Dp Muidhond-Tench Fr
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PRÉSENTE / PRESENTEERT MUIDHOND (TENCH) een film van / un film de Patrice Toye met / avec Tijmen Govaerts, Julia Brown, Ine Geerts, Greet Verstraete, Line Pillet gebaseerd op het boek MUIDHOND van Inge Schilperoord adaptation du livre LA TANCHE de Inge Schilperoord COMPETITION FILM FEST GENT 2019 – PUBLIEKSPRIJS / PRIX DU PUBLIC © België, Nederland / Belgique, Pays-Bas – 2019 – DCP – Kleur/Couleur – 1.85 – 5.1 OV NL met FR/NL OT / VO NL avec ST BIL - 99’ Distribution / Distributie : IMAGINE SORTIE NATIONALE RELEASE 29/01/2020 T : +32 2 331 64 31 / M Tinne Bral : +32 499 25 25 43 photos / foto's : http://press.imaginefilm.be PRESS : Thijs Verhaeren : [email protected] – +32 491 39 09 77 Riema Reybrouck : [email protected] - +32 486 22 73 23 SYNOPSIS NL Jonathan, een zachtaardige jongeman, wordt bij gebrek aan bewijs vrijgelaten uit de gevangenis. Hij keert terug naar zijn moeder die in een klein huis bij de duinen woont. Jonathan wil het verleden vergeten en neemt zich stellig voor een ander, beter mens te worden. Maar ook al houdt hij zich strikt aan de regels, zijn goede intenties worden al snel op de proef gesteld als er een moeder met haar dochtertje naast hem komt wonen. FR Jonathan, un jeune homme doux et bienveillant, est libéré de prison faute de preuves. Il retourne alors vivre chez sa mère dans une maison près des dunes. Jonathan veut oublier le passé et est déterminé à devenir différent, meilleur. Bien qu’il respecte scrupuleusement les règles, ses bonnes intentions sont mises à l’épreuve lorsqu’une maman et sa fille s’installent à côté de chez lui. EN Jonathan, a kind-hearted young man, is released from prison due to lack of evidence. He returns to his mother who lives in a small house by the dunes. Jonathan wants to forget the past and is determined to become a different and better person. But even though he strictly adheres to the rules, his good intentions are soon put to the test when a young woman moves in next to him with her small daughter. NOTE D'INTENTION DE PATRICE TOYE (RÉALISATRICE & COSCÉNARISTE) Dans ce film, je voulais réaliser un portrait humain et profond, celui d’un jeune homme à la personnalité complexe, possédant un bon fond mais aussi des pulsions désastreuses. Pour moi, c’est l’histoire de la lutte d’un homme tiraillé entre le bien et le mal qui cohabitent en lui comme en chacun d’entre nous. Ce film pointe notre extrême solitude quand nous nous débattons dans nos pensées et nos sentiments les plus intimes. Il révèle aussi notre impuissance et notre fragilité. Personne ne se fait tout seul. Nous avons tous dû apprendre à nous accommoder de la manière dont nos gènes et notre environnement social nous ont façonnés. En ces temps où règne le simplisme, où le monde est blanc ou noir, je pense que nous avons grand besoin de nuances. Un monde dans lequel nous considérons l’autre comme rien de plus qu’un étranger m'angoisse beaucoup. Regardons-nous de plus près: nous verrons à quel point nous sommes complexes. L'autre est un miroir dans lequel on peut probablement reconnaître des fragments de soi. Comme l'a dit Kieslowski: comprendre, c'est faire le premier pas. Et essayer de comprendre quelque chose ne signifie pas que vous l'approuvez. MUIDHOND (TENCH) vous embarque dans un voyage inconfortable: vous vous glisserez dans la peau d'un jeune homme doux et bienveillant, qui s’évertue à devenir la meilleure version de lui-même. Mais ce personnage vit avec un poids obscur, secret, sur les épaules, qui le condamne à une profonde solitude. Il sait que s'il dévoilait ce secret, s'il se montrait plus ouvert, il n'en deviendrait que plus seul encore. L'histoire vire au tragique quand Jonathan tombe amoureux. Un amour terrible, impossible. Que faire de vos sentiments quand l'objet de votre désir est un enfant? À qui pouvez-vous en parler? À personne. Jonathan essaie de réprimer de toutes ses forces ses émotions et oscille entre la normalité et ce désir interdit. Un combat contre sa propre nature. Jonathan n'a pas choisi d'être ce qu'il est, mais il peut choisir ce qu'il fait de sa nature. Dans notre société contemporaine, la panique gagne dès que l'on aborde le sujet de la pédophilie. Mère de deux filles, je le comprends parfaitement. Mais stigmatiser les pédophiles, les déshumaniser ou les nier ne résoudra pas le problème. Au contraire. Je souhaite que ce film puisse aider à briser ce tabou. La pédophilie existe et continuera à exister. J'espère que ce film contribuera à ouvrir le débat pour que les abuseurs potentiels osent parler de leur lutte avec leur nature et chercher de l'aide. Peut-être pourra-t-on ainsi éviter de nouvelles victimes. Au moins une, ce serait déjà bien. Patrice Toye NOTE D'INTENTION D'INGE SCHILPEROORD (AUTRICE) On me demande régulièrement pourquoi j'ai choisi le thème de la pédophilie pour mon premier roman. Un thème délicat, en effet. Que voulais-je dire en réalité au travers de cette histoire? L'honnêteté me force à préciser que je n'ai jamais entamé LA TANCHE dans l’idée de faire passer un message particulier. J'ai commencé à écrire parce que je m’intéressais à l’essence d'une catégorie de souffrance spécifique, dont je pense qu'elle est universelle chez l'être humain. Tout a débuté quand dans mon «autre métier», celui de psychologue judiciaire, j’ai travaillé avec un homme pédosexuel. Cet individu souffrait tellement que le regarder ou l'écouter me faisait mal. J’ai réalisé que son combat avec ses démons était le reflet de la lutte que nous menons tous. Une lutte contre nous-mêmes. Contre nos désirs les plus obscurs. Cette lutte est toujours solitaire. Mais imaginez à quel point elle peut l’être si vos désirs sont de nature pédosexuelle, désirs qui, par définition, suscitent la haine et le dégoût? Comment faire autrement que de se haïr? Et comment conserver cette clémence envers soi qui est indispensable pour se réconcilier avec soi-même? Même si la pédophilie reste exceptionnelle, ces questions me paraissent universelles. Patrice l'a compris sans que nous ayons eu besoin d’en parler explicitement. Elle ne m'a pas interrogée sur le message que j'aurais voulu faire passer, ni sur les raisons qui m’ont conduite à choisir ce sujet. Dès notre premier entretien, tout s'est passé comme si nous regardions le monde au travers de la même paire de lunettes. Comme si nous voyions l'être humain. Et je l'ai compris: si quelqu'un devait adapter mon roman au cinéma, ce serait elle. Avec son regard acéré mais plein de compassion sur ce que sont les individus, avec la poésie de son langage visuel, le film qui naîtrait devait être juste. Et c'est le cas. MUIDHOND (TENCH) n'est pas la transposition exacte du livre. Heureusement. Parce que Patrice utilise une autre langue que moi. Une langue basée sur l'image, la langue de Patrice Toye. Selon moi, le film exprime tout ce que j’ai voulu dire dans le roman alors que les mots me manquaient souvent au méta-niveau pour l’écrire. J'en serai toujours reconnaissante à Patrice. Pour le film merveilleux qu'elle a réalisé. Pour l'amour, la tendresse, le soin et la persévérance artistique avec lesquels elle a travaillé. Pour la manière dont elle m'a associée intimement au processus d’élaboration intensif et magnifique qui a transformé le livre en film. Elle m'a impliquée à chaque étape, à chaque décision. Pas comme écrivaine, comme interlocutrice, comme amie. Son amie, une amie du monde que nous partageons. Le monde de Jonathan. J'ai participé étroitement à la création du film, j'ai été dans une grande empathie avec ce travail. Mais sans que cela ne doive être explicité, nos rôles ont toujours été clairement délimités. Je n'aurais souhaité à aucun moment le contraire. Aujourd'hui, on me demande régulièrement si je n’ai pas eu des difficultés à lâcher mon livre pour qu’il puisse devenir un film. Je n'ai qu'une seule réponse à donner, du fond du cœur: «Non!» Non, ce n'était pas difficile. Au contraire. Je ne peux imaginer un plus grand compliment que de voir une réalisatrice aussi intelligente, passionnée et experte que Patrice prendre mes idées comme base de départ d'un film. Et dans ses mains, mon livre LA TANCHE a grandi pour devenir un film inégalable, aussi puissant que tendre. Profondément humain. ENTRETIEN AVEC PATRICE TOYE (RÉALISATRICE & COSCÉNARISTE) par Peter Vandekerckhove Comment avez-vous découveRt le livRe LA TANCHE d'Inge SchilpeRooRd? J'avais lu une interview d'Inge Schilperoord donnée à l'occasion de la parution de son roman. Elle exerce le métier de psychologue judiciaire dans une clinique où les suspects de délits graves sont maintenus en observation. Elle a imaginé son personnage principal sur le modèle d'un individu qu'elle a rencontré dans ces circonstances. Cela m'a intriguée et je suis allée acheter le livre sur-le-champ. Dès les premières pages, j'ai été profondément touchée par la lutte intérieure à laquelle se voue Jonathan, ce solitaire qui est le personnage principal. À ma grande surprise, j'ai développé au fil de ma lecture une certaine empathie pour lui. Vous étiez suRpRise? Oui, pour être honnête, j'ai été très étonnée par ma réaction. J'avais auparavant une tout autre vision des hommes pédophiles.