aines de et Léon

NOTICES

SIR LES PAROISSES DU DIOCÈSE DE QUIMPER

ET DE LÉON

L'Evèché possède un vieux bréviaire manuscrit, écrit vers la première moitié du xve siècle, dans lequel se trouve une légende de saint Corentin de neuf leçons avée responsoirs propres. L'auteur de la légende, après avoir raconté la visite de saint Corentin à l'ermite saint Primael, et comment le premier fit surgir une fontaine à proxi­ mité de l'ermitage, ajoute : « A fonte autem Mo, locus ille est Villa fontis ab incolis nominattts. À cause de cette fon­ taine miraculeuse, ce lieu a été appelé par les habitants le village de la fontaine, ou Kerfeunteun ». La tradition fixe ordinairement le lieu de la rencontre de saint Primael et saint Corentin à Saint-Thoys ; mais les textes anciens de Ia vie de saint Corentin (1) ne déterminaient pas ce lieu, et il semble bien que le rédacteur du bréviaire au xve siècle n'hésite pas à identifier ce lieu avec Kerfeunteun, d'autanf t

. (1) Dom PLAINE, Vic latine de saint Corentin du IX* siècle, Société Archéologique, XIII,

Notices sur les Paroisses du diocèse de Quimper. . i Archives diocésaines de Quimper et Léon

2 KERFEUNTEUN KERKEI NTKUN plus que Ies anciens actes du Cartulaire ne désignent pas suite de four et moulin (1), dime à la dixième gerbe au autrement Kerfeunteun que par Villa fonlis. terroir de Treoludy et plusieurs chefs rentes comme il suit ll est également à noter qu'aux portes de Quimper, sur sur la parcelle de Treffguy par les habitants d'icelle le l'ancien territoire de Kerfeunteun, qui s'étendait jusque jour de S* Mathieu 8 livres ». Voici les noms des manoirs et villages de Kerfeunteun qui relevaient au temporel de sous les murs de la ville, il y avait une chapelle et fontaine > Saint-Primel, sur le versant Midi de la colline de Crech- l'Evêque : Penvilezre, Kermois, Troheye, KeTmersin, Bou- euzen, où est actuellement l'hôpital. Les ruiues de la lehat, Kerdu, Le Parc-Croezquer, Leinquerez, Ponlusqué, chapelle n'ont disparu que depuis une quarantaine d'an­ montagnes de Chrechilis et Crecherre, Le Brieuc, Keram- nées et, jusqu'au xvne siècle, saint Pri mei était le titre bars, Pennarun, Nivirit, Penfrat, Kermais, Kerguinos, d'une des sept paroisses desservies à ]a cathédrale. Si la Sterancoet, Keranmoel Huellaff et Izellafî, Keralies, Glan- chapelle de Saint Primel a été bâtie sur l'ermitage du dour, Kermoguer Izellafî, Trefliquelec, Kerfili, Kerbas- Saint, la fontaine miraculeuse de saint Corentin serait quiou, Stancou Leraien, Kereuzenou, terre de M« Jean donc la fontaine voisine, et non celle de l'église de Ker­ Duparc, Le Loch. Au total, ces rentes procuraient à feunteun, vraiment trop éloignée. Mais Kerfeunteun a l'Evêque : en argent, 281. 13 s. ; en froment, 37 carnées; aussi sa fontaine, ce qui justifierait au besoin la dénomi­ en avoine, 10 crubes ; en gélines, 14 gélines ou poulets. nation de ce lieu qui, vraisemblablement, a dû servir de La géline était estimée à 6 sous pièce. Les 27 carnées baptistère, et ce serait pour cette raison que Kerfeunteun de froment faisaient environ 3 boisseaux, valant chacun est dédié k la Sainte Trinité, absolument comme la crypte 10 livres. de , également dédiée à la Trinité, portait autre­ Le crub comble d'avoine équivalait à un boisseau d'une fois lenom de ((Kerfeunteun». Tout donc porteà croire que valeur de 3 livres. Le total n'était donc pas exorbitant. Kerfeunteun fut un des premiers sanctuaires élevés dans Dans Cuzon, l'Evêque touchait des droits analogues : la le pays lors de l'arrivée de saint Corentin à Quimper. Ce dîme à la dixième gerbe sur les parcelles de Trôcoet- qui est du moins certain, c'est que, de tout temps, les Coetbily, Kerarzren, Kermenguy et Goulet-Cœuzon, et des terres de Kerfeunteun et deCuzon ont appartenu, tant au chef rentes sur Crechalenou, Kernoguou, Keranbihan, spirituel qu'au temporel, à l'Evêché de Quimper. Kermaous, Moul Cuezon Huellaff et Izellafî, Lanveou, Kerlic, Chevardiry, Crecholleguer, Kermorvan, Keran- Dans son aveu au Roi de 1681, l'Evêque déclare tenir à 1 devoir de prière « toute la paroisse de Kerfeunteun, en la­ manoir, Kergariou, Coetcouserch, Leors-Beuz ou Coat- quelle il est seigneur spirituel et temporel supérieur, et Beuz, Pralistang, Kerannou, le moulin du Vergé. lui est dû en icelle la seigneurie de Hgence, foi, hom­ Ces chefs rentes donnaient à l'Evêque, en argent, 13 li­ mage et chambellenage (t), lots et ventes, rachats (2), vres 14 sols 9 deniers, 34 crubes d'avoine, une carnée de froment et 17 gélines. i (1) Droits honorifiques dus au seigneur par les hommes de son fief. (2) Droits onéreux que les hommes du fief payaient à l'occasion des (1) Obligation dc faire moudre le grain et cuire le pain au moulin et partages, ventes et successions. four de l'Evêque,

T Archives diocésaines de Quimper et Léon

KERFEUNTEUN 5 4 KERFEUNTEUN 1605. Aveu de honorable homme Corentin Le Baron, MANOIRS DE CUZON marchand. 1630. Aveu de Pierre Grasset, héritier de Marie Le eoat-Bily. — A 4 kilomètres de Quimper, à main Baron. droite de la route de Brest. Façade large mais sobre, fenê­ r 1679. Aveu de Marie Grasset, veuve d'écuyer Olivier de r tres rectangulaires, Renaissance, lucarnes couronnées de Poulpiquet, S et dame de Gouletquer, frontons à coquilles. Au palier de l'escalier à marches de 1710. Aveu de Marie de Poulpiquet, dame de Kerligo- granit : Lan mil VeLVII Pierre Le Minel me fit faire. nan, héritière des précédents, ehef«du~Beis ou Penheet-Doleu. -- 22 Février eoetgeuzeeh ou Ceetnese©p. — 1556. Aveu d'é­ 1496. Raoul Le Moël, évêque de Quimper, faisait don du cuyer François du Brieuc. droit de bail à Armel de Kernuzan, fils mineur (20 ans), 1650. Aveu de Alain Glémarec et Françoise Rosserch, héritier principal et noble de Pierre de Kernuzan. Sr et dame de Botvelec. L'Evêque ne prend que 10 livres sur les 20 livres qui lui 1685. Coetgouzech est vendu 400 écus à Ansquer de étaient dues, en considération du prieur de Saint-Nicolas Parcpoulic. de Poitiers, oncle d'Armel de Kernuzan. ehivardiry. — Moulin ruiné, pour lequel, en 1437, 25 Novembre 1515. L'Evêque remet aux enfants mineurs rend aveu Jean de la Coudray, S" de Kerpaën. de feu Armel de Kerynizan, Sr de Pencoet, époux d'Alice 1541. Aveu de Guillaume de Coetanezre, SBr de Kerpaën. de Tregouret. 1569. Aveu de Françoise de Kerouant, dame de Kergue- 16 Avril 1626. Transaction entre Messire Guillaume lenen. Le Prestre, évêque de Quimper, et René de Penancoet, 1682. Aveu de noble messire Pierre-François Glémarec, r S*r de Coetsaliou, garde naturel de son fils avec dame S de Trévaras, bachelier en Sorbonne, faisant pour lui et Julienne Hemery, lequel paiera 1.200 livres pour le droit François Gelin de Bourgogne. de bail par transaction du 9 Juin 1651, entre l'évêque 1687. Aveu de Guillaume du Haiïont, Sr de Lestriagat, M*r du Louet et Guillaume de Penancoet, chevalier S*r de Kerpaën, Kermaria, ll y a difficulté touchant ce village Kerouasle, Coatsaliou et Chef du Bois. Le droit de bail est de Chivardiry, car Guy Dalloguy de Boismorand, de l'or­ changé en droit de rachat. . dre de Saint-Jean de Jérusalem, en a servi le Roi comme 6 Décembre 1540. Aveu de noble homme Yvon du Dres­ dépendant de la commanderie du Paraclet. Cependant, nay et de Dlie Françoise de Ker, seigneur et dame de l'Evêque y prétend droit de ligence. Becherelle, reconnaissant être tenus vis-à-vis de l'Evêque ereehaleneu. — Manoir près de Crecheuzen, enclavé à devoir de bail. dans les limites de la ville de Quimper. En 1540, René de 20 Avril 4571. Aveu de Guyomarch de Tréanna, Sr de Kerloaguen, Sr de Crecheuzen, reconnaît devoir sur ce Poulraz, et Dn° Marie de Penlan, Sr et dame de Poulraz et manoir deux crublées d'avoine et une géline, ll donne du de Kermenaouet, comme tuteur de Dl,eMarie de Tréanna, Nord sur le chemin conduisant de Quimper au village de leur fille, dame de Quenechcongar, Kerfily, d'Orient sur rabine conduisant à la lande de

T Archives diocéslnes de Quimper et Léon ai

KEHFtil'NTEUN 7 6 KERFEUNTEUN • li Cuzon, du Midi sur le bois taillis du manoir de La Forêt. de ferme, et l'on a devant soi la façade du vieux logis, Creeheuzen, dans l'ancienne paroisse de Saint-Pri- partie en simples moellons, partie en belles pierres de niaël, manoir converti en séminaire. taille. La large porte en anse de panier, encadrée de pilas­ 1540. Aveu de René Kerloéguen, Sr de Creeheuzen, tres gothiques, de moulures prismatiques et d'une acco­ pour ce manoir à lui advenu de ses père et mère Alain lade feuillagée, est encore accostée des mêmes lions ; les de Kerloéguen et de Marguerite Le Rouge. moulures verticales sont surmontées d'anges tenant des Ce manoir fut vendu pour servir de séminaire en 1679. écussons; et au-dessus du fleuron de couronnement est Les seigneurs de Creeheuzen se disaient exempts des droits fièrement campé une sorte de petit lansquenet brandissant de rachapt, lods et ventes, sous prétexte que le manoir crânement sa rapière. était enclavé dans la ville de Quimper. Les fenêtres sont moulurées, et quelques unes ornées « ll s'agit de faire connaître que quoique les limites de sculptures; cinq d'entre elles sont recoupées de me­ de la ville aillent jusqu'à la Croix-Periou, au delà du dit neaux et de croisillons. Au bas des rampants des pignons, manoir, néanmoins cela ne comprend pas ce manoir, qui s'accrochent des gargouilles, et à mi-hauteur d'un de ces est une chose distincte séparée de la ville, qui n'a aucune rampants est accroupi un marmouset. Faisant retour d'é- connexitéavec les rues et les maisons de la ville; on y querre, au fond de la cour, est une autre aile dont une élève du bétail, on y laboure la terre, ce qu'on ne fait pas moitié semble former grange ou galerie couverte, les pou­ en ville, on n'y logeait pas les soldats comme on le fait tres du plancher étant soutenues par trois belles colonnes dans les faubourgs de Quimper; le manoir de Creeheuzen de pierre. Ce petit coin curieux a été reproduit dans le se trouve également en deçà de la dite croix et même de Village breton de l'Exposition universelle de 1900. la croix nommée des Trois - Croix, dn côté de Kerfeun- A l'intérieur de la maison, on peut encore étudier les teun, et pourtant quoique la communauté (de ville) pousse particularités des vieux manoirs bretons : grandes che­ ses limites jusques là.Crechalennou est sujet au devoir de minées de granit, plafonds aux poutres et solives moulu­ rées, porte aux sculptures mythologiques du temps de bail et de rachapt. » er La Feret. — Donnant d'Orient sur la terre de Kervir, François I , bel escalier à vis, dans la tourelle d'arrière, du Midi sur la rivière Odet et du Nord sur la lande de portes biaises savamment appareillées, arcs enchevêtrés, Cœuzon. pour soutenir les paliers. A 100 mètres de la route allant de Quimper à l'hippo­ Sur la cheminée dune des grandes chambres du pre­ drome de Cuzon, un portail gothique donne entrée dans mier étage, on voit cet écusson : d'argent aa grelier de table lié et enguiché de gueule, accompagne de 3 feuilles de la cour. Le portail est encadré de moulures feuillagées, r en accolade, avec blasons et lions héraldiques tenant des AOUX de sinople renversées, Mahault, S de Minuello, en Melgven. branches noueuses ; il est défendu par une petite tour 11 carrée, percée de meurtrières, 1604, Aveu, à l'Evêque, de D * Marie Cozmoual, dame douairière de La Forest par succession de feu son mari, Après avoir franchi cette entrée, on se trouve dans l'an­ r cienne cour d'honneur transformée maintenant en cour noble homme Vincent Rozec'h, S de la Forest.

f Archives aines de Quimper et Léon

H KERFEUNTEUN I KERFEUNTEUN • 9 1650. Aveu d'Alain Glémarec et de Françoise Rozec'h, I dent, qui vendit Keranmanoir à Jean Furic, qui, le 7 Dé­ Sf et dame de Botvelec, héritiers de nobles gens Henri cembre 1554, rendant aveu, déclare tenir au fief de l'Evêque Glémarec et dame Catherine Billoart d'un côté, et de l'au­ I à droit de bail, le lieu noble de Keranmanoir, sa cha- tre de noble Vincent Rozech et de Jeanne de Kerveriguen. I pelle, cave, bois, laiterie et haute futaye et la métairie 1682. Aveu de noble messire Pierre-François Glémarec, dite village de Keranmanic. Sr de Trevaras, bachelier en Sorbonne, cité plus haut. 1 1561. L'évêque Etienne Boucher cède le bois de Coet- r Keramaner, à 300 mètres plus haut que la chapelle nescop à Jean Furic, S de Keranmanoir, qui donne en de la Mère-de-Dieu, du même côté de la route. — Por­ échange le pré du Pichiry, en Kerfeunteun. Ue tail d'entrée de la cour d'honneur, style de la fin de la I 1562. Aveu de noble Jean Furic et D Jeanne Le Cleu- période ogivale, dans le genre du portail du manoir de I ziou, sa femme. 0 r La Forêt : pilastres carrés, avec bases et chapiteaux à 1. 1604. Aveu de nobles gents M Yves Furic, S de Tref- moulures gothiques, surmontés de pinacles aigus et por­ fentec. r tant une arcade surbaissée à moulures prismatiques, et I 1713. Aveu d'écuyer Hervé-Louis de Kerléan, S de saillie à crossettes feuillagées. A la hauteur des chapi­ I Poulguinan, tuteur des enfants de feu Gervais Budoes, r r teaux, lions héraldiques. I S de Kerléan, et de dame Anne-Corentine Furic, S et Grande cour précédent le manoir, puits entouré dune I dame de l'Isle. margelle à larges moulures. Maison développant une i Kergariou. — 1437. Aveu de noble homme Jean de ër vaste façade à trois ouvertures au rez-de-chaussée, trois la Coudray, chevalier S de Kerpaën. r à l'étage et, dans les combles, trois lucarnes à frontons 1540. Aveu de Alain de Quoettanezre, S de Kerlividic. lle héraicirculaires, genre Renaissance, tandis que les che- 1635. Aveu de D Claude de Chibeau, dame de Keram- vronnières des pignons sont garnies de crossettes à feuil­ biquette, veuve d'écuyer Charles l'Honoré. les de choux. A l'intérieur, portes gothiques, cheminées I Kerisit. — 1610. Aveu de Charles du Boisguehenneuc Ue r moulurées en granit, armoiries des Furic, 3 croix. I et D Marie de Lanros, S et dame du Minven, héritière Grand escalier tournant. de ses père et mère, Jacques de Lanros et Catherine Aul- 1509. Aveu de Jean Le Scanfï, et femme Marguerite tret. Nouel. L'Evêque lui fait don du devoir de bail. Mais 1 Kerlédan. — 1437. Aveu de Jean de la Coudraye, Pierre de Quenechquivillic est sujet à ce droit pour le lieu 1 S*r de Kerpaën. r de Keranmanic- en 1515. Cependant, le 16 Décembre 1520, I 1497. Nuz de Trefilis, S de Kerlédan, ayant atteint sa l'Evêque Claude de Rohan fait don de ce droit de bail au majorité, demande main levée du bail. r dit Pierre de Quenechquivillic, à cause de l'acquêt fait 1541. Aveu de Guillaume Quoattanezre, chevalier, S de par lui du manoir de Keramaner. Lorsque celui-ci mou­ I Pratmaria, S*r de Kerpaën. rut en 1529, l'Evêque fit également don de bail à ses I 1543. Aveu de Charles Ansquer, Sr de Parc-Poulie, fils enfants en faveur et considération du Sgr du Faouet. I et héritier de Charles Ansquer et Jeanne du Brieuc. r C'est un autre Pierre Quenechquivillic, fils du précé- 1643. Aveu de Tanguy Kerguélen, S de Pennanjeun,

J Archives diocésaines de Quimper et Léon

10 KERFEINTEIN KERFEUNTEUN ll r tuteur des enfants de feu René Ansquer, S de Parcpoulic. en médecine, et Marie Treguer, sa femme, Sr et dame de Kermahonee. — 1540. Aveu de Charles Chever, Pennanrun et TrequefTélec, acquéreurs de noble homme écuyer Sr de Kermahonet. Jean Auffret et Catherine de la Masse, Sr et dame du 1556. Aveu de Daniel Le Gubaer, Sr de Kermahonet. Pencleux. 1644. Aveu décuyer François Mahé et de Suzanne Le 1694. Pierre de Kerguélen, Sr de Kerfily, recteur de Gubaer, sa femme. Meilars (chanoine de Quimper, 1711), Sr de Kerlaouënan. 1710. Aveu de François de Penendreff et de Jeanne Le Ce manoir lui a été donné pour titre clérical. Goazre, sa femme, fille de Jacques Le Goazre et de Mar­ guerite de Tregoet. Kermenguy, — 1437. Aveu de noble homme Jean MANOIRS DE KERFEUNTEUN de la Couldraye, chevalier sergent féodé de Kerpaën. 1610. Aveu de Charles du Boisgueheneuc et de Marie v Lanros, sa femme. Tr©heîr. — Ce manoir, qui s'appelait aussi Trohei, 1665. Françoise du Minven, veuve de Sébastien du Troheis, Tronheir et Taonheir, était possédé, au Xiv* siècle, gr Boisguehenneuc, S du Minven, tutrice de ses enfants. par un seigneur Geoffroy de Tronheir (armiger}> qui figure r 1681. Aveu de René du Haflont, chevalier S de Lestria- au Cartulaire de Quimper dans des actes de 1326-1327. gat, châtelain de Pratmaria et de Kerpaën. Au xv0 siècle, Tronheir était Ia propriété des seigneurs du Kerurgoaz. — 1540. Aveu de Yvon du Dresnay et de Juch qui, comme relevant des Reguaires ou de la juridic­ Françoise de Ker. tion temporelle de l'Evôché, devait à l'Evêque un droit 1562. Aveu de Claude Pilguen et de Louise Kerusouarn, de bail, c'est-à-dire quà la mort du seigneur et pendant r S et dame de Berhevel. la minorité de ses enfants, l'Evêque en était considéré r 1631. Aveu de Pierre Le Torcol, S de Kerdour, marié comme le tuteur et touchait les revenus des terres jusqu'à à Jacquette Kerliver. la majorité de l'héritier. Ce droit, qui paraissait exorbi­ lle Mesguen. — 1643. Aveu de D Marie Perrault, dame tant aux seigneurs du Juch, fut changé par transaction de Keranguen, lui, échu de Jeanne Le Gubaer, dame du entre Henry du Juch et l'évêque Thiébaud de Rieux, le Mesguen, sa mère. 19 Mars 1475, en un droit dit de rachat, c'est-à-dire Stang-Bihan. — 1540. Henri Bolot et Catherine du qu'à la mort du seigneur, l'évêque n'avait droit quà un Boureli, veuve en premières noces et douairière de an du revenu de la terre. En reconnaissance, « Henry du Glazren Le Gardien. Juch, pour lui et ses successeurs, met et constitue de chef- 1571. Aveu de Anne Chevillard épouse de Jacques rente sur le tout des héritages tenus ès dits reguaires, L'Honoré. oultre les debvoirs deus.auparavant, à sçavoir est : une f 1664. Aveu d'écuyer Hervé de Kerguélen, S de Ker- paire de mitaines bonnes et honnètes à bailler à un pré­ laouénan et de Keranroch, marié à Jeanne de Kerguelen. lat pour estre en son pontificat, quel chefrenle le dit 1663. Aveu de noble homme René Le Pitouays, docteur messire Henry et ses successeurs seront tenus payer et Archives diocésaines de Quimper et Léon

KERFEUNTEUN I3 12 K BREGINTEUN lement déroger, fors et excepté de la paire de mitaines, rendre au dit Rd Père en Dieu et ses successeurs, à peine au sujet de laquelle, attendu la difficulté d'en trouver de d'amende et de la saisie des dits héritages au deffaut bonnes et honnètes telles qu'à tel seigneur et prélat peut dicelle chef rente comme s'en suit : sçavoir ès trois pro­ et doit appartenir pour officier en pontificat, il a été con­ chaines festes de Noël, le dit chevalier s'il n'est ahsent venu par la présente que le dit seigneur du Juch fera le hors de ceste contrée ou empéché par maladie en fera le premier payement d'une paire de mitaines ou gants bons payement en personne chacun jour de Noël au commen­ et honnestes brodés d'or du coing réal à la couronne ou cement de la messe de Puer natus est, au bout du grand soleil ou de Bretagne de prix si trouver le peut par espèce autel de l'église cathédrale, au dit Rd Père en Dieu ou a ou autrement, et si que non, une moitié d'escu d'or de iceluy qui dira la grande messe, et les hoirs et succes­ prix bon et métable, quel escu sera au cas, apporté au lieu seurs du dit messire Henry, seigneurs et possesseurs du déclaré par la dite transaction de 1475 à faire le dit paie­ dit manoir de Troheir seront tenus payer de leur per­ ment et là, coupé en deux moitiés et portions en présence sonne cette chef rente a chacun évesque, le jour de son du S*r Evêque, dont il choisira et prendra celle des dites entrée en la ville de Quimper, au bout dudit autel, et par portions que bon lui semblera ; et le prochain an après le deux autres fois durant la vie de chacun. Hoirs et suc­ neuvieme an (de son entrée solennelle à l'Evêché) paiera cesseurs le payeront aussi en leurs personnes au bout du et baillera au dit S" Evesque pareille paire de mitaines dit autel, le jour de Noël, au commencement de la dite ou gants, brodés comme devant, et par autant que le dit messe et aux autres temps lors des dits payements des­ S** (du Juch) ne pourrait trouver les gans ou mitaines sus déclarés. Le dit S*r du Juch et ses hoirs payeront la brodés, le dit S*r Evêque consent à prendre autres mitai­ dite chefrente au Rd Père en Dieu à chacun jour de Noël, nes ou gans à stigmates et autres décoremens enrichis par chacun an, à l'issue de la porte de la maison épisco­ dor ou d'argent par orfevre, jusqu'à la valeur d'un escu pale, comme ils partiront dicelle maison à aller à la dite d'or qui sera par lui recu ; jurant et vérifiant (le S« du grand messe de Puer natus à la cathédrale ou aux vicaires Juch) sil en est requis ne pouvoir ni avoir pu recouvrer du dit Rd Père en Dieu et des dits successeurs lorsqu'ils les dites mitaines, ou gens ouvriers, ou matiere pour les seront absents, et à la fois que le dit messire Henry et faire ès six semaines avant le dit terme. Ainsi sera-t-il successeurs ne feront le paiement du dit chefrente de leur fait de neuf ans en neuf ans subséquentement à jamais personne à l'issue de la dite porte, ils seront tenus de le savoir le demi escu par les intervalles de neuf ans et les faire payer par procureur qui soit noble homme ayant gans au parachèvement des dits neuf ans, comme devant, pouvoir exprès d'iceulx quant à ce. » qui sera chacun disieme an » (1). Vingt-cinq ans plus tard, le 17 Août 1500, une nouvelle Cette singulière redevance fut payée aux évêques de transaction avait lieu entre Raoul Le Moel, évéque de Cornouaille, et le frère de Henry du Juch, Hervé du Juch, chevalier S*r de Pratanroux, de Lescuz et de Troheir, par (1) L'aveu de l'Evêque au Roi, en 1682, porte la redevance à un demi- écu d'or tous les ans, à Noël, et une paire de gants lors de l'entrée dr laquelle « est reconnu expressément le contenu en la chaque évêque, et de neuf ans en neuf ans, tant que le même prélat déclaration du 19 Mars 1475, à laquelle on n'entend nul­ occuperait le siège de Quimper. Archives diocésaines de Quimper et Léon

W KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 15 Quimper par les possesseurs de Troheir, jusqu'au com­ 1710. Ecuyer Laurent-Guillaume de Kervenozaël. mencement du XVIII0 siècle. Penguern ou Penvern.—1577. Jean Perrault, Sr de En 1506, Troheir est possédé par Rolland de Lezongar, Penguern. mari de Claude du Juch. 1712. Jean-Baptiste du Brieuc. En 1590, Claude du Juch meurt sans hoirs, et en 1617, Pen ru i e. — Aveu de Hervé et Françoise de Coettanezre. c'est Jean Le Baud qui est S*r de Troheir. Stang-Bihan. — 1535. Anne Pezron, dame du Stang- En 1650, cest François de Rosily, S^ du Meros, lequel, Bihan. en 1668, paie la redevance à l'entrée de Mgr de Coetlogon. 1556. Ecuyer François Gauvaing, Sr du Stang-Biban. En 1711, messire Joseph-Marie de Rosily paie le môme r 1710. Ecuyer Guillaume de Kerguélen, S du Stang- droit pour l'entrée de \\gT de Ploeuc. Bihan. Manoir du Pare, sur la rive gauche du Stéïr, au Penanrun. -— 1711. Yves-Charles Lé Vicomte, S-*r du delà de l'abattoir. — Deux ailes en équerre, une tourelle Rumain. d'escalier non achevée, quelques fenêtres gothiques à Pratheir. — 1521. Françoise du Quellenec, dame du croisillons, deux lucarnes à frontons, avec chiens accrou­ Tyvarlen. pis au bas des rampants et écussons frustes sur des car­ Kerlividic. — 1540. Alain de Coettanezre. touches Louis XIIL A l'intérieur, une grande cheminée et quelques portes gothiques. - 1643. Claude de Chibeau, douairière de Kerambiquet. 1700. Noble homme Claude Le Cerf. 1560. Aveu de Marguerite Goalichet, veuve de Jehan Le Gac, dame du Parc. Kergadou. -— 1563. Françoise de Keronan, dame de 1664. Aveu de noble homme Prigent Goueznou, Sr de Kerguelenen. r Kerguenoen. 1712. Joseph-Marie du Fresnay, S des Roches. Kerang©. — 1437. Noble homme Jean de la Coudray, Une chapelle est annexée au manoir. chevalier. Poulhaou.— 1560. Un pré appartenant à N. maître Jehan r 1540, Aveu dTAlain de Coetanezre, Sr de Kerlividic. Furic, S de Keranmanoir. 1556. Pierre Janreguy et Françoise Blanchard, Sr et Féagé par l'Evêque, en 1566, à messire Amaury Henry, dame de Kerango. Sr de Beauchamp. 1679. Ecuyer Louis Talhouet, Sr de Penanech. Le Le>e*h. -— 1541. Aveu de messire Jean Le Doucic, 1713. Dame de Rospiec, veuve de Jean de Fages, Sr du Loc'h. Creehallan. — 1540. Aveu de noble homme Thomas 1644. Ecuyer Michel Saulx, Sr du Loc'h. du Plessix. Becherel. — 1541. Aveu de messire Jean Le Doucic, 1543. Noble homme Thomas de Kermorial. Kerfily. — 1566. Aveu de Thomas Guégant et Fran­ 4605. Noble homme François Brusseaulx et Catherine çoise Colombel. du Plessix. 1664-1694. Hervé de Kerguélen. . 1677. Ecuyer Jean de Kervenozaël, 1711. Pierre de Kerguélen de Keranroch. Archives diocésaines de Quimper et Léon

KERIEINTEUN 17 n; KERFEUNTEUN Kerpaën ou Kerben. -— 1437. Jean de la Couldraye. Missirien. — 1506. Don du droit de bail accordé par 1475. Henri du Juch, Sr de Trohéir. l'évêque Claude de Rohan à Laurent du Plessis. 1562. Guillaume de Coetanezre, Sr de Pratanras et Ker­ 1507. Ecuyer Henri de Kernnnihy, tuteur de Laurent paën. du Plessis. r 1563. Noble homme maître Guillaume de Kermorial, 1542. Laurent du Plessis, S* de Missirien. Sr de Kermorvan. 1661. Renée de la Marche, douairière de Mezle, ne veut 1713. Ecuyer Louis de Kermorial. pas reconnaître le droit de bail. Les seigneurs de Kerpaën étaient sergents féodés de l'Evê­ 1710. Jean Le Saulx, Sr du Loc'h. que ; ils étaient chargés de faire les actes judiciaires con­ Tréqueffélee. — 1480. Echange entre Guy, évêque cernant les reguaires et faire la cueillette par commis, des de Cornouaille, et Jean de Coattanezre et femme Marie recettes du seigneur Evèque (1). du Mur, Pene©ët--Didreuz ou Ty**Gardien. — 1516. Alice 1556. Thomas Guégan et Françoise Colombel. de Trégouret, veuve de écuyer Armel de Kernisan, 1607. Martin de Ia Masse, Sr de Tréqueffélee 1543. Pierre de Kernisan. • 1627. Noble homme Alain de Kerloaguen. 4665. Noble homme René Pitouays et Marie Tréguier. 1710. Dame Roberte de Kerloéguen. EGLISE PAROISSIALE Penvilezre. — 1535-1545. Dame Pezron du Stang- 6 Bihan. Elle doit dater de la deuxième moitié du xvi siècle, 1556. Ecuyer François Gauvaing, S*r du Stang-Bihan. d'après le dessin de ses fenêtres, de ses piliers et de ses mô arcades. Kermoyee. — 1633. Aveu de M Françoise Lagadec, veuve d'écuyer Corentin Le Béguec, Sr de Chefbocage. Ce qu'il y a de plus remarquable à noter dans cet édi­ 1650. François de Rosily, Sr de Méroz. fice, c'est le clocher qui couronne le portail Ouest et qui 1679. Ecuyer Louis Le Talhouet, Sr de Penanech. chevauche sur ce pignon au moyen de deux encorbelle­ r ments moulurés le portant en saillie des deux côtés. 1711. Joseph-Marie de Rosily, S de Méroz. La fenêtre absidale contient une verrière assez pré­ 1739. M™ de Rospiec, veuve de M. des Fages des Vignes. cieuse, actuellement en réparation à Paris. C'est un Arbre Brieuc. — 1556. Aveu décuyer François de Brieuc. de Jessé, représentation que l'on trouve encore dans quel­ Le Glandour. — 1541. Aveu de Guillaume de Quoe- ques-unes de nos églises, notamment à la chapelle de tanezre. N.-D. de Confors, en xMeilars. C'est la traduction du texte r Kerverziou. — 1475. Henri du Juch, S de Troheir. d'Isaïe, chap, xi : II sortira une tige de la souche de Jessé, 1480. Hervé du Juch. et elle produira une fleur sur laquelle se reposera l'Esprit du 1535. Raoul du Juch. Seigneur. 1635. Noble homme Pierre Le Torcol. 1712. Charles du Haflont, S*r de Lestriagat. (I) Voir M. TREVEDY : Société Archéologique du Finistère, vol. XV, 1888.

Notices sar les paroisses du diocèse de Quimper. 2 Archives diocésaines de Quimper et Léon

18 KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 19 De la poitrine de Jessé endormi sort le tronc dun arbre sur les branches du quel sont les rois de Juda, ancêtres CHAPELLES de Notre Seigneur, à partir de David, fils de Jessé. Eu règle générale, au sommet de l'arbre est la fleur mysté­ 1° La Mère - de - Dien (Ty-Mam-Doue). rieuse prédite par le prophète, la Sainte-Vierge Marie W • portant son divin Fils, l'Enfant-Jésus, au-dessus desquels La chapelle Ty-Mam-Doue ou de la Maison de la Mère plane le Saint-Esprit. Mais dans le vitrail de Kerfeunteun, t de Dieu, située à trois kilomètres de Quimper, faisait par exception, au lieu dela Sainte-Vierge on a représenté autrefois partie de la paroisse de Cuzon, mais a été réunie Notre Seigneur en croix, entre sa Mère et saint Jean. depuis le Concordat à celle de Kerfeunteun. Cette cha­ Dans un des panneaux latéraux du bas, on voit la Sainte- pelle est un Heu de pèlerinage fort fréquenté, tout parti­ Trinité, sous le vocable de laquelle est dédiée l'église ; culièrement par les habitants de Quimper, tant à cause puis, de l'autre côté, un saint évèque bénissant, en chape, de sa proximité de la ville, qu'à raison de la dévotion mitre et crosse, et ayant à ses pieds le donateur agenouillé, traditionnelle qui, de temps immémorial, s'est manifestée un prêtre ou chanoine en chape. en ce lieu, en l'honneur de la Mère de Dieu. La grande croix processionnelle en argent est assez re­ A quelle époque faut-il faire remonter les origines de marquable : les croisillons et le sommet se terminent par cet oratoire? C'est ce qu'il n'est pas possible de préciser, trois belles boules à godrons ; les statuettes de la Sainte- et nous ne pouvons répondre à cette question que dune Vierge et de saint Jean sont portées sur des consoles laté­ manière approximative. rales. Le nœud diffère un peu de celui des autres croix Un arrêt du Parlement de Bretagne rendu le l6r Avril monumentales ; il est constitué par six colonnettes corin­ 1556 (1) nous apprend que l'an 1540, Pierre Kernechquivi- thiennes dégagées, supportant une sorte de dôme qui lic, lors sieur de Keranmanoir, sur le terrain duquel était abrite un petit édicule intérieur où sont six niches avec bâtie la chapelle, « aurait permis aux paroissiens de Choeu- statuettes. zon de refaire et reconstruire de nouveau certaine chapelle Une inscription gravée donne la date de cette pièce d'or­ appelée chapelle de la Mère de Dieu ». fèvrerie : B. TR1NITAS . '. P. R. DVBOIS . J . LE. BESCOND Le premier édifice était donc en ruine au commence­ F. DELY. RECTEVR. 1638. > ment du xvi* siècle, ce qui suppose une existence anté­ Dans la partie ancienne du cimetière, au Nord de l'église, rieure d'au moins deux siècles. Il serait dès lors permis au lieu de la croix traditionnelle, on trouve une colonne de conclure que la première construction datait de la surmontée d'une représentation de la Sainte-Trinité : le première partie du xiv6 siècle, et si l'on rapproche cette Père Eternel, en chape et en tiare, tenant devant Lui Je date de celle de la translation de la maison de Nazareth à Fils crucifié, au-dessus duquel est le Saint-Esprit, sous Lorette en 1295, et de la dénomination sous laquelle a été forme de colombe. Dans le porche, se voit, sur une plaque de marbre, l'epi­ (1) Voir le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, V, xv, taphe du célèbre peintre Valentin, page 335, Archives diocésaines de Quimper et Léon

->i\ KERFEUNTEUN KERFEUNTElN 21 connu de tout temps l'oratoire de Kerfeunteun : Chapelle armes au portail de la chapelle, car cette partie de l'édi­ de Ia Maison de la Mère de Dieu, il ne sera pas téméraire fice porte la date de 1592. d'avancer que la chapelle de Ty-Mam-Doue a été construite Non obstant la réserve formelle de l'acte de cession, en mémoire de la translation miraculeuse de la maison Jehan Furic avait fait apposer ses armoiries sur la cha­ où s'est accompli le mystère de la Maternité divine, et pelle ; mais aussitôt le sieur de Kernechquivilic les avait que cette construction date d'une époque rapprochée de fait abattre, et en 1556, il remontrait au Parlement que la ce grand événement. Cette conjecture est encore confir­ dite chapelle « était assise au fief de l'Evêque de Cor- mée par l'existence des deux édifices séparés qui se voient « nouaille, dedans lequel fief n'était permis d'avoir ar­ en ce lieu de Keranmaner, dont l'un afïecte la forme d'une ce moieries en bosse, si non audit Evêque et aux gentils- simple maison convertie en oratoire, et l'autre est la cha­ « hommes de la paroisse ; que le dit Furic était roturier pelle proprement dite de la Maison de la Mère de Dieu. Il « et de basse condition, incapable de jouir des droits et serait difficile d'expliquer autrement le voisinage si rap­ « prérogatives appartenant à gens extraits de noble li- proché de ces deux édifices. a gnée ». Le premier Avril 1556, un arrêt du Parlement Le manoir noble de Keranmaner, sur les terres duquel reconnut le bien fondé de la réclamation et condamna le était bâtie la chapelle, relevait de l'Evêque de Quimper, sieur Furic à l'amende et aux dépens. auquel il payait la dîme. Le9 sieurs Furic furent, du reste, à diverses reprises Ce manoir était possédé en 1509, par Jean Le Scanff, déboutés de leurs prétentions à la noblesse, ce qui n'em­ veuf de Marguerite Noël (i); pêche pas que leurs armes soient les seules qui se voient En 1540, il appartenait, d'après l'arrêt cité plus haut, à de nos jours dans la chapelle de la Mère-de-Dieu. Elles Pierre Kernechquivilic, qui, en 1549, le délaissa, à titre sont sculptées en bois sur la tribune, qui date vraisembla­ de féage, à Jehan Furic, époux (en 1562) de demoiselle blement de 1592 comme le portail, et portent dazur à trois Jeanne Le Cleuziou ; mais cette cession était faite h con­ croisettes au pied fiché et haussé dor. dition « qu'il ne serait permis à nulle personne fors audit Les Furic demeurèrent propriétaires de Keranmanoir, « Kernechquivilic avoir et mettre armoieries et intersi- de 1547 au commencement du xvim siècle ; car après « gnes de noblesse, sans le congé du dit Kernechquivilic, Jehan Furic, qui figure comme possesseur en 1547-1562, « suivant lequel contrat le dit de Kernechquivilic aurait I nous trouvons mentionnés (I) en 1604, comme seigneurs « fait apposer des armoieries au portail d'icelle chapelle de Keranmanoir, « nobles gens Yves Furic, Guillaume « lesquelles y auraient tousjours esté au veu et sceu de Furic et autres » ; et en 1681, « la dame Marie du Stan- « tous les paroissiens et si longuement que le dit de Ker­ gier, veuve de noble homme Ignace Furic ». ec nechquivilic a esté sieur du dit lieu de Keranmanoir ». Nous devons avouer que c'est de leur temps, et grâce Le sieur de Kernechquivilic ne figure pas dans l'armo­ sans doute à leur générosité, que fut rebâtie presque tota­ rial de M. de Courcy, et il serait inutile de rechercher ses lement la chapelle.

(1) Arch. Dép--* H. G. 54. (1) R. G. 54.

• Archives de Quimper et Léon

22 KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 23 Grande chapelle actuelle, — Elle est du n très heureux une bannière ou enseigne fixée à une hampe ou branche effet, surtout vue à travers les arbres du placître. Ce qui k nœuds. lui donne particulièrement du pittoresque, c'est son pelit Sur le côté Nord, nous trouvons une autre date : clocher si singulièrement campé sur un contrefort d'an­ INRI . O . MATER . DEI . MEMENTO . MEI . 1578 gle, orné de niches et de dais, la belle porte sculptée et puis, du même côté, sur la porte : feuillagée à côté de ce contrefort, la fenêtre et le grand pignon du transept Sud et les pignons aigus de l'abside. MI . CONNAN . RECTEVR . 1621 Au-dessus de cette porte ornementée, se Ht la date de A l'intérieur, sans quil y ait grande richesse de style, cette partie de la construction, écrite en caractères gothi­ on peut observer quelques curieuses particularités de ques sur un cartouche tenu par deux petits personnages. construction, ainsi que deux ou trois piscines sculptées et Cette légende, avec ses abréviations, est très difficile à moulurées. A gauche de l'entrée du cheeur, sur un trône déchiffrer ; la voici, d'après la dernière lecture quen a en chêne ouvragé, se trouve la statue vénérée de Notre­ faite M. Lucien Lécureux : Dame, belle Vierge assise, ayant l'Enfant-Jésus debout CESTE CHAPELLE EN LHÔÊVR sur ses genoux, et tenant dans la main droite une grande cc grappe de raisin. Cette statue est richement et noblement DE MAM DOE L . M V XLI drapée. Les caractères de sa facture et les rapports qu'elle AINSY FAITZ SCAVOIR A CHE a avec la grande statue de Rerdévot semblent devoir lui NOBLE SÏNEVR OAGE Z BONNE FOI assigner pour date l'époque de Louis XIIL Et l'on doit traduire ainsi : En 1713, la terre de Keranmanoir appartenait <- aux Ceste chapelle en l'honneur enfants mineurs d'écuyer Germain Budos, sieur de Ker­ De Mam Doe (la Mère de Dieu) Fan Ibkî léan, dont est tuteur écuyer Hervé-Louis de Kerléan, Ainsi faitz (je) scavoir à ce - Noble seigneur hommage et bonne foi. sieur de Poulguinan ». Enfin, au moment de la Révolution, le propriétaire La petite porte Sud de la nef a été percée après coup, était le contre-amiral de Kerguélen-Trémarec. comme l'indique le style de son encadrement et de son L'aveu rendu en 1775 spécifie le droit qu'avait le sieur fronton, et comme l'atteste l'inscription de la frise : de Kerguélen de faire exercer par ses fermiers « un droit M. P. CORAY. RECTEVR . 1605 de coutume sur toutes les denrées et marchandises qui Le portail Ouest, donnant au bord de la route, est tout s'y étaloient le jour du pardon » (1). k fait dans la note gothique, et on est porté à lui attribuer Il avait également dans la grande chapelle un banc avec la même date qu'au transept Midi et à l'abside, et cepen­ ses armoiries ; ses armes se voyaient sur plusieurs portes dant il serait de beaucoup postérieur d'après l'inscription des deux chapelles, et lors de la mort de sa femme, peu que tient un ange sur une banderole à main droite de la de temps avant la Révolution, M. de Kerguélen ut ceindre porte : PAX . VOBIS . 1592 De l'autre côté, un homme d'armes, en cariatide, porte (1) Archives départementales.

; Archives de Quimper et Léon

<±\ KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN ' 25. la grande chapelle d'un cordon de deuil quil fit parsemer entreprendre sans l'agrément du R. P. Provincial Barthé­ de ses armes. lemy Jacquinot. Avant de raconter ce que devint la chapelle de la Mère- « Grâce aux instances du Père Bernard, ia permission de-Dieu depuis la tourmeqte révolutionnaire, disons un d'apprendre le breton me fut accordée le jour de la Pen­ mot de la grâce qu'y obtint le Vénérable Père Maunoir ; tecôte, et le ciel seconda si bien mon ardeur que, confiant voici comment il raconte lui-même le fait dans la relation dans la bonté et la puissance divine, le mardi suivant je manuscrite qu'il a laissée des dix premières années de fis le catéchisme au peuple en cette langue, et six semai­ ses missions. nes après je pus commencer à prêcher sans préparation « L'an 1630, je fus envoyé, dit-il, au collège de Quim­ écrite, gràce que Dieu m'a conservée jusqu'à ce jour. » per pour y professer la cinquième ; je ne pensais aucune­ C'est cette faveur vraiment extraordinaire que rappelle ment à me livrer aux travaux des missions de ce pays la belle fresque de M. Yan' Dargent à la cathédrale, près dont j'ignorais complètement la langue ; je me sentais la porte de la sacristie, plutôt poussé à obtenir de mes supérieurs d'être envoyé Au moment de la Révolution, la terre de Keranmaner, aux missions du Canada. Mais le Père Bernard, que je appartenant à un des officiers les plus distingués de Ia trouvais au collège, me fit un tel tableau du triste état du Marine française, ne fut pas mise sous le sequestre, mal­ peuple d'Armorique, la rencontre que je fis à cette époque gré l'absence du propriétaire, et la vente en fut faite au de M. Le Nobletz, ces diverses circonstances me portèrent nom du contre-amiral de Kerguelen, au sieur Poullain, à changer de sentiment. par acte du 28 Germinal, an IV. « Sur ces entrefaites, comme j'allais un jour en pèle­ Quant aux deux chapelles, elles avaient été vendues rinage visiter la chapelle de la Vierge que les habitants nationalement l'année précédente, le 8 Floréal, an III, à de ce pays appellent maison de la Mère de Dieu, je me sen­ Louis Ollivier, du village de Kergariou, pour la somme tis fortement porté k apprendre la langue bretonne, et il de 3.150 fr. en assignats. me sembla en môme temps voir en mon esprit se dérou­ Louis Ollivier, comme il le déclara lui-même devant la ler tous les desseins de Dieu pour l'évangélisation des Municipalité de Kerfeunteun, le o Février 1806, n'avait quatre diocèses de la Basse-Bretagne. fait cette acquisition s que des deniers provenant de la (( Entré dans la chapelle, prosterné aux pieds de la libéralité des habitants de Ia commune et de beaucoup sainte Mère de Dieu, je lui ouvris mon cœur et lui com­ d'autres citoyens qui avaient une dévotion particulière muniquais ce dessein que m'inspirait l'Esprit-JSaint, la pour cette chapelle » et dans l'intention de la faire rendre priant de le bénir et de faire que, pour la gloire de son au culte dans des temps meilleurs. C'est dans ce but que fils, je puisse apprendre la langue bretonne. le sieur Ollivier faisait don de la chapelle de la Mère-de- « Cependant, devant les objections qui me furent faites Dieu à la paroisse de Kerfeunteun par acte du 29 Août 1807. touchant les difficultés extraordinaires qu'offrait l'étude M. Vistorte, alors recteur de Kerfeunteun, voulut s'oc­ de cette langue et le dommage qui en résulterait pour des cuper immédiatement de la restauration de la chapelle. études d'une toute autre importance, je résolus de ne rien Mais à ce moment Keranmanoir appartenait à un nouveau Archives de Quimper et Léon

2f> KERFEUNTEUN* KERFEUNTEUN - 27 propriétaire qui en avait fait l'acquisition l'an X, du sieur tôt les malveillants d'alors, des superstitieux innombra­ Poullain, et le nouveau venu prétendait que les pierres bles profitant toujours des événements de ce temps, criè­ seules des chapelles, et non îe fonds, avaient été vendues rent bien vite que c'était un miracle, et une punition de au sieur Ollivier, et que dès lors il devait en débarrasser Dieu. Mais le malheureux se casse une seconde fois la au plus tôt son terrain. jambe, une de ses filles en perd une par la morsure d'une Les Archives départementales (1) possèdent la lettre en vipère, plus de doute sur cette série de miracles. Ollivier forme de mémoire que le nouveau propriétaire écrivait lui-même n'a plus songé à ces matériaux. au Préfet, le 4 Février 1812, pour soutenir le bien fondé « Pendant que la commune de Kerfeunteun a été des­ de ses prétentions. Nous allons en citer les principaux servie par des prêtres assermentés, jamais les habitants passages, car quoique ce factum soit écrit dans un très n'ont jamais songea réédifier ces deux chapelles et jamais mauvais esprit, il constate assez clairement la vénération il n'y avait d'assemblées. Quelques âmes pieuses, sous profonde qui avait survécu à la tourmente révolution­ prétexte de promenade, y allaient par dévotion, quelques naire pour ce lieu de pèlerinage. autres par but de récréation, d'autres par superstition. Après avoir dit que les chapelles avaient été vendues « Mais, M. le Préfet, quelle différence aujourd'hui du seulement pour les pierres, à Louis Ollivier, l'auteur du nombre des personnes qui s'y rassemblent en un seul factum ajoute : Carême à celui qui s'y rassemblait dans dix années autre­ « Je viens d'apprendre que le sieur Vistorte, recteur fois, lorsque la paroisse de Kerfuntun était desservie par se mettant aujourd'hui au lieu et place de l'acquéreur, un curé assermenté. La chose n'est pas difficile à deviner, profitant de l'embarras dans lequel m'avait jeté l'incendie la voici : la préférence que l'on donne aux prêtres reve­ que j'éprouvais le 1er Mai 1809, fit dans le courant de Juin nus de l'étranger sur ceux qui ont demeuré dans leur réparer la petite chapelle et se dispose à réédifier la patrie, exposés à tous les dangers de la Révolution.. grande, qui n'est aujourd'hui qu'une misérable mazure à « Mais, M. le Préfet, permettez moi de vous faire part laquelle la simonie de ce curé rassemble tous les ans dans d'un dialogue à la suite duquel il y a encore des miracles. Ie courant de tout le carême particulièrement, une popu­ Dans le courant de Mars 1809, une dame très respectable lace très nombreuse et très accablante, sous le prétexte des environs de cette ville, venue à Quimper auprès du spécieux de superstitieux miracles. Conseil de recrutement pour tâcher de remplacer son fils « Oui, M. le Préfet, lorsque l'acquéreur du 8 floréal tombé au sort, vint trouver ma femme, et profitant de fit l'acquisition de ces matériaux, il était bien dans l'in­ mon absence momentanée entra en matière. « Hé bien, tention de les enlever pour réédifier les édifices de son « ma chère dame, l'on m'a dit que votre mari s'opposait domaine de Kergariou... lorsque Ollivier faisant battre sa « assurément à la réédification des chapelles de la Mère de récolte, il lui arrive par malheur de tomber de son haut « Dieu ; j'en suis fort étonnée, bien fâchée, et je ne puis le sur le bled que l'on battait, il se casse une jambe et bien- « croire. » Ma femme lui répondit qu'il en était fort ques­ tion, — a Oh, reprit-elle, il faut absolument que vous « obteniez de lui qu'il n'en fasse rien. II dit vraiment, et (1) Liasse 49. — Documents postérieurs à Ia Révolution. Archives diocéses de Quimper et Léon

KERFEUNTEUN 29 & KEHlFErKTfEtJtt heureuse famille 25 jours accomplis depuis que ma femme « cela est vrai, que les assemblées du Carême saccagent ses* venait de donner le jour à deux garçons, portant ma pe­ « arbres, ses plants, ses bois courants, ses fossés et dégra- tite famille au nombre de huit, j'eus le malheur de perdre « dent sa propriété... Hé bien, je m'oblige de lui comp- par un incendie qui se manifesta à 7 heures du soir une « ter 25 louis pour indemnité des pertes qu'il éprouve, des plus jolies maisons de cette ville, avec elle un immense « pourvu toutefois qu'il me promette de ne porter aucune mobilier, des marchandises, et enfin toute mon aisance. « opposition à la réédification et de tenir le secret sur le Hé bien, M. le Préfet, vouderiez-vous croire que l'on cria « tout. » encore au miracle, que l'on prôna que c'était pour me « J'arrivai, sur Ies entrefaites, ma femme me fit part punir de nos refus opiniâtres de laisser réédifier les mai­ de la demande que venait de faire Madame N... Ma déci­ res de Dieu (sic) que j'avais été incendié et brûlé. M. le sion ne fut pas longue, je répondis que non, que cette Préfet, je prévois d'avance que des milliers d'êtres tou­ synagogue qui se rassemblait si souvent sur mon terrain, jours dociles à tous les préjugés de la superstition, vont m'ennuyait extrêmement, m'occasionnait trop de dom­ en lever le glaive sur ma tête, peu m'importe, je suis au- mage pour que je pus jamais m'y résoudre de bon cœur, dessous (sic) de tout ce qu'on pourrait dire à cet égard. etc... « Mais, reprit-elle vivement, je m'offre de vous in- L'on ne manquera pas de vous dire que l'on ne plaide que « demniser de 25 louis une fois comptés de main à la pour l'intérêt de la religion, et moi, M. le Préfet, j'ose « main avec promesse du secret. » Je ripostais que de prendre la liberté de vous assurer que l'on ne plaide que telles offres étaient à être faites à d'autres, que quand je pour l'intérêt de la simonie la plus insuportable, la plus recevrais de l'argent, je voulais en donner un reçu, que infamante qui, se couvrant de l'égide religionnaire et de quand je donnerai mon consentement de réédifier ces la superstition, demande la réédification de ces chapelles deux mazures, ce serait par un bon contrat par devant pour agrandir ses domaines, qui déjà ne sont que trop notaire avec toutes mes restrictions. immenses, et au détriment d'un père de famille, qui par « Mais, mon cber Monsieur, vous m'obligeriez infini- là se voit privé de la jouissance d'une pièce de terre de « ment, c'est un vœu que j'ai fait à notre bonne dame de 6 à 7 journaux. « la Mère de Dieu. Savez-vous bien que j'ai eu bien de la « peine à trouver un remplaçant pour mon fils qui allait « Rebâtir ces chapelles, ce serait encore y attirer à l'ave­ « partir, que ce n'est qu'à mon retour de la Mère de Dieu, nir une bien plus grande affluence de monde, les trois « qu'à la porte de mon gendre, j'ai eu le bonheur de trou- quart déjà de ceux qui s'y réunissent ne dégradent que t( ver un remplaçant qui put convenir à MM. du Conseil trop ma propriété. Jai déjà replanté le placitre pour la « de recrutement; en vérité et vous l'avouerez avec moi troisième fois, ces chapelles n'ont point d'issues ni de (c que c'est bien là un grand miracle. » dépendances, ce serait donc moi, ce serait mon terrain « Mes refus de consentir à recevoir les 25 louis avec qui devra souffrir ces rassemblements nombreux et tumul­ promesse verbale de laisser bâtir, donnèrent lieu à un tueux, Non, M. le Préfet, vous ne souffrirez point que autre miracle bien étonnant. pendant un mois et demi de l'année, pendant tout le « Le 1" Mai 1809, jour de détresse pour moi et ma mal­ Carême, un concours immense de monde plus ou moins Archives diocéses de Quimper et Léon

30 KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 31 superstitieux, aille gêner un propriétaire au sein même sion magnifique, dont quelques vieillards ont conservé de sa propriété... encore le pieux souvenir. « De toutes les paroisses envi­ « Je me résume, M. le Préfet, à ce qu'il vous plaise ronnantes, disent-ils, les pèlerins étaient venus en foule décider, que le fond des deux susdites chapelles n'a pas assister à la translation de la statue, et, à partir de ce été aliéné par l'Etat dans la vente du 8 Floréal an III, moment, la dévotion prit un nouvel essor. » ordonner leur démolition et l'enlèvement de leurs maté­ Comme avant la Révolution, les habitants de Quimper riaux, et défendre que ces rassemblements tumultueux et de Kerfeunteun reprirent avec plus d'empressement aient lieu à l'avenir sur mon terrain... » que jamais leurs pieuses visites à la Mère-de-Dieu, sur­ Malgré cet éloquent plaidoyer, par arrêté du 17 Avril tout pendant le Carême. 1812, le Conseil de préfecture du Finistère, « considérant Les dimanches, ils y venaient pour les vêpres, les jeu­ que ces deux chapelles ont été vendues en l'état avec les dis, ils y amenaient leurs enfants pour la promenade des servitudes et charges... et que l'évaluation qui a servi de jours de congé, les vendredis, les paroissiens s'y ren­ mise à prix porte déduction faite des réparations, ce qui daient nombreux pour faire l'exercice du chemin de la prouve qu'on n'entendait pas réduire la vente à celle des Croix et s'approcher des sacrements. seuls matériaux... », décidait que la propriété des deux Ces dévots usages se continuent encore aujourd'hui ; Mgr Sergent, de vénérée mémoire, ne manquait jamais chapelles, dites la Mère-de-Dieut fonds et édifices, a été vendue au sieur Louis Ollivier par le district de Quimper, d'y venir dire la messe, chaque année, pendant le Carême. le 8 Floréal an III. Plusieurs pensionnats et congrégations de Quimper y Enfin, une ordonnance royale du 26 Février 1817 vint viennent, tous les ans, se mettre sous la protection de la autoriser l'acceptation régulière de la donation de Ia cha­ Mère de Dieu. Marie se plaît, comme autrefois, à écouter pelle par Louis Ollivier. là ses enfants et à exaucer leurs prières. Les nombreux M. l'abbé Floch, alors recteur de Kerfeunteun, s'occupa ex-voto qui entourent la statue en sont la meilleure preuve. aussitôt de restaurer Ty-Mam-Doue. Il faut croire qu'il trouva pour l'aider les dons de ses paroissiens et d'autres 2° Saint-Denis. dévots serviteurs de Marie. Il est certain, du moins, que d Chapelle construite dans la première moitié du xvu siè­ vers l'an 1822, le sanctuaire vénéré était déjà livré au cle, par Guy de Missirien. Elle faisait partie, comme celle culte et en état de recevoir les nombreux pèlerins qui de Ti-Mam-Doue, de l'ancienne paroisse de Cuzon. venaient le visiter, Cependant l'image miraculeuse, si chère à tous et devant laquelle avaient prié Michel Le 3° Saint-Pierre, Nobletz et le V. Père Maunoir, restait toujours à Saint- Pierre de Cuzou où on l'avait transportée au moment de Chapelle reconstruite par M. Bolloré, recteur, vers 1875. la vente de la chapelle comme bien national ; mais dès Elle remplace l'ancienne église paroissiale de Cuzon, dans que sa maison fut rétablie, on se hâta d'y faire revenir Ia laquelle se trouvaient quelques anciennes pierres tomba­ bonne Mère, Il y eut dans cette circonstance une proces­ les qui ont été transportées à Kernuz. Archives diocéses de Quimper et Léon

32 KERFEUNTEUN KERFElNTEl'N 33

4° Notre-Dame de . ROLE DES DÉCIMES EN 1788 Chapelle encore existante, où prêcha Ie R. P. Maunoir Le recteur, M. Mignon ... 381 109 en 1631-1633, alors quil était professeur au collège de La Fabrice 40 » Quimper, mais non encore prêtre. Saint Hervé 4 o . 5° Notre-Dame de Menfouez. N.-D. de Kernilis 2 » Saint-Louis 2 5 Soit dans cette chapelle, soit dans la précédente, Notre­ N.-D. de Menfouez 13 » Dame était honorée sous le titre de Notre-Dame de Pitié. TOTAL 70 i » s D'après le rôle des décimes, c'était elle qui recevait le plus d'offrandes. CHANOINES ET RECTEURS DE KERFEUNTEUN 6° Saint-Hervé. Cette chapelle, qui figure au rôle des décimes, a dû être, Kerfeunteun fut une des douze prébendes primitivement au Concordat, cédée à . C'est près de cette chapelle, affectées au Chapitre de Quimper au xii* siècle. Vers celte maintenant en ruines, sur la route de Quimper à Châ­ époque, les chanoines prébendier, qui devaient, dans le teaulin, qu'Audrein, évêque constitutionnel du Finistère, principe, s'occuper du soin des âmes de leur « bénéfice », fut fusillé par les chouans, le 20 Novembre 1800. s'en déchargèrent pour le confier à un vicaire. Plusieurs de ces vicariats furent, dans le commencement, pourvus 7° Saint-Louis, par le Chapitre en commun ; mais le Cartulaire nous apprend qu'en 1270, ces nominations furent confiées à Le rôle des décimes mentionne cette chapelle comme l'un ou l'autre des chanoines ; cest ainsi qu'il fut alors appartenant à Kerfeunteun. Cest la chapelle du cimetière décidé que le vicaire de Kerfeunteun serait nommé par de ce nom qui a été annexée à la paroisse de Quimper. le possesseur de la prébende, qui était alors Gaufridus 8° Saint-Eujen. in faillis, c'est-à-dire Geoffroy Buguel. Nous allons donner ici les noms que nous avons pu Cest le nom d'un village où, probablement, a dû exister recueillir des titulaires, soit pour Ia prébende, soit pour autrefois une chapelle en l'honneur de saint Tujan. le vicariat de Kerfeunteun. Ces vicaires possédaient un bénéfice à titre inamovible et s'appelaient indifféremment 9° Saint-Yves. a vicaires perpétuels » ou « recteurs »>. Ancien hôpital, une des quatre maisons hospitalières londées par l'évêque Bertrand de Rosmadec, Sainte-Cathe­ Chanoines prébendes. rine, Saint-Antoine, Saint-Julien et Saint-Yves. Ces deux L')78-1602. YvesToulalan, grand chantre. Asa mort, 1602, dernières furent supprimées au xvii* siècle. la prébende est donnée

Notices sur les Paroisses du diocèse ile Quimper, Archives diocésaines de Quimper et Léon

34 KERFEl'NTECN KERFEUNTEUN ' 35 1(502-1617. au chanoîne Guillaume Petit, décédé en 1017, » 1747-1756. M.-J. Arhan. remplacé par le suivant, 1760-176"». L. Le Coz. 1617. Louis Binet, clerc du diocese de Tours, qui 1766-1768. J. Cansot. résigne à 1770-1790. Pierre Le Mignon, 1617. Jean Rouillé. 1700, François-Marie Vallet. * 1671. Moussac. Se démet. 1071-1697. François Amice, qui meurt en 1697. LA RÉVOLUTION 1697-1703, Guillaume Bremond qui, en 1703, le 6 Septem­ bre, permute avec le suivant, M. Pierre Le Mignon, recteur de Kerfeunteun, étant 1703. Henri de Suberville, chanoine de Saintes, qui décédé en Septembre 1790, on s'empressa de lui donner permute avec le suivant, un successeur du vivant encore de Mgr de Saint-Luc, qui 1703. Jacques Furic, qui était recteur de Chàteauneuf- était très malade, afin d'éviter l'application.de la nouvelle du-Faou. loi constitutionnelle qui prescrivait l'élection pour le choix 1764-1789. L'abbé de Sévérac. des curés. Cette nomination fut signée le 29 Septembre, el dès le 30 au matin, M. Vallet prenait possession dans Vicaires ou Recteurs cie Kerfeunteun. les formes, suivant les anciens usages. H67. Jehan Cozic. « Lan 1790, le jeudi 30 Septembre(l),nous Pierre-Michel Liii. Gauvaing Kerviler, recteur de Kerfeunteun et Cuzon, notaire royal apostolique de la sénéchaussée de de Scaër. Quimper, rapportons nous être, environ les 8 heures i/2 1572-1588. Pierre Goazguenou, chanoine recteur (1). du matin de ce jour, exprès transporté de notre demeure 1--96-16O7. Pierre Maugoriec, chanoine recteur. que nous faisons en la ville de Quimper, paroisse de Saint- 1607. Jean Pérennes, diacre, reçu recteur. sauveur, à la requête et en compagnie de vénérable et 167'i. Julien-Jean Guesdon. discret missire Jean-François-Marie Vallet, prêtre curé 1673. François Corfman ; était sacriste à Saint- de la paroisse d'Ergué-Gabéric, jusques au-devant de la » Corentin. principale porte de l'église paroissiale de Kerfeunteun, 1679. François Amice ; neveu d'autre François Amice, où étant le dit S* Vallet revètu daube et d'étole, en pré­ recteur de et chanoine. sence de vénérable et discret missire Allain Dumoulin, 1686. Guillaume Moenant. recteur de Ia paroisse d'Ergué-Gabéric, ancien directeur 1694, Décès du recteur, Alain Rrouhet. du séminaire de Plouguernével, et Pierre Coquiec, direc­ 1713. Jean Dornic. teur et procureur du séminaire de cette ville, témoins requis et appelés k cette Gn, m'a requis de le mettre en (1) C'est peut-être cc chanoine recteur qui ost représenté au bas du vitrail de la niaïtresse-viïrt-, à moins quc cc ne soit le chanoine prében­ dier Yve* Toutain n. (1) Registre cles insinuations, 73. Archives diocésaines de Quimper et Léon

36 KERFE['NTErX KERIT. INTEUN :n possession du bénéfice cure du dit Kerfeunteun, maison par moi dit Cuzou publiée aux dits paroissiens, tant eii presbytérale, fruits et revenus en dépendant, au désir de français quen breton, et leur ai représenté le sus dit acte la nomination qui a été faite de sa personne le 29 de de nomination et possession sans que personne s'y soit ce mois par révérend Père en Dieu Toussaint-François- opposé ni apporté aucun trouble ni empêchement. r Joseph Conen de Saint-Luc, évêque de ce diocèse de « Après quoi Ie dit S Vallet s'est en ma compagnie Quimper, laquelle nomination et provision le dit Sr Vallet rendu jusques en la maison presbytérale dont, en la pré­ nous a à l'endroit remise signée : « de Larchantel, vic. sence des soussignés, je l'ai mis en possession réelle cor­ gén. », et plus bas : « de mandato, Boissiere, pter sliUB, » porelle et actuelle ainsi que du jardin et dépendances scellée du sceau du dit S*r Evêque, laquelle sera contrôlée ayant à la dite fin fait tous les actes requis aussi sans le avec le présent. En conséquence de quoi, ie dit Sr Vallet moindre trouble ni opposition. r a en l'endroit pris possession réelle civile et corporelle « De tout quoi le dit S Vallet m'a requis de lui rap­ du dit bénéfice cure de Kerfeunteun, droits et fruits en porter ce que j'ai fait environ les 9 heures 1/2 du matin rs dépendants en général, sur la vacance d'iceluy par le de ce jour, en présence des dits S Dumoulin, Coquiec, r décès de missire Pierre Le Mignon, dernier possesseur sous leurs seings, celui du S Vallet et autres et le mien. r du dit bénéfice, pour avoir le dit Sr Vallet été reçu à la « Après quoi le S Vallet m'a déclaré avoir signé le dite principale porte et entrée de la dite église de Ker­ formulaire en conformité des dites nomination et provi­ feunteun par Missire Daniel-Corentin Yven, prêtre cha­ sion, les dits jour et an. pelain de l'église de Saint-Mathieu de celte ville et fai­ « Cli.-M. de Leissegues, Cuzon, not. royal apostolique. sant les fonctions curiales en Ia dite paroisse de Kerfeun­ Contrôlée à Quimper, le 30 Septembre 1790. Reçu 7 livres teun lequel dit Sr Yven portant la croix a présenté la 10 sous. chappe au dit Sr Vallet qui s'en est vêtu ensuite a baisé la

38 KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 3D « M. Conen de Saint-Luc, évêque du département du « Le District nous rendit compte que le Sr Vallet avaft Finistère, vient de mourir. Toute la ville de Quimper pris, ce jour même, possession de la cure de Kerfeunteun, ressent avec la plus amère affliction, la perte d'un prélat ix laquelle le Sr Larchantel, oncle, chanoine et grand vicaire, dont les vertus et la solide piété n'avaient cessé de l'édi­ l'avait nom ine a u nometattendu la maladiedeM.l'Evêque. fier pendant le cours dune vie véritablement apostolique. « ... Vous jugerez sans doute quil est de votre justice « Le Chapitre de Quimper, également recommandable de casser cette nomination et d'ordonner qui) soit procédé par ses lumières et ses vertus dignes cles beaux jours de à une nouvelle élection suivant les formes prescrites... » la primitive Eglise, éprouve plus particulierement tous les regrets qu'une telle perte est propre à faire naître, Le comité ecclésiastique (1) répondait quen effet cette nomination était nulle et, le 17 Octobre, Ie Directoire du « Cest dans ces circonstances aussi affligeantes, que la r rigueur de notre ministère et la stricte observance des département fit défense au S Vallet de continuer ses fonc­ loix... nous oblige à vous faire part de la conduite du tions curiales, et convoqua les électeurs pour élire un Grand Vicaire de l'Evêché et des sentiments que vient de nouveau Curé, manifester le Chapitre assemblé capitulairement. En attendant, le Directoire du District, par arrêté du « Sur la nouvelle que nous reçûmes, le 25 du mois der­ 19 Octobre, considérant la cure de Kerfeunteun vacante, en confie l'administration au vicaire, le Sr Yven, en qua­ nier, de la vacance de la cure de Kerfeunteun, nous nous r empressâmes de notifier officiellement le 26, à M. l'Evêque lité de Curé d'office, el défend au S Vallet « de s'immis­ défunt, la proclamation du Roi du 24 Août sur.les décrets cer dans les fonctions curiales en vertu de sa prétendue relatifs à la Constitution civile du Clergé. Cette démarche prise de possession ». de notre part était motivée sur ce que nous lûmes infor­ M. Vallet ne tint aucun compte de cette défense et écri­ més que l'Evêque avait précédemment droit de nommer vit le mémoire suivant à l'Assemblée nationale pour sou­ à cette cure. Ce prélat ressentait déjà la maladie qui l'a tenir la légitimité de sa nomination. depuis mis au tombeau. Son état ne lui permit point de « Supplie humblement Jean-François-Marie Vallet, rec­ nous donner aucune réponse. teur de Kerfeunteun M. l'Evêque de Quimper m'a « Le 28 Septembre, son silence et la certitude qu'on confié la cure de Kerfeunteun, le 29 Septembre dernier. nous donna que l'Evêque n'était pas seul norainateur de J'en ai pris possession le 30. Cet acte s'est fait avec la plus la cure de Kerfeunteun, et qu'il exerçait cette faculté grande authenticité, il a commencé à 8 h. 1/2 du matin concurremment avec quelques chanoines, nous détermi­ et a fini une heure après. nèrent à notifier aussi Ia proclamation au Chapitre. « Quelle a donc été ma surprise lorsqu'on m'a notifié, « Nous joignons ici copie de sa réponse... le 19 de ce mois, de la part du District, défense de m im­ « Nous étions encore profondément affectés de cette miscer dans les fonctions curiales de ma paroisse. protestation du Chapitre lorsque, le 30 Septembre, nous « Celte défense paraît fondée sur un avis du Comité fûmes informés qu'il ne se bornait pas h manifester des écclésiastique de l'Assemblée nationale du 12 Octobre. sentiments contraires à vos décrets et quil venait de les violer ouvertement. (1) L. 79. Archives diocésaines de Quimper et Léon

40 KERKEl'NTEUrt KERFEUNTEUN 41 « Plus j'ai de respect pour les lumières du Comité, plus Nonobstant cet appel, les électeurs du District convo­ cet avis m'étonne... On tenait pour maxime incontestable, qués le 30 Octobre pour l'élection de l'Evêque étaient dans la entière, que les lois n'avaient d'exécutions priés de procéder par la même occasion à l'élection dun que du jour de leur enregistrement... Curé pour Kerfeunteun. Cette dernière opération n'eut

M KERFEUNTEUN KERFEUNTEUN 43 Loin d'être intimidé par celte nouvelle menace, M. Val­ annuler sa nomination, laite le 29 Septembre, à la cure let prit à son tour l'offensive, ll déclara positivement qu'il de Kerfeunteun. » était bien et duement recteur de Kerfeunteun, et quil Les marguilliers de Kerfeunteun étaient probablement n'abandonnait pas ses fonctions; que, d'ailleurs, le Comité plus dévoués à M.Vallet qu'empressés à exécuter les arrê­ ecclésiastique de Paris, dans son avis du 4 Novembre, tés du Département, car le sieur Y ven était réduit à se disait qu'en cas de contestation, celle a (Ta i re devait étre plaindre au District que, le 8 Janvier, le Sr Vallet avait portée devant les tribunaux pour y être jugée contradic­ célébré des fiançailles et que, le 16, il avait chanté la toirement avec le Procureur général syndic du départe­ grand'messe, fait le prône et un baptême. ment, et en conséquence M. Vallet, par exploit du 28 Dé­ Bien plus, payant d'audace, M. Vallet réclamait, le cembre, cita cet officier public, en la personne du Pro- 17 Janvier 1791, la portion de traitement que lui devait cureur-Syndicdu District (Le Coz, Claude), à comparaître l'Etat depuis sa prise de possession. Le District, comme devant le bureau de paix. M. Vallet devait s'y attendre, repoussa sa demande, « vu Celte détermination de H. Vallet déconcerta Ie Direc­ son obstination û tenir une conduite anticonstitutionnelle ». toire du département et, le 7 Janvier 1791, il faisait part Mais la loi sur le serment tranchait le débat. M. Vallet, de son embarras à l'Assemblée nationale en ces termes : ne l'ayant pas prêté, pouvait en tous cas être considéré « Nous avons pensé que toutes nos démarches dans com me démissionnaire. Queynec, curé de Cœuzon, paroisse celte afîaire n'ayant été qu'une suite d'actes purement supprimée dans la nouvelle circonscription, devint curé administratifs- nous ne devions pas être traduits devant constitutionnel de Kerfeunteun. Jes tribunaux, aux termes de l'article vn de la section Hf M. Yven, en récompense de son patriotisme, fut élu à du décret général du 22 Décembre 1789. Nous avons, en la cure d'Ergué-Gabéric, le 28 Mars 1791, mais pour y conséquence, arrêté que le Procureur général Syndic ne mourir l'année suivante 1792, sans qu'on puisse constater déférerait pas k la citation du Sr Valet, et quant à cet qu'il ait abjuré son erreur. ecclésiastique, avons fait défense aux marguilliers de M. Vallet demeura à Quimper, au moins jusqu'en Juillet Kerfeunteun de lui fournir les ornements nécessaires 1791. Le R. P. Poupelard (1) - nous le montre disant la pour l'exercice d'aucune fonction curiale. Telle est notre messe aux Dames de la Retraite, Ie 6 Juillet, à Ia veille de position à l'égard de cet ecclésiastique qui se montre leur expulsion. Au mois d'Avril 1792, il avait quitté le ouvertement ré f rac tai r e aux lois... Nous pensons qu'un diocese, et passait pour avoir émigré. décret particulier relatif à sa nomination peut seul déci­ der la question relative à la validité de sa nomination. Il RECTEURS DEPUIS LE CONCORDAT se fonde principalement sur ce que vos décrets sur la Constitution civile du Clergé n'étant pas encore promul­ 1804. Jacques Le Gall, de . , gués et publiés dans le département k l'époque du 20 et 1813. Joseph-François Vistorte, de Lannion (avait été 28 Septembre, Ia notification que nous en fîmes person­ nellement à l'Evêque et au Chapitre est insuffisante pour (1) Victoire de Saint-Luc, p. 147» Archives diocésaines de Quimper et Léon

44 KERKEUNTEt X KEni-ElNTEUN 45 . déporté en Espagne) ; décédé en 1843, aumônier du Cal vaire, a Lnndcrneau. FAMILLES NOBLES 1813-1827. Guillaume Floch, de Lopérec. 1827-1839. Charles Boga, de Plouézoch. (D'après M. de Courcy.) 1839-1847, Laurent Coquil, de . De Bragelongue, Sr des Salles : de gueules à la fasce dar- 1847-1853. François Gourc'han, de Saint-Pol dc Léon. gent chargée en cœur (tune coquille dè sable et accompagné £853-1855. René Jaffry, d'Audicrne. de trois molettes d'or. 1855-18S4. Guillaume Bolloré, de Lannee. Ansquer, SrdeParcpOUlliC:d'«-:nr au rencontre de cerf d'or. 1884-1888. Guillaume Hiou, de Plouzané. Boisguehenneuc, Sr de Kermenguy -..d'argent à f aigle 1888-1891. Raymond Bourie, de Quimper. impériale de sable becquée et membrée de gueules; devise : 1891-1896. Yves Linguinou, de Pleyber-Ch ri st. Carantez ha Guirioncz. 1*96-1912. Charles-Marie Péron, de Saint-Pol de Léon. r 1912. Pierre-François Floch, de . Brieuc, S du dit lieu : d'azur à trois fasces ondées d'ar­ gent, une croix de gueules sur le tout. Le Faux, Sr du Loch : cf argent à la fasce ondée d'azur, VICAIRES DE KEHFEUKTEUJX accompagné de trois saules arrachés de sinople. Le Goazre, Sr de Kermahonet : d'argent à la croix pattée 1831. Yves-Michel Coroller. de sinople, cantonnée de quatre molettes de sable. 1832. Louis-Marie Le Goezec. Goueznou, Sr du Parc : de gueules à la fasce d'or accom­ 1839. Jean Kerlan. pagnée de six besants de même. 1 Jean-Marie Picart. Gourcufi- Sr de Kerbiquet : d'azur à la croix pattée dar­ 1857. Marie-Auguste Pichavanf. 1864, Dominique Seveco. gent chargée en cœur d'un croissant de gueules ; devise : 1S69. Joseph Pendu. Plus faire que dire. r 1869. Jean Bidau. Guermeur, S des Salles : de gueulesà trois losanges d'ar­ 187 k Jean-Marie Nicolas. gent rangés et accolés en fasce, accompagnés de six annelets de mème. 1874. Louis Jossin. Honoré, Sr de Kera m biquet : Losangé d'argent et dc 1876. Joseph Orvoën. sable, à la cotice de gueules brochante, au franc canton dc 1878. Alexis Henri. 1882. Michel Bernard. pourpre, chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un éper­ 1887. Yves-Marie Ferec. vier de même. r 1890. Louis Pennec. Juch, S de Troheir : dazur an lion dargent arme et lam­ 1894. Jean Le Roux. passé de gueules ; devise : Bien sur et La non pareille. 1 1905. Jean-Baptiste Le Mel. Kermorial, S ' de Kermorvan : dazur aa grelier d'argent 1910. Guillaume-Marie Saout. accompagné dc trois fteurs de Igs de même ; devise : Sot oue h sot (Sot contre sot). Archives diocésain

46 KERFEUNTEUN Kerpaën, Sr du dit lieu : dargent au chene arraché dc sinople, au sanglier de sable brochant sur le fut de l'arbre. Le Mince, Sr de Goetbily : trois fusées en fasce accompa­ gnées de sir besants 3. 3. Pénandreff, Sr de Kermahonet : dargent au croissant de gueules surmonté de deux étoiles de même ; devise : Qu'aucun querelleur ny rentre. Penfentenyo, S* de Kermahonet : burelé de dix pieces dc gueules et d'argent; devise : Plara quam opto, Du Plessis, Sr de Missirien : d'argent au chéne de sinople englanté d'or au franc canton de gueules chargé dc deux ha- ches d'armes adossées d'argent en pal, De Coetanezre, Sr de Kerpaën : de gueules à trois épées d'argent garnies d*ort les pointes en bas rangées en bande. Gauvain, Sr de Stangbihan ; d'or, à la fasce de gueules chargée d'une fleur de Igs d'argent.

MONUMENTS ANCIENS

M. du Chatellier signale, en Kerfeunteun, des restes de cromlech et dun dolmen près la chapelle Ti-Mam-Doue ; une butte artificielle à Steir-ar-Coat ; une.eneeinte appa­ rente au Nord-Ouest de Lez-Stein ; et beaucoup de frag­ ments de briques près de Kervéguen.