SERMA COMMUNE DE MONTRIOND (Haute-Savoie)

Enquête publique préalable à l’autorisation au titre des articles L214-1 à L214-6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets

Enquête publique du lundi 10 février 2014 au jeudi 13 mars 2014 inclus

RAPPORT, CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Le commissaire enquêteur Pascale ROUXEL

Le 9 avril 2014

SOMMAIRE

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

1 PRESENTATION DE L’ENQUETE PUBLIQUE...... 2 1.1 Objet de l’enquête 2 1.2 Cadre juridique et administratif 2 1.3 Nature et caractéristiques de l’opération soumise à enquête 3 1.3.1 Contexte et études préalables 3 1.3.2 Description du projet 4 1.3.3 La prise en compte de l'environnement 4 1.4 Avis de l’autorité environnementale 7

2 ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE ...... 8 2.1 Désignation du commissaire enquêteur 8 2.2 Examen du dossier d’enquête avant le démarrage de l’enquête publique 8 2.3 Avis du Conseil Municipal 8 2.4 Avis du SIAC 9 2.5 Modalité d’organisation de l’enquête, ouverture et déroulement 9 2.6 Information effective du public 9 2.7 Réunions préalables à l’ouverture de l’enquête publique et visite des lieux 11 2.7.1 Réunion avec la SERMA et la commune de Montriond – visite des lieux 11 2.7.2 Réunion avec la DDT 74 11 2.8 Permanences 11 2.9 Clôture de l’enquête, modalité de transfert du dossier et du registre d’enquête publique 11 2.10 Climat de l’enquête 12 2.11 Réunions après la clôture de l’enquête publique 12 2.11.1 Réunions avec la SERMA pour la transmission du procès verbal de synthèse des observations et du mémoire en réponse 12 2.11.2 Réunion avec la DDT 74 12

3 CLASSIFICATION THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC 13 3.1 Relation comptable des observations du public 13 3.2 Classification thématique des observations du public 14

4 ANALYSE THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC...... 16 4.1 Thématiques générales liées à la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques 16 4.1.1 Motivations et justification de l’extension de l’enneigement artificiel 16 4.1.2 Conditions de températures pour l’enneigement artificiel et pérennité du système avec les changements climatiques 17 4.1.3 Pertinence de l’enneigement artificiel par rapport aux enjeux de développement durable 17 4.1.4 Présence d’additifs dans la neige de culture 18 4.1.5 Conclusion et avis du commissaire enquêteur sur la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques 19

4.2 Thématiques environnementales spécifiques au projet 25 4.2.1 Justification des volumes sollicités 25 4.2.2 Inventaire faune incomplet 25 4.2.3 Impact environnementaux de l’enneigement artificiel sur les écosystèmes 26 4.2.4 Justification du choix du lac et proposition d’autres sites 27 4.2.5 Impact du projet sur le problème du développement des algues dans le lac de Montriond, sur l’envasement du lac et sur la vie piscicole 29 4.2.6 Impact sur le marnage du lac - Validité et indépendance des études 29 4.2.7 Impact sur le ruisseau des Lindarets 30 4.2.8 Impacts sonores 30 4.2.9 Aux abords des enneigeurs 31 4.2.10 Impact sur l’alimentation en eau potable 31 4.2.11 Risques de dispersion de polluants ou germes pathogènes 32 4.2.12 Intégration paysagère de la station de pompage 32 4.2.13 Prise en compte du Geopark du Chablais 33 4.2.14 Implantation de la station de pompage 34 4.2.15 Impacts environnementaux des travaux 35 4.2.16 Déroulement des travaux (calendrier et modalités de pose de la canalisation de pompage dans le lac) 35 4.2.17 Garanties de suivi des volumes pompés 36 4.2.18 Arrêt du pompage en étiage sévère 36 4.2.19 Risques d’utilisation de l’eau sur d’autres bassins versants ou pour d’autres usages 36 4.2.20 Implication de la SERMA dans l’entretien du lac 37 4.2.21 Coût des mesures compensatoires 37

4.3 Thématiques financières spécifiques au projet : montant des travaux et modalités de financement 38

4.4 Thématiques hors cadre enquête publique 38 4.4.1 Classement d’utilité publique du projet 38 4.4.2 Servitudes de passage 38 4.4.3 Convention entre la commune et SERMA ; possibilité tarifs préférentiels pour le centre de vacances ou pour les habitants de Montriond ; indemnités versées à la commune pour le pompage dans le lac 39

5 ANALYSE THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR ...... 40 5.1 Etendue actuelle de l’enneigement artificiel 40 5.2 Estimation des besoins en eau pour l’enneigement artificiel 41 5.3 Suivi de la hauteur du lac 41 5.4 Présention des mesures compensatoires 43

ANNEXES 45 Annexe 1 : PV de synthèse des observations du public 46 Annexe 2 : Mémoire en réponse de la SERMA 57

CONCLUSIONS ET AVIS 66

1

SERMA COMMUNE DE MONTRIOND (Haute-Savoie)

Enquête publique préalable à l’autorisation au titre des articles L214-1 à L214-6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets

Enquête publique du lundi 10 février 2014 au jeudi 13 mars 2014 inclus

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

2

1 PRESENTATION DE L’ENQUETE PUBLIQUE

1.1 Objet de l’enquête

La présente enquête publique porte sur la demande d’autorisation au titre des articles L214-1 à L214- 6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets. Cette demande est sollicitée par Monsieur le Président de la Société d’Exploitation des Remontées Mécaniques de - (SERMA) ; elle a été adressée à Monsieur le Préfet de Haute-Savoie le 1 er mars 2013.

1.2 Cadre juridique et administratif

Le projet présenté à l’enquête publique est une opérations susceptibles d’affecter l’environnement soumise à étude d’impact en application des articles L122-1 et R122-1 à R122-15 du code de l’environnement ; au titre de la catégorie d’aménagement, d’ouvrages et de travaux de l’annexe à l'article R122-2 concernant les installations d'enneigement. permettant d'enneiger, hors site vierge, une superficie supérieure ou égale à 4 hectares.

D’autre part, au titre de la loi sur l’Eau (articles L214-1 à L214-6 du code de l’environnement), l’opération projetée est soumise à autorisation d’après la rubrique 1.2.1.0 de l’article R214-1 du même code:« prélèvements et installations et ouvrages permettant le prélèvement, y compris par dérivation, dans un cours d'eau, dans sa nappe d'accompagnement ou dans un plan d'eau ou canal alimenté par ce cours d'eau ou cette nappe :1° D'une capacité totale maximale supérieure ou égale à 1 000 m3 / heure ou à 5 % du débit du cours d'eau ou, à défaut, du débit global d'alimentation du canal ou du plan d'eau »

Le code de l’environnement précise par ailleurs dans ses articles R214-6 à R214-31 les dispositions applicables aux opérations soumises à autorisation et en particulier, l’obligation de mise à l’enquête publique en vertu de l’article R214-8 de ce code.

Le dossier présentant le projet, comprenant l’étude d’impact et la demande d’autorisation, est soumis à l’avis de l’autorité environnementale (au titre de l’article L 122.1 du code de l’environnement).

La Direction Départementale des Territoires (DDT), service instructeur, a sollicité, le 5 juin 2013, un complément de dossier qui a fait l’objet d’une note jointe par la SERMA au dossier de demande d’autorisation initial. L’avis de l’autorité environnementale sur le dossier ainsi constitué a été émis le 28 novembre 2013 par le Préfet de la Région Rhône Alpes. Il a fait l’objet d’un deuxième dossier complémentaire adressé par la SERMA le 6 janvier 2014 à la DDT qui en a accusé réception le 7 janvier 2014 et l’a considéré comme complet pour poursuivre la procédure.

En date du 13 janvier 2014, Monsieur le Préfet de Haute-Savoie a pris l’arrêté n°2014013-0004 d’ouverture d’enquête publique du 10 février au 13 mars 2014 inclus sur la demande d’autorisation au titre des articles L214-1 à L214-6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets.

Par décision n°E13000502/38 du 15 novembre 2013, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Grenoble m’a désignée comme commissaire enquêteur titulaire, Monsieur Pierre Viguié étant désigné comme commissaire enquêteur suppléant. 3

1.3 Nature et caractéristiques de l’opération soumise à enquête

(D’après le dossier et ses deux notes complémentaires déposés par le pétitionnaire et d’après les entretiens avec la SERMA et la commune de Montriond)

1.3.1 Contexte et études préalables

Le secteur des Lindarets de la station de Montriond, qui fait partie du domaine skiable des , est actuellement partiellement enneigé artificiellement sur une superficie de 22,5 ha en dessous de l’altitude de 1500 m. Cet enneigement artificiel est assuré à partir de la retenue des Lindarets qui est alimentée 2 à 3 fois par an par un prélèvement dans le ruisseau des Lindarets faisant l’objet d’une autorisation préfectorale. Il s’avère cependant que, même si l’enneigement naturel est fiable au dessus de 1500 m, il devient nécessaire, pour faire face aux conditions climatiques aléatoires en début et fin de saison, d’accroître la superficie enneigée artificiellement ; notamment au niveau de la liaison (piste Abricotine) du domaine des Portes du Soleil avec la Suisse. D’autre part, au vue des fluctuations de débit du ruisseau des Lindarets, il s’avère également nécessaire de sécuriser l’approvisionnement en eau.

Ces raisons ont conduit la SERMA à étudier les possibilités pour enneiger artificiellement les 41.3 hectares de pistes de ski existantes du domaine sur le secteur des Lindarets : Parchets, Chaux Fleurie, Prolays, Grenouillère, Abricotine, Brocheaux et Stasch. Une estimation des besoins en eau a été faite ; elle s’élève à 120 000 m 3, auxquels viennent s’ajouter la capacité de 46 000 m3 de la retenue des Lindarets existante, soit un total de 166 000 m3.

Plusieurs solutions de lieu de stockage de l’eau ont été étudiées : - extension de la retenue des Lindarets : impossible du fait des contraintes topographiques - utilisation de la retenue du Fornet : inappropriée car implantée sur un autre bassin versant et destinée à l’enneigement artificiel des pistes d’Avoriaz - création d’une retenue en déblais aux Brochaux : une étude de faisabilité réalisée en 2010 a montré que les contraintes hydrogéologique, hydrauliques et écologiques étaient trop importantes pour envisager un tel projet

Le choix s’est donc porté sur le lac de Montriond après des études hydrologiques réalisées en 2011 sur la Dranse de Montriond et le lac visant à étudier les points de pompage et minimiser les impacts. Ce choix permet : une optimisation de la production de neige car l’enneigement artificiel sur les pistes du réseau bas des Parchets se fait à la montée de l’eau une diminution du pompage sur le ruisseau des Lindarets qui sera de plus réalisé seulement à la fonte des neiges Une recherche de site de pompage sur les rives du lac a été ensuite réalisée en fonction des contraintes d’usages (baignade, plongée sous glace), profondeur de l’eau, place disponible, risques d’avalanches, de chute de blocs, risques de glissement de terrain etc… Le site retenu est localisé sur la rive Nord du lac, à l’ouest du torrent du Nant de Lapiaz.

Une réunion de concertation a été enfin organisée par la SERMA et la commune de Montriond le 12 novembre 2012 en présence des élus et des associations de pêche et de plongée sous glace qui n’ont émis aucune objection.

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1.3.2 Description du projet

Le projet porte sur : - la création d’un pompage sur le lac de Montriond o volume annuel : 120 000 m3 o pompes : 2 pompes immergées de 2x120 m3/h associées à 2 pompes de surface, o débit : 240 m3/h o local : superficie 75 m² Le pompage dans le lac de Montriond se met en route en même temps que la fabrication de la neige à la montée sur le secteur du réseau bas des Parchets et alimente ensuite la retenue. Cela permet d’éviter de « monter » l’eau à l’usine des Lindarets pour ensuite la « redescendre ».

En période estivale, aucun prélèvement sur le lac ne sera pratiqué. La retenue des Lindarets (46 000 m3) sera remplie à partir du pompage dans le ruisseau des Lindarets à la fonte des neiges puis ce pompage sera déconnecté. L’exploitant s’engage à mettre en place une supervision par un ordinateur unique, pour rendre compte des débits pompés alternativement et empêcher le prélèvement simultané sur les 2 sites.

- la création de canalisations enterrées : o réseau d’adduction d’eau sur 3 800 ml jusqu’au tronçon existant sous le hameau des Lindarets o réseau d’enneigement artificiel (2 canalisations eau + air) sur 7 300 ml équipant les pistes Abricotine, Brocheaux et Stasch

Des conventions sont en cours d’élaboration avec les propriétaires privés des parcelles traversées par les canalisations d’eau et réseaux d’enneigement. D’autre part, la commune profite de ce projet pour : - établir des servitudes sur ce tracé qui sert également de chemin piétons, piste VTT l’été et piste de ski de fond l’hiver - enfouir la ligne aérienne HTA pour des raisons esthétiques ; ERDF acceptant d’accompagner ce projet qui permet de contribuer à l’amélioration de la qualité de fourniture de ce secteur exposé aux aléas climatiques car situé en zone boisée

1.3.3 La prise en compte de l'environnement

1.3.3.1 En période d’exploitation

Retenons de l’analyse des impacts et des mesures pour les éviter, réduire ou compenser, les principales thématiques suivantes présentant des enjeux environnementaux significatifs :

- prise en compte des risques naturels: o chutes de blocs : une modélisation trajectographique a permis de définir les énergies des blocs interceptés par la station de pompage et ainsi de définir les efforts statiques à prendre en compte pour le dimensionnement de la couche de protection et de la structure (bâtiment semi-enterré) o avalanches : bâtiment enterré à l’amont et latéralement, dimensionné pour les risques de chutes de blocs, plus pénalisants que les avalanches o érosion : l’implantation de la station de pompage a été décalé à une cinquantaine de mètres en rive gauche du torrent du Nant de Lapiaz qui présente risque d’érosion pouvant être actif et dangereux o notons que la station de pompage est en zone rouge du PPR mais elle est autorisée en tant « travaux et ouvrages d’infrastructure publique sous réserve qu’ils n’aggravent pas le risque », ce qui est le cas 5

- impact positif sur la vie aquatique du ruisseau des Lindarets du fait de la diminution des prélèvements (de 86 000 m3 en moyenne à 46 000 m3/an) qui, de plus, seront réalisés uniquement en période de fonte des neiges ; permettant ainsi de préserver le milieu aquatique en période d’étiage hivernal

- impacts maîtrisés sur l’hydrologie avec suivi du marnage du lac : o l’appréciation des impacts sur le lac de Montriond tient compte de son hydrologie particulière ; en effet, les études montrent la faible influence de l’étiage de la Dranse de Montriond à l’amont du lac sur les débits de restitution en aval. Ces débits en aval seraient alimentés par des infiltrations à travers les éboulis donnant lieu à des résurgences (malgré les travaux d’étanchéification réalisés dans les années 1990) ; expliquant le fait qu’ils restent élevés (environ 1,5 à 2,5 fois le débit entrant) et qu’ils varient peu en période d’étiage hivernal lorsque le lac ne déverse pas. Les études mettent en évidence que le débit réservé sur la Dranse de Montriond, estimé à 114 l/s (410 m3/h), est dans tous les cas respecté. o la simulation du cas le plus défavorable (à savoir pompage continu de 120 000 m3 pendant 3 mois d’étiage de référence) met en évidence un marnage limité à 10-15 cm sur un mois d’étiage hivernal. Le cumul des 3 mois d’étiage hivernal consécutifs (novembre- décembre- janvier) donnerait un extremum de 39 cm, peu probable dans ce cas. A la demande de l’Autorité environnementale, un dispositif de suivi de la hauteur du lac sera mis en place au niveau de la canalisation de pompage. Notons que les pompes seront équipées d’un filtre afin de s’affranchir de l’envasement du lac et de la prolifération d’algues

- absence d’impact sur les zones de frayère situées sur la Dranse amont et sur la vie aquatique du lac de Montriond exposé à un marnage naturel important compris entre 0 et 3 m.

- absence d’impacts sur le milieu biologique terrestre en dehors de l’abattage de 10 conifères hors EBC pour lequel une demande de défrichement sera faite auprès de l’ONF.

- intégration paysagère du projet : l’enterrement aux 3/4 de la station de pompage ainsi que la végétalisation des remblais limiteront considérablement l’impact paysager, comme cela peut-être apprécié sur le photomontage du projet

Notons par ailleurs que le réseau enterré de neige de culture chemine en zone Ns (zone naturelle dédiée à la pratique du ski et autres activités de sports d’hiver) et zone urbaine UAh (Albertans et Ardent) ; il est autorisé par les dispositions du PLU. Les canalisations seront implantées sur les chemins et les pistes de ski existantes et ne traverseront ni les zones humides classées « Nh », ni les zones naturelles de protection des captages « Nc ».

Remarques du commissaire enquêteur :

- sur le fond : l e commissaire enquêteur considère le projet prend bien en compte de l’environnement - au niveau des écosystèmes terrestres : o les zones sensibles (en particulier zones humides) sont évitées lors de l’élaboration du projet : seules seront empruntées par les réseaux les pistes de ski, les pistes forestières et les pistes de desserte des alpages o les périodes sensibles pour la faune sont évitées pour la programmation des travaux 6

o mesures de suivi de la bonne remise en état des terres sur les tranchées, de la qualité agronomique de l’ensemencement pour retrouver des pâturages exploitable l’année suivante

- au niveau des écosystèmes aquatiques : o la préservation du ruisseau des Lindarêts est assurée en évitant le pompage en étiage hivernal o mesure de suivi de la hauteur du lac de Montriond

Cependant , l’exploitant précise dans son deuxième dossier complémentaire que la canalisation de pompage sera placée à 3 m en dessous du niveau du déversoir et fait cette remarque « il nous sera donc impossible de pomper avec un niveau plus bas que 3 m ». Notons la demande de la DDT (dans son courrier de transmission de l’avis de l’Autorité Environnementale en date du 6 décembre 2013) qui précise, concernant le dispositif de suivi, qu’il sera mis en place « afin de suspendre le prélèvement pendant les périodes d’étiage les plus critiques et sera à communiquer aux pratiquants de plongée ». Il semblerait nécessaire de préciser ces périodes critiques et s’il y a un niveau critique du lac pour la pratique de la plongée. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque l’exploitant précise, dans son premier dossier complémentaire , que le responsable de l’activité plongée, qui a assisté à la réunion de présentation du projet (le 12/11/2012), n’a pas émis d’observation à l’encontre du projet. Cependant, les précisions du deuxième dossier complémentaire étant postérieures, il conviendrait de répondre à la DDT pour ce qui concerne l’existence, ou non, d’un niveau critique au delà duquel le pompage serait à suspendre.

- sur la forme : compte-tenu des deux dossiers complémentaires et de l’intégration des mesures d’accompagnement et de suivi dans le chapitre relatif aux impacts de l’étude d’impact ; il apparaît nécessaire de rédiger un chapitre à part entière reprenant les mesures d’accompagnement, de suivi et de surveillance avec leur modalité de mise en œuvre ainsi que leur coût.

1.3.3.2 En période de chantier

Le commissaire enquêteur considère qu’en période de travaux : - les impacts des terrassements seront maîtrisés : ils génèreront des déblais réutilisés sur place et végétalisés, sans remettre en cause la qualité agronomique des terres - la prévention du risque de pollution accidentelle des milieux naturels sera assurée par la mise en place d’un Plan d’Assurance Environnementale - les impacts sur les milieux terrestres et aquatiques seront maîtrisés par : o la restriction de circulation des engins de chantier dans les emprises strictes du projet optimisées avec un plan de circulation o remise en place des matériaux à l’avancement des travaux et réengazonnement en fin de travaux avec suivi les premières années o réalisation des travaux hors période de reproduction de la faune o suivi par un écologue pour contrôler l’application de ces mesures

1.3.3.3 Conclusion

Le dossier de demande d’autorisation de prélèvement dans le lac de Montriond pour l’enneigement des pistes des Lindarets, avec ses deux dossiers complémentaires, m’a semblé répondre aux exigences réglementaires, notamment le R 214-6 du Code de l’Environnement.

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1.4 Avis de l’autorité environnementale

L’avis de l’autorité environnementale, émis le 28 novembre 2013 par le Préfet de la Région Rhône Alpes, souligne, sur la forme du dossier, notamment les points suivants : - précisions insuffisantes de l’influence du niveau du lac sur : o le débit des pertes alimentant la Dranse en aval o les herbiers et la faune macrobenthique o la problématique de prise de la glace pour l’activité de plongée - absence de reptiles surprenante - absence d’impact lié aux terrassements exagérée compte tenu du linéaire de canalisations d’alimentation des canons à neige et de la sensibilité du milieu concerné par la station de pompage - impact sonore sur faune de montagne non abordé - coût de la mesure de suivi du marnage non chiffré - absence d’évaluation d’incidence Natura 2000

L’autorité environnementale considère que le projet correspond à l’exploitation d’une ressource renouvelable dans des conditions qui semblent grosso modo maîtrisées et sans apparemment qu’il y ait transfert d’eau d’un bassin versant à l’autre.

Elle note cependant que l’enneigement naturel paraît encore relativement fiable mais que la solution retenue paraît être celle qui est susceptible d’induire le moins d’effets dommageables.

Elle considère que le potentiel d’effets négatifs du marnage est probablement limité mais encore mal appréhendé et conseille de mieux le développer (cf supra). Les conditions et périodes de pompage pourraient être affinées avec le service en charge de la police de l’eau et le dispositif de suivi du niveau du lac mieux identifié.

Elle demande à éclaircir la nécessité ou pas de dérogation au titre de l’article L 411-2 du code de l’environnement (en ce qui concerne plus particulièrement les végétaux aquatiques).

Elle considère que les mesures (végétalisation + modelage) sont de faible niveau (5 650 €HT) au regard de l’ampleur du projet et de la multiplicité des effets. Ces mesures pourraient porter sur des mesures de préservation des herbiers d’espèces autochtones et de maîtrise des végétaux exogènes.

Dans son deuxième dossier complémentaire en réponse à l’autorité environnementale, la SERMA précise : - le dispositif de suivi du marnage : 2 capteurs de pression analogique fixés sur la canalisation pour mesurer la hauteur d’eau résiduelle au dessus de la canalisation de pompage implantée à 3 m en dessous du niveau du déversoir du lac. - milieux répertoriés non favorables à la présence de reptiles - absence d’habitat d’herbiers à Potamot et myriophylles au niveau de la prise d’eau - absence d’espèce protégée de faune macrobenthique - faune sensible aux impacts sonores absente des zones actuellement skiées - Natura 2000 : le site le plus proche (ZPS du Haut Giffre n°FR82 12008 situé à 2,5 km du lac de Montriond ne sera pas remis en cause en terme de conservation et de pérennité par le projet.

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2 ORGANISATION ET DEROULEMENT DE L’ENQUETE

2.1 Désignation du commissaire enquêteur

Par décision n°E13000502/38 du 15 novembre 2013, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Grenoble m’a désignée comme commissaire enquêteur titulaire, Monsieur Pierre Viguié étant désigné comme commissaire enquêteur suppléant.

Notons que le commissaire enquêteur suppléant remplace le titulaire en cas d'empêchement de ce dernier et exerce alors ses fonctions jusqu'au terme de la procédure, ce qui n’a pas été le cas lors de la présente enquête.

2.2 Examen du dossier d’enquête avant le démarrage de l’enquête publique

Le dossier d’enquête publique comprend les pièces suivantes : - avis d’ouverture d’enquête publique - arrêté préfectoral 2014013-0004 - avis de l’autorité administrative (Préfet de Haute-Savoie du 7 janvier 2014) - note complémentaire (2 ème dossier complémentaire) – décembre 2013 - avis de l’autorité administrative (Préfet région Rhône Alpes du 28 novembre 2013) - dossier complémentaire – juillet 2013 - dossier de demande d’autorisation – janvier 2013 - extrait de la réglementation Légifrance sur les études d’impact - registre d’enquête

Avis du commissaire enquêteur : Le dossier d’enquête publique ainsi constitué m’est apparu complet et répondant aux exigences de la réglementation, notamment le R 123-8 du Code de l’Environnement.

2.3 Avis du Conseil Municipal

Conformément à l’article R 214-8 du Code de l’Environnement, le Conseil Municipal est appelé à donner son avis sur la demande d’autorisation dès l’ouverture de l’enquête publique, et au plus tard, dans les 15 jours suivant la clôture.

C’est ce qui a été fait le 26 février 2014, date à laquelle le Conseil Municipal s’est prononcé favorablement pour le projet de pompage dans le lac de Montriond en tenant compte des points suivants - le projet permet de garantir l’activité économique de toute la commune, de ses entreprises, ses commerces et de ses habitants vivant essentiellement des retombées du tourisme, dont le domaine skiable est le moteur majeur - le projet est parfaitement intégré au site : o station de pompage en grande partie enterrée, située dans un renfoncement de la berge et dont seules les portes d’accès seront visibles o sans conséquence notable sur le marnage du lac d’après les études - le projet permet également, dans le cadre des travaux, d’améliorer l’environnement du site très fréquenté : 9

o en enterrant la ligne de 20 000 volts, entre le lac et le hameau d’Ardents (ligne actuellement aérienne en bordure de la route départementale, très inesthétique et soumise aux aléas de la nature) et une gaine pour la fibre optique jusqu’aux Lindarets o en sécurisant les hameaux des Albertans et d’Ardent où le chemin (emprunté par les VTT l’été) sera écarté des zones habitées o en améliorant l’accès à la cascade d’Ardent

L’avis du Conseil Municipal a été joint au dossier d’enquête publique.

2.4 Avis du SIAC

Le SIAC précise dans son courrier adressé à M. le Maire en date du 4 mars 2014 (courrier joint au registre d’enquête publique par le commissaire enquêteur pour information) qu’il a donné un avis favorable au projet à condition qu’un suivi du marnage du lac soit mis en place.

2.5 Modalité d’organisation de l’enquête, ouverture et déroulement

Les modalités d’organisation de l’enquête publique ont été arrêtées en concertation avec la DDT 74 (Madame Figliozzi Anne-Marie du service Eau-Environnement).

Le dossier d’enquête publique a été paraphé et signé par mes soins le 15 janvier 2014 à la DDT 74.

L’enquête publique s’est tenue, durant 32 jours, dans les locaux de la Mairie de Montriond du lundi 10 février 2014 au jeudi 13 mars 2014 inclus, aux jours et heures habituels d’ouverture de la Mairie. Durant cette période, le public a pu prendre connaissance du dossier et consigner ses observations, propositions et contre-propositions sur le registre d’enquête. Le public pouvait également m’adresser, en Mairie de Montriond, ses observations par écrit ou les envoyer par voie électronique à l’adresse suivante : [email protected]. Les courriers et mails étaient joints au registre d’enquête par mes soins lors des permanences. Le certificat constatant le dépôt du dossier d’enquête dressé par Monsieur le Maire a été joint au dossier d’enquête publique à l’issu de l’enquête. .

2.6 Information effective du public

La publicité de l’enquête a été conforme aux dispositions réglementaires à savoir publication de l’avis d’ouverture d’enquête publique : - par voie d’affiche sur : o le panneau d’affichage municipal de la Mairie de Montriond ainsi que celui du groupe scolaire municipal o le panneau électronique d’affichage de la commune o les panneaux implantés sur le site au bord du lac de Montriond, visibles et lisibles selon l’arrêté du 24 avril 2012 du Ministre en charge de l’environnement: à côté du restaurant « Le Bout du Lac » au carrefour de la piste de ski de fond allant aux Albertans et de la voie publique faisant le tour du lac en rive Sud au bord du chemin faisant le tour du lac et à mi-parcours à l’entrée du lieu-dit « les Albertans » à l’entrée du lieu-dit « Ardent » au croisement de la route entrant dans le hameau et de la route conduisant aux Lindarets

J’ai pu vérifier l’affichage municipal lors de mes permanences et l’affichage sur site lors de ma deuxième permanence. 10

Un procès-verbal de constat a été dressé par un huissier de justice (SELARL Thierry DRUON) le 3 février 2014 à la demande de la SERMA. Le document est joint au dossier d’enquête publique. Un certificat d’affichage dressé par Monsieur le Maire a été également joint au dossier d’enquête publique à l’issu de l’enquête. - par voie de presse le 23 janvier 2014 dans le Dauphiné Libéré et le Messager, et pour le rappel, le 13 février 2014.

D’autre part un message d’information indiquant le déroulement de l’enquête publique a été diffusé sur le site internet : - de la commune : avis d’ouverture

- de la préfecture : avis d’ouverture, dossier et avis de l’autorité environnementale

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2.7 Réunions préalables à l’ouverture de l’enquête publique et visite des lieux

2.7.1 Réunion avec la SERMA et la commune de Montriond – visite des lieux

J’ai rencontré M. Morand, représentant de la SERMA et M. Levasseur, Directeur Général des Services de la Mairie de Montriond, le 18 décembre 2013 pour une présentation du projet. J’ai visité le site du pompage ce même jour avec messieurs Morand et Levasseur. J’ai visité ensuite avec M. Morand le chemin emprunté par les canalisations entre le lac et Ardent le 25 février avant ma deuxième permanence.

2.7.2 Réunion avec la DDT 74

J’ai rencontré M. Delille Mathieu, Chef de la cellule Prévention des Pollution et Ressources du service Eau-Environnement de la DDT 74, le 30 janvier 2014 pour des explications complémentaires sur le dossier.

2.8 Permanences

Pour les besoins de l’enquête, j’ai effectué 4 permanences en Mairie de Montriond : - permanence n°1 le vendredi 21 février 2014 de 10h à 12h: 1 visite (1 personne) - permanence n°2 le mardi 25 février 2014 de 15 à 17h: 2 visites ( 2 personnes) - permanence n°3 le lundi 3 mars de 10h à 12h: 3 visites ( 7 personnes) - permanence n°4 le jeudi 13 mars 2014 de 15h à 17h: 3 visites (4 personnes)

J’ai donc reçu au total 9 visites, représentant 14 personnes (le commissaire enquêteur pouvant recevoir à la fois plusieurs personnes si elles le souhaitent).

2.9 Clôture de l’enquête, modalité de transfert du dossier et du registre d’enquête publique

L’enquête s’est terminée le 13 mars 2014 à 17h ; le registre d’enquête a été clôturé par mes soins et j’ai récupéré immédiatement le dossier d’enquête publique.

Au total, 1 observation manuscrite a été consignée dans le registre ; 5 courriers ont été déposés en Mairie, 3 courriers ont été envoyés en pièce jointe par mail à la DDT ainsi qu’un mail. C’est donc au total 10 observations écrites qui sont portées au registre d’enquête publique.

A ces 10 observations écrites s’ajoutent 9 observations orales qui ont fait l’objet d’une retranscription par le commissaire enquêteur dans le procès verbal de synthèse des observations (présenté en ANNEXE 1).

C’est donc au total, 19 observations qui ont été formulées lors de l’enquête publique dont un courrier émanant du Président de la Fédération de Haute-Savoie pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques.

A noter qu’est également jointe au registre, pour information, une lettre adressée à M. le Maire de Montriond par le Président du SIAC (Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais).

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2.10 Climat de l’enquête

Le climat des entretiens avec les personnes présentes lors des permanences fut très courtois.

Il a été également appréciable pour moi de travailler en concertation avec la SERMA et les élus et services de la Mairie de Montriond; je tiens à remercier ces personnes pour leur disponibilité m’ayant permis d’appréhender au mieux le contexte du projet.

2.11 Réunions après la clôture de l’enquête publique

2.11.1 Réunions avec la SERMA pour la transmission du procès verbal de synthèse des observations et du mémoire en réponse

A l’issu de la dernière permanence, le 13 mars 2014, j’ai présenté oralement à la SERMA le contenu des observations du public dont j’ai transmis le procès verbal de synthèse le 19 mars 2014.

Le procès verbal de synthèse des observations du public est présenté en ANNEXE 1 .

Le 24 mars 2014, la SERMA a organisé une réunion en Mairie de Montriond avec M. LAGRANGE Georges, Maire de Montriond ; M BLAS Alain, Directeur de la SERMA ; M. MORAND Jean - Claude (SERMA) ; M. BRAIZE Alain (Adjoint) et M. LEVASSEUR Guy (Directeur Général des Services) afin de présenter son mémoire en réponse. Il a été plus particulièrement débattu de : - l’intégration paysagère de la station de pompage pour lequel a été missionné un architecte, M. MARULLAZ, afin de travailler sur une meilleure insertion pour laquelle est produit un nouveau photomontage - la déconnexion des 8 enneigeurs situés sur le bassin versant d’Avoriaz afin de limiter l’enneigement artificiel au seul bassin versant du lac de Montriond suite à ma remarque faite à la fin de la dernière permanence (voir paragraphe 5.1) : la SERMA s’y engage sous 3 ans pour un montant estimé des travaux de 200 000 € - des mesures de suivi de la hauteur du lac pour laquelle j’ai demandé que soit fixée une cote minimale, qui en cas d’étiage sévère, ferait l’objet d’une expertise de la part d’un écologue afin de prendre d’éventuelles mesures d’arrêt du pompage (voir paragraphe 5.3) - du coût des mesures d’accompagnement et de suivi

La SERMA m’a transmis la version définitive de son mémoire en réponse le 25 mars 2014 ; ce mémoire est présenté en ANNEXE 2.

2.11.2 Réunion avec la DDT 74

J’ai rencontré, à nouveau, M. Delille Mathieu, Chef de la cellule Prévention des Pollution et Ressources du service Eau-Environnement de la DDT 74 le 17 mars 2014 pou aborder notamment les mesures de suivi et les mesures de contrôle de la police de l’eau dans le cadre de l’autorisation de pompage. M. Delille m’a également transmis les documents suivants : - thèse de doctorat de Pierre Paccard « Gestion durable de l’eau en montagne : le cas de la production de neige dans les stations de sport d’hier »-novembre 2010 - document produit par la DDE-DDA 73/Université de Savoie-CNRS-Laboratoire EDYTEM «Gestion durable des territoires de montagne : la neige de culture en Savoie et Haute- Savoie » - 2009 13

3 CLASSIFICATION THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

3.1 Relation comptable des observations du public

N° Noms Positionnement vis à vis du projet O : 9 observations orales R : 1 inscription sur le registre L : 5 lettres adressées au CE en mairie Lm : 3 lettres adressées au CE par mail à la DDT M : 1 mail adressé au CE à la DDT Soit au total 19 observations O1 M. Lemoacle Jacques ni pour, ni contre O2 + M. Dizar Daniel (Président de la Fédération de avis favorable Lm10 Pêche de la Haute-Savoie et membre du Conseil d’Administration de l’AAPPMACG) O3 + M. Muffat Marc – M. Bodinier Gérard ne s’oppose pas au projet O7 + représentant l’ALEAJ (centre de vacances des L4 Albertans) O4 M. Premat Antoine favorable au projet O5 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, avis non explicite Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) O6 M. Basset Jacques et M. Muffat Serge contre O8 + : M. Tavernier Gilbert favorable à l’enneigement artificiel mais avec un L5 autre site de pompage O9 + : M. Prémat Jean-Albert contre L6 R1 M. Chatelain Didier contre L2 M. Plagnat Roger contre L3+L3 M. Muffat Serge contre + refus de donner l’autorisation de bis passage Lm7 M. Greffet Fréderick demande de surseoir au projet dans l’attente de garanties d’absence d’impact sur les écosystèmes, de contrôle de non dépassement des volumes sollicités Lm8 M. Pais Marc avis non explicite M9 Josephine Lavery (Conseillère contre Municipale à Montriond 2008-2014)

La lettre du Président du SIAC adressée à M. le Maire de Montriond et donnant un avis favorable au projet sous condition de suivi du marnage du lac est jointe au registre pour information.

Le commissaire enquêteur a reçu au total 14 personnes lors des 4 permanences (certaines personnes ont souhaité être reçues ensemble); des observations orales ont été émises, elles ont donné lieu, dans certains cas, à des observations écrites. Au total, 19 observations ont été recueillies, elles portent chacune sur différents thèmes qui sont détaillés au paragraphe suivant. Sur les 19 observations, 3 sont explicitement favorables au projet, 8 sont explicitement contre.

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3.2 Classification thématique des observations du public

Chacune des 19 observations formulées par le public pouvant comporter des remarques portant sur des thématiques différentes, elles ont été classées selon les rubriques détaillées dans le tableau suivant :

Principaux thèmes abordés Noms et N° observations Thématiques générales liées à la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques Motivations de l’extension de l’enneigement artificiel M. Lemoacle Jacques – O1 Conditions de températures pour l’enneigement artificiel et M. Lemoacle Jacques – O1 pérennité du système face aux changements climatiques M. Premat Antoine – O4 Pertinence de l’enneigement artificiel par rapport aux Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme enjeux de développement durable Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Greffet Fréderic – Lm7 Mme Josephine Lavery – M9 Présence d’additifs dans la neige de culture Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Chatelain Didier – R1 M. Muffat Serge – L3+L3bis Thématiques environnementales spécifiques au projet Justification des volumes d’eau sollicités Mme Josephine Lavery – M9 Inventaire de la faune incomplet M. Pais Marc – Lm8 Impact environnementaux de l’enneigement artificiel sur Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme les écosystèmes Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Greffet Fréderic – Lm7 Mme Josephine Lavery – M9 Justification du choix du lac et proposition d’autres sites M. Tavernier Gilbert – O8 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Plagnat Roger – L2 Impact du projet sur la vie piscicole, sur le problème du M. Lemoacle Jacques – O1 développement des algues et sur l’envasement du lac de M. Dizar Daniel – O2 Montriond Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 Impact sur le marnage du lac - validité et indépendance M. Lemoacle Jacques – O1 des études Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Tavernier Gilbert – O8 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 Impact sur le ruisseau des Lindarets M. Dizar Daniel – O2 Impacts sonores Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Pais Marc – Lm8 Impact sur l’alimentation en eau potable M. Lemoacle Jacques – O1 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6

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Principaux thèmes abordés Noms et N° observations Risques de dispersion de polluants ou germes Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme pathogènes Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Classement du lac de Montriond en Geopark du Chablais Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Muffat Serge – L3+L3bis Intégration paysagère de la station de pompage Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Chatelain Didier – R1 M. Plagnat Roger – L2 Mme Josephine Lavery – M9 Choix du site d’implantation de la station de pompage M. Plagnat Roger – L2 Impacts environnementaux des travaux Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Chatelain Didier – R1 Mme Josephine Lavery – M9 Déroulement des travaux (calendrier et modalités de pose M. Lemoacle Jacques – O1 de la canalisation de pompage dans le lac) M. Muffat Marc – O3 M. Premat Antoine – O4 Garanties de suivi des volumes pompés Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 M. Muffat Serge – L3+L3bis M. Greffet Fréderic – Lm7 Arrêt du pompage en étiage sévère M. Muffat Serge – L3+L3bis Risques d’utilisation de l’eau sur d’autres bassins versants Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 ou pour d’autres usages M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Muffat Serge – L3+L3bis Implication de la SERMA dans l’entretien du lac M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 Coût insuffisant des mesures compensatoires Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Thématiques financières spécifiques au projet Montant des travaux et modalités de financement M. Lemoacle Jacques – O1 M. Premat Antoine – O4 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Thématiques hors cadre de l’enquête publique Classement d’utilité publique du projet M. Muffat Serge – L3+L3bis Convention entre la commune et SERMA ; possibilité M. Bodinier Gérard et M. Muffat Marc – O7 tarifs préférentiels pour le centre de vacances ou pour les L’ALEAJ – habitants de Montriond ; indemnités versées à la M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 commune pour le pompage dans le lac M. Chatelain Didier – R1 M. Plagnat Roger – L2 M. Muffat Serge – L3+L3bis

Servitudes de passage : Sollicitations particulières pour prise en compte usage M. Muffat Marc – O3 – L4 terrain lors de l’établissement des servitudes de passage Refus de passage M. Muffat Serge – L3+L3bis

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Une vingtaine de thèmes ont été retenus. Il est à noter que plusieurs personnes ont exprimé leurs fortes inquiétudes : - vis à vis de l’enneigement artificiel , son impact environnemental et sa justification aux regards des enjeux de développement durable face aux risques de changements climatiques - vis à vis de la sûreté du suivi du pompage et des risques de « mauvaise » utilisation de l’eau à d’autres fins ou sur d’autres versants ; générant un climat de suspicion à l’encontre de la SERMA

L’analyse thématique des observations est présentée au chapitre suivant ; le public pourra trouver réponse à ses questionnements ; sont indiqués les remarques du commissaire enquêteur (dans le cadre du PV de synthèse), les réponses de la SERMA, les avis du commissaire enquêteur pour chaque thème abordé.

Afin que le public puisse retrouver le contenu détaillé de ses observations, elle sont présentées individuellement dans les paragraphes 1.3 et 1.4 du PV de synthèse ( ANNEXE 1 ) avec les remarques du commissaire enquêteur. Le public pourra également se reporter aux réponses et/ou compléments d’information de la SERMA dans son mémoire ( ANNEXE 2 ).

4 ANALYSE THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

4.1 Thématiques générales liées à la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques

4.1.1 Motivations et justification de l’extension de l’enneigement artificiel

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46

Remarques du commissaire enquêteur : L’extension de l’enneigement artificiel est justifiée par le Maître d’Ouvrage qui vise une sécurisation de l’enneigement en début et fin de saison, notamment au niveau de la liaison avec la Suisse, ce qui permet d’assurer une meilleure pérennité des activités économiques liées aux sports d’hiver face aux changements climatiques qui pourraient réduire la durée d’enneigement.

Réponse de la SERMA L’enneigement naturel est en effet fiable à une altitude supérieure de 1500 m. L’objectif est de garantir l’enneigement du domaine sur 41.3 ha, en début et en fin de saison, pour faire face aux conditions climatiques aléatoires, et de constituer une sous-couche de début de saison intéressante pour l’exploitation. Les enneigeurs sont indispensables pour sécuriser le retour de la suisse piste de l’Abricotine.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que le dossier apporte les explications nécessaires qui justifient les motivations de l’extension de l’enneigement artificiel.

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4.1.2 Conditions de températures pour l’enneigement artificiel et pérennité du système avec les changements climatiques

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 47 M. Premat Antoine – O4

Réponse de la SERMA Fabrication de neige de culture : le principe général est le suivant : Projection à vitesse élevée de gouttelettes d’eau froides, dans l’air ambiant à températures négatives. La fabrication de neige de culture dépend des conditions d’air ambiant que l’on détermine par les paramètres physiques suivants : - l’humidité - la température sèche - la pression atmosphérique - le vent (direction – force) Ainsi la production de neige est d’autant meilleure que : - l’air est sec (humidité relative faible) - l’air est froid (température sèche basse) - la pression atmosphérique est importante - un vent faible souffle L’expérience et nos recherches et développement nous amène à la conclusion que nos enneigeurs actuels peuvent fonctionner à partir d’une température humide de -2°C. Notons qu’à 100% d’humidité relative, la température sèche et la température humide sont égales. L’air est alors entièrement saturé. Plus l’humidité relative est faible, plus l’eau s’évaporera pour atteindre une saturation d’air ambiant, facilitant ainsi l’échange d’énergie.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur constate qu’à partir d’une température de –2°C la fabrication de la neige de culture est possible. La SERMA ne répond pas directement à la pérennité du système face aux changements climatiques mais ce sujet est abordé dans l’étude d’impact qui précise : « Les modèles climatologiques du GIEC montrent qu’un réchauffement moyen de 1.8 à 4°C devrait se poursuivre d’ici 2 100. Sachant que la limite de l’enneigement monte de 150 mètres par degré Celsius gagné, l’altitude inférieure de l’enneigement augmenterait ainsi de 270 à 600 m (IPCC, 2007 ; OECD, 2007). De plus, la durée d’enneigement serait sévèrement réduite, se terminant 50 à 60 jours plus tôt à haute altitude (au dessus de 2 000/2 500 mètres) et de 100 à 130 jours plus tôt à des altitudes moyennes proches de 1 000 mètres (Beniston et al. 2003). » « Le projet se développe à des altitudes qualifiées de « moyennes » entre 1500 et 2000 m, où la neige naturelle est en général fiable. L’enneigement en dessous de 1500 m ayant déjà été réalisé. » « Même si la neige de culture permettra, dans le futur, de maintenir la saison hivernale, elle ne constitue qu’une parade limitée face aux enjeux du changement climatique. »

Cette analyse est très sommaire et mérite d’être étayée ; voir paragraphe 4.1.5.

4.1.3 Pertinence de l’enneigement artificiel par rapport aux enjeux de développement durable

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Page 47, 49, 53, 54 Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Greffet Fréderic – Lm7 Mme Josephine Lavery – M9

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Remarques du commissaire enquêteur : Le questionnement du public sur la pertinence de l’enneigement artificiel est compréhensible et fondée au regard des enjeux de préservation de la ressource en eau et des enjeux de développement durable face aux changements climatiques. Le commissaire enquêteur souligne que les enjeux de développement durable doivent prendre en compte, certes l’environnement, mais également l’économie et le social et donc aussi se questionner par rapport au maintien de l’activité locale. De plus, dans le cas présent, il ne s’agit pas de créer ex nihilo de nouvelles pistes de ski et leurs réseaux d’enneigement artificiel mais d’étendre un réseau qui existe déjà à plus basse altitude sur des pistes existantes à plus haute altitude afin de prévenir les aléas climatiques et par conséquent de garantir une meilleure pérennisation de l’activité touristique hivernale en début et fin de saison ; sans forcément remettre en cause un développement des activités touristiques estivales.

Avis du commissaire enquêteur : voir paragraphe 4.1.5.

4.1.4 Présence d’additifs dans la neige de culture

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Page 47, 50, 51 Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Chatelain Didier – R1 M. Muffat Serge – L3+L3bis

Remarques du commissaire enquêteur : La fabrication de neige de culture n’utilise pas d’adjuvant et ne génère donc pas de pollution. Voir le site internet de l’ Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) http://www.afssa.fr/ET/PPN4075.htm?pageid=716&parentid=424 qui précise : « L'additif Snomax® a été utilisé en entre 1992 et 2005 pour la fabrication de neige de culture par 23 des quelques 300 stations de ski françaises. Il est présenté par son fabricant comme un produit facilitant la production de neige en conditions météorologiques défavorables pour l'enneigement naturel. Eu égard aux interrogations qu'il suscite concernant les risques éventuels pour la santé humaine et pour l'environnement, les professionnels des stations de ski ont décidé d'un commun accord en 2005 de suspendre son utilisation, bien que ce produit ne soit pas interdit par les autorités françaises. Le Snomax® est par ailleurs toujours utilisé par de nombreux pays dans le monde et notamment en Europe par les pays de l'arc alpin. »

Réponse de la SERMA Pas d’utilisation d’additifs sur la station d’Avoriaz pour la fabrication de la neige de culture.

Avis du commissaire enquêteur : La neige de culture ne génère pas de pollution car elle est fabriquée uniquement à partir d’eau et d’air comprimé.

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4.1.5 Conclusion et avis du commissaire enquêteur sur la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques

4.1.5.1 Approche générale de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques

Les questions soulevées par le public en terme de pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques attendus relèvent des débats classiques qui opposent, de façon souvent manichéennes, les détracteurs de la neige de culture (aux motifs de préservation de l’environnement et d’un modèle de développement « tout neige » non durable) et ses partisans (aux motifs de maintien de l’économie locale de montagne). Ce débat « pour ou contre la neige de culture » n'a pas de sens compte tenu de la diversité des réalités territoriales. Les travaux de recherche soutenus par Pierre Paccard dans le cadre de sa thèse de doctorat « Gestion durable de l’eau en montagne : le cas de la production de neige dans les stations de sport d’hier »- novembre 2010 et le document de 2009 produit par la DDE-DDA 73/Université de Savoie-CNRS- Laboratoire EDYTEM «Gestion durable des territoires de montagne : la neige de culture en Savoie et Haute-Savoie » permettent de nuancer et d’éclairer la problématique de la durabilité de l’enneigement artificiel. Il ressort de ces deux documents les points suivants concernant la prise en compte des enjeux du développement durable qui s’expriment, rappelons le, selon 3 sphères : l’économie, l’environnement et le social, en prenant en compte les changements climatiques.

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D’un point de vue économique , il est communément admis que la neige de culture permet la préparation d’une sous-couche de neige améliorant l’enneigement de début de saison et permettant l’ouverture des stations à dates fixes . Elle permet également d’assurer l’ouverture d’un domaine skiable minimal en cas de déficit de neige naturelle . Un enneigement non assuré peut entraîner un coût de l’aléa climatique important : fréquentation en baisse, chômage technique, frais de fonctionnement fixes, etc. D’après le Syndicat National des Téléphériques de France 74 et la DDE 74 (2008), la neige de culture consolide 15% du chiffre d'affaires les bonnes saisons (présence de neige naturelle) et 30% les saisons à l'enneigement délicat. Il est ici question non seulement du chiffre d’affaire – et des emplois – des opérateurs de domaines skiables mais également de l’ensemble des acteurs de la station, dont l’activité est conditionnée par la présence du produit "neige" ». C’est donc un outil de stratégie marketing visant l’amélioration de la qualité de l’offre « neige » et la fiabilisation de l’économie des stations de ski. Cependant, les équipements de production de neige participent au renchérissement du produit ski. En effet, on peut estimer que sur un forfait de 20€, 1 ou 2€ environ correspondent au coût de la production de neige de culture . Cette montée en gamme peut alors contraindre son accessibilité à certaines catégories de la population n’ayant pas les moyens suffisants pour ce loisir ; ce qui pose la question sociale d’équité et d’accès de tous au ski et renvoie au devenir des petites et moyennes stations à forte vocation sociale mais qui, compte tenu de leur situation géographique, sont aussi plus sensibles aux évolutions climatiques. Ces stations représentent un enjeu social et territorial très important (maintien d'une pluri-activité sur zones de montagne, stade de neige pour populations urbaines locales,...). En termes de conflits d’usages , il ne semble pas exister de conflits majeurs entre la production de neige de culture et de l’eau potable au détriment de l’alimentation en eau potable. Mais une prévention s’avère nécessaire face aux risques de raréfaction de la ressource en eau (avec les changements climatiques) à travers la régulation du partage de l’eau entre les usages et les besoins des milieux naturels, dans le cadre, par exemple de contrats de rivière ou de SAGE (Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux) 1. D’un point de vue environnemental , il est communément admis que d’une façon globale, le principal effet de l’enneigement artificiel concerne la ressource en eau, ainsi : - l’eau destinée à la production de neige de culture est globalement restituée, à la fonte des neiges, au cycle hydrologique régional. Cependant, la perte en eau par évaporation et sublimation de la neige entre la production et la fonte atteint jusqu’à 30% du volume d’eau initialement mobilisé (Service d’Etudes et d’Aménagement Touristique de la Montagne, 1996). En réalité, cette proportion disparaît alors du cycle de l’eau continental mais retourne à l’atmosphère sous forme de vapeur. - la production de neige entraîne un transfert dans le temps et dans l’espace des volumes d’eau mobilisés à cet effet : l’eau peut être prélevée en hiver, au moment où les milieux naturels sont les plus contraints par les étiages hivernaux, et restituée au printemps à un autre endroit, au moment des débits printaniers importants. - les volumes prélevés et les infrastructures associées exercent dans tous les cas une pression supplémentaire sur les hydrosystèmes, interagissant avec les débits des cours d’eau, les milieux aquatiques, les autres usages de l’eau .

Cependant, les impacts sur la ressource en eau sont à d’une part à relativiser et, d’autre part, à replacer dans le contexte environnemental de chaque site. Les études mettent en évidence que ces impacts sont: - non significatifs à l’échelle régionale des grands bassins versants dont les bilans hydrologiques ne sont pas remis en cause

1 Exemple : Schéma de conciliation de la neige de culture avec la ressource et les milieux et avec les autres usages » mis en œuvre par le SAGE Drac-Romanche. 21

- plus ou moins importants à l’échelle des petits bassins versants (moins de 10 km²) au niveau des prises d’eau en tête de bassin versant où les étiages hivernaux sont sévères ; nécessitant un respect et un suivi rigoureux du maintien des débits réservés pour assurer la continuité hydraulique des écoulements - maîtrisables : les retenues d’altitude de grande capacité à remplissage annuel (pour répondre aux besoins d’enneigement artificiel d’une saison) permettent de limiter les impacts en étiage lorsqu’elles sont remplies à la fonte des neiges mais leur implantation peut-être très pénalisante pour les milieux naturels (zones humides en particulier) et pour le paysage ; elle nécessite de plus des mesures de gestion du risque vis à vis des populations (risque de rupture de digue) Concernant l’aspect énergétique (et donc émission de gaz à effet de serre), dans le bilan de la consommation d’énergie moyenne pour un séjour au ski, la neige de culture ne représente qu’un poste secondaire (3% de la consommation d’énergie totale contre 39% par exemple pour le transport touristique ) avec des rendements énergétiques des installations en progrès constant.

En termes de changements climatiques , le Livre Blanc du Plan Climat Savoie 2020 précise que les effets du changement climatique conduirait à la réduction de la couverture nivo-glaciaire qui pourrait également avoir des conséquences importantes sur l’économie des sports d’hiver, la neige restant la matière première indispensable à l’activité ski. En France, les projections des modèles climatiques de Météo France, Tabeaud et Delaporte (2005) permettent d’identifier quatre groupes de stations pour lesquelles « les menaces pour le futur sont différentes » : - 1er groupe : grandes stations dotées d’un domaine de haute altitude, où les problèmes d’enneigement sont contenus. - 2e groupe : stations où le risque est occasionnel, en moyenne montagne mais rattachées à un domaine de haute altitude. - 3e groupe : stations de moyenne altitude où le risque sera fréquent à l’avenir. - 4e : stations de sports d’hiver directement touchées par la rareté de la neige en dessous de 1000 m où la reconversion est nécessaire,

D’autre part, l’OCDE définit une limite de fiabilité de l’enneigement naturel pour chacune des zones alpines. Cette altitude – c’est à dire l’altitude minimale où l’on retrouverait au moins 100 jours de neige avec 30 cm de neige au sol par saison – s’élève à 1200 mètres pour les Alpes du Nord (Isère, Savoie et Haute-Savoie). Cette limite altitudinale remonterait de 150 mètres par degré de réchauffement moyen . Ainsi, dans l’hypothèse des 3 scénarios retenus par l’OCDE d’un réchauffement de 1°C, 2°C ou 4°C des températures moyennes, cette altitude passerait de 1200 mètres à respectivement 1350 mètres, 1600 mètres ou 1800 mètres. Dès lors, certaines stations peuvent être considérées comme non fiables du point de vue de leur enneigement naturel dès à présent tandis que d’autres sont moins sensibles aux conséquences immédiates du réchauffement. Cette différence de vulnérabilité doit conduire à des différences dans les stratégies de développement et d'adaptation , intégrant le principe de réversibilité, compte tenu : - de la forte incertitude des modèles climatiques à des échelles fines qui nécessite de les relativiser selon d’autres paramètres locaux (exposition des versants, topographie des sites, etc. ) - des trajectoires inconnues d’évolution de l’offre et la demande touristique à long, voire à moyen terme, c’est-à-dire aux horizons 2030 à 2100 Dans cette perspective, la fiabilité de l’enneigement naturel, au regard des capacités d’adaptation des stations de sports d’hiver, n’est qu’un des éléments à prendre en considération . Il en ressort que l’enneigement artificiel ne peut constituer, seul, une stratégie d’adaptation pertinente et durable. C’est un outil à utiliser (ou pas) rationnellement, dans le respect des équilibres socioéconomiques, environnementaux et climatiques propres à chaque territoire et massif de montagne. 22

La prise en compte de la question de la durabilité du modèle des sports d’hiver dans la considération du réchauffement climatique doit donc passer par des réflexions et projets de territoire par sous massifs, et aussi par une coordination plus large inter massifs. La neige de culture doit dans ce cadre être considérée comme un élément de la question sur « quel nouveau modèle d'aménagement touristique en montagne ».

Ces démarches doivent conduire selon les contextes à des choix stratégiques, mettant en balance plusieurs stratégies économiques d’évolution ou d'adaptation : - diversification été/hiver - investissement en neige de culture - mise en place de transports en commun entre stations suffisamment performants, pour fiabiliser une offre de ski à l'échelle de plusieurs domaines skiables... … et à travers des outils de projet tels que les Chartes de pays, SCoT,... en prenant en compte la conciliation de l’ensemble des usages de l’eau avec le respect des milieux naturels (et la garantie de leur bon état écologique) pour une gestion durable de la ressource en eau dans le cadre, de contrats de rivière ou de SAGE (Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux).

4.1.5.2 Approche spécifique au cas de l’enneigement artificiel sur Montriond

Au regard de ce qui précède, l’analyse de la pertinence de l’extension de l’enneigement artificiel sur Montriond face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques peut être faite au travers du prisme des 3 piliers du développement durable, avec, en filigrane les changements climatiques.

D’un point de vue économique , l’exploitant affiche clairement ses objectifs visant la sécurisation de l’enneigement en début et fin de saison, ce qui permet d’assurer une meilleure pérennité des activités économiques liées aux sports d’hiver face aux changements climatiques qui pourraient réduire la durée d’enneigement. Se pose alors la question de la fiabilité du domaine de Montriond face à ces changements climatiques . L’étude d’impact n’y répond pas clairement, ni l’exploitant dans son mémoire en réponse. On peut dans ce cas se référer au document de la DDE-DDA 73/Université de Savoie-CNRS- Laboratoire EDYTEM «Gestion durable des territoires de montagne : la neige de culture en Savoie et Haute-Savoie » qui met en avant les données suivantes : - durée moyenne de l’enneigement à 1500 m (en jours par an), simulée par SAFRAN et CROCUS dans les Alpes en 2002 (Etchevers et Martin,2002, in ODIT France, modifié, 2006) : 177 jours dans le Chablais (moyenne Savoie-Haute Savoie : 162,7 jours) - pondération de l’altitude de fiabilité de l’enneigement naturel proposée par l’OCDE : 1116 m pour le Chablais (moyenne Savoie-Haute Savoie : 1200 m) - modulation selon les 3 scénarios proposés par l’OCDE (2007) : augmentation de 150 mètres pour un réchauffement de 1°C : soit, pour le Chablais, une limite située à 1266 m, 1416 m et 1716 m pour un réchauffement respectif de 1°C, 2°C ou 4°C. - confrontation des altitudes de chaque domaine skiable, calculées selon trois méthodes explicitées (voir légende carte ci-dessous) aux limites de fiabilité actuelles et futures de l’enneigement naturel.

Il apparaît, sur la carte page suivante, que le domaine d’Avoriaz est toujours fiables, celui de Montriond est non fiable à l’horizon 2100. Rappelons qu’à cet horizon à long terme, les trajectoires d’évolution de l’offre et la demande touristique sont inconnues et les modèles climatiques présentent une forte incertitude à des échelles fines qui nécessite de les relativiser selon d’autres paramètres locaux (topographie des sites, exposition des versants, etc.). 23

La limite de fiabilité est à affiner, notamment, avec le pourcentage d’exposition aux versants Nord, Sud, Est et Ouest de chaque domaine skiable sur la base de l’implantation de leurs remontées mécaniques. Une autre carte du même document fait apparaître que sur Avoriaz et Montriond, l’exposition prédominante est Ouest et Nord.

<= Montriond

<= Avoriaz

Compte-tenu du fait que ces 2 domaines sont reliés ; on peut considérer que l’on se trouve, pour Montriond dans la catégorie de vulnérabilité du 2e groupe, à savoir « stations où le risque est occasionnel, en moyenne montagne mais rattachées à un domaine de haute altitude ». Dans ce cas, l’extension de l’enneigement artificiel de Montriond, qui est annoncé comme une stratégie de fiabilisation, peut-être considéré comme pertinent .

24

D’un point de vue social , en terme de démarche de territoire , la pertinence de l’extension de l’enneigement artificiel de Montriond est confortée par la stratégie de développement touristique retenue par le SCOT du Chablais 2 qui précise dans son Orientation N°3.2.4 (« Développer une stratégie en matière touristique et de loisirs ») :

Le SCOT définit les grands projets touristiques ou de loisirs, et parmi eux, le secteur de Morzine-Avoriaz qui fait l’objet de la seule UTN inscrite au SCOT portant sur la réalisation de l’Unité Touristique Nouvelle de Morzine-Prodains pour le projet de liaison téléportée entre Morzine et Les Prodains constituant un transport alternatif correspondant aux orientations du SCOT en matière de multimodalité des déplacements. Cette liaison permettra aux skieurs basés à Morzine d’accéder directement au domaine skiable d’Avoriaz. Ainsi le projet d’extension de l’enneigement artificiel sur Montriond participe à une stratégie plus globale de renforcement du pôle touristique du domaine skiable des Portes du Soleil . Ce domaine, comme le précise le SCOT dans son diagnostic : - représente 1/3 du chiffre d’affaire départemental juste derrière le Massif du Mont-Blanc (36 %). Depuis 10 ans, ces chiffres sont en constante progression et ce, quelle que soit la qualité de la saison hivernale - présente, avec la liaison côté suisse, une offre en matière de domaine skiable particulièrement attractive et performante comparable aux grandes stations de Tarentaise. Le SCOT considère que « les domaines skiables avec un enneigement assuré compte tenu de l’altitude, de l’exposition ou de l’enneigement artificiel, sont limités et peu extensibles. Ces domaines sont nécessaires non seulement à la clientèle propre de ces stations, mais aussi aux autres ».

D’un point de vue social, en terme de conflit d’usages, notons que le projet ne remet pas en cause la ressource en eau potable car les captages pour l’alimentation sont réalisés en amont. D’autre part, le projet a été élaboré en concertation avec l’association de pêche locale et le club de plongée sous glace qui ne s’opposent pas au projet.

D’un point de vue environnemental et conciliation des usages, le projet présente : - une nette amélioration de l’hydrologie actuelle du ruisseau des Lindarets qui connaît des étiages hivernaux sévères et dont les prélèvements pour l’enneigement artificiel vont être supprimés en hiver et limités à la fonte des neige (exigence de l’association de pêche)

- une absence d’impact significatif sur l’hydrologie et les milieux aquatiques : o du lac de Montriond : le marnage induit par le pompage se situe dans les niveaux de marnage naturel du lac (qui, rappelons le, a été réduit après travaux d’étanchéification du bouchon aval) ; l’exploitant s’engage à réaliser un suivi de la hauteur du lac (exigence de l’autorité environnementale et du SIAC). Le pompage dans le lac permet de s’affranchir du pompage à l’étiage dans le ruisseau des Lindarets. o de la Dranse en aval : maintien du débit réservé o de la Dranse en amont : maintien de la liaison hydraulique

2 Le SCoT du Chablais a été approuvé le 23 février 2012 par le SIAC (Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Chablais qui regroupe les communautés de communes du Bas Chablais, des Collines du Léman, du Haut Chablais, de la Vallée d'Abondance et le Syndicat Intercommunal d'études et d'équipement des Régions de Thonon et Evian) 25

Notons, par ailleurs, les dispositions du SCOT du Chablais en matière d’enneigement artificiel avec l’Orientation N°2.3.1 (« Protéger et gérer la ressource en eau ») :

Ce qui n’est pas le cas de Montriond puisque l’enneigement artificiel se fera sur des pistes existantes et dans des zones fiables (pour mémoire : vulnérabilité estimée à l’horizon 2100 pour un réchauffement de 4°C mais domaine rattaché au domaine d’Avoriaz qui ne présente pas de vulnérabilité).

Le SCOT renvoie également au SDAGE (OF7 : Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir). Dans ce cadre, et face aux risques de raréfaction de la ressource en eau (avec les changements climatiques), le contrat de rivière des Dranses, porté par le SIAC, pourrait judicieusement se saisir du débat sur l’enneigement artificiel en étudiant, à l’échelle du bassin versant, et donc de l’ensemble des stations de ski concernées, la pertinence de la mise en œuvre d’un Schéma de conciliation de la neige de culture avec la ressource et les milieux et avec les autres usages.

4.2 Thématiques environnementales spécifiques au projet

4.2.1 Justification des volumes sollicités

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Josephine Lavery – M9 Page 54

Remarques du commissaire enquêteur : Le Maître d’Ouvrage justifie, dans le dossier, les volume d’eau sollicités par la nécessité d’accroître la superficie enneigée artificiellement ; notamment au niveau de la liaison (piste Abricotine) du domaine des Portes du Soleil avec la Suisse, afin de faire face aux conditions climatiques aléatoires en début et fin de saison. C’est donc au total 41.3 hectares de pistes de ski existantes du domaine sur le secteur des Lindarets (Parchets, Chaux Fleurie, Prolays, Grenouillère, Abricotine, Brocheaux et Stasch) qui seront enneigés, au lieu des 22,5 ha actuels. Une estimation des besoins en eau a été faite ; elle s’élève à 120 000 m 3, auxquels viennent s’ajouter la capacité de 46 000 m3 de la retenue des Lindarets existante, soit un total de 166 000 m3.

Réponse de la SERMA Globalement, le domaine skiable d’Avoriaz présente un enneigement satisfaisant ; mais l’expérience montre que, lors des saisons où le déficit de neige est notable, la station et la commune de Montriond peuvent souffrir d’un manque de recettes préjudiciable à leur équilibre. L’objectif est de sécuriser le domaine skiable sur le secteur des Lindarets, en s’affranchissant autant que possible des aléas du manque de neige. Il est en effet vital pour l’exploitant de garantir la piste de liaison (Abricotine) des Portes du Soleil vers la Suisse.

Avis du commissaire enquêteur : voir paragraphe5.2.

4.2.2 Inventaire faune incomplet

Noms et N° observations Annexe 1 M. Pais Marc – Lm8 Page 53

Remarques du commissaire enquêteur : Les observations faunistiques de M. Pais permettent de compléter le dossier ; notons néanmoins que : - le canard colvert a été répertorié (tableau page 76 du rapport et annexe 5), son enjeu local de conservation est considéré comme faible - la couleuvre à collier a été observée à l’aval du lac, hors périmètre d’étude 26

- le blaireau européen (meles meles) est présenté dans la liste rouge 2008 des vertébrés terrestres de Rhône-Alpes comme présentant un risque faible de disparition

Le Maître d’Ouvrage pourra apporter une précision quant à l’enjeu de conservation local du blaireau.

Réponse de la SERMA : courrier Alp’Pages Environnement (page 27)

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que le dossier aborde de façon complète les aspects faune-flore des milieux naturels susceptibles d’être impactés par le projet.

4.2.3 Impact environnementaux de l’enneigement artificiel sur les écosystèmes

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Page 47, 48, 53, 54 Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Greffet Fréderic – Lm7 Mme Josephine Lavery – M9

Remarques du commissaire enquêteur : L’étude d’impact n’a pas mis en évidence d’impacts significatifs sur les écosystèmes aquatiques et terrestres concernés par le projet ; il est prévu un suivi du marnage du lac durant le pompage afin d’étudier son effet.

Réponse de la SERMA : courrier Alp’Pages Environnement (page 27)

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que le projet prend bien en compte, à travers des mesures d’évitement et de réduction des impacts, ainsi que des mesures de suivi : - les écosystèmes terrestres : o les zones sensibles (en particulier zones humides) sont évitées lors de l’élaboration du projet : seules seront empruntées par les réseaux les pistes de ski, les pistes forestières et les pistes de desserte des alpages o les périodes sensibles pour la faune sont évitées pour la programmation des travaux o mesures de réductions des nuisances générées par le chantier et de prévention des risques de pollution (voir 4.2.15) o mesures de suivi: suivi du chantier par un écologue, suivi de la bonne remise en état des terres sure les tranchées, de la qualité agronomique de l’ensemencement pour retrouver des pâturages exploitable l’année suivante

- les écosystèmes aquatiques : o la préservation du ruisseau des Lindarêts est assurée en évitant le pompage en étiage hivernal (seul sera autorisé un prélèvement à la fonte des neiges) o mesures de réductions des nuisances générées par le chantier et de prévention des risques de pollution (voir 4.2.15) o mesure de suivi de la hauteur du lac de Montriond (voir paragraphe 5.3) 27

4.2.4 Justification du choix du lac et proposition d’autres sites

Noms et N° observations Annexe 1 M. Tavernier Gilbert – O8 Page 49, 50, 53 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Plagnat Roger – L2

Remarques du commissaire enquêteur : La justification du choix du pompage dans le lac est exposée dans l’étude d’impact ; certes tous les sites possibles de retenues collinaires n’ont pas été étudiés ; seuls l’extension de la retenue actuelle des Lindarets et le site des Brocheaux l’ont été et présentent des contraintes géotechniques ou écologiques trop fortes. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter des informations complémentaires sur les sites évoqués. 28

Réponse de la SERMA Il n’y a pas eu de pression pour favoriser le pompage au lac de Montriond plutôt que la création d’une retenue d’altitude pour une question de rapidité d’exécution (gain de temps dans les études).

La chronologie des études est la suivante : • Etude hydrologique commencée en juin 2010 par un suivi d’un an sur le débit de la Dranse de Montriond à l’amont du pont au bout du lac (juin 2010 juin 2011). • Montage du dossier d’étude d’impact 2011/2012. • Etude hydrologique du 06/03/2012 au 10/12/2012. • Etude floristique et faunistique juin 2012. • Relevés topographiques juillet 2012. • Mesure de débit de la Dranse de Montriond à l’amont et à l’aval du lac janvier, février, mars 2013 suite a la demande des services de l’état. • Etude de trajectoires des blocs en amont du futur bâtiment de pompage avril et mai 2013. • Présentation du dossier devant la commission du S.I.A.C . • Pièces complémentaires envoyées au services de l’état suite à l’instruction de la demande de prélèvement décembre 2013 • Réunion de travail entre les élus, E.R.D.F et la Serma pour l’enfouissement de la ligne électrique du lac de Montriond à Ardent (4 kilomètres de tranchées). • Enquête publique du 10/02/2014 au 13/03/2014. • Signature de la convention entre E.R.D.F, la commune de Montriond et la Serma pour la répartition financière le 06/03/2014.

Juin 2010 Juin 2014 = 4 ans d’études au total Plusieurs projets ont été étudiés : Le choix du site de la station et des solutions de substitution est évoqué dans le paragraphe E de l’étude d’impact, p.86 à 89.

1- Il est très difficile voir impossible d’augmenter le volume d’eau de la retenue des Lindarêts Celle-ci existe, mais elle ne peut être agrandie, ni approfondie du fait d’une topographie peu favorable. La retenue du Fornet d’une capacité de 78 000 m 3, réalisée entre 2012-2013, n’est pas disposée sur le même bassin versant et elle a pour objectif l’enneigement des pistes sur le bassin d’Avoriaz et non de Montriond.

2- Plusieurs projets ont été étudiés : • Le projet du plateau des Lindarêts étudié en juillet 1997 fait ressortir un problème d’eau souterraine. Le résumé de l’étude fait ressortir le problème de l’eau souterraine est ici rédhibitoire en particulier vis-à-vis de la mise en place d’une membrane étanche. Lac des Brochaux ; présence d’une espèce protégée régionalement, l’Orchis de Traunsteiner ; présence de plusieurs habitats inscrits à l’annexe i de la directive habitat avec des enjeux de conservation forts a modérés, sur la majeure partie du site ; présence d’une biodiversité très importante au regard de la surface. Cuboré : site dans une zone avalancheuse et avec des chutes de blocs.

L’impact sur l’environnement est beaucoup plus important pour la création d’une retenue (hectares utilisés) que les « 2 portes » du local de pompage du lac de Montriond. Rappelons par ailleurs l’effort financier consenti pour l’enfouissement de la ligne EDF sur environ 4 kms.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que le choix du pompage dans le lac de Montriond constitue la solution la moins dommageable pour l’environnement au regard des autres solutions étudiées. Cette solution, qui n’induit pas d’effet notoire pour l’hydrologie du lac et pour la vie aquatique, permet par ailleurs de réduire les prélèvements sur le ruisseau des Lindarets et surtout de les supprimer en étiage hivernal. L’impact paysager est limité grâce à l’intégration de la station de pompage (cf photomontage p 33). Le projet, permet par ailleurs, comme le souligne la Serma, d’enterrer 4 km de ligne électrique, ce qui constitue un « gain » paysager pour l’environnement du lac. 29

4.2.5 Impact du projet sur le problème du développement des algues dans le lac de Montriond, sur l’envasement du lac et sur la vie piscicole

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 47, 48 M. Dizar Daniel (président de la Fédération de Pêche de la Haute-Savoie )– O2 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6

Remarques du commissaire enquêteur : La prolifération des algues n’est pas imputable au projet et ne sera pas aggravée par celui-ci qui intervient en étiage hivernal avant la fonte des neiges alors que les algues se développent en période estivale. Concernant la problématique du comblement de la partie amont du lac à la suite d’apports de matériaux (travaux de reprofilage des pistes de ski d’après la Fédération de Pêche) , elle ne concerne pas directement l’objet de l’enquête publique et ne peut donner lieu à des mesures spécifiques dans le cadre du projet, si ce n’est les mesures en phase chantier pour limiter le lessivage lors du terrassement de la station de pompage et lors de la réalisation des tranchées pour le réseau d’enneigement artificiel. Ces mesures portent sur la remise en place des matériaux à l’avancement des travaux avec ensemencement à la fin du chantier. Après discussion avec M. le Directeur Général des Services de la commune de Montriond, à l’issue de la deuxième permanence, il semblerait que les problématiques d’envasement et de prolifération d’algues soient étudiées et pris en compte dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses. D’autre part, aux questions du commissaire enquêteur concernant la vie piscicole et la liaison avec la Dranse en amont du lac, M. Dizar (président de la Fédération de Pêche de la Haute-Savoie et membre du Conseil d’Administration de l’AAPPMACG) a répondu que le marnage provoqué par le projet n’était pas de nature à perturber la vie piscicole et que la continuité hydraulique en amont du lac sur la Dranse était assurée.

Réponse de la SERMA : Sans objet

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère la prolifération des algues et le comblement de la partie amont du lac ne sont pas liés au projet qui, par ailleurs, ne les aggrave pas et prendra des mesures de prévention, pour éviter l’apport de matières en suspension lors de la réalisation des travaux. Le commissaire enquêteur prend en compte l’avis de la Fédération de Pêche qui ne voit pas d’inconvénient à la prise d’eau dans le lac de Montriond sous réserve que la prise d’eau dans le ruisseau des Lindarets ne soit utilisée qu’à la fonte des neiges (ce qui sera le cas- cf paragraphe 4.2.7).

4.2.6 Impact sur le marnage du lac - Validité et indépendance des études

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 47, 48, 49, 53 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 M. Tavernier Gilbert – O8 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 30

Remarques du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur estime que les bureaux d’études, mandatés par la SERMA, sont des sociétés reconnues pour leur expertise et estime que le travail réalisé est de qualité. Concernant l’étude hydrologique ; elle se base sur une approche théorique (à partir de modèles statistiques pour analyser les mesures in situ) qu’il n’est pas aisé de vulgariser pour en faciliter la compréhension du public, d’où un doute et une suspicion quant à la validité de l’expertise.

Réponse de la SERMA : voir paragraphe 5.3

Avis du commissaire enquêteur : v oir paragraphe 5.3

4.2.7 Impact sur le ruisseau des Lindarets

Noms et N° observations Annexe 1 M. Dizar Daniel (président de la Fédération de Page 46 Pêche de la Haute-Savoie )– O2

Remarques du commissaire enquêteur : Le projet prévoit qu’aucun prélèvement ne soit réalisé sur le ruisseau des Lindarets en période d’étiage hivernal ; le pompage sur ce ruisseau sera réalisé à la fonte des neiges, puis déconnecté jusqu’à l’année suivante en période de fonte des neiges. Cette mesure devra apparaître clairement dans le chapitre relatif aux mesures d’accompagnement et de suivi.

Réponse de la SERMA Remplissage de la retenue des Lindarets : le suivi informatique par notre logiciel de supervision ainsi que l’analyse des statistiques de fonctionnement, justifieront qu’en aucun cas, le remplissage de la retenue des Lindarets ne se fera simultanément par le pompage de Montriond et par la ressource d’eau du plateau des Lindarets. Sur la supervision, les ressources n’étant pas maillées, l’une ou l’autre exclusivement seront utilisées pour le remplissage.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que le suivi informatique des débits pompés et que l’engagement de la Serma, présenté dans le dossier (page 66) qui consiste à déconnecter le pompage du ruisseau des Lindarets entre deux fontes des neiges, permettent de satisfaire à la demande de la Fédération de Pêche.

4.2.8 Impacts sonores

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Page 47, 49, 53 Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Pais Marc – Lm8

4.2.8.1 Aux abords de la station de pompage dans le lac

Remarques du commissaire enquêteur : L’impact des nuisances sonores sur la vie piscicole n’a pas été identifié comme étant significatif et n’a pas fait l’objet d’une remarque de la Fédération de Pêche.

31

Réponse de la SERMA En ce qui concerne la nuisance sonore extérieure aux environs immédiat du pompage, nous tenons à vous rassurer sur ce point. En effet les pompes seront équipées de variateurs de fréquence qui permettent d’avoir des régimes transitoires très souples. Sur des installations du même type, les niveaux sonores relevés à 20 m du bâtiment sont de l’ordre de 55 dB(A) (= salle de restaurant en terme sonore)

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que les niveaux sonores attendus de 55 dB(A) à 20m, niveaux qui seront de plus atténués par l’enterrement de la station de pompage (cf paragraphe 4.2.12) ne sont pas de nature à constituer une nuisance pour la faune, la vie aquatique et la fréquentation touristique du lac au bord duquel on peut noter, par ailleurs, l’implantation d’activités touristiques et le passage, en rive droite, de la RD 228.

4.2.9 Aux abords des enneigeurs

Remarques du commissaire enquêteur : Concernant l’impact sonore des enneigeurs situés à proximité du hameau d’Ardent, le Maître d’Ouvrage pourra en préciser la distance et par la même l’atténuation attendue. Notons que l’arrêté municipal ne concerne pas ce type d’équipement.

Réponse de la SERMA Retrofit des enneigeurs du secteur Lindarets et particulièrement la piste des Parchets : Depuis 2005, nous avons entrepris des travaux de retrofit d’enneigeurs sur tout le secteur Lindarets. En effet, les enneigeurs installés depuis 1998 (modèles HJET) ont été remplacés par des enneigeurs de nouvelle génération plus performants et ayant par conséquent, des niveaux sonores plus faibles. Ainsi, la totalité des enneigeurs HJET de la piste des Parchets ont été remplacés par des Rubis. Pour mémoire : Niveau sonore d’un HJET : 72 dB(A) Niveau sonore d’un RUBIS à de face 50m : 64 dB(A) Le premier enneigeur est à 129 mètres de la première habitation.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que l’impact sonore des enneigeurs sur la faune locale n’est pas de nature à être davantage perturbateur dans la mesure où la fréquentation des pistes a d’ores et déjà éloigné les espèces les plus sensibles. Le commissaire enquêteur considère que les niveaux sonores des enneigeurs les plus proches du hameau d’Ardent ne devrait pas constituer une nuisance si le niveau d’ isolement phonique des habitations les plus proches permet de respecter les recommandations de la commission des Communautés Européennes qui estime qu’un niveau nocturne de 30-35 dB(A) à l'intérieur et des crêtes de 45 dB(A) n'affectent pas le sommeil des sujets normaux. Il appartiendra à la SERMA de le vérifier.

4.2.10 Impact sur l’alimentation en eau potable

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 48 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6

Remarques du commissaire enquêteur : L’alimentation en eau potable est indépendante du pompage dans le lac de Montriond ; elle se fait en amont au niveau de captages ; il n’y a pas de conflit d’usages ni de pression sur cette ressource en eau pour Montriond. De plus et d’une manière générale, l’alimentation en eau potable est strictement encadrée et se fait à partir de captages autorisés dans le cadre de procédures réglementaires qui sont différentes de la présente demande d’autorisation pour l’usage d’enneigement artificiel. 32

L’autorisation de pompage, si elle est donnée, le sera pour un usage précis qui concerne l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier et pour un volume déterminé et débit déterminé qui ne pourront être dépassés.

Réponse de la SERMA : Sans objet

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère qu’il n’y a pas d’impact du projet sur l’alimentation en eau potable.

4.2.11 Risques de dispersion de polluants ou germes pathogènes

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Page 47 Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5

Le SIAC, dans son courrier adressé à M. le Maire (courrier joint au registre d’enquête publique par le commissaire enquêteur pour information), répond aux inquiétudes soulevées pendant l’enquête publique en ce qui concerne des éventuelles émissions de germes pathogènes dispersés par les canons à neige à partir de l’eau du lac de Montriond qui présenterait des problèmes de qualité. Le SCIAC signale que la qualité de l’eau du lac de Montriond est suivie régulièrement par l’Agence Rhône-Méditerranée-Corse ainsi que dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses ; de plus le lac étant un site de baignade, il fait l’objet d’une surveillance mensuelle par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Le SCIAC indique que la qualité actuelle du lac est bonne et que le risque de transmission de germes pathogènes par l’intermédiaires des canons à neige est négligeable.

Réponse de la SERMA : Sans objet

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend en compte l’avis du SIAC et considère que le projet ne présente pas de risque sanitaire.

4.2.12 Intégration paysagère de la station de pompage

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte Page 47, 49,50, 53, 54 (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Chatelain Didier – R1 M. Plagnat Roger – L2 Mme Josephine Lavery – M9

Réponse de la SERMA : extrait du dossier du permis de construire (voir page suivante)

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que les mesures d’intégration de la station de pompage permettent de limiter les impacts visuels en bordure du lac et assurer une bonne insertion paysagère : - en vision rapprochée : o les usagers empruntant le chemin situé au dessus du site auront seulement la perception du talus végétalisé et de la cheminée en pierre o les usagers empruntant le chemin situé en bordure du lac auront la vision du talus végétalisé, des 2 portes en bois « type grange » et de la cheminée en pierre - en vision lointaine, la station de pompage sera très peu perceptible du fait du couvert végétal. 33

4.2.13 Prise en compte du Geopark du Chablais

Noms et N° observations Annexe 1 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 Page 48, 51 M. Muffat Serge – L3+L3bis

Remarques du commissaire enquêteur : il est demandé au Maître d’Ouvrage de compléter l’étude d’impact en mentionnant le classement en Géopark et les éventuelles incidences du projet vis à vis de ce classement.

Réponse de la SERMA Le projet de pompage n’a pas d’incidences sur le géosite du Géopark (cf. courrier du Siac page suivante : le rabattement maximal suite au pompage se situe dans la gamme des variations naturelles du lac).

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend en compte l’avis du SIAC et l’absence d’impact du projet sur le géosite du Géopark.

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4.2.14 Implantation de la station de pompage

Noms et N° observations Annexe 1 M. Plagnat Roger – L2 Page 50

Réponse de la SERMA Une station de pompage située à plusieurs centaines de mètres du rivage occasionnerait des très forts impacts sur l’environnement : tranchées profondes notamment et coupes d’arbres importantes.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que l’implantation de la station de pompage à proximité du lac (qui est déjà anthropisé avec l’implantation de plusieurs activités touristiques) génère moins d’impacts qu’une implantation en terrain vierge situé en forêt.

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4.2.15 Impacts environnementaux des travaux

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Page 47, 50, 54 Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5 M. Chatelain Didier – R1 Mme Josephine Lavery – M9

Réponse de la SERMA : courrier Alp’Pages Environnement (page 27)

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que les mesures prises pendant la réalisation des travaux (adaptation du planning pour éviter les périodes de sensibilité des espèces, limitation de la circulation des engins au strict périmètre des travaux, stockage des produits polluants sur des zones définies et imperméables équipées d’un système de rétention, végétalisation des terres remises en état) avec suivi par un écologue pour contrôler l’application de ces mesures, permet de limiter les risques impacts sur les milieux naturels

4.2.16 Déroulement des travaux (calendrier et modalités de pose de la canalisation de pompage dans le lac)

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 47, 47 M. Muffat Marc – O3 M. Premat Antoine – O4

Réponse de la SERMA Calendrier des travaux : 14 juillet - 15 août : travaux réseaux sur la piste des Parchets 18 août - 15 novembre : travaux réseaux lac de Montriond Ardent 25 août - 15 novembre : réalisation bâtiment du pompage au lac de Montriond

Modalités de pose de la canalisation dans le lac : réalisation d’une tranchée sur une hauteur maximale de 5.0 m (au niveau du bâtiment) sur une longueur de 30 ml jusqu’au lac et une largeur maximale de 1.5 m pour le cheminement de la canalisation. Cette tranchée sera entièrement refermée une fois la canalisation posée, selon les règles de l’art avec un compactage soigné et une couche protectrice sur la canalisation. Un pompage sera nécessaire pour assécher provisoirement la fouille lors des travaux.

Mise en place conduite aspiration dans le lac de Montriond : La mise en place de la conduite d’aspiration dans le lac se fera en plusieurs étapes successives. Nous pensons tout d’abord mettre en place le puits ainsi que les 15 premiers m de canalisation de liaison. Une fois ce premier terrassement remblayé, nous poserons la deuxième partie de la canalisation et ainsi de suite. Pour la partie crépine, il est fortement envisageable de faire intervenir des plongeurs afin de mettre en place une « chaise de soutien » de la conduite en minimisant au maximum les perturbations dans le milieu aquatique.

Avis du commissaire enquêteur Le commissaire enquêteur considère que travaux se feront en dehors de la période de fréquentation estivale sur les secteurs les plus fréquentés et ne génèreront pas de désagréments pour les usagers. Ils se feront également en dehors des périodes de sensibilité de la faune terrestre. 36

4.2.17 Garanties de suivi des volumes pompés

Noms et N° observations Annexe 1 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 Page 48, 49, 51, 52, 53 M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 M. Muffat Serge – L3+L3bis M. Greffet Fréderic – Lm7

Réponse de la SERMA Contrôle des quantités d’eau prélevés : mise en place d’un compteur, volume d’eau défini par un arrêté, déclaration des volumes prélevés à l’agence de l’eau toutes les années, contrôle des appareils de mesure tous les 9 ans, contrôle des installations par les services de l’eau de l’état.

Remarques du commissaire enquêteur Le commissaire enquêteur a rencontré la DDT 74 pour connaître les modalités des mesures de contrôle effectuées par la police de l’Eau. La police de l’eau (surveillance des milieux) est assurées par des techniciens et des agents techniques de l’Etat qui sont des Inspecteurs de l’Environnement organisés en service départemental rattaché à la Délégation Régionale de l’ONEMA de Lyon (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques). Les contrôles sont effectués de façon inopinée, dans le cadre d’un plan de contrôle départemental sous l’autorité du préfet. Les infractions constatées se traduisent par des sanctions administratives (suspension de l’activité d’un ouvrage, exécution d’office des mesures décidées…) ou pénales (amendes, peine d’emprisonnement). D’autre part la DDT assure un travail de suivi à partir des données transmises par le Maître d’Ouvrage sur les volumes et débits pompés au regard des volumes et débits autorisés. Elle est particulièrement attentive au respect du non-dépassement des débits autorisés en situation d’étiage.

Avis du commissaire enquêteur Le commissaire enquêteur a bien pris note de la suspicion exprimée dans le cadre de l’enquête publique à l’encontre de la SERMA mais considère qu’il est de la responsabilité de chacun d’appliquer la loi : - l’exploitant veillera au respect de l’arrêté d’autorisation - les services de l’état s’attacheront à assurer un contrôle rigoureux

4.2.18 Arrêt du pompage en étiage sévère

Noms et N° observations Annexe 1 M. Muffat Serge – L3+L3bis Page 51

Avis du commissaire enquêteur : Voir paragraphe 5.3.

4.2.19 Risques d’utilisation de l’eau sur d’autres bassins versants ou pour d’autres usages

Noms et N° observations Annexe 1 Basset Jacques et M. Muffat Serge – O6 Page 48, 49, 49, 51, 52, 53 M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 M. Prémat Jean-Albert – O9 + L6 M. Muffat Serge – L3+L3bis

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Remarques du commissaire enquêteur : L’autorisation de pompage, si elle est donnée, le sera pour un usage précis qui concerne l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier et pour un volume déterminé et débit déterminé qui ne pourront être dépassés.

Réponse de la SERMA : Sans objet

Avis du commissaire enquêteur Le commissaire enquêteur considère que l’engagement pris par la SERMA de déconnecter dans les 3 ans à venir les 8 enneigeurs situés sur le versant d’Avoriaz (coût de l’opération estimée à 200 000 €) constitue une garantie vis à vis du risque d’utilisation de l’eau sur d’autres versants ou pour d’autres usages (voir paragraphe 5.1).

4.2.20 Implication de la SERMA dans l’entretien du lac

Noms et N° observations Annexe 1 M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 Page 49, 52

Avis du commissaire enquêteur : La prolifération des algues n’est pas imputable au projet et ne sera pas aggravée par celui-ci qui intervient en étiage hivernal avant la fonte des neiges alors que les algues se développent en période estivale ; par contre en tant qu’usager de l’eau comme les autres qui existent aujourd’hui au niveau du lac (plongée, pêche, sports aquatiques), la SERMA sera concernée par les mesures qui pourront être prises dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses.

4.2.21 Coût des mesures compensatoires

Noms et N° observations Annexe 1 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Page 47 Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5

Remarques du commissaire enquêteur : il est demandé au Maître d’Ouvrage de compléter le coût des mesures d’accompagnement par le coût des mesures de suivi du niveau du lac (demande de l’autorité environnementale). D’autre part, une justification du montant des mesures de réduction et compensation pour la végétation et pour le paysage permettrait de répondre à la remarque concernant leur faible coût. Des mesures d’accompagnement sont prises pour la réalisation des travaux et l’intégration paysagère de la station de pompage ; il est demandé au Maître d’Ouvrage de les mentionner dans un chapitre à part entière (voir remarque du commissaire enquêteur au chapitre 5.4).

Réponse de la SERMA En ce qui concerne les coûts des mesures de suivi des niveaux du lac : actuellement visuellement de manière hebdomadaire. Après les travaux, en permanence grâce à des capteurs fixés sur la prise d’eau. Courrier en réponse d’Alp Pagès (cf page 27), en charge des études environnementales, sur les mesures de réduction : en ce qui concerne les zones végétalisées, l’entretien et le suivi seront réalisés pendant les premières années, avec reprise éventuelle des zones peu couvertes.

Avis du commissaire enquêteur : voir chapitre 5.4 38

4.3 Thématiques financières spécifiques au projet : m ontant des travaux et modalités de financement

Noms et N° observations Annexe 1 M. Lemoacle Jacques – O1 Page 46, 47 M. Premat Antoine – O4 Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) – O5

Réponse de la SERMA Montant du projet et modalités de financement : 1 400 000 € HT (estimation avant appels d’offres) Prise en charge intégralement par la S.E.R.M.A

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que l’exploitant apporte les réponses suffisantes aux questions posées.

4.4 Thématiques hors cadre enquête publique

4.4.1 Classement d’utilité publique du projet

Noms et N° observations Annexe 1 M. Muffat Serge – L3+L3bis Page 51

Remarques du commissaire enquêteur : La présente enquête publique ne concerne pas la déclaration d’utilité publique du projet mais la demande d’autorisation de pompage au titre de la loi sur l’eau et la réalisation d’installations d'enneigement. permettant d'enneiger, hors site vierge, une superficie supérieure ou égale à 4 hectares, soumis à étude d’impact. Ces deux procédures sont différentes mais la préoccupation de M. Muffat est légitime dans le sens où elle renvoie à un débat d’enjeux économiques et environnementaux autour du lac de Montriond (voir paragraphe ).

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que cette observation est hors objet de l’enquête publique.

4.4.2 Servitudes de passage 4.4.2.1 Sollicitations particulières pour prise en compte usage terrain lors de l’établissement des servitudes de passage

Noms et N° observations Annexe 1 M. Muffat Marc – O3 – L4 Page 46, 52

Remarques du commissaire enquêteur : le Maître d’Ouvrage se mettra en rapport avec M. Muffat, dans le cadre des demandes d’autorisation de passage, afin de prendre en compte les implantations actuelles d’équipements qui seraient susceptibles d’être concernées par le projet.

Réponse de la SERMA Interaction avec le centre de vacances des Albertans : prise en compte des implantations actuelles des équipements avec M Muffat Marc directeur du centre de vacances des Albertants. 39

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend acte que l’exploitant s’engage à prendre en compte les implantations actuelles d’équipements en concertation avec le centre de vacances des Albertans mais souligne que cette observation ne concerne pas directement la présente enquête publique mais la procédure relative aux servitudes de passage.

4.4.2.2 Refus de passage

Noms et N° observations Annexe 1 M. Muffat Serge – L3+L3bis Page 51

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend acte de la position de M. Muffat qui ne concerne pas directement la présente enquête publique mais la procédure relative aux servitudes de passage.

4.4.3 Convention entre la commune et SERMA ; possibilité tarifs préférentiels pour le centre de vacances ou pour les habitants de Montriond ; indemnités versées à la commune pour le pompage dans le lac

Noms et N° observations Annexe 1 M. Bodinier Gérard-M. Muffat Marc–O7 (ALEAJ) Page 48, 49, 50, 51, 52 M. Tavernier Gilbert – O8 + L5 M. Chatelain Didier – R1 M. Plagnat Roger – L2 M. Muffat Serge – L3+L3bis

Remarques du commissaire enquêteur : Pour ce qui concerne les possibilités de bénéficier d’un tarif préférentiel pour le centre de vacances des Albertans; cela ne relève pas de la présente enquête et renvoie aux négociations dans le cadre des servitudes de passage. Pour ce qui concerne la demande d’avantages pour les habitants de la commune de Montriond (gratuité des forfaits Avoriaz pour les élèves de primaire ; forfait Portes du Soleil à 100 € pour les lycéens et étudiants dont les parents s’acquittent des taxes foncières et d’habitation sur Montriond ; demi-tarifs pour les habitants de Montriond s’acquittant des taxes foncières et d’habitation ) ; cela ne concerne pas directement l’enquête publique qui porte sur l’autorisation de prélèvement et le chiffrage des mesures de réduction ou de compensation (voire d’accompagnement) des impacts sur l’environnement liés directement au projet.

Réponse de la SERMA L’ensemble des travaux est à la charge de la SERMA. Dans le cadre des travaux la commune va utiliser les tranchées SERMA pour enfouir la ligne HTA (lac de Montriond - Ardent 4 kilomètres de tranchées).

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur note que le projet permet également d’enterrer la ligne électrique desservant Ardent sur 4 km ce qui peut être considéré comme une contrepartie pour la commune. Une compensation directe sous forme de réductions tarifaires au profit des habitants de Montriond relèverait d’une négociation de la commune avec la SERMA, en dehors du cadre de la présente enquête publique.

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5 ANALYSE THEMATIQUE DES OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

5.1 Etendue actuelle de l’enneigement artificiel

Le commissaire enquêteur a été informée, lors de la dernière permanence, que le réseau d’enneigement artificiel existant (alimenté par le pompage dans le ruisseau des Lindarets) équipe les pistes implantées sur le bassin versant du lac (Parchets, Chaux Fleurie, Prolays, Grenouillère) mais également la piste des débutants coté Avoriaz, ce qui n’est pas mentionné dans le dossier. Le commissaire enquêteur a fait remarquer à la SERMA que ce secteur n’est pas situé sur le bassin versant du lac de Montriond alors que le dossier mentionne à la page 66 « les prélèvements se font uniquement sur le bassin versant de la Dranse de Montriond avec restitution sur le même bassin versant ». La SERMA a expliqué que cette phrase faisait référence aux nouveaux réseaux d’enneigement artificiel. Cependant, le commissaire enquêteur considère que le dossier porte sur l’ensemble des pistes équipées (actuelles et futures) dans la mesure où il fait l’objet d’une demande d’autorisation globale.

Le commissaire enquêteur demande à la SERMA de joindre au dossier, à une échelle adaptée afin que la lecture en soit aisée : - le plan de situation des réseaux d’enneigement existants - le plan de situation des réseaux d’enneigement projetés Il demande également de compléter le tableau du rapport page 8 concernant l’enneigement artificiel existant par les pistes débutants d’Avoriaz et d’apporter les corrections qui s’imposent à l’affirmation de la page 66 (cf supra).

Réponse de la SERMA Pistes existantes Longueur Largeur Surfaces Parchets 1787 ml 31 ml 55 397 Chaux Fleurie 1929 ml 27 ml 52 083 Prolays 2640 ml 31,50 ml 83 160 Grenouillère 250 ml 33 ml 8 250 Plateau débutant 242 ml 50 ml 12 100 Snow park Chapelle 211 ml 40 ml 8 440 Retour station 250 ml 25 ml 6 250 TOTAL : 22 Hectares 568

Les prélèvements d’eau pour les extensions se feront uniquement sur le bassin versant de la Dranse de Montriond, avec restitution sur le même bassin versant. Pour les équipements existant 8 enneigeurs sur les 84 sont sur le bassin versant de la Dranse de Morzine. La surface enneigée par ces 8 enneigeurs est de 2,6 ha sur les 22 hectares 568. Cela représente 12% de la surface totale et représentera 6% de la surface totale avec les aménagements des pistes de l’Abricotine, des Brocheaux et du Stasch.

La SERMA s’engage a déconnecter ces 8 enneigeurs dans les 3 ans à venir. Les travaux liés à cette opération sont estimé à 200 000 €.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que cette mesure est bénéfique au milieu naturel car elle permet une restitution de l’eau pompée sur le même bassin versant ; cette mesure permet également de lever la suspicion relative aux risques d’utilisation de l’eau sur d’autres versants ou pour d’autres usages. Les plans demandés par le commissaire enquêteur sont joints au dossier d’enquête publique.

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5.2 Estimation des besoins en eau pour l’enneigement artificiel

Le volume nécessaire a été estimé à 166 000 m3 pour 41.3 ha, soit un volume spécifique de 4 019 m3/ha/saison. On constate que l’on augmente de 83.5% la surface des pistes à enneiger (de 22.5 à 41.3 ha) et de 84,4% les prélèvements (de la moyenne actuelle de 90 000 m3 à 166 000 m3). Cependant, le volume nécessaire à l’enneigement des 22.5 ha actuels fluctue entre 55 000 m3 (2005- 2006) et 123 818 m3 (2010-2011), soit un volume spécifique variant entre 2 444 m3/ha/saison et 5 503 m3/ha/saison. Si le déficit d’enneigement de 2010-2011 se reproduisait, les besoins pour 41.3 ha seraient de 227 000 m3 soit 61 000 m3 de plus que l’estimation des besoins. Le commissaire enquêteur craint que l’exploitant ne soit pénalisé les années de fort déficit d’enneigement. La SERMA a précisé, lors de la première réunion, que l’enneigement artificiel des pistes est calculé (via de nouveaux moyens métrologiques informatisés) au plus près des besoins qui peuvent varier en fonction des conditions d’exposition, de la pente, de l’altitude des pistes.

Réponse de la SERMA Globalement, le domaine skiable d’Avoriaz présente un enneigement satisfaisant ; mais l’expérience montre que, lors des saisons où le déficit de neige est notable, la station et la commune de Montriond peuvent souffrir d’un manque de recettes préjudiciable à leur équilibre. L’objectif est de sécuriser le domaine skiable sur le secteur des Lindarets, en s’affranchissant autant que possible des aléas du manque de neige. Il est en effet vital pour l’exploitant de garantir la piste de liaison (Abricotine) des Portes du Soleil vers la Suisse.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend acte de la réponse de la SERMA qui ne répond cependant pas directement sur l’estimation des volumes qu’elle semble considérer comme suffisante. Si l’on prend en compte les données de la littérature, le ratio « volume d’eau transformée/surface enneigée » donne un résultat compris entre 3 000 et 4 000 m3/ha. On constate qu’en 2010-2011, le ratio de 5 503 m3/ha dépassait largement la fourchette haute et qu’il serait contraint par l’arrêté d’autorisation si celui-ci était donné (autorisation sollicitée de 166 000 m3/saison ; soit 4 019 m3/ha). Dès lors, il appartiendra à l’exploitant d’être vigilant et de produire la « juste neige» 3 afin d’optimiser la consommation d’eau pour ne pas dépasser les seuils autorisés.

5.3 Suivi de la hauteur du lac

L’exploitant précise dans son deuxième dossier complémentaire que la canalisation de pompage sera placée à 3 m en dessous du niveau du déversoir et fait cette remarque « il nous sera donc impossible de pomper avec un niveau plus bas que 3 m ».

Notons la demande de la DDT (dans son courrier de transmission de l’avis de l’Autorité Environnementale en date du 6 décembre 2013) qui précise, concernant le dispositif de suivi, qu’il sera mis en place « afin de suspendre le prélèvement pendant les périodes d’étiage les plus critiques et sera à communiquer aux pratiquants de plongée ». Il semblerait nécessaire de préciser ces périodes critiques et s’il y a un niveau critique du lac pour la pratique de la plongée. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque l’exploitant précise, dans son premier dossier complémentaire , que le responsable de l’activité plongée, qui a assisté à la réunion de présentation du projet (le 12/11/2012), n’a pas émis d’observation à l’encontre du projet.

3 La démarche de production de la « Juste Neige® » consiste à optimiser la gestion des ressources via un logiciel de pilotage des installations 42

Cependant, les précisions du deuxième dossier complémentaire étant postérieures, il conviendrait de répondre à la DDT pour ce qui concerne l’existence, ou non, d’un niveau critique au delà duquel le pompage serait à suspendre.

Lors de l’entretien du commissaire enquêteur avec le Président de la Fédération de Pêche de Haute- Savoie a été abordée la continuité écologique vers les zones de frayère en amont sur la Dranse qui serait assurée malgré l’envasement du lac et son marnage. Au regard de plusieurs craintes émises lors des permanences au sujet de la lame d’eau du lac qui peut- être très basse à l’automne en années d’étiage sévère ; il semblerait opportun qu’au suivi de la hauteur du lac prévue par le projet soit associé le suivi de la continuité écologique en fin d’autonome et début d’hiver afin de définir une éventuelle côte critique à ne pas dépasser pour que cette continuité soit effective ou pour que l’exondation du bout du lac ne soit pas pénalisante pour la vie aquatique (en particulier les herbiers et la faune benthique).

Réponse de la SERMA La période critique est en fin d’hiver : au mois de mars. Sur 2 ans marnage maxi de 56 cm.

Capteur de niveaux Lac de Montriond : Les capteurs de niveaux que nous avons prévu d’installer dans le lac de Montriond seront interrogés en continu par notre logiciel de supervision. Ceci nous permettra d’asservir le fonctionnement de la station de pompage au niveau d’eau résiduel dans le lac. Dès que le niveau atteindra le seuil mini le fonctionnement du pompage sera automatiquement suspendu ; De plus ces capteurs vous permettront d’avoir sous forme informatique un suivi continu du niveau d’eau dans le lac

Le marnage du lac a été suivi sur l’hiver 2012-2013 par la SERMA :

Date Niveau du lac

16 janvier 2013 Lac déverse

30 janvier -32 cm

01 février -2 cm

05 février Lac déverse

13 février -4 cm

21 février -17 cm

27 février -29 cm

06 mars -56 cm

13 mars -56 cm

20 mars -11 cm

29 mars -8 cm

03 avril Lac déverse

14 avril 2013 Lac déverse

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Puis dernièrement en 2013-2014 :

Date Niveau du lac Ep glace

12 décembre 2013 -15 cm 15 cm

18 décembre -18 cm 20 cm

25 décembre -37 cm 23 cm

02 janvier 2014 -48 cm 24 cm

08 janvier +2 cm 28 cm

16 janvier +37 cm 37 cm

23 janvier +39 cm 39 cm

30 janvier +34 cm 47 cm

06 février -16 cm 52 cm

13 février -12 cm 55 cm

20 février -8 cm 73 cm

27 février -10 cm 74 cm

06 mars -18 cm 77 cm

13 mars +27 cm 77 cm

20 mars +70 cm

La SERMA précise par ailleurs concernant le suivi du marnage du lac, qu’à partir d’un marnage de moins 2 mètres la SERMA missionnera une personne compétente pour contrôler la vie de la faune aquatique.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur considère que cette mesure complémentaire permettra de vérifier les hypothèses théoriques de marnage maximal imputable au pompage dans le lac, d’affiner les connaissances des effets du marnage sur la vie aquatique à capitaliser par les différents acteurs (ONEMA, DDT, SIAC dans le cadre du contrat de rivière) et prévoir, si nécessaire, des prescriptions complémentaires en terme un niveau maximal de prélèvement à ne pas dépasser.

5.4 Présention des mesures compensatoires

Compte-tenu des deux dossiers complémentaires et de l’intégration des mesures d’accompagnement et de suivi dans le chapitre relatif aux impacts de l’étude d’impact ; il apparaît nécessaire de rédiger un chapitre à part entière reprenant les mesures d’accompagnement, de suivi et de surveillance avec leur modalité de mise en œuvre ainsi que leur coût.

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Réponse de la SERMA Nous rappelons en temps que mesure d’accompagnement l’enfouissement de la ligne EDF. En termes de suivi la SERMA s’engage sur les mesures du niveau du lac hebdomadaire pendant la saison hivernale. Pendant les travaux, un plan de circulation des engins de chantier sera mis en place. Un suivi par un écologue sera par ailleurs proposé par la SERMA pendant le chantier : au démarrage du chantier, pendant et après remise en état, afin de mettre en place le Plan Assurance Environnement de manière effective. En ce qui concerne les zones végétalisées, l’entretien et le suivi seront réalisés pendant les premières années, avec reprise éventuelle des zones peu couvertes.

Estimation des dépenses correspondantes : Mesures Coût HT

Pour la reprise de la végétation sur les tranchées des pistes 3 650 €

Pour les remblais et revégétalisation autour du bâtiment 11 000 €

Suivi écologue pendant les travaux 2 000 €

Equipements capteurs plus câblage supervision 800 €

Suivi du marnage du lac sur 3 ans (frais de personnel) 6 000 €

Dépenses liées à l’amélioration de l’environnement : enfouissement de la ligne 160 000 € électrique

Déconnexion des 8 enneigeurs sur une durée de 3 ans 200 000 €

Total 383 450 € HT Dans le suivi du marnage du lac il faut préciser qu’à partir d’un marnage de moins 2 mètres la SERMA missionnera une personne compétente pour contrôler la vie de la faune aquatique.

Avis du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur prend acte des engagements de l’exploitant qui présente, comme le nécessite le code de l’environnement (R 122-4), les mesures pour réduire les effets négatifs du projet (ou prévenir les risques d’effets négatifs dans le cas présent pour les travaux et pour le suivi du marnage du lac) et assurer leur suivi mais considère que l’enfouissement de la ligne électrique n’est pas une mesure directement liée au projet et à la réduction ou compensation de ses impacts. Cette mesure, qui permet d’améliorer l’environnement du lac de Montriond en terme de paysage, est à présenter en tant qu’effet positif indirect ; tout comme les autres aspects soulignés par la commune ( sécurisation des hameaux des Albertans et d’Ardent en écartant le chemin, emprunté par les VTT l’été, des zones habitées ; amélioration de l’accès à la cascade d’Ardent).

Fait à Saint Jorioz, le 9 avril 2014 Pascale ROUXEL Commissaire enquêteur

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SERMA COMMUNE DE MONTRIOND (Haute-Savoie)

Enquête publique préalable à l’autorisation au titre des articles L214-1 à L214-6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets

Enquête publique du lundi 10 février 2014 au jeudi 13 mars 2014 inclus

ANNEXES

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ANNEXE 1 : PROCES VERBAL DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC

Les observations orales

Observation orale n°O1 : M. Lemoacle Jacques M. Lemoacle Jacques qui possède une résidence secondaire à Montriond, est venu, lors de la première permanence, s’enquérir sur le dossier pour connaître le projet et poser un certain nombre de questions portant sur les motivations de l’extension de l’enneigement artificiel, les conditions de températures pour fabriquer la neige et la pérennité du système avec les changements climatiques attendus à plus ou moins long terme, l’impact du projet sur le problème du développement des algues dans le lac de Montriond, sur la vie piscicole ; l’impact de l’enneigement artificiel sur le milieu naturel ; l’impact sur l’alimentation en eau potable ; le déroulement des travaux (calendrier et modalités de pose de la canalisation de pompage dans le lac) ; le montant des travaux et les modalités de financement. Le commissaire enquêteur a présenté le projet et apporté les éléments de réponse contenues dans le dossier à savoir : - sécurisation de l’enneigement en début et fin de saison, notamment au niveau de la liaison avec la Suisse, ce qui permet d’assurer une meilleure pérennité des activités économiques liées aux sports d’hiver face aux changements climatiques qui pourraient réduire la durée d’enneigement - absence d’impact sur la prolifération d’algues qui intervient en été en dehors de la période hivernale de pompage dans le lac - absence d’impact significatifs sur les milieux aquatiques - absence d’adjuvant dans la neige de culture qui , à la fonte, s’écoule dans le même bassin versant sans impact hydrologique ni hydraulique particulier - l’alimentation en eau potable est indépendante du pompage dans le lac de Montriond ; elle se fait en amont au niveau de captages ; il n’y a pas de conflit d’usages ni de pression sur cette ressource en eau pour Montriond. - les travaux de réalisation du réseau d’enneigement sur les pistes se feront de septembre à novembre, en dehors de la période de reproduction afin de ne pas perturber la faune locale - les travaux au bord du lac de Montriond se feront en dehors de la période de fréquentation estivale M. Lemoacle n’a pas souhaité déposer d’observation sur le registre et a indiqué qu’il n’était ni pour, ni contre le projet.

Remarques du commissaire enquêteur : il est demandé au Maître d’Ouvrage de préciser : - le calendrier de réalisation des travaux ainsi que les modalités de pose de la canalisation dans le lac de Montriond - le montant du projet et les modalités de financement. - les conditions de températures pour fabriquer la neige Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O2 : M. Dizar Daniel, président de la Fédération de Pêche de la Haute-Savoie et membre du Conseil d’Administration de l’AAPPMACG M. Dizar Daniel est venu, lors de la deuxième permanence, pour signaler que l’Association de pêche du Chablais-Genevois était favorable au projet et avait été tenue au courant lors de son élaboration. M. Dizar a insisté sur la nécessité qu’aucun prélèvement ne soit réalisé sur le ruisseau des Lindarets en période d’étiage hivernal. C’est ce que prévoit le projet, puisque le pompage sur ce ruisseau est prévu à la fonte des neiges. M. Dizar a également fait part de son soucis concernant l’envasement du lac de Montriond qui nécessiterait un curage afin de garantir la préservation des différentes activités. M. Dizar a évoqué également la recrudescence des algues, comme dans d’autres lacs alpins, qui, malgré des tentatives d’arrachage, prolifèrent. Aux questions du commissaire enquêteur concernant la vie piscicole et la liaison avec la Dranse en amont du lac, M. Dizar a répondu que le marnage provoqué par le projet n’était pas de nature à perturber la vie piscicole et que la continuité en amont du lac sur la Dranse était assurée. Le commissaire enquêteur a proposé à M. Dizar qu’il adresse un courrier dans le cadre de l’enquête. 47

Ce courrier a été adressé à l’attention du commissaire enquêteur à la DDT de Haute-Savoie (voir paragraphe 1.2.1).

Remarques du commissaire enquêteur : Le travail de concertation, en amont, lors de l’élaboration du projet, avec l’Association de pêche, a permis de prendre en compte la sensibilité du milieu qui est celle du ruisseau des Lindarets. Après discussion avec M. le Directeur Général des Services de la commune de Montriond à l’issue de la deuxième permanence, il semblerait que les problématiques d’envasement et de prolifération d’algues soient étudiées et prises en compte dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O3: M. Muffat Marc, directeur du Centre de vacances des Albertans (ALEAJ) M. Muffat Marc, directeur du Centre de vacances des Albertans (ALEAJ), est venu, lors de la deuxième permanence, pour s’enquérir du projet et, en particulier, de la phase de travaux qui pourrait perturber le centre. Le commissaire enquêteur a donné les informations concernant le calendrier des travaux ainsi que la localisation de l’implantation des canalisations du réseau d’enneigement qui passeront en limite du centre. Le commissaire enquêteur a proposé à M. Muffat qu’il adresse un courrier précisant l’implantation actuelle du terrain de volley, du groupe électrogène et des tentes qui seraient susceptibles d’être concernés.

Remarques du commissaire enquêteur : le Maître d’Ouvrage se mettra en rapport avec M. Muffat, dans le cadre des demandes d’autorisation de passage, afin de prendre en compte les implantations actuelles d’équipements qui seraient susceptibles d’être concernées par le projet. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O4: M. Premat Antoine M. Premat Antoine, résidant à Montriond, est venu, lors de la troisième permanence, s’enquérir sur le dossier pour connaître le projet. Le commissaire enquêteur lui a donné les explications nécessaires à la compréhension du dossier. Certaines questions rejoignent des questions posées lors des précédentes permanences concernant la période des travaux, les modalités de pose de la canalisation dans le lac, le coût du projet. M. Premat a semblé considérer que le projet était bénéfique à l’activité locale puisqu’il sécurise l’enneigement et donc la fréquentation touristique. Il s’est cependant interrogé sur les possibilités d’enneigement lorsque les hivers sont doux comme l’hiver actuel 2013/2014.

Observation orale n°O5: Mme Payan Catherine , M Payan Mathieu, Mme Lesens Brigitte (CAF de Thonon), Mme Adam Dominique (CAF de Thonon) Mme Payan Catherine et M Payan Mathieu son fils, résidant tous deux à Montriond ainsi que Mme Lesens Brigitte, résidant à Armoy, et Mme Adam Dominique, résidant à Bonnevaux, toutes deux venant au titre du CAF de Thonon car faisant partie de sa commission protection montagne (« Que la montagne est belle »), ont souhaité être reçus en même temps par le commissaire enquêteur lors de la troisième permanence. A leur demande, le commissaire enquêteur a expliqué son rôle, le cadre de l’enquête publique et présenté le projet. Certaines questions ont ensuite porté sur des sujets abordés lors des précédentes permanences concernant la présence d’additifs dans la neige de culture, l’impact de l’enneigement artificiel, la prolifération des algues, l’impact sur le lac, le coût du projet . D’autres questions ont concerné : - l’impact du bruit de la station de pompage et des canons à neige sur la faune locale en signalant que ces derniers la perturbaient : le commissaire enquêteur a signalé les conclusions de l’étude d’impact qui indiquait que l’impact des niveaux sonores de la station de pompage n’était pas significatif et que les canons à neige étaient implantés sur les pistes qui, de par leur fréquentation, éloignent la faune actuellement. - l’intégration paysagère de la station de pompage : le photomontage a été visualisé par le groupe de personnes qui, malgré le fait que la station soit semi-enterrée, s’inquiète de sa visibilité depuis le bord du lac. - le risque généré par l’enneigement artificiel à partir d’une eau pompée dans le lac et susceptible de véhiculer des polluants ou germes pathogènes. Le commissaire enquêteur a répondu que cet aspect là n’avait pas été étudié spécifiquement mais que le lac n’était pas de mauvaise qualité et que cet impact n’était pas significatif. 48

- l’impact environnemental des travaux : le commissaire enquêteur a indiqué qu’ils seront limités et que des mesures seront prises par les entreprises dans le cadre d’un Plan Assurance Environnement. - le coût des mesures compensatoires qui apparaissent ridicules au regard du projet Enfin, le groupe s’est questionné sur le bien fondé de l’enneigement artificiel au regard des enjeux de préservation de la ressource en eau, des enjeux de développement durable et des changements climatiques. Le commissaire enquêteur a souligné que, sans entrer dans ce débat, les enjeux de développement durable devaient prendre en compte certes l’environnement mais également l’économie et le social et qu’il fallait aussi se questionner par rapport au maintien d’une activité locale.

Remarques du commissaire enquêteur : il est demandé au Maître d’Ouvrage de compléter le coût des mesures d’accompagnement par le coût des mesures de suivi du niveau du lac (demande de l’autorité environnementale). D’autre part, une justification du montant des mesures de réduction et compensation pour la végétation et pour le paysage permettrait de répondre à la remarque concernant leur faible coût. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O6: M. Basset Jacques et M. Muffat Serge M. Basset Jacques et M. Muffat Serge, résidant aux Albertans (Montriond) ont souhaité être reçus ensemble lors de la troisième permanence. Comme précédemment, certaines questions ont porté sur des sujets abordés lors des précédentes permanences concernant l’impact de l’enneigement artificiel, la prolifération des algues, l’impact sur le lac, l’alimentation en eau potable. Une forte inquiétude est apparue lors de l’entretien sur les points suivants : - l’impact sur le lac de Montriond et les conséquences du marnage en situation d’étiage sévère : le commissaire enquêteur a rappelé les études faites en période d’étiage quinquennal et l’abaissement maximal théorique de 39 cm en période hivernale qui n’était pas susceptible d’avoir un impact significatif sur la vie piscicole. - les garanties de suivi des volumes pompés : le commissaire enquêteur a rappelé qu’après passage au Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST) qui donne son avis, si le préfet donne l’autorisation de prélèvement, celle-ci précise les mesures de suivi, ce qui constitue une garantie. - les risques d’utilisation de l’eau pour d’autres usages (aquaparc) et les risques d’extension du domaine skiable : le commissaire enquêteur a précisé que la présente enquête publique concerne uniquement une demande d’autorisation de pompage pour l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier. M. Basset a par ailleurs indiqué que le lac de Montriond se trouvait dans le Geopark du Chablais et s’est inquiété du projet par rapport à ce classement. Le commissaire enquêteur a constaté que l’étude d’impact avait omis de le mentionner. M. Muffat a signalé qu’il était contre le projet et qu’il adresserait un courrier dans ce sens précisant qu’il refusait de donner l’autorisation de passage et qu’il souhaitait contacter les autres propriétaires (voir paragraphe 1.2.2. Observation écrite n°L3+L3bis) .

Remarques du commissaire enquêteur : il est demandé au Maître d’Ouvrage de compléter l’étude d’impact en mentionnant le classement en Géopark et les éventuelles incidences du projet vis à vis de ce classement. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O7: M. Bodinier Gérard (ALEAJ) et M. Muffat Marc M. Muffat Marc est revenu lors de la quatrième permanence avec M. Bodinier Gérard représentant les administrateurs de l’association ALEAJ qui gère le centre de vacances des Albertans afin de préciser les contraintes de passage des conduits sur leurs terrains ; un courrier est déposé à ce sujet (voir paragraphe 1.2.2. Observation écrite n°L4). D’autres questions sont également posées en ce qui concerne la nature de la convention entre la commune et la SERMA, la possibilité de bénéficier d’un tarif de groupe préférentiel pour le centre de vacances, les indemnités que toucherait la commune pour le pompage dans le lac. Monsieur le Directeur Général des Services de la commune de Montriond, interrogé sur la convention, a précisé que la SERMA réalise les travaux dans le cadre de la Délégation de service public et selon le Plan d’investissement approuvé par la commune. Les travaux sont pris en charge par la SERMA ; à noter que ces travaux permettent à la commune d’enfouir 4 km de ligne électrique HTA entre le lac de Montriond et Ardent. 49

Remarques du commissaire enquêteur : Pour ce qui concerne les possibilités de bénéficier d’un tarif préférentiel pour le centre de vacances ; cela ne relève pas de la présente enquête et renvoie aux négociations dans le cadre des servitudes de passage. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation orale n°O8 : M. Tavernier Gilbert M. Tavernier Gilbert, commerçant à Montriond, est venu lors de la dernière permanence pour prendre connaissance du dossier pour lequel le commissaire enquêteur lui a apporté les explications nécessaire notamment en terme d’impact hydrologique sur le lac. M. Tavernier a émis plusieurs réserves et craintes concernant la réalisation du projet qu’il a consigné dans une lettre adressée au commissaire enquêteur (voir paragraphe 1.2.2. Observation écrite n°L5).

Observation orale n°O9 : M. Prémat Jean-Albert M. Prémat Jean-Albert, résident à Montriond, est venu lors de la dernière permanence pour dire qu’il n’était pas d’accord avec le projet pour les motifs suivants : - pas d’étude représentative d’une période de sécheresse ; à l’automne le lac peut-être très bas lorsque le pompage va démarrer - l’enneigement actuel est suffisant - risque d’une utilisation « sauvage » pour l’enneigement artificiel d’autres versants - station de pompage trop visible - site de Cuborré non étudié pour l’implantation d’une retenue collinaire M. Prémat a consigné ses observations dans une lettre adressée au commissaire enquêteur (voir paragraphe 1.2.2. Observation écrite n°L6).

Les observations écrites

Observation écrite N°Lm10 Lettre du Président de la Fédération de Haute-Savoie pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques (lettre adressée au CE par mail à la DDT) Comme annoncé lors de l’entrevue avec le commissaire enquêteur, lors de la deuxième permanence (voir paragraphe 1.1 – observation N°O2), la Fédération de Pêche et l’Association Agrée pour la Pêche du Chablais- Genevois ne voient pas d’inconvénient à une prise d’eau dans le lac de Montriond pour le pompage destiné à l’enneigement artificiel. Il est cependant demandé à ce que la prise d’eau actuelle dans le ruisseau des Lindarets ne soit pas utilisée en étiage hivernal mais seulement en période de fonte de neige, en mai. Le courrier évoque également l’apport de matériaux provoquant l’engravement de la partie amont du lac ; apports liés au travaux de reprofilage des pistes de ski.

Remarques du commissaire enquêteur : Le projet prévoit qu’aucun prélèvement ne soit réalisé sur le ruisseau des Lindarets en période d’étiage hivernal ; le pompage sur ce ruisseau sera réalisé à la fonte des neiges, puis déconnecté jusqu’à l’année suivante en période de fonte de neige. Cette mesure devra apparaître clairement dans le chapitre relatif aux mesures d’accompagnement et de suivi. Concernant la problématique du comblement de la partie amont du lac à la suite d’apports de matériaux , elle ne concerne pas directement l’objet de l’enquête publique et ne peut donner lieu à des mesures spécifiques dans le cadre du projet si ce n’est les mesures en phase chantier pour limiter le lessivage lors du terrassement de la station de pompage et lors de la réalisation des tranchées. Ces mesures portent sur la remise en place des matériaux à l’avancement des travaux avec ensemencement à la fin du chantier. Comme précisé au paragraphe 1.1, la problématique d’envasement est prise en compte dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

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Observation écrite N°11 Lettre du Président du SIAC (Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais) (lettre adressée à M. le Maire de Montriond et portée au registre pour information du public) Le SIAC précise dans ce courrier qu’il a donné un avis favorable au projet à condition qu’un suivi du marnage du lac soit mis en place. Il répond également à des inquiétudes soulevées pendant l’enquête publique en ce qui concerne des éventuelles émissions de germes pathogènes dispersés par les canons à neige à partir de l’eau du lac de Montriond qui présenterait des problèmes de qualité. Le SCIAC signale que la qualité de l’eau du lac de Montriond est suivie régulièrement par l’Agence Rhône- Méditerranée-Corse ainsi que dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses ; de plus le lac étant un site de baignade, il fait l’objet d’une surveillance mensuelle par l’Agence Régionale de Santé (ARS). Le SCIAC indique que la qualité actuelle du lac est bonne et que le risque de transmission de germes pathogènes par l’intermédiaires des canons à neige est négligeable.

Observation écrite n°R1 (inscription sur le registre): M. Chatelain Didier M. Chatelain Didier, résidant à Montriond, considère l’étude peu fouillée en matière d’analyse des impacts durant les travaux et d’intégration paysagère de la station de pompage. Il mentionne également l’impact écologique des additifs pour la fabrication de la neige de culture. Il est opposé au projet et considère que si le projet se fait, la SERMA devrait payer une redevance substantielle à la commune.

Remarques du commissaire enquêteur : Des mesures d’accompagnement sont prises pour la réalisation des travaux et l’intégration paysagère de la station de pompage ; il est demandé au Maître d’Ouvrage de les mentionner dans un chapitre à part entière (voir remarque du commissaire enquêteur sur le contenu du dossier au chapitre 2). Comme sus-mentionné à plusieurs reprises, la fabrication de neige de culture n’utilise pas d’adjuvant et ne génère donc pas de pollution. Voir le site internet de l’ Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) http://www.afssa.fr/ET/PPN4075.htm?pageid=716&parentid=424 qui précise : « L'additif Snomax® a été utilisé en France entre 1992 et 2005 pour la fabrication de neige de culture par 23 des quelques 300 stations de ski françaises. Il est présenté par son fabricant comme un produit facilitant la production de neige en conditions météorologiques défavorables pour l'enneigement naturel. Eu égard aux interrogations qu'il suscite concernant les risques éventuels pour la santé humaine et pour l'environnement, les professionnels des stations de ski ont décidé d'un commun accord en 2005 de suspendre son utilisation, bien que ce produit ne soit pas interdit par les autorités françaises. Le Snomax® est par ailleurs toujours utilisé par de nombreux pays dans le monde et notamment en Europe par les pays de l'arc alpin. » Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations ; notamment en ce qui concerne les accords et conventions prévus avec la commune de Montriond et les retombées économiques attendues par celles-ci.

Observation écrite n°L2 (lettre adressée au CE): M. Plagnat Roger M. Plagnat Roger, résidant à Montriond, considère l’intégration paysagère de la station de pompage insuffisante. Il s’interroge sur d’autres solutions : augmentation capacité des retenues actuelles, le choix d’autres sites comme Lécherette pour un plan d’eau utilisé également en espace de loisirs l’été. Il s’interroge sur la nécessité d’un enneigement artificiel du secteur Lindarets/Brochaux situé à plus de 1400 m d’altitude. Il souhaite connaître les accords et conventions prévus avec la commune de Montriond pour le pompage de l’eau. Si le projet est réalisé, ce qu’il déplorerait, il souhaite que la station de pompage soit éloignée du rivage du lac.

Remarques du commissaire enquêteur : Le Maître d’Ouvrage va fournir un nouveau photomontage de la station de pompage. La justification du choix du pompage dans le lac est exposée dans l’étude d’impact ; certes tous les sites possibles de retenues collinaires n’ont pas été étudiés ; seuls l’extension de la retenue actuelle des Lindarets et le site des Brocheaux l’ont été et présentent des contraintes géotechniques ou écologiques trop fortes. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter des informations complémentaires sur les sites évoqués. 51

L’extension de l’enneigement artificiel est justifiée par le Maître d’Ouvrage qui vise une sécurisation de l’enneigement en début et fin de saison, notamment au niveau de la liaison avec la Suisse, ce qui permet d’assurer une meilleure pérennité des activités économiques liées aux sports d’hiver face aux changements climatiques qui pourraient réduire la durée d’enneigement. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations ; notamment en ce qui concerne : - les accords et conventions prévus avec la commune de Montriond et les retombées économiques attendues par celles-ci. - le choix du site de la station de pompage

Observation écrite n°L3 (lettre adressée au CE) et n°L3 bis (lettre adressée à la commune) : M. Muffat Serge M. Muffat Serge, qui s’est rendu à la troisième permanence, confirme ses observations orales (voir observation orale n°6) qu’il complète par les points suivants qui justifient son opposition au projet: - point 1 : incompréhension du classement d’utilité publique du pompage dans l’un des plus beaux lacs de France pour l’enneigement artificiel au profit d’une société privée « faisant des bénéfices colossaux » - point 2 : « opacité de la SERMA dans l’utilisation des terrains de la commune » et risque d’utilisation intempestive de l’eau pour la station d’Avoriaz qui manque d’eau mais continue à se développer ou à réaliser des projets comme l’aquaparc à 1800 m d’altitude - point 3 : conséquences écologiques pour le lac classé Géoparc - point 4 : pollutions générées par les additifs utilisés pour l’enneigement artificiel - point 5 : si le projet se fait, M. Muffat demande o un contrôle strict des volumes pompés uniquement par la Police de l’Eau et des agents communaux assermentés ainsi que le plombage des installations hors périodes de pompage autorisées. o une interdiction de pompage les années de sécheresse où le niveau du lac est anormalement bas - point 6 : si le projet se fait, M. Muffat demande également qu’en « échange » de l’autorisation de pompage, la SERMA accorde des avantages aux habitants de la commune de Montriond (gratuité des forfaits Avoriaz pour les élèves de primaire ; forfait Portes du Soleil à 100 € pour les lycéens et étudiants dont les parents s’acquittent des taxes foncières et d’habitation sur Montriond ; demi-tarifs pour les habitants de Montriond s’acquittant des taxes foncières et d’habitation ) M. Muffat joint également le courrier qu’il a dressé à M. le Maire de Montriond pour l’informer qu’il n’a pas reçu le courrier de la mairie concernant son terrain qui est en indivision (propriété Pierre Patrick Muffat et consorts) et pour lequel il reproche à la mairie son manque de clarté quant à l’objet de la demande d’autorisation de passage de conduits hydrauliques, électriques, téléphoniques, informatique. Dans ce courrier, il évoque les terrains que sa famille a « bradé » pour la réalisation du parking du télécabine d’Ardent sans contrepartie lui permettant de fréquenter le domaine skiable à un tarif préférentiel et il se considère comme spolié. Il reproche l’opacité de la SERMA/PIERRE ET VACANCES qui selon son expression « a l’habitude de faire ce qu’elle a envie et mettre le Conseil municipal et les concitoyens devant le fait accompli » en citant l’exemple d’un accord donné par le Conseil municipal pour l’élargissement des pistes de la crête des Lindarets plus d’un mois après le démarrage des travaux qui s’était fait sans autorisation. Il confirme son refus de passage sur sa parcelle E 640 et souhaite avoir les adresses des propriétaires concernés afin de les sensibiliser ; il demande enfin, soit l’abandon du projet, soit une consultation des concitoyens par référendum sur le projet.

Remarques du commissaire enquêteur : - point 1 : la présente enquête publique ne concerne pas la déclaration d’utilité publique qui relève du code de l’expropriation mais la demande d’autorisation de pompage qui relève du code de l’environnement ; ces deux procédures sont différentes mais la préoccupation de M. Muffat est légitime dans le sens où elle renvoie à un débat d’enjeux économiques et environnementaux autour du lac de Montriond - point 2 : l’autorisation de pompage, si elle est donnée, le sera pour un usage précis qui concerne l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier et pour un volume déterminé et débit déterminé qui ne pourront être dépassés. - point 3 : il est demandé au Maître d’Ouvrage de compléter l’étude d’impact en mentionnant le classement en Géopark et les éventuelles incidences du projet vis à vis de ce classement. - point 4 : comme cela a été expliqué à M. Muffat lors sa visite en permanence, la fabrication de neige de culture n’utilise pas d’adjuvant et ne génère donc pas de pollution. 52

- point 5 : le commissaire enquêteur va rencontrer la DDT 74 pour connaître les modalités des mesures de contrôle par la police de l’Eau - point 6 : ce point ne concerne pas directement l’enquête publique qui porte sur l’autorisation de prélèvement et le chiffrage des mesures de réduction ou de compensation (voire d’accompagnement) des impacts sur l’environnement liés directement au projet. Le commissaire enquêteur note que le projet permet également l’enterrement de la ligne électrique desservant Ardent sur 4 km qui peut être considéré comme une contrepartie pour la commune. Une compensation directe sous forme de réductions tarifaires au profit des habitants de Montriond relève d’une négociation de la commune avec la SERMA, en dehors du cadre de la présente enquête publique. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

Observation écrite n°L4 (lettre adressée au CE) : Association ALEAJ L’ALEAJ ne s’oppose pas au projet et est d’accord pour donner l’autorisation de passage sous réserve que soient pris en compte les aménagements existants et installations existantes (camping, espaces de jeux et d’animation, alimentation électrique du système de sécurité pour l’évacuation nocturne des campeurs, panneautage au sol signalant le sens d’évacuation). Un schéma est joint pour préciser la limite amont à respecter pour l’implantation de la servitude.

Remarques du commissaire enquêteur : le Maître d’Ouvrage se mettra en rapport avec M. Muffat, dans le cadre des demandes d’autorisation de passage, afin de prendre en compte les sollicitations de l’ALEAJ.

Observation écrite n°L5 (lettre adressée au CE) : M. Tavernier Gilbert M. Tavernier Gilbert, qui s’est rendu à la dernière permanence, est favorable à l’enneigement artificiel sur le secteur Lindarets, Brochaux, Mossettes mais s’interroge sur l’expertise hydrologique du bureau d’études Sage Environnement et sur l’expertise écologique du bureau d’études Alpes Pagès, tous deux mandatés par la SERMA. Il considère que la commune aurait dû mandater une contre-expertise pour vérifier les résultats. Il s’interroge sur les moyens de contrôle de la commune lors des travaux afin de garantir l’absence de piquage sauvage destiné à alimenter un autre versant. Il s’interroge sur le choix du pompage au lac moins onéreux et plus rapidement réalisable qu’une retenue collinaire ; le site du détroit des Cases n’a pas été étudié. Les autres questions abordées concernent : - l’implication de la SERMA dans l’entretien du lac et la lutte contre la prolifération des algues - les avantages économiques pour la commune

Remarques du commissaire enquêteur : Le commissaire enquêteur estime que les bureaux d’études, mandatés par la SERMA, sont des sociétés reconnues pour leur expertise et estime que le travail réalisé est de qualité. Concernant l’étude hydrologique ; elle se base sur une approche théorique à partir de modèles statistiques qu’il n’est pas aisé de vulgariser pour en faciliter la compréhension du public d’où un doute et une suspicion quant à la validité de l’expertise.

La justification du choix du pompage dans le lac est exposée dans l’étude d’impact ; certes tous les sites possibles de retenues collinaires n’ont pas été étudiés ; seuls l’extension de la retenue actuelle des Lindarets et le site des Brocheaux l’ont été et présentent des contraintes géotechniques ou écologiques trop fortes. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter des informations complémentaires sur les sites évoqués.

La prolifération des algues n’est pas imputable au projet et ne sera pas aggravée par celui-ci qui intervient en étiage hivernal avant la fonte des neiges alors que les algues se développent en période estivale ; par contre en tant qu’usager de l’eau comme les autres qui existent aujourd’hui au niveau du lac (plongée, pêche, sports aquatiques), la SERMA sera concernée par les mesures qui pourront être prises dans le cadre du Contrat de rivière des Dranses.

Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations ; en particulier sur le contrôle des travaux, les garanties du respect des modalités d’autorisation de pompage sollicité, les avantages économiques pour la commune.

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Observation écrite n°L6 (lettre adressée au CE) : M. Prémat Jean-Albert

M. Prémat Jean-Albert , qui s’est rendu à la dernière permanence, confirme ses observations orales ; il est contre le projet car il considère qu’une retenue peut-être aménagée au pied de Cuborré. Il craint un détournement des eaux pour les autres canons à neige du domaine skiable et pour l’alimentation en eau potable de futurs parcs immobiliers sur Avoriaz. Il craint également que le bruit de la station de pompage ne perturbe la vie aquatique du lac.

Remarques du commissaire enquêteur : La justification du choix du pompage dans le lac est exposée dans l’étude d’impact ; certes tous les sites possibles de retenues collinaires n’ont pas été étudiés ; seuls l’extension de la retenue actuelle des Lindarets et le site des Brocheaux l’ont été et présentent des contraintes géotechniques ou écologiques trop fortes. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter des informations complémentaires sur les sites évoqués. L’alimentation en eau potable est strictement encadrée et se fait à partir de captages autorisés dans le cadre de procédures réglementaires qui sont différentes de la présente demande d’autorisation pour l’usage d’enneigement artificiel. L’autorisation de pompage, si elle est donnée, le sera pour un usage précis qui concerne l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier et pour un volume déterminé et débit déterminé qui ne pourront être dépassés. L’impact des nuisances sonores sur la vie piscicole n’a pas été identifié comme étant significatif et n’a pas fait l’objet d’une remarque de la Fédération de Pêche. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations ; notamment en ce qui concerne les garanties du respect des modalités d’autorisation de pompage sollicité.

Observation écrite n°Lm7 (lettre adressée au CE par mail à la DDT) : M. Greffet Fréderic (membre d’Europe Ecologie les Verts) ; le courrier mentionne également comme signataire M. Jean-Pierre Burnet (membre d’Europe Ecologie les Verts) mais il n’est pas signé. M. Greffet, résidant à Thonon-les-Bains, souscrit aux réserves de l’autorité environnementale. Il s’inquiète par ailleurs des risques d’accroissement des besoins en eau, estimés à 120 000 m (prélèvement dans le lac) avec l’expansion du domaine d’Avoriaz et l’enneigement de plus en plus déficitaire en début et fin de saison. Il souhaite que l’exploitant s’engage à ne pas dépasser les volumes autorisés et que le contrôle soit réalisé de façon indépendante. Il demande à surseoir à l’autorisation tant que ces garanties ne seront pas apportées ainsi que la garantie d’absence d’impact sur l’écosystème local. Il déplore l’artificialisation de la montagne au profit de son développement économique.

Remarques du commissaire enquêteur : L’autorisation de pompage, si elle est donnée, le sera pour un usage précis qui concerne l’enneigement artificiel des pistes mentionnées dans le dossier et pour un volume déterminé et débit déterminé qui ne pourront être dépassés. L’étude d’impact n’a pas mis en évidence d’impacts significatifs sur les écosystèmes aquatiques et terrestres concernés par le projet ; il est prévu un suivi du marnage du lac durant le pompage afin d’étudier son effet.

Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations ; notamment en ce qui concerne les garanties du respect des modalités d’autorisation de pompage sollicité.

Observation écrite n°Lm8 (lettre adressée au CE par mail à la DDT) : M. Pais Marc M. Pais, résident à Montriond, considère que l’inventaire de la faune est incomplet car il a identifié les espèces suivantes : - famille de canards colverts et couple de hérons cendrés sur le lac - couleuvre à collier en aval du lac (Dravachet), espèce protégée - blaireau M. Pais s’inquiète également des nuisances sonores durant les travaux, à la traversée du hameau d’Ardent et, en phase d’exploitation, avec les émissions sonores des enneigeurs situés en amont du hameau sur la piste de ski des Parchets. Il considère que cet impact n’a pas été étudié et que l’arrêt municipal 13132 du 9 décembre 2013 relatif au bruit n’est pas pris en compte. 54

Remarques du commissaire enquêteur : Les observations faunistiques de M. Pais permettent de compléter le dossier ; notons néanmoins que : - le canard colvert a été répertorié (tableau page 76 du rapport et annexe 5), son enjeu local de conservation est considéré comme faible - la couleuvre à collier a été observée à l’aval du lac, hors périmètre d’étude - le blaireau européen (meles meles) est présenté dans la liste rouge 2008 des vertébrés terrestres de Rhône-Alpes comme présentant un risque faible de disparition Le Maître d’Ouvrage pourra apporter une précision quant à l’enjeu de conservation local du blaireau. Concernant l’impact sonore des enneigeurs situés à proximité du hameau d’Ardent, le Maître d’Ouvrage pourra en préciser la distance et par la même l’atténuation attendue. Notons que l’arrêté municipal ne concerne pas ce type d’équipement.

Observation écrite n°M9 (mail adressé à la DDT) : Josephine Lavery (Conseillère Municipale à Montriond 2008-2014) Mme Lavery est contre le projet pour les raisons suivantes : - impacts environnementaux pendant et après les travaux - mauvaise intégration paysagère de la station de pompage - absence de justification des volumes d’eau sollicités par la SERMA et consommation d’énergie de l’installation projetée - enneigement artificiel à l’encontre d’une démarche de « développement durable » qui devrait privilégier les activités touristiques d’été Elle mentionne une citation du « WWF » sur le sujet des canons à neige :« Les canons à neige sont synonymes de gaspillage d’eau et d’énergie…. l’enneigement artificiel induit des modifications dans la végétation alpine et une baisse de la diversité des espèces. Le nivellement des pistes, qui va souvent de pair avec la construction d’installations d’enneigement, endommage gravement et durablement la végétation, particulièrement en montagne . »

Remarques du commissaire enquêteur : L’étude d’impact n’a pas mis en évidence d’impacts significatifs sur les écosystèmes aquatiques et terrestres concernés par le projet ; il est prévu un suivi du marnage du lac durant le pompage afin d’étudier son effet. Le Maître d’Ouvrage va fournir un nouveau photomontage de la station de pompage. Le Maître d’Ouvrage justifie, dans le dossier, les volume d’eau sollicités par la nécessité d’accroître la superficie enneigée artificiellement ; notamment au niveau de la liaison (piste Abricotine) du domaine des Portes du Soleil avec la Suisse, afin de faire face aux conditions climatiques aléatoires en début et fin de saison. C’est donc au total 41.3 hectares de pistes de ski existantes du domaine sur le secteur des Lindarets (Parchets, Chaux Fleurie, Prolays, Grenouillère, Abricotine, Brocheaux et Stasch) qui seront enneigés, au lieu des 22,5 ha actuels. Une estimation des besoins en eau a été faite ; elle s’élève à 120 000 m 3, auxquels viennent s’ajouter la capacité de 46 000 m3 de la retenue des Lindarets existante, soit un total de 166 000 m3. Dans le cas présent, il ne s’agit pas de créer ex nihilo de nouvelles pistes et leurs réseaux d’enneigement artificiel mais d’étendre un réseau qui existe déjà à plus basse altitude sur des pistes existantes à plus haute altitude afin de prévenir les aléas climatiques et par conséquent de garantir une meilleure pérennisation de l’activité touristique hivernale en début et fin de saison ; sans forcément remettre en cause un développement des activités touristiques estivales. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

- Observation concernant l’estimation des besoins en eau pour l’enneigement artificiel Le volume nécessaire a été estimé à 166 000 m3 pour 41.3 ha, soit un volume spécifique de 4 019 m3/ha/an. On constate que l’on augmente de 83.5% la surface des pistes à enneiger (de 22.5 à 41.3 ha) et de 84,4% les prélèvements (de la moyenne actuelle de 90 000 m3 à 166 000 m3). Cependant, le volume nécessaire à l’enneigement des 22.5 ha actuels fluctue entre 55 000 m3 (2005-2006) et 123 818 m3 (2010-2011), soit un volume spécifique variant entre 2 444 m3/ha/an et 5 503 m3/ha/an. Si le déficit d’enneigement de 2010-2011 se reproduisait, les besoins pour 41.3 ha seraient de 227 000 m3 soit 61 000 m3 de plus que l’estimation des besoins.

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Le commissaire enquêteur craint que l’exploitant ne soit pénalisé les années de fort déficit d’enneigement. L’exploitant précise que l’enneigement artificiel des pistes est calculé au plus près des besoins qui peuvent varier en fonction des conditions d’exposition, de la pente, de l’altitude des pistes. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

- Observation sur l’étendue actuelle de l’enneigement artificiel Le commissaire enquêteur a été informée, lors de la dernière permanence, que le réseau d’enneigement artificiel existant alimenté par le pompage dans le ruisseau des Lindarets concerne les pistes implantées sur le bassin versant du lac (Parchets, Chaux Fleurie, Prolays, Grenouillère) mais également la piste des débutants coté Avoriaz, non mentionnée dans le dossier, et qui n’est pas située sur le bassin versant du lac de Montriond. Il est demandé au Maître d’Ouvrage de joindre au dossier, à une échelle adaptée afin que la lecture en soit aisée : - le plan de situation des réseaux d’enneigement existants - le plan de situation des réseaux d’enneigement projetés Il est également demandé au Maître d’Ouvrage de compléter le tableau suivant concernant l’enneigement artificiel existant

Pistes existantes Longueur (m) Largeur moyenne (m) Surface (ha) Parchets Chaux Fleurie Prolays Grenouillère Piste débutant : préciser le nom pour repérage sur plan des pistes Notons que le dossier mentionne à la page 66 « les prélèvements se font uniquement sur le bassin versant de la Dranse de Montriond avec restitution sur le même bassin versant ». Le Maître d’Ouvrage apportera les corrections qui s’imposent à cette affirmation. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

- Observation sur le suivi de la hauteur du lac L’exploitant précise dans son deuxième dossier complémentaire que la canalisation de pompage sera placée à 3 m en dessous du niveau du déversoir et fait cette remarque « il nous sera donc impossible de pomper avec un niveau plus bas que 3 m ». Notons la demande de la DDT (dans son courrier de transmission de l’avis de l’Autorité Environnementale en date du 6 décembre 2013) qui précise, concernant le dispositif de suivi, qu’il sera mis en place « afin de suspendre le prélèvement pendant les périodes d’étiage les plus critiques et sera à communiquer aux pratiquants de plongée ». Il semblerait nécessaire de préciser ces périodes critiques et s’il y a un niveau critique du lac pour la pratique de la plongée. Ce qui ne semble pas être le cas, puisque l’exploitant précise, dans son premier dossier complémentaire , que le responsable de l’activité plongée, qui a assisté à la réunion de présentation du projet (le 12/11/2012), n’a pas émis d’observation à l’encontre du projet. Cependant, les précisions du deuxième dossier complémentaire étant postérieures, il conviendrait de répondre à la DDT pour ce qui concerne l’existence, ou non, d’un niveau critique au delà duquel le pompage serait à suspendre. Lors de l’entretien du commissaire enquêteur avec le Président de la Fédération de Pêche de Haute-Savoie a été abordée la continuité écologique vers les zones de frayère en amont sur la Dranse qui serait assurée malgré l’envasement du lac et son marnage. Au regard de plusieurs craintes émises lors des permanences au sujet de la lame d’eau du lac qui peut-être très basse à l’automne en années d’étiage sévère ; il semblerait opportun qu’au suivi de la hauteur du lac prévue par le projet soit associé le suivi de la continuité écologique en fin d’autonome et début d’hiver afin de définir une éventuelle côte critique à ne pas dépasser pour que cette continuité soit effective ou pour que l’exondation du bout du lac ne soit pas pénalisante pour la vie aquatique (en particulier les herbiers et la faune benthique).. Le Maître d’Ouvrage pourra apporter tout complément d’information qu’il jugera nécessaire dans son mémoire en réponse au PV de synthèse des observations.

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- Observation sur le contenu du dossier Compte-tenu des deux dossiers complémentaires et de l’intégration des mesures d’accompagnement et de suivi dans le chapitre relatif aux impacts de l’étude d’impact ; il apparaît nécessaire de rédiger un chapitre à part entière reprenant les mesures d’accompagnement, de suivi et de surveillance avec leur modalité de mise en œuvre ainsi que leur coût.

Fait à Saint-Jorioz, le 19 mars 2014

Pascale Rouxel Commissaire enquêteur

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ANNEXE 2 : SERMA COMMUNE DE MONTRIOND POMPAGE DANS LE LAC DE MONTRIOND

REPONSES AU PV DE SYNTHESE DES OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

OBSERVATIONS DU PUBLIC

Observation orale n°1 Calendrier des travaux : 14 juillet - 15 aout : travaux réseaux sur la piste des parchets 18 aout - 15 novembre : travaux réseaux lac de Montriond Ardent 25 aout - 15 novembre : réalisation bâtiment du pompage au lac de Montriond Modalités de pose de la canalisation dans le lac : réalisation d’une tranchée sur une hauteur maximale de 5.0 m (au niveau du bâtiment) sur une longueur de 30 ml jusqu’au lac et une largeur maximale de 1.5 m pour le cheminement de la canalisation. Cette tranchée sera entièrement refermée une fois la canalisation posée, selon les règles de l’art avec un compactage soigné et une couche protectrice sur la canalisation. Un pompage sera nécessaire pour assécher provisoirement la fouille lors des travaux.

Mise en place conduite aspiration dans le lac de Montriond : La mise en place de la conduite d’aspiration dans le lac se fera en plusieurs étapes successives. Nous pensons tout d’abord mettre en place le puits ainsi que les 15 premiers m de canalisation de liaison. Une fois ce premier terrassement remblayé, nous poserons la deuxième partie de la canalisation et ainsi de suite. Pour la partie crépine, il est fortement envisageable de faire intervenir des plongeurs afin de mettre en place une « chaise de soutien » de la conduite en minimisant au maximum les perturbations dans le milieu aquatique. Montant du projet et modalités de financement : 1 400 000 € HT (estimation avant appels d’offres) Prise en charge intégralement par la S.E.R.M.A

Fabrication de neige de culture : Le principe général est le suivant :  Projection à vitesse élevée de gouttelettes d’eau froides, dans l’air ambiant à températures négatives. La fabrication de neige de culture dépend des conditions d’air ambiant que l’on détermine par les paramètres physiques suivants : - l’humidité - la température sèche - la pression atmosphérique - le vent (direction – force) Ainsi la production de neige est d’autant meilleure que : - l’air est sec (humidité relative faible) - l’air est froid (température sèche basse) - la pression atmosphérique est importante - un vent faible souffle L’expérience et nos recherches et développement nous amène à la conclusion que nos enneigeurs actuels peuvent fonctionner à partir d’une température humide de -2°C. Notons qu’à 100% d’humidité relative, la température sèche et la température humide sont égale. L’air est alors entièrement saturé. Plus l’humidité relative est faible, plus l’eau s’évaporera pour atteindre une saturation d’air ambiant, facilitant ainsi l’échange d’énergie.

Observation orale n°2 Sans objet 58 59

Observation orale n°3 Interaction avec le centre de vacances des Albertans : prise en compte des implantations actuelles des équipements avec M Muffat Marc directeur du centre de vacances des Albertants.

Observation orale n°4 Sans objet

Observation orale n°5 Nuisance sonore au environ immédiat du pompage de Montriond : En ce qui concerne la nuisance sonore extérieure aux environs immédiat du pompage, nous tenons à vous rassurer sur ce point. En effet les pompes seront équipées de variateurs de fréquence qui permettent d’avoir des régimes transitoires très souples. Sur des installations du même type, les niveaux sonores relevés à 20 m du bâtiment sont de l’ordre de 55 dB(A) (= salle de restaurant en terme sonore) En ce qui concerne les coûts des mesures de suivi des niveaux du lac : actuellement visuellement de manière hebdomadaire. Après les travaux, en permanence grâce à des capteurs fixés sur la prise d’eau. Courrier en réponse d’Alp Pagès, en charge des études environnementales, sur les mesures de réduction : en ce qui concerne les zones végétalisées, l’entretien et le suivi seront réalisés pendant les premières années, avec reprise éventuelle des zones peu couvertes.

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Observation orale n°6 Pour le classement en Géopark, réponse du SIAC :

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REPONSES AUX OBSERVATIONS ECRITES

Réponse au courrier L10 de la Fédération de la pêche et la protection des milieux aquatiques de la Haute Savoie Remplissage de la retenue des Lindarets : le suivi informatique par notre logiciel de supervision ainsi que l’analyse des statistiques de fonctionnement, justifieront qu’en aucun cas, le remplissage de la retenue des Lindarets ne se fera simultanément par le pompage de Montriond et par la ressource d’eau du plateau des Lindarets. Sur la supervision, les ressources n’étant pas maillées, l’une ou l’autre exclusivement seront utilisées pour le remplissage

Réponse au courrier L2 de Roger Plagnat Le photomontage réalisé par l’architecte Marullaz sera joint à l’enquête publique. 1- Il est très difficile voir impossible d’augmenter le volume d’eau de la retenue des Lindarêts Celle-ci existe, mais elle ne peut être agrandie, ni approfondie du fait d’une topographie peu favorable. La retenue du Fornet d’une capacité de 78 000 m 3, réalisée entre 2012-2013, n’est pas disposée sur le même bassin versant et elle a pour objectif l’enneigement des pistes sur le bassin d’Avoriaz et non de Montriond.

2- Plusieurs projets ont été étudiés : • Le projet du plateau des Lindarêts étudié en juillet 1997 fait ressortir un problème d’eau souterraine. Le résumé de l’étude fait ressortir le problème de l’eau souterraine est ici rédhibitoire en particulier vis-à-vis de la mise en place d’une membrane étanche. • Lac des Brochaux ; présence d’une espèce protégée régionalement, l’Orchis de Traunsteiner ; présence de plusieurs habitats inscrits à l’annexe i de la directive habitat avec des enjeux de conservation forts a modérés, sur la majeure partie du site ; présence d’une biodiversité très importante au regard de la surface. L’impact sur l’environnement est beaucoup plus important pour la création d’une retenue (hectares utilisée) que les « 2 portes » du local de pompage du lac de Montriond. Rappelons par ailleurs l’effort financier consenti pour l’enfouissement de la ligne EDF sur environ 4 kms.

3- L’enneigement naturel est en effet fiable à une altitude supérieure de 1500 m. L’objectif est de garantir l’enneigement du domaine sur 41.3 ha, en début et en fin de saison, pour faire face aux conditions climatiques aléatoires, et de constituer une sous-couche de début de saison intéressante pour l’exploitation.

4- L’ensemble des travaux est à la charge de la SERMA. Dans le cadre des travaux la commune va utiliser les tranchées SERMA pour enfouir la ligne HTA (lac de Montriond - Ardent 4 kilomètres de tranchées).

5 – Une station de pompage située à plusieurs centaines de mètres du rivage occasionnerait des très forts impacts sur l’environnement : tranchées profondes notamment et coupes d’arbres importantes.

Réponse au courrier L3 de Serge Muffat Les enneigeurs sont indispensables pour sécuriser le retour de la suisse piste de l’Abricotine. Point n°3 : le projet de pompage n’a pas d’incidences sur le géosite du Géopark (cf. courrier du Siac). Point n°4 : Pas d’utilisation d’additifs sur la station d’avoriaz pour la fabrication de la neige de culture. Point n° 5 ; contrôle des quantités d’eau prélevés : mise en place d’un compteur, volume d’eau défini par un arrêté, déclaration des volumes prélevés a l’agence de l’eau toutes les années, contrôle des appareils de mesure tous les 9 ans, contrôle des installations par les services de l’eau de l’état.

Réponse au courrier L5 de Gilbert Tavernier Il n’y a pas eu de pression pour favoriser le pompage au lac de montriond plutôt que la création d’une retenue d’altitude pour une question de rapidité d’exécution. (Gain de temps dans les études). La chronologie des études est la suivante : • Etude hydrologique commencée en juin 2010 par un suivi d’un an sur le débit de la Dranse de Montriond à l’amont du pont au bout du lac (juin 2010 juin 2011). • Montage du dossier d’étude d’impact 2011/2012. 62

• Etude hydrologique du 06/03/2012 au 10/12/2012. • Etude floristique et faunistique juin 2012. • Relevés topographiques juillet 2012. • Mesure de débit de la Dranse de Montriond à l’amont et à l’aval du lac janvier, février, mars 2013 suite a la demande des services de l’état. • Etude de trajectoires des blocs en amont du futur bâtiment de pompage avril et mai 2013. • Présentation du dossier devant la commission du S.A.C . • Pièces complémentaires envoyées au services de l’état suite à l’instruction de la demande de prélèvement décembre 2013 • Réunion de travail entre les élus, E.R.D.F et la Serma pour l’enfouissement de la ligne électrique du lac de montriond a Ardent (4 kilomètres de tranchées). • Enquête publique du 10/02/2014 au 13/03/2014. • Signature de la convention entre E.R.D.F, La commune de Montriond et la Serma pour la répartition financière le 06/03/2014. • Juin 2010 Juin 2014 = 4 ans d’études au total Plusieurs projets ont été étudiés : Le choix du site de la station et des solutions de substitution est évoqué dans le paragraphe E de l’étude d’impact, p.86 à 89. Le projet du plateau des Lindarêts étudié en juillet 1997 fait ressortir un problème d’eau souterraine. Le résumé de l’étude fait ressortir le problème de l’eau souterraine est ici rédhibitoire en particulier vis- à-vis de la mise en place d’une membrane étanche. Lac des Brochaux ; présence d’une espèce protégée régionalement, l’Orchis de Traunsteiner ; présence de plusieurs habitats inscrits à l’annexe i de la directive habitat avec des enjeux de conservation forts a modérés, sur la majeure partie du site ; présence d’une biodiversité très importante au regard de la surface Cuboré ; Site dans une zone avalancheuse et avec des chutes de blocs.

Réponse au courrier L8 de Marc PAIS Retrofit des enneigeurs du secteur Lindarets et particulièrement la piste des Parchets : Depuis 2005, nous avons entrepris des travaux de retrofit d’enneigeurs sur tout le secteur Lindarets. En effet, les enneigeurs installés depuis 1998 (modèles HJET) ont été remplacés par des enneigeurs de nouvelle génération plus performants et ayant par conséquent, des niveaux sonores plus faibles. Ainsi, la totalité des enneigeurs HJET de la piste des Parchets ont été remplacés par des Rubis. Pour mémoire : Niveau sonore d’un HJET : 72 dB(A) Niveau sonore d’un RUBIS à de face 50m : 64 dB(A) Le premier enneigeur est à 129 mètres de la première habitation.

OBSERVATIONS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Observation sur les besoins en eau pour l’enneigement : globalement, le domaine skiable d’Avoriaz présente un enneigement satisfaisant ; mais l’expérience montre que, lors des saisons où le déficit de neige est notable, la station et la commune de Montriond peuvent souffrir d’un manque de recettes préjudiciable à leur équilibre. L’objectif est de sécuriser le domaine skiable sur le secteur des Lindarets, en s’affranchissant autant que possible des aléas du manque de neige. Il est en effet vital pour l’exploitant de garantir la piste de liaison (Abricotine) des Portes du Soleil vers la Suisse.

Observation sur l’étendue actuelle de l’enneigement Pistes existantes Longueur Largeur Surfaces Parchets 1787 ml 31 ml 55 397 Chaux Fleurie 1929 ml 27 ml 52 083 Prolays 2640 ml 31,50 ml 83 160 Grenouillère 250 ml 33 ml 8 250 Plateau débutant 242 ml 50 ml 12 100 Snow park Chapelle 211 ml 40 ml 8 440 Retour station 250 ml 25 ml 6 250

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TOTAL : 22 ,568 22 Hectares 568

Les prélèvements d’eau pour les extensions se feront uniquement sur le bassin versant de la Dranse de Montriond, avec restitution sur le même bassin versant. Pour les équipements existant 8 enneigeurs sur les 84 sont sur le bassin versant de la Dranse de Morzine. La surface enneigée par ces 8 enneigeurs est de 2,6 ha sur les 22 hectares 568. Cela représente 12% de la surface totale et représentera 6% de la surface totale avec les aménagements des pistes de l’Abricotine, des Brocheaux et du Stasch. La SERMA s’engage à déconnecter ces 8 enneigeurs dans les 3 ans à venir. Les travaux liés à cette opération sont estimé à 200 000 €.

Observation sur le suivi de la hauteur du lac Sur 2 ans marnage maxi de 56 cm.

Capteur de niveaux Lac de Montriond : Les capteurs de niveaux que nous avons prévu d’installer dans le lac de Montriond seront interrogés en continu par notre logiciel de supervision. Ceci nous permettra d’asservir le fonctionnement de la station de pompage au niveau d’eau résiduel dans le lac. Dès que le niveau atteindra le seuil mini le fonctionnement du pompage sera automatiquement suspendu ; De plus ces capteurs vous permettront d’avoir sous forme informatique un suivi continu du niveau d’eau dans le lac

Le marnage du lac a été suivi sur l’hiver 2012-2013 par la SERMA :

Date Niveau du lac

16 janvier 2013 Lac déverse

30 janvier -32 cm

01 février -2 cm

05 février Lac déverse

13 février -4 cm

21 février -17 cm

27 février -29 cm

06 mars -56 cm

13 mars -56 cm

20 mars -11 cm

29 mars -8 cm

03 avril Lac déverse

14 avril 2013 Lac déverse

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Puis dernièrement en 2013-2014 :

Date Niveau du lac Ep glace

12 décembre 2013 -15 cm 15 cm

18 décembre -18 cm 20 cm

25 décembre -37 cm 23 cm

02 janvier 2014 -48 cm 24 cm

08 janvier +2 cm 28 cm

16 janvier +37 cm 37 cm

23 janvier +39 cm 39 cm

30 janvier +34 cm 47 cm

06 février -16 cm 52 cm

13 février -12 cm 55 cm

20 février -8 cm 73 cm

27 février -10 cm 74 cm

06 mars -18 cm 77 cm

13 mars +27 cm 77 cm

20 mars +70 cm

Observation sur le contenu du dossier Nous rappelons en temps que mesure d’accompagnement l’enfouissement de la ligne EDF. En termes de suivi la SERMA s’engage sur les mesures du niveau du lac hebdomadaire pendant la saison hivernale. Pendant les travaux, un plan de circulation des engins de chantier sera mis en place. Un suivi par un écologue sera par ailleurs proposé par la SERMA pendant le chantier : au démarrage du chantier, pendant et après remise en état, afin de mettre en place le Plan Assurance Environnement de manière effective. En ce qui concerne les zones végétalisées, l’entretien et le suivi seront réalisés pendant les premières années, avec reprise éventuelle des zones peu couvertes.

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Estimation des dépenses correspondantes :

Mesure Coût HT

Pour la reprise de la végétation sur les tranchées des pistes 3 650 €

Pour les remblais et revégétalisation autour du bâtiment 11 000 €

Suivi écologue pendant les travaux 2 000 €

Equipements capteurs plus câblage supervision 800 €

Suivi du marnage du lac sur 3 ans (frais de personnel) 6 000 €

Dépenses liées à l’amélioration de l’environnement : enfouissement de la 160 000 € ligne électrique

Déconnexion des 8 enneigeurs sur une durée de 3 ans 200 000 €

Total 383 450 € HT

Dans le suivi du marnage du lac il faut préciser qu’a partir d’un marnage de moins 2 mètres la SERMA missionnera une personne compétente pour contrôler la vie de la faune aquatique.

Observation sur les additifs Il n’ya pas d’utilisation d’additifs dans la neige de culture.

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SERMA COMMUNE DE MONTRIOND (Haute-Savoie)

Enquête publique préalable à l’autorisation au titre des articles L214-1 à L214-6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets

Enquête publique du lundi 10 février 2014 au jeudi 13 mars 2014 inclus

CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

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OBJET : enquête publique portant sur la demande d’autorisation au titre des articles L214-1 à L214- 6, R214-1 à R214-31 et R123-1 à R123-27 du code de l’environnement pour le prélèvement dans le lac de MONTRIOND en vue de l’enneigement de pistes de la station des Lindarets . Cette demande est sollicitée par la Société d’Exploitation des Remontées Mécaniques de Morzine- Avoriaz (SERMA). Cette opération porte sur : - la création d’une station de pompage dans le lac de Montriond pour un volume maximal de 120 000 m3 par saison hivernale et un débit maximal de 240m3/h. La prise d’eau sera située à 3 m sous le niveau de déversement du lac. - la création de canalisations enterrées : o réseau d’adduction d’eau sur 3 800 ml jusqu’au tronçon existant des Lindarets o réseau d’enneigement artificiel (eau + air) sur 7 300 ml équipant les pistes Abricotine, Brocheaux et Stasch La prise d’eau actuelle sur le ruisseau des Lindarets sera limitée à un prélèvement annuel maximal de 46 000 m3 réalisé à la fonte des neiges. L’autorisation de prélèvement sollicitée porte sur un volume total de 166 000 m3.

L’opération projetée est soumise : - à étude d’impact au titre de la catégorie d’aménagement, d’ouvrages et de travaux concernant les installations d'enneigement. permettant d'enneiger, hors site vierge, une superficie supérieure ou égale à 4 hectares - à autorisation « loi sur l’eau » au titre des prélèvements et installations et ouvrages permettant le prélèvement, d'une capacité totale maximale supérieure ou égale à 1 000 m3 / heure ou à 5 % du débit du cours d'eau ou, à défaut, du débit global d'alimentation du canal ou du plan d'eau »

L’opération est soumise à l’ avis de l’autorité environnementale qui a été émis le 28 novembre 2013 par le Préfet de la Région Rhône Alpes.

DEROULEMENT DE L’ENQUETE PUBLIQUE

L’enquête publique s’est déroulée sur une période de 32 jours, du 10 février 2014 au 13 mars 2014 inclus, conformément aux textes en vigueur et à l’arrêté préfectoral 2014013-0004. La publicité, le dossier consultable en Mairie de Montriond ainsi que les permanences du commissaire enquêteur ont permis aux habitants de s’informer et de prendre connaissance du dossier. Lors de ses 4 permanences, le commissaire enquêteur a reçu 14 personnes . A l’expiration du délai de l’enquête, le registre, clos par le commissaire enquêteur, a recueilli 10 observations écrites dont un courrier émanant du Président de la Fédération de Haute-Savoie pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques qui ne voit pas d’inconvénient au projet si la prise d’eau actuelle dans le ruisseau des Lindarets n’est utilisée seulement en période de fonte de neige, en mai. A noter qu’est également jointe au registre, pour information, une lettre adressée à M. le Maire de Montriond par le Président du SIAC (Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Chablais) qui donne un avis favorable au projet à condition qu’un suivi du marnage du lac soit mis en place. D’autre part, le Conseil Municipal de Montriond s’est réuni le 26 février 2014 et a donné un avis favorable au projet en soulignant qu’il permet également, dans le cadre des travaux, d’améliorer l’environnement du site très fréquenté : - en enterrant la ligne de 20 000 volts, entre le lac et le hameau d’Ardents (ligne actuellement aérienne en bordure de la route départementale, très inesthétique et soumise aux aléas de la nature) et une gaine pour la fibre optique jusqu’aux Lindarets - en sécurisant les hameaux des Albertans et d’Ardent où le chemin (emprunté par les VTT l’été) sera écarté des zones habitées - en améliorant l’accès à la cascade d’Ardent

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Au total 19 observations ont été formulées durant l’enquête publique ( dont 9 de façon orale ) ; elles ont fait l’objet d’un procès verbal de synthèse transmis à la SERMA qui, en retour, a rédigé un mémoire en réponse, faisant l’objet d’une présentation thématique dans le rapport d’enquête, accompagné des avis du commissaire enquêteur sur chacun des points évoqués.

RESUME SYNTHETIQUE DES OBSERVATIONS DU PUBLIC ET MEMOIRE EN REPONSE DE LA SERMA

Les observations formulées 4 par le public ont porté sur une vingtaine de thèmes détaillés dans le rapport d’enquête et dont certains ne concernaient pas directement l’objet de l’enquête publique :

Thématiques Nature des observations du public Thématiques générales liées à - motivations de l’extension de l’enneigement artificiel la pertinence de - conditions de températures pour l’enneigement artificiel et pérennité du l’enneigement artificiel face système face aux changements climatiques aux enjeux de développement - prise en compte du développement durable durable et aux changements - présence d’additifs dans la neige de culture climatiques

Thématiques - justification des volumes d’eau sollicités environnementales - impact environnementaux de l’enneigement artificiel sur les écosystèmes spécifiques au projet - justification du choix du lac et proposition d’autres sites de retenues - impact sur le marnage du lac, sur la vie piscicole, sur le développement des algues et l’envasement du lac - impacts sonores - impact sur l’alimentation en eau potable - risques de dispersion de polluants ou germes pathogènes - intégration paysagère de la station de pompage et choix de son site - prise en compte du Géopark du Chablais - impacts environnementaux des travaux et calendrier - garanties de suivi des volumes pompés - risques d’utilisation de l’eau sur d’autres bassins versants ou pour d’autres usages implication de la SERMA dans l’entretien du lac - coût insuffisant des mesures compensatoires

Thématiques financières - montant des travaux et modalités de financement spécifiques au projet

Thématiques hors cadre de - classement d’utilité publique du projet l’enquête publique - convention entre la commune et la SERMA ; possibilité tarifs préférentiels pour le centre de vacances ou pour les habitants de Montriond ; indemnités versées à la commune pour le pompage dans le lac - servitudes de passage

Parmi les observations formulées, certaines trouvaient réponses dans le dossier de demande d’autorisation (et ses deux dossiers complémentaires), d’autres nécessitaient des explications plus détaillées ou supplémentaires.

4 Une observation peut concerner plusieurs thématiques 69

Le mémoire en réponse de la SERMA a permis : - d’apporter les réponses détaillées nécessaires concernant notamment la fabrication de la neige de culture, l’absence d’additif, la justification des choix de site, la prise en compte des écosystèmes terrestres et aquatiques, l’absence d’impact sonore, les modalités de réalisation de travaux - de faire évoluer le dossier par une meilleure prise en compte de : o l’intégration paysagère de la station de pompage pour laquelle a été missionné un architecte qui a produit un nouveau photomontage o la gestion de l’eau à l’échelle du bassin versant du lac de Montriond avec l’engagement de la SERMA de déconnecter, sous 3 ans, les 8 enneigeurs situés sur Avoriaz (bassin versant de la Dranse de Morzine) pour un coût estimé à 200 000 € o des mesures de suivi de la hauteur du lac : une cote minimale de 2m est fixée pour l’intervention d’un écologue afin d’apprécier les impacts sur les milieux aquatiques o du coût des mesures compensatoires o de la planification des travaux

En complément du mémoire en réponse de la SERMA, notons que le SIAC signale la bonne qualité actuelle des eaux du lac et un risque négligeable de transmission de germes pathogènes par l’intermédiaire des canons à neige. Le SIAC précise également que le projet de pompage n’a pas d’incidences sur le géosite du Géopark car le rabattement maximal suite au pompage se situe dans la gamme des variations naturelles du lac.

Le commissaire enquêteur considère que les réponses apportées par la SERMA n’entraînent pas de modifications substantielles du projet soumis à enquête publique mais une meilleure prise en compte de l’environnement (intégration paysagère, hydrologie du bassin versant du lac de Montriond et suivi hydrologique). La déconnexion des 8 enneigeurs situés sur Avoriaz permet de lever la suspicion relative aux risques d’utilisation de l’eau sur d’autres versants ou pour d’autres usages. Le suivi renforcé du marnage du lac permet également de lever les inquiétudes relatives au suivi des effets réels du pompage sur le lac.

COMMENTAIRES DU COMMISSAIRE ENQUETEUR

Sur les observations émises durant l’enquête publique Le commissaire enquêteur a pu constater que le projet ne fait pas l’objet d’un large consensus et que plusieurs personnes ont exprimé leurs fortes inquiétudes : - vis à vis de l’enneigement artificiel, de son impact environnemental et de sa justification aux regard des enjeux de développement durable face aux risques de changements climatiques - vis à vis de la sûreté du suivi du pompage et des risques de « mauvaise » utilisation de l’eau à d’autres fins ou sur d’autres versants ; générant ainsi un climat de suspicion à l’encontre de la SERMA

Sur le projet (en prenant également en compte le mémoire en réponse de la SERMA) Le commissaire enquêteur considère que les études préalables ont permis d'élaborer un projet recherchant le meilleur compromis entre les contraintes techniques et environnementales et en prenant en compte les usages au niveau du lac de Montriond, et notamment, l’association locale de pêche et le club de plongée sous glace qui ne sont pas opposés au projet.

Afin d’éclairer le débat sur la pertinence de l’enneigement artificiel face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques, qui constitue une préoccupation légitime du public , le commissaire enquêteur a proposé dans son rapport (voir paragraphe 4.1.5) : - une synthèse sommaire qu’il a réalisé à partir du document de la DDE-DDA 73/Université de Savoie-CNRS-Laboratoire EDYTEM «Gestion durable des territoires de montagne : la neige de culture en Savoie et Haute-Savoie » (2009) et de la thèse de Pierre Paccard « Gestion durable de l’eau en montagne : le cas de la production de neige dans les stations de sport 70

d’hier » (novembre 2010). Ces deux documents permettent de nuancer de débat souvent manichéen du « pour ou contre la neige de culture » qui n'a pas de sens, compte tenu de la diversité des réalités territoriales, et d’éclairer la problématique de la durabilité de l’enneigement artificiel.

- une analyse de la pertinence de l’extension de l’enneigement artificiel sur Montriond au travers du prisme des 3 piliers du développement durable , avec, en filigrane les changements climatiques :

D’un point de vue économique , l’exploitant affiche clairement ses objectifs visant la sécurisation de l’enneigement en début et fin de saison, ce qui permet d’assurer une meilleure pérennité des activités économiques liées aux sports d’hiver face aux changements climatiques qui pourraient réduire la durée d’enneigement. Se pose alors la question de la fiabilité du domaine skiable de Montriond face à ces changements climatiques. Il apparaît d’après la carte du document de la DDE-DDA 73/Université de Savoie-CNRS-Laboratoire EDYTEM que le domaine d’Avoriaz est toujours fiable, celui de Montriond est non fiable à l’horizon 2100 (pour un réchauffement de 4°C qui correspond à l’hypothèse maximale du GIEC 5). Cependant, à cet horizon à long terme, les trajectoires d’évolution de l’offre et la demande touristique sont inconnues et les modèles climatiques présentent une forte incertitude à des échelles fines. Compte-tenu du fait que ces 2 domaines sont reliés ; on peut considérer que l’on se trouve, pour Montriond, dans la catégorie de vulnérabilité du 2e groupe 6, à savoir « stations où le risque est occasionnel, en moyenne montagne mais rattachées à un domaine de haute altitude ». Dans ce cas, le commissaire enquêteur considère pertinente l’extension de l’enneigement artificiel de Montriond qui est annoncée comme une stratégie de fiabilisation.

D’un point de vue social , en terme de démarche de territoire , le commissaire enquêteur considère que la pertinence de l’extension de l’enneigement artificiel de Montriond est confortée par la stratégie de développement touristique retenue par le SCOT du Chablais 7 précisée dans son Orientation N°3.2.4. Le SCOT définit ainsi les grands projets touristiques ou de loisirs, et parmi eux, le secteur de Morzine-Avoriaz qui fait l’objet de la seule UTN inscrite au SCOT portant sur la réalisation de l’Unité Touristique Nouvelle de Morzine-Prodains pour le projet de liaison téléportée entre Morzine et Les Prodains constituant un transport alternatif correspondant aux orientations du SCOT en matière de multimodalité des déplacements. Cette liaison permettra aux skieurs basés à Morzine d’accéder directement au domaine skiable d’Avoriaz. Le commissaire enquêteur considère que le projet d’extension de l’enneigement artificiel sur Montriond participe à une stratégie plus globale de renforcement du pôle touristique du domaine skiable des Portes du Soleil. Le SCOT considère, de plus dans son diagnostic, que « les domaines skiables avec un enneigement assuré compte tenu de l’altitude, de l’exposition ou de l’enneigement artificiel, sont limités et peu extensibles. Ces domaines sont nécessaires non seulement à la clientèle propre de ces stations, mais aussi aux autres ».

D’un point de vue social, en terme de conflit d’usages, notons que le projet ne remet pas en cause la ressource en eau potable car les captages pour l’alimentation sont réalisés en amont. D’autre part, le projet a été élaboré en concertation avec l’association de pêche locale et le club de plongée sous glace qui ne s’opposent pas au projet.

5 GIEC : Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat 6 d’après les projections des modèles climatiques de Météo France, Tabeaud et Delaporte (2005) permettent d’identifier quatre groupes de stations pour lesquelles « les menaces pour le futur sont différentes » 7 SCoT du Chablais approuvé le 23 février 2012 par le SIAC (Syndicat Intercommunal d'Aménagement du Chablais) 71

D’un point de vue environnemental , le commissaire enquêteur considère que le projet présente : - une nette amélioration de l’hydrologie actuelle du ruisseau des Lindarets qui connaît des étiages hivernaux sévères et dont les prélèvements pour l’enneigement artificiel vont être supprimés en hiver et limités à la fonte des neige - une absence d’impact significatif sur l’hydrologie et les milieux aquatiques : o du lac de Montriond : le marnage induit par le pompage se situe dans les niveaux de marnage naturel du lac (qui, rappelons le, a été réduit après travaux d’étanchéification de l’éboulis aval) ; l’exploitant s’engage à réaliser un suivi de la hauteur du lac. Le commissaire enquêteur a bien pris note de la suspicion exprimée l’encontre de la SERMA quant aux garanties de suivi mais considère qu’il est de la responsabilité de chacun d’appliquer la loi : l’exploitant veillera au respect de l’arrêté d’autorisation et les services de l’état s’attacheront à assurer un contrôle rigoureux o de la Dranse en aval : maintien du débit réservé o de la Dranse en amont : maintien de la continuité hydraulique

Notons, par ailleurs, les dispositions du SCOT du Chablais qui renvoie au SDAGE 8 (OF7 : Atteindre l’équilibre quantitatif en améliorant le partage de la ressource en eau et en anticipant l’avenir).

Dans ce cadre, et face aux risques de raréfaction de la ressource en eau (avec les changements climatiques), le commissaire enquêteur considère que le Contrat de rivière des Dranses, porté par le SIAC, pourrait judicieusement se saisir du débat sur l’enneigement artificiel en étudiant, à l’échelle du bassin versant, et donc de l’ensemble des stations de ski concernées, la pertinence de la mise en œuvre d’un « Schéma de conciliation de la neige de culture avec la ressource et les milieux et avec les autres usages » à l’instar de ce qui a été réalisé dans le cadre du SAGE 9 Drac-Romanche.

CONCLUSIONS ET AVIS

Vu l’arrêté préfectoral n°2014013-0004 d’ouverture d’enquête publique du 13 janvier 2014, Vu l’avis de l’autorité environnementale émis le 28 novembre 2013 par le Préfet de la Région Rhône Alpes, Vu l’avis du Conseil Municipal de Montriond du 26 février 2014,

Et Après m’être rendue sur le site, Après avoir étudié les différentes pièces, contacté différents intervenants et pris en considération l’ensemble du dossier présenté à l’enquête publique, Après m’être tenue à disposition du public durant les permanences prévues, Après avoir analysé les observations, propositions et contre-propositions formulées par le public, Après avoir adressé au pétitionnaire (la SERMA) un procès verbal de synthèse des observations et avoir recueilli, en retour, son mémoire en réponse,

Considérant : Que l’enquête publique s’est déroulée dans le respect de la procédure, notamment pour ce qui concerne les avis de publicité et l’affichage qui a été maintenu et vérifié tout au long de l’enquête, Que le public a été correctement informé de la tenue de l’enquête publique, Que le dossier soumis à l’enquête publique était suffisamment documenté, qu’il permettait d’informer le public sur l’objet de l’enquête et que sa composition tout comme son contenu, bien que perfectible, étaient conformes aux textes en vigueur,

8 SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Rhône-Méditerranée 9 SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux - http://www.drac-romanche.com/comptoirs_eau_neige_culture

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Que les conditions de consultation du dossier par le public étaient bonnes et que les permanences se sont déroulées dans d’excellentes conditions d’organisation, Que le projet a été élaboré en concertation - avec la commune de Montriond dont le Conseil Municipal a donné un avis favorable - avec l’association de pêche locale qui ne s’oppose pas au projet mais demande que le prise d’eau actuelle dans le ruisseau des Lindarets ne soit pas utilisée en étiage hivernal mais seulement en période de fonte de neige, en mai - avec le club de plongée sous glace Que le SIAC donne un avis favorable à condition qu’un suivi du marnage du lac soit mis en place, Que la SERMA a répondu aux observations du public et proposé une meilleure prise en compte de l’intégration paysagère de la station de pompage ; de l’hydrologie du bassin versant du lac de Montriond (déconnexion, sous 3 ans, des 8 enneigeurs situés sur Avoriaz) et des mesures renforcées de suivi de la hauteur du lac en étiage sévère, Que le projet me paraît pertinent face aux enjeux de développement durable et aux changements climatiques,

Et tenant compte de l’inquiétude du public vis à vis des effets du pompage sur le marnage du lac, des risques de dépassement des volumes de prélèvement autorisés et des risques de « mauvaise » utilisation de l’eau sur d’autres versants ou pour d’autres usages,

J’émets un AVIS FAVORABLE avec les RECOMMANDATIONS suivantes :

- concernant le suivi de la hauteur du lac de Montriond : à partir d’un niveau de marnage de 2 m, il sera associé au suivi automatisé prévu par la SERMA, l’intervention d’un écologue afin de vérifier la continuité hydraulique vers la Dranse en amont, l’effet de l’exondation du bout du lac sur la vie aquatique (en particulier les herbiers et la faune benthique) et, si nécessaire, la mise en œuvre de prescriptions complémentaires en terme de niveau maximal de prélèvement à ne pas dépasser. Le suivi du marnage du lac devra permettre de vérifier les hypothèses théoriques de marnage maximal imputable au pompage dans le lac et d’affiner les connaissances des effets du marnage sur la vie aquatique qui seront à capitaliser par les différents acteurs (ONEMA, DDT, SIAC dans le cadre du Contrat de rivière). - concernant le prélèvement sur le ruisseau des Lindarets : le pompage sera déconnecté entre deux fontes des neiges - concernant les risques de dépassement des seuils de prélèvement autorisés : l’exploitant veillera à produire la « juste neige» 10 afin d’optimiser la consommation d’eau et les services de l’état s’attacheront à assurer un contrôle rigoureux, notamment les années d’étiage sévère - concernant l’engagement de la SERMA à déconnecter les 8 enneigeurs situés sur Avoriaz : la commune de Montriond procèdera à un contrôle au bout de 3 ans dont elle transmettra les résultats aux services de l’état - concernant la forme du dossier : l’étude d’impact sera complétée par un chapitre à part entière reprenant l’ensemble des mesures prises pour réduire ou prévenir les effets négatifs du projet et pour assurer leur suivi avec leurs modalités de mise en œuvre ainsi que leurs coûts (voir paragraphe 5.4 du rapport du commissaire enquêteur).

Fait à Saint Jorioz, le 9 avril 2014 Pascale ROUXEL Commissaire enquêteur

10 La démarche de production de la « Juste Neige® » consiste à optimiser la gestion des ressources via un logiciel de pilotage des installations