, Guichard 200012).

8 Bonucci E., Graziani, G., 1975, Comparative thermogravimetric, X-ray diffraction and electron microscope, investigations of burnt bones from recent, ancient and prehistoric age, Acta Della Academia Nazionale dei Lincei , série 8, 59, 5, p518-533. 9 Shipman (P.), Foster (G.), Schoeninger (M.), 1984- Burnt bones and teeth: an experimental study of color, morphology, crystal structure and shrinkage, Journal of Archaeological science 11:307-325. 10 Briard J., 2005 (†), Des sépultures à inhumations du Bronze Ancien aux sépultures à incinérations du Bronze Final en Armorique, dans « Les pratiques funéraires à l’âge du Bronze en ». Sous la dir. de C. Mordant et G. Depierre, Société Archéologique de Sens, Comité des travaux Historiques et Scientifiques, Paris, Éditions du CTHS, 2005, p. 243-255. 11 Par exemple l’urne découverte récemment à Saint-Brieuc (22) dans le cadre d’un diagnostic archéologique (Aubry L, 2010) et celle de Pleumeleuc (35) (Bourne S. 2010). 12 Le Goff I., Guichard (Y.), 2000 : Le dépôt cinéraire comme indicateur chronologique; le cas des nécropoles de l’âge du Bronze de la vallée de l’Aisne, dans « L’âge du Bronze du nord de la France dans son

33 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Bibliographie

Aubry (L.), avec la collaboration de Besombes, (P.-A.), Cherel (A.-F.), Desfonds (A.), Freitas (J.), Pommier (V.), et Simon (L.), 2010 - Rocade d’agglomération de Saint- Brieuc, Trémuson-Plérin-, section « Le Sépulcre-Le Gouët », Côtes d’Armor, rapport de diagnostic, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit.

Bonucci (E.), Graziani, (G.), 1975, Comparative thermogravimetric, X-ray diffraction and electron microscope, investigations of burnt bones from recent, ancient and prehistoric age, Acta Della Academia Nazionale dei Lincei , série 8, 59, 5, p518-533.

Bourne, (S.), avec la collaboration de Nicolas (T.), Labaune-Jean (F.), Texier (M.), et Brisotto (V.), 2010 – Une occupation protohistorique du Bronze moyen au début de l’âge du Fer, Pleumeleuc, Ille-et-Vilaine, ZAC de l’Orme, rapport de diagnostic, 1 volume, Service Régional d’Archéologie de Bretagne, Rennes, inédit.

Briard (J.), 2005 (†), Des sépultures à inhumations du Bronze Ancien aux sépultures à incinérations du Bronze Final en Armorique, dans « Les pratiques funéraires à l’âge du Bronze en France ». Sous la dir. de C. Mordant et G. Depierre, Société Archéologique de Sens, Comité des travaux Historiques et Scientifiques, Paris, Éditions du CTHS, 2005, p. 243-255.

Krogman (W.K.), 1978, The human skeleton in forensic medicine. Éditions Charles Thomas, Spriengfield, USA, 337 p.

Le Goff (I.), Guichard (Y.), 2000, Le dépôt cinéraire comme indicateur chronologique; le cas des nécropoles de l’âge du Bronze de la vallée de l’Aisne, dans « L’âge du Bronze du nord de la France dans son contexte européen » ; Ed. Bourgeois J., Talon M. Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 125e, Lille 2000, p. 209-226.

Moorrees (C.-F.-A.), Fanning (E.-A.), Hunt (E.-E.) 1963a, Formation and resorption of three deciduous teeth in children, American Journal of Physical Anthropology, 21, p. 205-213.

Moorrees (C.-F.-A.), Fanning (E.-A.), Hunt (E.-E.)1963b, Age Variation of Formation Stages for Ten Permanent Teeth », Journal of Dental Research, 42. p. 1490-1502.

contexte européen » ; Ed. Bourgeois J., Talon M. Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, 125e, Lille 2000, p. 209-226.

34 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2.1.3 – Un dépôt de bracelets en bronze de type Bignan

2.1.3.1 -Circonstance de sa découverte

La réalisation de la tranchée de sondage 516, avait permis l’apparition d’une vaste structure fossoyée de plan circulaire (F. 516.1) qui se prolongeait partiellement sous la berme nord. Le passage du détecteur de métaux13 sur la partie décapée de la fosse a alors permis d’identifier une masse non ferreuse invisible au décapage. Une fouille manuelle a ensuite été entreprise afin de mettre au jour le sommet du dépôt qui était scellé sous 5 cm de limon (photo 8).

Photo 8 : Vue montrant le dépôt de bracelets en bronze au moment de sa découverte © Laurent Aubry

Photo 9 : Vue en coupe de la partie supérieure du dépôt de bracelets. Ce cliché montre qu’aucune trace de contenant n’est visible dans le comblement de la fosse (F. 516.1, Us. 4). © Laurent Aubry

13 Remerciements à Michel Tocqué (chercheur amateur et découvreur du dépôt) pour son aide précieuse.

35 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Dès l’apparition des premiers bracelets, nous avons délicatement décapé les premiers centimètres du dépôt afin d’évaluer son importance. Ceci nous a ainsi permis de confirmer que les bracelets étaient enfouis directement dans une petite fosse aux contours peu visibles. Celle-ci, recoupe les comblements (Us. 2 et 4) sur la partie sud-est de la fosse. Aucun contenant solide (céramique) ou en matériaux périssables (tissus, bois) n’a été identifié à la fouille (photo 9). Après avoir été photographié et géolocalisé, le dépôt a été prélevé en motte afin d’être fouillé en laboratoire. Pour information un bracelet isolé de type similaire, a été retrouvé « flottant » à 0,25 m de profondeur à peu de distance du dépôt initial (F. 516.1, Us 3). Il est probable que ce déplacement impromptu soit l’œuvre de fouisseurs (photo 10).

Photo 10 : Vue de détail du bracelet en bronze retrouvé isolé dans le comblement supérieur de la fosse 516.1 (Us 4) © Laurent Aubry

2.1.3.2 - Localisation géographique du dépôt

Celui-ci est situé à l’extrémité septentrionale de l’emprise du diagnostic au contact de la parcelle A 2485 et à environ 200 mètres au nord/est de l’épicentre de l’occupation laténienne (fig. 4). Topographiquement, le dépôt est implanté sur la pente douce d’un versant nord-est à une altitude de 133 m NGF.

36 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 11 : Vue générale de la vignette 516. On distingue au centre du cliché, la grande fosse circulaire (F. 516.1) qui a livré le dépôt de bracelets de l’âge du Bronze (le creusement visible sur le sommet de l’une des coupes, correspondait à son emplacement). © Laurent Aubry

2.1.3.3 - Description de la structure Fait 516.1

La fosse se présentait, en surface, sous la forme d’une grande « tache » de plan circulaire de 3,50 m de diamètre. Le comblement de surface était de couleur gris clair avec au centre une concentration de charbons de bois (photo 12, fig. 6). Afin de tenter de déterminer la nature de cette structure qui nous laissait penser à un puits, nous avons fait le choix, dans un premier temps, d’entreprendre deux sondages manuels. Ceux-ci montrent que la fosse est creusée dans du micaschiste altéré. Elle présente un profil en cuvette et des parois obliques. Pour des raisons de sécurité, la fouille de la structure s’est interrompue à 1,50 m. Sous ce niveau et jusqu’à 1,90 m (base du creusement), les mesures sont plus aléatoires car elles ont été réalisées après décapage à la pelle mécanique de l’ensemble de la fosse, par passes successives, afin de vérifier ou non la présence de mobilier

37 516.3

516.10

516.9 516.12 516.2

516.4 b 516.11 c 516.1 a 516.5

e 516.13 d 516.6

0510 m

516.8 516.7

516

Fosse 516.1 d S-O aa e S-E N-E b aa cN-O

terre végétale terre végétale

1 3 3 2 3 3

4 4 4 4 6 6 7 7 7 6 7

6 5 5 5 5

8

1 : Dépôt de bracelets en bronze (limon argileux brun, homogène, traces de charbons de bois) 2 : limon argileux brun clair, homogène, compact, traces de charbons de bois 3 : limon argileux brun, charbons de bois 4 : limon argileux gris clair mêlé de brun, homogène, compact, rares cailloux, traces de charbons de bois 5 : argile blanche tachetée d'oxydations brunes, homogène, très compact 6 : argile blanche tachetée d'oxydations brunes, homogène, très compact 7 : sédiment charbonneux gris clair, légèrement argileux, inclusions de manganèse, blocs de dolérite, traces de charbons de bois 8 : limon argileux gris clair, homogène, compact, rares inclusions de manganèse 01250 cm m 9 : argile orangée à limon brun clair, homogène, très compact 1/50 Figure 6 : Plan et coupes de la structure ayant livrée le dépôt de bracelets de l'âge du Bronze (vig. 516, F. 516.1) Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 12 : Vue générale de la fosse (F. 516.1) après décapage. La pointe de la flèche indique la localisation du dépôt de bracelets © Laurent Aubry

L’analyse stratigraphique du comblement de la fosse nous permet de comprendre la façon dont celle-ci a été comblée après son abandon. On distingue plusieurs grandes phases dans son remplissage (photo 13, fig. 6). La première d’entre elle se traduit par des niveaux d’effondrements des parois (Us. 6 et 9) et par un colmatage progressif de la base de la fosse, par des sédiments à dominante argileuse de couleur clair fortement compacté et homogènes (Us. 5 et 8). Ces apports naturels se sont formés sous l’effet du ruissellement des sols environnant mais également par l’érosion lente des parois de la fosse. La seconde phase à correspond des apports anthropiques plus rapides constitués de sédiments limono-argileux gris clairs et compacts dans lesquels nous avons retrouvé des traces de charbons de bois et des blocs de dolérite (Us. 414.et 7) Les dernières couches plus fortement anthropisée, sont composées de matériaux constitués d’un mélange de limon argileux compact et homogène de couleur brun clair plus ou moins riche en charbons de bois (Us. 2, 3 et 4). Pour information, c’est dans l’Us. 4 qu’a été retrouvé le bracelet isolé (photo 10). Concernant la fonction primitive de ce creusement, aucune preuve tangible n’a pu être apportée à la fouille. Il demeure donc difficile d’argumenter en faveur de telle ou telle proposition. Celle qui nous parait la plus plausible, associerait cette vaste excavation à une fosse liée a de l’extraction de matériaux pour la construction et/ou pour le façonnage d’objets en terre cuite (céramique par exemple). L’argument qui appuie cette hypothèse vient du fait que cette fosse se trouve implantée dans une zone où le substratum est très fortement altéré (limon argilo-sableux).

14 Un prélèvement C14 a été réalisé dans cette couche (cf. étude du dépôt)

39 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 13 : Vue de l’une des coupes réalisées dans la fosse (F. 516.1). © Laurent Aubry

2.1.3.4 - Description des autres structures misent au jour sur la vignette 516

Les trous de poteau : Au nombre de 7, ces fosses de plan plus ou moins circulaire se répartissent sur la vignette sans vraiment former d’ensemble cohérent (fig. 6bis). Les sondages réalisés sur 6 d’entre eux (F. 516.3, 516.7, 516.8, 516.10, 516.11 et 516.13) montrent un diamètre oscillant entre 0,40 m et 0,70 m pour une profondeur conservée de 0,20 m à 0,40 m sous décapage. Aucun calage en pierre n’est visible. Leurs comblements lessivés et compactés trahissent leur ancienneté et ce, malgré l’absence de mobilier. L’un d’eux (F. 516.13) est recoupé par le creusement de la fosse ayant livré le dépôt de bracelets (F. 516.1).

Les fosses indéterminées : Les 2 structures identifiées comme pouvant être des fosses (F. 516.4 et 516.9) se trouvent à peu de distance de la grande fosse F. 516.1 (fig. 6bis). De plan sub-rectangulaire à ovale et faiblement excavées, ces structures n’ont livré aucun élément susceptible de nous orienter quand a leur fonction primitive. De plus, l’absence de mobilier ne nous permet pas de les dater. Néanmoins, leur comblement brun et charbonneux tende à démontrer que ces derniers sont plus récents que les autres vestiges présents dans la vignette, notamment les trous de poteau et la fosse à bracelets.

Le réseau fossoyé : 3 tronçons de fossés Faits 516.2, 516.5 et 516.6 orientés nord- nord-ouest-sud-sud-est ont été identifiés (fig. 6bis). Leur largeur oscille entre 0,25 m et 0,30 m. En l’absence de mobilier, aucune datation n’est proposée. Leur orientation est sensiblement la même que celle observée pour le réseau fossoyé du site de l’âge du Fer qui se développe à proximité.

2.1.3.5 - Les autres structures trouvées en périphérie proche de la vignette 516

Il s’agit pour l’essentiel de tronçons de fossés parcellaires dont une partie est visible sur le cadastre napoléonien (fig. 2 et 4). D’autres petits fossés, aux orientations discordantes et vraisemblablement plus anciens, ont également été identifiés. Aucun mobilier archéologique ne permet néanmoins de préciser leur datation exacte. Seule la nature beaucoup plus lessivée du comblement supérieur de ces fossés nous permet de supposer leur ancienneté.

40 516.3

516.10

516.9 516.12 516.2

516.4

516.11 516.1 516.5

516.13 516 516.6

516.8 516.7 0510 m

516.8 516.7 516.11 516.13

S N S N 12 13 S-O N-E

1 : limon argileux brun tacheté de gris, 1 : limon argileux brun tacheté hétérogène, compact d'orange et de blanc, 2 : substrat remanié très argileux orange homogène, compact 1 : sédiment blanc mêlé 3 : limon argileux brun, homogène, compact 2 : limon argileux brun tacheté de blanc, de limon argileux brun, 4 : sédiment blanc, homogène, très compact homogène, compact, hétérogène, très compact, grosses inclusions orangées inclusions orangées 3 : substrat remanié 2 : substrat remanié

516.4 516.10

S N S N 2 1 3 4 3 1 4 2 1 : limon sableux blanc, hétérogène, compact 1 : limon argileux brun à gris, homogène, compact, charbons de bois 2 : limon argileux brun, homogène, compact 2 : limon argileux brun mêlé à du substrat orangé, hétérogène, compact, 3 : limon argileux brun, hétérogène, compact, 3 : limon argileux brun mêlé de substrat orangé, hétérogène oxydations orangées de manganèse, de charbons de bois 4 : argile orangée homogène, assez meuble 4 : limon argileux brun, hétérogène, compact, traces de manganèse et de charbons de bois 01250 cm m 1/50 Figure 6bis : Plans et coupes d'une partie des structures découvertes au contact de la vignette 516

41 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Une structure de plan sub-circulaire (2,50 m de diamètre) a été identifiée au contact de la tranchée 539, soit à 90 m au nord de la structure ayant livré le dépôt de bracelets (F. 516.1) (fig. 4). Le sondage entrepris montre un profil en cuvette. Le comblement se compose de quatre grands horizons stratigraphiques semblables (hétérogènes et compactés). La base du creusement est scellée par du substrat remanié provenant du ravinement des parois (Us. 4). La fosse est ensuite rapidement comblée par des apports anthropiques successifs (Us 1, 2 et 3). Aucun mobilier datant n’a été retrouvé durant le sondage.

2.1.4 - Analyse préliminaire du dépôt de bracelets de type Bignan (Théophane Nicolas et Stéphane Blanchet)

2.1.4.1 - Introduction

Le dépôt métallique mis au jour, est constitué de 17 bracelets en bronze contenus dans un contenant périssable auxquels on peut ajouter un bracelet découvert à proximité. Le dépôt est complet. Dans la mesure où la surface des bracelets est relativement corrodée et fragile (problème de desquamation de l’épiderme), il a été décidé « suivant les recommandations de la cellule restauration de l’INRAP » d’intervenir au minimum sur les objets. Leur nettoyage s’est limité à un simple dépoussiérage avec une bombe aérosol et à un léger dégagement des anneaux supérieurs. Les différents éléments ont donc été préservés dans leur matrice limoneuse d’origine et ont été maintenus dans une pièce où les variations de température étaient limitées, avant d’être envoyé en stabilisation à la cellule restauration de l’INRAP (cf. infra). Malgré ces contraintes, une description préliminaire de l’ensemble peut être proposée (à partir des quelques observations menées sur les parties visibles du dépôt et d’un scan 3D) ainsi qu’une première estimation chronoculturelle. Le dépôt ayant été prélevé en « bloc » et envoyé tel quel, le registre décoratif ou encore le poids de chaque bracelet n’ont pas pu être observés, si ce n’est de manière partielle.

2.1.4.2 - Description succincte du dépôt

Cette description n’a pu se faire qu’à partir des éléments supérieurs visibles à l’œil nu, compléter par les observations qui ont pu être réalisées à partir du scan 3D (Pl. 1 et 2). Les bracelets mis au jour sont tous complets, dénués de toutes déformations (torsions, écrasements) ou de fracturation ancienne. Il s’agit de bracelets annulaires décorés systématiquement de motifs géométriques incisés en registre de panneaux (cf. Pl. 1, photographie C). On distingue deux types de (sections concavo-convexe et plano- convexe) ainsi que deux modules de tailles laissant supposer l’association d’anneaux de chevilles et de bracelets. Les motifs représentés et leur organisation semblent tout à fait caractéristiques des parures armoricaines du Bronze moyen. Chaque bracelet semble original du point du vu du registre décoratif ; il ne semble donc pas y avoir de paire de bracelet à proprement dit. Les observations effectuées lors du dégagement des éléments supérieurs ainsi que le scan 3D permettent de proposer un ordonnancement en colonne de bracelets à l’intérieur d’un contenant en matière périssable.

2.1.4.3 - Description du contenant en matière périssable

Lors du dégagement de l’amas de bracelet il a pu être mis en exergue la présence d’un contenant en matière périssable qui se caractérise lors de la fouille planigraphique par

42

Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______un remplissage différentiel du sédiment ainsi que par des effets de parois des bracelets (cf. Pl 1, photographies A et B). Il s’agit d’un contenant de forme quadrangulaire d’une douzaine de centimètres de coté, de type boîte en bois.

2.1.4.4 - Eléments de comparaison, datation

Ces parures annulaires sont traditionnellement rattachés aux bracelets dits du type de « Bignan », datés du Bronze moyen 2 (Briard, 1965). Il faut souligner que si a plupart des découvertes de bracelets remontent au XIXème siècle ou à la première moitié du XXème siècle, quelques découvertes récentes sont à signaler comme celle de Domloup (7 bracelets) en 2009, d’Acigné en 1970 (2 bracelets) ou de Pléchatel dans les années 1960 (16 bracelets). Si le site éponyme du type de Bignan – dont le nom vient d’un dépôt découvert en 1921 à Kéran sur la commune de Bignan – se situe dans le Morbihan, il semble bien que la zone de production de ce type de bracelet se trouve dans la haute vallée de Vilaine et la vallée de la Seiche. Un travail récent de reprise des données sur les parures annulaires massives à décor incisé dans le nord-ouest de la France par M. Nordez a cependant permis de mettre en évidence le caractère imprécis, de cette appellation(Nordez, 2011).

Deux datations isotopiques ont pu être réalisées à partir de charbons de bois (l’un issu du remplissage de la fosse et un second prélevé au sein même de l’amas de bracelets). La première calibrées à 2 sigma livre un intervalle de 1390-1210 BC (Beta 323032) et la seconde un intervalle de 1260-1050 BC (323031) (inventaires techniques). L’ensemble des dates s’inscrivent entre l’extrême fin du Bronze moyen et le début du Bronze final. Elles s’accordent chronologiquement avec la datation généralement admise pour ce type de parure.

2.1.4.5 - Conclusion

Les bracelets mis au jour dans le cadre du diagnostic effectué à Trégueux sont particulièrement intéressants par leur nombre et la diversité des registres décoratifs, ainsi que par la possibilité de pouvoir documenter la mis en œuvre du dépôt (contenant en matière périssable de type boite, rangement en colonne). Au-delà cette découverte récente va contribuer après étude à la caractérisation de la parure annulaire de la fin du Bronze moyen et du début du Bronze final en Bretagne et particulièrement des bracelets de type « Bignan ».

Bibliographie

Briard, J., 1965, Les dépôts bretons et l’âge du Bronze atlantique. Trav. Labo. Anthropologie Rennes, 352 p.

Nordez, M. 2011., Parures annulaires massives à décor incisé du Bronze moyen au nord-ouest de la France (Bretagne, Pays-de-la-Loire, Basse-Normandie), Mémoire de Master 2, Université de Rennes 1.

45 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2.1.5 - Traitement de mise à l’étude et conservation des bracelets de Ploufragan/Trégueux(22) (Alejandra Balboa et Marina Biron, INRAP)

2.1.5.1 – Constat d’état

Du prélèvement en motte déposé à la cellule conservation par Théophane Nicolas et Françoise Labaune, dix huit bracelets ont été extraits par dépose méthodique. L’ensemble était entreposé dans une boîte hermétique en polyéthylène. Les objets, partiellement dégagés lors de la fouille, dévoilaient leurs surfaces par endroits. Il était difficile de les dénombrer avec exactitude. Les bracelets étaient tous entremêlés, excepté un, révélant par endroits des parties d’épiderme finement décorées par incisions ou au contraire des traces de surfaces disparues; plusieurs d’entre eux étaient brisés en place. Outre les individus encore enfouis dans la motte, certains portaient encore des restes de sédiment. Les surfaces apparentes présentaient des produits de corrosion caractéristiques des alliages cuivreux (carbonates, et oxydes de cuivre), pour la corrosion de surface, mais aussi des points d’attaque de coloration vert clair, indices de la présence d’une importante corrosion active et donc d’un processus en cours touchant cette fois les masses métalliques.

2.1.5.2 – Diagnostic

Les objets constitués d’alliages cuivreux, sont restés longtemps en contact entre eux dans un milieu agressif où l’humidité a servi de vecteur aux sels (chlorures notamment) présents dans le sol, ce qui a provoqué divers phénomènes de corrosion, plutôt hétérogènes, de type électrolytique. Cette corrosion active est favorisée par les disparités du milieu (une partie de l’objet est en contact avec un autre métal tandis que l’autre est en contact avec le sédiment) et du métal lui-même (nodules éventuels, différences de structure métallurgique liées aux traitements de fabrication mécaniques ou thermiques, différents types d’alliages présents….) Cependant, pour déterminer de manière plus précise ces phénomènes, il serait nécessaire de caractériser les alliages présents, impossible à identifier sans un recours aux analyses.

Le dégagement partiel du sédiment a accéléré les méfaits de cette hétérogénéité de milieu en provoquant une corrosion par aération différentielle, au niveau de la zone de transition entre la terre et l’air. La relance de corrosion active dans les zones dégagées est, en effet, due une exposition à l’oxygène ambiant. On nomme communément ce phénomène, « traumatisme de la fouille », car il fait passer brutalement un vestige d’un milieu instable avec lequel il a fini par composer, à un nouveau milieu aux paramètres modifiés avec trop de rapidité. Ces phénomènes ont entraîné une destruction partielle des objets et crée une instabilité de l’ensemble.

Une intervention rapide était donc incontournable, afin de rétablir un équilibre environnemental confortable et surtout d’éviter un assèchement brusque du sédiment, qui aurait provoqué l’arrachement des parties d’épiderme les plus corrodés, encore en place.

46 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2.1.5.3 – Interventions

Stockage

Au départ, à l’intérieur de la boîte, l’humidité relative était de 100%. La motte a été stockée, à un taux élevé d’humidité relative tout au long du traitement afin d’éviter l’asséchement brusque du bloc qui aurait nui au maintien des épidermes décorés et aurait accéléré la destruction des vestiges. En effet, nous étions en période estivale et la chaleur ambiante favorisait un séchage trop rapide des objets, lors de chaque intervention sur le dépôt traité.

Traitement

Les bracelets ont été déposés un par un en documentant la situation pour chaque bracelet, en regard des autres, afin de restituer l’agencement du dépôt après la séparation de ses différents éléments constitutifs. Pour éviter les détachements de surface, des consolidations ponctuelles ont été réalisées avec une résine synthétique à faible concentration sur les points les plus ténus. Un séchage préalable de la zone concernée, à l’éthanol, couplé avec l’application locale d’un inhibiteur, le Benzotriazole, ont été nécessaires, pour éviter de piéger l’humidité à l’intérieur des objets. Un nettoyage mécanique léger a été entrepris ensuite, avec des brosses douces et de l’éthanol afin d’éviter la perturbation des décors fragiles. Les concrétions les plus dures ont été partiellement éliminées au scalpel, à la brosse de fibre de verre et au micro-tour de dentiste. Nettoyage et consolidations ponctuelles se sont alternés, excepté pour le bracelet n°2, qui a été totalement consolidé par immersion avant nettoyage. L’association de deux inhibiteurs de corrosion, dont l’effet synergique a été confirmé, a été choisie comme méthode de stabilisation par voie chimique. Une résine de type époxy a été utilisée enfin pour consolider les fissures par infiltration et opérer les recollages des fragments en connexion. Enfin, une fois que les remontages ont été terminés, les bracelets ont été protégés par une application de vernis acrylique suivi d’une couche de cire microcristalline.

2.1.5.4 – Observations

Les nettoyages ont révélé que les épidermes, pour la plupart, se sont transformés en produits de corrosion. Donc, un traitement à cœur des chlorures n’a pas été possible, car il aurait porté atteinte à l’intégrité des bracelets. Nous avons donc opté pour une simple inhibition, soit une stabilisation partielle mais pièce à pièce de l’ensemble. Ce qui signifie qu’un stockage rigoureux s’impose ensuite, dans des conditions d’humidité relative inférieure à 45%, afin d’assurer la bonne conservation de ces vestiges sur un long terme.

2.1.6 – Les témoins d’une petite occupation de l’âge du Bronze Ancien

La réalisation des tranchées 72 et 78 (parc. A 347) nous a permis d’identifier quelques vestiges fossoyés pouvant être associés à un petit habitat de l’âge du Bronze (fig. 4 et 7).

47 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Il s’agit de 5 fosses ayant pu servir d’ancrage de poteau associées à une céramique quasiment complète mais retrouvée fragmentée sous 1 m de stérile durant le décapage des tranchées 72 et 78.

2.1.6.1 - Un vase de stockage découvert au contact de la tranchée 78

Une fois remontée, cette céramique s’est avéré être un vase de forme haute tronqué sur toute sa partie supérieure. Seule la base du vase semblait scellée dans le substratum, aucun creusement n’était apparent. Les autres fragments de ce contenant ont été recueillis dans le godet de la pelle. La découverte de ce type de vase totalement isolé ne va pas sans rappeler les découvertes similaires réalisées dans le cadre de précédents diagnostics archéologiques. Plusieurs autres opérations ont en effet permis de mettre régulièrement au jour des dépôts de ce type. Les vases exhumés sont généralement incomplets et très fragmentés. Les tessons sont systématiquement concentrés dans les niveaux de stériles (colluvions, dépôts éoliens..) et généralement au contact du substrat. Dans la majorité des cas, et si le creusement de la structure n’entame pas le terrain naturel, aucune limite de fosse n’est identifiable visuellement. Concernant la fonction de la structure dans laquelle a été retrouvé le vase (F. 78.2), nous préférons rester prudents quant à son interprétation. Il reste néanmoins possible que nous soyons en présence d’une fosse de stockage. Ceci expliquerait l’aspect de finition rudimentaire et grossier de la céramique mise au jour (cf. étude du mobilier protohistorique).

2.1.6.2 - Description des vestiges des tranchées 72 et 78

Les trous de poteau : Quatre d’entre eux ont été sondés (F. 72.1 à 72.4) photos 14 et 15. De plan sub-circulaire et regroupés par pair, leur diamètre oscillent entre 0,60 m et 0,80 m pour une profondeur conservée sous décapage de 0,25 m au maximum (fig. 7). Leur comblement est essentiellement composé de limon argileux brun plus ou moins foncé, à la structure meuble et hétérogène et contenant des petits blocs de dolérite et/ou micaschiste. Des petites inclusions de charbons de bois sont également visibles. Trois structures ont livré des fragments de céramique pouvant appartenir à des productions du Bronze ancien (F. 72.1, 72.3 et 72.4).

Photo 14 : Vue en coupe des trous de poteau F. 72.1 et 72.3. © Géraldine Jouquand

48 73

78.1 78.2

78

72 72.4 72.2

72.3 72.1

72.5

051020 m

72.1 72.3 72.2 72.4

S-O N-E S-O N-E 1 1 1 1

(72.1) 1 : argile brun foncé, hétérogène, meuble, (72.2) 1 : argile brun clair à brun foncé, hétérogène, meuble, charbons de bois, nodules d'argile cuite nombreux charbons de bois, petits blocs de dolérite (72.4) 1 : argile brune à brun foncé charbonneuse, (72.3) 1 : argile brun foncé, nodules d'argile brun clair, quelques blocs de granite, céramique petits blocs de dolérite, céramique 01250 cm m 1/50 Figure 7 : Plans et coupes des structures retrouvées au contact de la tranchée 72

49 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 15 : Vue en coupe des trous de poteau F. 72.2 et 72.4. © Géraldine Jouquand

2.1.6.3 - Un réseau parcellaire protohistorique ?

Un certain nombre de tranchées ont livré des tronçons de fossés dans lesquels ont été retrouvé des fragments de céramique attribués à l’âge du Bronze (Tr. 2, 28, 124, 125, 141, 193, 227, 228, 281, 314, 336, 377, 379 et 510) (fig. 4). Ces fossés se répartissent sur la totalité de l’emprise du diagnostic avec néanmoins une plus forte concentration sur la partie nord. Aucun d’entre eux ne figure sur le cadastre napoléonien de 1847. Leur orientation nord-sud/est-ouest, est légèrement divergente que celles adoptées par les réseaux fossoyés de l’âge du Fer et de l’époque moderne. Même si nous supposons leur contemporanéité, cette trame parcellaire n’a pu être mise en relation avec les traces d’occupation humaine de l’époque de l’âge du Bronze situées dans le même secteur.

2.1.7 – Etude du mobilier céramique de l’âge du Bronze (Théophane Nicolas)

L’opération de diagnostic archéologique a livré un bel ensemble de lots de céramique attribué à l’âge du Bronze. On dénombre 154 tessons où éléments de forme pour un NMI de 9 individus dont au moins quatre archéologiquement complets. Le corpus se caractérise par une bonne conservation générale des tessons ainsi qu’une faible fragmentation du mobilier. Si un « bruit de fond » de l’âge du Bronze (et notamment du Bronze ancien) est présent sur une grande part du décapage, deux concentrations de vestiges sont perceptibles.

2.1.7.1 - Des indices de la présence d’une petite nécropole de l’âge du Bronze ancien ou moyen ?

Le fait 122.1 de la tranchée 122 a livré une incinération une incinération (cf. infra) en urne (Pl. 3). De fait le récipient est archéologiquement complet. Il s’agit d’un récipient en céramique grossière de forme tronconique. Il est décoré de petites languettes horizontales sur le tiers supérieur de la panse. De couleur « terre de sienne », les parois intérieures et extérieurs sont lissée à « la main mouillée ». Le dégraissant est de taille millimétrique à centimétrique. Si ce récipient peut rappeler certaines formes du Bronze moyen, d’un point

50 Tr. 122 - F. 122.1

Tr. 78 - F. 78.1

0 5cm

Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap. Pl. 3 : Mobilier céramique de l’âge du Bronze Trégueux/Ploufragan (22), Parc des Châtelets Tr. 355

Tr. 125 - F. 125.4

Tr. 88 - F. 88.1

Tr. 72 - F. 72.2

Tr. 72 - F. 72.1 0 5cm

Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap. Pl. 4 : Mobilier céramique de l’âge du Bronze Trégueux/Ploufragan (22), Parc des Châtelets Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______de vue typologique et en l’absence d’autre forme associée on ne peut exclure une attribution plus ancienne au Bronze ancien. Une datation isotopique sur les os incinérés serait à même d’affiner l’attribution typochronologique. Néanmoins, les caractères typologiques du récipient associés aux pratiques funéraires misent en œuvres tendent à privilégier une datation au Bronze moyen. Si cette incinération parait isolée, il est néanmoins à signaler que les indices attribués à l’âge du Bronze sont nombreux dans les tranchées environnantes

2.1.7.2 - Des indices d’une petite occupation du Bronze ancien (tranchées 72, 78)

Plusieurs faits livrent du mobilier, dont un certain nombre archéologiquement complet, qui témoigne d’une petite occupation de type domestique du Bronze ancien au nord-est de l’emprise du diagnostic.

Le fait 78.1 de la tranchée 78 a livre un petit ensemble mobilier dont un récipient est archéologiquement complet (Pl. 3). Il s’agit d’un récipient en céramique grossière de forme ovoïde. Il est décoré de grosses languettes horizontales sur le tiers supérieur de la panse associé à un cordon lisse sub-oral. Les parois sont de couleur orangé, et le dégraissant est de taille millimétrique à centimétrique. Ce récipient de forme et de registre décoratif inédit n’est pas sans rappeler certaines productions du Bronze ancien.

Les fait 72.1 et 72.2 de la tranchée 72 ont livré un petit lot de céramique au sein duquel on décèle un fragment de céramique grossière à cordon digité horizontale et cordon lisse vertical ainsi qu’un récipient à profil en S à anse en ruban associé un cordon lisse sur le tiers supérieur de la panse (Pl. 4). Ces deux éléments peuvent être attribués au Bronze ancien.

53 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2.2 – Les vestiges d’un habitat de la fin de l’âge du Fer

Avertissement : Par manque de temps15, la caractérisation de cet habitat gaulois n’a pas pu être menée à son terme. Des interrogations subsistent encore sur son étendue et sur la densité d’occupation à l’intérieur des enclos. Le faible nombre de sondages entrepris sur le réseau fossoyé (enclos principalement) ne permet pas de juger de façon satisfaisante leur état de conservation.

Le cœur de cette occupation se trouve assis sur le rebord d’un plateau retombant lentement vers l’est, à une altitude moyenne de 139,50 m NGF. Elle est plus précisément implantée en bordure occidentale de la rue de la Croix Denis au contact des parcelles BH 96, A 1219, A 2886 et A 2887 (fig. 4 et 8). Cette situation topographique privilégiée lui permet d’être à l’abri des vents dominants (nord et ouest), tout en ayant un point de vue dégagé sur toute sa frange occidentale. Les vestiges sont creusés dans du micaschiste altéré recouvert par un horizon brun, épais en moyenne de 0,60 m. L’emprise de cette occupation est globalement circonscrite même si cette dernière n’a vraiment été reconnue que sur trois côtés (nord-ouest, sud-ouest et nord-est). Son extension sud-est est probable mais celle-ci n’a pu être vérifiée puisqu’elle se situe en dehors de l’emprise du diagnostic. Les vestiges rattachés à cet ensemble se matérialisent par au moins deux enclos fossoyés accolés, de dimensions et de formes différentes, autour desquels se développe une trame parcellaire. Les tranchées de sondage réalisées au sein de ces deux enceintes contigües montrent une occupation de leur espace interne. Les vestiges identifiés correspondent à des fosses de dimensions variables, quelques trous de poteau ainsi qu’à un réseau de petits fossés. Le mobilier exhumé, céramique essentiellement, est très abondant et bien conservé.

2.2.1 – Description des vestiges archéologiques

2.2.1.1 – Le grand enclos (enclos n°1)

Sur les quatre fossés rectilignes délimitant cet enclos quadrangulaire, trois ont parfaitement été identifiés (fig. 9). Le quatrième semble passer entre le maillage de nos tranchées. L’ouverture de fenêtres de décapage a permis de retrouver les angles nord-est (photo 16) et sud-est de l’enceinte. Aucune interruption pouvant correspondre à une entrée n’a été identifiée dans le cadre du diagnostic. La surface occupée par cet enclos légèrement trapézoïdale avoisine les 8000 m².

15 Il a été en effet décidé, en accord avec le SRA représenté par Yves Menez et Jean-Yves Tinevez, de privilégier le secteur ayant livré le dépôt de bracelets de l’âge du Bronze. Cette zone a donc fait l’objet de sondages complémentaires afin de purger la totalité des structures archéologiques découvertes au cours du diagnostic et ce, au détriment de la présente occupation de l’âge du Fer.

54 A1219

138.00

491 104

A2886 110 700 D

200 m

109

105 489

139.00 490 102 et du réseau fossoyé n'est qu'une ENCLOS 2

A2887

111

101

119 106

140.00

95

477

488

108

478

487

486

479

113

480

112

107

97 94

ENCLOS 1 100

141.00

93 481 100

zone non sondée

A344 A1309

98

99

482

160

186

483

191

484

84

91

83 187

50 192

142.00

161

90

82

85

92 485

A4251

193

184

199

185

86 81

BH96 183

0510

198

402

180

182

174 80 A4252 A1308

Vue d'ensemble de la zone sur laquelle se développe une vaste occupation de l'âge du Fer. La restitution des enclos n°1 et n°2 d'ensemble de la zone sur laquelle se développe une vaste occupation l'âge du Fer. Vue

181

403

179

175 173

A1308 166 BH97 BH99 BH98 Figure 8 : Figure proposition. Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______

Photo 16 : Vue montrant l’angle nord-est de l’enclos n°1 au niveau de la tranchée 486. © Laurent Aubry

Description des fossés de l’enclos n°1(fig. 9)

Façade orientale : Ce fossé orienté nord-ouest/sud-est est reconnu sur une longueur de 85 m au contact des tranchées 486, 488, 477, 478, 106, 109 et 489. L’unique sondage réalisé (tr. 109, F. 109.1) montre une largeur oscillant entre 2,60 m et 3 m pour une profondeur sous décapage de 1,30 m. Cette partie du fossé présente un profil en cuvette aux bords obliques (photo 17). Il est comblé d’une succession de niveaux limono-argileux contenant des fragments de céramique et des blocs de pierre (dolérite). Des inclusions de terre cuite et de charbons bois sont également présentent.

Photo 17 : Vue montrant le profil et le comblement du fossé oriental de l’enclos n°1 au niveau de la tranchée 109 (F. 109.1). © Laurent Aubry

56 487

105 98 101

486 91

94 488 481 477 482 483

485.1 484 485 93

84 160 479 106 110 109.1 480 478

109

83 100 ENCLOS 1

489 161

108 490 107 111 192 108.1 186 112

0 5 10 50 100 m

485.1 109.1 N-N-O S-S-E E O terre végétale terre végétale 1 2 1 3 2 3 4 4 1 : limon brun, homogène, peu compact, 5 petits cailloux de dolérite, petits nodules de terre cuite 6 2 : limon brun légèrement argileux mêlé de substrat, quelques blocs de dolérite, charbons de bois, petits nodules de terre cuite 3 : limon argileux gris-brun, hétérogène, compact, 1 : limon argileux brun mêlé à du substrat, hétérogène, compact, poches d'argile grise, charbons de bois, blocs de dolérite charbons de bois, terre cuite, céramique 4 : argile grise mêlée de substrat remanié, hétérogène, compact 2 : argile sableuse brun-gris, homogène, compacte, cailloux et blocs de dolérite, charbons de bois, terre cuite 108.1 3 : argile grise, homogène, compacte, N-N-O S-S-E inclusions de manganèse, nombreux charbons de bois 4 : argile sableuse grise, inclusions orangées de manganèse, terre végétale charbons de bois 5 : limon argileux gris-brun, inclusions orangées de manganèse, hétérogène, compact, traces de charbons de bois, céramique 6 : limon gris-orangé, hétérogène, compact, inclusions de manganèse, charbons de bois, terre cuite, céramique

1

1 : limon brun hétérogène, meuble, cailloux et blocs de dolérite, charbons de bois, terre cuite, céramique 2 2 : argile grise à blanche, homogène, très compacte 01250 cm m 1/50 Figure 9 : Plan de localisation et coupes réalisées sur une partie du réseau fossoyé datée de l'âge du Fer

57 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Façade occidentale : Le tracé supposé du fossé clôturant l’enclos sur son côté ouest, n’a pu être correctement appréhendé pendant le diagnostic. Le seul élément dont nous disposons pour suggérer son existence, est la présence d’une vaste structure au contact de la tranchée 186 (F. 186.7). Large de près de 6 m de large, celle-ci pourrait correspondre à l’angle sud- ouest de l’enclos. L’analyse du plan général montre en effet que son tracé a parfaitement pu échapper au maillage des tranchées de diagnostic (fig. 8) Comme aucun sondage n’a été réalisé, nous n’avons aucune indication sur la largeur et la profondeur de ce fossé qui semble fermer l’enclos à l’ouest.

Façade septentrionale : Ce fossé orienté nord-est/sud-ouest est suivi sur une distance de près de 90 m de long au contact des tranchées 486, 94, 481, 482, 483 et 484. Sa jonction avec le fossé occidental n’a pu être validée, car son extrémité sud-ouest semble se poursuivre comme simple limite parcellaire, sur une longueur de 60 m (tr. 485, 185, 182 et 179). D’une largeur oscillant entre 2,20 m et 2,60 m, son comblement supérieur est constitué de limon argileux brun mélangé à du substrat remanié. Des fragments de céramique, de terre cuite, des pierres de dolérite ainsi que des inclusions de charbons ont également été observés. Aucun sondage n’a été réalisé.

Façade méridionale : Ce fossé, au tracé légèrement courbe, est globalement orienté nord- est/sud-ouest. Il est parfaitement reconnu sur une longueur de 100 m au contact des tranchées 186, 112, 108, 111 et 489. Sa largeur varie de 2,90 m à 3,50 m pour une profondeur maximum de 2 m (tr. 108, F. 108.1). Le sondage réalisé au contact de la tranchée 108 montre que le fossé adopte sur cette zone un profil en « V » bien marqué (photo 18). Son comblement, peu stratifié, est constitué d’un petit niveau argileux compacté et stérile qui scelle le fond de son creusement (lessivage des parois). Ensuite, le fossé semble avoir été remblayé rapidement par un mélange de limon brun meuble et hétérogène dans lequel ont été retrouvés de nombreux blocs de dolérite. Des fragments de céramique, des nodules de terre cuite ainsi que de nombreuses inclusions de charbons de bois ont été observés.

Photo 18 : Vue montrant le profil et le comblement du fossé méridional de l’enclos n°1 au niveau de la tranchée 108 (F. 108.1). © Laurent Aubry

58 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______L’espace interne de l’enclos (fig. 8)

La série de tranchées réalisées au sein de cet ensemble, n’apporte que peu d’informations sur le type d’activité pratiquée. Nous remarquons néanmoins une forte densité de vestiges sur la bordure intérieure de la façade orientale de l’enclos (tr. 106, 477, 478, 479 et 480) photo 19. Ailleurs, les vestiges fossoyés sont plus disparates voir absents. Il s’agit entre autre d’une série de grandes taches aux contours plutôt irréguliers. Elles sont comblées par un mélange de limon brun homogène contenant des blocs de dolérite de toutes tailles. En l’absence de mobilier, il demeure délicat d’affirmer que ces pseudos fosse aient été, à un moment ou un autre, contemporaines de l’occupation gauloise. L’une d’entre elles (tr. 480, F. 480.3) est cependant nettement recoupée par une structure linéaire dans laquelle a été retrouvé du mobilier de facture gauloise (F. 480.2). Les autres vestiges fossoyés identifiés correspondent à quelques trous de poteau et des tronçons de fossés de petit gabarit. Concernant ces derniers, il est fort probable qu’une partie d’entre eux n’ait pas fonctionné avec l’enclos, leur orientation restant totalement divergente par rapport à la trame gauloise.

Photo 19 : Vue montrant la densité des vestiges fossoyés identifiés au contact de la tranchée 477. En arrière de la mire, on distingue le tracé du fossé qui délimite l’enclos sur sa façade orientale (F. 477.9). © Laurent Aubry

2.2.1.2 – Le petit enclos (enclos n°2)

Les fossés rectilignes qui délimitent l’emprise de ce second enclos, ont bien été identifiés. L’ouverture de fenêtres de décapage a permis de retrouver trois de ses angles (sud-est, nord-ouest et nord-est). Comme pour l’enclos précédent, aucune interruption

59 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______pouvant correspondre à une entrée n’a été identifiée dans le cadre du diagnostic. De plan trapézoïdal, cette enceinte d’une superficie de 3750 m² semble venir prendre appui sur la moitié nord de la façade orientale de l’enclos n°1 (fig. 8).

Description des fossés de l’enclos n°1(fig. 10)

Façade méridionale : Le tracé de ce fossé orienté nord-est/sud-ouest est parfaitement reconnu sur une longueur de 40 m au contact des tranchées 491, 110 et 109. Son extension au-delà de la tranchée 109, ainsi que sa connexion avec la façade orientale de l’enclos n°1 est avancée. D’une largeur moyenne de 2,10 m, il est comblé par du limon argileux brun plus ou moins foncé. Des nodules de terre cuite, des pierres de dolérite ainsi que des inclusions de charbons sont présentes en surface. Des tessons de céramique ont également été retrouvés au contact de la tranchée 110 (section d’enclos F. 110.9). En l’absence de sondage, nous n’avons pas d’information sur le profil et la profondeur de cette section fossoyée.

Façade septentrionale : Son tracé légèrement courbe est globalement orienté nord-est/sud- ouest. Il est parfaitement reconnu sur une distance de 70 m au contact des tranchées 104, 102 et 487. L’angle nord-ouest de l’enclos semble avoir été identifié au contact de la tranchée 487. Sa largeur oscille entre 1,20 m et 1,40 m. Aucun sondage n’a été réalisé sur cette façade de l’enclos. Son comblement supérieur est généralement constitué de limon argileux brun foncé dans lequel se trouvent quelques cailloux et blocs de pierres (dolérite et quartzite). Des inclusions de charbons de bois et des tessons de céramique sont également visibles en surface.

Façade orientale : Le tracé de ce fossé qui clôture l’enclos à l’est, a été reconnu sur une longueur de 60 m au contact des tranchées 104, 109, 110 et 491. Sa largeur varie de 1,70 m (tr. 109, F. 109.10) à 2,40 m (tr. 110, F. 110.5). Nous n’avons pas réalisé de sondage sur cette section de l’enclos. Le comblement supérieur du fossé est sensiblement le même que celui observé précédemment. Notons néanmoins une plus forte concentration de charbons de bois et de nodules de terre cuite.

Façade occidentale : Cette partie de l’enclos vient partiellement s’appuyer sur le fossé de la façade orientale de l’enclos n°1. Seule l’adjonction d’un tronçon fossoyé a été nécessaire afin de clôturer son angle nord-ouest (tr. 487). Reconnu sur une longueur de 15 m, ce fossé large de 1,50 m vient se greffer perpendiculairement à l’angle nord-est de l’enclos n°1 (tr. 486, F. 486.4). Son comblement supérieur est identique au précédent. Aucun sondage n’a été entrepris sur cette partie du tracé.

L’espace interne de l’enclos (fig. 10)

Les vestiges mis au jour au sein de l’enclos sont assez disparates et difficiles à interpréter. L’essentiel d’entre eux se concentre au contact d’une grande fenêtre de décapage de 250 m² ouverte au centre de l’enceinte (vig. 105). Nous avons identifié des fosses de formes et de dimensions variées (photos 20 et 21), des trous de poteau et des structures linéaires au tracé irrégulier. Ces dernières pourraient participer à une structuration et/ou drainage de l’espace interne de ce petit enclos. Concernant la fonction primitive de toutes ces structures fossoyées, le diagnostic n’a pas pu y répondre. Le plan montre seulement que ces vestiges ne sont pas tous

60 A1219 102 95

104

487

105 101

105.19

105.5 105.17 105.6

486 105.10

105.13

488 109

ENCLOS 2

478

110

477 106 491

479 A2886

0510 50 m 105.13

O-S-O 105.5 E-N-E S 105.17 N 1 2 105.10 1 2

3

1 : limon argileux brun tacheté d'argile orangée, hétérogène, compact, 1 : limon sableux brun clair, homogène, très compact, charbons de bois, argile rubéfiée, terre cuite, cailloutis traces de charbons de bois 2 : limon argileux gris foncé à brun, 2 : limon sableux brun calir, hétérogène, très compact, hétérogène, assez meuble, terre cuite, limon blanc, traces de charbons de bois gros blocs de dolérite, quartz chauffé, 3 : limon sablo-argileux brun, hétérogène, compact, charbons de bois, torchis, terre cuite, céramique terre cuite, traces de charbons de bois 3 : limon argileux orangé, homogène, compact

O-N-O 105.6 N-N-O N-O S-E S-O N-E

terre végétale terre végétale terre végétale

1 1 limon brun

1 : argile brun-gris compact, 1 : argile brun clair à beige, oxydée, hétérogène, poches orangées oxydées, charbons de bois, manganèse, nodules de terre cuite, cailloux de manganèse et dolérite, céramique petits blocs de quartz et de dolérite 11 105.19

1 : limon brun sableux hétérogène, compact, manganèse, cailloux 2 : limon sableux brun, homogène, compact, manganèse 1 : limon légèrement sableux brun clair à foncé, homogène, compact, cahrbons de bois, terre cuite, cailloux de dolérite au fond S-O N-E 0 10 50 cm 1 m 12 01250 cm m 1/50 1/20 Figure 10 : Plans et coupes des structures retrouvées au contact de la vignette 105 et rattachées à l'occupation de l'âge du Fer. Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______contemporains. En effet, de nombreux recoupements entre structures étaient perceptibles dès le décapage. La fouille d’un petit échantillon de ces vestiges montre un bon état de conservation et ce, malgré le décapage mécanique de 0,60 m de stériles. Les structures sondées par moitié présentent des profondeurs pouvant atteindre 0,35 m pour les fosses (F. 105.10 et 105.13) et 0,25 m pour l’un des trous de poteau (F. 105.19)

Photo 20 : Vue partielle de la vignette 105 (extrémité nord-ouest). Au premier plan, on distingue les sondages effectués dans deux des fosses indéterminées (F. 105.10 et 105.13) © Laurent Aubry

Photo 21 : Vue partielle de la tranchée 105 (extrémité nord- ouest). Au premier plan, on distingue le sondage entrepris dans une structure allongée (F. 105.17) © Mélanie Levan

2.2.1.3 – Le réseau fossoyé périphérique

Un réseau fossoyé périphérique paraît s’organiser autour de ces deux enclos accolés. L’observation du plan général montre en effet l’existence d’un tissu parcellaire assez lâche, qui vient parfois se greffer sur les façades des enclos (fig. 8). Leurs orientations adoptent

62 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______généralement celles des fossés des deux enceintes fossoyées. Cette organisation ancienne du paysage, qui n’apparait pas sur le cadastre napoléonien, semble se poursuivre sur plus de 100 m autour de l’épicentre du site. A ce stade de l’étude, nous préférons néanmoins rester prudent car nous avons déjà remarqué que des limites parcellaires que l’on croyait récentes, car présentes sur le cadastre napoléonien, se sont avérées être à la fouille beaucoup plus anciennes. L’un de ces fossés, que l’on suit sur 60 m de long, a été sondé au contact de la tranchée 485 (F. 485.1). Son extrémité nord-est semble venir se greffer sur l’angle nord- ouest de l’enclos n°1 entre les tranchées 484 et 485 (fig. 9). Large de 2 m et profond de 1,10 m, ce tronçon de fossé présente un profil en cuvette. Son comblement peu stratifié, est constitué d’une succession de gros dépôt limono-argileux brun peu compactés dans lesquels se trouvaient piégé des blocs et/ou cailloux de dolérite, des nodules de terre cuite et des tessons de céramique (fig. 9). Des inclusions de charbons de bois étaient également présents (photo 22).

Photo 22 : Vue montrant le profil et le type de comblement d’un des fossés parcellaires (tr. 485, F.485.1) © Laurent Aubry

2.2.1.4 – De grandes structures indéterminées

Il s’agit de vastes excavations et/ou dépressions comblées par un sédiment limono- argileux brun homogène dans lesquelles se trouvaient de nombreux blocs de dolérite. Aucun mobilier n’a été retrouvé au décapage rendant ainsi difficile leur datation. Toutes ces fosses ce concentrent au cœur de l’occupation au contact des tranchées 100, 106, 477, 478, 479 et 480. Dans la majorité des cas, leurs comblements semblent masquer les vestiges protohistoriques mais parfois c’est le contraire. Dans la tranchée 480, on distingue parfaitement le tracé d’un fossé gaulois (F. 480.2) qui recoupe le remblai supérieur de l’une de ces grandes structures (F. 480.3). Ce tronçon de fossé a livré un lot homogène de tessons de céramique du début de la Tène moyenne.

63 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______2.2.2 – Etude du mobilier céramique de l’âge du Fer (Anne-Françoise Cherel)

2.2.2.1 - Introduction

L’opération de diagnostic archéologique menée sur l’extension nord du Parc des Châtelets a entrainé la découverte d’artefacts composés majoritairement de tessons de poteries protohistoriques et de rares fragments de terre cuite. Le mobilier d’importation est constitué d’un fragment d’amphore vinaire italique de type gréco-italique/Dr. 1. On dénombre ainsi un corpus riche de 771 tessons pour un NMI estimé à 64 vases protohistoriques, quantité considérable dans le cadre d’un diagnostic archéologique. On peut également mentionner la présence d’un objet en fer et d’un morceau de terre cuite qui pouvant s’apparenter à un fragment de plaque de cuisson (Pl. 6). Quelques tessons d’époque historique peuvent être signalés. Deux zones distinctes ont révélé des concentrations de vestiges et de mobilier. L’une d’elle se situe à l’est de l’emprise et correspond à un secteur densément occupé à l’époque gauloise. La seconde, moins riche en artefacts et en vestiges protohistoriques, se développe à l’ouest de la première et pourrait s’apparenter à du parcellaire ou à une occupation plus ténue en aire ouverte.

2.2.2.2 - Une concentration de vestiges à l’est de l’emprise du diagnostic : de la fin du 1er âge du Fer jusqu’à la fin du second âge du Fer (tranchées 102, 105, 106, 109, 110, 478, 479, 480, 486, 487, 488, 491, 493)

Une occupation du début de l’âge du Fer

Plusieurs faits ont livré des artefacts qui témoignent d’une occupation précoce des lieux au début de l’âge du Fer. Mais au cœur de cette occupation, on trouve également de nombreux vestiges fossoyés comblés à la fin de l’âge du Fer. Cette implantation précoce se développe un peu plus au sud de celle datée de la fin de l’âge du Fer.

Le fait 480.2 de la tranchée 480 (Pl. 5) contenait un lot considérable de mobilier avec 65 tessons pour un NMI correspondant à 8 vases. Cet ensemble homogène a livré plusieurs formes datables de la fin de La Tène ancienne ou de la transition LTA-LTM, entre la fin du IVe siècle av. J.-C. et le début du IIIe siècle av. J.-C. On peut par exemple mentionner un vase modelé ouvert à profil simple arrondi qui n’est pas sans évoquer celui découvert dans le fait 478.2 de la tranchée 478. Il était accompagné d’une écuelle à profil en esse pourvue d’une large cannelure labiale interne du même type que celles habituellement découvertes régionalement sur les sites ruraux contemporains. Une enduction graphitée couvre sa face externe. Une autre grande forme modelée fermée présente des traces de suie sur sa face externe. Outre ces vases, la panse d’un récipient brûlé est décorée de petites incisions verticales, ornementations fréquentes dans les contextes de La Tène ancienne jusqu’au début de La Tène moyenne. L’attribution de ce lot à la fin de La Tène ancienne ou au début de La Tène moyenne, entre la fin du Ive siècle av. J.-C. et le début du IIIe siècle av. J.-C. ne fait guère de doute.

Le fait 478.2 de la tranchée 478 (Pl. 5) a livré seulement un vase à profil sinueux peu prononcé aux contours irréguliers qui ressemble aux productions régionales de La Tène moyenne. Modelé, il présente des traces de suie sur sa face externe. Il était associé à un fond brûlé.

64 tr. 478 - F. 478.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 480 - F. 480.2

Tr. 109 - F. 109.1, U.S. 1

Tr. 109, F. 109.1 05 cm

Pl. 5 : Poteries gauloise de la fin de La Tène ancienne-début de La Tène moyenne (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean) Tr. 110 - F. 110.6

Tr. 110 - F. 110.6

Tr. 110 - F. 110.6

Tr. 110 - F. 110.11

Tr. 493 - F. 493.14

Tr. 493 - F. 493.14

Tr. 108 - F. 108.1 05 cm

Pl. 6 : Poteries gauloise de la fin de La Tène ancienne début de La Tène moyenne (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean) Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Le fait 109.1 de la tranchée 109 (Pl. 5) contenait 66 tessons pour un NMI correspondant à 3 vases. Un récipient brûlé à profil simple ouvert possède une pâte grise riche en oxydes métalliques. Sa surface externe brune contraste avec sa paroi interne beige. Ce type de vase trouve des correspondances dans les contextes du 1er âge du Fer jusqu’au tout début du 2nd âge du Fer, par exemple sur le site de Corps-Nuds, Launay-Bien (35) où un récipient un peu plus ouvert a été découvert dans un fossé de l’enclos funéraire fondé à la fin du 1er âge du Fer. Un grand récipient fermé de teinte brune lui était associé, et sa pâte pourrait contenir du gabbro, sans certitude toutefois. Il n’est pas sans rappeler les productions locales du tout début du 2nd âge du Fer. Une attribution de ce lot au tout début du 2nd âge du Fer peut être proposée, sans certitude toutefois.

Le fait 110.6 de la tranchée 110 (Pl. 6) comportait 29 tessons pour un NMI estimé à 3 vases auxquels on peut ajouter le fragment probable d’une plaque de cuisson. Un récipient fermé présente des traces de suie sur sa paroi externe et son rebord est graphité. Il est accompagné d’un vase situliforme à épaulement très marqué qui dérive des formes connues au 1er âge du Fer. Modelé, des traces de suis sont visibles sur sa face externe. Une attribution de ce lot au tout début du 2nd âge du Fer peut être proposée, sans certitude toutefois.

Le fait 110.11 de la tranchée 110 (Pl. 6) contenait seulement 4 tessons pour un NMI équivalant à un unique récipient. Il s’agit d’un récipient à profil en esse peu prononcé, légèrement plus fermé que les exemplaires découverts dans les tranchées 478 (fait 2) et 480 (fait 2). Une attribution chronologique comparable au début du 2nd âge du Fer peut être proposée, sans certitude toutefois.

Le fait 108.1 de la tranchée 108 (Pl. 6) contenait 53 tessons pour un NMI correspondant à un vase associé à 3 morceaux de terre cuite. On notera la présence de deux anses étroites, proches de celle découverte dans la tranchée 493. On les trouve ponctuellement dans les contextes du début du 2nd âge du Fer.

On recense 18 tessons pour un NMI évalué à 3 vases dans le fait 493.14 de la tranchée 493 (Pl. 6) Outre un récipient ouvert à profil simple tronconique riche en oxydes métalliques (et gabbro probable ?), forme fréquente dans les contextes des débuts du 2nd âge du Fer, on notera la présence d’une anse graphitée relativement étroite. Elle présente des analogies avec celles habituellement datées au début du 2nd âge du Fer sur le plan régional. Une attribution de ce petit lot au début du 2nd âge du Fer est donc envisageable.

Une occupation de la fin de l’âge du Fer

Plusieurs éléments de formes caractéristiques de la transition LTM-LTF ou du début de La Tène finale sont recensés.

Le fait 105.4 de la tranchée 105 (Pl. 7) recelait 14 tessons pour un NMI estimé à deux récipients auxquels sont associés 3 tessons graphités et un objet indéterminé en fer. Le rebord fermé d’un grand récipient globulaire tourné dispose d’une cannelure labiale interne assez fine. Graphité sur ses 2 faces, il s’apparente aux productions locales de la fin de l’âge du Fer. Il était accompagné d’un second vase du même type, lustré sur sa panse, avec des traces de suie encore visibles. Un décor de cordon large orne sa panse. Ces deux conteneurs

67 Tr. 105 - F. 105.4

Tr. 105 - F. 105.4

Tr. 105 - F. 105.8

Tr. 493 - F. 493.5

Tr. 493 - F. 493.8

Tr. 493 - F. 493.12

Tr. 487 - F. 487.2

05 cm

Pl. 7 : Poteries gauloise de la fin de La Tène moyenne début de La Tène finale (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean) Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______trouvent des analogies régionales dans les contextes de la fin de l’âge du Fer, à la transition LTM/LTF ou au début de La Tène finale.

Quant au fait 105.8 de la tranchée 105 (Pl. 7), il a livré la partie supérieure d’un vase fermé décoré de deux cannelures au niveau de son épaulement et présente des traces de suie sur sa panse. Là encore, les analogies sont fréquentes avec les exemplaires locaux de la fin de l’âge du Fer.

Le fait 110.9 de la tranchée 110 (Pl. 7) a fourni 48 tessons pour un NI estimé à 4 vases. Le rebord d’un récipient est pourvu d’une fine cannelure labiale interne, à l’instar des nombreux exemplaires régionaux de la fin de La Tène moyenne-début de La Tène finale.

Le fait 493.12 de la tranchée 493 (Pl. 7) a livré une petite écuelle ayant subi l’action prolongée d’une chauffe. Graphitée sur ses parois, elle dispose d’une lèvre très éversée effilée qui la rapproche des exemplaires régionaux connus à La Tène finale. Le mobilier découvert dans le fait 493.8 de la tranchée 493 (Pl. 7) se compose de 7 tessons pour un NMI correspondant à un unique vase. Il s’agit d’un grand récipient fermé globulaire muni d’une fine cannelure labiale interne à l’instar des poteries contemporaines de la fin de l’âge du Fer. Des traces de suie sont visibles sur sa panse.

Le fait 493.5 de la tranchée 493 (Pl. 7) renferme un fragment de poterie ornée au niveau de son épaulement d’un décor de « balle de golf ». L’amorce de son rebord manquant est graphitée sur ses deux faces. Si ce type d’ornementation se rencontre ponctuellement dans les contextes de La Tène ancienne jusqu’au début de La Tène moyenne de la Plaine de Caen, il semble plus rare dans les ensembles bretons. A Trégueux, ce décor se développe sur une écuelle tournée qui pourrait être datable de la fin de La Tène moyenne ou du début de La Tène finale.

Le fait 480.2 de la tranchée 480 comporte, outre un important lot de mobilier homogène datable de la fin de La Tène ancienne ou de la transition LTA/LTM, un tesson intrusif attribuable à La Tène finale ou au début de l’époque antique.

Le fait 487.2 de la tranchée 487 (Pl. 7) contient 15 tessons pour un NMI estimé à 2 vases associés à un fragment d’amphore vinaire italique de type gréco-italique ou Dressel 1. Une jatte pourvue d’un rebord cambré possède un épaulement saillant très marqué décoré de deux fines cannelures. Des traces de suie sont visibles sur sa face externe. Ce type de forme se rencontre dans les contextes régionaux datés de La Tène finale.

Le fait 488.2 de la tranchée 488 (Pl. 8) recèle 18 tessons pour un NMI estimé à deux poteries. Un vase élancé conservé dans sa partie inférieure est graphité sur sa panse. Il s’apparente plutôt aux productions de La Tène moyenne au sens large, à l’instar des exemplaires du souterrain de Bellevue à Plouegat-Moysan (22).

Des vestiges périphériques de la fin du 1er âge du Fer et de la transition 1er-2nd âge du Fer (tranchées 191, 485)

En marge de l’occupation principale de l’époque gauloise, plusieurs structures localisées au sud et à l’ouest de ce centre dynamique ont livré du mobilier datable de la fin

69 Tr. 488 - F. 488.2

Tr. 110 - F. 110.9 05 cm

Pl. 8 : Poteries gauloise de La Tène moyenne-début de La Tène finale (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean) Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______du 1er âge du Fer et de la transition 1er-2nd âges du Fer. Cette occupation s’inscrit probablement dans la continuité des vestiges dégagés de la fin de La Tène ancienne.

Le fait 485.1 de la tranchée 485 (Pl. 9) a livré une forme carénée remarquablement bien conservée. Soigneusement lustrée, sa face externe brune à grise contraste avec sa paroi interne grise. Sa pâte contient notamment des oxydes métalliques. A titre d’exemple, une forme imposante par ses dimensions provient d’un fossé de l’enclos funéraire de Corps- Nuds, Launay-Bien (35). Bien que sa lèvre soit un peu moins éversée, elle est datée par les autres formes associées et par une datation par la méthode du radiocarbone de la fin du 1er âge du Fer. La découverte isolée de l’écuelle carénée de Trégueux ne permet pas d’affiner cette proposition chronologique.

Le fait 191.1 de la tranchée 191 (Pl. 9) contenait 50 tessons pour un NMI estimé à 2 vases. Un récipient fermé grossièrement modelé possède une embouchure rentrante. Il est décoré d’impressions au sommet de sa lèvre et évoque les exemplaires régionaux de la transition 1er-2nd âges du Fer, tels ceux de Vivoin (28), la Petite Némerie. Il était accompagné d’un grand récipient comparable mais non décoré, présentant des traces de suie sur ses faces, qui trouve des parallèles dans les contextes de transition ou du début du 2nd âge du Fer.

Le fait 193.1 de la tranchée 193 (Pl. 9) renfermait 3 tessons pour un NMI estimé à un vase associé à deux fragments de terre cuite. Un récipient fermé se caractérise par son méplat labial oblique caractéristique des productions du Bronze final jusqu’au tout début de La Tène ancienne. Compte-tenu des vestiges recueillis dans l’environnement immédiat de cette structure, on peut plutôt penser à une datation centrée sur la fin du 1er âge du Fer ou la transition 1er-2nd âges du Fer.

2.2.2.3 - Un second secteur moins dense en vestiges d’époque protohistorique

Une seconde zone, moins riche en artefacts et en vestiges protohistoriques, se développe à l’ouest du secteur riche en vestiges gaulois et pourrait s’apparenter à du parcellaire ou à une occupation plus ténue en aire ouverte. De nombreuses tranchées ont en effet livré quelques artefacts d’époque protohistorique indéterminée. Ce sont les tranchées suivantes : 121, 125, 126, 127, 128, 130, 133, 136, 138, 143, 144, 146, 149, 152, 153, 435 et 443. Certaines d’entre elles, notamment les tranchées 121, 143 et 144 et 443 (Pl. 10), contenaient des tessons datables de la Protohistoire ancienne. Le décapage de la tranchée 133 a fourni un fragment de poterie qui pourrait correspondre, sans certitude, à une anse ou bouton datable de la Protohistoire ancienne Plus rarement, on peut constater la présence de quelques tessons hypothétiquement datables du 2nd âge du Fer (tranchée 125). Il semble que les tessons recueillis dans ce secteur soient majoritairement attribuables à la Protohistoire ancienne. Or, d’après la détermination effectuée par Théophane Nicolas, le fait 121.1 de la Tranchée 121 a fourni une forme de l’âge du Bronze ancien-moyen. On peut donc penser que l’essentiel des vestiges recueillis dans ce secteur lui sont contemporains.

Enfin, n’oublions pas qu’au nord de la zone densément occupée à l’époque gauloise, le fait 72.2 de la tranchée 72 a livré une forme remarquable datable de l’âge du Bronze. Dans le même secteur, le fait 487.2 de la tranchée 487 a conservé une anse probablement contemporaine.

71 Tr. 485 - F. 485.1

Tr. 191 - F. 191.1

Tr. 191 - F. 191.1

Tr. 193 - F. 193.1 05 cm

Pl. 9 : Poteries gauloise de la fin du 1er âge du Fer-transition 1er-2nd âge du Fer (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean)

Tr. 443 - décapage 05 cm

Pl. 10 : Poterie de l’âge du Bronze? (relevés : A.-F. Cherel, infographie : S. Jean) Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Par ailleurs, entre ces deux secteurs, le décapage des tranchées 168 et 175 et le fait 164.2 de la tranchée 164 ont fourni du mobilier là encore attribuable à l’époque protohistorique. Un peu plus au sud, les tranchées 405, 407, 409 et 414 ont livré quelques tessons protohistoriques. Certains pourraient dater de la Protohistoire ancienne (tranchée 407), d’autres du second âge du Fer (tranchée 409 ?). Un bord graphité muni d’une fine cannelure labiale trouvé en surface du fait 234.1 de la tranchée 234 est attribuable à la fin de LTM/début LTF.

2.2.2.4 - Conclusion

A l’instar des autres sites ruraux gaulois diagnostiqués régionalement, la période d’occupation la mieux appréhendée concerne le second âge du Fer. Une zone dense en vestiges mobiliers et immobiliers se dessine à l’est de l’emprise. On est d’emblée surpris par la quantité importante d’artefacts recensés. Mais ce qui fait la singularité de cet établissement, c’est sa longue durée d’occupation puisque les artefacts recensés couvrent l’ensemble du second âge du Fer, depuis La Tène ancienne jusqu’à La Tène finale. Par ailleurs, en périphérie de cette forte concentration de vestiges, des structures éparses sont datables de la fin du 1er âge du Fer et de la transition 1er-2nd âge du Fer. Ce secteur est donc bien occupé depuis la fin du 1er âge du Fer jusqu’à la fin du 2nd âge du Fer. Dans le prolongement de cette zone, un secteur moins riche en artefacts et en vestiges protohistoriques se développe à l’ouest. Ils pourraient s’apparenter à du parcellaire ou à une occupation plus ténue en aire ouverte. La majorité des artefacts recensés sont datables de la Protohistoire ancienne, probablement à mettre en relation avec la découverte de formes datables de l’âge du Bronze ancien-moyen. Toutefois, certaines structures peuvent être également en lien avec l’occupation gauloise. Enfin, il semble que certaines poteries contiennent des éléments de gabbro, productions qu’il serait intéressant de mieux caractériser.

2.2.3 - Etude du mobilier céramique antique et historique (Françoise Labaune- Jean)

2.2.3.1 - Méthodes de travail

Le diagnostic réalisé sur le futur parc d’activités des Châtelets, a livré du mobilier à rattacher aux périodes historiques, mais souvent dispersé de manière résiduelle ou anecdotique. Ce dernier se compose de : - 90 tessons de récipients en céramiques - 1 rouelle ou fusaïole en plomb. - 1 fragment de terre cuite (tuile) Par manque de temps disponible, tous ces éléments font l’objet d’une brève notice descriptive avec la datation proposée par tranchée de découverte.

2.2.3.2 - Catalogue par contexte de découverte

Fait 66.1 :1 tesson correspondant à un tube étroit : goulot de bec verseur ou anse e creuse, à rattacher par la pâte à un récipient en usage à partir de la fin du XV siècle ou au e XVI siècle.

73 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Tr. 106 - décapage : 1 tesson d’anse de pichet à pâte claire, caractéristique des productions d’époque moderne, sans précision possible.

Fait 111.3 : Lot de tessons comprenant un tesson de sigillée de Gaule du Centre, totalement érodé et 6 morceaux de panse de datation indéterminée (protohistoire ou antiquité ?)

Fait 113.1 : Lot de tessons de facture antique probable (panse de cruche en céramique oxydante).

Tr. 150 décapage : 1 tesson de facture moderne.

Tr. 139 décapage : 1 tesson présentant une pâte de facture antique possible.

Fait 139-1 : 1 tesson de panse de récipient antique en céramique réductrice.

Tr. 192 décapage : Lot de tessons de panse d’un récipient à pâte rouge, typique des e productions attribuées aux ateliers du secteur de Lamballe, au cours du XVI siècle.

Fait 210.2 surface : 3 tessons appartenant à un bord de type pot 3 (coquemar) à lèvre droite, légèrement éversée. Réalisé dans une pâte brune, cette forme est en usage à partir e e des XV - XVI siècles (tessons trop petits, pour un relevé graphique).

Fait 294.4 : 1 éclat de bord de récipient d’époque moderne par l’aspect de la pâte.

Fait 294-5 : Lot hétérogène associant 2 tessons grossiers de facture protohistorique et une anse de facture moderne.

Fait 294.7 et 294.8 : Ce lot comprend 27 tessons correspondant à des éléments de e e vases avec quelques morceaux de formes en usage au cours des XV - XVI siècles. Les éléments d’anses creuses et un unique tesson de bord à lèvre droite légèrement éversée, permettent d’identifier des pots à cuire de type marmite à deux anses (type 1A du Guildo, Beuchet et al., fig. 11).

e e Tr 294 - chablis : Lot de tessons d’époque modern par la pâte. (XV - XVI siècles).

Fait 309.1 : Les tessons découverts ici appartiennent à un même vase à l’exception de deux tessons d’une anse de datation indéterminée. Les autres correspondent à un récipient à pâte claire micacée, montrant un aménagement de bec verseur tubulaire, à comparer à un récipient similaire à la forme en usage sur le site du Guildo, de type 6 du e Guildo (Beuchet et al., fig. 18), en usage au cours du XVI siècle.

Fait 320.1 : 1 tesson de facture moderne.

Fait 403.2 : 2 tessons de facture moderne.

Fait 421.1 : 1 tesson de facture moderne.

Fait 437 - décapage : 1 tesson de facture moderne.

74 Tr. 531 - F. 531.2

Tr. 120 - F. 120.2 0 5cm

Tr. 385 - F. 385.1

Tr. 385 - F. 1 0 1cm

Dessin et infographie: T. Nicolas, Inrap. Pl. 11 Mobilier métallique Trégueux/Ploufragnan (22) Les Châtelets Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______Tr. 462 : Lot de 8 tessons d’un même récipient de facture moderne.

Fait 500.3 : 1 tesson de facture moderne

Tr 501, près du fait 5012 : 1 tesson de facture moderne

2.2.3.3 - Informations du mobilier

Comme annoncé en introduction, les tessons se rapportant aux périodes historiques correspondent à des éléments épars, difficiles à rattacher à une occupation véritable. Seuls les lots de la tranchée 294 témoignent par les quelques formes recensées et surtout par e e l’aspect des pâtes à des productions en usage au cours des XV - XVI siècles, sans doute à rattacher à celles des ateliers du groupe de Lamballe ou, en tout cas, fortement influencées par ces derniers (type d’argile utilisé et formes produites).

Bibliographie

Beuchet et al. 2004 BEUCHET (L.), LABAUNE (F.), PICAULT (Ch.), PILET-LEMIERE (J). – Trois lots de mobilier du XVIe siècle provenant du château du Guildo (Côtes-d’Armor), Revue archéologique de l’Ouest, 21. Rennes, 2004. p. 189-223.

76 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______CONCLUSION

La présente intervention archéologique réalisée sur les communes de Ploufragan et de Trégueux (Côtes d’Armor) résulte d’un projet d’extension de 41 ha de l’actuel parc d’activités des Châtelets. Cette opération a été effectuée par une équipe de 5 archéologues de l’INRAP du 27 février au 6 avril 2012. Le maillage resserré des tranchées de sondage, environ 7,50 % de la surface à diagnostiquer, nous a permis d’identifier un certain nombre de structures fossoyées anciennes appartenant à deux occupations totalement inédites, l’une de l’âge du Bronze et l’autre de l’âge du Fer. Les autres structures découvertes, réseaux de fossés parcellaires, caves de plantation ainsi que de nombreux drains, appartiennent, pour certains, à un aménagement du paysage beaucoup plus récent. Une partie du réseau fossoyé retrouvée au diagnostic est visible sur le cadastre napoléonien.

Les vestiges que l’on rattache à l’âge du Bronze sont répartis sur plusieurs points géographiques avec néanmoins une plus forte résonnance sur la moitié nord du diagnostic. Sur cette zone, trois secteurs ont pu être identifiés, au sein desquels ont été retrouvées des traces d’occupation plus marquées, matérialisées par des structures associées à du mobilier datant. Les vestiges mis au jour se rapportent à des activités funéraires et/ou cultuelles (fosse à crémation secondaire, dépôt de bracelets en bronze), domestiques et agricoles de l’âge du Bronze (bâti et aménagement du paysage). La dispersion de ces vestiges, parfois éloignés de plusieurs centaines de mètres, ne permet pas de les rattacher chronologiquement les uns au autres. Les indices mobiliers et immobiliers ayant permis d’identifier ces locus sont peu nombreux, s’agissant parfois de quelques fragments de céramique au sein de fosses. Seul un décapage extensif autour de ces trois ensembles permettrait de confirmer l’étendue et la densité de ces occupations car un certain nombre de structures ont très bien pu échapper au maillage des tranchées. Dans un contexte régional ou les données sur l’habitat de l’âge du Bronze sont encore peu nombreuses, l’étude approfondie d’un tel ensemble contribuerait sans aucun doute à une meilleure connaissance de ce type d’occupation. Concernant la découverte des bracelets en bronze et de la fosse à incinération datés du Bronze moyen, il nous parait essentiel de vérifier s’il existe d’autres dépôts enfouis et par la même occasion d’établir leur relation avec les traces d’habitat implantées en périphérie. Enfin, un décapage permettrait d’établir la présence ou non de fosses à crémation supplémentaires qui par leur faibles dimensions, auraient échappé au maillage des tranchées de diagnostic, favorisant ainsi une meilleure appréhension des pratiques funéraires des populations protohistoriques. En effet, les sépultures en urnes de cette période restent exceptionnelles dans le contexte régional et peu documentées d’un point de vue anthropologique. Des tessons de céramique de facture protohistorique ont aussi été collectés dans d’autres parcelles du diagnostic. Souvent isolés, ceux-ci ont parfois été retrouvés au contact de structures fossoyées (fossés parcellaires essentiellement). Ce bruit de fond persistant trahit vraisemblablement une présence humaine forte sur tout ce secteur géographique dès l’âge du Bronze mais que le diagnostic n’a pas totalement réussi à appréhender. En effet, nous n’excluons pas la possibilité qu’un ou plusieurs noyaux de structures relatifs à cette période aient pu passer entre les mailles des tranchées de diagnostic. Seul un décapage extensif, englobant de très vastes surfaces, permettrait à coup sûr de repérer ces occupations ouvertes et dispersées.

La principale occupation de l’âge du Fer est implantée sur la limite orientale du futur projet, sur le rebord oriental d’un vaste plateau. Celle-ci est matérialisée par au moins

77 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets II. Résultats ______deux enclos de plan quadrangulaire (enclos n° 1 et 2) connectés l’un à l’autre par l’intermédiaire d’un fossé commun. Ces enclos contigus se développent sur une longueur de près de 150 m met le diagnostic n’a pas vraiment permis de caractériser précisément leur organisation spatiale et chronologique. Le mobilier recueilli au sein de ces 2 ensembles est relativement abondant car près 800 tessons de céramique ont été découverts. L’étude céramologique démontre une vitalité du site aux alentours de la transition entre la fin de La Tène moyenne et le début de La Tène finale. L’abandon définitif de cette occupation intervient vers la fin du 1er siècle av. notre ère. Des indices mobiliers permettent néanmoins de penser que la fondation du site à pu intervenir dès la fin du premier âge du Fer voir au tout début du second âge du Fer. A l’ouest de ce secteur densément occupé, des indices mobiliers ont également été repérés au contact d’un certain nombre de tranchées. Les vestiges identifiés sur cette zone s’apparentent à du parcellaire et/ou à une occupation ténue non caractérisé par le diagnostic (habitat en aire ouverte).

Ainsi, l’ensemble des vestiges découverts sur l’emprise de la future extension du Parc des Châtelets nous offre donc l’opportunité d’étudier l’évolution d’une entité agricole sur près de 5 siècles. De plus, Il est probable que des structures de l’âge du Bronze et/ou du premier âge du Fer, soient également présentent au sein de cet ensemble car des vestiges mobiliers et immobiliers ont été identifiés au contact de plusieurs tranchées de diagnostic. Si cette hypothèse se vérifiait, nous pourrions tenter d’appréhender la mutation progressive du paysage et des habitats sur cette tranche de territoire de l’âge du Bronze à la fin de l’âge du Fer.

78

III. Inventaires techniques Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III. Inventaires techniques ______

1–INVENTAIRE DU MOBILIER PROTOHISTORIQUE

Nbre Nbre Tranchée Sd. Fait U.S. Nbre bords NMI Remarques Datation tessons fonds 2 1 1 âge du Bronze probable 16 1 3 Protohistoire 28 1 4 âge du Bronze probable 39 1 3 âge du Bronze probable 62 2 âge du Bronze probable 1 vase, CB, fgt hache polie, grattoir 72 2 40 1 1 silex âge du Bronze ancien 72 1 3 1 âge du Bronze probable 78 1 1 1 1 vase âge du Bronze ancien 78 décapage 8 1 1 Protohistoire 82 1 1 âge du Bronze probable 88 1 1 1 âge du Bronze probable 93 2 1 âge du Bronze probable 94 5 6 Protohistoire 97 1 2 âge du Bronze probable 101 1 1 Protohistoire 101 2 4 Protohistoire (2nd âge du Fer?) 102 décapage 2 âge du Bronze probable 102 1 1 Fin 2nd âge du Fer 104 1 âge du Bronze probable 105 9 6 2nd âge du Fer 105 10 3 1t graphité/1 TC : PF? 2nd âge du Fer 105 15 âge du Bronze probable 105 4 c 2 2 3 t graphités/1 objet en fer Fin 2nd âge du Fer 105 8 1 1 1 Fin 2nd âge du Fer Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III. Inventaires techniques ______

106 2 1 1 petite anse 2nd âge du Fer 106 1 âge du Bronze probable Protohistoire (débuts 2nd âge du 106 6 8 1 1 Fer?) Protohistoire récente (antérieur aux 108 108 1 53 1 1 vase à 2 petites anses/3 TC débuts 2nd âge du Fer) 109 109 1 1 48 1 1 1 début 2nd âge du Fer? 109 1 17 2 2 début 2nd âge du Fer? 109 1 5 1 Protohistoire 109 4 4 Protohistoire 109 8 2 Protohistoire 109 9 3 1 1 Protohistoire 110 décapage 10 3 3 2nd âge du Fer 110 3 2 2nd âge du Fer (fin?) 110 4 4 2nd âge du Fer (fin?) 110 2 1 âge du Bronze probable âge du Bronze-début 2nd âge du 110 11 4 1 1 Fer 110 6 29 3 3 début 2nd âge du Fer 110 5 9 1 1 Fin 2nd âge du Fer 110 9 48 3 4 4 4 t graphités Fin LTM? 110 1 1 Protohistoire Protohistoire récente (début 2nd 111 1 10 1 1 âge du Fer?) 122 1 1 1 1 vase âge du Bronze ancien/moyen 124 2 1 âge du Bronze probable 125 4 4 1 âge du Bronze probable 125 2 1 1 1 Protohistoire (2nd âge du Fer?) 125 5 1 Protohistoire (2nd âge du Fer?) 126 décapage 7 1 anse époque historique Protohistoire/époque historique 127 décapage 7 Protohistoire Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III. Inventaires techniques ______

127 4 Protohistoire 128 1 1 1 TC Protohistoire 130 décapage 20 2 t époque historique Protohistoire/époque historique 133 décapage 1 1 frag bouton ou anse? Protohistoire ancienne? 136 7 4 1 1 Protohistoire (2nd âge du Fer?) 136 décapage 7 2 t époques historiques Protohistoire/époque historique 138 2 5 1 1 Protohistoire 141 3 2 âge du Bronze probable 143 décapage 7 1 1 Protohistoire (ancienne?) 144 décapage 8 1 1 Protohistoire ancienne 146 décapage 5 Protohistoire 149 décapage 3 Protohistoire (ancienne?) 152 2 4 Protohistoire 153 décapage 2 Protohistoire 154 5 âge du Bronze probable 163 1 âge du Bronze e probable 164 2 1 Protohistoire 166 1 âge du Bronze probable 166 1 1 âge du Bronze probable 168 décapage 1 Protohistoire 170 3 âge du Bronze probable 175 décapage 1 Protohistoire 181 1 âge du Bronze probable 186 6 1 âge du Bronze probable 186 3 5 1 1 1 TC Protohistoire 190 1 âge du Bronze probable 191 3 4 âge du Bronze probable 191 1 50 2 2 transition 1er-début 2nd âge du Fer âge du Bronze final -début 2nd âge 193 1 3 1 1 2 TC du Fer Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III. Inventaires techniques ______

198 1 2 âge du Bronze probable 199 1 5 1 1 1 TC Protohistoire 227 1 4 âge du Bronze probable 228 1 1 âge du Bronze probable 234 1 surface 2 1 1 1 bord graphité à cannelure labiale Fin LTM/LTF 255 HS décapage 5 t d'1 grand vase (quartz grossier) Protohistoire ancienne 255 décapage 12 t d'1 grand vase (quartz grossier) Protohistoire ancienne 281 2 1 âge du Bronze probable 281 281 décapage 1 Protohistoire 300 1 âge du Bronze probable 314 1 1 âge du Bronze probable 336 3 1 âge du Bronze probable 355 HS 45 cm 11 1 1 âge du Bronze probable 360 HS décapage 1 Protohistoire 360 1 1 Protohistoire 375 1 1 âge du Bronze probable 377 3 2 âge du Bronze probable 379 379 1 1 TC Indéterminé 381 381 1 décapage 2 Protohistoire 405 décapage 1 Protohistoire 407 1 13 Protohistoire ancienne 409 1 1 1 1 2nd âge du Fer? Protohistoire (antérieur au 2nd âge 414 2 15 du Fer?) 435 1 3 Protohistoire 437 1 âge du Bronze probable 443 décapage 9 1 1 Protohistoire (ancienne?) 468 5 âge du Bronze probable 470 2 3 1 1 1 1t graphité Fin 2nd âge du Fer 477 4 1 Protohistoire Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III. Inventaires techniques ______

478 478 2 4 1 1 1 1 fond brûlé 2nd âge du Fer 479 479 3 6 1 1 2nd âge du Fer 480 480 2 65 5 2 8 1t à décor de cannelures espacées début LTM et 1t LTF-GR? 485 1 45 1 1 fin 1er âge du Fer? 486 2 1 LTF-GR? 487 487 2 15 1 2 1 t amphore Dr. 1/1 anse proto LTF/1 anse Proto ancienne? 488 488 2 18 1 2 LTM 491 5 6 1 1 Fin 2nd âge du Fer 491 2 1 transition LTF-GR? 493 493 14 18 1 2 3 1 anse graphitée débuts 2nd âge du Fer? 493 493 5 1 1 décor balle de golf Fin 2nd âge du Fer 493 12 1 1 1 Fin 2nd âge du Fer 493 493 8 7 1 1 Fin LTM/LTF 493 493 10 3 1 1 LTF-GR? ou GR 493 9 3 1 1 Protohistoire 503 décapage 4 Protohistoire 508 8 âge du Bronze probable 510 1 1 âge du Bronze probable 510 510 décapage 1 TC Indéterminé 515 2 âge du Bronze probable Non localisé 5 1 1 2nd âge du Fer Total 854 39 26 69 Inrap –- RFO de diagnostic archéologique Trégueux/Ploufragan (22) Extension nord du parc d’activités économiques des Châtelets III –Inventaires techniques ______

2–INVENTAIRE DU MOBILIER ANTIQUE ET MODERNE tr. Fait U.S. GR mod. indét. total datation autre proposée mobilier 66 66-1 1 1 moderne 106 décap 1 1 moderne 111 111-3 1 6 7 hétérogène 113 113-1 2 1 3 antique? 150 décap 1 1 moderne 139 décap 1 1 antique? 139 139-1 1 1 antique? 192 décap 5 5 XVIe siècle 210 210-2 XVe-XVIe surf. 3 3 siècles 294 294-4 1 1 moderne 294 294-5 1 3 hétérogène 294 294- 0- XVe-XVIe 7/8 20cm 27 1 28 siècles 294 chablis XVe-XVIe 10 10 siècles 309 309-1 décap 8 2 10 XVIe siècle 320 320-1 1 1 moderne 385 385-1 moderne rouelle décap plomb 403 403-2 2 2 moderne 421 421-1 1 1 moderne 437 décap 1 1 moderne 462 décap 8 8 moderne 500 500-3 décap 1 1 moderne 2 tuiles 501 près moderne 501-2 décap 1 1 total 5 73 10 90 Mr. Theophane Nicolas Report Date: 6/5/2012

INRAP Material Received: 5/31/2012

Sample Data Measured 13C/12C Conventional Radiocarbon Age Ratio Radiocarbon Age(*)

Beta - 323031 3030 +/- 30 BP -25.2 o/oo 3030 +/- 30 BP SAMPLE : TREGCHATF516-depot ANALYSIS : AMS-Standard delivery MATERIAL/PRETREATMENT : (charred material): acid/alkali/acid 2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 1390 to 1210 (Cal BP 3340 to 3160) ______

Beta - 323032 2940 +/- 30 BP -24.4 o/oo 2950 +/- 30 BP SAMPLE : TREGCHATF516-US4 ANALYSIS : AMS-Standard delivery MATERIAL/PRETREATMENT : (charred material): acid/alkali/acid 2 SIGMA CALIBRATION : Cal BC 1260 to 1050 (Cal BP 3210 to 3000) ______

Page 2 of 4 CALIBRATION OF RADIOCARBON AGE TO CALENDAR YEARS (Variables: C13/C12=-25.2:lab. mult=1) Laboratory number: Beta-323031 Conventional radiocarbon age: 3030±30 BP 2 Sigma calibrated result: Cal BC 1390 to 1210 (Cal BP 3340 to 3160) (95% probability) Intercept data Intercept of radiocarbon age with calibration curve: Cal BC 1300 (Cal BP 3250) 1 Sigma calibrated results: Cal BC 1370 to 1340 (Cal BP 3320 to 3290) and (68% probability) Cal BC 1320 to 1260 (Cal BP 3270 to 3210)

3030±30 BP Charred m aterial 3140

3120

3100

3080

3060

3040

3020

aicro age (BP) Radiocarbon 3000

2980

2960

2940

2920 1400 1380 1360 1340 1320 1300 1280 1260 1240 1220 1200 1180 Cal BC

References: Database used INTCAL09 References to INTCAL09 database Heaton,et.al.,2009, Radiocarbon 51(4):1151-1164, Reimer,et.al, 2009, Radiocarbon 51(4):1111-1150, Stuiver,et.al,1993, Radiocarbon 35(1):137-189, Oeschger,et.al.,1975,T ellus 27:168-192 Mathematics used for calibration scenario A Simplified Approach to Calibrating C14 Dates Talm a, A. S., Vogel, J. C., 1993, Radiocarbon 35(2):317-322 Beta Analytic Radiocarbon Dating Laboratory 4985 S.W. 74th Court, Miami, Florida 33155 • Tel: (305)667-5167 • Fax: (305)663-0964 • E-Mail: [email protected]

Page 3 of 4 CALIBRATION OF RADIOCARBON AGE TO CALENDAR YEARS (Variables: C13/C12=-24.4:lab. mult=1) Laboratory number: Beta-323032 Conventional radiocarbon age: 2950±30 BP 2 Sigma calibrated result: Cal BC 1260 to 1050 (Cal BP 3210 to 3000) (95% probability) Intercept data Intercepts of radiocarbon age with calibration curve: Cal BC 1190 (Cal BP 3140) and Cal BC 1180 (Cal BP 3130) and Cal BC 1160 (Cal BP 3110) and Cal BC 1140 (Cal BP 3090) and Cal BC 1130 (Cal BP 3080) 1 Sigma calibrated results: Cal BC 1260 to 1240 (Cal BP 3200 to 3190) and (68% probability) Cal BC 1210 to 1120 (Cal BP 3160 to 3070)

2950±30 BP Charred m aterial 3060

3040

3020

3000

2980

2960

2940

2920 aicro age (BP) Radiocarbon

2900

2880

2860

2840 1280 1260 1240 1220 1200 1180 1160 1140 11 20 1100 1080 1060 1040 1020 Cal BC References: Database used INTCAL09 References to INTCAL09 database Heaton,et.al.,2009, Radiocarbon 51(4):1151-1164, Reimer,et.al, 2009, Radiocarbon 51(4):1111-1150, Stuiver,et.al,1993, Radiocarbon 35(1):137-189, Oeschger,et.al.,1975,T ellus 27:168-192 Mathematics used for calibration scenario A Simplified Approach to Calibrating C14 Dates Talm a, A. S., Vogel, J. C., 1993, Radiocarbon 35(2):317-322 Beta Analytic Radiocarbon Dating Laboratory 4985 S.W. 74th Court, Miami, Florida 33155 • Tel: (305)667-5167 • Fax: (305)663-0964 • E-Mail: [email protected]

Page 4 of 4

Chronologie Extension Nord du Parc d’Activités Economiques des Châtelets Âge du Bronze Âge du Fer Gallo-romain La présente intervention archéologique réalisée sur les communes de Bas Moyen-Âge Temps moderne Ploufragan et de Trégueux (Côtes d’Armor) résulte d’un projet Epoque contemporaine d’extension de 41 ha de l’actuel parc d’activités des Châtelets. Le maillage resserré des tranchées de sondage nous a permis d’identifier Sujets et thèmes un certain nombre de structures fossoyées anciennes appartenant à deux Fosses, fossés d’enclos et parcellaires, chemins, occupations totalement inédites. La première, que l’on rattache à l’âge du trous de poteaux, fosse à Bronze, est répartie sur plusieurs points géographiques avec néanmoins crémation une plus forte résonnance sur la moitié nord du diagnostic. Sur cette zone, trois secteurs ont pu être identifiés, au sein desquels ont été retrouvées des Mobilier Céramique, fer, bracelets structures associées à du mobilier datant. Les vestiges mis au jour se en bronze, lithique, terre rapportent à des activités funéraires et/ou cultuelles (fosse à crémation cuite secondaire et dépôt de bracelets du Bronze moyen), domestiques et agricoles de l’âge du Bronze (bâtis et aménagement du paysage). Ailleurs, sur le reste du diagnostic, ont également été découverts des tessons de céramique de facture protohistorique. Souvent isolés, ceux ci ont parfois été retrouvés au contact de structures fossoyées (fossés parcellaires essentiellement). Ce bruit de fond persistant trahis vraisemblablement une présence humaine forte sur tout ce secteur géographique durant l’âge du Bronze mais que le diagnostic n’a pas totalement réussi à appréhender. La seconde occupation est datée de l’âge du Fer. Celle-ci est implantée sur la limite orientale du projet sur le rebord oriental d’un vaste plateau. Elle est matérialisée par au moins deux enclos de plan quadrangulaire. Connectés l’un à l’autre par l’intermédiaire d’un fossé commun, ces enclos contigus se développent sur une longueur de près de 150 m. Le diagnostic n’a pas permis de caractériser précisément l’organisation spatiale et chronologique de ces enclos. Le mobilier recueilli au sein de cette seconde occupation est relativement abondant car plus de 700 tessons de céramique ont été découvert. L’étude céramologique démontre une vitalité du site aux alentours de la transition entre la fin de La Tène moyenne et le début de La Tène finale. L’abandon définitif de cet habitat intervient vers la fin du 1er siècle av. notre ère. Des indices mobiliers permettent néanmoins de penser que la fondation du site a pu intervenir dès la fin du premier âge du Fer voir au tout début du second âge du Fer. Ce diagnostic, financé par Saint-Brieuc Agglomération, a été réalisé par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives sous le contrôle scientifique du Service Régional de l’Archéologie de Bretagne.

Inrap Grand Ouest 37 rue du Bignon CS 67737 35577 Cesson-Sévigné

Septembre 2012