Haute-Normandie Archéologique, tome 13, fascicule 1, 2008 1

HAUTE-NORMANDIE ARCHÉOLOGIQUE

BULLETIN N° 13 Fascicule n° 1

2008

Centre de Recherches Archéologiques de Haute-Normandie Hôtel des Sociétés Savantes, 190 rue Beauvoisine, 76000 Rouen Haute-Normandie Archéologique, tome 13, fascicule 1, 2008 3

SOMMAIRE

Gérard BROGLIO et Monique BROGLIO Compte rendu de l’Assemblée Générale. Exercice 2007, p. 5

Pierre WECH La distribution de l’eau sur le site gallo-romain du Vieil-Evreux. Premiers résultats des fouilles 2007 sur le bassin de répartition et le réseau d’aqueducs, p. 9

Jean-Pierre WATTÉ et Monique REMY-WATTE Voyage d’étude : l’archéologie de la , p. 19

Jean-Pierre WATTE Le fond du Boscol, à Héricourt-en-Caux (Seine-Maritime) : un gisement paléolithique supérieur final, mésolithique et néolithique, p. 41

Romain PIGEAUD L’art des « grottes de Saulges », p. 57

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VOYAGE D’ETUDE, L’ARCHEOLOGIE DE LA MAYENNE.

Jean-Pierre WATTÉ et Monique REMY-WATTÉ

Résumé Programme d’un voyage d’études archéologiques organisé en Mayenne, pour le CRAHN et la Société Géologique de Normandie, permettant de découvrir des sites majeurs de ce département, depuis le Paléolithique jusqu’au XIXe siècle. Mots-clés Mayenne, grotte ornée, menhir, dolmen, oppidum, stèle, temple, théâtre, forteresse, camp, chapelle, église, château, four à chaux, Paléolithique, Néolithique, Tène, Gallo-Romain, Moyen Age.

Summury1 Program of an archeological excursion in Mayenne for the Centre Archéologique de Haute-Normandie and the Société Géologique de Normandie, in order to show great sites of this department, from Paleolithic since XIXe century. Key-words Mayenne, ornamented cave, menhir, dolmen, oppidum, gallic stele, temple, theater, fortress, camp, chapel, church, castle, kiln for lime, Paleolithic, Neolithic, La Tene, Gallo-Roman, Middle Ages.

INTRODUCTION

Depuis plusieurs années, le CRAHN, en partenariat avec la Société Géologique de Normandie et des Amis du Muséum du Havre, organise sur plusieurs jours des voyages d’études à contenu archéologique : 2005, en Bretagne du sud, 2006, en Bretagne du nord, 2007, dans le Périgord. Pour 2008, c’est le département de la Mayenne, avec en outre une incursion dans la Sarthe, qui a été retenu pour son potentiel en ce domaine aussi riche que varié, avec au programme (fig. 1) : - Préhistoire : grottes ornées et chantiers de fouilles de Saulges ; menhirs de , la Bigottière, Houssay, ; dolmens de Brécé, Chantrigné, Ernée, Saint-Mars-la-Futaie, Sainte-Suzanne, Voutré. - Age du Fer : oppida d’, ; stèles de la Désertine, Evron, , Avron et Marcillé-la-Ville. - époque gallo-romaine : ville de Jublains (musée, forteresse, temple, théâtre, thermes), thermes d’Entrammes, camp du Rubricaire à Saint-Gemmes-le-Robert. - Moyen Age : camp de Beugy (ou des Anglais) établi par Guillaume le Conquérant à Sainte- Suzanne, chapelles carolingiennes (avec fresques du XIIe au XVe s.) de Pritz à Laval et de Saulges, palais carolingien et château XIe-XVe s. de Mayenne, basilique d’Evron et sa chapelle avec décor arabo-byzantin du XIIe s. et fresques du XIIIe, église N. D. de Saulges, châteaux de Sainte-Suzanne et de Lassay (Lassay- village et Bois-Thibault). - XIXe siècle : four à chaux de Saulges.

LA GEOLOGIE

Le département de la Mayenne fait partie de la bordure sud-est du Massif Armoricain. C’est un plateau, plus relevé au nord qu’au sud, d’une altitude moyenne atteignant respectivement 180 et 80 m. Le point culminant est au Mont-des-Avaloirs, à 417 m. Ses molles ondulations sont entaillées par des vallées parfois bien encaissées, comme dans le « canyon » de Saulges (fig.8, n° 1).

Au Briovérien inférieur (670-590 millions d’années), l’orogenèse cadomienne provoque des remontées de magma dont le refroidissement entraîne la formation de roches granitiques. Au Briovérien supérieur (590-540 millions d’années), l’érosion de ces reliefs donne naissance à des dépôts glacio-marins d’argile qui se transforment en schistes. Au Cambrien (530-500 millions d’années), la région située à l’ouest de la Sarthe s’effondre en un vaste graben où se forment de puissantes calderas qui vomissent d’énormes quantités de laves acides, formant des couches de plusieurs centaines de mètres d’andésite, de dacites ou de rhyolithes. Des strato-volcans explosifs rejettent d’énormes quantités de ponces, tandis que dans les bassins de nouveaux dépôts d’argiles et de sables donnent naissances à des schistes, grès et quartzite ; plus au sud, au Dévonien et au Carbonifère, des calcaires dolomitiques sont déposés. Au début de Carbonifère (à partir de 360 millions d’années), le plissement hercynien entraîne de nouvelles remontées de magma.

1 Traduction Christine Rolland, Ghris, Université de Rouen et Christian Rolland. 20

Fig. 1. Mayenne. Localisation des communes citées. Fig. 1 Mayenne. Identification of sites mentioned.

Les couches de calcaire primaire de la vallée de l’ ont connu une érosion qui a engendré un relief karstique : une série de grottes s’ouvrent sur les communes de Saulges, Thorigné-en-Charnie et Saint-Pierre- sur-Erve, au fond du « canyon » de Saulges (fig. 8, n° 1) ; celles-ci ont attiré les hommes du Paléolithique qui ont installé leur habitat sous les porches et leurs sanctuaires au fond des cavités. Les matériaux pour construire menhirs et dolmens n’ont pas manqué au Néolithique : blocs de granite, de quartzite ou de calcaire dur, épars un peu partout, étaient aisément récupérables, tandis que les filons de dolérite ont été exploités pour fabriquer des haches polies –ainsi d’ailleurs que certains éléments architecturaux des monuments mégalithiques (Fromont, et al., 2008)-. De même, une abondante pierraille a fourni facilement les éléments de construction des cairns. Ces conditions sont tout à fait identiques à celles rencontrées en Bretagne : des groupes culturels très proches ont donc pu développer une architecture mégalithique tout à fait comparable. Les roches anciennes de la Mayenne recèlent des gîtes aurifères, aussi bien au nord-est de Mayenne, que dans la région de Jublains et surtout le long d’un filon de quartz qui s’étend d’ouest en est dans la région méridionale du département, depuis La Guerche de Bretagne jusqu’à Château-Gontier ; les alluvions qui résultent de leur érosion contiennent également de l’or, sous forme de paillettes et de pépites. Ces dernières ont été recherchées vraisemblablement dès l’Age du Bronze tandis que les quartz aurifères ont été exploités 21 en carrières depuis la Tène. Le stockage du métal précieux est une des hypothèses avancées pour expliquer pourquoi les Romains ont construit des forteresses à Jublains et au Rubricaire : protéger l’or des convoitises, avant son expédition vers Rome. Par contre, l’absence de formations sédimentaires à silex a contraint les artisans de la Préhistoire à tailler des matériaux difficiles à travailler, comme le quartzite ou à aller rechercher au loin ce silex qui leur manquait. Les Solutréens de Saulges ont aussi utilisé accessoirement le quartz, en particulier le quartz hyalin, dont l’emploi résulte là manifestement d’une recherche esthétique, ainsi que du grès lustré provenant restes de placages éocènes situés un peu plus au nord dans la région d’Ambers.

LA PREHISTOIRE

Les premières recherches

Comme dans les autres régions françaises, les recherches en Préhistoire sont très actives à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, mais là comme ailleurs le souci de collection prime sur l’aspect scientifique… On prospecte les champs, mais avant tout pour recherches les « belles pièces ». La plupart des découvertes restent inédites et peu de matériel en est conservé ; le classement des collections de musée peut néanmoins réserver quelques surprises : c’est ainsi que 18 objets provenant de Mée, à l’extrême sud-ouest du département, ont été retrouvés au Muséum du Havre (inédit) : 6 éclats Levallois (fig. 2, n° 1 à 4), dont un en silex jaspé jaune et brun rouge, 1 lame (fig. 2, n° 5), un racloir double convergent (fig. 2, n° 6) et un casson du Paléolithique moyen, deux éclats, un éclat laminaire en silex tertiaire, 3 petites lames, un couteau lame à dos -très érodé- (fig. 2, n° 9), un talon de hache taillée (fig. 2, n° 7) et une hache polie retaillée (fig. 2, n° 8) du Néolithique.

Fig. 2. Mée. 1 à 6 : Paléolithique moyen ; 7 à 9 : Néolithique. 1 à 4 : éclats Levallois ; 5 : lame ; 6 : racloir double convergent ; 7 : talon de hache taillée ; 8 : hache polie retaillée ; 9 : couteau-lame à dos. Coll. Muséum du Havre. Dessins J.-P. Watté. Fig. 2. Mée. 1 to 6 : Middle Paleolithic ; 7 to 9 : Neolithic. 1 to 4 : Levallois flakes ; 5 : blade ; 6 : double convergent scrapper ; 7 : butt end of stone axehead ; 9 : backed blade. Museum of Le Havre collections. Drawings by J.-P. Watté.

Bien des dolmens sont vidés, le mobilier mis au jour étant le plus souvent non décrit et perdu aujourd’hui ; il en est de même pour le remplissage des grottes : entre 1875 et 1877, dans le secteur de Saulges, huit d’entre elles sont fouillées sans aucune rigueur. A l’image de ce que fait Coutil en Normandie, ces travaux donnent lieu néanmoins à plusieurs inventaires ; en particulier Ledru propose en 1911 un « Répertoire des monuments et objets anciens préhistoriques, gallo- romains, mérovingiens et carolingiens existants ou trouvés dans les départements de la Sarthe et de la 22

Mayenne ». Des synthèses récentes fournissent un bon panorama de l’archéologie mayennaise (Bouillon, Naveau in Salbert 1984 ; Naveau, 1998, 2000).

Le Paléolithique ancien

Seuls quelques sites ont été repérés en ramassage de surface, en particulier dans la région d’ (Chellé) et Mézangers : des bifaces, dont un bel exemplaire est présenté au Musée de Jublains, provenant justement du site de Chellé (Naveau, 1998, p. 16-17), des pointes, racloirs, denticulés… ont ainsi été signalés. L’outillage est fabriqué en quartzite et, dans une moindre mesure, en quartz et en silex.

Le Paléolithique moyen

La même région d’Hambers-Mézangers a fourni un matériel à débitage Levallois, qu’il n’est pas toujours possible de différencier de l’outillage du Paléolithique ancien dans lequel il apparaît mêlé. Surtout, les grottes de Saulges -la Chèvre, Rochefort, Margot- ont fourni des séries moustériennes.

Le Paléolithique supérieur

Un seul habitat de plein air est connu : Argentré, à l’est de Laval, qui a donné un matériel aurignacien (L’Helgouach, 1979, p. 571). Au nord-est de cette localité, à Louverné, la grotte de la Roche, a été occupée au Paléolithique supérieur ; elle a livré des ossements d’hyène, de rhinocéros (L’Helgouach, 1983, p. 348) et des côtes de mammouth gravées de traits et colorées à l’ocre (Bouillon, in Salbert, 1984, p. 25), ainsi que des ossements d’animaux quaternaires. Mais ce sont les grottes de la région de Saulges qui ont fourni, dès le XIXe siècle, le matériel le plus intéressant, car trouvé en stratigraphie (Allard, 1983 ; Bigot B., Bigot J.-Y., Marguerie, 2002). Surtout, deux grottes ornées sont actuellement en cours d’études, la Dérouine ou Mayenne-Sciences, découverte par Roger Bouillon en 1967 et Margot, par Romain Pigeaud en 2005. On trouvera dans ce volume un article, « l’art des grottes de Saulges », par Romain Pigeaud, portant sur les œuvres d’art de celles-ci.

- La Chèvre, commune de Saint-Pierre-sur-Erve. (Hinguant, Molines et Monnier, 1999 ; Hinguant, 2000 ) (fig. 3, n° 1). Des niveaux moustériens, aurignaciens, solutréens et magdaléniens ont été mis en évidence. L’Aurignacien est représenté en particulier par de nombreux grattoirs à museau et, dans une moindre mesure, par des grattoirs carénés

- Margot, commune de Thorigné-en-Charnie (Pigeau et Hinguant, 2007 ; Pigeaud et al., 2008). Les fouilles anciennes ont livré des éléments moustériens, aurignaciens et solutréens. Concernant les œuvres d’art, les recherches en cours ont montré l’existence d’une soixantaine de représentations, parmi lesquelles on compte 7 chevaux, 6 rhinocéros laineux, 1 aurochs, 1 cervidé, 2 oiseaux –un corbeau et un cygne-, deux anthropomorphes et un sexe féminin. Celles-ci sont à rapporter à deux phases : au Gravettien (-25 000) et à la fin du Magdalénien, en particulier pour les fines gravures (-12 000 -9 000). A cette dernière phase correspondent des sagaies, poinçons, baguette cochée, un lissoir… en bois de renne issus des fouilles anciennes.

- Mayenne-Sciences (appelée anciennement La Dérouine ou La Bigotte), commune de Thorigné-en- Charnie (Allard, 1983 ; Bouillon, 1968 ; Pigeau, 2001,2003 ; Pigeau et Hinguant, 2007 ; Pigeaud et al., 2008) (fig. 3, n° 2-3). Une importante occupation solutréenne est décelable d’après le matériel des fouilles anciennes ; on y note la présence de belles feuilles de laurier, bifaces ou à face interne plane, et de beaux grattoirs à retouche solutréenne. Du matériel magdalénien y a également été trouvé. Comme à Margot, les recherches se poursuivent. Une soixantaine de représentations ont déjà été repérées, dont 9 chevaux, 2 mammouths, 1 bison, 19 signes, 12 traces digitales… Les figures sont réalisées au crayon de charbon de bois, les tracés digités à l’ocre rouge. Le panneau principal rassemble un signe triangulaire ovalisé avec au centre une empreinte de paume de main, deux chevaux dos à dos et un mammouth, ce dernier affronté avec un cheval. D’autres compositions doivent être notées : un cheval noir entouré de tracés digités rouges, un bison au-dessus d’un anthropomorphe cornu ( ?)… Ces dessins sont à rapporter au Gravettien (29 000 - 22 000 ans).

- Rochefort, commune de Saint-Pierre-sur-Erve (Hinguant S. et Colleter R, dir., 2007 ; Hinguant, 2008) (fig. 3, n°5 à 7). L’examen des déblais des premières fouilles et l’étude des collections anciennes montrent l’existence du Paléolithique moyen final de l’Aurignacien et du Solutréen. Les recherches récentes ont permis l’étude d’une cave médiévale, d’un dépôt funéraire gaulois et d’une occupation mésolithique (- 7 300 ans), découverte tout à fait importante dans une région où il n’en existait encore aucune connue pour cette période. Surtout, un niveau solutréen à feuilles de laurier, connu dès le XIXe siècle, fait actuellement l’objet de fouilles. Des activités domestiques et artistiques y ont été mises en évidence : on y a taillé des feuilles de laurier et pratiqué des découpes de boucherie ; des plaquettes gravées, dont une portant un bouquetin et des os incisés y ont été mis au jour. Près de 600 objets lithiques ont été recueillis, dont 79 outils ; feuilles laurier et

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Fig. 3. Outillage du Paléolithique supérieur. 1 : grattoir ; 2 : feuille de laurier ; 3 : burin en bec de perroquet ; 4 : harpon ; 5 à 7, armatures. 1 : Aurignacien ; 2 : Solutréen ; 3-4 : Magdalénien ; 5 à 7 : Epipaléolithique. 1 : la Chèvre ; 2-3 : Mayenne-Sciences ? ; 4 : Rochefort ; 5 à 7 : Thorigné, sans plus de précision. 1, 3 à 7 : d’après Allard, 1983 ; 2 : d’après Allard, 1985. Fig. 3. Upper Paleolithic tools. 1 : scrapper ; 2 : « laurel leaf » shaped stone ; 4 harpoon ; 5 to 7 : shafts. 1 : Aurignacian ; 2 : Solutrean ; 3-4 : Magdalenian ; 5 to 7 : Epi-Paleolithic. 1 : La Chèvre ; 2 to 3 : Mayenne-Sciences ? 4 : Rochefort ; 5 to 7 : Thorigné, without any other detail. 1, 3 to 7 : after Allard, 1983 ; 2 : after Allard, 1985. de saule représentent 35 % de ces derniers. 60 % des objets sont taillés dans un grès lustré aux tons marbrés du plus bel effet -donnant de fort belles lames, dont une de 21,2 cm- et 3 % dans du cristal de roche : le souci d’une recherche esthétique est ici tout à fait manifeste. La faune est représentée majoritairement par le cheval et le renne et, dans une moindre mesure, par le bouquetin, l’ours brun, le loup, le renard et le chat sauvage. Les datations C 14 tournent autour de 20 000 ans B.P. Une occupation magdalénienne plus ténue est suggérée par les découvertes anciennes de sagaies, certaines ornées, et de harpons à un rang de barbelures.

MESOLITHIQUE

On ne connaît à peu près rien dans la région à propos de cette période. Quelques armatures microlithiques ont été recueillies ici ou là, par exemple à Couesmes-Vaucé (L’Helgouach, 1983, p. 348) ou encore lors des fouilles de l’allée couverte de la Hamelinière à Chantrigné (Bouillon, 2001). Surtout, un niveau d’occupation de cette période (- 7 300 ans) a été mis au jour à la grotte de Rochefort (Hinguant, Colleter, 2007) : c’est la première occupation stratifiée mésolithique étudiée dans la Mayenne.

NEOLITHIQUE

De très nombreux objets néolithiques ont été découverts un peu partout, mais il s’agit souvent de pièces isolées, des haches polies en particulier, recueillies fortuitement ou en prospections de surface. Parmi les productions régionales particulières, on peut signaler les haches-marteaux cordiformes (L’Helgouach, 1971dont une provenant des Rochères, commune de Meslay-du-Maine, est conservée au Muséum de Rouen

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Fig. 4. Outillage du Néolithique. 1 : hache-marteau en dolérite ; 2 : poignard en silex pressignien ; 3 : grattoir ; 4 : flèche à pédoncule et barbelures ; 5-6 : flèches pédonculées ; 7 : flèche à tranchant transversal ; 8-9 : pendeloques ; 10 : lame retouchée ; 11 : hache polie en silex ; 12 à 14 : vases à fond plat de type « pots de fleurs ». 1 : Meslay-du-Maine, les Rochères, d’après Watté, 1973 ; 2, 11-12,14 : Chantrigné, la Hamelinière, d’après l’Helgouach, 1986 ; 3, 5 à 7, 10 : Brécé, le Petit Vieux-Sou, d’après Bouillon, 1986a ; 4, 8-9, 13 : , cote 193, d’après Bouillon, 1986b. Fig. 4. Neolithic tools. 1 : dolorite axe-hammer ; 2 Grand-Pressigny flint knife ; 3 : scraper ; 4 : tanged and barbed arrowhead ; 5 to 6 : pedunculate arrowheads ; 7 : arrowhead with transversal edge ; 8 to 9 : pendantives ; 10 : reworked blade ; 11 : polished flint axehead ; 12 to 14 : flat-bottomed “flower type” vases. 1 : Meslay-du-Maine, les Rochères, after Watté, 1973 ; 2, 11-12,14 : Chantrigné, la Hamelinière, after l’Helgouach, 1986 ; 3, 5 à 7, 10 : Brécé, le Petit Vieux-Sou, after Bouillon, 1986a ; 4, 8-9, 13 : Vautorte, cote 193, after Bouillon, 1986b.

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Fig. 5. Menhirs. 1 : Chantrigné, le Grand-Coudray ; 2 : Houssay, la Baronnière ; 3 : , Clivoy ; 4 : la Bagottière, le Faix du Diable ; 5 : Niort-la-Fontaine, la Pierre Robert ; 6 : Oisseau, la Chablère 7 : Bazougers, la Hune ; 8-9 : Bazougers, la Hune, détail des cuvettes et rainures du polissoir. Photos Jean-Pierre et Monique Remy- Watté. Fig. 5. Standing stones. 1 : Chantrigné, le Grand-Coudray ; 2 : Houssay, la Baronnière ; 3 : Chailland, Clivoy ; 4 : la Bagottière, le Faix du Diable ; 5 : Niort-la-Fontaine, la Pierre Robert ; 6 : Oisseau, la Chablère 7 : Bazougers, la Hune ; 8 to 9 : Bazougers, la Hune, detail of the grooves of the grinding stone. Pictures Jean-Pierre Watté et Monique Remy-Watté.

(fig. 4, n° 1) (Watté, 1973). Des habitats ont été reconnus : le Petit-Fay, les Gonachères, les Bretonnières autour d’Ernée, les Rochères à Meslay-du-Maine par exemple mais leur fouille, qui nécessitait de grands 26 décapages, a été négligée : jusqu’à ces dernières années, seul le site d’Oisseau a ainsi été étudié (Letterlé, 1987b ). Un décapage mené sur 830 m2 y a montré l’existence d’une maison dont les bases d’un mur de terre séchée ont été suivies sur 5 m ; à l ’intérieur, un foyer appareillé a été mis au jour. Il a livré un mobilier abondant dont des louches et cuillers, une faisselle -qui montre donc l’existence d’un élevage-, des grains carbonisés et des fragments de meules -qui attestent la pratique de la culture- de deux poignards en silex du Grand-Pressigny. Ces éléments permettent de rattacher cet habitat au Néolithique récent, datation corroborée par une analyse C 14 : 2895-2420 avant J.-C. Les fouilles ont concerné avant tout les dolmens, facilement reconnaissables dans le paysage et qui pouvaient fournir un abondant matériel souvent de grande qualité, mais les plus anciennes n’ont servi qu’à enrichir des collections privées, sans souci de recherche scientifique et le mobilier ainsi recueilli a rarement été conservé et a été le plus souvent perdu. Menhirs et dolmens sont relativement nombreux en Mayenne : ceux-ci sont au nombre respectif de 29 et 26 dans le répertoire dressé par Bouillon (in Salbert, 1984, p. 29). Ils constituent une suite aux monuments de l’Armorique (L’Helgouach, 1987).

Les menhirs

En Mayenne comme ailleurs, les menhirs semblent en général isolés. Cette impression s’explique par le fait qu’aucune fouille n’a été menée pour en étudier le contexte. A la Baronnière, commune d’Houssay, deux menhirs, situés à 3,50 m l’un de l’autre, existent bien à proximité d’un dolmen : ces monuments peuvent être liés et on peut penser que les premiers ont été érigés sur une voie menant à la sépulture ou dressés en limite d’un territoire sacré ; mais cela n’est que pure hypothèse et les menhirs ont pu être dressés bien avant ou bien après la construction du dolmen et ce pour des raisons qui n’ont rien à voir entre elles… Ils sont élevés aussi bien sur les plateaux comme à Bazougers, Châtillon-sur-Colmont, Oisseau… qu’en rebord de plateau comme à Houssay ou en vallée comme à Saint-Saturnin-du-Limet ; leur hauteur varie : 1,80 pour le Grand Coudray à Chantrigné, 3,90 pour la Pierre-au-Diable à Saint-Pierre-des-Nids, 4 m pour la Roche à . Le plus haut, celui de la Hune à Bazougers, atteint 5,70 m. Ils sont surtout répartis à l’ouest de la Mayenne.

- Bazougers, la Hune (fig.5, n° 7 à 9). Menhir en grès, de 5,70 m de haut. Avant son érection, il avait servi de polissoir, comme le montrent trois grandes cuvettes polies et une série de rainures situées en hauteur.

- La Bigottière, le Faix du Diable (fig. 5, n° 4). Menhir très massif de 4,30 de haut.

- Chailland, Clivoy (fig. 5, n°3). Menhir de 3 m de haut.

- Chantrigné, le Grand Coudray (fig. 5, n°1). Menhir de 1,80 m de haut.

- Houssay, la Baronnière (fig. 5, n° 2). Deux menhirs, de 3,50 et 2,90 m de haut, érigés à 3,50 m l’un de l’autre. Les pierres de calage, formées de gros blocs, sont bien visibles.

- Niort-la-Fontaine, la Pierre Robert (fig. 5, n°5). Menhir de 2,60 m de haut.

- Oisseau, la Chablère (fig. 5, n°6). Menhir de 3,10 m de haut. et dans la Sarthe :

- Le Mans, la Pierre Saint-Julien (fig. 6, n° 4). Menhir de 4,55 m, en grès, de haut transporté en 1778 à l’extrémité nord-ouest de la cathédrale. L’érosion a mis en évidence différentes strates de la roche, donnant l’impression d’un drapé enveloppant un personnage. C’est un bon exemple de mégalithe christianisé.

Les dolmens

Certains de ces monuments apparaissent aujourd’hui très dégradés. Leurs cairns ont servi de carrière ; des dalles de couvertures et des orthostats ont été débités ; la Hamelinière, à Chantrigné, a ainsi servi de carrière jusqu’en 1990… Des fouilles récentes apportent un éclairage nouveau, tandis que des restaurations permettent de rétablir, au moins en partie, la physionomie d’origine des monuments. Des dates absolues ont pu être obtenues : un dolmen à couloir remonte au Néolithique moyen, des dolmens à entrée latérale au Néolithique récent, des allées couvertes au Néolithique final ; cependant, ces résultats ne peuvent être généralisés, c’est pourquoi la liste qui suit est établie non par ordre chronologique mais alphabétique.

- Brécé, dolmen à entrée latérale du Petit-Vieux-Sou (Bouillon, in Salbert, 1984, p. 31-32 ; Bouillon, 1987a, 1989) (fig.4, n°3, 5 à 7, 10 ; fig. 6, n°2 ; fig. 7, n° 1-2). 24 des 25 orthostats et 6 dalles de couverture

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Fig. 6. Mégalithes. 1 : plan du dolmen des Erves, Sainte-Suzanne, d’après Letterlé, 1986a ; 2 : plan de l’allée couverte à entrée latérale du Petit Vieu-Sou, Brécé, d’après Bouillon, 1986a ; 3 : plan de l’allée couverte de type armoricain de la cote 197, Vautorte, d’après Bouillon, 1986b ; 4 : menhir de Saint-Julien, cathédrale du Mans (Sarthe) ; 5 : dolmen des Pierres Jumelles, Saint-Gemmes-le-Robert ; 6 : allée couverte à entrée latérale de Saint- Mars-sur-la-Futaie, la Hutte aux Gabelous ; 7 : dolmen des Isles, Voutré. Pictures Jean-Pierre et Monique Remy- Watté. Fig. 6. Megaliths. 1 : plan of the dolmen of Erves, Ste-Suzanne, after Letterlé, 1986a ; 2 : plan of the long barrow with side entrance, Petit Vieu-Sou, Brécé, after Bouillon, 1986a ; plan of the Armorican coast type long barrow, cote 197, Vautorte, after Bouillon,1986b ; 4 : St-Julian Menhir, Mans cathedral (Sarthe) ; 5 : dolmen of the Twin Stones, St-Gemmes-le-Robert ; 6 : long barrow with side entrance, Saint-Mards-sur-la Futaie, la Hutte aux Gabelous ; 7 : Niort-la-Fontaine, le Bignon ; 8 : st-Suzanne, les Erves. Photos Jean-Pierre Watté and Monique Remy-Watté. 28

Fig. 7. Dolmens. 1 : Brécé, le Petit-Vieux-Sou ; 2 : Brécé, le Petit-Vieux-Sou, le porche ; 3 : Chantrigné, la Hamelinière ; 4 : Ernée, la Contrie ; 5 : Ernée, la Tardivière ; 6 : Houssay, la Baronnière ; 7 : Niort-la-Fontaine, le Bignon ; 8 : Sainte-Suzanne, les Erves. Pictures Jean-Pierre et Monique Remy-Watté. Fig. 7. Dolmens. 1 : Brécé, le Petit-Vieux-Sou ; 2 : Brécé, le Petit-Vieux-Sou, le porche ; 3 : Chantrigné, la Hamelinière ; 4 : Ernée, la Contrie ; 5 : Ernée, la Tardivière ; 6 : Houssay, la Baronnière ; 7 : Niort-la-Fontaine, le Bignon ; 8 : Sainte- Suzanne, les Erves. Photos Jean-Pierre and Monique Remy-Watté.

29 sur 11 ou 12 subsistaient ; chacune de ces pierres pèse de une à quatre tonnes. Les premières assises du cairn, de grosses pierres plates, ont été retrouvées : le monument a pu être restauré dans son état d’origine ou à peu près. Un couloir d’1, 80 m, situé au niveau de la partie centrale de la chambre, permet d’accéder à cette dernière qui mesure 11 x 1,40 m, pour 1,40 m de hauteur sous plafond. Le pilier marquant le passage du couloir à cette chambre a été échancré par bouchardage : à ce niveau, devait exister une porte, en bois ou en pierre. Malgré les fouilles anciennes, un abondant mobilier a été mis au jour par Roger Bouillon, en particulier de nombreux vases : vases à fond plat de type « pots de fleurs », bols hémisphériques, vases à panses arrondies et fond plat, vases à profil en « S » ou à carène, à côté de lames en silex, brutes ou retouchées, de deux flèches perçantes et trois tranchantes, de cinq haches polies (deux en silex, trois en dolérite), d’une perle et d’une pendeloque. Ce matériel et une datation C14, 2 010 + 70 avant J.-C., montrent que ce monument se rattache au Néolithique final.

- Chantrigné, dolmen de la Hamelinière (L’Helgouach, 1987 ; Bouillon, 2000 à 2003) (fig.4, n°2,11- 12,14 ; fig. 7, n°3). Allée couverte de 12 m de long. Les orthostats sont soit en granite, soit en grès éocène, les dalles dans ce même grès. Découvert en 1928, ce monument a fait l’objet de pillages dans les années qui ont suivi. On y avait trouvé deux poignards pressigniens, trois haches polies, des grattoirs sur bout de lame, des lamelles à bords abattus et des vases de type « pots de fleurs ». Les fouilles récentes menées par Roger Bouillon ont en outre fourni des lames retouchées, une lame denticulée, des éclats retouchés, un perçoir, des grattoirs, des pièces esquillées et de nouveaux fragments de vases à fond plat de type S.O.M. caractéristiques du Néolithique récent. Une date obtenue par l’analyse de charbon de bois (4 755 + 45, soit en date calibrée 3642 à 3378 avant J.-C.) apparaît plus vieille que l’âge auquel on peut attribuer le mobilier : pour Bouillon (2002), le monument aurait été construit dans la première moitié du troisième millénaire à un endroit contenant des charbons du quatrième millénaire.

- Ernée, la Contrie (fig. 7, n°4). Allée couverte de 8 m de long.

- Ernée, la Tardivière (fig. 7, n° 5). Allée couverte de 7 m de long

- Houssay, la Baronnière (fig. 7, n° 6). Enorme table de 2,40 x 1,80 x 1,50 m posée sur deux supports de 1,50 m de haut, juste au sommet d’une côte, en position périlleuse.

- Niort-la-Fontaine, le Bignon (fig. 7, n° 7). Allée couverte dégradée, de 6 m de long. La base et les limites du cairn sont cependant bien visibles.

- Saint-Gemmes-le-Robert, les Pierres Jumelles (fig. 6, n°5). Allée couverte très dégradée, de 8 m de long ; la chambre possède une cloison transversale. Des restes de cairn sont encore bien visibles.

- Saint-Mars-sur-la-Futaie, la Hutte-aux-Gabelous (Bouillon, 1993, 1994) (fig. 6, n° 6). Allée couverte à entrée latérale de 12 m de long. La base du cairn est soutenue par un entourage de pierres de 60 à 80 cm de hauteur. La fouille a livré, entre autres, deux flèches à pédoncule et barbelures équarris, un couteau à dos, une hache en dolérite et des vases à fond plat. Ce type de monument appartient au Néolithique récent (2 900 – 2 500 ans avant J.-C.), mais des tessons campaniformes montrent que la sépulture a continué à être utilisée jusqu’au Néolithique final, vers 2 000 ans avant J.-C.

- Sainte-Suzanne, les Erves. Dolmen à couloir de type angevin (Letterlé, 1986, 1987a) (fig. 6, n° 1 ; fig. 7, n° 8). Un couloir, ouvert par un porche surbaissé, face au soleil levant, de 1,40 m de large pour 1,20 m de long, permet d’accéder à la chambre sépulcrale, rectangulaire, de 4,50 x 2,80 m. Les deux dalles de couverture pesaient respectivement 10 et 13 tonnes. A l’arrière, les traces du cairn, dont subsistaient trois couches de pierre au maximum, ont permis de retrouver son extension : 4 m à partir de la dalle du fond. Ces observations rendent compte de l’existence d’un tumulus de 10 x 6 m pour au moins 3,50 de hauteur. Le monument ayant été vidé anciennement, la plupart des ossements, en particulier les crânes, les os longs et le mobilier avaient disparu. Grâce aux dents qui avaient échappé aux premiers fouilleurs, 14 individus ont pu être reconnus : 8 adultes, dont un de plus de 40 ans, et cinq enfants, auxquels s’ajoutaient les restes d’un corps incinéré. On a également retrouvé quelques éclats de silex, une dent de cheval et une coquille de gastropode marin, un purpura, percées, ayant servi d’éléments de parure, des tessons et surtout des fragments de coupe à socle (« vase support » : brûle-parfum ? ou au moins objet, entrant dans les pratiques rituelles, décoré de losanges quadrillés incisés, caractéristique du Chasséen du Bassin parisien. Un pic en bois de cerf, retrouvé dans le logement d’un orthostat, a fait l’objet d’une datation C 14 (5580 + 140 BP) qui a confirmé l’attribution du monument au Néolithique moyen, faisant ainsi de ce dolmen le plus ancien de la Mayenne.

- Vautorte, cote 197. Allée couverte de type armoricain à chambre courte et cellule terminale (Bouillon, 1987b) (fig. 4, n°4, 8-9, 13 ; fig. 6, n°3). Il mesure 9, 60m de long, pour une chambre funéraire de 5,50 m on passe insensiblement du couloir d’accès à la chambre : l’ensemble a une forme de fuseau ou de bouteille. La fouille menée par Roger Bouillon a fourni une flèche à pédoncule et barbelures, des perles à côté d’objets en silex pressignien : lames brutes, grattoirs sur bout de lame -dont un de 21 cm-, poignards ; la céramique correspond à des vases de type « pots de fleurs » du Néolithique récent. 30

- Voutré, le Grand Euche, ferme des Isles (fig. 6, n° 7). Allée couverte de 6 m de long, en assez mauvais état.

LA TÈNE

Les stèles de la moitié nord de la Mayenne (Naveau, Jardin et Mare, 1987 ; Naveau 1993, 1998).

Il existe dans la moitié nord du département une vingtaine de stèles, d’une hauteur au-dessus du sol comprise entre 0,80 et 2,40 m environ. La partie en élévation, au profil fréquemment en « langue », présente au moins une face plane soigneusement travaillée et finie par bouchardage, les autres, plus bombées, apparaissant moins travaillées (Evron). Dans certains cas, les faces latérales ou l’ensemble sont également soigneusement régularisés (Jublains) et la silhouette peut devenir plus massive, plus arrondie (Pritz, Désertines). La partie enterrée ayant été laissée brute, la base présente un ressaut au niveau du contact entre ces deux parties. Pour trouver des éléments de comparaison pour ce groupe isolé géographiquement, il faut regarder vers la Bretagne, où ont été érigées des stèles de formes toutefois plus variées, plus massives en général, dont certaines ont gardé les traces de décors géométriques. Plusieurs de ces stèles armoricaines ont été découvertes auprès de tombes à incinérations de La Tène ancienne (Ve-IIIe s avant J.-C.) : il s’agit donc de monuments à fonction funéraire (Daire, 2005) ; d’autres ont été visiblement déplacées lors de la christianisation de la région ce qui témoigne de la perduration de leur utilisation tout en ne permettant pas de définir la nature précise de celle-ci. Il en est de même en Mayenne où plusieurs sont actuellement dans cette situation secondaire : à côté d’églises ou de chapelles ; les stèles mayennaises, comme les bretonnes, sont donc attribuées en général à l’Age du Fer, mais sans certitude absolue.

- Aron, 2 stèles. Une dans le jardin du presbytère, l’autre transportée dans le parc du château de Mayenne.

- Désertines (fig. 8, n° 5). Sur la place de l’église. 2 m. Elle a été christianisée : une croix pattée, nimbée, a été sculptée sur une face.

- Evron. 2 ou 3 stèles. L’une (fig. 8, n° 3), de 2 m, est dressée devant la basilique ; elle était enfouie dans le sol et a été retrouvée à la faveur de terrassements menés pour l’agrandissement d’un parking à la fin des années 1980. Elle a été redressée à l’endroit de sa découverte. Une autre (fig. 8, n°4), dont la provenance précise est inconnue, se dresse actuellement devant la mairie. Deux blocs de pierre retrouvés lors de fouilles réalisées à la basilique pourraient correspondre à des fragments d’une troisième (renseignement communiqué par J. Naveau)

- Jublains (fig. 9, n° 7). 1,90 m. Stèle située devant l’église qui a été elle-même érigée sur les anciens thermes ; elle fut « trouvée couchée auprès d’une maçonnerie montrant qu’elle devait être dressée alors que les thermes gallo-romains étaient en usage » (Naveau 1998, p. 55).

- Marcillé-la-Ville, La Petite Croix (fig. 8, n° 6). 4 stèles ont été découvertes groupées près d’un chemin reliant Jublains à Vieux à l’époque gallo-romaine.

- Pritz (fig. 8, n° 2). 0,85 m. Stèle située à coté de la chapelle. Elle présente une gorge horizontale sur une des faces.

Les sites fortifiés de hauteur (oppida) de La Tène finale (Naveau 1998, 2002 ; Guillier, 2005).

La plus grande partie du département actuel correspond au territoire des Diablintes qui constituaient, à La Tène finale, le groupe le plus occidental de la confédération des Aulerques ; celle-ci comportait également les Eburovices au nord et les Cénomans au sud. Une série de sites fortifiés, souvent situés en hauteur, y ont alors été établis. Deux d’entre eux, Entrammes et Moulay, sont particulièrement intéressants : ce sont les plus grands (55 et 135 ha environ) ; ils sont implantés au-dessus d’anciens gués de la Mayenne -très certainement peu nombreux à l’époque, avant les travaux de canalisation commencés au XVIe s.- et les fouilles qui ont pu y être pratiquées montrent que des activités artisanales y ont existé. Tout ceci permet de les rattacher à l’ensemble des oppida : ces premiers essais d’urbanisation ou de proto-urbanisation à vocation artisanale et commerciale qui se retrouvent dans une grande partie de l’Europe celtique au cours des deux derniers siècles avant notre ère.

- Entrammes, Port-du-Salut (fig. 8, n° 7). Au confluent de la Mayenne et de la Jouanne , le camp domine un ancien gué, important, de la Mayenne (Naveau, 1984, 1998, 2002, Guillier, 2005). Le nom d’Entrammes vient du latin interamnes, c’est-à-dire « entre les rivières », forme attestée dans Les Actes des évêques du Mans et sur une monnaie mérovingienne (Naveau 2002, p. 52). Il correspond tout à fait à la localisation du site fortifié, alors que la ville gallo-romaine s’est déplacée à 1 km à l’est en direction du village actuel qui la recouvre en partie. 31

Fig. 8. 1 : canyon de Saulges ; 2 à 6 : Stèles gauloises, 2 : Pritz, 3 : Evron, église, 4 : Evron, mairie, 5 : Désertines, 6 : Marcillé-la-Ville ; 7 à 9 : remparts de camps de la Tène, 7 : Entrammes, Port-du-Salut, 8-9 : Moulay. Pictures Jean-Pierre et Monique Remy-Watté. Fig. 8. 1 : canyon of Saulges ; 2 to 6 : gallic steles, 2 : Pritz, 3 : Evron, church, 4 : Evron, town hall, 5 : Désertines, 6 : Marcillé-la-Ville ; 7 à 9 : ramparts to the La Tène camps, 7 : Entrammes, Port-du-Salut, 8-9 : Moulay. Photos Jean-Pierre and Monique Remy-Watté.

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Superficie : 55 ha. Il est fermé par un rempart de terre partiellement conservé. Le versant dominant la Mayenne étant en pente douce, un autre élément de fortification y avait été élevé, repérable en prospection aérienne par la trace de son fossé dans les cultures en période sèche (Naveau 1998, p. 59). A l’intérieur, la prospection aérienne a révélé également un fanum et une série d’habitations situées dans des enclos rectangulaires, du même type que les fermes indigènes repérées alentour. Ce temple a fait l’objet de fouilles limitées, en 1977-78 : construit vers le début de notre ère, il a succédé à un monument gaulois et a été détruit un siècle plus tard (Naveau 1984 p. 80-82). Un bâtiment rectangulaire annexe, situé à environ 54 m à l’est accompagnait le fanum. Des fragments de creusets et des scories de bronze y ont été découverts. Des fouilles conduites en 2005 par l’INRAP, en prévision du passage à deux fois deux voies de la RN 162, dans la zone située entre l’oppidum et le village actuel ont permis la mise au jour d’une portion de la voie romaine Vindunum (Le Mans) – Condates (Rennes) qui reprend le tracé de la voie gauloise. A été également découvert un habitat de la Tène finale, repérable par des fosses et fossés qui ont livré du matériel (céramique, amphores, meules…) daté entre 150 et 100 avant notre ère (Guillier 2005).

- Moulay (fig. 8, n° 8-9). Au confluent de la Mayenne et de l’Aron, à une altitude de 110-115m. Double système de fortification. La zone interne occupe une superficie de 12 ha. La pointe d’éperon, de forme trapézoïdale, constituée par les vallées encaissées de la Mayenne et d’un méandre de l’Aron, est barrée par un rempart, en grande partie encore conservé, de 6 à 8 m de haut, 20 m de large à la base et 380 m de long. Il a été fouillé par J. Naveau de 1972 à 1975. Le « talus repose sur une masse d’argile rubéfiée qui a été cuite sur place dans des foyers alignés selon l’axe du rempart » Un niveau de pierres se trouvait au-dessus, recouvert de terre. Au sommet, se dressait « un mur en pierre sèche vertical, haut de 2,50m […] L’extrémité nord du talus est emboîtée dans un ouvrage en pierre sèche, peut-être la base d’une tour permettant de contrôler l’étroit accès subsistant entre le bout du rempart et la falaise » (Naveau 1998, p. 61). L’entrée principale pouvait se trouver à l’extrémité sud. Le haut des versants porte un mur en pierre sèche, dédoublé au sud, au-dessus de l’Aron. Cette fortification date du tout début de l’époque romaine : années 50 avant notre ère. A l’intérieur, ont été mis au jour quelques structures et du matériel dispersé qui attestent des activités artisanales, en particulier de bronziers, et commerciales rattachables à La Tène finale : valve de moule à bracelets godronnés (musée de Jublains) et scories. A 800 m de là, il a été découvert, en détruisant un talus, près de 200 meules à grain fabriquées dans un granite local dont la carrière devait être située tout près ; des moulins de ce type ont été repérés jusqu’à 60 km de cet atelier (Châtelais, Maine-et-Loire) (Naveau 1984, p. 61). Des perles de verre et des céramiques importées, dont un vase ovoïde à pied en balustre, à décor de cordons horizontaux (musée de Jublains), fabriqué chez les Coriosolites (Côtes d’Armor), d’un type diffusé en Bretagne et dans le sud de l’Angleterre (Morzadec 1991), y furent également découvertes. Un second Oppidum, dit du Mesnil, de 135 ha environ englobait le précédent. Son rempart, découvert en 2004 lors de l’opération de diagnostic réalisée sur le futur tracé de la déviation de la RN 162, mesurait environ un kilomètre de long. Il a sans doute été construit sous forme d’un murus gallicus. Une datation par dendrochronologie est en cours. Des céramiques, des pesons de métiers à tisser, des creusets de la Tène finale, y ont été mis au jour ; par contre, on n’y a trouvé aucun élément de l’époque romaine, hormis un fragment de tuile. Le « petit camp » de Moulay, situé à la pointe de l’éperon est donc considéré actuellement comme une « réduction romaine de l’oppidum du Mesnil » (Valais 2007).

- Sainte-Suzanne. Il y existe peut-être un site fortifié : un rempart vitrifié y a été mentionné depuis le XVIIIe siècle. Des traces de vitrification sont visibles au début de la promenade de la poterne du château (cf. ci- dessous). Les fouilles réalisées dans la cour de ce dernier en 2006 ont permis de mettre au jour des éléments de ce rempart et du matériel de l’Age du Fer.

EPOQUE GALLO-ROMAINE

Les Diablintes installent ensuite leur capitale, au début de la période romaine, à 7 km environ de Moulay, à Jublains dont le nom actuel dérive justement, par déformations successives, de celui des Diablintes : elle porte à l’époque le nom de Noviodunum, la « ville neuve ». Des agglomérations secondaires existent aussi durant cette période, comme Entrammes qui a pu être le chef-lieu d’un pagus.

Jublains (Naveau, 1992, 1998 ; Naveau, dir., 1997). La ville a été construite en un lieu déjà fréquenté par les Gaulois avant la Conquête comme le montre la découverte, à l’emplacement du temple romain, d’un sanctuaire remontant au IVe ou au IIIe s. avant notre ère. Elle a commencé à se développer sous le règne de Tibère, dans les années 20, de manière alors peu structurée. Vers 65-70, elle a été reconstruite selon un plan géométrique (40 grands îlots de 70 m de côté, recoupés toutefois par un réseau de voies secondaires moins régulier) et dotée de constructions monumentales : le temple est reconstruit en pierre, le théâtre est alors fondé, des thermes sont installés à l’intérieur d’un des îlots. La ville de la fin du Ier et du IIe siècle, repérable par l’emplacement des nécropoles, extérieures, et le changement d’orientation des routes, occupe une superficie de 25 ha environ. Encadrés par deux voies principales orientées nord-ouest / sud-est, le temple, le forum, les thermes (à l’emplacement de l’église actuelle) et le théâtre s’alignaient, du nord au sud, sur 800 m. Il s’agit là d’un plan mixte, tenant à la fois de celui d’une agglomération secondaire et d’un chef-lieu (présence 33 d’un forum) (Naveau, 1997, p. 111, 1998). La trame géométrique, matérialisée au sol, est nettement repérable dans la zone entre le temple et le forum.

Fig. 9. 1 à 6, époque gallo-romaine ; 1 : entrée de la forteresse de Jublains ; 2 : théâtre de Jublains ; 3 : camp du Rubricaire, Saint-Gemmes-le-Robert ; 4 : thermes, Entrammes ; 5-6 : remparts, Le Mans ; 7 : stèle gauloise de Jublains ; 8 : statue de Saint Louis sous les traits de Louis de Bourbon, dit le Grand Condé, XVIIe siècle, église Saint-Pierre, Saulges : 9 : four à chaux, XIXe siècle, Saulges. Pictures Jean-Pierre Watté et Monique Remy-Watté. Fig. 9. 1 to 6. Gallo-Roman period. 1 : entry to the fortress of Jublains ; 2 theater of Jublains ; 3 : camp of Rubricaire, St- Gemmes-le-Robert ; 4 : baths, Entrammes ; 5 to 6 : ramparts, Le Mans ; 7 : statue of St Louis as the Prince of Condé, 17e c., church of St Peter, Saulges. Photos Jean-Pierre Watté and Monique Remy-Watté.

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Avec la zone artisanale périurbaine, c’est une superficie de 100 ha environ que couvrait Jublains dans l’Antiquité.

- Théâtre (fig. 9, n° 2). Deux états successifs sont visibles. Ier s : apport très important de terres pour accentuer un versant naturel ; forme presque circulaire ; inscription de fondation retrouvée (sous Domitien, entre 81 et 83, offert par un dénommé Orgétorix et précisément nommé « theatrum »). IIe siècle : agrandi, de forme semi-circulaire, changement d’orientation, en meilleure adéquation avec celle des voies de la ville. Les gradins étaient sans doute en bois.

- Sanctuaire. La période de construction a pu s’étendre entre 66-68 (3 monnaies de Néron, neuves, empilées, découvertes à la base des fondations de la cella pourraient constituer un dépôt de fondation ?) et le début du IIe s. (style des corniches et des chapiteaux corinthiens). Le site a été utilisé jusqu’au IVe s. Le temple est installé à l’intérieur d’un péribole de 75 m de côté, longé à l’intérieur par des portiques à décor corinthien ; du côté est, où est située l’entrée principale, le péribole est bordé à l’extérieur par un portique. De 30 x 20m, le temple (de type périptère - cella entourée d’une galerie sur les 4 côtés -) s’élevait sur un podium de 3 m de haut et devait dominer la cour d’une vingtaine de mètres. Les éléments architecturaux visibles étaient construits ou recouverts de matériaux importés : calcaires de la Loire, marbres pyrénéens…Traces d’aménagements permettant une purification par l’eau. Le bâtiment étant placé de manière très décalée à l’intérieur du péribole, on suppose qu’il était peut-être prévu de construire un deuxième temple. Il est possible que le culte pratiqué ait été celui d’une déesse « interprétation romaine d’une déesse-mère gauloise » (Naveau 1998, p. 77).

- Thermes. Construits à la fin du Ier siècle, ils ont été transformés en église au Ve. Celle-ci avait conservé les murs romains jusqu’à sa destruction en 1877. Actuellement, il ne subsiste donc que la base des murs et des parties en creux dégagées par les fouilles (bassins, hypocaustes).

- « Forteresse » (fig. 9, n° 1). C’est le monument le mieux conservé de Jublains ; il pose des problèmes d’interprétation. Il se compose de 3 parties. Au centre : construit vers 200, un bâtiment d’un étage, avec 4 tours carrées aux angles, entourant une cour, complété par deux petits ensembles thermaux. La disposition évoque celle de greniers, d’entrepôts, mais avec un aspect fortifié particulièrement marqué qui invite à y voir un bâtiment officiel (destiné à l’annone ?), ayant pu recevoir des biens particulièrement précieux (étain ? or du sud-ouest du département ?). Vers 290, dans un contexte troublé, il a été entouré par un rempart de terre (accompagné alors d’un fossé de 10 m de large, comblé ensuite). Vers 295, une muraille, de 115 x 125 m de côté, avec des tours demi-rondes aux angles et sur 3 côtés, d’un type courant pour les enceintes de villes du Bas-Empire, a été érigée à l’extérieur de l’ensemble existant tandis que le bâtiment central connaissait des transformations, accentuant son caractère défensif. Elle n’a pas été achevée (pas d’ouvrages de défense aux portes principales). Sa fonction reste discutée.

Jublains elle-même paraît peu occupée au IVe siècle. La cité des Diablintes, encore mentionnée dans la Notice des Gaules (rédigée entre 386 et 450), est ensuite rattachée à celle des Cénomans.

Thermes d’Entrammes (fig. 9, n° 4) (Naveau 1998, 2002).

Les thermes de cette agglomération secondaire (cf. ci-dessus) ont été conservés de manière exceptionnelle (mur sud : 7,6 m de haut, 8,5 depuis le fond des hypocaustes). Comme à Jublains, ils ont en effet été transformés précocement (entre la fin du IVe et celle du VIe s.) en église ; par contre, cette dernière a subi relativement peu de transformations ultérieures, contrairement à d’autres. Le XVIe s. a vu toutefois l’arasement du mur nord pour élargir la nef et le XIXe la disparition de son extrémité orientale sur 6,50 m de long. Le reste des murs se trouvait recouvert d’enduits masquant leur structure antique. En 1987, à l’occasion de travaux de réfection, des recherches dans les enduits muraux ont révélé cette structure antique (arcs, tympan, oculi en briques), les fouilles ont suivi.

Camp ou forteresse du Rubricaire (fig. 9, n° 3) (Naveau 1984 p. 76-77).

Situé à 11km à vol d’oiseau de Jublains, sur le flanc occidental du Mont Rochard (357m), il domine de 130 m le bassin de Laval et permet la surveillance d’une très vaste zone. La voie romaine Jublains-Le Mans passait au pied du mont, à trois kilomètres. C’est une fortification quadrangulaire de 60 m de côté environ, entourant une cour, avec tours d’angle d’un type fréquent au Bas Empire, peut-être, comme celui de Jublains, à relier aux richesses minières régionales : or du sud-ouest, étain… ? Plus petit que la forteresse de Jublains, le Rubricaire pouvait aussi accueillir une petite garnison (cf. ci-dessus). Comme à Jublains, un établissement thermal, plus grand toutefois, est situé à proximité. 35

Diverses hypothèses, comme dans le cas de Jublains, ont été émises au sujet de sa fonction ; on peut penser à une relation avec les richesses minières régionales : or du sud-ouest du département, étain… ? La forteresse a été réutilisée au Moyen Age et, pour ce faire, la partie la plus abîmée a été alors recouverte d’un talus de terre : seul un quart de la fortification romaine est donc encore visible. Cette réhabilitation peut remonter aux XI-XIIe siècles (cf. 27 monnaies du comté du Maine découvertes au XIXe s.) Quelques fouilles y ont été effectuées en 1834 ; le camp a servi ensuite de carrière de pierres pour la construction de la route voisine (Evron-Bais) ; il a été racheté, et donc sauvé, en 1887 par la Commission historique et archéologique de la Mayenne qui en a fait don au département. Fouilles de l’abbé Angot sur les thermes en 1903.

Le Mans (Sarthe). Enceinte gallo-romaine.

Le site du Mans a été établi au confluent de la Sarthe et de l’Huisne. Le Mans était la capitale des Aulerques Cénomans, la ville portait au Ier s. le nom de Vindunum -hauteur, agglomération située sur une hauteur blanche. Pendant le Ier et le IIe siècles, la cité gallo-romaine s’est développée ; des vestiges de cette époque ont été repérés, en particulier des aqueducs et les thermes, découverts en 1980, visibles dans une crypte archéologique sous l’Ecole des beaux-arts. A la fin du IIIe s., à partir de 280 environ, on a érigé l’enceinte, encore très largement visible : c’est une des mieux conservées du monde romain. La muraille dessine un rectangle irrégulier, allongé (environ 450 m x 200 m) de direction nord-sud, parallèle à la Sarthe, englobant une surface d’environ 9 ha, beaucoup plus petite que celle de la ville antérieure (100 ha ?). Un certain nombre d’anciens monuments ont été détruits lors de cette construction : on en retrouve des éléments réutilisés pour édifier ce rempart ; les thermes situés à l’extérieur de la zone fortifiée, dans l’espace laissé alors vide en avant de la muraille, se trouvent dans ce cas. L’édification de cette enceinte se place dans un mouvement général affectant, à la fin du IIIe et au début du IV e siècle, nombre de villes romaines. On a souvent dit qu’il s’agissait de constructions hâtives, en catastrophe, face à la menace que faisaient peser les « invasions barbares », commencées au IIIe s. S’il est vrai que la période 235-275 est une phase difficile, une phase de crise de l’Empire, il est non moins vrai que celui-ci ne sombre point ensuite dans une décadence quasi-totale comme on a pu le penser parfois. La preuve en est ici le soin apporté à la construction ; cette enceinte devait comporter plus d’une trentaine de tours -il en reste en particulier 9, de formes variées, du côté de la Sarthe, espacées régulièrement de 29 m- ornées de 14 motifs géométriques différents, obtenus en jouant sur les contrastes de couleurs des pierres et de la brique, et qui s’étagent sur plus de 8 m de hauteur. Il s’agit bien là, tout en préparant une défense contre une attaque possible, de marquer l’affirmation de la vitalité d’une ville.

MOYEN AGE

Edifices religieux

- Entrammes. Une église paléochrétienne a été aménagée précocement (entre la fin du IVe et celle du VIe s.) dans les anciens thermes dont elle a occupé les trois salles chaudes et la moitié de la salle froide. Des traces d’aménagements liturgiques paléochrétiens ont été mises au jour : base d’un ambon (chaire pour la lecture des Ecritures), escalier menant au presbyterium (tribune destinée au clergé). Une galerie funéraire a été placée au sud-ouest (VIIe s.).

- Saulges, église Saint-Pierre. L’ancien nom de Saulges était Salica, peut-être du nom des Francs saliens ; une nécropole utilisée du VIe au VIIIe s. y a été mise au jour. L’église Saint-Pierre aurait été fondée, selon la tradition, au milieu du VIIe siècle, par Serenedus (ou Séneré), venu de Spolete (Italie) avec son frère, Séneri, tous deux moines bénédictins. Mais ayant été construit sur la nécropole mérovingienne, l’édifice actuel ne peut être antérieur au VIII e s. (Pichot, 1984, p. 101, 104) Le bâtiment actuel est composé de deux parties. Au fond : une partie préromane (VIIIe-Xe s.) dont subsistent (plus ou moins conservés) le chœur, le transept, la croisée du transept (de forme carrée, surmontée d’une tour-clocher) et seulement le départ de la nef. A l’entrée : une chapelle du XVIe siècle, établie perpendiculairement à l’axe principal du premier bâtiment, dans l’alignement du bras sud du transept. A l’intérieur : une série de statues polychromes, restaurées, de bois ou terre cuite, du XIIIe au XVIIIe siècle, une pierre gravée du IVe-Ve s. provenant de Carthage (Cerf à la fontaine) fixée dans un mur du chœur. A la clé de voûte de l’arc du chœur a été placée une pierre portant une inscription en onciales, inscription de dédicace d’église, découverte pendant les travaux de restauration. Il s’agit de l’inscription médiévale la plus ancienne du département : milieu du VIIe siècle, donc antérieure au bâtiment le plus ancien conservé actuellement.

- Saulges, église Notre-Dame. Elle est située en face de l’église Saint-Pierre. Sa partie la plus ancienne est d’époque romane (mention de 1060) ; sur la nef : anciennes fenêtres obturées visibles de l’extérieur). Chœur remanié à l’époque gothique ; chevet plat. Retable de 1401 figurant la scène du calvaire et l’ensemble de la famille des donateurs. Au fond du chœur, retable du XVIIe s où Saint-Louis est figuré sous les traits du prince Louis II de Bourbon, dit le Grand Condé (fig. 9, n° 8) (Angot, 1898). 36

- Laval, chapelle Notre-Dame de Pritz (fig. 10, n° 7-8). Elle a été construite à proximité d’un gué. Elle apparaît en relation avec un monastère mentionné en 710, Prisco siccino monasterio, (Actes des évêques du Mans). Les parties les plus anciennes sont carolingiennes. Un prieuré bénédictin y fut installé. La ville de Laval, fondée au XIe s., était rattachée jusqu’au XII e siècle à l’église de Pritz. Peintures murales et fresques du XIIe au XVe s. (2 calendriers, arbre de Jessé, annonce aux bergers, vieillards de l'Apocalypse …). Sculptures (grande statue en pierre de saint Christophe, portement de croix du XVIIe s. en terre cuite…). Retable de Michel Lemesle de 1677, caractéristique du style lavallois

- Evron, basilique Notre-Dame de l’épine. La première basilique a été détruite par les Normands. Une seconde est ensuite reconstruite par les Bénédictins, à partir du Xe siècle. Crypte des Xe-XIe s. Partie ouest de la nef : XIe s. Chapelle accolée au nord-est du chœur, peut-être construite à l’initiative d’un riche pèlerin de retour de Saint-Jacques de Compostelle au XII e s. (motifs arabo-byzantins). Des fresques y ont été peintes au XIIIe s. Aux XIIIe et XIVe siècles, les moines, voulant transformer leur basilique en édifice gothique, détruisent partiellement l’ancien édifice pour construire l’essentiel de la nef, les bas-côtés et le chœur actuellement visibles. L’abbaye médiévale a été détruite pour être remplacée au XVIIIe siècle par un grand bâtiment néo-classique, accompagné d’un jardin à la française.

Palais carolingien et château de Mayenne (Early, 1998)

Lors de la restauration du château, le piquetage de murs a fait apparaître des arcs en brique et des éléments de récupération d’époque romaine. Les analyses de charbons de bois contenus dans la chaux fournissant une datation entre le milieu du VIIIe s. et celui du Xe, l’hypothèse de l’existence d’un palais carolingien est alors proposée avec prudence (Mare, 1993). Des fouilles ont été conduites entre 1996 et 1998 par l’Oxford Archaeological Unit en relation avec des recherches documentaires et historiques effectuées sous la conduite d’Annie Renoux (Université du Maine). Elles ont permis d’identifier une dizaine de phases d’occupation. Les plus anciennes sont : - un bâtiment rectangulaire sur poteaux de bois (entre le IV et le Xe s) (DFS) - un bâtiment de pierre primitif du IXe-Xe s. qui s’est trouvé ensuite enchâssé dans les constructions postérieures : il comportait au départ une salle sur laquelle était greffée une tour carrée. Cette construction pourrait être en rapport avec le développement de la puissance des comtes du Maine. - Au XIe siècle, le château de Mayenne constitue un ensemble puissant qu’ en 1063 Guillaume le Conquérant ne réussit à prendre qu’avec beaucoup de difficultés. - Au XIIe s., un étage est ajouté à la salle d’origine, marquant ainsi, par cette haute tour, un centre de pouvoir seigneurial important, comme à Sainte Suzanne (cf. ci-dessous) - Le XIIIe s voit l’édification d’un château-fort, avec donjon circulaire et mur d’enceinte Un important matériel archéologique a été mis au jour dont une intéressante série de pièces de jeu en os (échecs et tabula), découverte en stratigraphie.

Sainte-Suzanne

Le château et la cité de Sainte-Suzanne sont établis sur une butte de grès surplombant de 70 mètres la vallée de l’Erve. Ce promontoire a très certainement été fortifié dès la protohistoire (cf. ci-dessus).

- Château : un niveau carolingien a été repéré lors des fouilles de 2006 ; il est donc possible que le donjon visible actuellement ait été précédé d’une construction en bois comme dans le cas du château de Mayenne. Ce donjon, érigé au début XIe siècle, constituait la demeure seigneuriale des Beaumont, vicomtes du Maine ; il comporte 3 niveaux : celui des réserves au rez-de-chaussée, un niveau de réception au premier étage et l’espace privé au second. Il est caractérisé par la présence d’éléments de confort importants traduisant une richesse réelle (plusieurs latrines, éviers, présence au premier étage d’un réduit accessible seulement du deuxième par une échelle : sorte de « salle du trésor » ?). L’ensemble, étudié et restauré depuis 2000, est accessible depuis 2007 grâce à une série de passerelles métalliques. Hubert de Beaumont, assiégé par les troupes de Guillaume le Conquérant, installées dans le Camp de Beugy, y résista de 1083 à 1086, faisant de Sainte-Suzanne la seule cité assiégée par Guillaume à ne pas avoir été prise. C’est par la négociation que se termina le conflit. Les remparts sont devenus l’élément essentiel de la fortification à partir des XIIe-XIIIe siècles. Un nouveau « logis » a été construit au début du XVIIe s. par Guillaume Fouquet de la Varenne, contrôleur général des postes de Henri IV.

- Camp de Beugy. Nommé Beugic par Orderic Vital qui relate le siège de Sainte-Suzanne, le camp de Guillaume le Conquérant est établi à environ 800 mètres au nord de la cité. Il est constitué par deux enceintes de terre, rectangulaires, en fer à cheval, voisines mais séparées par un fossé ; l’ensemble qui couvre environ 2,5 ha (230 x 110 m) est entouré de douves. Des constructions de bois, palissades et tours, surmontaient à l’époque les structures de terre. Très bien conservé (seule l’extrémité sud-est de l’enceinte 37 occidentale a été détruite anciennement par la construction de bâtiments agricoles), ce monument témoigne de la tactique de siège de Guillaume, utilisée déjà à Brionne en 1047.

Châteaux de la région de Lassay-les-Châteaux

Trois châteaux, un à Lassay-même et deux autres à proximité (Bois-Thibault et Bois Frou), occupaient une position stratégique aux confins de trois provinces : Normandie, Maine et Bretagne.

- Château de Lassay. Construit au XIIe s. par les seigneurs de Mayenne, le premier château, passé à la famille de Vendôme au XIIIe s., a connu divers conflits, destructions et réparations. En 1422, Charles VII demande son démantèlement pour éviter qu’il ne serve à l’ennemi mais donne plus tard à Jean de Vendôme, en 1457, l’autorisation de le reconstruire. Les documents indiquent que le château a été reconstruit en un an (1458) : cette rapidité permet de supposer qu’il s’agit plutôt d’une restauration que d’une construction complète. Cette étape correspond assez largement à son état actuel : édifié en granite local, il se compose d’une enceinte polygonale, haute de 7m, épaisse de 2,60, ponctuée de 8 grosses tours de 13 m de haut : 2, situées aux angles, cylindriques et les 6 autres semi-cylindriques. L’ensemble est de conception assez archaïque pour l’époque ce qui peut conforter l’idée d’une restauration. L’entrée nord, dotée alors d’un pont- levis (remplacé par un pont de pierre en 1749), la plus exposée, a été protégée à la fin du siècle par une barbacane à trois niveaux, en forme de proue de bateau, percée de canonnières, de conception plus adaptée aux nouveaux armements. Cette barbacane est dans un état de conservation remarquable, ce qui est exceptionnel. A l’intérieur, le logis seigneurial, situé à l’arrière de la fortification d’entrée, comme dans certains châteaux bretons, a été légèrement modifié à la Renaissance, essentiellement par l’agrandissement des ouvertures. Au XVIIe s., des aménagements destinés à rendre cette « forteresse »plus habitable ont été effectués, en particulier sous l’impulsion de Louis de Madaillan (1670). A l’extérieur, la chapelle du château abrite des fresques du XIVe siècle. En face de l’entrée du château s’élève une grange dîmière

- Château de Bois-Thibault. Il est situé à environ 1 km du précédent. Le premier château du XIIe s. a été détruit pendant la Guerre de Cent ans. L’édifice actuel a été reconstruit dans la seconde moitié du XVe s. par la famille Du Bellay. Déjà fort endommagé lors des guerres de religions, il a été abandonné en 1830 et s’est trouvé ensuite extrêmement dégradé. Devenu propriété de la commune de Lassay en 1988, il est en cours de restauration sous l’action de l’Association «Bois Thibault, passé et Avenir ».

XIXe SIÈCLE

Saulges four à chaux

Il a été construit en 1834, dans un contexte où l’usage de la chaux se répand pour amender les terres. Les abondants calcaires primaires du bassin de Laval ont alors été à l’origine d’une importante industrie de production de chaux dans la région. Il a été restauré en 2007, ainsi que la maison du chaufournier voisine.

Jean-Pierre Watté Archéologue Honoraire du Muséum du Havre UMR 6566 UNIVERSITÉ DE RENNES 461 route de Flamare 76490 LOUVETOT

Monique Remy-Watté Grhis, Université de Rouen 461 route de Flamare 76490 LOUVETOT

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Fig. 10. 1-2 : camp de Beugy, dit encore des Anglais, à Sainte-Suzanne ; 3 : donjon du château de Sainte-Suzanne ; 4 à 6 : châteaux de Lassay-les-Châteaux, 4 : le Bois Thibault, 5 : village, 6 : courtine du château du village. Photos Jean-Pierre et Monique Remy-Watté. Fig. 10. 1-2 : camp of Beugy, still known as « of the English » at Sainte-suzanne ; 3 : keep of the castle of Sainte-Suzanne ; 4 to 6 : castles of Lassay-les-Châteaux, 4 : le Bois Thibault, 5 : village, 6 : entryway fortifications of the village castle. Photos Jean-Pierre and Monique Remy-Watté.

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