Cahier Du CURDES N°16 – “Privatisation, Gouvernance
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CAHIER DU CURDES Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) « PRIVATISATION, GOUVERNANCE, MICROFINANCE ET PERFORMANCE FINANCIERE DES ENTREPRISES AU BURUNDI » Cahier du CURDES N° 16, Décembre 2016 B.P. 1049 BUJUMBURA-BURUNDI 1 2 EDITORIAL Le Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) publie chaque année un cahier contenant des articles scientifiques préparés par ses chercheurs. Ce seizième numéro du « Cahier du CURDES » est publié sous le thème général: «Privatisation, Gouvernance, Microfinance et Performances Financières des Entreprises au Burundi ». Il contient 10 articles de recherche couvrant divers domaines. Le premier article est celui de Dieudonné Gahungu et Salomon Nsabimana. Il analyse la structure et la portée de créances des entreprises sur l’Etat et ses démembrements au Burundi. Le papier met en évidence les proportions des créances des entreprises du secteur public et de celles du secteur privé d’une part, ainsi que les parts des ministères et autres institutions dans le total des créances et dans les créances par secteur d’activités des entreprises d’autre part. L’étude présente également la situation des cas litigieux pour les créances des entreprises sur l’Etat. A partir du rapport d’audit de la situation des arriérés sur la période 2005-2012, l’étude révèle que l’Etat du Burundi a accumulé des arriérés sur une longue période aussi bien pour les entreprises du secteur public que du secteur privé, mais la grande part des arriérées sont des créances du secteur public. Compte tenu du tort que les paiements tardifs causent au secteur productif et étouffe l’économie du pays, il est important que les différents acteurs mettent en œuvre des mécanismes d’apurement des arriérés de la période et de gestion prudente de la dette intérieure. Le deuxième article est celui de Charles Kabwigiri, Eric Driessen et Jean Claude Nsabimana. Il explore la microfinance informelle au Burundi afin d’en obtenir une image globale et si possible exhaustive. Les résultats suggèrent que les ONGs/ASBLs et les IMFs sont les principaux acteurs actifs dans l’encadrement des Groupes Solidaires d’Intermédiation Financière (GSIF) et qu’elles procèdent par six approches différentes. Ils mettent aussi en exergue l’ampleur du circuit informel d’intermédiation financière et donnent une estimation du nombre de personnes qui y sont impliquées. Les auteurs donnent quelques orientations sur la manière dont les pouvoirs publics et les acteurs du système financier formel pourraient 3 valoriser le potentiel offert par les GSIF pour accroître l’inclusion financière au Burundi. Le troisième article rédigé par Rédempteur Ntawiratsa et Cyriaque Nzirorera analyse le lien entre le risque de crédit et genre. Les résultats d’estimation à l’aide d’un model Probit montrent que les crédits accordés aux hommes sont plus risqués que ceux accordés aux femmes en ce sens que le risque de défaut augmente de 2% lorsqu’un prêt est accordé à un homme plutôt qu’à une femme. Le quatrième article contenu dans ce cahier est celui d’Alexis BIZIMUNGU. Il présente le bilan du processus de privatisation depuis 1991 et dégage les leçons apprises et il indique les perspectives d’avenir. L’article permet de constater que le processus de privatisation burundais a été long et lent avec un bilan mitigé. Les politiques adoptées n’ont pas été toujours adéquates et le processus n’a pas permis d’atteindre certains objectifs préalablement fixés. En perspective, la question de savoir s’il faut continuer ou pas le processus de privatisation ne devrait pas être posée. Ce qui importe est de savoir que le processus doit être mené avec diligences managériales, en tenant compte des leçons apprises et en créant un environnement favorable aux affaires en général et à la privatisation en particulier. Le cinquième article de Cyriaque Nzirorera et Rédempteur Ntawiratsa étudie l’impact de la privatisation sur les performances des entreprises privatisées au Burundi. Les résultats montrent que les privatisations exercent une influence positive sur les résultats nets et chiffres d’affaires des entreprises privatisées. Mais cet impact demeure mitigé car les valeurs des paramètres de la variable « privatisation » ne sont pas statistiquement différentes de zéro, à n’importe quel seuil de signification. Les auteurs concluent que les privatisations ne suffisent donc pas à rendre les entreprises privatisées plus performantes. Le sixième article est celui de Willy-Marcel Ndayitwayeko, Jackson Ntunzwenimana and Jean Claude Nyamweru. L’étude a comme objectif d’expliquer l'association entre la décentralisation budgétaire et certains indicateurs de gouvernance pour la période 2010-2013. A l’aide d’un modèle basé sur l'analyse des données de panel, les résultats de l'estimation révèlent que les indicateurs de population et de gouvernance, tels que l'efficacité des pouvoirs publics et le contrôle de la corruption, peuvent 4 influencer les réformes de la décentralisation budgétaire au Burundi. Cependant, on a constaté que les dotations en ressources entravaient de telles réformes. Le septième article est de Frédéric Nimubona; il étudie le degré de diversification des économies de la CAE. L’objectif visé est d’apporter un éclairage sur une des conditions que devraient remplir les pays de la CAE avant le passage effectif à la monnaie unique. Pour apprécier le degré de diversification des économies de la CAE, cet article fait recours aux indices de Gini et d’entropie, au coefficient de variation et à la courbe de Lorenz. Les résultats permettent de conclure que les productions des économies de la CAE sont distribuées de façon plus égalitaire et que la distribution des productions des économies de la CAE sont concentrées autour de la moyenne. Cette dernière indiquant des productions communes à toutes les économies. En somme, les résultats permettent de confirmer une distribution égalitaire des productions des économies de la CAE. En d’autres termes, ces économies ont les mêmes types de productions ou sont spécialisées. Elles ne répondent pas au critère de Kenen. Dès lors, pour la stabilité de la future monnaie unique, il est nécessaire que les pays de la CAE diversifient leurs économies et surtout multiplier les industries de transformation grâce aux investissements conséquents. Le huitième article dans ce cahier est de Léonidas Ndayizeye. L’objet de cet article est de montrer l’importance économique de la classe moyenne. La littérature montre en effet que le nombre des individus appartenant à cette classe dans les pays en développement s’est fortement accru. Mais, à y regarder de très près, cette augmentation se localise essentiellement en Asie, avec la montée en puissance de la Chine, des Dragons et des Tigres asiatique. Par contre, l’Afrique reste à la traine. Toutefois, il existe à ce niveau une divergence de vue, mais l’on s’accorde à reconnaître que l’émergence de cette classe n’en est qu’à ses débuts en Afrique. Or, l’importance de la classe moyenne révèle aussi le niveau d’aspiration aussi bien politique qu’économique dans un pays. Plus une part importante de la population d’un pays appartient à la classe moyenne, plus le niveau d’aspiration est grand. Les résultats de cette étude suggèrent qu’une large partie de ceux qui appartiennent à la classe moyenne en Afrique reste concentrée dans ce que la Banque Africaine de Développement a qualifié 5 de « classe flottante », constituée par des individus à peine émergés de la précarité , tout en demeurant dans une position instable et vulnérable. Pour cette classe, le risque de retourner dans la précarité lorsqu’advient une situation critique (chômage, récession, fortes hausses des prix alimentaires importés, épisodes climatiques défavorables, etc.) reste en effet très élevé. Le neuvième article est de Diomède Manirakiza. L’étude a comme objectif d’analyser l’efficacité de la vulgarisation des technologies agricoles aux bénéficiaires à travers les ONGs en prenant le cas des ONGs partenaires du projet CIALCA. A travers une régression du model Logit, les résultats obtenus montrent que le taux d’adoption se trouve être significativement influencé par les caractéristiques socioéconomiques des agriculteurs tels que l’âge, le genre, la possession d’une activité secondaire, le type d’encadreur et l’encadrement à travers les Champs Ecoles Paysans, Farmer Field Schools « FFS », en anglais. A partir de ces résultats et sachant que l’agriculture est sujette de la pulsion de l’économie burundaise, les approches participatives seraient incontournables dans l’élaboration des politiques de vulgarisation. Ces approches devraient être généralisées et encouragées en mettant surtout un accent particulier sur l’approche Champs Ecoles Paysans. Le dernier article présenté dans ce cahier est de Bélyse Mupfasoni. Il traite de la relation entre l'intervention des sociétés coopératives et les capacités entrepreneuriales des petites entreprises au Burundi. Les résultats de l’étude montrent que l'intervention des sociétés coopératives améliore les capacités entrepreneuriales des petites entreprises au Burundi (Kayanza et Ngozi) en termes d'accès à des finances adéquates, de compétences entrepreneuriales, de compétences managériales et de localisation et de réseautage. Dr NDORICIMPA Arcade, Directeur du CURDES 6 TABLE DES MATIERES GAHUNGU. D et NSABIMANA. S: Analyse des créances en souffrance du secteur privé et du secteur public détenues par l’Etat au Burundi: Structure et portée sur la période 2005-2012………………….…….…..…9