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,Al)M I N I S'l'RA.l'EU R (; F.N l--RAI - ROLF LIEBERMANN SALLE RT

LE MARCHAND DE VENISE

OPERA EN 3 ACTES ET 5 TABLEAUX DE D'APRÈS LA COMEDIE DE ADAPTATION EN VERS DE MIGUEL ZAMACOIS DIRECTION MUSICALE: MANUEL ROSENTHAL MISE EN SCÈNE : MARC CHEIFETZ DÉCORS ET COSTUMES: BERNARD ARNOULD LE MARCHAND DE VENISE DISTRIBUTION PORTIA MICHÈLE COMMAND MASQUE CHRISTIAN JEAN NÉRISSA ANNICK DUTERTRE DOGE PIERRE NEQUEçAUR JESSICA ELIANE LUBLIN LA VOIX CHRISTIAN JEÀN CIIRISTIAN POULIZAC AUDIENCIER LUCIEN DALMON BASSANIO ARMAND ARAPIÀN GRAND DE VENISE ÀLAIN CIIARLES ANTONIO MARC VENTO PREMIERVÉNITIEN MICHEL MARIMPOUY GRATIANO LÉONARD PEZZINO DEUXIÈMEVÉNNIEN MICHEL CADIOU LORENZO TTBÈRERAFFALI PREMIERJUIF GEORGESSCAMPS TUBAL JEAN.LOUIS SOUMAGNAS DEUXTEMEJUIF ROBERT TALEC ARAGON JEAN DUPOUY TROISIEMEJUIF JEAN DEGUARRÀ MAROC PIERRE NEQUEÇAUR SERVITEUR MTCHEL TAVERNE SALARINO HENRI PICHON

Séquencefilmée du " PRINCED'ARAGON ' Réalisation:YVON GERAULT - Directeurphoto: ALAIN DEROBE - Mise en scène:MARC CHEIFETZ

ORCHESTRE

PREMIERS VIOI,ONS ALTI TIMBALE - PERCUSSIONS HARPE ANDRÉ HADJAJE FRECHON CORDONNIER KOUSNETZOFF NAVEAU GASTAUD MICHEL SIMON CHEVAL DEPANNEMACKER SAVARD VARRON DILLIES FLTJTES REMY VASSEUR CIPRIANI CANTIN TORCOMIAN DAMBRINE PLUDERMACHER COTTON PHELY CHERET DEJEAN CELLI HAUTBOIS HOFER VARRON PIERLOT CLARINETTES CHEROND MAISONNEUVE BOUTARD SECONDS VIOLONS LACROUTS SAPIN DEPLUS GENTIS LABADIE MAUGRAS C.A. 1 SAXOPHONE GALI ROLAND CARACILLY TROMPETTES BASSONS BASSES MOUCHEL BOUCHER LAROQUE VIEILLE ROLLEZ HARDY DHELLEMES D'ARCO CHABERT HANEUSE DELAGE MATHERN BOURDEAUX KLAM AMAT CORS TROMBONES - TUBA BOURGUE KATARZINSKY COURSIER AMBACH DUBAR FOUCHER FAUCON STACHOWIAK

CH(EURS

PREMIERS BARYTONS SECONDS SOPRANI AUZEVILLE TAVERNE DIETZER CADIOU THORON MOREL BRIENS CHARLES MARIMPOUY PILARD PREMIERS ALTI BARD SECONDS TÉNORS BASSES MARTY GRENIER NADAUD PICHON SCAMPSG, SECONDS ALTI DEGUARRA TALLEC ACERRA COQUIER DALMON JOURNEAUX

PREMIERS SOPRANI HOLZEM MICHELET

ChCfSdC ChANt:THERÈSE COCHET, ANNE-MARIE FONTAINE Chef des chæurs:JEAN LAFORGE Responsablepour la machinerie:CAMILLE PAILLOT - Responsablepour les éclairages:ROGER TEULET Responsablepour les accessoires:PIERRE PION LE MARCHAND DE VENISE RESUMEDE L'ACTION

p I our aiderson ami Bassanioà conquérirla belle Portia,Antonio, le mar- chand,a recoursà I'usurierjuif Shylock.Un étrangemarché est conclu: si Antonione peutrembourser sa dette au jour dit, Shylockpourra se payer sur lui d'une livre de chair. Lesamis de Bassaniosont eux aussiamoureux, Gratiano de Nerissa, suivante de Portia,Lorenzo de Jessica,fille de Shylock,qu'il réussità enleveravec I'aidedu " Masque". A Belmont,Portia et Nerissaattendent avec angoisse le résultatde l'épreuve descoffrets à laquelledoivent se soumettretous les prétendantsà la main de Portia. Le Princedu Maroc et le Princed'Aragon échouent. Bassanio, grâce à I'aide d'Antonio, arrive enfin à Belmont. Il déclareson amourà Portia, apprend qu'il est le bienvenuet satisfaità l'épreuvedes coffrets. Lorenzo et jèssica apportentun messaged'Antonio: il est ruiné, poursuivien justicepar Shy- lock, il demandeà revoirson ami Bassanio.Après le départde celui-ôi,portiu maniganceavec Nerissa de se rendre au procès sous un déguisementd'avocat. Le procèsqui opposeShylock et Antonio prend, grâceà I'interventionde Portia,un tour inattendu;non seulementShylock est déboutéillégalement. maisencore Portia fait en sortequ'il soit spoliéde sesdroits les pËr fonda- mentaux.

.,Je suisjuif... Un juif a-t-il pas des \ewc? un juif a-t-il pus desmains, des organes,des proportions, dessens, des émotions, des passions? Est-il pas nouri de mêmenourrilure, blessédes mêmesarmes, sujet à mêmesmaladies, guéri par mêmesmoyens, réchaufféet refroid.ipar mêmeété, mêmehiver, (omme un chrétien? Si vousnous piquel, ne saign,tÀs-noispas? Si vous nous empoisonnez,ne mourrons-nouspas ? Si vous nousfaites torl, ne nous vengerofis-nourpas ? Si nous vous ressemblonsdans Le resle,n(,us vous 16semblons aussi en cela... Si unjuiffuit tort à un chrétien, oii estI'humenité de celuïci ? Dans lavenpe(rnce.Si un chrétienfqit tort à unjuif, oir estla patiencede ce dernier selonI' exemplechrétien ? Eh bien, dansla vengedn(e . Lq ;ile nie a ue vous m'enseignezje la pratiquerdi je yeu.x et ce sero dur, mais surpassermes maîtres." WTLLtAM SHAKESPEARÈ I,E MARCHAND DI] VENISE.IO. I. 4A.6I ITRAD. J. GROSJEAN) A PROPOSDU MARCHAND DE VENISE TEXTE INÉDIT DE REYNALDO HAHN

r Ite Marchand de Venise, qui va être J'ai toujourscru qu'il n'y a pas,en musi- ment du style infiniment mobile et chan- représenté dans quelques jours, à que, d'autre critérium de grandeur et de geantde Shakespeare.C'est ainsi qu'aux I'Opéra, la même semaineque Malvina, noblesse que ce mystérieux consente- épisodesdramatiques, dont le juif est le à la Gaîté-Lyrique, a occupé mon esprit ment, que ceffe cohésion spontanéede ffiste héros, s'opposent des scènes, et mes heuresdurant de longues années. I'auditeur à une trouvaille mélodique ou amoureuses ou frivoles, qui aèrent la Enfant, je lisais Shakespearedans le harmonique, dont le sortilège émeut tout partition, tout en restant fidèle au livret. texte original et c'est peu dire que je le à coup son inconscient, en lui imprimant J'espèreavoir réussi à écrire une musi- savais par cæur. J'en jouais des scènes un choc qui le fait vibrer tout entier. Ce que exemptede laideur et d'ennui: c'est avec mon père et mes sæurs,je m'amu- genre de miracle est tout à fait indépen- déjà ça ! Amoureux de la voix humaine, sais à le traduire en français et en espa- dant des styles, des genres, des gram- j'ai veillé à ce que jamais I'orchestrene gnol. Bref, Shakespearefaisait partie de maireset des syntaxes.Un thème de so- couvrît les interprètes. Mérite mineur? mon univers intime, il m'a accompagné nate ou de symphonie n'a, dans ce do- Sansdoute - mais, enfin, mérite, tout tout au long de mon existence.Il est, sans maine, aucune supériorité sur le refrain de même! aucun doute, I'auteur de théâtre le plus d'une chanson,et une tragédielyrique ne étonnant qui ait existé, parce que le plus possède,en ce sens,aucun privilège sur varié. L'homme qui aécritHamlet etLe une opérette. Mozart I'a prouvé cent fois -F Songed'une nuit d'été, Macbeth et Le en nous laissant des ariettes à la fois Marchand de Venise, mariant le drame enfantineset immortelles. Yoyez la fin à la comédie, la poésieà I'invective, les de Don Juan: le séducteur;qui vient de larmes au sourire, n'a pas eu son pareil braver Dieu, s'est à peine englouti dans sur terre. les flammes de I'enfer qu'un ensemble Au mois d'août 1906, me trouvant à vocal, léger comme une plume, clair Salzbourgoù - sur I'intervention de Lili comme le jour, tire gaiement la moralité Lehmann, que j'avais eu le bonheur de d'un drame terrible. diriger à Paris dans desæuvres de Mozart C'est cette dualité, par définition inimi- - j'avais été invité à conduire Don table, que j'ai eu la témérité de me pro- Juan, j'eus soudain I'idée de traiter en poser pour modèle en écrivant mon opéraLe Marchand de Venise. Il m'ap- Marchand de Venise. Certes, le cadre parut que I'architecture du théâtre musi- de I'Opéra est vaste et je me fusse cal de Mozart, celle de Don Juan en contenté de celui, plus intime, de particulier, convenait parfaitement à une I'Opéra-Comique.Mais JacquesRouché comédie-féerie telle que le Marchand. ayant retenu mon ouvrage pour le Palais Je supposaiqu'en utilisant la souple et Garnier, je ne pouvais guère me dérober rapide déclamation du recitativo, les à une aussi flatteusesollicitation. L'im- airs, les duos et les ensembles,on pou- portant était, à mon gré, de ne pas me vait traduire très exactement les scènes laisser intimider par I'immense scèneet dialoguées,les épisodesd'action et les des décors faits à sa mesure. Pourquoi zones pure d'émotion du texte de Sha- faire " grand " à tout prix ? Je ne suis pas kespeare.Il me sembla,de mêmequ'à la Wagner. D'ailleurs, Wagner lui-même faveur des récitatifs, la pouvait musique sut faire " gai " dans la scènede David et refléter les moindres nuancesdu mot, la des apprentis (Maitres Chanteurs). plus fugitive expressionde physionomie Persuadéque I'opéra n'est pas nécessai- des personnages: sourires, minauderies, rementun genreennuyeux, j'ai cherché, haussementsd'épaules, pirouettes ou en écrivant la musique du Marchand, à clins d'æil: ce que la musique s'inspirât à tout mo- Un mot du livret. Je me suisadressé, tour Deux points de détail, pour finir. C'est J'eux à peine le temps de mettre mes à tour, à quatre " spécialistes" de ce au front, en Argonne, durant la guerre de manuscrits dans une valise de carton, de genre difficile. L'un après I'autre. Fer- 14-18, que j'ai commencéla composi- courir dans la nuit avec mes camarades, nand Nozière, Fernand Gregh et René tion du Marchand, sur une esquissede sousla pluie, et d'emménagerDieu sait Fauchoisse sont récusésou ne sont pas Fauchois. Vraincourt, Auzéville, Ba- où. Les petitsjournaux de I'arrière n'en - je venus à bout de leur ffavail. MiguelZa- raincourt ces noms défilent sombre- écrivaientpas moins que " passaismon pleinement j'écrivais macoisa essayéet il a réussi. ment dans ma mémoiie, et plus gaie- temps à composer", alors que Son livret reproduit très fidèlement le ment, les silhouettesde Pierre Brisson et mespetits morceaux sur mesgenoux, à la drame de Shakesp€tre,en prenant I'es- de Roland Dorgelès, mes camaradesde sauvette,entre deux coupsde main. Il me sentiel, laissant de côté le superflu et tranchées.Il faisait un froid terrible, pas fallait, pour évoquer Venise, consentir féerisant le tout, grâce à sa plume de questionde nous laver, nous mangionsà de rudes efforts d'oubli et d'imagina- poète.Composer sur sontexte m'a étéun I'infortune du pot. Un soir,je quittai mon tion ! constantplaisir, au sensélevé du terme. abri sous une rafale d'obus meurtriers. Un dernier mot. C'est à Toulon que j'ai achevéle grand air de Shylock: (Je vous hais !" Toulon, je voudrais y rester tou- jours, car c'est la ville de mon cæur et le plus bel endroit du monde ! Datant de cette époque, je reffouve une note ven- geresseque je recopie, non sanssourire: je " Ah ! le hais, lui, ce Shylock qui me donnetant de mal - et je la hais, elle, la Musique, qui est si difficile à capter-et je les hais, eux, les crétins pour qui I'on se crève de travail et qui ne nous en savent pas gré ! Je suis à la fois heureux de vivre et tout animé de haine. J'espère qu'il en passeraquelque chose dans ce morceau qui, à la véitê, en est petri ! " Les dés sont jetés. J'ai foi dans mon modesteouvrage. Je sais que certains en diront du mal. Ils évoqueront à mon pro- pos "le musiciende salon", eu'on me jette à la tête depuis quarante ans, me renverront à mes opéretteset à mes mé- lodies " sucrées", inspiréesde Gounodet de Massenet- quel crime ! - jugeront que j'ai manqué de souffle, visé trop haut, manquémon but... Peut-êtrebien. Toujours est-il que, dans ce Marchand de Venise, j'ai mis ce queje sais,ce que je sens, ce que j'aime: le meilleur de moi-même.Alors, le reste... Reynaldo Hahn (Mars 1935) UN GRAND LETTRÉ DE LA MUSIQUE PAR BERNARD GAVOTY, DE L'INSTITUT rTr I out jeune, ReynaldoHahn s'interroge mère, dont la conquête ntest utile à la douleur, la tendresse, Itapaisement sur trois vocations qui le tentent égale- personne! Enivrés d'un mirage su- devant la nature, nteut destraits dtune ment: la médecine,les letftes,la musi- blime, nous nous envolons vers des ho- vérité aussi humaine, d'une beauté que. Pour son malheur, il est doué pour rizons enflammés: Pourquoi? Pour aussi absolue" (3). je tout: d'où son hésitation. "La méde- rien, et c'est cela qui est beau, le Reynaldo Hahn? Un des hommes les j'aurais - cine, où excellé", écrit-il à son répète pour le désir de mettre un plus intelligentsde son siècle.Il saittout, condisciple au Conservatoire,Édouard peu de beauté sur tant de laideur... comprendtout, possèdetous les talents. je Risler. " J'adore écrire, ajoute-t-il, et Les artistes n'ont de mission à remplir Un " petit maître" ? Soit. Capable de crois pouvoir dire, sans trop me van- d'envers eux-mêmeset envers Dieu, ce grandeuret, plus encore, épris de diver- ter, quten mtappliquant, jtarriverais qui est la même chose...". Ces lignes sité. Grand personnageà la verve étin- à quelque chose..." enthousiasteset désabuséessont le fait celante, moraliste spirituel, cæur sensi- Auteur de plusieursouvrages(l) et d'in- d'un jeune garçonde dix-neuf ans! ble réfugié dans l'ironie, écrivain d'ex- nombrablesarticles, Reynaldo Hahn est C'est à cet âge précis qu'il fait, chez ception,il a vécuà I'ombredes cimes, où un épistolier infatigable, doté d'un style I'aquarelliste Madeleine Lemaire, la les esprits délicats affirment leur talent naturel qui enchanteà la fois I'oreille et connaissancede Marcel Proust, dont il dans le sillage du génie, persuadéque jusqu'à I'esprit. "Edouard Risler: un cæur serale " meilleur ami " la mort du I'ambition de tout homme doit être, mo- dtor dans des yeux bleus... >>- < Avec ces quel- ques exemples, sommes-noussi loin de Chateaubriand, citê "à genoux" par Reynaldo Hahn? "L'herbe était cou- verte de roséer le vent sortait des forêts tout parfumé, et les plants à coton du pays, renversant leurs capsules, res- semblâient à des rosiers blancs". De ce goût instinctif du beau style, le musicien tirera I'ambition de réaliser I'union intime d'un texte littéraire et de sa parure musicale, d'éclairer I'un par I'autre. Ils sont, à son gré, indissocia- bles: "Je ne suis ému qu'au théâtre ou quand il il y a des paroles. Une phrase musicale me charmer fi€ ravit, mais ne mtémeut jamais: seuls, les senti- ments mtémeuvent... " La musique, pour laquelle il est doué à miracle, et où il affiche, de surcroît, une précocité remarquable(2), il la consi- dère, curieusement, avec une certaine mélancolieet, si I'on peut dire, d'un æil critique: " Il faut bien se dire une chose: Itart ntest pas nécessaire, ici- bas. Ce qu'il y a de beau en lui, c'est Ë qutil est totalement inutile, et que nous i accrochons, avec ardeur et désespoir, 1 à la croupe d'une éblouissante chi- f r * Le Marchand de venise , estbâti sur des thèmes aussianciens et variés que la nature humaine, ce qui assure son actualité. Mais, c'est avant tout un ouvrage sur la condition du juif, dans une époque donnée, celle de shakespeare d'abord, cellà ie Reynaldo Hahn ensuite, et d'une façon plus générale sur ta judai'té. En filigrane, on y distingue le problème de la Justiie. Dèsque l'on songe au spectre de la justice, apparaît la Loi. Or, la lài, outil d'oppress;ion et moyen de défense, est l'expression courunte de Ia justice. C'est aussi l'expression de la justice sans justit.e. Pour shylock, la loi doit être sa défense, sa jusiification. Mais l'esprit de laloi le tahit. car la loi n'est queiorieile. si justice absolue, justice inhumaine. or, la justice esi himaine . Et formelle . 2?nt limitée. Shylock est victime des limites de Ia justiie. c'est.pourquoi il m'apparaît que le procès poi définition, un procès truqué. "tt, Pour traiter I'essentielsans s'appesantir sur les thèmessecondaires, il m'a semblé nécessaire de prendre une certaine distance par rapport à l' époque shakespearienne. En outre, Reyrnldo Hahn est trop lié à son temps, période extrême- ment importante en ce qui concerne l'évolution des mæurs,pour que cela ne transparaissepas dans son style musical. cette distânciation est donc également destinée à servir cette musique qui sera certai- I nementmieux perçue dans un environnementscènique adapté à son style. I MARC CHEIFETZ

MANUEL ROSENTHAL MARC CHEIFETZ PhotoR. de Grab BERNARD ARNOULD

(a j Ci-dessLrs:ARMAND ARAPIAN (BASSANIO) MICHELE COMMAND (PORTIA)

Pages suivantes: ANNICK DUTERTRE (NERISSA) LEONARD PEZZINO (GRATIANO), PIERRE NEQUEÇAUR (LE DOGE) CHRISTIAN JEAN (LE MASQUE) TIBERE RAFALLI (LORENZO), ELIANE LUBLIN (JESSICA) A BELMONT, CHEZ PORTIA (ANNICK DUTERTRE, LEONARD PEZZINO, TIBERE RAFALLI, ELIANE LUBLIN, ARMAND ARAPIAN, MICMLE COMMAND). LE PRINCE D'ARAGON (JEAN DUPOUY) LE PRINCE DU MAROC (PIERRE NEQUEÇAUR) LE PROCÈS

Photos D. Cande MARC VENTO (ANTONTO) CHRISTIAN POULIZAC (SHYLOCK) ET MARC CHEIFETZ

Shylock

Shylockest juif; mais il est aussivénitien. Son orgueil a suscitéI'hostilité. Mais aucune hostilité n'a jamais pu le soumettreet le jugement fînal ne le Antonio soumettrapas. Son esprit d'économie lui vaut les foudres d'Antonio. passion L'avarice est la sur laquelleil a fondé savie; et la " vertu " chrétienne "... Le monde, la mettant en échec, cêtte "vertu> devient pour lui le pire des maux. Un théâtreoù chacun à son rôle à tenir. juif. Shylockest Totalement,intensément. Mais il n'est pas plus juif qu'il Le mien est triste." n'est Shylock. Il est Shylock, en grande partie du fait d'être juif. Personnageextrêmement intéressant,séduisant avec une charpente suffi- Shylock est un personnagecomplexe et de sacomplexité naît la sympathieet santepour faire un bon hérosdramatique, indépendamment du rôle du Juif. la réprobation que nous lui accordons. Victor Hugo: "C'est la juiverie et Un certain charme se dégagede lui, à sa première apparition. Un vague et c'est aussile judaïsme. mystérieux présageI'abat comme s'il pressentaitquelque malheur. Rien ne I'intimide, rien ni personnene le décourage.Les remontrancesne Antonio est un personnageplein de noblesse,désintéressé, ne cherchantqu'à I'émeuventpas, le ridicule ne le touche pas, la calomnie ne I'exaspèrepas. s'oublier soi-même pour mieux servir son prochain. PARCE QU'ON L'Y HABITUE ET QU'ON L'A ENDURCI. Mais I'infâme traitement qu'il inflige à Shylock suffit pour que nous le Opprimé, outragé, souffrant comme tous les hommes, il se défend et il se blâmions. Peut-êtreplus pour le tort qu'il se fait à lui-même qu'à Shylock. venge. Il est I'image trompeuse de I'homme quasi-idéaleet il le sait, ce qui lui Mais ne s'agit-il pas d'un secretdésir de réhabilitation pour lui et sa race permet de mieux défendre son antisémitisme. plutôt que de stricte vengeance. Il devientun personnagefaux, hypocriteparessence, Tartuffe avantI'heure. M.C. M.C.

I i :. Il i PlaceGaillon à 5 minutesde I'Opéra, I c est aussl ur-l BAR" GRILL

LUNCHS * DINERS

souPERsapnÈs SPECTACLES poLrrlesquels voici quelquessuggestions :

Sor.rpeà l'oisnon... 20 F Soupede poissonsProvençale... 20 F Les Fruitsde la Mer... 2l à 80 F * AssietteOcéane...35 F

OUVERTTOUS LES JOURS JUSQU'A 2 HEURES DU MATIN * RESERVATION:742-56-61

SPECTACLESA VENIR

INTEGRALE ERIK SATIE LUNDI 7. MERCREDI9, JEUDI 1O(Abt R) VENDREDI II. SAMEDI I2. I-UNDI I4. MARDI I5. MERCREDII6 MAI I979

ORCHESTREDE CHAMBRE MICHEL MARTIN VENDREDI I8 MAI I979

ENSEMBLE INTERCONTEMPORAIN MAURICIO KAGEL MARDI 29. MERCREDI30. JEUDI 3I MAI 1979

BËALIsAToN: NGE THAES JEAN MAFIE V LLEGEÊ. FEsPoNsABLES DU cENTFE DE DBAMATURGIEDE L.OPÉFAI MARTNÊ KAHANE CONSEÊVATEUR DELA B BLIOTHÈOUEMUSÊÊ DE L OPERAM SE €N PAGÊS:MAUFCE FRANTZPO NTEAU ËDTEURDIIPBoGFAMME: PualrcrrË J F BENolr IMP BLANCHABDLE PLEsss FoBlNsoN GRANDS BOULEVARDS 38, Bd desltaliens - 824.49.61 et 50.71 LE PAILLARD CHEFDE CUISINE: ROBERT ROULIER ET UN MAITREECAILLER 60 PRODUITS DE LA MER

Son f oie gras f rais de canard

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OUVERT TOUS LES JOURS JUSAU'A 2 HEIJRES DU MATIN

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