Archives De Pierre Sudreau (Fonds Complémentaire)
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Archives de Pierre Sudreau (fonds complémentaire) Répertoire numérique détaillé (91AJ/40-91AJ/80) Par Patricia Gillet, conservateur en chef du patrimoine Première édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2015 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_054526 Cet instrument de recherche a été rédigé dans le système d'information archivistique des Archives nationales. Ce document est écrit en français. Conforme à la norme ISAD(G) et aux règles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Archives nationales (France) Préface Le premier fonds d'archives confié par Pierre Sudreau en 2002 (91AJ/1-91AJ/39) était originellement conservé dans son bureau parisien de la Fédération des industries ferroviaires, rue Bixio, mais un important reliquat de documents demeurait à son domicile de Neuilly-sur-Seine. Après son décès le 22 janvier 2012, ces dossiers, selon sa volonté, ont à leur tour été transférés à Pierrefitte-sur-Seine. Afin de respecter cette dissociation primitive, aucune fusion n'est intervenue avec le fonds initial et le choix a été fait d'un inventaire distinct, complétant celui qui avait été établi en 2004. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 91AJ/40-91AJ/80 Niveau de description dossier Intitulé Archives de Pierre Sudreau (fonds complémentaire) Date(s) extrême(s) 1907-2012 Nom du producteur • Sudreau, Pierre (1919-2012) Importance matérielle et support 4 m.l. (41 articles) Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Librement communicable Conditions d'utilisation Reproduction libre dans le respect du règlement de la salle de lecture. Avertissement concernant l'utilisation des photographies présentes dans le fonds : De nombreuses photographies contenues dans ce fonds sont l'œuvre d'agences de presse ou de photographes indépendants. Il conviendra donc, avant toute utilisation de ces images, de veiller au respect des droits moraux et patrimoniaux garantis par le Code de la propriété intellectuelle aux auteurs de ces photographies et à leurs ayants droit. DESCRIPTION Présentation du contenu En terme de contenu, des thématiques déjà présentes dans le premier fonds d'archives de Pierre Sudreau se voient enrichies dans le second, ainsi des années de résistance et de déportation ou de l'affaire Passy. Sur sa carrière publique, sont également apportés des éclairages nouveaux, qui correspondent souvent à des affaires sensibles ou à des points d'histoire auxquels il était lui-même attaché : l'affaire du Comptoir national du Logement ou le ravalement des immeubles parisiens, son opposition à la réforme constitutionnelle de 1962 et sa démission du ministère de l'Éducation nationale, ou encore les conditions d'élaboration et de mise en œuvre du rapport sur la réforme de l'entreprise. Des dossiers assez complets sur les ouvrages de Pierre Sudreau, reflets de ses préoccupations intimes, figurent aussi dans ces nouvelles archives : L'Enchaînement et La Stratégie de l'absurde toujours, mais surtout des livres plus récents, Au-delà de toutes les frontières et Sans se départir de soi, ainsi que la biographie publiée par Christiane Rimbaud en 2004. L'autre apport, et non le moindre, de ce fonds complémentaire, est de combler les manques constatés en 2002, avec une importante série de documents, des dossiers d'affaires notamment, sur les premières fonctions exercées par Pierre Sudreau au service de l'État, au SDECE, à la Sûreté nationale et plus généralement au ministère de l'Intérieur, de 1945 à 1951. On y trouve en particulier des pièces de première main sur la traque d'agents doubles et 4 Archives nationales (France) d'auxiliaires de la Gestapo, liés ou non aux arrestations réalisées au sein du réseau Brutus. Le Loir-et-Cher est également très présent sur la durée, avec le premier spectacle « Son et Lumière » au château de Chambord en 1952, mais aussi la partie consacrée aux fonctions électives de Pierre Sudreau, député du département de 1967 à 1981 et maire de Blois de 1971 à 1989, jusqu'à l'inauguration d'un mail à son nom sur les bords de la Loire en 2009. Ce deuxième fonds est aussi l'occasion de mettre en lumière son inlassable énergie dans le domaine économique et industriel : « derniers combats » menés rue Bixio à la tête de la Fédération des industries ferroviaires, coopération étroite avec la Corée, voyages à travers le monde pour soutenir les innovations technologiques de la France, présidence de la Société d'études Mer du Nord-Méditerranée ou du Comité permanent des foires et manifestations économiques à l'étranger. Pour achever ce tour d'horizon, il faut encore mentionner les nombreuses photographies qui émaillent le fonds, ainsi que la riche série des « lettres à garder ». Au fil de cette correspondance, qui couvre les années 1963 à 2009 et à laquelle il faut adjoindre, pour les années précédentes, les dossiers d'« instances », transparaissent les engagements de Pierre Sudreau, ses liens indéfectibles avec le Loir-et-Cher et ses réseaux politiques, professionnels et amicaux. Au-delà des signatures prestigieuses, et elles ne manquent pas, s'y lisent de fidèles compagnonnages. Les lettres de Jules Roy, de Frère Roger de Taizé, de Maurice Jacob, de Joseph Paul-Boncour, de Jean Mauriac, d'Henri Noguères ou de Jacques Rigaud, pour ne citer que ces quelques noms, apportent ainsi le vif témoignage de la personnalité de Pierre Sudreau et de sa présence au monde. Son fonds d'archives tout entier est marqué de ces interférences et liaisons multiples qui, en ouvrant la curiosité d'un dossier à l'autre, permettent de saisir au plus près un parcours de vie, aussi bien que de retracer plus factuellement les événements historiques ou les réalisations politiques et économiques qui l'ont marqué. Comme dans le premier fonds, un complément d'archives d'André Pélabon, remis à Pierre Sudreau par Simone Pélabon, vient clore l'ensemble, reflet de ses engagements résistants et de ses activités publiques à la Sûreté nationale, au Gouvernement général de l'Algérie et au cabinet de Pierre Mendès France. Liens : Liens IR : • Archives de Pierre Sudreau Langue des documents • Français • Anglais • Coréen • Japonais • Russe • Espagnol • Allemand Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales de France HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Évoquant dans son récit Au-delà de toutes les frontières son singulier parcours et les engagements qui l’animèrent, Pierre Sudreau met en lumière les figures tutélaires que furent pour lui Antoine de Saint-Exupéry et le général de Gaulle. Chacun à sa manière, l’un et l’autre ont de fait tracé les lignes de force de son existence. Né à Paris en mai 1919 dans une famille d’industriels, et placé très tôt en pension au lycée Hoche après le décès de son père, le petit garçon trompe son désarroi en se réfugiant dans les livres. Enthousiasmé par Vol de nuit, il écrit à Saint-Exupéry qui, contre toute attente, lui répond. S’ensuivront plusieurs rencontres et une exceptionnelle 5 Archives nationales (France) amitié qui marquera profondément Pierre Sudreau. Après des études de droit et de sciences politiques, il est mobilisé en novembre 1939 et affecté à l’École de l’Air, repliée en mai 1940 à Bordeaux-Mérignac. Après l’armistice de juin 1940, désireux de poursuivre la lutte contre l’occupant, Pierre Sudreau participe à des récupérations d’armes et, après divers contacts, entre au réseau Brutus, fondé par André Boyer et Pierre Fourcaud, où il côtoie notamment Gaston Defferre et Jean-Maurice Hermann. Sous le pseudonyme de Sillans, il devient en 1942, à vingt-trois ans, le responsable du réseau pour la zone Nord, engageant pour le seconder ses amis Pierre Bernard, Michel Bauer et André Clavé. Ses activités consistent principalement à transmettre à Londres des renseignements militaires et des informations sur la construction du Mur de l’Atlantique, mais il participe également avec Louis Armand à des sabotages ferroviaires dans le Nord et l’Est. Infiltré par un agent double de l’Abwehr, Brutus subit une vague d’arrestations à l’automne 1943. Pierre Sudreau tombe aux mains de la Gestapo le 10 novembre. Torturé, il est enfermé à Fresnes pendant six mois, avant d’être envoyé à Compiègne et déporté à Buchenwald en mai 1944. De retour en France, il est, avec d’autres déportés, présenté le 5 mai 1945 au général de Gaulle, qui s’étonne de voir là « ce gosse » et, instruit de son parcours, ordonne « qu’il serve l’État, comme Jean Moulin ». Il est alors nommé sous-préfet hors classe. En 1946, il devient directeur général adjoint du Service de la documentation extérieure et du contre-espionnage (SDECE), en 1947, directeur de l’administration et des affaires générales de la Sûreté nationale, et en 1949, directeur des services financiers et du contentieux du ministère de l’Intérieur. De 1951 à 1955, il est préfet dans le Loir-et-Cher et lance le premier spectacle de son et lumières au château de Chambord. Il est ensuite désigné commissaire à la Construction et à l’Urbanisme pour la région parisienne, sous l’autorité du préfet de la Seine Émile Pelletier. En juin 1958, le général de Gaulle, de retour aux affaires, le choisit comme ministre de la Construction. C’est l’époque de la résorption des “taudis” et de l’aménagement de la région parisienne, avec la mise en chantier du Réseau express régional (RER) et du périphérique et le lancement du quartier de la Défense. On parle aussi beaucoup d’aménagement du territoire et de sauvegarde du patrimoine architectural et Pierre Sudreau est ainsi l’artisan du ravalement des façades parisiennes, souvent attribué à André Malraux. Devenu ministre de l’Éducation nationale en avril 1962, dans le premier gouvernement de Georges Pompidou, il se trouve en désaccord constitutionnel avec le général de Gaulle sur le projet de référendum touchant à l’élection au suffrage universel du président de la République et finit par démissionner en octobre 1962.