Feuilles N° 22-23
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REPUBLIQUE TUNISIENNE MINISTERE DES AFFAIRES LOCALES OBSERVATOIRE DU LITTORAL ET DE L'ENVIRONNEMENT CARTE GEOMORPHOLOGIQUE ET MORPHODYNAMIQUE Feuilles N° 22-23 MENZEL BOU ZELFA ET MENZEL HEUR Tunis 2018 SOMMAIRE INTRODUCTION ........................................................................................... 2 I- LE CADRE MORPHOSTRUCTURAL ................................................... 2 II- UNE IMPORTANTE EXTENSION DES HERITAGES QUATERNAIRES .......................................................................................... 3 III- MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLES ....... 6 1- L’activité des eaux courantes .................................................................... 6 2- L’action de la mer ....................................................................................... 6 Références bibliographiques ........................................................................ 11 Liste des Figures Figure 1:Caractérisé par une topographie faible, le terrain cartographié n’a pas un réseau hydrographique local important. Mais il reçoit des cours d’eau assez importants qui prennent source dans l’arrière-pays. Ici, l’embouchure de Oued Chiba (ou Oued Sidi Othmane) (photo, A. Oueslati, 2015). ................................................................................... 3 Figure 2: Le cordon littoral tyrrhénien immédiatement au Nord de Oued Chiba (photo, A. Oueslati, 2017). ..................................................................................................................... 4 Figure 3:-Paysage de plaine (au premier plan) et de plateau (second plan) interprété comme glacis d’âge quaternaire moyen (photo, A. Oueslati, 2015) ..................................... 5 Figure 4 : Le cordon littoral actuel s’interposant entre la mer le domaine des sebkhas (photo, A. Oueslati, 2017). .................................................................................................... 7 Figure 5:Petites dunes d’argile formées sur la berge sud-est de Sabkhet Gasser Ghalleb (photo, A. Oueslati, 2017). .................................................................................................... 8 Figure 6:Détail du dispositif géomorphologique de la frange littorale (à partir de photos aériennes) 1-plage ; 2-dérive littorale ; 3-dune bordière ; 4-brèche à travers la dune bordière ; 5-sable étalé par les vagues de tempête 6-cône d’overwash ; 7-sebkha et végétation halophile ; 8-ancien cordon littoral consolidé (tyrrhénien) ; 9-ruines antiques ; 10-chaussée antique ; 11-route ; 12-route. .......................................................................... 10 1 INTRODUCTION Les cartes de Menzel Bou Zelfa et de Menzel Horr couvrent une frange littorale étroite. Cependant, le terrain, peu étendu soit-il, offre des conditions intéressantes pour l’étude de l’évolution du paysage côtier depuis le dernier interglaciaire. Le rivage, resté jusqu’à une date récente à l’abri des aménagements, est aujourd’hui très convoité. Ce qui permet de suivre l’impact des interventions réalisées et alerte sur la nécessité d’une grande vigilance afin d’éviter les situations catastrophiques qu’ont connues des littoraux voisins à l’image de celui de Kelibia. I- LE CADRE MORPHOSTRUCTURAL La topographie est faible mais ne manque pas de variété. Elle montre une zonation dans laquelle se succèdent, de la mer vers l’intérieur des terres, trois domaines bien différenciés. Le domaine le plus externe est une plaine étroite et très basse puisque ses altitudes sont souvent inférieures à 5m. Vient ensuite un domaine occupé par des collines alignées sous la forme d’un bourrelet allongé parallèlement à la côte. Malgré des altitudes le plus souvent inférieures à 30m, ce bourrelet constitue l’un des éléments les plus marqués du paysage topographique. Ceci, il le doit à ses versants assez pentus et au contraste qu’il crée au milieu des terrains adjacents caractérisés par leur platitude. Le dernier domaine s’étend en arrière de ce bourrelet et correspond à une topographie de bas plateau situé à des altitudes moyennes de l’ordre d’une vingtaine de mètres. Ce cadre topographique n’est pas favorable à la mise en place d’un réseau hydrographique local important. Les organismes d’une certaine importance qui l’intéressent s’inscrivent en fait dans le prolongement du réseau hydrographique qui prend naissance dans des topographies plus importantes de l’arrière-pays, notamment Jbel Sidi Abderrahmen qui constitue le relief le plus haut de la péninsule du Cap Bon. 2 La faiblesse de la topographie a par contre favorisé, dans la frange littorale, l’extension des terres humides. La côte est jalonnée par une guirlande de sebkhas bordées par des chotts plus ou moins étendus. Mais ceci s’explique aussi, on y reviendra, par la microtopographie. Figure 1:Caractérisé par une topographie faible, le terrain cartographié n’a pas un réseau hydrographique local important. Mais il reçoit des cours d’eau assez importants qui prennent source dans l’arrière-pays. Ici, l’embouchure de Oued Chiba (ou Oued Sidi Othmane) (photo, A. Oueslati, 2015). II- UNE IMPORTANTE EXTENSION DES HERITAGES QUATERNAIRES Les formes et dépôts hérités de l’évolution au Quaternaire sont liés à deux agents principaux, la mer et les eaux courantes. Les plus fréquents et surtout ceux qui couvrent les superficies les plus étendues et qui sont les mieux exprimés dans le paysage géomorphologique datent du Quaternaire supérieur. 3 Le substratum géologique plus ancien n’affleure que très localement à la faveur des talus qui marquent les berges de certains oueds. Il correspond à des formations gréso-sablo-argileuses d’origine marine et d’âge pliocène. Les héritages liés à la mer sont représentés principalement par le bourrelet évoqué plus haut et qui correspond en fait à un cordon littoral fossile rapporté à la formation Rejiche caractéristique par son faciès de grès calcaire oolithique et mise en place au cours du dernier interglaciaire lorsque le niveau marin était plus haut que l’actuel (Oueslati et al., 1982 ; Paskoff et Sanlaville, 1983). Le faciès est marin et parfois très coquiller dans les horizons inférieurs. Plus haut, la place est donnée à un matériel plus fin et homométrique déposé par le vent. Un passage vers un faciès lagunaire peut aussi s’observer du côté interne indiquant que ce cordon barrait des plans d’eau comme le fait le cordon littoral actuel (Oueslati, 1994). Figure 2: Le cordon littoral tyrrhénien immédiatement au Nord de Oued Chiba (photo, A. Oueslati, 2017). Les formes et dépôts liés aux eaux courantes sont plus variés. Les plus anciens correspondent à la topographie de bas plateau. Tronquant la roche en place, cette topographie est interprétée comme un niveau d’aplanissement du type glacis. 4 Elle s’inscrit en fait, dans le prolongement du piémont des reliefs situés à l’intérieur des terres et est attribuée au Quaternaire ancien ou moyen compte tenu de l’importance de la croûte calcaire qui moule sa surface (Grosse, 1969). Il s’agit en tout cas de formes antérieures au dernier interglaciaire compte tenu du fait que leur marge aval est couverte par le matériel du cordon littoral tyrrhénien précité et que leur couverture remanie parfois, dans leur frange externe, des dépôts marins prétyrrhénien (Oueslati, 1994). Figure 3: Paysage de plaine (au premier plan) et de plateau (second plan) interprété comme glacis d’âge quaternaire moyen (photo, A. Oueslati, 2015) Les héritages les plus récents sont constitués par des alluvions qu’on rencontre dans la topographie de plaine mais aussi au fond des cours d’eau et à la surface des glacis. Leur texture varie latéralement, mais d’une façon générale une place importante est accordée à la fraction sableuse et argilo-sableuse. Sur le plan chronologique, on y distingue au moins deux générations. La plus ancienne se distingue par sa richesse en 5 concrétions calcaires et se rencontre surtout à la surface du domaine de glacis, sur la croûte calcaire. Elle date du Pléistocène supérieur, puisqu’elle surmonte le matériel du cordon tyrrhénien et contient une industrie lithique atérienne (Gragueb et Oueslati, 1992). La deuxième génération est représentée surtout dans le domaine de la plaine et au fond des oueds. Ici, elle est parfois à l’origine d’un modelé d’une basse terrasse, peu large mais assez marqué dans la morphologie. Son âge est essentiellement holocène, voire historique puisqu’on y trouve, surtout dans les horizons supérieurs, des tessons d’une poterie tournée. III- MORPHOLOGIE ET MORPHODYNAMIQUE ACTUELLES Deux agents naturels principaux interviennent dans la dynamique des paysages géomorphologiques actuels: les eaux courantes et surtout la mer. 1- L’activité des eaux courantes Les eaux courantes jouent un rôle très important dans l’arrière-pays. Mais dans le terrain cartographié, ses effets deviennent peu marqués et apparaissent principalement sur les berges de certains oueds qui laissent affleurer des matériaux tendres pliocènes. Mais il s’agit toujours de simples griffures ou ravinements qui finissent souvent par disparaitre suite aux travaux agricoles. Au niveau du talweg, on assiste à une dynamique de sapement de berges qui se fait surtout aux dépens de la basse terrasse. 2- L’action de la mer Le rivage est partout sableux et montre des plages relativement étendues. Ces plages, encore largement à l’abri des espaces bâtis, bénéficient des apports d’oueds qui traversent des formations géologiques riches en sables : grès oligocènes à l'amont (sur les versants de Jbel Abderrahmen) et grès et sables marins pliocènes